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Thème :
Déterminants de la Demande de
Scolarisation en Cote d’Ivoire
SOMMAIRE
SOMMAIRE .............................................................................................................................. 1
INTRODUCTION ..................................................................................................................... 2
PREMIÈRE PARTIE :
REVUE DE LITÉRATURE ET PRÉSENTATION DES DONNÉES .................... 4
RÉCOMMANDATIONS......................................................................................................... 31
CONCLUSION........................................................................................................................ 32
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................. 33
ANNEXES........................................................................................................................................... 34
INTRODUCTION
D epuis les années 60 la scolarisation a connu une évolution rapide dans les pays
africains. La volonté des autorités de réduire à la fois les disparités régionales, de
rattraper le retard historique accusé, de développer le capital scolaire national, combinée à la
forte croissance démographique ont contribué à cette « inflation scolaire ». Toutefois, malgré
cette évolution fulgurante, l’Afrique reste sous-scolarisée comparativement au niveau de sa
population.
Au tout début des années 1990, d’un avis général, l’éducation est la base motrice de
tout développement, en l’occurrence le développement économique et culturel. La
reconnaissance de son importance a suscité l’intérêt sur les questions portant sur la
scolarisation. Cette dernière devient alors l’objet des préoccupations à la fois des institutions
internationales, des ONG et des politiques. C’est ainsi que des fonds de financement aussi
bien locaux qu’étrangers sont alloués aux services s’occupant de l’éducation et aux opérations
dont le but est d’offrir l’opportunité à tous d’y accéder.
Malheureusement, force est de constater qu’en dépit des progrès notoires qui ont été
réalisés et des efforts qui ont été consentis, la crise dans le système scolaire perdure. On
enregistre, par exemple, que bon nombre de pays africains ont encore des taux bruts de
scolarisation inférieurs à 50 %1. De surcroît, des écarts importants sont constatés dans la
scolarisation des filles comparativement à celle des garçons. On assiste, de plus, à des
phénomènes de déscolarisation et l’on constate que certaines écoles sont en sous fréquentation
quand d’autres sont en sureffectifs.
L’échec des politiques scolaires antérieures constaté peut être dû au fait que ces
politiques ignorent les caractéristiques individuelles et familiales des enfants effectivement
scolarisés, ignorant donc celles de ceux qui ne sont pas ou qui ne sont plus à l’école. Par
conséquent, elles ne permettent pas d’aborder la demande de scolarisation au niveau des
familles. L’idée prépondérante, à cette époque, était que l’offre était suffisante pour faire
progresser la scolarisation, qu’il était suffisant de construire des écoles. Ainsi, les
préoccupations soulevées par l’éducation portaient-elles essentiellement sur l’offre, c'est-à-
dire sur les stratégies à mettre en œuvre en matière de planification des systèmes éducatifs à
travers l’analyse des réformes scolaires, du rendement interne des systèmes, des dimensions
pédagogiques (comme la qualité des enseignants) ou encore sur les dimensions économiques
comme le coût financier pour l’État.
Bien qu’il soit indéniable que l’offre est un élément majeur de la scolarisation, force
est de constater, eu égard au bilan mitigé des politiques de scolarisation mises en œuvre,
qu’elle est à elle seule insuffisante pour permettre son développement. C’est ainsi qu’à la fin
des années quatre vingt dix on assiste à l’émergence d’une nouvelle manière de penser la
scolarisation. La scolarisation est alors envisagée sous l’optique de la demande qui prend en
considération l’influence des facteurs sociaux et familiaux dans l’analyse de la scolarisation.
Ainsi, la demande de scolarisation doit être perçue comme une combinaison de plusieurs
facteurs qui interviennent de manière directe ou indirecte à savoir des facteurs : scolaires,
économiques, sociaux, démographiques, politiques, religieux, culturels et des attentes des
parents..
En Côte d’Ivoire, l’évolution de la scolarisation (au niveau primaire) s’est faite de
manière très différenciée au cours du temps. Les années qui ont suivi l’indépendance furent
celles d’une progression de la scolarisation, celle des filles étant plus rapide que celle des
1
Bilan du forum « Éducation Pour Tous en l’an 2000 », Dakar 2000.
La présente étude s’inscrit dans la ligne de mire du projet CAPSE et porte sur la
demande de scolarisation au niveau du primaire (du CP1 au CM2). Elle vise, dans un premier
lieu, à appréhender les facteurs susceptibles de favoriser la demande de scolarisation. En
d’autres termes, elle consiste à faire ressortir les facteurs qui permettent d’accroître le taux de
scolarisation, notamment chez les filles. Dans un second lieu, cette étude doit permettre, à
partir des facteurs identifiés, de déterminer ceux sur lesquels il possible d’asseoir,
effectivement, une politique dont le but est d’augmenter les taux de scolarisation au niveau
des ménages.
La question à laquelle nous allons nous atteler à répondre est donc : quels sont parmi
les facteurs susceptibles d’expliquer la demande ceux qui peuvent servir de leviers sur
lesquels les politiques éducatives peuvent s’appuyer pour développer la scolarisation, eu
égard aux aspects liés à l’importance et aux coûts ?
La démarche
Dans la première partie de notre travail, nous effectuerons, un passage en revue des
études réalisées et des résultats trouvés en matière de scolarisation, cela, dans divers pays
africains. Cette première partie nous permettra de mettre en lumière quelques facteurs de la
demande, autant internes qu’externes à l’école, qui sont en mesure d’influencer sur le niveau
de scolarisation. En outre, cette partie sera l’occasion de présenter quelques résultats portant
sur des analyses bivariées (à partir de tableaux croisés) entre quelques facteurs retenus et le
statut de fréquentation des enfants, afin de nous donner un premier aperçu sur les éléments de
mesure pour quantifier notre phénomène.
