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Rapport annuel 2015

RAPPORT ANNUEL
BILAN ET PERSPECTIVES DE L’ACTION DU CONSEIL

2015 1

Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique


Rapport annuel 2015

Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique


RAPPORT ANNUEL
BILAN ET PERSPECTIVES DE L’ACTION DU CONSEIL

2015
Rapport annuel 2015

SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI

QUE DIEU L’ASSISTE

Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique


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Cérémonie d’installation du Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation


et de la Recherche Scientifique par SA MAJESTE LE ROI le 16 juillet 2014

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EXTRAITS DES DISCOURS DE SA MAJESTÉ LE ROI

«Pour donner une impulsion au secteur de l'éducation et de l'enseignement, avec ce que cela
implique en termes de partenariat et d'engagement responsable, il faut activer la mise en œuvre
des dispositions de la Constitution, relatives au nouveau Conseil supérieur de l'éducation, de
la formation et de la recherche scientifique. Cette instance se doit d'apporter son concours pour
pouvoir aborder avec succès ce tournant essentiel et décisif non seulement pour l'avenir des jeunes,
mais aussi pour le devenir du Maroc en tant que pays et en tant que nation»
Discours de Sa Majesté le Roi à la Nation à l’occasion de l’anniversaire de la révolution du Roi et du Peuple (2012)

«Dans ce cadre, Nous appelons le Conseil supérieur de l'Education, de la Formation et de la


Recherche scientifique à reconsidérer la vision et le contenu de la Réforme, ainsi que les approches
suivies en la matière, notamment en se penchant sur les questions substantielles que Nous avons
définies dans le Discours du 20 août de l'année dernière.
Nous en citons plus particulièrement la recherche d'une solution à la problématique des langues
d'enseignement, le dépassement des divergences idéologiques qui entravent la réforme et l'adoption
de programmes et de curriculums adaptés aux exigences du développement et du marché de
l'emploi»
Discours de SM le Roi à l'ouverture de la première session de la 4ème année législative de la 9ème législature (2014)

« Voilà pourquoi Nous n'avons de cesse de plaider pour une réforme substantielle de ce secteur
vital, de sorte à réhabiliter l'école marocaine et à la rendre apte à remplir comme il se doit la mission
qui est la sienne en matière d'éducation et de développement.
Aussi avons-Nous confié au Conseil supérieur de l'Education, de la Formation et de la Recherche
scientifique le soin d'évaluer l'état d'exécution de la Charte nationale de l'éduction et de la formation,
et de dégager une vision stratégique globale pour la réforme du système éducatif dans notre pays»

Discours Royal à l'occasion du 16ème anniversaire de la Fête du Trône (2015)

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ALLOCUTION DE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DU CONSEIL


SUPÉRIEUR DE L’EDUCATION, DE LA FORMATION ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Cérémonie d’installation du Conseil-16 juillet 2014

Majesté,
Votre humble serviteur a l’insigne honneur d’exprimer à votre Majesté ses plus vifs
remerciements et sa profonde gratitude pour avoir présidé la cérémonie d’installation du
Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la recherche Scientifique, qui vient
remplacer, à partir de cet instant hautement symbolique, le Conseil Supérieur de l’Enseignement
conformément aux dispositions de la Constitution et de la loi relative au nouveau Conseil.

Partant de Votre intérêt constant pour les questions de l’éducation, de la formation et de


la recherche scientifique, je voudrais exprimer à Votre Majesté toute la fierté et l’honneur que
je ressens pour la sollicitude constante que votre Majesté accorde à la mise à niveau de l’école
marocaine ; véritable creuset de la Nation et lieu où se dessine l’avenir des générations futures
et celui de toute notre société.

Majesté,
L’installation du Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche
Scientifique procède de la volonté de Votre Majesté de remettre la réforme éducative sur
une voie vertueuse, en vue de consolider les acquis, de redresser les dysfonctionnements et
d’esquisser les contours d’une école marocaine digne des attentes et des ambitions de
notre pays. Une école en mesure de relever les défis de l’éducation, de la formation, de la
qualification et de l’innovation technologique.

A cet égard, permettez-moi, Majesté, de vous assurer que tous les membres du
Conseil, conscients du poids de leur responsabilité et des défis et missions dont le système
éducatif est investi en tant que levier essentiel de citoyenneté et de développement, prennent
l’engagement solennel de ne ménager aucun effort en faveur de la réforme de l’école. Ils
sont mobilisés pour faire du Conseil un espace idoine de veille, de débat constructif et de
mobilisation de l’intelligence collective, génératrice d’idées et de propositions.

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Grâce à son autonomie, à sa composition plurielle, aux prérogatives consultatives qui lui
sont dévolues et à la démarche participative qu’il mettra en œuvre, le Conseil sera à même de
s’acquitter dignement de ses missions en tant que creuset de réflexion stratégique et en tant
que force de proposition. Il mettra pour cela à profit des études et rapports d’évaluation et
de prospective et veillera à accompagner les nouvelles tendances en éducation, formation et
recherche scientifique.

Le Conseil œuvrera pour que les organes et dispositifs de travail soient mis en place
dans les meilleurs délais. La priorité sera accordée à toutes les mesures susceptibles de
contribuer à l’élaboration d’un diagnostic partagé de l’état actuel de l’école marocaine, qui
permette d’identifier les leviers de changement déterminants pour relever la qualité du système
éducatif. Nous nous baserons en cela sur la Charte nationale de l’éducation-formation, que
Votre Majesté, et la Nation entière, considèrent comme le référentiel principal de la réforme
éducative.

En application des Hautes orientations de VOTRE MAJESTE, le Conseil s’attèlera, dès ses
premières sessions, à l’examen du rapport d’évaluation du bilan de la décennie de la Charte
Nationale d’Education et de Formation, que Votre Majesté a appelé à réaliser dans le Discours
historique du 20 août dernier.

Ce projet de rapport fait appel à une démarche scientifique qui s’appuie sur des
données statistiques, la recherche sur le terrain, les études et les avis recueillis lors des séances
d’audition des acteurs. Il comprend une évaluation du processus de mise en œuvre des leviers
de la Charte, à travers l’identification des intrants du système d’éducation, de formation et de
recherche scientifique, l’analyse de ses réalisations, de son rendement et de sa gouvernance
et la mise en exergue des grands défis auxquels notre système éducatif se trouve aujourd’hui
confronté.

Ce travail, qui sera soumis dès à présent à la Haute attention de Votre Majesté puis aux
délibérations du Conseil, constitue une étape incontournable pour tirer les enseignements
qui s’imposent et éclairer la voie de la réforme, dans le cadre d’une vision stratégique et
prospective qui englobe les diverses composantes du système national d’éducation, de
formation et de recherche scientifique.

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Immédiatement après cette étape, le Conseil tiendra des rencontres avec les ministres
en charge des départements de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique,
dans le cadre de sa mission d’évaluation des politiques publiques dans les domaines de
l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique. Ces séances seront consacrées à
l’examen de la vision prospective qui sous-tend les projets de réforme prévus à court et long
termes.

Ultérieurement, le Conseil organisera des rencontres régionales à travers le Royaume, afin


de partager le diagnostic établi avec les différents acteurs éducatifs et enrichir le débat national
sur les leviers et les chantiers prioritaires de la réforme, dans la perspective de la préparation
du rapport stratégique qui dessinera une feuille de route pour la réforme du système éducatif.

Ce rapport sera le résultat d’une collaboration fructueuse avec les départements


et les institutions concernés et le fruit d’une approche participative qui incarne une volonté
commune de s’approprier collectivement la prochaine réforme.

Majesté,
L’objectif principal de cette approche participative, interactive et innovante de la réforme
éducative est de bâtir, comme le veut Votre Majesté, une école qui répond aux attentes de la
société, cultive la citoyenneté et développe le comportement civique et les valeurs du vivre
ensemble et prépare pour la vie active ; une école ouverte sur les connaissances universelles,
attentive aux nouvelles tendances en matière d’éducation et prête à entrer de plain-pied dans
la société du savoir.

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Sommaire
Extraits des discours de Sa Majesté le Roi …………………………………………………………………………………………………………………………...... 7

Allocution de Monsieur le Président du Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et


9
de la Recherche Scientifique …………………………………………………………………………………………………………………………...................................................

Préambule : Référentiel et objectifs du Rapport ………………………………………………………………………………………………………….. 15

Chapitre 1 : Le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche


17
Scientifique : une institution constitutionnelle au service de l’école …………………………………………………………

1. Création du Conseil …………………………………………………………………………………………………………………………........................................................... 19

2. Spécificités et plus-value du Conseil au service de l’école marocaine ……………………………………………….. 20

Chapitre 2 : Bilan des activités du Conseil ……………………………………………………………………………………………………………………….. 25

1. L’organigramme du Conseil …………………………………………………………………………………………………………………………............................. 27

a. L’Assemblée Générale …………………………………………………………………………………………………………………………............................ 27

b. Le Bureau du Conseil ………………………………………………………………………………………………………………………….............................. 27

c. Les Commission Permanentes …………………………………………………………………………………………………………………………. 28

d. Les structures fonctionnelles du Secrétariat Général ……………………………………………………………………… 30

e. L’Instance Nationale d’Evaluation du système national de l’éducation, de la


31
formation et de la recherche scientifique (INE) ……………………………………………………………………………………

2. Les réalisations majeures …………………………………………………………………………………………………………………………......................................... 34

a. Le rapport analytique sur l’évaluation de la Charte 2000-2013 ……………………………………………… 34

b. La Vision stratégique de la réforme 2015-2030 : pour une Ecole de l’équité, de la


36
qualité et de la promotion …………………………………………………………………………………………………………………………..............

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c. Avis du Conseil sur le projet de loi modifiant et complétant la loi relative à


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l’enseignement supérieur …………………………………………………………………………………………………………………………..........................
3. Un programme de communication en vue de l’élaboration d’une feuille de route axée sur
46
le renouveau de l’école et la mobilisation pérenne pour la réforme ……………………………………………………

a. Les consultations antérieures à l’élaboration du projet de réforme ……………………………………… 46

b. Une dynamique de communication et d’information pour l’appropriation du


49
projet et l’adhésion à sa mise en œuvre ………………………………………………………………………………………………………
4. Les premiers jalons de coopération au service du rayonnement national et international
50
de la nouvelle école marocaine …………………………………………………………………………………………………………………………......................

Chapitre 3 : Perspectives d’action du Conseil au titre de l’année 2016 ……………………………………………………… 51

1. Projets relatifs aux activités de l’instance délibérative et de ses organes dérivés …………………... 54

2. Projets d’évaluation du système de l’éducation, de la formation, et de la recherche


58
scientifique programmée par l’Instance Nationale d’Evaluation auprès du Conseil………………

3. Réalisation des travaux d’étude, de recherche, de suivi, de prospective et d’innovation 59

4. Projets en matière d’information, de communication, de documentation et de


59
coopération …………………………………………………………………………………………………………………………..........................................................................................

5. Projets relatifs à la documentation, aux publications et à la traduction ………………………………………... 60

6. Projets de coopération nationale et internationale ……………………………………….......................................................................... 60

Le Conseil, une institution constitutionnelle au diapason des exigences de la réforme


61
éducative ………………………………………..........................................................................……………………………………….........................................................................................................

1. Les acquis ………………………………………..........................................................................………………………………………............................................................................ . 63

2. Les défis ………………………………………..........................................................................………………………………………................................................................................... 63

3. Un enjeu crucial: réaliser la réforme éducative escomptée ………………………………………............................................ 64

Annexe : Liste des membres du Conseil ……………………………………….................................................................................................................................. 67

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PRÉAMBULE : RÉFÉRENTIEL ET OBJECTIFS DU RAPPORT

Le présent rapport retrace de manière succincte les activités du Conseil Supérieur de


l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique au cours de la période allant
d’août 2013 à décembre 2015, de même qu’il présente les perspectives de son action pour
l’année 2016. Il a été élaboré conformément aux références suivantes :
• La Constitution dont l’article 160 stipule que les institutions constitutionnelles et les
instances en charge de la bonne gouvernance doivent présenter au moins une fois
par an un rapport sur leurs activités qui fasse l’objet d’un débat devant le parlement;
• La loi relative au Conseil dont l’article 5 prévoit l’élaboration d’un rapport sur le
bilan et les perspectives du Conseil. Ledit rapport est présenté par le Président du
Conseil à Sa Majesté le Roi, au Chef du Gouvernement, au Président de la Chambre
des Représentants et au Président de la Chambre des Conseillers. Il doit faire l’objet
de débat devant le Parlement avant d’être publié au bulletin officiel ;
• Le règlement intérieur dont l’article 79 prévoit la nécessité d’intégrer dans le rapport
le bilan des activités et travaux du Conseil réalisés dans le cadre de ses missions de
consultation, d’évaluation et de proposition, ainsi que ses principales perspectives
de travail en liaison avec ses domaines de compétence.

