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Cahiers de l'IIPE not 6

L'ORGANISATION D E VORIENTATION SCOLAIRE

J. Fonte с ave

Unesco : Institut international de planification


de l'éducation
L'organisation de l'orientation scolaire
Cette étude a été présentée dans le cadre
du programme d'études 1967/68 des
stagiaires de l'IIPE. Madame Fontecave
s'occupe actuellement de l'organisation
des services de consultations scolaires
au Ministère de l'éducation nationale,
Dakar, Sénégal.
Cahiers de Г И Р Е

Sont réunies dans cette série des études faites par


les cadres, les experts invités, les stagiaires et les
consultants de l'Institut. Certaines d'entre elles furent
d'abord préparées dans le cadre des cours de formation;
d'autres servirent de documents de travail pour les
séminaires et les colloques de l'Institut. Mais toutes,
selon l'IIPE, méritent par leur intérêt une plus large
diffusion.,

Ces cahiers n'ont cependant qu'un caractère officieux


et n'ont pas bénéficié du processus habituel de rédaction
auquel sont normalement soumises les publications
officielles de l'Institut.

Les opinions exprimées dans ces documents sont celles


de leurs auteurs et n'engagent pas l'IIPE. L'utilisation,
l'adaptation ou la reproduction, partielle ou totale, de
ces cahiers sont limitées aux institutions et personnes
autorisées par l'Institut«

Imprimé en France par


l'Institut international de planification de l'éducation
7 rue Eugène-Delacroix, 75 Paris-16e
Avril 1969
page (i)

TABLE DES MATIERES


Page
INTRODUCTION 1
I. LES CONDITIONS DE L'ORIENTATION 5
A. Orientation et transformations dans l'organisation
de l'enseignement 5
B. Orientation et milieu familial 9
С Orientation et besoins de main-d'oeuvre 10
CONCLUSIONS DE LA PREMIERE PARTIE 13
II. MISE EN PLACE D'UN SYSTEME D'ORIENTATION 15
A. Organisation générale 15
B. L'information est une partie de l'orientation 17
С» Méthodes et techniques 18
D. L'exécution de l'orientation 21
CONCLUSIONS DE LA DEUXIEME PARTIE 23
III. EXEMPLES D'ORGANISATION DE L'ORIENTATION SCOLAIRE 25
A. L'orientation en Suède 25
B. L'orientation scolaire en France 29
CONCLUSIONS DE LA TROISIEME PARTIE 36
BIBLIOGRAPHIE 40
4l
ANNEXE
page 1

INTRODUCTION

L'expansion de l'enseignement, son role dans le monde moderne,


l'intérêt qu'il suscite dans toutes les sphères de ' la nation font de
l'orientation un des problèmes qui sensibilise le plus élèves et parents
et qui préoccupe nombre de gouvernements.
Pendant longtemps le but de l'enseignement a été de préparer une
élite intellectuelle et sociale, grâce à une succession d'épreuves de
sélections. Aujourdhui le développement économique a de plus grands
besoins d'éducation: il exige une plus grande masse de main-d'oeuvre
qualifiée, des formes d'éducation plus diversifiées, de plus hautes
qualifications. En même temps, la poussée démographique et une forte
demande d'éducation provoquent L'expansion des systèmes d'enseignement.
Des jeunes de plus en plus nombreux se trouvent devant des possibilités
d'études plus larges et devant des formes d'éducation nouvelles et plus
diverses. Devant l'accroissement des besoins d'éducation de l'économie
et de la demande d'éducation de la population, le problème n'est plus de
choisir une élite mais de faire suivre au plus grand nombre les études qui
leur conviennent le mieux. Orienter, devient ainsi une des missions
essentielles de l'enseignement, aidant l'économie à satisfaire ses besoins,
et les individus à réaliser leurs aptitudes. Lourde charge, objet de
conférences de mesures âprement discutées parce qu'elles touchent non
seulement l'avenir des élèves, mais aussi l'organisation scolaire,
l'attitude de la famille et de la société devant l'école et les besoins
économiques du pays.
Qu'est-ce que l'orientation?
De nombreuses conférences internationales réunies pour traiter de
l'orientation. -..Sigtuna, en. Suède, en 1959л Bruxelles en 196l, Paris en
1962 - on montré, une grande diversité d'opinions et de formulations.
Quelques définitions aideront à déterminer les caractères fondamentaux de
l'orientation de nos jours:
page 2

C'est une aide élargie apportée aux élèves et aux étudiants


"De nos jours, l'orientation n'est qu'une partie d'un concept plus large
qui, sous le nom d'orientation (français), guidance ou counselling (en
anglais), comprend l'orientation scolaire, l'aide personnelle aux élèves,
pour se guider dans la vie en général, l'information professionnelle et
les conseils relatifs au choix d'une professional)
C'est un processus continu prenant en charge l'enfant dès son
entrée dans l'enseignement pour être en.mesure de juger à tout moment de
ses aptitudes5 de ses goûts, de ses possibilités. En fait cette
connaissance de l'enfant intervient surtout à la fin de la scolarité
obligatoire et au moment de l'entrée dans le supérieur. Bien conçue elle
pourrait compléter ou remplacer- les barrages que constituent examens et
concours-qui .aboutissent à une sélection par l'éehec.
Cette évolution se manifeste dans le qualificatif qui lui est
accolé: à 1 origine on parlait presque uniquement d'orientation
professionnelle qui s'exerçait soit à la fin de la scolarité obligatoire,
soit à la fin des cycles courts, qui était gérée par des services
autonomes et qui n'était qu'une aide très limitée. Le dictionnaire
Robert ne définit encore que cet aspect. Aujourd'hui l'orientation
est d'abord scolaire: elle, doit permettre à l'élève de mieux se
comprendre, pendant sa scolarité et de pouvoir choisir ses études, puis
sa profession.
- Elle s'intègre mieux dans le système d'enseignement, elle dépend
des services éducatifs et est associée à leur évolution.
- Elle implique la collaboration de l'école des.familles, des
représentants des milieux sociaux et économiques et un.effort d'information
de tous.
- Elle sert de liens entre planification, de l'éducation et
planification de l'économie (lorsqu'elles existent) puisque, si elle doit
assurer l'épanouissement de l'individu, on lui demande de plus en plus de
répondre aux besoins de main-d'oeuvre qualifiée et d'éviter le gaspillage
sur le plan national. C'est là un aspect essentiel de l'orientation.

(l) Gambert, 'L'Organisation de l'Orientation scolaire et professionnelle'.


page 3

La definition retenue par la Suède., simple, nette., met en


évidence les trois éléments de l'orientation: aide aux élèves,
perspectives offertes par le système d'enseignement, besoins du marché
de l'emploi: "L'orientation a pour objet d'aider l'élève à juger de
ses aptitudes et de ses possibilités en fonction des perspectives offertes
par le système d'éducation et des besoins qui se font jour sur le marché
de l'emploi."(1)
Mais cette aide se présente très différemment selon les pays;
elle est fonction du degré d'évolution des deux autres et des objectifs
de la politique nationale d'éducation, donc de choix politiques.
Certains pays mettent l'accent sur les objectifs traditionnels de
l'enseignement: épanouissement de la personnalité, transmission des
valeurs et des connaissances. D'autres y voient avant tout un moyen
pour encourager la croissance économique. On peut ainsi, en fonction
de ces fins, définir trois conceptions de l'orientation.
~ La conception libérale: chacun a la possibilité de s'orienter
vers.les études de son choix, les aptitudes s-- décèlent et se développent
à travers les intérêts manifestés. C'est une libre orientation, liée à
une organisation scolaire très diversifiée, adaptée à une économie riche
et où le marché du travail est assez vaste pour accueillir tous les out-
put du système. C'est la conception des Etats-Unis.
- La conception autoritaire, rentable: Ce système d'orientation
doit permettre une sélection conforme aux besoins de l'économie et de la
société. Ainsi dans les pays de l'Europe de l'Est, ce sont les besoins
en main-d'oeuvre qui déterminent
- les places disponibles dans les branches de l'éducation au
niveau le plus élevé:
- la conception intermédiaire modérée cherche a concilier la
personnalité de l'enfant - aptitudes proprement scolaires,
facultés intellectuelles, qualités pratiques - et les besoins
économiques. L'orientation se fait progressivement à partir
d'un tronc commun vers des enseignements diversifiés.

