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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

École Nationale Supérieure de Statistique et d’Économie Appliquée d’Abidjan


(E.N.S.E.A)
Abidjan–Côte d’Ivoire

Groupe de Travail

Thème :

Déterminants de la Demande de
Scolarisation en Cote d’Ivoire

Réalisé et soutenu par : Sous la supervision de :

™IBATA GASSAKI André Hugues - M. KOUAKOU N’goran Jean


Arnaud
™KARAMOKO Abdoulaye
Ingénieur Statisticien Economiste
™ROMALAHY Mande Isaora Zefania
Élèves Ingénieurs Statisticiens Économistes Professeurs à l’ENSEA.
Promotion 2003.

Année académique 2002-2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

SOMMAIRE

SOMMAIRE .............................................................................................................................. 1

INTRODUCTION ..................................................................................................................... 2

PREMIÈRE PARTIE :
REVUE DE LITÉRATURE ET PRÉSENTATION DES DONNÉES .................... 4

CHAPITRE I - REVUE DE LA LITTÉRATURE ......................................................................... 5


CHAPITRE II - PRÉSENTATION DES DONNÉES ................................................................... 10
II-1) PRÉSENTATION DE LA SOURCE DE DONNÉES .......................................................... 10
II-2) TRAITEMENT STATISTIQUE BIVARIÉ DE QUELQUES VARIABLES ............................. 11

DEUXIÈME PARTIE : ANALYSE STATISTIQUE.............................................. 14

CHAPITRE III - ANALYSE MULTIFACTORIELLE DES DONNÉES ......................................... 15


III-1) DESCRIPTION ET PARAMÉTRISATION DE LA MÉTHODE.......................................... 15
III-2) INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS DE L’ACM...................................................... 16
CHAPITRE IV - ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE ..................................................................... 21
IV-1) SPÉCIFICATION DU MODÈLE ................................................................................. 21
IV-1-a) La variable endogène du modèle............................................................... 21
IV-1-b) Les variables explicatives retenues a priori .............................................. 21
IV-1-c) Formulation du modèle et méthode d’estimation...................................... 24
IV-2) ESTIMATION ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS .............................................. 25
IV-2-a) Résultats d’estimation ............................................................................... 25
IV-2-b) Interprétation des résultats ........................................................................ 27

RÉCOMMANDATIONS......................................................................................................... 31

CONCLUSION........................................................................................................................ 32

BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................. 33

ANNEXES........................................................................................................................................... 34

Rapport de Groupe de Travail -1- ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

INTRODUCTION

D epuis les années 60 la scolarisation a connu une évolution rapide dans les pays
africains. La volonté des autorités de réduire à la fois les disparités régionales, de
rattraper le retard historique accusé, de développer le capital scolaire national, combinée à la
forte croissance démographique ont contribué à cette « inflation scolaire ». Toutefois, malgré
cette évolution fulgurante, l’Afrique reste sous-scolarisée comparativement au niveau de sa
population.
Au tout début des années 1990, d’un avis général, l’éducation est la base motrice de
tout développement, en l’occurrence le développement économique et culturel. La
reconnaissance de son importance a suscité l’intérêt sur les questions portant sur la
scolarisation. Cette dernière devient alors l’objet des préoccupations à la fois des institutions
internationales, des ONG et des politiques. C’est ainsi que des fonds de financement aussi
bien locaux qu’étrangers sont alloués aux services s’occupant de l’éducation et aux opérations
dont le but est d’offrir l’opportunité à tous d’y accéder.
Malheureusement, force est de constater qu’en dépit des progrès notoires qui ont été
réalisés et des efforts qui ont été consentis, la crise dans le système scolaire perdure. On
enregistre, par exemple, que bon nombre de pays africains ont encore des taux bruts de
scolarisation inférieurs à 50 %1. De surcroît, des écarts importants sont constatés dans la
scolarisation des filles comparativement à celle des garçons. On assiste, de plus, à des
phénomènes de déscolarisation et l’on constate que certaines écoles sont en sous fréquentation
quand d’autres sont en sureffectifs.
L’échec des politiques scolaires antérieures constaté peut être dû au fait que ces
politiques ignorent les caractéristiques individuelles et familiales des enfants effectivement
scolarisés, ignorant donc celles de ceux qui ne sont pas ou qui ne sont plus à l’école. Par
conséquent, elles ne permettent pas d’aborder la demande de scolarisation au niveau des
familles. L’idée prépondérante, à cette époque, était que l’offre était suffisante pour faire
progresser la scolarisation, qu’il était suffisant de construire des écoles. Ainsi, les
préoccupations soulevées par l’éducation portaient-elles essentiellement sur l’offre, c'est-à-
dire sur les stratégies à mettre en œuvre en matière de planification des systèmes éducatifs à
travers l’analyse des réformes scolaires, du rendement interne des systèmes, des dimensions
pédagogiques (comme la qualité des enseignants) ou encore sur les dimensions économiques
comme le coût financier pour l’État.
Bien qu’il soit indéniable que l’offre est un élément majeur de la scolarisation, force
est de constater, eu égard au bilan mitigé des politiques de scolarisation mises en œuvre,
qu’elle est à elle seule insuffisante pour permettre son développement. C’est ainsi qu’à la fin
des années quatre vingt dix on assiste à l’émergence d’une nouvelle manière de penser la
scolarisation. La scolarisation est alors envisagée sous l’optique de la demande qui prend en
considération l’influence des facteurs sociaux et familiaux dans l’analyse de la scolarisation.
Ainsi, la demande de scolarisation doit être perçue comme une combinaison de plusieurs
facteurs qui interviennent de manière directe ou indirecte à savoir des facteurs : scolaires,
économiques, sociaux, démographiques, politiques, religieux, culturels et des attentes des
parents..
En Côte d’Ivoire, l’évolution de la scolarisation (au niveau primaire) s’est faite de
manière très différenciée au cours du temps. Les années qui ont suivi l’indépendance furent
celles d’une progression de la scolarisation, celle des filles étant plus rapide que celle des

1
Bilan du forum « Éducation Pour Tous en l’an 2000 », Dakar 2000.

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« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

garçons. Au cours de la période couvrant les années 70 et la décennie 1980, la crise


économique et la mise en place des plans d’ajustement structurel ont entraîné un net
ralentissement de la scolarisation, voire un phénomène de déscolarisation, confirmé par la
diminution des entrées dans le système éducatif et un accroissement sensible des abandons
(UNESCO, 1995).
Pour atteindre leurs objectifs finals (qui sont « d’éducation pour tous » et de réduction
de la pauvreté) les acteurs qui militent pour le développement de la scolarisation s’orientent
aujourd’hui vers le nouveau concept de la demande de scolarisation. C’est dans cette optique
d’analyse qu’un nouveau projet est mis en place : le Contrat pour l’Amélioration du Pilotage
du Système éducatif (CAPSE). Ce projet initié par le gouvernement français a pour but, entre
autres, de déterminer les facteurs susceptibles de favoriser la demande de scolarisation en
Côte d’Ivoire, sur lesquels il est possible d’agir afin d’atteindre les objectifs escomptés.

L’objet et les objectifs de l’étude

La présente étude s’inscrit dans la ligne de mire du projet CAPSE et porte sur la
demande de scolarisation au niveau du primaire (du CP1 au CM2). Elle vise, dans un premier
lieu, à appréhender les facteurs susceptibles de favoriser la demande de scolarisation. En
d’autres termes, elle consiste à faire ressortir les facteurs qui permettent d’accroître le taux de
scolarisation, notamment chez les filles. Dans un second lieu, cette étude doit permettre, à
partir des facteurs identifiés, de déterminer ceux sur lesquels il possible d’asseoir,
effectivement, une politique dont le but est d’augmenter les taux de scolarisation au niveau
des ménages.
La question à laquelle nous allons nous atteler à répondre est donc : quels sont parmi
les facteurs susceptibles d’expliquer la demande ceux qui peuvent servir de leviers sur
lesquels les politiques éducatives peuvent s’appuyer pour développer la scolarisation, eu
égard aux aspects liés à l’importance et aux coûts ?

La démarche

Dans la première partie de notre travail, nous effectuerons, un passage en revue des
études réalisées et des résultats trouvés en matière de scolarisation, cela, dans divers pays
africains. Cette première partie nous permettra de mettre en lumière quelques facteurs de la
demande, autant internes qu’externes à l’école, qui sont en mesure d’influencer sur le niveau
de scolarisation. En outre, cette partie sera l’occasion de présenter quelques résultats portant
sur des analyses bivariées (à partir de tableaux croisés) entre quelques facteurs retenus et le
statut de fréquentation des enfants, afin de nous donner un premier aperçu sur les éléments de
mesure pour quantifier notre phénomène.
La deuxième partie de notre travail sera consacrée à une analyse à deux volets : un
volet descriptif (exploratoire) et un volet explicatif. Le premier consistera en une analyse
multifactorielle des données disponibles en vue d’identifier et de caractériser parmi la
panoplie de facteurs disponibles ceux qui sont les plus pertinents dans la détermination de la
demande de scolarisation. Le deuxième volet, quant à lui, consistera à estimer des modèles
économétriques qui expliquent la demande de scolarisation. Le choix des facteurs à inclure
dans ces modèles sera guidé par l’analyse exploratoire effectuée dans le premier volet.
Nous conclurons notre travail par quelques recommandations sur des politiques à
mettre en œuvre pour favoriser la mise à l’école des enfants, eu égard aux résultats obtenus.

Rapport de Groupe de Travail -3- ENSEA, 2003


PREMIÈRE PARTIE :
REVUE DE LITÉRATURE ET PRÉSENTATION DES DONNÉES

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« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

CHAPITRE I - REVUE DE LA LITTÉRATURE

Avec la reconnaissance de l’importance de la prise en compte des facteurs tant internes


qu’externes à l’école, dans l’explication de la scolarisation, on assiste à la fin des années 90 à
un accroissement de la recherche dans le domaine portant sur la demande d’éducation en
Afrique. Cependant, bien qu’un intérêt croissant soit dorénavant porté au concept de demande
les travaux de recherche effectués restent peu nombreux en comparaison à ceux ayant trait à
l’offre.
Aujourd’hui, hormis les décideurs politiques nombreux autres acteurs interviennent
dans le domaine de l’éducation en l’occurrence les ONG, les instituions (à l’instar de
l’UNESCO) et divers réseaux. Ces réseaux ont été mis en place en réponse aux inquiétudes
généralisées portant sur la crise du système scolaire en Afrique et du besoin d’améliorer la
capacité de recherche nationale. Parmi ces réseaux de recherche, on peut citer le ROCARE
(Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education) créé en 1997 et le Réseau
Thématique de Recherche de l’UEPA1 (Union pour l’Etude de la Population Africaine) qui a
vu le jour en 1996 et qui a pour objet l’étude des déterminants familiaux de la scolarisation.
Une littérature assez édifiante existe sur les sujets ayant trait à la demande de
scolarisation en Afrique. Cette littérature a fait l’objet de l’intérêt de l’UEPA à travers son
Réseau Thématique de Recherche2 qui a, dans ce cadre, réalisé une synthèse globale3 et très
enrichissante de la littérature scientifique existante portant sur le domaine de la demande. Le
document dont il est question s’intitule « La demande d’éducation en Afrique, Etat des
connaissances et perspectives de recherche ». Il donne un aperçu général des connaissances
qui ont été acquises, (cela jusqu’en 1999) et présente une revue documentaire d’études
nationales réalisées par 8 pays sur le thème de la demande de scolarisation.
Il ressort que, parmi les études qui ont été faites dans le domaine de la demande de
scolarisation, une grande majorité a mis un accent particulier sur les disparités selon le genre.
Ces études essaient de dégager les facteurs d’ordre familial, social, et institutionnel qui
influencent la demande de scolarisation. De plus, elles recourent à des méthodes d’analyses
basées sur des approches tant qualitatives que quantitatives ou les deux combinées.
Cela étant, il est important de signaler que les différentes études réalisées en Afrique
sont pour la plus grande partie de nature qualitative. D’un point de vue méthodologique, si
dans les études utilisant les méthodes quantitatives (Dedy et Bih4, 1997 ; Camara, 1995 ;
Toto, 1999), les procédures d’échantillonnage sont clairement précisées, les études recourant
aux méthodes qualitatives, (Trah 1996 ; Tapé et Bih 1996), spécialement lorsqu’il y a des

1
Le RESEAU Thématique de Recherche de l’UEPA ayant pour objet l’étude de la « demande de scolarisation »
a pour mission essentiel la mise en commun des connaissances sur ce domaine afin de contribuer à renouveler
l’approche scientifique de la demande en éducation à travers des analyses appropriées des comportements
familiaux et de renforcer les capacités de recherche.
2
. UEPA, 2001- La demande de scolarisation en Afrique, état des connaissances et perspectives de recherche,
Numéro 1, Janvier 2001.
3
Cette synthèse englobe tant les études commanditées, les mémoires de fin d’études, que les rapports d’enquêtes
auprès des ménages et les analyses secondaires des données existantes.
4
DEDY (S.) et BIH (E.), 1997– Etude des déterminants familiaux de la scolarisation des filles et des enfants en
zone de sous scolarisation de Côte d’Ivoire, rapport final, ROCARE-MENFB/DPES, Abidjan, Côte d’Ivoire

