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Installations et bâtiments
éducatifs : ce que les planificateurs
doivent savoir
John Beynon
Publié par
l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture
7 place de Fontenoy, F 75352 Paris 07 SP
ISBN 92-803-2167-6
© UNESCO 1998
John Beynon
Paris 1998
UNESCO : Institut international de planification de l’éducation
compte du fait que, dans les dix ou vingt ans à venir, le nombre des
élèves, le contenu et l’organisation de l’éducation auront connu des
changements significatifs ? Ce sont là quelques exemples des ques-
tions majeures auxquelles ce livre s’efforce de répondre.
Jacques Hallak
Sous-Directeur général, UNESCO
Directeur, IIPE
10
Institut international de planification de l'éducation http://www.unesco.org/iiep
Préface
T. Neville Postlethwaite
Co-rédacteur en chef
11
Institut international de planification de l'éducation http://www.unesco.org/iiep
Remerciements
John Beynon
Paris, décembre 1997
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Préface 9
I. Introduction 15
V. Gérer le changement 61
Flexibilité interne 61
Les bâtiments en tant qu’investissement immobilier 62
Micro-planning et inventaires 63
Macro-planning 64
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Glossaire 83
Annexe :
Inventaire d’une institution éducative :
liste des données à recueillir 85
Bibliographie 90
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T. Neville Postlethwaite
Université de Hambourg
Allemagne
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Un abri
Tout comme nous devons protéger notre vie domestique des élé-
ments et en assurer la sécurité, nous devons procurer un abri à l’édu-
cation. Gandhi a eu le bonheur de conduire à l’indépendance un pays
où, dans de vastes zones, le climat est assez doux pour que l’on
puisse vivre le plus souvent dehors, une partie de l’année au moins, et
donc y enseigner aussi. Mais si la classe sous les arbres a pu être une
solution d’urgence viable pour l’Inde à ses débuts, des recherches
récentes menées là et ailleurs montrent que la solution « sans locaux »
n’est pas satisfaisante pour un pouvoir politique et industriel qui
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Machines à apprendre
Le célèbre architecte Le Corbusier, français d’origine suisse, di-
sait d’une habitation qu’elle devait être une « machine à vivre » (1923).
Les bâtiments éducatifs, comme les lieux qui les entourent et leur
mobilier sont des « machines à apprendre » spécialement conçues
pour que s’y accomplissent ces fonctions spécifiques, conférences,
débats, découverte et apprentissage individuel.
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Demande quantitative
Globalement, le besoin d’espace éducatif croît en fonction de
cinq facteurs : quelques pays seulement faisant exception, la popula-
tion s’accroît partout ; on s’accorde de plus en plus à dire qu’il faut
fournir à tous les enfants comme aux adolescents et aux adultes qui le
demandent une éducation de base ; le nombre d’années nécessaire à
son acquisition s’accroît. Au fur et à mesure que les normes éducati-
ves s’élèvent, le nombre d’espaces spécialisés tend à augmenter et la
taille des espaces éducatifs elle-même s’aggrandit tandis que le cours
magistral fait de plus en plus place à des méthodes actives en groupe
et que l’éducation permanente ramène des adultes à l’école pour y
vivre toutes sortes d’apprentissages.
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Quelles sont les questions concernant la qualité qu’il faut se poser pour
donner à l’éducation l’environnement physique le plus approprié ? A
l’évidence, les bâtiments doivent être solides de façon à fournir à
l’apprentissage une sécurité satisfaisante. Mais un bâtiment, bien que
solidement construit, qui fait obstacle à l’apprentissage s’inscrit plus au
passif qu’à l’actif. Les bâtiments pour l’éducation doivent être conçus à
partir des concepts d’un apprentissage de qualité. Le mieux pour aborder
ce problème de la qualité est d’entamer le processus de planification au
niveau des individus qui apprennent. Le problème de savoir comment
atteindre ces objectifs de qualité en tenant compte des contraintes
financières est abordé dans le chapitre IV.