La deuxième partie de notre travail sera consacrée à une analyse à deux volets : un
volet descriptif (exploratoire) et un volet explicatif. Le premier consistera en une analyse
multifactorielle des données disponibles en vue d’identifier et de caractériser parmi la
panoplie de facteurs disponibles ceux qui sont les plus pertinents dans la détermination de la
demande de scolarisation. Le deuxième volet, quant à lui, consistera à estimer des modèles
économétriques qui expliquent la demande de scolarisation. Le choix des facteurs à inclure
dans ces modèles sera guidé par l’analyse exploratoire effectuée dans le premier volet.
Nous conclurons notre travail par quelques recommandations sur des politiques à
mettre en œuvre pour favoriser la mise à l’école des enfants, eu égard aux résultats obtenus.
-4-
« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »
1
Le RESEAU Thématique de Recherche de l’UEPA ayant pour objet l’étude de la « demande de scolarisation »
a pour mission essentiel la mise en commun des connaissances sur ce domaine afin de contribuer à renouveler
l’approche scientifique de la demande en éducation à travers des analyses appropriées des comportements
familiaux et de renforcer les capacités de recherche.
2
. UEPA, 2001- La demande de scolarisation en Afrique, état des connaissances et perspectives de recherche,
Numéro 1, Janvier 2001.
3
Cette synthèse englobe tant les études commanditées, les mémoires de fin d’études, que les rapports d’enquêtes
auprès des ménages et les analyses secondaires des données existantes.
4
DEDY (S.) et BIH (E.), 1997– Etude des déterminants familiaux de la scolarisation des filles et des enfants en
zone de sous scolarisation de Côte d’Ivoire, rapport final, ROCARE-MENFB/DPES, Abidjan, Côte d’Ivoire
focus groups, sont, elles, imprécises (composition, taille et nombre des groupes, etc.) et ne
permettent pas véritablement d’apprécier la qualité et la portée des résultats.
Au niveau analytique, on peut regretter que la plupart des études quantitatives
demeurent descriptives, présentant alors un faible pouvoir explicatif. . Notons que concernant
les analyses descriptives des données issues d’enquêtes et de recensement en matière de
scolarisation, un guide1 d’exploitation a été publié par le réseau thématique de recherche
l’UEPA afin de mettre à la disposition des chercheurs un éventail de potentialité d’analyses.
Les études quantitatives qui vont au-delà des aspects purement descriptifs sont en
général très intéressantes dans la mesure où elles utilisent des méthodes variées pour
l’analyse. On peut citer à ce titre les travaux de Wakam (J.) sur la « structure démographique
des ménages et la scolarisation des enfants au Cameroun2 », ceux de Kobiane (J-F) portant sur
la pauvreté, les « structures familiales et les stratégies éducatives à Ouagadougou3 » ou encore
ceux de Sawada (Y.) and Lokshin (M.)4. Ces travaux sont basés à la fois sur des approches de
modèles de régression linéaires (Wakam (J.)) des modèles de régression logistique comme
dans l’étude de Kobiane.
En Côte d’Ivoire, si certains thèmes apparaissent très larges, l’approche des
déterminants familiaux, lorsque ceux-ci sont abordés, est souvent restrictive. En effet, en
dehors du sexe des élèves et des parents, qui est la variable souvent retenue, l’âge et le statut
familiale de l’enfant par exemple ne sont pas pris en compte. En effet, comme le souligne
Toto (1999), « la configuration des ménages par rapport à la relation de parenté avec le chef
de ménage permet de disposer des indications utiles sur le statut familial des enfants. Le fait
pour un ménage d’abriter simultanément, des enfants du chef de ménage, des ménages
collatéraux et des enfants sans lien de parenté, peut conduire à la mise en œuvre de stratégies
spécifiques selon qu’il est dirigé par un homme ou une femme, ou qu’il se trouve dans le
régime matrimoniale de monogamie, de polygamie ou de monoparentalité ».
En terme de couverture géographique, en dehors de l’étude de Dedy et Bih (1997) qui
ont couvert toute l’étendue du territoire, ce sont surtout les régions du nord (Bondoukou
Korhogo et Odiéné), connues pour leur faible scolarisation, qui ont fait l’objet de recherches.
Les études qui se terminent par des recommandations d’actions, qui paraissent le plus
souvent trop générales et théoriques, et n’incluent pas le coût (même estimé) de ces actions,
soit pour les parents, soit pour le gouvernement. L’hypothèse semble avoir été faite
qu’augmenter la prise de conscience chez les parents autour de l’importance de la
scolarisation, donner une plus grande priorité à l’éducation de base et augmenter le budget de
l’Etat consacré a l’éducation, suffirait à envoyer tous les enfants à l’école et à les y maintenir.
Or, être conscient de la scolarisation et vouloir envoyer un enfant à l’école ne signifie pas être
en mesure de le faire.
1
UEPA, 1999- Guide d’exploitation et d’analyse des données de recensements et d’enquêtes en matière de
scolarisation, 7ième Réseau thématique de recherche de l’UEPA sur les « déterminants familiaux de la
scolarisation », Paris, Octobre 1999
2
WAKAM (J.), 1999- Structure Démographique des Ménages et Scolarisation des enfants au Cameroun,
Communication au Séminaire International CICRED « stratégies éducatives, familles et dynamiques
démographiques », Ouagadougou, Burkina Faso, 15-19 novembre 1999.
3
KOBIANE (J-F.), 1999-Pauvreté, Structures Familiales et Stratégies Educatives à Ouagadougou,
Communication au Séminaire International CICRED « stratégies éducatives, familles et dynamiques
démographiques », Ouagadougou, Burkina Faso, 15-19 novembre 1999.