Rapport de Groupe de Travail -5- ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

focus groups, sont, elles, imprécises (composition, taille et nombre des groupes, etc.) et ne
permettent pas véritablement d’apprécier la qualité et la portée des résultats.
Au niveau analytique, on peut regretter que la plupart des études quantitatives
demeurent descriptives, présentant alors un faible pouvoir explicatif. . Notons que concernant
les analyses descriptives des données issues d’enquêtes et de recensement en matière de
scolarisation, un guide1 d’exploitation a été publié par le réseau thématique de recherche
l’UEPA afin de mettre à la disposition des chercheurs un éventail de potentialité d’analyses.
Les études quantitatives qui vont au-delà des aspects purement descriptifs sont en
général très intéressantes dans la mesure où elles utilisent des méthodes variées pour
l’analyse. On peut citer à ce titre les travaux de Wakam (J.) sur la « structure démographique
des ménages et la scolarisation des enfants au Cameroun2 », ceux de Kobiane (J-F) portant sur
la pauvreté, les « structures familiales et les stratégies éducatives à Ouagadougou3 » ou encore
ceux de Sawada (Y.) and Lokshin (M.)4. Ces travaux sont basés à la fois sur des approches de
modèles de régression linéaires (Wakam (J.)) des modèles de régression logistique comme
dans l’étude de Kobiane.
En Côte d’Ivoire, si certains thèmes apparaissent très larges, l’approche des
déterminants familiaux, lorsque ceux-ci sont abordés, est souvent restrictive. En effet, en
dehors du sexe des élèves et des parents, qui est la variable souvent retenue, l’âge et le statut
familiale de l’enfant par exemple ne sont pas pris en compte. En effet, comme le souligne
Toto (1999), « la configuration des ménages par rapport à la relation de parenté avec le chef
de ménage permet de disposer des indications utiles sur le statut familial des enfants. Le fait
pour un ménage d’abriter simultanément, des enfants du chef de ménage, des ménages
collatéraux et des enfants sans lien de parenté, peut conduire à la mise en œuvre de stratégies
spécifiques selon qu’il est dirigé par un homme ou une femme, ou qu’il se trouve dans le
régime matrimoniale de monogamie, de polygamie ou de monoparentalité ».
En terme de couverture géographique, en dehors de l’étude de Dedy et Bih (1997) qui
ont couvert toute l’étendue du territoire, ce sont surtout les régions du nord (Bondoukou
Korhogo et Odiéné), connues pour leur faible scolarisation, qui ont fait l’objet de recherches.
Les études qui se terminent par des recommandations d’actions, qui paraissent le plus
souvent trop générales et théoriques, et n’incluent pas le coût (même estimé) de ces actions,
soit pour les parents, soit pour le gouvernement. L’hypothèse semble avoir été faite
qu’augmenter la prise de conscience chez les parents autour de l’importance de la
scolarisation, donner une plus grande priorité à l’éducation de base et augmenter le budget de
l’Etat consacré a l’éducation, suffirait à envoyer tous les enfants à l’école et à les y maintenir.
Or, être conscient de la scolarisation et vouloir envoyer un enfant à l’école ne signifie pas être
en mesure de le faire.

1
UEPA, 1999- Guide d’exploitation et d’analyse des données de recensements et d’enquêtes en matière de
scolarisation, 7ième Réseau thématique de recherche de l’UEPA sur les « déterminants familiaux de la
scolarisation », Paris, Octobre 1999
2
WAKAM (J.), 1999- Structure Démographique des Ménages et Scolarisation des enfants au Cameroun,
Communication au Séminaire International CICRED « stratégies éducatives, familles et dynamiques
démographiques », Ouagadougou, Burkina Faso, 15-19 novembre 1999.
3
KOBIANE (J-F.), 1999-Pauvreté, Structures Familiales et Stratégies Educatives à Ouagadougou,
Communication au Séminaire International CICRED « stratégies éducatives, familles et dynamiques
démographiques », Ouagadougou, Burkina Faso, 15-19 novembre 1999.
4
SAWADA (Y.) and LOKSHIN (M.), 1999- Household Schooling Decisions In Rural Pakistan. Department of
Advanced Social and International Studies, University of Tokyo, Komaba Development Research
Group/World Bank, Tokyo.

Rapport de Groupe de Travail -6- ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

De manière générale, les études réalisées dégagent trois types de facteurs qui
influencent la demande de scolarisation. Ces facteurs sont d’ordre familiaux, sociaux, et
institutionnels.

Facteurs familiaux

Au nombre des facteurs familiaux qui influencent la demande de scolarisation en Côte


d’Ivoire, on peut citer :
1) Le sexe du Chef de ménage (CM)
Les études de Camara (1997) et de Toto (1999) montrent qu’au nord de la Côte
d’Ivoire les CM de sexe féminin assurent une scolarisation plus forte que leurs homologues de
sexe masculin.
2) Situation économique du CM
La pauvreté des parents (manque de moyens financiers) est souvent évoquée par ceux-
ci comme l’un des facteurs de la sous scolarisation.
Cependant, lorsqu’on considère les sommes d’argent énormes qui sont alloués à
l’organisation des cérémonies (mariages, baptême, funérailles), on se demande plutôt quel est
l’enjeu de la scolarisation pour les parents ? Les cérémonies paraissent plus importantes que
la scolarisation des enfants (Dedy et Bih, 1997 ; Marietou, 1997).
3) Le phénomène de confiage
Les effets de ce phénomène diffèrent selon qu’on se situe en ville ou au village et
selon le sexe de l’enfant. Toto (1999) montre qu’en ville les enfants du CM sont plus
scolarisés que les collatéraux et les non apparentés, quel que soit le sexe. Dans les villages, les
garçons confiés non apparentés sont plus scolarisés que les propres garçons du CM, à
l’inverse les filles du CM, sont plus scolarisées que celles qui sont confiées.
4) La taille du ménage
D’un point de vue théorique, les études s’intéressant à la relation entre la taille du
ménage et la scolarisation des enfants s’inscrivent généralement (même si cela n’est pas
toujours explicite) dans le courant des théories économiques de la fécondité qui supposent
notamment que les ménages ou les familles réalisent des substitutions entre le nombre
d’enfants (la quantité) et l’investissement moyen par enfant (parfois mesuré par le niveau
moyen d’éducation atteint par enfant). Dans ces théories1, l’enfant est considéré comme un
bien économique dont l’utilité dépend de ses avantages et des coûts perçus par les parents.
Cette théorie suppose qu’un nombre élevé de personne dans le ménage, notamment
des enfants très jeunes, limite les capacités de celui-ci à investir dans la scolarisation des
enfants. Partant de celà, la relation attendue entre la taille du ménage et la scolarisation des
enfants est négative.
Les études réalisées en Afrique tendent à infirmer cette hypothèse classique. En Côte
d’Ivoire, on observe un effet ambigu. Montgomery et al. (1995) une étude comparative sur la
Côte d’Ivoire et le Ghana, montrent qu’en milieu rural la taille du ménage a un effet positif
sur la scolarisation et qu’en milieu urbain, l’effet est négatif. Une étude de Dedy et Bih (1997)
montre que la taille du ménage agit négativement sur la mise à l’école particulièrement dans
les régions sous scolarisés du Nord.

1
La théorie appelée « quantitity-quality trade-off » est un exemple de ces théories.

Rapport de Groupe de Travail -7- ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

5) Mode de production
Les études économiques sur la demande d’éducation en milieu rural africain
s’inscrivent, pour la plupart, dans l’optique de mode de production, même si ce n’est pas
toujours de façon explicite. En effet, elles mettent en évidence le conflit qui s’instaure entre
deux type d’activités de l’enfant : d’un coté, sa contribution aux activité de production, et de
l’autre sa participation à l’école. Ce conflit entre l’école et le travail en économie paysanne est
décrit par Kamuzora (1984) qui montre combien la scolarisation limite la contribution des
enfants à la production domestique. Cet arbitrage entre l’école et les travaux domestiques fait
par les parents va amener ceux-ci à ne pas scolariser leurs enfants puisque la production
domestique est prioritaire.
Ainsi en Côte d’Ivoire, les travaux extrascolaires, qui concernent aussi bien les travaux
domestiques que les travaux champêtres, la garde des animaux, l’exercice du petit commerce,
etc., constituent un obstacle à l’accès et surtout au maintien des enfants à l’école (Dedy et Bih,
1997 ; Tapé et Bih, 1996).
Dans certaines régions, les parents qui ont scolarisé des enfants et qui les retirent, le
font soit au moment des travaux champêtres, soit à la période des excisions (Marietou, 1996).

Facteurs sociaux

6) La culture
Dans nos sociétés traditionnelles, la jeune fille est perçue d’une part, comme une main
d’œuvre au service de sa mère, et d’autre part comme une épouse reproductrice (Marietou,
1997). Malgré la présence de l’école, le modèle traditionnel de division du travail selon le
sexe se poursuit dans les pratiques éducatives. Cette perception de la jeune fille dans la
société nuit gravement à sa scolarisation ou à son maintien à l’école (Dedy et Bih, 1997).
7) La religion
Les enseignements ainsi que les pratiques de certains groupes religieux peuvent
affecter la scolarisation, surtout celle des filles. La plupart des parents musulmans de certaines
régions de la Côte d’Ivoire affirment privilégier la pratique religieuse chez les filles ; l’école
publique laïque, apparaît comme un des obstacles majeurs à la vie spirituelle des familles qui,
pour la contourner, préfèrent garder leurs enfants à la maison ou les inscrire à l’école
coranique (Trah, 1996).
L’école est perçue comme un lieu de dépravation des mœurs, lieu de rupture avec le
milieu familiale, contrairement à l’école coranique qui enseigne le respect, la soumission et
les principes de la religion musulmane (Marietou, 1997).
Toto (1999) prouve qu’en zone urbaine comme en zone rurale, les chefs de ménages
chrétiens scolarisent plus les enfants que ceux d’obédience musulmane.

Les facteurs institutionnels

8) Les coûts de la scolarisation


Dans les zones sous scolarisées du nord de la Côte d’Ivoire, l’avantage concurrentiel
que présente l’école coranique sur l’école « moderne » contribue a la faiblesse de la
scolarisation dans ces zones (Tapé, 1996) ; les dépenses exigées par l’école coranique sont en
effet moindres que celles relatives à l’école « moderne » (Marietou, 1997).

Rapport de Groupe de Travail -8- ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

Les actions menées par les organismes comme la BAD en accordant des prêts de
manuels scolaires aux filles dans les écoles du Nord, comme l’UNICEF avec des dons de
fournitures scolaires et comme le PAM qui implante les cantines scolaires en milieu rural, en
plus des différentes campagnes de sensibilisation, se sont soldés au départ par un engouement
des parents en matière de scolarisation. Cela étant, au fur et à mesure que l’année scolaire
s’écoule, les enfants sont fréquemment retirés de l’école chaque fois qu’on leur demande
d’apporter quelque chose (cahier, livre, crayon, stylo à bille, craie, etc.)1.
9) La distance
L’éloignement de l’école par rapport au domicile constitue une autre contrainte quant
à la fréquentation et à la performance scolaire des enfants.
En milieu rural, le caractère très étendu des régions du nord et les problèmes
d’accessibilité combinés à une insuffisance de l’offre scolaire, rendent difficile le
déplacement des enfants qui ne disposent pas d’une école dans leur voisinage immédiat, et
sont contraints de parcourir plusieurs kilomètre pour accéder à l’école la plus proche (Tapé et
Bih, 1996).
10) La pénurie chronique du personnel enseignant
Dans les régions du Nord, un nombre croissant d’écoles dans les villages ferme chaque
année (Tapé, 1996), alors que les statistiques nationales sur les élèves et enseignants
paraissent satisfaisantes en terme de taux d’encadrement.
11) Attitude des enseignants
Une des préoccupations majeures des parents dans la scolarisation des enfants est la
personnalité de celui qui est chargé de conduire cette éducation. Dans l’étude de Trah (1996),
les parents des régions du Nord ont insisté énormément sur le fait que certains enseignants
étaient à l’origine de l’échec de leurs filles : en terme de grossesse, de harcèlement, de
chantage, etc.
L’absentéisme des enseignants est un autre reproche formulé à leur endroit par les
parents.

