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Sommaire

Introduction ........................................................................................................................ 2

I. Approche conceptuelle ........................................................................................... 3

1. Définition ........................................................................................................... 3

2. Faut-il dans le cadre de l’enseignement, une méthode ? .................... 4

II. Les différentes méthodes proprement dites ..................................................... 6

1. Les méthodes traditionnelles................................................................................ 6

2. Les méthodes attrayantes et du souci de l’intérêt .......................................... 6

2.1. Les méthodes attrayantes .............................................................................. 7

2.2. Les méthodes d’intérêt .................................................................................... 7

3. Les méthodes interrogatives................................................................................. 8

4. Les méthodes actives ............................................................................................. 8

4.1. Quelques méthodes actives ............................................................................. 10

4.1.1. La méthode intuitive ................................................................................... 10

4.1.2. La Pédagogie par Objectifs (PPO)........................................................... 10

4.1.3. La pédagogie du projet .............................................................................. 11

Conclusion........................................................................................................................ 12

Bibliographie .................................................................................................................... 13
LES METHODES PEDAGOGIQUES DANS L’ENSEIGNEMENT

Introduction
L’action éducative doit s’ordonner autour des finalités qui constituent à la fois
l’idéal humain (individuel) et social. Elle exige un ordre et une ambition d’efficacité
totale. Ceux-ci sont atteints grâce aux « méthodes » adaptées à ses fins. En tant
que futur praticien de l’éducation, notre curiosité intellectuelle nous pousse à
explorer les différentes méthodes d’enseignement dans le cadre du travail de
recherche demandé après le cours de méthodologie et techniques de production
des travaux de recherches universitaires. Ceci dans le but de mieux faire face aux
différents défis qui nous attendent dans notre tâche. Les défis, qui sont de
plusieurs ordres, s’articulent habituellement autour des difficultés de transmission
du savoir que l’on possède pourtant parfaitement. Notre petite expérience sur le
terrain nous avait mis en face de cette difficulté et nous en sommes arrivé à la
conclusion suivante : c’est une chose que de posséder le savoir à enseigner ; et
carrément une autre chose que de pouvoir le transmettre efficacement et
passionnément de manière a capté l’attention de l’apprenant et plus encore, de
manière à ce que l’apprentissage soit réel. On a beau connaître ou être une
encyclopédie vivante, quand on ne sait pas comment s’y prendre pour
transmettre, on demeurera un médiocre éducateur. C’est donc, dans un premier
temps dans le souci d’enrichir nos connaissances sur la manière de se prendre
pour transmettre un savoir ; et dans un second temps de répondre à une
obligation académique, que nous nous sommes proposé de faire ce modeste
travail. Il est reparti en deux grandes parties : la première partie concernera
l’approche conceptuelle et la deuxième partie, qui constitue l’essentiel du travail,
nous amènera à l’exploration des différentes méthodes d’enseignement. Dans
cette dernière partie, nous avions mis un accent sur certaines méthodes actives
qui nous ont intéressées de par leur particularité.