4
SAWADA (Y.) and LOKSHIN (M.), 1999- Household Schooling Decisions In Rural Pakistan. Department of
Advanced Social and International Studies, University of Tokyo, Komaba Development Research
Group/World Bank, Tokyo.
De manière générale, les études réalisées dégagent trois types de facteurs qui
influencent la demande de scolarisation. Ces facteurs sont d’ordre familiaux, sociaux, et
institutionnels.
Facteurs familiaux
1
La théorie appelée « quantitity-quality trade-off » est un exemple de ces théories.
5) Mode de production
Les études économiques sur la demande d’éducation en milieu rural africain
s’inscrivent, pour la plupart, dans l’optique de mode de production, même si ce n’est pas
toujours de façon explicite. En effet, elles mettent en évidence le conflit qui s’instaure entre
deux type d’activités de l’enfant : d’un coté, sa contribution aux activité de production, et de
l’autre sa participation à l’école. Ce conflit entre l’école et le travail en économie paysanne est
décrit par Kamuzora (1984) qui montre combien la scolarisation limite la contribution des
enfants à la production domestique. Cet arbitrage entre l’école et les travaux domestiques fait
par les parents va amener ceux-ci à ne pas scolariser leurs enfants puisque la production
domestique est prioritaire.
Ainsi en Côte d’Ivoire, les travaux extrascolaires, qui concernent aussi bien les travaux
domestiques que les travaux champêtres, la garde des animaux, l’exercice du petit commerce,
etc., constituent un obstacle à l’accès et surtout au maintien des enfants à l’école (Dedy et Bih,
1997 ; Tapé et Bih, 1996).
Dans certaines régions, les parents qui ont scolarisé des enfants et qui les retirent, le
font soit au moment des travaux champêtres, soit à la période des excisions (Marietou, 1996).
Facteurs sociaux
6) La culture
Dans nos sociétés traditionnelles, la jeune fille est perçue d’une part, comme une main
d’œuvre au service de sa mère, et d’autre part comme une épouse reproductrice (Marietou,
1997). Malgré la présence de l’école, le modèle traditionnel de division du travail selon le
sexe se poursuit dans les pratiques éducatives. Cette perception de la jeune fille dans la
société nuit gravement à sa scolarisation ou à son maintien à l’école (Dedy et Bih, 1997).
7) La religion
Les enseignements ainsi que les pratiques de certains groupes religieux peuvent
affecter la scolarisation, surtout celle des filles. La plupart des parents musulmans de certaines
régions de la Côte d’Ivoire affirment privilégier la pratique religieuse chez les filles ; l’école
publique laïque, apparaît comme un des obstacles majeurs à la vie spirituelle des familles qui,
pour la contourner, préfèrent garder leurs enfants à la maison ou les inscrire à l’école
coranique (Trah, 1996).
L’école est perçue comme un lieu de dépravation des mœurs, lieu de rupture avec le
milieu familiale, contrairement à l’école coranique qui enseigne le respect, la soumission et
les principes de la religion musulmane (Marietou, 1997).
Toto (1999) prouve qu’en zone urbaine comme en zone rurale, les chefs de ménages
chrétiens scolarisent plus les enfants que ceux d’obédience musulmane.
Les actions menées par les organismes comme la BAD en accordant des prêts de
manuels scolaires aux filles dans les écoles du Nord, comme l’UNICEF avec des dons de
fournitures scolaires et comme le PAM qui implante les cantines scolaires en milieu rural, en
plus des différentes campagnes de sensibilisation, se sont soldés au départ par un engouement
des parents en matière de scolarisation. Cela étant, au fur et à mesure que l’année scolaire
s’écoule, les enfants sont fréquemment retirés de l’école chaque fois qu’on leur demande
d’apporter quelque chose (cahier, livre, crayon, stylo à bille, craie, etc.)1.
9) La distance
L’éloignement de l’école par rapport au domicile constitue une autre contrainte quant
à la fréquentation et à la performance scolaire des enfants.
En milieu rural, le caractère très étendu des régions du nord et les problèmes
d’accessibilité combinés à une insuffisance de l’offre scolaire, rendent difficile le
déplacement des enfants qui ne disposent pas d’une école dans leur voisinage immédiat, et
sont contraints de parcourir plusieurs kilomètre pour accéder à l’école la plus proche (Tapé et
Bih, 1996).
10) La pénurie chronique du personnel enseignant
Dans les régions du Nord, un nombre croissant d’écoles dans les villages ferme chaque
année (Tapé, 1996), alors que les statistiques nationales sur les élèves et enseignants
paraissent satisfaisantes en terme de taux d’encadrement.
11) Attitude des enseignants
Une des préoccupations majeures des parents dans la scolarisation des enfants est la
personnalité de celui qui est chargé de conduire cette éducation. Dans l’étude de Trah (1996),
les parents des régions du Nord ont insisté énormément sur le fait que certains enseignants
étaient à l’origine de l’échec de leurs filles : en terme de grossesse, de harcèlement, de
chantage, etc.
L’absentéisme des enseignants est un autre reproche formulé à leur endroit par les
parents.
1
UEPA, 2001, op.cit, p.147
Cette section de la base présente un intérêt pour notre étude car elle contient des
informations générales portant sur les caractéristiques des ménages. En particulier, les
variables sur le logement et sur les équipements domestiques permettent d’appréhender le
niveau d’aisance ou de pauvreté des ménages et d’examiner les stratégies éducatives adoptées
dans chaque catégorie de ménage identifiée (Kobiane J-F, 1999). Par exemple, le mode
d’approvisionnement en eau peut influer sur la demande de scolarisation des ménages par le
biais du fait que l’importance des taches ménagères peut inciter les parents à retenir les
enfants au foyer pour les accomplir.
1
7ième Réseau thématique de recherche de l’UEPA sur les déterminants familiaux de la scolarisation, Op.cit pp.