1
UEPA, 2001, op.cit, p.147

Rapport de Groupe de Travail -9- ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

CHAPITRE II - PRÉSENTATION DES DONNÉES

II-1) Présentation de la source de données


Les études sur les questions ayant trait à la demande de scolarisation visant à étudier
les stratégies adoptées par les ménages en matière d’éducation peuvent être effectuées sur les
données provenant de plusieurs opérations de collecte (recensement, enquête). Il suffit, en
fait, que ces dernières intègrent un questionnaire ménage qui comporte des questions relatives
à l’éducation (fréquentation scolaire, niveau de scolarisation atteint, etc.). Bien entendu, les
études portant de manière spécifique et directe sur la scolarisation sont plus adaptées et
offrent des possibilités d’exploitation plus importantes.
Dans son Guide d’exploitation et d’analyse des données de recensements et d’enquêtes
en matière de scolarisation, le réseau thématique de recherche de l’UEPA suggère à cet effet,
hormis les données issues des recensements et des enquêtes spécifiques, l’utilisation des
données issues des programmes internationaux d’enquêtes nationales1. On peut citer parmi
ceux ci : les Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS), Multiple Indicators Cluster
Surveys (MICS) ou encore les Enquêtes Niveau de Vie (ENV)2.
Nous utiliserons pour effectuer notre étude la base de données relatives à l’ENV-98
(Enquête Niveau de Vie, réalisée en 1998 par l’INS). Cette source d’information ne permet
pas, malheureusement, d’effectuer des études sur les disparités régionales. Toutefois, la base
contient plusieurs parties qui comportent des informations intéressantes pour notre étude. On
peut citer notamment, les questions relatives aux aspects développés par la suite et qui sont
globalement renseignées pour 4 200 ménages contenant des enfants de 0-7 ans.

Les conditions de vie des ménages

Cette section de la base présente un intérêt pour notre étude car elle contient des
informations générales portant sur les caractéristiques des ménages. En particulier, les
variables sur le logement et sur les équipements domestiques permettent d’appréhender le
niveau d’aisance ou de pauvreté des ménages et d’examiner les stratégies éducatives adoptées
dans chaque catégorie de ménage identifiée (Kobiane J-F, 1999). Par exemple, le mode
d’approvisionnement en eau peut influer sur la demande de scolarisation des ménages par le
biais du fait que l’importance des taches ménagères peut inciter les parents à retenir les
enfants au foyer pour les accomplir.

Les caractéristiques individuelles des membres du ménage

D’après certaines études évoquées dans la précédente section, les configurations


familiales et individuelles des membres du ménage peuvent influer sur la demande de
scolarisation. Par exemple, les caractéristiques du chef de ménage – son sexe, son niveau
d’alphabétisation, sa région d’origine ou même sa catégorie socioprofessionnelle – peuvent

1
7ième Réseau thématique de recherche de l’UEPA sur les déterminants familiaux de la scolarisation, Op.cit pp.
16- 17 Paris.
2
La page 18 du guide d’exploitation présente les informations qui sont disponibles dans les diverses sources de
données et fait donc transparaître les forces et faiblesses de l’utilisation de telles ou telles sources.

Rapport de Groupe de Travail - 10 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

agir sur la demande de scolarisation du ménage. C’est à ce titre que cette section de la base de
l’ENV 98 nous intéresse.

L’éducation des enfants et des membres du ménage

Cette partie de la base présente un intérêt tout particulier puisque c’est grâce à elle que
l’on peut identifier, par exemple, les enfants qui sont scolarisés et au-delà le nombre
d’individus sachant lire et écrire dans le ménage.

Les dépenses courantes des ménages

Cette section nous est utiles car elle permet d’estimer le niveau du revenu des ménages
par le biais des dépenses effectuées. Par ailleurs, elle donne aussi les types de dépenses des
ménages.

Les problèmes rencontrés par les ménages en matière de scolarisation

Cette partie de la base peut nous être utile puisqu’elle aborde de manière directe les
problèmes rencontrés par le ménage en matière de scolarisation. On interroge par exemple le
ménage sur les difficultés rencontrées en termes de disponibilité de place, de dépassement
d’âge ou frais de scolarisation. Elle permet, dans une certaine mesure, la prise en compte de
l’impact de l’offre de scolarisation sur la demande au niveau des familles.

II-2) Traitement statistique bivarié de quelques variables


Cette partie a pour but de donner une première idée sur l’explication des taux de
scolarisation. Signalons d’emblé qu’une telle étude descriptive à partir de tableaux croisés a
été déjà faite et de manière complète par Toto1 (sur la même base de données). Nous ne
présenterons donc ici que quelques uns des résultats qu’il est possible d’obtenir. L’auteur
désireux pourra toutefois se reporter aux travaux de Toto (1999) pour les conclusions à tirer
de telles analyses.
L’étude descriptive dont il fait mention ici consiste à mettre en relation la variable
« statut de scolarisation des enfants de 7 à 14 ans » avec quelques unes des variables portant
sur les caractéristiques du CM et du niveau de vie du ménage.

Alphabétisme des chefs de ménages et mise à l’école des enfants.

Les données collectées indiquent des variations sensibles dans les niveaux de
scolarisation des enfants selon que le chef de ménage présente des aptitudes à lire et à écrire
ou non. Les chefs de ménages sachant lire et écrire présente des niveaux de scolarisation plus
élevés de leurs enfants que ceux issus de ménages dirigés par des analphabètes (Tableau 1)
A priori, le fait pour un le chef de ménages de savoir lire et écrire constitue un point
positif qui contribue à une meilleure mise en à l’école de sa descendance.

1
Toto, 1999, op.cit

Rapport de Groupe de Travail - 11 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

Tableau 1 : Répartition des enfants de 7 à 14 ans selon que le chef de ménage soit
alphabète ou pas et le statut de fréquentation

frequent nonfrequen
MASC FEM Total MASC FEM Total
alph % ligne 41,9 35,5 77,4 8,4 14,1 22,6
nonalph % ligne 27,5 18,4 45,9 26,2 27,9 54,1
Total % ligne 33,9 26,0 59,9 18,3 21,8 40,1

Source : Nos calculs

Taille du ménage et scolarisation des enfants

La taille du ménage (le nombre de personnes qui le compose) est souvent présentée
dans la littérature comme un référentiel de la scolarisation. Nous l’avons réparti en trois
modalités : les ménages de petites tailles (1 à 5), les ménages de taille moyenne (6 à 11) et les
ménages de grande taille (12 à 33).
Il ressort du tableau 3 que les ménages à un effectif élevé affichent les niveaux de
scolarisation les plus élevés.
La littérature montre que la présence d’enfants de 0 à 5 ans dans le ménage pourrait
avoir une incidence sur la fréquentation scolaire de ceux de 7 à 14 ans. Les filles sont
généralement considérées comme les plus touchées. Cette situation peut par exemple
s’expliquer par le fait que les jeunes filles à qui incombent les charges ménagères, sont
associées à la garde des enfants les plus jeunes. Les résultats du tableau 4 semble infirmer ce
fait. En effet, la présence des enfants de 0 à 5 ans n’affaiblit aucunement le niveau de
scolarisation de ceux de 6 à 14 ans, qu’il soit de sexe masculin ou féminin.

Tableau 2 : Répartition des enfants de 7 à 14 ans selon la taille du ménage et le


statut de fréquentation

frequent nonfrequen
MASC FEM Total MASC FEM Total
Taille [1,5] Ligne % 30,8 22,2 53,0 20,9 26,1 47,0
ménage [6,11] Ligne % 34,0 27,3 61,4 17,8 20,8 38,6
[12,33] Ligne % 38,0 28,4 66,4 15,9 17,7 33,6
Total Ligne % 33,9 26,0 59,9 18,3 21,8 40,1

Source : Nos calculs

Tableau 3 : Répartition des enfants de 7 à 14 ans selon la présence d’enfant de 0 à 5


ans dans le ménage et le statut de fréquentation

frequent nonfrequen
MASC FEM Total MASC FEM Total
présence d'enfants npr_0_5 Ligne % 35,9 26,2 62,1 17,8 20,1 37,9
de 0 à 5 ans pr_0_5 Ligne % 32,7 25,8 58,5 18,7 22,8 41,5
Total Ligne % 33,9 26,0 59,9 18,3 21,8 40,1

Source : Nos calculs

Rapport de Groupe de Travail - 12 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

Type de logement et scolarisation des enfants.

Le logement constitue un étalon d’appréciation des conditions de vie des ménages en


Côte d’Ivoire, un reflet approximatif ou effectif du seuil d’aisance ou de pauvreté des
ménages.
Les ménages logeant dans les maisons de bas standing présentent des taux de
scolarisation particulièrement élevés, malgré la relative modestie de ce type d’habitat. D’un
point de vue socio-économique, ce type d’habitat (Cour commune, Maison isolée) est en
général occupé par les classes moyennes.

Tableau 4 : Répartition des enfants de 7 à 14 ans selon le type de logement du


ménage et le statut de fréquentation

frequent nonfrequen
MASC FEM Total MASC FEM Total
type de standH Ligne% 46,4 33,3 79,7 7,7 12,6 20,3
logement standM Ligne% 34,9 37,7 72,6 10,7 16,7 27,4
standB Ligne% 41,0 40,5 81,5 7,1 11,4 18,5
standTB Ligne% 31,6 23,1 54,7 21,1 24,2 45,3
Total Ligne% 33,9 26,0 59,8 18,4 21,8 40,2

Source : Nos calculs

Source d’approvisionnement en eau et scolarisation.

Le mode d’approvisionnement en eau que nous avons reparti en deux modalités


(sources dans le foyer et source hors foyers) permet de mesurer l’effet d’une charge ménagère
sur la scolarisation des enfants, en particuliers les filles.
Il ressort du tableau 5 suivant que les enfants issus des ménages dont la source
d’approvisionnement en eau est dans le foyer se caractérisent par des taux de scolarisation les
plus élevé. En outre les ménages dont la source d’approvisionnement est hors du foyer
témoignent d’un faible taux de scolarisation féminine.
Tableau 5 : Répartition des enfants de 7 à 14 ans selon la source d’approvisionnement en eau du
ménage et le statut de fréquentation
frequent nonfrequen
MASC FEM Total MASC FEM Total
source foyer Ligne% 38,9 35,1 74,0 9,9 16,1 26,0
d'approvisionne
ment en eau hors foyer Ligne% 30,4 19,7 50,0 24,2 25,8 50,0
Total Ligne% 33,9 26,0 59,9 18,3 21,8 40,1

Source : Nos calculs

Ces résultats étant issus d’une description simple ne donnent que des idées
superficielles sur les caractéristiques des ménages selon leur demande de scolarisation et ils
sont bien entendu obtenus globalement.
Dans la suite du document, nous allons explorer les données d’une manière un peu
plus profonde.

Rapport de Groupe de Travail - 13 - ENSEA, 2003


DEUXIÈME PARTIE :
ANALYSE STATISTIQUE

Les analyses qui vont suivre ont pour dessein d’appréhender les facteurs
susceptibles de favoriser la demande de scolarisation en terme d’accroissement du taux
brut de scolarisation, notamment chez les filles, et de quantifier les effets de ces facteurs
sur les niveaux de scolarisation. Pour cela, nous procéderons à une analyse en deux étapes.
La première étape consistera, à partir d’une analyse exploratoire, de faire ressortir
parmi la multitude de variables pris en considération celles qui pourront être les plus
pertinentes dans l’explication des niveaux de scolarisation. Cette méthode permettra
d’organiser et de structurer l’information contenue dans l’ensemble des variables
considérées en donnant une vision globale et synthétique..
La seconde étape sera consacrée à une analyse économétrique. Celle-ci prendra en
compte les variables identifiées comme pertinentes dans la première étape pour
l’explication des niveaux de scolarisation.

- 14 -
« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

CHAPITRE III - ANALYSE MULTIFACTORIELLE DES DONNÉES

Dans ce premier volet d’analyse, nous allons identifier les caractéristiques des
ménages selon le niveau de leur demande de scolarisation que nous mesurerons par le taux
brut de scolarisation au niveau des ménages (TBS)1. Nous pourrons alors décrire les
ménages qui ont des problèmes de demande de scolarisation et trouver les facteurs qui
déterminent cette demande de scolarisation..
Les données disponibles permettent d’effectuer une analyse des déterminants de la
scolarisation en s’appuyant sur une analyse de données en composantes multifactorielles.

III-1) Description et paramétrisation de la méthode


Comme les variables de l’étude sont pour la plupart qualitatives, nous effectuerons
une analyse des correspondances multiples (ACM)2.
Pour ce faire, nous avons introduit dans l’ACM toutes les variables du tableau 1 ci-
après ; les variables qualitatives et certaines variables quantitatives (mises en illustratives
pour enrichir l’interprétation des résultats). Ces variables sont globalement renseignés sur
4 200 ménages pour constituer les nuages de l’ACM.
Pour faciliter la compréhension des résultats, nous présentons dans le tableau ci-
après le dictionnaire des variables et qui comporte les modalités des différentes variables
présentes dans l’ACM.

1
Dans toute la suite du document, nous entendons par taux brut de scolarisation (TBS) la proportion des
enfants effectivement scolarisés (c'est-à-dire les enfants qui fréquentent une école) sur l’ensemble des
enfants scolarisables dans le ménage. En d’autres termes, c’est le TBS habituel mais restreint au niveau des
ménages et il peut être calculé selon le genre.
2
C’est la version de l’ACM avec choix des modalités actives. Le choix de modalités nous a permis de
résoudre quelques problèmes sur les imperfections de la base de données (notamment la présence des
valeurs manquantes et de quelques modalités atypiques).

