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Texte : « La guerre est une imbécillité infernale » L.F. Céline Voyage au bout de la nuit.

Comment les éléments décrits par l’auteur permettent-ils de


montrer la dureté de la guerre ?
 3 éléments décrits (le narrateur, le lieu, le colonel)
 3 figures de style (antiphrase, métaphore, accumulation, personnification,
hyperbole antithèse)
 Registre de langue
 Utilisez des connecteurs logiques
Louis Ferdinand Céline montre la dureté de la guerre dans cet extrait issu de son roman Voyage au bout de
la nuit (1932) qui est une semi-autobiographie. Pour y parvenir, Louis-Ferdinand Céline s’appuie sur son
vécu, lui qui s’est engagé dans l’armée en 1912. Cette expérience lui permet de décrire de façon précise et
réaliste l’univers dans lequel il s’engage à travers cet extrait intitulé « La guerre est une imbécilité
infernale ».

Tout d’abord, il nous présente un lieu hostile et dangereux. La nature ici évoquée crée un climat
inquiétant : on y évoque les « bourbiers » , « les maisons vides », « les chemins sans issue ». Même le vent
y est brutal, et les feuilles des peupliers « tombent en rafale » (ligne 9), allusion métaphorique évoquant
les balles.
Ce lieu est hostile parce que le narrateur est aussi un Parisien : il déclare son aversion pour la campagne en
la personnifiant : « moi la campagne […] j’ai jamais pu la sentir » (ligne 6). Le registre familier utilisé ici
renforce le dégoût exprimé.

Ensuite, il s’attarde sur le personnage du colonel. Il est tout d’abord l’opposé du narrateur : « d’une
bravoure stupéfiante » (ligne 2). La tranquillité d’esprit supposée du personnage est soulignée par la
comparaison entre la situation présente et l’attente d’un ami sur le quai de la gare (lignes 2 à 4). Peu à peu,
son point de vue évolue avec la métaphore: « ce colonel, c’était donc un monstre » (ligne 13) parce qu’il
n’imagine pas qu’il va mourir. En effet, il le compare à un chien, pour montrer peut-être l’absence de
conscience de sa condition mortelle mais aussi pour imager la fidélité envers son maître (son pays et ses
dirigeants) et l’absence de réflexion propre.

Enfin, il nous fait partager ses sentiments sur sa situation et sur les hommes qui l’entourent. Face à cette
campagne qu’il déteste et avec ce colonel qui commence à l’effrayer, il n’est pas enthousiaste. Il panique
même à l’idée que le colonel ne soit pas le seul avec cet état d’esprit en utilisant une gradation « un, deux,
plusieurs millions » (lignes 16 et 17).
Puis il revendique sa lâcheté dans cette guerre où s’opposent à lui des « fous héroïques » (ligne 22). Cette
antithèse marque son désarroi face à ces hommes « déchainés » et « armés » que la longue énumération
allant des lignes 23 à 29 rend encore plus inquiétants. L’utilisation du registre soutenu à la ligne 21
(« serais-je donc…..pensais-je » ?) marque également cette opposition entre ces deux mondes.
A la fin, il est désabusé en constatant que c’est la bêtise des hommes qui va le tuer. « Nous étions jolis » :
l’antiphrase exprime bien l’amertume et les regrets du personnage de s’être engagé dans la guerre qu’il
renomme « croisade apocalyptique », hyperbole symbolisant les horreurs que Céline voyait arriver.

En définitive, Ferdinand se retrouve coincé dans un conflit qui le dépasse. Les deux phrases interrogatives
du dernier paragraphe (lignes 31 à 34) témoignent de sa perdition. La dernière phrase qui passe de
l’imparfait au passé-composé marque la fin de cet extrait mais aussi le début d’une violence qui allait se
déchainer.

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