16- 17 Paris.
2
La page 18 du guide d’exploitation présente les informations qui sont disponibles dans les diverses sources de
données et fait donc transparaître les forces et faiblesses de l’utilisation de telles ou telles sources.
agir sur la demande de scolarisation du ménage. C’est à ce titre que cette section de la base de
l’ENV 98 nous intéresse.
Cette partie de la base présente un intérêt tout particulier puisque c’est grâce à elle que
l’on peut identifier, par exemple, les enfants qui sont scolarisés et au-delà le nombre
d’individus sachant lire et écrire dans le ménage.
Cette section nous est utiles car elle permet d’estimer le niveau du revenu des ménages
par le biais des dépenses effectuées. Par ailleurs, elle donne aussi les types de dépenses des
ménages.
Cette partie de la base peut nous être utile puisqu’elle aborde de manière directe les
problèmes rencontrés par le ménage en matière de scolarisation. On interroge par exemple le
ménage sur les difficultés rencontrées en termes de disponibilité de place, de dépassement
d’âge ou frais de scolarisation. Elle permet, dans une certaine mesure, la prise en compte de
l’impact de l’offre de scolarisation sur la demande au niveau des familles.
Les données collectées indiquent des variations sensibles dans les niveaux de
scolarisation des enfants selon que le chef de ménage présente des aptitudes à lire et à écrire
ou non. Les chefs de ménages sachant lire et écrire présente des niveaux de scolarisation plus
élevés de leurs enfants que ceux issus de ménages dirigés par des analphabètes (Tableau 1)
A priori, le fait pour un le chef de ménages de savoir lire et écrire constitue un point
positif qui contribue à une meilleure mise en à l’école de sa descendance.
1
Toto, 1999, op.cit
Tableau 1 : Répartition des enfants de 7 à 14 ans selon que le chef de ménage soit
alphabète ou pas et le statut de fréquentation
frequent nonfrequen
MASC FEM Total MASC FEM Total
alph % ligne 41,9 35,5 77,4 8,4 14,1 22,6
nonalph % ligne 27,5 18,4 45,9 26,2 27,9 54,1
Total % ligne 33,9 26,0 59,9 18,3 21,8 40,1
La taille du ménage (le nombre de personnes qui le compose) est souvent présentée
dans la littérature comme un référentiel de la scolarisation. Nous l’avons réparti en trois
modalités : les ménages de petites tailles (1 à 5), les ménages de taille moyenne (6 à 11) et les
ménages de grande taille (12 à 33).
Il ressort du tableau 3 que les ménages à un effectif élevé affichent les niveaux de
scolarisation les plus élevés.
La littérature montre que la présence d’enfants de 0 à 5 ans dans le ménage pourrait
avoir une incidence sur la fréquentation scolaire de ceux de 7 à 14 ans. Les filles sont
généralement considérées comme les plus touchées. Cette situation peut par exemple
s’expliquer par le fait que les jeunes filles à qui incombent les charges ménagères, sont
associées à la garde des enfants les plus jeunes. Les résultats du tableau 4 semble infirmer ce
fait. En effet, la présence des enfants de 0 à 5 ans n’affaiblit aucunement le niveau de
scolarisation de ceux de 6 à 14 ans, qu’il soit de sexe masculin ou féminin.
frequent nonfrequen
MASC FEM Total MASC FEM Total
Taille [1,5] Ligne % 30,8 22,2 53,0 20,9 26,1 47,0
ménage [6,11] Ligne % 34,0 27,3 61,4 17,8 20,8 38,6
[12,33] Ligne % 38,0 28,4 66,4 15,9 17,7 33,6
Total Ligne % 33,9 26,0 59,9 18,3 21,8 40,1
frequent nonfrequen
MASC FEM Total MASC FEM Total
présence d'enfants npr_0_5 Ligne % 35,9 26,2 62,1 17,8 20,1 37,9
de 0 à 5 ans pr_0_5 Ligne % 32,7 25,8 58,5 18,7 22,8 41,5
Total Ligne % 33,9 26,0 59,9 18,3 21,8 40,1
frequent nonfrequen
MASC FEM Total MASC FEM Total
type de standH Ligne% 46,4 33,3 79,7 7,7 12,6 20,3
logement standM Ligne% 34,9 37,7 72,6 10,7 16,7 27,4
standB Ligne% 41,0 40,5 81,5 7,1 11,4 18,5
standTB Ligne% 31,6 23,1 54,7 21,1 24,2 45,3
Total Ligne% 33,9 26,0 59,8 18,4 21,8 40,2
Ces résultats étant issus d’une description simple ne donnent que des idées
superficielles sur les caractéristiques des ménages selon leur demande de scolarisation et ils
sont bien entendu obtenus globalement.
Dans la suite du document, nous allons explorer les données d’une manière un peu
plus profonde.
Les analyses qui vont suivre ont pour dessein d’appréhender les facteurs
susceptibles de favoriser la demande de scolarisation en terme d’accroissement du taux
brut de scolarisation, notamment chez les filles, et de quantifier les effets de ces facteurs
sur les niveaux de scolarisation. Pour cela, nous procéderons à une analyse en deux étapes.
La première étape consistera, à partir d’une analyse exploratoire, de faire ressortir
parmi la multitude de variables pris en considération celles qui pourront être les plus
pertinentes dans l’explication des niveaux de scolarisation. Cette méthode permettra
d’organiser et de structurer l’information contenue dans l’ensemble des variables
considérées en donnant une vision globale et synthétique..
La seconde étape sera consacrée à une analyse économétrique. Celle-ci prendra en
compte les variables identifiées comme pertinentes dans la première étape pour
l’explication des niveaux de scolarisation.