(l) Politique et Planification de l'Enseignement en Suède.


page 4

C'est une conception qui se fait jour de plus en plus dans les
pays occidentaux.
Dans de nombreux pays,, l'incertitude ou la faiblesse du développement
de l'économie et du système d'éducation limitent considérablement
l'orientation,
Ces conceptions générales ont servi de base à des formules
d'orientation variant selon le niveau du développement de l'économie,
du système d'éducation, des méthodes d'information et de prévisions.
En fait, les mécanismes bien structurés, formant un tout homogène,
sont récents et rares.
о
о о
L'objet de ce mémoire est d'étudier les problèmes posés par la
mise en place de mécanismes d'orientation.
Dans une première partie, on étudiera les conditions de
l'orientation, la place que lui donnent un système d'éducation, une
société et une économie modernes, et les obstacles qu'elle y rencontre.
La deuxième partie portera sur les mécanismes nécessaires, c'est-
à-dire les structures, les techniques, le personnel qui sont très variables
d'un pays à 1'autre.
La troisième partie sera constituée par l'étude de deux cas: le
suédois et le français, récemment organisés. Ils découlent de conceptions
assez voisines, donnent l'un et l'autre a l'orientation un role considérable
dans le système d'enseignement. Mais les méthodes et les organes
d'application varient à cause des différences entre la vie politique,
administrative, économique et entre l'organisation des systèmes éducatifs
des deux pays.
page 5

I. LES CONDITIONS DE L'ORIENTATION

L'évolution de 1'enseignement, de la société et de. l'économie


donne à l'orientation une place de plus en plus large. Pourquoi?
A. Orientation et transformations dans l'organisation de l'enseignement
De multiples changements affectent l'éducation. En ce qui concerne
l'orientation,, trois aspects sont à retenir:
(1) les transformations dans les paliers de répartition des
élèves entre les différents types d'études à cause de la
prolongation de la scolarité obligatoire, et de la tendance
à une école commune à tous, englobant le primaire et le
premier cycle du secondaire;
(2) la diversification de l'enseignement et l'apparition de
structures horizontales remplaçant les structures verticales;
(3) l'accès à l'enseignement d'enfants issus de touches sociales
très diverses, ce qui exige des transformations dans les
programmes et les méthodes.
(a) Les paliers d'orientation ont évolué
(i) Les enfants sont répartis de plus en plus tard entre les
différentes options .
A 11-12 ans,, âge traditionnel du passage du primaire au
secondaire, il est difficile de déceler les aptitudes de l'enfant et
surtout ses goûts qui évoluent. Si l'intelligence théorique abstraite
peut être décelée à cet âge,, l'intelligence pratique ne: se développe 'que
plus tard. La sélection précoce favorise l'enseignement de type, classique
et désavantage l'enseignement technique: elle draine vers l'enseignement
classique l'élite des élèves et les professions tournées vers le monde
concret se', trouvent privées de tous les sujets doués de facultés
intellectuelles générales, ce qui amoindrit leur prestige. " Ces
constatations ont pour conséquence, d'ans des pays de plus en plus nombreux,
de supprimer ce passage entre primaire et secondaire vers 11-12 ans. La '
tendance est à la création d'écoles communes ou globales, groupant tous
les élèves jusqu'à l'âge de 14-15 ans, et constituant une période
d'observation pour une" orientation plus tardive.
page 6

LTorientation à l'âge de 14-15 ans est considérée comme plus


valable car elle permet de tenir compte des aptitudes et des goûts.
C'est la conclusion du Professeur NEYMARK, en Suède:(l) les conditions
d'ordre psychologique qui doivent être remplies pour qu'une orientation
individuelle soit possible, ne sont pas réalisées avant l'âge de 14 ou
15 ans pour les filles et de 15 à l6 ans pour les garçons.
De plus,, reculer l'âge de la répartition permet d'opérer une
sélection plus exacte et plus juste. Il est bien reconnu que la
T
démocratisation de i enseignement, c'est-à-dire l'extension de
l'éducation à toutes les .«puches de la nation,, n'a pas donné les
mêmes chances d'accès et de réussite à tous. Les enfants de 11 ans
sont encore très influencés par leur milieu culturel d'origine, à
14-15 ans, grâce a l'école commune, les différences ont pu s'atténuer
et les enfants de milieux culturels peu favorisés sont moins
influencés par leurs parents et ont pu voir s'épanouir leurs aptitudes
et leurs goûts.
(ii) Un palier décisif dans la répartition se trouve à la
fin du premier cycle secondaire entre la mise au travail,
les lycées classiques et modernes, les lycées techniques,
les écoles professionnelles.
L'entrée dans le deuxième cycle secondaire est d'autant plus
importante qu'elle détermine presque partout l'accès au supérieur. Ce
phénomène-explique l'importance de la conception de ce second cycle:
ou bien il se conçoit comme un enseignement général très poussé, très
souple, ce qui facilite la réorientation mais pose de graves problèmes
au moment de l'entrée dans le supérieur. Ou bien il se conçoit comme
une spécialisation progressive ~ choisie plus ou moins librement - pour
faciliter le choix au moment de l'entrée dans le supérieur. Mais
désormais il est. reconnu par tous que le rôle du secondaire est non
seulement d'instruire les élèves, mais de les juger, de les guider,
d'autant mieux que l'orientation dans le secondaire est plus facile qu'au

(l) Réforme des programmes scolaires et développement de l'éducation


OCDE 1966.
page 7

niveau supérieur. Il faudrait,, au cours des études secondaires,


informer les élèves sur les différentes études, les méthodes -de- travail
et. .l-.es débouchés qui leur seront offerts, et ainsi . les . aider .a _ac.çéder
à l'enseignement-supérieur pour des raisons bien comprises.
"il est admis que ce sont les écoles secondaires qui sont les
mieux à même d'orienter les élèves et de les préparer à fair des choix
raisonnables et bien fondés" écrit F. BOWLES dans "L'accès à
l'Enseignement Supérieur".
(iii) A la fin du secondaire, les élèves ont le choix entre
la mise au travail, des études supérieures courtes, ou
des études supérieures de niveau universitaire,
A ce niveau, l'orientation est rarement satisfaisante parce que:
- l'information est insuffisante,
- la coordination entre 1'enseignement secondaire et l'enseignement
supérieur est inexistante.
De plus pour la plupart des pays le nombre de places dans les
établissements de qualité de l'enseignement supérieur est limité soit
pour des raisons financières (Universités françaises) soit par souci
de maintenir la qualité (Grandes Ecoles françaises', Universités russes
ou suédoises) et l'entrée en est réservée aux meilleurs. • Quant aux
choix entre les différentes options offertes, ils sont déterminés soit
rigidement par les prévisions de besoins en main-d'oeuvre (HONGRIE -
U.R.S.S.)(l) soit empiriquement en fonction de valeurs traditionnelles
héritées du milieu, soit en raison d'une vogue, "mais rarement à partir
d'informations-précises sur la profession elle-même et la possibilité •'••
d'emploi à la fin des études.
Il devrait exister à ce niveau, vu l'âgé des étudiants et
l'importance décisive de leur choix, des services d'orientation
tenant compte à la fois des aptitudes -, des goûts, des possibilités
d'emploi'susceptibles de pallier l'insuffisance -des diplomes de fin
d'études secondaires.

(1) BOWLES - Accès à l'Enseignement Supérieur.


page 8

Or, ils n'existent guère et c'est une des causes du malaise et


de l'inefficacité du supérieur.
(b) Les structures horizontales remplacent les structures verticales
L'organisation traditionnelle était caractérisée par des
structures verticales, c'est-à-dire que très tôt les enfants étaient
répartis en "filières" scolaires dans lesquelles ils restaient jusqu'à
la fin du secondaire. Les structures horizontales sont constituées
par des établissements non différenciés pour toute la durée du cycle
d'observation puis des établissements offrant des options différentes
entre lesquelles les modalités de passage sont ménagées aussi longtemps
que possible. Les changements de structure modifient l'orientation:
avec les structures verticales l'orientation ne pouvait être que-
professionnelle; dans la structuration horizontale, il est possible
de diriger les enfants, à tout moment, vers les études correspondantes
à leurs aptitudes et à leurs goûts. L'orientation doit donc les observer,
les déterminer et préparer la mise en application de ses conclusions.
Mais la mise en place de telles structures scolaires se heurte
à des obstacles matériels et financiers et aux préjugés. Il est grave
pour les enfants de changer d'établissement et l'ODientation équitable
ne peut être assurée que .si l'école dans laquelle s'achève la période
d'observation comporte toutes les options ultérieures ou aucune de ces
options. Or. le changement d'établissement accroît les abandons, et
d'autre part, rassemble toutes les options du niveau supérieur dans
l'établissement même fournissant l'enseignement du niveau inférieur,
cnnduit à des unités de très grand volume, difficiles à gérer.-
Quoiqu'il en soit l'une et l'autre solution suppose des locaux d'une
conception nouvelle. Groupées ou non, les différentes options doivent
exister, mais dans la plupart des pays, si les sections générales sont
nombreuses, bien organisées, réputées, les autres sont insuffisantes en
nombre et en qualité et souffrent de préjugés défavorables. Il faut
qu'elles soient étendues et améliorées pour offrir aux élèves un
attrait et une chance de promotion suffisante.
Donc, l'orientation est liée à un système d'enseignement à options
diversifiées de qualité équivalente avec possibilité de passage de l'une
à 1'autre.
page 9

(с) Les programmes et les méthodes sTadaptent à la diversité


sociale accrue des élèves
Les normes des programmes et les méthodes ont été autrefois
établies" en fonction drélëvës "issus de" milieux bourgeois; sans une
adaptation., l'orientation des élèves ne se ferait pas en fonction des
seules aptitudes.
Dans l'évolution du programme, on peut retenir, en rapport .avec
1'orientation(1):
l'harmonisation des programmes pour la période 11-14 ans
afin de faciliter les changements,
le renforcement des enseignements généraux tout au long de
la scolarité,
la diversification plus grande des enseignements longs
' permettant" de' donner les mêmes chances à des enfants
différemment doués.
Certaines méthodes permettent de mieux développer les chances
d'enfants lents ou handicapés par leur origine sociale et de respecter
les différences individuelles: ainsi.les techniques modernes de-
communication, les méthodes plus concrètes ou celles fondées sur le
groupement des élèves en fonction de leurs capacités pour pouvoir
utiliser avec chaque groupe une méthode "'pédagogique" mieux adaptée.
L'évolution de l'organisation des systèmes scolaires vise à
permettre le développement des aptitudes de tous les enfants. Mais
tous les enfants sont-ils à même d'apprécier ces aptitudes et de les
utiliser au mieux, pour eux et pour la société? C'est la charge d'un
service d'orientation.
В» Orientation et milieu familial
D'autant plus .que, pour de multiples raisons, la famille n'est
plus apte à juger seule et efficacement des aptitudes et des possibilités
des enfants: manque d'information en général, surtout chez les familles
modestes pour lesquelles les problèmes scolaires sont nouveaux, difficulté

(l) "La Réforme des programmes scolaires et le développement de l'Education.


