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UNION-DISCIPLINE-TRAVAIL
Département de Sociologie
Master 1
Parcours : Sociologie de la famille et de l’éducation
Descriptif du cours Les taux de chômage élevés dans le monde ne sauraient s’expliquer
uniquement par la rareté des emplois en ce sens qu’ils surviennent dans
un contexte de forte augmentation des possibilités d’emploi sur le marché
du travail. Elles résultent surement de décalage entre les compétences
nécessaires pour les emplois offerts et celles que possèdent les
demandeurs d’emploi posant ainsi la nécessité d’un recours adapté à une
orientation professionnelle. C’est tout le sens de ce cours d’éducation à
l’orientation professionnelle dont les principes de base reposent sur une
initiative personnelle de l’individu dans laquelle le soutien attendu de la
famille ne saurait se substituer à un pouvoir de décision.
Objectifs du cours A l’issue de ce cours, les étudiants devront être capable de :
et compétences à 1. Définir l’orientation professionnelle
acquérir
2. Expliquer les principes de l’orientation professionnelle
3. Comprendre les enjeux de l’orientation professionnelle
4. Se projeter dans leur avenir professionnel
5. Connaître la place de la famille dans l’orientation professionnelle
Méthodes
Pendant une période de trois jours, chaque apprenant est invité à être présent aux cours
pédagogiques pour les séances d’explication. Par ailleurs, des exercices seront donnés aux apprenants
en préparation des travaux dirigés.
Modes d’évaluation
Deux modes d’évaluation : Des exercices lors des travaux dirigés comptant pour 40% de
l’évaluation et un examen présentiel faisant 60%. Une moyenne des deux types
d’évaluation donnera la note finale des apprenants.
La relation entre l’école et le monde du travail débute avec la maitrise d’un parcours
scolaire qui donne une orientation claire au projet professionnel à travers les diplômes et
les spécialisations. Le parcours scolaire facilite ainsi la naissance et la construction de son
projet professionnel qui est une projection dans le métier que l’on désire exercer plus tard.
Conclusion
Bibliographie
Exercice 1
A partir des principes de flexibilité et d’immanence, faite une identification argumentée de votre
profil professionnel et d’un métier qui vous conviendrait.
Exercice 2
Après avoir identifié votre profil professionnel, construisez un projet professionnel viable en prenant en
compte toutes les étapes de la démarche.
Introduction
Si dans le monde entier, des pays dont la population est majoritairement jeune sont confrontés à la
difficulté de contenir des taux de chômage élevés, la cause de ce phénomène ne saurait être
simplement recherchée dans la rareté des emplois. Bien au contraire, en dépit de la forte
augmentation des possibilités d’emploi sur le marché du travail tant au plan local qu’à l’étranger,
beaucoup de postes à pourvoir demeurent vacants et des milliers d’emplois offerts n’attirent pas
assez de demandeurs. Récemment, de experts du marché du travail ont reconnu que ce problème
pouvait en fait être dû à un décalage entre les compétences nécessaires pour les emplois offerts et
celles que possèdent les demandeurs d’emploi.
L’angoisse existentielle que constitue le choix réussit d’un métier et d’un épanouissement
professionnel envahit ainsi toutes les sphères de la société. Aujourd’hui, quand un jeune s’interroge
sur son avenir : « qu’est-ce que je deviendrai à la fin de mes études ? ». Quand les parents se
demandent ce que deviendront leurs progénitures à l’issue de leurs études. Quand l’enseignant ou
le chef d’établissement se pose la même question de savoir ce que deviendront ses élèves après
l’obtention de leurs diplômes. Ils sont tous envahis par cette angoisse à laquelle il convient
d’apporter une solution idoine. Aussi, si les solutions apportées à cette question semblent sur de
bonnes voies dans les pays du Nord -bien que beaucoup reste à faire-, les pays du Sud, plus
particulièrement ceux de l’Afrique, ont du mal à s’inscrire dans cette dynamique.
