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org – Tel: + 221 33 827 90 89 / +221 77 631 18 86


Enregistrement N° 2009/14136/MINT – Agrément ONG N° 022980/MINT/DGAT/DPONG/DSEAO du 17 dec. 2015 – NINEA N°4166760V9

EN COLLABORATION AVEC

FONDS DE LA SOCIETE CIVILE POUR L’EDUCATION (FSCE OU CSEF)

‘‘Nos Vacances pour l’Ecole’’


Pour une préparation optimale de l’année scolaire
par une prévention des conflits et
un traitement diligent des questions à forts enjeux

-----------------------------------------------

Rapport d’Analyse des Résultats des Examens


Scolaires : CFEE, BFEM, BACCALAUREAT
Sessions de 2019

COSYDEP, Coalition des Organisations en Synergie pour la Défense de l’Education Publique, présente dans les quatorze régions du Sénégal.
Membre de ANCEFA (Africa Network Campaign on Education For All), de GCE (Global Campaign for Education),
de la CCONG (Consultation Collective des ONG/ UNESCO) et de GPE (Global Partnership for Education), Partenaire de l’OIF
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS

Le Plan Sénégal Emergent (PSE), principal cadre de référence de la politique économique et


sociale, dans son axe 2 intitulé « capital humain, protection sociale et développement durable »,
réserve une place importante à l’Education et à la Formation. Cette volonté de mettre le capital
humain au cœur du développement se traduit par un effort d’investissement accru dans le secteur
visant, entre autres objectifs, l’amélioration de la qualité de l’Education et de la Formation ainsi
que leur adéquation aux besoins économiques du pays.

Dans le cadre de l’opérationnalisation de ces nouvelles orientations, l’Etat s’est engagé à travers le
Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Équité et de la Transparence du secteur de
l’Éducation et de la Formation (PAQUET-EF), à bâtir d’ici 2030 « un système d’éducation et de
formation équitable, efficace, efficient, conforme aux exigences du développement économique
et social, plus engagé dans la prise en charge des exclus et reposant sur une gouvernance
inclusive, une responsabilisation plus accrue des collectivités locales et des acteurs à la base».

Dans la même logique, des initiatives ont été prises pour une bonne intégration des exigences de
l’ODD4 dont la cible 4.7 vise d’ici 2030 à « faire en sorte que tous les élèves acquièrent les
connaissances et compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable,
notamment par l’ éducation en faveur du développement et de modes de vie durables, des droits
de l’homme, de l’ égalité des sexes, de la promotion d’une culture de paix et de non-violence, de la
citoyenneté mondiale et de l’appréciation de la diversité culturelle et de la contribution de la
culture au développement durable ».

D’un tel point de vue l’on mesure aisément toute l’importance de l’amélioration de la qualité des
enseignements et apprentissages dont dépendent fortement les performances aux examens
certificatifs. Convaincu de ce lien, l’Etat du Sénégal place parmi ces priorités la formation et la
professionnalisation des personnels, l’amélioration de l’environnement scolaire ainsi que la
dotation des établissements en manuels et matériels didactiques.

Cependant, les évaluations du PAQUET et celles relatives aux acquis des élèves (SNERS, PASSEC et
PISA) soulignent de façon récurrente et constante le faible niveau des seuils de maîtrise dans les
disciplines principales mais aussi et surtout les résultats enregistrés dans les évaluations
certificatives que sont le CFEE, le BFEM et le BAC.

En effet, le secteur est confronté à des défis persistants qu’il doit relever notamment:

 La faiblesse de la qualité de l’éducation traduite aussi bien par des résultats


d’apprentissage insuffisants que par l’inefficacité interne du système ;

 La réorientation du système, des cultures et pratiques des acteurs vers une éducation de
qualité pour tous, entendue comme la réussite des apprentissages par toutes et tous, des
compétences pour un emploi décent, une forte identité culturelle, des modes de vie
durables, la paix et une citoyenneté nationale, continentale et mondiale active en libertés
et droits comme en devoirs et responsabilités.

COSYDEP, Coalition des Organisations en Synergie pour la Défense de l’Education Publique, présente dans les quatorze régions du Sénégal.
Membre de ANCEFA (Africa Network Campaign on Education For All), de GCE (Global Campaign for Education),
de la CCONG (Consultation Collective des ONG/ UNESCO) et de GPE (Global Partnership for Education), Partenaire de l’OIF
Ces insuffisances déteignent sur les performances des apprenants aussi bien dans les évaluations
formatives qu’au niveau des examens nationaux créant ainsi de fortes inégalités dans les résultats
d’apprentissage des élèves et faisant obstacle à l’objectif d’une éducation de qualité pour tous.
Depuis quelques années, les acteurs de l’éducation s’indignent du niveau de réussite des élèves
dans les examens mais jusque-là, il n’y a ni des explications satisfaisantes ni des mesures efficaces
qui renversent la tendance.

Une telle situation, l’on s’en doute, ne peut laisser insensible la COSYDEP dont la mission
principale est de contribuer par la réflexion et par l’action à la résolution des problèmes de
l’éducation et de la formation. C’est d’ailleurs, dans cette perspective qu’à travers le Fonds de la
Société Civile pour l’Éducation (FSCE), qu’elle s’est engagée depuis 2015 dans le suivi de la prise en
charge des problèmes cruciaux liés à la qualité des enseignements et apprentissages.

Déjà en 2017, dans le cadre de la mise en œuvre de la phase 3 du Programme d’Amélioration et de


Diversification de l’Offre Éducative en Afrique de l’Ouest (PADOE), en partenariat avec Aide et
Action et avec l’appui du Ministère Français des Affaires Étrangères et Européennes, la COSYDEP
avait mis en place des observatoires locaux de l’éducation dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou,
Tambacounda et Kédougou à partir de l’expérience de Diourbel. Il s’agissait, à travers ces
observatoires d’améliorer le dialogue politique et le partage d’expériences et de bonnes pratiques
en gestion locale de la qualité de l’éducation.

