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TITRE I

-
CONNAISSANCES
MILITAIRES GÉNÉRALES

2022

Organisme responsable :
École Nationale des Sous-Officiers d'Active

Tous droits réservés DRHAT © 2022


AVANT-PROPOS

Le présent titre « CONNAISSANCES MILITAIRES GÉNÉRALES » a pour but :


de donner, puis de compléter, à chaque niveau, la formation militaire générale du
personnel ;
de leur faciliter l'acquisition des bases de l'action qu'ils auront à mener dans la conduite
de la formation générale de leurs subordonnés et de les soutenir dans le rôle
d'éducateur.
Ce titre vise à donner les connaissances nécessaires pour :
réaliser la parfaite intégration dans la communauté militaire des jeunes engagés qui
doivent être des citoyens informés des problèmes de défense, conscients des buts de
l'institution militaire, de leurs devoirs et, en particulier, de l'obligation de servir leur pays
jusque dans les situations les plus difficiles ;
faire acquérir, en plus, au futur sous-officier, un comportement qui se manifeste par la
fierté d'être sous-officier et par la conscience du rôle de l'institution militaire dont il doit
connaître l'organisation, les moyens et les hommes, en particulier en ce qui concerne les
structures de l'armée de Terre et l'organisation et la vie d'un corps de troupe ;
confirmer les sous-officiers candidats au plus haut niveau de qualification dans la
conscience d'appartenir au cadre de maîtrise de la Nation et d'être un exemple pour les
sous-officiers subalternes et les engagés volontaires en :
approfondissant leurs connaissances en matière d'instruction civique et
d'organisation générale de la défense ;
connaissant le statut général des militaires et les statuts particuliers des sous-
officiers et des engagés volontaires ;
ayant reçu une information suffisante sur la journée défense citoyenneté (JDC), le
volontariat service national, les engagés volontaires et le personnel civil pour jouer
un rôle de chef, d'éducateur et de témoin ;
ayant assimilé l'esprit du règlement de discipline générale et connaissant
parfaitement l'ensemble des règles qui régissent la vie militaire.

2
SOMMAIRE

I - L'EXERCICE DU MÉTIER DES ARMES 4


1. LE STATUT GÉNÉRAL DES MILITAIRES.......................................... 6
2. LA DISCIPLINE........................................................................ 35
3. LES INSTANCES CONSULTATIVES ET DE CONCERTATION............... 91
4. LA RÉSERVE MILITAIRE .......................................................... 100

II - INSTRUCTION CIVIQUE : LA FRANCE 112


1. CONSTITUTION ET STRUCTURES DE L'ÉTAT FRANÇAIS ............... 113
2. LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES ....................................... 125

III - LA DÉFENSE 149


1. ORGANISATION DE LA DÉFENSE.............................................. 150
2. L'ARMÉE DE TERRE................................................................. 172
3. LA MARINE NATIONALE .......................................................... 212
4. L'ARMÉE DE L'AIR ET DE L'ESPACE ET DE L'ESPACE .................... 233
5. LA GENDARMERIE NATIONALE................................................. 252

IV - LE SERVICE NATIONAL 268


1. LE SERVICE NATIONAL........................................................... 269
2. LE SERVICE MILITAIRE ADAPTÉ............................................... 274
3. LE SERVICE MILITAIRE VOLONTAIRE........................................ 278

V - LES RESSOURCES HUMAINES DANS L'ARMÉE DE TERRE


282
1. GÉNÉRALITÉ SUR LES MILITAIRES ENGAGÉS............................. 284
2. LE SOUS-OFFICIER DE L'ARMÉE DE TERRE................................ 338
3. L'ENGAGÉ VOLONTAIRE DE L'ARMÉE DE TERRE.......................... 367
4. LE PERSONNEL CIVIL............................................................. 376
5. LES MILITAIRES SERVANT À TITRE ÉTRANGER .......................... 392
6. LE RECRUTEMENT OFFICIER DANS L'ARMÉE DE TERRE ............... 397

3
I - L'EXERCICE DU MÉTIER DES ARMES

BUT RECHERCHÉ ET DONNÉES ESSENTIELLES


Pour tout personnel sous contrat ou de carrière, adhérer aux valeurs et aux règles de
comportement de l'homme, du citoyen, du soldat et du chef dans le cadre d'une discipline
librement consentie et les faire comprendre.
Tout soldat professionnel doit être imprégné de l'esprit des textes qui doit présider au
comportement de chacun au sein de la communauté militaire. Aujourd'hui, certains documents
plus particulièrement constituent le référentiel culturel de l'armée de Terre.
Ils doivent guider chaque soldat dans l'exercice de son métier.
Véritables guides pour la réflexion et l'action, ce ne sont pas des règlements mais des
références d'éthique et de déontologie regroupées aujourd'hui sous l'appellation corpus de
référence. Il s'agit du texte fondateur suivant :

RÉFÉRENCE
« L'exercice du métier des armes dans l'armée de terre : fondement et principes », État-
major de l'armée de Terre, Paris, janvier 1999.
Directive relative aux « comportements dans l'armée de terre », État-major de l'armée de
Terre, Paris, mars 2001.
Directive relative aux « relations de l'armée de terre avec la communauté nationale »,
État-major de l'armée de Terre, Paris, mars 2000.
Directive relative à « la formation militaire générale », État-major de l'armée de Terre,
Paris, mars 2001.
Directive sur « les traditions et le cérémonial », État-major de l'armée de Terre, Paris,
juillet 2001.
« L'exercice du commandement dans l'armée de terre », État-major de l'armée de Terre,
Paris, mai 2016.
« Esprit de corps, traditions et identité dans l'armée de terre», État-major de l'armée de
Terre, Paris, septembre 2003.
« Guide à l'usage des cadres de contact pour le commandement des EVAT », approuvé
sous le n° 273984/DEF/RH-AT/FS/FCM du 16/07/2010 version 2013.
« Guide d'appropriation du CODE DU SOLDAT à l'usage des corps de troupe RH-
AT/SDG/FS/FCM version 2012.
Ce corpus de référence s'appuie sur les codes en vigueur :
Code de la défense (Version consolidée au 17 septembre 2019).
Code de justice militaire (nouveau) (Version consolidée au 1er mars 2019).
Code des pensions civiles et militaires de retraites (Version consolidée au 9 janvier
2019).
Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre (Version
consolidé au 1er septembre 2019).
Code du service national (Version consolidée au 1er juillet 2019).

4
Code de la légion d'honneur et de la médaille militaire (Version consolidée au 1er
janvier 2019).

5
1/ LE STATUT GÉNÉRAL DES MILITAIRES
Le statut général des militaires qui datait de 1972 a été révisé en 2005 afin de prendre en
compte à la fois l'évolution de la société et la professionnalisation des armées. Tout en
réaffirmant les grands principes qui fondent l'état militaire, le nouveau statut général des
militaires réalise des avancées importantes. Après une large consultation des instances
militaires de concertation, à l'issue d'un débat parlementaire riche et consensuel, la loi N°
2005-270 du 24 mars 2005 portant statut général des militaires (publiée au Journal officiel du
26 mars 2005) est entrée en vigueur le 1er juillet 2005. Dans le cadre de la codification des lois
relatives à la défense, l'ordonnance du 29 mars 2007 relative au personnel militaire a codifié le
statut général des militaires et a donc abrogé la loi du 24 mars 2005.

1.1 - DISPOSITIONS GÉNÉRALES

Article L4111-1
L'armée de la République est au service de la Nation. Sa mission est de préparer et d'assurer
par la force des armes la défense de la patrie et des intérêts supérieurs de la Nation.
L'état militaire exige en toute circonstance esprit de sacrifice, pouvant aller jusqu'au
sacrifice suprême, discipline, disponibilité, loyalisme et neutralité. Les devoirs qu'il
comporte et les sujétions qu'il implique méritent le respect des citoyens et la considération de
la Nation.
Le statut énoncé au présent livre assure à ceux qui ont choisi cet état les garanties répondant
aux obligations particulières imposées par la loi. Il prévoit des compensations aux contraintes
et exigences de la vie dans les forces armées et formations rattachées. Il offre à ceux qui
quittent l'état militaire les moyens d'un retour à une activité professionnelle dans la vie civile et
assure aux retraités militaires le maintien d'un lien avec l'institution.
La condition militaire recouvre l'ensemble des obligations et des sujétions propres à l'état
militaire, ainsi que les garanties et les compensations apportées par la Nation aux militaires.
Elle inclut les aspects statutaires, économiques, sociaux et culturels susceptibles d'avoir une
influence sur l'attractivité de la profession et des parcours professionnels, le moral et les
conditions de vie des militaires et de leurs ayants droit, la situation et l'environnement
professionnels des militaires, le soutien aux malades, aux blessés et aux familles, ainsi que les
conditions de départ des armées et d'emploi après l'exercice du métier militaire.
Un Haut Comité d'évaluation de la condition militaire établit un rapport annuel, adressé au
Président de la République et transmis au Parlement.
La composition du Haut Comité d'évaluation de la condition militaire et ses attributions sont
fixées par décret.

Article L4111-2
Le présent livre s'applique aux militaires de carrière, aux militaires servant en vertu d'un
contrat, aux militaires réservistes qui exercent une activité au titre d'un engagement à servir
dans la réserve opérationnelle ou au titre de la disponibilité et aux fonctionnaires en
détachement qui exercent, en qualité de militaires, certaines fonctions spécifiques nécessaires
aux forces armées.

6
Les statuts particuliers des militaires sont fixés par décret en Conseil d’État. Ils peuvent
déroger aux dispositions de la présente loi qui ne répondraient pas aux besoins propres, sauf
celles relatives au recrutement, aux conditions d'avancement et aux limites d'âge.

1.2 - DROITS ET OBLIGATIONS

1.2.1 - EXERCICE DES DROITS CIVILS ET POLITIQUES

1.2.1.1 - DISPOSITIONS LÉGISLATIVES

Article L4121-1
Les militaires jouissent de tous les droits et libertés reconnus aux citoyens. Toutefois,
l'exercice de certains d'entre eux est soit interdit, soit restreint dans les conditions fixées par la
présente loi.

Article L4121-2
Les opinions ou croyances, notamment philosophiques, religieuses ou politiques sont
libres. Elles ne peuvent cependant être exprimées qu'en dehors du service et avec la réserve
exigée par l'état militaire. Cette règle s'applique à tous les moyens d'expression. Elle ne fait
pas obstacle au libre exercice des cultes dans les enceintes militaires et à bord des bâtiments
de la flotte.
Indépendamment des dispositions du Code pénal relatives à la violation du secret de la
défense nationale et du secret professionnel, les militaires doivent faire preuve de discrétion
pour tous les faits, informations ou documents dont ils ont connaissance dans l'exercice ou à
l'occasion de l'exercice de leurs fonctions. En dehors des cas expressément prévus par la loi,
les militaires ne peuvent être déliés de cette obligation que par décision expresse de l'autorité
dont ils dépendent.
L'usage de moyens de communication et d'information, quels qu'ils soient, peut être restreint
ou interdit pour assurer la protection des militaires en opération, l'exécution de leur mission ou
la sécurité des activités militaires.

Article L4121-3
Il est interdit aux militaires en activité de service d'adhérer à des groupements ou
associations à caractère politique.
Sous réserve des inéligibilités prévues par la loi, les militaires peuvent être candidats à toute
fonction publique élective ; dans ce cas, l'interdiction d'adhésion à un parti politique prévue par
le premier alinéa du présent article est suspendue pour la durée de la campagne électorale. En
cas d'élection et d'acceptation du mandat, cette suspension est prolongée pour la durée du
mandat.
Les militaires qui sont élus et qui acceptent leur mandat, sont placés en position de
détachement prévue à l'article 4138-8.

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Article L4121-4
L'exercice du droit de grève est incompatible avec l'état militaire.
L'existence de groupements professionnels militaires à caractère syndical ainsi que l'adhésion
des militaires en activité à des groupements professionnels sont incompatibles avec les règles
de la discipline militaire.
Les militaires peuvent librement créer une association professionnelle nationale de militaires, y
adhérer et y exercer des responsabilités.
Il appartient au chef, à tous les échelons, de veiller aux intérêts de ses subordonnés et de
rendre compte, par la voie hiérarchique, de tout problème de caractère général qui parviendrait
à sa connaissance.

Article L4121-5
Les militaires peuvent être appelés à servir en tout temps et en tout lieu. Dans toute la
mesure compatible avec le bon fonctionnement du service, les mutations tiennent compte de la
situation de famille des militaires, notamment lorsque, pour des raisons professionnelles, ils
sont séparés :
1. De leur conjoint ;
2. Ou du partenaire avec lequel ils sont liés par un pacte civil de solidarité, lorsqu'ils
produisent la preuve qu' ils se soumettent à l' obligation d' imposition commune prévue
par le Code général des impôts.
La liberté de résidence des militaires peut être limitée dans l'intérêt du service.
Lorsque les circonstances l'exigent, la liberté de circulation des militaires peut être restreinte.

1.2.1.2 - DISPOSITIONS RÉGLEMENTAIRES

Article D4121-1
Tout militaire a le droit de s'exprimer librement dans le respect des dispositions du
statut général des militaires.
Le militaire peut individuellement saisir l'autorité supérieure, ou, s'il y a lieu, les organismes
créés à cette fin, afin de faire des propositions visant à améliorer les conditions d'exécution du
service ou la vie en communauté ainsi que les questions relatives à sa situation personnelle.
Les manifestations, pétitions ou réclamations collectives sont interdites.

Article D4121-2
Tout militaire peut saisir les officiers généraux inspecteurs d'une question relative à sa situation
personnelle, aux conditions d'exécution du service ou à la vie en communauté. Les motifs de la
demande d'audience n'ont pas à être fournis à l'avance.

Article D4121-3
Les militaires participent à la prise des décisions relatives à la vie courante de leur formation
par l'intermédiaire de commissions dont les membres sont désignés dans les conditions fixées
par arrêté du ministre des Armées et, pour la gendarmerie nationale, du ministre de l'Intérieur.

8
Article D4121-3-1
Le personnel militaire est représenté auprès du commandement par des militaires désignés au
sein des formations. Les modalités de leur désignation, leur appellation et leurs attributions
sont fixées par arrêté du ministre des Armées et, pour la gendarmerie nationale, du ministre de
l'Intérieur.

Article D4121-4
En dehors du service et lorsqu'ils ne sont pas soumis à une astreinte liée à l'exécution du
service ou à la disponibilité à leur formation, les militaires sont libres de circuler :
1. sur le territoire national, les pays de l'Union européenne et ceux figurant sur une liste
établie par le ministre des Armées ;
2. dans le territoire de stationnement s'ils sont affectés dans un pays étranger.
Lorsque les circonstances l'exigent, le ministre des Armées peut restreindre l'exercice de la
liberté de circulation.

Article D4121-5
Dans l'intérêt du service, le ministre ou le commandement peut imposer aux militaires relevant
de son autorité de résider soit dans des limites géographiques déterminées, soit à l'intérieur du
domaine militaire.

1.2.2 - OBLIGATIONS ET RESPONSABILITÉS

1.2.2.1 - DISPOSITIONS LÉGISLATIVES

Article L4122-1
Les militaires doivent obéissance aux ordres de leurs supérieurs et sont responsables de
l'exécution des missions qui leur sont confiées.
Toutefois, il ne peut leur être ordonné et ils ne peuvent accomplir des actes qui sont contraires
aux lois, aux coutumes de la guerre et aux conventions internationales.
La responsabilité propre des subordonnés ne dégage leurs supérieurs d'aucune de leurs
responsabilités.

Article L4122-2
Les militaires en activité ne peuvent exercer à titre professionnel une activité privée lucrative
de quelque nature que ce soit.
Sont interdites, y compris si elles sont à but non lucratif, les activités privées suivantes :
1. La participation aux organes de direction de sociétés ou d'associations ne satisfaisant
pas aux conditions fixées par le Code général des impôts ;
2. Le fait de donner des consultations, de procéder à des expertises et de plaider en justice
dans les litiges intéressant toute personne publique, le cas échéant devant une juridiction
étrangère ou internationale, sauf si cette prestation s'exerce au profit d'une personne
publique.

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Les militaires ne peuvent avoir par eux-mêmes ou par personne interposée, sous quelque
forme que ce soit, lorsqu'ils sont en activité et pendant le délai fixé par le Code pénal à
compter de la cessation de leurs fonctions, dans les entreprises soumises à leur surveillance
ou à leur contrôle ou avec lesquelles ils ont négocié des contrats de toute nature, des intérêts
de nature à compromettre leur indépendance.
Ils peuvent toutefois être autorisés à exercer, dans des conditions fixées par décret en Conseil
d’État, à titre accessoire, une activité, lucrative ou non, auprès d'une personne ou d'un
organisme public ou privé, dès lors que cette activité est compatible avec les fonctions qui leur
sont confiées et n'affecte pas leur exercice.
Les militaires peuvent librement détenir des parts sociales et percevoir les bénéfices qui s'y
attachent. Ils gèrent librement leur patrimoine personnel ou familial.
La production des œuvres de l'esprit au sens du Code de la propriété intellectuelle s'exerce
librement, dans le respect des dispositions relatives au droit d'auteur des agents publics et
sous réserve du respect de neutralité.

Article L4122-3
Le militaire est soumis aux obligations qu'exige l'état militaire. Il exerce ses fonctions avec
dignité, impartialité, intégrité et probité.
Il appartient aux autorités de commandement de s'assurer du respect de ces obligations dans
les formations, les directions et les services placés sous leur autorité.
Constitue un conflit d'intérêts, toute situation d'interférence entre un intérêt public et des
intérêts publics ou privés qui est de nature à influencer ou paraître influencer l'exercice
indépendant, impartial et objectif des fonctions.
Lorsqu'un militaire estime se trouver dans une situation de conflit d'intérêts, il en rend compte
immédiatement à son supérieur hiérarchique qui apprécie :
1. S'il y a lieu de confier le traitement du dossier, l'élaboration de la décision ou l'exécution
de la mission à une autre personne ;
2. Si le militaire doit s'abstenir d'user de la délégation de signature qu'il a reçue ;
3. Si le militaire doit s'abstenir de siéger ou, le cas échéant, de délibérer dans une instance
collégiale ;
4. Si le militaire doit être suppléé dans l'exercice des fonctions juridictionnelles qui
pourraient lui être confiées ;
5. Si le militaire doit être suppléé par un délégataire, auquel il doit s'abstenir d'adresser des
instructions, pour l'exercice de compétences qui lui ont été dévolues en propre.

1.2.2.2 - DISPOSITIONS RÉGLEMENTAIRES

DEVOIRS ET RESPONSABILITÉS DU CHEF ET DU


SUBORDONNÉ MILITAIRES.

Article D4122-1
Tout militaire peut être appelé soit à donner des ordres en tant que chef, soit à en recevoir en
tant que subordonné. L'une ou l'autre de ces situations comporte les obligations générales
suivantes :

10
1. Membre des armées et des formations rattachées, le militaire doit :
obéir aux ordres reçus conformément à la loi ;
se comporter avec honneur et dignité ;
observer les règlements militaires et en accepter les contraintes ;
respecter les règles de protection du secret et faire preuve de réserve lorsqu'il
s'exprime, notamment sur les questions de défense ;
prendre soin du matériel et des installations appartenant aux armées et formations
rattachées ou placées sous sa responsabilité ;
prêter main-forte aux agents de la force publique si ceux-ci requièrent régulièrement
son aide.
2. Exerçant une fonction dans sa formation, il doit :
apporter son concours sans défaillance ;
s'instruire pour tenir son poste avec compétence et contribuer à la valeur collective
de sa formation ;
s'entraîner en vue d'être efficace dans l'action ;
se préparer physiquement et moralement au combat.

Article D4122-2
Lorsqu'il exerce une autorité en tant que chef, le militaire :
1. Prend des décisions et les exprime par des ordres ;
2. Assume la responsabilité entière des ordres donnés et de leur exécution, cette
responsabilité ne pouvant être dégagée par la responsabilité propre des subordonnés ;
3. A le droit et le devoir d'exiger l'obéissance des subordonnés ; il ne peut ordonner
d'accomplir des actes contraires aux lois, aux règles du droit international applicable dans
les conflits armés et aux conventions internationales en vigueur ;
4. Respecte les droits des subordonnés ;
5. Informe les subordonnés dans la mesure où les circonstances et la conservation du
secret le permettent ;
6. Récompense les mérites ou sanctionne les fautes dans le cadre des attributions
attachées à sa fonction ;
7. Porte attention aux préoccupations personnelles des subordonnés et à leurs conditions
matérielles de vie ; il veille à leurs intérêts et, quand c'est nécessaire, en saisit l'autorité
compétente ;
8. Veille à la formation et à la préparation de ses subordonnés dans le cadre des activités
de service.

Article D4122-3
En tant que subordonné, le militaire :
1. Exécute loyalement les ordres qu'il reçoit. Il est responsable de leur exécution. En toutes
occasions, il cherche à faire preuve d'initiative réfléchie et doit se pénétrer de l'esprit
comme de la lettre des ordres ;

11
2. A le devoir de rendre compte de l'exécution des ordres reçus. Quand il constate qu'il est
matériellement impossible d'exécuter un ordre, il en rend compte sans délai ;
3. Ne doit pas exécuter un ordre prescrivant d'accomplir un acte manifestement illégal ou
contraire aux règles du droit international applicable dans les conflits armés et aux
conventions internationales en vigueur.

Article D4122-4
L'efficacité au combat exige que chaque militaire participe à l'action contre l'ennemi
avec énergie et abnégation, y compris au péril de sa vie, jusqu'à l'accomplissement de
la mission reçue.
Fait prisonnier, tout combattant reste un militaire dont le devoir est d'échapper à la captivité, de
résister aux pressions et de chercher à reprendre le combat.

Article D4122-5
Le chef dirige la lutte et poursuit le combat jusqu'au succès ou à l'épuisement de tous ses
moyens.
Il stimule la volonté de combattre et maintient en toutes circonstances l'ordre et la discipline. Il
prend toutes dispositions pour qu'aucun document important ni matériel utilisable ne tombe aux
mains de l'ennemi.
En cas de regroupement fortuit d'unités relevant de différents commandements et coupées de
leur chef, le commandant de l'unité le plus ancien dans le grade le plus élevé prend le
commandement de l'ensemble. Il confirme à ces unités leurs missions et, le cas échéant, en
fixe une nouvelle à celles qui ne seraient plus en mesure d'exécuter leur mission initiale.

Article D4122-6
Le militaire, seul ou comme membre d'une formation ou d'un équipage :
1. Met tout en œuvre pour atteindre l'objectif désigné ou tenir le poste qui lui est assigné
;
2. Sert les armes ou le matériel dont il a la charge et assure au mieux le service des armes
ou des matériels collectifs dont le personnel a été mis hors de combat ;
3. Évite la capture et rejoint la formation ou l'autorité la plus proche si, dans l'impossibilité de
remplir sur place sa mission, il ne peut plus recevoir d'ordres de ses chefs.
4. En aucun cas il ne doit :
abandonner des armes et des matériels en état de servir, le drapeau ou
l'étendard de sa formation ;
entrer en rapport avec l'ennemi ;
se rendre à l'ennemi avant d'avoir épuisé tous les moyens de combattre.
Quand tous les chefs sont hors de combat, le militaire le plus apte prend le commandement et
poursuit le combat.

12
RESPECT DES RÈGLES DU DROIT INTERNATIONAL
APPLICABLE AUX CONFLITS ARMÉS.

Article D4122-7
Le militaire au combat est soumis aux obligations issues du droit international applicable aux
conflits armés, notamment les lois et coutumes de la guerre ainsi que les quatre conventions
de Genève publiées par le décret n° 52-253 du 28 février 1952, et leurs deux protocoles
additionnels publiés par le décret n° 84-727 du 17 juillet 1984 et le décret n° 2001-565 du 29
juin 2001.

Article D4122-8
Le militaire au combat doit respecter et traiter avec humanité toutes les personnes
protégées par les conventions internationales applicables, ainsi que leurs biens.
Sont des personnes protégées : les prisonniers de guerre, les personnes civiles, les blessés,
les malades, les naufragés, le personnel sanitaire et religieux. Sont aussi protégés, le
personnel et les biens utilisés dans le cadre d'une mission d'aide humanitaire ou de maintien
de la paix conduite conformément à la Charte des Nations Unies, pour autant qu'ils aient droit
à la protection garantie aux civils et aux biens civils au titre du droit des conflits armés.
Les personnes protégées le sont tant qu'elles s'abstiennent de participer directement aux
hostilités.
Il est interdit au militaire au combat de prendre délibérément pour cible des personnes
protégées.
Les représailles contre des personnes protégées sont interdites.
Le militaire au combat recueille, protège et soigne les blessés, les malades et les naufragés
sans aucune discrimination fondée sur la race, le sexe, la religion, la nationalité, l'idéologie ou
l'ethnie.

Article D4122-9
Il est interdit d'ordonner qu'il n'y ait pas de survivants ou d'en menacer l'adversaire. Le militaire
au combat ne doit pas tuer ou blesser un combattant ennemi qui se rend ou qui est hors de
combat. Le combattant ennemi capturé a droit au statut de prisonnier de guerre.
Il est interdit de torturer ou d'infliger des traitements inhumains ou dégradants.
Le militaire doit respecter le droit à un procès équitable des personnes suspectées de crimes
ou de délits.
Le militaire au combat respecte les signes distinctifs prévus par le droit international et leurs
bénéficiaires. Il lui est donc interdit d'user indûment du drapeau blanc de parlementaire ou de
signes distinctifs reconnus par le droit international.

Article D4122-10
Le militaire au combat ne doit diriger ses attaques que sur des objectifs militaires. Il lui est donc
interdit de détruire ou de saisir des biens civils, sauf en cas de nécessité militaire.
Le militaire est aussi tenu de respecter les biens culturels où qu'ils soient situés, à moins
qu'une nécessité militaire impérieuse impose de déroger à cette règle.

13
Il doit respecter et protéger les hôpitaux et les autres biens mobiliers ou immobiliers consacrés
aux soins, à moins que ces biens soient utilisés pour commettre, en dehors de leur destination
humanitaire, des actes qui lui sont nuisibles.
Le militaire au combat s'abstient de toute attaque pouvant infliger incidemment à des
personnes ou des biens protégés des dommages excessifs par rapport à l'avantage militaire
attendu.
Il lui est également interdit de mener une attaque pouvant infliger incidemment des dommages
étendus, excessifs, durables et graves à l'environnement naturel par rapport à l'avantage
militaire attendu.

Article D4122-11
Tout militaire doit être formé à la connaissance et au respect des règles du droit international
applicable dans les conflits armés.

RESPECT DE LA NEUTRALITÉ DES FORCES ARMÉES ET


PROTECTION DU MORAL ET DE LA DISCIPLINE.

Article D4122-12
Dans les enceintes et établissements militaires ainsi qu'à bord des bâtiments de la flotte et, en
général, en tout lieu relevant d'une autorité militaire, il est interdit :
1. D'organiser et de participer à des manifestations ou à des actions de propagande
philosophique, religieuse, politique ou syndicale ;
2. De se livrer à des jeux d'argent ;
3. De procéder, sans autorisation du commandant de la formation administrative, à des
collectes, souscriptions ou loteries ;
4. D'introduire, sans autorisation du commandant de la formation administrative, des
spiritueux, des substances ou plantes classées comme stupéfiants par le ministre de la
santé, des toxiques, des matières inflammables ou explosives.

EXERCICE D'ACTIVITÉS PRIVÉES LUCRATIVES PAR


CERTAINS MILITAIRES.

Article R4122-14
Sont tenus d'informer sans délai par écrit le ministre des armées, le ministre de l'intérieur pour
les militaires de la gendarmerie nationale ou le ministre chargé de la mer pour les militaires qui
relèvent de ce dernier, de la nature de l'activité privée lucrative qu'ils se proposent d'exercer :
1. Les officiers qui demandent à être placés en disponibilité, en congé du personnel
navigant, en congé pour convenances personnelles, en congé de reconversion ou en
congé complémentaire de reconversion ;
2. Les officiers qui cessent ou ont cessé définitivement leurs fonctions depuis moins de trois
ans, lorsqu'ils appartiennent à l'une des catégories définies ci-après :
Les officiers généraux admis dans la deuxième section en application de l'article L.
4141-3 et les officiers généraux admis à la retraite ;

14
Les membres du corps militaire du contrôle général des armées ;
Les commissaires des armées ;
Les ingénieurs des corps militaires de l'armement ;
Les officiers des corps techniques et administratifs ;
Les ingénieurs militaires des essences et les officiers logisticiens des essences ;
Les ingénieurs militaires d'infrastructure ;
3. Les militaires qui ont été chargés soit d'assurer la surveillance ou le contrôle d'une
entreprise privée, soit de conclure des contrats de toute nature avec une entreprise
privée ou de formuler un avis sur de tels contrats, soit de proposer des décisions relatives
à des opérations effectuées par une entreprise privée ou de formuler un avis sur de telles
décisions, pendant le délai prévu à l'article 432-13 du code pénal à compter de la
cessation de cette fonction.

CUMUL D'ACTIVITÉS À TITRE ACCESSOIRE DES


MILITAIRES.

Article R4122-25
Dans les conditions fixées à l'article L. 4122-2 du Code de la défense, les militaires peuvent
être autorisés à cumuler des activités accessoires à leur activité principale, sous réserve
qu'elles ne portent pas atteinte au fonctionnement normal, à l'indépendance ou à la neutralité
du service.
Ces activités doivent être compatibles avec les obligations propres aux militaires.

Article R4122-26
Les activités accessoires susceptibles d'être autorisées sont les suivantes :
1. Activité d'intérêt général exercée auprès d'une personne publique ou auprès d'une
personne privée à but non lucratif ;
2. Mission d'intérêt public de coopération internationale ou auprès d'organismes d'intérêt
général à caractère international ou d'un État étranger, pour une durée limitée ;
3. Expertises ou consultations ;
4. Enseignements ou formations ;
5. Activité agricole dans des exploitations agricoles non constituées sous forme sociale,
ainsi qu'une activité exercée dans des exploitations constituées sous forme de société
civile ou commerciale, sous réserve que le militaire n'y exerce pas les fonctions de
gérant, de directeur général, ou de membre du conseil d'administration, du directoire ou
du conseil de surveillance, sauf lorsqu'il s'agit de la gestion de son patrimoine personnel
et familial ;
6. Services à la personne ;
7. Aide à domicile à un ascendant, à un descendant, à son conjoint, à son partenaire lié par
un pacte civil de solidarité ou à son concubin, permettant au militaire de percevoir, le cas
échéant, les allocations afférentes à cette aide ;
8. Activité de conjoint collaborateur au sein d'une entreprise artisanale, commerciale ou
libérale ;

15
9. Activités sportives d'enseignement, d'animation, d'encadrement et d'entraînement
exercées au profit d'une entreprise ou d'une association ;
10. Vente de biens fabriqués personnellement par le militaire.

Article R4122-27
Le cumul d'une activité exercée à titre accessoire avec l'activité exercée à titre principal par un
militaire est subordonné à la délivrance d'une autorisation par le ministre des Armées, ou le
ministre de l'Intérieur pour les militaires de la gendarmerie nationale. Le ministre des Armée, ou
le ministre de l'Intérieur pour les militaires de la gendarmerie nationale, peut, par arrêté,
déléguer ce pouvoir aux commandants de formation administrative ou aux autorités dont ils
relèvent.
Toutefois, l'exercice d'une activité bénévole au profit de personnes publiques ou privées sans
but lucratif est libre.

Article R4122-28
Préalablement à l'exercice de toute activité soumise à autorisation, le militaire adresse au
ministre des Armées ou à l'autorité déléguée par lui, ou au ministre de l'Intérieur ou à l'autorité
déléguée par lui pour le militaire de la gendarmerie nationale, qui lui en accuse réception, une
demande écrite qui comprend les informations suivantes :
1. Identité de l'employeur ou nature de l'organisme pour le compte duquel s'exercera
l'activité envisagée ;
2. Nature, durée, périodicité et conditions de rémunération de cette activité ;
3. Dans le cas d'une activité exercée en application de l'article L. 4139-6-1, l'objet social de
l'entreprise susceptible d'être créée, son adresse, son secteur et sa branche d'activité.
Toute autre information de nature à éclairer l'autorité mentionnée au premier alinéa sur l'activité
accessoire envisagée peut figurer dans cette demande à l'initiative du militaire. L'autorité
compétente peut lui demander des informations complémentaires.

Article R4122-29
L'autorité compétente notifie sa décision dans un délai de deux mois à compter de la réception
de la demande.
Lorsqu'elle estime ne pas disposer de toutes les informations lui permettant de statuer sur la
demande, elle invite le militaire à la compléter dans un délai maximum d'un mois à compter de
la réception de sa demande. Le délai prévu au premier alinéa est alors porté à trois mois.
En l'absence de décision expresse écrite contraire dans le délai de réponse mentionné aux
premier et deuxième alinéas, le militaire est réputé autorisé à exercer l'activité accessoire.

Article R4122-30
Tout changement substantiel intervenant dans les conditions d'exercice ou de rémunération de
l'activité exercée à titre accessoire par un militaire est assimilé à l'exercice d'une nouvelle
activité.
Le militaire doit adresser une nouvelle demande d'autorisation au ministre des Armées ou à
l'autorité déléguée par lui , ou au ministre de l'Intérieur ou à l'autorité déléguée par lui pour le
militaire de la gendarmerie nationale.

16
Lorsque le militaire met fin à l'activité qu'il exerce à titre accessoire, il rend compte au ministre
des Armées ou à l'autorité déléguée par lui, ou au ministre de l'Intérieur ou à l'autorité déléguée
par lui pour les militaires de la gendarmerie nationale, dans un délai d'un mois à compter de la
date de cessation de l'activité.

Article R4122-31
Le ministre des Armées ou l'autorité déléguée par lui ou, pour le militaire de la gendarmerie
nationale, le ministre de l'Intérieur ou l'autorité déléguée par lui, peut s'opposer à tout moment
à la poursuite d'une activité dont l'exercice a été autorisé dès lors :
que l'intérêt du service le justifie ;
que les informations sur le fondement desquelles l'autorisation a été donnée
apparaissent erronées ;
que l'activité en cause ne revêt plus un caractère accessoire.

1.3 - RÉMUNÉRATION, GARANTIES ET COUVERTURE DES


RISQUES

1.3.1 - DISPOSITIONS LÉGISLATIVES

Article L4123-1
Les militaires ont droit à une rémunération comportant notamment la solde dont le montant
est fixé en fonction soit du grade, de l'échelon et de la qualification ou des titres détenus, soit
de l'emploi auquel ils ont été nommés. Il peut y être ajouté des prestations en nature. Le
classement indiciaire des corps, grades et emplois qui est applicable aux militaires tient
compte des sujétions et obligations particulières auxquelles ils sont soumis.
A la solde des militaires s'ajoutent l'indemnité de résidence et, le cas échéant, les suppléments
pour charges de famille. Une indemnité pour charges militaires tenant compte des sujétions
propres à l'état militaire leur est également allouée dans des conditions fixées par décret.
Peuvent également s'ajouter des indemnités particulières allouées en raison des fonctions
exercées, des risques courus, du lieu d'exercice du service ou de la qualité des services
rendus. Les statuts particuliers fixent les règles de classement et d'avancement dans les
échelons d'un grade. Ils peuvent prévoir des échelons exceptionnels ou spéciaux.
Toute mesure de portée générale affectant la rémunération des fonctionnaires civils de l'État
est, sous réserve des mesures d'adaptation nécessaires, appliquée avec effet simultané aux
militaires. Lorsque l'affectation entraîne des difficultés de logement, les militaires bénéficient
d'une aide appropriée. Les volontaires dans les armées et les élèves ayant le statut de militaire
en formation dans les écoles désignées par arrêté du ministre des Armées reçoivent une
rémunération.

Article L4123-2
Les militaires bénéficient des régimes de pensions ainsi que des prestations de sécurité
sociale dans les conditions fixées par le Code des pensions civiles et militaires de retraite, le
Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre et le Code de la sécurité
sociale.

17
Les retraités militaires et leurs familles bénéficient, dans les conditions fixées par le Code de la
sécurité sociale, du régime de sécurité sociale des militaires.
Avant le soixantième jour suivant leur retour sur leur lieu d'affectation, les militaires ayant
participé à une mission opérationnelle hors du territoire national bénéficient, à leur demande,
d'un dépistage médical portant sur les risques sanitaires spécifiques auxquels ils sont
susceptibles d'avoir été exposés ainsi que d'un entretien psychologique.
Les conditions dans lesquelles les familles des militaires, ainsi que les retraités militaires, les
anciens militaires et leurs familles bénéficient des soins du service de santé des armées et de
l'aide du service chargé de l'action sociale des armées sont fixées par décret.

Article L4123-2-1
Les anciens militaires victimes, après leur radiation des cadres ou des contrôles, d'une rechute
d'une maladie ou d'une blessure imputable aux services militaires et dans l'incapacité de
reprendre leur activité professionnelle bénéficient d'une prise en charge par l'Etat de leur perte
de revenu selon des modalités définies par décret.

Article L4123-3
L’État et ses établissements peuvent contribuer au financement des garanties de protection
sociale complémentaire auxquelles les militaires qu'ils emploient souscrivent. Leur participation
est réservée aux contrats ou règlements, garantissant la mise en œuvre de dispositifs de
solidarité entre les bénéficiaires, actifs et retraités.

Article L4123-4
Les militaires participant à des opérations extérieures ainsi que leurs ayants cause bénéficient
:
1° Des dispositions des articles L. 121-1 à L. 121-3, L. 121-6, L. 125-6, L. 125-7, L. 125-9, du
premier alinéa de l'article L. 141-4,
des articles L. 232-1, L. 311-2, L. 241-1 à L. 241-4, L. 411-1 à L. 511-3, L. 521-1 à L. 522-10, L.
523-1 et L. 611-2 du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre ;
2° Des dispositions prévues en matière de blessures de guerre et de délégation de solde ;
3° Des dispositions de l'article L. 132-2 du même code pour les blessures ou les maladies
contractées au cours de ces opérations dès lors que sont remplies les conditions relatives à la
nature ou à la gravité de l'infirmité ou des infirmités définies à cet article;
4° Des dispositions de l'article L. 132-1 du même code, lorsque les conditions définies à cet
article sont remplies.
L'ouverture des droits susmentionnés s'effectue, pour chaque opération, par arrêté
interministériel.

Article L4123-5
Les militaires sont affiliés, pour la couverture de certains risques, à des fonds de prévoyance
pouvant être alimentés par des prélèvements sur certaines indemnités et par une contribution
de l’État couvrant soit le personnel non cotisant, soit les cas de circonstances exceptionnelles.
Ces fonds sont conservés, gérés et utilisés exclusivement au profit des ayants droit et de leurs
ayants cause. Les allocations de ces fonds sont incessibles et insaisissables.

18
Article L4123-7
Les militaires qui quittent le service et qui sont involontairement privés d'emploi ont droit à un
revenu de remplacement, sous forme d'allocation de chômage attribuée dans les conditions
fixées par le Code du travail.

Article L4123-8
Le dossier individuel du militaire comporte toutes les pièces concernant la situation
administrative de l'intéressé, les documents annexes relatifs aux décisions et avis à caractère
statutaire ou disciplinaire ainsi que les feuilles de notation le concernant. Ces différents
documents sont enregistrés, numérotés et classés sans discontinuité. Il ne peut être fait état
dans le dossier individuel du militaire, de même que dans tout document administratif, des
opinions ou croyances philosophiques, religieuses ou politiques de l'intéressé, ou de son
appartenance à une association professionnelle nationale de militaires. Tout militaire a accès à
son dossier individuel dans les conditions définies par la loi.

1.3.2 - DISPOSITIONS RÉGLEMENTAIRES

1.3.2.1 - GARANTIES ET COUVERTURE DES RISQUES.

FONDS DE PRÉVOYANCE MILITAIRE.

Article D4123-2
Les militaires, à l'exception de ceux qui sont affiliés au fonds de prévoyance de l'aéronautique,
sont affiliés au fonds de prévoyance militaire destiné à verser, hors le cas de mobilisation
générale ou de participation à des opérations qualifiées d'opérations de guerre par décret en
conseil des ministres, des allocations en cas d'infirmité ou le décès imputable au service dans
le cas où l'infirmité ou le décès n'ouvre pas droit aux allocations du fonds de prévoyance de
l'aéronautique.
Sont également affiliés à ce fonds de prévoyance :
1. Les officiers généraux nommés sur un emploi fonctionnel ;
2. Dans les mêmes conditions que les militaires, les fonctionnaires détachés au sein des
services de la trésorerie aux armées et de la poste interarmées ainsi que les personnes
engagées pour tout ou partie de la durée de la guerre et les jeunes participant aux
séances d'instruction ou d'examen de préparation militaire organisées sous la
responsabilité de l'autorité militaire ou par des sociétés agréées par elle ou au cours et à
l'occasion de celles-ci.

Article D4123-4
Lorsque le décès est reconnu imputable au service, il est versé aux différents ayants cause du
défunt des allocations. Le taux des allocations est défini dans les conditions suivantes :
1. Conjoint ou partenaire lié par un pacte civil de solidarité survivant :
1. Avec un ou plusieurs enfants à charge : montant égal à deux fois la solde
budgétaire annuelle correspondant :
À l'indice brut de référence lorsque le défunt était officier ;

19
À l'indice brut de référence lorsqu'il était non officier ;
2. Sans enfant à charge : montant égal à deux fois la solde budgétaire annuelle
correspondant :
À l'indice brut de référence lorsque le défunt était officier ;
À l'indice brut de référence lorsqu'il était non officier.
2. Enfants à charge, c'est-à-dire âgés de moins de vingt-cinq ans ou infirmes : montant égal
à la solde budgétaire annuelle correspondant à l'indice brut de référence. Ces allocations
sont majorées de 50 p. 100 pour les orphelins de père et de mère et pour les orphelins
dont le père ou la mère survivant n'a pas droit à une allocation personnelle ; dans ce
dernier cas, le total des allocations des orphelins ne peut être supérieur au total des
allocations qui auraient pu être attribuées aux orphelins et au conjoint ou partenaire lié
par un pacte civil de solidarité survivant si celui-ci avait eu droit à l'allocation.
Par enfant, il faut entendre :
1. Les enfants légitimes ;
2. Les enfants naturels reconnus ;
3. Les enfants légitimes ou naturels reconnus, conçus avant le décès du militaire ;
4. Les enfants adoptés ayant fait l'objet d'une adoption simple ou plénière avant le
décès du militaire :
5. Pour l'adoption plénière, le placement de l'enfant en vue de son adoption prévue à
l'article 351 du Code civil a été effectivement réalisé ;
6. Pour l'adoption simple, la requête prévue à l'article 353 du Code civil a été déposée
;
7. Les enfants recueillis ayant fait l'objet d'une délégation judiciaire totale en faveur de
l'intéressé de l'autorité parentale accordée en application de l'article 377 ou 377-1
du Code civil ;
8. Les enfants orphelins de père et de mère, les enfants orphelins reconnus par un
seul de leurs parents et les pupilles de la nation placés sous la tutelle de l'intéressé
lorsque la tutelle s'accompagne de la garde effective et permanente de l'enfant.
Sont considérés comme enfants infirmes, les enfants atteints d'une infirmité permanente
les mettant dans l'incapacité de gagner leur vie, c'est-à-dire incapables d'exercer une
activité dont la rémunération brute n'atteint pas le minimum garanti, en application de
l'alinéa b de l'article L. 17 du Code des pensions civiles et militaires de retraite.
3. Chacun des ascendants ou survivants qui aurait droit à une pension dans les conditions
fixées au titre IV du livre Ier du Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes
de la guerre dont le montant est égal au deux cinquièmes de la solde budgétaire annuelle
correspondant à l'indice brut de référence.
Toutefois, les conditions d'âge ne sont pas exigées lorsque le défunt était célibataire et sans
enfant à charge.

Article D4123-5
Lorsque le décès est imputable à l'un des risques exceptionnels spécifiques au métier militaire
énumérés à l'article D. 4123-9, le montant des allocations versées aux ayants cause
mentionnés à l'article D. 4123-4 sont les suivants :
1. Conjoint ou partenaire lié par un pacte civil de solidarité survivant :

20
1. avec un ou plusieurs enfants à charge : montant égal à quatre fois la solde
budgétaire annuelle correspondant :
lorsque le défunt était officier, à l'indice brut de référence ;
lorsqu'il était non officier, à l'indice brut de référence ;
2. sans enfant à charge : montant égal à quatre fois la solde budgétaire annuelle
correspondant :
lorsque le défunt était officier, à l'indice brut de référence ;
lorsqu'il était non officier, à l'indice brut de référence.
2. Enfants à charge âgés de moins de vingt-cinq ans ou infirmes : montant égal à deux fois
la solde budgétaire annuelle correspondant à l'indice brut de référence. Ces allocations
sont majorées de 50 p. 100 pour les orphelins de père et de mère et pour les orphelins
dont le père ou la mère survivant n'a pas droit à une allocation personnelle ; dans ce
dernier cas, le total des allocations des orphelins ne peut être supérieur au total des
allocations qui auraient pu être attribuées aux orphelins et au conjoint ou partenaire lié
par un pacte civil de solidarité survivant si celui-ci avait eu droit à l'allocation.
3. Ascendants : montant égal aux quatre cinquièmes de la solde budgétaire annuelle
correspondant à l'indice brut de référence.
Toutefois, les conditions fixées au titre IV. du livre Ier du Code des pensions militaires
d'invalidité et des victimes de guerre ne sont pas exigées lorsque le décès du militaire est
survenu à la suite d'un attentat ou d'une opération militaire, alors que la victime se
trouvait en service ou en mission à l'étranger. Dans les autres circonstances, les
conditions d'âge ne sont pas exigées lorsque le défunt était célibataire et sans enfant à
charge.

Article D4123-6
Lorsque l'infirmité imputable au service entraîne la mise à la retraite ou la réforme définitive du
militaire, il est versé à l'intéressé :
1. Une allocation principale dont le montant est fixé comme suit :
1. S'il est marié ou partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou a des enfants à
charge : montant égal à celui prévu à l'article D. 4123-4. pour le conjoint ou le
partenaire lié par un pacte civil de solidarité d'au moins trois ans survivant avec un
ou plusieurs enfants à charge ;
2. Dans les autres cas : montant égal à celui prévu à l'article D. 4123-4. pour le
conjoint ou le partenaire lié par un pacte civil de solidarité survivant sans enfant à
charge ;
3. Pour les taux d'invalidité inférieurs à 40 p. 100, l'allocation principale est calculée
proportionnellement au taux d'invalidité.
2. Un complément d'allocation, en cas d'invalidité égale ou supérieure à 40 p. 100, dont le
montant est égal, par enfant à charge, à celui fixé au 2. de l'article D. 4123-4.
Les allocations visées au 1 sont calculées au taux en vigueur à la date de la mise à la retraite
ou à la réforme définitive de l'intéressé.
Le complément d'allocation peut être versé sur demande de l'intéressé. Il est calculé aux taux
en vigueur à la date où le taux d'invalidité de 40 p. 100 est définitivement fixé. Les allocations
accordées en cas d'infirmités sont exclusives de toute autre allocation du fonds de prévoyance
militaire.

21
Article D4123-8
Lorsque l'infirmité imputable à l'un des risques exceptionnels spécifiques au métier militaire
énumérés à l'article D. 4123-9 entraîne la mise à la retraite ou la réforme définitive, il est versé
à l'intéressé :
1. Une allocation principale dont le montant est fixé comme suit :
1. Si celui-ci est marié, partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou a des enfants à
charge, le montant est égal à quatre fois la solde budgétaire annuelle
correspondant à :
L'indice brut de référence s'il est officier ;
L'indice brut de référence s'il est non-officier.
2. Dans les autres cas, le montant est égal à quatre fois la solde budgétaire annuelle
correspondant à :
L'indice brut de référence s'il est officier ;
L'indice brut de référence s'il est non-officier.
3. Pour les taux d'invalidité inférieurs à 40 p. 100, l'allocation principale est calculée
proportionnellement aux taux d'invalidité.
2. Un complément d'allocation, en cas d'invalidité égale ou supérieure à 40 p. 100, dont le
montant est égal, par enfant à charge, à deux fois la solde budgétaire annuelle
correspondant à l'indice brut de référence.
Le complément d'allocation peut être versé sur demande de l'intéressé. Il est calculé aux taux
en vigueur à la date où le taux d'invalidité de 40 p. 100 est définitivement fixé. Les allocations
accordées en cas d'infirmités sont exclusives de toute autre allocation du fonds de prévoyance
militaire.

Article D4123-9
Ouvrent droit aux allocations dont le montant est défini à l'article D. 4123-5 les décès
consécutifs aux risques exceptionnels spécifiques au métier militaire énumérés ci-après :
1. Accidents survenus au cours de l'exécution de services aériens tels qu'ils sont définis à
l'article R. 4123-19 et au cours des travaux et manœuvres nécessités, par le départ ou
l'arrivée des aéronefs ;
2. Accidents survenus au cours des services sous-marins ou subaquatiques ci-après :
plongées à bord des sous-marins, des bathyscaphes et de tous véhicules et engins de
pénétration sous l'eau, plongées individuelles, passage en caisson à pression variable,
natation de combat ;
3. Accidents et événements de mer survenant à bord des bâtiments de guerre au cours des
missions d'entraînement au combat, des exercices et opérations de débarquement et
d'embarquement, des opérations d'appontage, hélipontage et hélitreuillage ;
4. Accidents survenus au cours d'exercices ou manœuvres terrestres d'entraînement au
combat, de protection des points sensibles et de sauvetage ;
5. Accidents survenus en cours d'opération de recherche, neutralisation, destruction de
munitions et engins explosifs de toutes sortes, de manutention, manipulation et transport
de munitions, de produits toxiques et de matières dangereuses tels que les matières
fissiles, les produits radioactifs, les explosifs de toutes sortes, les agressifs
bactériologiques, biologiques et chimiques, les hydrocarbures ;
6. Accidents dus à l'exposition aux rayonnements radioactifs ;

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7. Accidents survenus au cours d'expertise, d'essai ou d'expérimentation de matériels
militaires ;
8. Accidents survenus au cours de l'exercice du service spécial à la gendarmerie et aux
sapeurs-pompiers ;
9. Accidents survenus au cours d'opérations d'assistance à des personnes en situation
difficile et dangereuse, de maintien de l'ordre et de lutte contre les sinistres ;
10. Accidents survenus au cours d'opérations extérieures.

Article D4123-10
Lorsque le décès, sans être imputable au service, est cependant survenu en relation avec
celui-ci, il peut être versé aux ayants cause des militaires décédés une allocation au taux réduit
dont le montant ne peut pas dépasser 75 p. 100 de l'allocation totale déterminée dans les
conditions fixées à l'article D. 4123-4.

Article D4123-11
Indépendamment des allocations visées aux articles D. 4123-4 à D. 4123-10, des secours
peuvent être versés, lorsque leur situation le justifie, à certains ayants cause de militaires dont
le décès, imputable au service ou en relation avec le service, est survenu en dehors d'une
période de mobilisation générale et n'a pas ouvert droit aux allocations du fonds de prévoyance
de l'aéronautique.

Article D4123-12
Les allocations mentionnées aux articles D. 4123-4 à D. 4123-8 et à l'article D. 4123-10 ne
sont pas attribuées au conjoint divorcé ou séparé de corps ni au partenaire ayant rompu le
pacte civil de solidarité.

FONDS DE PRÉVOYANCE DE L'AÉRONAUTIQUE.

Article R4123-14
Le fonds de prévoyance de l'aéronautique a pour objet de verser hors le cas de mobilisation
générale ou de participation à des opérations qualifiées d'opérations de guerre, par décret en
conseil des ministres, des allocations et des secours en cas d'infirmité résultant du service
aérien aux personnels militaires et civils affiliés à ce fonds ou en cas de décès survenu en
service aérien à leurs ayants cause.
La couverture des risques en cas de décès imputable au service ou en relation avec le service
autres que ceux mentionnés au premier alinéa ci-dessus est, pour ces personnels militaires,
assurée par le fonds de prévoyance de l'aéronautique. Ce fonds verse aux ayants cause les
allocations et secours correspondants dans les conditions prévues par les articles D. 4123-2 à
D. 4123-13.
En cas d'infirmité imputable au service entraînant la mise à la retraite ou la réforme définitive,
des allocations sont versées aux militaires affiliés au fonds de prévoyance de l'aéronautique,
dans les conditions prévues aux articles D. 4123-6 et D. 4123-8.

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Article R4123-15
Sont affiliés au fonds de prévoyance de l'aéronautique les personnels militaires et civils de
l'État qui perçoivent à l'occasion d'un service aérien commandé une indemnité de vol, c'est-à-
dire :
1. Les militaires de carrière ou servant en vertu d'un contrat ainsi que ceux qui
accomplissent leurs obligations ou appartenant au personnel volontaire féminin dans les
conditions prévues par le Code du service national :
1. titulaires d'un brevet militaire du personnel navigant ou d'un brevet militaire de
parachutiste ou d'un brevet de convoyeur ou de convoyeuse de l'air et justifiant de
l'exécution des épreuves périodiques de contrôle d'entraînement ;
2. ou admis à effectuer des vols ou des sauts en vue de l'obtention d'un tel brevet, et
qui perçoivent à ce titre une indemnité pour services aériens ou une indemnité pour
risques professionnels.
2. Les personnels civils de l'État :
1. titulaires d'un brevet du personnel navigant et justifiant de l'exécution des épreuves
périodiques de contrôle d'entraînement ;
2. ou admis à effectuer des vols en vue de l'obtention d'un tel brevet, et qui perçoivent
à ce titre une indemnité pour risques professionnels.
3. Les militaires de carrière ou servant en vertu d'un contrat ainsi que ceux qui
accomplissent leurs obligations ou appartenant au personnel volontaire féminin dans les
conditions prévues par le Code du service national, qui effectuent un vol, une ascension
ou un saut en parachute et perçoivent à ce titre une indemnité journalière pour services
aéronautiques ou une indemnité journalière pour risques professionnels ou une indemnité
horaire de vol.
4. Les personnels civils de l'État qui effectuent un vol, une ascension ou un saut en
parachute et perçoivent à ce titre une indemnité journalière pour risques professionnels
ou une indemnité journalière pour services aériens techniques ou une indemnité
journalière de vol.

Article R4123-16
Sont également affiliés au fonds de prévoyance de l'aéronautique les personnes engagées
pour tout ou partie de la durée de la guerre et les jeunes gens qui au cours ou à l'occasion
d'une séance d'instruction ou d'examen de préparation militaire organisée sous la
responsabilité de l'autorité militaire ou par des sociétés agrées par elle et à laquelle ils
participent effectuent un vol, une ascension ou un saut en parachute.

Article R4123-18
Les officiers généraux nommés sur un emploi fonctionnel continuent à être affiliés au fonds de
prévoyance de l'aéronautique au titre des services aériens qu'ils effectuent.

Article R4123-19
Est considéré comme survenu en service aérien tout accident qui se produit soit en vol, soit sur
le lieu de départ ou d'arrivée, mais dans ce dernier cas uniquement au cours des travaux et
manœuvres nécessités par le départ ou l'arrivée ainsi que tout accident survenu lors de sauts
en parachute.

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Les services aériens comprennent non seulement les services exécutés à bord d'aéronefs
tendant à l'entraînement du personnel navigant, mais encore tous les vols, ascensions ou
participations aux manœuvres de toute nature et les expériences diverses notamment les
essais d'appareils exécutés par du personnel titulaire ou non d'un brevet du personnel
navigant, en vertu d'ordres d'autorités qualifiées.

Article R4123-20
Peuvent prétendre aux allocations pour risques en service aérien en raison de leurs infirmités :
1. Les militaires de carrière ou qui servent en vertu d'un contrat ainsi que ceux qui
accomplissent leurs obligations ou appartiennent au personnel volontaire féminin dans
les conditions prévues par le Code du service national admis à la retraite ou en congé du
personnel navigant d'office ou sur leur demande ou réformés définitivement pour
blessures reçues en service aérien ;
2. Les personnels civils de l'État tributaires d'un régime de pension d'État admis à la retraite
d'office ou sur leur demande pour blessures reçues en service aérien ;
3. Les personnels civils de l'État non tributaires d'un régime de pension d'État, reconnus par
décision du ministre ou de son délégué comme étant mis dans l'impossibilité définitive et
absolue de continuer leurs fonctions par suite de blessures reçues en service aérien ;
4. Les personnes engagées pour tout ou partie de la durée de la guerre et les jeunes gens
réformés définitivement par suite de blessures reçues en service aérien au cours ou à
l'occasion d'une séance ou d'un examen de préparation militaire organisée sous la
responsabilité de l'autorité militaire ou par des sociétés agrées par elle et à laquelle ils
participaient.

Article R4123-21
Peuvent prétendre à l'allocation en cas de décès survenu en service aérien aux personnels
affiliés au fonds de prévoyance de l'aéronautique leurs ayants cause définis comme suit :
1. Le conjoint non divorcé et non séparé de corps ou le partenaire lié par un pacte civil de
solidarité survivant.
2. Les enfants à charge, c'est-à-dire âgés de moins de vingt-cinq ans ou infirmes. Par
enfant, il faut entendre :
1. les enfants légitimes ;
2. les enfants naturels reconnus ;
3. les enfants légitimes ou naturels reconnus, conçus avant le décès de l'affilié ;
4. les enfants adoptés ayant fait l'objet d'une adoption simple ou plénière, sous
réserve qu'avant le décès de l'intéressé :
pour l'adoption plénière, le placement de l'enfant en vue de son adoption
prévu à l'article 351 du Code civil ait été effectivement réalisé ;
pour l'adoption simple, la requête prévue à l'article 353 du Code civil ait été
déposée ;
5. les enfants recueillis ayant fait l'objet en faveur de l'intéressé d'une délégation
judiciaire totale de l'autorité parentale accordée en application de l'article 377 ou
377-1 du Code civil ;

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6. les enfants orphelins de père et de mère, les enfants orphelins reconnus par un
seul de leurs parents et les pupilles de la nation placés sous la tutelle de l'intéressé
lorsque la tutelle s'accompagne de la garde effective et permanente de l'enfant.
Sont considérés comme enfants infirmes les enfants atteints d'une infirmité
permanente les mettant dans l'incapacité de gagner leur vie, c'est-à-dire, même
exerçant une activité, si la rémunération brute de celle-ci n'atteint pas le minimum
garanti en application de l'article L. 17 b) du Code des pensions civiles et militaires
de retraite à une pension de retraite rémunérant moins de vingt-cinq ans de service.
3. Chacun des ascendants ou survivants qui aurait droit à pension dans les conditions
fixées au titre IV. du livre Ier du Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes
de guerre.

Article R4123-22
Lorsque, au jour du décès, un ascendant mentionné au 3. de l'article R. 4123-21. ne remplit
pas les conditions d'âge et de ressources requises, l'attribution de son allocation est différée
jusqu'au moment où l'intéressé réunit lesdites conditions.
Toutefois, ces conditions d'âge et de ressources ne sont pas exigées lorsque le décès du
militaire est survenu des suites d'un attentat ou d'une opération militaire, alors que la victime se
trouvait en service ou en mission à l'étranger. Dans les autres circonstances, les conditions
d'âge ne sont pas exigées lorsque le défunt était célibataire et sans enfant à charge.
Alors que les allocations du conjoint ou du partenaire lié par un pacte civil de solidarité
survivant et des orphelins sont calculées au taux en vigueur à la date du décès de l'affilié, les
allocations d'ascendants sont fixées au taux en vigueur à la date à laquelle les intéressés
remplissent les conditions nécessaires ou, s'ils sont titulaires d'une pension d'ascendant
concédée au titre du Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre, à la
date d'entrée en jouissance de cette pension.

Article R4123-23
Le décès ou la mise à la retraite à la suite de maladie due manifestement aux fatigues
exceptionnelles résultant du service aérien sont assimilés aux cas de décès par accident ou de
mise à la retraite pour infirmités à la suite d'accident.
Nul ne pourra se prévaloir de cette disposition si, pendant les six années qui précèdent la mise
à la retraite ou le décès de l'intéressé, celui-ci n'a pas fait partie pendant trois ans au moins du
personnel navigant.

Article R4123-24
Lorsque le décès est imputable à un accident survenu au cours de l'exécution de services
aériens, tels qu'ils sont définis à l'article R. 4123-19, les taux des allocations versées aux
ayants cause sont les suivants :
1. Conjoint ou partenaire lié par un pacte civil de solidarité survivant :
1. Avec un ou plusieurs enfants à charge : montant égal à quatre fois la solde
budgétaire annuelle correspondant :
lorsque le défunt était officier, à l'indice brut de référence ;
lorsqu'il était non-officier, à l'indice brut de référence.

26
2. Sans enfants à charge : montant égal à quatre fois la solde budgétaire annuelle
correspondant :
1. lorsque le défunt était officier, à l'indice brut de référence ;
2. lorsqu'il était non-officier, à l'indice brut de référence.
2. Enfants à charge : Montant égal à deux fois la solde budgétaire annuelle correspondant à
l'indice brut de référence. Ces allocations sont majorées de 50 p. 100 pour les orphelins
de père et de mère et pour les orphelins dont le père ou la mère survivant n'a pas droit à
une allocation personnelle ; dans ce dernier cas, le total des allocations des orphelins ne
peut être supérieur au total des allocations qui auraient pu être attribuées aux orphelins
et au conjoint ou partenaire lié par un pacte civil de solidarité survivant si celui-ci avait eu
droit à l'allocation.
3. Ascendants : Montant égal à quatre cinquièmes de la solde budgétaire annuelle
correspondant à l'indice brut de référence.

Article R4123-25
Lorsque l'infirmité contractée en service aérien entraîne la mise à la retraite dans les conditions
définies aux articles R. 4123-20 et R. 4123-23, il est versé à l'intéressé :
1. Une allocation principale dont le montant est fixé comme suit :
Si celui-ci est marié ou partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou a des
enfants à charge : montant égal à celui prévu pour le conjoint ou le partenaire lié
par un pacte civil de solidarité d'au moins trois ans survivant avec un ou plusieurs
enfants à charge fixé à l'article R. 4123-24 ;
Dans les autres cas : montant égal à celui prévu pour le conjoint ou le partenaire lié
par un pacte civil de solidarité survivant sans enfant à charge fixé à l'article R. 4123-
24.
2. Une majoration par enfant à charge d'un montant égal à celui fixé au 2. de l'article R.
4123-24, en cas d'invalidité égale ou supérieure à 40 p. 100 après consolidation de la
blessure.
Les allocations accordées en cas d'infirmités sont exclusives de toute autre allocation du fonds
de prévoyance de l'aéronautique.

Article R4123-27
Lorsque le décès ou l'invalidité sans être imputable au service aérien est cependant survenu
en relation avec celui-ci, il peut être versé à l'intéressé ou à ses ayants cause une allocation au
taux réduit dont le montant ne peut dépasser 37,5 p. 100 de l'allocation totale déterminée dans
les conditions fixées à l'article R. 4123-24.

INDEMNISATION CHÔMAGE DES MILITAIRES


INVOLONTAIREMENT PRIVÉS D'EMPLOI.

Article R4123-30
Les militaires qui sont involontairement privés d'emploi ont droit à une allocation de chômage.

27
Les caractéristiques de cette allocation de chômage sont celles fixées par l'accord conclu et
agréé en application des articles L. 5422-20 et L. 5422-21 du Code du travail en vigueur à la
date de radiation des cadres ou des contrôles des militaires, sous réserve des aménagements
prévus par la présente sous-section.

Article R4123-31
L'allocation de chômage est attribuée aux militaires de carrière et aux militaires ayant servi en
vertu d'un contrat appartenant à l'une des catégories figurant à l'article L. 4132-5.

Article R4123-33
Sont considérés comme ayant été involontairement privés d'emploi :
1. Les militaires de carrière radiés des cadres dans les cas suivants :
par mesure disciplinaire, sauf lorsque celle-ci intervient pour motif de désertion ;
à la perte du grade, dans les conditions définies par le Code de justice militaire ou à
la suite de la perte de la nationalité française ;
pour réforme définitive, après avis de la commission de réforme des militaires ;
2. Les militaires d'active autres que de carrière :
dont le contrat est arrivé à terme, à l'exception du cas prévu au b) du 2 de l'article
R. 4123-35 ;
dont le contrat a été résilié de plein droit par le ministre des Armées à l'exception du
cas prévu au a) du 2 de l'article R. 4123-35 ;
dont le contrat a été dénoncé par le ministre des Armées pendant la période
probatoire ;
dont le contrat a été résilié par le ministre des Armées à l'issue d'un congé de
reconversion ou d'un congé complémentaire de reconversion.

Article R4123-34
Sont assimilés aux militaires involontairement privés d'emploi :
1. Les militaires de carrière radiés des cadres après acceptation par l'autorité compétente
du ministère des armées de leur démission, pour l'un des motifs suivants :
suivre son conjoint ou concubin ou partenaire d'un pacte civil de solidarité qui
change de lieu de résidence pour exercer un nouvel emploi ;
se marier ou conclure un pacte civil de solidarité entraînant un changement du lieu
de résidence, à condition qu'un délai inférieur à deux mois s'écoule entre la date à
laquelle la radiation prend effet et la date du mariage ou celle de l'enregistrement du
pacte civil de solidarité ;
changer de lieu de résidence du fait d'une situation où l'intéressé est victime de
violences conjugales et pour laquelle il justifie avoir déposé plainte auprès du
procureur de la République ;
conclure un ou plusieurs contrats de volontariat de solidarité, internationale ou un
contrat de volontariat associatif d'une durée continue minimale d'un an ;

28
créer ou reprendre une entreprise dont l'activité, après avoir donné lieu aux
formalités de publicité requises par la loi, cesse pour des raisons indépendantes de
la volonté du créateur ou du repreneur, dans les conditions prévues par l'accord
mentionné à l'article R. 4123-30 du Code de la défense et sous réserve que
l'intéressé n'ait pas été admis au bénéfice de l'allocation de chômage après son
départ ;
2. Les militaires d'active autres que de carrière dont le contrat a été résilié sur leur demande
après agrément du ministre des Armées ou dénoncé de leur fait pendant la période
probatoire, pour l'un des motifs mentionnés au 1 du présent article ou pour l'un des motifs
suivants :
raisons de santé motivant une décision de mise en réforme définitive ;
résiliation de marchés d'entreprise s'il s'agit de maîtres ouvriers ;
réduction de grade prononcée entre la date de signature et la date d'effet du contrat
renouvelé ;
absence de promotion au grade ou d'acquisition du degré de qualification fixés pour
chaque armée ou formation rattachée par le ministre des Armées à l'expiration d'un
délai de trois ans de services accomplis après la signature du contrat ;
impossibilité, non due à l'inaptitude, d'être affecté à un emploi quand l'engagement
a été souscrit pour une durée imposée par l'éventualité de cet emploi.

Article R4123-35
Ne sont pas considérés comme ayant été involontairement privés d'emploi :
1. Les militaires de carrière radiés des cadres dans les cas suivants :
par mesure disciplinaire pour motif de désertion ;
à la suite d'une démission régulièrement acceptée par l'autorité compétente du
ministère des armées pour un motif autre que l'un de ceux mentionnés au 1 de
l'article R. 4123-34 ;
au terme d'un congé de reconversion ou d'un congé complémentaire de
reconversion ;
au terme d'un congé du personnel navigant ;
pour les officiers en disponibilité, atteinte de la durée de services effectifs
permettant d'obtenir la liquidation de la pension militaire de retraite au sens de
l'article L. 24 du Code des pensions civiles et militaires de retraite.
2. Les militaires d'active autres que de carrière :
dont la fin du contrat résulte d'une résiliation par mesure disciplinaire par le ministre
des Armées pour motif de désertion ;
dont la fin du contrat est intervenue après une absence entraînant un signalement
de désertion et qui n'ont pas répondu à la procédure de mise en demeure les
enjoignant de rejoindre leur formation administrative ;
dont le contrat a été résilié sur leur demande après agrément du ministre des
Armées ou dénoncé de leur fait pendant la période probatoire pour un motif autre
que l'un de ceux prévus au 2 de l'article R. 4123-34.

29
Article R4123-37
La rémunération servant de base au calcul de l'allocation de chômage servie aux anciens
militaires comprend la solde budgétaire, l'indemnité de résidence au taux de métropole et, le
cas échéant, le supplément familial de solde au taux de métropole, à l'exclusion de toute autre
prime ou indemnité accessoire et des prestations familiales.

1.4 - PROTECTION JURIDIQUE ET RESPONSABILITÉ


PÉNALE

Article L4123-10
Les militaires sont protégés par le Code pénal et les lois spéciales contre les menaces,
violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils peuvent être l'objet.
L’État est tenu de les protéger contre les menaces et attaques dont ils peuvent être l'objet à
l'occasion de l'exercice de leurs fonctions et de réparer, le cas échéant, le préjudice qui en est
résulté. Il est subrogé aux droits de la victime pour obtenir des auteurs des menaces ou
attaques la restitution des sommes versées aux victimes.
Il peut exercer, aux mêmes fins, une action directe, au besoin par voie de constitution de partie
civile, devant la juridiction pénale.
L’État est également tenu d'accorder sa protection au militaire dans le cas où il fait l'objet de
poursuites pénales à l'occasion de faits qui n'ont pas le caractère d'une faute personnelle.
Le service compétent pour accorder la protection est celui dont relève le militaire à la date des
faits en cause.
En cas de poursuites exercées par un tiers contre des militaires pour faute de service sans que
le conflit d'attribution ait été élevé, l'État doit, dans la mesure où aucune faute personnelle
détachable de l'exercice des fonctions n'a été commise, les couvrir des condamnations civiles
prononcées contre eux.
Les conjoints, concubins, partenaires liés par un pacte civil de solidarité, enfants et ascendants
directs des militaires bénéficient de la protection de l’État lorsque, du fait des fonctions de ces-
derniers, ils sont victimes de menaces, violences, harcèlements moral ou sexuel, voies de fait,
injures, diffamations ou outrages.
Cette protection peut également être accordée, à sa demande, au conjoint, concubin ou
partenaire lié par un pacte civil de solidarité qui engage une instance civile ou pénale contre
les auteurs d'une atteinte volontaire à la vie du militaire du fait des fonctions de celui-ci. En
l'absence d'action engagée par le conjoint, concubin ou partenaire lié par un pacte civil de
solidarité, la protection peut être accordée aux enfants ou, à défaut, aux ascendants directs du
militaire qui engagent une telle action.
Cette protection est également accordée, dans les mêmes conditions que celles prévues au
huitième alinéa, aux ayants droit de l'agent civil relevant du ministère des armées victime à
l'étranger d'une atteinte volontaire à sa vie du fait de sa participation à une mission de soutien
à l'exportation de matériel de défense.
Un décret en Conseil d’État précise les conditions et les limites de la prise en charge par l’État
au titre de la protection des frais exposés dans le cadre d'instances civiles ou pénales par le
militaire ou les ayants droit mentionnés au présent article.
Le présent article s'applique sans préjudice des dispositions de l'article L. 113-1 du Code de la
sécurité intérieure et de celles de l'article 11 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits
et obligations des fonctionnaires.

30
Article L4123-10-1
Aucun militaire ne doit subir les faits :
1. Soit de harcèlement sexuel, constitué par des propos ou comportements à connotation
sexuelle répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère
dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou
offensante ;
2. Soit assimilés au harcèlement sexuel, consistant en toute forme de pression grave,
même non répétée, exercée dans le but réel ou apparent d'obtenir un acte de nature
sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l'auteur des faits ou au profit d'un tiers.
Aucune mesure concernant notamment le recrutement, la titularisation, la formation, la
notation, la discipline, la promotion, l'affectation et la mutation ne peut être prise à l'égard
d'un militaire :
parce qu'il a subi ou refusé de subir les faits de harcèlement sexuel mentionnés aux trois
premiers alinéas, y compris, dans le cas mentionné au 1°, si les propos ou
comportements n'ont pas été répétés ;
parce qu'il a formulé un recours auprès d'un supérieur hiérarchique ou engagé une action
en justice visant à faire cesser ces faits ;
ou parce qu'il a témoigné de tels faits ou qu'il les a relatés.
Est passible d'une sanction disciplinaire tout agent ou militaire ayant procédé ou enjoint de
procéder aux faits de harcèlement sexuel mentionnés aux trois premiers alinéas.

Article L4123-10-2
Aucun militaire ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet
ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses
droits et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir
professionnel.
Aucune mesure concernant notamment le recrutement, la titularisation, la formation, la
notation, la discipline, la promotion, l'affectation et la mutation ne peut être prise à l'égard d'un
militaire en prenant en considération :
1. Le fait qu'il ait subi ou refusé de subir les agissements de harcèlement moral mentionnés
au premier alinéa ;
2. Le fait qu'il ait exercé un recours auprès d'un supérieur hiérarchique ou engagé une
action en justice visant à faire cesser ces agissements ;
3. Ou le fait qu'il ait témoigné de tels agissements ou qu'il les ait relatés.
Est passible d'une sanction disciplinaire tout agent ou militaire ayant procédé ou ayant enjoint
de procéder aux agissements définis ci-dessus.

Article L4123-11
Sous réserve des dispositions du quatrième alinéa de l'article 121-3 du Code pénal, les
militaires ne peuvent être condamnés sur le fondement du troisième alinéa de ce même article
pour des faits non intentionnels commis dans l'exercice de leurs fonctions que s'il est établi
qu'ils n'ont pas accompli les diligences normales compte tenu de leurs compétences, du
pouvoir et des moyens dont ils disposaient ainsi que des difficultés propres aux missions que la
loi leur confie.

31
Ces diligences normales sont appréciées en particulier au regard de l'urgence dans laquelle ils
ont exercé leurs missions, des informations dont ils ont disposé au moment de leur intervention
et des circonstances liées à l'action de combat.

Article L4123-12
Outre les cas de légitime défense, n'est pas pénalement responsable le militaire qui
déploie, après sommations, la force armée absolument nécessaire pour empêcher ou
interrompre toute intrusion dans une zone de défense hautement sensible et procéder à
l'arrestation de l'auteur de cette intrusion.
Constitue une zone de défense hautement sensible la zone définie par voie réglementaire à
l'intérieur de laquelle sont implantés ou stationnés des biens militaires dont la perte ou la
destruction serait susceptible de causer de très graves dommages à la population, ou mettrait
en cause les intérêts vitaux de la défense nationale.
Un décret en Conseil d’État fixe les modalités d'application des alinéas précédents. Il
détermine les conditions dans lesquelles sont définies les zones de défense hautement
sensibles, les conditions de délivrance des autorisations d'y pénétrer et les modalités de leur
protection. Il précise les modalités des sommations auxquelles procède le militaire.
N'est pas pénalement responsable le militaire qui, dans le respect des règles du droit
international et dans le cadre d'une opération mobilisant des capacités militaires, se déroulant
à l'extérieur du territoire français ou des eaux territoriales françaises, quels que soient son
objet, sa durée ou son ampleur, y compris les actions numériques, la libération d'otages,
l'évacuation de ressortissants ou la police en haute mer, exerce des mesures de coercition ou
fait usage de la force armée, ou en donne l'ordre, lorsque cela est nécessaire à l'exercice de
sa mission.

