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28 févr. 2023
BUSINESS
Bordeaux - Des chaînes de magasins mais aussi des palaces, des immeubles, du café, du vin, des écoles
post-bac ou un spa : Michel Ohayon, dans le viseur désormais du parquet de Paris, a investi tous
azimuts avec sa famille.
Fin 2021, le bilan comptable de la FIB affichait un passif de 501 millions d'euros, pour un actif de 428
millions seulement, selon le jugement. Créée en 1996, c'est la société avec laquelle Michel Ohayon a
bâti son empire immobilier et commercial. Il en était l'unique bénéficiaire effectif jusque tout
récemment, avec 99 pour cent du capital, mais c'est désormais son épouse.
Selon les derniers comptes qu'elle a publiés, la holding compte une trentaine de filiales dont Hermione
People and Brands (HBP), société qui regroupe plusieurs chaînes de magasins. L'ensemble fait
désormais l'objet d'une enquête de la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité
organisée (Junalco).
C'est toujours la maison mère de Go Sport (2.150 salariés) et Gap France (350 salariés), de 25 magasins
et un outlet Galeries Lafayette (1.100 salariés), du spécialiste du jouet La Grande Récré (700 salariés)
et des cafés Legal (140 salariés), enseignes rachetées ces dernières années.
Go Sport a été placé en redressement judiciaire mi-janvier par le tribunal de commerce de Grenoble
et celui de Bordeaux a ouvert une procédure de sauvegarde pour les magasins Galeries Lafayette,
également en difficulté. Le parquet du tribunal de commerce de Grenoble a par ailleurs requis, lundi,
le placement en redressement des 20 magasins franchisés de l'enseigne Gap France.
Selon des documents enregistrés au Grand Duché, Michel Ohayon y était alors actionnaire d'une
société dissoute depuis. C'est aujourd'hui un de ses fils qui, via une autre holding luxembourgeoise,
détient des parts dans plusieurs sociétés dont la française NTF Energy, spécialisée dans l'énergie
solaire. (AFP)
Dans leur projet d’affilier 22 magasins de son réseau français dans des villes petites
ou moyennes comme Besançon, Caen, Niort ou Dax, les Galeries Lafayette ont
annoncé ce 6 février un rapprochement avec la Financière Immobilière Bordelaise.
La holding est pilotée par l’homme d’affaires Michel Ohayon. Ce spécialiste de
l’immobilier commercial, qui s'est diversifié dans l'hôtellerie et la vigne, va reprendre
les murs et les fonds de commerce de ces adresses shopping en perte de vitesse.
L’histoire de Michel Ohayon est celle d’un « self-made man » qui a su flairer les
bonnes affaires. Né à Casablanca de parents commerçants, vendeurs de tissu, et
arrivé à 2 ans Mérignac en 1964, il commence par ouvrir une boutique Daniel
Hechter dans le centre commercial bordelais Mériadeck en 1984, avant de s’orienter
vers l’investissement immobilier, comme le rappelle Le Journal des Entreprises.
D’abord à Bordeaux donc, où il convainc des enseignes de s’installer dans les pieds
d’immeubles qu’il a acquis rue Porte-Dijeaux, une artère alors peu dynamique, mais
aujourd’hui devenue l’une des plus commerçantes de la ville.
Il enchaîne à Lille, ainsi que dans une vingtaine d’autres villes, en ciblant les
emplacements premium. Tirant « profit avec audace de la crise immobilière de la fin
des années 1980 », souligne La Tribune.
Tout est donc question d’affaire à saisir et le dossier des Galeries Lafayette en
régions a aiguisé son appétit. L'entrepreneur, qui reprend les murs et les fonds de
commerce, renoue donc ici avec son attrait pour le commerce mode.
Si l’opération devrait être finalisée au second semestre 2018 et les 900 salariés
transférés sous la direction de la holding, peu de détails sont communiqués sur la
gestion au quotidien des points de vente, le dirigeant n'ayant pas répondu pour
l'heure à nos questions. Les Galeries Lafayette précisent seulement que leurs
équipes accompagneront la FIB côté centrale d’achat et animation commerciale
notamment.
Chaque magasin aura néanmoins la latitude de se donner une couleur plus locale, en
y introduisant par exemple des marques de sa région. Comment la FIB orchestrera-t-
elle leur gestion : en confiant la direction du magasin à un acteur du retail de chaque
ville ou en pilotant ces points de vente en internGaleries Lafayette : qui est la
Financière Immobilière Bordelaise ?