Dans la continuité de cette expérience, la COSYDEP a élargi les objectifs de ces observatoires en les
orientant vers la prise en charge de la problématique des résultats aux examens en les capacitant
à la collecte et au traitement de données relatives aux examens certificatifs. Aussi, faudrait-il
comprendre l’exercice au niveau national comme étant la consolidation des expériences au niveau
local.

En choisissant de procéder à l’analyse des résultats du CFEE, du BFEM et du BAC, la COSYDEP veut
se donner les moyens de capitaliser et de modéliser la démarche des observatoires en vue de leur
mise à l’échelle. Il s’y ajoute que dans le cadre de la campagne « Nos Vacances pour l’Ecole »,
l’amélioration des rendements occupe une place de choix parmi les problématiques retenues.
C’est sans doute la raison pour laquelle, le premier panel organisé dans le cadre de cette activité
porte sur les résultats au BFEM et au BAC.

Ce travail n’a de sens que s’il est rapporté à la volonté de la coalition de toujours fonder son
plaidoyer sur des évidences et de se donner les moyens d’appuyer les décideurs à la prise des
meilleures décisions pour l’amélioration continue des performances du système éducatif.

II. METHODOLOGIE
 Principales étapes
 Mise en place d’un groupe de travail composé de 05 personnes ressources et appuyé dans
la réalisation de la mission par le secrétariat national
 Réunion de cadrage de la mission entre le Directeur Exécutif de la COSYDEP et les membres
du groupe de travail
 Elaboration d’outils de collecte et d’un mémo à l’intention des antennes régionales de
COSYDEP chargées de la collecte
 Collecte, dépouillement et analyse des données
 Rédaction d’un rapport provisoire validé par le Conseil d’Administration de la COSYDEP

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Membre de ANCEFA (Africa Network Campaign on Education For All), de GCE (Global Campaign for Education),
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 Options méthodologiques
 Le groupe de travail a opté pour une démarche participative impliquant les acteurs du
terrain à travers les antennes régionales ;
 Le groupe de travail s’est intéressé à l’évolution des taux de réussites aux trois examens
considérés, le segment temporel étant 2000-2010 :
 L’analyse s’est faite sur les résultats de 2019 sous plusieurs angles : (i) comparaison des
résultats avec les valeurs cibles définies dans le Rapport de performance 2018 du MEN (ii)
comparaison des résultats de 2019 avec ceux de la période choisie notamment avec ceux
des trois dernières années ; (iii) Comparaison des résultats des Académies ; (iv) Lecture des
résultats sous le prisme des performances des élèves du Sénégal dans le dernier PISA-D.

III. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DU BAC

Les données statistiques de base du BAC 2019

Cible 2022 : 43,30% Réalisé en 2019 :

Le BAC 2019 concerne 159 360 candidats, dont 81 842 filles contre 158 000 en 2018.
Les candidats sont répartis dans 365 centres et 68 centres secondaires sur
l’ensemble du territoire national. L’académie de Thiès enregistre 27 000
candidatures, celle de Dakar moins de 20 000. Suivent celles de Kaolack, Ziguinchor
et Saint-Louis qui comptent chacune 13 000 candidats. Fatick se retrouve avec 10
000 candidats. Kaffrine et Kédougou en comptabilisent moins de 1 500. Les
candidatures individuelles étaient estimées à 19 400 soit 21% des effectifs, avec un
plus grand pourcentage enregistré à Dakar (35%). Pour les candidatures par série,
les littéraires prédominent avec 81%. Les scientifiques (17%) arrivent deuxièmes et
les autres séries ferment la marche avec 2%.

Tableau 1 : Evolution du taux national de réussite au BAC de 2001 à 2019

Année Taux de réussite Année Taux de Réussite


2001 35,09% 2012 38,19%
2002 39,66%
2003 43,15%
2004 46,11%
2005 45,44% 2013 38,49%
2006 48,82% 2014 31,28%
2007 48,62% 2015 31,3%
2008 41,77% 2016 36,75%
2009 34,72% 2017 31,6%,
2010 42,15% 2018 35,9%
2011 38,05 % 2019 37,65 %,
Sources : site officiel UNAPEES et office du BAC

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Membre de ANCEFA (Africa Network Campaign on Education For All), de GCE (Global Campaign for Education),
de la CCONG (Consultation Collective des ONG/ UNESCO) et de GPE (Global Partnership for Education), Partenaire de l’OIF
L’analyse de l’évolution des taux de réussite au BAC de 2001 à 2019, laisse entrevoir que le taux le
plus élevé atteint dans cette période 48,82% est réalisé en 2006. Il apparait à travers le tableau
qu’entre 2001 et 2011 le taux de réussite se situe au-dessus de 40%% sauf pour les années 2001,
2002 et 2011. Par contre, entre 2012 et 2019, on assiste à une chute qui installe ce taux de
réussite dans la fourchette des 30%. En 2019, il est à 37,65% contre 35,9 % en 2018 mais encore
loin de la cible de 43,30% pour 2022. En termes de comparaison, la période du PDEF semble être
plus faste en matière de réussite au BAC que celle du PAQUET jusque-là. Beaucoup de nos
candidats échouent encore au BAC 62,35% des candidats de 2019, soit environ 99 360 candidats.