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LES METHODES PEDAGOGIQUES DANS L’ENSEIGNEMENT

I. Approche conceptuelle
1. Définition

Le concept de méthodes est dérivé Du grec ancien µέθοδος (methodos) qui


signifie la poursuite ou la recherche d'une voie, le mot est formé à partir de µετά,
µέθ- (metα, meth-) qui veut dire « après, qui suit » et de οδός (odos) qui veut dire
« chemin, voie, moyen ». Il s’agit de la marche rationnelle de l’esprit pour parvenir
à la connaissance ou à la démonstration d’une vérité ; en d’autres termes, la
méthode est un ensemble ordonné de manière logique, de principes, de règles,
d’étapes successives qui constituent un moyen pour parvenir à un résultat. Elle
implique l’idée d’une direction définissable et régulièrement suivie dans les
opérations de l’esprit ; mais aussi la manière de conduire l’esprit dans cette
opération grâce aux préceptes.
En ce sens, une méthode pédagogique est alors l’ensemble des règles, moyens et
procédures employé par l’enseignant pour favoriser l’apprentissage et atteindre
son objectif. En d’autres termes, les méthodes pédagogiques consistent en règles
et en procédés pour mettre en œuvre un enseignement du maître ou un
apprentissage de l'élève, de façon théorique ou pratique1. On s'en sert pour gérer,
expliquer, découvrir, évaluer. Les réalisations comptent plus que les principes. En
ce sens, la maïeutique de Socrate (dite "méthode interrogative"), la pédagogie de
projet (project-based learning), la pédagogie de contrat, la pédagogie différenciée,
l'enseignement programmé (Skinner, 1958), la pédagogie par objectifs, la
pédagogie par situation-problème2 (problem-based learning), la pédagogie du
projet, l’enseignement assisté par ordinateur3 sont des méthodes pédagogiques.

1
Voir sur : www.meirieu.com/dictionnaire/methodepedagogique
2
Lire BROUSSEAU G., Théorie des situations didactiques, 1998
3
On pourra consulter pour approfondir sur l’Enseignement assisté par ordinateur les ouvrages:
LAWLER W. R. W., Masoud Y., Artificial Intelligence and Education, vol. I,1987, p. 1-26.
SOLOMON C., Computer Environments for Children, 1987.
DEMAIZIERE F., L'Enseignement assisté par ordinateur, 1991.

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LES METHODES PEDAGOGIQUES DANS L’ENSEIGNEMENT

Selon Gaston MIALARET, une méthode éducative est « un ensemble plus ou


moins bien structuré, plus ou moins cohérent d’intentions et de réalisations
éducatives orientées vers un but explicitement énoncé ou implicitement admis 4».

2. Faut-il dans le cadre de l’enseignement, une méthode ?

Dans tous les domaines de l’organisation du travail, une méthode s’impose pour
une réalisation efficiente des tâches. Plus encore, la transmission ou l’acquisition
d’un savoir ne peut se faire sans méthode parce qu’elle serait perçue comme une
absurdité ou une anarchie totale. Un enseignant ne peut pas se présenter à ses
élèves et sans procédure, sans méthode pouvoir leur transmettre ce qu’il connaît.
Et appliquer n’importe quelle méthode pédagogique sans prendre en compte
d’autres éléments serait une autre absurdité. En règle général un établissement
ou un enseignant valorise plus à un moment donné une méthode qu’une autre ;
bien sûr la méthode unique imposée ou obligatoire serait une erreur, car elle
appartient au libre choix de l’enseignant ou de l’étudiant et est souvent affaire de
circonstances. Il y a eu, de par le passé, des effets de mode ou la croyance à
certains moments en une méthode-miracle qui permettrait l’apprentissage de tous.
Tout en permettant la facilitation de l’apprentissage et la médiation du savoir, il est
important de ne pas céder aux illusions pédagogiques et donc continuellement de
faire le point sur la méthode pédagogique qu’un acteur ou une institution tend à
valoriser à un moment précis. La méthode a sa raison d’être et doit répondre à
des qualités.
La méthode éducative tire sa raison d’être dans le fait qu’elle assure la cohérence
entre les finalités et l’action éducative. Les qualités dont elle sera pourvues sont la
cohérence avec les finalités, l’accord avec l’état mental et psychologique de
l’éduqué, l’applicabilité (en fonction d’une situation donnée), l’harmonie avec les
méthodes et l’efficacité.

