EPI : MUSIQUE ET GUERRE
Activité : La bataille de Verdun (février-décembre 1916), entre patriotisme et réalité
La bataille de Verdun se déroule du 21 février au 18 décembre 1916 dans la région de
Verdun en Lorraine et oppose l’armée allemande à l’armée française. C’est l’une des
batailles les plus meurtrières de l’Histoire et une lutte d’anéantissement sans précédent.
Doc. 1 : Verdun, on ne passe pas
Ce chant patriotique a été écrit en
hommage aux soldats pour célébrer leur
victoire et leur résistance face à l’armée
allemande à Verdun.
Un aigle noir a plané sur la ville
Il a juré d'être victorieux
De tous côtés, les corbeaux se faufilent
Dans les sillons et dans les chemins creux
Mais tout à coup, le coq gaulois claironne
"Cocorico, debout petits soldats !
Le soleil luit, partout le canon tonne
Jeunes héros, voici les grands combats !"
[Refrain]
Et Verdun la victorieuse
Pousse un cri que portent là-bas
Les échos des bords de la Meuse
Halte-là ! On ne passe pas !
Plus de morgue, plus d'arrogance
Fuyez, barbares et laquais !
C'est ici la porte de France
Et vous ne passerez jamais !
Les ennemis s'avancent avec rage
Énorme flot d'un vivant océan
Semant la mort partout sur son passage
Ivre de bruit, de carnage et de sang
Ils vont passer quand, relevant la tête,
Un officier dans un suprême effort
Quoique mourant crie "À la baïonnette !
Hardi les gars, debout ! Debout les morts !"
[Refrain]
Mais nos enfants dans un élan sublime
Se sont dressés et bientôt l'aigle noir
La rage au cœur, impuissant en son crime
Vit disparaître son suprême espoir
Les vils corbeaux devant l'âme française
Tombent, sanglants, c'est le dernier combat
Pendant que nous chantons la Marseillaise
Les assassins fuient devant les soldats
Verdun, on ne passe pas ! Eugène Jouillot et
Jack Cazol, 1916
réalité et pourquoi ?
Doc. 2 : Lettre d’un poilu à sa femme
durant la bataille de Verdun
Pour garder le moral, les soldats peuvent écrire à leur
famille et recevoir du courrier.
Ma chérie,
Je t’écris pour te dire que je ne reviendrai pas de la
guerre. […]. Le dernier assaut m’a coûté mon pied gauche
et ma blessure s’est infestée. Les médecins disent qu’il ne
me reste que quelques jours à vivre. Quand cette lettre te
parviendra, je serai peut-être déjà mort. […]. Il y a trois
jours, nos généraux nous ont ordonné d’attaquer. Ce fut
une boucherie absolument inutile. Au début, nous étions
vingt mille. Après avoir passé les barbelés, nous n’étions
plus que quinze mille environ. […]. Un obus tomba pas
très loin de moi et un morceau m’arracha le pied gauche.
[…] Plus tard, j’appris que parmi les vingt mille soldats qui
étaient partis à l’assaut, seuls cinq mille avaient pu
survivre. […] Dans ta dernière lettre, tu m’as dit que tu
étais enceinte. Quand notre enfant naîtra, tu lui diras que
son père est mort en héros pour la France. Et surtout, fais
en sorte qu’il n’aille jamais dans l’armée pour qu’il ne
meurt pas bêtement comme moi.
Je t’aime, j’espère qu’on se reverra dans un autre monde.
Adieu.
Lettre du soldat Charles Guinant, 18 mars 1916, Verdun.
Après avoir lu les deux documents, répondez aux
questions suivantes :
1. Doc. 1 et Doc. 2 : Présentez les documents
(nature, auteur(s), dates, lieu).
2. Doc. 1 et Doc. 2 : Présentez le contexte
historique : quel événement majeur a lieu à cette
période ?
3. Doc. 1 : Relevez des passages qui montrent que le
texte met en avant la figure héroïque du soldat à
Verdun. Pourquoi dit-on qu’il s’agit d’un chant
patriotique ?
4. Doc. 1 : Comment sont appelés les allemands ?
(Relevez au moins trois appellations). Pourquoi ne
sont-ils jamais désignés par leur nationalité selon
vous ?
5. Doc. 2 : Relevez des passages qui montrent que la
guerre est tragique et violente.
6. Doc. 1 et 2 : Comparez les deux textes : d’après
vous, lequel des deux est le plus proche de la