Graphique 1 : Evolution des taux de réussite de 2001 à 2019

60

50

40

30

20

10

Tableau 2 : Distribution des performances dans les régions au BAC en 2019


TAUX DE REUSSITE ACADEMIE TAUX DE REUSSITE
ACADEMIE G F T G F T
Dakar Louga
PK/GU Saint-Louis 51,60% 46,32 % 48,86 %
Rufisque 38,90% 34,51% 36,50% Matam 50,5% 39,99% 45,03%
Fatick 48,4% 43,9% 45,84% Tambacounda 34,66% 26,03% 30,70 %
Diourbel 45% 34% 40% Kédougou 27,37% 35.82% 32.5%
Thiès Kolda
Kaolack Sédhiou
Kaffrine 39,01% 27,32% 33,82% Ziguinchor 22,30% 29,53% 26,03%
Sénégal 37,65 %,

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Membre de ANCEFA (Africa Network Campaign on Education For All), de GCE (Global Campaign for Education),
de la CCONG (Consultation Collective des ONG/ UNESCO) et de GPE (Global Partnership for Education), Partenaire de l’OIF
Graphique 2 : Distribution des performances dans les académies

48,86%
45,84% 45,03%
40%
36,50%
33,82% 32,50%
30,70%
26,03%

RUFISQUE FATICK DIOURBEL KAFFRINE SAINT-LOUIS MATAM TAMBACOUNDAKÉDOUGOU ZIGUINCHOR

La distribution des performances dans les académies met en avant la région de Saint-Louis avec un
score de 48,86% sur les régions dont les données ont pu être collectées. Le plus faible score est
enregistré à Ziguinchor avec 26,03%. Sur les neuf académies répertoriées, quatre ont atteint ou
dépassé la barre des 40%. Dans toutes ces académies, les garçons l’emportent sur les filles sauf à
Kédougou et Ziguinchor. L’analyse comparative entre les résultats du BFEM et du BAC dans les
académies révèle un paradoxe dans la mesure où les académies qui affichent les taux de réussite
les plus élevés au BFEM sont quasiment parmi les dernières au BAC.

Quelques aspects spécifiques dans les résultats du BAC

 Au niveau des sous-secteurs public et privé


L’état des données dont nous disposons ne permet pas de faire une analyse comparative des
résultats dans le public et dans le privé. Toutefois, la position exprimée par l’Inspecteur
d’académie de Louga commentant les performances de sa circonscription, donne quelques
indications sur la place du privé dans les résultats. En effet, la région de Louga affiche un taux de
réussite de 37, 9% à l’examen du baccalauréat, un pourcentage à la baisse par rapport à celui de
l’année dernière (40,55%).

Dans un entretien avec la presse, l’IA de Louga a estimé que malgré cette baisse, la région de
Louga reste dans la moyenne nationale qui est, cette année, à 37,24%. La région a connu une
courbe ascendante à partir de 2017, partant de 31% en 2017 pour en arriver à 40,55% en 2018. Il
dit n’être pas pour autant satisfait car il faudra voir avec le privé comment renverser la tendance.
Car en mesurant les performances de l’école publique on sera au-delà de 40%, a-t-il assuré. Selon
lui, l’école publique se doit d’encadrer et d’aider l’école privée. "C’est pour cela que nous avons
mis en place la Coordination des écoles privées. Nous devons les aider à être performantes". En
clair, l’IA pense que le privé tire les résultats vers le bas.

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de la CCONG (Consultation Collective des ONG/ UNESCO) et de GPE (Global Partnership for Education), Partenaire de l’OIF
L’office du BAC souligne dans son rapport de 2017 que les candidats du public ont
3,3 fois plus de chance de réussite que les individuels non encadrés ; 2,8 fois plus
que les individuels encadrés et 1,8 fois plus que les candidats du privé laïque. Par
contre le privé confessionnel a 1,8 fois plus de chance de réussite que le public. Le
Privé Confessionnel reste toujours le sous-secteur le plus performant au
baccalauréat. On note, par contre, qu’un candidat sur quatre du privé Laïc réussit
alors que ce sous-secteur ne cesse d’élargir sa carte scolaire (30,9% des inscrits en
2017).

 Au niveau des séries


L’examen des performances au niveau des séries dans l’Académie de Tambacounda donne les
résultats présentés dans le tableau suivant :

Tableau 3 : Comparaison des résultats dans certaines séries

Les meilleurs résultats Les résultats les moins bons


L1b 100 % S4 40,38%
L1a 94,74 % L2 34,90%
S1 93,12 % L’1 34,07%
S3 87,10% S5 33,33%
S1A 66,67 %
LA 66,67 %

Cette tendance des taux de réussite au niveau des séries semble être constante dans la mesure où
le rapport de l’office du BAC la confirme depuis 2017. En effet, dans ce document, il est noté que
les meilleurs résultats se réalisent de façon presque constante dans les séries L1b, S1A 1, L1a et S.
Selon la même source la raison serait que dans ces séries la sélection est très rigoureuse et qu’il y
a un très bon encadrement facilité par la faiblesse des effectifs.

IV. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DU BFEM

Tableau 4 : Les données statistiques de base ou les Chiffres du BFEM

Cibles 2022: Filles : 55,00% Garçons : 55, 00%

Réalisé en 2019 : T: 51,71% Filles : 49,38% Garçons : 54,64 %

Inscrits Admis Taux de réussite


Total G F Total G F Total G F
188 993 83 573 105 420 94 841 44 320 50 521 51,71 54,64 49,38

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Le BFEM 2019 a mobilisé au niveau national, 188 993 candidats dont 105 420 filles. A l’issue des
deux tours de l’examen, 94 841 candidats sont déclarés définitivement admis dont 50 521 filles
soit un taux global de réussite de 51,71% et de 49,38% chez les filles. On remarque que les garçons
ont été plus performants que les filles avec un taux de 54,64%. Il est aussi à remarquer que
comparativement au taux global de l’année 2018 (52,11%), le taux de réussite de 2019 enregistre
une baisse de 0,40 point ; d’où la tendance en dents de scie qui caractérise les résultats des
examens au Sénégal. Dans le même ordre d’idées, l’on peut souligner que les taux de réussite
chez les garçons (54,64%) comme chez les filles (49,38%) sont encore en deçà de la cible de 2022
fixée à 55 %. Sur un autre versant, on retient que 94 152 candidats ont échoué parmi lesquels on
compte 39 253 garçons et 54 899 filles soit un taux global d’échec 48,29%.