Environnement et apprentissage
On a vu au chapitre II que des bâtiments sont nécessaires et l’on
s’est demandé quel était exactement leur impact sur l’apprentissage
de ceux qui les fréquentent. Depuis des décennies, les planificateurs
poursuivent leur quête de la bonne réponse (Université de Michigan
dans les années 1960 ; King et Marans, 1979 ; Fuller, 1990 ; Varghese,
1993 ; Cash, 1993 et 1994, et Lackney, 1994). Des données fiables
recueillies dans des recherches récentes révèlent que les locaux
éducatifs sont un facteur important et de l’assiduité et de la réussite
des élèves.
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Aspects fonctionnels
Avant de prendre en main un crayon ou une souris d’ordinateur
pour donner forme à un bâtiment, les dessinateurs doivent compren-
dre la demande et les contraintes de leurs clients. Les directives don-
nées aux dessinateurs (parfois appelées dossier ou programme
architectural) comportent des données sur les aspects éducatifs, les
normes environnementales, les contraintes de coût, les matériaux et
techniques de construction à utiliser.
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A. Contexte
Bref exposé expliquant la présence dans le cursus d’un enseignement de l’histoire.
B. Besoins généraux
1. Taille. Il est indiqué qu’une école de 2000 élèves comptera 1300 élèves suivant des
cours dans ce département, dont 220 simultanément présents. Les dimensions requises
pour les salles seront les suivantes (en pied carré) :
Grands groupes 2200
Groupes de moyenne importance 1400
Salles de séminaires (4@ : 150 pieds carrés) 600
Salle de préparation pour enseignants 360
Magasinage, archives 300
Soit au total 4 900 pieds carrés
2. Plan. Dans le cas présent, l’exigence principale était que les salles de séminaires
soit isolées du point de vue acoustique et qu’un cloisonnement mobile permette des
transformations. En règle générale, les spécifications indiquent quelles salles doivent
être directement accessibles entre elles.
3. Conservation des ressources propres au département. Considérant que le centre
de fournitures principal ne peut satisfaire tous les besoins du département, il est néces-
saire de prévoir le stockage du matériel imprimé et autre dans une zone adéquate du
département Histoire et Sciences Sociales.
C. Besoins spécifiques
1. Zone pour grands groupes. Une zone de 2 200 pieds carrés doit être prévue, où
trois groupes peuvent se réunir dans un lieu aménagé à l’aide de cloisons mobiles
(panneaux sur rails) permettant de diviser l’espace à la demande.
2. Zone pour groupes de moyenne importance. Ce peut être une salle de classe
standard, adjacente à la zone pour grands groupes et qui en soit séparée par des cloi-
sons mobiles.
3. Salles de séminaires. Elles rempliraient deux fonctions : abriter, d’une part, des
travaux de groupes de 10 à 15 élèves (prévoir l’usage fréquent de matériels audiovi-
suels) et d’autre part, des rencontres parents/enseignants.
4. Salle de préparation des enseignants. Cette salle sera utilisée par les enseignants
pour préparer les cours et les visites d’études. Tables, chaises, téléphone et accès au
réseau de communication interne de l’établissement composeront le mobilier et l’équipe-
ment de la pièce.
5. Conservation et exposition. Endroits clos pour les documents rares et l’équipe-
ment audiovisuel ; rayonnage ouverts pour les ouvrages de référence que les élèves
doivent consulter fréquemment. Toutes les salles d’enseignement doivent avoir un em-
placement de stockage de la documentation usuelle et des panneaux permettant d’expo-
ser cartes, documents anciens, objets et collections spéciales.
