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Diagnostic et perspectives
de méthode
The issue of tutoring in Morocco. Diagnosis and method perspectives
Abdellaziz Zbadi
Docteur en Sciences du Langage
Lycée qualifiant, Abbas Miftah de Salé.
Doctor of Language Sciences
Qualifying High School in Sale.
Abstract: School support remains a social phenomenon, fashionable for some, a necessity for
others concerning almost all Moroccan households in urban areas. So we thought of getting
closer to this phenomenon to understand it, dissect the concept, question its usefulness, its
foundations, its reasons for being, its consequences and its impact (positive or negative) on
teaching. Moreover, this is the reason why this research was undertaken and oriented towards
the emergence of a semiotico-managerial approach of school support.
Keywords: School support, qualifying high school, diagnosis, perspectives and method.
Texte intégral
Le Maroc, dit-on, est malade de son école. Nombreuses sont les réformes qui se sont
succédées sans résultat. D’aucuns parlent de crise d’enseignement générale, d’autres parlent
d’échec de l’enseignement marocain, d’autres encore clament clairement la faillite totale de ce
système d’enseignement.
107
échelons, sous l’étiquette du Soutien Scolaire1 (dorénavant S.S).
Notre choix de l’approche sémiotique s’explique par deux raisons : d’abord, par
l’aspect novateur de la discipline choisie ; ensuite, parce que la sémiotique s’intéresse au
phénomène de la signification dans tout système ou ensemble structuré et signifiant, comme
c’est le cas du soutien scolaire2.
Nous avons opté pour l’approche managériale parce que, de nos jours, le management
touche à tous les secteurs et les domaines. Notre choix se justifie, en fait, par la quête de la
qualité du soutien scolaire, ‘objet de valeur’ introuvable encore par la quasi-totalité des
acteurs de la situation pédagogique.
Comme toute autre activité, le soutien scolaire possède des processus qui sont
critiqués pour ses objectifs stratégiques. L'amélioration de la qualité du service dispensé par
nos collaborateurs dépendra de notre aptitude à identifier forces, faiblesses et opportunités de
progrès. Tout en vérifiant notre conformité par rapport au référentiel choisi, nous avons opté
pour un management de la qualité3.
Les clients (apprenants dans notre cas) deviennent de plus en plus conscients des
questions de qualité. Ils veulent d’avance être certains que le service offert répondra à leurs
attentes, ainsi qu’aux attentes des prescripteurs, que sont les parents ou les enseignants eux-
mêmes. Mettre en place un système de management de la qualité va certainement aider les
responsables pédagogiques à augmenter la satisfaction de leurs clients, accroître la cohérence,
et améliorer les processus internes. Cela minimisera le risque de non-satisfaction des attentes
des clients.
1
« Le soutien scolaire est dispensé dans le cadre et dans le temps scolaire, par des enseignants, à des élèves qui,
provisoirement, ou sur une plus longue durée, ont besoin d'une aide personnelle ; le soutien peut prendre la
forme de l'aide individualisée, de la remédiation, du tutorat, voire prendre place dans le cadre des études au
collège. »
Études, aides individualisées, tutorat sont des dispositifs mis en place dans le cadre de la rénovation des collèges
et des lycées. Ils peuvent se doubler d'aides mises en place dans le cadre de l'autonomie des établissements (aide
au travail personnel, SOS maths, etc.). Voir Dictionnaire encyclopédie de l'éducation et de la formation (2000),
p.20.
2
D’autres approches pédagogiques parlent d’accompagnement scolaire, avec un sens différent. Le soutien
scolaire signifie l'aide qui est dispensée à l'école, sur le temps scolaire, par les équipes éducatives, alors que
l’accompagnement à la scolarité concerne l'aide dispensée, dans un cadre partenarial, sur le temps périscolaire,
par des intervenants variés.
3
Ce concept de la ‘qualité’ revient toujours, à travers les réformes qui se sont succédées dans l’enseignement,
sans aucune réalisation sur le terrain.
108
existe ? Est-il utile ? Obligatoire ou Facultatif ? Peut-on vraiment s’en passer ? Si oui,
comment ? Sinon, pourquoi ?