Tableau 5 : Evolution du Taux de réussite au BFEM de 2004 à 2019

ANNEES TAUX ANNEES TAUX


2010 47,50%
2011 53,20
2012 40,30%
2013 41,20%
2004 55,40% 2014 42,52%
2005 30,20% 2015 43,20%
2006 37,40% 2016 51,85%
2007 45,20% 2017 45,11 %
2008 37,30% 2018 52,11%
2009 35,40% 2019 51,71%

Sur la période 2004 – 2019, on note une évolution en dents de scie. De 55,40 % en 2004, la courbe
tombe à 30,20% en 2005 avant de remonter laborieusement jusqu’à 53,20% en 2011 à la fin du
PDEF. De 2012 à 2019, le taux varie de 40,30% à 51,71 % en passant par 41,20%, en 2013 et
43,0% en 2015. Le meilleur taux a été réalisé dans cette période en 2011. Les résultats dans la
période du PDEF et ceux dans la période du PAQUET sont relativement semblables sauf qu’avec le
PDEF l’on a pu atteindre plus de 55% en 2004 début de la deuxième phase du Programme qui fut
placée sous le signe de l’amélioration de la qualité.

Graphique 3 : Taux de réussite au BFEM de 2004 à 2019

BFEM 2004 A 2019


60

50

40

30

20

10

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

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de la CCONG (Consultation Collective des ONG/ UNESCO) et de GPE (Global Partnership for Education), Partenaire de l’OIF
Tableau 6 : Distribution des performances selon les Académies BFEM
TAUX DE REUSSITE TAUX DE REUSSITE
ACADEMIE G F T ACADEMIE G F T
Dakar Louga
PK/GU Saint-Louis 74, 4 % 68,8 % 71,16%
Rufisque 37,81 36,15 36,84 Matam 74,49% 66,57% 69,50%
Fatick 48,4% 43,9% 45,84% Tambacounda 76,25 % 68,03 % 71,97%
Diourbel 53,7% 43,7% 47,82% Kédougou 74 81 78
Thiès Kolda 55,51% 52,42% 54,08%
Kaolack 48,99% 52,61% 50,74% Sédhiou 79,297%7% 75,407% 77,55%
Kaffrine 75,34 % 66,10% 70,33% Ziguinchor 70,52% 76,83% 73,58%
Sénégal 54,64 49,38 51,71
Sources IA /DEXCO

Graphique 4 : Performances des Académies au BFEM

80

60

40 70,33 71,16 69,5 71,97 78 77,56 73,58


45,84 47,82 50,74 54,08
20 36,84

La distribution des performances au niveau des académies se fait sur une échelle qui va de 78% à
Kédougou à 36,84% à Rufisque. Le classement des académies dont les données ont été exploitées
se fait dans un ordre décroissant sur une courbe entre Kédougou, Sédhiou, Ziguinchor,
Tambacounda, Saint Louis, Kaffrine, Matam, Kolda, Kaolack, Diourbel, Fatick et Rufisque. Parmi ces
académies quatre sont en deçà du taux national (51,71%) et 08 largement au-dessus de ce taux.
On note un écart très large de 41,16 points entre l’académie la plus performante (Kédougou) et
celle la moins performantes (Rufisque). Il serait très intéressant d’approfondir la réflexion sur cet
aspect pour comprendre les facteurs explicatifs d’un tel fait.

Tableau 7 : comparaison des résultats BFEM/BAC


Académie BFEM BAC
Ziguinchor 73,58% 26,03%
Kédougou 78% 32,5%
Tambacounda 71,97% 30,70%
Saint-Louis 71,16% 48,86%
Kaffrine 70,33% 33,82%

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Membre de ANCEFA (Africa Network Campaign on Education For All), de GCE (Global Campaign for Education),
de la CCONG (Consultation Collective des ONG/ UNESCO) et de GPE (Global Partnership for Education), Partenaire de l’OIF
Ce problème pour le moins énigmatique mérite d’être tiré au clair surtout si l’on sait que ce sont
les élèves qui réussissent au BFEM qui en principe, se présentent quelques années après au BAC.
Jusqu’à plus amples informations, l’hypothèse d’un parasitage de l’organisation du BFEM par des
facteurs ouverts à des manipulations restent de mise.

V. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DU CFEE


Tableau 8 : Données de base du CFEE 2019
Cible 2022 : 71%
Réalisé en 2019 : Global : 57,30% Garçons : 57,69 % Filles : 56,99%
Inscrits Admis Taux de réussite
Total G F T G F Total G F
276 266 123 457 152 809 155 617 69947 85670 57,30 57,69 56,99

Tableau 9 : Evolution du taux national de réussite au CFEE de 2005 à 2019


ANNEES TAUX DE REUSSITE
2005 47,3 %
2006 69,4%
2007 55,9%
2008 70,7%
2009 60,80 %
2010 68,6%
2011 55,30%
2012 52,9%
2013 33,9%
2014 34,30%
2015 38%
2016 58,30%
2017 56,74%
2018 55,51%
2019 57,30 %

Graphique 5 : Evolution du taux de réussite au CFEE de 2005 à 2019

80
70
60
50
40
30
20
10
0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

Sources MEN /RNSE/ DEXCO

COSYDEP, Coalition des Organisations en Synergie pour la Défense de l’Education Publique, présente dans les quatorze régions du Sénégal.
Membre de ANCEFA (Africa Network Campaign on Education For All), de GCE (Global Campaign for Education),
de la CCONG (Consultation Collective des ONG/ UNESCO) et de GPE (Global Partnership for Education), Partenaire de l’OIF
Le tableau 9 et le graphique 4 montrent une chute des performances de 2008 à 2012, en passant
de 70,70% à 52.90%, soit une baisse de 17,8 points en cinq ans. A partir de 2013, avec l’évaluation
certificative selon l’Approche Par les Compétences (APC), un autre repère est identifié. Ainsi, d’un
taux de réussite de 33,9 % en 2013, on est à 55,51 % en 2017, après un pic de 58,30% enregistré
en 2016. Le meilleur résultat atteint au CFEE, au niveau national, 70,7%, a été réalisé en 2008 dans
la décennie du PDEF. De 2012 à 2019, le taux de réussite le plus élevé 58,30%, est atteint en 2016

