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Cent mille hommes de Victor Hugo

Cent mille hommes, criblés d'obus et de mitraille,


Cent mille hommes, couchés sur un champ de bataille,
Tombés pour leur pays par leur mort agrandi,
Comme on tombe à Fleurus, comme on tombe à Lodi,
Cent mille ardents soldats, héros et non victimes,
Morts dans un tourbillon d'évènements sublimes,
D'où prend son vol la fière et blanche Liberté,
Sont un malheur moins grand pour la société,
Sont pour l'humanité, qui sur le vrai se fonde,
Une calamité moins haute et moins profonde,
Un coup moins lamentable et moins infortuné
Qu'un innocent, - un seul innocent condamné, -
Dont le sang, ruisselant sous un infâme glaive,
Fume entre les pavés de la place de Grève,
Qu'un juste assassiné dans la forêt des lois,
Et dont l'âme a le droit d'aller dire à Dieu : Vois !

Le poème vise et à relativisé sur la mort des soldats car il les considère comme des « héros et non
des victimes » qui se sont battus pour une cause juste et à témoigner de l’injustice des innocents
condamnés à mort.
L’allitération utilisé au début du poème « Cent mille hommes » sert à nous faire croire que ce
poème va parler de la guerre, il utilise un champ lexical bien précis : « obus, mitraille, mort, criblés,
couchés, tombe (mourir) ».
Cependant plus tard il nous dit : « Cent mille ardents soldats, héros et non victimes, Morts dans un
tourbillon d'évènements sublimes » cela enlève l’hypothèse que ce poème est contre la guerre car
pour lui c’est un tourbillon d’évènement sublimes.
A partir du vers 12 on comprend le vrai sens de ce poème, celui ci parle des innocents condamnés à
mort : « Une calamité moins haute et moins profonde,Qu'un innocent, un seul innocent condamné,
Dont le sang, ruisselant sous un infâme glaive »
La métaphore utilisé dans l’avant dernier vers : « Qu'un juste assassiné dans la forêt des lois, »
décrit les lois comme un vaste étendu où l’on peut se tromper de chemin comme dans une forêt et
que même un juge peut tuer un innocent à la place de le sauver.
La place de Grève (à Paris) était le lieu où avaient lieu les exécutions jusqu'au début du XIXe siècle.
V. Hugo met en balance la mort des soldats, et spécialement des soldats d'une guerre juste (ici : les
guerres de la Révolution, dont Fleurus et Lodi sont deux grandes batailles), et celle d'une personne
exécuté à la suite d'une erreur judiciaire
On peut excuser la mort des soldats même s'ils sont cent mille, mais on ne peut pas justifier qu'un
seul individu meurt exécuté s'il est innocent.

Ce poème engagé défend la justice en comparant la guerre cent mille hommes couchés sur un
champ de bataille et un innocent mis à mort par erreur judiciaire.
C'est un des très nombreux poèmes contre la peine de mort de Victor Hugo.

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