Pour répondre à ces multiples questions de recherche, nous optons pour une démarche
inductive qui consiste à partir d’enquêtes sur le terrain, sonder une population-cible et décrire
le phénomène de société pour émettre des hypothèses valables qui peuvent nous aider à
concevoir une théorie du soutien scolaire.
Pour ce faire, nous avons opté pour un plan structuré en deux parties : une partie
théorique ou conceptuelle où il s’agit de présenter le référentiel théorique et méthodologique à
même d’asseoir une approche rationnelle et raisonnée du soutien scolaire, et une autre partie
pratique appelée investigation de terrain. Les deux parties se composent, à leur tour, et
respectivement, de plusieurs sections.
Notre travail de recherche est accompagné d’un volet Annexes4 montrant, sous forme
de tableaux, de diagrammes et de schémas, toute la complexité du travail de terrain et les
modèles descriptifs et interprétatifs qui en étayent la démarche et l’analyse.
C’est ainsi que « la sémiotique, estime-il, s’est imposée d’emblée comme une théorie
générale de la signification, à visée universaliste, ayant pour objet le discours, aussi bien
verbal que non verbal. En tant que théorie, elle dispose d’une axiomatique, d’un dispositif
conceptuel et méthodologique réglé et d’une capacité analytique puissante, à même d’intégrer
4
Annexes ne figurant pas dans cette version, compte tenu de la limitation de pages.
109
tout apport méthodologique, jugé pertinent, dans le champ de l’analyse de discours
(énonciation, isotopie, actes de langage, figures de style, etc.).5 »
Il est certain que l’École de Paris de sémiotique a eu une grande influence sur les
sciences sociales et humaines et elle a touché nombre de domaines tels que les études
politiques, l’anthropologie, l’architecture, l’aménagement territorial, et même la
communication visuelle et artistique. Aussi, nous semble-t-il utile d’associer la sémiotique au
management pédagogique afin de prévoir, ou du moins d’esquisser un modèle d’application à
même de rendre compte de la complexité du processus didactique et pédagogique de la qualité
en termes de soutien scolaire.
5
Séminaire de Sémiotique et d’Analyse de discours du Master Sciences du langage, Sciences
de discours et Communication, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Rabat, année
universitaire, 2007-2008.
6
Url : http //wwwcdc.qc.ca/eduthes-html/ 00002867htm [consulté le 15 août 2008].
110
c- Pédagogie :
1. 3. Sémiotique et management
Si la gestion pédagogique est une donnée importante dans tout processus éducatif, elle
présuppose pour ce faire la mise en place d’un système de management de la qualité (S.M.Q),
défini comme l’ensemble des instructions de prise en compte et de mise en œuvre des
processus pédagogiques visant la rationalité de l’organisation et l’amélioration des
performances et des résultats.
L’objectif est d’assurer, d’abord, une communication pleine entre les différents
partenaires et de favoriser, ensuite, une synergie à même d’atteindre l’efficience souhaitée.
▪ Planifier ;
▪ Faire (ou exécuter) ;
▪ Vérifier ;
▪ Corriger.
Le S.M.Q est donc partie prenante de l’ensemble des outils de gestion mis à la
disparition du manager (Administration ou staff pédagogique) afin de planifier, orienter et
coordonner les activités pédagogiques pour assurer un meilleur rendement en termes de coût
global et de pourcentage de réussite, ainsi qu’en termes de satisfaction des intervenants.
111
Section 2 : Le soutien scolaire
Nombreuses sont les définitions attribuées au soutien scolaire dont celle citée par le
Ministère de l’Éducation Nationale (MEN) 7 « un ensemble de moyens et de techniques
pédagogiques susceptibles d’être exploités soit en classe, dans le cadre des unités didactiques,
soit hors-classe, dans le cadre des activités de l’école en général, afin de prévenir et d’éviter
toute forme d’échec qui compromettrait tout apprentissage normal chez l’élève »8.
Dominique Glasman (1998)9 emploie ce concept pour « toutes les activités consacrées
à la lutte contre l’échec scolaire, etc. ».
Alors, quelles sont les raisons d’être du soutien scolaire ? Autrement dit, pourquoi a-t-
on besoin dudit soutien ?
Les causes du soutien scolaire sont nombreuses et variées, elles sont au nombre de dix:
1- Les lacunes du système éducatif marocain.
2- L’accélération de la compétition scolaire (concours, élèves qui veulent se réaliser
pleinement).