Ce rapport s’est assigné les objectifs ci-après :


• Porter à la Haute connaissance de Sa Majesté le Roi et informer le Gouvernement
et les deux Chambres du Parlement des travaux du Conseil depuis son installation
jusqu’à fin 2015, ainsi que de ses perspectives de travail pour l’année 2016 ;
• Permettre au Parlement de débattre de son contenu conformément aux dispositions
de l’article 160 de la Constitution ;
• Présenter le Conseil, ses attributions et ses missions et mettre en relief
sa contribution à la promotion de l’école marocaine ;
• Eclairer l’opinion publique sur les travaux réalisés par le Conseil et les activités
projetées dans son plan d’action et ce, conformément à ses attributions ;
• Saisir l’opportunité de la publication du rapport pour entretenir l’élan de
mobilisation de la société autour de la réforme de l’école.

Cette édition qui présente le bilan de l’action du Conseil est la première depuis
l’installation solennelle par Sa Majesté le Roi de son président et de l’ensemble de ses membres
le 16 juillet 2014. Aussi comporte-t-elle un rappel de la phase préparatoire ayant précédé cette
date et qui correspond à la réactivation du Conseil Supérieur de l’Enseignement suite à la
nomination d’un nouveau président délégué à sa tête le 20 août 2013. C’est bien là une étape
à même d’assurer la continuité de la mission de l’institution, désormais animée d’un nouveau
souffle. C’est aussi une phase qui préfigure l’avenir et les perspectives d’action.

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Chapitre 1 :

LE CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’EDUCATION,


DE LA FORMATION ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE :
UNE INSTITUTION CONSTITUTIONNELLE AU SERVICE DE
L’ÉCOLE

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1. Création du Conseil
Le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique a
été créé dans un contexte marqué par une forte remise en question de l’école marocaine :

•• d’abord par la plus haute autorité du pays, qui a tiré la sonnette d’alarme dans
son discours du 20 août 2013 à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du
Roi et du Peuple, en rappelant que « la situation actuelle du secteur de l’éducation
et de la formation nécessite de marquer une halte pour un examen de conscience
objectif permettant d’évaluer les réalisations accomplies et d’identifier les faiblesses
et les dysfonctionnements existants… en vue d’inscrire ce secteur dans le cadre
social, économique et culturel qui est le sien, d’autant plus qu’il a pour vocation
d’assurer la formation et la mise à niveau des ressources humaines pour favoriser leur
insertion dans la dynamique de développement, et ce, à travers la mise en place
d’un système éducatif efficient ».

•• et ensuite par les différentes composantes de la société et ses représentants : élèves


et parents, acteurs et responsables à l’école, opérateurs économiques, intellectuels
et acteurs de la société civile, politique et syndicale, décideurs politiques du pays.

Eu égard à ce contexte marqué par l’érosion de la confiance envers l’école, le Conseil a


déployé tous ses efforts et moyens en vue de contribuer à explorer des solutions efficientes
et à mettre au point une feuille de route partagée, constituée de propositions de nature à
permettre de dépasser les dysfonctionnements dont pâtit le système éducatif. Ce faisant, il
entend réaliser le changement escompté dont le but est de mettre à niveau l’école et d’en
garantir l’efficience tant interne qu’externe.

Ainsi, la création et l’installation du Conseil sous sa nouvelle forme constitution-


nelle, témoignent de la place de choix qu’occupe la réforme de l’école marocaine parmi les
préoccupations de l’Etat et de la société. Il s’attache à redonner sa capacité à l’école de remplir
ses fonctions de manière efficiente, dans l’éducation et la formation du citoyen utile.

Cela passe par l’éducation, l’enseignement, l’apprentissage, l’éducation à la culture,


la formation, l’encadrement, la recherche, et la qualification afin de faciliter l’intégration
économique, sociale et culturelle des diplômés. Autant de dispositions ayant pour but de
concourir à la promotion de l’individu et de la société.

Atteindre cette noble finalité est un impératif de l’heure, eu égard à un certain nombre
de considérants, dont ci-après les plus saillants:

•• la priorité qu’occupe la réforme du système d’éducation, de formation et de recherche


scientifique dans le projet de société marocain. L’école dans son acception globale,
qui comprend notamment l’enseignement préscolaire, primaire, fondamental,

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et secondaire, l’enseignement supérieur et universitaire, et la recherche scientifique,


la formation des cadres, l’enseignement traditionnel et l’apprentissage tout au long
de la vie, a en effet pour rôle crucial de former les générations à venir, de contribuer
à l’édification de la société du savoir et au développement durable global.

•• l’importance particulière de l’évaluation en continue de la performance de l’école


marocaine suivant des critères et indicateurs scientifiques et ce, conformément aux
principes de l’objectivité et de l’impartialité. Cette opération a pour objectif prin-
cipal de rehausser constamment la qualité et l’efficience du rendement de l’école.

•• la contribution au suivi et à l’accompagnement permanent de la réforme


du système éducatif de façon à en assurer une mise en œuvre fluide et mettre fin au
cercle vicieux des réformes inabouties. Cela passe par la mise en place des garanties
nécessaires à la réalisation de ses objectifs dans les délais impartis.

2. Spécificités et plus-value du Conseil au service de l’école marocaine


Le statut institutionnel
Le Conseil compte parmi les instances en charge de la bonne gouvernance, prévues par
la Constitution, ayant pour mission la promotion du développement humain et la démocratie
participative.

Aux termes de l’article 168 de la constitution, le Conseil constitue « une instance


consultative chargée d’émettre son avis sur toutes les politiques publiques et sur toutes les
questions d’intérêt national concernant l’éducation, la formation et la recherche scientifique,
ainsi que sur les objectifs et le fonctionnement des services publics chargés de la mise en
œuvre de ces politiques. Il contribue également à l’évaluation des politiques et programmes
publics menés dans ces domaines ».

La réflexion stratégique sur les questions de l’école marocaine

Eu égard à son statut constitutionnel et à la mission qui est la sienne, le Conseil


a adopté une approche basée sur l’évaluation et la prospective pour le traitement des
questions relatives au système éducatif, un système marqué essentiellement par sa
complexité et par l’enchevêtrement de ses composantes. Il s’agit d’une démarche de nature à
accommoder pleinement les différents angles de vue et les multiples institutions appelées à
intervenir dans ces domaines :

•• Le premier angle tient aux missions du Conseil. Ce dernier se veut une instance de
réflexion stratégique, adoptant une démarche évaluative à dimension prospective

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et revêtant un caractère global, systémique et transversal qui couvre toutes


les questions ayant trait au système éducatif.

•• Elle est ainsi chargée de penser la place et la mission de l’école dans la société, les
objectifs de qualification professionnelle et de promotion socio-économique propres
à la formation professionnelle, les rôles et missions de l’université et des établis-
sements d’enseignement supérieur, les rôles et fonctions de la recherche scienti-
fique, l’évaluation de la performance et de la productivité de l’école, adaptée à la
spécificité de chacun de ses différents niveaux et composants. Le Conseil s’emploie
à remplir cette fonction en complémentarité et harmonie avec les autres institutions
concernées par l’éducation, la formation ou la recherche scientifique.

•• Le deuxième angle porte sur les départements ministériels en charge de la gestion


du système d’éducation, de formation et de recherche scientifique, de l’élabora-
tion et de l’exécution des politiques publiques et programmes du gouvernement à
tous les échelons. Ces départements ministériels sont dans l’action. Ils bénéficient
pour cela de l’expérience et de la compétence de leurs cadres, d’une bonne connais-
sance du terrain et du mode de fonctionnement d’une machine de cette importance.
Ils connaissent parfaitement les difficultés de toute nature auxquelles ils cherchent
à donner réponse.

•• Le troisième angle se rapporte aux acteurs du secteur. Il s’agit des enseignants,


encadrants, administrateurs et responsables des établissements d’enseignement, de
formation et d’enseignement supérieur, aux échelles locale, provinciale et régionale.
Ils ont pour tâche principale de remédier aux problèmes quotidiens que rencontre
l’école ;

•• Le quatrième angle se rattache, quant à lui, aux actions du gouvernement et du


parlement. Ces derniers s’appliquent à renforcer le cadre législatif et réglementaire
régissant les différents aspects concernant le système éducatif…

Nonobstant ces différents angles de vue, le Conseil partage avec l’ensemble des
intervenants la même finalité à savoir la promotion et le renouveau permanent de l’école,
dans le strict respect des spécificités, de la nature des missions et du positionnement
constitutionnel et organisationnel de chaque partie.

Des compétences stratégiques


Conformément à la loi le régissant, les rôles et missions du Conseil portent sur les
différentes composantes de l’école tant publique que privée. Il s’agit de l’enseignement
préscolaire ; de l’enseignement scolaire, tous cycles et niveaux confondus ; de la formation

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professionnelle dans sa globalité ; de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique


avec leurs différents domaines et intervenants et de l’enseignement traditionnel et religieux plus
généralement.

Conformément aux articles 2, 3, et 4 de la loi qui l’organise, le Conseil est investi des
prérogatives suivantes :

•• donner son avis sur toute question en relation avec le système national d’éducation,
de la formation et de recherche scientifique, que lui soumet le Roi;

•• donner son avis sur toute question dont il est saisi par le gouvernement, en relation
avec les grandes options nationales, les orientations générales, les programmes et
projets d’intérêt spécial concernant les secteurs de l’éducation, de la formation et de
la recherche scientifique ;

•• donner un avis au Gouvernement et au Parlement sur les projets et les propositions


de lois, les lois organiques et les textes réglementaires que lui soumet à cet effet,
selon le cas, le chef du Gouvernement, le président de la Chambre des Représen-
tants ou par le président de la Chambre des Conseillers, notamment les projets et les
propositions de lois qui instaurent un cadre général pour les objectifs principaux de
l’Etat en matière d’éducation, de formation et de recherche scientifique ;

•• effectuer des études et des recherches à son initiative, ou à la demande du


Gouvernement, sur toute question concernant l’éducation, la formation et la
recherche scientifique ou la gestion des services publics qui en sont chargés;

•• réaliser des évaluations globales, sectorielles ou thématiques des politiques et des


programmes publics menés dans les domaines de l’éducation, de la formation et de
la recherche scientifique, et en faire publier les résultats ;

•• présenter au Gouvernement toute proposition susceptible de :

- contribuer à l’amélioration de la qualité du système national d’éducation et de


formation, à assurer sa réforme, à augmenter son rendement et à développer ses
performances ;

- encourager et appuyer les politiques de développement de développement des


structures de la recherche scientifique et inciter les chercheurs y travaillant à la
créativité et à l’invention ;

- nouer des relations de partenariat et de coopération avec les différents


départements, établissements et instances aux niveaux national et international
dans le domaine de sa compétence.

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•• Le Conseil peut à son initiative exprimer ses avis et ses propositions au sujet
des questions relevant de ses compétences. De même, il peut émettre ses avis et
élaborer des rapports au sujet des questions susmentionnées, en coordination ou en
commun avec, le cas échéant, un ou plusieurs des conseils et institutions prévus
par la Constitution, sous réserve de respecter les compétences respectives desdits
conseils et institutions.

Une méthodologie de travail en harmonie avec le statut


constitutionnel du Conseil
Le Conseil constitue un espace propice au débat démocratique libre et au travail
collégial, constructif et novateur. Institution ouverte sur son environnement, elle s’attache
à partager et fédérer les idées et les points de vue en matière d’éducation, de formation et
de recherche scientifique et ce, dans le but de contractualiser des choix stratégiques à même
d’entretenir le souffle de réforme. La méthodologie du Conseil repose sur un ensemble de
piliers dont les plus saillants sont :

L’effort collégial interne à caractère pluriel

La représentation plurielle, qui sous-tend le Conseil et ses instances, constitue un atout


indéniable pour ce dernier. Elle procure une large palette d’expériences et de spécialités dans
les domaines de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique. De même, elle
sert de base solide aux exercices de réflexion, d’évaluation, de prospection, de délibération,
de production et de communication d’une part entre les membres et instances du Conseil et
d’autre part entre ces derniers et les différentes composantes de la société.

Forts de cet espace favorable à la fertilisation des idées et au débat démocratique


pluriel, les membres du Conseil expriment librement leurs points de vue dans ses différentes
instances, dans un climat empreint de respect et d’écoute mutuelle. Le Conseil fait ainsi place
à l’effort collégial et à l’intelligence collective afin de porter à maturation un travail concerté et
approprié par tous, pour qu’il soit au service des apprenants et de la mise à niveau constante
de l’école et de la Nation.

L’expertise scientifique et les études spécialisées et comparées

Pour l’accomplissement de ses missions d’évaluation, de proposition et de


prospective, le Conseil s’appuie sur une démarche scientifique assurant à ses travaux,
l’objectivité intellectuelle et la crédibilité académique nécessaires.

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Cette approche se nourrit des études, des recherches, des sondages d’opinion, des
comparaisons, de la veille et de l’innovation. De même, elle s’inspire des expériences pilotes
et des meilleures pratiques à l’échelle tant nationale qu’internationale.