1.5 - DISPOSITIONS AU BÉNÉFICE D'ENFANTS MINEURS

1.5.1 - DISPOSITIFS LÉGISLATIFS

Article L4123-13
Une protection particulière est accordée aux enfants mineurs des militaires, qu'ils soient de
carrière ou qu'ils servent en vertu d'un contrat, et des appelés du contingent décédés des
suites d'un accident survenu, d'une blessure reçue ou d'une maladie contractée ou aggravée
dans l'exécution, sur ordre, en temps de paix, de missions, services, ou tâches comportant des
risques particuliers ou au cours de manœuvres ou d'exercices préparant au combat.
Cette protection est également accordée aux enfants mineurs des militaires de carrière servant
en vertu d'un contrat ou du contingent, qui sont dans l'incapacité de subvenir à leurs besoins
par le travail à raison de blessures reçues ou de maladies contractées ou aggravées dans les
mêmes circonstances.

Article L4123-14
Sur la demande du père, de la mère ou du représentant légal de l'enfant, le tribunal, réuni en la
chambre du Conseil, vérifie si celui-ci réunit les conditions nécessaires à l'octroi de cette
protection et statue par jugement notifié à son père, à sa mère ou à son représentant légal.

32
Article L4123-15
En cas d'insuffisance de leurs ressources, le père, la mère ou le représentant légal des enfants
protégés peuvent recevoir de l’État une aide financière spéciale en vue d'assurer l'entretien et
l'éducation de ces enfants.
A la demande de leur père, de leur mère ou de leur représentant légal, les enfants protégés
peuvent être confiés soit à des établissements publics, soit à des fondations, associations ou
groupements, soit à des particuliers présentant toutes les garanties nécessaires.

Article L4123-16
Le service chargé de l'action sociale des Armées est habilité à accorder ces aides financières
spéciales et à pourvoir à ces placements dans des établissements publics, fondations,
associations ou groupements ou chez des particuliers.

1.5.2 - DISPOSITIFS RÉGLEMENTAIRES

Article R4123-38
La demande en vue de bénéficier de la protection particulière prévue par les articles L. 4123-
13 à L. 4123-18 est formée, instruite et jugée conformément aux règles de procédure prévues
en matière gracieuse. La demande peut aussi être adressée au procureur de la République qui
doit la transmettre au tribunal. Le tribunal de grande instance territorialement compétent est
celui du lieu où demeure le requérant ou, si celui-ci demeure à l'étranger, du lieu où demeure
l'enfant ; à défaut de tout autre, le tribunal de grande instance de Paris est compétent.

Article R4123-39
La demande mentionne les noms et prénoms, le lieu et la date de naissance, le domicile de
l'enfant et du requérant ainsi que la qualité en vertu de laquelle ce dernier présente la requête.
Elle énonce, le fait dont a été victime le père, la mère ou le soutien de l'enfant ainsi que les
circonstances dans lesquelles le père, la mère ou le soutien a péri ou a été atteint soit de
blessures, soit de maladie ou d'aggravation de maladie.
Elle doit être accompagnée de toutes pièces justificatives.

Article R4123-43
Le régime des bourses prévu en faveur des pupilles de la Nation est applicable aux
bénéficiaires de la protection particulière précitée même au-delà de leur majorité. Ces derniers
sont de même exonérés dans les mêmes conditions que les pupilles de la Nation des droits de
scolarité dans les établissements de l'enseignement supérieur et des droits d'examen de
l'enseignement secondaire.

Article R4123-44
Les aides financières accordées par l'action sociale des armées, en application des articles L.
4123-15 et L. 4123-16, sont destinées soit à la santé et à l'entretien des enfants protégés, soit
à leurs études, soit à leur apprentissage.

33
Elles sont accordées pour une durée maximale d'un an par l'officier chargé de l'action sociale
en circonscription militaire à la demande du père, de la mère ou du représentant légal de
l'enfant. Elles sont renouvelables.
Elles varient selon les circonstances et tiennent compte :
1. De l'âge et de la santé de l'enfant ;
2. Des ressources effectives dont disposent son père, sa mère, son tuteur ou son soutien ;
3. De sa capacité à poursuivre les études ou l'apprentissage entrepris.
Elles sont versées, suivant le cas, au père, à la mère ou au représentant légal de l'enfant ou à
l'établissement public, la fondation, l'association, le groupement ou le particulier qui en a la
garde.

34
2/ LA DISCIPLINE
La discipline militaire est une nécessité au combat et elle facilite le bon fonctionnement de
l'institution au quotidien.
Tout soldat professionnel ne peut ignorer les droits et les devoirs régis par le Code de la
défense.

2.1 - CE QUE DIT LE CODE DE LA DÉFENSE


Ce chapitre reprend le Code de la défense dans ses parties réglementaire et législative.

2.1.1 - PARTIE LÉGISLATIVE

Article L4137-1
Sans préjudice des sanctions pénales qu'ils peuvent entraîner, les fautes ou manquements
commis par les militaires les exposent :
à des sanctions disciplinaires prévues à l'article L4137-2;
à des sanctions professionnelles prévues par décret en Conseil d'État, qui peuvent
comporter le retrait partiel ou total, temporaire ou définitif, d'une qualification
professionnelle.
Pour un même fait, une sanction disciplinaire et une sanction professionnelle peuvent être
prononcées cumulativement.
Le militaire à l'encontre duquel une procédure de sanction est engagée a droit à la
communication de son dossier individuel, à l'information par son administration de ce droit, à la
préparation et à la présentation de sa défense.
Aucune procédure disciplinaire ne peut être engagée au-delà d'un délai de trois ans à compter
du jour où l'administration a eu une connaissance effective de la réalité, de la nature et de
l'ampleur des faits passibles de sanction. En cas de poursuites pénales exercées à l'encontre
du militaire, ce délai est interrompu jusqu'à la décision définitive de classement sans suite, de
non-lieu, d'acquittement, de relaxe ou de condamnation.
Passé ce délai et hormis le cas où une autre procédure disciplinaire a été engagée à l'encontre
du militaire avant l'expiration de ce délai, les faits en cause ne peuvent plus être invoqués dans
le cadre d'une procédure disciplinaire.

Article L4137-2
Les sanctions disciplinaires applicables aux militaires sont réparties en trois groupes :
1. Les sanctions du premier groupe sont :
l'avertissement ;
la consigne ;
la réprimande ;
le blâme ;

35
les arrêts ;
le blâme du ministre.
2. Les sanctions du deuxième groupe sont :
l'exclusion temporaire de fonctions pour une durée maximale de cinq jours privative
de toute rémunération ;
l'abaissement temporaire ou définitif d'échelon ;
la radiation du tableau d'avancement.
3. Les sanctions du troisième groupe sont :
le retrait d'emploi, défini par les dispositions de l'article L.4138-15;
la radiation des cadres ou la résiliation du contrat.
Les sanctions disciplinaires ne peuvent se cumuler entre elles à l'exception des arrêts qui
peuvent être appliqués dans l'attente du prononcé de l'une des sanctions des deuxième et
troisième groupes qu'il est envisagé d'infliger.
En cas de nécessité les arrêts et les consignes sont prononcés avec effet immédiat.
Les conditions d'application du présent article font l'objet d'un décret en Conseil d’État.

Article L4137-3
Doivent être consultés :
un conseil d'examen des faits professionnels avant le prononcé du retrait d'une
qualification professionnelle prévu par les dispositions du 2° de l'article L. 4137-1 ;
un conseil de discipline avant toute sanction disciplinaire du deuxième groupe ;
un conseil d'enquête avant toute sanction disciplinaire du troisième groupe.
Ces conseils sont composés d'au moins un militaire du même grade et de la même armée ou
formation rattachée que le militaire déféré devant eux et de militaires d'un grade supérieur ; ils
sont présidés par l'officier le plus ancien dans le grade le plus élevé.
Un décret en Conseil d'État précise la composition et le fonctionnement des conseils
mentionnés ci-dessus, ainsi que les règles de la procédure qui leur sont applicables.

Article L4137-4
Le ministre des Armées ou les autorités habilitées à cet effet prononcent les sanctions
disciplinaires et professionnelles prévues aux articles L4137-1 et L4137-2, après consultation,
s'il y a lieu, de l'un des conseils prévus à l'article L4137-3.

Article L4137-5
En cas de faute grave commise par un militaire, qu'il s'agisse d'un manquement à ses
obligations professionnelles ou d'une infraction de droit commun, celui-ci peut être
immédiatement suspendu de ses fonctions par l'autorité ayant pouvoir disciplinaire, qui saisit,
sans délai, le conseil de discipline ou le conseil d'enquête.
Le militaire suspendu demeure en position d'activité. Il conserve sa solde, l'indemnité de
résidence et le supplément familial de solde.

36
La situation du militaire suspendu doit être définitivement réglée dans un délai de quatre mois
à compter du jour où la décision de suspension a pris effet. Si, à l'expiration de ce délai,
aucune décision n'a été prise par l'autorité ayant pouvoir disciplinaire, l'intéressé est rétabli
dans un emploi de son grade, sauf s'il est l'objet de poursuites pénales.
Lorsque le militaire fait l'objet de poursuites pénales, il est rétabli dans ses fonctions à
l'expiration du même délai à condition que les mesures décidées par l'autorité judiciaire ou
l'intérêt du service n'y fassent pas obstacle. Le magistrat et le procureur de la République sont
informés des mesures prises à l'égard du militaire. Lorsqu'il n'est pas rétabli dans ses
fonctions, il peut être affecté provisoirement, par l'autorité investie du pouvoir de mutation et
sous réserve de l'intérêt du service, dans un emploi différent. Cette affectation ou ce
détachement provisoire prend fin lorsque la situation de l'intéressé est définitivement réglée par
l'administration ou lorsque l'évolution des poursuites pénales rend impossible sa prolongation.
Lorsque le militaire, en raison de poursuites pénales, n'est pas rétabli dans un emploi de son
grade, le ministre des Armées peut déterminer la quotité de la retenue qu'il subit et qui ne peut
être supérieure à la moitié de sa solde augmentée de l'indemnité de résidence et du
supplément familial de solde.
Si le militaire n'a subi aucune sanction disciplinaire, il a le droit au remboursement des
retenues opérées sur sa rémunération. Toutefois, en cas de poursuites pénales, ce droit n'est
définitivement arrêté que si la décision rendue par la juridiction saisie est devenue définitive.

2.1.2 - PARTIE RÉGLEMENTAIRE

2.1.2.1 - DISPOSITIONS GÉNÉRALES.

DISCIPLINE MILITAIRE

Article D4137-1
Le service des armes, l'entraînement au combat, les nécessités de la sécurité et la disponibilité
des forces exigent le respect par les militaires d'un ensemble de règles qui constituent la
discipline militaire, fondée sur le principe d'obéissance aux ordres.
Le militaire adhère à la discipline militaire, qui respecte sa dignité et ses droits.
La discipline militaire répond à la fois aux exigences du combat et aux nécessités de la vie en
communauté.
Elle est plus formelle dans le service qu'en dehors du service, où elle a pour objet d'assurer la
vie harmonieuse de la collectivité.

TENUE

Article D4137-2
Tout militaire en service porte l'uniforme. Dans certaines circonstances, le ministre des Armées
ou le commandement peut autoriser ou prescrire le port de la tenue civile en service pour les
militaires relevant de son autorité. L'uniforme ne doit comporter que des effets réglementaires.
Il doit être porté, au complet, avec la plus stricte correction. Des règles particulières peuvent
être édictées par le ministre ou le commandement pour tenir compte des nécessités du
service. La coupe de cheveux, le port de la barbe, des bijoux et ornements divers sont soumis

37
aux exigences de l'hygiène, de la sécurité et du port des effets et équipements spéciaux.
L'uniforme peut être porté en dehors du service dans des conditions fixées par une instruction
du ministre des Armées.

Article D4137-3
En uniforme, tout militaire doit le salut aux autres militaires en uniforme placés au-dessus de lui
dans l'ordre hiérarchique.
Tout militaire salué doit rendre le salut.

2.1.2.2 - RÉCOMPENSES

Article D4137-4
Des récompenses liées au service ou à l'exercice d'une activité professionnelle, autres que les
décorations et citations avec croix régies par les dispositions d'un décret spécifique, peuvent
être attribuées aux militaires. Il appartient au chef de récompenser les subordonnés qui le
méritent.

Article D4137-5
Tout militaire en activité ou tout réserviste appartenant à la réserve militaire peut faire l'objet de
récompenses liées au service courant ou pour services exceptionnels.
Un arrêté du ministres des Armées détermine les autorités habilitées à décerner ces
récompenses ainsi que les modalités de leur attribution.

Article D4137-6
Les récompenses délivrées au titre du service courant comprennent notamment les diplômes
et les insignes qui peuvent être attribués pour :
1. Distinguer la valeur individuelle ou la capacité opérationnelle, récompenser les résultats
obtenus à l'occasion de compétitions ou examens divers ;
2. Reconnaître des actes méritoires ;
3. Encourager des recherches ou travaux personnels contribuant soit à l'efficacité ou à
l'amélioration du service, soit au rayonnement des états-majors, directions et services et
au perfectionnement du matériel utilisé par ceux-ci.
Elles comprennent également le certificat de bonne conduite, destiné à témoigner de la
participation à la Défense et de la valeur des services rendus par les militaires. Ce certificat
peut leur être attribué lors de leur retour à la vie civile. Il peut être refusé si la conduite du
militaire n'a pas, au cours de ses années de services, satisfait aux exigences des armées et
formations rattachées. Les soldats ou matelots qui se sont distingués par leur manière de
servir et leur instruction militaire peuvent être nommés à la distinction de première classe par le
commandant de la formation administrative dont ils relèvent.

38
Article D4137-7
Les récompenses pour services exceptionnels comprennent les citations sans croix, les
témoignages de satisfaction et les lettres de félicitations. Les citations sans croix sont
décernées à l'occasion d'une action comportant un risque aggravé ainsi que pour des actes de
courage ou de dévouement. Leur valeur dépend de l'ordre auquel elles peuvent être attribuées,
à titre individuel ou collectif. Les citations sans croix peuvent être décernées à titre posthume.
Les témoignages de satisfaction et les lettres de félicitations distinguent les actes ou travaux
exceptionnels ou une efficacité exemplaire dans le service. Ils sont décernés à titre individuel
ou collectif. Ces récompenses sont inscrites avec leur motif dans le dossier individuel des
militaires concernés.

Article D4137-8
Les actes révélant une exceptionnelle valeur professionnelle peuvent donner lieu, outre
l'attribution des récompenses, à l'octroi de points positifs dont le barème est fixé par arrêté du
ministre des Armées.

2.1.2.3 - SANCTIONS DISCIPLINAIRES

PRINCIPES.

Article R4137-9
Les dispositions de la présente section sont applicables aux militaires. Elles sont étendues aux
réservistes qui exercent une activité au titre d'un engagement à servir dans la réserve
opérationnelle ou au titre de la disponibilité dans les conditions prévues par décret en Conseil
d'État.

Article R4137-10
Les autorités investies du pouvoir disciplinaire sont le ministre des Armées et les autorités
militaires, mentionnées à l'article L. 4137-4 du code de la défense et à l'article L. 311-13 du
code de justice militaire,
Les autorités militaires sont désignées parmi les officiers et, exceptionnellement, les sous-
officiers ou les officiers mariniers en position d'activité des forces armées et des formations
rattachées. Elles sont réparties en trois niveaux en fonction de la nature des sanctions
disciplinaires du premier groupe qu'elles sont habilitées à infliger, mentionnées à l'article R
4137-25.
La liste des fonctions pour lesquelles les autorités militaires sont investies des prérogatives
d'autorité de premier, deuxième ou troisième niveau est fixée par arrêté du ministre des
Armées.
Tout commandement impliquant la délivrance d'un titre de commandement comporte pour son
titulaire les prérogatives d'autorité militaire de premier ou de deuxième niveau.

Article R4137-11
Lorsqu'un élément français est stationné sur un théâtre d'opération extérieur, le ministre des
Armées peut, par arrêté, désigner les autorités militaires qui sont investies du pouvoir
disciplinaire d'autorité militaire de premier et de deuxième niveau à l'égard des militaires qui

39
composent cet élément. Les autorités militaires mentionnées à l'article R. 4137-10 ne peuvent
cumuler le pouvoir disciplinaire attaché à leur niveau avec celui d'un autre niveau à l'encontre
d'un même militaire.

Article R4137-12
Lorsque les autorités militaires de premier, deuxième ou troisième niveau ne peuvent exercer
leur pouvoir disciplinaire pour une durée déterminée, elles sont remplacées par une autorité
militaire exerçant ce pouvoir par suppléance. Cette autorité est celle qui est prévue par les
textes d'organisation de l'armée ou de la formation rattachée. À défaut, c'est le premier des
subordonnés de cette autorité dans l'ordre hiérarchique qui exerce ce pouvoir.
Lorsque l'autorité militaire de premier niveau ne peut définitivement exercer son pouvoir
disciplinaire, l'autorité militaire de deuxième niveau désigne nominativement l'autorité militaire
qui l'exerce par intérim.
Lorsqu'une autorité militaire de deuxième ou de troisième niveau ne peut définitivement
exercer son pouvoir disciplinaire, le ministre des Armées désigne nominativement l'autorité
militaire qui l'exerce.
Les autorités militaires investies du pouvoir disciplinaire peuvent le déléguer en totalité ou en
partie dans les conditions précisées par un arrêté du ministre des Armées.

Article R4137-13
Tout supérieur a le droit et le devoir de demander à ce que les militaires placés au-dessous de
lui dans l'ordre hiérarchique soient sanctionnés pour les fautes ou les manquements qu'ils
commettent.
Il en est de même de toute personne civile à l'égard des militaires placés sous son autorité.

Article R4137-14
Il ne peut être infligé de sanction disciplinaire collective.

Article R4137-15
Avant qu'une sanction ne lui soit infligée, le militaire a le droit de s'expliquer oralement ou par
écrit, seul ou accompagné d'un militaire en activité de son choix sur les faits qui lui sont
reprochés devant l'autorité militaire de premier niveau dont il relève. Au préalable, un délai de
réflexion, qui ne peut être inférieur à un jour franc, lui est laissé pour organiser sa défense.
Lorsque la demande de sanction est transmise à une autorité militaire supérieure à l'autorité
militaire de premier niveau, le militaire en cause peut également s'expliquer par écrit sur ces
faits auprès de cette autorité supérieure. L'explication écrite de l'intéressé ou la renonciation
écrite à l'exercice du droit de s'expliquer par écrit est jointe au dossier transmis à l'autorité
militaire supérieure.
Avant d'être reçu par l'autorité militaire de premier niveau dont il relève, le militaire a
connaissance de l'ensemble des pièces et documents au vu desquels il est envisagé de le
sanctionner.

40
Article R4137-16
Lorsqu'un militaire a commis une faute ou un manquement, il fait l'objet d'une demande de
sanction motivée qui est adressée à l'autorité militaire de premier niveau dont il relève, même
si elle émane d'une autorité extérieure à la formation.
L'autorité militaire de premier niveau entend l'intéressé, vérifie l'exactitude des faits, et, si elle
décide d'infliger une sanction disciplinaire du premier groupe, arrête le motif correspondant à la
faute ou au manquement et prononce la sanction dans les limites de son pouvoir disciplinaire.
Si l'autorité militaire de premier niveau estime que la gravité de la faute ou du manquement
constaté justifie soit une sanction disciplinaire du premier groupe excédant son pouvoir
disciplinaire, soit une sanction du deuxième ou troisième groupe, la demande de sanction est
adressée à l'autorité militaire de deuxième niveau dont relève l'autorité militaire de premier
niveau même si le militaire fautif a changé de formation administrative durant cette période.

Article R4137-17
Lorsque l'autorité militaire de deuxième niveau qui reçoit une demande de sanction du premier
groupe estime que cette sanction est justifiée, elle inflige une telle sanction. Si la sanction
disciplinaire du premier groupe envisagée excède son pouvoir disciplinaire, elle transmet la
demande de sanction à l'autorité compétente.
Cette autorité est l'autorité militaire de troisième niveau dont relève le militaire s'il s'agit d'un
militaire du rang, le ministre des Armées s'il s'agit d'un officier, d'un sous-officier ou s'il s'agit
d'un militaire du rang ne relevant d'aucune autorité militaire de troisième niveau.
Les échelons hiérarchiques intermédiaires sont informés de ces transmissions.
Lorsque l'autorité militaire de deuxième niveau estime qu'une sanction disciplinaire du
deuxième groupe est justifiée, elle engage la procédure relative au conseil de discipline.
Lorsque l'autorité militaire de deuxième niveau estime qu'une sanction disciplinaire du
troisième groupe est justifiée, elle transmet la demande de sanction au ministre des Armées ou
à l'autorité militaire habilitée par lui à cet effet, qui ordonne, s'il y a lieu, la réunion d'un conseil
d'enquête.
Le ministre des Armées peut, le cas échéant, ordonner directement la réunion d'un conseil de
discipline ou d'un conseil d'enquête lorsque le comportement d'un militaire non encore
sanctionné justifierait une sanction du deuxième ou du troisième groupe.

Article R4137-18
Le militaire sanctionné reçoit une copie du bulletin de la sanction infligée. Lorsque la décision
prise figure sur un autre document, une copie de celui-ci lui est remise.

Article R4137-19
L'exercice du pouvoir disciplinaire à l'encontre des officiers généraux et des autorités militaires
de premier, deuxième ou troisième niveau relève du ministre des Armées.
Les fautes ou manquements commis par ces militaires font l'objet d'une demande de sanction
motivée qui est transmise au chef d'état-major de l'armée dont relève l'intéressé ou à l'autorité
correspondante pour les formations rattachées.

41
Le chef d'état-major d'armée ou l'autorité correspondante pour les formations rattachées reçoit
le militaire en cause afin qu'il puisse s'expliquer sur les faits qui lui sont reprochés. Toutefois,
lorsque le militaire est une autorité militaire de premier niveau, c'est l'autorité militaire de
deuxième niveau dont il relève qui reçoit l'intéressé et lui communique l'ensemble des pièces
et documents au vu desquels il est envisagé de le sanctionner.

Article R4137-20
Lorsque le chef d'état-major d'armée ou l'autorité correspondante pour les formations
rattachées estime qu'une sanction disciplinaire du premier groupe à l'encontre des militaires,
mentionnés à l'article R 4137-19, est justifiée, il transmet la demande de sanction qui lui a été
adressée au ministre des Armées.
Lorsque le chef d'état-major d'armée ou l'autorité correspondante pour les formations
rattachées estime qu'une sanction disciplinaire du deuxième groupe est justifiée, il engage, au
nom du ministre des Armées, la procédure relative au conseil de discipline.
Lorsque le chef d'état-major d'armée ou l'autorité correspondante pour les formations
rattachées estime qu'une sanction disciplinaire du troisième groupe est justifiée, il transmet la
demande de sanction au ministre des Armées ou à l'autorité militaire habilitée par lui à cet
effet, qui ordonne, s'il y a lieu, la réunion soit d'un conseil d'enquête, soit d'un conseil supérieur
d'armée ou de formation rattachée siégeant disciplinairement.

Article R4137-21
La levée des sanctions disciplinaires de consigne ou d'arrêts peut être décidée par l'autorité
compétente, soit en raison d'un événement particulier, soit en raison du comportement du
militaire sanctionné.
La levée de la sanction disciplinaire n'efface pas la sanction mais dispense de
l'accomplissement de la fraction non encore effectuée.
L'autorité militaire de premier niveau peut lever en totalité ou en partie les sanctions qu'elle a
elle-même infligées. Les sanctions infligées par les autorités de niveau supérieur sont levées
soit à leur initiative, soit sur demande de l'autorité militaire de premier niveau.
Le ministre des Armées peut lever les sanctions disciplinaires quelles que soient les autorités
les ayant infligées.

Article R4137-22
À l'exception de l'avertissement, les sanctions disciplinaires sont inscrites au dossier individuel
des militaires.

Article R4137-23
L'effacement des sanctions disciplinaires du premier groupe est effectué d'office au 1er janvier
de la cinquième année suivant celle au cours de laquelle les sanctions ont été prononcées.
Sont toutefois exclues de l'effacement d'office des sanctions disciplinaires du premier groupe
les sanctions concernant des faits constituant des manquements à la probité, aux bonnes
mœurs ou à l'honneur ayant donné lieu à un blâme du ministre, à des arrêts d'une durée
supérieure à trente jours ou à une condamnation pénale inscrite au casier judiciaire numéro
deux.

42
Article R4137-23-1
Tout militaire ou ancien militaire peut demander l'effacement des sanctions disciplinaires du
premier groupe concernant des faits constituant des manquements à la probité, aux bonnes
mœurs ou à l'honneur ayant donné lieu à un blâme du ministre, à des arrêts d'une durée
supérieure à trente jours ou à une condamnation pénale inscrite au casier judiciaire numéro
deux, du deuxième groupe et du retrait d'emploi. Cette demande s'effectue à partir du 1er
janvier de la onzième année suivant celle au cours de laquelle elles ont été prononcées.
Les décisions d'effacement sont prononcées par le ministre des Armées ou les autorités
militaires habilitées par lui à cet effet par arrêté.
L'avis d'une commission, dont la composition et l'organisation sont fixées par arrêté du
ministres des Armées, est préalablement recueilli. Cette commission comprend un militaire du
même grade et de la même force armée ou formation rattachée que le demandeur. Son grade
est déterminé en fonction du grade détenu par le demandeur à la date de la demande. La
commission est réunie sur ordre du ministres des Armées ou des autorités militaires habilitées
par lui à cet effet par arrêté. Le militaire ou l'ancien militaire qui demande l'effacement de sa
sanction ne comparaît pas, sauf s'il en fait la demande, devant la commission dont l'avis est
recueilli. Si, par son comportement général, l'intéressé a donné toute satisfaction depuis la
sanction dont il a fait l'objet, les autorités compétentes, saisies de la demande d'effacement,
accèdent à sa demande.

Article R4137-23-2
L'effacement d'office ou sur demande d'une sanction disciplinaire est effectué de façon à ce
que toute mention de la sanction disparaisse des dossiers individuels, livrets, relevés ou
fichiers et que le rappel de l'existence de la sanction soit impossible. Il n'a aucun effet rétroactif
ni abrogatif sur les mesures prises et ne peut donner lieu à une reconstitution de carrière.
En cas de rejet de la demande d'effacement d'une sanction disciplinaire, le militaire concerné
ne peut présenter de nouvelle demande qu'après un délai de deux ans à compter de la date de
la décision de rejet.

SANCTIONS DISCIPLINAIRES DU PREMIER GROUPE

Article R. 4137-25
Les sanctions disciplinaires du premier groupe pouvant être infligées aux militaires par le
ministre des Armées et les autorités militaires sont les suivantes :

43
Les autorités militaires du troisième niveau sont habilitées à prononcer à l'égard des militaires
du rang un blâme du ministre.

Article R4137-26
L'avertissement est notifié verbalement.
La consigne, la réprimande, le blâme, les arrêts et le blâme du ministre sont notifiés par écrit.
Lorsque les arrêts ou la consigne sont prononcés avec effet immédiat, la décision est notifiée
oralement au militaire en cause. Les éléments au vu desquels la décision a été prise lui sont
communiqués sans délai afin qu'il puisse fournir ses explications.

Article R4137-27
Un tour de consigne correspond à la privation d'une matinée, d'une après-midi ou d'une soirée
de sortie. La privation d'une journée entière de sortie équivaut à trois tours de consigne. Le
nombre de tours de consigne susceptibles d'être infligés pour une même faute ou un même
manquement ne peut être supérieur à vingt.

44
Un militaire qui a commis une ou plusieurs fautes ou manquements, ou qui commet une ou
plusieurs fautes ou manquements pendant l'exécution de la sanction ou pendant la période du
sursis à exécution de la sanction, peut se voir infliger un nombre cumulé de tours de consigne
supérieur à vingt. Dans ce cas, l'exécution des dites sanctions doit être interrompue à l'issue
de chaque période de vingt tours et ne peut reprendre qu'après une interruption de huit jours.
La consigne peut être prononcée avec effet immédiat dans les conditions fixées au dernier
alinéa de l'article R. 4137-15.
Pendant l'exécution de ses tours de consigne, le militaire est privé des sorties et autorisations
d'absence auxquelles il pouvait prétendre, ainsi que de toute permission sauf pour événements
familiaux.
La consigne entraîne le report de la permission déjà accordée. Toutefois, lorsque des
consignes avec effet immédiat sont prononcées, la permission en cours ne peut être
suspendue.

Article R4137-28
Les arrêts sont comptés en jours. Le nombre de jours d'arrêts susceptibles d'être infligés pour
une même faute ou un même manquement ne peut être supérieur à quarante.
Un militaire qui a commis une ou plusieurs fautes ou manquements, ou qui commet une ou
plusieurs fautes ou manquements pendant l'exécution de la sanction ou pendant la période du
sursis à exécution de la sanction, peut se voir infliger un nombre cumulé de jours d'arrêts
supérieur à quarante. Dans ce cas, l'exécution desdites sanctions doit être interrompue à
l'issue de chaque période de quarante jours, et ne reprendre qu'après une interruption de huit
jours.
Le militaire sanctionné de jours d'arrêts effectue son service dans les conditions normales mais
il lui est interdit, en dehors du service, de quitter sa formation ou le lieu désigné par l'autorité
militaire de premier niveau dont il relève.
La sanction d'arrêts entraîne le report de la permission déjà accordée. Pendant l'exécution de
ses jours d'arrêts, le militaire ne peut prétendre au bénéfice d'une permission, sauf pour
événements familiaux.

Article R4137-30
Lorsqu'une faute ou un manquement commis par le militaire est susceptible d'entraîner une
sanction du deuxième ou du troisième groupe, l'autorité militaire de deuxième niveau ou, s'il y
a lieu, le ministre des Armées peut décider de lui infliger des jours d'arrêts dans l'attente du
prononcé de cette sanction.

Article R4137-31
Seul le ministre des Armées peut augmenter le nombre de tours de consigne ou de jours
d'arrêts déjà infligés par une autorité militaire.
Cette augmentation ne peut intervenir qu'au cours de la période de quatre mois qui suit le jour
de la signature de la décision par l'autorité ayant prononcé la sanction initiale.

45
Article R4137-33
Le sursis est prononcé pour un délai déterminé par l'autorité qui a infligé la sanction. Ce délai
ne peut être inférieur à trois mois ni excéder douze mois. En cas de sursis, la sanction de
consigne ou d'arrêts n'est ni exécutée ni inscrite, la réprimande, le blâme ou le blâme du
ministre n'est pas inscrit. Si le militaire fait, au cours du délai de sursis, l'objet d'une sanction
égale ou supérieure à la sanction ayant fait l'objet d'un sursis, il est mis fin au sursis et la
sanction non encore exécutée s'ajoute à la nouvelle sanction.
Les sanctions assorties d'un sursis ne sont inscrites au dossier individuel que lorsque le sursis
est révoqué.

SANCTIONS DISCIPLINAIRES DU DEUXIÈME GROUPE

Article R4137-34
Le ministre des Armées ou les autorités militaires désignées par arrêté du ministre sont
habilitées à prononcer les sanctions disciplinaires du deuxième groupe.

Article R4137-35
L'exclusion temporaire de fonctions, l'abaissement d'échelon et la radiation du tableau
d'avancement auquel le militaire est inscrit sont notifiées par écrit.

Article R4137-36
L'exclusion temporaire de fonctions peut être assortie d'un sursis total ou partiel pendant un
délai déterminé par l'autorité qui l'inflige. Ce délai ne peut être inférieur à trois mois ni excéder
douze mois. Si le militaire fait l'objet d'une sanction disciplinaire autre que l'avertissement, au
cours de ce délai, le sursis est révoqué et l'exclusion temporaire de fonctions s'ajoute à la
nouvelle sanction.

Article R4137-37
L'abaissement d'échelon replace le militaire dans l'échelon immédiatement inférieur à celui qu'il
détient.
Il peut être prononcé à titre temporaire pour une durée maximum de six mois.
L'intéressé bénéficie dans son nouvel échelon de l'ancienneté acquise dans l'échelon qu'il
détenait avant l'application de la mesure d'abaissement d'échelon. L'abaissement d'échelon ne
peut faire perdre le bénéfice d'une promotion au choix ni d'une inscription au tableau
d'avancement.

Article R4137-38
La radiation du tableau d'avancement auquel le militaire est inscrit n'a pas pour effet de le
priver d'une éventuelle inscription les années suivantes.

46
Article R4137-39
Lorsque l'autorité militaire de deuxième niveau estime qu'une demande de sanction est
justifiée, elle engage la procédure relative au conseil de discipline. À l'issue de la réunion du
conseil de discipline, elle transmet la demande de sanction accompagnée de l'avis du conseil
de discipline pour décision au ministre des Armées ou à l'autorité militaire habilitée par lui à cet
effet.

SANCTIONS DISCIPLINAIRES DU TROISIÈME GROUPE

Article R4137-41
Les sanctions du troisième groupe sont prononcées par le ministre des Armées ou les autorités
militaires qu'il désigne par arrêté, à l'exception du retrait d'emploi par mise en non-activité ou
de la radiation des cadres qui, pour les officiers, sont prononcées par décret du Président de la
République.

Article R4137-42
Le retrait d'emploi, la radiation des cadres et la résiliation du contrat sont notifiés par écrit.

Article R4137-43
Lorsque parmi les militaires impliqués dans une même affaire figure un officier général, tous les
militaires sont envoyés devant un même conseil supérieur de force armée ou de formation
rattachée siégeant disciplinairement.

Article R4137-44
Lorsque le chef d'état-major d'armée ou l'autorité correspondante pour les formations
rattachées estime que la demande de sanction concernant un officier général ou une autorité
militaire de premier, deuxième ou troisième niveau est justifiée, il transmet la demande de
sanction au ministre des Armées qui ordonne, s'il y a lieu :
1. La réunion d'un conseil supérieur d'armée ou de formation rattachée siégeant
disciplinairement si le militaire objet de la demande de sanction est un officier général ;
2. La réunion d'un conseil d'enquête si le militaire objet de la demande de sanction est une
autorité militaire de premier, deuxième ou troisième niveau et n'est pas officier général.

SUSPENSION DE FONCTIONS

Article R4137-45
Toute demande de suspension de fonctions d'un militaire est adressée à l'autorité militaire de
premier niveau dont il relève.
La décision de suspension de fonctions est prise :
1. Par le ministre des Armées pour tous les militaires ;

47
2. Par l'autorité militaire de deuxième niveau pour les militaires non-officiers. Toutefois, le
ministre des Armées peut, le cas échéant, rapporter la décision prise par l'autorité
militaire de deuxième niveau.

2.1.2.4 - LE CONSEIL DE DISCIPLINE

DISPOSITIONS GÉNÉRALES

Article R4137-47
L'envoi devant le conseil de discipline est ordonné par :
1. Le ministre des Armées pour tout militaire ;
2. Le chef d'état-major d'armée, ou l'autorité correspondante pour les formations rattachées,
au nom du ministre des Armées, pour les officiers généraux ou les autorités militaires de
premier, deuxième ou troisième niveau ;
3. L'autorité militaire de deuxième niveau pour les militaires autres que ceux mentionnés au
2.
L'ordre d'envoi devant le conseil de discipline mentionne les faits à l'origine de la saisine et
précise les circonstances dans lesquelles ils se sont produits.

COMPOSITION DU CONSEIL DE DISCIPLINE

Article R4137-48
Ne peuvent siéger dans un conseil de discipline que les militaires en position d'activité et non
bénéficiaires de congés.

Article R4137-49
Dans chaque armée ou formation rattachée, le conseil de discipline comprend trois membres
qui sont, lorsque le comparant est :
1. Un officier :
a) deux officiers d'un grade supérieur à celui du comparant ;
b) un officier du même grade que le comparant et, sauf impossibilité, plus ancien dans ce
grade.
2. Un sous-officier :
a) un officier supérieur ;
b) un sous-officier d'un grade supérieur à celui du comparant ;
c) un sous-officier du même grade que le comparant et, sauf impossibilité, plus ancien
dans ce grade.
3. Un militaire du rang :
a) un capitaine ;
b) un sous-officier ;

48
c) un militaire du rang du même grade que le comparant et, sauf impossibilité, plus
ancien dans ce grade.

Article R4137-50
Lorsque le comparant est un militaire servant en vertu d'un contrat, le conseil est composé au
moins d'un militaire servant également sous contrat.
Lorsque la hiérarchie militaire générale d'un corps statutaire ne prévoit pas de grade supérieur
à celui du comparant, il est fait appel pour l'application du cinquième alinéa de l'article L. 4137-
3 à des militaires d'un grade supérieur à celui du comparant d'un autre corps statutaire au sein
de la même armée ou formation rattachée ou, à défaut, d'une autre armée ou formation
rattachée.

Article R4137-51
Le Président du conseil de discipline est le membre du conseil le plus ancien dans le grade le
plus élevé.
Selon le grade du comparant, le Président détient le grade minimum de :
1. Pour les officiers généraux ou les autorités militaires de premier, deuxième ou troisième
niveau : général de division ;
2. Pour les officiers supérieurs : général de brigade ;
3. Pour les officiers subalternes : colonel ;
4. Pour les sous-officiers : officier supérieur ;
5. Pour les militaires du rang : capitaine.
Lorsque l'application des dispositions de l'article R. 4137-49 et du présent article conduit à
désigner plusieurs officiers généraux, le Président est un général de division.

Article R4137-52
Ne peuvent faire partie d'un conseil de discipline :
1. Les parents ou alliés du comparant, jusqu'au quatrième degré inclusivement ;
2. Les auteurs d'une plainte ou d'un compte rendu sur les faits en cause ;
3. Les militaires qui ont émis un avis au cours de l'instruction ;
4. Le Président de catégorie ou, pour la gendarmerie nationale, le Président du personnel
militaire du comparant ;
5. Les militaires ayant fait partie d'un conseil de discipline ou d'enquête appelé à connaître
de la même affaire.

CONSTITUTION DU CONSEIL DE DISCIPLINE

Article R4137-53
À la réception de la demande d'une sanction du deuxième groupe, l'autorité habilitée à cet effet
établit, si elle l'estime justifiée, l'ordre d'envoi devant le conseil de discipline du militaire
intéressé.

49
Dès réception de l'ordre d'envoi, le ministre des Armées ou les autorités militaires dont la liste
est fixée par arrêté du ministre des Armées procède à la constitution du conseil de discipline et
la nomination de ses membres.
L'avis du conseil de discipline doit être remis à l'autorité habilitée à prononcer la sanction dans
les deux mois qui suivent la date d'émission de l'ordre d'envoi.
Si aucun avis n'est rendu à l'issue de ce délai, le ministre des Armées met le conseil en
demeure de se prononcer dans un délai déterminé qui ne peut être supérieur à un mois. S'il
n'est pas fait droit à cette demande, l'autorité habilitée constate la carence du conseil et
prononce la sanction, sans l'avis de ce conseil, après avoir invité le militaire à présenter sa
défense.

FONCTIONNEMENT DU CONSEIL DE DISCIPLINE

Article R4137-57
À la réception de l'ordre d'envoi, le Président du conseil de discipline instruit le dossier de
l'affaire pour laquelle le conseil a été constitué, communique de nouveau au comparant les
pièces et documents au vu desquels il est envisagé de le sanctionner et recueille ses
observations éventuelles.
Le Président du conseil ne peut refuser la demande du comparant de faire entendre son
Président de catégorie ou, pour la gendarmerie nationale, son Président du personnel militaire,
si ce dernier le souhaite.
Le Président convoque le conseil de discipline et notifie au comparant la date de la réunion qui
ne peut avoir lieu avant l'expiration d'un délai de deux jours francs à compter de cette
notification.

Article R4137-59
Lorsque le conseil se réunit, il prend connaissance des renseignements fournis par écrit et
entend successivement et séparément les personnes dont il estime que l'audition est utile à
l'examen de l'affaire. Le comparant et son défenseur ainsi que les membres du conseil
peuvent, sous l'autorité du Président, leur poser des questions. Les membres du conseil
peuvent, sous l'autorité du Président, poser des questions au comparant.
Le comparant et son défenseur présentent leurs observations ; en cas d'une nouvelle
intervention postérieure d'un membre du conseil de discipline, le comparant et son défenseur
peuvent prendre à nouveau la parole, le comparant s'exprimant en tout état de cause en
dernier.

Article R4137-60
Le conseil de discipline délibère à huis clos hors de la présence du comparant, du militaire qui
l'assiste et des personnes entendues.
Le cas échéant, le Président du conseil peut décider de suspendre les délibérations et
d'entendre à nouveau le comparant et son défenseur.
Au vu des observations écrites produites devant lui et compte tenu, le cas échéant, des
déclarations orales du comparant et des personnes entendues, le conseil de discipline délibère
et émet un avis sur les suites qui lui paraissent devoir être réservées à la procédure
disciplinaire engagée.

50
Le Président soumet au vote les sanctions disciplinaires en commençant par la plus sévère
jusqu'à ce que l'une d'elles recueille un accord.
Dans l'hypothèse où la délibération ne permet pas de recueillir l'accord de la majorité des
membres sur une proposition de sanction, le conseil est considéré comme ayant été consulté
et ne s'étant prononcé en faveur d'aucune sanction.

Article R4137-61
Le Président et les autres membres du conseil ne peuvent s'abstenir et doivent répondre par
oui ou par non à chaque question posée. Le vote a lieu à bulletin secret. La majorité forme
l'avis du conseil.
L'avis du conseil de discipline, établi dès la fin de la séance, est signé par tous les membres du
conseil et immédiatement envoyé, avec les pièces à l'appui, au ministre des Armées ou à
l'autorité habilitée par lui à prononcer la sanction.

Article R4137-62
Le conseil de discipline est dissous de plein droit après avoir donné son avis sur l'affaire pour
laquelle il a été réuni. Ses membres sont tenus au secret des délibérations.

Article R4137-65
En cas d'absence illégale ou de désertion du militaire au cours de la procédure, celle-ci se
poursuit en l'absence de l'intéressé. Mention est faite de l'absence illégale ou de l'état de
désertion du militaire dans chaque document établi au cours de la procédure.
En cas d'absence illégale ou de désertion avant la procédure, une sanction disciplinaire du
deuxième groupe peut être prononcée sans que soit demandé l'avis d'un conseil de discipline.
Dans ce cas, la décision prononçant la sanction disciplinaire doit être précédée de l'envoi à la
dernière adresse connue du militaire d'une mise en demeure, par lettre recommandée avec
demande d'avis de réception, l'enjoignant de rejoindre sa formation administrative et lui
indiquant les conséquences disciplinaires de son abandon de poste.

2.1.2.5 - LE CONSEIL D'ENQUÊTE

DISPOSITIONS GÉNÉRALES.

Article R4137-66
L'envoi devant le conseil d'enquête est ordonné par le ministre des Armées ou par les autorités
militaires dont la liste est fixée par arrêté du ministre des Armées.
L'ordre d'envoi devant le conseil d'enquête mentionne les faits à l'origine de la saisine du
conseil et précise les circonstances dans lesquelles ils se sont produits.
L'avis du conseil d'enquête doit être remis à l'autorité habilitée à prononcer la sanction dans les
trois mois qui suivent la date d'émission de l'ordre d'envoi.

51
Si aucun avis n'est rendu à l'issue de ce délai, le ministre des Armées met le conseil en
demeure de se prononcer dans un délai déterminé qui ne peut être supérieur à un mois. S'il
n'est pas fait droit à cette demande et sauf impossibilité matérielle pour le conseil de se réunir,
l'autorité habilitée constate la carence du conseil et prononce la sanction, sans l'avis de ce
conseil, après avoir invité le militaire à présenter sa défense.
Si la sanction prononcée par cette autorité est une sanction du deuxième groupe, la
consultation du conseil d'enquête tient lieu de consultation du conseil de discipline.

COMPOSITION DU CONSEIL D'ENQUÊTE

Article R4137-67
Ne peuvent siéger dans un conseil d'enquête que les militaires de carrière en position
d'activité, de la même armée ou formation rattachée que le comparant, et non bénéficiaires de
l'un des congés prévus à l'article L. 4138-2.

Article R4137-68
Dans chaque armée ou formation rattachée, le conseil d'enquête comprend cinq membres qui
sont, lorsque le militaire est :
1. Un officier :
a) quatre officiers d'un grade supérieur à celui du comparant ;
b) un officier du même grade que le comparant et, sauf impossibilité, plus ancien dans ce
grade.
2. Un sous-officier :
a) trois officiers ;
b) deux sous-officiers, l'un de même grade que le comparant et, sauf impossibilité, plus
ancien dans ce grade, l'autre d'un grade supérieur s'il en existe ou, à défaut, plus ancien
dans le même grade.
3. Un militaire du rang :
a) trois officiers ;
b) un sous-officier ;
c) un militaire du rang détenant le même grade que le comparant, et, sauf impossibilité,
plus ancien dans ce grade.

Article R 4137-69
Lorsque le comparant est un militaire servant en vertu d'un contrat, le conseil doit comprendre
un militaire servant également sous contrat.

Article R4137-70
Le Président du conseil d'enquête est l'officier de carrière membre du conseil le plus ancien
dans le grade le plus élevé.
Le Président détient le grade minimum de :
1. Pour les militaires du rang : capitaine ;

52
2. Pour les sous-officiers : officier supérieur ;
3. Pour les officiers subalternes : colonel ;
4. Pour les officiers supérieurs : général de brigade.
Lorsque l'application des dispositions de l'article R. 4137-68 conduit à désigner pour siéger
dans le conseil d'enquête plusieurs officiers généraux, le Président est un général de division.

Article R4137-71
Ne peuvent faire partie d'un conseil d'enquête :
1. Les parents ou alliés du comparant, jusqu'au quatrième degré inclusivement ;
2. Les militaires qui ont émis un avis au cours de l'enquête ;
3. Les auteurs de la plainte ou des comptes rendus sur les faits en cause ;
4. Les militaires ayant connu de l'affaire comme magistrat ou comme officier ou agent de
police judiciaire ;
5. Le Président de catégorie ou, pour la gendarmerie nationale, le Président du personnel
militaire du comparant ;
6. Les militaires ayant fait partie d'un conseil de discipline ou d'enquête appelé à connaître
de la même affaire.

CONSTITUTION DU CONSEIL D'ENQUÊTE

Article R 4137-72
Au vu de l'ordre d'envoi, la constitution du conseil d'enquête, la nomination de ses membres et
la désignation du rapporteur sont effectuées par le ministre des Armées ou par les autorités
militaires dont la liste est fixée par arrêté du ministre des Armées.
Cette autorité désigne un rapporteur parmi les officiers de l'armée ou de la formation rattachée
à laquelle appartient le comparant. Le rapporteur doit détenir un grade supérieur à celui du
militaire déféré devant le conseil.
Il ne doit pas faire partie des catégories de militaires énumérées à l'article R. 4137-71. Il ne
peut figurer sur aucune des listes de militaires prévues à l'article R. 4137-74.

Article R4137-73
L'autorité mentionnée au premier alinéa de l'article R. 4137-72 notifie simultanément au
comparant l'ordre d'envoi devant le conseil et le nom du rapporteur désigné. Elle l'avise qu'il
peut désigner un défenseur de son choix. Elle l'invite à se tenir, ainsi que son défenseur, à la
disposition du rapporteur

Article R4137-74
Pour la désignation de chaque membre du conseil, est établie une liste de cinq noms de
militaires répondant aux conditions fixées par la présente section.

53
Article R4137-75
Les membres du conseil sont désignés par tirage au sort sur les listes définies à l'article R.
4137-74. En même temps que chaque titulaire, sont désignés, dans l'ordre du tirage au sort,
quatre suppléants appelés à siéger, lorsque l'indisponibilité des titulaires est constatée ou qu'ils
ont été récusés en application des dispositions de l'article R. 4137-76.

Article R4137-76
L'autorité mentionnée au premier alinéa de l'article R. 4137-72 notifie au comparant et à son
défenseur la liste des membres du conseil et de leurs suppléants et les informe qu'ils
disposent, au reçu de cette notification, d'un délai de huit jours francs pour récuser trois au plus
des militaires figurant sur la liste. Ce droit de récusation ne peut s'exercer sur plus de deux des
cinq noms correspondant à chacun des sièges du conseil.
À l'expiration de ce délai, cette autorité notifie la décision portant constitution du conseil
d'enquête au comparant et à son défenseur et les invite à se tenir à la disposition du Président
du conseil d'enquête.

FONCTIONNEMENT DU CONSEIL D'ENQUÊTE

Article R4137-77
L'ensemble des pièces et documents au vu desquels il est envisagé de sanctionner le
comparant est adressé au rapporteur dès la désignation de ce dernier.

Article R4137-78
Le rapporteur convoque le comparant et son défenseur. Il leur donne communication
personnelle et confidentielle de l'ensemble des pièces et documents prévus à l'article R. 4137-
77 recueille leurs explications et reçoit les pièces présentées en défense. Le comparant ou son
défenseur fait en outre connaître au rapporteur l'identité des personnes qu'il demande à faire
entendre par le conseil d'enquête.
Le rapporteur dresse un procès-verbal mentionnant qu'il y a eu communication effective de
l'ensemble des pièces et documents. Il le date et le signe ainsi que le comparant ; si celui-ci
refuse de signer, mention est faite de son refus.
Si le comparant n'a pas répondu à la convocation, le rapporteur, en son absence, poursuit
l'instruction du dossier.
Un exemplaire du procès-verbal est adressé au Président du conseil d'enquête.

Article R4137-79
Au reçu du procès-verbal, le Président fixe la date de la réunion du conseil et convoque soit
d'office, soit sur la demande du comparant, les personnes dont l'audition est utile pour
l'examen de l'affaire.
Le Président du conseil ne peut refuser la demande du comparant de faire entendre son
Président de catégorie ou, pour la gendarmerie nationale, son Président du personnel militaire
si ce dernier le souhaite.

54
Il notifie la date de la réunion du conseil ainsi que la liste des personnes mentionnées aux deux
alinéas précédents au comparant de manière que celui-ci dispose, au reçu de cette
notification, d'un délai de huit jours francs au moins avant la date de ladite réunion. Il l'invite à
se présenter au lieu, jour et heure indiqués et l'avise que, s'il ne se présente pas, le conseil
pourra siéger hors de sa présence. Il informe le défenseur de ces notifications.

Article R4137-81
Lors de l'ouverture de la réunion du conseil, le Président informe le comparant et son
défenseur que le conseil d'enquête émet un avis sur les suites qui lui paraissent devoir être
réservées à la procédure disciplinaire engagée.
Si le comparant ou le défenseur ne se présente pas, il est fait mention de cette absence au
procès-verbal. Toutefois, le Président peut ordonner une nouvelle convocation s'il estime
justifié l'empêchement invoqué.
Le rapporteur donne lecture de son rapport. Le conseil prend ensuite connaissance des
renseignements fournis par écrit et entend successivement et séparément les personnes
mentionnées à l'article R. 4137-78. Le rapporteur, le comparant et son défenseur ainsi que les
membres du conseil peuvent, sous l'autorité du Président, leur poser des questions. Les
membres du conseil peuvent, sous l'autorité du Président, poser des questions au comparant.
Le comparant et son défenseur présentent alors leurs observations. En cas d'une intervention
postérieure d'un membre du conseil d'enquête ou du rapporteur, le comparant et son
défenseur peuvent prendre à nouveau la parole, le comparant s'exprimant en tout état de
cause le dernier.
Le Président invite alors le rapporteur, le comparant et son défenseur à se retirer. Il informe les
membres du conseil d'enquête qu'ils sont tenus au secret des délibérations.

Article R4137-82
Au vu des observations écrites produites devant le conseil d'enquête et compte tenu, le cas
échéant, des déclarations orales du comparant et des personnes entendues, le Président met
l'affaire en délibéré. Il pose les questions permettant au conseil de donner son avis sur les
suites qui paraissent devoir être réservées à la procédure disciplinaire engagée.
Le cas échéant, le Président du conseil peut décider de suspendre les délibérations et
d'entendre à nouveau le comparant et son défenseur.
Le Président peut également ordonner un complément d'enquête, dont il fixe le délai qui ne
peut être supérieur à un mois, s'il estime que le conseil n'est pas suffisamment éclairé sur les
circonstances dans lesquelles les faits se sont produits.
Le Président du conseil d'enquête soumet au vote la proposition de sanction la plus sévère
parmi celles qui ont été exprimées lors du délibéré. Si cette proposition ne recueille pas
l'accord de la majorité des membres, le Président met aux voix les autres sanctions figurant
dans l'échelle des sanctions disciplinaires en commençant par la plus sévère, jusqu'à ce que
l'une d'elles recueille un accord.
Dans l'hypothèse où la délibération ne permet pas de recueillir l'accord de la majorité des
membres sur une proposition de sanction, le conseil est considéré comme ayant été consulté
et ne s'étant prononcé en faveur d'aucune sanction.

55
Article R4137-83
Le Président et les autres membres du conseil ne peuvent s'abstenir et doivent répondre par
oui ou par non à chaque question posée. Le vote a lieu à bulletin secret. La majorité forme
l'avis du conseil.
L'avis du conseil d'enquête, établi dès la fin de la séance, est signé par tous les membres du
conseil et immédiatement envoyé, avec les pièces à l'appui, au ministre des Armées ou à
l'autorité militaire habilitée par lui à prononcer la sanction.

Article R4137-85
La décision prise à la suite de l'avis du conseil d'enquête est notifiée par écrit, avec l'avis émis
par le conseil, au militaire en cause. Une copie de la décision est transmise au Président du
conseil.

Article R4137-87
Lorsque parmi les militaires impliqués figure un officier général, le conseil supérieur d'armée ou
de formation rattachée siégeant disciplinairement est saisi. Dans cette éventualité, le conseil
supérieur doit comprendre au moins un militaire du même grade et de la même armée ou
formation rattachée que chacun des comparants n'ayant pas le grade d'officier général.

Article R4137-92
En cas d'absence illégale ou de désertion du militaire au cours de la procédure, celle-ci se
poursuit en l'absence de l'intéressé. Mention est faite de l'absence illégale ou de l'état de
désertion du militaire dans chaque document établi au cours de la procédure.
En cas d'absence illégale ou de désertion avant la procédure, une sanction disciplinaire du
troisième groupe peut être prononcée sans que soit demandé l'avis d'un conseil d'enquête.
Dans ce cas, la décision prononçant la sanction disciplinaire doit être précédée de l'envoi à la
dernière adresse connue du militaire d'une mise en demeure, par lettre recommandée avec
demande d'avis de réception, l'enjoignant de rejoindre sa formation administrative et lui
indiquant les conséquences disciplinaires de son abandon de poste.

2.1.2.6 - DROIT DE RECOURS À L'ENCONTRE DES


SANCTIONS DISCIPLINAIRES, AINSI QUE DE LA
SUSPENSION DE FONCTIONS APPLICABLES

Article R4137-134
La décision portant sanction disciplinaire ou suspension de fonctions prononcée à l'encontre
d'un militaire peut être contestée par l'intéressé, y compris après cessation de l'état militaire,
dans un délai de deux mois à compter de sa notification.
La notification de la décision mentionne la possibilité d'exercer un droit de recours administratif,
ainsi que l'indication des voies et délais d'un recours contentieux devant les juridictions
administratives.

56
Article R4137-135
Lorsqu'il s'agit d'une sanction disciplinaire du premier groupe ou d'une sanction professionnelle
portant sur l'attribution de points négatifs, le recours administratif est adressé à l'autorité
militaire de premier niveau dont relève le militaire et inscrite au registre des recours.
L'autorité militaire de premier niveau entend l'intéressé, qui peut se faire assister
exclusivement par un militaire en activité de son choix. Si cette autorité maintient la sanction
prise, ou si la décision contestée excède son pouvoir disciplinaire, elle adresse directement,
dans un délai de huit jours francs à partir de la date de l'inscription du recours au registre des
recours, le dossier au chef d'état-major de l'armée d'appartenance de l'intéressé ou à l'autorité
correspondante pour les formations rattachées. Une copie de la transmission est remise à
l'autorité militaire de deuxième niveau ainsi qu'à l'intéressé.

Article R4137-136
Lorsqu'il s'agit d'une sanction disciplinaire du deuxième ou troisième groupe, du retrait d'une
qualification professionnelle ou d'une suspension de fonctions, la demande est adressée à
l'autorité militaire de deuxième niveau dont relève le militaire et inscrite au registre des recours.
L'autorité militaire de deuxième niveau adresse directement, dans un délai de huit jours francs
à partir de la date de l'inscription du recours au registre des recours, le dossier au chef d'état-
major de l'armée d'appartenance de l'intéressé ou à l'autorité correspondante pour les
formations rattachées. Une copie de la transmission est remise à l'autorité militaire de premier
niveau ainsi qu'à l'intéressé.

Article R4137-137
Lorsqu'il est saisi, le chef d'état-major d'armée, ou l'autorité correspondante pour les formations
rattachées, accuse réception à l'intéressé de la demande. S'il n'est pas en mesure de statuer, il
transmet le dossier au ministre des Armées. Dans le cas contraire, il statue sur le recours, fait
connaître sa réponse à l'intéressé dans un délai de trente jours francs à compter de la
réception de la demande et adresse une copie de cette réponse au ministre des Armées.

Article R4137-138
Si le requérant conteste la décision prise par le chef d'état-major d'armée, ou l'autorité
correspondante pour les formations rattachées, ou s'il n'a pas obtenu de réponse de leur part
dans le délai de trente jours prévu à l'article R. 4137-137, il peut saisir directement le ministre
des Armées dans les huit jours francs qui suivent soit la date de notification de la réponse
apportée à sa demande, soit la date d'expiration du délai susmentionné.
Le ministre des Armées fait instruire le dossier par un inspecteur général des armées, décide
de la suite à lui donner et répond à l'intéressé dans un délai de soixante jours francs à compter
de la réception du recours par le ministre. L'absence de réponse à l'expiration de ce délai vaut
décision implicite de rejet.

Article R4137-139
Tout recours à l'encontre d'une décision de suspension de fonctions ou d'une sanction
disciplinaire concernant les officiers généraux et les autorités militaires de premier, deuxième
ou troisième niveau est adressé par les intéressés au chef d'état-major de leur armée

57
d'appartenance ou à l'autorité correspondante pour les formations rattachées. Ces autorités
adressent le dossier au ministre des Armées dans un délai de huit jours francs à compter de la
date de réception de la demande.
Le ministre des Armées fait instruire leur dossier par un inspecteur général des armées, décide
de la suite à donner au recours et répond aux intéressés dans un délai de soixante jours francs
à compter de la réception du recours par le ministre. L'absence de réponse à l'expiration de ce
délai vaut décision implicite de rejet.

Article R4137-140
L'exercice du droit de recours n'est pas suspensif de l'exécution de la décision contestée.
À tout moment, le requérant peut décider de retirer sa demande.
Les décisions prises à l'occasion d'un recours ne peuvent avoir pour effet d'aggraver la
sanction du militaire en cause.

2.2 - LA DISCIPLINE GENERALE MILITAIRE


L'instruction n° 201710/DEF/SGA/DFP/FM/1 modifiée, relative à la discipline générale militaire
a pour objet de fixer les modalités d'application de chaque article du décret relatif à la discipline
générale militaire. Dans un souci d'allégement du texte, l'instruction fait référence aux termes
d'officiers, de sous-officiers et de militaires du rang, lesquels recouvrent l'ensemble des
militaires, quels que soient leur corps d'appartenance et leurs appellations propres.

2.2.1 - ARTICLE 1 - LA DISCIPLINE GÉNÉRALE


Le décret relatif à la discipline générale militaire fixe les règles essentielles de la discipline, à
l'exclusion de la procédure disciplinaire.
Sauf dispositions particulières, ce décret s'applique à tous les militaires.
La discipline militaire s'impose en toutes circonstances, mais sa forme est différente selon le
genre d'activités :
elle est stricte et rigoureuse dans les activités liées aux missions, celles qui mettent en
jeu la sécurité du personnel et des installations ainsi que toutes celles qui constituent le
service courant ;
elle est souple et bienveillante dans les activités relevant de la vie en collectivité et dans
tout ce qui se situe hors du service courant.
Des textes particuliers complètent les dispositions applicables au personnel du service de
santé des armées compte tenu de la nature de ses activités et plus spécialement des règles de
déontologie qui le régissent.

2.2.2 - ARTICLE 2 - LA HIÉRARCHIE MILITAIRE


L'annexe I. de la présente instruction précise :
1. les correspondances entre les hiérarchies particulières de chaque corps et la hiérarchie
générale ;
2. les appellations propres à chaque grade.

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Les membres du contrôle général des armées sont indépendants des chefs militaires et, du
point de vue de la discipline, ils ne relèvent que du ministre des Armées et de leurs supérieurs
dans leur hiérarchie propre.
Les militaires de la gendarmerie nationale, les praticiens des armées et les auxiliaires
médicaux des armées ne relèvent dans l'exercice de leurs fonctions spécifiques que du
ministre des Armées et de leurs supérieurs dans leur hiérarchie propre.
La hiérarchie à l'intérieur des corps militaires des militaires infirmiers et techniciens des
hôpitaux des armées ne comporte pas d'assimilation avec la hiérarchie militaire générale.
Les magistrats du corps judiciaire placés en position de détachement pour exercer des
fonctions judiciaires militaires, bien que civils, sont soumis à la discipline générale. Toutefois,
dans l'exercice de leurs fonctions, ils sont indépendants des chefs militaires, et ne relèvent que
du ministre des Armées et de leurs supérieurs dans leur hiérarchie propre. Le grade
d'assimilation conféré à ces magistrats civils ne comporte le droit au commandement qu'à
l'égard du personnel du service de la justice militaire.
Les aumôniers militaires détiennent le grade unique d'aumônier militaire, sans correspondance
avec la hiérarchie militaire générale ; ils sont assimilés à des officiers. Ils sont soumis aux
obligations de la discipline militaire et, à ce titre, relèvent conjointement de l'aumônier militaire
en chef de leur culte, pour ce qui concerne les questions relatives à leur culte, du ministre des
Armées et de l'autorité militaire auprès de laquelle ils sont placés pour ce qui concerne les
modalités d'exercice de leurs missions au sein des formations de la défense. Ils n'ont ni le
pouvoir de donner des ordres, ni celui de prononcer des sanctions.
L'ordre hiérarchique résulte :
à égalité de grade, de l'ancienneté dans le grade ;
à égalité d'ancienneté dans le grade, de l'ancienneté dans le grade inférieur.
L'ancienneté dans le grade, détenu à titre définitif ou temporaire, est déterminée par le temps
passé en activité auquel s'ajoute le temps pris en compte pour l'avancement au titre des autres
positions prévues par le statut général des militaires.
Les rangs et appellations conférés aux généraux de division n'étant pas des grades, leur
ancienneté est déterminée à partir de la date de leur promotion dans le grade de général de
division.
Dans l'ordre hiérarchique :
les militaires détenant un grade à titre étranger se placent après les militaires de même
grade détenu à titre français. Ils se classent entre eux suivant la règle de l'ordre
hiérarchique énoncée ci-dessus ;
les militaires pourvus d'un grade à titre temporaire se classent entre eux d'après leur
grade définitif et leur ancienneté dans ce grade. Pour le droit au commandement, ils se
classent immédiatement après ceux qui détiennent le même grade à titre définitif.

2.2.3 - ARTICLE 3 - L'EXERCICE DE L'AUTORITÉ


Si l'autorité afférente à une fonction conférée au militaire dont le grade ou l'ancienneté dans le
grade ne respecte pas l'ordre hiérarchique, une lettre de service ou de commandement est
délivrée au titulaire de la fonction afin d'exercer son autorité.
La lettre de service ou de commandement, dont l'attribution doit demeurer exceptionnelle, est
délivrée par le ministre des Armées ou les autorités de l'administration centrale délégataires de
sa signature et ayant dans leurs attributions le domaine de la discipline à l'égard des militaires
relevant statutairement de leur autorité.

59
La lettre de commandement est délivrée au militaire concerné pour lui permettre d'exercer son
autorité à l'égard du personnel d'une formation expressément mentionnée dans la lettre de
commandement. Il en est de même des fonctions attribuées par décret.
La lettre de service est délivrée au militaire concerné pour exercer son autorité à l'occasion
d'une mission particulière sur un ensemble de formations délimitées.
Cependant, si la fonction figure sur la liste des autorités militaires de premier ou de deuxième
niveau, l'arrêté du ministre des Armées supplée la lettre de service ou de commandement.
De même, si l'exercice de la fonction nécessite la délivrance du titre de commandement prévu
par l'article 4 du décret relatif à la discipline générale militaire, la remise de ce titre rend inutile
l'attribution d'une lettre de service ou de commandement.
Les pouvoirs détenus ne peuvent être délégués que si les lois et les règlements en vigueur
l'autorisent.
L'action « par ordre » se traduit par la décision d'autoriser le subordonné à signer en lieu et
place du supérieur hiérarchique les pièces du service courant ou de routine ainsi que les
documents d'application de ses ordres et directives générales. Dans ce cas, le grade, le nom,
la fonction du signataire doivent apparaître clairement après le nom, grade et fonction de
l'autorité ayant donné l'autorisation de signer « par ordre ».
Le titulaire d'un commandement qui accorde une autorisation de signer par ordre à l'un de ses
subordonnés doit préciser le domaine d'application de cette autorisation afin d'éviter qu'elle
n'interfère avec l'action d'autres subordonnés agissant de même.
Hormis les délégations consenties, le titulaire d'un commandement doit se réserver de signer
personnellement les documents :
destinés à l'autorité supérieure ;
engageant sa responsabilité vis-à-vis de l'autorité supérieure ;
portant une appréciation sur la manière de servir d'un subordonné ;
engageant des dépenses ou une procédure judiciaire ;
portant décision dans un domaine où il a reçu délégation.

2.2.4 - ARTICLE 4 - LE COMMANDEMENT


Continuité et permanence caractérisent l'exercice du commandement.
La continuité est assurée conformément aux règles suivantes :
lorsque le titulaire d'un commandement ne peut l'exercer, pour une durée donnée, il est
remplacé jusqu'au moment où il pourra reprendre l'exercice de son commandement.
Dans le cas où un ordre différent de dévolution n'a pas été établi par les textes
organiques, le remplaçant est automatiquement le premier des subordonnés dans l'ordre
hiérarchique. Le remplaçant exerce alors le commandement par suppléance et la
responsabilité des décisions lui incombe ;
lorsque le titulaire d'un commandement est mis dans le cas de cesser de l'exercer
définitivement, sans que son successeur ait été officiellement investi, il est remplacé
jusqu'au moment de cette investiture. Le remplaçant exerce alors le commandement par
intérim. L'exercice d'un commandement par intérim résulte d'une décision de l'autorité
militaire supérieure à l'autorité empêchée constatant l'absence définitive du titulaire de ce
commandement (mutation, décès, disparition, ...). Cette décision est inscrite au répertoire
ou registre des actes administratifs de la formation.

60
L'action de commandement doit s'exercer en permanence. Pour ce faire, le titulaire d'un
commandement organise un service de permanence lorsqu'il s'absente, désigne le chef de ce
service et lui donne les consignes nécessaires.
Les actes du chef du service de permanence engagent non seulement sa responsabilité
propre, mais peuvent engager également celle du titulaire du commandement dont il assume la
permanence.
La liste des formations administratives dont les titulaires du commandement reçoivent un titre
de commandement est fixée par chaque armée ou formation rattachée ou par le chef d'état-
major des armées pour les formations relevant de son autorité.
À l'identique des titulaires d'un commandement, les autorités militaires de premier niveau
définies à l'article 4 du décret relatif à la discipline générale militaire ne peuvent donner
l'autorisation de signer par ordre les demandes et décisions dans le domaine disciplinaire.

2.2.5 - ARTICLE 6 - DEVOIRS ET RESPONSABILITÉS DU


CHEF
Les ordres sont transmis en respectant l'ordre hiérarchique. Si l'urgence ou la nécessité
conduisent à s'en affranchir, tous les échelons intermédiaires concernés sont informés.
Les ordres donnés par le chef seront d'autant mieux exécutés qu'il aura acquis la confiance de
ses subordonnés par sa compétence, sa droiture, son sens de la justice et sa fermeté. En
toutes circonstances, il montre l'exemple par son attitude et sa conduite.
Dans la mesure du possible, il doit associer ses subordonnés à l'action entreprise. Il les
informe des buts poursuivis et leur expose ses intentions. Il lui appartient de créer, au sein de
son commandement, les conditions d'une participation volontaire et active de tous à la tâche
commune.
Le chef effectue ou fait effectuer des inspections. Complément indispensable du
commandement, le contrôle doit s'exercer à tous les échelons de façon permanente et
objective et porter sur tous les secteurs d'activité.
Le chef note ses subordonnés dans les conditions fixées par des textes particuliers et a le
devoir de veiller à leur formation.

2.2.6 - ARTICLE 7 - DEVOIRS ET RESPONSABILITÉS DU


SUBORDONNÉ
L'obéissance aux ordres est le premier devoir du subordonné.
Toutefois, le subordonné doit refuser d'exécuter un ordre prescrivant d'accomplir un acte
manifestement illégal.
À défaut, le subordonné ayant exécuté cet ordre engage sa responsabilité disciplinaire et
pénale. Cette dernière s'apprécie selon les règles du droit pénal. Notamment, les causes
d'irresponsabilité, telle la contrainte, peuvent exonérer le subordonné de toute culpabilité.
En revanche, le subordonné qui refuse d'exécuter un ordre au motif qu'il serait manifestement
illégal est fautif si le caractère manifestement illégal de cet ordre n'est pas avéré.
Dans ce cas, le militaire fait savoir son refus par tout moyen, directement et dans les plus brefs
délais :
soit au ministre des Armées (cabinet) ;
soit à son chef d'état-major d'armée ou à l'autorité correspondante pour les formations
rattachées ;

61
soit à l'inspecteur général de son armée ou de sa formation rattachée.

2.2.7 - ARTICLE 8 - DEVOIRS ET RESPONSABILITÉS DU


MILITAIRE AU COMBAT

Devoirs généraux du combattant.


Le devoir du militaire au combat est de participer énergiquement à l'action contre l'ennemi en
usant de tous les moyens dont il dispose. Il doit cependant respecter la dignité de l'ennemi
vaincu ou continuer à se comporter en soldat s'il vient lui-même à être capturé.
Tous les militaires doivent recevoir une instruction en droit des conflits armés adaptée à leurs
grades et conditions d'emploi. Celle-ci leur est dispensée lors de la formation initiale ; elle est
aussi rappelée et approfondie au cours de la formation continue. Les entraînements et
exercices doivent aussi contribuer à l'apprentissage de la mise en œuvre des principes et des
règles du droit des conflits armés. Il appartient aux chefs militaires de s'assurer que leurs
subordonnés connaissent ces principes et ces règles.
Une des missions de la direction des affaires juridiques du ministère des armées est d'assister
les forces dans la conception des enseignements et à la diffusion du droit des conflits armés.

Devoirs du militaire fait prisonnier.


Si un combattant tombe aux mains de l'ennemi, son devoir est d'échapper à la captivité en
profitant de la confusion de la bataille et de toutes occasions favorables pour rejoindre les
forces amies.
S'il est gardé prisonnier, il a le devoir de s'évader et d'aider ses compagnons à le faire.
Un prisonnier reste militaire. Il est donc, en particulier, soumis dans la vie en commun aux
règles de la hiérarchie et de la subordination vis-à-vis de ses compagnons de captivité.
Tout prisonnier doit conserver la volonté de résistance et l'esprit de solidarité nécessaires pour
surmonter les épreuves de la captivité et résister aux pressions de l'ennemi.
Il repousse toute compromission et se refuse à toute déclaration écrite ou orale et en général à
tout acte susceptible de nuire à son pays ou à ses camarades.
Le militaire prisonnier ne donne à l'ennemi que ses nom, prénoms, date de naissance, grade et
numéro matricule. Il peut contribuer à fournir les mêmes renseignements pour des militaires
qui ne sont pas physiquement capables de les donner eux-mêmes.

Traitement des prisonniers de guerre.


Chaque camp possède une infirmerie adéquate où les prisonniers de guerre reçoivent les
soins dont ils peuvent avoir besoin, ainsi qu'un régime alimentaire approprié.
Les prisonniers de guerre atteints d'une maladie grave ou dont l'état nécessite un traitement
spécial, une intervention chirurgicale ou une hospitalisation doivent être admis dans toute
formation militaire ou civile qualifiée pour les traiter, même si leur rapatriement est envisagé
dans un proche avenir.
Les prisonniers de guerre ne peuvent pas être empêchés de se présenter aux autorités
médicales pour être examinés. Ils sont traités de préférence par un personnel médical de la
puissance dont ils dépendent et, si possible, de leur nationalité.

62
Dès leur capture, les prisonniers doivent être traités avec humanité. Ils doivent être protégés
contre tout acte de violence, contre les insultes et la curiosité publique. Ils ont droit au respect
de leur personnalité et de leur honneur. Ils doivent rester en possession de leurs effets et
objets d'usage personnel sauf les armes, équipements et documents militaires.
Les prisonniers doivent être évacués dans le plus bref délai après leur capture vers des points
de rassemblement situés assez loin de la zone de combat. En attendant leur évacuation, ils ne
doivent pas être exposés inutilement au danger.
L'évacuation des prisonniers doit s'effectuer dans les mêmes conditions notamment de sécurité
que les déplacements des troupes françaises.
La liste des prisonniers évacués doit être établie aussitôt que possible. Chaque prisonnier n'est
tenu de déclarer, quand il est interrogé à ce sujet, que ses nom, prénoms, date de naissance,
grade, numéro matricule, ou à défaut, une indication équivalente.
Les prisonniers malades et blessés sont confiés au service de santé.

2.2.8 - ARTICLE 9 - DEVOIRS ET RESPONSABILITÉS DU


PERSONNEL SANITAIRE EN TEMPS DE GUERRE
Le personnel sanitaire doit participer, dans son domaine, à l'action de ses camarades au
combat. Il soutient celle-ci grâce aux moyens techniques dont il dispose et dans un esprit de
solidarité et d'abnégation totales.
Dans l'exécution des missions qui lui sont fixées, le personnel sanitaire doit recueillir et soigner
les blessés et malades sans aucune distinction fondée sur le sexe, la race, la nationalité, la
religion ou tout autre critère analogue ; seules des raisons d'urgence médicale autorisent une
priorité dans l'ordre des soins.
Dans la mesure où les exigences militaires le permettent, du personnel et du matériel
sanitaires doivent être maintenus auprès des blessés ou malades qui auront dû être
abandonnés à l'ennemi en raison des nécessités du combat. Ce personnel sanitaire a le devoir
de veiller à ce que les blessés et malades tombés au pouvoir de l'ennemi soient traités
conformément aux règles concernant les prisonniers de guerre.
Tous les renseignements et éléments propres à identifier les blessés, les malades et les morts
doivent être enregistrés.

Protection spéciale
Les conventions humanitaires internationales ont prévu, dans l'intérêt direct des malades et
des blessés, des mesures spéciales de protection concernant le personnel, les établissements,
le matériel et les véhicules sanitaires identifiés par l'emblème de la Croix-Rouge sur fond blanc
(certains pays emploient d'autres signes distinctifs qui sont également admis par les
conventions : croissant rouge, lion rouge ou soleil rouge sur fond blanc).

Protection du personnel sanitaire


Le personnel sanitaire est classé en deux catégories :
a) Le personnel sanitaire permanent qui est protégé en toutes circonstances.
Il comprend : le personnel exclusivement affecté à la recherche, à l'enlèvement, au transport
ou au traitement des blessés et des malades ou à la prévention des maladies, le personnel
exclusivement affecté à l'administration des formations et établissements sanitaires, ainsi que
les aumôniers attachés aux forces armées.