L’objectif de ce cours est d’instruire l’étudiant sur l’importance d’une éducation à l’orientation
professionnelle dans la construction de sa trajectoire scolaire et professionnelle, ainsi que la place
de la famille dans cette construction. Il est scindé en quatre chapitre dont le premier définit
l’orientation professionnelle et situe son évolution et son champ d’action avant de parler des
principes qui la dirigent. Le second chapitre s’étale sur les fondements économiques et sociaux de
l’orientation professionnelle, la troisième partie établit le lien entre l’orientation professionnelle et
enfin le quatrième chapitre situe la famille dans le processus d’orientation professionnelle.
CHAPITRE 1 : L’ORIENTATION PROFESSIONNELLE AUJOURD’HUI
Pour bien saisir ce qu’est l’orientation professionnelle, il faut comprendre ce qu’elle fournit à
l’utilisateur final des conseils. De façon pratique, l’orientation professionnelle aide les personnes
à réfléchir sur leurs ambitions, leurs centres d’intérêt, leurs qualifications et leurs compétences, à
comprendre le marché du travail et les systèmes éducatifs et à articuler cette information avec la
connaissance qu’elles ont d’elles-mêmes. Des services complets d’orientation professionnelle
s’emploient à apprendre à leurs clients à planifier et à prendre des décisions concernant leurs
métiers et leur formation. Ces services augmentent les possibilités d’accès à l’information sur le
marché du travail et les possibilités d’études, en structurant cette information, en la systématisant
et en la mettant à disposition en tant que de besoin.
Dans sa forme actuelle, l’orientation professionnelle s’inspire d’un certain nombre de disciplines
(la psychologie, l’enseignement, la sociologie et l’économie du travail) et est assurée par des
personnes dont la formation et les diplômes sont très variés. Les programmes de formation font
encore une très large place à l’acquisition des compétences requises pour apporter une aide dans
le cadre d’entretiens individuels. Dans de nombreux pays, on accorde une moindre importance aux
tests psychologiques : le praticien étant considéré non plus comme un spécialiste mais comme un
intermédiaire qui facilite les choix et l’évolution de chacun des intéressés.
Si les entretiens individuels constituent l’outil prédominant, dans l’ensemble des pays de l’OCDE,
l’orientation professionnelle recouvre un large éventail d’autres services : débats en groupe,
informations sur supports papier et électronique, cours de type scolaire, expérience pratique
structurée, conseils par téléphone, aide en ligne. Les services d’orientation professionnelle sont
proposés dans des structures très diverses : établissements d’enseignement scolaire et supérieur,
agences publiques de l’emploi, cabinets d’orientation privée, entreprises et lieux publics. Ils sont
inégalement assurés aux différents groupes de population tant au sein des pays que d’un pays à
l’autre.
L'orientation professionnelle est un processus continu dont les principes fondamentaux sont d'une
importance immédiate pour le bien-être des individus et pour la prospérité des pays. Ces principes
fondent la méthodologie des pratiques en orientation professionnelle.
a. Le principe de la responsabilité
Le principe de la responsabilité en orientation professionnelle est basé sur la liberté de choix des
individus. En effet, l'orientation professionnelle est basée sur le choix libre et volontaire de
l’individu ; son principal objectif est de donner à celui-ci toutes les possibilités de développer sa
personnalité, et de lui permettre de tirer pleine satisfaction de son travail à partir d’une meilleure
utilisation des ressources dont il dispose. Le candidat à l’orientation professionnelle ne reçoit donc
que des conseils de différents acteurs intervenant dans le domaine pour l’aider à murir son choix
professionnel. Il n’est en aucun cas du ressort, ni du professionnel de l’orientation, ni de la
famille, ni d’une quelconque personne, d’imposer un choix à un demandeur d’orientation
professionnelle. Il reste le seul artisan de sa décision. Les parents, peuvent conseiller,
accompagner, donner un avis. Ils ne peuvent et ne doivent en aucun cas décider à sa place.