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Critères environnementaux
Critères atmosphériques Souhaitable Tolérance Remarques
Température température > 32 C° 24°- 26° ± 1°
extérieure <-18 C° 22°- 24° ± 1°
Humidité température > 32 C° 45% - 55% ± 5%
relative extérieure <-18 C° 25% - 30% ± 5%
Air extérieur m3/min./m2 0,3 to 0,8 >0,15
m 3/min./pers. 0,42 - 0,85 >0,23
Renouvellements d’air par heure 6-8 >5
Mouvements d’air rapidité/mètre/min. 7,6-12,2 ±3
Pression de l’air dans la pièce pascal 3,4×10 2 Pa >1,7×10 2 Pa
Efficacité du filtrage de l’air > 5µ 80% –
< 4µ 45% - 80% –
Odeurs corporelles, chimiques
Nombre d’occupants max: 50 min
Accumulation origine : watts: calories/heure
de chaleur lumière 0,2-0,4/m 2
équipement audiovisuel Variable
Critères visuels
Indice de performance visuelle 63 Lux : ne s’applique pas
Vue vers extérieur/intérieur: facultatif Fermetures: oui Intimité: non
Lumière du jour: facultatif modulable: oui
Critères acoustiques
Niveau de bruit résiduel: NC 35 max
Durée de réverbération* Fréquence: htz 125 250 500 1000 2000 cf. notes
(en secondes) max Ne s’applique pas
min Ne s’applique pas
Niveau de bruit généré Fréquence: htz 31,5 1 2 5 5 0 0 2000 8000
(dB, base: 2.10-4 dynes/cm2)niveau de conception 58 77 89 75 60
Services
Tuyauterie
Eau froide: non Eau chaude: non Vapeur: non Gaz: non
Air comprimé: non Tuyaux d’évacuation: non Tuyaux d’échappement: non
Autres:
Electricité et électronique
Haut-parleurs: oui Interphone: oui Récepteur: oui Ligne de tel.: non
Programmation: oui Horloge électronique: oui Prises câble TV: oui
Prise ordinateur: non Canalisations sous plancher: non
Puissance 120V - 1 prise équip. audiovisuel et nettoyage
Autres:
Notes
Prendre en compte le champ inducteur en boucle
* Un traitement acoustique plancher-plafond est recommandé: le calcul de la durée
de réverbération ne s’applique donc pas.
Source : Etude des locaux éducatifs, Metropolitan Toronto School Board, 1970
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A Enseignement B. Administration
Enseignement général bureau
salle de classe (24 à 40 places) infirmerie
salles de séminaires (10 à 23 places) entretien
salle de cours magistral (41 à 120 places)
salle informatique C. Services
salle de rédaction salles de sport
Enseignement scientifique magasin d’équipement sportif
laboratoire banalisé hall tous usages (assemblées, dîners)
laboratoire de physique et biologie cuisine
laboratoire de physique sanitaires
laboratoire de biologie D. Hôtellerie
laboratoire de chimie
salle de préparation dortoirs
salle de cours et démonstration douches, lavabos et sanitaires
surveillance
Ateliers d’enseignement technique magasinage
machines
mécanique E. Divers
ajustage tournage couloirs
chaudronnerie soudure conduites, gaines verticales
métaux en feuilles
mécanique auto murs
moteurs électriques
électronique
installation électrique
menuiserie charpente
béton armé
plâtre et apprêts
Bibliothèque et travail individuel
bibliothèque principale
centre de ressources
salle audiovisuelle
lieu de travail individuel
sur document
salle informatique pour
travail individuel
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Confort physique
Le lien entre environnement et apprentissage le plus évident et le
plus reconnu est le besoin d’un confort minimal pour pouvoir se con-
sacrer à l’étude. L’ergonomiste examine le corps humain et la façon
dont il accomplit telle ou telle tâche et réagit aux conditions extérieu-
res telles que bruit, lumière et température.
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Méthode A.
Le concepteur peut toiser un enfant de chaque classe âgé de 5 à
17 ans. Chaque personne/échantillon mesuré doit être issu de toutes
les catégories socio-économiques. Il faut retenir un nombre d’individus
suffisant. On a ainsi mesuré pour chaque classe d’âge 300 à 500 enfants.
Ces mensurations ont permis l’établissement d’une courbe indiquant
la relation âge/taille dans le pays concerné.
Méthode B.
On mesure la taille debout d’un échantillon aléatoire de 100 en-
fants d’une classe d’âge donnée. On compare ensuite la hauteur moyenne
avec les données provenant d’autres pays. On repère une courbe de
croissance d’un pays où les individus choisis ont au même âge la même
hauteur moyenne que celle du pays X (Figure 3.5). On peut alors utili-
ser la courbe qui indique la relation âge/taille pour cette population
dans un certain nombre d’autres pays pour représenter celle du pays X.