Rapport de Groupe de Travail - 15 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

Tableau 6 : Dictionnaire de variables de l’ACM

Méthode : ACM avec choix de modalités actives


Variables nominales actives (22 variables)
Nom de la variable Description de la variable Sigle des modalités
modalités regroupées en 4
1.- Type de lot (4 mod.)* lot1,…, lot4
catégories selon l’ordre de qualité
Les problèmes de scolarisation
rencontrés par le ménage :
1) disponibilité de place Chaque type de problème est 1) place et nplace ;
2) dépassement d’âge considéré comme une variable 2) pbag et npbag ;
3) abandon dichotomique selon que le 3) pabdon ;
4) fournitures problème existe ou pas 4) fourn et nfourn ;
5) frais de scolarisation 5) pfrais et npfrais ;
6) grossesse 6) pgros et npgros
Dichotomique selon que le CM
2.- Alphabétisation du CM alph et nonalph
sait lire et/ou écrire ou non
CMakan, CMkrou,
3.- Ethnie du CM Les groupes ethniques CMandN, CMandS,
CMVolt et Autreth
4.- Sexe du CM CMasc et FEM
Dichotomique (présence ou non
5.- Présence de personne âgée pvieux et abvieux
d’une personne de plus de 65 ans)
6.- Religion du CM Regroupé en trois modalités chret, mus et autrelig
Regroupés en 3 mod. (moins de
7.- Taille du ménage tail1 à tail3
4, de 5 à 10 et plus de 10)
Regroupé en 4 mod.
8.- Catégorie socio- (fonctionnaire, cadre, ouvrier
CSP1 à CSP4
professionnelle du CM simple et sans travail ou travaux
champêtres)
Variables continues illustratives
9.- Nombre d’enfants de 0 à 5
NBENF Min - Max
ans
10.- Dépenses totales DEPTOT 0 - 9 016 300
11.- TBS au niveau des
TBS_FG 0-1
ménages
12.- TBS chez les filles TBS_F 0-1
Total 25 variables 68 modalités

* Pareil pour toutes les variables qui lui sont semblables. Les sigles sont ordonnés selon la qualité pour
faciliter les interprétations. Ce sont ; type du toit (5 mod. : toit1 à toit5), type du mur (3 mod. : mur1 à
mur3), mode d’approvisionnement en eau (4 mod. : eau1 à eau4), type combustible (5 mod. : comb1 à
comb5), mode d’éclairage (5 mod. :eclair1 à eclair5), évacuation des ordures (4 mod. : ordPC, ordJE,
ordBR et ordPA), type du WC (4 mod. : WC1,WC2 et pWC) et enfin le type des meubles (5 mod.).

III-2) Interprétation des résultats de l’ACM


Les résultats que nous allons interpréter sont issus du premier plan factoriel formé
par les deux premiers axes factoriels de l’ACM. Ces deux axes représentent 21,46 % de
l’inertie totale du nuage des points (dont 14,60 % pour le premier). Ceci implique que la
vision que nous avons des nuages ne reflète que 21,46 % de la réalité et donc que les
résultats de cette analyse ne doivent pas être pris dans l’absolu.
Cependant, bien que ce pourcentage paraisse faible pour la fiabilité des résultats, il
est d’un niveau assez satisfaisant pour dégager une typologie des ménages selon le niveau

Rapport de Groupe de Travail - 16 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

de leur demande de scolarisation1. En effet, dans la pratique, le premier plan factoriel d’une
ACM avec le nombre de variables et de modalités aussi élevé que celui de notre base ne
peut fournir une importante inertie (il est rare que ces cas atteignent 30 %). Par ailleurs, le
choix du premier axe seul est justifié par le « critère du coude » appliqué à l’histogramme
des 50 premières valeurs propres des facteurs. En effet, on observe sur cet histogramme
(voir annexes) un saut significatif se trouvant juste après la première valeur propre. Le
deuxième facteur quant à lui est retenu pour former un plan et enrichir les interprétations.
Les résultats présentés par le graphique-1 ci-dessous mettent en évidence la
demande de scolarisation des ménages par rapport à leurs caractéristiques familiales. En
effet, le facteur l est le facteur qui représente le mieux les TBS (représentées par les flèches
car continues illustratives) et presque toutes les modalités représentant les caractéristiques
des ménages (Toutefois, certaines modalités sont mieux représentées sur le deuxième
facteur).
Notons que l’ensemble des critères utilisés pour apprécier la représentativité des
modalités et des variables est formé par le cos2, la valeur-test et enfin la contribution pour
les modalités actives (ces valeurs sont calculées par le logiciel ; SPAD’n).
Au vu de ce premier plan, on peut dégager les caractéristiques des familles qui
scolarisent le plus leurs enfants (qui ont un TBS élevé).
En effet, le facteur 1 met en opposition les ménages à forts TBS –ménages se
trouvant du coté du pôle 1 - des ménages à faibles TBS – ceux du pôle 2. Le pôle 1 se situe
dans le demi-plan défini par le coté négatif du facteur 1 et le pôle 2 se situe dans le demi-
plan défini par le coté positif de ce facteur (voir graphique 1 ci-après).
Deux grands regroupements de modalités ou variables se dégagent alors du
graphique selon que la modalité ou la variable caractérise le ménage présentant un TBS
élevé ou faible.

1
Certes, ce pourcentage ne nous permet d’identifier que les variables et modalités les plus significatives
mais, de toutes façons, les autres variables ou modalités qui ne pourront pas être captées par l’ACM seront
testées dans l’analyse économétriques.

Rapport de Groupe de Travail - 17 - ENSEA, 2003


Graphique 1 : Représentation du nuage des variables (actives et illustratives) sur le premier plan factoriel
« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

Les ménages à fort TBS

Les résultats présentés dans le graphique 1 montrent que les ménages à forts TBS
ont comme principales caractéristiques les modalités ou variables bien représentées sur le
facteur 1 et qui se trouvent du coté du pôle 1. Les caractéristiques les plus significatives de
ces ménages sont :

™ Un chef de ménage qui sait lire et/ou écrire, pour la modalité « ALPH » (en
bleu sur le graphique, cette modalité est la plus significative de toutes les
modalités).

™ Un niveau de revenu élevé ; la variable continue « DEPTOT » (en flèche sur


le graphique) qui est une variable proxy du revenu du ménage est bien
représentée sur le facteur 1.

™ Un CM qui est généralement du groupe ethnique « Akan » ou dans une


moindre mesure du groupe « Krou ».

™ De religion chrétienne (la modalité « chret », en italique sur le graphique,


est mieux représentée sur le facteur 1) ;

™ Enfin, ces ménages possèdent un niveau de vie relativement confortable (un


robinet privé pour le mode d’approvisionnement en eau ; modalité « eau1 »
du graphique, une chasse d’eau pour le WC ; modalité « WC1 », un
compteur individuel pour l’éclairage ; modalité « eclair2 »…).

Les ménages à faible TBS

Les ménages à faible TBS quant à eux, sont les ménages qui se trouvent dans le
pôle 2 du graphique 1. Ainsi, ils sont caractérisés par les modalités qui se trouvent de ce
coté du plan factoriel et qui y sont bien représentées.
En opposition avec les caractéristiques du précèdent groupe, nous constatons par
évidence que ces ménages sont caractérisés par :

™ Un chef de ménage analphabète (la modalité « nonalph » est la modalité la


plus significative sur le plan factoriel) ;

™ Un niveau de vie relativement bas ;

™ Et vivant dans des conditions difficiles (utilisent le pétrole pour le mode


d’éclairage ; modalités « eclair1 », s’approvisionnent en eau dans les
pompes publiques, les puits, les rivières ou lacs ; la modalités « eau4 »,
évacuent les ordures en jetant dans la nature…).

En plus de ces caractéristiques, nous pouvons constater sur le graphique que les
ménages à faibles TBS sont les ménages où le CM est du groupe ethnique Voltaïque ou
Mandé du Nord (les modalités« CMVolta » et « CMandN » sont bien représentées) et dont
la religion est autre que chrétienne et musulmane représentée par la modalité « autrelig »
(en italique et en noir sur le graphique 1). Par ailleurs, ces ménages sont aussi caractérisés

Rapport de Groupe de Travail - 19 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

par la présence d’une personne âgée dans le ménage ; la modalité « pvieux » est mieux
représentée sur le facteur 1.

E n conclusion à ce chapitre, nous pouvons dire que l’analyse multifactorielle


effectuée permet de distinguer deux grands groupes de ménages en fonction
des caractéristiques familiales les décrivant, selon que ces ménages aient un taux de
scolarisation élevé ou faible. Nous pouvons aussi constater que ces caractéristiques se
rapprochent des déterminants de la pauvreté, c'est-à-dire que les ménages à faibles taux de
scolarisation ont des caractéristiques semblables à celles des « ménages pauvres ». Enfin,
la variable TBS restreint aux filles (TBS_F) a la même orientation que le TBS pour
l’ensemble des deux sexes, nous pouvons étendre les résultats sur la description de deux
groupes de ménages à l’étude de la demande de scolarisation concernant les filles.

Rapport de Groupe de Travail - 20 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

CHAPITRE IV - ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE

Le chapitre précédent a permis d’identifier quelques variables traduisant des


liaisons déterminantes avec le taux brut de scolarisation. On peut s’interroger alors sur le
sens de ces variables et sur la manière dont elles dépendent les unes des autres. Nous allons
donc procéder à des analyses économétriques pour confirmer les effets des modalités des
variables qui ont été révélées par l’ACM. C’est pourquoi cette analyse économétrique est
appelée, « analyse statistique confirmatoire ». Les modèles économétriques que nous
allons estimer ici consisteront à l’explication de la demande de scolarisation à travers les
caractéristiques familiales des ménages.

IV-1) Spécification du modèle


La liste des variables devant intervenir dans notre analyse comporte des variables
quantitatives et des variables qualitatives. Nous allons dans un premier temps présenter ces
variables ainsi que leurs caractéristiques. En effet, l’équation économétrique à estimer, la
méthode d’estimation ainsi que l’interprétation des résultats dépendent de la spécification
du modèle qui elle aussi dépend de la nature des variables.

IV-1-a) La variable endogène du modèle

Comme nous l’avons annoncé dans les précédentes sections, nous cherchons dans
cette étude à quantifier les effets des facteurs susceptibles de favoriser la demande de
scolarisation afin de canaliser les politiques éducatives visant à l’améliorer.
Nous allons donc considérer comme variable d’intérêt une variable qui peut
mesurer « la demande de scolarisation » des ménages. Nous rappelons que nous entendons
par demande de scolarisation d’un ménage, le nombre d’enfants scolarisés de ce ménage
rapporté au nombre d’enfants potentiellement scolarisables, c'est-à-dire la proportion de
d’enfants scolarisés rapportée à l’ensemble des enfants scolarisables. En d’autres termes,
notre variable endogène est le TBS calculé au niveau des ménages.
Notons que cette variable peut être étendue sur l’ensemble des enfants du ménage
comme elle peut être restreinte à la sous-population des filles. Ainsi, nous pourrons faire
une analyse des facteurs qui déterminent la demande de scolarisation en ce qui concerne
les filles et appréhender les disparités selon le genre.
La variable endogène de notre modèle est alors la variable quantitative TBS et elle
est observée pour les 4 200 ménages de notre base de données.

IV-1-b) Les variables explicatives retenues a priori

Compte tenu des résultats de l’analyse descriptive (l’ACM) et des données


disponibles, nous allons retenir a priori des variables pour l’explication de notre
phénomène. Ces variables explicatives à priori sont présentées dans la suite et sont
relatives aux caractéristiques familiales des ménages qui peuvent influencer leur demande
de scolarisation. Les variables prises en compte sont les variables pour lesquelles les
modalités sont ressorties comme bien représentées sur le plan factoriel de l’ACM et qui,
par conséquent, caractérisent significativement les ménages selon qu’ils aient un fort ou un

Rapport de Groupe de Travail - 21 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

faible TBS. La liste des variables est donc composée de variables qualitatives et de
variables quantitatives.

Les variables quantitatives :

™ Le revenu du ménage approximé par les dépenses totales (DEPTOT). Pour


éliminer l’effet d’échelle due à l’importance relative de la valeur des
observations sur cette variable, nous considérons dans l’équation
économétrique la série normalisée c'est-à-dire la variable centrée et réduite.

™ La taille du ménage (TAIL) ;

™ L’age du chef de ménage (AGCM) ;

™ Le nombre de femmes âgées de 15 ans et plus qui exercent une activité non
agricole et qui sont indépendantes dans leur activité. Cette variable est une
dérivée de la variable indiquant la catégorie socioprofessionnelle des
individus. En effet, nous avons évalué le nombre de ces femmes car nous
estimons qu’en général, les femmes qui exercent cette activité pourraient
avoir tendance à scolariser leurs enfants en raison du fait qu’elles sont
émancipées. Cette variable est notée NBF_IND.

™ Le nombre d’enfants de moins de cinq ans (NBENF). Cette variable donne


une idée sur la structure démographique du ménage, un facteur déterminant
de la demande de scolarisation d’après la littérature. En effet, la présence
d’un nombre important d’enfants dans le ménage peut augmenter les
charges domestiques qui incombent aux enfants empêchant ainsi leur
scolarisation.