4
MIALARET G., Pédagogie générale, p. 224

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LES METHODES PEDAGOGIQUES DANS L’ENSEIGNEMENT

L’adoption de telle méthode plutôt que telle autre dans une action éducative exige
la prise en compte de plusieurs facteurs si l’on veut vraiment atteindre ses
objectifs. Le choix d’une méthode pédagogique se fait surtout en fonction du profil
de l’élève, de la complexité des savoirs à transmettre, des contraintes et des
moyens (techniques, financiers, organisationnels, pédagogiques)5.
La classification des méthodes pédagogiques est difficile et complexe en raison
des similitudes dans leurs fondements6. Alors qu’une classification s’appuie sur les
finalités7, une autre s’appuie sur l’aspect psychologique dans le processus
cognitif8 ; une autre encore sur l’activité de l’élève9 contrairement à celle qui se
fonde sur le rôle de l’enseignant10 …On retrouve souvent une classification en 5
mais aussi en trois ou deux seulement. Pour la classification en 5 méthodes, on
a:
La méthode expositive (transmissive, passive, magistrale)
La méthode démonstrative
La méthode interrogative (maïeutique)
La méthode de découverte (active)
La méthode expérientielle.
Pour la classification en 3, on a :

• Les méthodes traditionnelles


• Les méthodes attrayantes
• Les méthodes actives
Chaque méthode privilégie un aspect et néglige ou accorde peu d’importance à
d’autres aspects ; ce qui conséquemment influence considérablement le
processus d’apprentissage.

5
MORANDI F., Modèles et méthodes en pédagogie, 1997.
6
Pour la classification, voir NOT L., Les pédagogies de la connaissance, 1988
7
Les méthodes traditionnelles et les méthodes nouvelles
8
Les méthodes analytico-synthétique et les synthétiques
9
Les méthodes orientées vers le travail individuel et celles orientées vers le travail collectif en équipe ; celles
qui confinent l’enfant dans le rôle d’assimiler et celles qui l’incitent à la créativité et à la découverte
10
Les méthodes magistrales et les méthodes non directives

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LES METHODES PEDAGOGIQUES DANS L’ENSEIGNEMENT

II. Les différentes méthodes proprement dites

Il est question ici de présenter les méthodes pédagogiques les plus courantes qui
ne sont pas forcément les plus utilisées de nos jours. Et parmi celles-ci, nous
avons :
1. Les méthodes traditionnelles

Les méthodes traditionnelles mettent l’accent sur le savoir (l’aspect instructif de


l’action éducative) que l’enseignant, seul détenteur de la connaissance, doit
transmettre à ceux qui lui sont confiés. Le maître exige l’assimilation (par
mémorisation) et la restitution (par récitation) systématiques des connaissances
qu’il transmet au risque des punitions, des châtiments corporels. C’est dire que le
« par cœur11 » est obligatoire pourvu que la restitution soit exacte.
L’usage des livres de façon immodérée12 (parce que tout ce qui est à enseigner y
est !), l’endoctrinement (parce qu’il faut forger sur le plan moral et religieux un type
de personne bien déterminé) et le verbalisme excessif sont des caractéristiques
de cette méthode qui seront remises en cause plus tard. Ces méthodes qui
excluent la participation volontaire de l’élève à l’acquisition de son savoir, vont être
ennuyantes13 pour les enfants. Ils vont donc se mettre à rêver ! Il faut aussi noter
que les connaissances acquises sous contrainte sont des connaissances qui se
volatilisent !

2. Les méthodes attrayantes et du souci de l’intérêt

Ces méthodes s’appuient sur un certain nombre de principes


psychopédagogiques parmi lesquels l’intérêt que porte l’apprenant sur un domaine
du savoir, ses goûts.

11
LEIF J., Georges R., Pédagogie générale. Par l’étude des doctrines pédagogiques, Pp.219-222
12
Ibid., p.229
13
Ibid., p.230

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LES METHODES PEDAGOGIQUES DANS L’ENSEIGNEMENT

2.1. Les méthodes attrayantes

Nées pour palier aux insuffisances des méthodes traditionnelles, les méthodes
dites attrayantes se sont appuyées énormément sur les avancées de la
psychologie pour montrer que la contrainte et la peur chez l’enfant ne favorisaient
pas un bon apprentissage14. Ces méthodes s’appuient sur les goûts et l’intérêt de
l’enfant pour lui faire acquérir un savoir. Tout Ce qui attire l’attention, la curiosité
de l’enfant et ses besoins naturels15 (les jeux de cartes, les livres illustrés comme
les BD) est un moyen pour faire passer le message éducatif.
Ces méthodes sont exigeantes vis-à-vis du maître qui doit pouvoir trouver le
moyen de retenir l’attention et la curiosité de ses élèves, savoir ce qui intéresse
réellement les enfants. Mais on reproche à ces méthodes d’être sans sérieux
parce que l’apprentissage en soi exige un minimum de sérieux et de
concentration. En plus, elles privilégient le plaisir de jouer au détriment de la
nécessité ou l’obligation d’apprendre.