Dans leur projet d’affilier 22 magasins de son réseau français dans des villes petites
ou moyennes comme Besançon, Caen, Niort ou Dax, les Galeries Lafayette ont
annoncé ce 6 février un rapprochement avec la Financière Immobilière Bordelaise. La
holding est pilotée par l’homme d’affaires Michel Ohayon. Ce spécialiste de
l’immobilier commercial, qui s'est diversifié dans l'hôtellerie et la vigne, va reprendre
les murs et les fonds de
L’histoire de Michel Ohayon est celle d’un « self-made man » qui a su flairer les
bonnes affaires. Né à Casablanca de parents commerçants, vendeurs de tissu, et
arrivé à 2 ans Mérignac en 1964, il commence par ouvrir une boutique Daniel
Hechter dans le centre commercial bordelais Mériadeck en 1984, avant de s’orienter
vers l’investissement immobilier, comme le rappelle Le Journal des Entreprises.
D’abord à Bordeaux donc, où il convainc des enseignes de s’installer dans les pieds
d’immeubles qu’il a acquis rue Porte-Dijeaux, une artère alors peu dynamique, mais
aujourd’hui devenue l’une des plus commerçantes de la ville.
Il enchaîne à Lille, ainsi que dans une vingtaine d’autres villes, en ciblant les
emplacements premium. Tirant « profit avec audace de la crise immobilière de la fin
des années 1980 », souligne La Tribune.
Tout est donc question d’affaire à saisir et le dossier des Galeries Lafayette en
régions a aiguisé son appétit. L'entrepreneur, qui reprend les murs et les fonds de
commerce, renoue donc ici avec son attrait pour le commerce mode.
Si l’opération devrait être finalisée au second semestre 2018 et les 900 salariés
transférés sous la direction de la holding, peu de détails sont communiqués sur la
gestion au quotidien des points de vente, le dirigeant n'ayant pas répondu pour
l'heure à nos questions. Les Galeries Lafayette précisent seulement que leurs
équipes accompagneront la FIB côté centrale d’achat et animation commerciale
notamment.
Chaque magasin aura néanmoins la latitude de se donner une couleur plus locale, en
y introduisant par exemple des marques de sa région. Comment la FIB orchestrera-t-
elle leur gestion : en confiant la direction du magasin à un acteur du retail de chaque
ville ou en pilotant ces points de vente en interne ?
[Nominations] Hermione People & Brands muscle son organisation
Par Clotilde Chenevoy | Le lundi 13 décembre 2021 | Organisation
Le groupe FIB étoffe l’organigramme de sa branche Retail et créé directions pour accompagner sa
croissance qu’il confie à Alexandra Tetzlaff, Franck Geretzhuber, Sylvain Joveniaux et Gilles Morizon.
Après l’annonce de la validation du rachat de Go Sport, Hermione People & Brands (HPB) dévoile
aujourd’hui une nouvelle organisation. La division retail du groupe Financière immobilière bordelaise
(FIB), qui réalise 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires, se structure et se dote désormais de quatre
directions pour accompagner sa croissance en France et à l’international. Alexandra Tetzlaff, ainsi que
trois transfuges de chez Auchan - Franck Geretzhuber, Sylvain Joveniaux et Gilles Morizon - rejoignent
ainsi le groupe de Michel Ohayon.
Alexandra Tetzlaff, 46 ans, dispose de 20 ans d’expérience en immobilier commercial. Elle a été
successivement négociatrice chez Shopping Center Company (2001-2004), responsable
commercialisation chez Hammerson (2004-2011), Directrice commerciale chez Shopping Center
Company (2011-2016), Directrice commerciale chez Groupe Sodec (2017-2019), et Directrice
commerciale chez Groupe Areal (2020-2021).
Gilles Morizon, 48 ans, a intégré le groupe Auchan en 1997 et y a occupé différentes fonctions,
notamment à l’international, durant plus de 20 ans. Débutant sa carrière en tant que directeur adjoint
de l’Hypermarché de Nice (1997-2010), il part ensuite en Asie où il occupera les postes de contrôleur
de gestion du Auchan Ningho (2010-2011), puis comme contrôleur de gestion régional pour Auchan
Chine - Beijing, Shandong, Liaonings (2011-2014), et enfin comme directeur contrôle de gestion &
performance à Taïwan (2014-2017). Il quitte ensuite l’Asie pour la Russie où il occupera le poste de
directeur contrôle de gestion & performance Retail en Russie (2017-2020). Depuis août 2020, il était
directeur du projet Renaissance chez Auchan Retail International.