OCDE, Paris 1966.
page 10

de suivre le rythme des changements scolaires et professionnels pré-


jugés propres à chaque milieu social et culturel.
L'origine sociale des élèves explique en grande partie le type
d'enseignement choisi et les professions envisagées: les parents favorisés
au point de vue culturel et financière visent pour leurs enfants des études
longues et des professions réputées rémunératrices ou prestigieuses, et il
sera très difficile de les en dissuader si leurs enfants sont jugés inaptes
à de telles ambitions. Au contraire, les parents de classe sociale peu
favorisée ont tendance à orienter leurs enfants vers des études courtes et
de nombreuses professions sont jugées par eux inaccessibles: il faudrait
les persuader que leurs enfants sont aptes à réussir mieux qu'ils n'osent
1'espérer.
- La hiérarchie des professions est rigide et n'évolue que
lentement : les parents ont tendance à proposer à leurs enfants les
modèles de leur génération etudes valeurs traditionnelles. C'est ainsi
que dans la plupart des pays, les professions réputées les plus
prestigieuses sont les professions dites libérales, la fonction de
technician, indispensable dans une économie moderne, mais hybride, mal
définie, est considérée comme un pis aller.
- L'origine urbaine ou rurale continue à différencier les enfants,
malgré l'effort de dispersion des établissements. En France, les enquêtes
de l'iNOP ont montré un grave gaspillage d'aptitudes dans les localités
agricoles.
Ainsi l'action de la famille dans sa fonction d'orientation n'est
plus suffisante, ces tâches doivent être assurées par des personnes
spécialement préparées à le faire. Ce qui pose la question du rôle
respectif des parents et de l'école, et" rend plus lourde la responsibilité
de l'enseignement. "C'est le devoir de l'école de s'occuper de tous les
besoins des élèves", a été la conclusion de la conférence de Sigtuna.
С Orientation et besoins de main-d'oeuvre
Le lien entre enseignement et emploi, considéré du point de vue
national ou du point de vue individuel est très étroit. Il est inutile
de discuter ici des fins.de l'enseignement et de sa fonction de con-
sommation ou d'investissement. Mais il est certain que la plupart des
page 11

individus y voient un moyen d'arriver à un emploi et que les Etats


considèrent leurs efforts pour l'éducation comme un moyen de développement
général. . Or, la.plupart des pays sont limités dans leurs ressources
.financières et humaines et ont pour souci'd'éviter le gaspillage, les
pénuries de main-d'oeuvre et le chômage intellectuel.
•D'autre part, une des fonctions .-de l'enseignement étant de
préparer les élèves à la vie active, l'appréciation des besoins
professionnels à venir appara.ît nécessaire.
Ainsi, ..un système d'orientation peut faire le lien entre le
système d'enseignement et le marché de l'emploi: il doit informer les
élèves et les familles sur les perspectives du marché du travail; il
aide à concilier les exigences futures en main-d'oeuvre et la production
du système d'enseignement, il permet l'acheminement sans heurt des produits
de l'enseignement vers le marché du travail.
C'est donc un réseau de relations.complexes dont le point de départ
est constitué par les "prévisions de main-d'oeuvre", technique mise au
point en particulier par les experts de l'OCDE.
•Au sujet de l'intérêt des prévisions de main-d'oeuvre pour
l'orientation deux grandes séries de questions se posent:
.-(-i) dans quelle mesure les .prévisions de main-d'oeuvre - si
l'on admet-qu'il 'est possible- de prévoir les -futurs 'besoins
de main-d'oeuvre, c'est-à-dire la structure--de l'emploi" à •
réaliser pour -atteindre certains, objectifs :sociaux et
économiques — .-doivent-elles...influer sur les décisions
relatives -à l'éducation, et particulièrement à l'orientation?
Quelle- importance doit-on accorder d'une part aux besoins .
estimés de l'économie,, d'autre •part à la demande, sociale?
La plupart des pays estiment que l'enseignement est soumis/a un
ensemble de facteurs sociaux et..; politiques- qui ne dépendent pas directement
d'objectifs économiques exprimés, en .besoins' de main-d'oeuvre.
-, -Mais il-.vsemble que "l'orientation puisse concilier demande sociale
et critères- de main;-d'oeuvre-;;;- eile, a dono besoiñ-'de projection de -main-d'oeuvre,
d autant plus que la demande^sociale est-conditionnée par les perspectives
du marché' du. travail.
page 12

(2) peut-on prévoir les besoins futurs de main-d'oeuvre d'un


pays avec une précision suffisante pour fonder sur ces
prévisions les décisions concernant l'enseignement. • Le
lien entre professions et niveau d'éducation est-il assez net
pour qu'on puisse déduire des prévisions relatives à la
main-d'oeuvre, le nombre de spécialistes que devraient
former les divers secteurs de l'enseignement.
Les spécialistes des prévisions de besoins en main-d'oeuvre de
l'OCDE reconnaissent qu'il est difficile de prévoir les modifications
de la productivité et de déterminer les types d'études qui conviennent
à certaines catégories professionnelles. D'autre part ces prévisions
étant surtout valables à court terme ne sont utilisables que pour les
niveaux supérieurs de 1'enseignement(l).
Cependant même si la répartition future de la main-d'oeuvre dans
pas
un pays ne peut/être prévue avec précision car les prévisions sont plus
des indications que des pronostics, elle permet de fixer la répartition
globale du flux des élèves, à la fin de la scolarité obligatoire et à
l'entrée du supérieur, elle fournit des, indications sur les professions
qui auront tendance à disparaître ou au contraire à se développer, sur
celles où il peut y avoir des pénuries ou des surplus. Elle prouve que
les diplômés produits par le système d'enseignement s'intègrent ©u non
dans la population active.
Le perfectionnement continu des techniques permet de penser que
recourir aux besoins de main-d'oeuvre est une solution raisonnable et
efficace,- surtout dans les pays qui ont un plan économique général, à
condition qu'on la vérifie par l'analyse de la demande sociale, et
qu'on donne au système d'enseignement une- souplesse suffisante pour
faire face aux incertitudes ou aux erreurs.
Dans les états de l'Europe orientale les prévisions de main-
d'oeuvre sont des bases plus imperatives. Ainsi en U.R.S.S., au niveau
de l'enseignement supérieur ou secondaire spécialisé, ce sont les besoins
en spécialistes, calculés"sur la base d'indices techniques qui dictent les

(l) Les prévisions de main-d'oeuvre dans la Planification de


l'Enseignement, OCDE 1967.
page 13

plans d'admissions dans.ces établissements. Pour établir les plans


d'admissions chaque année, il faut connaître le.s besoins pour cinq ans;
mais les différentes branches' de l'économie peuvent difficilement
calculer leurs besoins en spécialistes de différentes professions: ce
sont les organes chargés de planifier l'enseignement qui sont chargés
de ce travail. Ce sont là des opérations qui, pour être valables., ne
peuvent être réalisées que par des pays bien outillés en matière de
statistiques.
Il semble que les pays- où les besoins de main-d'oeuvre sont
impératifs pour l'orientation ne sont que ceux où l'enseignement est
soit gratuit, soit accompagné de nombreuses bourses qu'il est facile
d'utiliser comme moyen de persuasion, et où la socialisation a fait
de tous des employés de l'Etat. , Car l'Etat s'engage à employer tous
les étudiants et peut facilement rectifier les erreurs d'orientation.-
.. Mais dans les pays où les études ne sont pas entièrement a la
charge de l'Etat et où il n'est pas le seul employeur, il .paraît
difficile d'obliger les familles à financer les options qu'elles n'ont
pas choisies. Pour ce qui touche le marché de l'emploi l'orientation
n'est alors qu'un organe d'information complet, précis, à jour.