Notons que cette dernière variable n’a pas été bien révélée par l’ACM car elle
n’était pas bien représentée dans le plan factoriel. Toutefois, elle trouve sa pertinence dans
l’étude de la demande de scolarisation dans la mesure où la présence d’enfants de moins de
cinq ans dans le ménage nécessite une charge supplémentaire qui incombe généralement
aux enfants, particulièrement aux filles, et par conséquent contribue à empêcher leurs
scolarisation.
Comme suggéré dans la littérature, nous aurions souhaité tester aussi l’effet de la
variable qui exprime la distance entre le ménage et l’école la plus proche. Mais faute
d’indisponibilité de données sur la variable en question dans notre base, nous ne pouvons
pas le faire.

Les variables qualitatives :

Ces variables sont considérées dans l’équation économétrique étant dichotomiques.


Nous allons donc les dichotomiser systématiquement avant de les inclure dans l’équation
économétrique pour faciliter les interprétations1.

1
En fait, chaque modalité de la variable sera considérée comme « une variable explicative » afin de mesurer
l’impact de cette modalité sur la demande de scolarisation. Par exemple, pour la variable qui représente la
religion ; RELG, nous introduirons autant de variables explicatives qu’il y a de modalités, c'est-à-dire il y

Rapport de Groupe de Travail - 22 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

™ Le sexe du chef de ménage (SEXCM). Comme cette variable est déjà


dichotomique, nous posons qu’elle vaut 1 si le CM est masculin et 0 sinon.

™ La religion du chef de ménage (RELG) qui fournit 3 variables explicatives


avec ses 3 modalités.

™ La situation économique du chef de ménage, c'est-à-dire sa catégorie


socioprofessionnelle (CSP) dont les 4 modalités forment 4 variables
explicatives.

™ La présence ou non d’une personne âgée dans le ménage. Cette variable est
déjà dichotomique. Notons PERSAG le sigle de cette variable.

™ Alphabétisation du CM, aussi dichotomique donc vaut 1 si le CM du


ménage sait lire et/ou écrire et 0 sinon.

™ Le mode d’approvisionnement en eau. Nous distinguerons seulement deux


modalités pour cette variable selon que la source de l’approvisionnement en
eau du ménage est à l’intérieur (privé) ou à l’extérieur du foyer. En effet, le
fait que cette source soit à l’extérieur du foyer défavorise la scolarisation
des enfants (particulièrement les filles) qui eux sont généralement chargés
d’exécuter ces petites taches ménagères.

1 si la source est à l' intérieur du foyer


APEAU =  .
0 sinon

™ L’ethnie du CM. Nous retenons les trois groupes ethniques qui sont
ressorties de l’ACM comme étant les modalités bien représentées sur le
premier plan factoriel de l’ACM de la variable « ethnie ». Il s’agit du
groupe Akan, Mandé du Nord et Voltaïque.

™ Le secteur du lieu de résidence du CM. Il s’agit de considérer une variable


déjà dichotomique qui vaut 1 si le CM est né dans une zone urbaine et 0 s’il
est né dans une zone rurale. Nous estimons des barrières psychologiques
pourraient faire qu’un CM né dans une zone rurale n’a pas la même
conception de la scolarisation qu’un CM né dans une zone urbaine.

™ Enfin, nous allons considérer les différents types de problème de


scolarisation des ménages. Il s’agit de quantifier l’effet de chaque type de
problème sur la demande de scolarisation c'est-à-dire l’effet sur la demande
de scolarisation du fait d’avoir le problème. A ce titre, nous considérons 3
problèmes (relatifs à la disponibilité des places, aux fournitures, aux frais de
scolarisation et à l’abandon). Chacune de ces variables est déjà
dichotomique et par conséquent, elles sont définies comme dans la
formule II. A titre d’exemple :

aura une variable CHRET (respectivement MUS et AUTRELIG) égale à 1 ou 0 selon que le CM du ménage
est chrétien (respectivement musulman au pratique une autres religion) ou pas.

Rapport de Groupe de Travail - 23 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

1 si le ménage rencotre le problème de place


PBPLAC =  .
0 sinon

Finalement, nous avons retenu a priori, un total de 25 variables explicatives à


introduire dans l’équation économétrique.

IV-1-c) Formulation du modèle et méthode d’estimation

Après la sélection des variables pouvant influencer la demande de scolarisation en


Côte d’Ivoire, nous allons maintenant estimer une relation fonctionnelle entre le TBS et ses
supposés déterminants par le biais des outils économétriques appropriés. Cette relation
peut être matérialisée par une équation économétrique définie comme suit :

 f ( X i1 , X i2 , X i3 ...) si TBSi f 0 1
TBSi =  . Équation I
 0 sinon

Où i désigne le ménage et les X j désignent les variables explicatives citées précédemment


(comprenant donc les variables quantitatives et les variables dichotomiques générées à
partir des modalités des variables qualitatives).
Le modèle, tel que défini par l’équation I, est un modèle à variable dépendante
limitée et la spécification associée est dite de Tobit. En effet, la relation entre le TBS et ses
déterminants - TBSi = f ( X i1 , X i2 , X i3...) - n’est valable que pour les ménages i où il y a au
moins un enfant scolarisé : c'est-à-dire TBSi f 0 . On dit que l’échantillon est censuré à
gauche et la forme du modèle associé est donc la forme canonique d’un modèle censuré.
Pour l’estimation, on suppose f linéaire. Le modèle peut alors être réécrite comme
suit :
 TBS i = α 0 + ∑ α j ⋅ X i j + σ ⋅ ε i

 j . Équation II
 si TBS i f 0

Les nombres réels α i et σ sont les coefficients à estimer et ε i désigne le terme


aléatoire qui représente les erreurs (les erreurs de mesure et les erreurs de spécification : les
éventuels autres variables non considérées). Les logiciels économétriques proposent des
choix pour la loi du terme ε i . Dans notre cas, nous allons tester les trois lois disponibles
sur Eviews afin de retenir la meilleure spécification à l’aide des critères statistiques.
Les trois lois disponibles sur Eviews sont :

1
Cette expression est une formulation simpliste du modèle TOBIT. En effet, pour être rigoureux, on peut
*
considérer l’existence d’une variable latente Y continue telle que :

Yi * si Yi* f 0
( i i
2
i
3
)
Yi = f X , X , X , ... et TBSi = 
* 1
.
0 sinon

Rapport de Groupe de Travail - 24 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

™ La loi normale standard : ε i 


→
L
N (0 ;1) ;

La loi Logistique E (ε ) = 0 et Var (ε ) = π


2
™ ;
3

™ La loi de la Valeur extrême E (ε ) = 0,5772 (La constante d' Euler), Var (ε ) = π


2
.
6

Les trois spécifications possibles du modèle associées à chacune des lois citées
précédemment seront estimées. Pour ce faire nous utiliserons la méthode du maximum de
vraisemblance.
Les modèles qui sont ici spécifiés ne peuvent être estimés par simple MCO. En
effet, dans le cas d’un modèle Tobit, les MCO fournissent des estimateurs biaisés et non
convergents en raison de la loi du modèle qui est un mélange d’une loi discrète et d’une loi
continue1.

IV-2) Estimation et interprétation des résultats


En premier lieu, nous avons estimé le modèle décrit par l’équation II en considérant
comme variable endogène le TBS calculée sur l’ensemble des enfants de deux sexes. Dans
le souci de capter les caractéristiques particulières qui déterminent la demande de
scolarisation des enfants de sexe féminin et ainsi d’étudier les disparités selon le genre,
nous avons aussi estimé le même modèle mais en considérant comme variable endogène le
TBS calculé sur la sous population des filles.

IV-2-a) Résultats d’estimation

Nous présentons dans cette section les modèles retenus après la sélection basée sur
les critères d’information dont, entre autres, celui de Hannan-Quinn2 et de la log-
vraisemblance. Ces critères nous ont conduit à retenir le modèle de type « Valeur
Extrême ».
Les résultats de l’estimation sont transcrits dans le tableau ci-après. Ce tableau
retrace les coefficients des variables explicatives introduites dans le modèle avec
respectivement les statistiques nécessaires pour tester leur significativité (les z-statistiques
et les probabilités associées).
Signalons que les z-statistiques qui sont présentés dans le tableau suivent une loi
asymptotiquement normale du fait du nombre assez important des observations. Bien que
dans la spécification le terme résiduel suive une loi de type « Valeur Extrême ». On peut
donc interpréter les probabilités critiques relatives aux tests de significativité des
coefficients (les tests de significativité en question sont des tests de Wald). Les tests des
hypothèses stochastiques sur les résidus, ne sont pas non plus nécessaires car les valeurs
critiques sont déterminées par des lois asymptotiques (cela étant assuré par le nombre
relativement important d’observations pour l’estimation de l’équation).

1
En fait, on montre que les MCO simples sont biaisés dans le cas d’un modèle Tobit en raison de l’existence
d’une variable fictive « oubliée » lors de la spécification du modèle. Cette variable est appelée « le ratio
inverse de Mills ».
2
Le critère de Hannan-Quinn est semblable à celui d’Akaiké. Ces critères sont calculés à partir de la quantité
d’information de Kullback-Leiber contenue dans un modèle qui elle, mesure l’écart entre ce modèle et le
« vrai ».

Rapport de Groupe de Travail - 25 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

De plus, le tableau présente quelques statistiques usuelles pour l’appréciation des


résultats.
Tableau 7 : Résultats d’estimation des modèles retenus

Méthode : « MV - Censored Extreme Value (TOBIT) »


(Censure à gauche de "zéro")
Sous population : Les deux sexes Les filles
Observations : 2 361 2 361
Obs. censurées 724 1 386
Variable Dépendante : TBS TBS_F
Variable* Coeff. z-Stat Prob. Coeff z-Stat Prob.
DEPTOT 0,038 3,336 0,001 0,072 3,295 0,001
TAIL -0,011 -3,543 0,000 0,019 2,953 0,003
NBENF 0,006 0,614 0,539 -0,017 -0,866 0,387
AGECM -0,001 -1,600 0,110 -0,003 -1,369 0,171
NBF_IND 0,023 1,610 0,107 0,029 1,033 0,302
SEXCM -0,031 -1,175 0,240 -0,088 -1,631 0,103
ALPH 0,110 5,027 0,000 0,137 3,031 0,002
APEAU 0,062 2,953 0,003 0,182 4,272 0,000
AUTRELIG 0,636 9,815 0,000 0,000 -0,003 0,997
CHRET 0,537 8,070 0,000 -0,128 -0,934 0,350
MUS 0,647 10,050 0,000 0,006 0,045 0,964
FOCTIONN 0,043 0,907 0,365 0,098 1,028 0,304
CADRE 0,000 -0,007 0,995 0,013 0,106 0,916
OUVRI 0,065 1,606 0,108 0,075 0,911 0,362
PTRAV -0,056 -1,633 0,102 -0,054 -0,766 0,444
AKAN 0,094 3,639 0,000 0,066 1,267 0,205
MANDN -0,054 -1,876 0,061 -0,117 -2,021 0,043
VOLTA -0,224 -7,208 0,000 -0,264 -4,081 0,000
PBABAND 0,005 0,155 0,877 -0,052 -0,872 0,383
PBEXCE 0,037 1,534 0,125 0,146 3,012 0,003
PBFOURN -0,288 11,412 0,000 0,432 -8,404 0,000
PBFRAIS 0,033 1,320 0,187 -0,027 -0,545 0,586
PBPLACE -0,027 -0,898 0,369 -0,050 -0,821 0,411
PERSAGE 0,089 3,009 0,003 0,048 0,789 0,430
CMORIG 0,045 2,111 0,035 0,005 0,117 0,907
Moyenne de la var.
0,572 0,363
dépendante
Log-vraisemblance -1 520,711 -1 880,701
Critère d’information
1,333 1,638
de Hannan-Quinn
Source : Nos calculs.
* Rappelons que les sigles de variables sont expliqués dans le dictionnaire des variables (tableau 1)
ou dans la section IV-1-b).

Rapport de Groupe de Travail - 26 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

Avec la méthode d’estimation choisie, les coefficients de variables transcrits dans


ce tableau ne traduisent pas directement l’effet marginal de la variable correspondante1. Ce
qui ne nous permettra pas de faire une étude comparative sur les effets marginaux des
variables.

IV-2-b) Interprétation des résultats

Nous procéderons à l’interprétation des résultats de façon indépendante, d’une part


sur l’ensemble des deux sexes, et d’autre part, sur la sous-population des filles. Cela nous
permettra d’avoir une vision comparative des résultats obtenus dans le premier et dans le
deuxième groupe.