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Qualité de la construction
Des programmes de constructions éducatifs sont lancés par les
gouvernements pour satisfaire la demande de l’enseignement, soit pour
faire face à la croissance démographique soit pour engager de grandes
réformes à l’échelle nationale, comme ce fut le cas au Chili en 1996.
Ces programmes ont intéressé les organismes de financement interna-
tionaux qui souvent aiment être associés à de vastes réformes éduca-
tives. Le résultat en est clair aujourd’hui : augmenter l’espace disponible
par la construction et l’entretien permanent de solides bâtiments dont
la communauté peut être fière accroît la demande et l’accès à l’édu-
cation (Cash, 1993 et 1994).
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Source : Pierre Bussat pour le Centre pour la rationalisation et l’organisation des cons-
tructions scolaires (CROCS), Lausanne, Suisse, 1966, 1967.
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Source : Asian Regional Institue for School Building Research (ARISBR), 1972.
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ployer pour les finitions des tuiles et du ciment peint qui pourra facile-
ment être lavé au retrait des eaux, éviter l’emploi du bois qui devien-
drait pour les victimes de l’inondation une source d’énergie. Les
planificateurs peuvent déclarer les écoles en zones inondables « re-
fuge en cas d’urgence » et les pourvoir en réserves énergétiques en
cas de besoin.
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Tant qu’il y aura des écoles et des collèges, cette discussion re-
viendra sans cesse mais les planificateurs ont aujourd’hui les moyens
d’apporter des réponses optimales. L’art d’une bonne planification
des constructions est d’atteindre la qualité maximum tout en mainte-
nant les dépenses au niveau le plus bas possible. Le sujet est resté en
permanence d’actualité, il a fait l’objet d’une abondante littérature.
Le présent chapitre tire les enseignements d’une vaste expérience in-
ternationale et se centre sur les points qui intéressent particulièrement
les planificateurs financiers. Il présente également des expériences
vécues par les concepteurs et les constructeurs qui sont utiles aux
planificateurs.
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Coût d’investissement
Les éléments des coûts d’investissement sont les suivants :
Achat du sol.
Développement du site.
Construction des bâtiments.
Mobilier (entre 5 et 10 % du coût de construction).
Equipement et installations électroniques (entre 5 et 30 % du
coût de construction).
Honoraires d’architecte (3 à 6 % du coût de construction).
Provisions pour aléas (5 % du coût de construction).
Pour des projets en phase de planification il faut prévoir un élément
additionnel :
Inflation au taux annuel multiplié par le nombre d’années qui
précéderont la construction.
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NB : les chiffres indiqués sont typiques des pays en développement, chaque pays
doit établir ses propres normes.
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Que l’espace éducatif utilisé 1 584 heures par an soit considéré comme
« rempli » à 90 % ou vide à 62 %, il demeure que ces heures
d’inoccupation sont une ressource mobilisable à d’autres fins. Les salles
de classe peuvent accueillir une seconde équipe (voire une troisième)
d’enseignement classique ou être gérées sur l’année. Les équipes multiples
sont généralement mal perçues par les enseignants et les parents mais
elles peuvent fonctionner de façon satisfaisante (Bray, 1989). Une gestion
sur l’année est peu pratiquée au plan international mais a été appliquée
avec succès dans certains pays (OCDE, 1995). Une troisième option
consistant en une utilisation toute la journée des sites et locaux éducatifs
par tous les membres de la communauté, enfants, jeunes et adultes a été
mise en œuvre dans les « Centres pilotes de l’Education pour Tous » au
Venezuela (Almeida, 1996).