3- L’intégration des apprenants les plus défavorisés.
4- Les apprenants en difficulté.
5- L’amélioration de leurs méthodes de travail.
6- Rattraper son retard.
7- Améliorer ses présentations.
8- Se faire aider dans ses devoirs.
9- Obtenir un très bon bulletin.
10- Réussir son examen, etc.
Ayant étalé les raisons d’être du S.S, nous allons essayer de présenter ses types.
Le soutien scolaire interne est un soutien qui a lieu dans l’école, en classe. Il consiste à
remédier aux lacunes des apprenantes et apprenants, à vérifier la compréhension du cours, à
7
MEN (2004), Formation des institutions de 6ème année de l’enseignement fondamental (1990), p.25 ; cité par
Abderrahmane Toumi (2004), p.158.
8
A. Toumi (2004), La classe de Français : de la pédagogie du contenu à la pédagogie des compétences,
p.158.
9
J. M. Gillig (1998), L’aide aux enfants en difficulté à l’école problématique, démarches, outils, p.134.
112
fixer et à soutenir les élèves en difficulté, à travers des batteries d’exercices multiples et variés
en ayant recours au besoin au rappel de l’explication de la règle de manière schématique et
synthétique.10 Abderrahmane Toumi (2004) retient trois formes de S.S interne : ‘le soutien
intégré’, ‘le soutien périodique’ et le ‘soutien institutionnel’.
Schéma n° 1 :
Le soutien institutionnel 14 , dans le cadre de l’école cette fois-ci, a lieu quand une
apprenante ou un apprenant exprime des difficultés. L’animateur, essaie, alors de lui venir en
aide au sein de la classe. Si cette aide s’apparente insuffisante ou inappropriée, on fait appel à
l’équipe pédagogique. La demande peut se faire oralement ou par écrit. L’équipe analyse les
difficultés de l’élève et propose une démarche pédagogique pour y remédier.
10
Cette forme de S.S interne était très courante pendant les années 80 et 90, en prenant, pendant un certain
temps, l’étiquette de ‘Régulation’, terme qui été emprunté à la sphère militaire.
11
A. Toumi (2004), op. cit.
12
Adopté de B. Maccario (1991), « L’évaluation » in Cahiers pédagogiques, numéro hors-série, 1991, p.142 ;
cité par A. Toumi (2004) op.cit.
13
A Toumi (2004, p. 159).
14
Ibidem.
113
laisser envahir un phénomène : le soutien scolaire externe ou le soutien épiscolaire, développé
dans la sous-section suivante.
Cette forme du S.S est très en vogue ces derniers jours et est même devenue à la mode.
Certains s’en réjouissent, d’autres la déplorent mais le fait est qu’aujourd’hui, après les cours,
presque tout le monde fait du S.S, chaque jour sinon un jour sur deux. Ces activités visent à
aider les apprenantes et les apprenants à obtenir de meilleurs résultats scolaires. Elles
s’observent sous différents aspects : ‘le soutien scolaire’, ‘le rattrapage’, ‘le renforcement’,
‘l’aide aux devoirs’,’ l’accompagnement scolaire’ ou ‘l’accompagnement éducatif’.
Le second type de S.S externe peut se faire de manière collective dans la « boîte » de
S.S ou chez l’enseignant.
Le nombre de « boîtes » de S.S ne cesse d’augmenter jour après jour comme c’est le
cas des épiceries et des téléboutiques, sans se soucier vraiment de la qualité des deux
partenaires. La raison en est la concurrence et les prix qui ne cessent de baisser. D’ailleurs, la
2ème partie de notre travail intitulée : « investigation terrain » subsume une enquête sur le
terrain du ‘secondaire qualifiant’ et analyse les raisons, les causes et les retombées de ce fléau
social. Ce qui nous invite à voir le soutien scolaire de près et à en appréhender les apports et
les limites.