63
Ce personnel est porteur d'une carte d'identité sanitaire indiquant la qualité ouvrant droit à la
protection et d'un brassard muni du signe distinctif prévu fixé au bras gauche. S'il tombe au
pouvoir de l'adversaire, ce personnel n'est pas considéré comme prisonnier de guerre et il ne
peut être retenu que dans la mesure où l'état sanitaire, les besoins spirituels ou le nombre de
prisonniers de guerre l'exigent.
Les membres du personnel ainsi retenus continuent à exercer dans le cadre des lois et
règlements de la puissance détentrice, sous l'autorité de ses services compétents et en accord
avec leur conscience professionnelle, leurs fonctions médicales ou spirituelles au profit des
prisonniers de guerre appartenant de préférence aux forces armées dont ils relèvent. Ils
bénéficient pour ce faire d'importantes facilités : autorisation de visiter périodiquement les
prisonniers, accès direct auprès des autorités compétentes du camp pour toutes les questions
relevant de leur mission, impossibilité d'être astreints à un travail étranger à leur mission
médicale ou religieuse.
b) Le personnel sanitaire temporaire, qui comprend les militaires spécialement instruits pour
être, le cas échéant, employés comme infirmiers ou brancardiers auxiliaires à la recherche ou
à l'enlèvement, au transport ou au traitement des blessés et des malades.
Ce personnel porte, seulement pendant qu'il remplit ses fonctions sanitaires, un brassard blanc
avec en son milieu le signe distinctif, mais de dimensions réduites. Les pièces d'identité
militaire de ce personnel spécifient l'instruction reçue, le caractère temporaire de ces fonctions
et le droit qu'il a au port du brassard.
S'il tombe aux mains de l'ennemi, ce personnel est prisonnier de guerre mais sera employé à
des missions sanitaires pour autant que le besoin s'en fera sentir.
Le personnel sanitaire des armées tombé aux mains de l'ennemi ne décline que ses nom,
prénoms, date de naissance, grade, numéro matricule et qualité. Il peut contribuer à fournir les
mêmes renseignements pour des militaires qui ne sont pas en état de les donner eux-mêmes.

Protection des établissements, formations, matériels et véhicules


sanitaires
Par établissements ou formations sanitaires, on entend tous bâtiments ou installations fixes
(hôpitaux, dépôts, ...) ou formations mobiles (postes de secours, hôpitaux de campagne,
navires-hôpitaux, ...) destinés exclusivement à recueillir et à soigner les blessés et les malades
; ils doivent être en tout temps respectés et protégés. S'ils tombent aux mains de l'ennemi, ils
peuvent continuer à fonctionner tant que celui-ci n'aura pas lui-même assuré les soins
nécessaires aux blessés et malades se trouvant dans ces établissements et formations.
Ne sont pas de nature à priver un établissement ou une formation de cette protection :
le fait que le personnel de la formation ou de l'établissement est armé et qu'il use de ses
armes pour sa propre défense ou celle de ses blessés et de ses malades ;
le fait qu'à défaut d'infirmiers, la formation ou l'établissement est gardé par un piquet, des
sentinelles ou une escorte ;
le fait que dans la formation ou l'établissement se trouvent des armes portatives et des
munitions retirées aux blessés et aux malades et n'ayant pas encore été versées au
service compétent ;
le fait que du personnel et du matériel du service vétérinaire se trouvent dans la formation
ou l'établissement, sans en faire partie intégrante ;
le fait que l'activité humanitaire des formations ou établissements sanitaires est étendue
à des civils blessés ou malades.

64
Les transports sanitaires (véhicules terrestres, tous chemins ou ferroviaires, transports
sanitaires maritimes, embarcations de sauvetage, aéronefs sanitaires, ...) seront respectés et
protégés au même titre que les formations sanitaires fixes.
Le matériel sanitaire (brancards, appareils ou instruments médicaux et chirurgicaux,
médicaments, pansements, ...) ne doit jamais être détruit mais laissé à la disposition du
personnel sanitaire, où qu'il se trouve.

2.2.9 - ARTICLE 14 - LIBERTÉ DE CIRCULATION


Le service demandé aux militaires, s'il comporte une part de travail accompli dans le cadre
d'un programme déterminé et d'horaires réguliers, s'étend aussi, sans restriction de temps ou
de lieu, aux activités liées à la permanence de l'action, aux missions et aux obligations de
présence et d'astreinte que le ministre ou le commandement est appelé à prescrire pour
l'accomplissement de la mission.
Le militaire en quartier libre n'est astreint à aucune obligation de service. Cependant, il doit
rejoindre son unité dans les délais fixés par le commandement.
Le militaire en astreinte doit pouvoir être contacté à tout moment afin d'être capable d'intervenir
dans un délai prescrit. Il est contraint de demeurer disponible en permanence à proximité du
lieu où il serait éventuellement appelé à intervenir.
Si la sécurité, la discipline militaire, la mission ou les circonstances le nécessitent, la liberté de
circulation des militaires peut être restreinte notamment par une ou plusieurs des mesures
suivantes :
interdiction de fréquenter certains établissements ou zones géographiques ;
obligation pour le militaire qui désire s'absenter de prévenir son commandant de
formation ou son chef de service ;
obligation de préciser le lieu où il se rend afin qu'on puisse le joindre en cas de besoin ;
limitation de l'absence à une durée déterminée ;
maintien au domicile ou dans les enceintes militaires ;
rappel des permissionnaires.
Ces mesures peuvent être individuelles ou collectives.
Les militaires à bord d'un bâtiment de la flotte en escale à l'étranger ne peuvent quitter le bord
que dans les conditions fixées par le commandant supérieur sur rade.
Sont considérés « en service », au sens de la présente instruction, les militaires :
se trouvant à l'intérieur des enceintes militaires ;
effectuant des activités sportives ou des activités culturelles et de détente, ou une activité
organisée extérieure à une enceinte militaire ou un déplacement au titre du service,
notamment le trajet effectué pour se rendre en mission et en revenir ou le trajet effectué à
l'occasion d'un rappel en cours de permission ou pendant une astreinte. (La preuve de
l'accomplissement du service réside autant que possible dans un document écrit
émanant du commandant de la formation d'appartenance : ordre de mission, note de
service, inscription au cahier de permanence, ...).
intervenant, de leur propre initiative ou sur réquisition, lorsque les circonstances l'exigent,
qu'ils soient ou non revêtus de leur uniforme.
Il en est ainsi pour les accidents survenus aux militaires circulant sur le trajet direct entre le lieu
du service et leur domicile ou leur résidence et sur le trajet inverse.

65
Les militaires peuvent bénéficier de la reconnaissance de l'imputabilité au service en cas
d'accident lorsqu'ils empruntent le trajet le plus direct ou le plus rapide :
entre le lieu du service et le premier lieu où ils ont été autorisés à se rendre en
permission ;
entre le dernier lieu où ils ont été autorisés à se rendre en permission et le lieu du
service.
Dans le cadre d'un covoiturage, les militaires bénéficient de dispositions similaires à celles
figurant à l'article L. 411-2 du Code de la sécurité sociale.
Pour les covoiturages planifiés, qu'ils soient ponctuels ou réguliers, les militaires informent le
commandement de leur intention d'y recourir de la manière suivante :
déclaration préalable écrite au commandant de leur formation administrative respective
(remise d'une attestation sur l'honneur ou inscription de cette demande sur tout support
ad hoc) comportant les noms et adresses des personnes concernées, précisant la
période prévue pour le covoiturage et indiquant l'itinéraire emprunté ;
prise de connaissance par le ou les commandants des formations administratives ;
début du covoiturage.
Le covoiturage régulier est réalisé pour une période maximale d'un an. La déclaration de
covoiturage doit être renouvelée par la même procédure.
Dans tous les cas énumérés ci-dessus, la responsabilité de l'État pour les infirmités résultant
de blessures reçues par suite d'un accident survenu dans la position en service ne peut être
reconnue qu'après l'examen par le service des pensions des armées de l'ensemble des
circonstances factuelles de l'espèce et lorsque, conformément au Code des pensions militaires
d'invalidité et des victimes de la guerre, il est admis que les dommages ont été éprouvés par le
fait ou à l'occasion du service.

2.2.10 - ARTICLE 15 - RÉSIDENCE DES MILITAIRES


Sauf obligation de service ou obligation d'occuper un logement déterminé, éventuellement
situé à l'intérieur du domaine militaire, par suite des fonctions exercées, les officiers et les
sous-officiers se logent à leur convenance dans les limites géographiques qui peuvent être
imposées par le ministre ou le commandement.
Des logements dans le domaine militaire sont attribués aux sous-officiers célibataires dans les
conditions fixées par les armées et formations rattachées.
Les militaires du rang et les volontaires dans les armées sont logés à l'intérieur du domaine
militaire par nécessité de service. Si les nécessités du service le permettent, ces militaires,
notamment ceux qui sont chargés de famille, sont autorisés par le commandement à se loger à
leur convenance en dehors des enceintes militaires. Ces autorisations peuvent être
suspendues en cas de besoin.
Les militaires de la marine nationale, à bord des bâtiments et dans les formations à terre, sont
de plus soumis aux dispositions de l'arrêté portant règlement sur le service dans les forces
maritimes.
Les militaires dans les écoles ou dans les centres de formation sont soumis à un régime
particulier défini par le règlement intérieur de ces écoles ou de ces centres.
Les militaires logeant à l'intérieur d'une enceinte militaire sont tenus de se conformer aux
dispositions prescrites visant à assurer la sécurité, ainsi que la propreté et l'ordre nécessaires
à la détente, au repos et à l'hygiène.

66
2.2.11 - ARTICLE 16 - PORT DE L'UNIFORME MILITAIRE
Le port de l'uniforme militaire est une prérogative de l'état militaire. L'uniforme militaire ne peut
donc être porté que par des militaires.
Il est obligatoire pour l'exécution du service. Des dérogations à cette règle peuvent être
accordées par des instructions ministérielles ou sur ordre du ministre des Armées ou du
commandement.
Les dérogations accordées concernent uniquement l'autorisation du port de la tenue civile par
des militaires pour l'exécution du service dans les conditions prévues dans le présent
paragraphe.
Des instructions propres à chaque armée et formation rattachée fixent les différentes tenues
militaires et précisent les circonstances dans lesquelles elles sont portées par les militaires.
L'uniforme militaire ne doit comporter que des effets réglementaires.
Il est interdit de circuler sans coiffure à l'extérieur des bâtiments, notamment sur le trajet
travail-domicile, sauf autorisation particulière du ministre des Armées ou du commandement, et
de garder les mains dans les poches.
En revanche, la circulation sans coiffure est autorisée à l'intérieur des bâtiments ouverts à la
circulation du public (gares ferroviaires, routières, maritimes et aériennes, ...).
La surveillance de la tenue est une responsabilité permanente de tous les échelons de la
hiérarchie. Tout militaire doit veiller à soigner sa tenue et son aspect en se gardant de toute
fantaisie.
Pour les isolés, le port du manteau ou de l'imperméable correspondant à la tenue portée est,
en fonction des conditions atmosphériques, laissé à l'initiative des intéressés.
Les militaires de passage dans une garnison ne sont pas astreints à porter la tenue fixée par le
commandant d'armes, sous réserve que leur tenue soit réglementaire.
Dans les états étrangers, l'uniforme militaire ne peut être porté que par les militaires :
affectés à des états-majors, unités ou formations des forces françaises stationnées sur le
territoire considéré ;
en poste auprès d'une mission diplomatique ou désignés comme membres d'une mission
technique ;
en mission officielle ;
en transit ou en escale conformément aux ordres du commandement supérieur.
Toutefois, les militaires à l'étranger qui assistent, à titre personnel, à une cérémonie officielle ou
privée peuvent également porter l'uniforme militaire s'ils ont l'autorisation du ministre des
Armées et l'accord du représentant diplomatique de la France dans le pays concerné.
Le port de l'uniforme militaire est interdit :
aux militaires radiés des cadres ou rayés des contrôles par mesure disciplinaire ou
placés en retrait d'emploi par mise en non-activité ;
aux militaires qui assistent à des réunions publiques ou privées ayant un caractère
politique, électoral ou syndical.

Port des décorations


Les décorations françaises sont portées sous forme d'insignes complets, d'insignes de format
réduit ou de barrettes selon la tenue et suivant les prescriptions en vigueur.

67
Les décorations ne sont portées sur le manteau ou la tenue de campagne que sur ordre
particulier.
L'ordre dans lequel sont portées les décorations figure à l'annexe 4 de cette présente
instruction.
Le port des insignes, rubans ou rosettes des grades et dignités des ordres nationaux de la
légion d'honneur et du mérite est interdit avant la réception dans l'ordre de celui qui a été
nommé, promu ou élevé.
Le port des décorations étrangères est subordonné à une autorisation préalable, accordée par
le grand chancelier de la Légion d'honneur. Il n'est obligatoire que dans les cérémonies où se
trouvent des personnes étrangères et pour les seules décorations de leur pays.
Les fourragères, qui sont des insignes, sont portées en tenue de cérémonie et en tenue de
sortie.
En outre, la fourragère est portée en tenue de campagne pour les prises d'armes seulement ;
elle n'est pas portée avec la tenue de soirée.

Coupe de cheveux, port de la moustache et de la barbe


Les nécessités de l'hygiène, de la sécurité et du port des effets et équipements spéciaux
impliquent de fixer des limites à la longueur des cheveux et au port de la moustache et/ou de la
barbe.
L'aspect de la chevelure dépend essentiellement de la morphologie de chaque individu, de la
contexture de ses cheveux et du soin qu'il apporte à leur entretien.
L'attention sera portée principalement sur l'aspect net et soigné de la chevelure et sur sa
compatibilité avec le port de la coiffure.
S'il n'est guère possible de fixer dans le détail des normes d'application systématiques pour
l'ensemble des militaires, les règles qui suivent, applicables au militaire masculin, donnent des
critères d'appréciation et des limites :
l'épaisseur ne doit pas être telle que le bandeau de la coiffure réglementaire y laisse une
marque ou provoque une saillie des cheveux ;
la coupe doit être dégradée et, dans le cou, s'arrêter au plus bas à mi-chemin entre le
niveau du bas de l'oreille et le col de la chemise ou le col amovible ;
les pattes doivent être droites, de faible épaisseur ; elles ne doivent pas s'étendre en
dessous d'une ligne tracée à mi-hauteur de l'oreille.
La même réserve s'applique au port de la moustache et de la barbe. Toutefois, le port de la
barbe, peu compatible avec l'emploi de certains équipements, peut être interdit par le
commandant de formation administrative.
Un militaire habituellement rasé n'est autorisé à se laisser pousser la barbe ou la moustache
qu'à la faveur d'une absence de durée suffisante pendant laquelle il n'a pas à revêtir l'uniforme.
La barbe doit être de coupe correcte.
Le militaire féminin doit adopter une forme de coiffure compatible avec le port des couvre-chefs
réglementaires.

68
Port de la tenue civile
L'autorisation de porter la tenue civile pour l'exécution du service peut être accordée aux
militaires pourvus de certains emplois ou chargés de certaines missions temporaires. Les
catégories d'emplois justifiant cette autorisation sont définies par le ministre des Armées et les
autorités ayant reçu délégation à cette fin.
L'ordre de revêtir la tenue civile pendant le service ne peut être prescrit que dans des
circonstances exceptionnelles qui font l'objet de directives appropriées.
Le port de la tenue civile en dehors du service peut être imposé dans certaines circonstances.
Les militaires résidant normalement à l'intérieur d'une enceinte militaire sont autorisés à revêtir
la tenue civile pour quitter ou rejoindre le lieu du service.
La tenue civile revêtue à l'intérieur d'une enceinte militaire doit demeurer conforme à la dignité
du comportement qui s'impose à tout militaire.
Les militaires élèves des écoles de formation sont, en matière de port de la tenue civile,
soumis au régime particulier défini par les commandants des écoles.
Le ministre ou le commandement peut, dans certaines circonstances (prévision de troubles,
rassemblement, fêtes, ...), suspendre ou restreindre la faculté accordée par le présent article
aux militaires de revêtir la tenue civile.

2.2.12 - ARTICLE 17 - LE SALUT


Tout militaire isolé en uniforme militaire s'arrête et salue, en leur faisant face, les drapeaux et
étendards des formations militaires en faisant face à la poupe des bâtiments où, de jour, est
hissé le pavillon national.
S'il assiste à une cérémonie au cours de laquelle les honneurs sont rendus au drapeau, à
l'étendard ou au cours de laquelle l'hymne national est joué, il salue pendant tout le temps que
durent ces honneurs ou pendant toute la durée d'exécution de l'hymne national.
En service, le militaire en uniforme salue chaque militaire placé au-dessus de lui dans l'ordre
hiérarchique ; ce salut n'est exécuté qu'une fois dans la journée envers le supérieur salué.
En dehors du service, le salut est une marque de politesse ; à ce titre, s'il est souhaitable, il
n'est pas obligatoire.
Cependant, en tout temps et en tout lieu, le militaire en uniforme, interpellé par un militaire
placé au-dessus de lui dans l'ordre hiérarchique, se porte rapidement vers lui, prend la position
du garde à vous et le salue.
Les militaires sans coiffure saluent de la même façon que s'ils en portaient une, lorsque la
tenue codifiée comporte normalement une coiffure.
Tout militaire qui reçoit le salut d'un autre militaire est tenu de le rendre.
Les militaires de la gendarmerie nationale dans l'exercice de leur fonction d'agent de la force
publique ne sont tenus de saluer que s'ils peuvent le faire sans gêne pour l'accomplissement
de leur mission. Il en est de même de ceux de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris et du
bataillon des marins pompiers de Marseille.
Les conditions dans lesquelles les militaires saluent les autorités civiles sont fixées par le
décret relatif aux cérémonies publiques, préséances, honneurs civils et militaires dont les
principales dispositions sont rappelées à l'annexe 5 de la présente instruction.
Le tableau suivant fixe, pour les militaires isolés et sans armes, les différentes formes du salut:

69
Les règles du salut

Visite des officiers et des sous-officiers dans les locaux.


Lorsqu'un officier général ou l'officier commandant la formation entre en uniforme dans un
local, le militaire qui l'aperçoit le premier commande : « À vos rangs, fixe » . Lorsqu'il s'agit
d'un autre officier, le commandement est : « Fixe » ; s'il s'agit d'un sous-officier, le
commandement est : « Garde à vous ».
Les occupants du local se lèvent, se découvrent, gardent le silence et l'immobilité jusqu'à ce
que le visiteur ait commandé : « Repos » . À la sortie du visiteur, le commandement est :
« Garde à vous » .
Si le visiteur désire expressément que les militaires poursuivent leurs occupations, il se
découvre avant de pénétrer dans le local et aucun commandement n'est prononcé, ni à son
entrée, ni à sa sortie.
Lorsqu'une autorité visite un lieu dans lequel la continuité du travail est de rigueur, par exemple
un centre d'opérations, aucun commandement n'est prononcé : les militaires continuent à
assurer leurs fonctions.

2.2.13 - ARTICLE 20 - PORT, DÉTENTION ET ACHAT D'UNE


ARME
Les conditions dans lesquelles les militaires peuvent acquérir, détenir ou porter une arme font
l'objet de textes particuliers.

70
2.2.14 - ARTICLE 21 - LES AUTORISATIONS D'ABSENCE
Compte tenu des nécessités du service, les militaires peuvent bénéficier d'autorisations
d'absence du service. Ces autorisations d'absence ne constituent pas un droit et ne sont pas
déduites des droits à permissions des intéressés. Elles peuvent être attribuées en tout temps,
individuellement ou collectivement. Elles sont d'une durée égale ou inférieure à quatre heures,
exceptionnellement renouvelables.
Des autorisations d'absence plus longues, le cas échéant renouvelables, peuvent
spécialement être accordées dans les cas suivants :
Autorisations d'absence pour fête religieuse.
Afin de permettre au militaire de participer à une fête religieuse correspondant à sa confession,
des autorisations d'absence peuvent être accordées aux dates fixées chaque année par le
ministère de la fonction publique.
Autorisations d'absence pour déménagement.
Les militaires qui font l'objet d'une mutation entraînant changement de résidence mais
n'ouvrant pas droit à permission d'éloignement, peuvent bénéficier d'une autorisation
d'absence de quatre jours.
Quel que soit le lieu de leur affectation et dans la limite maximum prévue ci-dessus, le
commandement peut accorder une autorisation d'absence à des militaires qui, sans changer
de garnison, sont tenus de déménager, soit sur décision du commandement, soit à la suite d'un
changement dans leur situation de famille.
Autorisations d'absence pour contraintes particulières.
Des autorisations d'absence pour contraintes particulières n'excédant pas soixante-douze
heures, peuvent être attribuées aux militaires en raison d'activités opérationnelles ou de
service ayant requis des efforts particuliers ou exécutées en marge des périodes habituelles de
travail, ou d'astreintes particulières de service ou de disponibilité, ou de missions d'une durée
supérieure à un mois qui ne donnent pas droit aux permissions d'éloignement.
Autorisation d'absence pour l'exercice de la fonction de juré d'assises.
Les militaires convoqués pour l'exercice de la fonction de jurés d'assises bénéficient de droit
d'une autorisation d'absence pour la durée de la session à laquelle ils sont convoqués.

2.2.15 - ANNEXE 1 - LA HIÉRARCHIE MILITAIRE : GRADE ET


APPELLATION

2.2.15.1 - HIÉRARCHIES GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRES

TABLEAU I. CONTRÔLE GÉNÉRAL DES ARMÉES

71
TABLEAU II. ARMÉE DE TERRE

TABLEAU III. MARINE NATIONALE

72
TABLEAU IV. ARMÉE DE L'AIR

TABLEAU V. GENDARMERIE NATIONALE

73
TABLEAU VI. ARMEMENT

TABLEAU VII. SANTÉ

74
TABLEAU VIII. COMMISSARIAT

TABLEAU IX. ESSENCES

TABLEAU X. JUSTICE MILITAIRE


Justice militaire (magistrats militaires).

75
Justice militaire (magistrats civils).

TABLEAU XI. MUSIQUE

76
TABLEAU XII. SOUS-OFFICIERS DES ARMÉES ET DES FORMATIONS
RATTACHÉES

La hiérarchie dans le corps des sous-officiers des armées

TABLEAU XIII. MILITAIRES DU RANG

77
2.2.15.2 - APPELLATIONS

TABLE 1. OFFICIERS DE LA HIÉRARCHIE MILITAIRE GÉNÉRALE

Les maréchaux de France, les amiraux de France et les gouverneurs militaires sont
respectivement appelés monsieur le maréchal, monsieur l'amiral et monsieur le gouverneur.
Les contrôleurs généraux du corps militaire du contrôle général des armées sont appelés
« monsieur (ou madame) le contrôleur général ».
Les contrôleurs adjoints et contrôleurs du corps militaire du contrôle général des armées sont
appelés « monsieur (ou madame) le contrôleur ».
Les officiers féminins sont appelés directement par leur grade sans que l'énoncé de celui-ci
soit précédé de « madame » ou de « mon ».
Les lieutenants-colonels féminins sont appelés « colonel ».
Tout officier commandant un bâtiment de la flotte est appelé « commandant », quel que soit
son grade, par le personnel placé sous son autorité.
Les officiers spécialisés et les officiers du corps technique et administratif de la marine
nationale sont appelés de la même façon que les officiers de marine du même grade.
Les officiers des corps, dont les grades ont une dénomination différente de celle du tableau ci-
dessus, sont appelés « monsieur le » ou « madame le », suivant le cas, suivi de leur grade
sans énoncé de classe.
La formule précitée est utilisée pour toute appellation écrite ou verbale, sauf en ce qui
concerne les officiers des corps des commissaires pour lesquels l'appellation verbale utilisée
est « monsieur (ou madame) le commissaire ».
Les internes, les médecins, les pharmaciens, les vétérinaires et les chirurgiens-dentistes des
armées sont appelés « monsieur le » ou « madame le » suivi de leur grade. Toutefois ils
reçoivent l'appellation du grade correspondant de la hiérarchie générale lorsqu'ils servent au
sein des forces terrestres ou aériennes.
Les médecins-chefs des services, les pharmaciens chefs des services, les vétérinaires chefs
des services et les chirurgiens-dentistes chefs des services ayant reçu rang et prérogatives de
général de brigade ou de division sont appelés, monsieur [ou madame respectivement

78
« monsieur (ou madame) le médecin général » ], le pharmacien général, « monsieur (ou
madame) le vétérinaire général » et « monsieur (ou madame) le chirurgien-dentiste général ».
Les autres officiers médecins-chefs des services, pharmaciens chefs des services, vétérinaires
chefs des services et chirurgien-dentistes chefs des services sont appelés « monsieur (ou
madame) le » suivi de leur grade sans énoncé de leur classe.
Les militaires infirmiers et techniciens des hôpitaux des armées soumis aux lois et aux
règlements applicables aux officiers sont appelés « monsieur le » ou « madame le », suivi de
leur grade sans énoncé de spécialité.
Les magistrats civils du corps judiciaire placés en position de détachement sont appelés, par
les militaires du service de la justice militaire, par la correspondance de leur grade
d'assimilation : mon général, mon colonel, mon commandant.

TABLE 2. MAJORS, SOUS-OFFICIERS ET MILITAIRES DU RANG

TABLE 2bis. MILITAIRES DU RANG

Tout officier marinier commandant un bâtiment de la flotte est appelé « commandant », quel
que soit son grade, par le personnel placé sous son autorité.

79
Les sous-officiers féminins sont appelés directement par leur grade. L'énoncé du grade est
précédé de « madame » lorsque la dénomination des grades est différente de celles définies
dans le tableau ci-dessus.
Les militaires infirmiers et techniciens des hôpitaux des armées soumis aux lois et règlements
applicables aux sous-officiers sont appelés « monsieur le », ou « madame le (la) » suivi de
l'intitulé de l'inscription portée sur la vignette de spécialité.
Les soldats, matelots, aviateurs sont appelés soit par une appellation propre à leur armée,
arme ou service (cf. annexe I., tableau VII.), soit par leur nom.

Dispositions communes
Le militaire s'adressant à un autre militaire placé après lui dans l'ordre hiérarchique utilise les
appellations suivantes :
Pour les officiers, les officiers mariniers et sous-officiers masculins, quartiers-maîtres et
caporaux, on utilise suivant le cas (première rencontre, connaissance réciproque,
appartenance à une unité), conformément aux indications des tableaux précédents, soit
l'appellation seule soit l'appellation suivie du nom, soit le nom seulement.
L'appellation « 2ème classe » est formellement proscrite aussi bien pour s'adresser à un
militaire du rang que lorsqu'il se présente.
Un militaire du rang de 1ère classe se présente soldat, matelot, aviateur,..., de 1ère classe
suivi de son nom.
Le tutoiement entre militaires de tous grades est interdit en service.

2.2.16 - ANNEXE 4 - LE PORT DES DÉCORATIONS

Ordre de port des principales décorations officielles françaises


portées sur un uniforme militaire
Légion d'honneur.
Croix de la libération.
Médaille militaire.
Ordre national du Mérite.
Médaille nationale de reconnaissance aux victimes de terrorisme
Croix de guerre 1914-1918.
Croix de guerre 1939-1945.
Croix de guerre des théâtres d'opérations extérieurs.
Croix de la valeur militaire.
Médaille de la gendarmerie nationale.
Médaille des blessés de guerre.
Médaille de la résistance française.
Médaille des évadés.
Croix du combattant volontaire 1914-1918.
Croix du combattant volontaire 1939-1945.

80
Croix du combattant volontaire Indochine.
Croix du combattant volontaire Corée.
Croix du combattant volontaire AFN.
Croix du combattant volontaire de la résistance.
Croix du combattant.
Ordre du mérite maritime.
Médaille de l'aéronautique.
Médaille d'outre-mer (ex-médaille coloniale).
Médaille de la défense nationale.
Médaille des services militaires volontaires.
Médaille de la reconnaissance française.
Médaille commémorative interalliée dite « Médaille de la victoire ».
Médaille commémorative du Maroc.
Médaille commémorative française de la Grande guerre.
Médaille commémorative d'Orient ou des Dardanelles.
Médaille commémorative de Syrie-Cilicie.
Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre.
Médaille commémorative de la guerre 1939-1945.
Médaille commémorative du Levant.
Médaille commémorative de la campagne d'Italie.
Médaille commémorative de la campagne d'Indochine.
Médaille commémorative des opérations de l'organisation des Nations unies en Corée.
Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en Afrique du
Nord.
Médaille commémorative française des opérations du Moyen-Orient.
Médaille commémorative française.
Médaille d'honneur des personnels civils relevant du ministère des armées.
Médaille d'honneur pour actes de courage et de dévouement.
Médaille d'honneur du service de santé des armées.
Ordres étrangers.
Ces décorations, sauf celles qui se portent régulièrement en sautoir, sont fixées sur le côté
gauche de la poitrine.
Les décorations étrangères sont portées, sans ordre imposé, à la suite et à gauche des
décorations françaises.
Les insignes à l'effigie de la République doivent présenter la face sur laquelle se trouve cette
effigie.

81
2.2.17 - ANNEXE 5 - SALUT DES AUTORITÉS CIVILES
Le préfet ou le haut-commissaire de la République en uniforme a droit au salut des militaires
de tous grades, rang et appellation (dans son territoire, son département ou sa région de
fonction).
Le sous-préfet (dans sa circonscription) et le secrétaire général de la préfecture (dans son
département de fonction) en uniforme doivent le salut aux officiers généraux en uniforme. Ils
ont droit au salut de tous les autres militaires officiers et non officiers en uniforme.

2.3 - OUVERTURE ET AU CONTRÔLE DES MOYENS DE


RANGEMENT PERSONNELS DES MILITAIRES
Chaque militaire est attributaire, pour la durée de son service ou de son engagement, d'un
moyen de rangement personnel (casier, caisson ou armoire).
Ce rangement, qui peut être de faible volume, est mis à la disposition du militaire pour qu'il en
dispose à des fins personnelles afin de bénéficier, dans des limites compatibles avec les
dispositions législatives en vigueur dans les armées, d'une certaine intimité.
La hiérarchie militaire peut parfois être amenée à solliciter l'ouverture d'un rangement, en
particulier lorsqu'elle désire opérer certaines inspections ou lorsqu'un militaire s'absente,
déserte ou qu'il décède.
L'ouverture d'un rangement peut également intervenir dans le cadre d'investigations judiciaires.
L'INSTRUCTION N° 10610/DEF/CAB a pour objet de préciser les modalités d'ouverture des
rangements personnels des militaires dans ces différentes situations.

2.3.1 - OUVERTURE DES RANGEMENTS PERSONNELS EN


DEHORS DE LA CONNAISSANCE D'UN CRIME OU D'UN
DÉLIT ET DE TOUTE PROCÉDURE JUDICIAIRE EN COURS

2.3.1.1 - MOTIFS DES CONTRÔLES


Le contrôle des rangements personnels se rattache au pouvoir d'inspection dévolu au chef.
Ces inspections ont pour objet exclusif de vérifier :
si les militaires résidant dans une enceinte militaire respectent les dispositions du Code
de la défense (dispositions concernant l'introduction de spiritueux, de substances ou
plantes classées comme stupéfiants par le ministère de la Santé, de toxiques, matières
inflammables ou explosives, la détention d'appareils ou de produits dont l'usage est
soumis à l'autorisation du commandement, la détention d'une arme personnelle sans
autorisation préalable) ;
si les militaires prennent soin du matériel appartenant aux armées qui leur est confié
(article D- 4122-1 du Code de la défense).

2.3.1.2 - AUTORITÉS RESPONSABLES


Seuls peuvent décider de contrôler les rangements personnels des militaires :
les commandants de formation administrative ;
les officiers, commandants d'unités isolées.

82
Ces contrôles peuvent avoir lieu soit de leur propre initiative pour l'application de l'article D-
4122-12 du Code de la défense, soit sur demande du médecin-chef pour des raisons d'ordre
prophylactique.

2.3.1.3 - CHOIX DU MOMENT DES CONTRÔLES


Ce choix appartient aux autorités responsables citées au point 1.2.
Pour concilier l'exigence de ces contrôles avec le respect de la vie privée, ceux-ci doivent
correspondre à une véritable nécessité.

2.3.1.4 - PROCÉDURE
Lorsqu'il est demandé par le chef dans le cadre de son pouvoir d'inspection, le contrôle porte
uniquement sur l'observation par les militaires des prescriptions indiquées au point 1.1 ci-
dessus. En aucun cas, le secret des correspondances ne peut être violé.
Les autres inspections (couchage, ameublement, literie, équipements militaires, etc.) ont
toujours lieu sans ouvrir les rangements personnels.
L'ouverture d'un rangement personnel, demandée par le chef dans le cadre de son pouvoir
d'inspection, ne peut avoir lieu qu'avec le consentement écrit du militaire intéressé et en
présence de ce dernier.
Si le chef se heurte à un refus du militaire, l'ouverture du rangement personnel ne peut avoir
lieu que dans le cadre d'une procédure judiciaire.
En cas d'absence prolongée et au cas où il n'y aurait aucune procédure pénale en cours ni
aucune suspicion de crime ou de délit, il sera procédé conformément au point 1.5.1 ci-
dessous.

2.3.1.5 - CAS PARTICULIERS

ABSENCE PROLONGÉE
En cas d'absence prolongée, clef ou combinaison est déposée dans une armoire de sécurité
sous la responsabilité du commandant d'unité. Cette clé ou combinaison ne peut être remise
qu'à un mandataire du militaire, ou à son représentant légal, ou à un officier de police judiciaire
agissant conformément aux dispositions du Code de procédure pénale.
En l'absence de procédure judiciaire en cours ou de suspicion de crime ou de délit, si aucun
mandataire ou représentant légal du militaire ne se présente immédiatement après en avoir été
avisé pour procéder à l'ouverture du rangement et dans les cas prévus au point 1.5.4, les
autorités responsables désignées au point 1.2 pourront faire procéder, si cela s'avère
nécessaire, à l'ouverture du casier en présence de deux témoins.

ABSENCE PROLONGÉE ABOUTISSANT À UNE PROCÉDURE


DE DÉSERTION
L'ouverture du rangement personnel d'un militaire déclaré déserteur à l'expiration du délai de
grâce dont il dispose pour rejoindre son affectation nécessite l'intervention d'un officier de
police judiciaire qui sera sollicité à cet effet et agira dans les conditions fixées au point 2.

83
Si cet officier de police judiciaire chargé de l'enquête de désertion estime qu'il n'est pas
nécessaire de faire une perquisition du rangement personnel du militaire absent, les autorités
responsables désignées au point 1.2 pourront faire procéder, si cela s'avère nécessaire, à
l'ouverture de ce rangement en présence de deux témoins.
Le procès-verbal d'ouverture précisera les démarches qui ont été effectuées auprès de cet
officier de police judiciaire.

DÉCÈS
Sur le territoire de la République, l'ouverture du rangement personnel d'un militaire décédé doit
avoir lieu en présence du conjoint successible et des héritiers.
La qualité d'héritier doit être prouvée au moyen d'un acte de notoriété délivré soit par un
notaire, soit par le greffier en chef du tribunal d'instance du lieu d'ouverture de la succession
(ce lieu correspond au dernier domicile du défunt).
A défaut, le greffier en chef du tribunal d'instance du lieu où se trouve le rangement personnel
a seul compétence pour procéder à son ouverture et décider à l'apposition éventuelle de
scellés. Un gardien des scellés sera désigné par ce greffier en chef si la consistance et la
valeur des objets contenus dans le rangement le justifient. Avant d'apposer les scellés, le
greffier en chef pourra également, si cela s'avère nécessaire, dresser un inventaire sommaire
des objets et des documents contenus dans le rangement personnel.
Il devra emporter les titres, sommes, valeurs, bijoux ou autres objets précieux pour lesquels
l'apposition des scellés ne paraîtrait pas une précaution suffisante. Ces objets seront déposés
soit dans un coffre du greffe, soit entre les mains d'un notaire ou d'un établissement bancaire.
Il ne pourra par la suite procéder à l'ouverture du rangement personnel qu'en présence de tous
les héritiers ou de leurs représentants.
Hors du territoire de la République, si les ayants-droits du militaire décédé ne sont pas en
mesure de reprendre directement possession des effets personnels du défunt, attache est
prise auprès de la représentation diplomatique ou consulaire française territorialement
compétente.
Un agent désigné par le chef de poste diplomatique ou consulaire pourra procéder à
l'ouverture du rangement personnel du défunt, rédiger un inventaire des effets qui s'y trouvent
et procéder éventuellement à l'apposition des scellés.
A défaut de représentation diplomatique ou consulaire française, ces formalités sont effectuées
par un représentant du commissariat accompagné de deux témoins appartenant à la même
unité que le défunt.

CIRCONSTANCES EXCEPTIONNELLES D'URGENCE


Certaines situations exceptionnelles d'urgence peuvent justifier l'ouverture du rangement
personnel d'un militaire sans la présence et le consentement de l'intéressé, et sans
l'intervention d'un officier de police judiciaire, d'un héritier, d'un greffier en chef ou encore d'un
agent diplomatique ou consulaire.
Cette dérogation aux procédures prévues aux points précédents ne peut trouver à s'appliquer
que si l'ouverture du rangement personnel est rendu strictement nécessaire par des
circonstances graves, anormales et imprévisibles ne permettant pas d'envisager le respect des
règles ordinaires (incendie, voie d'eau, nécessité de récupérer des médicaments
indispensables à la survie d'une personne, nécessité de récupérer tous les effets personnels
du militaire dans le cadre d'une évacuation sanitaire d'urgence, etc.).

84
2.3.2 - OUVERTURE DES RANGEMENTS PERSONNELS EN
CAS DE CONNAISSANCE D'UN CRIME OU D'UN DÉLIT OU
DANS LE CADRE D'UNE PROCÉDURE JUDICIAIRE EN COURS
Les investigations judiciaires sont soumises, sous le contrôle du magistrat compétent, à des
règles particulières contenues dans le Code de procédure pénale et le Code de justice
militaire.
Lorsque le procureur de la République, le juge d'instruction et les officiers de police judiciaire
sont amenés soit à constater, dans les établissements militaires, des infractions relevant ou
non de la compétence des juridictions des forces armées, soit à rechercher, en ces mêmes
lieux, des personnes ou des objets relatifs à ces infractions, ils doivent adresser préalablement
à l'autorité militaire des réquisitions tendant à obtenir l'entrée dans ces établissements. Les
réquisitions doivent, sauf nécessité, préciser la nature et les motifs des investigations jugées
nécessaires. L'autorité militaire est tenue de s'y soumettre et se fait représenter aux
opérations.

2.3.2.1 - CONNAISSANCE D'UN CRIME OU D'UN DÉLIT


En cas de connaissances de crime ou de délit commis par un militaire, il appartient au
commandant de formation administrative, conformément à l'article 40 du Code de procédure
pénale, d'en informer sans délai le procureur de la République. Dans ce cas, un officier de
police judiciaire pourra, dans le cadre de l'enquête qu'il diligentera en flagrance, ouvrir le
rangement personnel du militaire, en présence de celui-ci, afin de procéder à toutes saisies
utiles.
Si le militaire ne peut être présent, l'officier de police judiciaire aura l'obligation de l'inviter à
désigner un représentant de son choix; à défaut, l'officier de police judiciaire choisira deux
témoins requis à cet effet par lui, en dehors des personnes relevant de son autorité
administrative.

2.3.2.2 - ENQUÊTE JUDICIAIRE EN COURS


Lorsqu'une enquête judiciaire est déjà ouverte, seul un officier de police judiciaire a qualité
pour ouvrir le rangement personnel d'un militaire afin de procéder à toutes saisies utiles à la
manifestation de la vérité.
Le consentement écrit de la main du militaire intéressé est requis sauf lorsque l'officier de
police judiciaire agit en flagrance ou sur commission rogatoire d'un juge d'instruction ou en
vertu d'une décision écrite et motivée du juge des libertés et de la détention. Cette situation
peut notamment être rencontrée lorsqu'un militaire est placé en détention provisoire.
Les opérations de perquisitions et de saisies sont effectuées sous le contrôle des magistrats du
parquet ou du juge d'instruction mandant.
Hors du territoire de la République, l'article 84 du Code de justice militaire donne qualité, en
temps de paix, aux commandants d'armes et majors de garnison, aux majors généraux des
ports, aux commandants de base et aux commandants de bâtiments de la marine, aux
commandants de formation administrative, aux chefs de dépôts et de détachements, ainsi
qu'aux chefs des différents services des forces armées, pour procéder personnellement, à
l'intérieur des établissements militaires, à tous les actes nécessaires à l'effet de constater les
infractions relevant des juridictions des forces armées, d'en rassembler les preuves et d'en
rechercher les auteurs.

85
2.4 - DÉPISTAGES DE LA TOXICOMANIE ET DE LA
CONSOMMATION EXCESSIVE D'ALCOOL APPLICABLE
AUX MILITAIRES

Préambule
La consommation abusive de boissons alcoolisées ou l'usage, même occasionnel, de
substances ou plantes classées comme stupéfiants altèrent les facultés mentales et physiques
et nuisent à la bonne exécution du service ainsi qu'à la sécurité du personnel.
Un tel comportement ne peut être admis pour les militaires, appelés à évoluer dans un
environnement potentiellement hostile où la maîtrise de soi et la capacité permanente
d'évaluation du danger sont indispensables.
Les sujétions particulières de la fonction militaire interdisent aux forces armées de recruter ou
de conserver dans leurs rangs un personnel dont le comportement irait à l'encontre des règles
de la discipline générale militaire et de l'aptitude à exercer le métier des armes.
Ces sujétions permettent de soumettre l'ensemble des militaires, en tout temps et en tout lieu,
au dépistage des consommations de stupéfiants et de médicaments détournés de leur usage
ainsi que des abus d'alcool.
Ce dépistage peut être réalisé dans deux cadres distincts :
le dépistage effectué par l'autorité militaire, susceptible d'entraîner des sanctions
disciplinaires ;
le dépistage effectué par le service de santé des armées, susceptible d'entraîner une
inaptitude médicale.
L'instruction n° 5549/DEF/CAB relative aux dépistages de la toxicomanie et de la
consommation excessive d'alcool applicable aux militaires ainsi que l'instruction
n°300009/DEF/EMAT/CAB/CEMAT ont pour objet de préciser les modalités de réalisation de
ces dépistages.

2.4.1 - PRINCIPES GÉNÉRAUX

2.4.1.1 - LE FONDEMENT LÉGAL DU DÉPISTAGE


Le Code de la défense en son article L. 4132-1, dispose que « nul ne peut être militaire s'il ne
présente les aptitudes exigées pour l'exercice de la fonction ». Le conseil d'État (avis n°
373.397 du 26 octobre 2006 (1)) a reconnu au ministre des Armées le pouvoir d'instituer des
dépistages d'une consommation de stupéfiants ou de médicaments détournés de leur usage
ou d'une consommation excessive d'alcool. Par conséquent, le commandement est fondé à
réaliser des dépistages de l'usage de drogue et de l'alcoolémie.
L'instruction n° 5549/DEF/CAB du 19 avril 2007 organise ce pouvoir de dépistage selon qu'il
est à l'initiative de l'autorité militaire ou du service de santé des armées. La présente instruction
traite des modalités d'application du dépistage à l'initiative de l'autorité militaire au sein de
l'armée de Terre.

2.4.1.2 - OBJECTIF DU CONTRÔLE


Le contrôle effectué par le commandement sous forme de dépistage des produits psychotropes
et toxiques a pour objectif :

86
d'assurer la sécurité de l'exercice du métier pour l'individu contrôlé et pour les tiers qu'ils
soient militaires ou civils ;
de prévenir tout individu du danger que sa consommation représente pour lui-même.
Aucun dépistage ordonné par le commandement ne doit avoir pour objet la détermination de
l'aptitude médicale du militaire concerné.
Le dépistage de commandement n'a pas pour objectif immédiat d'initier une prise en charge
thérapeutique, néanmoins l'intéressé peut-être orienté vers le service de santé.

2.4.1.3 - LA LÉGITIMITÉ DE LA SANCTION


Le commandement est fondé à prononcer des sanctions disciplinaires à l'encontre des
militaires qui ont commis des fautes, en service ou hors service, liées à l'abus d'alcool ou à
l'usage de produits stupéfiants, car elles entachent gravement la réputation et la considération
du militaire.
La liste des substances classées comme stupéfiants est fixée par arrêté du 22 février 1990 (A)
cité en référence.

2.4.1.4 - LES MODES DE DÉPISTAGE


Deux modes de dépistage sont à la disposition du commandement :
un dépistage à visée préventive, individuel ou collectif permettant au commandement de
s'assurer que le personnel concerné est en mesure de tenir son emploi sans mettre en
jeu la sécurité, qu'il s'agisse de sécurité routière, de sécurité au travail ou de sécurité du
personnel subordonné ;
un dépistage de vérification, réalisé lorsque le commandement constate le comportement
anormal d'un individu à propos de sa consommation probable de toxiques ou d'alcool. Ce
dépistage a pour objet de confirmer la présence des substances concernées.
Ces modes de dépistages sont différents de ceux qui peuvent être pratiqués par le service de
santé des armées à la demande du commandement : dépistage systématique, dépistage ciblé,
dépistage aléatoire, dont les modalités sont explicitées par l'instruction n° 5549/DEF/CAB du
19 avril 2007. Le dépistage systématique effectué avant l'engagement définitif, et lors de la
visite d'aptitude périodique en vue d'occuper certains emplois, est défini pour l'armée de Terre
par l'instruction n° 812/DEF/EMAT/PRH/EG/SO/MDR du 6 mai 2004, modifiée. Le résultat du
dépistage pratiqué par le service de santé des armées ne peut être communiqué au
commandement que sous la forme d'une appréciation de l'aptitude médicale.

2.4.2 - LES CONDITIONS DU DÉPISTAGE

2.4.2.1 - LES CONDITIONS MATÉRIELLES


Les tests de dépistage mis en œuvre au sein de l'armée de Terre par l'autorité militaire sont
ceux définis par la norme française (NF) en vigueur en matière d'alcoolémie et ceux préconisés
par le service de santé des armées en matière de dépistage d'usage de drogue. Les moyens
de dépistage peuvent être fournis par le service de santé des armées ou obtenus auprès
d'organismes privés. Le personnel habilité à réaliser un dépistage est celui désigné par le
commandant de la formation, à l'exclusion du personnel relevant du service de santé des
armées ou du personnel du service médical de l'unité.

87
2.4.2.2 - LES CONDITIONS JURIDIQUES
Afin que le contrôle ne puisse pas être contesté, le cadre juridique suivant doit être respecté :
un dépistage ne peut être effectué sur une personne à son insu ;
un dépistage peut être inopiné ;
un dépistage est ordonné soit sur la base de la constatation d'un comportement anormal,
laissé à l'appréciation du commandement, soit dans un cadre préventif lié aux conditions
d'exercice du métier ;
un dépistage est limité au seul objet pour lequel il a été institué (par exemple un
dépistage de commandement ne peut être utilisé à des fins médicales) ;
le personnel doit être informé des substances prohibées.
Le dépistage peut être réalisé en tout lieu en situation de service quel que soit le mode de
dépistage. Toutefois, hors service à l'intérieur des enceintes militaires, seul le dépistage de
vérification peut être ordonné sur la base de la constatation d'un comportement anormal. En
revanche aucun contrôle ne peut être ordonné sur le personnel se trouvant en situation hors
service et en dehors des enceintes militaires. Le comportement des militaires dans ce dernier
cas de figure ressort des dispositions légales auxquelles tout citoyen doit se conformer, mais
n'est pas exclusif d'une sanction disciplinaire en cas d'infraction.

2.4.3 - LA RESPONSABILITÉ DU COMMANDEMENT

2.4.3.1 - LE RÔLE DU COMMANDEMENT


Le commandement est responsable du respect de la discipline et doit veiller à la sécurité dans
l'exécution du service. À ce titre, à tous les niveaux hiérarchiques, il s'assure que le personnel
militaire est en pleine possession de ses moyens pour tenir son emploi ; à défaut ou en cas de
soupçon, le commandement est alors fondé à prendre des mesures de précaution provisoires
et à réaliser des actions de dépistage de la drogue ou de l'alcoolémie. L'aptitude médicale à
l'emploi et au service est appréciée uniquement par le service de santé des armées.
Le commandement assure un rôle actif en matière de prévention, afin de se prémunir contre le
développement dans l'armée de Terre du phénomène de la toxicomanie et de la consommation
excessive d'alcool. Pour cela :
il met en œuvre toutes les mesures adéquates pour informer le personnel militaire sur les
risques sanitaires et de sécurité ainsi que sur les conséquences disciplinaires que
représente une consommation excessive d'alcool ou l'usage même occasionnel de
produits psycho-actifs. Les cadres feront tout particulièrement l'objet d'une information
régulière sur les principes énoncés par la présente instruction ;
il doit encourager le militaire fautif à suivre un stage de sensibilisation prévu par la
législation (cf. loi n° 2007-297 du 5 mars 2007(B) relative à la prévention de la
délinquance). Dans ce cadre, et sans préjuger des initiatives internes, le commandement
doit s'attacher à instaurer des relations avec les organismes locaux extérieurs aux
Armées et susceptibles de participer à ces stages ou de les organiser.
Enfin, il exerce une répression rigoureuse à l'égard des contrevenants, en mettant en œuvre
les sanctions disciplinaires appropriées. Il peut solliciter le concours de la gendarmerie
nationale ou de toute autre autorité compétente, pour mener les contrôles, avec toutes les
conséquences pénales éventuelles que cela implique pour les individus sujets du contrôle.

88
2.4.3.2 - LE RÈGLEMENT DE SERVICE INTÉRIEUR DE LA
FORMATION ADMINISTRATIVE
Ce document constitue l'outil permettant de communiquer au personnel militaire de la
formation la liste des produits prohibés (produits stupéfiants ou médicaments détournés de leur
usage) ou pouvant mettre en cause son aptitude médicale. Aucun militaire ne peut ainsi
prétendre ignorer les sujétions auxquels il est soumis.
À cet égard, le point suivant est inséré au règlement du service intérieur des formations :
« il est interdit de consommer, sans prescription médicale, les substances suivantes : le
cannabis, les opiacés, les amphétamines et leurs dérivés, la cocaïne et ses dérivés,
l'acide lysergique diéthylamide (LSD) ou toute autre substance mentionnée dans l'arrêté
du 22 février 1990 (A) » .

2.4.3.3 - LA FICHE INDIVIDUELLE D'APPÉTENCE POUR LES


TOXIQUES
Le commandant de la formation établit (ou complète s'il y a récidive) une fiche individuelle
d'appétence aux toxiques (FIAT) pour un militaire dont l'usage de drogue ou l'ivresse répétée a
été mis en évidence.
La FIAT relate les faits reprochés et précise la catégorie dans laquelle est classé le personnel.
Elle est personnellement communiquée à l'intéressé et conservée selon la procédure, en
particulier lors des changements d'affectation.
La FIAT est détruite à l'expiration du délai prévu (1 an ou 5 ans) qui peut être réduit de moitié si
l'intéressé accepte de suivre un stage de sensibilisation.
L'ivresse répétée ou tout dépistage de toxiques dont le résultat est positif donne lieu à
l'établissement d'une FIAT, qui ne se substitue pas à la procédure disciplinaire. La FIAT est un
outil pédagogique distinct de la sanction.
Toute sanction disciplinaire infligée pour des motifs liés à la consommation d'alcool ou de
drogue implique l'établissement d'une FIAT.
Ce document, conservé sous pli « confidentiel » dans le dossier du personnel, constitue pour
le militaire qui en est l'objet une incitation à ne pas récidiver et à modifier son comportement.
Dès lors, la FIAT offre l'opportunité au commandement local, par une approche nouvelle,
d'avoir une vision objective et globale de la situation du personnel de sa formation.
Toutefois les FIAT ne pourront pas faire l'objet d'un traitement automatisés ou de tout autre
fichier sous quelque forme que ce soit.
La FIAT constitue un élément d'appréciation supplémentaire à la disposition du commandant
de la formation pour tous les actes de gestion.

2.4.4 - LES CONSÉQUENCES DISCIPLINAIRES


Les conséquences de l'état d'ébriété sur l'emploi sont soumises à l'appréciation du
commandement, et le personnel concerné peut être sanctionné sans confirmation médicale
préalable.
Les comportements et agissements déviants relevés en-dehors du service et à l'extérieur d'un
établissement militaire peuvent être sanctionnés sur le plan disciplinaire conformément à
l'instruction n° 200690/DEF/SGA/DFP/FM/1 du 30 mai 2006 ; la motivation en droit des faits
pouvant, par exemple, être celle de l'atteinte à la dignité militaire ou au renom de l'armée.

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Tout militaire refusant de se soumettre à un dépistage d'une consommation de stupéfiants ou
d'alcool ordonné par le commandement peut faire l'objet d'une sanction disciplinaire.

2.4.5 - LES DISPOSITIONS PARTICULIÈRES

2.4.5.1 - PERSONNEL DE LA RÉSERVE


Soumis au règlement de discipline générale (cf. art. L. 4143-1. du Code de la défense), le
personnel de la réserve opérationnelle peut faire l'objet de dépistages dans le cadre des
périodes d'activité.

2.4.5.2 - PERSONNEL CIVIL


L'ivresse ou l'usage de produits stupéfiants, dûment constatés, constituent à eux seuls des
comportements susceptibles d'entraîner une sanction disciplinaire.
La mise en œuvre des procédures de contrôle de l'imprégnation alcoolique ou de dépistage de
drogue précisées par la présente instruction s'effectue, le cas échéant et si nécessaire,
localement à l'issue d'une concertation entre l'autorité militaire, la commission d'hygiène de
sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et le médecin de prévention.

90
3/ LES INSTANCES CONSULTATIVES ET DE
CONCERTATION
Les militaires font l'objet d'un cantonnement juridique qui limite l'exercice de certains de leurs
droits comme de se syndiquer, de faire grève ou de s'affilier à un parti politique. Le statut
général des militaires précise ainsi les sujétions et compensations fixées par la loi. Il prescrit
également que le chef militaire a le devoir de veiller aux intérêts de ses subordonnés.
Le dialogue interne couvre les dispositifs permettant au chef militaire d'exercer cette
responsabilité envers ses subordonnés. Il constitue un appui au commandement.
Dans sa partie législative à l'article L4124-1, le Code de la défense définit des organismes
consultatifs et de concertation.
Ce présent chapitre précise l'organisation de chaque organisme et développe le cycle de la
concertation au sein de l'armée de Terre.

3.1 - LES ORGANISMES CONSULTATIFS ET DE


CONCERTATION
Le conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM) est le cadre institutionnel dans lequel
sont examinés les éléments constitutifs de la condition de l'ensemble des militaires. Il exprime
son avis sur les questions de caractère général relatives à la condition militaire. Il est
obligatoirement saisi des projets de loi modifiant le présent livre et des textes d'application de
ce livre ayant une portée statutaire, indiciaire ou indemnitaire.
Une représentation du Conseil supérieur de la fonction militaire est appelée à s'exprimer,
chaque année, devant le Haut Comité d'évaluation de la condition militaire (HCECM). Elle
peut, en outre, demander à être entendue par ce dernier sur toute question générale
intéressant la condition militaire.
Les conseils de la fonction militaire (CFM) dans les forces armées et les formations
rattachées étudient toute question relative à leur force armée, direction ou service concernant
les conditions de vie, d'exercice du métier militaire ou d'organisation du travail. Ils peuvent
également procéder à une étude des questions inscrites à l'ordre du jour du Conseil supérieur
de la fonction militaire qui concernent leur force armée, direction ou service.
Les membres du Conseil supérieur de la fonction militaire et des conseils de la fonction
militaire jouissent des garanties indispensables à leur liberté d'expression. Toutes informations
et facilités nécessaires à l'exercice de leurs fonctions doivent leur être fournies. La
composition, l'organisation, le fonctionnement et les conditions de désignation, notamment par
tirage au sort ou par élection, des membres de ces conseils sont fixés par décret en Conseil
d'État.
Les retraités militaires sont représentés au sein du Conseil supérieur de la fonction militaire.
Lorsqu'elles sont reconnues représentatives pour siéger au Conseil supérieur de la fonction
militaire, les associations professionnelles nationales de militaires et leurs unions ou
fédérations y sont représentées dans la limite du tiers du total des sièges.
Le ministre des Armées communique aux commissions compétentes de chaque assemblée
parlementaire un rapport annuel de synthèse des travaux du Conseil supérieur de la fonction
militaire.

91
3.2 - LE HAUT COMITÉ D'ÉVALUATION DE LA CONDITION
MILITAIRE
Le HCECM a pour mission d'éclairer le Président de la République et le Parlement sur la
situation et l'évolution de la condition militaire. Il prend en compte tous les aspects favorables
ou défavorables, juridiques, économiques, sociaux, culturels et opérationnels susceptibles
d'avoir une influence, notamment sur le recrutement, la fidélisation, les conditions de vie des
militaires et de leurs familles et les conditions de réinsertion dans la société civile.

La condition militaire recouvre l'ensemble des obligations et des sujétions propres à l'état
militaire, ainsi que les garanties et les compensations apportées par la Nation aux militaires.
Elle inclus les aspects statutaires, économiques, sociaux et culturels susceptibles d'avoir une
influence sur l'attractivité de la profession et des parcours professionnels, le moral et les
conditions de vie des militaires et de leurs ayants droit, la situation et l'environnement
professionnels des militaires, le soutien aux malades, aux blessés et aux familles, ainsi que les
conditions de départ des armées et d'emploi après l'exercice du métier militaire.

Dans son rapport annuel, le Haut Comité d'évaluation de la condition militaire dresse un
constat objectif sur l'état et l'évolution de la condition militaire au sein de la société française.
Il formule des avis et peut aussi émettre des recommandations.

A tout moment, il peut s'appuyer sur les éléments d'information et les études réalisées par les
administrations de l'État et les établissements publics de l'État qui lui apparaissent nécessaires
à l'exercice de sa mission.
Remis au Président de la République et au Parlement, ce rapport est également adressé au
ministre des armées et au ministre de l'Intérieur ainsi qu'aux plus hautes autorités des forces
armées.

Le Haut Comité d'évaluation de la condition militaire est composé de 9 membres nommés par
décret du Président de la République pour une durée de quatre ans renouvelable :
un membre du Conseil d'État, président, et un vice-président également membre du
Conseil d'État ;
le directeur général de l'Institut national de la statistique et des études économiques
(INSEE) ou son représentant, qui apporte sa connaissance de l'évolution de la société
française et l'appui de ses services aux travaux du Haut Comité ;
deux officiers généraux en deuxième section, sur le rapport du ministre des Armées qui
permettent au conseil de bénéficier de l'expérience de cadres de haut niveau issus de la
communauté militaire ;
quatre personnalités civiles qualifiées, sur le rapport du Premier ministre qui complètent
ce panel de compétences, garantissant une approche exhaustive des différents
domaines étudiés par le Haut Comité.

Pour remplir sa mission, il dispose d'un secrétariat général permanent dirigé par un secrétaire
général, membre du corps militaire du contrôle général des armées, nommé par le ministre des
Armées. Le secrétaire général assiste aux séances sans participer aux débats.

92
3.3 - LE CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA FONCTION MILITAIRE

3.3.1 - LE RÔLE DU CSFM


Le Conseil supérieur de la fonction militaire est l'instance nationale de consultation et de
concertation de l'ensemble des militaires des forces armées et formations rattachées.
Il exprime son avis :
1. Sur les questions à caractère général relatives à la condition militaire dont il est saisi par
le ministre des Armées ou qui sont inscrites à l'ordre du jour d'une session sur proposition
de ses membres, et qui concernent les aspects statutaires, économiques, sociaux et
culturels susceptibles d'avoir une influence sur l'attractivité de la profession et des
parcours professionnels, le moral et les conditions de vie des militaires et de leurs ayants
droit, la situation et l'environnement professionnels des militaires, le soutien aux malades,
aux blessés et aux familles, ainsi que les conditions de départ des forces armées et
formations rattachées et d'emploi après l'exercice du métier militaire ;
2. Sur les projets de loi relatifs au statut des militaires ;
3. Sur les projets de décret portant statut particulier des militaires mentionnés ainsi que les
projets de décret comportant des dispositions statutaires communes à plusieurs corps ou
catégories de militaires ;
4. Sur les projets de texte réglementaire portant sur les dispositions indiciaires ou
indemnitaires relatives aux militaires.
Il est organisé en trois commissions qui traitent des domaines des statuts, des régimes
indiciaires ou indemnitaires et des pensions, des conditions de vie, des aspects sociaux et de
l'environnement professionnel. Tout membre du Conseil supérieur de la fonction militaire doit
appartenir à une seule commission.
Le Conseil supérieur de la fonction militaire se réunit au moins deux fois par an en séance
plénière.

L'avis du CSFM sur les questions de caractère général relatives à la condition et au statut du
personnel militaire s'appuie sur les éléments recueillis au sein des différents CFM. Il peut soit
se prononcer sur des projets de décrets qui lui sont soumis pour avis, soit exercer sa réflexion
sur des études de fond ou des questions d'actualité.
La synthèse des travaux et l'avis, issus des délibérations du CSFM font l'objet d'un
communiqué, signé par le ministre des Armées, Président du Conseil supérieur de la fonction
militaire, ou par l'autorité déléguée, et contresigné par le secrétaire de séance.
Le secrétaire général du Conseil supérieur de la fonction militaire est assisté d'un adjoint,
nommé par le ministre de la défense, qui le supplée en cas d'absence ou d'empêchement.
Le ministre peut déléguer sa signature au secrétaire général pour les besoins du
fonctionnement du Conseil supérieur de la fonction militaire.
L'adjoint du secrétaire général peut recevoir délégation de signature du ministre en cas
d'absence ou d'empêchement du secrétaire général.
Le secrétaire général du Conseil supérieur de la fonction militaire informe périodiquement les
secrétaires généraux des conseils de la fonction militaire de l'avancement des travaux du
Conseil supérieur de la fonction militaire.

93
3.3.2 - COMPOSITION ET DÉSIGNATION DES MEMBRES DU
CSFM
Le Conseil supérieur de la fonction militaire placé sous la présidence du ministre des Armées,
comprend un maximum de soixante et un membres siégeant avec voix délibérative.
1. quarante-deux militaires en position d'activité représentant les forces armées, directions
et services répartis au sein des neuf conseils de la fonction militaire :
12 membres du conseil de la fonction militaire de l'armée de Terre (CFMT) ;
12 membres du conseil de la fonction militaire de la gendarmerie nationale ;
6 membres du conseil de la fonction militaire de l'armée de l'Air et de l'Espace ;
6 membres du conseil de la fonction militaire de la Marine nationale ;
2 membres du conseil de la fonction militaire du service de santé des armées ;
1 membre du conseil de la fonction militaire de la direction générale de l'armement ;
1 membre du conseil de la fonction militaire du service des essences des armées ;
1 membre du conseil de la fonction militaire du service du commissariat des armées
;
1 membre du conseil de la fonction militaire du service d'infrastructure de la
défense.
2. au plus seize militaires représentant les associations professionnelles nationales de
militaires (APNM), leurs unions ou leurs fédérations, représentatives ;
3. trois membres du conseil permanent des retraités militaires représentant les associations
de retraités militaires .
Les membres du Conseil supérieur de la fonction militaire sont nommés par arrêté du ministre
de la défense pour une durée de quatre ans dans les conditions suivantes :
Les représentants des forces armées et formations rattachées sont, sur la base du
volontariat parmi les membres des conseils de la fonction militaire, désignés à la suite de
leur élection par les membres de ces conseils. Ils ne peuvent exercer deux mandats
consécutifs, sauf lorsqu'ils remplacent un membre au cours de son mandat pour une
durée inférieure à un an.
Les représentants des associations professionnelles nationales de militaires, de leurs
unions ou de leurs fédérations sont nommés sur proposition de l'association
professionnelle nationale de militaires, de l'union ou de la fédération à laquelle ils
appartiennent ;
Les représentants titulaires des associations de retraités militaires ainsi que leurs
suppléants sont nommés sur proposition du conseil permanent des retraités militaires,
parmi les membres des associations représentées en son sein.
Actuellement il n'y a pas de représentants des associations professionnelles nationales de
militaires, de leurs unions ou leurs fédérations au CSFM, car toutes les conditions de
représentativité ne sont pas réunies.
Concernant l'élection des représentants CFMT au CSFM :
le renouvellement des membres du CSFM intervient par moitié tous les deux ans ;
tous les membres titulaires et suppléants du CFMT peuvent se porter volontaires aux
postes vacants du CSFM. Pour l'armée de Terre, cela représente deux postes dans
chaque groupe de grades (officiers, sous-officiers et militaires du rang);

94
le collège électoral est formé par l'ensemble des membres titulaires du CFMT (ou en cas
d'absence, leur suppléant) ;
cette élection a lieu lors d'une session du CFMT.

3.4 - LE CONSEIL DE LA FONCTION MILITAIRE TERRE


Ce chapitre n'a pas vocation à étudier l'ensemble des neuf CFM mais d'aborder celui qui
intéresse particulièrement le personnel de l'armée de Terre. Même s'il existe quelques
différences entre les CFM (par exemple : les conditions de désignation des membres), ils font
tous l'objet de dispositions communes traduites dans la partie réglementaire du code de la
défense.

3.4.1 - LE RÔLE DU CFMT


Les conseils de la fonction militaire étudient toute question relative à leur force armée ou
formation rattachée concernant les conditions de vie, d'organisation du travail ou d'exercice du
métier militaire.
Ils peuvent également procéder à l'étude des questions les concernant inscrites à l'ordre du
jour du Conseil supérieur de la fonction militaire. Leurs observations sont adressées au
secrétaire général du Conseil supérieur de la fonction militaire.
Les conseils de la fonction militaire peuvent, le cas échéant, étudier les questions mentionnées
au premier alinéa lorsque celles-ci concernent des militaires qui, étant représentés au sein de
ces conseils, sont:
affectés hors de leur forces armées ou formation rattachée d'appartenance ;
gérés par une formation rattachée ne disposant pas d'un conseil ».
Les chefs d'état-major de chaque armée [...] peuvent, après accord du ministre [...], réunir le
conseil dont ils sont le vice-président pour traiter d'un sujet particulier à leur force armée ou
formation rattachée et entrant dans la compétence du conseil »
Ainsi, le CEMAT peut être amené à étudier ponctuellement des projets de textes législatifs et
réglementaires ayant une portée statutaire, indiciaire ou indemnitaire et concernant soit
l'ensemble des militaires, soit l'armée de Terre.
Le CFMT se réunit deux fois par an, lors des sessions de printemps (de janvier à juin) et
d'automne (de juillet à décembre), communément appelés cycles de concertation semestriels.
Toutefois, des sessions extraordinaires peuvent être organisées, en plus du cycle normal.
Lors des sessions nationales, le CFMT est présidé par le ministre des Armées. Cependant, à
sa demande, le chef d'Etat-major de l'armée de Terre (CEMAT), peut être amené à le suppléer.
Le CFMT dispose d'un secrétariat permanent dirigé par un secrétaire général, officier
supérieur, désigné par le ministre des Armées. Directement subordonné au CEMAT, il en est
également le conseiller social. Il est très régulièrement consulté par le CEMAT sur les dossiers
de l'armée de Terre traitant des statuts au sens général du terme, ou des conditions de vie et
de travail.
Véritable chef d'orchestre, le secrétaire général du CFMT, assisté d'un adjoint désigné selon
les mêmes modalités, a un rôle de direction et d'organisation. Il organise les activités du
Conseil, veille au bon déroulement des débats et au respect de la liberté d'expression des
membres. Il s'assure aussi de la diffusion des informations relatives aux travaux du Conseil.

95
Ces travaux du Conseil s'appuient entre autres, sur les travaux préparatoires réalisés au
niveau local par les commissions participatives du corps (CPC) puis au niveau zonal par les
différents États-majors des zones Terre lors des journées zone Terre (JZT). Ces synthèses
permettent de relayer les préoccupations et aspirations des militaires de l'armée de Terre en
matière de condition militaire.
L'action permanente des comités spécialisés et la création de groupes de travail ponctuels
complètent ce dispositif préparatoire à la session plénière du CFMT.
A l'issue de chaque session du conseil de la fonction militaire, un communiqué comprenant la
synthèse des travaux et des avis est rédigé. Ce communiqué est signé par le président de la
session du conseil de la fonction militaire, ou l'autorité déléguée, et contresigné par le
secrétaire de session, membre du conseil de la fonction militaire, désigné pour chaque session
par les membres du conseil.

3.4.2 - LA COMPOSITION ET DÉSIGNATION DES MEMBRES


DU CFMT
« Les membres titulaires et suppléants des conseils de la fonction militaire sont nommés par
arrêté du ministre de la défense pour une durée de quatre ans. Ils sont désignés par voie de
tirage au sort ou, lorsque les caractéristiques de la force armée ou de la formation rattachée le
justifient, par la voie de l'élection, parmi les militaires ayant fait acte de volontariat. [...]. Le
renouvellement des membres intervient par moitié tous les deux ans, conformément à une
répartition en deux groupes, A et B. Lors des opérations de désignation des membres des
conseils de la fonction militaire au titre de l'un des groupes, A ou B, l'arrêté du ministre de la
défense organisant ces opérations peut prévoir l'attribution des sièges vacants du groupe non
renouvelé. Les membres reçoivent une formation spécifique en vue de l'accomplissement de
leur fonction. Les représentants des forces armées et formations rattachées nommés au
Conseil supérieur de la fonction militaire sont membres de droit du conseil de la fonction
militaire de leur force armée ou formation rattachée d'appartenance, avec voix délibérative. Ils
ne disposent pas de suppléants ».
(Extrait de l' Art. R4124-10 du code de la défense )
Pour le CFMT, la désignation est réalisée par voie de tirage au sort. Le volontariat exprimé par
le personnel militaire doit répondre à certains critères (art.R4124-11 du code de la défense)
pour être validé.
Pour assurer la plus grande représentativité de la communauté militaire de l'armée de Terre, un
seul militaire par formation administrative et par groupe de grades (un officier, un sous-officier
et un militaire du rang) peut être désigné en tant que membre du conseil de la fonction militaire
Terre, soit 3 membres titulaires ou suppléants au mieux.
Le Conseil de la fonction militaire Terre est composé de 66 membres titulaires (groupes A et B)
et 132 membres suppléants.

3.4.3 - LE CYCLE DE LA CONCERTATION AU SEIN DE


L'ARMÉE DE TERRE
Le cycle de la concertation repose sur :
1. Les travaux préparatoires en amont à la session du CFMT, réalisés par :
les commissions participatives du corps (CPC) ;
les journées zone Terre (JZT) ;
les trois comités (statutaire, indemnitaire et condition du personnel) ;

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les groupes de travail ad-hoc (GT) ;
2. la session nationale du CFMT.
En début de chaque cycle, une note adressée à tous les commandants de formation, chefs de
bureau environnement humain (BEH) et membres du CFMT, précise l'organisation des travaux
et les thèmes majeurs fixés par le CEMAT.

Les commissions participatives du corps


Organisées par le chef du BEH, les commissions participatives du corps (CPC) constituent le
premier niveau de concertation dans l'armée de Terre. Leur bon déroulement conditionne la
qualité de toute la chaîne de concertation. Obligatoires pour toute formation de plus de 50
militaires et semestrielles, elles sont un lieu d'échange direct et de dialogue entre le chef de
corps et du personnel représentant les militaires de la formation. Les présidents de catégorie et
les membres des instances de concertation sont membres de droit des CPC.
Elles permettent de dresser un bilan des points de satisfaction et de préoccupation des
militaires de l'armée de Terre au niveau local et de soumettre un ensemble de questions ayant
trait à la condition militaire. C'est également l'opportunité d'informer sur les travaux du CFMT :
communiqué de la dernière session, thèmes d'étude du cycle en cours.
Ses travaux doivent permettre d'alimenter au niveau zonal les journées zone Terre (JZT).
Chaque terrien est associé au processus global de la concertation : en amont de la CPC, il est
amené à s'exprimer auprès de son représentant désigné.

Les journées zone Terre (JZT)


Échelon intermédiaire de la concertation, les journées zonales Terre symbolise le dialogue
direct entre le général commandant la zone Terre et des représentants militaires des
formations.

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Placées sous la responsabilité des différents commandant de zones Terre (COMZT), elles sont
organisées par les bureaux condition du personnel de chaque zone Terre, selon les directives
du secrétaire général du CFMT, et associent, des présidents de catégorie, des représentants
des bureaux environnement humain (BEH), des membres du CFMT, des représentants des
commissions participatives du corps et des militaires désignés.
Les travaux des JZT doivent se traduire par :
une synthèse des remontées des commissions participative du corps (CPC), en
identifiant et en priorisant les satisfactions et les préoccupations locales en matière de
condition militaire ;
une liste de dix questions également priorisées à destination de l'administration centrale
en tenant compte des questions précédemment posées lors de JZT et des réponses
apportées et répertoriées dans la foire aux questions (FaQ) de l'armée de Terre. Deux
d'entre elles seront posées en session plénière du CFMT, l'une au CEMAT et l'autre au
DRHAT ;
une fiche sur chacun des thèmes étudiés par le CFMT lors de la session ;
éventuellement, des observations sur les projets de textes ;
l'avis des participants.
C'est également l'occasion pour les membres du CFMT de présenter les travaux réalisés au
sein de groupes de travail ou des comités spécialisés. Ces journées précèdent la session
nationale du CFMT

Les comités spécialisés


Le CFMT et la chaîne de concertation Terre s'appuient sur trois comités spécialisés dans l'un
des domaines suivants : statutaire, indemnitaire/indiciaire et condition du personnel
(CONDIPERS). Ces comités agissent en miroir des commissions spécialisées du Conseil
supérieur de la fonction militaire (CSFM).
Les membres de ces comités sont désignés pour un cycle de concertation (un semestre) par le
secrétaire général du CFMT parmi les membres titulaires et suppléants volontaires. Les
représentants Terre des commissions correspondantes du CSFM sont membres de droit et
participent en cette qualité aux travaux des comités spécialisés.
Sur convocation du secrétaire général, chaque comité se réunit quatre fois par an, soit au
moins une fois par cycle de concertation. Il bénéficie alors d'informations complémentaires et
d'échanges avec des services de l'administration centrale ou des organismes extérieurs au
ministère, de façon à approfondir sa connaissance des sujets traités et sa maîtrise des
problématiques et des enjeux associés.
Ces comités ont une triple fonction :
suivre les avancées et les modifications propres à leur domaine de compétence ;
préparer les travaux du conseil pour le cycle en cours ;
nourrir en continu les travaux du CSFM ou répondre à des sollicitations urgentes du
commandement.
Le comité « statutaire » étudie les projets de texte à caractère statutaire soumis pour avis aux
instances de concertation. Il porte aussi son attention sur tout ce qui touche aux statuts général
et particuliers, au recrutement, aux cursus et parcours de carrières, à l'avancement et à la
notation, à la discipline, ou à la reconversion.