L’approche participative

L’approche participative représente une pierre angulaire dans la méthodologie de


travail du Conseil, étant donné que ce dernier se veut une instance au sein de laquelle s’exerce
la démocratie participative et où se construit la conviction collective que l’école est l’affaire
de tous.

Il s’agit d’une approche réfléchie, marquée par l’ouverture, le dialogue, la


concertation, la consultation et la communication avec les élèves et les étudiants, les
chercheurs, les acteurs du système, toutes catégories et organisations confondues, les
partenaires de l’école et les autres parties prenantes dans le fait éducatif. Elle a pour objet de
permettre le partage des évaluations et l’appropriation commune des solutions prospectives.
Cette dimension en fait un catalyseur de la réflexion stratégique du Conseil et un levier fort
de mobilisation, consciente et globale, de la société autour de la réforme de l’école et des
chantiers devant y conduire.

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Chapitre 2 :

BILAN DES ACTIVITÉS DU CONSEIL

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Le bilan du Conseil, depuis son installation jusqu’à fin 2015, révèle des acquis
indéniables et ce en dépit des difficultés et contraintes, souvent attribuables à la période de
démarrage de toute entreprise. Pendant cette période, le Conseil a entrepris deux actions
concomitantes : la mise en place en place ses structures et instances délibératives ainsi que
la mise au point de sa méthodologie et de ses règles de travail, ainsi que ses textes réglemen-
taires. Parallèlement, il a initié des actions d’évaluation, de proposition et de consultation en
vue de l’élaboration d’une vision intégrée et globale de la réforme éducative.

1. L’organigramme du Conseil
Outre les attributions du président et du secrétaire général, le Conseil a œuvré, confor-
mément à la loi qui le régit, à la mise en place de ses instances et structures administratives
pour s’assurer un fonctionnement fluide et régulier, à la hauteur des exigences de la période.
Il s’agit notamment de l’évaluation du bilan de la mise en œuvre de la Charte Nationale de
l’Education et de la Formation entre 2000 et 2013 et de l’élaboration d’une vision de la réforme
éducative, à même de placer le système d’éducation, de formation et recherche scientifique
sur la voie du changement et du renouveau.

a. L’Assemblée Générale
Le Conseil a tenu, du14 juillet 2014 jusqu’à fin décembre 2015, en sus d’une réunion
inaugurale, huit (8) sessions, pendant lesquelles l’Assemblée Générale, instance délibéra-
tive du Conseil, a étudié les questions inscrites à l’ordre du jour et approuvé la plupart des
résultats de ses travaux. Aux premiers rangs de ces derniers figurent le diagnostic de l’état du
système éducatif à la lumière de l’application de la Charte, l’élaboration d’une feuille de route
pour la rénovation et la mise à niveau de l’école et l’examen des grandes orientations relatives
à la révision de la loi 00 01 portant sur l’enseignement supérieur.

En outre, l’Assemblée générale a adopté le plan d’action du Conseil au titre de l’année


2015, le plan d’action bisannuel 2016-17, les budgets de 2015 et de 2016, ainsi que les textes
réglementaires et l’organigramme du Conseil, notamment le règlement intérieur, le statut du
personnel du Conseil et l’organisation administrative, financière et comptable.

b. Le Bureau du Conseil
Le Bureau du Conseil a été élu par l’Assemblée Générale. Il se compose, outre le
Président, des présidents des commissions permanentes et de neuf membres représentant,
à parts égales, les trois catégories constituant le Conseil, que sont ‘‘les experts et les spécia-
listes’’, ‘‘les membres nommés ès qualité’’ et les représentants des syndicats de l’enseignement
les plus représentatifs, les cadres éducatifs et administratifs, les parents et tuteurs des élèves,

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Rapport annuel 2015

les étudiants, les élèves, les collectivités territoriales, les associations de la société civile,
les entreprises et les organisations représentant les établissements privés d’enseignement
et formation privés’’.

Le Bureau a tenu, pendant la période allant du 21 juillet 2014 au 31 décembre 2015,


22 réunions. Il s’est ainsi attelé à coordonner les travaux des instances et commissions du
Conseil, et à l’examen des résultats de leurs travaux. De même, il s’est attaché à préparer
les travaux des sessions de l’Assemblée Générale et à veiller à l’exécution des résultats
et décisions découlant de ces dernières.

c. Les Commission Permanentes


Il a été créé au sein du Conseil six commissions permanentes chargées de traiter des
questions et problématiques ayant trait à l’école. Pour définir les champs de compétence
de chaque commission et plutôt que d’adopter une répartition sectorielle et segmentée,
l’approche retenue a privilégié le caractère transversal et systémique. La constitution des
commissions a en outre obéi à un ensemble de critères visant notamment une composition
plurielle et équilibrée, faisant place à la parité, la diversité des points des vue, ainsi que la
spécialisation et l’expertise dans le domaine de compétence de chaque commission.

Les commissions sont les suivantes :

•• La Commission Permanente de l’éducation-formation pour tous et de l’accessibilité.


Celle-ci traite notamment des questions ayant trait au droit de tous à l’éducation.
A ce titre, les citoyennes et citoyens doivent avoir les mêmes chances d’accéder à
l’éducation, à la formation, à l’enseignement à distance, à l’apprentissage tout au
long de la vie, aux programmes d’alphabétisation et d’éducation non formelle …

•• La Commission Permanente de la gouvernance du système national de l’éducation


et de la formation. Elle prend en charge les questions stratégiques relatives à la
gouvernance du système national de l’éducation et de la formation. Il s’agit, entre
autres, de l’organisation du système national et de ses déclinaisons régionales et
locales, de la gestion déconcentrée et décentralisée, des systèmes d’information, du
pilotage, du financement, du partenariat…

•• La Commission Permanente des curricula, programmes, formations et outils


didactiques. Celle-ci se charge, quant à elle, des fondements, objectifs et fonctions
du système de l’éducation et de la formation. Elle englobe aussi l’évaluation et
la révision des curricula, programmes et formations, l’enseignement des langues
et les langues d’enseignement, les modèles et approches pédagogiques, les outils
didactiques, l’orientation scolaire, professionnelle et universitaire, les régimes des
examens et des évaluations …

28

Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique


Rapport annuel 2015

•• La Commission Permanente des métiers de l’éducation, de la formation et de


la gestion. Il lui revient de traiter les questions relatives à l’accès aux métiers
de l’éducation, de la formation, de la gestion, à la formation initiale et continue, au
développement professionnel, à la gestion de la carrière…

•• La Commission Permanente de la recherche scientifique et technique et


de l’innovation. Elle s’attelle aux politiques publiques portant sur les structures et
les modes de gouvernance, de financement et d’évaluation de la recherche scientifique
et technique et de l‘innovation.

•• La Commission Permanente des services sociaux et culturels et de l’ouverture des


établissements de l’éducation sur leur environnement. Elle se charge des conditions
de scolarité et de formation ; des services sociaux, culturels, et sportifs ; de la vie
scolaire et universitaire ; de l’ouverture des établissements de l’éducation et de la
formation sur leur environnement économique, social, culturel…

A cet égard, les présidents et rapporteurs des commissions ont été élus conformé-
ment à la loi et au règlement intérieur régissant le Conseil, dans le strict respect des règles
démocratiques.

Les Commissions Permanentes ont tenu 187 réunions, pendant la période allant
de septembre 2014 (date de leur installation) à décembre 2015. Elles ont adopté
des mécanismes de travail aptes à garantir la liberté intellectuelle et la qualité académique
et scientifique. A cet effet, elles se sont employées à organiser des séances d’audition,
sans manquer de recourir à l’expertise, aux études et aux enquêtes. Leurs travaux se sont
démarqués par le débat pluriel, l’effort collégial et l’intelligence collective.

Egalement, les commissions comptent d’ores et déjà à leur actif différentes initiatives
lancées dans un esprit de coordination et de complémentarité, et ce, dans le but de contribuer,
de façon responsable et constructive, à l’accomplissement des missions qui incombent au
Conseil.

29

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Rapport annuel 2015

PRÉSIDENCE

L’INSTANCE NATIONALE
SECRÉTARIAT GÉNÉRAL D’EVALUATION DU SYSTÈME
DE L’ÉDUCATION, DE LA
FORMATION ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
INSTANCE DÉLIBÉRATIVE DU CONSEIL

LES COMMISSIONS INSTANCES DÉRIVÉES


LE BUREAU DU CONSEIL
PERMANENTES DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

La Commission Permanente de
l’éducation-formation pour tous et de
l’accessibilité

La Commission Permanente de la LES COMMISSIONS AD HOC


gouvernance du système national de
l’éducation et de la formation

La Commission Permanente des curricula,


programmes, formations et outils
didactiques
LES GROUPES SPÉCIAUX
La Commission Permanente des métiers
DE TRAVAIL
de l’éducation, de la formation et de la
gestion

La Commission Permanente de la
recherche scientifique et technique et de
l’innovation

La Commission Permanente des services


sociaux, culturels et de l’ouverture des
établissements d’éducation et de
formation sur leur environnement

d. Les structures fonctionnelles du Secrétariat Général


Dans le cadre des missions du Secrétariat Général, il a été créé des structures
opérationnelles rattachées à ce dernier. Celles-ci interviennent en interaction
et complémentarité, notamment avec l’Assemblée Générale et ses instances dérivées. Elles
couvrent les champs d’activité suivants :
•• les études et enquêtes, le suivi et la prospective, et l’appui aux organes du Conseil ;
•• les ressources et la gestion des affaires administratives et financières ;
•• le système intégré d’information relatif aux domaines de l’éducation, de
la formation et de la recherche scientifique ;
•• la communication interne et externe, et la coopération nationale et internationale ;
•• la documentation, la traduction et les publications.

30

Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique


Rapport annuel 2015

Outre leurs fonctions techniques, ces structures mettent à la disposition des instances du
Conseil les études, le support scientifique, technique et documentaire, les expertises internes
et externes, les bases de données, les ressources humaines et les moyens matériels nécessaires
à l’accomplissement de leurs missions. Elles sont également chargées de la coordination et
de l’archivage des travaux, de l’échange régulier des données, informations et documents,
et du partage des résultats entre les instances du Conseil. Enfin, elles servent de relais en
matière d’interaction et de coopération avec l’environnement du Conseil, notamment avec les
départements ministériels chargés de l’éducation, de la formation et de la recherche scienti-
fique, et toutes les autres parties prenantes, susceptibles d’enrichir le capital du Conseil en
matière d’expériences internationales et de bonnes pratiques dans le domaine éducatif.

e. L’Instance Nationale d’Evaluation du système national de


l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (INE)
L’Instance Nationale d’Evaluation du système national de l’éducation, de la formation
et de la recherche scientifique constitue l’une des instances du Conseil. Elle est chargée des
évaluations globales, sectorielles et thématiques des politiques publiques dans les domaines
de l’éducation, de la formation, de la recherche scientifique, de la formation des cadres et
de la formation professionnelle. A cet effet, elle s’appuie sur une approche scientifique afin
de mesurer l’efficience pédagogique et financière desdites politiques à l’aune des objectifs
assignés et des standards internationaux applicables dans ce domaine.

Les travaux d’évaluation que l’INE a réalisés, entre août 2013 et décembre 2015, se sont
articulés autour des quatre axes suivants :

Les rapports d’évaluation institutionnelle, notamment :


•• Le rapport analytique afférent à la mise en œuvre de la Charte Nationale
d’Education et de Formation 2000-2013 : acquis, déficits et défis ;

•• L’Atlas Graphique et Cartographique de la décennie de la Charte Nationale


d’Education et de Formation 2000-2013.

La mise au point et l’expérimentation du dispositif d’évaluation, à


travers :
•• Le lexique des indicateurs du système de l’éducation, de la formation et
de la recherche scientifique ;

•• La grille des indicateurs du même système ;

•• L’organisation des bases de données statistiques.

31

Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique


Rapport annuel 2015

Le développement du dispositif d’évaluation des deux programmes suivants :

•• Le programme national d’évaluation des acquis (PNEA) ;

•• Le projet d’évaluation des établissements scolaires.

Les études et expertises préalables à l’évaluation, notamment :


•• Le rapport d’expertise sur « la gouvernance du système d’éducation et de formation
au Maroc : évaluation de l’application des recommandations de la Charte Nationale
d’Education et de Formation 2000-2013 » ;

•• Le rapport d’expertise sur « la perception de la formation professionnelle » ;

•• Le rapport portant sur l’évaluation des acquis en langue arabe au profit des enfants
des marocains résidant à l’étranger (en cours).

La formation et les activités scientifiques spécialisées, notamment :


•• Le colloque international sur « l’Evaluation en Education et en Formation :
Approches, Enjeux et Défis » tenu les 22 et 23 octobre 2015.