Toutefois, cette liberté de choisir une orientation professionnelle peut être socialement et
inégalement distribuée. Des contraintes s’immiscent dans les aspirations scolaires et les
préférences. Les conditions de cette liberté posent la question de ressources institutionnelles et
sociétales disponibles, notamment pour les personnes aux conditions de vie défavorables. Il est
alors nécessaire de prendre en compte les « ressources » dont disposent les individus, leur liberté
réelle d’accéder à ces « ressources » et d’en faire usage pour augmenter leurs opportunités et leur
accès effectif à une fonction qu’ils ont des raisons de valoriser. Les chances de convertir des «
ressources » en libertés réelles varient selon les individus en fonction de caractéristiques
personnelles (handicaps, talents, etc.) et environnementales (naturel, social ou institutionnel).
b. Le principe de la flexibilité
c. Le principe d’immanence
Selon ce principe, la cause de l’action renvoie à la nature même de l’individu agissant (Rychtack,
1977). Dans la stratégie harmonisante de l’orientation professionnelle, cette notion s’applique aux
pôles « individus » et « milieu ». L’individu dispose d’un double support pour son orientation
professionnelle et sa gestion de carrière : il s’agit à la fois des informations sur les propriétés
intrinsèques du « Moi » (valeurs, compétences, intérêts professionnels…) et celles du milieu
(marché du travail, situation socioéconomique du pays, employeurs éventuels, …). Ainsi, les
caractéristiques individuelles des personnes accélèrent ou ralentissent leur accès à l’emploi. En
effet, les variables personnelles telles que le locus interne de contrôle, une estime de soi élevée,
l’aptitude à se mettre en valeur, la créativité, les habiletés liées à la prise de décision, à la
communication et au travail d’équipe facilitent le processus d’adéquation entre l’univers de la
formation et le monde du travail. C’est donc en vertu de ce principe que l’individu est appelé à
faire un bilan de sa personnalité et de ses compétences lors de sa demande d’orientation
professionnelle.
Ce principe est critiqué par Dumora (2010) qui propose un renouvellement de la conception du
conseil pour répondre aux besoins des personnes dans le contexte du 21ème siècle : Le postulat
constructiviste de ce renouvellement est à l’opposé du postulat d’immanence qui sous tendait les
modèles traditionnels de la psychologie de l’orientation. On a en effet longtemps fonctionné dans
l’orientation comme s’il y avait un « déjà-là » des préférences pour l’avenir professionnel, un « for
intérieur » pulsionnel qu’il s’agirait en quelque sorte de faire émerger sous la forme idéale d’une
intention ou d’un projet. La référence à l’objectif d’aide à la construction de soi renverse ce point
de vue : l’intention n’est pas à découvrir mais à construire, à créer. S’orienter procède de la
construction de soi et ce processus se poursuit tout au long de la vie
CHAPITRE 2 : LES ENJEUX DE L’ORIENTATION PROFESSIONNELLE
Dans une analyse des avantages économiques de l’orientation professionnelle réalisée par Bysshe,
Hughes et Bowes, (2002), les auteurs arrivent à la conclusion que cette activité favorise un accès
plus rapide et plus facile à l’emploi et contribue à réduire le chômage. Ls pensent d’ailleurs que
l’on peut accorder un degré élevé de fiabilité à l’impact positif à court terme de cette activité sur
les acquis de la motivation et des attitudes des bénéficiaires.
L’utilité de l’information dans ce processus n’est pas à négliger. En effet, elle améliore la
transparence et la flexibilité du marché du travail et permet une meilleure adéquation entre les
compétences de chaque personne et les qualifications demandées par les employeurs et, contribue
à une répartition plus efficiente des ressources humaines. En principe, l’orientation professionnelle
peut, aider à réduire la fréquence des cessations d’emploi volontaires ou diminuer le temps de
recherche d’un emploi ou encore encourager les personnes dont l’emploi a été supprimé à
améliorer leurs qualifications ou à rechercher de nouveaux types d’emplois dans des régions
différentes.