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Le comité « condition du personnel » s'approprie les préoccupations en matière de condition
du personnel des différentes zones Terre. Son attention se porte en particulier sur les
conditions de vie et de travail, l'accompagnement social, la prise en compte des familles, des
blessés ou la cohésion. Il est particulièrement impliqué dans les remontées sur la mise en
œuvre du « plan famille ».
Enfin, le comité « indiciaire / indemnitaire » étudie les projets de textes soumis aux instances
de concertation et portant sur la solde et les pensions en veillant à ce qu'elles préservent notre
modèle d'armée notamment en matière de compensation de sujétion et d'équité avec la
fonction publique.
Lors de la session plénière du CFMT, ces comités restituent leurs travaux au Conseil, lequel
est alors invité à se prononcer dessus.

Les groupes de travail "ad-hoc"


Le secrétaire général, à son l'initiative ou sur demande d'une partie des membres du CFMT,
peut décider de la création d'un groupe de travail (GT) « ad-hoc » afin de traiter une
problématique particulière sur un domaine non traité par les comités permanents et/ou en
complément de ces derniers.
Le groupe de travail est constitué par le secrétaire général après un appel à candidature
auprès des membres titulaires ou suppléants du Conseil.
Les travaux du groupe donnent lieu à la rédaction d'un compte-rendu transmis par le
secrétariat permanent du CFMT, aux membres du Conseil.

La session nationale du CFMT


C'est le rendez-vous majeur qui clôt un cycle de concertation. Afin de délibérer, le Conseil doit
atteindre un quorum de 60% de l'effectif théorique à l'ouverture de la session plénière.
La session nationale ne constitue pas une simple restitution des travaux conduits lors des
différentes JZT, mais leur prolongement. Les membres du Conseil exprime avec fidélité le
ressenti, les aspirations et les préoccupations de la communauté des terriens, et prennent
position sur l'ensemble des travaux réalisés au cours du cycle et les complète si nécessaire
afin de rendre un avis officiel au commandement. Le Conseil peut également formuler des
propositions sur les prochains thèmes à étudier lors du prochain cycle de concertation.
C'est aussi un lieu d'échange direct entre les membres du Conseil et le Chef d'état-major de
l'armée de Terre (CEMAT) ainsi que le directeur des ressources humaine de l'armée de Terre
(DRHAT).
A l'issue de la session plénière, le secrétaire de session élu et le CEMAT cosignent un
communiqué officiel qui est très largement diffusé. Le secrétaire général du CFMT est
responsable de la diffusion des documents validés par le Conseil, en vue de leur exploitation
par l'administration centrale et les représentants de l'armée de Terre au CSFM.

99
4/ LA RÉSERVE MILITAIRE

4.1 - DISPOSITIONS COMMUNES

4.1.1 - DISPOSITIONS GÉNÉRALES

Article R4211-1
Les réservistes appartiennent à une armée ou à une formation rattachée, qui en assurent la
gestion.
Les officiers, les sous-officiers et les officiers mariniers de la réserve opérationnelle sont
rattachés aux différents corps statutaires de l'armée professionnelle des militaires de carrière.
Ils sont soumis aux dispositions de leur corps de rattachement en tant qu'elles ne sont pas
contraires aux dispositions de l'article L. 4143-1 et du livre II de la partie 4 du code de la
défense.
Les militaires du rang de la réserve opérationnelle sont soumis aux dispositions statutaires qui
leur sont applicables, en tant qu'elles ne sont pas contraires aux dispositions de l'article L.
4143-1 et du livre II de la partie 4 du code de la défense.

Article R4211-3
Les réservistes peuvent, pour les besoins du service, être admis sur leur demande ou affectés
d'office dans d'autres corps de la force armée ou de la formation rattachée à laquelle ils
appartiennent. Ils ne peuvent être admis dans un corps d'une autre armée ou d'une autre
formation rattachée que sur leur demande.
L'admission d'un réserviste dans un corps d'une autre force armée ou formation rattachée, qui
doit donner lieu à la conclusion d'un nouvel engagement à servir dans la réserve
opérationnelle, ne peut entraîner ni la modification du grade et de l'ancienneté de grade
acquise, ni la prise de rang avant les autres militaires de même grade et de même ancienneté,
ni la perte d'une inscription au tableau d'avancement.

Article R4211-4
Des récompenses peuvent être accordées aux réservistes et aux anciens réservistes admis à
l'honorariat. Les intéressés peuvent bénéficier de nominations ou promotions dans les ordres
nationaux de la Légion d'honneur et du mérite, de la concession de la médaille militaire et de
l'attribution de la médaille de la défense nationale et de la médaille des services militaires
volontaires.

Article R4211-5
Les conditions de port de l'uniforme militaire par les réservistes et les anciens réservistes
admis à l'honorariat sont fixées par arrêté du ministre des Armées.

100
4.1.2 - DISPOSITIONS RELATIVES À L'HONORARIAT

Article R4211-6
Lorsqu'ils quittent la réserve, sont admis de droit, sur leur demande, à l'honorariat de leur
grade, par décision du ministre des Armées, les réservistes qui remplissent au moins l'une des
conditions suivantes :
1. avoir été radié de la réserve opérationnelle pour atteinte de la limite d'âge du grade ;
2. avoir été radié de la réserve pour blessure, maladie ou infirmité imputable au service ;
3. avoir été décoré de la Légion d'honneur, de la médaille militaire, de l'ordre national du
mérite ou être titulaire d'une citation ;
4. avoir été décoré de la médaille de la défense nationale ;
5. être âgé de plus de trente-cinq ans et justifier de deux cents jours au moins d'activité
dans la réserve opérationnelle.
6. Avoir été décoré de la médaille des services militaires volontaires
Lorsqu'ils remplissent au moins l'une des conditions mentionnées au I, les réservistes de la
gendarmerie nationale sont admis de droit, sur leur demande, à l'honorariat de leur grade ou,
sur proposition de l'autorité militaire, du grade immédiatement supérieur, par décision du
ministre de l'Intérieur.
Dès souscription d'un contrat d'engagement à servir dans la réserve opérationnelle ou dès
délivrance d'un agrément dans la réserve citoyenne, l'honorariat et, le cas échéant, l'admission
au grade immédiatement supérieur sont suspendus pour la durée de l'engagement à servir
dans la réserve opérationnelle ou de l'agrément dans la réserve citoyenne.

Article R4211-7
Les réservistes qui ne remplissent pas les conditions précitées peuvent obtenir, sur leur
demande, l'honorariat de leur grade ou du grade immédiatement supérieur par décision du
ministre des Armées, ou pour ceux de la gendarmerie nationale par décision du ministre de
l'Intérieur.

Article R4211-9
En cas de comportement portant atteinte à l'honneur ou à la probité, l'honorariat peut être retiré
par décision du ministre des Armées, , ou par le ministre de l'Intérieur pour les réservistes de la
gendarmerie nationale, après que l'intéressé a été mis à même de présenter ses observations.

4.1.3 - RADIATION DE LA RÉSERVE

Article R4211-10
La radiation de la réserve est prononcée d'office par le ministre des Armées, ou le ministre de
l'Intérieur pour les réservistes de la gendarmerie nationale dans les cas suivants :
1. admission dans l'armée professionnelle par souscription d'un engagement ou
recrutement dans un corps militaire ;
2. atteinte de la limite d'âge du grade ;
3. réforme définitive ;

101
4. perte de la nationalité française ;
5. condamnation soit à la perte des droits civiques ou à l'interdiction d'exercer un emploi
public, soit à une peine criminelle, soit à la destitution ou à la perte du grade dans les
conditions prévues aux articles L. 311-3 à L. 311-9 du Code de justice militaire ;
6. Retrait définitif par le ministre des Armées ou le ministre de l'Intérieur pour les réservistes
de la gendarmerie nationale, de l'agrément donné à la demande d'accès à la réserve
citoyenne.

Article R4211-12
La radiation de la réserve opérationnelle peut être prononcée, après avis de la commission
prévue à l'article R. 4221-26 :
1. Par décision du ministre des Armées, ou du ministre de l'Intérieur pour les réservistes de la
gendarmerie nationale, pour insuffisance professionnelle ;
2. Par décision du ministre des Armées pour faute grave ou manquement, faute contre
l'honneur ou la probité, ou pour des faits ayant entraîné une condamnation à une peine
d'emprisonnement autre que celles prévues au 5° de l'article R. 4211-10.

4.2 - SERVIR DANS LA RÉSERVE OPÉRATIONNELLE

4.2.1 - SOUSCRIPTION DE L'ENGAGEMENT À SERVIR DANS


LA RÉSERVE OPÉRATIONNELLE

Article R4221-1
Le contrat d'engagement à servir dans la réserve opérationnelle est souscrit au titre d'une
armée ou d'une formation rattachée.

Article R4221-2
La signature de l'engagement est subordonnée à la reconnaissance préalable de l'ensemble
des aptitudes à y occuper un emploi.
L'aptitude physique exigée est identique à celle requise pour les militaires professionnels.

Article R4221-3
Le contrat d'engagement est signé par le ministre des Armées, ou le ministre de l'Intérieur pour
les réservistes de la gendarmerie nationale. Il prend effet à la date prévue dans le contrat ou, à
défaut, au jour de sa signature. Le ministre des Armées, ou le ministre de l'Intérieur pour les
réservistes de la gendarmerie nationale, peut, par arrêté, déléguer aux commandants de
formation administrative ou aux autorités dont ils relèvent les pouvoirs qu'il tient du présent
article. Ces délégataires peuvent déléguer leur signature à un ou plusieurs de leurs
subordonnés pour les actes pris en application du présent article.
Toutefois, s'agissant d'un premier contrat d'engagement souscrit par un volontaire, en qualité
d'officier, de sous-officier ou d'officier marinier, le contrat signé prend effet à la date fixée par le
décret ou la décision de nomination.

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Le contrat rattache le réserviste à la garnison de son lieu d'affectation pour le calcul de ses
droits à solde et aux accessoires qui s'y attachent.

Article R4221-4
Les mentions du contrat d'engagement à servir dans la réserve opérationnelle sont précisées
par arrêté conjoint du ministre des Armées et du ministre de l'Intérieur. Elles comprennent
obligatoirement le lieu et l'unité d'affectation du réserviste ainsi que la durée de son
engagement.

Article R4221-5
Les périodes d'activité dans la réserve opérationnelle sont déterminées, de manière
prévisionnelle, par l'autorité militaire d'emploi en accord avec le réserviste. La durée de
chacune des périodes d'activité ne peut être inférieure à une demi-journée
Le nombre prévisionnel de jours d'activité est fixé par l'autorité militaire d'emploi pour la
période restant à courir entre la date de prise d'effet du contrat d'engagement et la fin de
l'année civile. Il est communiqué au réserviste et actualisé au moins une fois par an.

4.2.2 - PROLONGATION DE LA DURÉE D'ACTIVITÉ AU-DELÀ


DE SOIXANTE JOURS PAR AN

Article D4221-7
Pour répondre aux besoins des forces armées et formations rattachées, la durée des activités
dans la réserve opérationnelle peut être portée, par décision du ministre des Armées, ou du
ministre de l'Intérieur pour les réservistes de la gendarmerie nationale, à cent cinquante jours
par année civile, après accord du réserviste.
Le ministre des Armées, ou le ministre de l'Intérieur pour les réservistes de la gendarmerie
nationale, peut, par arrêté, déléguer aux commandants de formation administrative ou aux
autorités dont ils relèvent les pouvoirs qu'il tient du présent article. Ces délégataires peuvent
déléguer leur signature à un ou plusieurs de leurs subordonnés pour les actes pris en
application du présent article.

Article D4221-8
Sur autorisation préalable du ministre des Armées, ou pour les réservistes de la gendarmerie
nationale, selon qu'ils se voient confier des missions militaires ou de sécurité intérieure, du
ministre des Armées ou du ministre de l'Intérieur, et après accord du réserviste, la durée des
activités dans la réserve opérationnelle peut être portée par année civile à deux cent dix jours
lorsque l'emploi tenu par le réserviste présente un intérêt de portée nationale ou internationale.

103
4.2.3 - EXÉCUTION DE L'ENGAGEMENT À SERVIR DANS LA
RÉSERVE OPÉRATIONNELLE

Article R4221-9
Chaque période couvre des services effectifs continus et fait l'objet d'une convocation qui
ouvre droit aux indemnités de déplacement temporaire, à l'aller et au retour, entre le domicile
du réserviste et son lieu d'affectation.
Les services comptent du jour de la mise en route jusqu'à celui du retour du réserviste à son
domicile.

Article R4221-10
Le réserviste opérationnel est tenu d'informer par écrit, lors de la signature du contrat
d'engagement à servir dans la réserve opérationnelle, l'autorité militaire d'emploi et l'organisme
chargé de sa gestion administrative de son appartenance à l'une des réserves mentionnées à
l'article L. 2171-1 ou de son assujettissement aux dispositions du titre V du livre Ier de la
deuxième partie relatives au service de sécurité nationale.
Le réserviste opérationnel est tenu d'informer par écrit, sans délai, l'autorité militaire d'emploi et
l'organisme chargé de sa gestion administrative de tout changement dans sa situation
susceptible d'affecter l'exécution des périodes d'activité.

4.2.4 - SOUSCRIPTION ET EXÉCUTION DE LA CLAUSE DE


RÉACTIVITÉ

Article R4221-11
La clause de réactivité peut soit figurer dans le contrat d'engagement à servir dans la réserve,
soit être souscrite pendant l'exécution dudit contrat. Dans ce cas, elle est souscrite pour la
durée du contrat restant à courir et est incorporée au contrat initial.
Cette clause devient caduque lorsque le réserviste change d'employeur.

Article R4221-12
La clause de réactivité, quelle que soit la date de sa conclusion, est signée dans les formes
prévues à l'article R. 4221-3. Elle est revêtue de l'accord préalable du ou des employeurs du
réserviste.

4.2.5 - SUSPENSION OU RÉSILIATION DE L'ENGAGEMENT À


SERVIR DANS LA RÉSERVE OPÉRATIONNELLE

Article R4221-18
Sur demande de l'intéressé, l'exécution des obligations nées du contrat d'engagement à servir
dans la réserve opérationnelle peut être suspendue par le ministre des Armées, ou le ministre
de l'Intérieur pour les réservistes de la gendarmerie nationale, pour une durée maximum de
vingt-quatre mois, sans que cette décision ait pour effet de différer le terme prévu de
l'engagement.

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Article R4221-19
La résiliation du contrat d'engagement à servir dans la réserve opérationnelle est prononcée :
1° d'office par le ministre des Armées, ou le ministre de l'Intérieur pour les réservistes de la
gendarmerie nationale :
en cas de radiation de la réserve dans les conditions prévues aux articles R. 4211-10 et
R. 4211-11 ;
en cas de souscription d'un nouveau contrat se substituant au contrat en cours.
Le ministre des Armées, ou le ministre de l'Intérieur pour les réservistes de la gendarmerie
nationale, peut, par arrêté, déléguer aux commandants de formation administrative ou aux
autorités dont ils relèvent les pouvoirs qu'il tient du présent 1° ;
2° d'office par le ministre des Armées, en cas de radiation de la réserve dans les conditions
prévues à l'article R. 4211-12.
Le ministre des Armées peut, par arrêté, déléguer aux commandants de formation
administrative ou aux autorités dont ils relèvent les pouvoirs qu'il tient du présent 2° ;
3° la résiliation du contrat d'engagement à servir dans la réserve opérationnelle peut être
prononcée par le ministre des Armées ou le ministre de l'Intérieur pour les réservistes de la
gendarmerie nationale :
sur demande justifiée de l'intéressé ;
en cas d'absence de réponse à trois convocations successives, sans justification ;
en cas d'inaptitude à l'emploi, de retrait ou de non-renouvellement d'une habilitation
requise pour l'exercice de la fonction, d'échec à une formation nécessaire à la bonne
exécution de la fonction, de changement de résidence affectant les conditions
d'exécution de la fonction, de fermeture, de transfert ou de réorganisation de l'unité
d'affectation.

4.2.6 - DISPOSITIONS RELATIVES À LA NOMINATION ET À


L'AVANCEMENT

Article R4221-20
Les officiers de réserve sont nommés ou promus par décret du Président de la République aux
différents grades de la hiérarchie du corps de rattachement.
Les autres militaires de la réserve sont nommés ou promus par décision du ministre des
Armées, ou du ministre de l'Intérieur pour les réservistes de la gendarmerie nationale, aux
différents grades de la hiérarchie du corps de rattachement.

Article R4221-21
Dans la limite d'un contingent annuel fixé par arrêté ministériel, les réservistes ayant obtenu
une qualification dans les conditions fixées par le ministre des Armées, ou pour les réservistes
de la gendarmerie nationale par le ministre de l'Intérieur, peuvent être nommés :
1. Au premier grade d'officier, les sous-officiers ou officiers mariniers ayant au moins deux
ans de grade ;
2. Au premier grade de sous-officier ou officier marinier, les militaires du rang ayant au
moins un an de grade.

105
Article R4221-22
Les réservistes qui sont admis à suivre un cycle de formation militaire initiale d'officier peuvent
être nommés au grade d'aspirant par décision du ministre des Armées, ou du ministre de
l'Intérieur pour les réservistes de la gendarmerie nationale, à l'issue de ce cycle. Ceux qui ont
satisfait à un cycle de formation militaire initiale de sous-officier ou d'officier marinier peuvent
être nommés au premier grade de sous-officier ou d'officier marinier.
Les aspirants ayant au moins trois mois de grade peuvent être nommés au premier grade
d'officier, après agrément de l'autorité militaire d'emploi.

Article R4221-23
L'avancement de grade des réservistes est prononcé uniquement au choix.
Les promotions ont lieu de façon continue, de grade à grade.
Les nominations aux grades d'officiers généraux ne peuvent intervenir qu'en temps de guerre.

Article R4221-25
Pour l'avancement d'échelon à un grade déterminé, il n'est tenu compte que de la durée des
services militaires.
Pour la détermination de l'ancienneté de service exigé :
1. Toute durée d'activité supérieure ou égale à trente jours accomplie durant douze mois
consécutifs équivaut à un an de services militaires comptabilisé, selon les règles
d'avancement applicables, depuis la date anniversaire du passage au grade détenu ou
depuis la date anniversaire du passage au dernier échelon détenu ou depuis la date
anniversaire du premier engagement militaire ;
2. Toute durée d'activité inférieure à trente jours accomplie durant douze mois consécutifs,
ajoutée à celles réalisées dans les douze mois ou vingt-quatre mois suivants, équivaut, à
concurrence de trente jours cumulés, à un an de services militaires comptabilisé, selon
les règles d'avancement applicables, depuis la date anniversaire du passage au grade
détenu ou depuis la date anniversaire du passage au dernier échelon détenu ou depuis la
date anniversaire du premier engagement militaire.
La durée des services militaires correspond à celle des périodes d'activités pour lesquelles ils
ont été convoqués en vertu d'un contrat d'engagement ou au titre de la disponibilité.

Article R4221-26
Le tableau d'avancement est arrêté chaque année par le ministre des Armées, ou par le
ministre de l'Intérieur pour les réservistes de la gendarmerie nationale, après avis d'une
commission présidée par le directeur chargé de la gestion du personnel concerné ou son
représentant et comprenant notamment le délégué aux réserves ou son représentant. La
composition de la commission est définie par arrêté du ministre des Armées, ou du ministre de
l'Intérieur pour les réservistes de la gendarmerie nationale.
S'agissant des sous-officiers, les officiers mariniers et les militaires du rang, le ministre des
Armées, ou le ministre de l'Intérieur pour les réservistes de la gendarmerie nationale, peut
déléguer, par arrêté, les pouvoirs qu'il tient de l'alinéa précédent à une autorité chargée de la
gestion du personnel de la réserve militaire. Cette autorité établit le tableau d'avancement
après avis d'une commission qu'elle préside et comprenant au moins deux officiers supérieurs
désignés par elle, dont un officier chargé des réserves.

106
S'agissant des militaires du rang, le tableau d'avancement peut être établi par unité formant
corps ou formation équivalente.

Article R4221-27
Les réservistes faisant l'objet d'une proposition de promotion de grade sont inscrits au tableau
d'avancement dans l'ordre de leur ancienneté de grade et, sous réserve des nécessités du
service, sont promus dans cet ordre.
À égalité d'ancienneté de grade, le rang se détermine par l'ancienneté dans le grade
précédent, s'il y a lieu, par l'ancienneté dans les grades inférieurs et, en dernier ressort, suivant
l'ordre décroissant des âges.

4.3 - DISPONIBILITÉ

Article R4231-1
L'autorité militaire est tenue de notifier par écrit à tout ancien militaire la durée de sa
disponibilité, les sujétions qui en découlent ainsi que, le cas échéant, son unité et son lieu
d'affectation.

Article R4231-2
Pour les besoins du service, les anciens militaires peuvent, à la demande d'une force armée ou
d'une formation rattachée, être astreints à la disponibilité dans une autre force armée ou une
formation rattachée que celle dans laquelle ils ont servi, sous réserve que celle-ci ait
préalablement et formellement donné son accord.
Dans ce cas, la période de disponibilité ne peut en aucun cas excéder la durée qui avait été
initialement notifiée à l'intéressé.

Article R4231-3
Les anciens militaires soumis à l'obligation de disponibilité sont tenus d'avertir l'autorité militaire
de tout changement dans leur situation personnelle susceptible d'affecter l'accomplissement de
cette obligation.

4.4 - CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA RÉSERVE MILITAIRE

4.4.1 - MISSION

Article D4261-1
Le Conseil supérieur de la réserve militaire a pour missions :
1. De participer à la réflexion sur le rôle des réserves militaires au service de la défense et
de la sécurité nationales ;

107
2. De constituer un lieu de consultation et d'échange sur toute question d'ordre général
relative à la mise en œuvre du présent livre et notamment sur des questions relatives au
statut des réservistes ;
3. De contribuer à la promotion de l'esprit de défense et au développement du lien entre la
nation et ses forces armées.

Article D4261-2
Le Conseil supérieur de la réserve militaire est présidé par le ministre des Armées ou son
représentant. Il comprend, outre le député et le sénateur prévus à l'article L. 4261-1, les
membres suivants :
1. Quatre représentants de l'administration :
Le chef d'état-major des armées ou son représentant ;
Le délégué général pour l'armement ou son représentant ;
Le secrétaire général pour l'administration ou son représentant ;
Le directeur général de la gendarmerie nationale ou son représentant.
2. Deux représentants d'associations de réservistes choisis par le ministre des Armées ;
3. Onze réservistes opérationnels désignés pour un mandat de trois ans renouvelable :
Un officier, un sous-officier et un militaire du rang, désignés par le directeur général
de la gendarmerie nationale parmi les réservistes de la gendarmerie nationale
ayant fait acte de volontariat;
Un officier, un sous-officier et un militaire du rang, désignés par le chef d'état-major
de l'armée de terre parmi les membres de l'instance de consultation des réserves
de l'armée de terre ayant fait acte de volontariat ;
Un officier et un officier-marinier ou un marin, désignés par le chef d'état-major de la
marine parmi les membres de l'instance de consultation des réserves de la marine
nationale ayant fait acte de volontariat ;
Un officier et un sous-officier ou un aviateur, désignés par le chef d'état-major de
l'armée de l'air et de l'espace parmi les membres de l'instance de consultation des
réserves de l'armée de l'air et de l'espace ayant fait acte de volontariat ;
Un membre de la réserve du service de santé des armées désigné par le directeur
central du service de santé des armées parmi les membres de l'instance de
consultation des réserves du service de santé des armées ayant fait acte de
volontariat.
4. Un volontaire de la réserve citoyenne de défense et de sécurité désigné successivement
par le directeur général de la gendarmerie nationale, le chef d'état-major de l'armée de
terre, le chef d'état-major de la marine et le chef d'état-major de l'armée de l'air et de
l'espace, pour un mandat d'un an non renouvelable ;
5. Six représentants des salariés et des agents publics choisis parmi les organisations
syndicales reconnues représentatives au niveau national et interprofessionnel lors du
renouvellement du conseil supérieur ;
6. Quatre représentants d'organisations professionnelles d'employeurs reconnues
représentatives au niveau national et multi-professionnel lors du renouvellement du
conseil supérieur.
Article D4261-5

108
Le Conseil supérieur de la réserve militaire siège en assemblée plénière ou en formation
restreinte.

4.4.2 - LA FORMATION RESTREINTE, L'ASSEMBLÉE


PLÉNIÈRE ET LE SECRÉTARIAT GÉNÉRAL

Article D4261-7
La formation restreinte comprend les membres du Conseil supérieur de la réserve militaire
mentionnés aux 1°, 2°, 3° et 4° de l'article D. 4261-2.
Peuvent également participer ou être représentés à la formation restreinte avec voix
consultative les chefs d'état-major ou directeurs centraux des forces armées et formations
rattachées non membres du Conseil supérieur de la réserve militaire, le chef du contrôle
général des armées, le secrétaire général du Conseil supérieur de la fonction militaire et le
directeur des ressources humaines du ministère des armées.
Le ministre des Armées et le secrétaire général du conseil supérieur peuvent demander la
participation de toute personne dont le concours peut être utile aux travaux de la formation
restreinte.

Article D4261-8
Les délibérations de l'assemblée plénière et de la formation restreinte ne sont pas publiques.
Tout membre du Conseil supérieur de la réserve militaire ou toute personne appelée à
participer à ses séances ou à ses travaux est soumis à l'obligation de discrétion pour tous les
faits et informations dont il a connaissance en cette qualité ou dans ce cadre.

Article D4261-9
Le règlement intérieur du Conseil supérieur de la réserve militaire est fixé par arrêté du
ministre des Armées.

Article D4261-10
L'assemblée plénière se réunit au moins une fois par an sur convocation de son président. Elle
peut également se réunir dans un délai de trois mois à la demande écrite de la majorité de ses
membres.

Article D4261-11
L'ordre du jour de l'assemblée plénière est fixé par son président sur proposition du secrétaire
général du Conseil supérieur de la réserve militaire. Les demandes d'avis du ministre des
Armées sont inscrites en priorité à l'ordre du jour.
Sauf urgence, l'ordre du jour est adressé aux intéressés un mois au moins avant la date de la
réunion de l'assemblée plénière. Il est adressé dans le même délai aux chefs d'état-major ou
directeurs centraux des forces armées et formations rattachées non membres du Conseil
supérieur de la réserve militaire, au chef du contrôle général des armées, au secrétaire général
du Conseil supérieur de la fonction militaire au le directeur des ressources humaines du
ministère des armées.

109
Article D4261-12
L'assemblée plénière délibère valablement sur l'ordre du jour, quel que soit le nombre des
membres présents. Elle émet des avis ou des recommandations. Un compte rendu est établi
après chaque séance par le secrétariat général du conseil supérieur. Il est signé par l'autorité
qui a présidé la séance et contresigné par le secrétaire général ou le secrétaire général adjoint.
Il est transmis dans un délai de quinze jours suivant la réunion de l'assemblée plénière aux
membres du Conseil supérieur de la réserve militaire ainsi qu'aux chefs d'état-major et
directeurs centraux des forces armées et formations rattachées, au directeur des ressources
humaines ainsi qu'au secrétaire général du Conseil supérieur de la fonction militaire.

Article D4261-13
La formation restreinte peut être chargée par le président du conseil supérieur :
1. de délibérer sur toute question d'ordre statutaire ne concernant pas les relations avec les
employeurs ;
2. d'émettre des observations sur ces questions statutaires pour avis et recommandation de
l'assemblée plénière ;
3. d'évoquer la conciliation entre activité professionnelle, vie personnelle et engagement
dans la réserve.

Article D4261-15
Le secrétariat général est chargé de l'organisation des séances de l'assemblée plénière et de
la formation restreinte du Conseil supérieur de la réserve militaire. Il en rédige les comptes
rendus et en assure la diffusion.
Il tient à jour et met à la disposition de chacun des membres toute documentation et
information sur les questions relevant de la compétence du Conseil supérieur de la réserve
militaire.

Article D4261-16
Le secrétaire général du Conseil supérieur de la réserve militaire dirige le secrétariat général
du Conseil supérieur de la réserve militaire.
Il peut être chargé par le ministre des Armées de toute mission dans le domaine de la réserve
militaire, à l'exclusion de l'emploi opérationnel des réserves militaires. Il peut représenter le
ministre des Armées auprès des associations de réservistes. Il veille à la cohérence des
politiques conduites par les forces armées et formations rattachées au regard de la réserve
citoyenne de défense et de sécurité.
Il est assisté d'un secrétaire général adjoint qui le supplée en cas d'absence.

Article D4261-17
Le secrétaire général du conseil supérieur et le secrétaire général adjoint sont nommés par
arrêté du ministre des Armées.
Le ministre des Armées peut déléguer sa signature au secrétaire général et au secrétaire
général adjoint pour les besoins du fonctionnement du Conseil supérieur de la réserve militaire.

110
Article D4261-18
L'organisation et le fonctionnement du secrétariat général du Conseil supérieur de la réserve
militaire sont fixés par arrêté du ministre des Armées.

Article D4261-15
Le secrétariat général est chargé de l'organisation des séances de l'assemblée plénière et de
la formation restreinte du Conseil supérieur de la réserve militaire. Il en rédige les comptes
rendus et en assure la diffusion.
Il tient à jour et met à la disposition de chacun des membres toute documentation et
information sur les questions relevant de la compétence du Conseil supérieur de la réserve
militaire.

Article D4261-16
Le secrétaire général du Conseil supérieur de la réserve militaire dirige le secrétariat général
du Conseil supérieur de la réserve militaire.
Il peut être chargé par le ministre des Armées de toute mission dans le domaine de la réserve
militaire, à l'exclusion de l'emploi opérationnel des réserves militaires. Il peut représenter le
ministre des Armées auprès des associations de réservistes. Il veille à la cohérence des
politiques conduites par les forces armées et formations rattachées au regard de la réserve
citoyenne de défense et de sécurité.
Il est assisté d'un secrétaire général adjoint qui le supplée en cas d'absence.

Article D4261-17
Le secrétaire général du conseil supérieur et le secrétaire général adjoint sont nommés par
arrêté du ministre des Armées.
Le ministre des Armées peut déléguer sa signature au secrétaire général et au secrétaire
général adjoint pour les besoins du fonctionnement du Conseil supérieur de la réserve militaire.

Article D4261-18
L'organisation et le fonctionnement du secrétariat général du Conseil supérieur de la réserve
militaire sont fixés par arrêté du ministre des Armées.

111
II - INSTRUCTION CIVIQUE : LA FRANCE

BUT RECHERCHÉ ET DONNÉES ESSENTIELLES


Bien que l'instruction civique relève normalement de la compétence d'autres institutions, son
enseignement dans le cadre de la formation militaire commune apparaît nécessaire pour :
situer l'armée et les questions de défense dans le contexte plus vaste de l'organisation
des pouvoirs dans la Nation ;
faire de tout militaire un citoyen responsable ;
donner à tout cadre les connaissances indispensables pour répondre aux questions des
subordonnés concernant la vie de la Nation et permettre aux cadres de mener à bien
l'instruction dans cette discipline.

RÉFÉRENCE
Constitution de la République française du 4 octobre 1958 (version consolidée du 5
octobre 2019).
Code général des collectivités territoriales (version consolidée du 17 septembre 2019).
Loi du 16 janvier 2015 relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et
départementales et modifiant le calendrier électoral (version consolidée du 5 octobre
2019).
Loi du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des départements et
des régions (version consolidée du 5 octobre 2019).
Lois organiques du 21 février 2007 portant dispositions statutaires et institutionnelles
relatives à l'outre-mer (version consolidée du 5 octobre 2019).
Loi de programme pour l'outre-mer du 21 juillet 2003 (version consolidée du 5 octobre
2019).

CONSEILS POUR ABORDER L'ÉTUDE


L'étude de cette section devra se fonder sur l'appropriation de termes spécifiques de droit
constitutionnel. Un certain nombre d'entre eux sont définis dans le glossaire en fin de titre.

AVERTISSEMENT
En guise d'introduction, il est nécessaire de comprendre et de retenir que la France est un État
unitaire, décentralisé et déconcentré.

112
1/ CONSTITUTION ET STRUCTURES DE
L'ÉTAT FRANÇAIS
L’État se définit comme une entité politique constituée d'un territoire délimité par des frontières,
d'une population et d'un pouvoir institutionnalisé. La légitimité de ce pouvoir souverain, la
nature et le mode de fonctionnement des différentes institutions définissent le régime politique
de l’État.
Ce régime politique, les rapports entre gouvernants et gouvernés ainsi que l'organisation des
pouvoirs publics peuvent être définis par un ensemble de textes juridiques fondamentaux
appelé Constitution.
L'armée française tire la légitimité de son action de ces institutions qui lui délèguent l'exercice
de la force publique. Loyale à l'autorité de l’État dont elle est un pilier, elle en exprime au plus
haut titre la volonté souveraine et en garantit l'intégrité.
Serviteur de l’État, tout militaire doit donc en connaître la nature et le fonctionnement afin d'être
conscient des enjeux éminents liés à l'exécution de sa mission.

1.1 - L'ÉTAT
Le régime actuel de la France est le résultat de nombreux siècles d'évolution entre des formes
monarchiques, impériales et républicaines de l’État.
La France est aujourd'hui une république fondée sur la démocratie. Son organisation est
définie par la Constitution du 4 octobre 1958 et répond à plusieurs principes : la souveraineté
nationale, le suffrage universel et la séparation des pouvoirs.

1.1.1 - LA SOUVERAINETÉ NATIONALE


La Constitution proclame dans son article Préambule :
L'attachement du peuple français aux droits de l'homme et aux principes de la souveraineté
nationale tels qu'ils sont définis par la déclaration de 1789, confirmée et complétée par le
préambule de la Constitution de 1946 :
« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ... »
« Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. »
« Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément... »
« La loi est l'expression de la volonté générale... »

1.1.2 - EXPRESSION DE LA SOUVERAINETÉ NATIONALE


La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par voie
de référendum.
Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice.
Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la constitution. Il est
toujours universel, égal et secret.
Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux français majeurs
des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques.

113
Chaque citoyen participe à la gestion des affaires de la nation par son vote. Il doit donc se tenir
au courant de la vie politique du pays et ne pas s'abstenir de son devoir électoral.
Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et
exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale
et de la démocratie.

1.1.3 - LA SÉPARATION DES POUVOIRS


Les différents pouvoirs de l'État sont indépendants. C'est le principe de la séparation des
pouvoirs.
Le pouvoir exécutif, assumé par le Président de la République et par le Gouvernement,
exécute les lois et les règlements. Il soumet pour vote ses projets de loi aux assemblées.
Le pouvoir législatif appartient aux députés et aux sénateurs qui proposent et votent les lois.
Le pouvoir judiciaire, propre aux tribunaux, sanctionne le non-respect des lois et des
règlements.

1.1.4 - SCHÉMA DE PRINCIPE DU FONCTIONNEMENT DE


L'ÉTAT (POUVOIRS EXÉCUTIF ET LÉGISLATIF)

L'ÉTAT

La structure de l'État français

114
1.2 - LE POUVOIR EXÉCUTIF
Le pouvoir exécutif est assuré par le Président de la République et par le gouvernement.

1.2.1 - LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE


Le Président de la République est le chef de l’État. Son siège se trouve au palais de l’Élysée.
Art. 5. - Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son
arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État.
Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire, du respect des accords
et des traités.

1.2.1.1 - ÉLECTION
Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct à la majorité
absolue des suffrages exprimés. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.
Si celle-ci n'a pas été obtenue, il est procédé à un second tour où seuls peuvent se présenter
les deux candidats qui ont recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour.
En cas de vacance du Président de la République, ou d'empêchement, ses fonctions sont
provisoirement exercées par le président du Sénat. Si celui-ci est à son tour empêché, elles
sont exercées par le Gouvernement.

1.2.1.2 - ATTRIBUTIONS NORMALES

PAR RAPPORT AU GOUVERNEMENT


Nomme le Premier ministre, met fin à ses fonctions en cas de démission du Gouvernement.
Nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leur fonction (sur proposition du
Premier ministre).
Préside le Conseil des ministres.
Possède des pouvoirs étendus en matière de politique étrangère.
Nomme les hauts fonctionnaires. Signe les actes réglementaires.
En temps normal, le Président de la République coordonne et contrôle l'action du pouvoir
exécutif. Il fixe les grandes orientations de la politique générale de l’État.

PAR RAPPORT AU PARLEMENT


Promulgue les lois.
A le droit de demander une seconde lecture à l'Assemblée. Convoque les sessions
extraordinaires du Parlement.
Il communique avec les deux assemblées du Parlement par des messages qu'il fait lire et qui
ne donnent lieu à aucun débat.
Depuis la révision constitutionnelle du 23 avril 2008, il peut prendre la parole devant le
Parlement réuni à cet effet en Congrès. Sa déclaration peut donner lieu, hors sa présence, à
un débat qui ne fait l'objet d'aucun vote (art. 18).
Hors session, les assemblées parlementaires sont réunies spécialement à cet effet.

115
A le droit de dissolution de l'assemblée nationale. À le droit de grâce. Nomme les magistrats.
Est le chef des armées. Il préside les conseils et les comités supérieurs de la défense
nationale (art. 15).

ATTRIBUTIONS EXCEPTIONNELLES
Peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des Pouvoirs
publics,... (art. 11).
Peut disposer, en cas de circonstances extraordinaires, de pouvoirs exceptionnels au titre de
l'article 16.
« Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son
territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacées d'une manière
grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des Pouvoirs publics constitutionnels est
interrompu, le Président de la République prend des mesures exigées par ces circonstances,
après consultation officielle du Premier ministre, des présidents des assemblées ainsi que du
Conseil constitutionnel ».
« Il en informe la Nation par un message ».
« Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d'assurer aux pouvoirs publics
constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d'accomplir leur mission. Le Conseil
constitutionnel est consulté à leur sujet ».
« Le Parlement se réunit de plein droit ».
« L'assemblée nationale ne peut être dissoute pendant l'exercice des pouvoirs exceptionnels ».
A le droit d'intervenir en vue d'une révision de la Constitution convocation du congrès après
que le projet de révision ait été voté par chacune des deux assemblées.

ATTRIBUTIONS EN MATIÈRE DE DÉFENSE

CHEF DES ARMÉES, LE PRÉSIDENT PRÉSIDE :


le Conseil des ministres où est définie la politique de défense ;
le Conseil supérieur de défense où sont étudiés les problèmes de défense ;
le Comité de défense où sont arrêtées les décisions en matière de direction générale de
la défense ;
le Comité de défense restreint où sont prises les décisions en matière de direction
militaire de la défense.
Il a seul le pouvoir d'engager les forces nucléaires stratégiques et tactiques.

1.2.2 - LE GOUVERNEMENT
Article 20. - Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la nation.
Il dispose de l'administration et de la force armée. Il est responsable devant le Parlement.

1.2.2.1 - MEMBRES
Les membres du Gouvernement sont :
le Premier ministre ;

116
les ministres ;
les secrétaires d'État.

LE PREMIER MINISTRE
Nommé par le Président de la République, il dirige l'action du Gouvernement et de
l'administration, il est responsable de la défense nationale et assure l'exécution des lois. Il
exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires. Pour l'aider dans
l'application de sa tâche, il dispose des ministres.
Son siège se trouve à l'hôtel de Matignon.

LES MINISTRES
Proposés par le Premier ministre et nommés par le Président de la République, chaque
ministre a un rôle propre en tant que chef d'un département ministériel, c'est-à-dire d'un
ensemble de services publics. Ce rôle est important administrativement ; il l'est aussi
politiquement pour certains ministres (Intérieur, Affaires étrangères, Information).

LES SECRÉTAIRES D'ÉTAT


Proposés par le Premier ministre et nommés par le Président de la République, ils déchargent
le ministre dont ils dépendent d'un certain nombre de dossiers.

1.2.2.2 - ORGANES
C'est en tant qu'organe collectif que le Gouvernement exerce les pouvoirs les plus importants.
L'ensemble des ministres et secrétaires d'État groupés autour du Premier ministre forme le
Cabinet.

LE CONSEIL DES MINISTRES


La réunion des ministres sous la présidence du Président de la République constitue le Conseil
des ministres. Il est le lieu où sont discutés et adoptés les principaux axes et projets du pouvoir
exécutif. Il permet au Président de la République de coordonner et de contrôler l'action du
pouvoir exécutif. Il se réunit traditionnellement tous les mercredis au palais de l’Élysée.

LE CONSEIL DE CABINET
C'est la réunion des ministres sous la présidence du Premier ministre ; il prépare les réunions
du Conseil des ministres.

LES CONSEILS INTERMINISTÉRIELS


Réunions des ministres ou des hauts fonctionnaires intéressés à un problème particulier. Ils
préparent les questions inscrites à l'ordre du jour du Conseil des ministres.

117
1.2.2.3 - POUVOIRS
Le Président de la République détient la haute main sur le pouvoir exécutif dans la mesure où
il fixe les grands axes de la politique de la Nation. Cependant, les pouvoirs du Premier ministre
et du Gouvernement sont importants. Le Premier ministre est issu des forces politiques ayant
obtenu la majorité des élus à l'assemblée nationale. Si cette majorité est opposée à la ligne
politique du Président de la République, ce dernier doit laisser la main au chef du
gouvernement pour la conduite des affaires : c'est la cohabitation.
Le Premier ministre a l'initiative des lois concurremment avec le Parlement (art. 39).
Le Gouvernement n'est pas seulement un organe délibérant ; c'est aussi une autorité collégiale
qui :
conduit la politique de la Nation ;
a la possibilité de prendre des ordonnances, sur autorisation du Parlement, et après avis
du Conseil d'État ;
détient l'initiative de la loi et dispose d'un droit d'amendement ;
fixe l'ordre du jour des assemblées (art. 48).

1.2.2.4 - RESPONSABILITÉS DEVANT LE PARLEMENT


Le Gouvernement est responsable devant le Parlement.
Cette responsabilité est engagée sous deux aspects :

La motion de censure

118
Le vote de confiance

Dans chacun des deux aspects étudiés ci-dessus, le Gouvernement doit démissionner s'il
n'obtient pas la majorité absolue.

1.3 - LE POUVOIR LÉGISLATIF : LE PARLEMENT


Le pouvoir législatif est assuré par le Parlement.
Le Parlement comprend l'Assemblée nationale et le Sénat . Les députés à l'Assemblée
nationale, dont le nombre ne peut excéder 577, sont élus au suffrage universel direct. Le
Sénat, dont le nombre de membres ne peut excéder 348, est élu au suffrage indirect. Il assure
la représentation des collectivités territoriales de la France. (art 24)

119
1.3.1 - CONSTITUTION

La composition du Parlement

120
1.3.2 - ORGANISATION

L'organisation des deux chambres du Parlement

1.3.3 - FONCTIONNEMENT
Les assemblées se réunissent au cours de sessions ordinaires ou extraordinaires.
La session ordinaire est la session fixée par la Constitution.
Elle commence le premier jour ouvrable d'octobre et prend fin le dernier jour ouvrable de juin.
Le Parlement peut être réuni en session extraordinaire par décret du Président de la
République, à la demande du Premier ministre ou de la majorité des députés, sur un ordre du
jour déterminé.
Les séances du Parlement se déroulent suivant un programme fixé à l'avance appelé « Ordre
du jour ».
Les rôles essentiels du Parlement sont :
le vote des lois ;
le vote du budget de la Nation ;

121
le contrôle de l'action du Gouvernement.

1.3.3.1 - LE VOTE DES LOIS

L'INITIATIVE LÉGISLATIVE APPARTIENT


CONCURREMMENT :
au Premier ministre qui l'exerce en Conseil des ministres et après avis du conseil d'État.
Les textes d'origine gouvernementale portent le nom de projet de loi ;
aux membres du Parlement, aussi bien aux députés qu'aux sénateurs. Les textes
d'origine parlementaire portent le nom de proposition de loi.

MÉCANISME
Le texte est examiné successivement par les deux assemblées en vue de l'adoption d'un texte
identique. Des amendements sont possibles. Le Gouvernement peut restreindre la discussion
et l'amendement d'un projet de loi en demandant un vote bloqué : les parlementaires devront
approuver le projet ou le rejeter en bloc.
Le va-et-vient du texte (navette parlementaire) de l'Assemblée nationale au Sénat peut faire
apparaître une mésentente. Après deux lectures infructueuses par les deux Chambres, le
Premier ministre pourra réunir une commission mixte paritaire (autant de députés que de
sénateurs). Si cette commission ne parvient pas à un accord, le Gouvernement peut demander
à l'Assemblée nationale de statuer définitivement. La loi votée est promulguée par le Président
de la République par décret publié au Journal officiel. Elle est alors obligatoire pour tous.

1.3.3.2 - LE VOTE DU BUDGET DE LA NATION


La procédure de vote des lois de Finances est la même que celle des lois ordinaires ;
cependant, étant donné leur importance, elle comporte quelques particularités :
la priorité de l'Assemblée nationale : les projets de lois de Finances doivent d'abord lui
être soumis ;
les délais : le budget doit être voté avant le 31 décembre ;
limitation du droit d'initiative parlementaire en matière financière : les parlementaires ne
peuvent proposer des augmentations de dépenses ou des diminutions d'impôts ;
en cours d'exécution, la loi de finances peut s'avérer inadéquate; on fera alors voter en
séance extraordinaire une loi de finance rectificative aussi appelée « Collectif
budgétaire ».

1.3.3.3 - LE CONTRÔLE DE L'ACTION DU GOUVERNEMENT


La constitution de 1958 maintient le principe de la responsabilité politique du Gouvernement
devant le Parlement.
On distingue deux catégories de moyens d'actions sur le Gouvernement.
a) Les moyens de contrôle qui n'engagent pas la responsabilité politique du Gouvernement. Le
contrôle est assuré par les questions qui peuvent être orales avec ou sans débat et les
questions écrites adressées aux ministres. Dans ce dernier cas, la réponse doit être insérée
dans le Journal officiel.
b) La mise en jeu de la responsabilité politique du Gouvernement se fait par deux procédures :

122
vote sur une « motion de censure » (article 49.2). Les députés (1/10 des membres)
peuvent proposer une motion de censure spontanée. Pour être adoptée, la majorité
absolue est requise. Si elle est adoptée, le Gouvernement est contraint de démissionner ;
l'engagement de la responsabilité du Gouvernement (article 49.3) :
sur le programme du Gouvernement,
sur une déclaration de politique générale,
sur le vote d'un texte : si aucune motion de censure n'est déposée dans les vingt-
quatre heures, le texte est considéré adopté par l'Assemblée nationale sans vote.

1.4 - LE POUVOIR JUDICIAIRE


La justice est indépendante des pouvoirs exécutif et législatif car sa vocation étant de
sanctionner toute infraction à la loi et aux règlements, elle doit pouvoir statuer à l'abri de toute
pression gouvernementale ou politique.

1.4.1 - ORGANISATION
La justice garantit les citoyens dans le respect de leurs droits ; elle protège aussi leur liberté
face à l'Administration.
Aussi, distingue t-on deux types de juridictions : les juridictions civiles et pénales d'une part, et
les juridictions administratives de l'autre. Les juridictions sont organisées suivant un mode
hiérarchique ou ordre, et l'on sépare ainsi l'ordre judiciaire de l'ordre administratif.

1.4.1.1 - L'ORDRE JUDICIAIRE


Les juridictions de l'ordre judiciaire tranchent les litiges entre particuliers et les litiges qui
relèvent du droit privé (affaires civiles : état-civil, mariage, divorce, filiation, propriété,
succession ; affaires pénales : contraventions, délits, crimes).

1.4.1.2 - L'ORDRE ADMINISTRATIF


Les juridictions administratives tranchent les litiges dans lesquels l'administration se trouve
impliquée à l'occasion de son action de puissance publique (conflits pouvant surgir entre
particuliers et administration à l'occasion d'une mesure administrative ou de l'application d'un
règlement).
La plus haute juridiction de l'ordre administratif est le Conseil d'État qui siège à Paris. Il
contrôle la régularité de tous les arrêts prononcés par les tribunaux administratifs et reçoit les
réclamations des citoyens lésés dans leurs droits. Son président est le premier fonctionnaire
de l'État.

1.4.2 - CONFLITS DE COMPÉTENCE


Il y a conflit de compétence du fait de l'existence, en France, de deux ordres de juridiction
lorsqu'un requérant saisit une juridiction de l'ordre judiciaire ou de l'ordre administratif qui se
déclare incompétente, renvoyant l'affaire devant l'autre ordre. Lorsqu'un conflit de compétence
se produit, aucune des juridictions, judiciaire ou administrative, ne peut imposer sa solution à
l'autre car aucune n'a prééminence sur l'autre. Il faut donc, pour trouver une solution au conflit,
qu'un organisme arbitral vienne dire quel est le juge compétent : c'est le tribunal des conflits.

123
C'est une juridiction paritaire composée pour moitié de magistrats appartenant à l'ordre
judiciaire, pour moitié de magistrats appartenant à l'ordre administratif. S'il ne se dégage pas
de majorité, le garde des Sceaux, ministre de la Justice, interviendra. Le rôle essentiel du
tribunal des conflits est donc de dire devant quel ordre, judiciaire ou administratif, le litige doit
être porté.

1.4.3 - LES JURIDICTIONS SPÉCIALES DITES D'EXCEPTION


Des juridictions spéciales ont été aménagées par la loi :
soit pour connaître des situations particulières mais d'une grande importance pratique :
tribunaux des baux ruraux, des loyers, de la Sécurité sociale et du commerce, Conseil de
prud'hommes qui connaissent des litiges relatifs aux contrats de travail. Ces juridictions
spéciales sont assujetties au contrôle éventuel des cours d'appel ;
soit pour connaître certains cas particuliers où la sûreté de l'État est directement mise en
jeu. Cette juridiction spéciale et autonome est la Cour de sûreté de l'État.
Celle-ci est constituée de parlementaires et ne se réunit que de façon exceptionnelle (à
l'initiative des deux Chambres). Son rôle est de juger le Président de la République en cas de
haute trahison, les ministres pour crimes et délits commis dans l'exercice de leurs fonctions,
ainsi que leurs complices dans les cas de complot contre la sûreté de l'État.

1.5 - LES CONSEILS


Ayant un rôle secondaire par rapport à ceux des autres structures de l'État, les conseils sont :
le Conseil constitutionnel ;
le Conseil d'État.

1.5.1 - LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL


Juge du contentieux électoral, il veille à la régularité des principales élections nationales ou
consultations (élections parlementaires, élections présidentielles, référendums).
Juge de la constitutionnalité des lois, il vérifie la conformité des lois à la Constitution avant
qu'elles ne soient promulguées.

1.5.2 - LE CONSEIL D'ÉTAT


Outre sa fonction juridictionnelle, cet organisme a également une fonction purement
administrative : celle de conseiller le Gouvernement dans la rédaction de ses projets de lois et
d'ordonnances.

124
2/ LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
L'administration territoriale de la France est l'organisation institutionnelle et administrative du
territoire français. On recense de nombreuses divisions territoriales, appelées collectivités
territoriales, qui peuvent avoir un objectif politique, électoral ou administratif. De manière
générale, le territoire français est divisé en régions, départements et communes. On entend
par collectivité territoriale, les collectivités qui ont un pouvoir d'action sur un territoire défini. Il
ne s'agit pas de simples subdivisions administratives ; ce sont aussi, depuis les lois de
décentralisation de 1982, des entités administratives disposant, dans le domaine de
compétence que leur reconnaît la loi, d'une certaine autonomie.
Les collectivités territoriales sont des structures administratives françaises, distinctes de
l'administration de l'État, qui doivent prendre en charge les intérêts de la population d'un
territoire précis. La définition et l'organisation des collectivités territoriales sont déterminées par
la Constitution (titre XII), des lois et des décrets. Ces dispositions sont rassemblées dans le
Code général des collectivités territoriales. Leur fonctionnement est donc dit de droit
commun.
UNE COLLECTIVITÉ TERRITORIALE EST DÉFINIE PAR TROIS CRITÈRES :
elle est dotée de la personnalité morale, qui lui permet d'agir en justice. Alliée à la
décentralisation, elle fait bénéficier la collectivité territoriale de l'autonomie administrative.
Elle dispose ainsi de son propre personnel et de son propre budget. Au contraire, les
ministères, les services de l'État au niveau local ne sont pas des personnes morales. Il
s'agit seulement d'administrations émanant de l'État ;
elle détient des compétences propres, qui lui sont confiées par le législateur (Parlement).
Une collectivité territoriale n'est pas un État dans l'État. Elle ne détient pas de
Souveraineté et ne peut pas se doter, de sa seule initiative, d'organes nouveaux ;
elle exerce un pouvoir de décision, qui s'élabore par délibération au sein d'un conseil de
représentants élus. Les décisions sont ensuite appliquées par les pouvoirs exécutifs
locaux. Depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, les collectivités se voient
reconnaître un pouvoir réglementaire pour l'exercice de leurs compétences.
Elles sont composées :
d'une assemblée délibérante élue au suffrage universel direct (conseils municipal,
général ou régional) ;
d'un pouvoir exécutif élu en son sein par l'assemblée (maire et ses adjoints, présidents
des conseils général et régional) ;
d'un représentant de l'État, chargé de veiller au respect des intérêts nationaux et
d'exercer un contrôle (tutelle) sur les activités des autorités locales. Ce contrôle s'est
retrouvé diminué par les lois de décentralisation.
Les régions sont dotées, en plus de ces deux instances, d'un conseil économique et social
régional.
Il existe cependant des exceptions. C'est le cas :
de Paris, car son territoire recouvre deux collectivités territoriales distinctes, la commune
et le département ;
des communes de Lyon et Marseille, qui sont dotées de statuts spécifiques ;
de la Corse, qui bénéficie d'un statut de type unique ;

125
de certaines collectivités d'outre-mer (ex : Polynésie), qui présentent des particularités ;
des Terre australes et antarctiques françaises (TAAF) et de la Nouvelle-Calédonie.

L'organisation territoriale en France


LES DIFFÉRENTES FORMES DE COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
Depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, sont définies comme « collectivités
territoriales de la République » à l'article 72 de la Constitution :
les communes (35 416, dont 35 287 en France métropolitaine au 1er janvier 2007) ;
les départements (96), auxquels s'ajoutent les 5 départements d'outre-mer (DOM)
(Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion et Mayotte) ;
les régions (12) auxquelles s'ajoutent également 2 régions d'outre-mer (ROM)
(Guadeloupe et La Réunion), 2 collectivités territoriales uniques (Guyane et Martinique),
1 département d'outre-mer exerçant les compétences d'une région (Mayotte) ;
les collectivités à statut particulier (4), dont les collectivités territoriales sui generis de
Corse et de Nouvelle-Calédonie et le territoire d'outre-mer avec les TAAF ;
les collectivités d'outre-mer : Saint-Pierre-et-Miquelon, les îles Wallis et Futuna, la
Polynésie française, Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

2.1 - LA RÉGION

Repères historiques : Le nombre des régions


Une région française est à la fois une division administrative du territoire de la France, une
collectivité territoriale décentralisée dotée de la personnalité juridique et d'une liberté
d'administration, une circonscription électorale et une circonscription administrative des
services déconcentrés de l'État.
Créées à partir de 1956, au nombre de vingt-sept en 2015, les régions françaises sont au
nombre de dix-huit depuis le 1er janvier 2016 : douze régions de France métropolitaine,
auxquelles s'ajoutent la Corse, qui n'a pas la dénomination de région mais en exerce les
compétences, et cinq régions d'outre-mer (la Guadeloupe et La Réunion, le département de
Mayotte qui exerce les compétences d'une région et les collectivités uniques de Guyane et de
Martinique).

126
Les hasards de l'histoire et de la géographie ont donné à certaines régions une homogénéité
indiscutable (Alsace, Bretagne). À l'opposé, d'autres régions n'ont pas d'histoire commune : la
Loire-Atlantique aurait pu être rattachée à la région de Bretagne. En outre, dans certains cas,
le titre de capitale régionale est revendiqué par deux villes rivales : par exemple Nancy et
Metz.

Les 13 nouvelles régions

2.1.1 - LES INSTITUTIONS RÉGIONALES


Le code général des collectivités territoriales énonce :
« Les régions sont administrées par un conseil régional élu au suffrage universel
direct » ;
« Le Conseil régional par ses délibérations et celles de sa commission permanente, le
président du Conseil régional par l'instruction régionale des affaires et l'exécution des
délibérations, le conseil économique, social et environnemental régional par ses avis
concourent à l'administration de la région ».

2.1.1.1 - L'ASSEMBLÉE ÉLUE : LE CONSEIL RÉGIONAL


Le conseil régional est l'assemblée délibérante de la région. Il est composé des conseillers
régionaux et règle par ses délibérations les affaires de la région. Il émet des avis sur les
problèmes de développement et d'aménagement pour lesquels il doit être obligatoirement
consulté.
Le conseil régional élabore son règlement intérieur qui détermine notamment le nombre, les
compétences et le mode de fonctionnement des commissions.
Les conseils régionaux ont les mêmes conditions de fonctionnement que les conseils généraux
:
réunions plénières au moins une fois par trimestre à l'initiative du président ou à la
demande de la commission permanente ou du tiers des membres sur un ordre du jour
déterminé ;
information des conseillers régionaux assurée par un rapport sur chacune des affaires à
débattre adressé au moins douze jours avant la séance ;

127
séances ouvertes au public, sauf en cas de huis clos décidé par le conseil ou en cas
d'agitation, le président pouvant exercer son pouvoir de "police des séances" et
restreindre l'accès du public aux débats.
En cas d'impossibilité de fonctionnement, le gouvernement peut dissoudre le conseil régional
par décret en Conseil des ministres.
De façon similaire aux conseils départementaux, la commission permanente est une
émanation du conseil régional, composée du président et des vice-présidents du conseil
régional ainsi que d'un ou plusieurs autres membres. Le conseil peut lui déléguer une partie
de ses fonctions, à l'exception de celles concernant le vote du budget, l'approbation du
compte administratif (budget exécuté). La commission permanente remplace de fait le conseil
entre ses réunions.

COMMENT SONT ÉLUS LES CONSEILLERS RÉGIONAUX ?


Les conseillers régionaux sont élus pour six ans au suffrage universel direct au scrutin de liste
mixte ; ils sont rééligibles.
Les conseils régionaux se renouvellent intégralement.
L'effectif de chaque conseil est fixé conformément au code électoral.

2.1.1.2 - L'EXÉCUTIF RÉGIONAL : LE PRÉSIDENT DU


CONSEIL RÉGIONAL
Le président du conseil régional dirige la région, en tant qu'organe exécutif, assisté de
la commission permanente et du bureau. L'élection du président a lieu lors de la première
réunion suivant le renouvellement du conseil régional. Il est élu par le conseil et parmi ses
membres à la majorité absolue aux deux premiers tours de scrutin, ou à la majorité relative au
troisième tour.
La durée de son mandat est de six ans.
Ses attributions sont en grande partie identiques à celles du président du conseil général :
il réunit le conseil, qu'il préside et dont il assure la police (ordre du jour, suspensions de
séance, rappel du règlement, ...) ;
il prépare et assure l'exécution des délibérations du conseil. Ainsi, il prescrit les recettes
et ordonne les dépenses. Il signe les arrêtés et les conventions de la région qu'il
représente en justice. Chaque année, il rend compte au conseil régional de la situation de
la région ;
il est le chef de l'administration régionale. Il dispose en cas de besoin des services
déconcentrés de l'État ;
il gère le domaine régional.
Le président peut déléguer une partie de ses fonctions à des vice-présidents désignés
parmi les membres de la commission permanente. Ils forment le bureau.
Indépendamment de ces fonctions légales, la présidence d'un conseil régional induit une
responsabilité politique de premier plan. Elle confère à son titulaire une notoriété, des
moyens d'expression et d'action souvent comparables à ceux qu'offre une fonction
gouvernementale.

128
2.1.1.3 - UN ORGANE COMPLÉMENTAIRE : LE CONSEIL
ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL RÉGIONAL
Le conseil économique, social et environnemental régional est une assemblée
consultative représentant les « forces vives » de la région. Sa composition est fixée par un
décret en conseil d’État.
Les conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux comprennent des
représentants d'associations et fondations agissant dans le domaine de la protection de
l'environnement et des personnalités qualifiées, choisies en raison de leur compétence en
matière d'environnement et de développement durable. Ils comprennent également des
représentants âgés de moins de trente ans d'associations de jeunesse et d'éducation populaire
ayant fait l'objet d'un agrément par le ministre chargé de la jeunesse.
Ils sont désignés (et non élus) pour six ans renouvelables.
Il a pour mission d'informer le conseil régional sur les enjeux et conséquences économiques,
sociaux et environnementaux des politiques régionales, de participer aux consultations
organisées à l'échelle régionale, ainsi que de contribuer à des évaluations et à un suivi des
politiques publiques régionales.
Il est obligatoirement saisi pour donner son avis, avant leur examen par le conseil régional, sur
des documents relatifs :
à la préparation et à l'exécution dans la région du plan de la nation ;
à tout document de planification et aux schémas directeurs qui intéressent la région ;
aux différents documents budgétaires de la région, pour se prononcer sur leurs
orientations générales ;
aux orientations générales dans les domaines sur lesquels le conseil régional est appelé
à délibérer en application des lois reconnaissant une compétence aux régions, ainsi
qu'aux schémas et aux programmes prévus par ces lois et au bilan des actions menées
dans ces domaines ;
aux orientations générales dans le domaine de l'environnement.
Le président du conseil régional lui peut demander des avis sur des projets économiques,
sociaux ou culturels.
Il peut aussi, de sa propre initiative, émettre des avis sur toute question relevant des
compétences de la région.

2.1.1.4 - LE REPRÉSENTANT DE L'ÉTAT : LE PRÉFET DE


RÉGION
À côté des instances régionales se situe le préfet de région, représentant de l'État dans la
région. Il est nommé par le gouvernement.
Son rôle est de représenter les intérêts de l'État, de s'exprimer au nom de celui-ci devant le
Conseil régional, de faire respecter les lois et de s'assurer du bon fonctionnement des services
déconcentrés, comme par exemple la coordination des services de police.
L'administration régionale a été mise en place dans les années 1960. Les « régions de
programme » puis « circonscriptions d'action régionale », embryons des futures régions,
avaient alors à leur tête des « préfets coordonnateurs ».
Les attributions du préfet de région sont actuellement régies par le décret du 29 avril 2004
modifié par le décret du 16 février 2010.

129
Le préfet de région est le préfet du département dans lequel se situe le chef-lieu de la
région. Il remplit à cet égard, dans ce département, la totalité des prérogatives d'un préfet de
département.
Il assure également un rôle administratif, économique et politique dans le cadre de la région :
il dirige les services déconcentrés régionaux de l'État ;
il doit relayer la politique du gouvernement sur les grands projets, par exemple celui
de l'intercommunalité ou de la mise en place des schémas de services collectifs ou de
suivi des programmes de l'Union européenne ;
il contrôle la légalité et le respect des règles budgétaires des actes de la région et de
ses établissements publics ;
il préside le comité de l'administration régionale (CAR) qui réunit les préfets de
département et les chefs de services déconcentrés régionaux de l'État. C'est après l'avoir
consulté qu'il arrête le projet d'action stratégique de l'État dans la région ;
il prépare, par ses informations et ses propositions, les politiques de
développement économique et social et d'aménagement du territoire. Ainsi, est-il
chargé de la négociation puis du déroulement des contrats de plan État régions (contrats
de projets depuis 2007).
Afin d'assurer la mise en œuvre de ces politiques, le préfet de région a, depuis 1992, le pouvoir
de fixer (après consultation du CAR) les « orientations nécessaires » à l'intention des préfets
de département qui sont obligés d'y conformer leurs décisions. Le décret du 29 avril 2004
renforce les pouvoirs du préfet de région, désormais chargé de l'animation et de la coordination
de l'action des préfets de département.

2.1.2 - LE BUDGET DE LA RÉGION

2.1.2.1 - LES RESSOURCES


La région dispose de ressources propres produits des contributions et des taxes prévues par le
code général des impôts parmi lesquelles figurent :
la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises et l'imposition forfaitaire sur les
entreprises de réseaux ;
la taxe sur les permis de conduire ;
la taxe sur les certificats d'immatriculation des véhicules ;
la part de produit de la taxe intérieure sur les produits pétroliers ;
le reversement du Fonds national de garantie individuelle des ressources.
Elle peut contracter des emprunts.
Elle peut aussi recevoir des dotations et des subventions d'État ; des dons et des legs ou des
dotations de compensation comme celle de la réforme de la taxe professionnelle.

2.1.2.2 - LE VOLUME DU BUDGET


Le montant maximum des ressources est fixé par région ; il est actuellement de l'ordre de 3
millions d'euros pour les petites régions à 20 millions pour les plus importantes.
La faiblesse relative de ces ressources fait que la région ne peut affecter ses moyens à la
réalisation d'un grand nombre de projets ; au contraire, elle doit choisir quelques « axes
d'effort » préférentiels.

130
2.2 - LE DÉPARTEMENT

Repères historiques :
Les départements sont crés le 4 mars 1790 par l'Assemblée Constituante, afin de remplacer
les Provinces de France. Dans un souci de rationalité, les départements reçurent une
architecture semblable : une portion du territoire suffisamment petite pour être gérée par un
chef-lieu. Dans la même optique, les départements furent nommés non pas d'après des
critères historiques, mais purement géographiques (noms de rivières, de montagnes, etc.)
Si les départements ont été créés en 1790, le conseil général et le préfet établis par le
Consulat en 1800, c'est la loi du 10 août 1871 qui donne au département le statut de
collectivité territoriale. Le conseil général est alors reconnu compétent pour régler les affaires
d'intérêt départemental, mais il ne dispose pas du pouvoir de décision dans tous les domaines.
Le pouvoir exécutif reste cependant confié au préfet. La loi du 2 mars 1982 confie aux
conseillers généraux de nouvelles compétences tandis que l'Exécutif est transféré au président
du conseil général qui prépare et met en œuvre le budget du département.
Actuellement et depuis mars 2011 la France compte 101 départements avec, 96 départements
métropolitains, auxquels il faut ajouter les 5 départements d'outre-mer (DOM) de la
Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane, de la Réunion et de Mayotte.

Les 101 départements français

2.2.1 - LES INSTITUTIONS DU DÉPARTEMENT

2.2.1.1 - L'ASSEMBLÉE : LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL


Au sens strict, le conseil départemental est l'assemblée délibérante du département, en
tant que collectivité territoriale, formée par la réunion des conseillers généraux.
Le conseil départemental, depuis la loi de décentralisation de 1982, « règle par ses
délibérations les affaires du département » en particulier la création des services publics
départementaux, la gestion des biens des départements et son budget.

131
Lors de la réunion qui suit chaque renouvellement, le conseil départemental, présidé par son
doyen d'âge, élit son président. Il se réunit au moins une fois par trimestre, à l'initiative de son
président, ou à la demande de la commission permanente (composée du président et de 4 à
15 vice-présidents), ou du tiers de ses membres, sur un ordre du jour déterminé. Il établit son
règlement intérieur et peut former en son sein des commissions.
La majorité absolue de ses membres est nécessaire pour que ses délibérations, entendues ici
au sens de décisions prises par l'assemblée, soient valables.
Les attributions des conseillers départementaux impliquent leur information sur toutes « les
affaires du département qui font l'objet d'une délibération ». Ils reçoivent donc, douze jours au
moins avant les sessions, un rapport sur chaque question qui leur sera soumise.
Les séances sont ouvertes au public, sauf en cas de huis clos décidé par le conseil ou en cas
d'agitation, le président pouvant exercer son pouvoir de "police des séances" et restreindre
l'accès du public aux débats.

Composition
Le Conseil départemental est élu au suffrage universel direct. Chaque canton, quelle que soit
sa population, élit au conseil départemental deux membres de sexe différent, qui se présentent
en binôme de candidats dont les noms sont ordonnés dans l'ordre alphabétique sur tout
bulletin de vote imprimé à l'occasion de l'élection.
Il en résulte dans la composition des conseils une nette prépondérance de l'élément rural sur
l'élément urbain.
Les conseillers départementaux sont élus pour six ans lors des élections cantonales qui ont
lieu au mois de mars. Ils sont rééligibles. Chaque conseil se renouvelle intégralement.
Dans tous les départements, les collèges électoraux sont convoqués le même jour.

Fonctionnement et attributions
Le Conseil se réunit au moins une fois par trimestre à l'initiative de son président. Les séances
sont publiques.
Le conseil départemental règle par ses délibérations les affaires du département dans les
domaines de compétences que la loi lui attribue.
Il est compétent pour mettre en œuvre toute aide ou action relative à la prévention ou à la prise
en charge des situations de fragilité, au développement social, à l'accueil des jeunes enfants et
à l'autonomie des personnes. Il est également compétent pour faciliter l'accès aux droits et aux
services des publics dont il a la charge.
Il a compétence pour promouvoir les solidarités et la cohésion territoriale sur le territoire
départemental, dans le respect de l'intégrité, de l'autonomie et des attributions des régions et
des communes.
La tâche la plus importante du Conseil départemental est le vote du budget départemental. Les
autres attributions sont nombreuses ; parmi celles-ci, on relève l'administration des biens
départementaux, le vote des subventions aux communes pour les travaux importants,
l'organisation des collèges, les prestations d'aide sociale, etc.

132
2.2.1.2 - L'EXÉCUTIF DÉPARTEMENTAL : LE PRÉSIDENT DU
CONSEIL DÉPARTEMENTAL
Le président du conseil départemental est l'organe exécutif du département. Il est élu
parmi les membres du conseil lors de la première séance qui suit chaque renouvellement
général. Son mandat est donc de six ans et est renouvelable.
Il est assisté d'une commission permanente au sein de laquelle sont élus les vice-présidents.
En tant qu'organe exécutif, le président du conseil départemental prépare et exécute les
délibérations du conseil. Il est l'ordonnateur des dépenses du département et prescrit
l'exécution des recettes. Chaque année, il rend compte au conseil de la situation du
département.
Le président du conseil départemental est « seul chargé de l'administration ». Il est donc
le chef des services du département. Il peut cependant disposer, en cas de besoin, des
services déconcentrés de l'État.
Le président gère le domaine du département. Il dispose ainsi de pouvoirs de police
particuliers, notamment en matière de circulation. Il exerce la police de l'assemblée
départementale en assurant le maintien de l'ordre public pendant les séances.
Le président peut déléguer, comme le maire à ses adjoints, l'exercice d'une partie de ses
fonctions aux vice-présidents. Ensemble, ils constituent le bureau.
Les délégations peuvent être annulées à tout moment.

Contrôle
Chaque année, il présente au Conseil départemental un rapport spécial sur la situation du
département, l'activité et le financement des différents services départementaux, l'état
d'exécution des délibérations du Conseil général, et la situation financière du département.

2.2.1.3 - LE REPRÉSENTANT DE L'ÉTAT : LE PRÉFET


Institués par Napoléon en 1800, les préfets ont vu leur rôle profondément transformé par
la décentralisation. Jusqu'en 1982, ils remplissaient une double mission à la tête du
département : ils représentaient l'État et détenaient le pouvoir exécutif. En 1982, ils ont dû
céder ce pouvoir aux collectivités territoriales. Leurs attributions ont été alors redéfinies, puis
précisées par la loi du 6 février 1992 et plus récemment par le décret du 29 avril 2004( version
consolidée au 10 octobre 2017).
Le préfet reste le « dépositaire de l'autorité de l'État dans le département ». Il demeure
responsable de l'ordre public : il détient des pouvoirs de police qui font de lui une « autorité
de police administrative ». Il est le représentant direct du Premier ministre et de chaque
ministre dans le département. Il met en œuvre les politiques gouvernementales de
développement et d'aménagement du territoire à l'échelle du département. Chef de
l'administration préfectorale, il dispose d'un cabinet et d'un secrétariat général. L'organisation
type d'une préfecture comprend trois directions (réglementation, affaires décentralisées, action
de l'État). Le préfet est assisté dans chaque arrondissement par un sous-préfet.
Le préfet est chargé de contrôler les actes des collectivités territoriales.
Le préfet exerçait auparavant un contrôle « a priori » sur les actes des collectivités, qui a été
supprimé par la loi du 2 mars 1982. Désormais, il exerce une tutelle « a posteriori » et ne
peut que déférer les actes des autorités qu'il contrôle au tribunal administratif, qui

133
apprécie s'il doit en prononcer l'annulation en tant qu'actes « contraires à la légalité » . Dans la
pratique, le nombre de saisines de la justice administrative est faible (environ 2 000 déférés
préfectoraux chaque année pour plus de 6 millions d'actes transmis).
Nommé en conseil des ministres, il est le seul à pouvoir s'exprimer au nom de l'État devant le
Conseil départemental, après accord du président du Conseil départemental ou sur demande
du Premier ministre.
Le préfet de département a la charge de l'ordre public et de la sécurité des populations.
Il est responsable, dans les conditions fixées par les lois et règlements relatifs à l'organisation
de la défense et de la sécurité nationale, de la préparation et de l'exécution des mesures de
sécurité intérieure, de sécurité civile et de sécurité économique qui concourent à la sécurité
nationale.
Il est tenu informé par l'autorité militaire de toutes les affaires qui peuvent avoir une importance
particulière dans le département.
Le préfet de département assure le contrôle administratif du département, des communes, des
établissements publics locaux et des établissements publics interdépartementaux qui ont leur
siège dans le département. Il veille à l'exercice régulier de leurs compétences par les autorités
du département et des communes.
Il assure également le contrôle administratif des établissements et organismes publics de l’État
dont l'activité ne dépasse pas les limites du département.
Le préfet de département est compétent en matière d'entrée et de séjour des étrangers ainsi
qu'en matière de droit d'asile.

2.2.2 - LE BUDGET DU DÉPARTEMENT


Le département possède son budget propre. Préparé par le président du Conseil
départemental, le budget est voté par le Conseil. Ses principales recettes sont : les impôts et
taxes, les produits du domaine départemental, les emprunts, etc.
En outre, comme la région, le département bénéficie d'une aide financière importante de l'État.

2.2.3 - L'ADMINISTRATION DÉPARTEMENTALE


Le département est une unité administrative groupant à son chef-lieu les grands services
publics.
Ceux-ci exercent leur activité sous l'autorité du représentant de l'État, représentant direct de
chacun des ministres dans le département.
Le fonctionnaire placé à la tête de chaque service départemental est le conseiller technique du
représentant de l'État pour :
les services des finances, c'est le trésorier-payeur général. Il est assisté de receveurs
des finances (dans certains arrondissements) et de percepteurs (dans certains cantons
ou communes) ;
l'Éducation Nationale, c'est l'inspecteur d'académie qui est le délégué du recteur dans le
département ;
les postes et télécommunications, c'est le directeur départemental des PTT ;
les services de l'agriculture, c'est l'ingénieur, directeur départemental des services de
l'agriculture ;

134
le service de l'équipement, c'est l'ingénieur en chef, directeur départemental de
l'équipement ;
les services de l'action sanitaire et sociale, c'est le directeur départemental des services
de l'action sanitaire et sociale ; il est assisté de médecins inspecteurs adjoints et
d'assistantes sociales.
En ce qui concerne la défense nationale, l'armée est représentée par un officier supérieur ou
général délégué militaire départemental, qui est le délégué du général commandant la Zone de
Défense, auprès du préfet du département.
Le délégué militaire ne dépend donc pas de l'autorité préfectorale. Toutefois, en cas de crise
ou de calamité publique, les préfets peuvent requérir l'autorité militaire pour lui confier
l'exécution de missions déterminées (Ex :le plan ORSEC).