Franck Geretzhuber est nommé directeur de l’engagement sociétal et des relations institutionnelles
Anciennement chez Auchan, Franck Geretzhuber, 55 ans, a débuté son parcours professionnel auprès
de maires de grandes villes, de parlementaires et de ministres, dont il a été conseiller et chef de
cabinet, durant 10 ans. Après un passage en agence de communication institutionnelle, en tant que
directeur-conseil, ce diplômé de Sciences-Politiques a rejoint le groupe Auchan en 2005 où il a exercé
les fonctions de secrétaire général d’Auchan France et piloté les relations institutionnelles du Groupe
pendant 15 ans.
Également ex-Auchan, Sylvain Joveniaux, 39 ans, a débuté sa carrière dans l’industrie nucléaire puis
chimique, d’abord en tant que juriste droit des sociétés / M&A chez Areva NP, groupe international
français spécialisé dans la construction de centrales nucléaires (2007-2010) puis chez Arkema, groupe
international français de chimie de spécialité (2010-2013). Ce diplômé en droit des affaires rejoint
ensuite le groupe Auchan où il sera successivement responsable puis directeur juridique M&A /
Corporate / Développement international au sein de la holding du groupe (2013-2021).
Après l’acquisition de Gap France, Hermione People & Brands se lance dans l’alimentation
By Julia Garel
17 mars 2022
Hermione People & Brands, division retail de la Financière Immobilière Bordelaise (FIB) et
propriétaire de plusieurs marques de mode, s’empare d’un nouveau marché en créant sa branche
« Food & Beverage ». La direction est confiée à Pierre-René Tchoukriel.
Wilhelm Hubner, Président de HPB déclare : « Cafés Legal est une marque chère au cœur de tous les
Français. En tant que partenaire privilégié des acteurs de la distribution, c’était pour nous une
évidence de l’accompagner dans une nouvelle phase de croissance et la faire rejoindre notre
collection d’enseignes patrimoniales grand public. Nous remercions chaleureusement Edouard
Philippe, ancien Premier ministre et actuel Maire du Havre ainsi que toute l’équipe municipale pour
leur accueil et soutien actif autour de ce magnifique projet. »
La nouvelle branche « Food & Beverage » est confiée à Pierre-René Tchoukriel, également nommé
directeur général de Cafés Legal. Riche d’un parcours dans la grande distribution, Pierre-René
Tchoukriel aura pour mission de développer la nouvelle branche alimentaire de HPB. Il rejoint par
ailleurs le comité de direction de HPB.
L’entreprise familiale Cafés Legal du Havre rachetée par un grand groupe
Le groupe Hermione People & Brands a annoncé par voie de communiqué avoir racheté la PME
familiale de torréfaction de café Legal au Havre (Seine-Maritime). Précisions.
L’usine Legal du Havre est rachetée, ses 137 salariés sont repris. (©Illustration VL/76actu)
Le groupe Hermione People & Brands est propriétaire en France de plus de 1 000 points de vente
(Galeries Lafayette, La Grande Récré, Camaïeu, Gap France, Go Sport). Il a annoncé par voie de
communiqué mercredi 16 mars 2022 avoir racheté la PME havraise Legal fondée en 1851.
Il avait racheté Camaïeu, Go Sport, La Grande Récré ou encore 23 magasins affiliés Galeries
Lafayette. Michel Ohayon est donc également le propriétaire depuis peu de l’entreprise de
torréfaction de café Legal et son usine située au Havre. C’est Hermione, People & Brands (HPB), la
division distribution du fonds de l’homme d’affaires bordelais qui l’a annoncé. Dans le communiqué,
son président Wilhelm Hubner a indiqué « remercier chaleureusement Édouard Philippe, ancien
Premier ministre et actuel maire du Havre, ainsi que toute l’équipe municipale pour leur accueil et
soutien actif autour de ce magnifique projet ».
Dans cette usine familiale du Havre, ce sont 13 000 tonnes de café qui transitent chaque année et
120 salariés en moyenne qui travaillent à sa transformation : depuis la réception des cafés verts
jusqu’à leur livraison, en passant par la torréfaction, le broyage ou non (pour avoir du café en grain
ou moulu) du café et le conditionnement en sachets, dosettes souples et capsules compatibles
Nespresso.