En fait, l’orientation professionnelle revêt d’autant plus d’importance que les pays adoptent des
stratégies plus actives face au chômage et à la réforme de la protection sociale. Pour que ces
stratégies d’action soient couronnées de succès, il est nécessaire que les personnes bénéficient de
conseils et aient accès à l’information. Ainsi, en Espagne, où l’adoption de la Stratégie européenne
pour l’emploi exige à présent une intervention précoce pour aider les chômeurs, l’Office national
de l’emploi (INEM) accorde désormais une place beaucoup plus grande à l’élaboration de plans
d’action personnalisés dans le dispositif de placement. En raison de cette nouvelle disposition, les
agents des bureaux de placement ont dû acquérir de nouvelles compétences. Au Danemark, en
Norvège et en Suède, l’orientation professionnelle est un volet essentiel des programmes
d’intervention précoce gérés localement à l’intention des personnes sorties prématurément du
système scolaire.
b. Le choix du métier
« La chose la plus importante à toute la vie, c'est le choix d'un métier » disait Pascal (1670).
Savoir choisir son métier dans la préparation de son avenir est une étape très importante dans la
vie de chacun. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas prendre à la légère les décisions concernant
vos futurs emplois. Faut-il ou non changer de filière, quelle spécialisation faut-il choisir ? Quel
type de profession envisager à la fin de l’école et dans quel type d’entreprise entrer à ce stade ? Et
quelles options professionnelles et études complémentaires envisager à long terme ? Ces choix
deviennent d’autant plus habituels que les pays du Nord assouplissent davantage et sans cesse les
possibilités d’itinéraire tout au long des études professionnelles et au-delà.
L’hypothèse générale, que reflète l’essentiel des données dans les pays, est que les grandes
décisions en matière de choix de métier se font à la fin de l’enseignement obligatoire. Cette
hypothèse avait peut-être une certaine validité lorsque la fin de l’enseignement marquait le
principal point de transition de l’école au marché du travail ou de l’école à une formation
professionnelle très spécifique. Cette situation est de moins en moins courante dans la quasi-
totalité des pays aujourd’hui. S’il est vrai que les pays du Nord en général concentrent les cours
d’éducation à l’orientation dans les années de scolarité obligatoire du secondaire, d’autres formes
d’orientation professionnelle sont assurées dans le deuxième cycle du secondaire. Les données sur
les pays de l’OCDE révèlent que dans la plupart de ces pays, un très grand nombre d’élèves
bénéficient de conseils personnalisés sur le choix des métiers.
Comme on peut le remarquer, tous ces aspects ont des conséquences sur la façon dont l’ensemble
de l’établissement scolaire est organisé dans un pays. Si les écoles et les systèmes scolaires
considèrent que l’orientation professionnelle a pour objectif d’inculquer des aptitudes à prendre
des décisions immédiates, il en découle d’importantes conséquences : la formation du personnel
concerné et surtout la mise en place d’un cadre adéquat d’exercice du métier de conseiller
d’orientation. Outre que ces derniers doivent être capables de conduire des entretiens individuels,
ils doivent également bien connaitre les programmes d’enseignement, savoir entretenir des
relations avec la population requérante, savoir gérer et coordonner des équipes et, de plus en plus,
maitriser l’utilisation des TIC.
c. Capital humain et employabilité
Une publication de l’OCDE (2002) sur le capital humain fournit des arguments de poids à l’appui
de l’orientation professionnelle. Elle signale que les écarts de salaires dans les pays s’expliquent,
pour moins de la moitié, par le niveau de formation et des compétences facilement mesurables.
L’idée avancée est que l’écart restant tient pour une large part à la capacité qu’ont les personnes
d’acquérir des compétences, de les gérer et de les mettre à profit. L’acquisition des compétences
qu’on désigne généralement par « capital humain » est nécessaire pour définir et atteindre des
objectifs professionnels à long terme.