2.2.4 - LES SUBDIVISIONS DU DÉPARTEMENT

2.2.4.1 - L'ARRONDISSEMENT
C'est uniquement une circonscription administrative. Il n'a pas la personnalité morale comme le
département ou la commune : il ne peut ni acquérir, ni posséder. À sa tête est placé un
délégué du représentant de l'État dans le département, le sous-préfet.
Il y a en France 325 arrondissements.

Remarque
Il ne faut pas confondre ces arrondissements avec les arrondissements urbains de Paris, Lyon
ou Marseille.

2.2.4.2 - LE CANTON
La circonscription électorale est le canton. C'est une subdivision du département. Chaque
canton élit un binôme mixte de conseillers départementaux. Par conséquent, des
départements à population différente peuvent avoir sensiblement le même nombre de
conseillers.
Ce n'est pas une unité administrative ; aucun représentant élu, aucun agent du gouvernement
n'y exerce de fonctions analogues à celles du maire.
Mais, son utilité ne saurait être contestée car le canton est une subdivision commode, par sa
superficie moyenne, pour y fixer la résidence de certains fonctionnaires dont l'activité ne peut
s'étendre que sur un petit nombre de communes.
Il en est ainsi pour divers agents subalternes des finances (contrôleur, percepteur), pour
l'ingénieur des travaux publics et la brigade de gendarmerie.
Les conseillers départementaux sont élus au suffrage universel direct depuis la loi
départementale du 10 août 1871. La durée de leur mandat est fixée à six ans et ils sont
renouvelés intégralement. Les conseillers sont rééligibles indéfiniment.
Le mode de scrutin est majoritaire uninominal à deux tours. Un candidat est donc élu au
premier tour s'il obtient la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de voix au
moins égal au quart de celui des électeurs inscrits.

135
Au second tour, seule la majorité relative est nécessaire pour être élu. Peuvent s'y présenter
uniquement les candidats ayant obtenu au premier tour un nombre de voix supérieur à 10 %
des électeurs inscrits.
De nombreux cas d'inéligibilité et d'incompatibilité sont prévus afin d'écarter du scrutin les
candidats titulaires de charges administratives, militaires, judiciaires ou, plus généralement, de
contrôle et d'autorité dans le département. Enfin, nul ne peut être candidat dans plus d'un
canton.

2.2.5 - QU'EST-CE QU'UN CONSEILLER TERRITORIAL ?


Le conseiller territorial est la réponse que le Gouvernement a souhaité apporter au
renforcement de la complémentarité de l'action des départements et des régions.
Le Gouvernement a donc proposé de rapprocher les départements et les régions à travers un
élu commun : le conseiller territorial. Celui-ci siégera à la fois au sein du conseil départemental
et du conseil régional. Il pourra développer une double vision, à la fois proche des territoires et
stratégique, en raison des missions exercées par les régions. Il favorisera la complémentarité
entre les départements et les régions en évitant les actions concurrentes ou redondantes des
deux collectivités.
Les conseillers territoriaux seront moins nombreux, 3 000 au lieu des 6 000 élus actuels mais
deux fois plus puissants et deux fois plus performants.
Les conseillers territoriaux seront élus pour la première fois en 2014.

2.2.6 - QUEL STATUT POUR LA CORSE ?


Depuis 1982, la Corse a connu plusieurs statuts qui visent tous à apaiser la violence des
revendications pour davantage d'autonomie ou en faveur de l'indépendance.
Le 13 mai 1991, un nouveau statut (dit statut Joxe) est proposé. Il crée l'exemplaire unique
d'une collectivité territoriale : la collectivité territoriale de Corse (CTC). Il s'agit d'implanter des
institutions permettant une responsabilité effective des élus locaux afin d'aller plus loin dans le
sens de l'autonomie de gestion. La loi du 22 janvier 2002 relative à la Corse a apporté
quelques modifications.
Les institutions corses comprennent :

L'Assemblée de Corse :
Compte 51 membres élus pour six ans et règle par ses délibérations les affaires de la CTC.
Elle doit être consultée par le Premier ministre sur les projets de lois ou de décrets comportant
des dispositions spécifiques à la Corse et peut aussi lui présenter des propositions
d'adaptation des lois ou des règlements concernant le développement économique, social et
culturel de la Corse.
En cas de fonctionnement normal impossible, le Gouvernement peut prononcer sa dissolution
par décret motivé en conseil des ministres.

136
Le conseil exécutif
Est composé d'un président et de huit conseillers élus par l'Assemblée parmi ses membres et
dirige l'action de la CTC. L'exécutif local est responsable devant l'Assemblée, comme tout
Gouvernement devant son Parlement, car elle peut mettre en cause la responsabilité du
conseil par le vote d'une motion de défiance.

Le conseil économique, social et culturel


Assiste le conseil exécutif et l'Assemblée de Corse. Il peut être consulté par le président du
conseil exécutif dans certains cas et peut émettre des avis.

Le préfet et la chambre régionale des comptes


Comme pour les autres collectivités, ils contrôlent les actes de la CTC.
Lors du référendum du 6 juillet 2003, les électeurs corses ont rejeté, à 51 %, le projet
d'évolution statutaire de l'île, qui prévoyait de supprimer les deux départements de Corse pour
instituer une collectivité territoriale unique.

2.2.7 - QUEL STATUT POUR MAYOTTE ?


Il s'agit en fait d'une « collectivité unique », la même assemblée exerçant les compétences du
conseil départemental et celle du conseil régional.

2.3 - LA COMMUNE

Repères historiques :
Les communes furent créées le 14 décembre 1789, afin d'uniformiser le territoire français
jusqu'alors divisé en paroisses, villes ou villages. Les communes reprennent le territoire et la
population des paroisses qu'elles secondent (rôle temporel).
Il y a en France 35 416 communes, d'importance très variable. Alors que les communes
urbaines sont très peuplées, 34 800 ont moins de 5000 habitants et 11 000 n'atteignent pas
200 habitants.
L'expression municipalité est une expression ignorée de la loi, mais qui est fréquemment
employée dans le langage courant.
La municipalité désigne, de manière courante, les organes d'une commune c'est-à-dire :
le conseil municipal : il s'agit de l'instance délibérative élue au suffrage universel direct,
chargée par ses délibérations des affaires de la commune ;
l'exécutif : formé du maire et des adjoints. Le maire, élu par les conseillers municipaux
lors de la première séance du nouveau conseil municipal, est seul chargé de
l'administration. Mais il peut, sous sa surveillance et sa responsabilité, déléguer par
arrêté une partie de ses fonctions à un ou plusieurs adjoints. Ces délégations, précises et
limitées dans leur objet, peuvent être résiliées à tout moment.
Parfois, l'expression« municipalité » est employée dans un sens plus restreint, pour ne
désigner que l'exécutif communal.

137
2.3.1 - L'ASSEMBLÉE ÉLUE : LE CONSEIL MUNICIPAL
Le conseil municipal représente les habitants. Ses attributions sont très larges depuis la loi de
1884 qui le charge de régler " par ses délibérations les affaires de la commune ". Cette
compétence s'étend à de nombreux domaines. Le conseil municipal donne son avis toutes les
fois qu'il est requis par les textes ou par le représentant de l'État.
Il émet des vœux sur tous les sujets d'intérêt local : il vote le budget, approuve le compte
administratif (budget exécuté), il est compétent pour créer et supprimer des services publics
municipaux, pour décider des travaux, pour gérer le patrimoine communal, pour accorder des
aides favorisant le développement économique.
Le conseil exerce ses compétences en adoptant des « délibérations ». Ce terme désigne
ici les mesures votées. Il peut former des commissions disposant d'un pouvoir d'étude des
dossiers.
Le conseil municipal doit se réunir au moins une fois par trimestre et l'ordre du jour, fixé
par le maire, doit être communiqué avant le début de la séance. Celle-ci est ouverte au public
sauf si l'assemblée décide le huis clos ou si le maire exerce son pouvoir de "police des
séances", notamment en cas d'agitation, et restreint l'accès du public aux débats.
En cas de dysfonctionnement grave, le conseil municipal peut être dissout par décret en
Conseil des ministres.

Sa composition.
Dans chaque commune, il existe un conseil municipal composé de conseillers dont le nombre
varie de 9 (communes de moins de 100 habitants) à 69 (communes de plus de 300 000
habitants), élus tous les 6 ans au suffrage universel direct par les électeurs inscrits dans la
commune. Pour être éligible, il faut être âgé de 18 ans révolus, figurer sur les listes électorales
de la commune, ne pas faire partie des indigents secourus par le bureau d'aide sociale.
Les villes de Paris, Lyon et Marseille ont un statut spécial (loi dite PLM du 31 décembre 1982).

COMMENT SONT ÉLUS LES CONSEILLERS MUNICIPAUX ?


Depuis 1884, l'élection des conseillers municipaux a lieu tous les six ans au suffrage
universel direct. La commune constitue une circonscription électorale unique sauf à Paris,
Lyon et Marseille.
Il existe deux modes de scrutin :
dans les communes de moins de 3 500 habitants (la grande majorité), le conseil
municipal est élu au scrutin majoritaire, plurinominal, de liste, à deux tours ;
dans les 2 650 communes de plus de 3 500 habitants, la loi du 19 novembre 1982 a mis
en place un mode de scrutin mixte à la fois proportionnel et majoritaire, le scrutin de liste
à deux tours.

138
Les différents modes de scrutins municipaux

Son fonctionnement.
Le conseil municipal n'est pas une assemblée permanente. Il se réunit au moins une fois par
trimestre en session ordinaire selon les nécessités. Il peut être réuni en session extraordinaire
sur convocation du maire ou sur la demande de la moitié des conseillers ou du préfet.

Ses attributions.
Elles sont définies ainsi : « Le conseil municipal règle par ses délibérations les affaires de la
commune ».
C'est une définition très large. Cependant on peut retenir que le conseil municipal :
élit parmi ses membres le maire et les adjoints ;
vote le budget de la commune (c'est son rôle essentiel) ;
contrôle l'administration du maire ;
crée et organise les services municipaux ;
administre les propriétés communales.
Des commissions peuvent être constituées dans le conseil municipal pour étudier certains
problèmes :
commission des finances ;
commission de l'enseignement.

2.3.2 - LE MAIRE, EXÉCUTIF COMMUNAL ET REPRÉSENTANT


DE L'ÉTAT
L'état ne délègue pas dans les communes de représentants dotés de compétences générales
comme les préfets pour les départements et les régions.

139
Le maire bénéficie d'une « double casquette » : il est à la fois agent de l'État et agent de la
commune en tant que collectivité territoriale.
Il tient ses attributions de son élection par le conseil municipal au scrutin secret lors de la
première réunion du conseil suivant les élections municipales.

En tant qu'agent de l'État :


Sous l'autorité du préfet, il remplit des fonctions administratives dont notamment :
la publication des lois et règlements ;
l'organisation des élections ;
la légalisation des signatures.
Il exerce aussi des fonctions dans le domaine judiciaire sous l'autorité du procureur de la
République : il est officier d'état civil et officier de police judiciaire

En tant qu'agent exécutif de la commune :


Le maire est chargé de l'exécution des décisions du conseil municipal et agit sous contrôle de
ce dernier. Ses missions consistent à représenter la commune en justice, passer les marchés,
signer des contrats, préparer le budget, gérer le patrimoine.
Il exerce des compétences déléguées par le conseil municipal et doit alors lui rendre compte
de ses actes. Les délégations portent sur des domaines très divers (affectation des propriétés
communales, réalisation des emprunts, création de classes dans les écoles, action en justice,
...) et sont révocables à tout moment. La loi du 13 août 2004 relative aux libertés et
responsabilités locales autorise le maire à subdéléguer, à un adjoint ou un conseiller municipal,
les attributions qui lui ont été confiées par délégation.
Le maire est titulaire de pouvoirs propres. En matière de police administrative, il est chargé de
maintenir l'ordre public, défini dans le Code général des collectivités territoriales comme le bon
ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques. Il s'agit également de polices spéciales
(baignade, circulation, ...). Le maire est aussi le chef de l'administration communale. Il est le
supérieur hiérarchique des agents de la commune et dispose d'un pouvoir d'organisation des
services.

Sa désignation.
Il est élu par le conseil municipal parmi ses membres. L'âge minimal pour être élu maire est de
21 ans. La durée de son mandat est la même que celle du conseil municipal.
En même temps que le maire sont élus des adjoints. Le conseil municipal est libre de fixer le
nombre des adjoints dans la limite de 30 % de l'effectif total. Le maire peut leur déléguer une
partie de ses attributions.
Maire et adjoints, qui constituent alors la municipalité, doivent assumer quotidiennement leurs
fonctions. Ils perçoivent des indemnités compensatrices de frais.
Contrairement au département et à la région, les fonctions d'exécutif et de représentant de
l'État sont assurées par la même personne : le maire. Le contrôle des actes des autorités
municipales est exercé par le préfet.

140
Ses attributions en tant qu'exécutif communal.
Il administre les propriétés de la commune :
il est chargé de la police municipale et rurale (bon ordre, sécurité, salubrité, tranquillité
publique) ;
il a des attributions résultant de ses rapports avec le conseil municipal ; président du
conseil municipal, il en est l'organe d'initiative et l'organe exécutif ; il signe et exécute les
contrats; il représente la commune en justice ;
il prépare les délibérations du conseil municipal et les met à exécution ;
il délivre les permis de construire lorsque la commune s'est dotée d'un plan d'occupation
des sols.
La loi du 2 mars 1982, en supprimant les tutelles administratives, juridiques et techniques, fait
du maire un membre à part entière dans les institutions. En effet, il ne dépend plus de l'avis du
préfet pour faire exécuter une décision du conseil municipal. En outre, la loi a
considérablement élargi son pouvoir d'intervention dans la vie économique des communes.

Ses attributions en tant que représentant de l'État.


Placé sous l'autorité du représentant de l'État dans le département, il représente le
Gouvernement.
Il assure la publication des lois et des règlements et doit les faire respecter.
Il participe à la gestion de la plupart des services de l'État dans la commune.
Il joue un rôle actif dans l'organisation électorale. Les listes sont établies et révisées sous
son autorité.
En outre, il est officier d'état civil, et dans certaines limites, officier de police judiciaire.
Il procède au recensement en vue des journées défense - citoyenneté.

2.3.2.1 - LE PERSONNEL COMMUNAL


Le maire en est le chef hiérarchique.
Dans les communes de faible importance, le secrétaire de mairie assume seul à temps partiel
les tâches administratives. Dans les communes groupant un nombre élevé d'habitations, un
secrétaire général assure la direction des services communaux. Ceux-ci varient selon les
communes.

2.3.2.2 - LE BUDGET DE LA COMMUNE


Il rassemble les prévisions des recettes et de dépenses pour l'année qui vient, et doit être voté
en équilibre. Tout comme le budget national, il doit obéir aux règles d'annualité (il est voté pour
un an), d'universalité et d'unité.
Les dépenses sont variées : paiement des fonctionnaires communaux, entretien des biens
communaux (mairie, école, église, cimetière, caserne de pompiers, abattoir, salle des fêtes,
etc.), logement des instituteurs.

141
2.3.2.3 - LE REGROUPEMENT COMMUNAL
De nombreuses communes ne regroupent qu'une faible population. Leurs revenus étant
faibles, elles sont de ce fait impuissantes quand il faut entreprendre des travaux importants :
construction d'un pont, d'un stade, d'un canal d'irrigation, etc. Or la réalisation de ces ouvrages
intéresse de nombreux habitants qui, quoique voisins, sont souvent rattachés à des communes
différentes.
Aussi plusieurs communes peuvent-elles se grouper pour réaliser en commun des travaux qui
dépassent financièrement leurs possibilités individuelles.
Le groupement communal peut prendre quatre formes.

La fusion des communes.


Exceptionnellement, des communes disparaissent et se fondent pour constituer une nouvelle
commune unique.

Les syndicats intercommunaux.


À l'initiative de leurs conseils municipaux, couramment certaines communes peuvent constituer
un syndicat intercommunal afin d'unir leurs efforts dans la réalisation d'un projet d'équipement
collectif dont le coût dépasserait les possibilités de chacune d'elles.
On distingue :
le syndicat intercommunal à vocation unique, destiné à gérer un seul service public ;
le syndicat intercommunal à vocation multiple (SIVOM), destiné à gérer un ensemble de
services publics.

Les communautés urbaines.


Quand les petites communes refusent la fusion et préfèrent conserver leur personnalité, elles
s'associent à la grande ville voisine pour traiter les problèmes de l'agglomération. Il y a alors
constitution d'une communauté urbaine. La loi a créé d'office quatre communautés urbaines :
Bordeaux, Lille, Lyon et Strasbourg. D'autres se sont constituées volontairement (Dunkerque,
Cherbourg, Brest, etc.).

Le district.
Il a pour but de résoudre les problèmes de coopération et d'équipement d'une agglomération
urbaine en extension. Il réalise une coopération entre une « cité centre » et les diverses
communes de sa banlieue.

2.3.2.4 - QUELLE EST LA PARTICULARITÉ DE LA COMMUNE


ET DU DÉPARTEMENT DE PARIS ?
Le territoire de la ville de Paris recouvre, aujourd'hui, deux collectivités territoriales, une
commune et un département.
La loi du 31 décembre 1982 a conféré un statut particulier à la ville de Paris, à la fois pour des
raisons historiques (le pouvoir central se méfie de la légitimité du Maire de la capitale) et pour
tenir compte de l'importance démographique de la ville.
La ville est divisée en vingt arrondissements. Chaque arrondissement comporte :

142
un conseil d'arrondissement (organe délibérant) composé pour un tiers de conseillers de
Paris élus dans l'arrondissement et pour deux tiers de conseillers d'arrondissement ;
un maire d'arrondissement (organe exécutif) élu parmi les conseillers de Paris de
l'arrondissement.
Le conseil d'arrondissement gère les équipements de proximité et constitue une sorte de
décentralisation interne à la commune de Paris afin de maintenir des liens de proximité entre
les citoyens, les services publics et les élus. La loi du 27 février 2002 a renforcé leur rôle en
leur donnant notamment la responsabilité de créer de nouveaux organes consultatifs, les
conseils de quartiers.
Le Conseil de Paris, comprenant 163 membres, est à la fois l'organe délibérant de la
commune (conseil municipal) et du département (conseil général), le maire de Paris
constituant l'exécutif de la commune et du conseil général. Le Conseil de Paris est élu selon le
mode de scrutin des communes de plus de 3 500 habitants.
Le maire de Paris est élu au suffrage universel pour six ans par les conseillers de Paris
et parmi ceux-ci. Il bénéficie des mêmes pouvoirs que les autres maires de commune à
l'exception des pouvoirs de police. Ils sont exercés par le préfet de police, même si la loi du 29
décembre 1986 a rendu au maire quelques prérogatives (salubrité, maintien de l'ordre dans les
foires et marchés, conservation du domaine public de la ville, auxquelles s'ajoutent les bruits
de voisinage depuis la loi du 27 février 2002).

2.4 - L'OUTRE-MER
L'outre-mer français a été réorganisé par la révision constitutionnelle du 28 mars 2003 et
la loi de programme pour l'outre-mer du 21 juillet 2003. Elles ont défini les conditions
d'adaptation des lois et règlements dans les DOM et ROM et modifié les statuts et les régimes
législatifs de plusieurs collectivités situées outre-mer.
Ainsi, depuis 2003, la Constitution reconnaît l'existence de « populations d'outre-mer » (article
72-3) et établit les catégories de collectivités suivantes en outre-mer :
les départements et régions d'outre-mer (DROM, anciennement DOM) ;
les collectivités d'outre-mer (COM) ;
la Nouvelle-Calédonie et les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) qui
possèdent chacune des particularités. Elles sont dites sui generis, parce qu'elles ne
correspondent à aucune des catégories juridiques de collectivités existantes.
Aujourd'hui, il existe deux régimes législatifs pour l'outre-mer :
le régime de l'identité législative (article 73 de la Constitution) : les lois et règlements
nationaux sont alors applicables de plein droit en outre-mer. Pour tenir compte des
spécificités de ces collectivités, des adaptations sont néanmoins possibles. Celles-ci
peuvent être demandées par le Parlement et le Gouvernement ou par les collectivités si
elles y ont été autorisées par la loi. Les collectivités peuvent aussi élaborer des
règlements portant sur certaines questions relevant du domaine de la loi, à l'exception
des matières « régaliennes » (c'est-à-dire notamment en matière de justice, libertés
publiques, etc.). Ce régime concerne principalement les DROM ;
le régime de spécialité législative et d'autonomie (article 74 de la Constitution) : une
loi organique définit le statut particulier de chaque collectivité soumise à ce régime. Elle
détermine également les lois qui s'y appliquent. Les assemblées locales peuvent élaborer
des règlements relevant du domaine de la loi, à l'exclusion des matières régaliennes. Ce
régime concerne les COM et la Nouvelle-Calédonie. Cependant, dans certaines COM
Ex :Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon,

143
identité et spécialité législatives sont associées. Les lois et règlements nationaux
s'appliquent alors, selon les domaines concernés, automatiquement ou seulement sur
mention expresse. Dans tous les cas, aucun changement de régime ne peut avoir lieu
sans le consentement des électeurs de la collectivité située outre-mer concernée.

Qu'est-ce qu'un département et région d'outre-mer ?


Les quatre départements d'outre-mer (DOM) historiques (Guadeloupe, Martinique,
Guyane, La Réunion) ont été crées par la loi du 19 mars 1946. Ils ont le même statut que
les départements métropolitains, mais l'article 73 de la Constitution prévoit la possibilité
d'adapter les textes législatifs et leur organisation administrative en raison de leur situation
particulière.
Le 31 mars 2011, le Département de Mayotte est devenu officiellement le cent-unième
département de France et son cinquième département d'outre-mer.
Les régions d'outre-mer (ROM), à la différence des régions métropolitaines, sont mono-
départementale c'est-à-dire constituées d'un seul département.
Chaque DROM voit donc deux collectivités se superposer. Région monodépartementale et
département sont administrés respectivement par un conseil régional et un conseil
départemental qui coexistent sur le même territoire.
La réforme constitutionnelle du 28 mars 2003 prévoit, après accord de leurs électeurs, la
possibilité de créer une collectivité unique se substituant à la fois un DOM et une ROM, ou une
assemblée unique pour ces deux collectivités. Lors de la consultation du 7 décembre 2003, la
Guadeloupe et la Martinique ont refusé la mise en place d'une collectivité unique.
La loi d'orientation pour l'outre-mer du 13 décembre 2000 a apporté des modifications
importantes, surtout pour les DOM, en faveur d'une plus forte autonomie interne.
Il s'agit de :
favoriser leur développement économique et social ;
soutenir le développement de la culture et des identités outre-mer.
Parmi les innovations principales, on peut noter :
la possibilité aux quatre DOM de disposer d'institutions qui leur soient propres ;
la création d'un congrès des élus départementaux et régionaux (comme en Nouvelle-
Calédonie) délibérant de toute proposition d'évolution institutionnelle ou concernant de
nouveaux transferts de compétences.
La réforme constitutionnelle de mars 2003 poursuit dans cette direction. Elle prévoit que les
DROM (sauf la Réunion) pourront être habilités par la loi à fixer eux-mêmes des règles
applicables sur leur territoire pour certaines questions relevant du domaine de la loi, à
l'exception des matières « régaliennes » Ex :libertés publiques, sécurité, etc.

Comment les DROM peuvent-ils adapter les lois ou fixer des règles
sur leur territoire ?
Les conditions selon lesquelles les DROM peuvent adapter les lois et règlements nationaux
ou, à l'exception de La Réunion, fixer des règles dans des domaines relevant de la loi et
applicables sur leur territoire ont été précisées par la loi organique du 21 février 2007.
Celle-ci avait été rendue nécessaire par la révision constitutionnelle du 28 mars 2003 qui
accordait ces nouvelles prérogatives aux DROM et qui renvoyait la définition des conditions
d'application de ces mesures à une loi organique.

144
Pour adapter des lois et règlements nationaux, les conseils généraux et régionaux des
DROM doivent d'abord obtenir une habilitation du Parlement. Pour cela, ils adoptent par
« délibération motivée » une demande d'habilitation. Cette délibération mentionne les
dispositions de la loi ou du règlement visées par l'adaptation, les contraintes particulières au
DROM la justifiant, et les mesures envisagées. L'habilitation concerne uniquement les
domaines relevant de la compétence des DROM. Elle ne peut intervenir ni sur des matières
régaliennesEx : nationalité, défense, ni lorsqu'une liberté publique ou un droit garanti
par la constitution sont mis en cause. La demande d'habilitation n'est plus valable avec la fin
du mandat du conseil général ou régional.
L'habilitation est accordée par la loi, c'est-à-dire par le Parlement, pour une durée de
deux ans maximum. Les délibérations prises (c'est-à-dire les mesures votées) par les
conseils généraux et régionaux des DROM, en application de cette habilitation, sont adoptées
à la majorité absolue de leurs membres.
Le processus leur permettant de fixer des règles dans des matières relevant du domaine
de la loi est similaire à celui de l'adaptation à une différence près : la demande
d'habilitation est adoptée par « délibération motivée » prise, cette fois, à la majorité absolue
des membres du conseil général ou régional.
Collectivité d'outre-mer (COM) :
St Pierre et Miquelon, St Martin, St Barthélémy, Wallis et Futuna, Polynésie Française.
Les collectivités d'outre-mer (COM) sont des anciens TOM (Polynésie et Wallis-et-Futuna), ou
des anciennes collectivités à statut particulier (Saint-Pierre-et-Miquelon et Mayotte) et, depuis
février 2007, des anciennes communes (Saint-Martin et Saint-Barthélemy). Afin de tenir
« compte de leurs intérêts propres » (art. 74 de la Constitution), elles ont toutes des statuts
différents. Ceux-ci sont désormais obligatoirement définis, après avis de leur assemblée
délibérante, par une loi organique. Ce qui est nouveau pour Saint-Pierre-et-Miquelon et
Mayotte dont les statuts sont régis jusqu'à maintenant par des lois simples. Les lois et décrets
de la République s'y appliquent sous certaines conditions fixées par la loi organique définissant
leur statut. Certaines sont dotées de l'autonomie Ex :la Polynésie.
La loi organique du 21 février 2007 transforme les deux communes de Saint-Martin et de Saint-
Barthélemy en collectivités d'outre-mer, sous les noms de « collectivité de Saint-Martin » et de
« collectivité de Saint-Barthélemy ». Il s'agit de l'aboutissement des référendums du 7
décembre 2003, pour lesquels les habitants de ces deux communes avaient voté en faveur
d'une telle évolution. Elles sont toutes deux dotées de l'autonomie et leurs statuts sont
désormais définis, comme les autres COM, par une loi organique.

Quels sont les statuts des collectivités d'outre-mer ?


Les collectivités d'outre-mer (COM) ont été créées par la révision constitutionnelle du 28
mars 2003. On en comptait six instituées par la loi organique du 21 février 2007 mais depuis le
31 mars 2011 elles sont au nombre de cinq puisque Mayotte a obtenu le statut de département
d'outre-mer. Ce sont des anciens TOM (Polynésie, Wallis-et-Futuna), des anciennes
collectivités à statut particulier (Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte) ou d'anciennes communes
(Saint-Barthélemy, Saint-Martin). Afin de tenir « compte des intérêts propres de chacune
d'elles » (Art. 74 de la Constitution), elles ont toutes des statuts différents. Ceux-ci sont
désormais obligatoirement définis, après avis de leur assemblée délibérante, par une loi
organique. C'est une nouveauté pour Saint-Pierre-et-Miquelon et Mayotte dont les statuts
étaient régis jusqu'à présent par des lois simples. Les lois et décrets de la République s'y
appliquent sous certaines conditions fixées par la loi organique définissant leur statut.
Certaines sont dotées de l'autonomie Ex :la Polynésie.

145
Mayotte
Était une collectivité territoriale à statut particulier depuis 1976. La loi du 11 juillet 2001, tout en
la laissant dans cette catégorie de collectivités, avait modifié son statut et établi la « collectivité
départementale de Mayotte ». La révision constitutionnelle de mars 2003 l'a transformée
en COM, mais c'est la loi organique du 21 février 2007 qui a actualisé son statut tout en lui
laissant le même nom. Ses institutions se composent d'un conseil général et de son président,
d'une commission permanente du conseil général, d'un conseil économique et social et d'un
conseil de la culture, de l'éducation et de l'environnement. Le conseil général, assemblée de
Mayotte élue pour six ans, gère les affaires de la collectivité. Il dispose aussi de compétences
consultatives, par exemple au sujet de modifications des lois ou règlements applicables à
Mayotte. Depuis son renouvellement en mars 2004, l'exécutif, auparavant détenu par le préfet,
a été transféré au président du conseil général.
Le 18 avril 2008, le conseil général de Mayotte a voté à l'unanimité une résolution demandant
que Mayotte soit soumise au statut de département et région d'Outre-Mer. Cette volonté de
changement a été confirmée par la forte mobilisation des électeurs de Mayotte en faveur de la
transformation du statut de l'ïle, lors du référendum de mars 2009.
Le 31 mars 2011, après l'élection du Président du conseil général de l'assemblée renouvelée
par moitié, le Département de Mayotte est devenu officiellement le cent-unième département
de France et son cinquième département d'outre-mer.

Saint-Pierre-et-Miquelon
A connu plusieurs statuts avant d'être une COM. TOM en 1946, puis DOM en 1976, elle est
devenue une collectivité territoriale à statut particulier avec la loi du 11 juin 1985. Comme
Mayotte, elle a été transformée en COM par la révision constitutionnelle de mars 2003 et
son statut a été actualisé par la loi organique du 21 février 2007. Ses institutions ont été
modifiées et se composent désormais d'un conseil territorial (anciennement appelé conseil
général) et de son président, d'un conseil exécutif (ancienne commission permanente) et d'un
conseil économique, social et culturel (auparavant seulement conseil économique et social). Le
conseil général s'est changé en « conseil territorial » afin d'éviter toute confusion avec les
conseils généraux des DOM et celui de Mayotte, qui souhaite évoluer vers un statut de
département. Son mandat a été réduit de six à cinq ans, mais il comporte toujours dix-neuf
membres. Il exerce les mêmes compétences que les autres conseils régionaux et généraux, à
quelques exceptions près (Ex :construction et entretien des collèges et
lycées). Le régime législatif de Saint-Pierre-et-Miquelon n'a pas changé sur le fond : l'identité
législative est la règle et la spécialité législative, l'exception. Mais ces exceptions ont été
précisées. À partir de l'entrée en vigueur de ces modifications, le 1er janvier 2008, les lois et
règlements s'y appliqueront de plein droit, sauf notamment en matière d'impôts, de régime
douanier, de construction et de logement. Elle pourra également, comme les DOM-ROM, être
autorisée à adapter les lois et règlements à ses spécificités. La collectivité dispose
d'importantes compétences consultatives, par exemple sur les projets de loi ou décret la
concernant. Enfin, ses compétences sont précisées en matière d'exploitation des ressources la
zone économique exclusive française au large de ses côtes.

Saint-Barthélemy et Saint-Martin
Sont deux îles et anciennes communes de la Guadeloupe. Elles ont été transformées en COM
par la loi organique du 21 février 2007 sous les noms de « collectivité de Saint-Barthélemy » et
de « collectivité de Saint-Martin ». Saint-Barthélemy a été rétrocédée à la France par la Suède
en 1877, mais elle en a conservé les exonérations fiscales et douanières. Saint-Martin est
soumise depuis 1648 à une double souveraineté : française, sur une partie de son territoire, et

146
néerlandaise, sur l'autre. Leur évolution statutaire était réclamée depuis longtemps par la
population locale. La révision constitutionnelle du 28 mars 2003 l'a rendue possible en
prévoyant qu'une partie d'un DOM (ici la Guadeloupe) pouvait changer de régime, à condition
d'avoir le consentement des électeurs concernés. Celui-ci a été obtenu lors des consultations
du 7 décembre 2003 organisées dans les deux communes. La loi organique du 21 février 2007
a ensuite défini leur statut. Elles sont les deux premiers cas de territoires relevant d'une seule
collectivité territoriale. En effet, pour chaque île, une collectivité unique (la COM) est mise en
place et se substitue à la commune, au département et à la région de Guadeloupe. En
conséquence, elles exercent les compétences des communes et celles du département et de
la région de la Guadeloupe. Leurs institutions sont inspirées du modèle des départements,
mais leurs compétences sont différentes. Saint-Barthélemy et Saint-Martin disposent chacune
d'un conseil territorial, élu pour cinq ans et composé respectivement de 19 et 23 membres,
d'un président du conseil territorial assisté d'un conseil exécutif, et d'un conseil économique,
social et culturel. Elles sont toutes les deux dotées de l'autonomie et d'un régime législatif
fondé sur le principe d'identité législative avec des exceptions relevant de la spécialité
législative. Elles peuvent adapter les lois et règlements en vigueur localement et fixer des
règles dans certaines matières comme les impôts, la circulation routière, la voirie ou le
tourisme. Enfin, pour tenir compte de sa plus grande superficie et de sa population plus
importante, Saint-Martin peut mettre en place des conseils de quartiers.

La Polynésie française
Depuis le 27 février 2004, a un nouveau statut renforçant son autonomie et clarifiant la
répartition des compétences entre l'État et la collectivité. Ce statut est défini par une loi
organique et complété par une loi ordinaire, promulguées toutes deux le 27 février 2004. Ce
nouveau statut renforce encore l'autonomie de la Polynésie après les statuts du 12 juillet 1977
(autonomie administrative et financière), du 6 septembre 1984 modifié par les lois du 12 juillet
1990 et du 20 février 1995 (autonomie interne) et du 12 avril 1996, en vigueur avant la réforme
de 2004 (autonomie renforcée). Il reprend en partie des dispositions prévues dans le projet de
loi constitutionnelle de 1999 qui n'avait pas été voté par le Congrès (notamment les lois du
pays et la représentation auprès des États).

Wallis-et-Futuna
Dispose d'un statut proche de l'administration directe. La collectivité est représentée au
Parlement par un député et un sénateur.

Quelles sont les particularités des collectivités d'outre-mer sui


generis ?
La Nouvelle Calédonie :
Ancien TOM, dispose d'institutions spécifiques (Titre XIII de la Constitution). Elle n'entre pas
dans la nouvelle catégorie des collectivités d'outre-mer établies par la réforme constitutionnelle
de mars 2003. Un statut provisoire a été défini en 1999 en attendant qu'elle se détermine, à
partir de 2014, entre l'indépendance et un gouvernement autonome.
Parmi les différentes innovations, on peut noter :
l'institution d'une citoyenneté calédonienne ;
une nouvelle répartition des compétences entre l'État et la Nouvelle-Calédonie,
notamment dans le domaine des relations internationales où les compétences sont
partagées. Le président du gouvernement calédonien peut négocier des accords avec

147
des États du Pacifique mais le pouvoir de les signer lui est confié par les autorités de la
République. La Nouvelle-Calédonie peut aussi disposer d'une représentation auprès de
ces États.
les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) :
Jusqu'en février 2007, constituaient le seul territoire d'outre-mer (TOM) encore existant dans
les faits depuis la suppression de cette catégorie par la révision constitutionnelle du 28 mars
2003. Celle-ci avait également établi que la loi déterminerait ensuite le régime législatif et
l'organisation des TAAF. La loi ordinaire du 21 février 2007 a donc modernisé la loi statutaire du
6 août 1955 qui définit leur statut. Celui-ci est proche d'une administration directe par l'État,
puisque les TAAF ne disposent pas d'assemblée élue, faute de population autochtone
permanente, et qu'elles sont placées sous l'autorité du représentant de l'État,« l'administrateur
supérieur des TAAF ». Elles jouissent cependant de l'autonomie administrative et financière. La
loi de 2007 leur rattache les îles Éparses de l'océan Indien et rappelle qu'elles forment « un
territoire d'outre-mer », au sens de territoire situé outre-mer. Elle leur accorde aussi
explicitement la personnalité morale ce qui leur permet d'avoir un budget propre (ce qui était
déjà le cas) et d'intervenir en justice. L'administrateur supérieur est qualifié de « chef du
territoire » et ses missions sont redéfinies. Il est toujours assisté d'un conseil consultatif dont
les attributions et la composition sont désormais fixées par décret. Leur régime législatif est
réformé : la spécialité législative reste la règle, mais des exceptions relevant de l'identité
législative sont introduites pour des raisons de simplification. Les lois et règlements concernant
les domaines régaliens s'y appliqueront donc de plein droit.

Les collectivités outre-mer

148
III - LA DÉFENSE

BUT RECHERCHÉ ET DONNÉES ESSENTIELLES


Permettre aux cadres de contact de se situer dans l'organisation générale de la Défense et de
se familiariser avec :
les problèmes de défense et les finalités de l'institution militaire ;
l'organisation générale de la Défense et les structures des trois armées et de la
gendarmerie.

RÉFÉRENCE
Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, 2013.
Revue stratégique de défense et de sécurité nationale 2017.
Code de la défense (Version consolidée au 17 septembre 2019).
Ordonnance n° 59-147 du 7 janvier 1959 portant organisation générale de la défense
(abrogée le 24 avril 2007).
Décret n° 2009-869 du 15 juillet 2009 relatif aux attributions du ministre de la défense, du
chef d’État-major des armées et des chefs d’État-major.
Décret n°2009-870 du 15 juillet 2009 relatif aux attributions du délégué général pour
l'armement et du secrétaire général pour l'administration du ministère de la défense.
Décret n°2009-1177 du 5 octobre 2009 relatif aux attributions du chef d'état-major des
armées et des chefs d'état-major d'armée.
Décret n°2009-1178 du 5 octobre 2009 portant organisation de l'administration centrale
du ministère de la défense.
Décret n°2009-1179 du 5 octobre 2009 fixant les attributions de l'organisation du
secrétariat général pour l'administration du ministère de la défense.
Décret n°2009-1180 du 5 octobre 2009 fixant les attributions et l'organisation de la
direction générale de l'armement.
Instruction n° 1750/DEF/EMAT/PS/BORG/PEO/231 du 18 novembre 2011 relative à
l'organisation du commandement dans l'armée de Terre.

AVERTISSEMENT
En évolution constante, l'organisation de la défense s'adapte aux menaces et aux risques,
toujours sous une contrainte économique forte. L'adaptation de l'outil de défense, engagée
depuis la dernière loi de programmation militaire, devrait se poursuivre jusqu'en 2025. Il est
donc indispensable de se tenir informer sur les grands choix stratégiques et les évolutions en
cours.

149
1/ ORGANISATION DE LA DÉFENSE
Les grands principes de la politique de défense et de sécurité de notre pays sont fixés par le
Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité Nationale 2013 et actualisés par la revue stratégique
de défense et de sécurité nationale demandé par le Président de la République dès l'été 2017.
Prenant en compte les évolutions des menaces et du contexte national et international, ils
définissent les grandes orientations en termes de stratégie de défense, d'organisation et de
moyens alloués aux forces armées.
La loi de programmation militaire qui en découle précise les orientations de la politique de
défense, fixe les trajectoires budgétaires et met en œuvre les grandes décisions de sécurité
nationale demandées par le Président de la République dès l'été 2017 et confirmées lors de la
réactualisation de la revue en 2021.

1.1 - LA NÉCESSITÉ D'UNE DÉFENSE


L'outil de défense doit s'adapter à un environnement de plus en plus instable et complexe afin
de faire face aux menaces et aux risques qui pèsent sur la France et de protéger les intérêts
de la Nation, selon des priorités stratégiques définies par le livre blanc de 2013 et affinées par
les revues stratégiques de 2017 et 2021.

1.1.1 - FAIRE FACE AUX RISQUES ET AUX MENACES


Le livre Blanc sur la défense et de la sécurité nationale (LBDSN) de 2013, dans le
prolongement de celui de 2008, identifie trois types majeurs de risques et de menaces :
Les menaces de la force
Ce sont des menaces émanant d’états ayant des visées de puissance, entretenant des
tensions par un retour de la compétition militaire, qui positionne des forces armées dans son
voisinage comme les Russes dans le Dombass ukrainien, ou qui concourent à une
accélération de la prolifération comme le développement d'armes de destruction massive à
l'image de la Corée du Nord.
«(...) la paix continue souvent de reposer sur des équilibres de puissance entre nations, et la
situation européenne reste à cet égard exceptionnelle. L'augmentation importante et rapide
des dépenses militaires et des arsenaux conventionnels dans certaines régions du monde
vient rappeler que la possibilité d'une résurgence de conflits entre États existe et que la France
et l'Europe ne peuvent pas ignorer les menaces de la force ». (LBDSN 2013)
Les risques de la faiblesse
Ce sont des menaces émanant d’États dits « faillis » incapables d'assurer leurs responsabilités
politiques et connaissant des problèmes de gouvernance et de sécurité. Ils favorisent
l'émergence de zones dites « zones grises » alimentant des phénomènes de criminalités
transfrontalières, de trafic d'armes, de conflits et de terrorisme international. Ces phénomènes
représentent une importance stratégique relevée par leur caractère insidieux et volatil.
« Dans le nouveau paysage stratégique, il est donc d'autant plus important d'identifier les
risques de la faiblesse le plus tôt possible, afin d'y parer avant qu'ils n'aient produit leurs effets
les plus dévastateurs. »(LBDSN 2013)
Les menaces et les risques liés à la mondialisation

150
La mondialisation a entraîné une explosion des flux et des échanges de tous types
(marchandises, devises, informations, êtres humains) difficilement contrôlable par les États. Ce
phénomène a un effet accélérateur et multiplicateur sur les menaces et les risques pesant sur
la France et ses alliés. A ce titre, le livre blanc retient notamment les risques de fabrication de
bombes sales ainsi que les cyberattaques.
De plus, la mondialisation a entraîné une augmentation des inégalités et des tensions sur le
plan du partage des ressources et des richesses, augmentant de ce fait le risque de
conflictualité internationale.
Dans son introduction, la revue stratégique confirme les risques et les menaces pesant sur la
France, mais identifie une rupture portant sur leur accélération et leur intensité. En effet, la
soudaineté de leur irruption et l'ampleur de leurs manifestations ont directement affecté la
communauté nationale et les sociétés européennes. Les menaces se sont rapprochées, elles
se sont exprimées avec une violence nouvelle alors même que le système international censé
amortir ces chocs est contesté et affaibli. L'incertitude sur la crédibilité des alliances, dans un
contexte de retour des rapports de forces, contribue également à la perception d'un
environnement plus instable.
A l'imprévisibilité accrue de ce monde en transition s'ajoutent la simultanéité et la complexité
des crises dans lesquelles la France est directement engagé, du Sahel au Moyen-Orient.
Enfin, les zones de frictions ou d'affrontements ne sont plus seulement des espaces
géographiques contestés, mais incluent également l'espace numérique.

1.1.2 - PRÉSERVER LES INTÉRÊTS DE LA NATION


L'outil de défense doit permettre à la France de préserver un certain nombre d'intérêts.
Les intérêts vitaux : le territoire national, l'espace aérien, les bordures maritimes et la
population (y compris à l'étranger).
Les intérêts stratégiques, liés à l'activité économique du pays : liberté des échanges,
sécurité des approvisionnements énergétiques, sécurité des approvisionnements en
matières premières vitales pour l'économie.
Les intérêts de puissance, liés à la politique diplomatique de la France et à son rôle
dans les grandes institutions internationales.

1.1.3 - LES PRIORITÉS STRATÉGIQUES DE LA FRANCE


La politique de défense et de sécurité nationale a hiérarchisé 5 priorités stratégiques dans la
réalisation des objectifs de l'outil de défense
Protéger le territoire national et les ressortissants français et garantir le principe de
résilience, c'est-à-dire la capacité d'assurer la continuité des fonctions essentielles à la
vie de la Nation.
Participer avec les alliés à la sécurité de l'Europe et de l'espace Nord-atlantique.
Stabiliser avec les alliés les approches de l'Europe (Europe de l'Est, bassin
méditerranéen) afin de prévenir l'émergence d'une crise aux portes de l'Europe.
Participer à la stabilité du Proche Orient et du Golf arabo-persique afin de préserver les
intérêts stratégiques de la Nation.
Contribuer à la paix dans le monde :

151
« La France a des intérêts globaux justifiant le maintien d'un réseau diplomatique étendu. Son
positionnement politique dans le monde, les valeurs qu'elle défend, l'empreinte territoriale et
maritime associée aux outre-mer, son rayonnement culturel particulier, confèrent à notre pays
des intérêts sur tous les continents. » (LBDSN 2013, chapitre 4, p. 57)

1.2 - L'ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA DÉFENSE


L'organisation générale de notre défense doit répondre aux principes généraux définit dans le
code de la défense dans son article L1111-1 :
« La stratégie de sécurité nationale a pour objet d'identifier l'ensemble des menaces et des
risques susceptibles d'affecter la vie de la Nation, notamment en ce qui concerne la protection
de la population, l'intégrité du territoire et la permanence des institutions de la République, et
de déterminer les réponses que les pouvoirs publics doivent y apporter ».
« L'ensemble des politiques publiques concourt à la sécurité nationale ».
« La politique de défense a pour objet d'assurer l'intégrité du territoire et la protection de la
population contre les agressions armées. Elle contribue à la lutte contre les autres menaces
susceptibles de mettre en cause la sécurité nationale. Elle pourvoit au respect des alliances,
des traités et des accords internationaux et participe, dans le cadre des traités européens en
vigueur, à la politique européenne de sécurité et de défense commune ».
Notre défense repose sur quatre grands principes :
l'universalité, car la défense concerne toute la population et tous les secteurs de la vie
du pays ;
la permanence, car il n'est plus question à notre époque d'improviser au dernier moment
les moyens de notre défense ;
l'unité, car la défense étant globale et permanente, sa direction dépend de l'ensemble du
gouvernement ;
la déconcentration enfin, car il est nécessaire qu'il y ait des autorités responsables à
tous les échelons du territoire.
Le Parlement fixe par des lois l'organisation de la défense, les moyens qui y sont consacrés,
les sujétions imposées aux citoyens (par exemple le Code du service national), les lois de
finance (budget annuel des armées), les lois de programmation militaire par lesquelles il est
appelé à se prononcer périodiquement sur les grandes orientations de la politique militaire de
la France (équipement des armées sur plusieurs années).
Le Président de la République est le chef des Armées. Il préside le conseil de défense et de
sécurité nationale. Le Gouvernement assure la mise en œuvre des mesures décidées en
conseils et comités présidés par le Président de la République (Art 15 et 5 de la constitution).
Le Premier ministre dirige l' action du gouvernement en matière de sécurité nationale et est
responsable de la défense nationale (Art 21 de la constitution). A cet effet il dispose du
Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN).
Chaque ministre est responsable de la préparation et de l'exécution des mesures de défense
et de sécurité nationale incombant à son ministère.
Les attributions du ministre des Armées, du chef d’état-major des Armées et des chefs d’état-
major d'armées sont définies par le décret 2009-869 du 15 juillet 2009.

152
1.2.1 - LE MINISTRE DES ARMÉES
Il est responsable de la préparation et de la mise en œuvre de la politique de défense.
Responsable de l'emploi des forces, il veille à ce que les Armées disposent des moyens
nécessaires à leur entretien, leur équipement et leur entraînement, en cohérence avec le
contrat opérationnel.
Pour l'assister dans ses missions, il dispose de 3 grands subordonnés : le chef d’État-major
des Armées (CEMA), le délégué général pour l'armement (DGA) et le secrétaire général pour
l'administration (SGA).

1.2.2 - LE CHEF D'ÉTAT-MAJOR DES ARMÉES


Le code de la défense définit les responsabilités du chef d’état-major des Armées :
« Le chef d'état-major des Armées assiste le ministre dans ses attributions relatives à l'emploi
des forces. Il est responsable de l'emploi opérationnel des forces. »
« Sous l'autorité du Président de la République et du Gouvernement, et sous réserve des
dispositions particulières relatives à la dissuasion, le chef d'état-major des Armées assure le
commandement des opérations militaires. »
« Il est le conseiller militaire du Gouvernement. »
Il précise aussi ses responsabilités principales :
1. L'organisation interarmées et de l'organisation générale des Armées.
2. L'expression du besoin en matière de ressources humaines civiles et militaires des
Armées et des organismes interarmées par sa participation à la définition de la politique
des ressources humaines du ministère. Au sein des Armées et des organismes
interarmées, il est responsable de la mise en œuvre de cette politique, de la condition
militaire et du moral.
3. La définition du format d'ensemble des Armées et de leur cohérence capacitaire. Il
définit, à ce titre, les besoins des Armées et en contrôle la satisfaction. Il conduit les
travaux de planification et de programmation.
4. La préparation et de la mise en condition d'emploi des Armées. Il définit les objectifs
de leur préparation et contrôle leur aptitude à remplir leurs missions. Il élabore les
doctrines et concepts d'emploi des équipements et des forces.
5. Le soutien des Armées. Il en fixe l'organisation générale et les objectifs. Il assure le
maintien en condition opérationnelle des équipements. Il exprime le besoin en matière
d'infrastructure interarmées et des Armées et en vérifie la satisfaction.
6. Le renseignement d'intérêt militaire. Il assure la direction générale de la recherche et
de l'exploitation du renseignement militaire et a autorité sur la direction du renseignement
militaire.
7. Les relations internationales militaires.
8. La conduite de la défense des systèmes d'information du ministère des Armées, à
l'exception des services de renseignement désignés par arrêté du ministre des Armées.

1.2.3 - LE DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL POUR L'ARMEMENT


Précisées par le décret n° 2009-870 du 15 juillet 2009, les responsabilités du délégué général
pour l'armement sont :

153
1. L' élaboration de la politique de recherche technologique et industrielle du ministère
et, en tenant compte des priorités et des besoins définis par le chef d'état-major des
Armées, conduit les recherches et les études préalables à la réalisation des équipements
futurs.
2. La proposition et la mise en œuvre de la stratégie d'acquisition en matière
d'équipement des forces. A ce titre, il est responsable de l'estimation initiale du coût des
opérations d'armement pour ce qui concerne leur conception, leur développement, leur
fabrication, leur entretien et leur démantèlement, sur la base des éléments de coût
donnés par les directions et services du ministère. Il assure la conduite des opérations
d'armement sur la base du besoin opérationnel défini par le chef d'état-major des
Armées, ainsi que de toute autre opération d'investissement qui lui est confiée.
3. Au titre des relations internationales en matière d'armement :
la proposition et la mise en œuvre des orientations en matière de coopération
d'armement au plan européen ainsi qu'au plan international ;
la proposition et la mise en œuvre des orientations en matière d'exportation
d'armement ;
la conduite des négociations en matière de recherche et d'opération
d'armement et la signature, au nom du ministre, les engagements internationaux
correspondants.
4. Dans le cadre de la politique industrielle, la proposition au ministre des mesures
visant à maintenir et à développer les capacités technologiques et industrielles
nécessaires à la défense et leur mise en œuvre.

1.2.4 - LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR L'ADMINISTRATION


Précisées par le décret n° 2009-870 du 15 juillet 2009, les responsabilité du secrétaire général
pour l'administration sont :
1. La modernisation de l'administration du ministère.
2. La bonne insertion du ministère dans le travail interministériel. Il reçoit donc du
Premier ministre d'une lettre de mission, contresigné par le ministre sous l'autorité duquel
il est placé, qui en précise les objectifs.
3. La fonction financières. A ce titre, il est chargé des affaires financières, budgétaires et
comptables. Il prépare la programmation budgétaire pluriannuelle et le budget. Il apprécie
le coût des dépenses envisagées par le ministère et s'assure qu'elles pourront être
financées. Dans ce cadre, une autorité fonctionnelle sur les services financiers du
ministère des Armées est exercée sous sa responsabilité.
4. Le contrôle de gestion dans son domaine de compétence et le contrôle interne.
5. La fonction ressources humaines. A ce titre, il est chargé de l'élaboration de la
politique ministérielle des ressources humaines civiles et militaires, y compris en matière
sociale. Il la propose au ministre, accompagnée de l'avis du chef d'état-major des Armées
et de celui du délégué général pour l'armement. Dans ce cadre, une autorité fonctionnelle
sur les directions et services gestionnaires de personnel du ministère des Armées est
exercée sous son autorité.
6. La politique des achats du ministère, à l'exception des achats en matière d'armement ;
la politique immobilière ainsi que le soutien et l'adaptation de l'infrastructure du ministère ;
la définition et la mise en œuvre de la politique du ministère en matière d'environnement.

154
7. La politique de développement des systèmes d'information d'administration et de
gestion.
8. Le conseil juridique. Il est également chargé :
du contentieux des Armées, directions et services. Dans ce cadre, une autorité
fonctionnelle sur les organismes du ministère chargés du contentieux est exercée
sous son autorité ;
des conditions d'organisation et de fonctionnement de la justice militaire ;
de l'élaboration des textes législatifs et réglementaires, ainsi que des actes
communautaires et internationaux. Il assure leur transposition ou leur adaptation en
droit interne.
9. L'information et la communication, internes et externes, spécifiques au secrétariat
général pour l'administration.
10. La coordination de la tutelle sur les opérateurs relevant du ministère, notamment dans les
domaines financier et des ressources humaines, sans préjudice des attributions des
états-majors et directions chargés d'exercer cette tutelle.
11. La définition et la mise en œuvre de la politique du ministère en matière de
mémoire et de patrimoine culturel, de service national, de jeunesse et de droits
reconnus aux anciens combattants et victimes de guerre et aux rapatriés.

1.2.5 - LES CHEFS D'ÉTAT-MAJOR D'ARMÉES


Précisées par le code de défense, les attributions des chefs d’état-major d'armées sont
énoncées en ces mots :
« Les chefs d'état-major de l'armée de Terre, de la Marine et de l'armée de l'Air conseillent et
assistent le chef d'état-major des Armées au titre de l'expertise propre à leur armée ».
« Sous l'autorité du chef d'état-major des Armées et dans le cadre qu'il leur fixe, ils assurent la
préparation opérationnelle des forces placées sous leur propre autorité et expriment les
besoins de leur armée en personnel militaire et civil. Pour le personnel militaire de leur armée,
ils sont responsables du recrutement, de la formation initiale et continue, de la discipline,
du moral et de la condition militaire ».
« Ils peuvent se voir confier par décret des responsabilités particulières en matière de maîtrise
des risques liés à l'activité spécifique de leur armée et en matière de sûreté nucléaire ».
« Ils peuvent se voir confier par le chef d'état-major des Armées des responsabilités,
notamment pour le maintien en condition opérationnelle des équipements ».

1.3 - LES GRANDES FONCTIONS OPÉRATIONNELLES


Notre effort de défense et de sécurité nationale s'appuie désormais sur cinq grandes fonctions
stratégiques.

155
1.3.1 - LA DISSUASION
La dissuasion nucléaire de composante océanique et aéroportée demeure la clé de voûte de
notre stratégie de défense. Elle protège la France contre toute agression d'origine étatique
contre ses intérêts vitaux, d'où qu'elle vienne et quelle qu'en soit la forme. Elle préserve en
toute circonstance notre liberté d'action et de décision, en écartant toute menace de chantage
d'origine étatique qui viserait à nous paralyser.
Notre dissuasion est strictement défensive. L'emploi de l'arme nucléaire ne serait concevable
que dans des circonstances extrêmes de légitime défense, droit consacré par la Charte des
Nations Unies.
Notre doctrine de dissuasion doit poursuivre son adaptation au nouvel environnement
stratégique. Conformément aux orientations fixées par le Président de la République, elle
reposera toujours sur ses deux composantes, réduites et modernisées, à vocation défensive:
une composante sous-marine, constituée de quatre sous-marins nucléaires lanceurs
d'engins de nouvelle génération, équipés de missiles balistiques ;
une composante aérienne, mise en œuvre à partir d'appareils de l'armée de l'Air ou de
l'aéronautique navale (Mirage 2000 N, Rafale F3 dans ses versions armée de l'Air et
Marine).

1.3.2 - LA PROTECTION
La mission première des Armées est d'assurer la protection de la Nation contre toute
menace de nature militaire. Les forces armées assurent en permanence la sûreté du
territoire, de l'espace aérien et de nos approches maritimes. Les attentats en 2015-2016
ont rappelé la centralité de cette fonction et conduit au réengagement massif des Armées sur

156
le territoire national. Au sein du continuum sécurité-défense, son ampleur a toutefois soulevé la
question de l'équilibre entre les fonctions intervention et protection, en fragilisant l'aptitude au
combat des forces.
La protection consiste à :
contrôler les approches terrestres, aériennes et maritimes du territoire national,
grâce à des moyens de détection et d'intervention ;
développer des moyens de surveillance et de protection face aux différents types de
menaces pouvant s'exercer à l'intérieur de nos frontières ;
en temps normal, l'essentiel des tâches de surveillance et de protection est assuré par
les forces de police et de sécurité civile et par la gendarmerie nationale, dans le cadre de
ses missions de sûreté nationale et de service public ;
en cas de besoin, les capacités nécessaires sont procurées par l'ensemble des moyens
disponibles des trois armées, renforcés, si nécessaire, par les forces de réserve ;
la nouvelle organisation des Armées, leur répartition sur le territoire, la diminution du
nombre de formations autant que la diversité des risques et des menaces, conduisent à
faire appel au concept de « projection intérieure » qui repose sur une plus grande
disponibilité des forces et sur une mobilité accrue.
De plus, les Armées, souvent seules capables d'intervenir rapidement et fortement en cas de
catastrophe de grande ampleur, apportent leur concours aux populations aussi souvent que
nécessaire.
Les attaques cyber répétées ont révélé des vulnérabilités dans les réseaux indispensables au
fonctionnement de l’État et à la sécurité nationale. Elles requièrent le renforcement prioritaire
des moyens de défense et le développement de capacités offensives comme défensive. C'est
pourquoi la France a décidé de se doter d'une posture permanente de cyber sécurité.
Dans l'espace exo-atmosphérique, la vulnérabilité de nos propres capacités et notre
dépendance à leur égard suppose de développer leur protection et, en coopération étroite avec
nos alliés américains et européens, leur éventuelle redondance supplémentaire.
Enfin, la protection de nos ressortissants à l'étranger peut nécessiter leur évacuation, ainsi que
la prise en charge de citoyens de pays amis. A tout moment et en tout lieu, seule ou dans le
cadre d'une coopération ad hoc, la France doit être en mesure de déclencher une intervention
visant à assurer leur sécurité.

1.3.3 - LA CONNAISSANCE ET L'ANTICIPATION


Dans un monde caractérisé par l'incertitude et l'instabilité, la connaissance constitue notre
première ligne de défense. Notre aptitude à connaître, comprendre, caractériser et prévoir est
centrale pour permettre à la France de décider et d'agir de manière autonome et souveraine, y
compris dans les actions menées avec des partenaires et alliés. C'est elle qui garantit notre
autonomie de décision et permet à la France de conserver l'initiative stratégique. Elle doit offrir,
aussi bien aux décideurs politiques qu'aux chefs militaires et aux responsables de la sécurité
intérieure et de la sécurité civile, les moyens de disposer, le plus en amont possible,
d'éléments de prévision et d'éclairage de l'action. Le renseignement dans toutes ses
dimensions, y compris spatiale, et la prospective acquièrent ainsi une importance majeure.
L'anticipation à court et moyen terme des risques pesant sur la sécurité nationale comme des
ruptures technologiques justifie que la France développe des capacités autonomes à la
hauteur de ses besoins. Les investissements accrus dans le renseignement humain, dans la
poursuite des grands programmes techniques et dans le développement des capacités
d'analyse concourent à accroître les capacités d'analyse de la France. A cet égard, la maîtrise

157
de l'intelligence artificielle représentera un enjeu de souveraineté, dans un environnement
industriel caractérisé par des innovations technologiques rapides et aujourd'hui dominé par des
entreprises étrangères. Enfin, l'existence d'un ensemble de centres de recherche universitaires
et de « think tanks » contribue à nos capacités de connaissance, d'anticipation et d'analyse
des crises.

1.3.4 - L'INTERVENTION
L'engagement extérieur de nos forces s'inscrit dans un triple objectif : assurer la protection
de nos ressortissants à l'étranger, défendre nos intérêts stratégiques, et exercer nos
responsabilités internationales. Dans cette logique, la France entend disposer des capacités
militaires lui permettant de s'engager dans les zones prioritaires pour sa défense et sa sécurité
: la périphérie européenne, le bassin méditerranéen, une partie de l'Afrique - du Sahel à
l'Afrique équatoriale -, le Golfe Arabo-persique et l'océan Indien. Ces capacités lui permettent
d'apporter sa contribution à la paix et à la sécurité internationales dans d'autres parties du
monde.
La France estime qu'elle contribuera d'autant mieux à une réponse collective qu'elle disposera
des capacités d'initiative et d'action autonomes lui permettant aussi d'entraîner et de fédérer
l'action de ses alliés et partenaires. La France fait dès lors du principe d'autonomie stratégique
le fondement de sa stratégie en matière d'intervention extérieure. Elle disposera des capacités
lui conférant une autonomie d'appréciation, de planification et de commandement, ainsi que
des capacités critiques qui sont à la base de son autonomie de décision et d'action
opérationnelles.
Nos Armées doivent pouvoir répondre à la diversité des menaces et des situations de crise.
Elles devront pouvoir agir dans des opérations de coercition, dans lesquelles l'objectif de
neutralisation de l'appareil politico-militaire adverse impose de disposer de forces de très haut
niveau technologique . Elles devront également pouvoir s'engager dans des opérations de
gestion de crise, qui viseront à restaurer les conditions d'une vie normale et nécessiteront le
contrôle dans la durée de larges espaces physiques. Dans des situations intermédiaires ou
transitoires, nos forces devront également s'adapter à l'émergence de « menaces hybrides
», lorsque certains adversaires de type non-étatique joindront à des modes d'action
asymétriques des moyens de niveau étatique ou des capacités de haut niveau technologique.
Les interventions des Armées françaises, outre la capacité de la France à honorer ses
engagements au titre de l'article 5 du Traité de Washington, se déclinent principalement selon
trois modes opératoires : l'engagement direct, où la France lance seule une intervention qui
peut ensuite s'élargir et dont elle devient alors chef de file, comme illustré en Afrique par
l'opération Serval ; la contribution à une opération multinationale d'envergure, le cas
échéant à distance, au sein d'une coalition selon le modèle de l'opération Chammal au Levant
ou au sein de l'OTAN (Afghanistan, Libye, ...) ; l'appui aux opérations de gestion de crise de
l'ONU ou de l'UE, pour lesquelles la France offre notamment une capacité d'intervention
rapide.
La fonction intervention est désormais confrontée à l'apparition de stratégies de déni d'accès
dans tous les milieux qui nécessitent de porter une attention particulière aux facteurs de
supériorité opérationnelle les plus critiques pour l'entrée en premier. La montée en
compétences technologique et opérationnelle des différents acteurs, terroristes, milices,
puissances intermédiaires et grandes puissances représente un défi durable aux capacités
d'intervention.

158
1.3.5 - LA PRÉVENTION
Inséparable des formats de coopération internationale, existants ou à réinventer, la prévention
contribue à la stabilisation des États et des zones dont la situation représente un enjeu direct
pour nos intérêts de sécurité. Elle nécessite à l'extérieur une coordination étroite entre l'action
militaire et la diplomatie, l'action des services de renseignement et la mobilisation de capacités
humaines et financières d'autres ministères que ceux chargés de la défense et des affaires
étrangères. La mobilisation de l'ensemble des acteurs du développement, notamment l'Agence
française de développement (AFD), concourt à la fonction prévention.
Les modes d'action sont d'abord politiques : il s'agit de consolider les démocraties, de réduire
les déséquilibres économiques et sociologiques, de maintenir les équilibres stratégiques par le
jeu des alliances, de lutter contre la prolifération des armes de destruction massive.
Ces modes d'action sont également militaires : renseignement, contrôle de l'exécution des
traités, coopération technique et assistance à des armées amies, pré positionnement de forces
terrestres, aériennes ou maritimes. Les trois Armées et la gendarmerie ont un rôle à jouer en
matière de prévention, qu'il s'agisse de coopération technique, d'assistance militaire ou de pré
positionnement de forces.

1.4 - LE CONTRAT OPÉRATIONNEL DES ARMEES

1.4.1 - LES PRINCIPES DIRECTEURS


La modernisation de la stratégie de défense répond à la combinaison de 4 principes directeurs.
L'autonomie stratégique doit permettre à la France de conserver sa liberté d'action et
son autonomie de décision sur la scène internationale. Elle vise à donner à la France les
moyens de prendre l'initiative d'opérations ou de peser dans le cadre des coalitions
internationales grâce à la préservation de capacités stratégiques d' « entrée en
premier », de commandement, de renseignement, de projection.
La cohérence du modèle d'armée avec les scénarios prévisibles d'engagement :
intervention suite à l'agression d'un pays amis ou en application d'accords de défense,
conduite d'opérations de gestion de crise sur un État failli, protection du territoire national.
La différenciation des forces, visant à garantir dans le temps la capacité d'action des
forces armées sur l'ensemble du spectre des engagements possibles.
La mutualisation des capacités rares et critiques, telles que l'observation spatiale, le
ravitaillement en vol, la logistique.

1.4.2 - LE CONTRAT OPÉRATIONNEL


La mise en œuvre de ces 4 principes est décrite par le contrat opérationnel des Armées
articulé en deux volets : missions permanentes et missions non permanentes.

159
1.4.3 - LE MODÈLE D'ARMÉE
Le modèle fixé par le Livre blanc de 2013 s'articule autour des axes suivants :
le renforcement des capacités de commandement et de contrôle afin d'assurer un
leadership stratégique sur les théâtres d'opération ;
le développement des capacités de renseignement fondé sur le renforcement des
moyens techniques, la mutualisation des moyens des services et la modernisation de la
ressource humaine ;
la montée en puissance des moyens de cyberdéfense sous la forme d'une
organisation étroitement intégrée aux forces, disposant d'une chaîne de commandement
ainsi que de moyens défensifs et offensifs ;
la montée en puissance des forces spéciales, particulièrement adaptées au contexte
actuel de la conflictualité.
la complémentarité et appui entre armées et gendarmerie, cette dernière représente
un atout majeur grâce à son organisation militaire, au statut militaire de ses personnels, à
son maillage territorial, à sa réserve opérationnelle et à ses forces de gendarmerie
mobile. Elle mettra en œuvre des capacités pivots.
l'efficacité conditionnée par les organismes interarmées, indissociables des forces
armées, ils en conditionnent l'efficacité, sur les théâtres d'opération comme sur le
territoire national.

160
La revue stratégique de 2017 renforce cette volonté de conserver un modèle d'armée complet
et équilibré indispensable à la France, afin d'assurer son indépendance nationale son
autonomie stratégique et sa liberté d'action.
cette aspiration est réaffirmée par la loi de programmation militaire (LPM) qui fixe à l'horizon
2030 plusieurs grandes priorités :
Renouveler les capacités opérationnelles des armées et les doter des moyens
nécessaires à l'accomplissement de leurs missions ;
Garantir l'autonomie stratégique de la France et contribuer à la consolidation d'une
Europe de la défense ;
favoriser l'innovation en matière de défense pour s'adapter aux menaces du futur.
Pour répondre à cette ambition le chef des armées a insisté sur sa volonté d'« être à la hauteur
des nouvelles menaces et changer le quotidien de nos soldats, parce qu'ils en ont besoin,
parce que nous le devons. »
(Emmanuel MACRON, Président de la République, extraits des Voeux aux armées).

1.5 - LES HOMMES ET LES FEMMES DE LA DÉFENSE


La Direction des ressources humaines du ministère des Armées (DRH-MARM) est chargée, en
liaison avec les états-majors, directions et services intéressés, d'élaborer, de proposer au
ministre et de mettre en œuvre la politique générale des ressources humaines du ministère
des Armées.

1.5.1 - UNE ARMÉE PROFESSIONNELLE


La professionnalisation complète des Armées répond aux besoins essentiels de notre défense.
L'armée professionnelle vise donc à disposer de forces expérimentées et entraînées, prêtes à
intervenir avec un préavis très court, pour remplir des missions extrêmement variées. Ces
forces seront aptes à tirer le meilleur parti des systèmes d'armes complexes mis aujourd'hui à

161
la disposition des combattants, et pourront être employées tant pour des missions de défense
collective que pour participer au règlement de crises à l'extérieur comme sur le territoire
national. Elle offre :
des capacités d'action et de soutien propres aux forces projetables ;
la capacité de reconstituer, si nécessaire, des forces supplémentaires, face à la
réapparition d'une menace majeure.
Ce modèle d'armée complet et équilibré s'appuie donc sur des femmes et des hommes
formés, entraînés, valorisés et pleinement intégrés à la Nation.
A cet effet, la LPM à vocation à améliorer :
Les conditions d'exercice du métier des armes, c'est-à-dire donner les moyens aux
armées de se former, de s'entraîner, de disposer des équipements collectifs (véhicules,
...) et individuels (tenue, protection, ...) nécessaires pour une préparation opérationnelle
correcte et un exercice des missions de manière durable et soutenable ;
Le « quotidien du soldat », à savoir les conditions de vie et de travail du personnel
militaire et civil dans les régiments, dans les ports et sur les bases ainsi que les soutiens
associés qui les accompagnent eux et leurs familles.

1.5.2 - LES EFFECTIFS DE LA DÉFENSE


Les effectifs de la défense s'élèvent pour l'année 2020 à 269 055 personnels répartis comme
suit :
205 853militaires ;
63 202 civils.
Répartition du personnel militaire par catégorie :
officier : 33 487 ;
sous-officiers : 91 380 ;
militaires du rang : 79 621.
L'âge moyen du personnel militaire s'établit à 33 ans.
Répartition du personnel civil par catégorie :
catégorie A : 12 385 ;
catégorie B : 12 629 ;
catégorie C : 21 581 ;
ouvriers de l’État : 14 692.
L'âge moyen du personnel civil s'établit à 46 ans.

162
1.5.3 - LES RÉSERVES

La réserve militaire, prévue au livre II de la partie 4 du code de la défense, constitue une


composante à part entière de l'armée professionnelle, qu'il s'agisse de remplir certaines
missions du temps de crise ou de faire face à des menaces ou à des risques dépassant son
cadre normal d'action. Constituée en priorité de volontaires et très largement intégrée aux
unités professionnelles, elle est destinée à soutenir les armées et à leur fournir les
compétences et les compléments d'effectifs dont elles ont besoin.

RÔLE

163
- fournir aux forces d'active des renforts nécessaires, pour maintenir ou accroître leurs
capacités dans leurs différentes fonctions et dans le cadre de l'emploi des forces ;
- remplir des missions sur le territoire national, en complément ou en substitution du personnel
d'active pour permettre la disponibilité permanente des forces ;
- constituer un réservoir d'expertise, à la disposition de la puissance publique, sur laquelle
celle-ci doit pouvoir s'appuyer à des fins militaires ou non militaires ;
- renforcer les liens entre les forces armées et la Nation.
MISSION
Pour remplir ses missions la réserve, globalement constituées de l'ensemble des citoyens qui
consacrent une partie de leur temps à la défense de la Nation, se décline en trois
composantes :
1. La réserve opérationnelle de premier niveau (RO1) : Réserve d'engagement ou
d'emploi, intégrée aux formations d'active, dont elle renforce, en permanence, les
capacités opérationnelles, sur le territoire national comme en opérations extérieures ;
2. La réserve opérationnelle de disponibilité (RO2) : Réserve de disponibilité conçue
pour intervenir en cas de crise grave sur le territoire national en renforcement des forces
(rappel pour une durée d'un mois - renouvelable - par décret signé du premier ministre).
3. La réserve citoyenne de défense et de sécurité (RCDS) : Rayonnement des forces
armées et formations rattachées, diffusion de l'esprit de défense dans le cadre de
l'enseignement de défense, contribution à la résilience de la nation, apport de son
expertise sur des problématiques pluridisciplinaires dans le domaine de la défense et de
la sécurité nationale et contribution au renforcement du lien entre la société française et
ses forces armées.
Chaque force armée ou formation rattachée dispose de sa réserve militaire. Un véritable statut
commun à l'ensemble des armées protège le réserviste et lui permet d'exercer ses activités
dans des conditions très claires vis-à-vis de son employeur civil, avec des garanties précises
pour lui-même et pour sa famille.

164
LA GARDE NATIONALE

Créée dans le contexte des attentats de 2015 et 2016, elle repose sur deux piliers :
un pilier Défense qui regroupe les réserves opérationnelles des Armées,
un pilier Intérieur regroupant les réserves de la police et de la gendarmerie nationales.
Conformément au décret n° 2016-1364 du 13 octobre 2016 et à la loi de programmation
militaire (LPM) 2019-2025 , la Garde nationale répond à 3 objectifs :
- accroître la participation des réserves au renforcement de la sécurité des Français,
- apporter une réponse concrète au désir d'engagement de la jeunesse,
- favoriser la cohésion nationale et développer l'esprit de résilience face aux menaces
actuelles.

165
Gouvernance de la Garde Nationale
La gouvernance de la garde nationale est placée sous l'autorité conjointe du ministre des
Armées et du ministre de l'Intérieur qui président le comité directeur de la garde nationale. Ce
comité contribue à la définition des politiques conduites au titre de la garde nationale en termes
de recrutement, d'attractivité, de développement de partenariats et de communication. Il réunit,
au moins une fois par an, le chef d'état-major des armées, les chefs d'état-major d'armées, le
secrétaire général pour l'administration, le secrétaire général du ministère de l'intérieur, le
directeur général de la police nationale et le directeur général de la gendarmerie nationale.

1.6 - L'ORGANISATION TERRITORIALE ET L'EMPLOI DES


FORCES ARMEES SUR LE TERRITOIRE NATIONAL
La protection du territoire national, de la population et la préservation de la continuité des
fonctions essentielles de la Nation sont au cœur de la stratégie de défense de la France. Elles
constituent la première des priorités stratégiques définies par le livre blanc.
Les forces armées sont donc amenées à assurer des missions à caractère opérationnel sur le
territoire national. L'évolution du contexte sécuritaire de la France tend à donner un poids de
plus en plus important à la fonction « protéger » dans l'emploi des forces, comme l'illustrent le
plan Vigipirate et l'opération Sentinelle.

1.6.1 - LES FONDEMENTS


De manière générale et par vocation naturelle, les Armées participent à la sécurité publique.
En effet, elles sont les forces armées de la Nation, et donc un outil privilégié mis à la
disposition du gouvernement qui en détermine l'emploi selon les circonstances et les besoins.
L'emploi des forces armées sur le territoire national répond au principe de subsidiarité défini
par la règle des 4 I. Cette règle prévoit l'emploi des forces armées dès lors que les moyens
civils sont :
inexistants ;
insuffisants ;

166
inadaptés ;
indisponibles.
En fonction du dialogue en amont des chaînes civile et militaire, 2 modes d'emploi des forces
armées sont possibles : réquisition ou concours.
La coordination des chaînes de commandement civile et militaire est mise en œuvre par
l'organisation territoriale interarmées de défense (OTIAD). Les deux dispositifs sont
coordonnés sous l'autorité des préfets civils des zones de défense et de sécurité : des objectifs
opérationnels sont assignés conjointement aux moyens de sécurité intérieure et civile, ainsi
qu'aux forces armées.
5 scénarios de crise sont prévus : pandémie, attaque terroriste, catastrophe naturelle,
catastrophe industrielle, troubles à l'ordre public.

1.6.2 - L'ORGANISATION TERRITORIALE INTERARMÉES DE


DÉFENSE
Le territoire national est découpé en 7 Zones de Défense et de Sécurité commandées par un
Officier Général de Zone de Défense et de Sécurité (OGZDS).