CONCLUSIONS DE LA PREMIERE PARTIE


Dans la complexité accrue de l'enseignement et de la vie-
économique, l'orientation apparaît donc comme une fonction nouvelle,
un élément de coordination entre le système éducatif, les familles et
l'économie pour plus d'efficacité et de justice.
Ses deux objectifs sont:
diriger les élèves vers des filières d'enseignement et de
formation qu'ils peuvent suivre avec succès: c'est un role
d'observation pour déceler les différentes aptitudes,
inciter les futurs travailleurs à se préparer aux fonctions
les plus nécessaires pour le développement du pays: c'est
un rôle d'information sur la possibilité d'études et d'emploi.
page i4

Mais la realisation de ces deux objectifs rencontre des


limites et des obstacles qui sont:
- les insuffisances du système d'éducation en ce qui concerne
le nombre des .places ou la diversité des options,
la difficulté d'influencer la demande sociale: il est
possible de prendre en considération un fort accroissement
de la demande d'éducation mais il est moins aisé de prévoir
vers quels domaines d'enseignement se portera cette demande,
les imperfections des prévisions qui concernent et le
développement économique et les besoins de main-d'oeuvre,
même dans les pays où la planification de l'économie, des
ressources humaines, de l'éducation sont en honneur.
Telles sont les conditions dont il est nécessaire de tenir
compte pour la mise en place d'un système d'orientation. Conditions
complexes, propres à chaque pays, au milieu desquelles les mécanismes
d'application doivent s'insérer.
page 15

II. MISE EN PLAÇE_ D'UN SYSTEME^ D'ORIENTATION

Quand, comment,"par qui doit être faite l'orientation? ' Cette


partie a pour objet de présenter les principaux points d'une organisation
de l'orientation. Parler d'un "système" d'orientation risquerait de le
faire considérer comme un cadre trop rigide, car l'orientation doit être
a la fois un ensemble de mécanismes et une conception générale de
l'enseignement.
о
о о
L'introduction de l'orientation nécessite une phase préliminaire
de recherche et d'information sur les implications déjà énoncées, ce qui
suppose des études pédagogiques, psychologiques, sociales et financières.
En Suède de nombreuses commissions ont été mises sur pied pour formuler
les différents aspects du problème .et ont organisé des confrontations
entre responsables. En.France, les mesures récentes apparaissent avant
tout comme issues de décisions politiques, ne tenant pas compte des
délibérations antérieures d'organismes spécialisés. . Dans le premier
cas l'application n'est pas contestée, dans le second elle soulève des
tempêtes de protestations.
Quels sont les problèmes à formuler, à analyser et à mettre en
application?
A. Organisation générale
1. Quels'sont les objectifs et "la nature de l'orientation?
Nous avons vu qu'ils dépendent de choix politiques et de la politique
nationale de l'éducation: ce sont eux qui déterminent le caractère
premier de l'orientation libérale, dirigiste ou mixte. Ainsi, en France,
l'orientation pédagogique et professionnelle a pour objet de diriger les
élèves vers l'enseignement le plus conforme à leurs aptitudes afin de
favoriser le., développement de leur personnalité et de les aider à choisir
leur voie dans la vie active, en harmonie avec les besoins du pays. . .
Les deux objectifs, ..épanouissement de la personnalité, réalisation des
besoins du pays, sont nettement formulés: c'est une orientation de type
mixte.
page l6

2. Quelles sont les autorités responsables?


Les services d'orientation professionnelle, les premiers créés,
dépendaient du Ministère du Travail ou des Affaires Sociales ou des
Services de la Main d'Oeuvre. L'orientation scolaire et professionnelle
passe de plus en plus dans la compétence du Ministère de l'Education
Nationale ou des services en tenant lieu, administrée par une commission
ou une direction; en France de 1959 à 1968, elle dépendait de la
Direction Générale de l'Organisation et des Programmes scolaires. Plus
elle est intégrée dans le système éducatif, plus elle pose de problèmes
d'organisation et sa complexité s'accroit encore lorsqu'elle est liée
aux problèmes de maln-d'oeuvre. Car elle doit être en contacts étroits
avec les services économiques.
3. Le financement: il est très variable, selon qu'il s'agit:
d'une organisation simple ou complexe
d'un organisme autonome ou très intégré dans un ministère
d un état à structure centralisée ou décentralisée.
Dans les ressources des services d'orientation on retrouve souvent des
subventions d'organismes professionnels, le produit de la taxe
d'apprentissage, le produit de la vente de la documentation.
4. Organismes de coopération entre l'orientation et les autres
services scolaires, sociaux et économiques
Mettre sur pied une orientation continue exige la collaboration de tous
les niveaux d'enseignement, or il existe peu d'organismes permettant cette
harmonisation. --
Les rapports entre services d'orientation et services économiques
sont très variables. Dans les pays planifiés, c'est au sein de l'organisme
général de planification qu'ils s'effectuent: ainsi en France c'est
au sein du Haut Commissariat au Plan que sont confrontées production de
l'éducation et production économique. Aux Etats-Unis les recherches
sur les besoins de l'économie sont faites par des bureaux d'études ou
dans les universités.
Les organismes assurant, la liaison entre l'école et le travail,
les parents d'élèves et les représentants des professions constituent
un maillon indispensable. Dans certains pays, aux Etats-Unis par exemple,
bien que privés, de caractère régional, ils sont très actifs.
page 17

Il semble qu'ils soient appelés à jouer un role plus considérable


dans les états à structure décentralisée, parce que capables d'agir plus
directement pour leur intérêt.
B. L'information est une partie de l'orientation:
La nouvelle appellation de l'Office français engest la manifestation.
Son traitement est de plus en plus complexe. On peut distinguer: .
- l'information des personnes chargées de- l'orientation
les problèmes sont:
la collecte des documents,
le vieillissement rapide des renseignements, la mise à jour
continuelle,
les incertitudes en ce qui concerne les prévisions,
.'.o... la multiplicité des sources et des moyens d'information.
- 1 information des élèves
Les formules sont très nombreuses:
comme matière des - programmes scolaires, une partie de
l'instruction civique, par exemple,
moyens concrets: visites d'entreprises, entretiens avec les
travailleurs, stages pratiques, "Clubs de jeunes techniciens"9
publications sur les professions, sur les .perspectives d'emploi
~. qu'elles offrent, sur leurs exigences et les moyens de s'y
préparer.
l'information du public: Les moyens sont de plus en plus
efficaces, conférences, presse, radio, télévision, colloques, d'autant
que partout l'intérêt et l'intervention de tous les groupes de la-
collectivité s'accroissent. En Suède, la presse a mobilisé, l'opinion ,'
publique et sa contribution a été hautement appréciée.-""•
L'information est une nécessité mais une/ lourde tâche car,
après la documentation, elle nécessite un groupement et une présentation
des renseignements différents' selon les publics auxquels elle s'adresse,
pour-qui?"ils-soient assimilables et utiles.
Elle exigerait un personnel abondant et spécialisé, la collaboration
de nombreux services-et d'amples moyens techniques.. Exigences telles,_>
que les services d:'informat ions sont rarement satisfaisants et que partout
ils demandent recherche et mise au point.
page l8

Il serait bon que l'information soit organisée'dans des services


autonomes, mais en relation très étroite avec l'école qui la divulguerait.
C. Méthodes et techniques
La plupart des colloques ont mis'l'accent sur l'incertitude des techniques,
sur leur absence de valeur universelle. Mais partout se dessine la même
évolution en ce qui concerne les principaux points.
1„ Les étapes et les niveaux de l'orientation
Même si l'orientation se veut continue, elle.s'exerce plus précisément
à certains niveaux. Nous avons vu pourquoi le premier niveau - 10-11
ans - tend à disparaître; la période désormais décisive 11-15 ans pour
le développement psychologique de l'enfant est appelée "cycle d'observation"
et c'est à la fin de cette période que se fait le premier choix définitif:
vie active, enseignement court, enseignement long, grâce à l'observation
prolongée.
Quant aux dernières années de l'enseignement secondaire et à
l'accès au supérieur, elles sont presque partout encore régies par un
examen de fin d'études, jouant un double rôle: vérifier-l'acquisition
de la formation secondaire et établir l'aptitude à l'enseignement supérieur»
L'examen reste tout puissant et ne laisse qu'un champ étroit à l'orientation
proprement dite, comme nous l'avons vu. La crise-générale actuelle de
l'Université devrait aboutir à des changements profonds, à ce niveau, en
particulier en ce qui concerne l'appréciation de l'aptitude à entrer
dans le supérieur, 1'information sur les études et les professions, le
choix de programmes plus en rapport, avec la vie active et les besoins
du marché du travail,
2S Les' techniques de connaissance' des élèves
De gros efforts sont faits pour la conception, l'évaluation et l'application
de moyens permettant de mieux connaître..et comprendre l'enfant sur le plan
de ses capacités scolaires- et de-sa. personnalité.
Pour déceler les aptitudes scolaires, les moyens sont:
~ les examens, moyen de contrôle et d'appréciation traditionnels
qui subit actuellement une avalanche- de critiques. On considère qu'ils
correspondent à des normes scolaires contestées, établies pour des con-
ceptions périmées de l'éducation et qu'ils sont de médiocres instruments
d'orientation.
page 19

Il faut distinguer:
, -. les examens sur la connaissance des disciplines enseignées,
utilisés dans la plupart des pays (sauf les Etats-Unis), les. plus.critiqués;
- les examens sur les aptitudes scolaires, très, utilisés aux.
Etats-Unis sous forme de tests(l). Ils ne disent pas ce que l'enfant
devrait faire, mais lui montrent que certaines aptitudes sont plus
développées, que d'autres et ils permettent de le classer par rapport .
aux enfants de son âge. Ils ont pour but d'informer l'élève pour l'aider
à prendre de meilleures décisions.
Utilisés seuls, les examens..sont insuffisants et imparfaits et
constituent un moyen de sélection plus que d'orientation. Mais ils ont
l'avantage d'être rapides, d'éviter favoritisme et pression s'ils sont
sérieusement organisés, de pouvoir être rapidement modifiés selon les
besoins et les conditions, et de faciliter la démarcation entre la
réussite et ,l'.échec>
Les examens ont tendance à disparaître pendant la scolarité
obligatoire,.. et progressivement à la fin du secondaire.
'•• ~ l e s résultats obtenus en cours de scolarité. Les enquêtes
effectuées dans différents pays ont montré que les résultats obtenus au
cours d'études- antérieures fournissent le meilleur élément d'appréciation
de résultats à attendre d'études ultérieures(2). Ce critère, pourtant
n'est utilisé sur grande échelle qu'aux Etats-Unis. Il pourrait se
concevoir- sous .forme d'appréciations ou de graphique«
"- les tests d'intelligence: ils sont utilisés très largement
aux Etats-Unis^). Mais de nombreux systèmes ne disposent pas de ces
moyens ou n'admettent pas leur validité,. Les tests d'intelligence,
comportent un échantillon de performances se rapportant aux caractéristiques
que l'examinateur cherche à prédire.