Tableau 10 : Distribution des performances dans les régions au CFEE 2019

TAUX DE REUSSITE TAUX DE REUSSITE


ACADEMIE G F T ACADEMIE G F T
Dakar 62,19% 64,79% 63,62% Louga 52,01% 49,56% 50,62%
PK/GU Saint-Louis 59,25% 58,8% 58,99%
Rufisque 54,07% 58,17% 56,34% Matam 54,17% 52,67% 53,19%
Fatick 52,14% 53,03% 52,64% Tambacounda 48,86% 48,15% 48,48%
Diourbel Kédougou 51.12 52.34 51.84
Thiès Kolda 59,22% 55,09% 57,09%
Kaolack 54,09% 52,47% 53,19% Sédhiou 55,30% 53,02% 54,20%
Kaffrine 36,86% 33,08% 34,59% Ziguinchor 78,78% 79,27% 79,03%
Total Garçons Filles
SENEGAL 57,30% 57,69% 56,99 %

Graphique 6 : Performances selon les académies en rapport avec le taux national

80

60

40 79,03
63,62 56,34 58,99 53,19 57,09 54,2
52,64 53,19 50,62 48,48 51,84
20 34,59

En 2019, le taux national de réussite au CFEE est de 57,30% contre 55,51% en 2018 soit une
augmentation de 1,71 point. Ce pourcentage est encore assez loin de la cible de 2022. Ziguinchor
se signale encore concernant le CFEE avec 79,03%, très loin de Kaffrine qui a fait le score le plus
faible parmi les académies dont les données sont analysées 34,59%, un écart qu’aucun facteur
d’ordre pédagogique ne justifie. Toutes les académies répertoriées sont au-dessus des 50% sauf
Kaffrine et Tambacounda. Les filles ont réussi mieux que les garçons à Dakar, Rufisque, Fatick,
Kédougou et Ziguinchor.

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Membre de ANCEFA (Africa Network Campaign on Education For All), de GCE (Global Campaign for Education),
de la CCONG (Consultation Collective des ONG/ UNESCO) et de GPE (Global Partnership for Education), Partenaire de l’OIF
VI. RECOMMANDATIONS GENERALES

 En direction du MEN
- Organiser un grand débat national sur les résultats scolaires avec toutes les parties
prenantes ;
- Prendre des mesures pour rendre optimal les facteurs considérés comme les fondements
de la réussite ;
- Mettre plus de rigueur dans le choix des épreuves et la correction des copies ;
- Changer de posture en visant la maîtrise des facteurs qui font que le plus grand nombre
d’élèves échouent aux examens ;

 En direction des IA
- Impulser un débat au niveau inclusif sur les résultats des examens ;
- Installer des dispositifs de remédiation impliquant l’ensemble des acteurs et partenaires du
système à la base ;
- Partager et vulgariser les bonnes pratiques identifiées dans les établissements
performants ;

 En direction des Collectivités territoriales


- Engager une dynamique d’accompagnement des établissements dans le diagnostic
communautaire des établissements ;
- Mettre en place un dispositif communautaire de suivi des apprentissages en rapport avec
les IEF et les organisations communautaires.

 En direction des enseignants


- Renforcer le travail d’équipe et la solidarité afin de faire de la réussite l’affaire de
l’établissement et non d’une classe ou un enseignant ;
- Veiller au fonctionnement correct des établissements en respectant les règles de
déontologie et les normes (Quantum horaire, ponctualité, assiduité, fréquentation des
CAP).

 En direction de la Société civile


- Sensibiliser les parents d'élèves sur l’importance de leur rôle dans l’amélioration de la
qualité des enseignements et des apprentissages ;
- Se mobiliser pour des mesures correctives appropriées ;
- Exiger la bonne prise en compte des fondamentaux de la réussite dans toutes les politiques
d’amélioration de la qualité de l’éducation ;
- Mener un plaidoyer fort pour inverser la tendance des résultats aux examens ;
- Inciter le pouvoir central à mener une étude sur ce que deviennent les nombreux élèves
qui échouent au BFEM et au BAC.

 En direction des parents et des jeunes, des ASC et autres associations de


développement
- Mettre en place des dispositifs d’accompagnement des élèves en difficultés (cours à
domiciles, cours de renforcement) ;
- Exiger des comptes aux responsables du système conformément à leurs rôles et
responsabilités ;
- S’impliquer activement à la gestion des écoles et établissements ;
- Appuyer les enseignants dans la mesure du possible dans l’exercice de leur mission.
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ANNEXES
ANNEXE 1. CFEE et Entrée en sixième : Quelle pertinence dans le contexte de l’ODD4 ?

ANNEXE 2. Les résultats des examens scolaires vus sous le prisme du PISA-D de 2017

ANNEXE 3. Les Fondements de la réussite

ANNEXE 4. Position de la COSYDEP sur le Concours général

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ANNEXE 1.
CFEE et Entrée en sixième : Quelle pertinence dans le contexte de l’ODD4 ?