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Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique


PRÉSIDENT
M. Omar Azziman

CABINET DU PRÉSIDENT SECRÉTARIAT DU PRÉSIDENT

UNITÉ COOPÉRATION INTERNATIONALE UNITÉ AUDIT INTERNE

SECRÉTAIRE GÉNÉRAL INSTANCE NATIONALE D’EVALUATION

CENTRE DE DOCUMENTATION, DE PUBLICATION UNITÉ COMMUNICATION ET DE COOPÉRATION UNITÉ ORGANISATION UNITÉ ANALYSES STATISTIQUES ET MODÉLISATION
ET DE TRADUCTION NATIONALE

UNITÉ RELATION AVEC LES MEMBRES UNITÉ COORDINATION ET ORGANISATION

DÉPARTEMENT ÉVALUATION DES DÉPARTEMENT ÉVALUATION POLITIQUES


PROGRAMMES ET DES ACQUIS DES APPRENANTS PUBLIQUES ET DES INSTITUTIONS

PÔLE ÉTUDES, RECHERCHES ET APPUI


PÔLE RESSOURCES PÔLE SYSTÈMES D’INFORMATION
AUX INSTANCES DU CONSEIL UNITÉ ÉVALUATION DES PROGRAMMES UNITÉ ASSURANCE QUALITÉ DES ÉTABLISSEMENTS

UNITÉ ÉVALUATION DES MODES D’ENCADREMENT UNITÉ GOUVERNANCE DU SYSTÈME


D’ÉDUCATION ET FORMATION

DÉPARTEMENT ADMINISTRATIF ET FINANCIER DÉPARTEMENT BANQUES DE DONNÉES


DÉPARTEMENT APPUI AUX INSTANCES DU CONSEIL ET SYSTÉMES D’INFORMATION UNITÉ LES ACQUIS DES ÉLÉVES UNITÉ ÉCONOMIE DE L’ÉDUCATION ET FINANCEMENT

UNITÉ FINANCE ET COMPTABILITÉ


DÉPARTEMENT INFRASTRUCTURE, DÉPARTEMENT ÉVALUATION DES SERVICES OFFERTS
DÉPARTEMENT ÉTUDES ET RECHERCHES RÉSEAU ET APPLICATIONS AUX APPRENANTS ET DE L’ENVIRONNEMENT DES DÉPARTEMENT ÉVALUATION DE LA RECHERCHE
ÉTABLISSEMENTS D’ÉDUCATION ET DE FORMATION SCIENTIFIQUE
UNITÉ GESTION DES ACHATS ET MARCHÉS

DÉPARTEMENT VEILLE, PROSPECTIVE


ET INNOVATION UNITÉ GESTION DU SIÈGE ET DU PATRIMOINE UNITÉ ÉVALUATION DES SERVICES UNITÉ ÉVALUATION DE LA PRODUCTION
SCIENTIFIQUE

UNITÉ ENVIRONNEMENT EXTERNE UNITÉ ÉVALUATION DES STRUCTURES


SCIENTIFIQUES
DÉPARTEMENT RESSOURCES HUMAINES
ET LOGISTIQUE

UNITÉ GESTION DES AFFAIRES DU PERSONNEL


ET DE L’ACTION SOCIALE

UNITÉ GESTION DE LA FORMATION ET


DU DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES

UNITÉ GESTION DES AFFAIRES GÉNÉRALES


ET LOGISTIQUES
Rapport annuel 2015

2. Les réalisations majeures


Les travaux du Conseil ont été couronnés, au terme de la période faisant l’objet
du présent bilan, par trois réalisations majeures :

•• Le rapport analytique sur l’évaluation de l’application de la Charte Nationale


d’Education et de Formation 2000-2013 : acquis, déficits et défis ;

•• La Vision stratégique de la réforme 2015-2030 : pour une école de l’équité, de la


qualité et de la promotion ;

•• L’avis du Conseil au sujet du projet de loi 00.01 relatif à l’enseignement supérieur.

a. Le rapport analytique sur l’évaluation de la Charte 2000-2013


Conformément aux hautes orientations de Sa Majesté le Roi, dans son discours
du 20 août 2013, le Conseil a réalisé, par le biais de l’Instance Nationale d’Evaluation, un
rapport analytique sur l’application de la Charte Nationale d’Education et de Formation entre
2000 et 2013. Ce faisant, le Conseil s’est assigné l’objectif de relever les réalisations et les
acquis, et d’identifier les dysfonctionnements et les difficultés rencontrés pendant le processus
d’application, et partant faire ressortir les défis auxquels l’école fait face.

L’évaluation, proprement dite, a été précédée d’une consultation à large spectre


auprès des acteurs et des parties concernées par le fait éducatif. Au terme de la consultation,
ces derniers ont communément conclu aux mêmes faiblesses dont pâtit l’école marocaine :
rendement interne et externe et qualité de l’éduction et de la formation en dépréciation;
difficultés persistantes en matière de gouvernance ; faible articulation entre le système
éducatif et le projet de société et blocages itératifs des réformes éducatives.

Ce rapport prend appui sur une approche qui englobe les indicateurs d’évaluation
et d’appréciation scientifique, les variables thématiques liées aux intrants des ressources
financières, humaines et institutionnelles, les variables tenant aux extrants, les réalisations et
résultats de l’école, ainsi que la variable sectorielle à travers l’analyse de l’application de la
réforme dans les différentes composantes de l’école.

Le rapport a abouti à l’identification des problématiques de l’école, notamment celles


liées à la méthodologie et la gouvernance de la réforme. Il a également fait ressortir les
mécanismes de suivi et d’évaluation, ainsi que les voies et moyens par lesquels l’on peut ainsi
placer l’école au cœur des préoccupations de tous, aux échelles nationale, régionale et locale,
sans manquer de mobiliser les différentes parties prenantes. Par ailleurs, cet exercice a permis
de mettre en relief les principaux défis futurs auxquels l’école sera confrontée, notamment :

•• Le défi de l’accroissement démographique, et ses différents impacts sur l’éducation


et la formation ;

34

Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique


Rapport annuel 2015

•• Le défi de la diversification des sources de financement de l’éducation, de la


formation, et de la recherche scientifique ;

•• Le défi de changement du paradigme éducatif en vue de mettre à niveau l’école


marocaine au profit des générations futures. Cela passe impérativement par
le recentrage des efforts autour de la classe, noyau dur de la réforme ; la résolu-
tion de la problématique des langues ; l’assimilation des changements du métier
d’enseignant ; la mise à niveau de l’université, confrontée à la compétition
internationale ; l’amélioration de la qualité de l’éducation, de la formation et de
la recherche scientifique ; ainsi que par des dispositions à même de répondre aux
exigences de la professionnalisation et de l’employabilité, de contribuer à la
résorption de la fracture numérique et à un meilleur ancrage à la société du savoir.

Acquis à renforcer Obstacles

• Généralisation de l’éducation
• Autonomie des académies et des universités • Gouvernance de la réforme et sa gestion
• Appui social • Manque d’adhésion de la communauté
• Dynamisation et diversification de l’offre nationale et locale à la chose éducative
universitaire • Manque de participation des acteurs à la
• Consolidation du rôle de la formation réforme
professionnelle dans le système éducatif • Manque de mécanismes d’accompagnement
• Consolidation de la démarche opérationnelle et d’évaluation
de planification

La mise en œuvre de la charte


nationale d’éducation et de formation
2000 - 2013:

Défis de l’avenir

• Pression démographique
• Financement de l’éducation, Formation et de
la recherche scientifique
• la classe entant que noyau de la réforme
• Problématique linguistique
• Mutations du métier d’enseignant
• Compétitivité de l’université
• Professionnalisation et employabilité
• Résorption de la fracture numérique
• Arrimage à la société du savoir
• Qualité

35

Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique


Rapport annuel 2015

En définitive, force est de constater que l’importance de cette évaluation réside dans
la réalisation d’un diagnostic partagé, qui peut servir de base pour l’élaboration des grandes
orientations de la réforme éducative souhaitée.

b. La Vision stratégique de la réforme 2015-2030 : pour une Ecole de


l’équité, de la qualité et de la promotion
L’élaboration de la vision stratégique de la réforme s’inscrit dans le cadre des missions
constitutionnelles et légales du Conseil et fait suite aux hautes orientations Royales. Dans son
discours à l’occasion de l’ouverture de l’année législative en 2014, Sa Majesté le Roi a en effet
appelé le Conseil à mettre au point une feuille de route et des recommandations propres à
réformer l’école marocaine et à en améliorer le rendement.

Le processus de préparation et d’adoption de la vision stratégique


L’élaboration de la vision stratégique a été l’occasion pour le Conseil de traduire en
pratique sa méthodologie de travail et de conjuguer l’effort interne de ses instances avec les
résultats de l’approche participative et prospective, comme il sera développé plus loin.

Les étapes phares des travaux de préparation menés par le Conseil s’illustrent comme
suit :

•• Le Bureau du Conseil a fixé la méthode d’élaboration de la vision stratégique,


ultérieurement validée par l’assemblée générale ;

•• Les commissions permanentes ont apporté, chacune dans son domaine de


compétence, des contributions structurantes sous forme de rapports
thématiques. Ces derniers, après avoir été enrichis par les résultats des
délibérations de l’Assemblée Générale, notamment au cours des troisième,
quatrième et cinquième sessions, ont servi de base à l’élaboration de la vision ;

•• Un rapporteur général a été mandaté pour consolider les contributions des


commissions permanentes et autres documents de référence ainsi que le capital
documentaire existant chez le Conseil en un document cohérent et structuré qui a
donné naissance à un projet de vision stratégique intégrée de la réforme éducative ;

•• Une commission de coordination, composée des présidents des commissions


permanentes, a été formée pour veiller à élaguer les double emplois et à garantir la
convergence des travaux des commissions ;

•• Le Bureau du Conseil a examiné le projet de vision à plusieurs occasions afin


d’aboutir à une vision cohérente et partagée de certaines problématiques

36

Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique


Rapport annuel 2015

et statuer sur l’opportunité de le soumettre à l’Assemblée Générale pour


délibérations et débat. Cette dernière a adopté la vision stratégique de la réforme
lors de sa 7ème session tenue les 12, 13,14, et 16 mai 2015. Quatre jours plus tard, le
20 mai, elle a été présentée à Sa Majesté le Roi.

Approche participative Références d’orientation

• La constitution
• Les discours Royaux
• Auditions • La charte nationale d’éducation et de
• Premières rencontres régionales formation
• Contributions écrites des partis politiques, • Les conventions internationales
des syndicats, des associations et experts • Les conventions internationales ratifiées, les
nationaux traités internationaux inhérents à
l’éducation, à la formation et à la recherche
scientifique

Vision stratégique :
Méthodologie
et étapes de préparation

Processus d’élaboration Interne


• Fixation de la méthode d’élaboration de la vision stratégique par le bureau
du Conseil
• Contributions structurantes sous forme de rapports thématiques présentés
par les commissions permanentes
• Mandatement d’un rapporteur général
• Composition d’une commission de coordination
• Enrichissement des rapports des commissions par les résultats des
délibérations de l’Assemblée Générale (sessions 35-4-)
• Examen par le Bureau du Conseil du projet de vision à plusieurs occasions
avant de le soumettre à l’Assemblée Générale pour délibérations et débat.
• Adoption de la vision stratégique de la réforme lors de la 7ème session du
conseil
• Approbation de de la vision le 16 mai 2015.
• Présentation de la vision à Sa Majesté le Roi le 20 Mai 2015.

Cet ouvrage doit sa réussite à l’engagement de tous les membres à respecter la logique
institutionnelle et organisationnelle du Conseil, ainsi que les exigences du travail collectif.
Aussi ont-ils placé la réforme éducative au-dessus de toute considération, pour servir au
mieux l’intérêt des apprenants et pour le plus grand bien de l’Ecole marocaine et de l’avenir
du pays.

Les principes et références d’orientation


Lors de la formulation des principes, objectifs et fonctions de l’école marocaine,
dans la vision stratégique 2015-2030, le Conseil s’est appuyé sur les fondamentaux
constitutionnels de la nation marocaine. Il s’agit de l’islam, de l’unité nationale, de l’intégrité
territoriale, de la monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire et sociale, ainsi

37

Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique


Rapport annuel 2015

que de l’identité marocaine, une et indivisible. Forte de son pluralisme, de ses divers affluents
et de son ouverture sur le monde, celle-ci se nourrit des valeurs de modération, de tolérance,
de solidarité, de citoyenneté et des vertus du comportement civique.

En somme, un construit apte à renforcer le sentiment d’appartenance à la nation, et à


promouvoir les principes des droits de l’homme, le choix démocratique et le dialogue entre
les cultures et civilisations.

Cette vision puise ses références notamment dans la Constitution et les hautes
orientations contenues dans les discours de Sa Majesté le Roi. Elle se fonde également sur
la Charte Nationale d’Education et de Formation, qui demeure le cadre de référence de la
réforme auquel il faudra apporter les adaptations nécessaires, ainsi que les conventions
internationales ratifiées, les traités internationaux inhérents à l’éducation, à la formation
et à la recherche scientifique, aux droits humains, à l’égalité entre les sexes, aux droits des
personnes handicapées et des personnes en situations spécifiques. Cette ligne de conduite
vise à garantir l’égalité, l’équité et la non-discrimination, quelle qu’en soit l’origine.