Parlant de l’efficience des systèmes de formation, l’on peut retenir que l’orientation
professionnelle contribue à renforcer l’accès à la formation et améliorer les taux d’achèvement des
études. Les services d’orientation servent ainsi à évaluer les besoins de formation et les centres
d’intérêt, et mettre leurs clients en contact avec des organismes de formation pour leur permettre
de suivre des programmes qui leur conviennent. Le retour d’information des praticiens de
l’orientation professionnelle peut ainsi encourager les organismes de formation à répondre aux
besoins non satisfaits des apprenants actuels et potentiels : par exemple en modifiant leurs heures
d’ouverture, en changeant leur méthode d’enseignement ou en proposant de nouveaux types de
formation. De cette façon, l’orientation professionnelle peut aider à mieux déterminer l’ampleur
et la nature à la fois de la demande et de l’offre de formation, et favoriser une meilleure adéquation
entre les deux. Elle peut renforcer la transparence des systèmes de formation ainsi que leur capacité
d’ajustement à la demande des consommateurs. Ce faisant, elle peut contribue non seulement à
accroître la scolarisation, mais aussi à réduire les taux d’abandon. Des études montrent que services
d’orientation diversifiés ont un impact positif sur la qualité des décisions prises par les élèves en
matière d’études et d’activité professionnelle et également sur leurs performances scolaires et le
climat global de l’école (Lapan, Gysbers et Sun, 1997)
Dans le cas de la Côte d’Ivoire par exemple, certains services sont rattachés à des organismes de
formation pour adultes mais ces derniers ne sont pas toujours en mesure d’offrir des conseils
diversifiés et impartiaux. Les efforts faits pour créer des marchés privés de l’orientation
professionnelle ont connu un succès limité, et pourtant les dispositifs publics manquent de moyens
financiers. Aussi la création de services d’orientation professionnelle à même de servir l’ensemble
des adultes demeure-t-elle une tâche considérable. Des services diffusés sur le Web pourraient
contribuer à résoudre le problème d’offre mais ne sauraient en aucun cas se substituer purement et
simplement à une aide adaptée à chaque personne.
Les décideurs publics reconnaissent que l’orientation professionnelle a un rôle important car elle
favorise l’équité et l’intégration sociale des diplômés. En effet, les diplômes et l’emploi sont des
déterminants importants de la mobilité sociale : l’accès aux diplômes et à l’emploi constitue un
indicateur essentiel pour évaluer l’équité sociale dans un pays. La mise en œuvre de l’orientation
professionnelle dans le système scolaire permet aux élèves ou étudiants d’optimiser leurs talents,
connaissances et capacités, quelle que soient leur sexe, leur milieu social ou leur appartenance
ethnique. Les groupes défavorisés sont probablement moins bien formés que les groupes
relativement privilégiés au sujet du système éducatif et du marché du travail. Ils peuvent être moins
assurés, moins bien armés ou habitués à négocier leur accès à des systèmes de formation
complexes. Ils peuvent avoir besoin d’une plus grande aide pour trouver les voies dans lesquelles
ils peuvent optimiser leurs talents et surmonter les obstacles qui les empêchent d’y accéder. Il est
révélateur que de nombreux pays aient mis en place des programmes d’orientation professionnelle
ciblés sur les groupes de population défavorisés ou qu’ils aient exigé des services compétents
qu’ils atteignent des objectifs particuliers en ce qui concerne l’accès de ces groupes de population
à l’orientation professionnelle. Cet objectif a été une forte motivation dans des projets récents
d’orientation professionnelle destinés aux jeunes et aux adultes au Royaume uni, ainsi que dans
les programmes d’action locale pour les jeunes établis à l’intention des jeunes chômeurs au
Luxembourg.