- 14 -
« Déterminants de la Demande de Scolarisation en Cote d’Ivoire »
Dans ce premier volet d’analyse, nous allons identifier les caractéristiques des
ménages selon le niveau de leur demande de scolarisation que nous mesurerons par le taux
brut de scolarisation au niveau des ménages (TBS)1. Nous pourrons alors décrire les
ménages qui ont des problèmes de demande de scolarisation et trouver les facteurs qui
déterminent cette demande de scolarisation..
Les données disponibles permettent d’effectuer une analyse des déterminants de la
scolarisation en s’appuyant sur une analyse de données en composantes multifactorielles.
1
Dans toute la suite du document, nous entendons par taux brut de scolarisation (TBS) la proportion des
enfants effectivement scolarisés (c'est-à-dire les enfants qui fréquentent une école) sur l’ensemble des
enfants scolarisables dans le ménage. En d’autres termes, c’est le TBS habituel mais restreint au niveau des
ménages et il peut être calculé selon le genre.
2
C’est la version de l’ACM avec choix des modalités actives. Le choix de modalités nous a permis de
résoudre quelques problèmes sur les imperfections de la base de données (notamment la présence des
valeurs manquantes et de quelques modalités atypiques).
* Pareil pour toutes les variables qui lui sont semblables. Les sigles sont ordonnés selon la qualité pour
faciliter les interprétations. Ce sont ; type du toit (5 mod. : toit1 à toit5), type du mur (3 mod. : mur1 à
mur3), mode d’approvisionnement en eau (4 mod. : eau1 à eau4), type combustible (5 mod. : comb1 à
comb5), mode d’éclairage (5 mod. :eclair1 à eclair5), évacuation des ordures (4 mod. : ordPC, ordJE,
ordBR et ordPA), type du WC (4 mod. : WC1,WC2 et pWC) et enfin le type des meubles (5 mod.).
de leur demande de scolarisation1. En effet, dans la pratique, le premier plan factoriel d’une
ACM avec le nombre de variables et de modalités aussi élevé que celui de notre base ne
peut fournir une importante inertie (il est rare que ces cas atteignent 30 %). Par ailleurs, le
choix du premier axe seul est justifié par le « critère du coude » appliqué à l’histogramme
des 50 premières valeurs propres des facteurs. En effet, on observe sur cet histogramme
(voir annexes) un saut significatif se trouvant juste après la première valeur propre. Le
deuxième facteur quant à lui est retenu pour former un plan et enrichir les interprétations.
Les résultats présentés par le graphique-1 ci-dessous mettent en évidence la
demande de scolarisation des ménages par rapport à leurs caractéristiques familiales. En
effet, le facteur l est le facteur qui représente le mieux les TBS (représentées par les flèches
car continues illustratives) et presque toutes les modalités représentant les caractéristiques
des ménages (Toutefois, certaines modalités sont mieux représentées sur le deuxième
facteur).
Notons que l’ensemble des critères utilisés pour apprécier la représentativité des
modalités et des variables est formé par le cos2, la valeur-test et enfin la contribution pour
les modalités actives (ces valeurs sont calculées par le logiciel ; SPAD’n).
Au vu de ce premier plan, on peut dégager les caractéristiques des familles qui
scolarisent le plus leurs enfants (qui ont un TBS élevé).
En effet, le facteur 1 met en opposition les ménages à forts TBS –ménages se
trouvant du coté du pôle 1 - des ménages à faibles TBS – ceux du pôle 2. Le pôle 1 se situe
dans le demi-plan défini par le coté négatif du facteur 1 et le pôle 2 se situe dans le demi-
plan défini par le coté positif de ce facteur (voir graphique 1 ci-après).
Deux grands regroupements de modalités ou variables se dégagent alors du
graphique selon que la modalité ou la variable caractérise le ménage présentant un TBS
élevé ou faible.
1
Certes, ce pourcentage ne nous permet d’identifier que les variables et modalités les plus significatives
mais, de toutes façons, les autres variables ou modalités qui ne pourront pas être captées par l’ACM seront
testées dans l’analyse économétriques.
Les résultats présentés dans le graphique 1 montrent que les ménages à forts TBS
ont comme principales caractéristiques les modalités ou variables bien représentées sur le
facteur 1 et qui se trouvent du coté du pôle 1. Les caractéristiques les plus significatives de
ces ménages sont :
Un chef de ménage qui sait lire et/ou écrire, pour la modalité « ALPH » (en
bleu sur le graphique, cette modalité est la plus significative de toutes les
modalités).
Les ménages à faible TBS quant à eux, sont les ménages qui se trouvent dans le
pôle 2 du graphique 1. Ainsi, ils sont caractérisés par les modalités qui se trouvent de ce
coté du plan factoriel et qui y sont bien représentées.
En opposition avec les caractéristiques du précèdent groupe, nous constatons par
évidence que ces ménages sont caractérisés par :
En plus de ces caractéristiques, nous pouvons constater sur le graphique que les
ménages à faibles TBS sont les ménages où le CM est du groupe ethnique Voltaïque ou
Mandé du Nord (les modalités« CMVolta » et « CMandN » sont bien représentées) et dont
la religion est autre que chrétienne et musulmane représentée par la modalité « autrelig »
(en italique et en noir sur le graphique 1). Par ailleurs, ces ménages sont aussi caractérisés
par la présence d’une personne âgée dans le ménage ; la modalité « pvieux » est mieux
représentée sur le facteur 1.
Comme nous l’avons annoncé dans les précédentes sections, nous cherchons dans
cette étude à quantifier les effets des facteurs susceptibles de favoriser la demande de
scolarisation afin de canaliser les politiques éducatives visant à l’améliorer.