Les références documentaires


Les sources d’informations exploitées dans l’élaboration de la vision se déclinent
comme suit : les rapports et travaux des commissions permanentes du Conseil ; le rapport
analytique relatif à «la mise en œuvre de la Charte nationale d’éducation et de formation »;
les résultats et conclusions de l’ensemble des consultations commanditées par le Conseil ;
les contributions écrites des partis politiques, des syndicats, de la société civile et des
experts ; les conclusions des rencontres régionales pour la réhabilitation de l’école marocaine;
les présentations des ministres chargés des secteurs de l’éducation, de la formation et de la
recherche professionnelle et de l’enseignement traditionnel, faisant état de leur vision des
projets de réforme éducative envisagée ; les rapports, études et avis du Conseil ; et les études
internationales comparées.

Une échéance de réforme en quinze années


Cette vision stratégique couvre la période 2015 - 2030. Elle sera progressivement mise
en œuvre, en trois temps : à court terme (3ans), à moyen terme (6ans) et à longtemps terme (à
l’horizon 2030). Elle vise les générations et les acteurs éducatifs, actuels et futurs.

Selon les expériences nationales et internationales, la durée considérée est conforme


au temps généralement requis pour une réforme éducative stratégique. En outre, elle permet
une mise en œuvre globale de la réforme, ainsi que l’évaluation régulière de ses résultats, afin
d’apporter les mesures correctives et les améliorations nécessaires en temps utile.

38

Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique


Rapport annuel 2015

Les trois fondements de la réforme


Le modèle de changement et de renouveau, que la vision stratégique de la réforme
éducative a retenu s’appuie sur trois fondements essentiels définissant l’école à laquelle
aspire le Maroc :

•• L’équité et l’égalité des chances ;

•• La qualité pour tous ;

•• La promotion de l’individu et de la société.

Aux termes de la Vision stratégique, ces trois fondements se déclinent en vingt-trois


leviers de changement, définissant la feuille de route à suivre, ainsi que les prérequis à réunir
afin de parvenir aux objectifs visés et de relever les défis du changement escompté.

Le premier fondement vise une école de l’équité et de l’égalité des chances. Il est
tributaire des conditions suivantes :

•• la généralisation d’un préscolaire obligatoire de qualité qui devrait faire


l’objet d’un engagement commun de l’Etat et des familles, dans le but de l’intégrer
progressivement dans l’enseignement primaire ;

•• une discrimination positive en faveur des milieux rural et périurbain et des zones
déficitaires pour la généralisation et le développement de la scolarisation ;

•• la garantie du droit d’accès à l’éducation, à l’enseignement et à la formation pour les


personnes en situation d’handicap ou à besoins spécifiques ;

•• la généralisation d’un enseignement inclusif et solidaire pour tous les enfants


marocains, sans aucune discrimination, et la poursuite des efforts visant à offrir
une place à tout enfant en âge de scolarisation,

•• la mise à la disposition des institutions d’éducation et de formation


de l’encadrement, des équipements et du soutien nécessaires, et le renforcement des
programmes d’appui matériel, psychologique, éducatif et social ;

•• la mobilisation de tous les efforts pour assurer un apprentissage durable et continu,


et lutter contre le décrochage et la déperdition scolaires ;

•• le renforcement de la contribution de l’enseignement privé, un partenaire


de l’enseignement public à l’effort de généralisation d’une éducation utile et de
qualité, et la réalisation de l’équité.

39

Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique


Rapport annuel 2015

Quant au deuxième fondement, celui d’une école de qualité pour tous, il passe
impérativement par des changements qualitatifs tels :

•• D’abord, la rénovation des métiers de l’éducation et de la formation afin


d’en redéfinir les conditions d’accès, les missions et les rôles ;

•• Deuxièmement, la révision du modèle pédagogique, à travers la réforme


des curricula, des programmes et des formations, dans le sens de l’allègement,
du développement de la pensée de l’apprenant(e) et de leurs aptitudes dans
l’observation, l’analyse, l’argumentation et la pensée critique ;

•• Troisièmement, l’adoption d’une nouvelle architecture linguistique qui vise


l’adoption des principes suivants :

- le plurilinguisme, en offrant à tous les apprenants, sur le même pied


d’égalité, l’opportunité d’apprendre trois langues dans l’enseignement préscolaire
et primaire, avec la langue arabe comme langue principale, la langue
amazighe comme langue de communication, et la langue française comme langue
d’ouverture. A ces trois langues viendra s’ajouter la langue anglaise à partir
de la première année du secondaire collégial, et une troisième langue étrangère,
au choix, à partir de la première année du secondaire qualifiant ;

- l’alternance linguistique, en tant que mécanisme de renforcement de la maîtrise


des langues par leur utilisation dans l’enseignement.

Certains contenus et modules relatifs à quelques matières seront ainsi enseignés en


français à partir du cycle collégial, et en anglais à partir du cycle secondaire qualifiant. Cette
architecture permettra à terme au bachelier la maîtrise de l’arabe et de l’amazighe et de deux
autres langues étrangères au moins.

Il y a lieu de rappeler que cette nouvelle architecture linguistique a pour objet, entre
autres, de mettre un terme au problème linguistique au moment de l’accès à l’université,
et partant permettre à l’étudiant de poursuivre ses études académiques, quelle que soit la
langue d’enseignement, au Maroc ou à l’étranger

•• Quatrièmement, valoriser la formation professionnelle, poursuivre


l’extension de ses capacités d’accueil et reconnaître son rôle en tant que vivier de
compétences individuelles capables de satisfaire les conditions du développement
compétitif de l’économie et de répondre aux exigences de la compétitivité
économique, en général, et aux attentes des entrepreneurs et du marché du travail,
en particulier.

40

Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique


Rapport annuel 2015

Pour ce faire, il est notamment recommandé de :

- Adopter le principe de l’ouverture, de la flexibilité et de la mobilité, à travers des


passerelles et dans les deux sens, instituées au profit des apprenants, entre les
différents niveaux de l’enseignement général (collégial, qualifiant et supérieur)
et ceux de la formation professionnelle ;

- Mettre en place des dispositifs d’orientation précoce dès le cycle collégial ;

- Créer des filières de la formation professionnelle à l’exemple du baccalauréat


professionnel et réviser les critères de sélection et d’admission ;

- Mieux articuler la complémentarité des formations théoriques et pratiques


en renforçant notamment la formation alternée à l’intérieur des entreprises,
en partenariat avec les acteurs économiques.

•• Cinquièmement, adopter des règles de bonne gouvernance fondée sur


l’efficience et le développement du sens de responsabilité chez les acteurs, assurer la
convergence des politiques publiques, rationaliser les ressources et moyens, et
mettre en place une gestion décentralisée en harmonie avec l’esprit et les orientations
de la régionalisation avancée.

•• Sixièmement, faire de l’université la locomotive de la société du savoir


et du développement, sans manquer de renforcer son autonomie par le biais d’une
relation contractuelle avec l’Etat.

•• Septièmement, promouvoir constamment la recherche scientifique et


technique et l’innovation de manière à les mettre au service du développement et de
l’édification de la société du savoir. Cela passe notamment par l’amélioration
continue de la qualité du système institutionnel de la recherche, l’accroissement des
ressources financières y étant allouées, une coordination plus efficiente des
politiques de recherche, l’amélioration de la formation et de la qualification, la mise
en place de mécanismes d’incitation, de suivi et d’évaluation, et l’élargissement des
structures de recherche.

•• Huitièmement, poursuivre le projet de réhabilitation institutionnelle


et pédagogique de l’enseignement traditionnel, et renforcer les passerelles entre ce
dernier et les composantes du système éducatif.

S’agissant du troisième fondement de l’école, qui consiste dans l’épanouissement


de l‘individu et la promotion de la société, la vision stratégique réaffirme la nécessité
de consacrer les valeurs et éthique religieuses, les vertus du comportement civique,
la citoyenneté et la démocratie. En outre, elle recommande la mise des formations

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Rapport annuel 2015

en adéquation avec les métiers nouveaux et d’avenir, et ce, afin de garantir toutes leurs
chances aux diplômés d’insertion sociale, économique, politique et culturelle.

D’autre part, la vision considère que l’École devrait jouer le rôle de locomotive dans
la consolidation de la position du Maroc parmi les pays émergents, en favorisant l’accès
à la société du savoir, l’adaptation à l’ère numérique, la progression de la recherche et de
l’innovation pour le développement, l’encouragement de l’excellence et le renforcement des
capacités compétitives du pays.

Enfin, pour répondre aux aspirations de tous et partant réussir la réforme de l’école, le
Conseil recommande de traduire les choix et objectifs stratégiques de la Vision sous forme
d’une loi-cadre promulguée par le parlement, qui fera foi d’un contrat national engageant
toutes les parties prenantes dans sa mise en œuvre.

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Rapport annuel 2015

Le soutien royal et une convergence de volontés en faveur


de la réussite de la réforme éducative
Suite à l’adoption de la Vision stratégique par l’Assemblée Générale, le Bureau
du Conseil a eu l’honneur d’être reçu par Sa Majesté le Roi pour exposer devant lui les
grandes lignes de ce document. Ainsi, le président a réaffirmé, dans son allocution devant
le Souverain, l’engagement de tous les départements ministériels concernés par l’éducation,
la formation ou la recherche scientifique à œuvrer pour la réussite de la réforme éducative
escomptée.

A l’issue de cette cérémonie, Sa Majesté le Roi a remis la Vision au Chef


de gouvernement à des fins de déclinaison sous forme de politiques publiques.

Par ailleurs, à l’occasion de la fête du Trône en 2015, Sa Majesté le Roi a consacré dans
son discours les grands choix, les orientations et les objectifs de la Vision stratégique et levé
toute ambiguïté sur des problématiques telles que la question des langues étrangères et de
l’identité nationale ou encore les idées préconçues sur la formation professionnelle. De même,
il a appelé chacun à se l’approprier et s’impliquer sérieusement dans sa mise en œuvre, loin
de toute considération idéologique.

La Vision stratégique de la réforme a permis d’impulser une dynamique institutionnelle


et sociétale qui laisse entrevoir les prémices d’une restauration progressive de la confiance de
la société en la possibilité de réussir la réforme éducative.

Ce qui prête aujourd’hui à l’optimisme, c’est que cette vision fait l’objet
d’une appropriation progressive par tous les marocains en tant que feuille de route pour
l’édification d’une école en phase avec son époque et digne du projet de société démocratique
et des choix de développement retenus par notre pays.

Cela ressort clairement à la lecture certains indicateurs, dont :

•• La mise en place d’une commission interministérielle permanente chargée du suivi


de la réforme du système d’éducation, de formation et de recherche scientifique,
composée de tous les départements ministériels concernés par l’école marocaine ;

•• La création d’une commission technique chargée de l’élaboration du projet de loi-


cadre recommandée par la Vision. Il s’agit là d’une garantie, entre autres, de la
réussite et de la pérennité de la réforme ;

•• Le lancement immédiat par le Gouvernement, à travers les ministères chargés


de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, des premières étapes
de la mise en œuvre de la Vision stratégique et de la déclinaison des leviers
de changement qu’elle contient en plans et programmes d’action opérationnels ;

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Rapport annuel 2015

•• Le succès des premières rencontres régionales que le Conseil a organisées entre


les mois de novembre et de décembre 2015 autour de la Vision stratégique et
les voies de sa mise en œuvre. En effet, les participantes et participants en ont
hautement apprécié les orientations, le contenu, les objectifs et les recommandations.
En outre, des activités de communication et de présentation du contenu de la Vision
ont été promptement entreprises. Enfin, les médias audiovisuels et la presse écrite
et électronique ont accueilli favorablement la feuille de route pour la réforme
éducative et ont concouru à ouvrir un débat riche sur ce registre.

•• La présentation faite à l’occasion du Conseil des Ministres, présidé par Sa Majesté le


Roi à Laâyoune en février 2016, des principales mesures relatives à la mise en œuvre
de la Vision stratégique de la réforme.

Autant d’indicateurs qui préfigurent un regain progressif de la confiance de tous en la


possibilité de la réforme éducative. D’où la nécessité de prémunir cette dernière contre les
risques de blocage au moyen des mesures suivantes :

•• Veiller à garantir la mobilisation pérenne de la société, notamment des acteurs


éducatifs et des partenaires de l’école, dans la mise en œuvre des différents projets
de la réforme ;

•• Assurer les moyens nécessaires à la mise en œuvre optimale de la réforme,


notamment :

- La qualification de l’élément humain, et la promotion des compétences et des


capacités en vue d’une bonne gouvernance du système éducatif aux niveaux,
local, régional et national, ainsi que dans tous les établissements d’éducation,
de formation et de recherche. Ces mesures permettront de pallier le manque de
cadres et de dégager un leadership au service de la réforme et du changement
escomptés ;

- La mobilisation des ressources financières suffisantes pour réussir


la réforme, étant donné que la contribution de ce chantier sera déterminante dans
la poursuite du projet de société citoyenne et démocratique ;

- La mise à la disposition des institutions éducatives de tous les moyens matériels,


humains et didactiques, et la garantie d’un climat propice à l’apprentissage, à
l’enseignement, à la formation, à l’encadrement, à la gestion et à la recherche ;

- Le suivi et l’évaluation réguliers de la mise en œuvre de la réforme dans


la poursuite des objectifs assignés dans ce domaine.

