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Analyse « 

Si c’est un homme » de Primo Levi (1947)

Si c’est un homme est un récit autobiographique de Primo Levi, publié en 1947. Primo
Levi est un chimiste et écrivain italien rendu célèbre par son livre Si c’est un homme. Il relate
son emprisonnement au cours de l’année 1944 dans le camp de concentration et
d’extermination d’Auschwitz. Il explique, à partir de son quotidien, la lutte et l’organisation
pour la survie des prisonniers. Tout au long de son récit, il va montrer les horreurs de la
déshumanisation des camps. Dans cet extrait, il décrit l’arrivée de 650 hommes, femmes et
enfants sur les quais du camp d’Auschwitz après un voyage de quatre jours dans un train de
marchandises parti de la ville italienne de Modène, sans eau, sans nourriture et dans le froid
glacial de janvier 1944.
Comment Primo Levi parvient-il à travers un récit autobiographique à dénoncer les horreurs
des camps de concentration de la Seconde Guerre mondiale ?
Dans un premier temps nous verrons que c’est un récit autobiographique et dans un deuxième
temps, nous verrons qu’à travers ce récit, il y dénonce les horreurs des camps.

Tout d’abord, cet extrait est un récit autobiographique contrasté dans lequel Primo Lévi
fait un témoignage précis et objectif des camps et dresse un contraste entre les déportés et les
soldats SS. En effet, les déportés sont représentés comme des ombres « le quai fourmillait
d’ombres » (l.7) et le narrateur anticipe la mort des juifs de son wagon. Ce choix stylistique
suggère la présente d’un narrateur objectif et profondément ému. La phrase « Aujourd’hui
pourtant, nous savons que ce tri rapide et sommaire avait servi à juger si nous étions capable
ou non de travailler utilement pour le Reich » (l.27-28-29) montre que même en connaissant
l’issu de leur déportation, il garde son objectivité et se place dans une position neutre, comme
s’il n’avait pas été dans le camp. De plus, L’auteur fait un témoignage précis à travers des
précisions de lieux « Buna-Monowitz et Birkenau » (l.30), des indications spatio-temporelles
comme « un peu plus loin » (l.5) et « en moins de dix minutes » (l.21) et enfin, pour renforcer
encore plus cette précision, il y introduit des chiffres précis « quatre-vingt-seize hommes et
vingt-neuf femmes » (l.31), « plus de cinq cent » (l.32). Le narrateur nous évoque ses propres
pensées et émotion. En effet, dans les phrases « nous nous attendions à quelque chose de
terrible, d’apocalyptique » (l.16), « C’était à la fois déconcertant et désarmant » (l.17-18),
l’auteur cherche à faire ressortir ce qu’il a ressenti lors de sa déportation. L’atmosphère était
angoissante car «  tout baignait dans un silence d’aquarium, de scène vue en rêve » (l.15). En
effet, le narrateur se met à distance des évènements pour montrer à quel point la scène paraît
surréaliste. Le présent de vérité générale « quand ils commandent », « qui semblent » (l.3)
montre une critique générale des Allemand et malgré le fait qu’il veuille faire un récit
objectif, Lévi fait des généralisations, ce qui montre une critique. Mais c’est aussi un
témoignage minutieux avec l’emploi du passé simple et des chiffres très précis.

Puis, Primo, Lévi dresse un contraste entre les déportés et les soldats SS. Les
Allemands avaient un sentiment d’indifférence face aux déportés car « c’était leur travail de
tous les jours » (l) alors que les déportés, eux, avaient « peur » (l.8). De plus, les déportés
« fourmillent » ce qui veut dire qu’ils sont énormément alors que les Allemands sont
seulement composés d’une « dizaine de SS » (l.10). Les déportés s’interpellaient
« timidement » et à « mi-voix » (l.9) par « peur de rompre le silence » (l.8) tandis que les
Allemands, eux, sont comparés à des chiens par leurs « ordres hurlés dans une langue
étrangère » et leurs « aboiements barbares » (l.2-3). Il y a une opposition entre les déportés et
les Allemands au niveau des qualificatifs, « ils » et « SS » représentent les Allemands tandis
que les déportés sont représentés à travers « autres », « ceux », « tous » et une opposition au
niveau de la posture. En effet, les arrivants « s’affairaient autour des bagages » (l.8) et les
soldats étaient « plantés sur leurs jambes écartées », « se tenant à distance » (l.10).

Si ce récit autobiographique permet un témoignage précis et objectif par le biais de


descriptions précises et d’indications, il permet également de dénoncer, dès l’arrivée aux
camps, les horreurs sur les camps de concentration durant la Seconde Guerre Mondiale.