Nous allons donc considérer comme variable d’intérêt une variable qui peut
mesurer « la demande de scolarisation » des ménages. Nous rappelons que nous entendons
par demande de scolarisation d’un ménage, le nombre d’enfants scolarisés de ce ménage
rapporté au nombre d’enfants potentiellement scolarisables, c'est-à-dire la proportion de
d’enfants scolarisés rapportée à l’ensemble des enfants scolarisables. En d’autres termes,
notre variable endogène est le TBS calculé au niveau des ménages.
Notons que cette variable peut être étendue sur l’ensemble des enfants du ménage
comme elle peut être restreinte à la sous-population des filles. Ainsi, nous pourrons faire
une analyse des facteurs qui déterminent la demande de scolarisation en ce qui concerne
les filles et appréhender les disparités selon le genre.
La variable endogène de notre modèle est alors la variable quantitative TBS et elle
est observée pour les 4 200 ménages de notre base de données.
faible TBS. La liste des variables est donc composée de variables qualitatives et de
variables quantitatives.
Le nombre de femmes âgées de 15 ans et plus qui exercent une activité non
agricole et qui sont indépendantes dans leur activité. Cette variable est une
dérivée de la variable indiquant la catégorie socioprofessionnelle des
individus. En effet, nous avons évalué le nombre de ces femmes car nous
estimons qu’en général, les femmes qui exercent cette activité pourraient
avoir tendance à scolariser leurs enfants en raison du fait qu’elles sont
émancipées. Cette variable est notée NBF_IND.
Notons que cette dernière variable n’a pas été bien révélée par l’ACM car elle
n’était pas bien représentée dans le plan factoriel. Toutefois, elle trouve sa pertinence dans
l’étude de la demande de scolarisation dans la mesure où la présence d’enfants de moins de
cinq ans dans le ménage nécessite une charge supplémentaire qui incombe généralement
aux enfants, particulièrement aux filles, et par conséquent contribue à empêcher leurs
scolarisation.
Comme suggéré dans la littérature, nous aurions souhaité tester aussi l’effet de la
variable qui exprime la distance entre le ménage et l’école la plus proche. Mais faute
d’indisponibilité de données sur la variable en question dans notre base, nous ne pouvons
pas le faire.
1
En fait, chaque modalité de la variable sera considérée comme « une variable explicative » afin de mesurer
l’impact de cette modalité sur la demande de scolarisation. Par exemple, pour la variable qui représente la
religion ; RELG, nous introduirons autant de variables explicatives qu’il y a de modalités, c'est-à-dire il y
La présence ou non d’une personne âgée dans le ménage. Cette variable est
déjà dichotomique. Notons PERSAG le sigle de cette variable.
L’ethnie du CM. Nous retenons les trois groupes ethniques qui sont
ressorties de l’ACM comme étant les modalités bien représentées sur le
premier plan factoriel de l’ACM de la variable « ethnie ». Il s’agit du
groupe Akan, Mandé du Nord et Voltaïque.
aura une variable CHRET (respectivement MUS et AUTRELIG) égale à 1 ou 0 selon que le CM du ménage
est chrétien (respectivement musulman au pratique une autres religion) ou pas.
f ( X i1 , X i2 , X i3 ...) si TBSi f 0 1
TBSi = . Équation I
0 sinon
1
Cette expression est une formulation simpliste du modèle TOBIT. En effet, pour être rigoureux, on peut
*
considérer l’existence d’une variable latente Y continue telle que :
Yi * si Yi* f 0
( i i
2
i
3
)
Yi = f X , X , X , ... et TBSi =
* 1
.
0 sinon
Les trois spécifications possibles du modèle associées à chacune des lois citées
précédemment seront estimées. Pour ce faire nous utiliserons la méthode du maximum de
vraisemblance.
Les modèles qui sont ici spécifiés ne peuvent être estimés par simple MCO. En
effet, dans le cas d’un modèle Tobit, les MCO fournissent des estimateurs biaisés et non
convergents en raison de la loi du modèle qui est un mélange d’une loi discrète et d’une loi
continue1.
Nous présentons dans cette section les modèles retenus après la sélection basée sur
les critères d’information dont, entre autres, celui de Hannan-Quinn2 et de la log-
vraisemblance. Ces critères nous ont conduit à retenir le modèle de type « Valeur
Extrême ».
Les résultats de l’estimation sont transcrits dans le tableau ci-après. Ce tableau
retrace les coefficients des variables explicatives introduites dans le modèle avec
respectivement les statistiques nécessaires pour tester leur significativité (les z-statistiques
et les probabilités associées).
Signalons que les z-statistiques qui sont présentés dans le tableau suivent une loi
asymptotiquement normale du fait du nombre assez important des observations. Bien que
dans la spécification le terme résiduel suive une loi de type « Valeur Extrême ». On peut
donc interpréter les probabilités critiques relatives aux tests de significativité des
coefficients (les tests de significativité en question sont des tests de Wald). Les tests des
hypothèses stochastiques sur les résidus, ne sont pas non plus nécessaires car les valeurs
critiques sont déterminées par des lois asymptotiques (cela étant assuré par le nombre
relativement important d’observations pour l’estimation de l’équation).
1
En fait, on montre que les MCO simples sont biaisés dans le cas d’un modèle Tobit en raison de l’existence
d’une variable fictive « oubliée » lors de la spécification du modèle. Cette variable est appelée « le ratio
inverse de Mills ».
2
Le critère de Hannan-Quinn est semblable à celui d’Akaiké. Ces critères sont calculés à partir de la quantité
d’information de Kullback-Leiber contenue dans un modèle qui elle, mesure l’écart entre ce modèle et le
« vrai ».
1
En effet, dans un modèle censuré, le changement d’une variable explicative a deux effets sur la variable
endogène y : un changement sur sa moyenne quant il est observé et un effet sur la probabilité pour qu’il soit
observé, c'est-à-dire non censuré (voir aide de Eviews, index : Censored and Truncated regression models).