Le communiqué ne précise pas le montant du rachat. En revanche, il stipule que les 137 salariés
actuels seront conservés.
Pour Alain Frydman, président de l’entreprise depuis 18 ans, « le rapprochement avec HPB va
permettre à Cafés Legal de bénéficier de son excellence opérationnelle et de son large réseau
d’enseignes. »
INFOS REUTERS
Le tribunal de commerce de Paris a validé mardi le plan de continuation proposé par le groupe
familial Ludendo pour son enseigne La Grande Récré, dont la Financière immobilière bordelaise (FIB)
deviendra le principal actionnaire. /Photo d'archives/REUTERS/Eric Gaillard
C'est la première étape d'un big bang sur le marché du jouet en France, qui représente un chiffre
d'affaire de 3,4 milliards d'euros par an, estime une source proche du dossier.
"C'est une bonne nouvelle. C'est un premier pas dans la consolidation du secteur face à Amazon",
dit-on de même source. "Noël va pouvoir être mis en place dans les temps."
Le PDG de Ludendo, Jean-Michel Grunberg, avait déposé en juin ce plan de continuation, qui prévoit
notamment de recentrer sur la France les activités du distributeur de jouets en redressement
judiciaire, en fermant ou en cédant plus d'une soixantaine de filiales à l'étranger.
Ce plan prévoit également le remboursement sur neuf ans de 150 millions d'euros de dettes, dont
100 millions de créances financières, précise-t-on de même source.
La Grande Récré, c'est aujourd'hui environ 800 salariés, un chiffre d'affaires d'environ 320 millions
d'euros et près de 9% du marché français du jouet.
Dans ce secteur fragilisé par la montée en puissance du commerce en ligne (+20% par an en
moyenne), une autre décision est attendue mercredi au tribunal de commerce d'Evry, concernant la
reprise de Toys'R'Us France et de ses 53 magasins.
Là aussi la FIB est sur les rangs. Sa proposition de reprise est en concurrence avec celle d'Orchestra,
enseigne de vêtements pour enfant et de puériculture.
Selon une source familière du dossier, la FIB serait le mieux placé des deux repreneurs potentiels.
Son patron, Michel Ohayon, souhaite placer les magasins Toys'R'Us sous enseigne La Grande Récré
tout en gardant deux réseaux distincts, précise-t-on de même source.
"Ce serait bâtir un grand leader français du jouet, avec des capitaux français. C'est un plan qui plaît
beaucoup au ministère de l'Economie et des Finances", souligne cette source.
Les magasins de Toys'R'Us France représentent près de 1.100 salariés en contrats à durée
indéterminée pour 9,8% de part de marché. Sur le papier, les deux réseaux de distribution réunis
dans la même main représenteraient ainsi près de 20% du marché français du jouet et près de 2.000
salariés.
(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)
L'enseigne Gap, filiale de l'empire de l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon est à son tour en
redressement judiciaire depuis le 1er mars. L'effet domino se poursuit. Quelques clés pour
comprendre cet effet château de cartes.
PUBLIÉ LE 02/03/2023 PAR Cyrille Pitois
Une nouvelle filiale de la sphère Ohayon est en redressement judiciaire depuis le 1er mars. Il s’agit de
l’enseigne de vêtements Gap. Une autre, détenue par un fils de Michel Ohayon, a chuté la semaine
dernière : les écoles supérieures Campus Academy, un établissement d’enseignement supérieur privé
hors contrat réparti en dix écoles et six campus à Angers, Rennes, Aix en Provence, Lyon, Nantes et
Toulouse. Deux écoles sont déjà effectivement fermées. Un peu plus tôt c’est la filiale qui héberge 22
magasins sous enseigne Galeries Lafayette qui a fait l’objet d’une procédure de sauvegarde. Après le
redressement judiciaire de Go Sports et la liquidation de Camaïeu.
Le coup de tonnerre est tombé le 15 février avec la mise en redressement judiciaire de la holding
Financière immobilière bordelaise (FIB) pour défaut de remboursements d’échéances de trois prêts
(56, 70 et 75 millions), contractés pour le rachat et les travaux des hôtels Waldorf Astoria Trianon
Palace à Versailles, Sheraton-Roissy et Intercontinental Le Grand Hôtel à Bordeaux.
Les magasins La Grande Récré hébergés par une filiale spécifique et l’entreprise de torréfaction Cafés
Legal en Normandie, ne sont pas encore touchées par le jeu de quilles. L’architecture d’une holding
et de ses filiales n’empêche pas cet effet château de cartes. Voici trois raisons qui peuvent éclairer
ces cascades de défaillances.