Nombreux sont les avantages du S.S dont nous citons les éléments principaux :
a- le S.S jouerait, dit-on, une fonction d’externalisation hors de l’espace familial des
tensions créées par la scolarité.
b- Au sein du S. S, l’apprenant est confronté à d’autres enseignants, qui ne sont pas
ceux de tous les jours, de sorte qu’il reprend confiance en lui, on se sent plus à
l’aise : on peut se tromper sans risque d’être catalogué.
c- On y apprend à réussir les épreuves scolaires, à ‘figurer’ honorablement,
i.e. conformément aux ambitions personnelles et familiales.
d- On améliore sa méthodologie de travail. e-On rattrape le retard scolaire en y
traitant les préalables.
f- On se fait aider dans ses devoirs.
g- On s’épanouit. h-On s’adapte et on s’accommode.
i- On évite le redoublement.
j- On est motivé.
114
2.4-2- Les limites
a- Certaines critiques portent sur le fait que ce sont des organismes privés à but
lucratif, qui pour l’essentiel, s’occupent de combler les lacunes du dispositif scolaire,
ce qui ne permet pas l’accès de tous à cette aide.
b- Certains pédagogues en critiquent le principe lui-même, arguant que le
S.S évite au système éducatif de se remettre en cause, en laissant à d’autres le soin de
pallier ses lacunes.
c- En plus des frais et des faux frais de la scolarité des apprenants, le S.S
constitue une taxe supplémentaire qui alourdit les charges des parents.
d- Certaines formes des cours du S.S risquent d’ennuyer l’apprenant quand la
séance ne constitue qu’une simple reprise de cours.
e- La dépendance15 : il s’agit d’une accoutumance de l’apprenant.
f- L’apprenant risque d’être distrait en attendant que le professeur lui explique le
cours pendant la séance du S.S.
g- Le S.S risque de constituer une sorte de surcharge de l’élève, et de là, il fatigue
l’apprenant.
h- La cherté des séances peut atteindre des fois cinq cents dirhams de l’heure16.
i- Le cours de S.S réduit la marge de recherche personnelle de l’apprenant et ne
lui permet pas de trouver le temps de se cultiver.
j- Le désengagement17 : Certains parents ou enseignants se déchargent totalement
de leurs responsabilités (problèmes ou apprenants à problème), en se démobilisant et
en se retirant, etc.
Après avoir présenté les apports et les limites du soutien scolaire, nous pensons qu’une
‘formule palliative’ pourrait éventuellement se substituer au S.S. Il s’agit de l’intégration de
l’ingénierie pédagogique dans le système d’enseignement marocain, objet de la section qui
suit.
15
A. Toumi (2004, p. 159).
16
Ce prix peut concerner le S. S qu’on faisait pour accéder au concours de classes préparatoires.
17
G. Chaveau (2005), « L’aide peut-elle gêner l’apprentissage ? » in Cahiers pédagogiques, octobre 2005, p.25.
18
G. Paquette (2002), L’ingénierie pédagogique, P.U.Q. [Consulté le 10 septembre 2008].
115
Elle est par ailleurs 19 définie comme un ensemble de méthodes et d’outils permettant
la construction de séquences ou d’outils pédagogiques adaptés à un public-cible avec des
objectifs pédagogiques clairement définis.
Après avoir présenté les sept phases de l’ingénierie pédagogique, nous allons
maintenant les expliquer afin de pouvoir mieux comprendre ce qu’est l’ingénierie
pédagogique.
a-Objectifs pédagogiques
Ce sont les capacités que l’apprenant doit avoir acquises à l’issue d’une action de
formation, définie par le formateur, à partir d’un objectif de formation.
b-Méthodes pédagogiques
19
Afnor : Association Française de Normalisation. [Consulté le 12 septembre 2008].
116
1- Les méthodes affirmatives (‘exposititionnelles’ ou démonstratives), dans
lesquelles le formateur, détenteur du savoir, le transmet à un auditoire qui reçoit
ce savoir sans collaborer à sa construction.
2- Les méthodes interrogatives qui consistent à faire découvrir à l’apprenant ce que
l’on veut enseigner.
3- Les méthodes actives, basées sur le principe que l’on apprend mieux lorsque l’on
construit soi-même son propre savoir.
Ces trois méthodes font appel à différentes techniques pédagogiques telles que :
▪ L’exposé, le débat, le cours magistral, l’imitation de gestes, l’analyse de
témoignages, etc.