2.2. Les méthodes d’intérêt

Ces méthodes sont nées à la suite des nouvelles connaissances de la


psychologie génétique et de la psychologie différentielle surtout pour ce qui
concerne l’enfant ou mieux ce qui intéresse l’enfant. Parmi les pédagogues tenant
de cette méthode, on a Herbart et Kerschensteiner, Dewey…. Ces méthodes
permettent à l’apprenant de comprendre et de retenir ce qu’il fait en lui évitant
l’usage mécanique de la mémoire parce que partant du simple fait banal à un
autre beaucoup plus complexe par l’idée d’associationnisme16. Il faut pour
l’enseignant, dans ce cas, arriver à distinguer ce qui relève de l’intérêt superficiel
de ce qui relève de l’intérêt profond de l’apprenant17. Cette distinction est

14
Voir DEWEY J., Expérience et éducation, p. 72
15
L’un des besoins naturel d’un enfant est le fait d’être actif, tout bougeant et remuant ! Tout ce qui est
ludique attire son attention
16
Associationnisme est une théorie de l’apprentissage considérée comme un antécédant au behaviorisme.
17
LEIF J., Georges R., Pédagogie générale. Par l’étude des doctrines pédagogiques, Pp.251-254.

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LES METHODES PEDAGOGIQUES DANS L’ENSEIGNEMENT

importante dans la mesure où elle est déterminante dans l’acquisition du savoir.


Une connaissance sera mieux assimilée que si elle relève de l’intérêt profond de
l’apprenant ; au quel cas, il n’en retiendra pas grand-chose.

3. Les méthodes interrogatives

Ces méthodes trouvent leur origine dans l’application de la maïeutique de


Socrate18 : l’art d’accoucher les esprits. Ces méthodes, encore appelées
méthodes des questions, partent du principe que l’homme a tout ce qu’il faut en lui
pour connaître, pour parvenir à la connaissance (l’intelligence et la raison
notamment). Il ne suffit plus donc que l’aide de quelqu’un d’autre pour faire
« accoucher » cette connaissance par l’esprit. Cette personne l’éclaire et la guide
par une série de questions (d’interrogations). Par conséquent, ces méthodes
réduisent l’enseignant à un simple guide ou collaborateur qui doit néanmoins être
très pertinent et logique dans ces questions. Ces questions permettent de savoir
le niveau des apprenants, leurs difficultés et parfois même leurs attentes.
Soulignons que ces méthodes dans la réalité seront très difficiles à appliquer avec
les enfants au risque de virer à une forme de bavardage inutile.

4. Les méthodes actives19

Le caractère actif de ces méthodes ne résident pas dans le physique mais plutôt
dans le psychologique20. En s’appuyant sur les connaissances récentes en
psychologie, ces méthodes ont été élaborées pour favoriser le développement des
facultés aussi bien intellectuelles que physiques chez l’enfant. Le centre de gravité
ou le point focal dans l’action éducative va alors se déplacer de l’enseignant pour
se retrouver chez l’enfant, l’apprenant. Contrairement aux méthodes dites
18
Voir PLATON, le banquet où on retrouve les premières ébauches de cette méthode. Les questions y sont
posées progressivement de manière à faire accoucher un esprit. Voir aussi Les Dialogues de Platon. Mais voir
surtout Platon, Théétète – tous téléchargeables sur le net.
19
On regroupe parfois dans ces méthodes : l’individualisation de l’enseignement, le travail en équipe,
l’autodiscipline, l’utilisation de centres d’intérêts, l’usage des moyens audio-visuels…
20
Autrement dit l’activité doit est comprise ici, non dans le sens physique mais psychologique.