1- Le parcours scolaire
Le parcours, en éducation, recouvre une large variété de sens. Il peut se référer à l’intégralité de
l’itinéraire éducatif d’une personne tout au long de sa scolarité voire de son existence ou, dans un
sens plus restreint, à un ensemble de cours, de modules, de stages suivis par un élève ou un étudiant
dans un domaine déterminé. Dans certains cas, le parcours éducatif est un document contractuel
entre l’établissement et l’élève ou l’étudiant, il correspond à la formalisation d’un choix de
modules. Il renvoie également à la diversité des options pouvant être choisies par un élève au sein
d’un établissement et qui donnent une touche spécifique à sa trajectoire éducative. Dans ce dernier
sens il renvoie à ce que l’on nomme également parcours individualisés ou multiples. Ainsi, il
convient de distinguer le parcours scolaire du point de vue de l’institution scolaire et le parcours
individuel des élèves. En définitive, un parcours scolaire peut être défini comme une succession
organisée et cohérente d’expériences éducatives de nature variée, dans le cadre des enseignements
ou non, à l’école ou hors l’école (Jordan, 2017).
Le parcours scolaire se construit à partir d’un processus guidé et progressif qui s’appuie sur un
référentiel- le socle commun de connaissances, de compétences et de cultures - fondé sur les
objectifs de formation et les compétences à acquérir pour chaque élève. A cet effet, les systèmes
d'éducation prescrivent un itinéraire type, normalisé et linéaire du primaire jusqu'à l'obtention d'un
diplôme. Ils balisent les cheminements en y fixant les bifurcations, les règles de transition entre
les ordres d'enseignement et les critères d'accès aux filières ou programmes, la durée normale ou
optimale d'études, la durée maximale, etc. Le parcours scolaire explicite et formalise ainsi le
contenu, les intervenants et les modalités pédagogiques de ce qui est proposé aux élèves. Les
apprentissages, les découvertes collectives ou individuelles ainsi que les expérimentations
réalisées dans la classe et dans les temps périscolaire et extrascolaire ont pour finalité l‘acquisition
progressive de connaissances et de compétences, par l’élève. L’accumulation de ces acquis se
réalise tout au long du cheminement de l’apprenant. Il en est le principal moteur bien que les
activités d’apprentissage mobilisent l’équipe pédagogique et, au-delà de l’établissement,
l’ensemble des acteurs du territoire de vie des apprenants.
Quoi qu’il en soit, la notion de parcours scolaire ou éducatif reste indissociable de celui
d’orientation professionnelle et intègre l'idée que la base pour réussir son parcours scolaire est de
bien s'orienter et trouver la formation adéquate par rapport à ses envies et ses aptitudes et vice
versa, l’accompagnement de l’équipe pédagogique lui permettant à la fois de structurer ses acquis
et de s'approprier son propre parcours pour se projeter dans sa vie professionnelle.
2- Le projet professionnel
a. Définition
Un projet professionnel se définit d'après les objectifs professionnels qui sont eux-mêmes le bilan
du vécu, de la personnalité, des atouts, des motivations et des valeurs. Cette définition est
incomplète et pas satisfaisante. Deux autres définitions complémentaires permettent de savoir ce
qu’est un projet professionnel. Celle de l’AFNOR (association française de normalisation), pour
qui le projet est une démarche spécifique qui permet de structurer progressivement et
méthodiquement une réalité à venir. Ensuite la définition de Claude Lemoine (2005) où le projet
est perçu comme un plan d’action finalisé en vue d’une orientation professionnelle ou
personnelle. La construction d’un projet demande à la fois une connaissance suffisante de ses
compétences et des possibilités offertes par le milieu, y compris des moyens pratiques à mettre
en œuvre pour y accéder. De ces définitions, le projet renvoie donc à une gestion par objectif. En
effet il est question d’une démarche spécifique puisqu’elle est ancrée par une volonté et/ou le
désir du porteur de construire quelque chose de nouveau, d’élaborer un devenir, de se projeter
vers une réalité future et de la faire sienne.