▪ L’étude de cas, la simulation, le jeu de rôles, le traitement autonome de projet,
etc.
c-Supports pédagogiques
Ce sont, en fait, les moyens utilisés dans le cadre d’une méthode pédagogique
(transparents, cassettes audio et vidéo), plans de cours, livres, jeux, etc. Ces actions d’‘aides
pédagogiques’ du formateur peuvent avoir trois fonctions : illustrer et prolonger les messages
du formateur, être une source autonome d’information, être l’occasion d’une création de la
part des participants.
d- ‘Animateur de formation’
L’animateur est la personne qui prépare, conduit, stimule et facilite le travail d’un
groupe.
Il est question d’une appréciation des compétences et des connaissances maîtrisées par
un individu à un moment donné. Cette évaluation doit se faire à l’aide de critères définis
préalablement : l’atteinte des objectifs pédagogiques et de formation d’une action de
formateur. Cette évaluation peut être faite à des temps différents, par des acteurs différents
(stagiaire, formateur, entreprise + client, etc.).
20
H. Channad (2004), La stratégie d’entreprise. [Consulté en ligne le 20 septembre 2008].
117
Tels furent les principes fondamentaux et les processus d’une ‘formule palliative’
‘l’ingénierie pédagogique’, à ‘l’accompagnement scolaire’ ou au ‘soutien scolaire’ dans ou
hors-école.
La gestion de la qualité est vitale pour n’importe quelle entreprise. Il est souvent très
utile d’imaginer une structure à cette activité qui touche à l’ensemble des services (logistique,
informatique décisionnelle, finance, marketing / vente).
Ainsi, le management de la qualité est une activité support visant à conférer aux
services la capacité de standardisation, de mutualisation et de réutilisation des ressources
nécessaires pour assumer les synergies (flexibilité) et l’efficience pour atteindre la stratégie
d’entreprise attendue. [wikipédia le 27 septembre 2008]22.
21
Système de management de la qualité in wikipédia [Consulté le 27 septembre 2008].
22
Url : http : //fr. wiképedia.org/wiki/syst%C 3% A8me de management de la qualité% C3 A9 [Consulté, le 27
septembre 2008].
23
Url : http : // www.iso.org/iso/fr/qmp [ Consulté le 27 septembre 2008]
118
▪ une plus grande stabilité ;
▪ la création de valeurs ;
▪ des retours financiers plus importants ;
L’organisme dépend de ses clients. Ainsi, il convient de comprendre les attentes, les
besoins (présents et futurs) et les exigences de ses clients, qui sont les parents et les
apprenants de manière générale. Les avantages clés de la « boîte » de S.S sont :
▪ L’augmentation des revenus ;
▪ Une plus grande loyauté des clients (parents et apprenants) qui conduirait à un
renouvellement des relations d’affaires, dans la « boîte » du S.S ;
▪ La recherche de la satisfaction du client en réalisant une efficacité accrue des
ressources de l’organisme (directeur pédagogique, gérant, corps enseignant,
etc.).
Principe 2 : Leadership
Le personnel à tous les niveaux représente l’essence même d’un organisme (« boîte »
de S.S) et une implication de sa part (enseignant, enseigné, staff administratif) serait très
profitable pour l’organisme entier.
24
Url : http : //fr. wiképedia.org/wiki/syst%C 3% A8me de management de la qualité% C3 A9
[Consulté le, le 27 septembre 2008, p.3].
25
Url: http : // www.iso.org/iso/fr/qmp [Consulté le 27 septembre 2008, p.2].
26
Url: http : // www.iso.org/iso/fr/qmp [ Consulté le 27 septembre 2008, p.4].
119
Le principe 3 permet les avantages suivants :
- Personnel motivé, impliqué et engagé pour l’institution du S.S.
- Innovation et créativité pour atteindre les objectifs visés par la « boîte » de S.S ;
- Chaque élément du staff pédagogique administratif est responsable de ses
performances individuelles ;
- Personnel soucieux de contribuer à l’amélioration continue ;
120
Principe 6 : Amélioration continue
121
2.6.4- Le processus de sémiotisation du management de la qualité
Après avoir dressé le cadre conceptuel de notre sujet intitulé, décliné en approche
sémiotico-managériale du soutien scolaire, nous passons maintenant au cadre pratique de
l’investigation du terrain.
122
Section 1 : La démarche suivie
La démarche que nous avons adoptée est une démarche inductive 27, dans la mesure où
pour arriver à des conclusions valables sur le soutien scolaire, «il est nécessaire de s’appuyer
sur des preuves scientifiques, en excluant nécessairement le rôle de l’hypothèse. » 28 .