Pour l’ensemble de deux sexes

En regardant le tableau ci-dessus nous pouvons dire que l’analyse économétrique


confirme la significativité de certaines variables déjà certifiés par l’ACM ainsi que le signe
de leur effet sur la demande de scolarisation. En effet, certaines modalités et variables qui
se trouvaient du coté du pôle 1 (respectivement du pôle 2) du plan factoriel et qui y étaient
bien représentées ont un coefficient statistiquement significatif de signe positif
(respectivement négatif). Il s’agit des variables DEPTOT, ALPH, APEAU et des modalités :
CHRET, MUS et les variables qui représentent les groupes ethniques : AKAN, MANDN et
VOLTA (Voir le tableau illustratif ci-après).
Nous pouvons donc dire que le revenu du ménage et le fait que le CM sache lire et/ou
écrire influencent positivement et significativement leur demande de scolarisation. Les
ménages dont la source d’approvisionnement en eau est interne scolarisent plus leurs
enfants. Cela s’explique par le fait que les charges relatives aux taches ménagères, qui
généralement constituent une raison pour retenir les enfants au foyer, diminuent si
l’approvisionnement en eau du ménage n’est plus un problème favorisant ainsi la liberté
des enfants pour aller à l’école.
L’analyse économétrique confirme aussi que les ménages dirigés par des CM du
groupe ethnique Mandé du Nord ou Voltaïque ont un bas taux de scolarisation et que ceux
dirigés par un CM issue du groupe AKAN scolarisent plus les enfants.
Par ailleurs, le coefficient de la variable TAIL est négatif et bien significatif, ce qui
signifie que les ménages à effectif élevé sont aussi ceux qui envoient moins d’enfants à
l’école (bien sûr en terme de proportion). Ce résultat correspond bien aux résultats prévus
par la théorie « quality-quantity trade-off 2 ».
Par contre, d’autres modalités ne sont pas révélées significatives dans l’analyse
économétrique, ou elles le sont mais avec un coefficient de signe différent de celui attendu.
Ainsi, la présence d’une personne âgée (PERSAGE) dans le ménage agit positivement sur
la demande de scolarisation contrairement à ce qu’on attendait et à ce qui a déjà été certifié
par l’ACM. De même que le fait que le CM pratiquent une religion autre que chrétienne et
musulmane (AUTRELIG).

1
En effet, dans un modèle censuré, le changement d’une variable explicative a deux effets sur la variable
endogène y : un changement sur sa moyenne quant il est observé et un effet sur la probabilité pour qu’il soit
observé, c'est-à-dire non censuré (voir aide de Eviews, index : Censored and Truncated regression models).
2
Cette théorie stipule qu’un nombre élevé de personnes dans le ménage exerce une ponction importantes sur
les ressources financières du ménage, et limite par conséquent les capacités de celui-ci à investir dans la
scolarisation des enfants [voir Pilon M. et YARO Y., 2001(a)].

Rapport de Groupe de Travail - 27 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

Par ailleurs, l’analyse économétrique révèle la significativité d’autres variables


comme :
™ L’origine du CM (CMORIG : rurale ou urbaine) (signe positif) : ce qui
signifie que les ménages où le CM est né dans une zone urbaine envoient
plus d’enfants à l’école que ceux dirigés par un chef de ménage né dans une
zone rurale. Ce résultat peut résulter de la présence d’une barrière
psychologique qui donne aux CM originaires d’une zone rurale une vision
pessimiste de la scolarisation.
™ La catégorie socioprofessionnelle du CM : conformément à la théorie et aux
résultats obtenus par d’autres chercheurs, les résultats montrent que les
ménages dirigés par un CM sans travail ou qui exercent des travaux
champêtres (la modalités PTRAV) envoient moins d’enfants à l’école tandis
que ceux dirigés par un CM qui est ouvrier ou simple employé (OUVRI)
présentent des forts taux de scolarisation. Notons que les autres modalités
de la variable catégorie socioprofessionnelle ne sont pas significatives.
™ NBF_IND (signe positif) : ce qui peut traduire le fait que plus il y a de
femmes indépendantes travaillant dans le secteur non agricole (comme le
petit commerce) et plus les ménages présentent des taux de scolarisation
plus élevés. En effet, cette variable peut traduire le niveau d’émancipation
des femmes dans le ménage et a fortiori celui du ménage. Cela indique une
culture favorable à l’éducation. Ce résultat est à l’opposé des idées
préconçues selon lesquelles l’exercice d’activité chez les femmes comme
les petits commerce pourrait agir négativement sur la mise à l’école,
puisque ces dernières utiliseraient les enfants comme une main d’œuvre
(aide familiale).
™ PBFOURN : le signe positif traduit le fait que les ménages à faible TBS
rencontrent surtout les problèmes liés aux fournitures scolaires. Cela peut
interpréter que la cherté des fournitures scolaires est un problème majeur
pour la scolarisation des enfants des ménages. Ce problème représente aussi
un facteur d’offre qui influence la demande de scolarisation car les prix des
fournitures peuvent être réglementées par les autorités compétentes.
™ Le fait que le CM du ménage pratique la religion musulmane a un effet
significatif et positif sur la demande de scolarisation.
™ AGECM : l’âge du CM agit significativement et négativement sur la
demande de scolarisation des filles, c'est-à-dire que les ménages dirigés par
des CM âgés envoient moins d’enfants à l’école. C’est peut être dû au fait
que ces ménages ont plus besoin d’enfants à la maison.

Pour la sous population de filles

Quant aux résultats chez les filles, ils sont semblables à ceux de l’ensemble de deux sexes
en plusieurs points sauf pour certaines caractéristiques particulières que nous allons présentées dans
la suite (Ce sont les variables en italique sur le tableau 3 ci-après).

Il s’agit des variables :


- TAIL : nous constatons que la taille du ménage agit positivement sur la scolarisation des
filles. L’explication qui pourrait être donnée et que les ménages présentant des effectifs élevés

Rapport de Groupe de Travail - 28 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

envoient plus leurs filles à l’école car les charges liées aux taches ménagères et qui incombent
généralement aux filles diminuent. Notons que dans la littérature, des chercheurs aussi ont trouvé
des résultats similaires (Montgomery et al., 1995 ou Dedy et Bih, 1997).
- SEXCM. L’effet du sexe du CM est bien significatif et négatif sur la scolarisation des
filles or que cette variable n’était pas significatif sur l’ensemble de deux sexes. D’après la
construction de la variable, cela veut dire que les ménages dirigés par les hommes envoient moins
de filles à l’école. Ce résultat est intuitif parce que généralement les femmes se soucient plus de la
scolarisation des filles que les hommes (Camara, 1997 ou Toto, 1999).
- PBEXCE. Les ménages qui ont des problèmes de surnombre d’enfants à scolariser
envoient moins de filles à l’école. Ce résultat est aussi intuitif. En effet, plus il y a d’enfants à
scolariser dans le ménage moins le ménage enverra des filles à l’école car les garçons sont
prioritaire étant donné que les filles sont plus utiles en restant au foyer.
Nous constatons aussi que de nombreuses variables ne sont plus significatives si on se
restreint à la sous population des enfants de sexe féminin. Ainsi, la religion du CM n’a pas
d’impact significatif sur la demande de scolarisation des filles de même que son origine ethnique,
sa catégorie socioprofessionnelle ou le fait qu’il soit né dans une zone rurale ou urbaine. Par
ailleurs, la présence d’une personne âgée dans le ménage ou encore le nombre de femmes dans le
ménage exerçant une activité non agricole n’a pas non plus d’impact significatif sur la demande de
scolarisation des filles.
Tableau 8 : Comparaison entre les résultats de l’ACM et ceux de l’analyse économétrique1
Ensemble Fille
2
Analyse ACM économétrique ACM économétrique
DEPTOT + + + +
TAIL 0 - 0 +
NBENF 0 0 0 0
AGECM - 0 -
NBF_IND + 0
SEXCM 0 0 0 -
ALPH + + + +
APEAU + + + +
AUTRELIG - + - 0
CHRET + + + 0
MUS 0 + 0 0
FOCTIONN 0 0 0 0
CADRE 0 0 0
OUVRI + 0 0
PTRAV - 0 0
AKAN + + + 0
MANDN - - - -
VOLTA - - - -
PBABAND 0 0 0 0
PBEXCE 0 0 0 +
PBFOURN 0 + 0 +
PBFRAIS 0 0 0 0
PBPLACE + 0 0 0
PERSAGE - + - 0
CMORIG + 0

1
Le signe "+" (resp. "-") devant une variable veut dire que l’effet de cette variable sur la demande de
scolarisation est significatif et positif (resp. négatif). Le nombre zéro indique la non significativité.
2
Les modalités qui sont associées aux ménages à fort TBS (du pôle 1) sont sensées avoir des effets positifs
sur le TBS tandis que celles qui sont du coté du pôle 2 sont sensées agir négativement

Rapport de Groupe de Travail - 29 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

E n guise de conclusion à ce chapitre, nous pouvons dire qu’en plus des aspects liés à la
pauvreté des ménages il y a l’influence négative des barrières culturelles et
psychologiques au niveau du CM qui agissent sur la mise à l’école des enfants, notamment celle
des filles(le fait que le CM soit originaire d’une zone rurale, la conception de traditionnelle de la
taches des enfants en l’occurrence celle des filles). Par ailleurs, il ressort de l’analyse l’existence de
certains aspects liés à l’offre de scolarisation parmi les déterminants de la demande de scolarisation
en Côte d’Ivoire. Il s’agit notamment de la cherté des fournitures scolaires.

Rapport de Groupe de Travail - 30 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

RÉCOMMANDATIONS

De prime à bord, rappelons qu’il est difficile de formuler des politiques d’éducation
directement en se basant sur les résultats d’une étude menée sous l’optique de la demande.
En effet, les facteurs déterminants la demande de scolarisation, par définition, sont
essentiellement des caractéristiques propres aux ménages, caractéristiques sur lesquelles il
est parfois difficile pour une entité étrangère au ménage d’agir.
De notre étude, il découle que les facteurs les plus significatifs qui influencent
négativement la demande de scolarisation des ménages en Côte d’Ivoire, ont trait aux
caractéristiques liées à leur niveau de pauvreté, aux barrières psychologiques des chefs de
ménage et à la non prise de conscience de l’importance de l’éducation au niveau des
familles. Il est alors tout à fait normal que les politiques d’éducation antérieures, qui ont
été fondées sur l’analyse des statistiques scolaires (optique offre) ne soient pas parvenues
pas à les capter.
Toutefois, les résultats de cette étude peuvent servir à corriger ou plutôt à améliorer
ces politiques en intégrant les aspects de l’éducation liés à la demande notamment ceux qui
sont ressortis de cette étude.
En premier lieu, nous avons constaté que des éléments d’offre intervenaient dans
l’explication de la demande de scolarisation. Ainsi, une amélioration de l’offre reste
toujours un élément de politiques incontournable pour l’amélioration de la demande de
scolarisation en Côte d’Ivoire. Des problèmes relatifs aux fournitures scolaires ce sont
révélés être des freins saillants en ce qui concerne la mise à l’école, de surcroît le statut de
pauvreté agit lui aussi négativement sur les taux de scolarisation. Par conséquent, nous
préconisons que des actions comme celles entreprises par la BAD, l’UNICEF, et le PAM
(en 1998) ou même celles amorcées par le gouvernement ivoiriens ces dernières années
soient menées et encouragées. En effet, en accordant des prêts de manuels scolaires, en
effectuant des dons de fournitures et en accomplissant des campagnes d’information pour
sensibiliser les parents permettra de résoudre les problèmes de scolarisation liés à l’offre.
L’accentuation de la sensibilisation, portant sur l’importance de la scolarisation des
enfants auprès des parents que nous préconisons, permet d’agir sur les déterminants
propres de la demande. Celle-ci sera, sans nul doute, bénéfique pour l’amélioration de la
scolarisation. Il s’agira donc d’inciter les parents à avoir une autre vision de la scolarisation
et de leur expliquer la primauté de celle-ci dans le développement de leur niveau de vie et
de celui de la nation.
Pour les filles, il s’est avéré que le mode d’approvisionnement influence de manière
négative et significative les taux de scolarisation. Nous pouvons à cet effet recommander
l’installation de pompes villageoises ou de robinets publics de proximité pour réduire au
minimum les déplacements occasionnés par les corvées d’eau.