Construire un projet professionnel, c'est se trouver dans une dynamique de projection de soi dans
un champ professionnel nouveau, différent de celui dans lequel on évolue et de volonté de se
donner les moyens nécessaires pour atteindre un but qu’on s’est fixé à soi-même. Il s’agit d’une
projection dans l’avenir et d’un changement substantiel, qui s’appuiera sur ce que l’on est, ce que
l’on sait et ce que l’on a fait. Il faudra donc pouvoir compter sur une relative bonne vitalité
personnelle et une réelle persévérance, une certaine confiance dans ses compétences actuelles et
dans sa capacité d’évoluer, de s’adapter, la possibilité de dégager du temps pour penser et pour
agir. Un projet professionnel est un cheminement progressif et parfois complexe qui suit
plusieurs étapes et dont la répartition peut varier selon le concepteur du projet. Toutefois, le
processus de construction reste le même et porte sur les phases ci-après énumérées.
1) L’idée de projet : Est-ce que je souhaite trouver un emploi, créer mon activité, reprendre
une formation, me reconvertir ? Pour mieux définir mon projet, je dois m’informer et
explorer le marché du travail pour mieux connaitre les métiers Mais aussi réaliser un état
des lieux de mon parcours professionnel et extra-professionnel : expériences, motivations,
diplômes, qualités…Santé au travail et handicap
2) Le bilan professionnel et personnel : Faire l'état des lieux des connaissances et des
compétences acquises tout au long de sa carrière de ses valeurs professionnelles de ses
aspirations et de ses motivations professionnelles des atouts et des freins au changement
de métier
3) La phase de documentation ou d’information : il s’agit de se documenter sur les secteurs
d'activités et/ou les métiers correspondant à ses centres d'intérêt et ses compétences
4) La phase d'investigation ou de recherche : elle permet de découvrir une ou plusieurs en
étudiant les conditions d'accès au(x) métier(s) : niveau de diplôme, concours,
détachement... en consultant les offres d'emploi, en fonction de sa mobilité géographique
en analysant les tendances et les besoins dans le secteur d'activités
5) La validation du projet : l’étude de la faisabilité du projet en rencontrant des
professionnels de terrain en effectuant des stages d'observation/de découverte et/ou
d'immersion professionnelle
6) La phase de concrétisation du projet et de correction : il s’agit d’ajuster nos
compétences, nos aptitudes aux besoins de l’emploi sollicité. Elle consiste donc à
déterminer le(s) moyen(s) d'acquérir les compétences manquantes : en recherchant les
organismes de formation, les lieux de stage en s'assurant que la formation correspond au
métier/secteur d'activités envisagé en étudiant la faisabilité financière et administrative de
la formation
7) La finalisation du projet c’est la phase d’opérationnalisation ou de mise en œuvre du
projet
CHAPITRE 4: LE ROLE DES PARENTS DANS L’ORIENTATION
PROFESSIONNELLE
Cette influence familiale est surtout possible par la communication qui demeure la clef de voûte
du rôle des parents dans l’orientation. En effet ces derniers détiennent parfois de informations
pertinentes pour aider leurs enfants à découvrir et à clarifier leurs intérêts, leurs talents et leurs
valeurs. Cependant, ils sont souvent handicapés par les représentations qu’ils se font des emplois
surtout lorsqu’ils raisonnent en termes d’emploi peu favorables ou de vocations trop « risquées »
pour leurs enfants. Ces positions expliquent qu’ils ont tendance à confondre leurs ambitions
personnelles à celles des enfants. Pourtant, ils doivent être en mesure de séparer leurs ambitions
professionnelles de celles de leur enfant pour être de bon conseil. Cela requiert de l’attention vis-
à-vis des aspirations des préoccupations de leurs enfants. Entendre mais surtout écouter, c’est
ouvrir son esprit à ce qu’il est vraiment au fond de lui et hors de la structure familiale.
La motivation et l’accompagnement des apprenants par les parents dans le processus d’orientation
professionnelle consiste pour ces derniers à s’intéresser à leurs réussites passées et présentes. Il ne
s’agit pas seulement d’adresser de simples félicitations sans fondement mais d’argumenter et de
fonder les échanges sur des actes bien réels.