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A B MODÈLE C D
NOM ET LOCALISATION PLAN DES ÉQUIPEMENTS SCOLAIRES Durée 1
Nbre de
er 1ER CYCLE DU SECONDAIRE 2 ND CYCLE DU SECONDAIRE des cours
Ecole secondaire (1 matières
et 2nd cycle) Année 1 2 3 4 5 6 enseignées Utilis. 37
Afrique du Nord Filière Acad. Eco. Tech. Acad. Eco. Tech. Gén. Com. Ind. Gén. Com. Ind. Gén. Com. Ind. (heure de potent.salles
Type: externat/internat cours) Taux 90
Inscriptions 1200 No. Classes 6 4 1 1 4 1 1 1 1 3 1 1 3 1 1 3 d’utilisation (%)
Utilis.réelle 34
Langue maternelle 48 24 6 6 24 6 6 5 5 12 5 5 9 5 5 9 180
Seconde langue 36 20 5 5 20 5 5 5 5 12 5 4 9 5 4 9 154
Langue étrangère 16 4 3 16 4 3 3 3 3 3 3 3 64
Mathématiques 18 15 4½ 5 15 4½ 5 4 4 12 4 3 13½ 4 3 13½ 128 Nbre de
Instruction civique et salles
religieuse 9 6 1 1 6 1 1 2 2 3 2 1 3 2 1 3 44 requises
Musique 4 4 8
Histoire Géographie 12 8 2 2 8 2 2 2 2 4½ 2 2 4½ 2 1 4½ 60½
Dessin 12 4 1 4 1 2 2 2 2 30 1
Biologie 18 8 2 1 8 2 1 1 1 1½ 1 1½ 1 47½
ce que les planificateurs doivent savoir
Physique, Chimie 2 2 2 1 3 2 1½ 6 2 7½ 29
25*
http://www.unesco.org/iiep
* 1/3 de l’enseignement des sciences est consacré aux travaux pratiques pour lesquels les classes sont divisées en 2 groupes. C’est pourquoi
il a été rajouté 1/3 d’heure de cours.
Gestion des investissements financiers
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Economies d’échelle
Bien des pays, développés ou en développement, se sont trouvés
devant la nécessité d’entreprendre des programmes de construction à
grande échelle et en un temps restreint. Cela représente une lourde
charge sur le plan de l’organisation et sur le plan financier mais per-
met aussi des économies grâce à la rationalisation des espaces bâtis et
à une production en masse des éléments de la construction. Un exem-
ple en a été donné par le programme CAPFCE au Mexique qui a valu
une distinction à l’architecte du projet, Ramirez-Vasquez, à la Bien-
nale de Milan au début des années 1960 et par la construction d’écoles
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l’investissement initial,
le coût d’entretien,
le coût des grosses réparations et transformations,
le coût d’entretien du mobilier et de l’équipement,
le coût de remplacement du mobilier et de l’équipement,
les services,
les coûts de personnel.
Bien des pays ont accepté l’aide extérieure pour les investisse-
ment initiaux sans calculer précisément les coûts récurrents du fonction-
nement de l’institution éducative sur la durée de vie du bâtiment et
sans se demander où trouver ces fonds. Les planificateurs doivent se
poser ces questions avant de donner le feu vert pour l’investissement
initial.
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Flexibilité interne
On peut chaque jour modifier la forme des bâtiments éducatifs
pour changer la taille des salles. Cette souplesse dans le court terme,
très appréciée aux Etats-Unis dans les années 1960, en Europe dans
les années 1970, s’obtient en équipant de nouveaux bâtiments (ou en
transformant des bâtiments anciens) de cloisons mobiles mues méca-
niquement. On les ouvre dans la journée pour satisfaire à des besoins
divers, une salle de cours magistral par exemple, ou on les ferme pour
disposer de plusieurs espaces clos pour des travaux de groupes. Ces
dispositifs élèvent les taux d’utilisation de l’espace mais le coût de
l’investissement et de la maintenance peuvent faire opter pour une
solution plus économique et pour la construction d’espaces spéciale-
ment conçus pour grands et petits groupes qui auront un taux d’utili-
sation plus faible.