2
Cette théorie stipule qu’un nombre élevé de personnes dans le ménage exerce une ponction importantes sur
les ressources financières du ménage, et limite par conséquent les capacités de celui-ci à investir dans la
scolarisation des enfants [voir Pilon M. et YARO Y., 2001(a)].
Quant aux résultats chez les filles, ils sont semblables à ceux de l’ensemble de deux sexes
en plusieurs points sauf pour certaines caractéristiques particulières que nous allons présentées dans
la suite (Ce sont les variables en italique sur le tableau 3 ci-après).
envoient plus leurs filles à l’école car les charges liées aux taches ménagères et qui incombent
généralement aux filles diminuent. Notons que dans la littérature, des chercheurs aussi ont trouvé
des résultats similaires (Montgomery et al., 1995 ou Dedy et Bih, 1997).
- SEXCM. L’effet du sexe du CM est bien significatif et négatif sur la scolarisation des
filles or que cette variable n’était pas significatif sur l’ensemble de deux sexes. D’après la
construction de la variable, cela veut dire que les ménages dirigés par les hommes envoient moins
de filles à l’école. Ce résultat est intuitif parce que généralement les femmes se soucient plus de la
scolarisation des filles que les hommes (Camara, 1997 ou Toto, 1999).
- PBEXCE. Les ménages qui ont des problèmes de surnombre d’enfants à scolariser
envoient moins de filles à l’école. Ce résultat est aussi intuitif. En effet, plus il y a d’enfants à
scolariser dans le ménage moins le ménage enverra des filles à l’école car les garçons sont
prioritaire étant donné que les filles sont plus utiles en restant au foyer.
Nous constatons aussi que de nombreuses variables ne sont plus significatives si on se
restreint à la sous population des enfants de sexe féminin. Ainsi, la religion du CM n’a pas
d’impact significatif sur la demande de scolarisation des filles de même que son origine ethnique,
sa catégorie socioprofessionnelle ou le fait qu’il soit né dans une zone rurale ou urbaine. Par
ailleurs, la présence d’une personne âgée dans le ménage ou encore le nombre de femmes dans le
ménage exerçant une activité non agricole n’a pas non plus d’impact significatif sur la demande de
scolarisation des filles.
Tableau 8 : Comparaison entre les résultats de l’ACM et ceux de l’analyse économétrique1
Ensemble Fille
2
Analyse ACM économétrique ACM économétrique
DEPTOT + + + +
TAIL 0 - 0 +
NBENF 0 0 0 0
AGECM - 0 -
NBF_IND + 0
SEXCM 0 0 0 -
ALPH + + + +
APEAU + + + +
AUTRELIG - + - 0
CHRET + + + 0
MUS 0 + 0 0
FOCTIONN 0 0 0 0
CADRE 0 0 0
OUVRI + 0 0
PTRAV - 0 0
AKAN + + + 0
MANDN - - - -
VOLTA - - - -
PBABAND 0 0 0 0
PBEXCE 0 0 0 +
PBFOURN 0 + 0 +
PBFRAIS 0 0 0 0
PBPLACE + 0 0 0
PERSAGE - + - 0
CMORIG + 0
1
Le signe "+" (resp. "-") devant une variable veut dire que l’effet de cette variable sur la demande de
scolarisation est significatif et positif (resp. négatif). Le nombre zéro indique la non significativité.
2
Les modalités qui sont associées aux ménages à fort TBS (du pôle 1) sont sensées avoir des effets positifs
sur le TBS tandis que celles qui sont du coté du pôle 2 sont sensées agir négativement
E n guise de conclusion à ce chapitre, nous pouvons dire qu’en plus des aspects liés à la
pauvreté des ménages il y a l’influence négative des barrières culturelles et
psychologiques au niveau du CM qui agissent sur la mise à l’école des enfants, notamment celle
des filles(le fait que le CM soit originaire d’une zone rurale, la conception de traditionnelle de la
taches des enfants en l’occurrence celle des filles). Par ailleurs, il ressort de l’analyse l’existence de
certains aspects liés à l’offre de scolarisation parmi les déterminants de la demande de scolarisation
en Côte d’Ivoire. Il s’agit notamment de la cherté des fournitures scolaires.
RÉCOMMANDATIONS
De prime à bord, rappelons qu’il est difficile de formuler des politiques d’éducation
directement en se basant sur les résultats d’une étude menée sous l’optique de la demande.
En effet, les facteurs déterminants la demande de scolarisation, par définition, sont
essentiellement des caractéristiques propres aux ménages, caractéristiques sur lesquelles il
est parfois difficile pour une entité étrangère au ménage d’agir.
De notre étude, il découle que les facteurs les plus significatifs qui influencent
négativement la demande de scolarisation des ménages en Côte d’Ivoire, ont trait aux
caractéristiques liées à leur niveau de pauvreté, aux barrières psychologiques des chefs de
ménage et à la non prise de conscience de l’importance de l’éducation au niveau des
familles. Il est alors tout à fait normal que les politiques d’éducation antérieures, qui ont
été fondées sur l’analyse des statistiques scolaires (optique offre) ne soient pas parvenues
pas à les capter.
Toutefois, les résultats de cette étude peuvent servir à corriger ou plutôt à améliorer
ces politiques en intégrant les aspects de l’éducation liés à la demande notamment ceux qui
sont ressortis de cette étude.