Dans un groupe d’entreprises chapeautées par une société mère ou holding, l’exigibilité d’un crédit
peut se transmettre à une autre société du groupe. Pour garantir les crédits souscrits par une des
sociétés du groupe, ce qu’on appelle les sûretés sont consenties par d’autres sociétés du même
groupe dans une forme de solidarité propre à la holding. C’est d’ailleurs une des raisons qui motivent
les procédures collectives engagées devant le tribunal de commerce : elles visent à bloquer l’exercice
de ces sûretés ; autrement dit, c’est la stratégie dont disposent les créanciers pour protéger les actifs
à titre préventif et espérer récupérer leur dû.
Un certain “affolement” des créanciers provoque aussi un enchaînement mécanique. Dans le cas
Ohayon, la Bank of China qui a prêté des sommes importantes à la FIB pour acquérir les trois hôtels
de luxe à Bordeaux, Roissy et Versailles a forcément constaté les défauts de paiement des autres
sociétés du groupe et a décidé de demander au tribunal de commerce la mise en redressement
judiciaire de la société mère. Autrement dit, c’est le voyant allumé par la chute de Camaïeu, et des
mois de loyers impayés auprès des bailleurs des commerces de la chaîne de vêtements, qui a justifié
la mise en demeure par la Bank of China de payer les remboursements d’emprunts dans l’espoir de
récupérer ses impayés avant la liquidation potentielle des actifs. Constater qu’une des filiales n’a pas
la surface suffisante pour honorer ses engagements met le doute sur la capacité de toutes les filiales
et de la holding à rembourser les échéances.
Circulations d’argent non conformes ?
Enfin, au-delà des raisons juridiques ou stratégiques des créanciers, il peut aussi y avoir des
mécaniques de circulation non conformes de l’argent au sein de la holding entre les différentes
filiales. Par exemple, si un prêt garanti par l’Etat (PGE) consenti pendant le Covid à Go Sports a servi à
financer les salaires de Camaïeu, ce n’est pas forcément une infraction mais ce n’est pas conforme
aux raisons invoquées auprès de la banque pour obtenir le PGE. Camaïeu a pu aspirer une bonne
partie du cash disponible pour éviter la défaillance. Sauf que ça n’a pas suffi.
Le retournement espéré par Michel Ohayon, et sans doute présenté au tribunal de commerce pour la
reprise de Camaïeu ne s’est pas produit. Si des crédits consentis à certaines sociétés ont servi à
d’autres, les enquêtes des brigades financières demandées par les parquets de Lille, Bordeaux et
Grenoble permettront de relever d’éventuelles anomalies… d’ici plusieurs mois.
« Il va falloir du temps aux enquêteurs pour atteindre les fondations, » prévoit un juriste en droit des
affaires. « On peut penser que les différents parquets vont chercher à mutualiser leurs informations et
voir ce qui résiste ou pas, pour agir de front contre les différents responsables. »
Nous sommes concentrés sur notre travail, la préservation de nos actifs et de l’emploi.
Dans le même temps, nos confrères du journal Le Monde font état d’une enquête préliminaire
ouverte par le parquet de Paris via la Juridiction nationale chargée de la criminalité organisée
(Junalco), pour des soupçons d’abus de biens sociaux.
Pour sa part Michel Ohayon a indiqué à France3 Nouvelle-Aquitaine qu’il s’estime victime “d’un
lynchage totalement injuste. Je ne compte pas participer à entretenir ce cercle médiatique vicieux.
Nous sommes concentrés sur notre travail, la préservation de nos actifs et de l’emploi. Ce sont les
seules choses qui comptent.”
AUTEUR :
Hermione People & Brands: l’appétit aiguisé du repreneur de Camaïeu, Gap France et Go Sport
AUTEUR :
Marion Deslandes
PUBLIÉ LE
today30 août 2021
1.300 points de vente, 5.000 salariés et environ 1,3 milliard d’euros de ventes en
année pleine. Dans un univers de la distribution mode en pleine recomposition (avec
par exemple le démantèlement de Vivarte), voici les contours joufflus du nouveau
groupe français qui enchaîne les acquisitions d’enseignes à relancer.