D’ailleurs, F. Bacon 29 pense que pour faire des explorations, dans le but d’aboutir à des
conclusions, l’observation directe constitue la seule technique pertinente. A. Ouellet reconnaît
à Bacon 30 la codification de la notion de preuve par la vérification directe. Son approche
n’admet pas l’hypothèse a priori, selon lui, l’hypothèse a priori biaisait les résultats.
Pour mener à bien un travail de recherche scientifique, il faut descendre sur le terrain,
pour l’appréhender in vivo. D’ailleurs, l’enquête « consiste à poser à un ensemble de
répondants, le plus souvent représentatif d’une population, une série de questions relatives à
leur situation sociale, professionnelle ou familiale, à leur attitude à l’égard d’options ou
d’enjeux humains et sociaux, à leurs attentes, à leur niveau de connaissance ou de conscience
d’un événement ou d’un problème, ou encore tout autre point qui intéresse les chercheurs. » 32.
L’outil essentiel de notre enquête est le questionnaire, que nous allons éclairer infra.
2.1 Le questionnaire
27
A. Ouellet (1981), Processus de recherche : une approche systémique, p 17.
28
Idem.
29
Bacon, cité par Ouellet, op. cit., p. 18.
30
Ibidem.
31
Par souci de discrétion, on a jugé utile de ne pas citer le nom du lycée au sein duquel notre enquête a été
menée.
32
Raymond Quivy et al. (1995), Manuel de recherche en sciences sociales, p. 191.
123
En fait, l’enquête par questionnaire « se distingue du simple sondage d’opinion par le
fait qu’elle vise la vérification d’hypothèses théoriques et l’examen de corrections que ces
hypothèses suggèrent » 33 ;ce qui fait que ce genre d’enquête est souvent plus conçu, plus
élaboré et plus consistant que ne le sont les recensements et les sondages d’opinion.
Les réponses à la quasi-totalité des questions –en principe pré-codées- sont issues du
fait que la totalité des répondants (parents, enseignants et apprenants) doit choisir ces
réponses parmi celles qui leur sont formellement proposées35.
Notre population d’enquête se compose de trois éléments clés : les parents, l’apprenant
et l’enseignant. C’est une population hétérogène, mixte et représentative : les ‘ado-adultes’,
les ‘adultes’ et les ‘adultes sages’.
L’âge de la population ‘apprenants’ varie entre 16 et 20 ans. Leur niveau scolaire varie
entre la 1ère et la 2ème année de Baccalauréat lettres et sciences. Les enseignants n’ont pas été
catégorisés selon la variable âge mais selon l’ancienneté, qui varie entre 13 et 30 ans. Les
parents ont été catégorisés selon la variable de l’âge, qui oscille chez eux, entre 40 et 68 ans.
Après avoir mené notre enquête sur le terrain sur le thème du S.S dans le secondaire
qualifiant, via l’outil du questionnaire, nous avons préféré dépouiller ces questionnaires à
travers un instrument de dépouillement : le S.P.S.S. Or, comment s’est fait le choix de cet
instrument ? Quels ont ses avantages ? Et quelles sont ses limites ?
33
Raymond Quivy et al. (1995), idem, p 190.
34
R. Quivy, op. cit. p., 191.
35
Idem, p. 191.
124
3.1. Le choix de l’instrument : le S.P.S.S.
Le SPSS ou le logiciel Statistical Package for the Social Science « est un logiciel de
gestion et d’analyse de données statistiques de portée générale. »36.
Nous avons choisi le logiciel du S.P.S.S parce que notre finalité fut de sonder les
opinions et les avis, aussi divergents soient-ils, sur le S.S, i.e. on a récolté des chiffres que
nous allons interpréter infra. Ce logiciel nous a permis de faire une approche quantitative via
un schéma modulaire. Le logiciel S.P.S.S, bien entendu, est utilisé en management, en
marketing, dans les contrôles de la qualité, surtout que notre sujet s’intitule : « vers une
approche sémiotico-managériale de la qualité du S.S », i. e qu’il s’agit d’un ‘contrôle’ de la
qualité du S.S. Or, quels sont respectivement les apports et les limites de cet instrument ?