167
L'organisation territoriale Interarmées de défense

Il faut ajouter à ces zones de défenses et de sécurité métropolitaines 5 zones de défense et de


sécurité outre-mer :
FAA : Forces armée des Antilles ;
FAG Forces armées Guyanaises ;
FANC Forces armées de Nouvelle Calédonie ;
FAPF Forces armées de Polynésie Française ;
FASOI Forces armées Stationnées en Océan Indien.
Chacun des OGZDS dispose d'un État-major de Zone de Défense et de sécurité (EMZDS) qui
fournit l'ossature permanente de l'OTIAD.
L'organisation territoriale interarmées de défense (OTIAD) se présente comme la réponse en
miroir des armées à l'organisation zonale des services de l'État et incarne le principe la
collaboration civilo-militaire.
OTIAD : la coordination civilo-militaire de crise

168
Au niveau stratégique, le CEMA a autorité sur la chaîne OTIAD. Il dispose du centre de
planification et de conduite des opérations (CPCO) qui définit les objectifs stratégiques à
atteindre et génère la force la plus adaptée à partir du réservoir unique constitué par les 3
Armées.
Au niveau opératif, l'OGZDS est l'interlocuteur et le conseiller du préfet de zone de défense et
de sécurité. Il dispose d'un EMZDS qui assure le contrôle opérationnel et la coordination des
moyens engagés.
Au niveau tactique, le délégué militaire départemental assure les fonctions de représentant de
l'OGZDS et de conseiller militaire auprès du préfet de département. Expert en gestion de
situation de crise, il joue un rôle déterminant dans le cadre global de la coopération civilo-
militaire.

1.6.3 - LES MISSIONS


3 familles de missions peuvent être allouées aux forces armées dans le cadre de la protection
du territoire.

169
Les missions des armées
Les missions de sécurité intérieure, la défense opérationnelle du territoire.
Participation à la lutte antiterroriste (Sentinelle), protection des grands événements (G20), lutte
contre les trafics (opération Harpie).
Les missions de sécurité civile, la défense civile.
Risques sanitaires, risques semi-permanents (Hephaïstos), catastrophes naturelles ou
industrielles (Xinthia).
Les missions de soutien aux services publics , la coopération civilo-militaire.
Missions de transports, fourrages, hydrocarbures.

1.7 - L'EFFORT DE DÉFENSE : LES ORIENTATIONS SUITE A


LA REVUE STRATÉGIQUE
Voulu par le Président de la République au lendemain de son élection, la revue stratégique de
défense et de sécurité annonce dans sa troisième partie que « face aux menaces [...], la
France doit maintenir sur le long terme une dissuasion reposant sur deux composantes
complémentaires, et relever simultanément quatre défis majeurs » :
assurer la protection du territoire national, la sécurité des espaces aériens et de la
sauvegarde des espaces maritimes de la France ;
répondre à une crise dans son voisinage, ayant un impact direct sur le territoire national
en conservant la capacité à intervenir, éventuellement seule, dans un conflit à forte
dimension humanitaire et migratoire ;

170
conserver en toute circonstance l'ascendant sur des adversaires non étatiques disséminé
dans les zones d'intérêts de la France ;
assumer, dans toutes les situations, nos responsabilités dans une confrontation militaire
avec des acteurs étatiques.
A cet effet et à partir des conclusions de la revue stratégique différentes lois de programmation
militaire (LPM) ont été élaborées dans le but de conserver l'aptitude de la France à assurer en
tout temps et en tout lieu la sécurité de ses ressortissants et à défendre ses intérêts.
En ce sens, la LPM 2019-2025 articule les objectifs et ambitions de la politique de défense
autour de cinq fonctions stratégiques, déjà retenues dans le Livre blanc 2013, et confirmées
dans la Revue stratégique 2017 qui conclut « à la nécessité de consolider les cinq fonctions
stratégiques (dissuader, protéger, connaître et anticiper, prévenir, intervenir) qui sont
interdépendantes et dont l'équilibre garantit la cohérence et la crédibilité du modèle d'armée
complet qui structure la Défense française et préserve l'autonomie stratégique de notre pays ».
La nécessaire réponse globale à ces enjeux stratégiques prend la forme de « l'ambition 2030
», c'est à dire un modèle d'armée, « à hauteur d'homme », complet et équilibré, capable, de
manière soutenable et dans la durée, de garantir le socle fondamental des aptitudes
nécessaires à la défense de la France.

171
2/ L'ARMÉE DE TERRE
Plus que jamais l'armée de Terre se trouve au cœur de l'effort de défense de la France.
Principal pilier du contrat opérationnel des Armées, elle poursuit résolument son effort de
réorganisation dans le cadre des orientations fixées par le Livre Blanc de 2013.
Depuis 2015 et les ajustements des différentes lois de programmation militaire , elle inscrit son
effort de réforme dans un contexte de remontée en puissance inédit.

2.1 - LE COMMANDEMENT DE L'ARMÉE DE TERRE


L'organisation et le commandement de l'armée de Terre s'inscrivent dans la dynamique des
évolutions de la gouvernance du ministère établies par les décrets du 15 juillet et du 5 octobre
2009 fixant les attributions du ministre des Armées et de ses grands subordonnés.
Ces décrets renforcent les attributions du chef d'état-major des Armées, dans la perspective
d'un commandement des Armées plus intégré et implanté sur le site unique de BALARD à
Paris.
Ils laissent cependant aux chefs d'état-major d'armée la capacité d'assurer la cohérence de
leur armée.

2.1.1 - LES ATTRIBUTIONS DU CEMAT


Le chef d'état-major de l'armée de Terre conseille et assiste le chef d'état-major des Armées
au titre de l'expertise propre à son armée.
Sous l'autorité du chef d'état-major des Armées et dans le cadre qu'il lui fixe, il assure la
préparation opérationnelle des forces placées sous sa propre autorité et exprime les
besoins de son armée en personnel militaire et civil. Pour le personnel militaire de son
armée, il est responsable du recrutement, de la formation initiale et continue, de la
discipline, du moral et de la condition militaire.
Il peut se voir confier par le chef d'état-major des Armées des responsabilités, notamment pour
le maintien en condition opérationnelle des équipements.

2.1.1.1 - LA PRÉPARATION DES FORCES


En ce qui concerne la préparation des forces relevant de son armée, le chef d'état-major de
l'armée de Terre :
est responsables de l'instruction et de l'entraînement ;
soumet au chef d'état-major des Armées les concepts et doctrines d'emploi des forces ;
rend compte de l'aptitude opérationnelle des forces ;
propose les plans de mobilisation du personnel et du matériel.

2.1.1.2 - LES CAPACITÉS MILITAIRES


En matière de capacités militaires, le chef d'état-major de l'armée de Terre :
propose au chef d'état-major des Armées ses objectifs d'état-major ;

172
est responsable de l'évaluation opérationnelle des prototypes et prononce la mise en
service opérationnel des matériels livrés, ainsi que leur retrait du service, après avoir pris
l'avis du chef d'état-major des Armées ;
propose au chef d'état-major des Armées les doctrines et concepts d'emploi des
équipements relevant de son armée.

2.1.1.3 - LES RESSOURCES HUMAINES


En matière de ressources humaines, le chef d'état-major de l'armée de Terre est responsable
pour le personnel militaire :
du recrutement et de la formation initiale et continue ;
de la discipline, du moral et de la condition du personnel ;
des parcours professionnels et de carrière du personnel, à l'exception de l'encadrement
supérieur militaire ;
de la gestion des effectifs, des emplois et des compétences ;
de l'administration du personnel, à l'exception des officiers généraux, sous réserve des
attributions des services exerçant, par délégation du ministre des Armées, une autorité
statutaire sur des corps militaires.
Pour le personnel civil relevant de son autorité, il exprime les besoins en emplois, effectifs et
compétences. Il s'assure du suivi de ces effectifs et prend part à la mise en œuvre de la
politique ministérielle correspondante. Il participe aux différentes instances dans lesquelles
s'exerce le dialogue social.
Le chef d'état-major de l'armée de Terre a autorité sur la direction des ressources humaines de
l'armée de Terre.

2.1.1.4 - LES RESSOURCES ET LES MOYENS


Le chef d'état-major de l'armée de Terre propose au chef d'état-major des Armées
l'organisation particulière de l'armée de Terre et le plan de stationnement des unités.
Il définit les besoins en matière de soutien et d'infrastructures, et les soumet au chef d'état-
major des Armées.
Il est responsable du maintien en condition opérationnelle des équipements de son armée,
dans le cadre des directives et des arbitrages financiers du chef d'état-major des Armées, à
l'exception des équipements dont le soutien relève de la direction générale de l'armement ou
des services interarmées.
Ils tient le chef d'état-major des Armées informé de la disponibilité des moyens qu'ils mettent à
la disposition des commandants des forces.

2.1.2 - L'ORGANISATION DU COMMANDENT DE L'ARMÉE DE


TERRE : LE MODÈLE "AU CONTACT"
Sous l'autorité du chef d'état-major des Armées, le chef d'état-major de l'armée de Terre exerce
le commandement organique sur l'ensemble des formations de l'armée de Terre.

Présenté officiellement le 28 mai 2015, le modèle « Au Contact ! » répond à la double


nécessité de s'adapter aux évolutions du monde et des menaces. Il définit une nouvelle
architecture d'armée plus souple et plus dynamique organisée autour de 13 commandements .

173
L'armée de Terre en 2019

Il propose une nouvelle offre stratégique orienté vers l'intervention extérieure. « Au Contact »
rééquilibre sa participation et sa visibilité dans les domaines de la protection, en particulier sur
le territoire national, et dans la prévention avec sa contribution aux actions de formation de la
jeunesse à travers le service militaire volontaire.
Un commandement Terre du territoire national (COM TN) est ainsi créé pour préparer et
faciliter l'engagement des unités en métropole et en outre-mer.
Pensé comme celui de la maturité, le modèle « au contact ! » vise à adapter l'armée de Terre à
des engagements de plus en plus « durs » sur les théâtres d'opération aussi bien que sur le
territoire national. Il vise à renforcer la réactivité de l'armée de Terre en s'appuyant sur une
employabilité renforcée autour de 7 capacités clés :
Forces spéciales ;
Forces interarmes scorpion ;
Renseignement ;
Aérocombat ;
SIC/Cyberdéfense ;
Maintenance/logistique ;
Territoire national.

2.1.2.1 - L'ÉTAT-MAJOR DE L'ARMÉE DE TERRE


L'état-major de l'armée de Terre est placé sous les ordres d'un officier général, le major général
de l'armée de Terre (MGAT), qui remplace le CEMAT en cas d'absence ou d'empêchement.
Le MGAT assiste le CEMAT dans l'exercice de ses attributions. Il propose et met en œuvre la
politique générale de l'armée de Terre par l'intermédiaire de l'état-major dont il dirige les
travaux.
Il est par ailleurs responsable du budget opérationnel de programme Terre (BOP Terre).
Sous les ordres du CEMAT, le MGAT a autorité sur l'ensemble des formations d'active et de
réserve composant l'armée de Terre, à l'exception des autorités et organismes directement
subordonnés au CEMAT.
En cohérence avec l'organisation générale du commandement au sein de l'armée de Terre, le
MGAT est assisté par le directeur des ressources humaines de l'armée de Terre dans le
domaine des ressources humaines et par le commandant des forces terrestres dans le
domaine de la préparation opérationnelle. Il s'appuie également sur le directeur central de la
structure intégrée de maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres.

174
2.1.2.2 - LA DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINES DE
L'ARMÉE DE TERRE
La direction des ressources humaines de l'armée de Terre (DRH-AT) est placée sous l'autorité
d'un officier général de l'armée de Terre. Ce dernier est assisté d'un adjoint, officier général de
l'armée de Terre, commandant la formation de l'armée de Terre.
La DRH-AT participe à la définition de la politique générale des ressources humaines de
l'armée de Terre et en propose la politique de gestion, notamment en termes d'effectifs, de flux
et de masse salariale. À ce titre, la DRH-AT est chargée d'assurer :
le recrutement et la formation du personnel militaire de l'armée de Terre, de carrière,
ou sous contrat, ou exerçant une activité au titre d'un engagement à servir dans la
réserve opérationnelle ;
la satisfaction des besoins de l'ensemble de l'armée de Terre en personnel militaire
de carrière, sous contrat ou exerçant une activité au titre d'un engagement à servir dans
la réserve opérationnelle ;
lasatisfaction des besoins en personnel des états-majors et des organismes des
Armées et formations rattachées auxquels l'armée de Terre fournit une participation ;
l'administration du personnel militaire de l'armée de Terre, de carrière ou servant en
vertu d'un contrat, ou exerçant une activité au titre d'un engagement à servir dans la
réserve opérationnelle ;
la mise à jour des données relatives aux droits individuels du personnel militaire de
l'armée de Terre, sous réserve des attributions d'autres services ;
l'application de la politique de gestion des réserves de l'armée de Terre, la
satisfaction des besoins de l'armée de Terre en personnel de réserve ;
l'organisation de l'ensemble des examens et concours d'admission dans les écoles
et organismes de l'armée de Terre, y compris ceux organisés au titre de l'enseignement
militaire supérieur des premiers et deuxièmes degrés.
Sous réserve des attributions de la direction des ressources humaines du ministère des
Armées (DRH-MARM), du service parisien de soutien de l'administration centrale (SPAC) et
des autorités délégataires, elle anime et coordonne la gestion et l'administration du personnel
civil employé par l'armée de Terre et contribue à sa formation.

2.1.2.3 - LE COMMANDEMENT DE LA FORCE TERRESTRE


Les forces de l'armée de Terre sont placées sous l'autorité du commandement des forces
terrestres (CFT). Elles sont organisées en un commandement des forces, un état-major du
corps de réaction rapide, de deux états-majors divisionnaires et des brigades dont la liste est
fixée par arrêté du ministre des Armées.
En outre, d'autres formations des forces sont placées pour emploi au sein de la brigade franco-
allemande (BFA) ou constituent la composante terrestre des forces de présence et de
souveraineté outre-mer et à l'étranger.
Un conseil de gestion, présidé par le CEMAT, évalue pour chaque commandement de force
l'atteinte des objectifs fixés.
Le CFT est un commandement organique chargé de la préparation opérationnelle des
forces terrestres, de la gestion de leurs capacités opérationnelles et de la mise en œuvre
de leur engagement. Il est garant de la cohérence d'emploi en tant que tête de chaîne des
forces terrestres pour la mise en œuvre de l'ensemble des fonctions opérationnelles.

175
2.1.2.4 - LA DIRECTION CENTRALE DE LA STRUCTURE
INTÉGRÉE DE MAINTIEN EN CONDITION OPÉRATIONNELLE
DES MATÉRIELS TERRESTRES
Dans le cadre des directives fixées par l'EMAT, le directeur central de la structure intégrée du
maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT) participe à
l'administration et au soutien de l'ensemble des formations de l'armée de Terre. Il est
responsable, par délégation de l'EMAT, des schémas directeurs en organisation du maintien en
condition opérationnelle terrestre (MCO/T) et assure le pilotage central relevant de l'expertise
de son pôle fonctionnel.
En outre, le directeur central a l'entière responsabilité de l'utilisation des crédits qui lui sont
attribués pour le fonctionnement de son service et pour sa dotation en moyens spécifiques. Il
est responsable, dans son domaine de compétence, de l'utilisation des crédits destinés au
soutien des forces ou d'autres services.
Bras armé du DCSIMMT et placé sous l'autorité d'un officier général de l'armée de Terre, le
service industriel de la maintenance terrestre (SMITer) comprend un état-major, les formations
de maintenance de l'armée de Terre (régiments et bases de soutien du matériel), le centre de
formation initial militaire.
La mission de contrôle et d'assistance de la maintenance (MICAM), organiquement rattachée à
l'état-major du SMITer, est fonctionnellement subordonnée à l'EMAT.
Le SMITer a pour mission d'exécuter les actions de maintenance, notamment industrielle,
confiées par la SIMMT. Il remplit également la fonction d'opérateur logistique au profit de
l'ensemble du MCO/T. Il assure enfin la préparation opérationnelle de ses unités et désigne les
formations mises à disposition auprès du CFT en vue de leur engagement opérationnel.

2.1.2.5 - LES ZONES TERRE


Chaque autorité militaire en charge d'une zone Terre assure les attributions suivantes :
commandement militaire des formations de l'armée de Terre, sous réserve des
attributions des autres commandements organiques de l'armée de Terre ;
préparation et mise en œuvre de la mobilisation ;
protection et défense des installations, en tant que délégué pour la défense et la sécurité
régional ;
discipline générale sous réserve des compétences d'autres commandements organiques
et des directions de service ;
affaires pénales militaires, y compris, le cas échéant, pour le compte d'autres ZT ou pour
le compte d'autres organismes de la défense stationnés sur le territoire de la ZT, sous
réserve des compétences du SGA ;
participation de l'armée de Terre à des activités ne relevant pas de ses missions
spécifiques ;
coordination de la mise en œuvre des actions de concertation au sein des formations de
l'armée de Terre ;
prévention et maîtrise des risques.
En outre, l'autorité militaire en charge d'une zone Terre est amenée à faire valoir, au nom du
CEMAT, la position et les intérêts propres de l'armée de Terre au niveau territorial vis-à-vis des
chaînes de soutien interarmées ou ministérielles, en particulier dans les domaines suivants :
domanialité, opérations et schémas directeurs d'infrastructure ;

176
logement ;
protection de l'environnement et développement durable (au titre du classement Natura
2000 notamment).
Enfin, l'autorité militaire en charge d'une zone Terre peut être amenée à conseiller l'officier
général de la zone de défense et de sécurité (OGZDS), lorsque celui-ci n'est pas de l'armée de
Terre, au titre de son expertise du milieu d'engagement terrestre.

2.1.2.6 - LES ÉTATS-MAJORS DE NIVEAU 1, 2 ET 3

le besoin en États-majors :
Le contrat opérationnel fixé à l'armée de Terre requiert de sa part l'aptitude à mettre sur pied
simultanément un certain nombre de P.C. (c'est-à-dire : état-major + transmissions + quartier
général). Le nombre, la nature et le niveau de ceux-ci ont été établis à partir des hypothèses
d'engagement. La traduction de ce contrat en nombre d'états-majors est la suivante :
un état-major de niveau 1, pour être en mesure de fournir soit un P.C. de corps d'armée
de classe OTAN ou un P.C. de théâtre multinational (P.C. HRF) ;
des états-majors de niveau 2, pour fournir deux commandements terrestres de niveau
« division type OTAN » ; soit un besoin total de 2 états-majors ;
des états-majors de niveau 3, pour fournir des commandements terrestres de niveau
inférieur à la division.

Les différents États-majors


Le quartier général du corps de réaction rapide-France, l'état-major de niveau 1
Le QG CRR-Fr a vocation à se voir confier un commandement opérationnel et a pour mission
prioritaire la mise sur pied des systèmes de commandement d'un corps d'armée de classe «
organisation du traité de l'Atlantique Nord » (OTAN).
Le QG CRR-Fr doit être en mesure de :
planifier et conduire, sous mandat de l'union européenne, OTAN ou ad hoc et dans le
cadre d'un engagement de haute intensité, la manœuvre interarmes et logistique d'un
niveau corps d'armée OTAN ;
exercer des responsabilités de commandement d'une composante terrestre de la valeur
d'un corps d'armée ;
contribuer à la mise sur pied d'un poste de commandement tactique interarmées (PCTIA)
[field head quarter (FHQ)].
Les états-majors divisionnaires, les 2 états-majors de niveau 2
Les deux divisions, qui ont vocation à se voir confier un commandement opérationnel, ont pour
mission prioritaire la mise sur pied des systèmes de commandement d'une division de classe
OTAN.
Ils doivent être en mesure de :
planifier et conduire, dans le cadre d'un engagement de haute intensité, la manœuvre
interarmes et logistique du niveau division OTAN à trois ou quatre brigades ;
planifier et conduire des modes d'action de type « maîtrise de la violence », dans les
crises de plus faible intensité ;

177
assurer la mise sur pied, dans le cadre de la réaction rapide (GUEPARD), d'un module de
commandement ;
contribuer à la mise sur pied d'un PCTIA (ou FHQ).
Les brigades, les états-majors de niveau 3
La brigade interarmes (BIA) est composée de 5 à 7 régiments (infanterie - cavalerie blindée -
artillerie - génie) et d'un état-major dédié.
Le cadre normal de l'engagement de la brigade est celui d'une force opérationnelle terrestre
possédant un niveau divisionnaire. Elle peut exceptionnellement être engagée de façon
autonome. Elle est alors nécessairement renforcée.
La brigade a pour mission permanente la préparation opérationnelle et, de manière
circonstancielle, l'engagement au combat des unités qui la composent ou qui lui sont
rattachées.
Le général commandant la brigade peut être désigné pour commander, sur un théâtre
d'opérations, un ensemble du niveau brigade, du niveau groupement ou un centre de mise en
œuvre.
Les brigades, qui comprennent un état-major et des formations, constituent des
commandements organiques.
Sous l'autorité du commandant des forces terrestres, elles sont responsables de l'entraînement
des formations qui leur sont rattachées. Elles ont également en charge la formation initiale des
militaires du rang.

2.1.2.7 - LA BRIGADE DE SAPEURS-POMPIERS DE PARIS


(BSPP) ET LES UNITÉS D'INSTRUCTION ET D'INTERVENTION
DE LA SÉCURITÉ CIVILE (UIISC)
La Brigade de Sapeurs-pompiers de Paris est une grande unité de l'armée de Terre mise pour
emploi à la disposition du préfet de Police de Paris. En charge de la prévention et la lutte
contre l'incendie, la BSPP intervient également dans la sauvegarde des personnes et la
protection des biens dans sa zone de responsabilité, Paris et les départements limitrophes.
Les unités d'instruction et d'intervention de la sécurité civile (UIISC), basées à Brignoles,
Nogent le Retrou et Corté, sont des formations de l'armée de Terre mises pour emploi à la
disposition du ministère de l'Intérieur. Elles fournissent des détachements spécialisés et
autonomes aptes à intervenir sur toutes catastrophes naturelles ou technologiques, en temps
de paix, de crise ou de guerre, en France et à l'étranger.

2.2 - UN ACTEUR MAJEUR DE L'ENGAGEMENT


OPÉRATIONNEL
L'engagement opérationnel de l'armée de Terre
Près de 80% des effectifs projetés de la Défense appartiennent à l'armée de Terre. Son
engagement opérationnel s'illustre d'autre part à travers le rôle prépondérant qu'elle joue dans
la protection du territoire national.
Ces engagements sont la mise en œuvre directe du contrat opérationnel définit par le livre
blanc de 2013. Ils illustrent le rôle central des forces terrestres dans la défense de l'avant
(projections extérieures) et dans la défense de l'arrière (territoire national).

178
2.2.1 - LE CONTRAT OPÉRATIONNEL : LE RÉFÉRENTIEL
CAPACITAIRE DE L'ARMÉE DE TERRE
Décliné du Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale, le contrat opérationnel porte sur
des modules capacitaires et des équipements majeurs, associés à des niveaux de
disponibilités assortis de capacités à durer.
Il constitue un outil de référence et de cohérence entre armées, directions et services.
Ainsi il précise les différents cadres et hypothèses d'engagement correspondant à chaque
fonction stratégique, et décrit les modules de force associés. Il s'articule en deux volets :
1. La situation opérationnelle de référence (SOR)
Elle correspond au niveau maximum soutenable de capacités engageables en permanence ou
de façon récurrente.
Les alertes et déploiements au titre de la PROTECTION du TN (posture de protection
terrestre, contribution aux postures permanentes de sûreté, forces de souveraineté) ;
Le renfort PROTECTION « crise majeure » (complément à 10.000 hommes sur le TN
pour une durée de 1 mois et le renforcement des postures permanentes de sûreté
aérienne et de sauvegarde maritime et de soutien à la DISSUASION) ;
Le dispositif de PREVENTION (forces de présence), incluant l'engagement récurrent de
déploiements opérationnels de circonstance (DOC, exemple : eFP) ;
Les missions d'INTERVENTION de « gestion de crise » sur 3 théâtres (à hauteur d'une
BIA à 7000 hommes) ;
Le dispositif d'alerte GUEPARD, contribution Terre à l'échelon national d'urgence (ENU).
3. L'hypothèse d'engagement majeur Intervention (HE-INTER)
Cette hypothèse consiste à cumuler une opération majeure à la SOR en cours ;
Cette opération majeure de coercition de haute intensité, de format divisionnaire qui
s'entend en coalition et dans laquelle la France pourrait être soit nation cadre d'une
Smaller Joint Operation (SJO) dans le référentiel OTAN, soit acteur d'une Main Joint
Operation (MJO) ;
Elle nécessite une montée en puissance interarmées, débutant dès son déclenchement ;
La SOR, notamment la gestion de crise, est adaptée autant que de besoin.
Le contrat opérationnel vise à garantir les capacités permettant de faire face au cas de figure le
plus dimensionnant : la HEM = Tenir la SOR + s'engager simultanément en SJO

Un contrat opérationnel adapté aux ambitions nationales :

179
2.2.2 - LES ENGAGEMENTS OPÉRATIONNELS TERRE

2.2.2.1 - PRÉSENTATION GÉNÉRALE


Le commandement opérationnel s'exerce dans le cadre d'une opération militaire ; il relève du
chef d'état-major des Armées. Il peut être différent du commandement organique.
Le commandant opérationnel est responsable de :
l'établissement des plans d'emploi et des plans opérationnels ;
l'exécution de ces plans et de la conduite des opérations ;
l'attribution des missions aux échelons de commandement qui lui sont subordonnés ;
la répartition, entre ceux-ci, des forces et éléments de forces mis sous ses ordres.
En temps normal, les différents commandements de l'armée de Terre n'exercent pas de
commandement opérationnel.

180
L'engagement opérationnel de l'armée de Terre est structuré en 4 composantes essentielles :
des forces de souveraineté, dans les DOM (Département d'outre-mer), COM
(Communauté d'outre-mer) , POM (Pays d'outre-mer) et communautés territoriales :
Polynésie française, Forces armées de la Nouvelle Calédonie, Forces armées aux
Antilles, Forces armées en Guyane, Forces armées en Zones sur de l'océan indien ;
des forces de présence au Sénégal, au Gabon, en Côte d'Ivoire, aux Émirats Arabes
unis et à Djibouti ;
des forces engagées en opérations extérieures (OPEX) ;
des forces engagées en opérations intérieures (OPINT).

181
2.2.2.2 - L'OPÉRATION BARKHANE

Lancée le 1er août, 2014, Barkhane est une


opération conduite par les Armées françaises. Elle
repose sur une approche stratégique fondée sur une
logique de partenariat avec les principaux pays de la
bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali,
Niger, Tchad et Burkina-Faso.
Regroupés depuis le mois de février 2014 au sein
d'un cadre institutionnel baptisé du nom de « G5
Sahel », ces pays ont décidé d'apporter une réponse
régionale et coordonnée aux défis sécuritaires, ainsi
qu'aux menaces que font peser sur eux les groupes
armés terroristes (GAT).
Depuis juin 2021, le Président de la République a
annoncé la transformation du dispositif militaire au
Sahel avec le passage à une logique de coopération
et de partenariat renforcés vers les partenaires
sahéliens et ouest-africains. C'est dans cette logique
qu'a été mis en place un partenariat de combat avec
L'insigne de BARKHANE la Force TAKUBA (ensemble de détachements
européens légers de forces spéciales). La TF
TAKUBA comporte désormais 10 membres :
Belgique, République Tchèque, Danemark, Estonie,
France, Italie, Hongrie Pays-Bas, Portugal et Suède.

182
2.2.2.3 - L'OPÉARATION CHAMMAL

Lancée le 19 septembre 2014, Chammal est une


opération conduite par les Armées françaises en
coordination avec nos alliés présents dans la région,
pour assurer un soutien aérien aux forces armées
irakiennes dans leur lutte contre le groupe terroriste
autoproclamé Daech.
Ces actions sont réalisées à la demande du
gouvernement de l'Irak et dans le cadre des
décisions du Conseil de sécurité des Nations unies,
en particulier sa Résolution 2170 du 15 août dernier.
Elle est commandée par le chef d'état-major des
Armées (CEMA) à partir du centre de planification et
de conduite des opérations (CPCO),
L'insigne de CHAMMAL

183
184
2.2.2.4 - L'OPÉRATION DAMAN

Présente depuis 1978 au Liban, la France est l'un des


principaux pays contributeurs de la Force intérimaire
des Nations unies au Liban (FINUL), avec près de 700
soldats. Les militaires français au Liban sont déployés
dans le cadre de l'opération Daman, nom de la
participation française à la FINUL.
La grande majorité arme la Force Commander Reserve
(FCR), qui est en mesure d'intervenir très rapidement
au profit de tous les contingents déployés sur
l'ensemble de la zone d'action de la FINUL, dans le
cadre de la résolution 1701 et 2373.
Une trentaine de cadres sont affectés à l'état-major de
la FINUL, à Naqoura.
La Force Commander Reserve (FCR)
La FCR est principalement armée par des Français.
Elle compte également une compagnie d'infanterie
finlandaise depuis le 1er avril 2017. Dotée de capacités
uniques sur le théâtre notamment en matière de
détection d'aéronefs et de tir d'artillerie, elle est
notamment équipée de véhicules blindés légers (VBL),
de véhicules blindés Sisu et VAB, de différents radars
L'insigne de DAMAN
et de missiles sol-air Mistral.
Basée à Dayr Kifa, elle est le principal moyen de
réaction, de dissuasion et de coercition de la FINUL.
Robuste, souple et réactive, elle constitue une véritable
force au service de la paix au Sud-Liban.
Elle est placée sous les ordres directs du Force
Commander de la FINUL, le major general (Irlandais)
Michael Beary.

185
186
2.3 - LA PRÉPARATION À L'ENGAGEMENT OPÉRATIONNEL
Préalable indispensable à l'action militaire terrestre, la préparation à l'engagement
opérationnel doit permettre aux états-majors et aux forces de s'engager avec succès dans le
cadre du contrat opérationnel de l'armée de Terre. Au sein d'une coalition ou de manière
autonome, les actions peuvent désormais se dérouler simultanément ou glisser sans préavis
de la prévention à la protection et au combat de haute intensité.
Cette activité doit permettre de préparer les forces terrestres à toutes les formes d'engagement
:
théâtres d'opérations extérieures ;
forces de présence (Afrique et Moyen-Orient) ;
forces de souveraineté (DOM-COM) ;
théâtre national.

2.3.1 - LES PRINCIPES D'ORGANISATION ET LES ACTEURS


L'ensemble de la préparation opérationnelle s'exerce sous la responsabilité du chef d'état-
major de l'armée de Terre. Elle est conduite par les différents niveaux de commandement :
les forces terrestres conduisent la préparation opérationnelle. Chaque échelon de
commandement reçoit un contrat d'objectifs personnalisé dont l'atteinte est mesurée au
cours d'un cycle de référence ;
les centres d'entraînement spécialisés contribuent à l'amélioration de l'aptitude
opérationnelle des forces et des états-majors.
Une certification des unités est prononcée par le chef interarmes. Elle garantit au
commandement opérationnel la capacité des unités ou des systèmes de commandement à
prendre l'alerte ou à être engagés conformément à des critères communément acceptés.

La préparation à l'engagement opérationnel a été adaptée au nouvel environnement (contrat


opérationnel, contraintes du budget, MCO, possibilités offertes par la simulation et les moyens
de substitution). Ainsi, pour concilier la nécessité de remplir le contrat opérationnel, l'impératif
de maîtrise des coûts et les contraintes de temps et de moyens, l'armée de Terre a choisi de
différencier l'entraînement des forces :
la formation initiale, acquisition des savoir-faire communs à toute l'armée de Terre et
des savoir-faire de métier adaptés afin d'assurer le contrat opérationnel et la capacité de
projection dans la durée ;
l'entraînement interarmes qui s'appuie principalement sur les capacités offertes par les
centres d'entraînement spécialisés (CENTAC, CENZUB, CEITO, ...) et leurs espaces et
parcs d'entraînement mis à leur disposition. Disposant d'installations dédiées et de parcs
d'entraînement, ces centres offrent des capacités d'entraînement essentielles au profit
des SGTIA (sous-groupement tactique interamres), des PC de GTIA (groupement
tactique interarmes) ou de brigade interarmes.
La différenciation porte sur les seules mises en condition pour la projection (MCP) dont le
contenu et l'intensité sont adaptés à la zone où les forces doivent être engagées.

187
La conduite de l'aguerrissement au combat a été replacée au sein des formations. Toutefois,
une capacité d'aguerrissement en montagne a été conservée au GAM de Chambéry-Modane.
Selon un principe de juste suffisance, cette structure non permanente offre aux unités
prioritairement d'infanterie non alpines amenées à être engagées en zone montagneuse les
moyens de réaliser une mise en condition pour une projection spécifique.

2.3.2 - LES ESPACES COLLECTIFS D'ENTRAÎNEMENT EN


MÉTROPOLE

Les espaces d'entraînement sont classés en trois


catégories selon leur importance, les activités qui y
sont conduites, les moyens qui y sont mis à la
disposition des unités pour leur préparation
opérationnelle et les investissements à y consentir.
Leurs équipements sont adaptés à leurs missions et
aux niveaux de préparation opérationnelle auxquels
ils sont dédiés.
Ils sont répartis sur l'ensemble du territoire national.

Les ECI en France métropolitaine

Les espaces de niveau 3 : pôles d'entraînement nationaux


Ce sont les espaces privilégiés pour l'entraînement, les contrôles et l'évaluation des unités de
niveau groupements tactiques interarmes et sous-groupements tactiques interarmes, dans
tous les domaines (commandement, manœuvre, tir et aguerrissement). Ce sont
essentiellement les deux pôles « Champagne » et « Provence » y compris les complexes de
tir qui en dépendent. Ils sont placés actuellement sous la responsabilité du commandement
des centres de préparation des forces qui optimise leur utilisation en fonction des besoins de
préparation opérationnelle des forces terrestres.
Leur éloignement des corps (le plus souvent supérieur à la demi-journée) les prédestine à
accueillir les espaces d'entraînement de brigade (EEB), les contrôles de tir et les stages
d'aguerrissement pour des périodes supérieures ou égales à la semaine. Ils proposent des
installations majeures que leur coût important rend uniques au niveau national ainsi que des
espaces de manœuvre adaptés à l'entraînement et au tir interarmes. Ces entraînements se
font sur matériels organiques (parcs d'entraînement pré-positionnés et/ou parcs de service
permanent) et systématiquement en interarmes.

Les espaces de niveau 2 : camps intermédiaires


Destinés à accueillir l'instruction collective voire l'entraînement des unités élémentaires dans
leur métier, il s'agit des camps de La Courtine, du Valdahon, du Larzac, de Fontevraud et de
Coëtquidan. Ils sont placés sous la responsabilité d'un corps co-localisé ou proche, mais c'est
le CFT qui y programme les activités de préparation opérationnelle des unités. Leur
éloignement moindre des corps, le plus souvent inférieur à la demi-journée, en fait des
espaces adaptés pour des séjours plus courts, de l'ordre de la semaine.

188
Ils mettent à la disposition des unités des équipements coûteux (village de combat, MASTTAC,
infrastructures de tir collectif et technique, pistes d'audace, école d'escalade, ...) destinés à
permettre leur préparation opérationnelle avant leur passage dans les camps de niveau 3.
L'instruction collective et l'entraînement y sont réalisés avec ou sans matériels organiques
(parc de service permanent).
L'hébergement y est assuré en dur ou en bivouac.

Les camps de niveau 1 : terrains d'exercice de garnison


En parallèle, au niveau local et à partir de certains camps nationaux et de ses terrains
d'exercice, l'armée de Terre a conçu et mis en place un dispositif de 31 espaces collectifs
d'instruction (ECI). L'ECI est une zone géographique dans laquelle les moyens d'instruction et
d'entraînement (tir, manœuvre et aguerrissement) sont réalisés au juste besoin au profit des
corps abonnés et situés à moins d'une heure de déplacement. Les investissements
d'infrastructure sont ainsi limités selon une logique de juste suffisance. Ils permettent de mener
l'instruction individuelle et collective jusqu'au niveau de la section ou du peloton.
Principalement centrés sur les régiments de mêlée sous la responsabilité desquels ils sont
placés, les ECI accueillent les unités distantes de moins d'une heure pour les activités inter
fonctions (tir ALI, manœuvre de section ou de peloton, parcours d'obstacles, marches,...)
Les équipements y sont plus limités (stand de tir, champ de tir ALI, terrain d'exercice, parcours
d'obstacles, pistes d'initiation au déplacement en zone urbaine, mur d'escalade, ...) mais
permettent les activités de la vie courante à proximité des corps. L'instruction individuelle et
collective y est effectuée sans matériel ou avec le PSP. Il n'y a donc pas d'hébergement à y
assurer.
Un plan directeur baptisé « camp 2020 » garantit la réalisation et l'entretien des capacités
d'entraînement adaptées sur ces différents espaces dans tous les domaines (manœuvres et
tirs en zones ouvertes ou urbaines, aguerrissement, ...).

2.4 - L'EMPLOI DES FORCES DANS LE CADRE


MULTINATIONAL
La conduite des opérations se produit bien souvent dans le cadre interallié des principales
instances internationales.
En termes de préparation opérationnelle, ce contexte nécessite un effort d'ajustement aux
standards internationaux.
A ce titre le CRR-Fr, PC de classe OTAN de niveau 1 ou PC de composante, traduit la capacité
de l'armée de Terre à assurer le commandement et la conduite d'opérations interalliées.

La préparation opérationnelle.
Au sein de l'OTAN
Standards nationaux et standards OTAN
La pleine participation de la France dans les structures militaires de l'OTAN induit une
nécessaire mise en convergence des critères de préparation opérationnelle nationaux avec
ceux de l'OTAN. Les Allied Command for Operations Force Standards (AFS) déclinent les
capacités opérationnelles à détenir par les unités mises à disposition par les Nations membres
ainsi que les modalités d'évaluation de leur préparation opérationnelle.

189
Le niveau opérationnel des états-majors et unités de l'armée de Terre répond majoritairement
aux standards et capacités requis par les AFS.
Au sein de l'UE
La qualification opérationnelle des capacités mises à la disposition de l'UE dans le cadre d'une
prise d'alerte des « battlegroups » 1500 (BG 1500) est du ressort des Nations membres.
Une Nation y contribue en tant que nation cadre ou en tant que nation contributrice. La nation
cadre est responsable de la coordination de l'entraînement et de la préparation opérationnelle
des éléments constitutifs du BG 1500, en particulier ceux fournis par d'autres contributeurs.
L'entraînement des troupes constituant « le cœur combattant » du BG et leur certification
relèvent de la compétence des nations contributrices.

L'engagement opérationnel dans le cadre multinational.


l'OTAN et l'Union Européenne ont élaboré des dispositifs d'alerte constituant leurs viviers de
forces projetables.
Les « battlegroups » 1500 de l'UE ( BG 1500) :
Né au sommet franco-britannique de novembre 2003 suite au succès de l'opération Artémis, le
concept « BG 1500 » constitue l'outil militaire de réaction rapide de l'Union européenne. Il
s'articule autour d'un noyau combattant de forces terrestres, d'une structure de
commandement de niveau opératif, d'éléments d'appui et de soutien. Il peut être complété par
des moyens maritimes et aériens, des forces spéciales et des capacités de transport
stratégique. D'un volume de 1 500 hommes, il est déployable en 15 jours sur décision du
Conseil européen.
L'UE dispose en permanence de deux BG 1500 fournis par l'ensemble des États membres.
La NRF révisée de l'OTAN :
Depuis 2009, le nouveau concept vise à rendre crédible militairement la Nato Response Force
(NRF) par la création de l'Immediate Response Force (IRF) du volume d'une brigade pour
l'élément terrestre à haute probabilité d'emploi.
Les principaux changements de ce nouveau concept sont :
la nation cadre est désormais responsable du processus de génération de forces ;
les forces ont une autonomie logistique de 72 heures seulement mais le soutien de la
force terrestre est à charge de la nation cadre ;
le cycle d'alerte est porté à 1 an ;
l'obligation de suivre un processus de certification / évaluation durant la phase
d'entraînement multinational préalable au cycle d'alerte.
Le CCR-FR : PC de classe OTAN de niveau 1 :
Créé le 1er juillet 2005 et implanté à Lille, le CRR-FR complète le dispositif des états-majors
opérationnels de la force terrestre. Il permet de répondre aux engagements internationaux pris
par la France en matière de sécurité et de défense, notamment dans le cadre de l'Union
Européenne et de l'OTAN.
Certifié High Readiness Force (HRF) par le secrétaire général de l'OTAN en juillet 2007, le QG
CRR-FR peut assurer le commandement d'une force terrestre multinationale de niveau corps
d'armée (jusqu'à 60 000 hommes) ou le commandement d'une composante terrestre.

190
Le QG CRR-FR a la capacité d'entrer en premier sur un théâtre d'opérations et de conduire
des engagements opérationnels allant de la basse à la haute intensité. Il peut être engagé
dans un environnement interarmées et multinational dans le cadre d'un mandat de l'OTAN, de
l'Union Européenne ou d'un mandat national si les circonstances l'exigent.
Le QG CRR-FR est en mesure de se déployer en moins de trente jours sur un théâtre
d'opération extérieure.
Dès lors qu'il est placé en alerte, il peut projeter un élément avancé, chargé de préparer
l'arrivée du corps dans les deux jours suivant une décision politique d'engagement et, en moins
de 10 jours, un premier poste de commandement (PC) léger apte à fonctionner.
Les autres organes multinationaux :
CRR-E
Le CRR-E a été créé le 22 mai 1992 lors du sommet franco-allemand de La Rochelle. La
Belgique, l'Espagne et le Luxembourg l'ont rejoint respectivement en 1993, 1994 et 1996.
Déclaré opérationnel en 1995, il débute sa transformation en corps de réaction rapide en 1999.
Il est proposé à l'OTAN comme PC de HRF le 27 juillet 2000 et certifié comme tel en
septembre 2002.
Avec un effectif total de près de 1000 personnes, le CRR-E est un état-major de niveau 1
auquel s'ajoutent un bataillon de quartier général et une brigade de soutien multinationale. Il
est bâti sur le principe du groupe de nations-cadres qui dédient des forces (pour la France 1
EMF, 2 brigades interarmes et la BFA) pour l'entraînement ou la projection. Il dispose d'une
brigade d'entrée en premier : la BFA.
La BFA
Créée le 02 octobre 1989, la BFA est une unité de près de 4800 personnels constituée
principalement de 6 régiments/bataillons (1 français, 4 allemands, 1 mixte de soutien).
La Brigade franco-allemande peut être utilisée dans le cadre d'actions menées par l'Union
européenne ou l'OTAN et participe activement à la mise en œuvre de la politique de défense et
de sécurité européenne.
Si elle consolide toujours son noyau franco-allemand, elle intègre également à sa structure des
capacités additionnelles belges et espagnoles et évolue constamment dans sa capacité de
commandement d'une structure multinationale.

2.5 - LES RESSOURCES HUMAINES DE L'ARMÉE DE TERRE

2.5.1 - LES RESSOURCES HUMAINES : CŒUR DE LA


CAPACITÉ OPÉRATIONNELLE

Présentation générale
L'objectif de la politique des ressources humaines de l'armée de Terre à l'horizon 2025 est de
pourvoir l'armée de Terre et l'ensemble des employeurs de personnel d'origine Terre d'une
ressource apte à répondre à leurs besoins, en quantité comme en qualité.
L'armée de Terre est une armée composée avant tout d'hommes et de femmes. Elle
représente 55,8% de l'effectif total des forces armées. Composée de civils et de militaires,
d'active et de réserve, de grades et statuts divers, elle propose également de nombreuses
possibilités d'évolution à son personnel.
Les effectifs en 2021 sont les suivants :

191
Officiers : 14 309
Sous-officiers : 38 528
Militaires du rang : 61 491
Civils : 8 186

Au sortir de 10 ans de restructurations ininterrompues, le REO 2019 inaugure une période de


stabilité des effectifs de l'armée de Terre qui a remporté la bataille des effectifs entamée en
2015 avec la précédente loi de programmation militaire. Ce renouveau se concrétise, en
termes de ressources humaines, par une remontée en puissance caractérisée par un
ralentissement des suppressions de postes et un recrutement supplémentaire de 10 000
postes, principalement au profit de la Force opérationnelle terrestre (FOT).

Des ressources humaines spécifiques reflétant des conditions


d'emploi particulières
Agissant au contact direct de l'adversaire et des populations, l'armée de Terre possède la
particularité de déployer des volumes importants de forces, pour des engagements durables et
le plus souvent avec une obligation d'occupation du terrain qui disperse les unités.
A ce titre, elle fournit près de 80% des effectifs militaires projetés.
Ces caractéristiques d'emploi exigent un style de commandement adapté, fondé sur la
cohésion et la confiance réciproque.
L'efficacité reconnue de ces unités dans les engagements opérationnels est étroitement liée à
la qualité de la formation et de l'entraînement dispensés aux hommes et aux femmes qui
servent dans ses rangs, tant dans les domaines technique et physique que dans ceux de
l'exercice du commandement et du comportement.

Gagner et conserver la ressource


Le recrutement
L'armée de Terre produit une capacité opérationnelle dont l'homme est le premier élément
constituant. Chaque combattant sert un système d'armes. La capacité de l'armée de Terre à
remplir ses missions dépend donc d'une juste appréciation de cette particularité.
Le recrutement est majoritairement contractuel : l'armée de Terre comporte en effet 71% de
militaires contractuels, répartis dans toutes les catégories.
Ainsi 100% des engagés volontaires et 47% des sous-officiers sont contractuels.

192
Enfin, les officiers sont de carrière à l'exception des officiers sous contrat qui représentent 25%
de leur effectif.
Par ailleurs, le recrutement interne est fortement valorisé :
70% des officiers de carrière sont issus d'un recrutement interne ouvert aux sous-officiers
et aux militaires du rang ;
66% des sous-officiers sont issus de la troupe.

2.5.2 - RECRUTER ET FIDÉLISER

Un besoin opérationnel
Le recrutement externe reste déterminant car il conditionne directement la capacité
opérationnelle d'une part, la cohésion et donc l'efficacité opérationnelle d'autre part. En effet,
90% des officiers, 98% des sous-officiers et la quasi-totalité des militaires du rang rejoignent
leur premier emploi directement au sein des forces terrestres (logique de première partie de
carrière en unité opérationnelle).
Les emplois du soutien sont pour leur part essentiellement pourvus par une politique de
mobilité fonctionnelle sur laquelle s'appuient les parcours professionnels ainsi que sur des
réorientations de seconde partie de carrière.

Une stratégie de fidélisation


Trois lignes de forces sous-tendent les actions RH sur le cycle à venir :
ATTIRER : pour conquérir durablement les ressources dans le respect de l'ADN de
l'armée de Terre ;
FIDELISER : pour gagner en maturité opérationnelle ;
FAIRE EVOLUER : pour monter en gamme les compétences et préparer nos
engagements (transformation SCORPION, préparation à un conflit majeur de haute
intensité).

2.5.3 - LES CENTRES DE FORMATION INITIALE DES


MILITAIRES DU RANG (CFIM)

Organisation :
De la directive n° 160 du 20 juillet 2011 relative à la mise en œuvre de la FGI au sein des
CFIM, est tirée la responsabilité des brigades en terme de formation initiale.
« Chaque brigade est responsable de l'instruction initiale des engagés volontaires. Elle dispose
d'un centre de formation initiale des militaires du rang (CFIM) pour la mettre en œuvre. Il a
pour mission d'assurer la formation générale initiale (FGI) de l'ensemble des recrues des
régiments de la brigade et des unités non-embrigadées qui lui sont abonnées ».
Chaque centre s'articule autour d'une composante permanente : commandement, instruction,
encadrement niveau UE et d'une composante tournante (encadrement des sections, issu des
régiments bénéficiaires). Les CFIM sont généralement adossés à un régiment ou à un « camp
», afin de bénéficier de la mutualisation de ses moyens et de se concentrer sur la formation. En
cohérence avec la logique de responsabilisation des brigades, chaque CFIM est décrit au sein
de l'état-major de sa brigade d'appartenance.

193
Le corpus d'application
Un plan de rattachement et d'abonnement précise :
le rattachement des formations de brigades à leur CFIM ;
l'abonnement des formations non embrigadées à un CFIM de brigade, si possible dans
une logique de proximité géographique ;
les brigades à faibles effectifs (BFST hors EVI soutien, BFA) ne disposeront pas d'un
CFIM ; toute latitude leur est accordée pour mutualiser la formation entre leurs régiments.

2.5.4 - LES RÉSERVES AU PROFIT DES CAPACITÉS


OPÉRATIONNELLES ET DU RAYONNEMENT DE L'ARMÉE DE
TERRE
La réserve contribue au renforcement de la capacité opérationnelle des Armées dont elle est
devenue une composante à part entière.
Elle comprend une réserve opérationnelle (RO) constituée de volontaires (RO1) ayant
souscrit un Engagement à Servir dans la Réserve (ESR) et d'anciens militaires (RO2) soumis à
l'obligation de disponibilité de 5 ans, ainsi qu'une réserve citoyenne, constituée de civils
agréés et mandatés, qui a davantage vocation à entretenir l'esprit de défense en assurant les
liens armées/nation.
L'actualisation de la loi de programmation militaire décidée en janvier 2015 prévoit une
sollicitation accrue de la réserve, notamment dans le cadre de la protection du territoire
national. Cet effort doit se traduire par une montée en puissance des effectifs et un
accroissement du nombre de jours d'activité.

La réserve opérationnelle
Situation :
Finalisation du modèle 2019 avec la montée en puissance des effectifs, pour atteindre un
effectif de 25764 soldats de réserve pour l'armée de Terre :
4870 officiers ;
6635 sou-officiers ;
14259 militaires du rang.
Ce modèle trouve sa place au sein de la Garde Nationale (créée en octobre 2016) qui
concourt, le cas échéant, par la force des armes, à la défense de la patrie et à la sécurité de la
population et du territoire.
En 2019, la réserve confirme sa place indispensable au sein de l'adT avec un budget en phase
avec les besoins de l'adT autorisant l'emploi de chaque réserviste 33 jours en moyenne par an.
.
La gouvernance budgétaire des réserves de l'armée de Terre, mise en œuvre depuis le 1er
janvier 2010, a permis de donner aux chaînes « métier » de l'armée de Terre (Forces, RH,
Matériel) la responsabilité budgétaire de l'emploi de leurs réservistes (activités) en fonction des
besoins et des priorités définies par chaque tête de chaîne en termes de volume d'activité
(nombre de jours) valorisé budgétairement.
Emploi et préparation opérationnelle :

194
Les unités élémentaires de réserve (UIR et USR) sont prioritairement tournées vers les
opérations sur le territoire national. Ceci correspond à l'emploi qu'elles seraient amenées à
tenir dans un engagement dans le cadre du contrat opérationnel.

Processus de recrutement :
La mise en place d'un processus d'engagement plus rapide permet de limiter à 10 semaines la
durée entre le premier entretien et la signature du contrat.

Processus d'engagement optimisé

La réserve citoyenne et les associations de réservistes : contribution


au rayonnement
La réserve citoyenne est une « réserve de rayonnement » , composée de civils agréés et
mandatés pour faire connaître la défense au sein de leur milieu socioprofessionnel. Ces
agréments sont réalisés personnellement par les grands commandeurs.
Elle inscrit son action sous le statut de bénévole (non rémunéré) de service public.
Leurs missions sont principalement destinée à agir dans les domaines suivants : rayonnement
des forces armées et formations rattachées, diffusion de l'esprit de défense dans le cadre de
l'enseignement de défense, contribution à la résilience de la nation, expertise sur des
problématiques pluridisciplinaires dans le domaine de la défense et de la sécurité nationale et
contribution au renforcement du lien entre la société française et ses forces armées.

195
Les associations de réservistes sont également encouragées dans leur rôle de lien entre
l'armée et la société civile. L'armée de Terre a établi une convention avec l'ANRAT (association
nationale des réservistes de l'armée de Terre), association qui fédère l'ensemble des
associations d'armes et de spécialités de l'armée de Terre (une quinzaine).
Les réservistes de l'armée de Terre bénéficient depuis 2005 d'un site dédié « extranet » qui
permet de disposer à distance des informations régulières sur la défense et leur armée.

La disponibilité opérationnelle des unités de réserve et le dispositif


d'alerte
Les contraintes opérationnelles propres à l'armée de Terre rendent plus que jamais nécessaire
la constitution d'une réserve d'emploi, recentrée sur les activités opérationnelles. L'armée de
Terre doit pouvoir compter sur une réserve opérationnelle, entraînée, disponible et capable
d'intervenir rapidement sur le territoire national au profit de la population, en complément des
forces d'active. C'est dans ce cadre que s'inscrit le guépard réserve.
Il s'agit d'un dispositif d'alerte qui permet de disposer d'un vivier de 800 réservistes capables
d'être engagées sous préavis de 48 heures durant 8 jours, sur le territoire national.

2.6 - LES ÉQUIPEMENTS DE L'ARMÉE DE TERRE


Le contexte stratégique actuel exige des forces terrestres une très grande réactivité en matière
d'équipements dans le cadre d'engagements très divers dans lequel le rôle des forces
terrestres est primordial. La capacité d'évolution très forte des adversaires potentiels conduit
l'armée de Terre à mener d'indispensables opérations d'adaptation réactive pour garantir la
sauvegarde des forces. Cette adaptation réactive doit s'inscrire en complément de la politique
d'équipement construite sur la base des grands programmes structurants.
Dans le cadre des orientations données par le livre blanc et de son contrat opérationnel, la
politique d'équipement de l'armée de Terre est construite autour des 5 priorités suivantes :
le renforcement des moyens de protection en particulier face aux nouvelles menaces
(NBC, IED, etc.) ;
l'amélioration des moyens du combat de contact à travers le programme SCORPION ;
le développement des moyens de renseignement, d'appréciation de situation et de
commandement ;
l'accroissement de la portée et de la précision des armes d'appui ;
le développement de la simulation instrumentée.
Dans ce contexte, nos industries d'armement procèdent à la livraison cadencée des nouveaux
équipements commandés :
VBCI (véhicule blindé du combat d'infanterie) ;
le système FELIN ;
le VHM (véhicule de haute mobilité) : moyen de déplacement en terrain difficile ;
l'hélicoptère NH 90
le missile antichar multi cibles moyenne portée (MMP) ;
un système radar de surveillance et d'observation ;
le LRU (lance-roquette unitaire).

196
Par ailleurs, les contraintes financières imposent de maîtriser les coûts de possession des
équipements.
C'est pourquoi, la politique d'équipement repose sur les principes suivants :
la prise en compte de l'existant, la prolongation et le maintien à un niveau technologique
suffisant jusqu'à bascule technologique des systèmes d'armes actuels ;
la maîtrise des spécifications des systèmes d'armes au juste niveau technologique
nécessaire ;
la limitation maximale des familles de systèmes d'armes même au prix d'une adéquation
moins parfaite aux besoins (plates-formes, calibres, postes radios, ...) ;
l'adoption des composants les plus communs possibles par type et par famille de
matériels ;
la recherche de réduction des cycles de vie des programmes afin d'éviter ou de limiter les
effets des obsolescences ;
l'achat d'équipements sur étagères adaptés au juste besoin pour pallier aux insuffisances
;
l'interopérabilité et la rationalisation des systèmes d'information et de communication par
une démarche de convergence et de mutualisation des systèmes.

197
2.6.1 - MATÉRIELS GÉNÉRIQUES

Le nouveau pistolet Glock-17 FR de l'armée de


Terre, fait partie de la 5e génération de Glock.
Indispensable au combattant, il incarne les efforts «
à hauteur d'homme » prévus par la loi de
programmation militaire (LPM) 2019-2025 et il vient
remplacer le PA MAS G1 et le PA MAC 50. D'ici
2022, plus de 38 000 Glock-17 FR seront livrés aux
unités de l'armée de Terre.
Le pistolet semi-automatique Glock-17 de 5e
génération FR est doté d'un calibre de 9mm, il
mesure 114mm pour 700g avec un canon de 4,5
pouces et une capacité de 17 cartouches. Ainsi, le
combattant bénéficie d'une aisance de tir et d'une
précision maximale quelles que soient les
conditions. L'arme peut être utilisée par les
opérateurs droitiers et gauchers. Cette 5e génération
est équipée du canon GLOCK Marksman Barrel
(GMB), offrant une précision accrue grâce aux
rayures polygonales et à une couronne de canon
améliorée.

Le HK 416 dans sa version F, proposé par Heckler


et Koch, est le nouveau fusil d'assaut de l'armée de
Terre remplaçant le fusil d'assaut de la manufacture
d'armes de Saint-Etienne (FAMAS). Entre 2017 et
2028, l'armée de Terre sera ainsi équipée de 93 080
HK 416 F.
Fusil au calibre OTAN 5,56 mm, le HK 416 F dispose
d'une crosse réglable et de talons de crosse
permettant de s'adapter à la morphologie de chaque
tireur. Disposant d'une autonomie accrue, le
combattant sera muni de 10 chargeurs de 30
cartouches. Ce fusil, véritablement conçu comme un
système d'armes, intègre l'ensemble des dispositifs
existant et notamment les aides à la visée. Il est
équipé en cela de 4 rails Picatinny permettant la
fixation des accessoires comme la baïonnette sur la
version standard ou le lance-grenade de 40 mm
utilisable sur les deux versions.

198
L'arme anti blindé lourd AT4 CS est destinée à
répondre au besoin de remplacement progressif du
LRAC de 89 mm et à équiper les sections de combat
de l'infanterie en complément de l'arme antichars
courte portée Eryx.
L'AT4 sert à traiter les chars sous blindage réactif,
les véhicules à roues légèrement blindés et les
blockhaus. Elle offre la capacité de tir en espace clos
à condition que celui-ci remplisse certaines
conditions de dimensions et de volume.

En 2010, la mitrailleuse belge MAG 58 est choisie


pour remplacer l'AANF1 dans l'armée de Terre.
Mitrailleuse légère utilisée en tir direct contre
objectifs terrestres, elle sera utilisée aussi bien à
terre que montée sur véhicule.
La MAG 58 existe en trois versions principales :
infanterie (et sera livrée aux unités d'infanterie),
hélicoptère (utilisée comme arme de sabord sur les
PUMA et COUGAR), et coaxiale (pour équiper les
véhicules comme les VBL, PVP, VAB,...).
Elle peut tirer des munitions ordinaires, traçantes ou
perforantes. Des munitions à blanc sont également
prévues pour l'entraînement.

La mitrailleuse US de calibre 50 (12,7 mm) est une


arme automatique lourde, capable de traiter des
objectifs terrestres (personnels, véhicules faiblement
protégés) ou aériens (hélicoptères, avions à basse
altitude).
Elle est en service dans l'armée de Terre en deux
versions :
mobile pour montage sur affût trépied US M3
ou sur véhicules (VAB,VBL,...)
de tourelle (coaxiale du Leclerc).Elle est
approvisionnée par des bandes à maillons
métalliques de 105 cartouches.

199
De conception classique, le canon de 20 mm
fonctionne par emprunt des gaz. Le système
d'alimentation par double couloir d'amenée de bande
permet le choix quasi-instantané par le tireur de la
munition adaptée à l'objectif.
La bande est constituée par des maillons
détachables. Le tir peut être effectué coup par coup
ou par rafales.
Outre l'affût antiaérien tracté 53t2, le canon
mitrailleur de 20 mm Mle F2 équipe :
certains hélicoptères (Gazelle, PUMA),
VAB T20/13

2.6.2 - MATÉRIELS SPÉCIFIQUES

Infanterie
Le Véhicule blindé de combat de l'infanterie
(VBCI), dont l'équipage est de deux hommes (le
pilote et le chef d'engin-tireur) doit permettre le
transport d'un groupe de combat avec la totalité de
ses équipements (9 hommes dont le chef tactique)
en lui assurant un niveau de protection significatif.
La configuration générale de ce véhicule de combat
de l'infanterie (VBCI) et de ses équipements est
adaptée à l'engagement au sein d'une force blindée.
Le VBCI doit permettre le débarquement au plus
près de l'objectif du groupe de combat et être en
mesure de lui fournir un appui avec son armement
de bord. C'est un véhicule à roues 8x8. Il doit
pouvoir être engagé, de nuit comme de jour, sous la
menace des armes d'infanterie ou d'artillerie, en
ambiance NBC tout en assurant la capacité à durer
au personnel embarqué.
Pour la version VPC, il est armé d'une mitrailleuse
12,7 mm montée sur un tourelleau téléopéré et d'un
canon de 25 mm pour le VBCI positionné sur une
tourelle monoplace.

200
De conception suédoise, le véhicule haute mobilité
(VHM) est un matériel articulé et blindé. Il s'adapte à
tous les terrains.
Articulé en deux modules, blindé et armé d'une
mitrailleuse 12,7 ou 7,62 mm, ce matériel venu du
froid équipera un groupement tactique interarmes
(GTIA) évoluant en terrain accidenté. Capable
d'évoluer en haute montagne dans la neige, mais
aussi adapté aux marais de la jungle Guyanaise.

Le mortier de 81 mm léger long renforcé modèle


F1 (Mo 81 LLR F1) équipe, à raison de deux pièces,
le groupe mortier de la 4e section des compagnies
de combat de l'infanterie.

Cavalerie

Premier char de combat de 3e génération, le char


Leclerc constitue l'essentiel d'un système d'arme
novateur.
Aux traditionnelles capacités de feu, de mobilité et
de protection s'ajoute celle de l'information de
commandement grâce à l'informatique de bord et à
la transmission de données dont il dispose. C'est le
seul char capable de tirer sur cible fixe jusqu'à 4000
M en roulant.

Le char AMX 10 RC est un engin de reconnaissance


puissamment armé, doué d'une très bonne mobilité
sur route et en tout chemin, amphibie (sauf avec
surprotection), protégé contre les armes légères
d'infanterie.
L'AMX 10 RC est apte au combat en atmosphère
contaminée et aérotransportable sur C130 après
préparation.

201
Artillerie

CAESAR est un automoteur à roues au gabarit


routier, qui transporte son équipe de pièce ainsi que
16 coups complets.
Son châssis Mercedes-Unimog est d'une grande
agilité. Il est doté d'un pointage automatique, d'un
cinémomètre, de terminaux ATLAS. Son tube de 52
(calibre 155mm) et sa chambre sont aux standards
de l'OTAN.

Le lance-roquettes unitaire a été développé par les


États-Unis sur châssis chenillé BRADLEY M 270.
Équipé d'un groupe motopropulseur de 500 chevaux
et construit en Europe par la France, l'Allemagne, le
Royaume-Uni et l'Italie, le LRU équipe un régiment
d'artillerie sol-sol.
Adapté au contexte général des engagements
actuels et futurs, le LRU est appelé à être engagé
non seulement dans les conflits de "coercition de
force", mais aussi dans un cadre général de
"maîtrise de la violence", particulièrement avec des
munitions de précision aux effets collatéraux réduits
au maximum sans dégradation de leur efficacité
(comme au Mali).

Le MISTRAL est un système d'arme sol-air à très


courte portée destiné à compléter la couverture sol-
air du corps blindé et mécanisé. Il assure aux unités
isolées leur propre défense antiaérienne. Ses
objectifs sont des avions volant jusqu'à Mach 1,2
entre 10m et 3000m et des hélicoptères en
mouvement ou en vol stationnaire. Le MISTRAL est
utilisé couplé au radar d'alerte SAMANTHA qui
permet la détection des aéronefs jusqu'à 15 km
environ.

202
Génie

L'Engin Blindé du Génie (EBG), dérivé de l'AMX


30B2, est destiné à remplir un grand nombre de
missions d'aide à la mobilité et de contre-mobilité :
ouverture et fermeture d'itinéraires, dégagement
d'obstacles, aménagement de gués. Il travaille en
atmosphère contaminée.

Dans le cadre de l'appui direct des unités engagées


dans la zone des combats, l'armée de Terre dispose
du Système de Pose Rapide de Travures (SPRAT)
pour le franchissement de coupures sèches ou
humides comprise entre 3 et 24m.
Il permet le passage des véhicules à roues et
chenillés sur une largeur de voie de 4m.
SPRAT donne à l'armée de Terre la capacité de
franchir avec ses chars Leclerc des brèches de 24 m
de large, en ambiance tactique.

Le MINIROGEN est un moyen de reconnaissance et


de destruction à distance pour le groupe de combat
du Génie.
Le MINIROGEN est un robot radioguidé destiné à
des interventions en intérieur ou en extérieur et dans
des zones confinées pour des actions d'observation
ou de destruction.

203
Logistique
La famille des porteurs polyvalents terrestres
(PPT) a pour objectif de disposer d'un fort potentiel
de chargement tout en conservant une bonne
mobilité et en offrant à l'équipage une protection
adaptée aux opérations extérieures tout en
employant les derniers systèmes de communication
et d'aide au commandement. Le PPT assurera ainsi
les missions suivantes : ravitaillements logistiques
sur les théâtres d'opération, transport ou évacuation
de personnel en condition opérationnelle,
maintenance et évacuation de véhicules
immobilisés, transport de matériaux pour l'appui à la
mobilité, à la contre-mobilité et à l'aide au
déploiement d'urgence.

ALAT

Conçu pour participer efficacement aux conflits


actuels, le TIGRE dans sa version appui-protection
(HAP) procure un appui feu (canon de 30mm et
roquette) significatif aux troupes engagées,
notamment sur les théâtres d'opérations extérieurs.

Le NH90 (NATO Helicopter) est un hélicoptère


biturbine européen de transport militaire de la classe
des 10 tonnes conçu entre la France, l'Allemagne,
l'Italie et les Pays Bas, rejoints par le Portugal en juin
2001 et la Belgique en 2006. Le NH90 se décline en
2 versions : TTH (transport tactique) et NFH (lutte
anti-surface et anti-sous-marine).

204
Forces spéciales

Sorti à petite échelle pour des unités spécifiques


françaises, le Véhicule Patrouille Spéciale (VPS)
est amené à remplacer le VLTT P4 dont la capacité
d'emport, l'autonomie et la durée de vie ne
permettaient plus d'assurer les missions dévolues à
ces unités.

Renseignement

Le système de drone tactique intérimaire (SDTI)


remplace le système CRECERELLE et précède la
mise en place du drone multi-capteurs multi-
missions (MCMM).

Le drone de reconnaissance au contact (DRAC)


est un moyen d'observation destiné a collecter des
informations, de jour comme de nuit, en temps réel
sur une profondeur d'une dizaine de kilomètres tout
en s'affranchissant des masques naturels.
Le système est à la fois rustique et performant. Un
système DRAC se compose de deux vecteurs
aériens, de deux consoles de suivi et d'exploitation
de mission, de deux capteurs jour et un de nuit.

205
NBC

Le VAB RECO NBC est un véhicule blindé,


pressurisé et climatisé, servi par un équipage de 4
personnes.
Il est capable d'effectuer des missions N et C sur
des itinéraires ou zones contaminés.

Conçu par NBC-sys, le Système de


Décontamination Approfondie (SDA) permet la
décontamination radiologique ou chimique des
véhicules et matériels en vue de leur ré-engagement
immédiat. Il peut également assurer la
décontamination radiologique des personnels.
Le SDA est totalement autonome. Il est en mesure
de se réapprovisionner en eau en se raccordant à
des poteaux d'incendie, en pompant dans des
réserves d'eau naturelles ou artificielles.

2.7 - LE MCO DES ÉQUIPEMENTS DE L'ARMÉE DE TERRE


La politique de maintien en condition opérationnelle (MCO) des équipements de l'armée de
Terre vise à répondre aux besoins opérationnels en rationalisant les coûts. Elle s'inscrit dans le
contexte de rationalisation qui a prévalu pour la mise au point de la politique d'emploi et de
gestion des parcs (PEGP) et la préparation opérationnelle différenciée.
Cette politique tire les conséquences de trois évolutions majeures : la réorganisation de la
chaîne maintenance, la structuration des niveaux de responsabilité en matière de MCO en trois
strates, et le partage des activités de maintenance entre organismes de soutien opérationnel
(SO) et organismes de soutien industriel (SI).

But à atteindre
La politique générale du MCO de l'armée de Terre définit les orientations du chef d'état-major
de l'armée de Terre en sa qualité de responsable du MCO des équipements terrestres,
aéronautiques et navals de l'armée de Terre.
Elle décline les travaux, conduits par l'état-major des Armées, relatifs à la gouvernance du
MCO au sein du ministère des Armées et à la répartition des responsabilités en matière
d'acquisition, de MCO et de gestion comptable et logistique.

Les objectifs du MCO des équipements de l'armée de Terre


Garantir la disponibilité des moyens en service.

206
Cet engagement implique la capacité à garantir la satisfaction du besoin immédiat exprimé par
les forces terrestres pour leur préparation opérationnelle et la capacité mobilisable dans les
délais fixés à couvrir les engagements du contrat opérationnel.
Assurer, sur leur durée de vie, le potentiel des parcs.
Les opérations d'armement recouvrent l'ensemble des travaux relatifs aux équipements et à
leur soutien, destinés à satisfaire les besoins capacitaires exprimés par les forces armées.
Le cycle de vie d'un équipement débute dès le stade d'initialisation et perdure jusqu'au retrait
du service. L'équipe de programme intégrée (EDPI) inclut un membre de la maîtrise d'ouvrage
déléguée (MOAd) concernée en qualité d'expert auprès du directeur de programme et de
l'officier de programme. Officier de soutien de l'équipement concerné au sein de sa MOAd, il
devient responsable du soutien en service (RSS) au sein de l'EDPI. Il est nommé à partir du
stade d'utilisation, mais est sollicité au stade de réalisation, pour définir les actions de MCO à
conduire au stade suivant.
Le RSS propose et veille au respect de la politique de maintenance de chaque parc technique,
s'attache à maîtriser l'utilisation des parcs techniques dans le temps en fonction des stratégies
définies (rotation optimale des parcs en PEGP notamment) et agit en support des programmes
de valorisations majeures.
Préparer, mettre sur pied et entretenir le système de soutien des forces déployées en
opérations.
L'entretien des flux de pièces de rechanges nécessaires aux OPEX passe par la maîtrise des
canaux d'approvisionnement. Cette maîtrise doit être entretenue dans le temps et ajustable au
gré des évolutions des opérations et de la situation.
Maîtriser les coûts du système de soutien des équipements et optimiser l'emploi des
ressources.
Le contexte économique accroît la pression sur les ressources budgétaires allouées
annuellement alors que l'évolution technologique intégrée dans les nouveaux équipements se
traduit par une augmentation continue des besoins en entretien programmé des matériels
(EPM). Il est donc primordial d'optimiser l'emploi des ressources de toutes natures allouées en
programmation pluriannuelle, en construction budgétaire et en gestion.
Pour répondre de façon plus précise à cette nécessité de maîtrise accrue des coûts, une
comptabilité analytique est en cours de développement. Elle nécessite une fiabilité des
données saisies à l'échelon local.
Principes généraux du MCO des équipements de l'armée de Terre.
Ces sept principes structurent toutes les actions destinées à faire fonctionner ou évoluer le
MCO des équipements de l'armée de Terre :
la PEGP est le cadre du MCO des matériels de l'armée de Terre (Par extension, les
matériels qui ne sont pas stricto sensu en mode PEGP sont assimilés à du PSP);
la continuité territoire national – OPEX doit être respectée en matière de fonctionnement
du MCO ;
la politique de soutien est organisée principalement autour des segments « parcs ou
capacités » ;
la maintenance en opérations est réalisée prioritairement par du personnel militaire
entraîné ;
le maintien d'une capacité étatique minimale en compétences techniques de bon niveau
(~NTI3) est à rechercher sur certains segments technologiques ;

207
un lien fort doit être demandé entre les prestations achetées à des opérateurs privés et la
satisfaction des besoins opérationnels ;
l'interfaçage des SIL de MCO de milieu avec ceux des industriels est impératif.

2.8 - SCORPION : LE RENOUVEAU CAPACITAIRE


Moderniser, en cohérence, les capacités de préparation opérationnelle et d'équipement
des GTIA afin de les adapter aux défis opérationnels actuels et futurs posés par
l'environnement interarmes, interarmées et interalliés du combat du contact.

Pourquoi/quoi : enjeux capacitaires


La démarche SCORPION a pour objectif la transformation, en cohérence, des capacités de
préparation opérationnelle et d'équipement des Groupements tactiques interarmes (GTIA).
Impliquant l'ensemble des piliers capacitaires, Scorpion est porté par son volet équipement
matérialisé par le programme d'armement. Visant la conception des GTIA comme des entités
cohérentes et non plus par juxtaposition d'équipements acquis successivement dans une
logique de silo, Scorpion est une démarche véritablement innovante.
La transformation capacitaire de l' armée de Terre s'appuie sur :
La mise en service de nouvelles plateformes (Griffon, Serval, Jaguar et robots), qui
évolueront par standards d'ici 2030 ;
Une connectivité étendue entre les différents pions tactiques, s'appuyant sur un réseau
renouvelé de communications terrestres et satellitaires (SYRACUSE IV, CONTACT,
ASTRIDE3, HF, liaison de données tactiques, ...) ;
L'infovalorisation apportée par le SICS du GTIA, interopérable avec SIA et les SI : ATLAS,
MARTHA, SICS RENS et SICS ALAT, en vue d'accélérer la prise de décision ;
La modernisation des fonction renseignement (VBAE), appui ( EGC, SDT, CAESAR, DSA
d'accompagnement dont LAD, CAIMAN), mobilité (wagons, SYFRALL) et soutien
logistique ( camions, porte-blindés, dépanneurs, citerne) ;
La rénovation mi-vie de capacité existantes ( FELIN, VBCI, LRU, Tigre et Leclerc), des
systèmes de préparation opérationnelle ( dont CERBERE).

208
Comment : une approche capacitaire globale novatrice

Scorpion : un combat collaboratif


Une gouvernance forte pour un unique programme
Le choix de recourir à un programme unique et incrémental répond à un impératif de
cohérence. Il s'agit désormais de concevoir les GTIA comme des ensembles cohérents et
intégrés, et non plus comme une addition ou juxtaposition de moyens.
Une démarche globale, génératrice de gains capacitaires et financiers importants.

Scorpion : un système d'arme intégré

209
Outre des améliorations capacitaires attendues pour les GTIA, Scorpion s'inscrit dans une
démarche d'optimisation et de maîtrise de l'empreinte logistique. Le principe de « juste
suffisance » technologique sera systématiquement appliqué pour les choix des plateformes
qui seront acquises en version de base, modulaires, et qui pourront être équipées de kits
additionnels en fonction de l'engagement opérationnel (tourelleau télé-opérés, blindage anti
mine ou antibalistique additionnels, protection passive/active, ...).
Une recherche de communautés d'équipements et de standardisation (motorisation, chaîne
cinématique, ...), une conception de politique de maintenance plus économe et mieux maitrisée
(maintenance plus prédictive, équipements plus fiables), seront autant de voies permettant de
dégager des gains financiers.
Le recours systématique à la simulation, facteur essentiel d'économie et d'amélioration
opérationnelle.
Le potentiel de matériels majeurs, au fonctionnement toujours plus coûteux, sera préservé par
un recours systématique et rationalisé à la simulation. Appliquant l'effort sur la mise en œuvre
des équipements, le tir et le commandement & contrôle (C2), ces moyens de simulation
permettront aux GTIA de se préparer techniquement et tactiquement au sein des garnisons
dans le cadre de la préparation opérationnelle et en appui des engagements opérationnels.