(!) nesting' by CHAUNCEY and DOBBIN, New York, 19Ö.


(2) BOWLES, 'Accès à l'Enseignement Supérieur'.
(3) 'Testing' by CHAUNCEY and DOBBIN.
page 20

- les moyens d'identifier et d'orienter les élèves très doués:


peu de pays font un effort dans ce sens; mais en Angleterre, en U.R.R.S.,
aux Etats-Unis, les écoles secondaires sont tenues de dépister les élèves
doués; beaucoup d'écoles leur offrent la possibilité de faire des études
plus poussées que les autres. On peut leur permettre de suivre des cours
de niveau supérieur tant qu'ils sont encore dans le secondaire comme aux
Etats-Unis, ou d'accéder facilement au supérieur comme en U.R.S.S., ou
d'obtenir des bourses très recherchées comme en Angleterre.
Pour meirux connaître le comportement et les goûts des élèves on utilise:
les entretiens avec les parents et les élèves eux-mêmes. Ils
donnent d'utiles indications qui permettent de comprendre des résultats
d'examens ou de tests;
les tests de personnalité, servant à mesurer par exemple,
l'adaptation à la Société.
Les tests, en général, constituent une méthode longue, difficile,
coûteuse, demandant l'effort de nombreuses personnes et l'investissement
de sommes considérables pendant de longues années avant d'en tirer'profit.
Tous les éléments permettent de constituer des. fiches et dossiers
scolaires introduisant la continuité. Ces dossiers devraient porter les
résultats scolaires, les conclusions des tests, les traits caractéristiques
de la personnalité de l'enfant et de son évolution, et en fin d'études un
certificat spécifiant les aptitudes décelées.
Couvrant une longue période et les différents aspects du comportement
de l'enfant, ils constituent un moyen juste et efficace entre les mains du
personnel chargé de l'orientation, mais ils exigent une participation
continuelle de maîtres compétents, la collaboration des professeurs, de
l'administration et de la famille. Cependant partout leur utilisation
se développe.
Les méthodes d'appréciation s'améliorent régulièrement, mais sur le
plan individuel elles pourront être encore l'objet de critiques: "Même en
employant, pour répartir les élèves entre les différents enseignements, les
méthodes les plus perfectionnées que l'on puisse concevoir en l'état actuel
de nos connaissances, il est vraisemblable que l'affectation donnée à environ
10 pour cent des élèves sera entachée d'erreurs"(l).

"(T) YATES and PIDGEON in 'Admission to Grammar Schools'. London, 1957-


page 21

D'autre part, par rapport aux méthodes de sélection par examen,


les méthodes d'orientation par observation longue et issue de divers
moyens demandent "du temps et de "l'argent. Les tests, en particulier
exigent l'effort de nombreuses personnes et l'investissement de sommes
considérables pendant de longues années avant d'en tirer profit.
D. L'exécution de l'orientation
1. Personnel
Le rôle du personnel qui oriente est déterminant si on ne veut pas faire
de l'orientation un simple mécanisme. Or, sa formation spécialisée -
n'est généralisée que dans quelques pays. Les titres universitaires
requis sont très variables. Aussi partout de nouveaux projets de
formation sont en voie d'élaboration. Qui 'peut et qui devrait orienter?
- Les enseignants s'ont ceux qui devraient-connaître le mi-eux les
enfants, mais ils n'ont généralement aucune formation psychologique et
sont accusés de rester attachés aux formes traditionnelles de l'éducation.
Au moment où partout sont critiquées l'insuffisance de leur formation,
leur inertie devant les transforfflatiöns--he-cessaires et leur-insuffisance
numérique, il est difficile de demander à tous et un comportement nouveau
et un effort continu d'information. Pour leur permettre de joùèr un
role efficace dans l'orientation, il faudrait d'une part inclure dans la
formation une initiation à la psychologie, à la sociologie, aux problèmes
économiques et au monde du travail, d'autre part spécialiser certains
d'entre eux' après une période d'activité professionnelle.
- Les__conseillers d'orientation devraient avoir d'une part une
formation psychologique,'économique et sociologique, d'autre part une
connaissance des techniques d'information et de communication puisque
leur rôle essentiel est de coordoner les attitudes de 'tous.' Tis
devraient être extérieurs à l'établissement scolaire pour y apporter
un point de vue nouveau« Aux yeux des parents d'élèves ils apparaîtraient
ainsi comme indépendants et seraient mieux écoutés.
- Les spécialistes: docteurs, psychologues, apportent
l'impartialité reconnue aux sciences, même si la valeur des tests
est discutée. Ces trois catégories travaillent généralement en équipes,
auprès d'un établissement ou d'un groupe d'établissements. Enseignants,
page 22

conseillers., spécialistes constituent les "orienteurs" mais les Conseils


d'Orientation doivent laisser un rôle aux représentants de parents
d'élèves pour que leurs avis soient écoutés et respectés.
II. est indispensable de veiller à la valeur du personnel pour
que son oeuvre soit jugée -acceptable,, efficace et juste. L'insuffisance
en nombre et en qualification du personnel est partout un obstacle majeur
à l'application-de l'orientation.
2. Où se fait l'crientation?
A l'école: le rôle des enseignants aidés des spécialistes, tout au long
de la scolarité, est de préciser les aptitudes et d'informer sur les
différentes études et professions» Ils constituent des conseils
pédagogiques ou d'orientation.
Dans les centres d'orientation extérieurs à/ l'école, qui seraient
des centres de test et d'information, coordonnant les activités de
plusieurs établissements et facilitant les contacts entre les familles
et le monde du travail.
3. Les moyens d'action des services d'orientation .
C'est là un point essentiel découlant de la nature même de l'orientation
et dont dépend son efficacité. Quelles sont les suites données aux
avis des Services d'Orientation?
- Eliminons les organismes qui se...veulent de consultation,
puisqu'ils n'ont pas de moyens .d.'agir.
- En Europe orientale, le-.nombre d'admissions dans le secondaire
spécialisé ou dans le supérieur étant dictées par le besoin
de main-d'oeuvre,.с'est dans le choix des différentes
possibilités d'études que l'orientation joue un rôle
essentiel. Tout l'enseignement est orienté vers le
travail et les établissements d'enseignement fonctionnent
en liaison avec les entreprises ou les administrations dans
lesquelles les enfants sont initiés au travail très tôt.
Ceux qui montrent peu d'aptitudes pour les études théoriques
passent dans les classes terminales faisant une large place
à la formation professionnelle; ceux.qui sont jugés les
plus aptes à.faire des études supérieures pourront, selon leurs
notes, bénéficier d'études à plein temps, à temps partiel ou
par correspondance.
page 23

Dans les conceptions intermédiaires, les mécanismes sont plus


complexes:
les avis sont donnés par des Conseils d'Orientation, dont la
composition et le poids de chaque élément sont très variables selon le
degré de collaboration entre -les différents intéressés, enseignants,
parent's, responsables de l'économie. Ces avis peuvent être de la
simple information: dans ce cas parents et enfants choisissent
possédant tous: les.;, éléments sur aptitudes-et possibilités. Si .leurs
avis sont; suivis,-, les Conseils d'Orientation s'occupent également de
l'inscription dans un nouvel établissement ou du transfert d'option.
Ils peuvent' avoir également des moyens de persuasion pour
influencer la decision des parents. Les deux principaux sont:
l'octroi de bourses, réservé à certaines études, comme moyen
d'incitation, surtout au niveau du supérieur,
l'existence d'un examen spécial pour les élèves qui n'auraient
pas suivi les avis du conseil, appelé examen d'appel, et
décidant en dernier ressort de la nouvelle inscription de
eleve.
- Enfin ils peuvent être plus impératifs encore et avoir pouvoir
de décision; l'entente doit se faire au sein même du conseil
et ses décisions sont sans appel. Ce qui pose les questions
de la composition de ce conseil et de l'équilibre des voix
entre les différents représentants et en particulier entre
maîtres et parents.

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE


L'étude de la mise en place des mécanismes d'orientation révèle
des faiblesses dues en grande partie à leur développement récent.
- Les techniques d'appréciation des élèves qui sont longues,
coûteuses et vagues alors que les examens fournissaient à tous
des preuves concrètes des résultats acquis.
" Ье personnel dont le role est partout mal défini et la
qualification jugée insuffisante alors qu'il devrait pallier les
incertitudes des techniques proprement dites.
page 24

- L'information qui demande une mise au point continue et qui


risque d'être ou insuffisante ou indépendante de l'observation.
Une organisation de l'orientation devrait:
être légèreß c'est-à-dire éviter une structure complexe et
coûteuse,
- mettre l'accent sur le dialogue entre tous les intéressés:
écoleэ famille, -employeur3 1...'.;... J,....:.-. ...
- mettre en place deux types de services: d'observation et
d'information mais dont l'activité serait étroitement co-
ordonnée , -
- être étroitement intégrée dans le système d r enseignement,
- c'est-à-dire faite à l'école „surtout pour l'observation et
même pour 1'information^ pour que chaque fonction puisse
s'appuyer sur l'autre.
page 25