Dans un environnement international marqué par la compétition et la standardisation des normes


de qualité, le Sénégal se trouve, à l’instar de beaucoup de pays en voie de développement, dans
l’obligation de changer radicalement de paradigme en matière d’éducation et de formation, sous
peine de passer à côté du développement durable, largement tributaire de la qualité des
ressources humaines. C’est dans cette optique que se place le débat sur la pertinence de l’examen
du CFEE et du Concours d’entrée en 6ème en fin de cycle élémentaire. La COSYDEP se fait l’écho de
ce débat en s’interrogeant sur la fonction réelle, la valeur intrinsèque et l’adéquation de ces
formes d’évaluation aux objectifs d’éducation et de formation poursuivis.

 CFEE et Entrée en 6ème : sens et non-sens

Le Certificat de Fin d’Etudes Elémentaires (CFEE) et l’Entrée en sixième sanctionnent les six années
d’études de l’enseignement élémentaire. Le CFEE est une évaluation certificative qui octroie un
diplôme à travers un examen alors que l’entrée en sixième organise le passage en première année
de collège sur la base d’un concours. Un examen exige un seuil à partir duquel le candidat est
déclaré admis. Quant au concours, c’est le nombre de places en compétions qui détermine l’issue.

Ces évaluations suscitent un vaste débat dans le monde du fait des ressources humaines,
matérielles et financières consommées. Au Sénégal se pose, avec acuité, la pertinence de telles
évaluations devant l’obligation scolaire de 10 ans et les réalités économiques et sociales du pays.
Il est évident que le CFEE comme diplôme, interpelle à la fois les techniciens de l’éducation et les
parents eux-mêmes dans la mesure où il n’ouvre plus beaucoup de possibilités sur le marché de
l’emploi et que les rares occasions où l’on exige ce diplôme sont très vite saisies par des titulaires
du baccalauréat ou de Licence. Qu’est-ce qui peut donc bien justifier le maintien de sa forme
actuelle ?

Si pour le CFEE, il est nécessaire de le réformer ;


pour l’entrée en sixième, il convient de l’abandonner pour les raisons qui suivent :

 Sur le plan psychologique

Le déroulement des épreuves du concours d’entrée en 6 ème provoque un choc psychologique de


nature à compromettre les chances de réussite de l’élève. Les élèves sont souvent désorientés et
décontenancés par l'idée qu'ils se forment de ce concours redoutable, par la salle d'examen qui
leur semble inhospitalière à souhait, par tous ces jeunes visages inconnus, par l'aspect de ces
surveillants inhabituels. Souvent plusieurs candidats sont indisposés avant l'ouverture même des
enveloppes contenant les sujets. La tension d'esprit imposée à de très jeunes enfants, la crainte de
l'échec se peignent sur les visages puérils et aucun éducateur ne peut assurer la surveillance sans
être frappé par l'état d'énervement et d'angoisse dans lequel sont plongés ces enfants de douze
ans à peine.

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 Sur le plan pédagogique

Le phénomène du bachotage, de la sélection, de la surcharge cognitive et le délitement de l’esprit


d’équipe consécutifs à l’organisation du concours d’entrée en 6 ème, dominent les pratiques dans
les écoles. Le concours entraîne les maîtres à négliger toutes les matières dites secondaires. Pour
obtenir des résultats prestigieux, des mécanismes sont installés au niveau des élèves afin de
réussir les épreuves en fin d’année.

 Sur le plan économique

Le concours d’entrée en 6ème mobilise d’importants moyens, aussi bien des parents que de l’Etat.
S’agissant des parents, ils alimentent le Fonds d’Appui aux Examens et Concours (FAEC) à hauteur
1000 FCFA par candidat. Rapporté au nombre de candidats au niveau national en 2019, ce
concours coûte près 276 266 x 1000 f soit environ 276 266 000 de francs CFA aux familles, compte
non tenu des autres frais : transport, hébergement, restauration, … Du côté de l’Etat, des sommes
beaucoup plus importantes sont également investies pour l’organisation du concours :
consommables, frais de déplacement et de correction, logistique….

Cependant, une telle réforme exige, pour être efficace, que soit repensé non seulement tout le
dispositif de pilotage des apprentissages mais aussi et surtout toute l’organisation au niveau des
écoles. Elle réclame aussi une utilisation rationnelle du temps et de l’espace scolaire sans oublier
la promotion de nouvelles formes de relations entre les différents acteurs et partenaires de
l’école.

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ANNEXE 2.
Les résultats des examens scolaires vus sous le prisme du PISA-D de 2017
Créé en 1997, le Programme international de l'OCDE pour le suivi des acquis des élèves (PISA) est
l'expression concrète de l'engagement des gouvernements des pays de l'OCDE et des pays
partenaires de suivre l'évolution des résultats de leurs systèmes d'éducation, sur la base de
l'évaluation de la performance des élèves, dans un cadre commun approuvé à l'échelle
internationale. Le PISA pour le développement PISA-D, vise à déterminer les moyens les plus
adaptés pour soutenir la politique d’actions publiques fondée sur des bases factuelles dans les
économies émergentes et en développement. Les résultats de la première participation du
Sénégal dans le PISA-D en 2017, confirment ceux des autres évaluations des acquis des élèves
comme le SNERS et le PASEC. Depuis plusieurs années, l’on est régulièrement informé sur le
niveau très faible de nos élèves dans des disciplines fondamentales comme le français, les
mathématiques et les sciences. Cette tendance encore confirmée par le PISA-D jette plus de
lumière dans le débat sur les résultats scolaires. En effet, il y a un lien indissoluble entre le niveau
des seuils de maîtrise des élèves dans les disciplines et leurs performances dans les examens.

 Bref résumé des résultats du Sénégal dans le PISA 2017

A- Informations sur la population de 15 ans ayant atteint la 7ème année : Population éligible
au PISAD
Selon les résultats partagés par le Ministère de l’Education nationale, 29% de la population de 15
ans ont atteint au moins la 7ème année. 71% des jeunes de 15 ans sont soit à un niveau inférieur ou
en dehors de l’école en 2017. En termes de jeunes non éligibles ou exclus, le Sénégal ne devance
que le Cambodge. Il est donc avant dernier (cinquième sur six pays) en termes de population
éligible. Ce résultat est suffisamment illustratif de la faible performance de notre système
éducatif. 71% de la population de 15 ans ne satisfont pas au critère être en 7 ème année. Ce constat
devrait nous inciter à une grande réflexion sur la scolarisation de nos enfants et jeunes.