Rapport de Groupe de Travail - 31 - ENSEA, 2003


« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »

CONCLUSION

Pour résoudre les problèmes de scolarisation et pour atteindre l’objectif final


« Education Pour Tous », les chercheurs et spécialistes dans le domaine de l’éducation ont
longtemps focalisé leurs analyses sur l’offre de scolarisation. Les résultats mitigés obtenus
ont mis en exergue la nécessité de dépasser les aspects liés à l’offre dans l’explication de la
mise à l’école des enfants et donc de considérer les caractéristiques socioculturelles des
ménages, lesquelles, influencent leur demande de scolarisation. Cette étude a été menée
dans cette optique et avait comme objectif premier d’identifier les facteurs déterminants la
demande de scolarisation dans le cas spécifique de la Côte d’Ivoire.
Une analyse multifactorielle (ACM) sur les données collectées par l’INS, dans le
cadre de l’enquête ENV 98, nous a permis d’identifier les modalités qui caractérisent,
d’une part les ménages à faibles taux de scolarisation, et d’autre part, ceux à forts taux de
scolarisation. En effet, le premier plan factoriel de la représentation du nuage des modalités
explique l’opposition de ces deux groupes. Cependant, les conclusions issues de cette étude
restent descriptives. Il nous a fallu, par conséquent, compléter cette analyse par des
modèles explicatifs. Cette dernière a consisté à l’estimation d’une relation économétrique,
spécifié sous forme Tobit, expliquant la proportion des enfants scolarisés dans le ménage
rapportés au nombre d’enfants scolarisables. Cette étude nous a permis de dépasser les
résultats descriptifs obtenus et d’évaluer à l’aide des estimations économétriques, les
facteurs les plus significatifs dans l’explication de la demande, notamment en ce qui
concerne les filles.
Ainsi, la demande de scolarisation peut être perçue comme une combinaison de
plusieurs facteurs : scolaires, économiques, sociaux, démographiques, religieux et
culturels. Ces facteurs représentent essentiellement les caractéristiques des ménages et des
membres qui y sont. Par exemple, pour les filles, ce sont les facteurs socioculturels, le
statut de pauvreté, les caractéristiques du chef de ménage et des problèmes liés à l’offre qui
constituent les barrières les plus saillantes empêchant la mise à l’école. Il transparaît que
Les tâches ménagères confiées aux filles telles que l’approvisionnement du ménage en eau
font partie des facteurs qui sont les plus pertinents dans l’explication des faibles taux de
scolarisation. Pour l’ensemble des enfants, les facteurs identifiés sont sensiblement les
mêmes que chez les filles. La taille, la religion, l’ethnie, l’origine du chef de ménage ; la
présence de personnes âgées dans le ménage; les problèmes de fournitures ou encore le
mode d’approvisionnement en eau influencent positivement et significativement les taux
de scolarisation. Les résultats établis sont pour la plupart conformes à ceux obtenus par des
études précédentes.
Toutefois, il faut reconnaître que la présente étude ne saurait être parfaite. Elle
présente sans nul doute des imperfections et pourraient être notablement améliorée. Pour
ce faire, il serait d’abord utile d’améliorer les informations sur lesquelles sont basées les
analyses. Par exemple, on peut citer la disponibilité d’informations portant sur la distance
des écoles aux lieux d’habitation, sur la région dans la quelle se trouve le ménage, sur les
attentes vis-à-vis de l’école, sur le mode de production des ménages et même sur les coûts
de scolarisation.
Les informations dont il est fait mention ici pourraient être obtenues par le biais
d’enquêtes spécifiques au domaine de l’éducation dans différentes régions de la Côte
d’Ivoire. Aussi, la détention d’information portant sur les régions permettrait d’effectuer
une analyse prenant en compte les disparités régionales.

Rapport de Groupe de Travail - 32 - ENSEA, 2003


BIBLIOGRAPHIE

BIBLIOGRAPHIE

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performance des filles à l’école primaire en Côte d’Ivoire, version provisoire,
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filles et des enfants en zone de sous scolarisation de Côte d’Ivoire, rapport final,
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Ouagadougou, Communication au Séminaire International CICRED « stratégies
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Rapport de Groupe de Travail - 33 - ENSEA, 2003


ANNEXES

ANNEXES

Tableau A- 1 : Histogramme des 44 premières valeurs propres

| N° | VALEUR | % | % |
| | PROPRE | | CUMUL |
+-----+------------+---------+---------+-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------+
1 | 0.2670 | 14.60 | 14.60 | ********************************************************************************
2 | 0.1254 | 6.86 | 21.45 | **************************************
3 | 0.1115 | 6.10 | 27.55 | **********************************
4 | 0.0692 | 3.78 | 31.33 | *********************
5 | 0.0656 | 3.59 | 34.92 | ********************
6 | 0.0652 | 3.56 | 38.48 | ********************
7 | 0.0624 | 3.41 | 41.89 | *******************
8 | 0.0589 | 3.22 | 45.11 | ******************
9 | 0.0572 | 3.13 | 48.24 | ******************
10 | 0.0524 | 2.86 | 51.10 | ****************
11 | 0.0501 | 2.74 | 53.84 | ****************
12 | 0.0496 | 2.71 | 56.55 | ***************
13 | 0.0490 | 2.68 | 59.23 | ***************
14 | 0.0475 | 2.60 | 61.83 | ***************
15 | 0.0455 | 2.49 | 64.31 | **************
16 | 0.0453 | 2.48 | 66.79 | **************
17 | 0.0450 | 2.46 | 69.25 | **************
18 | 0.0437 | 2.39 | 71.64 | **************
19 | 0.0418 | 2.29 | 73.92 | *************
20 | 0.0396 | 2.16 | 76.08 | ************
21 | 0.0373 | 2.04 | 78.13 | ************
22 | 0.0354 | 1.93 | 80.06 | ***********
23 | 0.0344 | 1.88 | 81.94 | ***********
24 | 0.0338 | 1.85 | 83.79 | ***********
25 | 0.0331 | 1.81 | 85.59 | **********
26 | 0.0297 | 1.62 | 87.22 | *********
27 | 0.0283 | 1.55 | 88.76 | *********
28 | 0.0251 | 1.37 | 90.14 | ********
29 | 0.0249 | 1.36 | 91.50 | ********
30 | 0.0222 | 1.21 | 92.71 | *******
31 | 0.0211 | 1.15 | 93.87 | *******
32 | 0.0190 | 1.04 | 94.90 | ******
33 | 0.0184 | 1.00 | 95.91 | ******
34 | 0.0169 | 0.92 | 96.83 | ******
35 | 0.0152 | 0.83 | 97.66 | *****
36 | 0.0139 | 0.76 | 98.42 | *****
37 | 0.0129 | 0.71 | 99.13 | ****
38 | 0.0107 | 0.58 | 99.71 | ****
39 | 0.0018 | 0.10 | 99.81 | *
40 | 0.0013 | 0.07 | 99.88 | *
41 | 0.0009 | 0.05 | 99.93 | *
42 | 0.0008 | 0.04 | 99.97 | *
43 | 0.0004 | 0.02 | 99.99 | *
44 | 0.0001 | 0.01 | 100.00 | *
+-----+------------+---------+---------+-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------+

Rapport de Groupe de Travail - 34 - ENSEA, 2003


ANNEXES

Tableau A- 2 : Coordonnées, contributions et cosinus carres des modalités actives (axes 1 a 5)

| MODALITES | COORDONNEES | CONTRIBUTIONS | COSINUS CARRES |


|------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------|
| IDEN - LIBELLE P.REL DISTO | 1 2 3 4 5 | 1 2 3 4 5 | 1 2 3 4 5 |
+------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
| 17 . TYPE_LOG |
| TY01 - standH 0.55 7.72 | -0.89 0.52 0.66 -0.11 0.63 | 1.6 1.2 2.1 0.1 3.3 | 0.10 0.04 0.06 0.00 0.05 |
| TY02 - standM 0.78 5.08 | -0.84 0.12 0.53 0.27 -0.09 | 2.1 0.1 2.0 0.8 0.1 | 0.14 0.00 0.06 0.01 0.00 |
| TY03 - standB 2.40 0.98 | 0.02 -0.30 -0.43 -0.09 0.05 | 0.0 1.7 3.9 0.3 0.1 | 0.00 0.09 0.18 0.01 0.00 |
| TY04 - standTB 1.02 3.68 | 1.07 0.34 0.24 0.43 -0.34 | 4.4 0.9 0.5 2.8 1.8 | 0.31 0.03 0.02 0.05 0.03 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 8.1 3.9 8.5 4.0 5.3 +--------------------------+
| 18 . TYPE_TOI |
| TY01 - toit1 0.98 3.84 | 1.27 0.45 0.37 0.25 -0.39 | 5.9 1.6 1.2 0.9 2.2 | 0.42 0.05 0.04 0.02 0.04 |
| TY04 - toit4 3.60 0.32 | -0.31 -0.13 -0.13 0.03 0.14 | 1.3 0.5 0.5 0.0 1.0 | 0.29 0.06 0.05 0.00 0.06 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 7.2 2.1 1.7 0.9 3.3 +--------------------------+
| 19 . TYPE_MUR |
| TY01 - mur1 1.88 1.53 | 0.92 0.31 0.08 0.20 -0.11 | 5.9 1.4 0.1 1.1 0.3 | 0.55 0.06 0.00 0.03 0.01 |
| TY03 - mur3 2.82 0.69 | -0.62 -0.20 -0.05 -0.01 0.10 | 4.1 0.9 0.1 0.0 0.4 | 0.56 0.06 0.00 0.00 0.01 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 10.0 2.3 0.2 1.1 0.7 +--------------------------+
| 20 . APPROV_E |
| AP01 - eau1 1.07 3.43 | -1.22 0.40 0.69 -0.04 -0.22 | 6.0 1.4 4.6 0.0 0.8 | 0.43 0.05 0.14 0.00 0.01 |
| AP02 - eau2 0.23 19.43 | -0.72 -0.77 -0.60 0.01 1.27 | 0.5 1.1 0.7 0.0 5.7 | 0.03 0.03 0.02 0.00 0.08 |
| AP03 - eau3 0.58 7.24 | -0.48 -1.18 -0.88 0.35 -0.88 | 0.5 6.4 4.0 1.0 6.9 | 0.03 0.19 0.11 0.02 0.11 |
| AP04 - eau4 2.86 0.67 | 0.61 0.15 -0.03 0.07 0.17 | 3.9 0.5 0.0 0.2 1.3 | 0.55 0.03 0.00 0.01 0.04 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 10.9 9.4 9.4 1.3 14.7 +--------------------------+
| 21 . TYPE_COM |
| TY01 - comb1 1.51 2.14 | -0.70 -0.56 -0.37 0.00 -0.12 | 2.7 3.8 1.9 0.0 0.4 | 0.23 0.15 0.06 0.00 0.01 |
| TY02 - comb2 2.63 0.81 | 0.70 0.26 0.01 0.08 0.17 | 4.8 1.4 0.0 0.3 1.1 | 0.60 0.08 0.00 0.01 0.03 |
| TY04 - comb4 0.47 9.07 | -1.39 0.34 0.96 0.28 -0.43 | 3.4 0.4 3.9 0.6 1.3 | 0.21 0.01 0.10 0.01 0.02 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 10.9 5.7 5.7 0.8 2.8 +--------------------------+
| 22 . TYPE_ECL |
| TY01 - eclair1 2.30 1.07 | 0.81 0.23 0.02 0.14 0.05 | 5.6 1.0 0.0 0.7 0.1 | 0.61 0.05 0.00 0.02 0.00 |
| TY02 - eclair2 1.65 1.89 | -0.96 0.19 0.28 -0.03 -0.06 | 5.7 0.5 1.2 0.0 0.1 | 0.49 0.02 0.04 0.00 0.00 |
| TY03 - eclair3 0.31 14.33 | -0.30 -1.39 -0.78 0.16 -0.83 | 0.1 4.8 1.7 0.1 3.3 | 0.01 0.14 0.04 0.00 0.05 |
| TY04 - eclair4 0.42 10.28 | -0.49 -0.99 -0.66 0.06 0.69 | 0.4 3.3 1.7 0.0 3.1 | 0.02 0.09 0.04 0.00 0.05 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 11.8 9.5 4.5 0.8 6.5 +--------------------------+
| 23 . ORDURE |
| OR01 - ordPC 1.05 3.55 | -1.17 -0.26 0.12 0.19 -0.49 | 5.4 0.6 0.1 0.5 3.9 | 0.39 0.02 0.00 0.01 0.07 |
| OR02 - ordJE 3.48 0.37 | 0.38 0.09 -0.05 0.05 0.18 | 1.8 0.2 0.1 0.1 1.7 | 0.38 0.02 0.01 0.01 0.09 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 7.2 0.8 0.2 0.6 5.6 +--------------------------+
| 24 . TYPE_WC |
| TY01 - WC1 0.70 5.77 | -1.44 0.63 1.16 0.14 -0.30 | 5.5 2.3 8.5 0.2 1.0 | 0.36 0.07 0.23 0.00 0.02 |
| TY02 - WC2 2.38 1.00 | -0.24 -0.46 -0.48 0.04 0.15 | 0.5 4.0 4.9 0.1 0.8 | 0.06 0.21 0.23 0.00 0.02 |
| TY03 - pWC 1.67 1.85 | 0.94 0.39 0.20 0.10 -0.06 | 5.5 2.0 0.6 0.2 0.1 | 0.48 0.08 0.02 0.01 0.00 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 11.5 8.3 14.0 0.5 1.8 +--------------------------+
| 25 . MEUBLE |
| ME01 - mebl1 1.70 1.81 | 0.70 -0.03 -0.01 0.02 -0.33 | 3.1 0.0 0.0 0.0 2.9 | 0.27 0.00 0.00 0.00 0.06 |
| ME02 - mebl2 1.97 1.42 | -0.02 -0.18 -0.34 0.17 0.46 | 0.0 0.5 2.1 0.8 6.4 | 0.00 0.02 0.08 0.02 0.15 |
| ME03 - mebl3 0.26 17.35 | -0.96 -0.01 0.18 0.19 -0.48 | 0.9 0.0 0.1 0.1 0.9 | 0.05 0.00 0.00 0.00 0.01 |
| ME04 - mebl4 0.71 5.75 | -1.31 0.57 0.90 -0.04 -0.23 | 4.5 1.8 5.1 0.0 0.6 | 0.30 0.06 0.14 0.00 0.01 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 8.5 2.4 7.2 1.0 10.8 +--------------------------+
| 26 . PB_PLACE |
| PB01 - place 0.46 9.30 | -0.29 1.13 -1.25 0.13 -0.75 | 0.1 4.7 6.5 0.1 4.0 | 0.01 0.14 0.17 0.00 0.06 |
| PB02 - nplace 4.27 0.12 | 0.02 -0.13 0.14 0.07 0.09 | 0.0 0.5 0.7 0.3 0.5 | 0.01 0.14 0.17 0.05 0.07 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 0.2 5.3 7.2 0.4 4.5 +--------------------------+
| 27 . PB_AGE_D |
| PB01 - pbag 0.23 0.00 | -0.19 1.70 -1.71 0.13 -1.80 | 0.0 5.3 6.0 0.1 11.3 | 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 |
| PB02 - npbag 4.50 0.06 | 0.00 -0.09 0.09 0.08 0.10 | 0.0 0.3 0.3 0.4 0.7 | 0.00 0.14 0.14 0.10 0.17 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 0.0 5.6 6.3 0.4 12.0 +--------------------------+
| 28 . PBS_ABAN |
| PB01 - pabdon 0.50 8.56 | -0.47 1.12 -1.15 0.06 -0.92 | 0.4 5.0 5.9 0.0 6.5 | 0.03 0.15 0.15 0.00 0.10 |
| PB02 - npabdon 4.23 0.13 | 0.05 -0.13 0.14 0.08 0.12 | 0.0 0.6 0.7 0.4 0.9 | 0.02 0.15 0.15 0.05 0.11 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 0.4 5.6 6.6 0.4 7.4 +--------------------------+
| 29 . PB_FOURN |
| PB01 - fourn 2.72 0.75 | -0.29 0.43 -0.42 0.07 0.21 | 0.9 3.9 4.4 0.2 1.9 | 0.12 0.24 0.24 0.01 0.06 |
| PB02 - nfourn 2.02 1.36 | 0.38 -0.58 0.58 0.09 -0.27 | 1.1 5.3 6.0 0.2 2.2 | 0.11 0.24 0.24 0.01 0.05 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 2.0 9.2 10.4 0.4 4.1 +--------------------------+
| 30 . PB_FRAIS |
| PB01 - pfrais 2.26 1.10 | -0.38 0.50 -0.48 0.06 0.20 | 1.2 4.5 4.7 0.1 1.3 | 0.13 0.23 0.21 0.00 0.04 |
| PB02 - npfrais 2.47 0.93 | 0.34 -0.46 0.44 0.10 -0.17 | 1.1 4.2 4.3 0.3 1.1 | 0.12 0.23 0.21 0.01 0.03 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 2.3 8.7 9.0 0.5 2.4 +--------------------------+
| 31 . PB_EXCES |
| PB01 - pexc 1.11 3.28 | -0.55 0.89 -0.69 0.10 -0.04 | 1.2 7.0 4.7 0.1 0.0 | 0.09 0.24 0.14 0.00 0.00 |
| PB02 - npexc 3.62 0.31 | 0.16 -0.27 0.21 0.07 0.02 | 0.3 2.2 1.5 0.3 0.0 | 0.08 0.24 0.14 0.02 0.00 |