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Micro-planning et inventaires
Si l’on considère l’ensemble des bâtiments éducatifs sur une zone,
un district donné, comme une ressource globale d’espace, le nombre
des options offertes aux planificateurs pour faire face au changement
s’accroît. Si, par exemple, une structure 8-4 devient une structure 6-
3-3, les planificateurs de l’éducation peuvent calculer les effectifs des
nouvelles écoles intermédiaires, analyser les distances (ou temps de
trajet) et décider laquelle parmi les écoles initiallement primaires est la
mieux située pour accueillir les nouveaux inscrits avec des temps de
trajet acceptables. Ils peuvent alors proposer, au lieu de construire de
nouvelles écoles intermédiaires, d’adjoindre aux anciennes écoles pri-
maires des salles spécialisées. Lorsqu’il faut construire de nouveaux
bâtiments, les planificateurs informent des accroissements de popula-
tion à prévoir et conseillent sur le lieu où la nouvelle école devrait être
située (Hallack, 1977 ; Gould, 1978). Des techniques de micro-plani-
fication, tenant compte des problèmes de personnel comme de lo-
caux, ont fait leur apparition dans les années 1960 et 1970 sous l’égide
de l’IIPE (Caillods, 1983).
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Macro-planning
Des programmes de constructions scolaires à grande échelle peu-
vent viser une zone géographique (qui est restée jusque là mal dotée)
ou des écoles qui dans tout le pays ne satisfont pas à des critères
nouvellement retenus (par exemple des écoles sans bibliothèque ou
laboratoires scientifiques).
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ments étroits ne sont pas recevables parce qu’un projet n’est bon que
lorsque les quatre facteurs ont été traités de façon satisfaisante.
A. Fonctionnalité
1. Présence de tous les espaces requis ;
2. Respect des normes de confort indiquées dans le dossier
d’architecture et la documentation internationale ;
3. Proximité des lieux qui seront utilisés conjointement ;
4. Distance suffisante entre lieux d’activités bruyantes et
d’activités calmes sur le site.
B. Construction
1. Emploi de matériaux connus bien maîtrisés par les
ouvriers locaux ;
2. Introduction de matériaux modernes qui assurent la longévité
et un faible entretien ;
3. Respect des codes locaux en matière de construction ;
4. Choix de matériaux et de méthodes qui résistent aux
dommages des catastrophes naturelles ;
C. Esthétique
1. Échelle humaine appropriéedes espaces et des volumes ;
2. Intégration visible dans la communauté ;
3. Aspect agréable aux yeux des apprenants et des membres de
la communauté ;
4. Respect des normes architecturales dominantes.
D. Coût
1. Zones respectant le dossier d’architecture ;
2. Le coût par unité de surface respecte les normes indiquées
dans le dossier d’architecture ;
3. Le coût par place respecte les limites du dossier d’architecture.
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rendue publique au point que même les paysans illettrés savaient exac-
tement comment les fonds étaient versés.
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Bien des pays importent leur mobilier scolaire parce qu’ils n’ont
pas les usines nécessaires sur leur sol. Cela leur assure un mobilier
bon marché parce que produit en masse mais, par ailleurs, cela repré-
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Evaluation
La clef du succès, le seul moyen d’éviter la répétition des erreurs
antérieures, c’est l’évaluation. C’est aujourd’hui une demande de la
plupart des donateurs étrangers, qui ont besoin de données d’évaluation
pour justifier auprès de leurs propres gouvernements les programmes
de prêt consentis. Les gouvernements nationaux entreprennent eux
aussi de plus en plus des devis pour justifier de l’emploi des fonds
publics.
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Dans la seconde moitié de ce siècle, les pays ont dû faire face les uns
après les autres à la nécessité de construire massivement de nouvelles
écoles ou d’ajouter des espaces éducatifs à celles existantes. L’éduca-
tion primaire universelle étant en passe d’être inscrite dans les faits et
les taux de croissance démographique montrant quelque tendance à la
baisse, chaque pays doit évaluer l’état actuel des installations et élabo-
rer de nouvelles stratégies. La prochaine urgence sera la gestion et la
maintenance des investissements antérieurs tandis que les constructions
nouvelles perdront de leur importance.
Les modalités de base des relations entre les étapes sont indiquées
dans le Schéma 7.1. Ce modèle a été utilisé par des planificateurs pour
mettre au point des stratégies en matière de locaux et d’installations. Il
fournit une liste utile aux architectes pour contrôler que tous les problèmes
importants en matière de bâtiments éducatifs ont été traités lors de la
phase préparatoire de la conception et des plans.