Hermione People & Brands possède une assise certaine. L’entité mise au jour en
2021 n'est autre que la filiale retail du groupe FIB (Financière Immobilière
Bordelaise), dirigée par le discret homme d'affaires bordelais Michel Ohayon. Après
avoir débuté par la gestion d’un magasin de vêtements dans les années 80, il a
constitué au fil des décennies un solide portefeuille dans l'immobilier (commerce,
hôtellerie, vignoble) et s’imposerait selon Challenges comme la 144e fortune de
France.
Michel Ohayon, Itinéraire D’Un Businessman A Succès
Parti de rien, l’entrepreneur Michel Ohayon a bâti un véritable empire dans l’immobilier
commercial, l’hôtellerie de luxe, les grands crus. Depuis son fief à Bordeaux, là où tout a commencé,
le self-made man devenu grande fortune de France nous parle de ses débuts et de ses nouveaux
projets. Parmi lesquels le sauvetage de la Grande Récré, une diversification scrutée de près.
Rencontre.
Sauvetage de la Grande Récré en pleine agonie il y a bientôt un an, acquisition du monumental palace
ottoman Waldorf Astoria de Jérusalem moyennant 160 M€, ou encore pluie d’investissements dans
l’œnotourisme couronnée par le rachat du très prestigieux Château Trianon Saint-Émilion grand cru…
On pourrait croire que Michel Ohayon est atteint de fièvre acheteuse ! Le patron de la Financière
immobilière bordelaise (FIB) assume ses ambitions de construire une stratégie globale dans les vins,
les palaces et l’immobilier commercial.
Médiatiquement discret, ce pragmatique voit son nom émerger dans la presse à l’occasion de
classements des grandes fortunes de France ou lors d’opérations financières d’envergure. Michel
Ohayon, qui gère 2 milliards d’euros d’actifs dans une vingtaine de villes en France et à l’étranger
(Royaume-Uni, Italie, Canada…), n’a pas de temps à consacrer aux mondanités.
Quand il prend la parole, c’est pour défendre une cause qui lui est chère : « La réhabilitation de la
figure de l’entrepreneur », malmenée selon lui dans l’Hexagone. Ces derniers temps particulièrement.
« Les entrepreneurs ayant réussi sont beaucoup décriés aujourd’hui », introduit-il. « Mais qu’est-ce
que ça veut dire d’être riche ? Un riche, c’est un homme ou une femme d’affaires qui prend des risques,
qui crée de la richesse, ce sont des personnes qui ne déconnectent pas en vacances et qui ont pléthore
de soucis occasionnant bien des nuits blanches ! » témoigne-t-il. « Dans notre pays, l’entrepreneur n’a
jamais été admiré, ni encensé. Et maintenant, il cristallise beaucoup de passions, de crispations », se
désole l’autodidacte.
Self-made man
Michel Ohayon ne s’estime pas « illégitime » pour tenir ce genre de discours, car il n’est pas « un
héritier de plus ». Son empire, il se l’est construit brique par brique, quand ses valeurs familiales ont
joué le rôle de ciment. « La volonté, le travail acharné et le respect, tels sont les préceptes que j’ai
hérités de mes parents », confie-t-il. Débordant d’ambition, le jeune Ohayon veut se faire un nom dans
sa ville, Bordeaux, où il faisait déjà bon vivre. Il a le talent, à lui de faire preuve de créativité pour
l’exprimer.
À tout juste 22 ans, il ouvre une première boutique de vêtements sous la franchise Daniel Hechter. Il
ne tardera pas à la rentabiliser grâce à son sens du commerce et à sa verve qui captive le chaland. Il
étend sa toile rapidement jusqu’à ouvrir 15 magasins et employer 150 salariés. « J’ai compris la
pertinence d’investir dans les immeubles à potentiel, puis d’aller convaincre des chaînes de vêtements
de venir y installer une boutique », développe l’homme d’affaires. Imparable dans le Bordeaux de la
fin des années 80 et de la décennie 90 quand l’immobilier n’avait pas encore atteint les sommets
d’aujourd’hui.
Les banques le suivent car des grands noms de la distribution occupaient les lieux. Ce boulimique est
en train d’acquérir une partie non négligeable de l’une des artères les plus dynamiques de la capitale
girondine : la rue Porte-Dijeaux. Sacré flair ! Mais pas que. Michel Ohayon a toujours dévoré les
biographies de businessmen à succès pour parfaire son éducation entrepreneuriale. « De Trump à
Steve Jobs, j’ai consommé sans modération toutes ces bibles dédiées aux esprits visionnaires et parfois
clivants. Très tôt dans mon parcours, j’ai voulu comprendre la clef de leurs réussites », partage-t-il.