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Rapport annuel 2015

c. Avis du Conseil sur le projet de loi modifiant et complétant la loi


relative à l’enseignement supérieur
Le Conseil a été saisi par le Chef du Gouvernement pour émettre un avis sur le
projet de loi modifiant et complétant la loi 01.00 relative à l’enseignement supérieur. A
cet effet, une commission ad-hoc a été constituée et chargée d’élaborer ledit avis, qu’elle
a transmis au Bureau du Conseil. Ce dernier l’a soumis à l’Assemblée Générale pour délibéra-
tion et approbation. Ce faisant, le Conseil s’est employé à mener une réflexion stratégique sur
les perspectives de réforme de l’enseignement supérieur et ce, conformément aux choix et
orientations de la Vision stratégique.

Privilégiant une vision globale et systémique, le Conseil ne s‘est pas limité lors de
la préparation de son avis aux aspects juridiques, à proprement parler. Il s’est également
penché sur le système de l’enseignement supérieur dans son ensemble pour ainsi faire
des recommandations visant la réforme globale de ce secteur. Il en ressort la
nécessité de mettre au point une stratégie de réforme intégrée, susceptible d’être traduite
dans un cadre législatif optimal en mesure de répondre aux attentes des acteurs et spécialistes
de l’enseignement supérieur, particulièrement et de tous les marocains généralement.

La plus-value de l’avis du Conseil consiste dans les éléments suivants :

•• Réaffirmation des fondamentaux et des grandes orientations, notamment : exercice


de la liberté intellectuelle et académique au sein de l’université appelée à avoir des
dirigeants doués du sens de l’initiative et en mesure de mettre en place des projets
institutionnels innovants ;

•• réorganisation de l’enseignement supérieur suivant les principes de service


public, d’équité et d’égalité des chances ; adoption d’un concept global, d’une
définition précise et d’un cadre institutionnel adéquat pour l’enseignement supérieur,
la recherche scientifique et l’innovation ; reconnaissance du statut des acteurs
éducatifs et administratifs.

•• Proposition de quinze recommandations, portant essentiellement sur :

- la mise au point d’une définition précise et globale de l’enseignement supérieur ;

- la consolidation de l’autonomie de l’université ;

- l’instauration de liens contractuels avec l’université dans le cadre de la bonne


gouvernance

- L’élaboration d’une vision claire concernant le réseau des universités marocaines


à travers une carte nationale de l’enseignement supérieur (pôles universitaires,

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Rapport annuel 2015

création dans les régions d’un complexe universitaire intégré géographiquement


et socialement) ;

- la mise en place des statuts pour les ressources humaines dans le cadre d’une
structuration institutionnelle en concordance avec la politique de diversification
des régimes contractuels ;

- la promotion de la recherche scientifique et la mise au point de mécanismes de


coordination efficiente de ses différentes composantes ;

- l’habilitation de l’université à mettre en place une stratégie de recherche


scientifique en partenariat avec les collectivités territoriales et les institutions
internationales,

- l’adoption de normes unifiées applicables aux différents établissements de


l’enseignement supérieur, tant publics que privés et ce, dans le cadre de cahiers
de charges qui précisent les conditions de certification et d’homologation.

L’avis du Conseil a conclu à la nécessité de reconsidérer le projet de loi, étant entendu


que la révision du texte actuellement en vigueur ne permettrait pas une réforme globale. Par
ailleurs, le projet de loi en question pêche par une formulation dirimante et une terminologie
inappropriée, d’où l’absence du caractère normatif. En somme, le projet en est toujours à un
stade préliminaire.

Par conséquent, les insuffisantes juridiques et les imperfections d’ordre


méthodologique plaident pour une refonte pure et simple du texte, et son remplacement par
une loi claire et cohérente à même de réaliser les changements envisagés.

3. Un programme de communication en vue de l’élaboration d’une feuille


de route axée sur le renouveau de l’école et la mobilisation pérenne pour
la réforme
a. Les consultations antérieures à l’élaboration du projet de réforme
Fidèle à son approche participative, le Conseil a veillé à adopter un programme
de communication et d’information dans le cadre duquel les membres et cadres du Conseil
ont été associés à la réalisation des opérations programmées.

De même, il a fait place au partage du diagnostic de l’état actuel de l’école avec


les différentes parties prenantes, appelées à s’approprier le projet et à en assurer le plaidoyer.
Cette action ne peut avoir pour corollaire qu’une mobilisation pérenne de la société entière
afin de réussir le grand chantier de la réforme de l’école marocaine.

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Rapport annuel 2015

A cet effet, le Conseil a mis à contribution nombre d’espaces et d’institutions aux


niveaux national et régional, ainsi que les médias et réseaux électroniques.

Ce programme de communication et d’information a permis d’ouvrir un débat


responsable, autour de l’état actuel et les perspectives de développement de l’école, avec
les différents secteurs et acteurs concernés et les partenaires de l’école, y compris les partis
politiques, les syndicats, les organisations professionnelles et les organisations de la société
civile.

Il s’agit d’une condition sine-qua-none pour jalonner le chemin devant conduire à un


contrat social auquel tous adhèrent afin de réformer l’école de façon à répondre aux attentes
du marocain, et partant faire face aux changements fulgurants que connaît le monde.

A cet égard, les principales actions entreprises se résument en ce qui suit :

•• L’organisation de 24 séances d’audition avec différents organismes et acteurs de


la société marocaine, au nombre de 36. Ces dernières ont permis de parvenir à
des diagnostics partagés de l’état actuel de l’école marocaine et de formuler des
propositions conjointes en vue de la développer. Ont pris part à ces auditions :

- Les ministres et les responsables administratifs des départements de l’éducation,


de la formation et de la recherche scientifique ;

- Les syndicats les plus représentatifs des secteurs de l’éducation nationale,


de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle ;

- Les associations professionnelles des enseignants, des inspecteurs, des directeurs,


et des cadres de planification et d’orientation ;

- Les fédérations et associations des parents et tuteurs des élèves ;

- Les fédérations de l’enseignement et de la formation privés ;

- Les organisations non gouvernementales concernées pas les questions de


l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique ;

- Les opérateurs économiques ;

- Les experts et chercheurs dans les domaines de l’éducation, de la formation et de


la recherche scientifique ;

- Les oulémas (théologiens) ;

- Les élèves et étudiants.

•• La mobilisation des partis politiques, des syndicats de l’enseignement et


des organisations de la société civile à travers un appel à contributions pour
l’élaboration du projet de qualification et renouvellement de l’école marocaine.
A cet égard, le Conseil a reçu 64 contributions écrites, outre les contributions
individuelles des experts et acteurs ayant répondu à l’invitation du Conseil.

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Rapport annuel 2015

•• La réalisation d’un sondage d’opinion auprès des enseignantes et enseignants et


des professeurs-chercheurs, dans le cadre d’une enquête qualitative qui a porté
sur un échantillon de 3400 enseignants, et environ 600 professeurs- chercheurs.
Le questionnaire y afférent comprend des axes et des questions tenant aux
principaux problèmes du système national d’éducation, de formation et de recherche
scientifique. De même, ils portent sur les difficultés et contraintes liées à
la formation des acteurs éducatifs, à la gestion de leur carrière professionnelle et à
l’exercice de leurs fonctions. Les interviewés ont également été invités à faire part
de leurs propositions quant à la manière de promouvoir l’école marocaine et les
nouveaux rôles des enseignants.

•• L’association de l’ensemble des citoyennes et citoyens à l’exercice d’indentification


des dysfonctionnements, et d’élaboration du modèle d’école voulu. Pour ce faire, le
Conseil a entrepris une série de consultations élargies via son site internet. A ce titre,
il a reçu, dans l’ensemble, 4100 contributions qui ont été analysées et exploitées.

•• L’organisation des premières rencontres régionales, en octobre 2014, pour


élargir la sphère du débat public et parvenir à une version partagée du diagnostic
et des perspectives de développement. A cette fin, le Conseil a tenu 16 rencontres
régionales sur le thème de la réhabilitation du système d’éducation, de formation
et de recherche scientifique, ayant réuni près de 4000 participants, y compris des
acteurs éducatifs, des experts et des partenaires.

Contributions écrites des partis


politiques, des organisations syndicales
et des organisations
de la société civile en plus
de les contributions individuelles

64 contributions écrites

Approche
Sondage d’opinion auprès des Séances d’audition avec différents
enseignant(e)s et des participative pour organismes et acteurs de la société
professeurs-chercheurs
l'élaboration de la marocaine

3400 enseignant(e)s vision stratégique 24 séances d’audition


600 professeurs-chercheurs 36 organismes et acteurs
de la réforme

Rencontres régionales, pour la


Participation à travers le site
réhabilitation du système d’éducation
du Conseil

16 rencontres régionales
4100 participant(e)s
4000 participant(e)s

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Rapport annuel 2015

b. Une dynamique de communication et d’information pour


l’appropriation du projet et l’adhésion à sa mise en œuvre
Une diffusion à large spectre de la Vision stratégique
Le Conseil a procédé à la diffusion de la Vision stratégique de la réforme
2015-2030 à travers son site internet à la mi-juin 2015. De même, il en a distribué plus de 50000
exemplaires aux responsables des départements et institutions d’éducation, de formation et
de recherche scientifique, ainsi qu’à de larges cohortes d’acteurs éducatifs et de partenaires
de l’école. Par ailleurs, le Conseil a publié un résumé de la Vision dans cinq langues, à savoir
l’arabe, l’amazigh, le français, l’anglais et l’espagnol.

Une interaction fructueuse avec différents médias écrits,


audiovisuels et électroniques
Outre les conférences de presse et interviews, accordées par le président ainsi que par
certains membres et responsables du Conseil, ce dernier a organisé, en collaboration avec la
MAP (Maghreb Arabe Presse), 6 conférences.

Animées par le président et par des membres du Conseil, celles-ci ont servi à esquisser
les premiers contours du changement poursuivi dans la Vision et partant, induire un débat
public et élargir l’échelle de partage et d’appropriation du projet.

Les deuxièmes rencontres régionales autour de la Vision stratégique


de réforme et les voies de sa mise en œuvre
Soucieux de partager les résultats du processus d’élaboration de la Vision stratégique
et dans le but de recueillir différents éclairages pour sa mise en œuvre, le Conseil a tenu,
conjointement avec le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle
et le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique, et de la Formation
des Cadres, 12 rencontres régionales pendant les mois de novembre et décembre 2015 sur le
thème « La Vision stratégique de la réforme et les voies de mise en œuvre ». Ont pris part à
ces rencontres environ 3500 acteurs opérant dans les domaines de l’éducation, de la formation
et de la formation professionnelle.

Il en ressort une forte appréciation consensuelle des mesures et des objectifs de la Vision
stratégique. Ces rencontres ont en outre permis de recueillir des indicateurs préliminaires de
la prédisposition de la société à adhérer à ce chantier décisif et pointé la nécessité de prendre
les mesures et précautions qui s’imposent pour garantir le succès de cette entreprise et éviter
les tâtonnements, les blocages ou l’échec.

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Rapport annuel 2015

4. Les premiers jalons de coopération au service du rayonnement national


et international de la nouvelle école marocaine
Dans le respect des attributions des différentes parties et en vue de garantir
la complémentarité institutionnelle et la conjugaison des efforts, le Conseil a procédé à
l’institutionnalisation de la coopération avec les départements ministériels chargés
de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur, de
la recherche scientifique, et des affaires islamiques. A ce titre, a été signée une convention
spécifiant les domaines de coopération, notamment : l’échange de documents, d’informations
et d’expériences ; les activités de recherche ; le suivi des avis et recommandations du Conseil,
et ainsi que des résultats de ses travaux d’évaluation.

De même, des liens de coopération ont été tissés avec certains centres et organisa-
tions, nationaux et internationaux, concernés par l’éducation, la formation et la recherche
scientifique.

Conscient de l’importance de valoriser les compétences nationales, appelées à assumer


un rôle prépondérant dans la mise en œuvre optimale des projets stratégique de réforme
éducative, le Conseil a pris l’initiative de lancer un réseau des expertises nationales dans les
universités, les centres de formations et les unités de recherche opérant dans les domaines de
l’éducation, de la formation, et de la recherche scientifique. En effet, une enquête a été menée
pour identifier ces unités, leurs domaines d’intervention, ainsi que le nombre et les spécialités
des chercheurs y étant affectés.