III. EXEMPLES D'ORGANISATION DE L'ORIENTATION SCOLAIRE

La Suède et la France apparaissent comme les deux pays qui ont le


plus nettement mis sur pied un système général de l'orientation scolaire.
Ces deux exemples illustrent tous les problèmes évoqués.
A. L'orientation en Suède
La réforme de 19б2 a mis en place un nouveau système d'enseignement
faisant une large place à l'orientation. Ce système très évolué,
planifié., repose surtout sur la notion de demande sociale, tout en
formulant nettement qu'il doit contribuer au développement économique
général. Afin d'atteindre ces objectifs "le système éducatif doit
être assoupli pour s'adapter•a: là diversité des dons, des goûts, des
plans des élèves et aux besoins au marché du travail en constante
évolution(l),
Cette réforme met en place:
- un nouveau cycle de' neuf ans d'enseignement obligatoire
(7-I6 ans):
c'est l'école globale organisée en trois degrés, le troisième ou
supérieur - qui peut être considéré comme un cycle d'orientation -
comportant des matières à option choisies par les parents et élèves
en toute liberté grâce aux renseignements et consultations fournies
'par les maîtres- L'orientation est dispensée comme toute autre
discipline par le personnel de l'école avec l'aide des services de
la main-d'oeuvre et des employeurs.
Elle comporte des cours théoriques sur le monde du travail et
le choix d'un métier, et vise à donner aux élèves un tableau général du
:
rôle que jouent aptitudes et goûts dans le choix-des études et de la
profession. En même temps, élèves et parents apprennent à connaître
la structure et la teneur des programmes, et les conditions' exigées pour
chaque type"d'études. Des stages pratiques:sont prévus dans les
entreprises et les administrations. ••••"-.- :••

(l) Déclaration du Ministre de l'Education devant la Commission du


Gymnase.
page 26

Cette école, avec la collaboration de la famille, a donc pour


mission dfaider l'enfant à connaître ses possibilités. Pour ces élèves
jeunes, l'orientation scolaire ne s'embarasse pas de considération d'emploi;
les jugements se fondent seulement sur les goûts et les aptitudes des
élèves à l'égard des diverses disciplines et activités scolaires.
- Un enseignement secondaire dans lequel "coûtes les branches -
gymnase, fackskola (préparation en deux ans à des emplois de type moyen),
école professionnelle - sont groupés dans un même établissement, ce. qui
facilite la réorientation, et sont ouvertes a tous.
Quatre-vingt pour cent du groupe d'âge devrait y accéder en 1970,
chiffre fondé sur l'évaluation de la demande sociale, compte tenu des.,
ressources humaines et matérielles dont disposera la Suède. A l'intérieur
de ce groupe, la répartition entre les différents types d'enseignement,
tient compte des ressources, des options des élèves et des besoins de : ...
l'économie - diplômes du deuxième cycle et universitaires, besoins mis en
évidence par les diverses estimations réalisées depuis 10 ans.
Ainsi: plus d'un tiers devrait aller dans les gymnases,
plus d'un tiers dans les écoles professionnelles ordinaires, ••.•'•
moins dlun tiers dans les écoles professionnelles spécialisées.
L'entrée dans le secondaire est le palier décisif de l'orientation.
Dans ces établissements les séances d'instruction Civique consacrées
à l'orientation se poursuivent familiarisant les élèves avec les activités
du secteur choisi et les entretiens individuels sont plus fréquents en
dernière année. Actuellement, après avoir constaté les défauts de la
dispersion de ces conseils, on cherche à confier les tâches relevant de
la psychologie scolaire et de l'orientation proprement dite à un seul
fonctionnaire dont la formation s'étendrait aux deux secteurs. On
envisage d'en former 900; les candidats doivent avoir une formation
pédagogique, sociale, et psychologique.
Il n'existe pas d'examen de fin d'études secondaires mais une série
d'épreuves jugées par des inspecteurs et les futurs utilisateurs; et le
livret scolaire avec les indications qu'il peut fournir sur les goûts,
les dispositions, les dons a plus d'importance que les notes.obtenues.
page 27

Le supérieur est ouvert à tous les élèves ayant - terminé le


secondaire, mais il y a deux types de facultés::
- les facultés "libres", largement ouvertes à tous,
' - les facultés "fermées" dont l'accès est soumis à une sélection.
De nets efforts sont faits pour orienter les étudiants vers, les
domaines qui ont besoin de candidats.. . Ainsi les enquêtes ont prévu un
fort accroissement de besoins en docteurs, techniciens, diplômés de
sciences sociales, et une demande moindre pour les diplômés de lettres.
On envisage de réduire la proportion d-?étudiants qui s'orientent versales
les disciplines littéraires, afin de mieux équilibrer les différentes
catégories de diplômés. En même temps-, les programmes comportent des
combinaisons- déterminées par.les besoins du marché du travail; les
étudiants suivent une carrière universitaire précise, ce qui les
oblige à choisir très tôt. le but de leurs études.
Les Suédois reconnaissent les nombreuses difficultés d'une
Planification de l'Enseignement s'inspirant des besoins de main-d'oeuvre,
particulièrement en ce qui concerne l1évaluation des besoins en
personnel possédant une instruction-donnée, le dénombrement des
fonctions actuelles des travailleurs,; et. 1:'analyse des systèmes
d'enseignement et de formation professionnelle correspondants. Ils
en ont conclu qu'il faut être très prudent lorsqu.'on..veut déterminer
l'importance, relative des types d'enseignement.d\après les besoins
futurs de main-d'oeuvre., et qu'il importe de.-donner à,l'enseignement
une structure très souple(l). ....•..;....
Cette: réforme a 'été. longuement -..discutée et expérimentée avant
son application généralisée.
La Commission : de l'Education Nationale, chargée de l'ensemble
de la réforme, comprend des représentants de tous les-groupes sociaux^
trait caractéristique, de ,1a réforme suédoise. Ainsi, le comité

(1) Monsieur SANDGREN,. .Sous. Secrétaire.de l'Education de Suède»


'Estimation,du besoin de. Main-d'oeuvre dans le cadre de la
Planification de l'Education en Suède' - 'Les prévisions de
Main-d'oeuvre dans la Planification de l'Enseignement'.
OCDE, I967.
page 28

directeur comprend: un représentant de l'Office de la Main-d'Oeuvre,


un représentant de l'Université, un représentant des municipalités,
trois représentants des travailleurs, trois représentants des syndicats.
Elle joue un rôle centralisateur recuillant les suggestions, organisant
les consultations et les travaux de recherche. La collaboration de
tous semble acquise: de par l'organisation décentralisée, les parents
sont depuis longtemps habitués à participer à la gestion de l'école et
les autorités professionnelles intéressées à la production de main-
d'oeuvre adéquate. La coopération entre les services existe sur le
plan local, entre services scolaires et services de l'emploi, et sur
le plan national grâce à un comité comprenant les représentants du
Conseil National du Travail et des Conseils Nationaux de l'Enseignement
Général et de l'Enseignement Professionnel.
Il est impossible d'évaluer cette réforme trop récemment mise
en place.
Cependant, elle paraît satisfaisante:
parce qu'elle concilie les aptitudes et les goûts de chacun
et les besoins de la nation,
parce qu'elle a été élaborée avec la participation de tous
les groupes sociaux-économiques, ce qui en facilitera
l'application,
parce qu'elle a été mise au point en même temps que l'ensemble
du nouveau système scolaire, qu'elle est donc intégrée et
adaptée à ce système,
- parce qu'elle est continue, des premières années de l'enseignment
obligatoire jusqu'au supérieur,
- parce que son organisation est souple, légère, peu coûteuse,
puisqu'elle est constituée par les enseignants eux-mêmes-et
par des formules d'information à l'école (sous forme de cours,
de stages, de visites).
Mais, elle exige un personnel enseignant de très grande valeur:
or, il semble que ce soit là le plus gros obstacle, et les autorités suédoise^
redoutent la qualification insuffisante des maîtres pour .des tâches accrues.
page 29

В. L'orientation scolaire en France


Depuis 19^2 existent des services d'orientation professionnelle ;
la réformé de l'enseignement secondaire de 1959 ä fait à l'orientation
scolaire une place importante dans l'organisation du système., et cette
année même de nouvelles mesures confirment son rôle et précisent son
fonctionnement.
1. La réforme générale de l'enseignement secondaire de 1959 a prévu:
- la prolongation de la scolarité obligatoire jusqu'à lé ans,
- le passage de tous les-enfants--par un--cycle de-dëuk.. ans
d'enseignement secondaire appelé cycle.: d'.orientation ou
- - -d-'ébèervation,- -l-objectif• étan^-1-'-¿r-ientàtlon fondée sur
•la pleine--ob^e-rvation~des:.ápti-tüdeB^--._..-..._:l: .-...'
 vrai dire, un premier"" choix est fait dès la fin du premier
trimestre de la classe de sixième," entre section Classique et section
Moderne, Comment se fait ce choix? Une circulaire indique "on
dirige vers la section Classique l'élève qui a un niveau élevé dans - '
l'expression française, qui développera avec aisance et montrera un vif
intérêt pour les lectures de bonne qualité littéraire". En fait, la
répartition se fait surtout en fonction de 1'ignorance ou des préjugés
des familles. Et au cours des deux premières années, l'observation
est'presque réduite à constater si le choix était bon ou mauvais. De
plus, la seule solution est de faire abandonner le latin sans compensation:
il est impossible de passer" du moderne au.classique alors que l'inverse
est simple et fréquent.;
Le premier palier de l'orientation se situe à l'issue du cycle
d'observation entre enseignement général, professionnel'-"où-.i'terminal, à
la suite d'une recommandation donnée aux familles'parole Conseil-":-..
d'Orientation.' ""' •'-'"•' И'-.''• '.-; q ^ -• :•'.:" o:;-?:.:¡ ;-/:: ;.?
Le Conseil d'Orientation est présidé par^'l'-Inspecteur ;de: l'Académie
et comprend parents, professeurs, chefs d'établissements,- .médecins d'hygiène
scolaire, conseillers d'orientation et psychologue scolaire. II.se réunit
a la fin du premier trimestre de sixième, a la fin de la sixième, à la-fin
de la cinquième. Son travail est préparé par des conseils de: classe, '
équipés, animés et coordonnés par le professeur principal qui doit
page 30