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LES METHODES PEDAGOGIQUES DANS L’ENSEIGNEMENT

traditionnelles, ces méthodes mettent en jeu l’initiative créatrice et de découverte


propres (dans le sens d’appartenance) à l’enfant : dans la construction de ses
connaissances il travaille plus ; il en est le premier acteur21.
L’enseignant n’intervient que quand celui-ci lui demande de l’aide ou que quand il
trouve son assistance indispensable. Autrement dit, il accompagne l’enfant dans
l’action éducative sans y être très impliqué, son travail ne se limitant qu’à la
facilitation de l’apprentissage ou à un secours ! ROUSSEAU J.-J. dans son
ouvrage célèbre L’Emile écrit pour ce qui concerne le maître qui s’empresserait de
corriger les erreurs de son élève : « S’il se trompe laissez-le faire, ne corrigez
point ses erreurs, attendez en silence qu’il soit en état de les voir et de les corriger
lui-même22 ».
Bien que la pédagogie active repose sur des démarches et une approche
relationnelle de la transmission de connaissances, elle est de plus en plus liée aux
évolutions techniques. Les écoles et les centres de formation sont de mieux en
mieux équipés en moyens informatiques qui interfèrent dans la pédagogie,
donnent à l'enseignant à la fois plus de liberté dans l'acte de transmission et
génèrent enfin des contraintes inhérentes à toute technique. Les programmes
pédagogiques développés à partir de ce qu'on appelle l'EAO (l'enseignement
assisté par ordinateur)23 offrent de jour en jour de nouvelles possibilités reposant
sur l'évolution des langages utilisés pour programmer les applications
pédagogiques et la mise au point de métalangages plus faciles à utiliser. Cette
évolution signifie qu'à terme (et c'est déjà le cas pour les cours d'enseignement
programmé) l'acquisition de savoirs pourra se faire aussi bien dans un centre, une
école, qu'à distance à travers des réseaux spécialisés ou internet ou à travers des
systèmes de communication de CAR (communication assistée en réseaux) avec
un environnement pédagogique intégré comprenant des outils comme le webcam,
les vidéoprojecteurs pour des conférences données à distance (la
vidéoconférence ou visioconférence)… C’est dire combien les Technologies de

21
Lire PIAGET J., la psychologie de l’intelligence, 1947
22
ROUSSEAU J.-J., L’Emile, p. 191
23
Voir plus haut dans la définition

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LES METHODES PEDAGOGIQUES DANS L’ENSEIGNEMENT

l’Information et de la Communication (TIC) ont donné une autre orientation à la


façon d’enseigner.

4.1. Quelques méthodes actives


4.1.1. La méthode intuitive

Ces méthodes font beaucoup appel aux sens24 des apprenants dans l’action
éducative. Par l’observation du concret qu’ils touchent ou perçoivent, ils dégagent
une idée abstraite qui devient l’objet de sa connaissance. Il s’en sert dans son
raisonnement et la comparaison qu’il fait pour aboutir à une généralisation. C’est
partir de ce qui est empirique pour aboutir à une forme de logique rationnelle.
Du fait que l’élève participe à l’élaboration de son lot de savoirs, de son bagage de
connaissances en partant d’objets palpables, concrets, il ne s’en défait pas aussi
aisément. Les traces de cette connaissance resteront même si la connaissance
venait elle-même à s’étouffer (ce qui est difficile !).