Rapport de Groupe de Travail - 35 - ENSEA, 2003


ANNEXES

+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 1.6 9.2 6.2 0.4 0.0 +--------------------------+


+------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
| MODALITES | COORDONNEES | CONTRIBUTIONS | COSINUS CARRES |
|------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------|
| IDEN - LIBELLE P.REL DISTO | 1 2 3 4 5 | 1 2 3 4 5 | 1 2 3 4 5 |
+------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
| 37 . CM_LIRE_ |
| CM01 - alph 2.06 1.31 | -0.59 0.25 0.21 0.16 0.17 | 2.7 1.1 0.8 0.7 0.9 | 0.27 0.05 0.03 0.02 0.02 |
| CM02 - nonalph 2.69 0.77 | 0.45 -0.20 -0.16 0.02 -0.12 | 2.0 0.8 0.6 0.0 0.5 | 0.26 0.05 0.03 0.00 0.02 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 4.7 1.9 1.4 0.7 1.4 +--------------------------+
| 39 . CM_ETHNI |
| CM01 - CMAkan 1.48 2.21 | -0.31 0.21 0.10 0.04 0.23 | 0.5 0.5 0.1 0.0 1.2 | 0.04 0.02 0.00 0.00 0.02 |
| CM02 - CMkrou 0.70 5.85 | 0.02 0.60 0.02 0.34 0.58 | 0.0 2.0 0.0 1.1 3.6 | 0.00 0.06 0.00 0.02 0.06 |
| CM03 - CMandN 0.81 4.86 | 0.08 -0.39 -0.12 -0.30 -0.23 | 0.0 1.0 0.1 1.0 0.6 | 0.00 0.03 0.00 0.02 0.01 |
| CM04 - CMandS 0.43 10.18 | 0.32 0.50 0.14 0.18 0.51 | 0.2 0.9 0.1 0.2 1.7 | 0.01 0.02 0.00 0.00 0.03 |
| CM05 - CMVolta 0.46 9.33 | 0.52 0.12 0.24 -0.30 -0.55 | 0.5 0.1 0.2 0.6 2.1 | 0.03 0.00 0.01 0.01 0.03 |
| CM06 - AutEth 0.87 4.46 | -0.02 -0.79 -0.26 0.44 -0.56 | 0.0 4.3 0.5 2.4 4.2 | 0.00 0.14 0.02 0.04 0.07 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 1.2 8.7 1.1 5.5 13.5 +--------------------------+
| 40 . CM_SEXE |
| CM01 - CMASC 4.07 0.17 | 0.03 0.07 0.02 0.09 0.01 | 0.0 0.1 0.0 0.5 0.0 | 0.00 0.03 0.00 0.05 0.00 |
| CM02 - FEM 0.69 5.95 | -0.19 -0.40 -0.08 -0.03 -0.03 | 0.1 0.9 0.0 0.0 0.0 | 0.01 0.03 0.00 0.00 0.00 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 0.1 1.0 0.1 0.5 0.0 +--------------------------+
| 45 . PERS_AGE |
| PE01 - abvieux 4.63 0.03 | -0.04 0.00 0.00 -0.24 -0.08 | 0.0 0.0 0.0 4.0 0.4 | 0.05 0.00 0.00 1.00 0.20 |
| PE02 - pvieux 0.49 8.68 | 0.39 0.09 0.13 -2.02 0.09 | 0.3 0.0 0.1 29.0 0.1 | 0.02 0.00 0.00 0.47 0.00 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 0.3 0.0 0.1 33.0 0.5 +--------------------------+
| 46 . RELIGION |
| RE01 - mus 2.11 1.26 | -0.10 -0.08 0.00 -0.10 0.09 | 0.1 0.1 0.0 0.3 0.2 | 0.01 0.01 0.00 0.01 0.01 |
| RE02 - c 1.88 1.53 | -0.12 0.06 -0.01 -0.31 -0.13 | 0.1 0.0 0.0 2.5 0.5 | 0.01 0.00 0.00 0.06 0.01 |
| RE03 - autrelig 1.13 3.23 | 0.40 0.08 0.05 -1.22 -0.19 | 0.7 0.1 0.0 24.3 0.6 | 0.05 0.00 0.00 0.46 0.01 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 0.9 0.2 0.0 27.2 1.4 +--------------------------+
| 47 . TAILLE_M |
| TA01 - tail1 1.69 1.82 | -0.12 -0.07 0.01 -0.11 -0.11 | 0.1 0.1 0.0 0.3 0.3 | 0.01 0.00 0.00 0.01 0.01 |
| TA02 - tail2 2.77 0.72 | 0.06 0.04 -0.01 -0.56 -0.10 | 0.0 0.0 0.0 12.5 0.4 | 0.00 0.00 0.00 0.43 0.01 |
| TA03 - tail3 0.66 6.25 | 0.10 0.04 0.08 -0.84 0.26 | 0.0 0.0 0.0 6.8 0.7 | 0.00 0.00 0.00 0.11 0.01 |
+------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 0.1 0.1 0.0 19.5 1.4 +--------------------------+

Rapport de Groupe de Travail - 36 - ENSEA, 2003


ANNEXES

Tableau A- 3 : Résultats d’estimation du modèle normal

Méthode : « MV - Censored Normal (TOBIT) »


(Censure à gauche de "zéro")

Sous population : L’ensemble des deux sexes Les filles

Observations : 2361 2361


Obs. censurées 724 1386
Variable Dépendante : TBS TBS_F
Nb. d’itérations pour
6 8
la convergence :
Coeff. z-Stat Prob. Coeff. z-Stat Prob.
DEPTOT 0,043 3,816 0,000 0,081 3,837 0,000
TAIL -0,005 -1,350 0,177 0,027 4,094 0,000
NBENF -0,003 -0,240 0,810 -0,026 -1,227 0,220
AGECM -0,001 -0,718 0,473 -0,002 -1,124 0,261
SEXCM -0,008 -0,248 0,804 -0,071 -1,157 0,247
ALPH 0,153 5,979 0,000 0,167 3,246 0,001
APEAU 0,076 3,103 0,002 0,223 4,599 0,000
AUTRELIG 0,203 2,676 0,007 -0,486 -3,154 0,002
CHRET 0,057 0,730 0,465 -0,630 -3,983 0,000
MUS 0,230 3,064 0,002 -0,467 -3,065 0,002
FOCTIONN 0,064 1,204 0,229 0,111 1,086 0,278
CADRE 0,041 0,583 0,560 0,027 0,199 0,843
OUVRI 0,067 1,446 0,148 0,038 0,422 0,673
PTRAV -0,057 -1,433 0,152 -0,079 -1,009 0,313
AKAN 0,102 3,514 0,000 0,074 1,291 0,197
MANDN -0,033 -0,979 0,328 -0,124 -1,800 0,072
VOLTA -0,241 -6,392 0,000 -0,248 -3,169 0,002
PBABAND 0,010 0,315 0,753 -0,049 -0,762 0,446
PBEXCE 0,043 1,589 0,112 0,221 4,212 0,000
PBFOURN 0,494 16,021 0,000 0,537 8,725 0,000
PBFRAIS 0,027 0,908 0,364 -0,076 -1,316 0,188
PBPLACE -0,046 -1,365 0,172 -0,066 -0,992 0,321
PERSAGE 0,051 1,472 0,141 0,017 0,241 0,810
NBF_IND 0,024 1,511 0,131 0,033 1,056 0,291
CMORIG 0,064 2,672 0,008 -0,002 -0,044 0,965
Moyenne de la var.
0,572 0,363
dépendante
Log vraisemblance -1601,893 -1954,901
Critère d’information
1,402 1,701
de Hannan-Quinn
Source : Nos calculs, résultas de Eviews.

Rapport de Groupe de Travail - 37 - ENSEA, 2003


ANNEXES

Tableau A- 4 : Résultas d’estimation du modèle « logistique »

Méthode : « ML - Censored Logistic (TOBIT) »


(Censure à gauche de "zéro")
Sous population : L’ensemble des deux sexes Les filles
Observations : 2361 2361
Obs. censurées 724 1386
Variable Dépendante : TBS TBS_F
Nb. d’itérations pour
6 8
la convergence :
Coeff. z-Stat Prob. Coeff z-Stat Prob.
DEPTOT 0,043 3,862 0,000 0,086 4,187 0,000
TAIL -0,007 -2,102 0,036 0,028 4,140 0,000
NBENF 0,004 0,398 0,691 -0,025 -1,142 0,253
AGECM 0,000 0,036 0,972 -0,002 -1,049 0,294
SEXCM -0,007 -0,221 0,825 -0,068 -1,054 0,292
ALPH 0,158 6,245 0,000 0,180 3,356 0,001
APEAU 0,086 3,582 0,000 0,241 4,780 0,000
AUTRELIG 0,142 1,860 0,063 -0,520 -3,224 0,001
CHRET -0,002 -0,032 0,974 -0,668 -4,022 0,000
MUS 0,165 2,200 0,028 -0,497 -3,118 0,002
FOCTIONN 0,070 1,366 0,172 0,108 1,037 0,300
CADRE 0,024 0,365 0,715 0,021 0,156 0,876
OUVRI 0,069 1,512 0,131 0,030 0,321 0,748
PTRAV -0,044 -1,140 0,254 -0,088 -1,081 0,280
AKAN 0,104 3,639 0,000 0,082 1,385 0,166
MANDN -0,036 -1,082 0,279 -0,133 -1,809 0,070
VOLTA -0,242 -6,406 0,000 -0,247 -2,963 0,003
PBABAND 0,008 0,250 0,802 -0,056 -0,858 0,391
PBEXCE 0,037 1,474 0,141 0,245 4,612 0,000
PBFOURN 0,545 17,766 0,000 0,602 9,183 0,000
PBFRAIS 0,031 1,092 0,275 -0,100 -1,657 0,098
PBPLACE -0,039 -1,226 0,220 -0,074 -1,088 0,277
PERSAGE 0,036 1,057 0,290 0,004 0,054 0,957
NBF_IND 0,021 1,394 0,163 0,033 1,062 0,288
CMORIG 0,066 2,801 0,005 0,007 0,148 0,883
Moyenne de la var.
0,572 0,363
dépendante
Log vraisemblance -1604,800 -1993,622
Critère d’information
1,405 1,734
de Hannan-Quinn
Obs. censurées 724 1386

Source : Nos calculs, résultas de Eviews.

Rapport de Groupe de Travail - 38 - ENSEA, 2003

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