Une montée en puissance guidée par des jalons


opérationnels

Des équipemets de combat performants livrés sur 15


ans

Montée en puissance des systèmes automatisés (drones et robots)


L'armée de Terre a pour ambition de disposer à terme de systèmes automatisés équipiers dès
le combattant individuel. Capables de coopérer avec lui et intégrés aux systèmes de
commandement, ils augmenteront les aptitudes des combattants ou des systèmes afin de
produire des effets multipliés quels que soient les menaces ou les environnements.

210
Vulcain est un projet pour identifier et construire
progressivement la rupture robotique de l'armée de
Terre jusqu'en 2040, en combinant les approches
doctrinales, prospectives et capacitaires. Vulcain
construit une montée en puissance de la robotique.
Dès l'été 2021 une section robotique constituée sur
la substance des forces terrestres, sera dédiée à
l'exploration et l'emploi de robots aéroterrestres.

211
3/ LA MARINE NATIONALE
Les zones maritimes jouent un rôle central dans l’organisation et les relations des grandes
puissances à travers le monde. Couvrant 75% de la surface du globe, les océans constituent
un élément clé dans l'approvisionnement et le transit des ressources mondiales.
Avec ses possessions outre-mer, ses 7000 km de littoral et son espace maritime de 11 millions
de km² (le second au monde), la France est riveraine de tous les océans. La raison d'être de la
Marine nationale réside ainsi dans sa capacité à contrôler cet espace dans ses trois
dimensions (sous la mer, sur la mer et au-dessus de la mer) pour préserver l'intégrité
territoriale et les intérêts de la Nation.
La mondialisation a remis en lumière l'importance stratégique des océans. Les voies maritimes
restent primordiales pour le transport des biens matériels et des matières premières. Les mers
et océans constituent également un véritable enjeu de pouvoir car ils constituent un vecteur
majeur de projection et d'intervention et participent ainsi de la liberté d'action et à
l'indépendance des puissances mondiales.
Le Livre blanc sur la Défense et Sécurité nationale décrit l'apport stratégique fondamental des
espaces maritimes. Il définit la zone prioritaire d'engagement de nos forces, allant « de l'océan
Atlantique à l'océan Indien en passant par la Méditerranée ». Dans l'espace indopacifique, la
montée en puissance des marines militaires des pays riverains – Chine, Inde, Japon, Corée du
Sud- est très impressionnant. Ces flottes de guerre dépassent désormais en tonnage les
marines européennes. La Chine possède une véritable stratégie maritime mondiale articulée
autour de son concept de nouvelles routes de la soie. Elle accompagne sa volonté de
projection par une expansion imposante de sa flotte. Il s'agit là d'une source préoccupante
pour les autres pays de la région ainsi que pour les Etats-Unis. La France ne peut se
désintéresser de cette réalité. Elle possède des intérêts et des alliances, et elle tient également
un rôle à jouer dans la région. C'est le sens de la stratégie indopacifique lancée par le
Président de la République.

3.1 - MISSIONS
La Marine nationale contribue par des actions militaires et civiles au besoin global de sécurité
dans l'espace aéro-maritime.
Ces orientations s'inscrivent dans le Livre Blanc de 2013, dans sa réactualisation de la Revue
stratégique de 2021, et dans la loi de programmation militaire 2019-2025. Elles prennent en
compte le retour d'expérience des opérations menées ces dernières années. Elles découlent
également des besoins liés aux engagements internationaux de la France et des nécessités de
la lutte contre le terrorisme international et des trafics divers.
La Marine nationale contribue ainsi à :
protéger le territoire national et les ressortissants français ;
garantir la sécurité de l'Europe et de l'espace nord-atlantique ;
stabiliser le voisinage de l'Europe (notamment la Méditerranée et le golfe de Guinée) ;
participer à la stabilité au Proche et Moyen-Orient (de la Méditerranée orientale au Golfe
arabo-persique et jusqu'à l'Océan Indien) ;
contribuer à la paix et à la sécurité internationale dans le monde (notamment dans
l'Océan Indien et l'Océan Pacifique).

212
La paix dans certaines régions d'Europe demeure fragile et, hors du continent, les conflits
rythment de façon sporadique la marche du monde.
Le terrorisme international fait peser une menace permanente et directe sur les intérêts de la
France et de ses alliés. Cet environnement stratégique transformé nécessite d'agir le plus tôt
possible, et donc parfois le plus loin, dans un cadre le plus souvent interallié et prioritairement
européen.

La contribution de la marine nationale s'organise autour de 5 fonctions : connaître et anticiper,


dissuader, prévenir, protéger, intervenir.

3.1.1 - CONNAÎTRE ET ANTICIPER


La Marine concourt au recueil et à l'exploitation d'informations pouvant présenter un intérêt
pour la France grâce à ses moyens techniques et humains. De par ses structures, elle
participe pleinement à la chaîne interarmées du renseignement coordonnée par la Direction du
Renseignement Militaire (DRM). Le renseignement maritime permet en outre de tenir à jour
une base de données recensant les flottes de guerre et de commerce comme de suivre la
situation maritime mondiale. Pour ce faire, l'ensemble des unités de la Marine dispose de
moyens d'acquisition du renseignement. Par ailleurs, ce domaine s'élargit jusqu'à la collecte de
données hydrographiques et océanographiques destinées à un usage militaire (déploiement de
forces navales), mais aussi civil (navigation).

3.1.2 - DISSUADER

Le Triomphant : Sous-marin nucléaire lanceur


d'engins (SNLE)

213
Les forces nucléaires de la France se déclinent en 2 composantes : une composante
océanique et une composante aéroportée. La Marine nationale met en œuvre la composante
océanique de la dissuasion avec les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) et
participe à la composante aéroportée avec les rafales embarqués à bord du porte–avions
CHARLES DE GAULLE.
Les sous-marins lanceurs d'engins (SNLE) de la Marine nationale constituent la Force
Océanique STratégique (FOST). Au moins 1 SNLE est déployé en patrouille en permanence.
Ils constituent le fer de lance des capacités de riposte nucléaire de la France en cas d'atteinte
à ses intérêts vitaux.
Avec les forces aériennes stratégiques (FAS) de l'armée de l'Air, la force aéronavale nucléaire
(FANU) contribue à la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire. Les Rafale F3 de
l'aéronavale, embarqués sur le porte-avions CHARLES DE GAULLE, ont pour vocation de
délivrer une arme nucléaire, le missile ASMP/A.
la Marine est aujourd'hui dépositaire de 85% des têtes nucléaires françaises.

Rafale équipé de missiles ASMP

Rafale

3.1.3 - PRÉVENIR
Il s'agit de se prépositionner dans des zones d'intérêt stratégique, de disposer d'une capacité
de réaction rapide et de mener des opérations de coopération.
Le pré-positionnement de moyens aéronavals outre-mer ou à proximité des zones de crises
permet une meilleure connaissance des foyers de tensions et une réactivité plus immédiate en
cas de troubles. Ces moyens soutiennent également la politique de défense de la France par
la mise en place d'actions civilo-militaires (ACM) et d'opération de renforcement des capacités
africaines de maintien de la paix (RECAMP).
Dans cette stratégie de prévention, la Marine concourt largement à la maîtrise des espaces
aéromaritimes dans nos zones d'intérêt, à la sécurisation des voies de communication, au
contrôle de la navigation dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et les trafics illicites et
contre l'immigration clandestine.
La Marine exerce ainsi une surveillance permanente dans les zones stratégiques pour les
intérêts nationaux :
en Méditerranée orientale : la présence de la Marine participe à la réponse au terrorisme
islamiste au Moyen-Orient, et confère aux autorités françaises une capacité autonome
d'appréciation et d'anticipation de la situation ;

214
en Océan Indien : la marine déploie en permanence une frégate pour surveiller ce
carrefour majeur de transit de matières premières et de produits manufacturés destinés à
l'Europe, et lieu d'importantes tensions, tout en s'engageant aux côtés de marines alliées
et partenaires dans la lutte contre le terrorisme ;
d'une manière générale partout où la France a des intérêts, en particulier dans ses
départements et territoires d'outre-mer et dans les zones économiques exclusives.
Le dispositif pré positionné en permanence hors de la métropole est composé pour l'essentiel
de bâtiments de souveraineté (frégate de surveillance, bâtiment de transport légers,
patrouilleurs) qui mènent des activités liées à nos accords de coopération avec des nations
amies ou alliées et remplissent des missions humanitaires ou de soutien aux autres armées.

3.1.4 - PROTÉGER
Cette stratégie s'affiche au travers de quatre priorités pour assurer la protection de la
population et du territoire.
Surveiller et contrôler en profondeur les espaces nationaux et leurs approches.
Renforcer la résilience globale de la société et des pouvoirs publics afin de maintenir en
toutes circonstances le bon fonctionnement de l'état et la continuité de la vie de la nation.
Se préparer à répondre aux nouveaux risques (SSI, NRBC, menaces balistiques).
Développer la capacité de réaction rapide des pouvoirs publics en cas de crise
(planification, entraînements, nouvelles infrastructures, extension de la compétence des
préfets de zones de défense et de sécurité).
La principale mission de la Marine en la matière consiste à protéger le commerce maritime
intéressant la France.
La Marine assume par ailleurs, souvent dans un cadre interministériel, un rôle majeur dans le
traitement en mer des menaces militaires (intrusion, espionnage, etc.), écologiques (pollutions,
destructions de patrimoine marin), économiques (pêche abusive, pillage de ressources
océaniques), historiques (explosifs oubliés des conflits passés) auquel il convient d'ajouter
l'assistance et le sauvetage en mer.
Dans ces fonctions, notamment celle de garde-côtes, les forces navales sont mises à
contribution notamment pour leurs capacités hauturières. Mais l'investissement de la Marine
dans la protection s'incarne également à terre par la surveillance et le contrôle des approches
maritime du territoire national, en métropole comme outre-mer, grâce à la chaîne
sémaphorique.
La France disposant du deuxième espace maritime mondial avec plus de 11 millions de km² de
mers sous sa responsabilité, les moyens de la Marine permettent souvent d'incarner la
souveraineté française dans les eaux territoriales et zones économiques exclusives. Ce rôle,
non négligeable, assure à la France les moyens de tirer le meilleur parti de son exceptionnelle
situation géostratégique en consolidant son rayonnement, son influence et sa puissance à
l'échelle internationale.

3.1.5 - INTERVENIR
De manière générale, il s'agit de garantir des capacités de projection rapide en vue d'engager
toute action militaire : mener des opérations de gestion de crise, mener des opérations
antiterroristes, évacuer des ressortissants, assurer le maintien de la paix dans un cadre
multinational. Les principaux acteurs de ces forces sont :

215
le groupe aéronaval (porte-avions et bâtiments d'accompagnement) dont la souplesse
d'emploi permet une large gamme d'opérations aéronavales ou d'action vers la terre.
le groupe amphibie (bâtiments amphibies porteurs d'hélicoptères, bâtiments de soutien et
protection), articulé autour des bâtiments amphibies porteurs d'hélicoptères, de divers
moyens de mise à terre, des premiers éléments d'une force et de bâtiments de soutien et
protection.
le groupe de chasse aux mines, constitué de chasseurs de mines autour d'un bâtiment
de commandement et de soutien, indispensable pour ouvrir l'accès à un port ou assurer
la liberté de la navigation maritime dans les eaux internationales.
Le groupe aéronaval centré sur un porte-avions est un atout maître qui peut doser son action
de la brève apparition à l'attaque aérienne massive dans les missions de projections de
puissance.
Les groupes amphibies organisés, entre autres, autour des bâtiments de projections et de
commandement (BPC) sont un moyen essentiel de déploiement de forces à terre, d'évacuation
de population ou d'assistance humanitaire.
Le groupe de guerre des mines, intervenant en soutien d'un déploiement, garantit la
sécurisation d'une zone d'opération.
Les groupes d'action maritime (frégates, SNA) peuvent assurer une grande diversité de
missions allant du contrôle d'embargo à la simple surveillance maritime, en passant par la
destruction de navires ou d'installations adverses.
Lorsque les actions de prévention n'ont pas prévenu le déclenchement d'une crise, il peut
devenir nécessaire d'intervenir directement. Cette capacité de projection de la Marine s'inscrit
le plus souvent dans un cadre interarmées et international. Libres de se déplacer sans entrave
dans les eaux internationales, les forces maritimes permettent de participer à la gestion des
crises.
la Marine a ainsi contribué à l'opération Corymbe et a travaillé dans ce cadre à la lutte contre la
piraterie dans le golfe de Guinée, avec notamment l'envoi de la frégate « Latouche-Tréville »
et de l'avion de patrouille maritime Atlantique 2 afin de libérer le pétrolier « Adour » piraté en
juin 2013. La Marine participe également à la coopération et à la formation des marines des
pays riverains dans ce cadre.
La Marine a participé à l'opération SERVAL au Mali, en utilisant les avions de patrouille
maritime et le bâtiment de projection et de commandement (BPC) « Dixmude ». Ce dernier a
réalisé une mission de transport opérationnel en projetant les troupes du 2e groupement
tactique interarmes (140 véhicules, 500 soldats). De plus, les commandos marine sont intégrés
au groupement des forces spéciales.
L'engagement peut varier de la simple présence à la démonstration de force, avec des actions
de rétorsion où les armes modernes de précision tirées à grande distance donnent un
avantage politique et militaire déterminant. Ces forces maritimes constituent également le
moyen essentiel du déploiement de forces à terre dans un environnement maîtrisé.
Face à la multiplication des trafics illicites sur mer (terrorisme, narcotrafic, piraterie, transport
illicite de migrants), comme aux risques traditionnels des activités maritimes (accidents de mer,
pollution, etc.), la mission de sauvegarde des approches vise à assurer la protection des
approches maritimes, du territoire national, exercer la pleine souveraineté dans les eaux
territoriales et maîtriser les risques liés à l'activité maritime.
« Nos frontières de sécurité ne coïncident plus avec nos frontières géographiques. Elles vont
bien au-delà et bien en deçà, là où s'exerce la menace terroriste. »
(Discours du Premier ministre à l'IHEDN, le 14 octobre 2002).

216
La lutte contre le terrorisme, opération Héraclès.
Dans le nord de l'océan Indien, les forces navales ont été engagées dans la lutte contre le
terrorisme dans le cadre de l'opération Héraclès, volet maritime de l'opération interalliée
Enduring Freedom en Afghanistan.
La lutte contre la piraterie maritime en Afrique orientale, les opérations Alcyon, Thalathine
et Atalanta.
Dans cette zone sensible de la corne de l'Afrique soumise à de nombreux trafics, on assiste à
une inflation du nombre d'actes de piraterie. Ceux-ci, effectués au large de la Somalie, sont
menés par des pirates de plus en plus déterminés et s'aventurant de plus en plus loin des
côtes.
Jusqu'au 2 février 2008, la France a projeté un aviso et un groupe de commandos pour assurer
des missions d'accompagnement des navires affrétés par le Programme Alimentaire Mondial
(PAM). L'opération Alcyon a ainsi permis d'escorter six navires (quinze accompagnements)
entre le Kenya (Mombasa) et la Somalie (Merka et Mogadiscio), qui ont déchargé, en toute
sécurité, près de 30 000 tonnes d'aide humanitaire. Cette mission a été reprise par l'opération
européenne Atalanta, première opération maritime de la PESD.
En 2009, le voilier Le Ponant, piraté dans le Golfe d'Aden, a été libéré (opération Thalathine).
L'opération Atalante de lutte contre la piraterie dans l'Océan indien continue de porter ses
fruits. Entre 2009 et 2013, le nombre de navires piratés a été divisé par cinq et continue de se
réduire fortement.
La France a joué un rôle pionnier dans la décision d'accompagner les bâtiments civils dans le
golfe d'Aden, dans l'implication du conseil de sécurité, pour donner un mandat robuste à la
lutte contre la piraterie ainsi que dans la décision d'engager la première opération navale de
l'union européenne EU NAVFOR Atalanta.

Un FALCON en patrouille maritime


La Marine met donc en œuvre un dispositif de surveillance et d'intervention dense sur les côtes
et étendu au large, permettant de prévenir ou traiter une large gamme de menaces, risques ou
infractions se déroulant en mer ou provenant de la mer.
Cette posture permanente de sauvegarde repose sur trois piliers :
le renseignement d'intérêt maritime qui procède de coopérations inter - administrations et
internationales ;

217
un réseau d'information et une capacité d'action continus constitués par des sémaphores
sur le littoral, des patrouilles maritimes régulières de navires et d'aéronefs exécutées en
collaboration avec d'autres administrations, des déploiements réguliers au large en
coordination avec nos alliés ;
la chaîne de préparation et de conduite des opérations, qui soutient l'action dirigée par
les préfets maritimes ou les délégués du gouvernement outre-mer.

Des côtes...
Aux côtés des autres administrations qui agissent en mer (Affaires maritimes, Douanes,
Gendarmerie, Sécurité civile, ...), la Marine participe aux missions d'assistance aux navires et
de sauvetage en mer, de prévention et de lutte contre les pollutions, de protection des
ressources et de surveillance des pêches, d'hydrographie et d'information nautique. Dès le
temps de paix, la Marine y consacre en permanence une part importante de ses moyens
puisque ces missions représentent 25% de son activité.

... jusqu'au large


De nouvelles menaces viennent de la mer, elles représentent de vrais risques de
déstabilisation de nos sociétés. Les trafics illicites, notamment celui de la drogue mais
également, depuis le 11 septembre 2001, le volet maritime de la menace terroriste. Faire face
à cet ensemble de menaces et de risques de toutes natures appelle le plus souvent l'emploi de
capacités et de modes d'action militaire dès la haute mer. La Marine adapte donc aujourd'hui
ses moyens et ses missions à ces nouvelles menaces afin de les prendre en compte à leurs
sources, même éloignées de notre territoire.

Rôle et compétence du préfet maritime


Le rôle du préfet maritime
Sur la mer depuis les cotes de métropole jusqu'en haute mer, l'état dispose d'un représentant
unique, le préfet maritime. Il est d'abord le garant du respect de la souveraineté et de la
défense des intérêts de notre pays. Il veille notamment au maintien de l'ordre public et à une
utilisation juste et harmonieuse des richesses de la mer.
En droit, le territoire français s'arrête à 12 miles marins (environ 22 kilomètres) des côtes ou
des îles, mais les intérêts de la France vont bien au-delà.
La plupart des activités maritimes, le commerce, la pêche, l'exploitation des fonds marins entre
autres, se découlent en haute mer, tout comme le nombre d'activités et de trafics illicites. La
France entend exercer en mer, par les préfets maritimes, toutes les compétences que
reconnaît aux états littoraux le droit international. Institution originale et spécifiquement
française, le préfet maritime est un préfet de la mer, autorité civile, représentant du
gouvernement et rattaché au Premier ministre par l'intermédiaire du Secrétariat général de la
mer.
Les compétences du préfet maritime
Les compétences et l'étendue des responsabilités actuelles du préfet maritime ont été définies
en 1978. Elles ont été renforcées et mises à jour par un décret du 06 février 2004, qui est le
texte d'organisation actuellement en vigueur. Il y a trois préfets maritimes en métropole. Le
préfet maritime de la Manche et de la mer du nord a son siège à Cherbourg-Octeville. Le préfet

218
maritime de l'Atlantique exerce ses fonctions depuis Brest, et le préfet maritime de la
Méditerranée depuis Toulon. Outre-mer, le représentant de l’État en mer est le préfet ou le
haut-commissaire, assisté du commandant local de la marine.

3.2 - L'ORGANISATION DU COMMANDEMENT DES FORCES


Le commandement des unités de la Marine nationale s'exerce à travers deux chaînes
distinctes : le commandement opérationnel et le commandement organique.

3.2.1 - LE COMMANDEMENT OPÉRATIONNEL

Le chef d'état major des armées, commandant opérationnel


Comme l'ensemble des forces armées, les unités de la Marine nationale sont placées sous le
commandement opérationnel du chef d'état-major des armées, à l'exception des opérations de
police en mer qui sont conduites sous l'autorité du Premier ministre.
Conseiller militaire du gouvernement, le CEMA est responsable de la planification des
opérations, de leur conduite, de l'attribution des missions aux échelons de commandement et
de la répartition des forces. Il dispose à cette fin du centre de planification et de conduite des
opérations (CPCO) et du commandement des opérations spéciales (COS).
Pour faciliter la conduite des opérations, le CEMA désigne généralement des contrôleurs
opérationnels chargés de déployer les forces qui leur sont confiées et de leur donner les ordres
nécessaires à l'accomplissement de leur mission.

Les contrôleurs opérationnels sont :


soit, un officier général pour une mission particulière (opérations lourdes en général) ;
soit, de manière permanente, les commandants de zone maritime qui assurent le contrôle
opérationnel des forces déployées dans leur zone de compétence.
En métropole :
le commandant de la zone maritime Atlantique (CECLANT), basé à Brest ;
le commandant de la zone Méditerranée (CECMED), basé à Toulon ;
le commandant de la zone maritime Manche et Mer du Nord (COMAR MANCHE), basé à
Cherbourg.
Et outre-mer :
le commandant de la zone maritime Antilles-Guyane, COMAR Fort de France ;
le commandant de la zone maritime océan Indien (ALINDIEN) ;
le commandant de la zone maritime océan Pacifique (ALPACI).
Soit, pour le déploiement des SNLE, le commandant de la Force océanique stratégique
(ALFOST).
S'agissant des opérations d'action de l'État en mer, le préfet maritime conduit les opérations
sous l'autorité du Premier ministre qui dispose, à cette fin, du secrétariat général de la mer. Le
Premier ministre peut seul autoriser l'emploi de la force à l'encontre d'un navire récalcitrant.

219
Les commandements des zones maritimes

3.2.2 - LE COMMANDEMENT ORGANIQUE


Comme les autres chefs d'état-major d'armées, le chef d'état-major de la Marine (CEMM) est
responsable devant le CEMA et le ministre des Armées de l'organisation, de la préparation, de
l'emploi de ses forces ainsi que de leur programmation.
Il existe quatre grandes forces organiques :
La force d'action navale (FAN) :
La force d'action navale, dont le commandement est implanté à Toulon, comprend 10100
marins et 89 bâtiments. Elle fournit l'essentiel de la contribution de la Marine aux
missions de prévention et de projection. Elle est placée sous le commandement d'un
amiral (ALFAN).
Les forces sous-marines (FSM) composées de :
La force océanique stratégique (FOST) qui est la composante principale de la force
de dissuasion nucléaire française ; elle garantit l'assurance d'une frappe en second
(frappe de riposte) avec une permanence d'un sous-marin en patrouille à la mer.
Elle comprend 3200 marins. Elle est constituée de quatre sous-marins à propulsion
nucléaire lanceurs d'engins balistiques (SNLE).
Les sous-marins nucléaires d'attaque. Les six sous-marins d'attaque à propulsion
nucléaire de classe Rubis, participent aux missions de prévention, de projection et
de protection.
L'ensemble des forces sous-marines est placé sous le commandement de l'amiral
commandant la FOST (ALFOST).
L'aviation navale (ALAVIA)
L'aéronautique navale compte 200 aéronefs et 4450 personnes, ainsi que trois bases
d'aviation navales (BAN) : Landivisiau, Hyères, Lanvéoc-Poulmic.
Elle est composée :

220
du groupe aérien embarqué (GAE), destiné à armer le porte-avions et composé de
quatre flottilles de Rafales, de super-étendard modernisés et d'E - 2C Hawkeye ;
des hélicoptères embarqués sur les frégates, principalement des Panther et lynx ;
des hélicoptères de service public et de sauvetage en mer basés à terre, des
EC225 et Dauphin ;
des avions de patrouille maritime (deux flottilles d'Atlantique 2) et de surveillance
maritime (trois flottilles de Gardian et Falcon) ;
une aviation de soutien qui assure des missions de transport et d'entraînement et
de formation.
Les fusiliers marins et commandos (FORFUSCO)
La force maritime des fusiliers marins et commandos comprend environ 2700 personnels
civils et militaires. Elle est articulée en 2 composantes principales :
Les unités de fusiliers marins spécialisées dans la protection des formations de la Marine
nationale
Les unités de commandos marine, forces spéciales réparties en 7 commandos.
La Marine dispose également de la gendarmerie maritime qui est mise pour emploi auprès du
chef d'état-major de la Marine, du bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM) et du
service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM).

3.3 - LES MOYENS

3.3.1 - LE PERSONNEL
La Marine nationale compte dans ses rangs 37 048 personnels civils et militaires répartis de la
façon suivante :

221
5 025 officiers ;
23 345 officiers mariniers ;
8 312 matelots ;
2 700 personnels civils.

3.3.2 - L'ÉQUIPEMENT DE LA MARINE

3.3.3 - LA FORCE D'ACTION NAVALE (FAN)

3.3.3.1 - LES COMPOSANTES


L'amiral commandant la force d'action navale est responsable de l'organisation, de la
disponibilité et de l'entraînement des forces qu'il tient à disposition du chef d'état-major des
armées, responsable de l'emploi des forces.
Les bâtiments de surface peuvent être classés en sept grandes catégories :
le groupe aéronaval autour du porte-avions ;
la composante amphibie et ses transports de chalands de débarquement ;
les frégates qui assurent la protection des groupes ou opèrent indépendamment en
mission de vigilance et de surveillance ;
la force de guerre des mines ;
les bâtiments de souveraineté, déployés outre-mer ou dans des missions de prévention ;
les bâtiments de soutien nécessaires à la permanence d'une force navale à la mer ;
les bâtiments de service public et les bâtiments hydrographiques et océanographiques.

222
Le groupe aéronaval
Le groupe aéronaval est le vecteur majeur des missions de projection menées par la Marine. Il
participe aussi à la dissuasion nucléaire par la capacité d'emport du missile aéroporté (ASMP).
Il comprend, dans sa version minimale, un porte-avions, une frégate antiaérienne et un
pétrolier- ravitailleur.
Ce groupe peut être renforcé, en cas d'accroissement de la menace, par des frégates
antiaériennes et anti-sous-marines, un sous- marin nucléaire d'attaque à propulsion nucléaire
en soutien intégré, voire d'autres bâtiments de soutien.
Le groupe aérien du porte-avions peut comporter jusqu'à quarante aéronefs : avions Rafale,
Hawkeye et Super - Étendard modernisés, hélicoptères. Sa composition est élaborée en
fonction de la mission du groupe et de l'environnement tactique dans lequel il va évoluer,
comprenant dans certains cas des hélicoptères de l'armée de l'Air ou de l'aviation légère de
l'armée de Terre.
Le groupe aéronaval, comme toute force navale, reçoit si nécessaire le soutien direct d'avions
de patrouille maritime Atlantique à long rayon d'action et opérant depuis une base à terre.

Le groupe aéronaval

Le groupe amphibie
Acteur essentiel des opérations de projection de forces, le groupe amphibie comprend : un ou
plusieurs bâtiment(s) de projection et de commandement (BPC) et/ou transports de chalands
de débarquement (TCD) qui emportent des chalands (CDIC, CTM) dans leur radier, pour
mettre en œuvre un groupement interarmées. Celui-ci se compose de troupes, de véhicules,
d'hélicoptères de manœuvre de l'armée de Terre (Puma ou Cougar) participant au
débarquement d'hommes, de matériels et d'hélicoptères de combat (Gazelle et Tigre) appuyant
les forces embarquées.
Le dispositif est complété par des forces avancées (commandos) chargées de la préparation
du débarquement, une composante de la guerre des mines si cette menace doit être prise en
compte, ainsi que des bâtiments de protection et de soutien.
Les BPC (Mistral et Tonnerre) et les deux TCD (Foudre, Siroco) disposent d'installations
médicales lourdes pour conduire des missions sanitaires de grande envergure (blocs
opératoires, salle de traitement des grands brûlés, ...). Ils ont également la capacité
d'embarquer et de mettre en œuvre un PC de forces interarmées pour la conduite d'une
opération nationale ou multinationale.

223
Le Bâtiment de transport de chalands de débarquement Foudre

Les frégates
Véritable épine dorsale de la Marine, les frégates contribuent à la maîtrise du milieu aéro-
maritime, garantissant la liberté d'action sur mer ou à partir de la mer. Elles sont spécialisées
en fonction du type de menace et ont pour vocation première l'escorte de force (groupe
aéronaval, groupe amphibie, sous-marins et, le cas échéant, navires de commerce).
Les frégates de défense aériennes (FDA) sont des bâtiments spécialisés chargés de la
direction de la lutte antiaérienne et de la conduite des opérations aériennes depuis la mer, ainsi
que de la défense antiaérienne d'unités navales peu ou pas défendues. Elles constituent à ce
titre un élément incontournable de l'escorte d'un groupe aéronaval ou amphibie. En outre, elles
peuvent contribuer à la défense antiaérienne interarmées sur les théâtres d'opérations
extérieures ou dans les approches maritimes du territoire national.
Les frégates de lutte anti-sous-marine (FASM) ont pour mission principale la protection de la
force océanique stratégique et des groupes aéronavals et amphibie contre la menace sous-
marine. Elles disposent toutes de sonars remorqués et d'hélicoptères. Elles sont également
dotées d'importantes capacités de lutte anti-navire et d'autodéfense antiaérienne, qui leur
permet de participer au dispositif permanent de prévention.

Les frégates anti-sous-marines sont équipées


d'hélicoptères Lynx WG13

224
Les frégates de type La Fayette sont conçues principalement pour préserver et faire respecter
les intérêts de l'État sur les espaces maritimes outre-mer et pour participer au règlement de
crises hors d'Europe. Elles peuvent ainsi être amenées à assurer, dans ce cadre, le soutien
d'une force d'intervention, la protection du trafic commercial, des opérations spéciales ou des
missions humanitaires. Ces navires sont dotés d'hélicoptères de lutte anti-navire Panther.

3.3.4 - LES FORCES SOUS-MARINES


Les forces sous-marines, dont l'état-major se trouve à Brest, sont placées sous l'autorité d'un
amiral, commandant les forces sous-marines et la force océanique stratégique (ALFOST). Près
de 3 165 marins et environ 300 civils servent en leur sein.

La force océanique stratégique (FOST)


La FOST est la composante principale des forces nucléaires stratégiques (FNS). La
permanence d'un sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) à la mer, de deux si
nécessaire, garantit la possibilité d'exécuter à tout moment une frappe nucléaire de riposte.
Quatre SNLE sont mis en œuvre :
trois SNLE de nouvelle génération (SNLE/NG) : le Triomphant, le Téméraire et le Vigilant.
le Terrible, quatrième et dernière unité de la série.
Ces derniers, mis en service respectivement en 1997, 1999 et 2004, bénéficient des matériels
les plus modernes ainsi qu'une discrétion acoustique accrue.
En mer, le SNLE est une base stratégique entièrement autonome qui reste non localisée tout
au long de sa patrouille. Chaque sous-marin est équipé de 16 missiles, dotés chacun de six
têtes nucléaires. La FOST se voit ainsi confier la majeure partie des armes nucléaires
stratégiques françaises.
Ces bâtiments emportent le missile M-45, équipé de la tête nucléaire TN-75.
Le programme M51 fait partie du programme d'ensemble Cœlacanthe qui a en charge la
réalisation du système stratégique océanique de dissuasion.
Le M51 a été mis en service le 27 septembre 2010 à bord du SNLE Le Terrible.
Les trois autres SNLE type Triomphant seront progressivement équipés à terme du nouveau
système d'arme de dissuasion comportant notamment le nouveau missile intercontinental à
têtes nucléaires M51.
Le M51 permet une amélioration significative de la portée et de la précision, tout en offrant une
souplesse plus grande de mise en œuvre.
Ce nouveau vecteur spatial de plus de 50 tonnes a une portée intercontinentale après avoir
assuré un vol pouvant dépasser 1000 km d'altitude. Ces améliorations mettent à sa portée plus
de 90% des terres émergées.
Trois entités assurent le soutien et la mise en œuvre de la FOST :
l'escadrille des sous-marins lanceurs d'engins, responsable de la préparation des navires
et de l'entraînement de leurs équipages
la base opérationnelle, qui assure la maintenance des bâtiments et le conditionnement
des missiles ;
le centre de préparation des équipages des forces sous-marines, chargé de la formation
et de l'entraînement.

225
Des stations de transmissions spécifiques, dont trois relèvent directement du commandement
d'ALFOST, complètent le dispositif.

Les sous-marins d'attaque


Les sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire, sont investis de deux missions essentielles.
Ils jouent un rôle actif dans les stratégies de prévention, de projection, et de protection. Ils
sont capables d'assurer des déploiements lointains et durables, des missions de
renseignement et des interventions contre des menaces navales. Enfin, les opérations
Trident (Kosovo) et Héraclès, ont été une nouvelle illustration qu'ils peuvent intervenir de
façon extrêmement efficace en soutien des forces aéronavales.
Ils participent en outre à la stratégie de la dissuasion nucléaire française. Autonomes et
discrets, les sous-marins d'attaque peuvent, par la maîtrise de l'espace, assurer la
sécurité des sous-marins lanceurs d'engins.

SNA Rubis

Les SNA sont conçus pour naviguer deux cent vingt jours par an. Pour soutenir ce rythme,
deux équipages d'environ soixante dix hommes arment chaque sous-marin.
Cette composante, également placée sous l'autorité d'ALFOST, est basée à Toulon au sein de
l'escadrille des sous-marins nucléaires d'attaque. Elle y bénéficie des services de l'école de
navigation sous-marine (ENSM) pour l'instruction et l'entraînement des équipages.

3.3.5 - LA FORCE DE L'AÉRONAUTIQUE NAVALE


Issue de la fusion entre les forces de l'aviation embarquée et de l'aviation de patrouille
maritime, l'aviation navale a été crée le 19 juin 1998. Implanté à Toulon, l'état-major de
l'aviation navale commandé par un amiral (Alavia) rassemble soixante dix personnes.
L'aviation navale compte 162 aéronefs hors soutien et formation et 5033 personnes, ainsi que
3 bases aéronautiques navales (BAN) : BAN Landivisiau, BAN Lann-Bihoué, BAN Hyères.
L'aviation navale s'articule autour de 4 composantes :
le groupe aérien embarqué sur le porte-avions ;
l'aviation de patrouille et de surveillance maritime ;
les hélicoptères embarqués ;
l'aviation de soutien.

226
Le groupe aérien embarqué (Gaé)
Le groupe aérien embarqué (Gaé) sur le porte-avions Charles de Gaulle est formé à partir des
unités affectées sur les bases d'aéronautique navale de Landivisiau (Finistère) et de Lann-
Bihoué (Morbihan). Il se compose de 2 flottilles de combat (11F, 17F), d'une flottille
d'interception (12F), d'une flottille de guet aérien (4F), et du centre d'entraînement et
d'instruction de préparation de missions (CEIPM).
Ces flottilles participent aux missions de dissuasion, de projection, de puissance et de maîtrise
de l'espace aéro-maritime.
A chaque mission correspond un type d'avion :
le Super-Etendard modernisé (11F, 17F) participe aux missions d'assaut contre des
objectifs navals et terrestres, de reconnaissance tactique terrestre ou maritime et à la
dissuasion nucléaire ;
le E-2C Hawkeye (avion de guet aérien de la 4F) est spécialisé dans la sûreté de la force
navale, le contrôle aérien volant et le guidage d'assaut contre les objectifs navals et
terrestres ;
le Rafale F1 (12F) assure les missions de supériorité aérienne et de bombardement.
Le Gaé comprend également un détachement d'hélicoptères de sauvetage et de liaison
(Dauphin Pedro de la 35F). Il est éventuellement renforcé par des détachements d'hélicoptères
des autres armées (Terre et Air) ou d'autres nations.

HAWKEYE

L'aviation de patrouille et de surveillance maritime


L'aviation de patrouille et de surveillance maritime est formée à partir des unités affectées sur
les bases aéronautiques navales de Lann-Bihoué, de Lanvéoc-Poulmic, de Hyères, et des
bases aériennes de l'armée de l'air Tahiti-Faa'a et Fort de France le Lamentin.
Elle se compose de :
2 flottilles de patrouilles maritimes (21F, 23F) ;
3 flottilles de surveillance maritime (28F, 24F, 25F) ;
2 flottilles de recherches et sauvetage (32F, 35F).
Elles ont pour missions principales :
le renseignement en mer et l'établissement de la situation tactique au profit d'une force
navale ;

227
la lutte anti-sous-marine et anti-navire pour laquelle ils disposent de missiles AM-39 et de
torpilles ;
la sauvegarde des approches maritimes.
A chaque mission correspond un type d'avion :
le Dassault Atlantique ATL2 assure les missions de renseignement en mer et
d'établissement de la situation tactique au profit d'une force navale ainsi que la lutte anti-
sous-marine et anti-navire pour laquelle il dispose de missiles Exocet, de torpilles, de
mines et de bombes à guidage laser ;
le Dassault Falcon 50 assure la surveillance des approches et contribue au sauvetage en
mer ;
le Falcon 200 Gardian assure outre-mer la surveillance des approches et contribue au
sauvetage en mer ;
le Dauphin SP SA-365N assure les missions de recherche et sauvetage.

Les hélicoptères embarqués


Les flottilles d'hélicoptères embarqués sont basées à Lanvéoc- Poulmic (Finistère) et Hyères
(Var).
Les Lynx arment les frégates anti-sous-marines. Ils disposent d'un sonar immergé et de
torpilles qui constituent un système d'arme essentiel pour la lutte anti-sous-marine.
Les Dauphin Pedro assurent les missions de sûreté des pilotes du groupe aérien sur le
Charles de Gaulle (catapultage et appontage en toute sécurité : prêt à intervenir à tout
moment).
Les Alouette III sont embarquées sur les pétroliers-ravitailleurs où ils remplissent des missions
de soutien.
Le Panther AS.565SA arme les frégates de surveillance de classe Floréal et de classe La
Fayette et contribuent à la lutte anti-navire.

PANTHER

L'aviation de soutien
A ces trois composantes, il convient d'ajouter la composante soutien :

228
les Xingu (flottille 28F et 24F) qui assurent, en métropole, des missions de soutien
logistique ;
l'école d'initiation au pilotage (EIP/50S) armée d'avions Cap10 et Rallye ;
l'école de spécialisation sur hélicoptères embarqués (ESHE/22S) ;
l'escadrille 57S, basée à Landivisiau et équipée de Falcon 10, qui complète
l'entraînement des pilotes de chasse et assure occasionnellement des liaisons d'autorité ;
le centre d'expérimentation pratique et de convoyage de l'aéronautique navale
(CEPA/10S) basé à Hyères ;
le centre d'entraînement à la survie et au sauvetage de l'aéronautique navale (CESSAN)
situé à Lanvéoc - Poulmic chargé de l'entraînement dans la sauvegarde de la vie et de la
survie des équipages.

3.3.6 - LA FORCE MARITIME DES FUSILIERS MARINS ET


COMMANDOS
La force maritime des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO) comprend environ 2500
personnels civils et militaires. Elle compte neufs unités de protection défense et sept
commandos de marine stationnés sur le territoire national, en métropole et outremer.
L'état-major (ALFUSCO) ainsi que l'organisme de soutien, la base des fusiliers marins et
commandos marine, sont implantés à Lorient.
L'école des fusiliers, installée sur cette base et relevant de la direction du personnel militaire de
la Marine, assure la formation de tous les fusiliers marins et commandos.
Cette force a pour mission :
la protection défense des sites stratégiques et sensibles de la Marine et le renforcement
de la protection des navires de la Marine et des navires de commerce contre la menace
que constitue la piraterie [Équipes de protection embarquées (EPE)] ;
les opérations spéciales, les missions générales aéromaritimes et l'action de l'État en
mer.

Commandos marine

229
Les unités de protection défense
Mises à disposition des commandants de sites sensibles de la Marine (en métropole) et
interarmées (outre-mer), les unités de fusiliers marins protègent les sites stratégiques de la
Marine :
les sites de la force océanique stratégique ;
les bases navales de Brest, Toulon (groupements de fusiliers marins de Brest et de
Toulon) et Cherbourg (compagnie de fusiliers marins de Cherbourg);
les bases de l'aéronautique navale (compagnies de fusiliers marins de Lann-Bihoué).
Ces unités fournissent des détachements pour la protection des stations de transmission
interarmées basées outre-mer (Réunion, Martinique, Polynésie française, Nouvelle-Calédonie
et Dakar).
Les deux groupes d'intervention et de renfort (GIR) de Brest et Toulon interviennent en renfort
de protection à bord des bâtiments de la Marine à terre, ou des navires de commerce, comme
dans le port de Djibouti par exemple.
Environ 200 maîtres et 250 chiens, répartis dans toutes les unités et détachements de fusiliers
marins, constituent la composante cynophile.

Les commandos marine sur terre....


Par ailleurs, ces formations fournissent des détachements de protection qui se relayent tous
les quatre mois dans les départements et territoires d'outre-mer, où se trouvent implantées les
stations de transmission interarmées.

Les commandos marine :


Partie intégrante des forces spéciales, les sept commandos marine portent les noms de :
Commando KIEFFER ;
Commando HUBERT ;
Commando JAUBERT ;
Commando TREPEL ;
Commando de MONFORT ;
Commando de PENFENTENYO ;
Commando PONCHARDIER.

230
... comme sous les mers
Déployés régulièrement sur la plupart des théâtres d'opérations, les commandos agissent dans
le cadre des :
opérations spéciales : neutralisation de personnel et/ou de matériel, protection et
évacuation de ressortissants, missions de reconnaissance, assistance opérationnelle, ... ;
missions générales aéromaritimes : opérations amphibies, guidage et appui feu, renfort
des équipes de visite, contrôle d'embargo, ... ;
missions de sauvegarde maritime : opérations de police en mer (pêches, immigration
clandestine), lutte contre le terrorisme maritime, la piraterie et contre les trafics illicites.

3.3.7 - LE BATAILLON DES MARINS-POMPIERS DE


MARSEILLE
Le bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM) est une unité de la Marine nationale
placée sous la direction du maire de Marseille. Il a pour mission d'assurer la sécurité des
hommes et des biens sur tout le territoire marseillais, le port autonome et l'aéroport Marseille-
Provence. Le BMPM peut également intervenir, sur ordre du ministère de l'Intérieur, dans la
France entière et à l'étranger sur des catastrophes naturelles exceptionnelles telles que le
tsunami en 2004.
Les besoins opérationnels de la ville de Marseille se divisent en trois catégories : le secours à
personnes, les feux et les interventions diverses. Chaque marin pompier est formé pour le
secours aux victimes, la lutte contre les feux urbains, les feux de navires et les feux de forêt.
Afin d'intervenir sur les missions particulières nécessitant une formation supplémentaire, le
bataillon s'est doté de sept sections opérationnelles spécialisées (SOS) : interventions
aquatiques, interventions en milieu périlleux, interventions héliportées, sauvetage et
déblaiement, lutte contre les pollutions, risques technologiques, interventions techniques.
Pour être prêt à intervenir avec efficacité, le bataillon de marins-pompiers est composé de 2
400 hommes et femmes, dont une centaine de civils, et dispose de 28 implantations. Les
postes et casernes sont situés de manière à ce que les marins-pompiers puissent intervenir à
tout endroit en moins de dix minutes.
420 véhicules opérationnels, 16 moyens flottants dont 2 bateaux-pompes et 280 véhicules et
engins divers lui permettent d'accomplir ses missions. Deux hélicoptères bombardiers d'eau
complètent ces moyens pendant la saison des feux de forêt.

231
Le BMPM en action

3.3.8 - LA GENDARMERIE MARITIME


Forte d'environ 1100 militaires, la gendarmerie maritime est une composante de la
gendarmerie nationale mise pour emploi auprès du chef d'état-major de la Marine. La
gendarmerie maritime fait partie de la nouvelle fonction garde cote créée en 2010 et placée
sous l'autorité du secrétariat général à la mer. Elle dispose d'une trentaine de patrouilleurs et
vedettes répartis sur tout le littoral ainsi que d'une dizaine d'embarcations pneumatiques
armées par les brigades de surveillance du littoral.
Elle apporte ainsi une contribution essentielle au dispositif de sauvegarde maritime. La
gendarmerie maritime exerce, dans les eaux territoriales et la zone économique, les missions
de police générale sous l'autorité des préfets maritimes et les missions de police judiciaire sous
l'autorité des procureurs de la république.

La gendarmerie maritime en protection de notre littoral

Elle participe à la protection et au contrôle du trafic maritime, à la police des pêches, à la lutte
contre les trafics illicites (immigration clandestine, stupéfiants, ...) par voie de mer ainsi qu'au
sauvetage et à l'assistance des personnes et des biens. Les brigades de surveillance du littoral
et les brigades de recherches relaient cette action à terre par leur action de police
administrative et judiciaire au sein du monde maritime (elles effectuent, notamment, toutes les
enquêtes judiciaires consécutives aux pollutions par hydrocarbures et aux accidents de
navigation).

232
4/ L'ARMÉE DE L'AIR ET DE L'ESPACE ET DE
L'ESPACE
L'Armée de l'Air et de l'Espace compte 46239 personnels dont 41160 militaires et 5079 civils
répartis sur 31 bases aériennes.

4.1 - LES MISSIONS DE L'ARMÉE DE L'AIR ET DE L'ESPACE

4.1.1 - LA PRÉPARATION DES FORCES


La préparation des forces à l'engagement, en tous lieux et en toutes circonstances, est la
mission première de l'armée de l'Air et de l'Espace.
Sa crédibilité repose sur des équipements performants et polyvalents mis en œuvre par des
hommes et des femmes entraînés au juste besoin et dans des conditions réalistes. L'activité
aérienne est une priorité car elle est au cœur de la préparation du personnel aux missions
aériennes. L'armée de l'air et de l'Espace totalise environ 180 000 heures de vol par an.
La complexité des missions et des systèmes d'arme, la diversité des scénarios d'engagement
et la nécessité de maintenir une relative parité avec nos alliés se traduisent par une
augmentation globale des besoins de préparation opérationnelle des équipages. La simulation
et les recours à des moyens de restitution performants valorisent l'activité aérienne sans en
augmenter le volume. La simulation permet, par ailleurs, d'effectuer des missions pour
lesquelles l'entraînement réel reste trop difficile, voire impossible.
Enfin, compte tenu du contexte multinational de la plupart des engagements, il est essentiel
pour l'armée de l'Air et de l'Espace de participer régulièrement à des exercices internationaux
impliquant un nombre important d'appareils modernes et l'ensemble des moyens nécessaires à
la phase initiale d'une opération d'envergure.

233
4.1.1.1 - MISSIONS PERMANENTES

MISSIONS SUR LE TERRITOIRE


L'armée de l'Air et de l'Espace est amenée à assurer quotidiennement, à partir du territoire
national, deux postures permanentes : celle de la sûreté aérienne et celle de la dissuasion
nucléaire. Elle participe également, tout au long de l'année, aux missions de service public.

La posture permanente de sûreté aérienne


Depuis le 11 septembre 2001, de lourdes mesures de contrôle ont été mises en œuvre par les
compagnies aériennes et les aéroports. Ces mesures ont été complétées par un dispositif de
sûreté aérienne mis à disposition par le chef d'état-major des Armées, sous la conduite de
l'armée de l'Air et de l'Espace, pour réagir à tout événement se déroulant en vol. L'objectif étant
de faire respecter la souveraineté nationale dans l'espace aérien français et d'assurer la
défense du territoire contre toute menace aérienne.
Des interventions sont possibles sur l'ensemble des aéronefs utilisant l'espace aérien français.
Toutes les mesures actives de sûreté aérienne (MASA) leur sont applicables. Faisant appel à
des moyens actifs (intercepteurs ou armement sol-air), ces mesures permettent de rechercher
l'identité d'un aéronef, d'observer son comportement, de lui faire appliquer une obligation, une
restriction ou une interdiction, de l'avertir (tir de semonce), voire de le détruire. La phase de vol
est soumise à un suivi systématique comparant en permanence le trajet décrit dans le plan de
vol et la trajectoire réelle de l'avion.
Tout écart de route ou de comportement peut donner lieu, sur ordre du commandement de la
défense aérienne et des opérations aériennes, à une intervention des moyens des Armées
placés en alerte.
La surveillance du ciel ainsi que la capacité d'intervention s'appuient sur l'activation
permanente d'un dispositif qui mobilise, sous l'autorité du centre national des opérations
aériennes (CNOA), cinq centres de détection et de contrôle (CDC), des avions de chasse
implantés sur différentes bases aériennes, une capacité de ravitaillement en vol, un système
de détection aéroporté E-3F, des hélicoptères spécialisés disposant de tireurs embarqués,
éventuellement des moyens sol-air ainsi qu'en permanence, pilotes, mécaniciens, contrôleurs
aériens, personnels de toutes spécialités.
Au total, 24 heures sur 24, quelques 900 personnes sont prêtes à faire face à toute menace
aérienne, et près de 520 autres sont en astreinte pour renforcer ce dispositif.

La surveillance de l'espace
Au sein de l'armée de l'Air et de l'Espace, le centre opérationnel de surveillance militaire des
objets spatiaux (COSMOS) a été créé en 2014. Il est en charge de la surveillance de l'espace,
de déceler et d'évaluer la menace. Il doit également fournir aux autorités militaires et
gouvernementales les éléments de la situation spatiale. Et pour finir il concourt à la diffusion de
l'alerte aux populations en cas de danger spatial inopiné.

La posture permanente de dissuasion nucléaire


Depuis 1964, les forces aériennes stratégiques (FAS) représentent la composante nucléaire
aéroportée de l'armée de l'Air et de l'Espace et sont un acteur permanent de la mission de
dissuasion nucléaire. Elles mettent en œuvre des systèmes d'armes de type Missile Air Sol
Moyenne Portée Amélioré (ASMPA).

234
La troisième composante de la dissuasion, les transmissions nucléaires, sont placées sous la
responsabilité du commandement des FAS.
De par ses spécificités, la dissuasion nucléaire aéroportée est fondamentale et structurante
pour l'Armée de l'Air et de l'Espace. Elle exige un commandement et des moyens dédiés pour
répondre en permanence à la bonne tenue du contrat de posture.

Les missions de service public


L'Armée de l'Air et de l'Espace assure régulièrement des missions de service public afin de
venir en aide à des personnes en difficulté ou en danger, lors de catastrophes naturelles par
exemple ou lors d'évacuations sanitaires. L'Armée de l'Air et de l'Espace vient en renfort lors
de la mise en place de dispositif de sécurité ou de prévention dont voici quelques exemples.

le plan VIGIPIRATE
L'Armée de l'Air et de l'Espace assure les missions de mesures actives de sûreté aérienne
(MASA). Aux côtés des centres de détection et de contrôle œuvrant 24 heures sur 24, des
avions de combat et des hélicoptères sont en alerte et veillent en permanence à la sûreté
aérienne du territoire national.

235
La lutte contre les feux de forets : Héphaïstos
Cette campagne a été conçue pour faire face à une aggravation des risques de feux de forêts
sur le pourtour méditerranéen. Des moyens militaires sont mis à la disposition de la direction
de la défense et de la sécurité civile ainsi que du préfet de la zone de défense sud.
L'Armée de l'Air et de l'Espace déploie des modules d'intervention (patrouilles d'observation au
sol) pendant la durée de la campagne Héphaïstos.

La mission de recherche et de sauvetage


L'Armée de l'Air et de l'Espace assure également, sous tutelle du ministère chargé des
transports, la direction générale des opérations de recherche et de sauvetage des aéronefs en
détresse. Cette mission s'exerce au profit de l'ensemble des usagers de l'espace aérien.

FORCES PRÉ-POSITIONNÉES

Aux Émirats arabes unis


La BA 104 est implantée sur la base aérienne d'Al Darfha située au sud de la capitale
émirienne : Abu Dhabi. Elle participe à des missions de soutien général des forces et de
coopération bilatérale.
Elle permet d'assurer la mise en œuvre d'avions de combat stationnés et l'appui d'aéronefs
déployés temporairement.
Elle favorise la préparation et la conduite de sessions d'entraînements à l'Air Warfare Center (2
sessions annuelles d'une durée d'environ 6 semaines) et avec l'Armée de l'Air et de l'Espace
émirienne.

A Djibouti
La base aérienne 188 située sur l'aéroport international de Djibouti, met en œuvre des
aéronefs de transport et de combat dans le cadre d'un accord de défense signé avec la
république de Djibouti. Les éléments de l'Armée de l'Air et de l'Espace y mènent des missions
de coopération, de protection et d'intervention et d'entraînement au profit des forces
françaises.

Au Gabon
Mis pour emploi au sein des Élément Français du Gabon, les éléments Air 470 assurent des
missions de coopérations opérationnelle et de soutien au transit aérien.

4.1.2 - LES FONCTIONS STRATÉGIQUES


L'Armée de l'Air et de l'Espace est avant tout un instrument de puissance au service de la
Nation. Elle est présente dans chacune des cinq fonctions stratégiques décrites par le livre
blanc de 2013.

236
4.1.2.1 - CONNAÎTRE ET ANTICIPER
La connaissance et l'anticipation consistent à donner à nos décideurs une appréciation
autonome de situation pour anticiper et décider. Essentiel en amont des crises mais aussi
également pendant les conflits. Elle englobe les actions de surveillance, de renseignement, de
maîtrise de l'information et d'appréciation de situation. Nous y avons un rôle très particulier
grâce aux moyens aériens et spatiaux.
L'Armée de l'Air et de l'Espace contribue pleinement à la fonction « connaissance et
anticipation ». Elle participe à la veille stratégique et à l'appui aux opérations. L'Armée de l'Air
et de l'Espace s'appuie sur le système GRAVE pour assurer la surveillance de l'espace,
véritable théâtre d'enjeux diplomatiques, économiques et militaires futurs. De plus, elle évalue
à tout moment la menace pesant sur l'espace aérien national grâce à un centre d'opérations,
situé à Lyon, travaillant dans un cadre interministériel et interallié.

4.1.2.2 - PRÉVENIR
La prévention c'est agir en amont des crises pour éviter leur apparition. Elle passe notamment
par les actions de coopération, le pré positionnement de forces (Afrique mais aussi EAU), les
exercices internationaux et le soutien à l'export. C'est une fonction à laquelle l'Armée de l'Air et
de l'Espace participe pleinement.
À ce titre, l'Armée de l'Air et de l'Espace participe activement à la lutte contre les trafics de tous
types, contre l'immigration clandestine et contre la piraterie.
L'Armée de l'Air et de l'Espace est présente sur l'ensemble du globe Des avions de combat et
de transport, ainsi que des hélicoptères de l'Armée de l'Air et de l'Espace sont prépositionnées
en permanence sur les bases aériennes au Tchad, au Gabon, en République de Djibouti et aux
Émirats arabes unis.

4.1.2.3 - DISSUADER
La dissuasion est la clé de voûte de notre défense, la protection de nos intérêts vitaux. Une
mission structurante pour toute l'Armée de l'Air et de l'Espace.
La composante aéroportée est mise en œuvre au sein de l'Armée de l'Air et de l'Espace par les
forces aériennes stratégiques (FAS) au travers du couple Mirage 2000 N/ASMP (air-sol de
moyenne portée), progressivement remplacé par le couple Rafale/ASMP-A (air-sol de
moyenne portée amélioré). Ces avions sont soutenus par des Boeing C-135 FR vieillissants,
qui devront être remplacés par des avions de type Multirole Transport Tanker (MRTT). Cette
capacité, que la France est la seule à détenir en autonome en Europe, occupe une place
importante dans son outil de défense et ce pour un coût budgétaire relativement peu important.
La composante aéroportée représente moins de 10 % du coût de la force de dissuasion
nucléaire.

4.1.2.4 - PROTÉGER
La Protection c'est d'abord celle de notre territoire et de nos concitoyens en coordination avec
les services de sécurité intérieure. Notamment par la surveillance des espaces aériens élargis
à l'espace.
Entre 10 000 et 15 000 aéronefs survolent la France chaque jour. Agissant dans un cadre
interministériel, environ 1 000 aviateurs veillent 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, afin de détecter
et d'identifier tous ces appareils. Ils garantissent également la liberté d'action des autorités de
l'État et la protection des installations majeures du pays. Les moyens de commandement et de

237
contrôle, les systèmes de surveillance de l'espace aérien et extra-atmosphérique, et les
intercepteurs répartis sur un maillage géographiquement équilibré de bases aériennes,
concourent à l'armement du dispositif de la posture permanente de sûreté aérienne.
En plus de cette mission permanente, l'Armée de l'Air et de l'Espace est sollicitée lors des
catastrophes naturelles ou industrielles pour secourir les populations en difficulté ou pour
soutenir le dispositif de santé publique. Elle participe à d'autres missions de service public
comme l'assistance en vol aux avions en détresse, le plan Vigipirate et la lutte contre les feux
de forêt.

4.1.2.5 - INTERVENIR
L'intervention est le mode d'action essentiel des forces armées, souvent dans un cadre
multinational, toujours dans le cadre d'une résolution de l'ONU. Elle couvre pour l'Armée de
l'Air et de l'Espace un large spectre d'opérations, de l'évacuation de ressortissants, la mission
humanitaire, jusqu'à l'action de haute intensité.
1 500 aviateurs sont engagés dans des missions temporaires. À partir de 8 pays, répartis à
travers le monde, ils concourent en particulier à la mise en œuvre d'une trentaine d'aéronefs :
avions de chasse, ravitailleurs, avions de transport tactique, hélicoptères et drones.

4.2 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE L'ARMÉE DE L'AIR ET


DE L'ESPACE

4.2.1 - LE CHEF D'ÉTAT-MAJOR DE L'ARMÉE DE L'AIR ET DE


L'ESPACE ET DE L'ESPACE (CEMAAE)
Le chef d'état-major de l'Armée de l'Air et de l'Espace (CEMAAE) conseille et assiste le chef
d'état-major des Armées (CEMA) au titre de l'expertise propre à son armée.
Sous l'autorité du CEMA, il assure la préparation opérationnelle des forces placées sous sa
propre autorité. Il est responsable, pour l'Armée de l'Air et de l'Espace, du recrutement, de la
formation initiale, de la discipline, du moral et de la condition des militaires.
Il peut se voir confier par décret des responsabilités particulières en matière de maîtrise des
risques liés à l'activité spécifique de l'Armée de l'Air et de l'Espace et en matière de sûreté
nucléaire.
Il est secondé par le major général de l'Armée de l'Air et de l'Espace (MGAAE) qui l'assiste
dans ses attributions et le remplace en cas de vacance. Sous les ordres du CEMAAE, le major
général exerce son autorité sur l'ensemble des formations composant l'Armée de l'Air et de
l'Espace, à l'exception des autorités et organismes directement rattachées au CEMAAE.
Le CEMAAE et le MGAAE entretiennent des relations étroites avec nombre de partenaires
étrangers qui leur permettent de faire préciser les axes d'effort identifiés pour l'Armée de l'Air et
de l'Espace, en termes de développement des capacités opérationnelles, d'équipement des
forces, d'organisation, de doctrine, de ressources humaines et de soutien aux exportations.
En tant qu'autorité d'emploi des aéronefs de l'Armée de l'Air et de l'Espace, le CEMAAE
désigne un dirigeant responsable (DR) chargé du maintien de la navigabilité des aéronefs.

238
4.2.2 - L'ÉTAT-MAJOR DE L'ARMÉE DE L'AIR ET DE L'ESPACE
(EMAAE)
L'EMAAE est chargé, sous l'autorité du major général de l'Armée de l'Air et de l'Espace
(MGAAE), d'assister le chef d'état-major de l'Armée de l'Air et de l'Espace (CEMAAE) dans
l'exercice des attributions qui lui sont dévolues dans le cadre du code de la défense.
L'état-major de l'Armée de l'Air et de l'Espace (EMAAE) veille ainsi à la cohérence et à la
maîtrise des activités de l'Armée de l'Air et de l'Espace, prépare l'avenir et soumet aux
autorités les grands arbitrages de gestion. A ce titre, le major général de l'Armée de l'Air et de
l'Espace (MGAAE) propose et met en œuvre la politique générale de l'Armée de l'Air et de
l'Espace en s'appuyant sur l'état-major de l'Armée de l'Air et de l'Espace dont il dirige les
travaux.
L'action de l'EMAAE s'inscrit dans la direction et la coordination de l'action des différents
organismes (commandements, directions et services) qui interviennent dans la préparation et
l'emploi des forces. A cette fin, il met en œuvre les principes modernes de gouvernance des
grandes organisations publiques en les adaptant à ses spécificités (pilotage de la performance,
maîtrise des risques avec le contrôle et audit internes, démarche qualité, management de
l'information, gestion prévisionnelle des emplois des effectifs et des compétences, etc.).
Dans le cadre de la restructuration du maintien en condition opérationnelle (MCO)
aéronautique, le MGAAE est désigné par le CEMAAE dirigeant responsable (DR) de
l'organisme de gestion du maintien de la navigabilité de l'Armée de l'Air et de l'Espace (OGMN-
Air) et à ce titre, il décline les directives fixant les principes et l'organisation retenus pour la
GMN des flottes de l'Armée de l'Air et de l'Espace. Par ailleurs l'OGS nommé directeur qualité
(DQ) et est en charge de la surveillance de l'OGMN-Air.

4.2.3 - L'INSPECTION DE L'ARMÉE DE L'AIR ET DE L'ESPACE


(IAAE)
Directement subordonné au CEMAAE, et bénéficiant d'une indépendance vis-à-vis de la
chaîne opérationnelle, l'IAAE est chargée d'apporter au CEMAAE un éclairage indépendant sur
la cohérence organique de l'Armée de l'Air et de l'Espace et contribue ainsi à sa performance :
organisation, fonctionnement, maîtrise de l'activité et performance budgétaire.
L'IAA dirige, en conformité avec les orientations fixées par l'inspection des Armées, l'audit
interne dans l'Armée de l'Air et de l'Espace. Elle est associée à la réflexion et aux travaux
relatifs à la mise en œuvre de la politique des ressources humaines au sein de l'Armée de l'Air
et de l'Espace.
L'inspecteur de l'Armée de l'Air et de l'Espace peut inspecter toutes les formations placées
sous l'autorité du chef d'état-major de l'Armée de l'Air et de l'Espace et lui propose les mesures
susceptibles d'améliorer leur fonctionnement.
L'inspecteur de l'Armée de l'Air et de l'Espace est associé aux travaux conduits par l'Armée de
l'Air et de l'Espace en matière de préparation des forces, notamment pour la définition du
concept et de la doctrine d'emploi de soutien des forces.
Elle participe aux prises de décisions individuelles concernant le personnel, en particulier
celles relatives à l'avancement, aux décorations, et aux travaux relatifs à la gestion des
officiers susceptibles d'occuper des hautes responsabilités.
Elle contribue à l'évaluation de la condition du personnel, de sa formation, de son moral et de
la discipline.

239
Il reçoit individuellement tout militaire de l'Armée de l'Air et de l'Espace qui en fait la demande
au titre du droit de saisine des généraux inspecteurs, conformément à l'article D. 4121-2 du
code de la défense.
Dans le cadre de la sécurité aérienne, l'inspecteur de l'Armée de l'Air et de l'Espace préside le
conseil permanent de la sécurité aérienne (CPSA).

4.2.4 - LES COMMANDEMENTS

4.2.4.1 - LE COMMANDEMENT DES FORCES AÉRIENNES


STRATÉGIQUES (CFAS)
Sous l'autorité du Président de la République et du CEMA, le CFAS conçoit, prépare et conduit
les missions confiées à la composante Air de la dissuasion aéroportée. Il est responsable de la
mise en condition opérationnelle des unités et des moyens qui lui sont confiés. Il participe à
l'exécution des missions conventionnelles de l'Armée de l'Air et de l'Espace en mettant à
disposition ses moyens opérationnels. Il contribue aux travaux de l'EMAA liés à la préparation
de l'avenir, dans les domaines de la dissuasion, de l'emploi, des équipements et de
l'organisation des forces.

Mission du CFAS.
Le CFAS est un commandement opérationnel et organique.
Le CFAS forme et entraîne au combat le personnel placé sous son autorité.
Il rend compte en permanence au Président de la République et au CEMA des capacités
opérationnelles en termes de tenue de la posture nucléaire de ses formations et en informe le
CEMAAE.
Il définit les tactiques opérationnelles et participe à la définition des conditions d'emploi des
aéronefs, des systèmes d'armes, des armements et des infrastructures qui lui sont confiés. Il
définit les procédures de préparation des forces qui en découlent.
Il est associé à la définition et à l'évolution des matériels et de leur soutien, notamment au titre
du retour d'expérience de ses formations. Il participe à la définition des programmes
d'expérimentation, de validation et de mise au point de ces matériels.

4.2.4.2 - LE COMMANDEMENT DE LA DÉFENSE AÉRIENNE ET


DES OPÉRATIONS AÉRIENNES (CDAOA)
Le CDAOA est chargé, en toutes circonstances, de l'application de mesures de sûreté
aérienne, dans les conditions fixées par le Premier ministre. Il reçoit du CEMA les directives,
l'approbation des plans et l'allocation des moyens liés à la défense aérienne et aux opérations
aériennes. Il relève organiquement du CEMAAE.

Missions du CDAOA.
En tant que commandant de la défense aérienne, en application du code de la Défense, il
assure l'application dans l'espace aérien national des mesures de sûreté conformément aux
directives fixées par le Gouvernement et sous l'autorité du Premier ministre ;
par décret de 1994, il assure la surveillance de l'espace ;

240
dans son rôle de commandant des opérations aériennes, il participe aux planifications
sous l'autorité du chef d'état-major des Armées. Il est chargé de l'exécution des plans et
de la conduite des opérations aériennes menées sur et hors du territoire métropolitain ;
dans le cadre des missions de service public, il coordonne l'activité de l'ensemble des
moyens civils et militaires concernant les actions de recherches et sauvetage suite aux
accidents aériens ;
depuis le 1er septembre 2007 il assure certaines missions territoriales en matière de
sécurité opérationnelle et de participation à la chaîne organisation territoriale interarmées
de défense (OTIAD).
De plus, il concourt à la diffusion de l'alerte à la population civile en cas de danger spatial ou
aérien inopiné et contribue à la mise en condition des forces aériennes.
Pour l'application des mesures de sûreté aérienne et dans l'exercice de ses attributions de
Haute Autorité de Défense Aérienne (HADA), il dispose d'un centre opérationnel air et du
centre national des opérations aériennes.
Il dispose d'un centre d'analyse et de simulation pour la préparation des opérations aériennes
(CASPOA-Centre d'excellence OTAN) pour la formation du personnel militaire français et
étranger. Le CDAOA exerce des fonctions opérationnelles territoriales et suit, à ce titre,
l'activité des bases aériennes. Le général commandeur est l'autorité militaire territoriale de
l'Armée de l'Air et de l'Espace. A ce titre, il est le correspondant Défense sur toute question
relative à la sécurité nucléaire en situation normale comme en situation de crise, auprès des
représentants des pouvoirs publics, des élus et des médias.

4.2.4.3 - LE COMMANDEMENT DES FORCES AÉRIENNES (CFA)


Le CFA est responsable de la mise en condition opérationnelle des forces conventionnelles et
spéciales de l’Armée de l'Air et de l'Espace. Il s'agit :
d'entraîner et former les forces et de les soutenir lors de leurs déploiements en exercices,
en missions permanentes comme la police du ciel ou en opérations extérieures ;
de préparer l'avenir en contribuant aux réflexions sur les concepts et doctrines d'emploi
des hommes et des matériels présents et futurs ainsi que sur les organisations.

4.2.4.4 - LE COMMANDEMENT DE L'ESPACE (CDE)


Le CDE regroupe l'ensemble des organismes du spatial militaire. C'est un organisme
interarmées qui relève organiquement du CEMAAE et reçoit des directives d'emploi du CEMA,
responsable de la préparation de l'avenir, de la cohérence capacitaire des armées et des
opérations militaires. Le CDE représente les armées pour toutes les questions relatives à
l'espace, et conseille le ministère en apportant son expertise sur les questions spatiales. Ses
missions peuvent être regroupées en trois volets :
Conceptualiser la politique spatiale militaire et sa mise en œuvre ;
Identifier et exprimer les besoins militaires concernant la surveillance et de l'espace et la
mise en œuvre d'action dans ou depuis l'espace ;
Élaborer et conduire des coopérations européennes et internationales dans le domaine
spatial.

241
4.2.4.5 - LA DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINES DE
L'ARMÉE DE L'AIR ET DE L'ESPACE (DRHAA)
La direction des ressources humaines de l'Armée de l'Air et de l'Espace (DRH-AA) est
responsable de l'animation de la fonction « personnel » au sein de l'Armée de l'Air et de
l'Espace. Elle assure également la prestation RH « air » au titre des conventions de gestion
de personnel militaire et civil.
Dans ce cadre, ses missions concernent :
la stratégie de l'Armée de l'Air et de l'Espace en matière de ressources humaines et de
personnel conformément aux principes directeurs ministériels ou interarmées ;
le développement des politiques des ressources humaines et de personnel qui en
découlent ;
la mise en œuvre de ces politiques au moyen d'organismes d'état-major ou d'unités
déconcentrées ;
le développement de partenariats extérieurs permettant de répondre aux enjeux de
recrutement, de formation et de reconversion tout en contribuant à la promotion du lien
entre la Nation et l'Armée de l'Air et de l'Espace.

4.3 - LES MOYENS

4.3.1 - LE PERSONNEL
Pour réaliser sa mission, l'Armée de l'Air et de l'Espace dispose de 45 426 personnels répartis
selon les catégories suivantes :
Officiers : 6 552 ;
Sous-officiers : 23 332 ;
Militaires du rang et volontaires : 10 311 ;
personnels civils : 5 231.

4.3.2 - LES MOYENS AÉRIENS


Les moyens aériens mis en œuvre par l'Armée de l'Air et de l'Espace visent à satisfaire son
besoin pour accomplir ses missions. Ils sont présentés dans le tableau ci-dessous :

242
Les Forces aériennes stratégiques

Avion polyvalent. Équipé du missile ASMP-A pour les missions


nucléaires.

Avion de pénétration nucléaire ou d'assaut


conventionnel (ultime avertissement), il transporte un
missile ASMP et 2 missiles air-air (équipage : 2
pilotes, ravitaillable en vol).

Mirage 2000 N

243
Les capacités de transport par voie aérienne et de ravitaillement
en vol sont déterminantes pour la projection de force et de
puissance en offrant allonge, réactivité, permanence, souplesse
d'emploi, économie des forces et des moyens. Les principales
missions auxquelles ces avions concourent sont :
le soutien et la mise en œuvre de la composante
aéroportée de la dissuasion nucléaire ;
la projection aérienne de forces ou de puissance ;
C-135 FR et K/C-135 R le soutien santé grâce à ses capacités EVASAN lourdes
(kit MORPHEE).

Moyens de détection et de contrôle aéroportés (SDCA)


L'E-3 F SDCA est un maillon essentiel dans la
conduite des opérations aériennes. Véritable
fédérateur de forces, il est capable d'assurer, outre
sa mission principale d'élaboration de la situation
aérienne, des fonctions de poste de
commandement. Doté de la souplesse d'emploi qui
caractérise l'arme aérienne, il est rapidement
projetable, dès le déclenchement d'une opération
extérieure. De par leur haut niveau d'interopérabilité
maintenu avec leurs équivalents de l'OTAN,
britanniques ou américains, les E-3 F apportent leur
soutien aux forces dans la réalisation de leurs
E3F
missions, qu'elles soient exécutées dans un cadre
interarmées et/ou interalliés.

Avions de chasse
Rafale B (biplace) & C (monoplace)
Les avions en service dans l'Armée de l'Air et de l'Espace sont
polyvalents et actuellement au standard F3 :
capacité air-air (MICA EM/IR, L16, OSF) ;
capacité air-sol conventionnelle avec les missiles de croisière
SCALP EG, les bombes guidées laser GBU-12 ou GBU-24
ou les missiles AASM, en version décamétrique (INS et GPS)
ou métrique ;
capacité de dissuasion (ASMP-A) ;
capacité de reconnaissance (nacelle Reco-NG) ;
capacité ROVER et VHF-FM sur certains avions ;
capacité de désignation laser (nacelle Damoclès).

244
Mirage 2000 D
Avion biplace, destiné à la pénétration tout temps en moyenne
ou en basse altitude, grâce à son système de suivi de terrain
automatique. Il permet les frappes :
dans la profondeur ;
hors contact ;
d'opportunité ;
en soutien des troupes au sol.
Armement :
air-air : missile MAGIC 2 (autoprotection) ;
air-sol : tous les armements conventionnels (y compris
guidés laser ou GPS), APACHE, SCALP.

Mirage 2000-5F
Il est destiné exclusivement à la défense aérienne : son
système d'armes lui permet d'acquérir 8 cibles et d'en traiter 4
simultanément.
Armements :
2 canons de 30 mm ;
6 missiles MICA EM/IR (capacité tir et oublie).

Mirage 2000 RDI


Mission principale de défense aérienne. Mission secondaire
d'assaut conventionnel.
Armements :
2 canons de 30 mm ;
air-air : missile MAGIC 2 ;
air-sol : bombes lisses, bombes guidées laser (GBU-12,
16, 24) mais nécessite un dispositif illuminateur (avion ou
DHY 307).

Principaux avions de transport


Les avions à usage gouvernemental (AUG)

245
A 330
Avion de transport bimoteur long-courrier de type
Airbus A330-200.
Un unique exemplaire a été acquis puis transformé en
2009 pour l'adapter au besoin des hautes autorités de
l’État.

Falcon 7X
Transport d'équipes gouvernementales restreintes à
longue distance. Peut transporter 12 à 16 passagers
jusqu'à 11000 km.

Falcon 900
Transport d'équipes gouvernementales restreintes à longue
distance et Évacuation sanitaire (EVASAN) et peut
transporter 13 passagers sur 6 500 km.

Falcon 50
Transport rapide moyen-courrier et Évacuation sanitaire
(EVASAN), il peut transporter 8 passagers sur 5 500 km.

Avions de transport stratégiques

246
A 340 TLRA
Les A340 TLRA ont remplacé les DC8-72 retirés du service
en novembre 2004.
Inscrit dans la loi de programmation militaire 2003- 2008, ce
programme permet aux Armées de retrouver une capacité
de transport à long rayon d'action.
Cette capacité est particulièrement utilisée dans le cadre
des relèves des troupes en OPEX.

A 400 M (*)
L'A400 M est conçu pour effectuer les missions ci-
dessous de jour et de nuit, dans des conditions
météorologiques défavorables et au sein de dispositifs
aériens complexes :
aérotransport logistique inter théâtre et intra
théâtre de passagers et de matériels ;
évacuations sanitaires.
(*) L'A 400 M doit être considéré à la fois dans sa
dimension stratégique et tactique. C'est pourquoi il
figure dans les deux catégories.

MRTT (MultiRole Tanker Transport)


ravitaillement en vol de la composante aérienne de la
dissuasion ;
ravitaillement en vol inter-théâtres ;
ravitaillement en vol intra-théâtre ;
entraînement au ravitaillement en vol ;
transport de fret et de passagers inter-théâtres dans
le cadre de la projection de forces ;
soutien logistique et renforcement des forces ;
transport médicalisé (EVASAN stratégique) ;
assistance aux opérations humanitaires.

Principaux avions de transport Tactique (ATT)

247
A 400 M (*)
L'A400 M est conçu pour effectuer les missions ci-
dessous de jour et de nuit, dans des conditions
météorologiques défavorables et au sein de dispositifs
aériens complexes :
aérotransport tactique de troupes et de matériel à
partir de plates-formes sommaires ;
aérolargage de parachutistes et de matériels en
environnement hostile.
(*) L'A 400 M doit être considéré à la fois dans sa
dimension stratégique et tactique. C'est pourquoi il
figure dans les deux catégories.