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Perspectives
Jeter un regard en arrière sur les constructions éducatives impli-
que de s’intéresser à l’histoire de l’architecture et à celle de l’éduca-
tion. La notion de bâtiments permanents construits pour abriter les
activités humaines est très ancienne. L’histoire de l’éducation re-
monte à 2500 ans en arrière lorsque Socrate dispensait son ensei-
gnement sous les oliviers.
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Rodolfo Almeida
B. Données administratives
Nombre d’écoles.
Nom de l’école.
Code de l’école.
Statut d’occupation : propriété, prêt ou location.
Loyer mensuel.
Dépendance administrative : gouvernement ou secteur privé.
Nombre de bâtiments.
Effectifs : par niveau, années d’étude, vacation, sexe.
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1 Site
Terrain : surface totale, surface construite, surface couverte.
Possibilités d’extension.
Services de base : eau potable, eau de source (pluie, fleuve ou
rivière, recueil des eaux de pluie), électricité (réseau, groupe élec-
trogène), téléphone.
Enceinte : complète, incomplète, aucune.
Sanitaires sur le site : toilettes, urinoirs collectifs ou individuels,
lavabos, douches, fontaines d’eau potable (indiquer l’état : bon,
moyen ou mauvais).
2 Système de construction
Structure : béton, métal ou bois.
Toitures : béton, feuilles métalliques, amiante, chaume.
Murs : parpaings, briques, bois, pierre, clayonnage boue ou argile.
Sols : ciment, tuile, bois, terre battue.
Fenêtres : bois, acier, aluminium.
Finitions : murs peints ou carrelés, plafonds (peinture ou autre).
1 Locaux d’enseignement
Salles de classes communes, espaces tous usages, laboratoires,
ateliers légers (économie domestique, dactylographie, etc...), ate-
liers lourds, centre de ressources (bibliothèque), classes banali-
sées (inappropriées), etc. Pour chaque lieu : quantité, dimensions
(longueur, largeur, hauteur, surface), état (bon, moyen, mauvais),
système de construction.
2 Locaux administratifs
Bureaux et service : idem.
3 Locaux supplémentaires
Auditorium, gymnase, archives, buanderies : idem.
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5 Installations annexes
Pensionnat, conciergerie, logement pour enseignants : état.
Installations agricoles ou d’élevage, surface pour plantations ou
élevage d’animaux.
6 Confort intérieur
Acoustique (bruits), thermique (climat), éclairage naturel, artifi-
ciel, aération naturelle ou mécanique, ensoleillement (protection),
premiers soins, hygiène et propreté, sécurité : degré de confort
pour chaque item (bon, moyen, mauvais).
7 Equipement
Ateliers (outils, équipement, etc.), laboratoires (installations, équi-
pement, espaces spécialisés (mobilier, équipement, etc.), équipe-
ment sportif (balles, filets, etc.), équipement son (général),
auxiliaires pédagogiques (cartes, règles etc.), drapeaux : état de
chaque item (bon, moyen, mauvais).
E. Mobilier scolaire
2 Pour enseignants
Chaises, tables, bureaux, etc. : idem.
3 Mobilier en général
Tableaux noirs mobiles, étagères, casiers à livres, caisson à dos-
siers, chaises, tables de réunion, etc. : idem.
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H. Données supplémentaires
4 La communauté
90
5 Observations
91
Almeida, R. 1996. Pilot centres for education for all: mission report
to Venezuela, Inédit. Paris : UNESCO.
Angus, M.J. ; Beck, T.M. ; Hill, P.W. ; McAtee, W.A. 1979. Open
area schools: an evaluative study of teaching and learning in
92
93
94
95
Guat-Lin, E.T. 1984. Anthropometric data and its use for educational
building and furniture design. Educational Building Digest No. 18.
Bangkok : UNESCO.
Haddad, W.: Demsky, T. 1995. Education policy-planning: an applied
framework. Paris : UNESCO/IIPE Institut international de plani-
fication de l’éducation.
Heyneman, S.P.; Loxley, W.A. 1983. « The effect of primary school quality
on academic achievement across twenty-nine high- and low-income
countries ». Dans : American Journal of Sociology, 88/6, Mai.
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