rassembler toutes les observations destinées à constituer le dossier


pédagogique, établir avec les familles les liaisons utiles en vue de
les informer et les conseiller, en éclairant leur choix sur le type
d'enseignement. .
La recommandation n'est pas imperative, mais si les parents
suivent cet avis, l'enfant est inscrit de plein droit. Au contraire,
les enfants pour lesquels les familles choisissent un enseignement
autre que celui proposé doivent passer un examen d'admission.
- L'orientation continue grâce à des classes passerelles au
niveau de la quatrième et de la troisième.
- le groupement de tous les enfants dans des établissements
de premier cycle polyvalents,, les collèges d'enseignement secondaire
et c'est a.-la-, «fin .de la troisième, c'est-à-dire vers. 15-16 ans que
l'orientation définitive doit se faire. Cette mesure correspond
surtout à la volonté d'accélérer la démocratisation et de ne pas
défavoriser les enfants ruraux. Ainsi a été déterminée la carte ..
scolaire, с'est-a-dire l'implantation détaillée de la structure de
l'établissement dont la construction est rendue nécessaire par
l'application de cette réforme et par les mouvements, démographiques.
La carte scolaire devrait être-en place en 1970 * prenant pour objectif
I97O une structure de, l'enseignement permettant de répondre aux besoins
de l'économie en 1975«
Elle comprend.des secteurs, aire de recrutement pour le premier
cycle, et des districts composés d'un nombre de secteurs du premier
cycle tel qu'on puisse offrir à tous les élèves des classes de troisième
tous les enseignements. . Le., district constitue une unité, d'orientation,
c'est-à-dire la circonscription géographique au sein de laquelle les
effectifs seront répartis, en fonction de leurs aptitudes, entre
établissements du deuxième cycle. On a considéré que le volume
démographique correspondant au district devait se situer entre 75 ^
et I5O.OOO habitants. Moins, c'est annuler toute orientation, car la
proximité d'un; type donné d'établissement guide le choix; au delà,
l'orientation risque d'aboutir,, étant donné le nombre des élèves/.à une
sélection trop rigoureuse, La coordination entre .plusieurs districts
est indispensable, surtout pour les établissements techniques qui ne
peuvent exister partout.
page 351

- La répartition suivante, d'après le plan, à l'issue de la


classe de troisième :
25 pour cent quitterait l'école pour la vie active,
- 40 pour cent irait dans l'enseignement court (deux ans),
- 35 pour cent dans l'enseignement long (trois ans) à
l'issue duquel:
4o pour cent irait dans la vie active,
- 60 pour cent irait dans l'enseignement supérieur.'
C'est donc au niveau de la s'é'conde que l'enseignement supérieur
s'enracine et l'entrée dans le supérieur dépend d'une orientation
correcte au niveau de la deuxième. D'ailleurs, la réforme du deuxième
cycle lancée en 1965 allait dans le sens d'une orientation et d'une
spécialisation progressive pour faciliter le choix de l'entrée en
faculté. La nouvelle organisation du deuxième cycle permettait de
"donner un contenu positif à la notion d'orientation, c'est-à-dire
d'offrir aux élèves après la classe de troisième, la possibilité de
faire des études -eorre-spo-ndant à- leurs aptitudes et à leurs goûts.
Le principe conduit à introduire dans les enseignements du deuxième
cycle une certaine diversité, s'affirmant de manière progressive afin
de permettre un échelonnement du choix et de rendre possible des
réorientations éventuelles. Il mène également à ne faire dépendre
l'admission dans les diverses sections que des aptitudes réelles des
candidats et non du contenu de l'enseignement suivi au cours du premier
cycle"(1).
- Les centres départementaux d'Orientation Professionnelle
deviennent des centres d'Orientation Scolaire et Pro-
fessionnelle et leur domaine est élargi à la période
scolaire; ils doivent travailler en liaison avec les
conseils d'orientation des établissements. L'administration
et le financement des centres publics (il existe des centres
privés créés par les Chambres de Métiers et les associations
professionnelles) dépendent à l'échelon national du Ministère

(l) Christian ЖКЮНЕ'Т au Palais Bourbon, le 18 mai I965.


page 32

de l'Education- .Nationale¿et -à 1 echelon local des autorités


chargées des services d'éducation.
Les conseillers d'Orientation Scolaire et Professionnelle
reçoivent deux ans de formation après le baccalauréat, Ils sont 900
environ. Leur principale tâche est l'information sur les types
d'études et les professions. Ils sont aidés par des psychologues,
des docteurs scolaires. Ils disposent de brochures et de textes
réglementaires. Les familles qui le désirent peuvent les consulter
et obtenir ou acheter la documentation.
Au niveau supérieur existe le Bureau Universitaire de
Statistiques, créé depuis longtemps, éditant des brochures sur les
diverses professions.
Les Centres d'Orientation Professionelle et.le BUS sont
représentés dans chaque établissement par un professeur volontaire.
Il s'agit donc surtout.de centres de consultation et de centres
d'information.
2. L'application de cette réforme n'a pas donné les résultats souhaités
Elle a été limitée à cause de l'insuffisance du personnel
orienteur et de la faible autorité des conseils d'orientation, de
l'ignorance ou des préjugés des parents(l) en ce qui concerne les
possibilités offertes par les différentes options. .
Elle a été faussée parce qu'elle s'est surtout exercée en
"ligne descendante" et à .cause de l'insuffisance d'accueil des établisse-
ments. Les CES ne se sont guère développés et lorsqu'il n'existait
qu'une seule option pour la fin du premier cycle (quatrième et troisième),
maîtres et parents ont eu tendance à orienter leurs enfants vers cette
option plutôt que de les Inscrire dans un autre établissement.
L'altération la plus grave se trouve au niveau du second cycle parce
que les différents établissements correspondant aux orientations possibles
n'ont pas été généralisés. Faute de classes et de maîtres on a orienté
par "la force des choses" en fonction des possibilités d'accueil des divers

(l) PAPILLON: L'école, pourquoi faire? 'L'orientation s'apparente


à l'hérédité dans un cas, à la loterie dans l'autre'.
page 33

types d'enseignement, en .p.art.ïQUlier e.n. ce..;qüi; concerne lycé.as et


collèges techniques-, et la comparaison avec les- objectifs. du Vème
Plan'a montre que l'évolution n'était pas conforme à ces objectifs:
les cycles courts ont trop- peu d'élèves,, le deuxième cycle long est
surchargé et le bac dévalorisé ouvre la porte à un nombre d'étudiants
trop nombreux pour les places disponibles dans le supérieur.
C'est pour que soient tenus les objectifs du Plan que la nouvelle
réforme de l'orientation a été préparée par le Ministère, discutée
devant le Conseil Supérieur de l'Education Nationale, et adoptée
récemment en Conseil des Ministres.
3. La réforme de 1966 - Les principaux points de la réforme sont:
(a) la création de structures nouvelles à trois niveaux et
doubles, с 'est-à-direLdistàngùant Information, e.t Orientation
proprement dites, bien.que. travaillant en étroite liaison(l).
Sur le Plan National
- l'Office National d'information pour l'Orientation Scolaire
et Professionnelle (ONIOP): sa mission est d'élaborer et de
diffuser l'information et la documentation nécessaires à
l'orientation,
un Service d'Orientation au sein du Ministère, organisme
moteur du plan national en matière d'orientation chargé de
diriger l'es services locaux. •"•• '"'•
:
- Sur le Plan Régional _ .'.'..:_..._.:..;..:..'... •""' '
•' - une Direction de 1'Information et • de l'Orientation dans
••'-'•• chaque académie, coiffée-par un fonctionnaire ayant rang'
d'inspecteur d'Académie et comportant" deux services distincts.
Sur le Plan Local
- ' des.: c e n t r e s d' information"..et..:.d.\'orl.entat.i.on..;c deux
:
ou trois d i s t r i c t s , • ".."-••::
- des conseils pédagogiques intérieurs aux établissements;

(l) Voir Annexe.


page J>k

(b) la création de professeurs-conseillers qui animeront les


centres locaux, faisant le lien entre les établissements :et-
ce centre, assistés de spécialistes. On en prévoit 2.000.
Ce sont des professeurs ayant déjà une expérience de cinq
ans au moins dans l'enseignement et qui se consacrent à
l'orientation pendant quelques années. A l'origine, иле
formation de six mois à un an avait été envisagée. En
définitive, ils suivront des stages de courte durée com-
portant l'information sur les structures de l'éducation
nationale, une initiation aux techniques de communication
e'U à la dynamique de groupe, des conférences sur les problèmes
économiques et sociaux(l);
•(c) l'observation plus stricte des.;, élèves tout au long du premier
cycle, grâce au conseil pédagogique de l'établissement (directeur
et professeurs principaux, aux conseils de classe et au dossier
pédagogique);
(d) une procédure plus- stricte pour l'entrée dans le deuxième cycle.
Au cours de la classe de troisième, la documentation sera
adressée aux familles et des réunions seront organisées. Les
.parents formuleront leurs voeux avant la fin du deuxième
• trimestre - au début du'troisième trimestre.
Le Conseil pédagogique établira les propositions individuelles sur
lesquelles se prononcera le Conseil d'Orientation, présidé par le Directeur
du Centre d'information et d'Orientation comprenant enseignants, personnel
du centre et trois représentants des parents mais qui n'ont pas droit de vote.
II.n'est prévu qu'un-réexamen des dossiers au profit des élèves qui
n'accepteraient pas la voie prescrite;
(e) l'application sera progressive•de la rentrée 1968 à la
rentrée 1971«