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Rapport annuel 2015

Chapitre 3 :

PERSPECTIVES D’ACTION DU CONSEIL


AU TITRE DE L’ANNÉE 2016

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Rapport annuel 2015

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Rapport annuel 2015

Les perspectives d’action du Conseil s’inscrivent dans la durée et participent de


la volonté du Conseil de poursuivre la réalisation des missions qui lui sont assignées
conformément à la Constitution et à la loi qui l’organise. Il s’agit de réaliser des évaluations
globales et thématiques régulières, de jouer pleinement son rôle consultatif et de renforcer
sa force de proposition et ses prises d’initiative pour présenter des projets et une stratégie
prospective pour la réforme de l’école marocaine.

A la lumière de ce bilan annuel du Conseil, force est de constater que cette


institution constitutionnelle a pu dans l’ensemble mettre en place les dispositifs et moyens de son
fonctionnement, établir les bases méthodologiques de son travail et s’engager résolument
dans la réalisation de ses missions, notamment avec l’élaboration de la vision stratégique de
la réforme à l’horizon 2030 comme principal acquis.

Au titre de l’année 2016, le Conseil place en tête de ses priorités et de ses perspectives
d’action les orientations suivantes :

•• Capitaliser et développer les acquis engrangés et surmonter les difficultés afin de


rehausser constamment la performance du Conseil au service de la réforme, pour
une école de l’équité, de la qualité et de la promotion.

•• Contribuer à la réflexion stratégique sur les voies de mise en œuvre de la réforme


dans les délais impartis.

•• Accompagner les actions de changement à travers le suivi et l’évaluation régulière.

•• Contribuer au raffermissement de la mobilisation de la communauté autour de ce


projet décisif.

•• Approfondir les études et la recherche sur les projets à même d’enrichir la vision
stratégique et les chantiers de la réforme.

Dans la droite lignée de ces orientations, les perspectives d’action au titre de l’année
2016 sont issues du plan d’action discuté et adopté lors de la huitième session du Conseil
tenue le 21 décembre 2015. Ces objectifs se déclinent comme suit :

•• Toutes les actions envisagées doivent converger vers un seul but, à savoir la réussite
de la réforme de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique ;

•• Donner la priorité aux projets susceptibles de contribuer à l’identification des


mesures préliminaires de mise en œuvre de la vision stratégique de la réforme
2015-2030 ;

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Rapport annuel 2015

•• Tenir compte du chantier de régionalisation de façon à proposer des projets qui


répondent aux spécificités régionales et locales.

•• Assumer un rôle proactif de premier ordre dans la réforme du système éducatif


moyennant des projets à même de stimuler l’esprit d’initiative et de dégager des
propositions novatrices ;

•• Donner une suite aux différentes saisines adressées au Conseil sans manquer de se
prévaloir de l’auto saisine pour émettre des avis sur les problématiques prioritaires
qui accompagnent la mise en œuvre de la vision stratégique ;

•• Mettre en place un système national d’évaluation des politiques publiques dans les
domaines de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique ;

•• Programmer des activités et des actions de nature à renforcer les capacités


professionnelles, managériales et techniques du Conseil (formation et
développement professionnel) ;

•• Asseoir le plan d’action sur les deux piliers que sont l’instance délibérative et ses
organes dérivés d’une part, et les organes techniques de suivi et de production
d’autre part ;

•• Consacrer l’approche participative que le Conseil place d’ores et déjà comme mode
de fonctionnement.

Les projets programmés pour réaliser ces objectifs se déclinent comme suit :

1. Projets relatifs aux activités de l’instance délibérative et de ses organes


dérivés, présentés ci-après :
Au niveau de la Commission Permanente de l’éducation-formation
pour tous et de l’accessibilité :
•• L’enseignement préscolaire, qui couvre des aspects tels que la généralisation et le
caractère obligatoire, la gouvernance et l’encadrement, le modèle pédagogique, la
formation des éducateurs et éducatrices et le financement.

•• La discrimination positive au profit du milieu rural, avec un accent particulier sur


la nécessité de combler les carences (infrastructures d’enseignement et de forma-
tion, et équipements) ; l’encadrement ; la généralisation obligatoire ; les mécanismes
de lutte contre la déperdition scolaire ; l’adaptation des horaires de scolarité aux
spécificités du milieu rural ; la mise au point d’outils didactiques et la mise en place
des mécanismes de soutien.

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Rapport annuel 2015

Au niveau de la Commission de la gouvernance du système national


de l’éducation et de la formation :
•• La bonne gouvernance et la gestion efficiente du système éducatif à tous
les niveaux, national, régional et local. A cet égard, un accent particulier est mis sur
la gouvernance territoriale dans la perspective de la régionalisation avancé, ainsi
que sur la mise à niveau et l’intégration des ressources humaines, sans manquer
d’appliquer la transparence et la reddition des comptes.

•• Le partenariat institutionnel et la mobilisation en faveur de la promotion continue


de l’école marocaine, à travers l’approfondissement de la réflexion notamment
sur les moyens de renforcer les mécanismes contractuels entre l’État, les institu-
tions d’éducation et de formation, et les autres parties prenantes; garantir une
participation efficiente des régions et des collectivités territoriales pour
la promotion du système ; élaborer et mettre en exécution un modèle efficient de
partenariat entre les secteurs public et privé et mettre au point des mécanismes
favorables à une coopération internationale décentralisée;

•• Le financement du système éducatif et de sa réforme, en diversifiant les sources et


les modes de financement et en assurant leur efficacité à travers:

- la mise en place d’un dispositif d’appoint au budget de l’Etat pour financer le


système;

- la mise en place du Fonds de généralisation de l’éducation, et de l’amélioration


de sa qualité ;

- la mise au point de mécanismes en vue de diversifier les ressources des


académies et des universités en vue de l’autofinancement ;

- l’optimisation de la gestion des ressources financières.

Au niveau de la Commission des curricula, programmes, formations


et outils didactiques :
•• Démarche méthodologique d’évaluation et de révision des curricula, programmes
et formations, en mettant le cap de la réflexion principalement sur l’évaluation
et la révision des curricula, programmes et formations ; l’évaluation scolaire et
les régimes des examens ; l’orientation scolaire, professionnelle et universitaire.

•• L’éducation aux valeurs à l’école.

•• L’éducation au profit des enfants en situation d’handicap.

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Rapport annuel 2015

Au niveau de la Commission des métiers de l’éducation,


de la formation et de la gestion :
•• La promotion des métiers de l’éducation, de la formation, de la gestion et
de la recherche, notamment le métier d’enseignement, de formation et de recherche,
toutes catégories confondues; le métier de la gestion (l’administration éducative),
le métier d’inspection ; le métier de planification et d’orientation et les nouveaux
métiers.

Au niveau de la Commission de la recherche scientifique et technique


et de l’innovation :
•• La réforme de l’enseignement supérieur, en ciblant les questions prioritaires,
à savoir le renforcement des rôles, des missions, des devoirs et des droits
des professeurs chercheurs; les écoles doctorales ; la gouvernance de l’enseignement
supérieur; les curricula et contenus de la formation et l’insertion professionnelle.

•• La promotion de la recherche scientifique et technique et de l’innovation, qui vise


en premier lieu la gouvernance du système de la recherche scientifique et technique
et de l’innovation ; la production scientifique ; la formation des doctorants et les
régimes des écoles doctorales et le financement de la recherche scientifique.

Au niveau de la Commission des services sociaux et


culturels et de l’ouverture des établissements de l’éducation sur leur
environnement :
•• L’école et la culture, en mettant l’accent sur le diagnostic de l’état de la culture à
l’école marocaine; le renforcement de la fonction culturelle de l’école dans toutes ses
dimensions ; le rôle de la culture dans le développement de l’école et de la société.

•• La lutte contre l’analphabétisme et l’éducation non formelle, en particulier en termes


de gouvernance; d’encadrement; d’ingénierie pédagogique et andragogique; de
financement ; de partenariat (mobilisation des acteurs) ; de suivi et d’évaluation
et aussi le régime de certification et les perspectives réservées aux bénéficiaires:
l’insertion, les programmes de post-alphabétisation.

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Rapport annuel 2015

Outre ces projets, le Conseil retient trois questions stratégiques qui occupent une place
de choix dans ses perspectives d’action. A cet effet, trois groupes spéciaux de travail ont été
créés :

Le groupe de travail chargé de la formation professionnelle, destiné à


mener une réflexion approfondie sous différents angles notamment:
•• le développement de la capacité d’accueil de la formation professionnelle, en
consacrant le principe de la discrimination positive au profit du milieu rural ; et de
l’égalité des chances dans le domaine de la formation professionnelle ;

•• la gouvernance interne du système de la formation professionnelle ; les moyens


à même de renforcer la coordination entre les différentes parties prenantes et
de raffermir les liens avec le tissu économique et entrepreneurial;

•• la relation de la formation professionnelle avec les autres modes d’éducation,


notamment l’enseignement technique;

•• la place des langues dans le processus de formation;

•• les voies et moyens d’exploration des métiers actuels et de l’avenir;


l’accompagnement des nouvelles exigences des grands chantiers de développement
et des nouveaux métiers du pays.

Le groupe de travail chargé de la réforme de l’enseignement religieux,


destiné à se pencher sur cette question à travers différents éléments,
notamment:
•• la gouvernance de l’enseignement religieux et sa relation avec l’enseignement
général ;

•• le modèle pédagogique, en ce qui concerne les objectifs et les fonctions de ce type


d’éducation, sa qualité, la complémentarité des rôles de ses composants et niveaux,
et son ouverture sur les autres types d’éducation ainsi que sur son environnement ;

•• les acteurs éducatifs;

•• le développement de la recherche scientifique dans le domaine de l’enseignement


religieux.

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Rapport annuel 2015

Le groupe de travail sur l’enseignement et la formation privés, chargé


d’étudier ce secteur sous des angles multiples, notamment:
•• Les moyens de garantir l’adhésion de ce secteur aux principes du service public, et
aux choix régissant la réforme du système éducatif;

•• Les conditions de contrôle, d’audit et d’évaluation, et le contrôle par l’Etat


du secteur d’éducation et de formation privés, en tant que partenaire de
l’enseignement public;

•• L’encadrement législatif et réglementaire et la mise au point d’une conception


précise de l’enseignement supérieur privé, qui se caractérise par la multiplicité de
ses modèles et de ses institutions.

2. Projets d’évaluation du système de l’éducation, de la formation, et de la


recherche scientifique programmée par l’Instance Nationale d’Evaluation
auprès du Conseil
•• Poursuite de l’étude relative à l’évaluation des acquis en langue pour les enfants
marocains résidant à l’étranger ;

•• Contribution à la réflexion sur le financement de l’éducation, de la formation et de


la recherche scientifique dans le cadre de la vision stratégique de la réforme ;

•• Parachèvement de l’évaluation institutionnelle pilote (lycée et école) ;

•• Réalisation d’évaluations accompagnant la mise en œuvre de la vision stratégique


2015-2030 :

- Poursuivre l’élaboration et la réalisation du programme national pour


l’évaluation des acquis des apprenants dans sa deuxième mouture PNEA2 (troncs
communs de l’enseignement secondaire qualifiant);

- Élaborer et réaliser le programme d’évaluation de l’intégration et de l’insertion


des lauréats et du rendement de l’université.

•• Mise en place des évaluations pilotes pour élaborer et tester les critères de référence
et les outils d’évaluation institutionnelle ;

•• Analyse évaluative des données des études internationales : TIMSS 2015.

En plus des projets susmentionnés, l’Instance Nationale d’Evaluation s’attachera à


enrichir le dispositif d’évaluation du Conseil par l’élaboration d’une base de données statis-
tiques et par la production de guides, d’outils, d’indicateurs, et de concepts d’évaluation.

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Rapport annuel 2015

3. Réalisation des travaux d’étude, de recherche, de suivi, de prospective


et d’innovation, par le biais de:
•• La réalisation d’études comparées en relation avec les sujets inscrits dans le plan
d’action du Conseil ; la prise en considération des expériences internationales
réussies dans les domaines de l’éducation, de la formation et de la recherche scien-
tifique ; le développement des publications éducatives et scientifiques du Conseil.

•• La mise en place d’une stratégie de veille éducative aux niveaux national et


international et l’instauration d’un dispositif de prospective du système national de
l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique.

•• La mise au point d’une stratégie globale d’innovation, tous niveaux et dimensions


confondus, portant sur les domaines touchant à l’éducation, à la formation et à la
recherche scientifique ; et la réalisation de trois projets novateurs :

- L’école des parents et des tuteurs des élèves ;

- Réorganisation des associations professionnelles des acteurs éducatifs ;

- Elaboration d’un nouveau modèle d’apprentissage au niveau de l’enseignement


obligatoire.

4. Projets en matière d’information, de communication, de documentation


et de coopération
•• Préparer la mise en place d’un système d’information national intégré concernant
l’éducation, la formation et la recherche scientifique, une condition nécessaire
pour accompagner l’évolution de l’école, assurer le suivi des projets de réforme et
évaluer son rendement et la qualité de son pilotage.