4.1.2. La Pédagogie par Objectifs25 (PPO)

Dans la mise en œuvre de cette pédagogie, le savoir est subdivisé en de petites


unités auxquelles on assigne un objectif concret, constatable, bref un
comportement final attendu. Lorsqu’à la fin d’une activité proposée, l’élève
exprime ce comportement en ce moment l’objectif de l’action éducative est atteint.
Et on passe à une autre activité. Lorsque dans l’évaluation du degré d’atteinte de
l’objectif, on constate le contraire, les stratégies sont susceptibles d’être modifiées
dans le but toujours d’atteindre au maximum possible l’objectif. Elle est donc une
pédagogie des résultats parce qu’elle ne part ni des programmes ni des méthodes
mais de ce à quoi le système éducatif veut aboutir. Le contenu26 n’intéresse pas

24
Voir ROUSSEAU J.-J., op. cit. , p. 186 et p. 291
25
C’est une pédagogie analytique des performances tout comme l’enseignement programmé.
26
Quand c’est le contenu qui importe, on parle de la Pédagogie des Contenus.

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LES METHODES PEDAGOGIQUES DANS L’ENSEIGNEMENT

mais les objectifs poursuivis. Mais faudrait-il encore que ces objectifs soient bien
formulés et signifiés au départ à l’apprenant27.
A l’origine de cette méthode, trois facteurs se combinent : la recherche de
l’efficacité par l’économie du temps et des efforts des protagonistes dans l’action
éducatives, le besoin d’adaptation de l’éducation aux exigences et aux réalités
d’un milieu et le besoin de rentabiliser les efforts en matière de finance déployés
en matière d’éducation. Les précurseurs de la pédagogie par objectifs sont Ralph
Tyler et Benjamin Bloom.

4.1.3. La pédagogie du projet

Pour éviter des confusions en raison de la définition du mot pédagogie, on préfère


utiliser la terminologie « méthode du projet ». Le projet est ici entendu comme une
tâche définie et réalisée en groupe qui est issue d’une volonté collective28 et
aboutissant à un résultat d’une utilité sociale matérialisable et communicable.
Cette méthode implique dans le groupe des rapports non hiérarchisés entre
éducateurs/éduqués. Les éducateurs guident, conseillent et accompagnent les
éduqués dans leurs activités, activités qui visent à faire naître chez eux des
attitudes et des valeurs29. Elle vise la solidarité entre les membres et la confiance
en soi mais le but principal étant à long terme d’autonomiser les membres parce
que déjà dans le groupe ils apprennent à réfléchir d’eux-mêmes, de façon
indépendante. Cette méthode amène les apprenants à apprendre en faisant, à
développer leur sens d’analyse critique des problèmes en y apportant des
solutions et enfin à se rendre plus actif dans une communauté d’individus.

27
Voir MAGER R., Comment définir des objectifs pédagogiques, 1972.
DE LANDSHEERE G., Viviane D., Définir les objectifs de l’éducation, 1976.
HAMELINE D., Les objectifs pédagogiques en formation initiale et en formation continuée, 1979.
28
Ce n’est pas une simple adhésion intellectuelle mais une mobilisation affective.
29
Cf. GROOTAERS D., Francis T., Le défi pédagogique. Construire une pédagogie populaire, Pp 11-57

