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Correction devoir – compétences de lecture

1) L’extrait du roman de Geoge Semprun intitulé L’écriture ou la vie (1994) ainsi que l’extrait de la bande
dessinée d’Alexandre Hogh et de Jörg Mailliet (2014) témoignent de l’empathie que peut ressentir un soldat
envers un membre du camp ennemi.

La planche de bande dessinée montre explicitement un de ses personnages, désabusé, changeant d’avis sur
lui-même et sur l’ennemi.
En effet, à la 3ème vignette, il porte un regard critique sur lui-même : « je suis l’un des nombreux imbéciles
qui ont poussé le chauvinisme jusqu’à souhaiter la guerre ». Ensuite, sa perception de l’ennemi change : il
passe du mépris (« boche ») à une certaine empathie (dernière vignette : « ça a beau être un Boche, c’est
poignant, – surtout à cause de la ressemblance » avec son beau-frère).
Ainsi, la souffrance crée de la compassion qui conduit même à trouver dans l’ennemi une ressemblance
familiale (vignette 10).

C’est le même phénomène qui se produit chez George Semprun. Par l’intermédiaire d’une chanson
commune (La Paloma), l’ennemi allemand devient, à ses yeux, innocent parce que partageant le même
souvenir qui évoque l’enfance pour Semprun. Cette ressemblance le paralyse et rend l’acte de tuer l’ennemi
insupportable.

En somme, ces documents montrent que malgré les rivalités, un soldat peut trouver chez l’ennemi des
points communs qui peuvent l’amener à se questionner sur ses choix, son engagement et ses convictions les
plus profondes.

2) A travers ce poème, Robert Desnos nous montre comment la réflexion d’un individu peut évoluer au sujet de
la guerre.

Robert Desnos débute la première partie de son poème par une antithèse : en effet le vers 1 oppose « ce
cœur qui haïssait la guerre » à « il bat pour le combat et la bataille ». Ici, le poète indique clairement qu’il a
changé : de pacifiste, il est devenu combattant.
Cette transformation s’explique dans les vers suivants : il perçoit le combat comme un appel irrésistible. Pour
exprimer ce sentiment il utilise un vocabulaire rappelant un appel à s’engager dans l’armée : « rythme »
(vers 2), « bruit » (vers 6), « sifflent » (vers 6), « son d'une cloche » (vers 9), « échos » (vers 10).
Ainsi, la « haine » (vers 5) a pris possession de son corps et elle s’oppose au rythme naturel de la vie
(« marée », « saison », jour et nuit » vers 2-3).

Ensuite, dans la seconde partie du poème il nous explique que cet appel résonne dans le cœur de chaque
français.
Au vers 14, la nature évoquée au début du poème devient offensive : métaphore de « la mer à l’assaut des
falaises » pour évoquer l’engagement des « millions de Français » (vers 11). Cet assaut est clairement ciblé :
la lutte contre l’occupant nazi et ses partisans doit être sans retenue (« mort à ses partisans », vers 14). Face
à Hitler, il oppose la Liberté, qu’il personnifie en utilisant une majuscule : ces deux camps opposés qui
s’affrontent permettent de justifier l’emploi de méthodes brutales de la part des résistants français (« mort à
ses partisans », vers 14 ; « besogne que l’aube proche leur imposera », vers 19-20).
Enfin, l’utilisation du pluriel (« ces cœurs » v 21) répond au singulier du début du poème et permet de voir
que les sentiments personnels face à la guerre s’effacent au profit de l’exaltation collective pour défendre la
liberté.
Il transforme ainsi ce poème en véritable appel à la résistance. C’est pourquoi il interpelle le lecteur au vers
10 « Ecoutez ». Ainsi ce poème devient un hymne à l’opposition au nazisme en cette année 1943 qui
marquait en effet le début de l’unification des mouvements de résistance français.

3) Nous avons à notre disposition un corpus qui aborde les deux grands conflits mondiaux du XXème siècle,
mais au-delà de ces événements historiques, les trois documents évoquent les mutations provoquées par la
guerre chez ceux qui la vivent, la subissent ou s’y confrontent.

- Dans le document 1, l’auteur évoque le changement d’attitude d’un soldat prêt à tuer son ennemi
allemand : une simple chanson le rapproche de son adversaire et il se retrouve ainsi à regretter
profondément de devoir le tuer.
- Dans le document 2, nous pouvons observer les états d’âme d’un soldat observant un ennemi mourir : la
ressemblance avec son beau-frère lui fait comprendre que ces soldats qui s’entretuent sont des jeunes
hommes qui partagent sans soute plus de similitude que de différences. La haine de l’ennemi laisse alors
place à de la compassion.
- Dans le document 3, le poète nous fait observer comment il passe du pacifisme à l’engagement armée
suite à la perte de la liberté provoquée par l’occupation nazie.

Ainsi, le corpus trouve son unité dans ces différents changements d’état d’esprit qui nous indiquent que chacun
peut être amené à évoluer, et encore plus dans un contexte de guerre.

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