En premier lieu, nous avons constaté que des éléments d’offre intervenaient dans
l’explication de la demande de scolarisation. Ainsi, une amélioration de l’offre reste
toujours un élément de politiques incontournable pour l’amélioration de la demande de
scolarisation en Côte d’Ivoire. Des problèmes relatifs aux fournitures scolaires ce sont
révélés être des freins saillants en ce qui concerne la mise à l’école, de surcroît le statut de
pauvreté agit lui aussi négativement sur les taux de scolarisation. Par conséquent, nous
préconisons que des actions comme celles entreprises par la BAD, l’UNICEF, et le PAM
(en 1998) ou même celles amorcées par le gouvernement ivoiriens ces dernières années
soient menées et encouragées. En effet, en accordant des prêts de manuels scolaires, en
effectuant des dons de fournitures et en accomplissant des campagnes d’information pour
sensibiliser les parents permettra de résoudre les problèmes de scolarisation liés à l’offre.
L’accentuation de la sensibilisation, portant sur l’importance de la scolarisation des
enfants auprès des parents que nous préconisons, permet d’agir sur les déterminants
propres de la demande. Celle-ci sera, sans nul doute, bénéfique pour l’amélioration de la
scolarisation. Il s’agira donc d’inciter les parents à avoir une autre vision de la scolarisation
et de leur expliquer la primauté de celle-ci dans le développement de leur niveau de vie et
de celui de la nation.
Pour les filles, il s’est avéré que le mode d’approvisionnement influence de manière
négative et significative les taux de scolarisation. Nous pouvons à cet effet recommander
l’installation de pompes villageoises ou de robinets publics de proximité pour réduire au
minimum les déplacements occasionnés par les corvées d’eau.
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
- BIH (E.), 1996- Etude sur les opportunités et les freins à la scolarisation et à la bonne
performance des filles à l’école primaire en Côte d’Ivoire, version provisoire,
Abidjan, Côte D’ivoire. (Document disponible sur Internet).
- DEDY (S.) et BIH (E.), 1997– Etude des déterminants familiaux de la scolarisation des
filles et des enfants en zone de sous scolarisation de Côte d’Ivoire, rapport final,
ROCARE-MENFB/DPES, Abidjan, Côte d’Ivoire.
- SAWADA (Y.) and LOKSHIN (M.), 1999- Household Schooling Decisions In Rural
Pakistan. Department of Advanced Social and International Studies, University of
Tokyo, Komaba Development Research Group / World Bank. (Document
disponible sur Internet)
- TRAH (S.), 1996- Enquête sur le soutien et l’assistance à donner aux écoliers du primaire,
UNICEF, ROCARE, Côte d’Ivoire.
- UNESCO, 2002- Le défi de la parité des sexes dans l’éducation, Education pour tous, Etude
statistique,1990 – 1998, Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la
science et la culture, Paris. (Document disponible sur Internet :
http://www.unesco.org).
- WAKAM (J.), 1999- Structure Démographique des Ménages et Scolarisation des enfants au
Cameroun, Communication au Séminaire International CICRED « stratégies
éducatives, familles et dynamiques démographiques », Ouagadougou, Burkina
Faso, 15-19 novembre 1999. (Document disponible sur Internet)
ANNEXES
| N° | VALEUR | % | % |
| | PROPRE | | CUMUL |
+-----+------------+---------+---------+-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------+
1 | 0.2670 | 14.60 | 14.60 | ********************************************************************************
2 | 0.1254 | 6.86 | 21.45 | **************************************
3 | 0.1115 | 6.10 | 27.55 | **********************************
4 | 0.0692 | 3.78 | 31.33 | *********************
5 | 0.0656 | 3.59 | 34.92 | ********************
6 | 0.0652 | 3.56 | 38.48 | ********************
7 | 0.0624 | 3.41 | 41.89 | *******************
8 | 0.0589 | 3.22 | 45.11 | ******************
9 | 0.0572 | 3.13 | 48.24 | ******************
10 | 0.0524 | 2.86 | 51.10 | ****************
11 | 0.0501 | 2.74 | 53.84 | ****************
12 | 0.0496 | 2.71 | 56.55 | ***************
13 | 0.0490 | 2.68 | 59.23 | ***************
14 | 0.0475 | 2.60 | 61.83 | ***************
15 | 0.0455 | 2.49 | 64.31 | **************
16 | 0.0453 | 2.48 | 66.79 | **************
17 | 0.0450 | 2.46 | 69.25 | **************
18 | 0.0437 | 2.39 | 71.64 | **************
19 | 0.0418 | 2.29 | 73.92 | *************
20 | 0.0396 | 2.16 | 76.08 | ************
21 | 0.0373 | 2.04 | 78.13 | ************
22 | 0.0354 | 1.93 | 80.06 | ***********
23 | 0.0344 | 1.88 | 81.94 | ***********
24 | 0.0338 | 1.85 | 83.79 | ***********
25 | 0.0331 | 1.81 | 85.59 | **********
26 | 0.0297 | 1.62 | 87.22 | *********
27 | 0.0283 | 1.55 | 88.76 | *********
28 | 0.0251 | 1.37 | 90.14 | ********
29 | 0.0249 | 1.36 | 91.50 | ********
30 | 0.0222 | 1.21 | 92.71 | *******
31 | 0.0211 | 1.15 | 93.87 | *******
32 | 0.0190 | 1.04 | 94.90 | ******
33 | 0.0184 | 1.00 | 95.91 | ******
34 | 0.0169 | 0.92 | 96.83 | ******
35 | 0.0152 | 0.83 | 97.66 | *****
36 | 0.0139 | 0.76 | 98.42 | *****
37 | 0.0129 | 0.71 | 99.13 | ****
38 | 0.0107 | 0.58 | 99.71 | ****
39 | 0.0018 | 0.10 | 99.81 | *
40 | 0.0013 | 0.07 | 99.88 | *
41 | 0.0009 | 0.05 | 99.93 | *
42 | 0.0008 | 0.04 | 99.97 | *
43 | 0.0004 | 0.02 | 99.99 | *
44 | 0.0001 | 0.01 | 100.00 | *
+-----+------------+---------+---------+-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------+