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LES METHODES PEDAGOGIQUES DANS L’ENSEIGNEMENT

Conclusion
En somme, il existe plusieurs méthodes qui peuvent être employées dans l’action
éducation. Mais dans toute situation d’apprentissage, le plus important ce ne sont pas
les méthodes mais plutôt l’habileté de l’enseignant (le pédagogue). Pourquoi ? Parce
qu’un bon pédagogue obtiendra de bons résultats quelle que soit la méthode qu’il
utilise ; par contre un mauvais pédagogue obtiendra de mauvais résultats malgré les
bonnes méthodes qu’il pourra employer ou qu’il aura étudié. A priori, aucune
méthode n’est meilleure. Dans les faits, la qualité du pédagogue aussi bien que le
choix de la méthode ont une importance capitale pour obtenir de bons résultats. Ce
qui suppose que la méthode retenue et employée par un enseignant est celle qui lui
convient le mieux, qui est adaptée aux apprenants et enfin qui lui permet de remplir
pleinement sa vocation pédagogique. Il faut entendre par convenir, une méthode qui
sied avec son tempérament et sa personnalité ; adapter aux apprenants, c’est-à-dire
éveille chez eux le savoir ou la volonté de connaître. Aussi qu’on ne peut pas trouver
dans une situation d’apprentissage une méthode à son état pur, c’est dire en même
temps que chaque pédagogue doit pouvoir, d’une situation à une autre, trouver non
seulement la méthode originale et propre à chacune mais aussi à lui. La meilleure
méthode, on se la construit donc et pour ce faire, il n’est point besoin de chercher très
loin parce que les situations savent bien les imposer au bon pédagogue pourvu qu’il
fasse appel à son attention, son intuition et à sa créativité. Nous sortons donc de
cette recherche outillé pour affronter les défis qui nous attendent quant à la manière
de nous prendre pour éduquer les enfants qui nous seront confiés. La diversité des
méthodes d’enseignement qui existent nous fait dire que nous aurons par moment à
inventer sciemment ou non notre propre méthode en mobilisant tous nos atouts
humains, religieux et professionnels comme l’a su bien faire l’enseignant de
Littérature de Daniel PENNACCHIONI afin de le sortir du bourbier des « élèves
cancres » sans avenir. Cela l’a conduit à mettre sur pied, à son tour, ses propres
méthodes pour aider ses élèves à partir des textes appris par cœur et récité ou
déclamé dans la rue même après des décennies30.

30
Lire PENNACCHIONI D., Chagrin d’école, 2007

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LES METHODES PEDAGOGIQUES DANS L’ENSEIGNEMENT

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages

BROUSSEAU Guy, Théorie des situations didactiques, Grenoble, La Pensée


Sauvage, 1998, 358 pages.

De LANDSHEERE Gilbert, Viviane De LANDSHEERE, Définir les objectifs de


l’éducation, Paris, PUF, 1976, 307 pages.

DEMAIZIERE Françoise, L'Enseignement assisté par ordinateur, Ophrys, 1991,


569 pages.

DEWEY John, Expérience et éducation, Paris, Armand Colin, 1947, 181 pages

GROOTAERS Dominique, Francis TILMAN, Le défi pédagogique. Construire


une pédagogie populaire, Bruxelles, Les Éditions ouvrières, 174 pages.

HAMELINE Daniel, Les objectifs pédagogiques en formation initiale et en


formation continue, E.S.F./Entreprise moderne d’édition, 1979, 200 pages.

LAWLER Walter Robert, Masoud YAZDANI, Artificial Intelligence and Education,


vol. I, Norwood, Ablex Publising, 1987, 335 pages.

LEIF Joseph, Georges RUSTIN., Pédagogie générale. Par l’étude des doctrines
pédagogiques, Paris, Delagrave, 1953, 381 pages.

MAGER Robert Frank, Comment définir des objectifs pédagogiques, Paris,


Gauthier-Villars, 1972, 131 pages.

MIALARET Gaston, Pédagogie générale, Paris, PUF, 1991, 598 pages.

MORANDI Franc, Modèles et méthodes en pédagogie, Paris, Nathan, Coll. 128,


1997, 167 pages.

NOT Louis, Les pédagogies de la connaissance, Toulouse, Privat, 1988, 360


pages.

PALMADE Guy, Les méthodes en pédagogie, Collection « Que sais-je ? », n°236,


Paris, PUF, 128 pages.

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LES METHODES PEDAGOGIQUES DANS L’ENSEIGNEMENT

PENNAC Daniel, Chagrin d’école, Paris, Gallimard, 207, 304 pages

PIAGET Jean, Psychologie et pédagogie, Paris, Denoël, 1969, 270 pages.

PIAGET Jean, La psychologie de l’intelligence, Paris, Armand Colin, 1947, 212


pages.

ROUSSEAU Jean-Jacques, L’Emile ou l’éducation, Paris, Garnier, 1957, 665


pages.

SOLOMON Cynthia, Computer Environments for Children, Cambridge, MIT


Press, 1987, 191 pages

Sites Web

www.google.com consulté les 13, 14 novembre et 16 décembre 2011

www.meirieu.com consulté le 13 novembre 2011

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