En effet, les enfants qui se sentent motivés et soutenus par leurs familles ont de meilleures
performances. Le fait pour les enfants d’être reconnus et encouragés pour leurs efforts, ce qu’ils
apportent, construisent, pour leur contribution, avec une identité propre et des talents tend à
insuffler du courage, de la force, pour inciter à agir davantage. La motivation parentale leur permet
ainsi de développer le sentiment d’efficacité personnelle des apprenant et par conséquent à
augmenter leur confiance en leur capacité à réussir. L’enfant ou l’adolescent gagne ainsi en
assurance en démontrant un intérêt pour son avenir et en faisant les démarches nécessaires pour
prouver une certaine conscience de l’enjeu. Ici, les parents doivent se montrer patients, lui
témoigner de la confiance, l’accompagner, lui laisser le temps de réfléchir et, surtout, le rassurer
sur ses capacités. Le soutien moral pour surmonter des moments stressants, les moments de
complicité et d’accompagnement dans les démarches sont perçus comme décisifs dans ce
processus.
Toutefois, dans ce processus il ne faut pas ignorer le piège de substituer ses choix à celui de
l’enfant. En effet, les parents impliqués sont enclins à parler de sa vie professionnelle, avec ses
bons et ses mauvais souvenirs. En partageant ce qui l’anime dans son travail et ce qui donne un
sens à sa propre vie professionnelle, le parent devient ainsi une référence positive sur cette vie
après les études et permet d’aborder un sujet primordial qui n’est pas forcément au cœur des
discussions familiales. Cependant, les remise en question de leurs propres choix de carrière voire
de leur orientation scolaire et professionnelle en arrivent ainsi à faire parfois porter à leurs enfants
leurs propres désirs alors qu’ils doivent se positionner à distance des décisions d’orientation
professionnelle de ceux-ci.
Au total, les principes de l’orientation professionnelle recommandent aux parents de pouvoir
échanger avec leurs enfants sur leurs inquiétudes et influencer en toute bienveillance quand le
chemin scolaire et professionnel parait peu cohérent avec la personnalité du jeune. Toutefois,
l’idéal pour eux est d’être aux côtés du jeune, et certainement pas à sa place.
CONCLUSION
Les responsables de l’élaboration des politiques de l’éducation et du marché du travail dans les
pays de l’OCDE agissent sans aucun doute comme s’ils avaient la conviction que l’orientation
professionnelle est un outil qui peut les aider à atteindre un certain nombre des objectifs qu’ils se
sont fixés : une plus grande efficience des marchés du travail et des systèmes éducatifs ; une
conception plus active de la politique du marché du travail ; des modes de formation proposés tout
au long de la vie ; une diversité d’objectifs en matière d’équité. Quelques arguments conceptuels
et théoriques qui fondent les principes de l’orientation professionnelle viennent corroborer leurs
convictions à cet égard. Certains des plus intéressants sont empruntés aux récentes théories au sujet
du capital humain et de l’employabilité. Les recherches dont on dispose viennent étayer au moins
prudemment cette vision optimiste de l’importance que revêt l’orientation professionnelle pour
l’action gouvernementale. Toutefois, un gouffre existe entre ces aspirations optimistes concernant
l’orientation professionnelle et la façon dont ce service en réalité fonctionne et est assuré dans de
nombreux pays de l’OCDE et de l’Afrique. Cette activité est bien trop souvent axée sur les
décisions à prendre à court terme et pas assez sur l’acquisition des compétences nécessaires pour
gérer son parcours professionnel. Si l’accès à l’orientation professionnelle semble évolué dans la
plupart des pays de l’OCDE, en Afrique, cet accès est au stade embryonnaire pour les adultes
(salariés et chômeurs) et les étudiants du supérieur ou du secondaire professionnel. Un soutien des
différents intervenants dans le domaine et de la famille est donc important est donc nécessaire pour
améliorer les actions vis-à-vis des demandeurs. Et, si la médiation des tiers peut s’avérer bénéfique,
le projet professionnel est avant tout être un projet personnel. Le bien-être du bénéficiaire devant
être au cœur de ses choix professionnels, il ne doit en aucun cas se laisser imposer ses choix
professionnels qui doivent être muris neutres et objectifs.
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