D’abord, ce récit autobiographique permet de décrire l’arrivée des déportés aux camps
de concentration. Dès le début, le rythme est accéléré avec l’adverbe « Et brusquement » (l.1)
et les soldats Allemands sont directement animalisés pars leurs « aboiements » (l.2-3), ce qui
montre d’emblée leur agressivité. L’utilisation du mot « dénouement » (l.1) prouve que pour
les déportés, c’est la fin de leur voyage et qu’ils ont déjà quitté leur vie. Ils arrivent sur « un
large quai », « éclairé par des projecteurs ». Dans les cinq premières lignes, le narrateur décrit
une succession d’actions énoncées au passé simple pour donner une impression de
l’enchaînement des évènements. Dès leur arrivée, les déportés sont comparés à des fourmis
« fourmillaient » (l.7) et « S’interpellaient, mais timidement » et « à mi-voix » (l.9), les
déportés ont peur de parler. De plus, ils vont directement devoir répondre aux questions des
soldats SS « Quel âge ? En bonne santé ou malade ? » (l.13), cela va jouer un rôle important
sur le déroulement du séjour des juifs car en effet, la réponse va déterminer si ils sont en
capacité de travailler ou non et si ils vont leur être utile.
Puis, ce récit permet surtout de décrire les horreurs que les déportés subissent aux
camps. Le champ lexical de la violence en témoigne bien avec « ordres hurlés » (l.2), «
aboiements barbares naturels » (l.2-3) et « hargne séculaire » (l.4), « d’un seul coup en pleine
figure » (l.23-24), ce qui montre la violence des hurlements et de la scène mais montre aussi
la cruauté physique qu’ont les soldats envers les déportés. L’auteur fait une constatation
péjorative des soldats « Sans jamais se départir de la tranquille assurance de qui ne fait
qu’accomplir son travail de tous les jours » (l.21-22). La mise à mort programmée des
déportés faisait partie de leur routine, comme s’il s’agissait d’un travail ordinaire. Les soldats
mentent et manipulent les déportés « un autre ne voulait pas quitter sa femme : ils lui dirent
« après, de nouveau ensemble » » (l.19-20). Les soldats savent d’avance que les familles ne se
reverront pas et n’ont aucune considération envers eux. La personnification de la nuit « la nuit
les engloutit » (l.27) évoque la mort sans le dire explicitement pour rendre l’atmosphère
encore plus angoissante. « Aucun survivant » (l.33-34) et « on ouvrait les portières des
wagons des deux côtés en même temps », « ceux que le hasard faisait descendre du bon côté
entraient dans les camps, les autres finissaient à la chambre à gaz » (l.35-38) montre la
violence du système Nazi et la cruauté de la scène. De plus, l’adjectif « bon » dans
« descendre du bon côté » n’est pas forcément bien placé étant donné que ce n’est pas
vraiment un bon côté d’aller dans les camps pour travailler. Mais c’est peut-être le meilleur
côté entre les camps et la chambre à gaz. Dans ce paragraphe, le langage est détourné de sa
fonction d’origine qui est de relier les gens car ici, il permet de faire la différenciation entre
les déportés qui vont vivre et les déportés qui vont mourir, séparant ainsi les familles.
Pour conclure, ce passage de Si c’est un homme est un bel exemple de témoigne des
horreurs sur les camps. Primo Lévi nous livre les détails de cette arrivée aux camps qui va être
décisive pour la suite de la vie des déportés. Ainsi, on observe bien tous les enjeux de ce récit
autobiographique : témoignage, hommage et jugement et permet de laisser une trace de ce
qu’ils ont enduré durant ces années. D’autres auteurs comme David Rousset dans Les jours de
notre mort montrent l’atrocité des camps de concentration Allemands et l’inhumanité du
système nazi.
Oral « Si c’est un homme » de Primo Levi (1947)

Si c’est un homme est un récit autobiographique de Primo Levi, publié en 1947. Primo
Levi est un chimiste et écrivain italien rendu célèbre par son livre Si c’est un homme. Il relate
son emprisonnement au cours de l’année 1944 dans le camp de concentration et
d’extermination d’Auschwitz. Il explique, à partir de son quotidien, la lutte et l’organisation
pour la survie des prisonniers. Tout au long de son récit, il va montrer les horreurs de la
déshumanisation des camps. Dans cet extrait, il décrit l’arrivée de 650 hommes, femmes et
enfants sur les quais du camp d’Auschwitz après un voyage de quatre jours dans un train de
marchandises parti de la ville italienne de Modène, sans eau, sans nourriture et dans le froid
glacial de janvier 1944.
Comment Primo Levi parvient-il à travers un récit autobiographique à dénoncer les horreurs
des camps de concentration de la Seconde Guerre mondiale ?
Dans les deux premiers paragraphes, l’auteur décrit l’arrivée des déportés aux camps de
concentration et dans les deux autres paragraphes, il montre le tri qu’ils subissent dès leur
arrivée.