(1) A. PEYKEFIÏTE, le 4 avril 1968. Présentation à la Presse du décret


réorganisant l'information et l'orientation scolaire.
page 35

Le sens de cette réforme est donc:


d'offrir aux élèves-, aux parents, aux professeurs, une meilleure
information,- • ..
de mettre au point une meil-leure observation: c'est l'amorce
d'une véritable révolution puisque le classement est remplacé
par l'aptitude et "1'examen "final par un dossier portant sur
plusieurs années« Des -tests mis au point par le Sercice de
Recherche de l'institut -National d'Etudes du Travail et
d'Orientation Professionnelle sont à la disposition des
centres(l),
- de créer un dispositif d,;orientation plus vaste que
l'établissement scolaire ouvrant de plus larges possibilités
et permettant d'atteindre plus facilement les objectifs
nationaux.
Ces mesures sont bruyamment critiquées: les associations de
parents d'élèves s'inquiètent de leur faible rôle 'et l'orientation ainsi
conçue risque de ne pas se réaliser "à l'abri dés anxiétés" comme le
demandait le recteur CAPELLE. Les enseignants mettent en avant le fait
qu'il est impossible d'appliquer un nouveau système d'orientation sans
la mise en place effective des CES et de sections techniques valables
et assez nombreuses, sans la transformation des méthodes pédagogiques
et du contrôle des connaissancesо Le reproche général est d'en faire
ил appareil de ventilation des élèves selon les données du plan, contraire
aux traditions des conseillers d'orientation mettant au premier plan la
personnalité de l'enfant et son épanouissement.
L'opposition a la réforme avait en outre un aspect politique:
les décisions prises en Conseil des Ministres ne correspondant pas aux
déclarations d'intentioh""du Minlstre^de l'Education Nat-Î-on-ale--devant le
Conseil Supérieur de l'Education Nationale (en particulier en ce qui
concerne la formation des futurs professeurs-conseillers).
La crise actuelle ne peut que faire rebondir critiques et
revendications, dans ce domaine.

(1) REUCHLIN. Recherches sur l'Education en Fr-ar.ce ¿eins Гг. Revue.


Internationale de Pédagogie. 19&Ï, n°3.
page 36

Le grand intérêt de cette réforme est l'effort d'observation des


élèves, continu, avec des méthodes rénovées.
Mais, elle met en place des organismes complexes, coûteux en
personnel; puisqu'elle nécessite 2.000 professeurs-conseillers, 23
directeurs de centres régionaux(l), sans compter le personnel des
centres régionaux et locaux non encore précisé. Et elle' ne pourra
être appliquée que si en 1972, .les classes d'accueil dans le deuxième
cycle ont été créées en nombre suffisant.
Enfin, elle se limite à la fin du premier cycle et ne prévoit
rien pour le deuxième cycle et donne un rôle trop important aux
maîtres ou aux fonctionnaires des centres d'orientation par rapport
aux familles.
о
о о
Ces deux exemples montrent les difficultés de concilier le
laisser-faire traditionnel des enseignements occidentaux et les exigences
d'une économie planifiée.
Ils montrent aussi qu'un des éléments clé de la réussite est le
dialogue entre tous les intéressés, en particulier entre l'école et la
famille.

CONCLUSIONS DE LA TROISГЕМЕ PARTIE


L'orientation est donc une fonction qui a pour but d'aider les
enfants à déceler les aptitudes et à faire les études convenant le mieux
à leurs possibilités et leur permettant de s'insérer dans le développement
économique-et social. Son role est l'observation, l'information, le
conseil.
.Ce rôle s'élargit et devient indispensable:
- à cause de la diversité croissante des types d'enseignement
nécessités par la complexité de la vie économique et sociale: le choix
est plus difficile;

(l) 2.000 professeurs-conseillers correspondent environ à deux pour cent


de l'effectif.-, des professeurs du secondaire. On peut estimer leur
salaire annuel moyen à 24.000 NF et celui des Inspecteurs d'Académie,
directeurs de Centres régionaux à 32.000 NF.
page 37

- à cause de la démocratisation de l'enseignement: les couches


sociales qui ont eu récemment accès à l'enseignement secondaire
et supérieur ont besoin de conseil pour déterminer aptitudes et
possibilités;
à cause des exigences économiques: d'une part, le développement
a besoin d'un certain nombre et de certains types de citoyens
instruits, d'autre part tout état a des limites de financement
pour son éducation et doit éviter le gaspillage et l'inefficacité.
Pour pouvoir remplir ce rôle, une organisation de l'orientation
exigerait:
(i) des techniques d'information et d'observation à la
disposition de tous,
(ii) une participation continue du corps enseignant, des parents,
des.milieix professionels pour respecter les intérêts dp tous,
(iii) un système d'éducation permettant effectivement l'orientation,
a
c'est-à-dire largement ouvert jusque/l'âge où le choix est
psychologiquement possible, et offrant de nombreuses options
susceptibles d'acueillir les élèves en fonction de leurs
aptitudes,
(iv) des prévisions valables sur le développement de l'économie,
de l'éducation dans le cadre de la planification.
Actuellement, toutes ces conditions sont rarement remplies ou ne
le sont que dans les pays développés. L'application en est alors faussée,
mais la rôle n'est pas contesté.
La mise en place de l'orientation donne naissance à des types
d'organisation très différents selon que l'accent est mis sur la nécessité
de satisfaire les aspirations des enfants où les besoins de la société:
- si le principal objectif reconnu est de favoriser l'épanouissement
de 1'enfant, les services d'orientation ont pour charge de développer les
techniques d'information et d'observation qui permettent aux enfants de
choisir eux-mêmes.
C'est une formule souple, sans organisation stricte, car c'est
surtout un état -d'esprit. Cette conception est valable dans un pays
où le système d'éducation a une très large capacité d'accueil, où les
page 38

possibilités de financement sont étendues-, où le marché de l'emploi est


très vaste, où les mentalités favorisent une adaptation rapide de la
qualification à la profession,; ..Dans, ce cas,, les prévisions ne sont pas
une nécessité:l'école reste neutre. C'est une formule de pays riche et
dynamique, comme les Etats-Unis,, mais qui est impossible ou dangereuse
pour un pays aux ressources limitées,, au système d'éducation insuffisamment
développé ou peu adapté au marché du travail: permettre aux enfants de
déceler leurs aptitudes sans leur donner la possibilité de poursuivre
des études qui ne leur ouvriraient pas de débouchés ne peut que déclencher
le mécontentement;
- si l'objectif avoué est la nécessité de satisfaire les besoins
de la société et de l'économie, l'orientation consiste à mettre sur pied
des méthodes propres à déceler' les diverses aptitudes- pour les diriger
vers les études et lés professions prévues» Cette méthode demande des •:-•''
prévisions sérieuses, des possibilités de réorientation ou de recyclage,
et s'insère dans une planification stricte .de l'économie et de l'éducation.
Elle doit, comme en Europe orientale, garantir uri emploi. Mais elle
diminue considérablement les possibilités de choix des familles et des
enfants. L'organisation est simple; les admissions dans les établisse-
ments des niveaux les plus.élevés sont déterminées par les instances
économiques et l'orientation consiste à déceler les aptitudes jusqu'à
l'heure de la répartition entre vie active et écoles de,-, divers types:
les meilleurs peuvent aller vers les études-de leur choix, les. autres ont
deux possibilités: ou se diriger vers les options restées ouvertes ou
espérer...encore .faire les études qui leur conviendr.a.ient.vsoit -par des voies
"secondaires" (cours du soir, par correspondance); soit en se perfectionnant
pour se présenter plus :.tard. :-. Cette, formule>:;.dans.-les- -pays où elle est
...appliquée.,. donne:, s at i sf act ion sur le pi an •• fetes besoins en. main-d.'oeuvre
et permet un développement controlé de;-l'enseignement aux niveaux les р1из
élevés et les plus coûteux. C':est une• -bonne formule. dans les périodes
de démarrage de l'économie et du système d'enseignement. ,.: Mais parce
qu'elle met lés" enfants et les familles.à la disposition du système •
économique et éducatif, elle est difficilement, acceptable dans les pays
riches.
page 39

- Concilier les deux objectifs apparaît comme le plus


satisfaisant pour l'intérêt général et pour l'épanouissement de chacun^
mais le plus difficile à mettre en oeuvre: .cela nécessite la mise en
place de multiples rouages susceptibles de rendre cohérents les choix
nécessaires et de les faire accepter par tous. De plus., concilier deux
objectifs impossibles à déterminer avec précision - satisfaction de la
demande sociale et des besoins de l'économie - exige des formules souples,
facilement adaptables aux erreurs possibles.
Dans ce cas les points les plus importants-à déterminer sont les
pourcentages de repartition,, et les executants responsables et les paliers
où se réalise l'orientation. Il faut aussi admettre les exigences du
développement national et accepter...de laisser jouer à l'école un rôle
accru. C'est ce qu'ont essayé la Suède et la France.
page 40

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