Certes, le S.S a des avantages à savoir qu’« il est [d’abord] relativement facile à
utiliser, vu que de nombreuses analyses statistiques peuvent être effectuées sans ligne de
programmation»3791.
Le second avantage réside ensuite dans le fait que « la saisie et la gestion des données
sont très souples grâce à l’éditeur de données S.P.S.S qui permet de générer ou de manipuler
les données d’un fichier. »38.
Nombreuses sont les limites du S.P.P.S que nous citons comme suit :
1- Sa cherté alors qu’on ne l’a acheté qu’en duplicata.
2- L’incompatibilité du S.P.S.S duplicata avec le logiciel vista. 3-Notre obligation de
faire appel à un spécialiste qui nous a initiés aux différentes techniques et
manipulations du S.P.S.S.
3- 4-Il nécessite beaucoup de travail, et par conséquent beaucoup de temps et
beaucoup d’énergie.
Nous venions de présenter supra le dépouillement des résultats de l’enquête que nous
avons menée in vivo au sujet du S.S. Il s’agissait de sonder une population, d’écouter leurs
opinions, leurs points de vue et leurs commentaires sur le fléau du S.S, qui n’a pas cessé
d’envahir le monde des lycéens, de leurs parents et celui des enseignants.
36
Url : http : // www.uquebec.Ca/mscinf/outils/S.P.S.S.html [Consulté le 14 octobre 2008].
37
Url : http : // www.uquebec. Ca/mscinf/outils/S.P.S.S.html [Consulté le 14 octobre 2008].
38
Idem. p. 1.
125
Pour les apprenants, trois positions apparaissent de ces résultats : ceux qui sont pour le S.S, lui
consacrent beaucoup de leur temps et beaucoup d’énergie en se renforçant dans une matière
ou dans plusieurs (jusqu’à toutes les matières) : du Français, de l’Anglais, en passant par les
matières scientifiques, etc. Ceux qui sont contre en argumentant que le S. S constitue
maintenant une 3ème école, qui fatigue les apprenants et les apprenantes. Et ceux qui sont pour
un encadrement moderne, préventif et intermittent, sans pour autant lasser l’apprenant.
Pour les parents, ces derniers sont ceux, généralement, qui payent pour leurs enfants
ces cours de S.S. C’est une charge supplémentaire qui gêne le pouvoir d’achat de ces parents ;
d’aucuns sont satisfaits de ces cours et voient leur utilité, en constatant l’aide apportée à leurs
enfants par ces cours. D’autres refusent catégoriquement ces cours de soutien et y voient une
perte de temps, d’énergie et d’argent. Ces parents endossent la responsabilité au M.E.N, au
système d’enseignement, à la surcharge des programmes, sans oublier pour autant la part de
l’enseignant, qui de par sa situation matérielle, son enveloppe horaire surchargé, fait des cours
de S.S pour arrondir le mois. Les deux tiers des apprenants croient au concept du S.S les
suivent d’eux-mêmes, en particulier dans les matières scientifiques. La majorité d’entre eux
paye leurs séances par mois. Et c’est le père qui en assure le paiement. Le contenu du cours ne
contient qu’une ré-explication et rarement quelques exercices.
Selon ces apprenants l’objectif premier est d’améliorer leur niveau puis de réussir. Les
enseignants, eux, croient au concept du S.S à un pourcentage de 90.9%. Plus de la moitié de
l’échantillon avait déjà fait des cours de S.S, individuellement et en groupe, aussi bien chez
eux que chez l’apprenant.
Les deux tiers les font pour des raisons financières, alors que le tiers restant les fait par
générosité. Une bonne partie d’enseignants croient à son efficacité alors que d’autres y croient
un peu sinon n’y croient pas du tout.
Maintenant, après avoir passé en revue les convergences et les divergences concernant
ce fléau du S.S, son soubassement, son aboutissement ou son échec.
Doit- on continuer à vivre toujours avec cette forme d’aide ? Sinon, est-ce de la même
manière, avec la même allure et le même rythme ou y a-t-il une autre manière d’administrer
ce traitement ?
