Le poème "Le Mal" est une œuvre extraite des "Cahiers de Douai" d'Arthur

Rimbaud, écrits à l'âge de seize ans. Garçon révolté et audacieux donne

naissance à ce recueil, composé entre 1870 et 1871, afin d'explorer les
thèmes de la souffrance, de la rébellion et de la quête de vérité durant une
époque marquée par la guerre franco-allemande. Alors il est nécessaire de
s’interroger de quelle manière “ le mal “ dévoile les pensées de Rimbaud ?
Pour répondre à cette question , il sera utile de traiter la dénonciation de la
guerre et de la religion qui par la suite va engendrer la révolte de Rimbaud .

D’entrée de jeu , on voit une métaphore qui compare les coups de feu à des
“crachats rouges “ , on peut donc associer crachats aux balles et la couleur
rouge au sang , ce qui nous renvoie à l’image de la guerre . Par ailleurs , il y a la
présence du champ lexical de la guerre , je cite “ mitraille , bataillons , cent
milliers d'hommes , pauvres morts “ qui fait référence à la situation
perturbante et dérangeante des hommes comme par exemple les cris .
Ensuite le poète dénonce le côté destructeur de la guerre dans la métaphore
lors des vers 4 à 6 . De plus, le champ de bataille est la source du feu qui se
propage sur les soldats qui causent donc des atrocités , je cite “ Croulent les
bataillons en masse dans le feu , Tandis qu'une folie épouvantable, broie , Et
fait de cent milliers d'hommes un tas fumant “ . Finalement , il dénonce la
guerre en personnifiant les armes et en décrivant la souffrance partagée par
les hommes , mais Rimbaud aimerait faire part également de sa pensée
religieuse . Rimbaud met en évidence un parallélisme je cite “ Roi qui les raille
et un dieu qui rit “ en leur donnant une image puissante . De plus, l'attitude de
Rimbaud envers la religion commence à se dévoiler à travers l'emploi du
pronom indéfini "Un" pour faire référence à Dieu, créant ainsi une perception
de méfiance et de distance à l'égard de la religion.Le champ lexical du
sommeil, illustré par des termes tels que "bercement", "s'endort", et "se
réveille", souligne le désintérêt de Dieu envers la guerre et ce qu'elle peut
engendrer.

D'autre part, les émotions exprimées par le poète se manifestent à travers

l'utilisation d'un champ lexical émotionnel, comprenant des termes tels que
"effrayant", "malheureux" et "âgé". Ces mots révèlent sa tristesse face au sort
des soldats et son empathie envers leurs mères. Les tirets présents dans le
poème jouent un rôle significatif en marquant des paroles sincères,
permettant ainsi au poète de dévoiler son ressenti profond. La présence des
points de suspension, notamment dans l'exemple "ô toi qui fis ces hommes
saintement !...", semble avoir une fonction particulière en tant que pauses,
offrant à Rimbaud l'espace nécessaire pour exprimer ses pensées de manière
réfléchie. De plus, le dispositif du poème, à savoir le sonnet, contribue à
expliquer la progression du poème, offrant une structure qui guide le lecteur à
travers les différentes phases de la réflexion du poète. Enfin, la chute du
poème est provoquée par une image puissante , c'est-à -dire les prières et les
offrandes des mères modestes qui n’ont pas de quoi se faire plaisir et
avant-tout qui sont destinées à sauver leurs fils, mais adressées à un Dieu
indifférent, uniquement préoccupé par l'argent. Ainsi, cette fin du poème
marque le point le plus fort de la révolte de Rimbaud., dénonçant la
superficialité des motivations divines dans un contexte de guerre et
soulignant ainsi le ton critique du poète envers la société de son époque.

En conclusion, le poème "Le Mal" d'Arthur Rimbaud, tiré des "Cahiers de

Douai", révèle la révolte du poète face à la guerre et à la religion. Rimbaud
utilise un langage émouvant pour dénoncer les horreurs de la guerre
franco-allemande de 1870-1871, tout en exprimant une profonde haine envers
deux images qui ont été mises en parallèle dans le poème , le Roi et Dieu.
Cette mise en parallèle renforce le caractère de sa révolte, dénonçant à la fois
l'indifférence divine et l’insolence des puissances politiques dans un monde
marqué par la violence.