B- Pourcentage d’élèves de 15 ans ayant redoublé au moins 1 fois dans leur scolarité
Ce pourcentage est de 50,5% pour le Sénégal plus gros pourcentage en dehors de celui de l’Algérie
(68,5%). Les pays du PISA D sont à une moyenne de 32,1% contre 12% pour ceux de l’OCDE. Ce
résultat confirme l’inefficacité de notre système qui connaît des taux de redoublement et
d’abandon élevés qui impactent négativement sur le taux d’achèvement de cycle.

C- Formation des enseignants


31% des enseignants des écoles fréquentées par des jeunes de 15 ans n'ont qu’une formation
minimale de 1 an préalable à l'emploi. Quid des 69% ? Ont-ils reçu une formation, de quelle
durée ? Une chose est sûre, le degré de professionnalisation de nos enseignants est absolument à
relever.

D- Mesure des compétences


9% des étudiants atteignent le niveau minimal de compétence en lecture, 8% des étudiants
atteignent le niveau minimum de compétence en mathématiques et 4% en science. Ces scores
sont très faibles
 91% sont en deçà du niveau minimal de compétence en lecture
 92% sont en deçà du niveau minimal de compétence en mathématiques
 96 % sont en deçà du niveau minimal de compétences en sciences.

Les faiblesses de nos élèves en lecture, mathématiques et sciences ont été révélées depuis
longtemps par le SNERS et le PASEC.
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E- Comparaison garçons/ filles et urbain/ Rural

 Genre :
Les scores réussis par les filles sont meilleurs que ceux des garçons en compréhension (306,6 et
305,4) et en sciences. Les garçons dépassent les filles en mathématiques (308,5 et 300,0).

 Urbain/ Rural
Dans toutes les disciplines les élèves des régions urbaines dament le pion à ceux des régions
rurales. Cet état de fait pose le problème de l’équité dans le système. En effet, les élèves du milieu
urbain et ceux du milieu rural n’ont pas les mêmes chances, les conditions d’enseignement et
d’apprentissage ne sont pas les mêmes autant pour ce qui concerne les infrastructures et les
équipements que la qualité des enseignants. Ce constat du PISA-D rend plus urgent la réponse à
apporter au paradoxe soulevé sur le BAC et le BFEM dans les régions de Kédougou, Ziguinchor etc.
Enfin, l’évaluation n’a d’importance que si elle permet de prendre les meilleures décisions dans la
formulation et la mise en œuvre des politiques éducatives mais aussi et surtout la définition des
stratégies les plus pertinentes pour les remédiations les plus efficaces.

F- Sécurité
87% des élèves déclarent qu'ils se sentent en sécurité à l'école, 63% se sentent en sécurité en
rentrant de l'école. Les menaces les plus fréquentes pour la sécurité sont le vol et la violence
physique (menaces et bagarres). Si l’on considère que 13% des élèves ne se sentent pas en
sécurité à l’école, il serait très intéressant de comprendre pourquoi les 13 % ont des problèmes et
à quoi cela tient véritablement. Avec 37% des élèves qui ne se sentent pas en sécurité en rentrant
de l’école, l’on peut constater alors que les cas de violences les plus nombreux se passent sur le
chemin de l’école.

G- Absentéisme
13,4% des élèves déclarent avoir manqué l'école pendant plus de 3 mois d'affilée pour des
problèmes de santé (leur propre santé ou celle des membres de la famille étant souvent citées
comme raison). L’on constate un taux important d’absentéisme des élèves lié à plusieurs facteurs.
Il ya des efforts à faire pour améliorer la santé des élèves, lutter contre leur utilisation pour les
travaux domestiques et travailler à minorer davantage les frais de scolarité.

H- Dotation en manuels
La disponibilité des manuels reste faible. En langue comme en mathématique, les manuels sont
insuffisants. Les données montrent qu’en langue 81,1% déclarent les manuels insuffisants et qu’en
mathématique 80,8% disent la même chose. La lecture de la situation générale sur la disponibilité
des manuels selon le niveau d’études à travers le pays en 2016, les classes de troisième sont les
mieux dotées en manuels, avec une moyenne nationale de 4 livres par élève. Cette moyenne
cache des disparités, car ce ratio est très satisfaisant dans certaines Académies où il est d’au moins
06 livres. Au total, des efforts assez significatifs restent à faire, en termes d’acquisition et
d’acheminement de sécurisation des manuels scolaires. Ainsi le ratio manuel / élevé reste encore
faible par rapport à l’objectif du PAQUET qui est de 6 livres/élève. Toutes les Académies sont en
deçà de cet objectif. Globalement, des efforts importants en dotation de manuels devront être
faits, particulièrement pour les classes de Première et de Terminale.

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ANNEXE 3.
Les Fondements de la réussite

 Les fondements de la réussite selon le PISA


Les évaluateurs du PISA-D comme ceux du PASEC sont en phase sur le rôle des quatre facteurs
considérés comme les principaux fondements de la réussite. Ces facteurs sont :

 L’Environnement inclusif
Par environnements inclusifs, on entend les classes, les établissements et les communautés au
sens large qui valorisent et favorisent l’inclusion. « L’inclusion est généralement considérée
comme un processus visant à tenir compte de la diversité des besoins de tous les apprenants et à
y répondre par une participation croissante à l’apprentissage, aux cultures et aux collectivités, et à
réduire l’exclusion qui se manifeste dans l’éducation ».