•• Poursuivre le programme de sensibilisation et de mobilisation de la société autour


de la réforme éducative notamment par le biais des actions suivantes :

- L’organisation d’ateliers thématiques mensuels avec les acteurs éducatifs et les


partenaires de l’école en vue de partager la réflexion stratégique portant sur les
voies de mise en œuvre de la vision stratégique de la réforme ;

- L’amélioration de la communication grâce à des rencontres et des séminaires


scientifiques, qui font appel aux expertises nationales et internationales et
entretiennent l’ouverture sur la société ;
- Le renforcement de la communication digitale du Conseil et de sa présence sur
internet.

59

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Rapport annuel 2015

5. Projets relatifs à la documentation, aux publications et à la traduction


portant notamment sur :
•• La poursuite des mesures préalables à la mise en place d’un centre de
documentation spécialisé dans les domaines de l’éducation, de la formation et de la
recherche scientifique, avec pour objectifs principaux de:

- Parachever la constitution d’un fonds documentaire multimédia dédié aux


domaines de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique ;

- Reconstituer la mémoire documentaire de l’école marocaine ;

- Développer les services et produits documentaires à travers la mise en place d’un


centre de documentation virtuel ;

•• L’édition, la publication et la traduction des avis, des recherches et études, des


rapports, des actes de séminaires, des revues, du lexique et du glossaire de
l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique.

6. Projets de coopération nationale et internationale


•• Au niveau national, parachever l’institutionnalisation de la coopération entre le
Conseil et les départements ministériels chargés de l’éducation, de la formation et
de la recherche scientifique, dans les domaines de l’information, de l’évaluation,
de la recherche, des études et de l’échange d’expériences, …D’autre part, tisser et
raffermir les liens de coopération avec les instances de bonne gouvernance et les
institutions nationales et régionales qui s’intéressent aux domaines de l’éducation,
de la formation et de la recherche.

•• Au niveau international, explorer les opportunités de coopération et développer les


partenariats avec les organisations et les instances internationales, notamment avec
les conseils de l’éducation, les instances d’évaluation et les centres de recherche
internationaux…

60

Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique


Rapport annuel 2015

LE CONSEIL, UNE INSTITUTION CONSTITUTIONNELLE


AU DIAPASON DES EXIGENCES DE LA RÉFORME
ÉDUCATIVE

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Rapport annuel 2015

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Rapport annuel 2015

Depuis la réactivation du « Conseil Supérieur de l’Enseignement », puis l’installation


du « Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique »,
l’institution s’est attelée à la mise en place de ses instances et structures administratives. Elle
s’est engagée dans une dynamique aux dimensions multiples, jalonnée par des acquis et défis
conséquents et par la recherche constante de réponses appropriées aux enjeux actuels.

1. Les acquis
•• L’élaboration d’une feuille de route pour la réforme de l’école, couvrant les 15
années à venir (horizon 2030), qui tient lieu aujourd’hui de cadre de référence de la
réforme éducative, partagée par la société ;

•• La mise en place progressive d’une approche indépendante et objective des


évaluations thématiques globales, institutionnelles et pédagogiques, jugée
indispensable à l’amélioration constante du rendement interne et externe, de l’école;

•• La consécration du statut constitutionnel du Conseil, en tant qu’institution


indépendante de réflexion stratégique chargée des questions de l’éducation, de la
formation et de la recherche scientifique. Pour ce faire, le Conseil se prévaut de ses
missions d’évaluation, de consultation et de proposition, ainsi que des liens de
coopération fructueuse avec les différents départements ministériels concernés par
le fait éducatif et ce, dans le strict respect mutuel des attributions de chaque partie;

•• L’ancrage d’une méthodologie de travail qui prend appui sur l’expertise


scientifique doublée de l’approche participative. Elle consiste ainsi à stimuler le
débat démocratique et pluriel, sans manquer d’orienter l’effort collégial des
membres et instances du Conseil vers l’édification de formes de contractualisation
autour des leviers de réforme, de renouvellement et de mise à niveau constante de
l’école marocaine ;

•• La dynamisation progressive de la mobilisation de la société autour du projet de


réforme et l’observation de prémices d’un regain de confiance en le fait que le
changement reste possible.

2. Les défis
Pleinement engagé et fermement déterminé à réaliser ses missions, le Conseil est
néanmoins conscient des défis qui ne manqueront pas d’émailler son chemin. Ceux-ci tiennent,
pour l’essentiel, à la composition plurielle et diverse de l’institution, aux fortes attentes qui
requièrent des résultats concrets et à la réceptivité de l’environnement aux orientations de la
réforme et de sa mise en œuvre. Parmi ces défis, l’on peut citer à titre indicatif :

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Rapport annuel 2015

•• La gestion d’un système éducatif marqué par la multiplicité de ses composantes, la


complexité des questions à traiter et la diversité des approches en place.

•• La recherche de solutions innovantes, notamment aux questions probléma-


tiques et transversales de l’école. Il s’agit, d’abord, d’inscrire les actions dans un
cadre d’effort collectif, soutenues par l’expertise scientifique et par l’approche
participative. Il faut ensuite s’armer de détermination, d’audace et d’efficience.
Enfin, il est impératif d’œuvrer à l’appropriation collective des solutions pour en
assurer une mise en œuvre optimale.

•• La participation à la recherche de la convergence et de la cohérence des politiques


publiques liées aux domaines de l’éducation, de la formation et de la recherche
scientifique. Cette recherche s’applique tant à la réalisation des chantiers de
réforme de l’école marocaine qu’au renforcement des passerelles entre
les différentes composantes du système ou encore la consolidation des interactions
et complémentarités aux niveaux institutionnel et pédagogique;

•• La contribution à la mise en place des garanties nécessaires à une mise en œuvre


optimale du projet de réforme éducative, en veillant au suivi de sa mise en œuvre
et à l’évaluation régulière de ses résultats afin d’apporter les ajustements qui
s’imposent.

•• La participation aux efforts visant à assurer la pérennité de la mobilisation


de la société et l’adhésion de toutes les parties prenantes à la réforme, aux premiers
rangs desquels les acteurs éducatifs et partenaires de l’école, en vue de réussir ce
chantier décisif pour les générations futures comme pour le pays.

3. Un enjeu crucial: réaliser la réforme éducative escomptée


Le Conseil, déterminé à ne ménager aucun effort pour capitaliser et développer les
acquis et pour relever les défis, considère que la réalisation de la réforme globale fixée par la
Vision stratégique dans le délai imparti, représente un enjeu crucial au titre de la prochaine
phase de son action.

En effet, cette vision annonce des perspectives prometteuses pour la réhabilitation et le


renouvellement de l’école, de nature à répondre aux attentes et choix de l’Etat et de la société
et partant à restaurer la confiance des citoyens en leur école.

Par conséquent, le Conseil œuvrera à approfondir la réflexion d’un certain nombre


d’aspects de la vision stratégique, en particulier les questions prioritaires de la réforme
éducative. A cette fin, il s’engage à exercer pleinement ses missions d’évaluation, de

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Rapport annuel 2015

consultation et de proposition et à mettre à contribution tout le potentiel disponible,


universitaire, scientifique et professionnel. De même, il s’engage à renforcer les mécanismes d’une
mobilisation pérenne de la société autour de la réforme.

Conscient de la nécessité d’institutionnaliser le cadre juridique de la réforme,


qui fournira les conditions d’un contrat national sur la mise en œuvre des dispositions et
des recommandations de la vision stratégique, le Conseil compte sur la mise en place d’un
pilotage optimal du changement, qui mobilise toutes les capacités et compétences humaines
et logistiques ainsi que les mécanismes institutionnels nécessaires pour opérationnaliser les
programmes et les projets de réforme et en assurer l’accompagnement et le suivi.

Le Conseil, déterminé à réussir la réforme de l’école marocaine, appelle toutes les


composantes de la société à s’engager effectivement, chacun selon sa sphère de compétence,
dans les chantiers de mise en œuvre de la présente réforme qui est de nature à permettre à
l’école de remplir convenablement sa mission. Cette entreprise participe d’un effort collectif
de qualification et de valorisation du capital humain et immatériel, propice à un arrimage
effectif à la société du savoir et à la promotion de la place du Maroc parmi les pays émergents.

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Rapport annuel 2015

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Rapport annuel 2015

Annexe

LISTE DES MEMBRES DU CONSEIL

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Rapport annuel 2015

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Rapport annuel 2015

Liste des membres du CSEFRS par catégorie


Président du Conseil 62. M. BELLAOUCHOU Abdelkbir
Les membres du Parlement 63. M. MOUGHLI Lhoussaine
1. M. AZZIMAN Omar 35. M. YATIM Mohamad 64. M. EL MOUADINE Abdelmalek
36. M. BELFQUIH Samir 65. Mme ETTAJI Lekbira

A. Catégorie des Experts et des 37. Mme ZOUMI khadija 66. M. MOUNIR Abdelhak
spécialistes
38. M. EL HOUAICHRI Abdelkrim 67. M. ASSINI Ahmed
68. M. ELALAMI Abdellatif
2. M. AKKAR Abdelhamid
Les membres représentant les éta- 69. M. ELALLAME Abdelrhafor
3. M. SASSON Albert blissements de l'éducation et de la
formation 70. M. ELALAMI Bouchaib
4. M. LAHJOUMRI Abdeljalil
39. M. EL MIDAOUI Azzedine
5. M. MIRAOUI Abdellatif
40. M. ASSOBHEI Omar Les membres représentants des
6. M. DAHMANE Mohammed associations des parents et tuteurs
41. M. OUAZAR Driss des élèves dans l’enseignement
7. Mme NACIRI Rabea primaire, secondaire collégial et
42. M. DALI Mohamed secondaire qualifiant
8. Mme BERNOUSSI Nadia
43. Mme ELLABIG Ejjida 71. M. JMILI Youssef
9. M. AYOUCHE Nourredine
44. Mme BARDAI Samir 72. M. KIDARI Miloud
10. M. FILALI MEKNASSI Rachid
73. M. ELGHZZAOUI El Kébir
11. M. MOUADDIB Noureddine
C. Catégorie des membres représen-
12. M. ABBADI Ahmed tant les syndicats de l’enseignement
13. M. AMAHAN Ali les plus représentatifs, les cadres Les membres participants représen-
pédagogiques et administratifs, tants les élèves
14. M. MOUDDEN Abdelhaye les parents et tuteurs des élèves,
les enseignants, les étudiants et les 74. Mlle Ibtissam Bourih
15. M. AFAYA Noureddine élèves, les collectivités territoriales,
les associations de la société civile, 75. Mlle Wiam RHAZAL
16. M. NAJI Abdenasser les entreprises et les organismes 76. Mlle Jihan FENNIRI
représentatifs des établissements
17. Mme JBABDI Latifa d'enseignement et de formation 77. Mlle Imane ELBOUZIDI
18. Mme FERTAT Tijania privés
78. M. Mohammed Ihab LECHHAB
19. M. SAIL Noureddine
20. Mme HADDOU Aicha Les membres représentant les syndi-
cats les plus représentatifs Les membres représentant les asso-
21 Mme LARAKI Nadia ciations de la société civile
45. Mme BENSEFIA Karima
79. M. KAICHOUH Aziz
46. M. BENLARBI Allal
B.Catégorie des membres ès qualité 80. M. JOUAHRI Abdellatif
47. M. ALLAKOUCH Youssef
81. M. HABANI Mohammed
48. Mme. Najat OUAFIDI GORFTI
Les membres du Gouvernement 82. Mme BOUABID Touraya
49. M. EL HALLOUTI Abdelilah
22. M. BELMOKHTAR Rachid 83. M. SAMADI Khalid
50. Mme MAELAININE Amina
23. M. Khalid BARJAOUI 84. M. SMANI Mohamed
51. M. MASSIDE Miloud
24. M. DAOUDI Lahcen
52. Mme LATFAOUI Hakima
25. Mme Jamila EL MOUSSALI Les membres représentant les orga-
53. M. MADOUN Abdelkrim
nisations les plus représentatives
26. M. TAWFIK Ahmed des entreprises
54. M. BOUMAALIF Ahmed
27. M. SBIHI Mohammed Amine 85. Mme BENSALAH CHAQROUN
Meriem
28. M. BIROU Aniss
Les membres représentants les 86. M. CHEIKH LAHLOU Jawad
cadres pédagogiques et administra-
tifs 87. M. TARAFA Marouane
Les personnalités représentant cer-
tains organismes et institutions 55. M. MACHAT Noureddine
29. M. YSSEF Mohamed 56. Mme ANNASSAY Saadia Les membres représentant les orga-
nisations les plus représentatives
30. M. EL HAIBA Mahjoub 57. Mme AL-AMRANI Samira des établissements d'enseignement
31. M. FASSI-Fehri Omar 58. Mme HARIRI Youssra scolaire privé, d'enseignement
supérieur privé et de la formation
32. M. BOUKOUS Ahmed 59. Mme RAHAOUI Khadija professionnelle privée

33. M. BENCHEIKH Larbi 60. M. OULASRI Aziz 88. M. ZOUITENE Abdelhadi

34. M. ABOUTAJDINE Driss 61. Mme BOUFTASS Ilham 89. M. KNAFO Jacques
90. M. BENAHRA Abdesslam 69

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