Il est certain que le S.S tel qu’il est vécu par les quatre éléments de la situation
pédagogique (S.P) - le sujet (l’apprenant), l’objet (la matière), le milieu (l’environnement et
les parents) et l’agent (l’enseignant)- laisse ces éléments en souffrance et créent un sentiment
d’insécurité scolaire et donc de ‘mal de vivre’. Aussi la question qui se pose est celle de
savoir si l’institution scolaire allait continuer à administrer ce traitement aux apprenants ou si
la donne pouvait changer et amener une nouvelle manière de concevoir et de traiter
l’insuffisance scolaire et les moyens à même de traiter de ce phénomène.
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Conclusion
Délimitant notre investigation sur la ville de Rabat, nous avons axé notre enquête sur
un établissement du secondaire qualifiant, pris comme échantillon modèle. Le questionnaire
nous a servi comme instrument de recherche. Nous avons procédé à un traitement quantitatif
des données recueillies, via le logiciel S.P.S.S. Nous avons commenté et interprété les
résultats obtenus et proposé des pistes d’amélioration éventuelles à même d’alimenter la
réflexion sur la problématique du soutien scolaire.
Par-delà la diversité des projets de formation mis en place par l’institution éducative,
chargée de l’éducation et de l’enseignement, pour accompagner les équipes pédagogiques
dans la mise en œuvre de réformes institutionnelles ou d’actions innovantes liées au soutien
scolaire ou à l’aide individualisée, toutes les actions projetées ou mises en perspectives, en
attendant leur applicabilité, ont en commun de chercher à développer une ou plusieurs
compétences jugées nécessaires à la conduite de l’aide individualisée. L’accompagnement des
élèves requiert, en effet, une grande maîtrise professionnelle dans les domaines de l’écoute, de
l’empathie, de la métacognition et des capacités réflexives en matière de didactique,
d’épistémologie de la discipline, ainsi qu’une bonne connaissance de l’apprenant, en période
d’adolescence ou de préadolescence, et des principales théories de l’apprentissage. Ces
compétences alliées à la pratique du travail pédagogique individuel ou en équipe et à la
démarche de projet peuvent accroître l’efficacité de l’aide individualisée.
La mise en œuvre de ces mesures par les acteurs institutionnels du système exige le
développement de compétences professionnelles spécifiques qui interrogent le métier
d’enseignant dans sa capacité d’adaptation et d’innovation. Ces mesures d’ordre pédagogique
proposées par l’institution prennent en compte les avancées dans les champs de recherche qui
intéressent l’éducation, la sociologie, la psychologie et la didactique.
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Alors, que faire pour accompagner un changement de posture professionnelle
susceptible d’induire une vraie centration sur l’élève ? La formation continue risque de buter
sur le processus de construction identitaire des enseignants et sur les savoirs disciplinaires,
préalablement acquis et qui n’ont pas évolué. Le second obstacle à surmonter est l’acceptation
du détour par la personne de l’élève, ce qui nécessite l’acquisition de compétences nouvelles.
Ces compétences à acquérir sont multiples, mais peuvent néanmoins être regroupées en
quelques grandes directions.
La formation à l’aide individualisée ne peut donc occulter, un tant soit peu, la question
du travail en équipe et celle de la démarche de projet ; état de choses qui est également posé
dans les formations pédagogiques accompagnant la mise en place d’actions
pluridisciplinaires. C’est un des grands enjeux actuels de l’évolution de la professionnalité
enseignante et assurément une des clefs de la réussite des transformations en cours et de
l’adaptation du système scolaire pour répondre aux attentes multiples des apprenants en
difficulté scolaire.
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Bibliographie
Bouchard M.J. (1991), Apprendre à lire comme on apprend à parler, Pédagogie pour
demain.Paris, Éditions Hachette Éducation.
Castellani G. (2000), Accompagner la scolarité des enfants. Paris, Actes Sud, Junior
Éducation.
Gillig J.M. (1998b), L’aide aux enfants en difficulté à l’école : problématique, démarches,
outils. Paris, Dunod.
MEN (1990), Formation des institutions de 6ème année de l’enseignement fondamental. Rabat,
Document du MEN.
Rivière R. (1991), L’échec scolaire est-il une fatalité ? Une question pour l’Europe. Paris,
Hatier.
Vecchi G. de (1992), Aider les Élèves à Apprendre, Pédagogie pour demain (Nouvelles
approches). Paris, Éditions Hachette/ Éducation.
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