 Le Temps d’apprentissage
L'idée selon laquelle apprendre nécessite des efforts et du temps est tellement enracinée dans les
systèmes d'éducation et corroborée par une recherche abondante qu'elle n'est presque pas
discutée. Dans chaque système éducatif, par exemple, le programme de cours et les cursus
scolaires ne se contentent pas de décrire les objectifs d'apprentissage et le contenu que les élèves
vont aborder pour chaque tranche d'âge et année d'études, mais aussi le temps total consacré à
l’enseignement. Dans l’optique d’optimiser le temps d’apprentissage, la COSYDEP a lancé, depuis
la rentrée scolaire 2014-2015, une action citoyenne sous la forme d’une campagne de mobilisation
générale dite « Ubbi tey, Jàng tey», pour alerter et inviter tous les acteurs à constater que la
norme ne devait point être un démarrage des cours un mois après la rentrée des classes. A travers
cette initiative, il s’est agi plus précisément de : (i) développer une prise de conscience nationale
sur les insuffisances du temps d’apprentissage dans les différents ordres d’enseignement ; (ii)
promouvoir l’engagement de toutes les familles d’acteurs de l’éducation pour un démarrage
effectif des cours dès la rentrée officielle des classes ; (ii) mettre en place un dispositif
d’animation, de suivi et d’évaluation des actions.

 La Qualité de l’enseignement en salle de classe


Les enseignants sont la ressource la plus importante pour les établissements d'aujourd'hui. Dans
l'éducation, l'enseignement est le point sensible, et rares sont les interventions visant à améliorer
l'apprentissage des élèves qui ne comptent pas sur les enseignants pour garantir une mise en
œuvre en bonne et due forme. Cette dimension est très bien perçue par la COSYDEP qui, à travers
des études et des actions, mène une lutte continue contre les abris provisoires, le sous
équipement des salles de classe et le déficit de formation des enseignants. Une des études menée
en 2016-2017 considérait déjà ces questions comme formant la triple racine du défi de l’équité et
de la qualité dans le système éducatif.

Par ailleurs, il faut rappeler qu’une des dimensions majeures dans les réformes sur la formation
des enseignants a porté sur l’augmentation de la durée de la formation initiale à 1 an. Cependant,
la COSYDEP constate que le changement n’a eu jusque-là qu’une portée théorique. Cette option
n’a jamais été effective car depuis plusieurs années malgré les alertes, le démarrage de la
formation n’a jamais pu se faire en octobre. De facto, la formation débute au meilleur des cas, au
mois de mai. Ceci engendre plusieurs conséquences (1) La formation qui théoriquement doit durer
9 mois ne dure en réalité que 6 mois ; (2) La formation s’achève généralement en décembre, ce
qui fait qu’à la rentrée d’octobre, des classes sont fermées faute d’enseignants.
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La COSYDEP invite le nouveau Ministre à rendre effectifs les 9 mois à partir d’un processus de
recrutement qui permette de démarrer la formation en octobre et de la finir en juillet afin de
rendre opérationnels les nouveaux enseignants dès la rentrée en octobre.

 L'environnement d'apprentissage élargi : les familles et communautés


Pour les enfants, peu de relations sont aussi importantes et durables que celles qu'ils
entretiennent avec leurs parents ou les adultes qui les ont élevés. La nature et l'étendue du
soutien familial et de la communauté diffèrent entre les pays, mais les familles, qu'elles soient
petites, nucléaires ou étendues, constituent invariablement la première cellule sociale dans
laquelle les enfants apprennent et se développent. Et si une bonne éducation peut prendre
différentes formes et dépend de nombreux facteurs socio-culturels, elle consiste dans tous les cas
à offrir soutien, soins, amour, encadrement et protection aux enfants, qui constituent les
conditions nécessaires à un bon développement physique, mental et social. Ainsi, l’on peut
comprendre tous les efforts de la COSYDEP pour renforcer les capacités des communautés et leur
responsabilisation à travers les CGE.

En conclusion, la clé de l’amélioration des acquis des élèves tout comme celle de leurs
performances dans les examens scolaires serait donc à chercher dans la création de
conditions dans le sens du développent optimal de ces quatre dimensions.

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ANNEXE 4.
Position de la COSYDEP sur le Concours général

Le concours général 2019 a résonné fortement de l’aveu du président de la République sur


l’inefficacité du système. Au-delà des déclarations, la COSYDEP espère que le Président de la
République donnera des instructions fermes et pragmatiques pour des mesures correctives
efficaces à travers une méta-évaluation objective et ouverte durant ces trois mois de vacances.

En tout état de cause, la COSYDEP félicite vivement les brillants lauréats mais non sans marquer
avec évidence son opposition à toute conception élitiste de l’école. Il faut travailler à démocratiser
la qualité et l’excellence. Le concours général aura enseigné que, pour adresser l’inefficacité du
système, les solutions sont dans ce qui justifie les hautes performances des lycées d’excellence.
Justement, c’est dans ces lycées que l’on trouve les professeurs les plus motivés, les meilleurs
équipements, des élèves bien entretenus à l’abri de besoins élémentaires, un encadrement
particulier du fait des effectifs réduits. Au total, il ne devrait pas être surprenant d’y rencontrer
des taux de réussite de 90% à 100 %.

D’ailleurs, c’est en considérant tout cela, qu’on ne peut manquer de féliciter les élèves et les
enseignants des lycées classiques publics qui évoluent souvent dans des conditions difficiles mais
font des résultats plus qu’honorables : Lycées Limamoulaye, de Yeumbeul et de Thilogne (dont un
des lauréats en mathématiques, a été récompensé par la COSYDEP).

Si le concours général offre l’un des rares motifs de satisfaction par rapport aux résultats
des élèves, il urge de s’occuper du devenir de ces cerveaux à travers un dispositif de suivi,
d’encadrement et de motivation pour un retour effectif de ces surdoués au pays. N’est-ce
pas un investissement perdu que de former des cracks qui vont développer d’autres pays ?

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