Tout d’abord, dès le début, le rythme est accéléré avec l’adverbe « Et brusquement »
(l.1) et les soldats Allemands sont directement animalisés pars leurs « aboiements » (l.2-3), ce
qui montre d’emblée leur agressivité. L’utilisation du mot « dénouement » (l.1) prouve que
pour les déportés, c’est la fin de leur voyage et qu’ils ont déjà quitté leur vie. Il y a le champ
lexical de la violence : « ordres hurlés »(l.2), « aboiements barbares naturels »(l.2-3) et
« hargne séculaire »(l.4) qui montre la violence des hurlements et de la scène. Le présent de
vérité générale "quand ils commandent", "qui semblent" fait une critique générale des
Allemands. Bien qu'il veuille faire un récit objectif, Lévi fait des généralisations qui montrent
une certaine critique. Ils arrivent sur « un large quai », « éclairé par des projecteurs ». Dans
les cinq premières lignes, le narrateur décrit une succession d’actions énoncées au passé
simple pour donner une impression de l’enchaînement des évènements. Dès leur arrivée, les
déportés sont comparés à des fourmis « fourmillaient » (l.7) et « S’interpellaient, mais
timidement » et « à mi-voix » (l.9), les déportés ont peur de parler. De plus, les déportés
« fourmillent » ce qui veut dire qu’ils sont énormément alors que les Allemands sont
seulement composés d’une « dizaine de SS » (l.10). Les déportés s’interpellaient
« timidement » et à « mi-voix » (l.9) par « peur de rompre le silence » (l.8) tandis que les
Allemands, eux, sont comparés à des chiens par leurs « ordres hurlés dans une langue
étrangère » et leurs « aboiements barbares » (l.2-3). ). Il y a une opposition entre les déportés
et les Allemands au niveau des qualificatifs, « ils » et « SS » représentent les Allemands
tandis que les déportés sont représentés à travers « autres », « ceux », « tous ». De plus, ils
vont directement devoir répondre aux questions des soldats SS « Quel âge ? En bonne santé
ou malade ? » (l.13), cela va jouer un rôle important sur le déroulement du séjour des juifs car
en effet, la réponse va déterminer si ils sont en capacité de travailler ou non et si ils vont leur
être utile. Dans ce paragraphe, le langage est détourné de sa fonction d’origine qui est de
relier les gens car ici, il permet de faire la différenciation entre les déportés qui vont vivre et
les déportés qui vont mourir, séparant ainsi les familles. L’atmosphère était angoissante car « 
tout baignait dans un silence d’aquarium, de scène vue en rêve » (l.15). En effet, le narrateur
se met à distance des évènements pour montrer à quel point la scène paraît surréaliste.
L’auteur fait une constatation péjorative des soldats « Sans jamais se départir de la tranquille
assurance de qui ne fait qu’accomplir son travail de tous les jours » (l.21-22). La mise à mort
programmée des déportés faisait partie de leur routine, comme s’il s’agissait d’un travail
ordinaire. Dans les phrases « nous nous attendions à quelque chose de terrible,
d’apocalyptique » (l.16), « C’était à la fois déconcertant et désarmant » (l.17-18), l’auteur
cherche à faire ressortir ce qu’il a ressenti lors de sa déportation. Les soldats mentent et
manipulent les déportés « un autre ne voulait pas quitter sa femme : ils lui dirent « après, de
nouveau ensemble » » (l.19-20). Les soldats savent d’avance que les familles ne se reverront
pas et n’ont aucune considération envers eux. Les Allemands avaient un sentiment
d’indifférence face aux déportés car « c’était leur travail de tous les jours » (l) alors que les
déportés, eux, avaient « peur » (l.8). La personnification de la nuit « la nuit les engloutit »
(l.27) évoque la mort sans le dire explicitement pour rendre l’atmosphère encore plus
angoissante. Même en connaissant l’issue de leur déportation, le narrateur garde son
objectivité et se place dans une position neutre comme s’il n’avait pas été dans le camp :
« Aujourd’hui pourtant, nous savons que ce tri rapide et sommaire avait servi à juger si nous
étions capable ou non de travailler utilement pour le Reich » (l.27-28-29). De plus, L’auteur
fait un témoignage précis à travers des précisions de lieux « Buna-Monowitz et Birkenau »
(l.30), des indications spatio-temporelles comme « un peu plus loin » (l.5) et « en moins de
dix minutes » (l.21) et enfin, pour renforcer encore plus cette précision, il y introduit des
chiffres précis « quatre-vingt-seize hommes et vingt-neuf femmes » (l.31), « plus de cinq
cent » (l.32). « Aucun survivant » (l.33-34) et « on ouvrait les portières des wagons des deux
côtés en même temps », « ceux que le hasard faisait descendre du bon côté entraient dans les
camps, les autres finissaient à la chambre à gaz » (l.35-38) montre la violence du système
Nazi et la cruauté de la scène. De plus, l’adjectif « bon » dans « descendre du bon côté » n’est
pas forcément bien placé étant donné que ce n’est pas vraiment un bon côté d’aller dans les
camps pour travailler. Mais c’est peut-être le meilleur côté entre les camps et la chambre à
gaz.

Pour conclure, ce passage de Si c’est un homme est un bel exemple qui témoigne des
horreurs sur les camps. Primo Lévi nous livre les détails de cette arrivée aux camps qui va être
décisive pour la suite de la vie des déportés. Ainsi, on observe bien tous les enjeux de ce récit
autobiographique : témoignage, hommage et jugement et permet de laisser une trace de ce
qu’ils ont enduré durant ces années. D’autres auteurs comme David Rousset dans Les jours de
notre mort montrent l’atrocité des camps de concentration Allemands et l’inhumanité du
système nazi.

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