Ses lectures aideront à bien des décisions. Ainsi, lorsqu’il décide en 1999 d’acquérir un joyau en
déshérence, le Grand Hôtel de Bordeaux, il est David face à Goliath. C’est l’influent notable bordelais,
Clément Fayat, qui incarne le redoutable personnage biblique. « En parcourant un jour sa biographie,
j’ai découvert qu’il ne surenchérissait jamais face à des institutionnels ou à des fonds
d’investissements. En revanche, c’était un franc-tireur quand il s’agissait d’affronter un entrepreneur.
Pas question pour lui de se laisser devancer par un jeune téméraire sur ses terres de Gironde. J’ai donc
mandaté mon avocat pour qu’il s’affiche comme le représentant d’un institutionnel dans le but de
remporter la vente. J’étais prêt à sortir le chéquier car je voulais absolument cet hôtel mythique voisin
de chaussée du Grand Théâtre. C’était une belle endormie », se rappelle Michel Ohayon. Pour lui, il
faut avant tout comprendre la psychologie de ses pairs : « Un préalable pour affûter sa stratégie. » La
vente aux enchères qu’il décroche le propulse dans la cour des grands à Bordeaux. L’homme se sait
également « scruté » au plus haut niveau par l’emblématique édile de la ville, Alain Juppé.
Après Camaïeu, Go Sport et Galeries Lafayette, des écoles liées de Michel Ohayon en difficulté
Un des établissements, situé à Aix-en-Provence, a fermé ses portes mi-février pour des raisons «
d’ordre économique », selon l’un des porte-parole du groupe du milliardaire.
Nouvelle déconvenue pour Michel Ohayon. D’après une information de l’AFP, un réseau
d'enseignement supérieur privé, lié à l'homme d'affaires bordelais, est à son tour en difficulté. Une
des écoles a fermé ses portes mi-février à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Cette école qui
compte 130 étudiants aurait fermé pour des « raisons d'ordre économique », selon un porte-parole
des entreprises de Michel Ohayon. Selon cette source, des travaux engagés pour rénover le bâtiment
principal ont pesé sur les finances. Des travaux aussi réalisés au moment où les restrictions liées à la
Covid-19 ont engendré une « moindre commercialisation » des formations proposées aux étudiants.
Dans cette école, les formations dispensées étaient des BTS, bachelors et mastères spécialisés dans
le numérique et le tourisme notamment. Selon le porte-parole du groupe, une solution devrait être
proposée aux étudiants d’ici « la fin de la semaine prochaine ». Il évoque un « transfert dans une
autre école », une « poursuite des cours en distanciel » ou un « remboursement des frais de scolarité
au prorata de ce qui a été versé ». Cette école située à Aix-en-Provence fait partie de la Campus
Academy, un réseau d'enseignement supérieur privé hors contrat lancé en 2019 par Michel Ohayon.
L'homme d'affaires bordelais se serait désengagé du capital, détenu majoritairement aujourd'hui par
un de ses fils, qui dirige la société, et l'épouse de Michel Ohayon, d'après la dernière déclaration des
bénéficiaires effectifs enregistrée au greffe du tribunal de commerce de Bordeaux. Selon l’AFP, la
Campus Academy compte six écoles : une à Aix-en-Provence donc, une à Angers, à Lyon, à Nantes, à
Rennes et une à Toulouse. Au total, près de 500 étudiants les fréquentent.
En plus de celle des Bouches-du-Rhône, celle de Nantes a aussi fermé, a confirmé le porte-parole et
celle de Rennes connaîtrait des « difficultés », mais des discussions sont en cours avec des
partenaires pour poursuivre l'activité. Pour le milliardaire qui a réussi dans l’immobilier, les échecs se
succèdent après la liquidation de Camaïeu, le placement en redressement judiciaire de ses biens
immobiliers coiffés par son holding la Financière immobilière bordelaise (FIB), ainsi que les enseignes
Gap et Go Sport et tout dernièrement les 26 magasins Galeries Lafayette sous sa coupe.
CAMAÏEU, GO SPORT, GAP FRANCE MAIS AUSSI VIGNOBLE, PALACES: LA GALAXIE DE MICHEL
OHAYON
OC avec AFP
Le 01/03/2023 à 6:05
Alors que le sort de Gap France se joue ce mercredi, retour sur l'empire de l'entrepreneur bordelais
aussi varié que complexe.
L'occasion de faire le point sur un empire aussi varié que complexe avec une multitude de filiales qui
forment un véritable puzzle.
La Financière immobilière bordelaise (FIB), holding de tête de Michel Ohayon, créée en 1996, est la
société avec laquelle Michel Ohayon a bâti son empire immobilier et commercial.
Il en était l'unique bénéficiaire effectif jusque tout récemment, avec 99% du capital, mais c'est
désormais son épouse qui occupe ce poste. FIB contrôle une trentaine de filiales présentes dans des
domaines très variés: commerces, hôtels, immobilier...
La holding s'est déclarée en cessation de paiements le 7 février. Une semaine plus tard, le tribunal de
commerce de Bordeaux l'a placée en redressement judiciaire.
Fin 2021, le bilan comptable de la FIB affichait un passif de 501 millions d'euros, pour un actif de 428
millions seulement, selon le jugement.
L'ensemble fait désormais l'objet d'une enquête de la Juridiction nationale chargée de la lutte contre
la criminalité organisée (Junalco).
• Hermione People and Brands: maison mère de Camaïeu, Gap ou encore Go Sport
Hermione People and Brands (HPB), créée en 2018 par Michel Ohayon, était la maison mère de
Camaïeu, dont la liquidation a été prononcée fin septembre, laissant plus de 2000 salariés sur le
carreau.
Go Sport a été placé en redressement judiciaire mi-janvier par le tribunal de commerce de Grenoble.
Ce dernier a récemment ouvert une enquête préliminaire pour "abus de bien social" mais s'est
dessaisi au profit du parquet de Paris. Cette enquête sera désormais menée sous l'égide de la
Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco)
Du côté des magasins Galeries Lafayette, le tribunal de Bordeaux a ouvert une procédure de
sauvegarde.
Quant à Gap France, le parquet du tribunal de commerce de Grenoble a requis lundi le placement en
redressement des 20 magasins franchisés de l'enseigne. La décision est donc attendue ce mercredi.
A travers FIB, Michel Ohayon avait aussi acquis des hôtels de luxe, notamment le Waldorf Astoria
Trianon Palace à Versailles, le Grand Hôtel de Bordeaux en 1999 dont il fait un 5 étoiles prisé des
stars du monde entier et le Sheraton de l'aéroport de Roissy.
Fin janvier, le tribunal de commerce de Bordeaux a placé en redressement trois filiales de la FIB,
propriétaires de ces hôtels, faute d'avoir remboursé 200 millions d'euros d'emprunts à Bank of China.
En 2017, Michel Ohayon a aussi racheté à une holding hongkongaise le château Trianon, un grand cru
classé de Saint-Emilion.
Sur six écoles post-bac ouvertes depuis 2019 (pour 500 étudiants), deux ont fermé à Aix-en-Provence
(130 étudiants) et Nantes, et une autre est en difficulté à Rennes.
Selon un porte-parole interrogé par l'AFP, la fermeture l'école d'Aix-en-Provence est intervenue pour
des "raisons d'ordre économique": des travaux engagés pour rénover le bâtiment principal ont pesé
sur les finances au moment où les restrictions liées au Covid-19 ont engendré une "moindre
commercialisation" des formations proposées aux étudiants (BTS, bachelors et mastères spécialisés
dans le numérique et le tourisme notamment).
• Un spa à Paris
La FIB détient aussi 25% de la société Les Bains de Léa, un spa situé dans le très chic 8e
arrondissement de Paris dirigé par l'épouse de l'homme d'affaires.
En 2015, Michel Ohayon a acquis un immeuble emblématique de Bordeaux pour en faire un hôtel de
luxe qui n'a jamais vu le jour. Des filiales de la FIB qui portaient le projet ont été placées en
redressement la semaine dernière.
A Marseille, la livraison d'une résidence de prestige, Le Bao, accuse un gros retard, que Michel
Ohayon explique par d'importants surcoûts de construction. Le tribunal de commerce de Bordeaux a
également placé en redressement une société liée au chantier.
Le patronyme familial apparaît aussi dans le registre du commerce du Luxembourg, comme l'avait
révélé Le Monde il y a deux ans.
Selon des documents enregistrés au Grand Duché, Michel Ohayon y était alors actionnaire d'une
société dissoute depuis. C'est aujourd'hui un de ses fils qui, via une autre holding luxembourgeoise,
détient des parts dans plusieurs sociétés dont la française NTF Energy, spécialisée dans l'énergie
solaire.