Hercule C 130
Ces ATT peuvent opérer sur un théâtre soumis à une menace
modérée, et assurer l'ensemble des missions du temps de
crise :
projection inter-théâtres de forces et soutien à la
projection de puissance ;
manœuvre logistique pour le soutien des forces ou une
EVASAN ;
manœuvre tactique (aéroportage, aérolargage ou
aérotransport, appui des forces par LPA (Livraison par
air), avitaillement ou EVASAN primaire,
désengagement).

C 160 transall
Les premiers C160 (AG pour Ancienne génération) sont
entrés en service à partir de 1967. Ces avions cargo
peuvent embarquer jusqu'à 91 passagers et/ou du fret, à
partir ou vers des terrains sommairement aménagés, pour
des missions de :
transport aérien tactique ;
transports spéciaux ;
projection aérienne et opérations aéroportées ;
mobilité aérienne.

248
CASA CN 235
Cargo léger destiné à des missions d'aérotransport et
d'aérolargage de personnel et de petites charges.
Cet avion possède de plus faibles capacités tactiques, il peut
participer à :
la projection par voie aérienne et aux opérations
aéroportées ;
l'aéromobilité de transport et de manœuvre ;
la mobilité aérienne.

Principaux Hélicoptères

Super PUMA SA-332


hélicoptère dédié aux transports.
des hautes autorités gouvernementales (3 machines
basées à l'ETEC de Villacoublay) ;
Search And Rescue (SAR) civile et militaire, service
public, EVASAN (4 machines basées à Solenzara).

Caracal (EC 725)


Hélicoptère de manœuvre destiné à la mission de Personal
Recovery (PR), dont la CSAR (Combat Search And Rescue)
représente le haut du spectre. Peut être embarqué sur porte-
avions. Permet la récupération de toute personne isolée dans
un environnement hostile, tout temps, jour et nuit, grâce à des
aides à la pénétration.

Fennec Air
Hélicoptère léger qui effectue des missions de protection,
EVASAN, sauvetage et entraînement ; en particulier la
mission MASA (Mesure active de sûreté aérienne)
permettant d'assurer la surveillance et la protection de sites
sensibles face aux menaces aériennes que représentent
les aéronefs lents, légers ou ultra légers évoluant à basse
altitude.

249
PUMA SA-330
HLO de manœuvre qui existe en plusieurs versions : le Puma
standard, le Puma RESCO (dérivé du Puma SAR), et le Puma
HERONS (Hélicoptère équipé pour la reconnaissance,
l'observation et la navigation solitaire, équipé d'un radar météo
et déployé en Guyane).

Principaux avions dédiés à la formation


Alphajet
L'Alphajet est un appareil militaire de conception franco-
allemande destiné à l'entraînement ou à l'attaque au sol.
Il est également l'avion de la Patrouille de France.
Ils sont utilisés comme avions d'entraînement à la fin du
cycle de formation des pilotes et des navigateurs officiers
des systèmes d'armes, pour les initier au standard des
appareils opérationnels les plus récents.

Xingu air (EMB-121)


Avion d'affaire brésilien créé par « Embraer », le Xingu est
utilisé par l'Armée de l'Air et de l'Espace en tant qu'avion-
école sur la Base aérienne d'Avord (près de Bourges) à
l'École de l'aviation de transport (EAT 00.319).

Drones
Le drone Reaper est aujourd'hui principalement
utilisé dans des missions de surveillance, de
reconnaissance et de désignation d'objectifs. En cas
de nécessité, il est utilisé pour du guidage
d'armement. Sa qualité première est l'endurance. Il
s'affranchit des limites physiologiques d'un équipage
embarqué. Il assure également une permanence
aérienne à faible coût.
L'Armée de l'Air et de l'Espace est actuellement
dotée de deux systèmes Reaper (soit six drones,
dont cinq à Niamey et un à Cognac) avec une
quinzaine d'équipages pour assurer respectivement
une permanence aérienne dans la bande sahélo-
saharienne (BSS) et la formation des équipages à
Cognac.

250
Moyens de défense sol-air

Batterie sol-air Crotale


Le Crotale NG est un système d'armes à courte
portée. Peu mobile il répond au besoin de la PPS :
défense sol-air de points sensibles ;
dispositif particulier de sûreté aérienne
(DPSA).

SAMP/T (missile Aster 30)


défense antiaérienne de la force opérationnelle terrestre, des
points sensibles et des bases aériennes (nucléaires,
conventionnelles ou projetées) ;
défense antimissile balistique de théâtre lorsqu'il est associé
à un centre de commandement et de contrôle (C2) et à un
radar de désignation d'objectif externe.

251
5/ LA GENDARMERIE NATIONALE
La gendarmerie, grand service public à vocation interministérielle, est une des plus vieilles
institutions françaises. Elle est l'héritière des maréchaussées de France (1373), force militaire
qui fut pendant des siècles le seul corps exerçant dans notre pays des fonctions de police.
La gendarmerie est une force instituée pour veiller à la sûreté publique pour assurer le
maintien de l'ordre public et l'exécution des lois. Par ailleurs, elle participe à la défense militaire
de la Nation. Son action s'exerce sur l'ensemble du territoire national ainsi qu'aux Armées, au
profit de tous les départements ministériels, et plus spécialement de ceux de la défense, de
l'Intérieur et de la Justice.
Depuis le 3 août 2009, la gendarmerie nationale est rattachée organiquement et
opérationnellement au ministère de l'Intérieur. Ce texte réaffirme le statut militaire de la
gendarmerie. Il consacre l'existence de deux forces de sécurité, l'une de statut civil, l'autre de
statut militaire.
Le texte définit la gendarmerie nationale comme « une force armée instituée pour veiller à la
sûreté et à la sécurité publiques » et fixe ses missions, notamment « la défense des intérêts
supérieurs de la nation ». Le texte préserve les grandes spécificités « militaires » du statut de
gendarme : interdiction de se syndiquer, obligation de vivre en casernement. Le recrutement
d'officiers à la sortie des grandes écoles militaires est maintenu et les gendarmes continuent
de siéger au sein du Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM).
Seules la gendarmerie des transports aériens et la gendarmerie maritime relèvent du ministère
des Armées, ainsi que, ponctuellement, ceux de ses membres envoyés à l'étranger pour
participer notamment à des missions d'aide au maintien de la paix.

5.1 - LES MISSIONS DE LA GENDARMERIE NATIONALE

5.1.1 - MISSIONS DE POLICE

Missions d'ordre judiciaire


Compétente sur l'ensemble du territoire national, aussi bien dans les villes que dans les
campagnes la gendarmerie consacre plus de 40% de son activité aux missions judiciaires.
L'action de la gendarmerie (sous le contrôle des magistrats) dans ce domaine concerne la
constatation des crimes, les délits et les contraventions. Elle recherche les preuves, identifie
les auteurs d'infractions et les arrête pour les confier au juge compétent. L'aptitude à la
recherche du renseignement, les moyens modernes de traitement informatisé des données, la
formation des personnels dans les matières juridiques et les techniques d'enquête sont autant
d'atouts qui confèrent à la gendarmerie son efficacité en matière de police judiciaire.
Dans les unités de gendarmerie départementale (brigades territoriales et unités de
recherches), près de 63 000 officiers et agents de police judiciaire conduisent des enquêtes
dans des domaines tels que les trafics de stupéfiants, les meurtres, les vols, les cambriolages,
les affaires financières, les escroqueries, etc.
Depuis vingt ans, la gendarmerie nationale s'est attachée à mettre en place de véritables
professionnels de la police judiciaire et à développer ses capacités en matière de police
technique et scientifique. Lors de ses enquêtes elle peut être renforcée par des spécialistes du

252
Service Technique de Recherche Judiciaire (STRJD), du Centre National de Formation de
Police Judiciaire (CNFPJ) et de l'Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale
(IRCGN).

Les sections de recherche

Missions d'ordre administratif


Sous l'autorité du préfet, son objet essentiel est la sécurité publique. La police administrative
vise à prévenir les troubles de l'ordre public. Une distinction fonctionnelle la différencie de la
police judiciaire. L'une répond à la prévention des crimes et des délits et l'autre à la répression
de ces derniers. En contact avec la population, la gendarmerie assume seule cette
responsabilité de jour comme de nuit sur 95 % du territoire, au profit de 50% de la population.
Cette activité recouvre un domaine très vaste :
Surveillances générales et particulières ;
Secours ;
Sécurité routière ;
Prévention routière ;
Maintien de l'ordre ;
Recherche de personnes ;
Transport rapide.

253
Pour remplir des missions de maintien et de rétablissement de l'ordre public, le gouvernement
dispose d'une réserve constituée par la gendarmerie mobile forte de 123 escadrons de
marche, capable d'intervenir sur l'ensemble du territoire national. Cette dernière renforce
également l'action des forces territoriales chaque fois que nécessaire.

5.1.2 - LES MISSIONS MILITAIRES

La défense militaire
Du fait de l'étendue de ses missions, la gendarmerie nationale se révèle être aujourd'hui un
acteur central du dispositif de l’État dans le domaine de la défense nationale. Elle contribue
activement à la réalisation de quatre fonctions définies dans le livre blanc.
La gendarmerie est concernée par les cinq grandes fonctions stratégiques :
DISSUASION : elle exerce le contrôle gouvernemental sur les armes et systèmes
d'armes nucléaires.
CONNAISSANCE ET ANTICIPATION : elle contribue à cette fonction stratégique
par le renseignement.
PREVENTION : elle contribue à la lutte contre les différents trafics illicites (y
compris ceux portant atteinte à l'environnement et à la santé publique).
PROTECTION : la gendarmerie est un acteur majeur de la protection du territoire.
Elle assure la sécurité des points sensibles civils et militaires(gendarmeries
spécialisées notamment) et protège les institutions de la République (Garde
Républicaine). Elle est en mesure d'intervenir, avec par exemple le GIGN, lors de
menaces graves (contre-terrorisme).
INTERVENTION : la gendarmerie met p.ex. en place des prévôtés auprès des
unités françaises engagées sur un théâtre d'opération extérieure ou s'intègre dans
des dispositifs de protection de nos ressortissants.

En cas de crise ou de conflit, la gendarmerie


continue d'assurer ses missions habituelles. Son
aptitude à l'action décentralisée, sa présence à
proximité des organes vitaux, ses moyens de
communication font de la gendarmerie nationale un
acteur incontournable de la défense opérationnelle
du territoire et de la circulation routière de défense.

La défense des ambassades


La gendarmerie nationale met à la disposition du ministère des Affaires étrangères et du
développement international (MAEDI) près de 300 militaires appelés Gardes de sécurité
diplomatique (GSD) ou Chefs de Sécurité Opérationnels (CSO). Affectés à l'étranger pour une
durée moyenne de 4 ans, ils assurent la sécurité de 93 postes diplomatiques différents
implantés dans 85 pays distincts. Ils sont chargés d'assurer la sécurité des agents du poste
diplomatique et celle des locaux diplomatiques (ambassade, consulat et résidence du chef de

254
poste). Ils contribuent également à la protection des informations qui y sont traitées. Par leur
action, ils concourent ainsi à rendre effective l'inviolabilité des locaux diplomatiques et
consulaires telle qu'elle est prévue par les conventions de Vienne signées en 1961 et 1963.

Participation de la gendarmerie à la protection des ambassades

Les missions de prévôté en opération


La gendarmerie nationale met en place, sur décision du ministre des Armées, des
détachements prévôtaux permanents aux côtés des forces françaises stationnées à l'étranger
dans le cadre d'accords de défense, ainsi que des détachements prévôtaux de circonstances
pour accompagner les forces engagées en opérations extérieures.
Les militaires de la gendarmerie déployés dans ce cadre disposent de prérogatives judiciaires
sous le contrôle du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paris. Ils
perdent alors leur qualité d'agent ou d'officier de police judiciaire pour adopter celle d'agent ou
d'officier de police judiciaire des forces armées (OPJFA).
Il s'agit alors de constater les infractions commises par les militaires et d'exécuter les
délégations judiciaires concernant ces personnels.

La gendarmerie en opération

5.2 - L'ORGANISATION DE LA GENDARMERIE NATIONALE


La gendarmerie nationale est subordonnée au ministre de l'Intérieur pour emploi et au ministre
des Armées pour statut. La direction générale de la gendarmerie nationale et l'inspection
générale de la gendarmerie relèvent directement de leurs autorités.

255
5.2.1 - ORGANISATION TERRITORIALE
Articulation Pyramidale de la gendarmerie nationale
Découpage administratif Découpage gendarmerie

L'état Direction générale

7 zones de défense et de sécurité 7 zones de défense et de sécurité

18 régions ( 13 métropole + 5 outre-mer) 18 régions de gendarmerie

104 départements 1 groupement /département

332 arrondissements 1 compagnie / arrondissement

1000 communautés de brigades territoriales


34957 communes
700 brigades territoriales autonomes

Découpage territorial de la gendarmerie départementale

256
Régions de gendarmerie
Situé au niveau du préfet de zone de défense et de l'officier général de zone de défense, le
commandant de région de gendarmerie est directement subordonné au directeur de la
gendarmerie nationale. Il exerce le commandement opérationnel des unités de gendarmerie
départementale et de gendarmerie mobile implantées dans sa circonscription.

5.2.2 - LA GENDARMERIE DÉPARTEMENTALE


C'est elle que l'on rencontre au quotidien. Elle remplit des missions très variées comme
l'assistance et le secours, le contrôle de la circulation routière, les enquêtes judiciaires, etc.
Dans le cadre de ses missions de police administrative, elle participe à la prévention des
troubles à l'ordre public. Son organisation est calquée sur l'organisation administrative de la
France
L'unité de base de la gendarmerie départementale est la brigade territoriale dont les
implantations couvrent l'ensemble du territoire national ainsi que les départements et territoire
d'outre-mer.
En règle générale, on trouve une compagnie de gendarmerie départementale par
arrondissement.
Commandées par des officiers, les compagnies sont divisées en brigades territoriales. Il y a en
principe une brigade territoriale par canton. Elles peuvent fonctionner de manière autonome ou
être organisées en communauté de brigades.

Véritable force de proximité avec plus de 63 000 personnels, la gendarmerie départementale


remplit des missions administratives, judiciaires et militaires. L'action des unités territoriales est
complétée par d'autres unités à vocation particulière.

Elles comprennent :

257
les unités de recherches (brigades de recherches, brigades départementales de
renseignement judiciaire, sections de recherches).
Ces unités se consacrent exclusivement à la police judiciaire. Elles assistent les brigades
territoriales et prennent à leur charge les enquêtes nécessitant une technicité particulière
ou une grande disponibilité.
les pelotons de surveillance et d'intervention (PSIG).
Implantés les zones les plus sensibles au plan de la délinquance, ils sont rattachés à une
compagnie de gendarmerie départementale et sont chargés :
de renforcer rapidement à tout moment, sur leur demande, les brigades appelées
sur les lieux d'un crime ou d'un délit, d'un incident ou accident, ou de tout autre
événement troublant l'ordre public ;
d'assurer, hors le temps de ces interventions, des missions de surveillance
générale, de jour et de nuit en complément des services effectués par les brigades
territoriales.
les brigades de prévention de la délinquance juvénile.
Les premières ont été créées en 1997. Leur vocation principale est dissuasive et
préventive. Elles interviennent en priorité dans les zones périurbaines sensibles où la
gendarmerie à la charge exclusive de l'exécution des missions de sécurité publique et
privilégient le contact régulier avec les mineurs en difficulté.
les unités de police de la route (escadrons départementaux de sécurité routière, brigades
motorisées et pelotons d'autoroutes).
Les escadrons sont composés entre autres de motards chargé de la surveillance du
réseau routier.
les unités de montagne (peloton de gendarmerie de haute montagne et pelotons de
gendarmerie de montagne).
Elles assurent le secours aux victimes essentiellement mais aussi des actions de police
ou des missions militaires en montagne.
les sections aériennes équipées d'hélicoptères.
les unités nautiques qui assurent les missions de la gendarmerie sur les bords de mer et
les littoraux.
les unités fluviales qui assurent les missions de la gendarmerie sur l'ensemble des
grands fleuves et plans d'eau.

258
5.2.3 - LA GENDARMERIE MOBILE
La Gendarmerie mobile a pour rôles le maintien et le rétablissement de l'ordre public (par
exemple, c'est principalement la Gendarmerie mobile qui intervient lors des manifestations)
mais aussi la sécurité générale (lutte contre la délinquance, recherches, etc.). Ses unités de
base sont les escadrons, au nombre de 109 (13500militaires)
La gendarmerie mobile a pour mission d'assurer :
le maintien de l'ordre public ;
la sécurité générale ;
les missions permanentes de la zone de défense ;
la formation décentralisée.
En outre, la direction générale de la gendarmerie nationale sollicite, d'une manière cyclique, les
régions de gendarmerie pour assurer les missions dites « nationales ». Pour la zone de
défense de Paris, le préfet de zone bénéficie d'un renfort permanent provenant des autres
zones de défense. Les missions « nationales » comprennent :
les missions outre-mer, en Corse et les opérations extérieures (OPEX) ;
les services et maintiens de l'ordre dépassant les capacités opérationnelles de la zone ;
les renforts saisonniers de l'été.
La gendarmerie mobile est organisée en groupements composés chacun de 4 à 7 escadrons.
Un escadron comprend 5 pelotons.
Il existe différents types d'escadrons :
escadron porté ;
escadron mixte - VBRG (véhicule blindé à roue de la gendarmerie).

259
Le GIGN peut être engagé sur le territoire national ou à l'étranger. Il comprend :
un état-major ;
un centre de formation. Ce dernier dispense une instruction particulière à d‘autres
formation ou administrations françaises et étrangères.
Le groupement commandé par un officier supérieur comprend de quatre à six escadrons.
le détachement gendarmerie du groupe de sécurité de la présidence de la république
(GSPR).

Le GIGN peut être engagé sur le territoire national ou à l'étranger. Il comprend :


deux états-majors (opérationnel et soutien) ;

260
un centre de formation. Ce dernier dispense une instruction particulière à d‘autres
formation ou administrations françaises et étrangères ;
cinq forces (Intervention, Observation Recherche, Sécurité Protection, Appui
Opérationnel, Formation) ;
le détachement gendarmerie à nouveau activé en 2012 au profit du groupe de sécurité de
la présidence de la république (GSPR).
Le GIGN a développé trois pôles d'excellence dans les domaines de la sécurité et de la
protection rapprochée de personnalités, l'intervention (lutte contre le terrorisme et le grand
banditisme, interpellations de forcenés, interventions en milieu pénitentiaire, etc.) et
l'observation - recherche au profit des unités de police judiciaire de la gendarmerie
départementale. Il participe aux plans gouvernementaux de lutte contre le terrorisme et la
piraterie aérienne et maritime.

5.2.4 - LES FORMATIONS SPÉCIALISÉES

La garde républicaine
La garde républicaine, implantée en région parisienne, a pour vocation première d'assurer les
missions de sécurité et des services d'honneur au profit des instances gouvernementales et
des hautes autorités de l'État.
Elle comprend :
deux régiments d'infanterie et un régiment de cavalerie ;
des formations spécialisées (orchestre, chœur de l'armée française, musique, fanfare de
cavalerie, escadron motocycliste) qui prêtent leur concours à de nombreuses opérations
de relation publique en France comme à l'étranger.

La gendarmerie maritime (budget Marine nationale)


Elle assure au profit de la marine, l'ordre et la sécurité dans les ports militaires, les arsenaux,
les établissements et les points sensibles de la marine nationale. Elle a compétence dans ces
lieux pour l'exercice de la police judiciaire.
La gendarmerie maritime compte 1157 militaires d'active

261
Elle comprend des groupements, des compagnies, des brigades et des postes.

La gendarmerie de l'air (budget de l'armée de l'Air et de l'Espace)


Elle assure, au profit de l'armée de l'Air et de l'Espace, l'ordre et la sécurité dans ses bases et
établissements où elle a compétence pour l'exercice de la police judiciaire. Forte de 860
militaires d'active et de réserve, elle exerce les missions de police administrative, militaire et
judiciaire sur les bases, installations et établissements de l'armée de l'air et de l'Espace en
métropole, outre-mer et à l'étranger.

Gendarmerie de l'air

La gendarmerie de l'armement
Elle assure la sécurité des établissements relevant de la Délégation générale pour l'armement.
Elle a compétence dans ces mêmes lieux pour l'exercice de la police judiciaire.
Elle comprend des compagnies et des brigades.

262
Insigne de la gendarmerie de l'armement

La gendarmerie des Transports aériens


C'est une formation spécialisée placée pour emploi auprès du ministère des transports, de
l'équipement, du tourisme et de la mer. Elle assure des missions de sûreté des installations et
des aéronefs de l'aviation civile.
Elle comprend des groupements des compagnies et des brigades.

La gendarmerie de la sécurité des armements nucléaires


Elle est chargée du contrôle gouvernemental et de la sécurité des armes nucléaires. Son
commandement relève directement pour emploi du ministre des Armées.

263
5.2.5 - LES FORMATIONS HORS-METROPOLE

Elles comprennent :
les formations des départements et régions d'outre-mer : Commandement des forces de
gendarmerie de Martinique, Guadeloupe et Guyane, compagnie de Saint-Pierre- et-
Miquelon, groupement de gendarmerie du sud de l'océan Indien, commandement des
forces de gendarmerie pour la Nouvelle-Calédonie et les îles Wallis-et–Futuna et le
groupement de la Polynésie française ;
aujourd'hui, la gendarmerie outre-mer compte 3503 personnels (182 officiers, 2755 sous-
officiers, 432 volontaires et 134 personnels civils) ;
les personnels mis à disposition des États indépendants au titre de l'assistance technique
en particulier pour la formation de leurs cadres ;
les détachements prévôtaux permanents (forces de présence) et les détachements
prévôtaux de circonstance (OPEX) ;
les gardes de sécurité des ambassades et consulats.

264
Déploiement de la gendarmerie en Outre-mer

5.2.6 - LA RÉSERVE
Recentrée sur le temps de paix, la réserve de la gendarmerie est une réserve d'emploi. Les
25600 réservistes permettent, d'une part le renforcement de la capacité opérationnelle des
unités (pelotons de surveillance et d'intervention et brigades territoriales) et des structures de
commandement existantes et, d'autre part la mise sur pied d'unités de réserve dont la vocation
première est d'apporter aux commandements territoriaux des niveaux groupement et région les
moyens de manœuvre pour faire face à des situations de crise ou d'urgence. Durant leur
période d'activité les réservistes assurent les mêmes missions que les gendarmes d'active à
l'exception des compétences spécifiques liées à l'exercice de la police judiciaire.

5.3 - LES MOYENS

5.3.1 - PERSONNELS
Les effectifs de la gendarmerie nationale comprennent des militaires (officiers, sous-officiers et
volontaires) et des civils (fonctionnaires et ouvriers d'état). L'effectif total est de 101 000
personnels répartis comme suit :
6 450 officiers et 74 050 sous-officiers ;
250 officiers et 4 050 sous-officiers des corps de soutien technique et administratif ;
14 400 volontaires, aspirants issus du volontariat et gendarmes adjoints volontaires ;
2 000 personnels civils.

265
5.3.2 - LES ÉQUIPEMENTS MAJEURS

Armement
De nombreuses armes sont utilisées par les militaires de la Gendarmerie, les suivantes sont
les plus courantes :
le pistolet Sig-Sauer SP 2022 ;
le pistolet MAS G1 (Gendarmerie de l'air) ;
le pistolet Glock 26 (Section de recherche) ;
Heckler & Koch USP COMPACT (Gendarmerie maritime) ;
le fusil à pompe BPS / SGF (Browning Pump Shotgun/Spécial Gendarmerie française) ;
les pistolets mitrailleurs Heckler & Koch MP5 (gendarmerie mobile et garde républicaine)
et Heckler & Koch UMP9 (gendarmerie départementale) ;
le fusil de précision TIKKA T3 ;
le fusil d'assaut FAMAS ;
le Heckler & Koch G36 ;
le fusil mitrailleur AANF1.
Ces armements sont complétés par des armes non létales tels que les bâtons de défense
télescopiques, lanceurs de balles de défense (LBD) et pistolets à impulsion électrique (Taser
x26), grenades et containers lacrymogènes, etc.
Par ailleurs, certaines unités spécialisées (notamment le GIGN) sont équipés d'armements
plus sophistiqués.

Véhicules
A partir de 2020, la Gendarmerie a entamé le renouvellement de son parc automobile. Avec un
investissement de 400 millions d'euros, la Gendarmerie et la Police nationale se partagent les
livraisons de 1000 Renault Zoé pour les véhicules de liaisons et 1263 Peugeot 5008 pour les
véhicules d'intervention.
Concernant ses modèles d'interventions rapides, la Gendarmerie remplace les modèles
Renault Mégane RS par 17 Seat Léon Cupra et 26 Alpine A110.

Partner de la gendarmerie nationale


Enfin, au sein de son groupement blindé, implanté au quartier Moncey, la gendarmerie met
aussi en œuvre des véhicules blindés VBRG permettant ainsi de réaliser des missions de
maintien de l'ordre ou de gestion de crise.

266
Des VBRG en action

267
IV - LE SERVICE NATIONAL

BUT RECHERCHÉ ET DONNÉES ESSENTIELLES


Connaître les différents aspects du service national tel qu'il est actuellement appliqué en
France.
Pouvoir répondre aux différentes questions sur ce sujet.

RÉFÉRENCE
Loi n° 71-424 du 10 juin 1971 portant Code du service national (Version consolidée au 16
novembre 2019)
Loi n° 97-1019 du 28 octobre 1997 portant réforme du service national (Version
consolidée au 16 novembre 2019)
Code du service national (Version consolidée au 5 novembre 2019)
Code de la défense (Version consolidée au 31 octobre 2019)
Code de l'éducation (Version consolidée au 9 novembre 2019)
Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale 2013

268
1/ LE SERVICE NATIONAL

1.1 - DISPOSITIONS GÉNÉRALES

1.1.1 - PRINCIPES
Dans sa partie législative, le Code du service national définit que :
Article L 111-1
Les citoyens concourent à la défense et à la cohésion de la Nation. Ce devoir s'exerce
notamment par l'accomplissement du service national universel.
Article L 111-2
Le service national universel comprend des obligations : le recensement, la journée défense et
citoyenneté et l'appel sous les drapeaux.
Il comporte aussi un service civique et d'autres formes de volontariat.
La journée défense et citoyenneté a pour objet de conforter l'esprit de défense et de concourir
à l'affirmation du sentiment d'appartenance à la communauté nationale, ainsi qu'au maintien du
lien entre l'armée et la jeunesse.
L'appel sous les drapeaux permet d'atteindre, avec les militaires professionnels, les volontaires
et les réservistes, les effectifs déterminés par le législateur pour assurer la défense de la
Nation.

1.1.2 - CHAMPS D'APPLICATION


Article L 112-1
Le livre Ier du Code du service national s'applique aux jeunes hommes nés après le 31
décembre 1978, à ceux qui sont rattachés aux mêmes années de recensement ainsi qu'aux
jeunes femmes nées après le 31 décembre 1982 et à celles qui sont rattachées aux mêmes
années de recensement. Les jeunes femmes sont recensées à partir du 1er janvier 1999.
Article L 112-2
L'appel sous les drapeaux est suspendu pour tous les Français qui sont nés après le 31
décembre 1978 et ceux qui sont rattachés aux mêmes classes de recensement.
Il est rétabli à tout moment par la loi dès lors que les conditions de la défense de la Nation
l'exigent ou que les objectifs assignés aux Armées le nécessitent.

1.2 - LES FORMES ACTUELLES DU SERVICE NATIONAL


Pour autant, pour maintenir le lien Armée-Nation, il a été mis en place un parcours citoyen qui
comprend 3 étapes : le recensement, l'enseignement de la Défense et la journée de défense
citoyenneté.

1.2.1 - LE RECENSEMENT
Article L113-1

269
Tout Français âgé de seize ans est tenu de se faire recenser.
Article L113-2 :
A l'occasion du recensement, les Français déclarent leur état civil, leur situation familiale et
scolaire, universitaire ou professionnelle à la mairie de leur domicile ou au consulat dont ils
dépendent. L'administration leur remet une attestation de recensement.
Article L113-3
Les personnes devenues françaises entre leur seizième et leur vingt-cinquième anniversaire et
celles dont la nationalité française a été établie entre ces deux âges à la suite d'une décision
de justice sont soumises à l'obligation de recensement, pour les premières, dès que la
nationalité française a été acquise ou que cette acquisition leur a été notifiée et, pour les
secondes, dès que la décision de justice a été jugée.
Article L113-4
La personne assujettie à l'obligation de recensement peut procéder à la régularisation de sa
situation en se faisant recenser avant l'âge de vingt-cinq ans.
Article L113-7
Après avoir été recensés, et jusqu'à l'âge de vingt-cinq ans, les Français sont tenus de faire
connaître à l'administration chargée du service national tout changement de domicile ou de
résidence, de situation familiale et professionnelle.

Le recensement

1.2.2 - L'ENSEIGNEMENT DE LA DÉFENSE


Article L312-12 du Code de l'éducation
Les principes et l'organisation de la défense nationale et de la défense européenne ainsi que
l'organisation générale de la réserve font l'objet d'un enseignement obligatoire dans le cadre de
l'enseignement de l'esprit de défense et des programmes de tous les établissements
d'enseignement du second degré.
Cet enseignement a pour objet de renforcer le lien armée-Nation tout en sensibilisant la
jeunesse à son devoir de défense.

270
Cet enseignement est à la charge des établissements de l'éducation nationale qu'ils soient
publics ou privés.

1.2.3 - LA JOURNÉE DÉFENSE ET CITOYENNETÉ


Article L 114-2
En complément de cet enseignement, est organisé pour tous les Français la journée défense
et citoyenneté auquel ils sont tenus de participer.
La journée défense et citoyenneté a lieu entre la date du recensement des Français et leur dix-
huitième anniversaire. Elle dure une journée.
A l'issue de la journée défense et citoyenneté, il est délivré un certificat individuel de
participation.
Article L 114-3
Lors de la journée défense et citoyenneté, les Français reçoivent un enseignement adapté à
leur niveau de formation et respectueux de l'égalité entre les sexes, qui permet de présenter
les enjeux et les objectifs généraux de la défense nationale, les moyens civils et militaires de la
défense et leur organisation, le service civique et les autres formes de volontariat ainsi que les
périodes militaires d'initiation ou de perfectionnement à la défense nationale et les possibilités
d'engagement dans les forces armées et les forces de réserve. Ils sont sensibilisés aux droits
et devoirs liés à la citoyenneté et aux enjeux du renforcement de la cohésion nationale et de la
mixité sociale. La charte des droits et devoirs du citoyen français leur est remise à cette
occasion. Ils bénéficient également d'une sensibilisation à la sécurité routière.
A cette occasion sont organisés des tests d'évaluation des apprentissages fondamentaux de la
langue française. Il est délivré une information générale sur le don de sang, de plaquettes, de
moelle osseuse, de gamètes et sur le don d'organes à fins de greffe. S'agissant du don
d'organes, une information spécifique est dispensée sur la législation en vigueur, sur le
consentement présumé et sur la possibilité pour une personne d'inscrire son refus sur le
registre national automatisé. Par ailleurs, une information est dispensée sur la prévention des
conduites à risque pour la santé, notamment celles susceptibles de causer des addictions et
des troubles de l'audition.
Article L 114-6
Avant l'âge de vingt-cinq ans, pour être autorisée à s'inscrire aux examens et concours soumis
au contrôle de l'autorité publique, la personne assujettie à l'obligation de participer à la journée
défense et citoyenneté doit, sauf cas de force majeure, être en règle avec cette obligation.
Article L 114-12
Les Français peuvent, sur leur demande, prolonger la journée défense et citoyenneté par une
période militaire d'initiation ou de perfectionnement à la défense nationale.

1.2.4 - LA PÉRIODE D'INITIATION OU DE


PERFECTIONNEMENT À LA DÉFENSE NATIONALE
Article L 115-1
Une période militaire d'initiation ou de perfectionnement à la défense nationale est organisée
sur l'initiative du ministre chargé de la défense nationale qui en définit les modalités.
La période militaire d'initiation ou de perfectionnement à la défense nationale est accessible
aux Français âgés de plus de seize ans et de moins de trente ans et ayant l'aptitude reconnue
par le service de santé des Armées pour suivre le cycle de formation correspondant.

271
1.2.5 - LE SERVICE CIVIQUE
Pour les volontaires désirant approfondir leur service à la Nation, il est possible de les orienter
vers un engagement service civique dont les dispositions sont expliquées dans le code du
service national.

Article L 120-1
I. - Le service civique a pour objet de renforcer la cohésion nationale et la mixité sociale et offre
à toute personne volontaire l'opportunité de servir les valeurs de la République et de s'engager
en faveur d'un projet collectif en effectuant une mission d'intérêt général auprès d'une
personne morale agréée.
Les missions d'intérêt général susceptibles d'être accomplies dans le cadre d'un service
civique revêtent un caractère philanthropique, éducatif, environnemental, scientifique, social,
humanitaire, sportif, familial ou culturel, ou concourent à des missions de défense et de
sécurité civile ou de prévention, de promotion de la francophonie et de la langue française ou à
la prise de conscience de la citoyenneté française et européenne. Elles sont complémentaires
des activités confiées aux salariés ou aux agents publics et ne peuvent se substituer ni à un
emploi ni à un stage.
II. - Le service civique est un engagement volontaire d'une durée continue de six à douze mois
donnant lieu à une indemnisation prise en charge par l'Agence du service civique, ouvert aux
personnes âgées de seize à vingt-cinq ans ou aux personnes reconnues handicapées âgées
de seize à trente ans, en faveur de missions d'intérêt général reconnues prioritaires pour la
Nation. Cet engagement est effectué auprès de personnes morales agréées (...). La personne
morale agréée est un organisme sans but lucratif de droit français ou une personne morale de
droit public. Une association cultuelle, politique, une congrégation, une fondation d'entreprise
ou un comité d'entreprise ne peuvent recevoir d'agrément pour organiser le service civique.
Le service civique peut également prendre les formes suivantes :
1. Un volontariat associatif, d'une durée de six à vingt-quatre mois, ouvert aux personnes
âgées de plus de vingt-cinq ans, auprès d'associations de droit français ou de fondations
reconnues d'utilité publique agréées (...).
2. Le volontariat international en administration et le volontariat international en entreprise
(...) ou le service volontaire européen (...).
3. Le service civique des sapeurs-pompiers qui comporte une phase de formation initiale
d'une durée maximale de deux mois dispensée sur le temps de mission du volontaire, au
sein de son unité d'affectation ou dans une structure adaptée, à la charge de l'organisme
d'accueil du volontaire.
Au terme de sa formation initiale, le volontaire peut concourir, sous la surveillance d'un sapeur-
pompier répondant à des conditions fixées par voie réglementaire, aux activités de protection
et de lutte contre les incendies et autres accidents, sinistres et catastrophes, à l'évaluation et à
la prévention des risques technologiques ou naturels ainsi qu'aux secours d'urgence, en
complément des sapeurs-pompiers.
III.-L'Agence du service civique délivre à la personne volontaire, à l'issue de sa mission, une
attestation de service civique et un document qui décrit les activités exercées et évalue les
aptitudes, les connaissances et les compétences acquises pendant la durée du service
civique.
Les conditions relatives à la personne volontaire :
Article L120-4

272
La personne volontaire doit posséder la nationalité française, celle d'un État membre de l'Union
européenne ou celle d'un État partie à l'accord sur l'Espace économique européen.
Peut également souscrire l'un des contrats :
1. L'étranger auquel un titre de séjour a été délivré et qui séjourne en France depuis plus
d'un an ;
2. L'étranger âgé de seize ans révolus qui séjourne en France depuis plus d'un an sous
couvert de l'un des titres de séjour ;
3. L'étranger âgé de seize ans révolus détenteur de l'un des titres de séjour.
La souscription d'un des contrats par un ressortissant étranger ne peut avoir pour effet de
prolonger la durée de validité de son titre de séjour.
La condition de durée de résidence ne s'applique pas aux personnes étrangères volontaires
lorsque des volontaires français sont affectés dans les pays dont ces personnes sont
ressortissantes, sous réserve des dispositions régissant l'entrée et le séjour des étrangers en
France.
Une visite médicale préalable à la souscription du contrat est obligatoire.
Article 120-5
La personne volontaire est âgée de plus de seize ans.
Pour les personnes âgées de moins de dix-huit ans, une autorisation parentale est exigée.
Les modalités particulières d'accueil du mineur, notamment la nature des missions qui lui sont
confiées ainsi que les modalités de son accompagnement, sont fixées par décret.

Le service civique

273
2/ LE SERVICE MILITAIRE ADAPTÉ

2.1 - PRINCIPES
Le Service militaire adapté est un dispositif militaire d'insertion socioprofessionnelle au profit
des jeunes femmes (27%) et hommes de 18 à 25 ans éloignés de l'emploi et résidant dans les
outre-mer. Il est implanté dans les départements d'outre-mer, en Nouvelle-Calédonie et en
Polynésie française.
Sa mission prioritaire vise à développer l'employabilité de 6000 jeunes volontaires par an en
leur faisant acquérir des compétences professionnelles, des compétences sociales et en leur
offrant un accompagnement socio-éducatif complet, en régime d'internat. Ainsi, le SMA assure
la délicate adéquation entre l'accomplissement personnel des jeunes volontaires et les besoins
des entreprises d'outre-mer et de l'hexagone.
Article L4132-12 du Code de la défense
Peuvent demander à servir afin de recevoir une formation professionnelle les Français et les
Françaises nés ou ayant leur résidence habituelle dans les départements d'outre-mer, à
Mayotte, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Wallis-et-Futuna,
dans les Terres australes et antarctiques françaises, en Polynésie française et en Nouvelle-
Calédonie. Ils servent alors en tant que volontaires stagiaires du service militaire adapté.
La formation peut inclure la participation des stagiaires à des chantiers d'application, qui sont
mis en œuvre par les formations du service militaire adapté à la demande de l’État, des
collectivités territoriales d'outre-mer, de leurs établissements publics et des associations à but
non lucratif déclarées d'utilité publique. Les travaux ainsi réalisés par ces stagiaires ne donnent
pas lieu à rémunération de la prestation effectuée. Le volontariat des stagiaires du service
militaire adapté est souscrit pour une durée minimale de six mois. Il peut être renouvelé par
périodes de deux à douze mois. La durée totale de ce volontariat ne peut excéder vingt-quatre
mois.

274
Les objectifs du SMA

2.2 - MISSIONS ET FONCTIONNEMENT


Le SMA de 2017 constitue, de part son héritage et son engagement au profit des jeunes et de
l'emploi, une composante unique et majeure du dispositif d'insertion dans les départements et
collectivités d'outre-mer. Il est aussi de part son action dans le suivi médical, psychologique,
social et physique des jeunes, un acteur dimensionnant de la santé publique dans les
territoires. Dans ce contexte, les sept unités du SMA accueillent, forment et accompagnent les
volontaires dans un cadre militaire structurant centré sur l'acquisition d'une autonomie et d'une
responsabilité citoyennes concrétisées par un emploi ou une sortie positive.
Cette formation globale, d'une durée moyenne de 10 mois, repose sur les règles de vie et de
discipline militaires, renforcées par un accompagnement socio-éducatif permanent et un suivi
individualisé de chaque volontaire. Dans ce domaine, la lutte pour sortir les jeunes de
l'illettrisme (38% d'illettrés en 2016) est une absolue priorité.
En 2017, 6000 volontaires de 18 à 25 ans auront été accueillis par le SMA, concrétisant ainsi
le doublement de ses effectifs décidé en 2010, soit 3000 jeunes de plus. Pour cela, plusieurs
modes d'action ont été simultanément mis en œuvre :
élargissement des critères d'éligibilité au SMA : outre les jeunes sans diplôme, le SMA
accueille des jeunes diplômés (niveau V) éloignés de l'emploi ;
adaptation de la durée de la formation en fonction du niveau scolaire du jeune et de la
filière professionnelle vers laquelle il est orienté (6 à 12 mois) ;
développement et diversification des filières professionnelles (aujourd'hui plus de 50
métiers), en particulier dans les secteurs des Services et de l'Hôtellerie-tourisme-
restauration.

275
Par ailleurs, afin de maintenir son taux d'insertion (indicateur stratégique) entre 73 et 77%, le
SMA a engagé depuis 2011 une politique partenariale dynamique envers les entreprises, les
organismes de formation pour adultes et tous les acteurs territoriaux, voire nationaux, de
l'orientation, de la formation et de l'emploi. Ce réseau SMA est ainsi structuré et formalisé en
partenariats à la fois dans les outre-mer mais aussi dans l'hexagone.
Afin de garantir l'employabilité socioprofessionnelle du jeune, le SMA dispense une formation à
la fois professionnelle et comportementale :

Les principes de formations du SMA

2.3 - IMPLANTATIONS
Sous la tutelle du ministère de l'outre-mer, le service militaire adapté a pour mission d'assurer
une insertion socioprofessionnelle aux jeunes de 18 à 25 ans en situation de décrochage
socioprofessionnel. Il offre une formation professionnelle, civique et morale.
Chaque année, environ 5000 jeunes effectuent le service militaire adapté.
Le service militaire adapté comprend 6 régiments :
Guadeloupe ;
Martinique ;
Guyane ;
La Réunion ;
Nouvelle Calédonie ;
Polynésie Française.

276
Et 1 bataillon :
Mayotte.

Les 7 unités du SMA

277
3/ LE SERVICE MILITAIRE VOLONTAIRE

3.1 - PRINCIPES
Le Service Militaire Volontaire (SMV) est né de la volonté du Président de la République de
favoriser par un nouveau dispositif l'emploi et l'insertion sociale des jeunes en difficulté. Forte
de son expérience sociale, l'armée de Terre assure, depuis le 1er juillet 2015, l'essentiel du
soutien de ce nouveau dispositif. Il vise à adapter en métropole le système du service militaire
adapté.
Il s'agit, dans le cadre du renforcement de la cohésion nationale, de proposer une formation
militaire, civique, morale et professionnelle à une population de jeunes volontaires âgés de
moins de 25 ans et en situation de décrochage socioprofessionnel.
Le SMV propose aux jeunes un parcours d'insertion vers l'emploi, de 6 à 12 mois, avec une
compensation financière à hauteur de 313 euros par mois, au sein d'unités militaires
spécifiques. Cette durée variable permettra d'offrir à tous les volontaires stagiaires un parcours
individualisé qui s'organisera autour de deux piliers :
Formation à la vie en collectivité dans un cadre militaire
Un mode de vie militaire, en tenue et en caserne, est caractéristique du SMV par rapport
aux autres dispositifs existants. L'objectif étant de se réapproprier les règles simples du «
vivre ensemble ».
Une formation civique et citoyenne, pour renouer avec la vie en collectivité (tenue,
ponctualité, etc.) et mieux comprendre son environnement (fonctionnement des
institutions, etc.), par l'apprentissage des gestes de premiers secours et la participation à
des missions d'aide et d'assistance à la population (missions de protection de
l'environnement ou de restauration du patrimoine, en collaboration avec les collectivités
locales).
Un entraînement physique progressif, pour reprendre ou acquérir des habitudes de vie
saines et développer le goût de l'effort.
Formation professionnelle

278
Une remise à niveau scolaire pour consolider les connaissances élémentaires permettant
l'accès à l'emploi ou la formation.
Une formation professionnelle certifiée, regroupant l'acquisition de savoir-faire et une
expérience professionnelle reconnue, avec des périodes de stage en entreprises.
L'obtention du permis de conduire.

Logo du Service militaire volontaire

3.2 - MISSION ET ORGANISATION

Le Service Militaire Volontaire : de quoi s'agit-il ?


Le SMV est un dispositif militaire destiné à favoriser l'accès à l'emploi durable par le biais d'une
formation professionnelle, scolaire et civique. Il s'adresse à des jeunes âgés de 18 à 25 ans,
de nationalité française.
Tout au long de la formation au SMV (d'une durée de 6 à 12 mois), les engagés :
recevront une formation humaine, comportementale et civique (Code du volontaire) ;
développeront le goût de l'effort à travers un entraînement sportif progressif ;
bénéficieront d'une remise à niveau scolaire ;
suivront une formation professionnelle en vue de vous préparer à votre futur métier.

Quelles filières métiers sont proposées ?


conducteur de PL ;
préparateur de commande (métiers de la logistique) ;
agent de prévention et de sécurité ;
ouvrier de la filière bois ;
agent de production (métiers de la métallurgie);
employé libre-service polyvalent (métiers du commerce) ;
etc.

Quelles sont les conditions d'entrée au SMV en tant que Volontaire


Stagiaire (VS) ?
Âge entre 18 et 25 ans à la date de la signature du contrat ;

279
De nationalité Française ;
Volontaire ;
Garçon ou fille ;
Résidant en France métropolitaine ;
Apte médicalement ;
En règle avec les obligations de la Journée de Défense et de Citoyenneté (JDC) ;
Avoir un casier judiciaire compatible avec l'exercice du métier militaire.

Quel parcours de formation ?


Quatre piliers très structurants fondent l'action du SMV, afin d'accompagner le volontaire et de
garantir le succès de son chemin d'insertion professionnelle et sociale.

les 4 piliers du SMV

le parcours de formation

3.3 - IMPLANTATIONS
Le service militaire volontaire comprend un commandement organique basé à Arcueil et 6
centres expérimentaux :
le centre de Montigny-lès-Metz (Moselle), créé le 15 octobre 2015 ;
le centre de Brétigny-sur-Orges (Essonne), créé le 3 novembre 2015 ;

280
le centre de La Rochelle (Charente-Maritime), créé le 13 janvier 2016 .
En 2017, deux centres supplémentaires ont ouvert leurs portes, armés respectivement par la
marine nationale à Brest et par l'armée de l'Air et de l'Espace à Ambérieu-en-Bugey, donnant
ainsi une dimension totalement interarmées à ce projet.
L'objectif fixé est de former 1000 stagiaires par an.

Les implantations du SMV

281
V - LES RESSOURCES HUMAINES DANS L'ARMÉE DE TERRE

BUT RECHERCHÉ ET DONNÉES ESSENTIELLES


Connaître les principes essentiels des ressources humaines dans l'armée de Terre dont les
différentes catégories de personnels que sont les sous-officier, les militaires du rang et les
personnels civils, leurs organisations et leurs parcours professionnels.
Connaître les possibilités de recrutement officier offertes tout le long de la carrière d'un sous-
officier.

RÉFÉRENCE
Code de la défense - Livre 1 de la partie IV
Loi n°2010-1330 du 9 novembre 2010 portant réforme des retraites (Version consolidée
au 5 février 2020).
Décret n°2008-961 du 12 septembre 2008 relatif aux militaires engagés (Version
consolidée au 5 février 2020).
Décret n°2008-959 du 12 septembre 2008 relatif aux militaires commissionnés (Version
consolidée au 5 février 2020).
Décret n°2008-958 du 12 septembre 2008 relatif à l'avancement à titre exceptionnel des
militaires (Version consolidée au 5 février 2020).
Décret n°2008-956 du 12 septembre 2008 relatif aux militaires servant à titre étranger
(Version consolidée au 5 février 2020).
Décret n°2008-955 du 12 septembre 2008 relatif aux volontariats militaires (Version
consolidée au 5 février 2020).
Arrêté du 1er juin 2018 relatif aux épreuves de sélection professionnelle pour l'accès au
grade de major de l'armée de Terre.
Instruction n°2000/DEF/RH-AT/PRH/LEG du 2 septembre 2019 relative au recrutement et
au renouvellement des engagements français au titre de l'armée de Terre.
Instruction n°7500/DEF/RH-AT/PRH/LEG du 05 novembre 2012 relative à l'avancement
des militaires du rang de l'armée de Terre.
Instruction n°953/DEF/RH-AT/PRH/LEG du 12 juillet 2016 relative à la formation
individuelle des militaires du rang de l'armée de Terre.
Instruction n°13000/DEF/RH-AT/PRH/MDR du 14 juin 2019 relative au bilan
professionnel de carrière et à l'orientation des engagés volontaires de l'armée de Terre.
Instruction n°11030/DEF/RH-AT/PRH/LEG du 1 juillet 2016 relative à l'avancement des
sous-officiers de l'armée de Terre.
Instruction n°4519/ARM/RH-AT/PRH/SOFF du 26 mars 2019 relative aux modalités
d'admission dans le corps des sous-officiers de carrière de l'armée de Terre.
Instruction n°954/ARM/RH-AT/PRH/SOFF du 20 octobre 2017 relative à la formation
individuelle des sous-officiers.

282
Instruction n°13007/DEF/RH-AT/PRH/LEG du 13 octobre 2011 relative au rendez-vous
d'information, au bilan professionnel de carrière et à la réorientation des sous-officiers de
l'armée de Terre.
Instruction n°13012/DEF/RH-AT/PRH/S-OFF du 5 mai 2009 relative aux qualifications
d'acquis professionnels des sous-officiers.
Instruction n°11016/DEF/PMAT/EG/B du 9 juillet 2003 relative au recrutement des
officiers de l'armée de Terre, au choix, parmi les sous-officiers de carrière de cette armée
ou y servant à titre étranger.
Instruction n°1700/DEF/DCSSA/PC/MA du 31 juillet 2014 relative à la détermination et au
contrôle de l'aptitude médicale à servir du personnel militaire.
Instruction n°812/DEF/RH-AT/PRH/LEG du 16 février 2018 relative aux normes médicale
d'aptitude applicable au personnel militaire de l'armée de Terre.
Instruction n°1500/RH-AT/EP/PRH/ES du 24 octobre 2016 relative à la reconversion des
militaires de l'armée de Terre
Circulaire n°340177/DEF/RH-AT/PRH/LEG relative à la notation des sous-officiers et
militaires du rang de l'armée de Terre

CONSEILS POUR ABORDER L'ÉTUDE


L'étude du présent chapitre requiert, une lecture attentive car les dispositifs de gestion de ces
différentes catégories de personnels sont amenés à évoluer.

283
1/ GÉNÉRALITÉ SUR LES MILITAIRES
ENGAGÉS

1.1 - DISPOSITIONS STATUTAIRES RELATIVES AUX


DÉROULEMENTS DES CARRIÈRES

1.1.1 - DISPOSITIONS LÉGISLATIVES

Hiérarchie militaire
La hiérarchie militaire générale est la suivante :
militaires du rang ;
sous-officiers et officiers mariniers;
officiers ;
maréchaux de France et amiraux de France.
Le titre de maréchal de France et le titre d'amiral de France constituent une dignité dans l'État.
Dans la hiérarchie militaire générale
1. Les grades des militaires du rang sont :
soldat ou matelot;
caporal ou quartier maître de 2ème classe ;
caporal-chef ou quartier maître de 1ère classe.
2. Les grades des sous-officiers et des officiers mariniers sont :
sergent ou second maître ;
sergent-chef ou maître ;
adjudant ou premier maître ;
adjudant-chef maître principal ;
major.
Dans la gendarmerie, le grade de gendarme prend place entre le grade de sergent et
celui de sergent-chef.
3. Les grades des officiers sont :
sous-lieutenant ou enseigne de vaisseau de deuxième classe ;
lieutenant ou enseigne de vaisseau de première classe ;
capitaine ou lieutenant de vaisseau ;
commandant ou capitaine de corvette ;
lieutenant-colonel ou capitaine de frégate ;
colonel ou capitaine de vaisseau ;
général de brigade, général de brigade aérienne ou contre-amiral ;

284
général de division, général de division aérienne ou vice-amiral.
Les généraux de division, les généraux de division aérienne et les vice-amiraux peuvent
respectivement recevoir rang et appellation de général de corps d'armée, de général de corps
aérien ou de vice-amiral d'escadre et de général d'armée, de général d'armée aérienne ou
d'amiral.
La hiérarchie militaire générale comporte, en outre, le grade d'aspirant. Les conditions d'accès
à ce grade, ainsi que les prérogatives et avantages qui lui sont attachés, sont fixés par décret
en Conseil d'État qui précise également celles des dispositions du présent statut relatives aux
officiers et aux sous-officiers qui lui sont applicables.
Le corps militaire du contrôle général des Armées a une hiérarchie propre qui ne comporte
aucune assimilation avec les grades des autres corps d'officiers.

1.1.2 - DISPOSITIONS RÉGLEMENTAIRES

Art. D. 4131-1
L'organisation des Armées et formations rattachées est fondée sur la hiérarchie qui définit la
place de chacun et son niveau de responsabilité par l'ordre des grades et, dans chaque grade,
par l'ordre d'ancienneté.
Les militaires dans l'exercice de leur fonction sont subordonnés les uns aux autres selon l'ordre
hiérarchique.
La hiérarchie particulière de chaque corps ainsi que, le cas échéant, sa correspondance avec
la hiérarchie générale définie par le statut général des militaires sont précisées par le statut
particulier de chaque corps.

Art. D. 4131-2
Le grade consacre l'aptitude à occuper des emplois d'un certain niveau, à assumer la
responsabilité et à exercer l'autorité qui y est attachée.
Le titulaire d'un grade a le devoir de faire respecter les règles générales de la discipline par
tous les militaires qui sont placés au-dessous de lui dans l'ordre hiérarchique, même s'ils ne
relèvent pas fonctionnellement de son autorité.
Tout militaire est tenu de se conformer aux instructions et d'obtempérer aux injonctions d'un
autre militaire, même placé au-dessous de lui dans l'ordre hiérarchique, si ce dernier est en
service et agit pour faire respecter les ordres qu'il a reçus.

Art. D. 4131-3
L'autorité est liée à la fonction. Celui qui la détient assume personnellement la responsabilité
des actes nécessaires à son exercice. Elle respecte l'ordre hiérarchique, sauf lorsqu'elle est
assurée par le titulaire d'une lettre de service ou d'une lettre de commandement.
Elle peut être entière ou limitée à un ou plusieurs domaines particuliers, en fonction de
nécessités opérationnelles, techniques ou administratives et peut s'exercer de façon
permanente ou occasionnelle.
Tout militaire qui exerce, même par suppléance ou par intérim, une fonction est investi de
l'autorité et des responsabilités afférentes à cette fonction.

285
Art. D. 4131-4
L'autorité attachée à une fonction ne peut être déléguée que dans les cas où le texte
réglementaire qui l'instaure l'autorise.
La délégation de pouvoir dégage la responsabilité du délégant pour les actes pris en vertu de
cette délégation.
Lorsque le titulaire d'une fonction charge l'un de ses subordonnés d'agir en ses lieux et place,
sa responsabilité demeure entière.
Tout commandant de bâtiment de la flotte, d'aéronef ou de véhicule a autorité sur toutes les
personnes présentes à bord.

Art. D. 4131-5
Le commandement de certaines formations administratives procède des pouvoirs du Président
de la République et est exercé en son nom par les titulaires désignés. Ces derniers sont
investis au cours d'une cérémonie publique et reçoivent un titre de commandement.
Les fonctions de direction sont assimilées à celles de commandement.
Le commandement d'une formation administrative ou d'une unité qui lui est subordonnée
implique, à la fois, le droit et l'obligation d'exercer l'autorité sur tout le personnel la constituant.
Le commandant de formation administrative et les commandants des unités qui lui sont
subordonnés peuvent être assistés d'un commandant en second qui les remplace en cas
d'absence ou d'empêchement.

Art. R. 4131-12
Les volontaires dans les Armées qui ont suivi avec succès un des cycles de formation donnant
accès au grade d'aspirant sont nommés à ce grade par décision du ministre des Armées.

1.2 - CONDITIONS DE SOUSCRIPTION DE L'ACTE


D'ENGAGEMENT

1.2.1 - CONDITIONS DE CANDIDATURE

Dispositions communes
Conformément aux dispositions de l'article L. 4132-1 du Code de la défense, tout candidat à un
recrutement en qualité de militaire doit satisfaire chacune des conditions suivantes :
posséder, sauf en temps de guerre, la nationalité française ;
être en règle avec les obligations prévues par le code du service national ;
jouir de ses droits civiques ;
présenter les aptitudes exigées pour l'exercice de la fonction ;
être âgé de dix-sept ans au moins ou de seize ans pour recevoir une formation générale
et professionnelle dans une école militaire ;
être pourvu du consentement de son représentant légal lorsqu'il est mineur non
émancipé.

286
Le candidat fonctionnaire doit, en outre, produire une attestation de l'administration à laquelle il
appartient reconnaissant qu'elle a été préalablement informée de son intention de contracter
un engagement dans les Armées.
Tout contrat souscrit en violation de ces dispositions doit faire l'objet, sauf pendant la période
probatoire, d'une procédure d'annulation devant le juge administratif qui est la seule autorité
habilitée à prononcer la nullité d'un contrat d'engagement et à déterminer les incidences d'une
telle décision. La section législation de la direction des ressources humaines de l'armée de
Terre, sous-direction des études et de la politique (DRHAT / SDEP / LEG) doit être
immédiatement informée d'une telle procédure par message.

Dispositions applicables aux militaires de carrière


Sont militaires de carrière les officiers ainsi que les sous-officiers et officiers mariniers qui sont
admis à cet état après en avoir fait la demande. Ils sont, de ce fait, nommés ou promus à un
grade de la hiérarchie en vue d'occuper un emploi permanent dans un corps militaire.
Les officiers de carrière sont recrutés :
1. soit par la voie des écoles militaires d'élèves officiers, par concours ;
2. soit par concours, par examens ou sur titres parmi les militaires ou, à titre exceptionnel,
parmi d'autres catégories de candidats énumérées dans les statuts particuliers ;
3. soit au choix, parmi les officiers sous contrat et les sous- officiers qui en font la demande
ou pour action d'éclat dûment constatée.
Les statuts particuliers déterminent notamment :
1. les conditions d'âge, de titres ou de diplômes, la nature des épreuves d'aptitude, les
conditions de grade ou de durée de service ;
2. les grades initiaux et les modalités de prise de rang ;
3. les proportions à respecter, par rapport au personnel admis par concours dans les écoles
militaires d'élèves officiers, pour le personnel provenant des autres sources de
recrutement.
Peuvent être admis à l'état de sous-officiers de carrière les militaires servant en vertu d'un
contrat ayant accompli au moins quatre ans de services militaires effectifs, dont une partie
dans un grade de sous-officier ou d'officier marinier, dans les conditions fixées par décret en
Conseil d'État.

Dispositions applicables aux militaires servant en vertu d'un contrat


Les militaires d'active autres que de carrière peuvent servir en tant que :
1. officiers sous contrat ;
2. militaires engagés ;
3. militaires commissionnés ;
4. volontaires ;
5. volontaires stagiaires du service militaire adapté ;
6. militaires servant à titre étranger.
Le militaire servant en vertu d'un contrat est recruté pour une durée déterminée. Le contrat est
renouvelable. Il est souscrit au titre d'une armée ou d'une formation rattachée.

287
Le service compte à partir de la date d'effet du contrat ou, s'il n'y a pas d'interruption du
service, de la date d'expiration du contrat précédent.
Sous réserve des dispositions relatives aux militaires commissionnés, l'intéressé est admis à
servir avec le grade qu'il a acquis. Toutefois, il peut être admis à servir avec un grade inférieur
en cas d'interruption de service ou de changement d'armée ou de formation rattachée.
Par exception à la condition de nationalité prévue au 1° de l'article L. 4132-1 du Code de la
défense, un ressortissant étranger peut être admis à servir en vertu d'un contrat :
1. à titre étranger ;
2. comme militaire commissionné, dans les conditions prévues à l'article L. 4132-10 ;
3. pour tout ou partie de la durée de la guerre.
L'officier sous contrat est recruté, au titre de son contrat initial, parmi les aspirants.
L'engagé est celui qui est admis à servir en vertu d'un contrat dans les grades de militaire du
rang et de sous-officier ou d'officier mariniers, dans une armée ou une formation rattachée.
Le militaire commissionné est admis par contrat à servir dans une armée ou une formation
rattachée dans un grade d'officier ou de sous-officier en vue d'exercer des fonctions
déterminées à caractère scientifique, technique ou pédagogique correspondant aux diplômes
qu'il détient ou à son expérience professionnelle.
Le grade du militaire commissionné ne donne droit au commandement que dans le cadre de la
fonction exercée.
Le militaire commissionné ne peut, dans cette situation, dépasser la limite d'âge des militaires
de carrière du grade correspondant.
Un décret en Conseil d'État précise les conditions d'application du présent article, et en
particulier celles requises pour l'attribution des grades.
Les Français peuvent être admis à servir, avec la qualité de militaire, en vertu d'un contrat de
volontariat dans les Armées.
Le volontariat est souscrit pour une durée minimale fixée par décret en conseil d'État, qui peut
être fractionnée si la nature de l'activité concernée le permet. Le contrat de volontariat est
renouvelable.
Les volontaires peuvent servir dans les grades de militaire du rang, au premier grade de sous-
officier ou d'officiers mariniers et au grade d'aspirant.
Peuvent demander à servir afin de recevoir une formation professionnelle les Français et les
Françaises nés ou ayant leur résidence habituelle dans les départements d'outre-mer, à
Mayotte, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Wallis-et-Futuna,
dans les Terres australes et antarctiques françaises, en Polynésie française et en Nouvelle-
Calédonie. Ils servent alors en tant que volontaires stagiaires du service militaire adapté dans
les mêmes grades que ceux mentionnés au dernier alinéa de l'article L. 4132-11. La formation
peut inclure la participation des stagiaires à des chantiers d'application, qui sont mis en œuvre
par les formations du service militaire adapté à la demande de l’État, des collectivités
territoriales d'outre-mer, de leurs établissements publics et des associations à but non lucratif
déclarées d'utilité publique. Les travaux ainsi réalisés par ces stagiaires ne donnent pas lieu à
rémunération de la prestation effectuée. Le volontariat des stagiaires du service militaire
adapté est souscrit pour une durée minimale de six mois. Il peut être renouvelé par périodes
de deux à douze mois. La durée totale de ce volontariat ne peut excéder vingt-quatre mois.

288
1.2.2 - CATÉGORIES DE RECRUTEMENT

Recrutement en école d'officiers


Outre les conditions prévues ci-dessus, les candidats à un engagement en école d'officiers
doivent être titulaires d'un diplôme de fin de second cycle de l'enseignement secondaire
général (baccalauréat) et être âgé de 22 ans au plus au 1er janvier de l'année du concours.
Les conditions d'âge sont reculées d'un temps égal à celui effectué au titre du volontariat dans
les Armées (maximum : un an).
Le recrutement des officiers de carrière à l'académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan
(AMSCC) se fait par trois voies d'accès :
Sur concours post CPGE ;
Sur titre après obtention de son diplôme BAC+5 ;
Sur dossier, pour les bacheliers ayant suivi un cycle de formation militaire et
d'enseignement universitaire au sein de l'armée allemande.

Recrutement en école de sous-officiers.


Outre les conditions prévues ci-dessus, les candidats à un engagement en école de sous-
officiers doivent être âgés de 17,5 à 29 ans, titulaires du Bac ou d'un diplôme équivalent de
niveau 4, avoir effectué leur Journée Défense et Citoyenneté, jouir de leurs droits civiques.
avoir été reconnus aptes médicalement lors des évaluations.
Les contrats d'engagement sont souscrits, après sélection, au moment de l'admission à l'école
nationale des sous-officiers d'active (ENSOA) ou à l'école militaire de haute montagne (EMHM)
au profit d'un domaine de spécialités.
La durée du primo contrat est de neuf ans.

Recrutement en qualité d'engagé volontaire de l'armée de Terre.


Le contrat initial (ou primo-contrat) normé d'un EVAT peut être de 9, 5 ou 3 ans.
Entre le primo-contrat et 11 ans, la norme est le renouvellement d'un contrat unique permettant
d'atteindre les 11 ans de service (borne haute du créneau d'attribution de l'indemnité de départ
pour le personnel non officier [IDPNO]). Cette durée peut varier et être fractionnée (jusqu'à
plusieurs périodes de 1 an), elle peut aussi, pour un besoin de projection, être fixée en mois et
jours.

Recrutement à la brigade de sapeurs-pompiers de Paris


Les contrats d'engagement à la BSPP sont souscrits pour une durée de cinq ans et sont reçus
dans les conditions suivantes :
l'autorisation d'engagement est accordée par le ministre des Armées (DRHAT) après avis
technique du commandement de la BSPP ;
les candidats doivent satisfaire aux conditions particulières d'aptitude médicale et
physique définies par les instructions et directives sur l'aptitude au service dans les
Armées (cf. instruction n° 2100/DEF/DCSSA/AST/AME du 1er octobre 2003 modifiée et
instruction n° 812/DEF/EMAT/PRH/EG/SO/ MDR du 6 mai 2004 modifiée) ;

289
les candidats ayant déjà servi en qualité de militaire et retournés à la vie civile peuvent
être recrutés à condition d'être âgés de moins de 28 ans. S'ils ont déjà servi à la BSPP et
que l'interruption de service est inférieure à trois ans, ils sont recrutés avec le grade
acquis en activité de service. Sinon, l'engagement est souscrit au grade de soldat, quel
que soit le grade antérieurement détenu.
Les contrats d'engagement doivent indiquer comme option principale : « pour servir
initialement à la brigade de sapeurs-pompiers de Paris ».

Recrutement en qualité d'engagé moniteur du service militaire


adapté.
Les contrats d'engagement des jeunes gens désireux de servir au sein d'une unité du SMA
peuvent être souscrits au titre de l'armée de Terre :
soit pour le 21e régiment d'infanterie de marine (21e RIMa) ;
soit pour une unité du SMA.
La décision de retenir ou non les candidatures appartient au ministre des Armées (DRHAT),
après avis technique du ministre chargé de l'outre-mer (commandant du SMA).
La durée des contrats d'engagement souscrits en vue de servir dans le cadre du SMA ou
renouvelés à ce titre est exclusivement déterminée par le commandant du SMA dans le
respect des dispositions de l'arrêté du 25 mai 2009. Elle est de deux ou trois ans pour le
premier contrat.
Les contrats d'engagement sont renseignés de la façon suivante :
en qualité d'engagé volontaire du service militaire adapté (EVSMA) ;
pour servir initialement soit, au 21e RIMa, soit dans une unité du service militaire adapté.

1.3 - AVANCEMENT ET NOMINATION

1.3.1 - NOMINATION
Les nominations dans un grade de la hiérarchie militaire sont prononcées :
par décret en conseil des ministres pour les officiers généraux ;
par décret du Président de la République pour les officiers de carrière et sous contrat ;
par l'autorité habilitée par voie réglementaire pour les sous-officiers de carrière, les
engagés et les volontaires ainsi que pour les officiers et les sous-officiers
commissionnés.
Il n'est pas prononcé de nomination dans un grade à titre honoraire.
Les nominations des militaires peuvent intervenir à titre temporaire, soit pour remplir des
fonctions pour une durée limitée, soit en temps de guerre.
Le grade détenu à ce titre comporte tous les droits, avantages et prérogatives qui lui sont
attachés. Il est sans effet sur le rang dans la liste d'ancienneté et l'avancement.
L'octroi et le retrait des grades conférés à titre temporaire sont prononcés par arrêté du
ministre des Armées.

290
1.3.2 - AVANCEMENT
Les promotions sont prononcées dans les mêmes conditions que les nominations.
L'avancement de grade a lieu soit au choix, soit au choix et à l'ancienneté, soit à
l'ancienneté. Sauf action d'éclat ou services exceptionnels, les promotions ont lieu de façon
continue de grade à grade et nul ne peut être promu à un grade s'il ne compte dans le grade
inférieur un minimum de durée de service, fixé par voie réglementaire.
L'ancienneté des militaires dans leur grade est déterminée par le temps passé en position
d'activité et, dans chaque cas, par celui pris en compte pour l'avancement au titre des autres
positions statutaires prévues par le présent statut.
Sauf pour les militaires commissionnés et les volontaires, les militaires prennent rang sur une
liste d'ancienneté établie par grade en fonction de leur ancienneté dans chaque corps et, s'il y
a lieu, par arme, service ou spécialité. L'avancement à l'ancienneté a lieu dans chaque corps
dans l'ordre de la liste d'ancienneté.
A égalité d'ancienneté, le rang est déterminé dans les conditions fixées par les statuts
particuliers.
Nul ne peut être promu au choix à un grade autre que ceux d'officiers généraux s'il n'est inscrit
sur un tableau d'avancement établi, au moins une fois par an, par corps.
Une commission dont les membres, d'un grade supérieur à celui des intéressés, sont désignés
par le ministre des Armées, présente à ce dernier tous les éléments d'appréciation
nécessaires, notamment l'ordre de préférence et les notations données aux candidats par leurs
supérieurs hiérarchiques.
Sous réserve des nécessités du service, les promotions ont lieu dans l'ordre du tableau
d'avancement.
Si le tableau n'a pas été épuisé, les militaires qui y figurent sont reportés en tête du tableau
suivant.
Les statuts particuliers fixent :
1. les conditions requises pour être promu au grade supérieur ;
2. les proportions respectives et les modalités de l'avancement à la fois au choix et à
l'ancienneté, pour les corps et dans les grades concernés ;
3. les conditions d'application de l'avancement au choix.
Au titre des conditions pour être promu au grade supérieur, les statuts particuliers peuvent
prévoir :
1. que l'ancienneté des militaires de carrière dans le grade inférieur n'excède pas un niveau
déterminé. Dans le cas où des dérogations à cette règle sont prévues, les statuts
particuliers en fixent les limites par référence au nombre de promotions prononcées
chaque année dans les grades considérés ;
2. le temps minimum à passer dans le grade supérieur avant la limite d'âge.

1.4 - NOTATION

1.4.1 - DISPOSITIONS LÉGISLATIVES


La notation s'effectue sur un formulaire commun : le bulletin de notation annuelle (BNA).

291
Pour être noté, le militaire d'active doit avoir accompli au moins cent vingt jours de présence
effective en position d'activité durant la période de notation. Pour les militaires de la réserve
opérationnelle, cette durée est de dix jours d'activité effectuée dans le cadre de l'engagement à
servir dans la réserve (ESR). La présence effective comprend les samedis, dimanches, jours
fériés et jours de permission. En revanche, elle n'inclut pas les jours de congés pris par le
militaire lorsqu'il est en position d'activité.
Si un militaire ne peut être noté faute d'avoir effectué le temps de présence effective
nécessaire pendant une période de notation considérée, sa dernière notation lui est conservée
et une copie de celle-ci avec la mention « notation conservée pour le militaire considéré en
raison de son indisponibilité » ou un document justifiant de l'indisponibilité de l'intéressé
pendant cette période est inséré dans son dossier individuel, en lieu et place du BNA du
millésime considéré.
La notation doit être rédigée en français. Elle est arrêtée par une autorité hiérarchique
française (ou servant à titre étranger).
Aucune appréciation sur le comportement d'un militaire en sa qualité de membre du Conseil
supérieur de la fonction militaire, d'un conseil de la fonction militaire ou de représentant auprès
de la hiérarchie ne doit figurer dans sa notation.
Aucune mention relative à des sanctions, à l'état de santé du militaire noté ou à l'avancement
ne doit figurer dans la notation.
Il peut, en revanche, être tenu compte des faits ayant donné lieu à sanctions dans
l'appréciation du militaire et l'établissement de sa notation.
La notation est distincte des propositions d'avancement.
OBJECTIFS DE LA NOTATION
La notation est un acte de commandement, qui consiste notamment à analyser, sous une
forme objective, les compétences, à apprécier les services rendus et à évaluer les orientations
professionnelles de chaque militaire. Le notateur indique, le cas échéant, au noté les axes de
progrès le concernant. Il prend en compte l'ensemble des activités liées au service exécutées
par le militaire au cours de la période de notation.
CADRE GÉNÉRAL DE LA NOTATION
L'année de notation, appelée millésime, est la période qui correspond à l'année civile au cours
de laquelle le noté se voit attribuer puis communiquer sa notation.
La période de notation s'échelonne du 1er juin de l'année civile précédente (année A -1) au 31
mai de l'année civile en cours (année A) sauf mention contraire dans les annexes spécifiques
d'armées et formation rattachées.
Une commission de notation se réunit le cas échéant avant la communication au premier
degré.
L'établissement et la communication de la notation au premier degré sont autorisés à compter
du 1er avril de l'année A, sauf cas dérogatoires.
L'établissement et la communication de la notation arrêtée au second degré sont autorisés à
compter du 1er juin de l'année A.
OBSERVATIONS ET RECOURS
Tout militaire a le droit de faire des observations consécutivement à la première communication
de sa notation, et de faire un recours devant la commission des recours des militaires (CRM)
sur sa notation définitive.
Les modalités d'application de ces règles sont précisées par instruction sous timbre de la
DRHAT.

292
1.4.2 - DISPOSITIONS RÉGLEMENTAIRES

1.4.2.1 - DISPOSITIONS GÉNÉRALES.

Art. R. 4135-1
La notation est une évaluation par l'autorité hiérarchique des qualités morales, intellectuelles et
professionnelles du militaire, de son aptitude physique, de sa manière de servir pendant une
période déterminée et de son aptitude à tenir dans l'immédiat et ultérieurement des emplois de
niveau plus élevé.

Art. R. 4135-2
La notation est traduite :
1. par des appréciations générales, qui doivent notamment comporter les appréciations
littérales données par l'une au moins des autorités chargées de la notation ;
2. par des niveaux de valeur ou par des notes chiffrées respectivement déterminés selon
une échelle ou selon une cotation définie, dans chaque armée ou formation rattachée, en
fonction des corps qui la composent.
La notation est distincte des propositions pour l'avancement.

Art. R. 4135-3
Le militaire est noté à un ou plusieurs degrés par les autorités militaires ou civiles dont il relève.
Pour établir la notation du militaire, ces autorités doivent prendre en considération l'ensemble
des activités liées au service exécutées par l'intéressé au cours de la période de notation, à
l'exception de celles exercées en tant que représentant de militaires auprès de la hiérarchie ou
au sein d'un organisme consultatif.
Le nombre de degrés de notation et la désignation des autorités correspondantes sont
déterminés par le ministre des Armées en considération du corps, du grade, de la fonction du
militaire et de l'organisation propre à chaque armée ou formation rattachée.

Art. R. 4135-4
Des règles d'harmonisation, assorties de barèmes, quotas ou normes d'appréciations, peuvent
être fixées par arrêté du ministre des Armées, par armée ou formation rattachée, pour le
classement par niveau de valeur ou dans l'attribution des notes chiffrées.

Art. R. 4135-5
Le militaire est noté au moins une fois par an lorsqu'il a accompli au moins cent vingt jours de
présence effective en position d'activité durant la période de notation.
Pour le réserviste servant dans la réserve opérationnelle, la durée de la présence effective
minimum est de dix jours.
La présence effective comprend les samedis, dimanches, jours fériés et les jours de
permission, mais n'inclut pas les jours de congés pris par le militaire lorsqu'il est en position
d'activité.

293
Le militaire qui n'a pas accompli ce nombre minimum de jours de présence effective n'est pas
noté au titre de l'année considérée. Dans ce cas, sa dernière notation lui est conservée.

Art. R. 4135-6
Les notes et appréciations sont communiquées au militaire lors d'un entretien avec le premier
notateur ou le notateur unique, sauf si des circonstances particulières font obstacle à sa tenue.
L'entretien a lieu même si le militaire fait l'objet d'une mutation. Le militaire peut porter ses
observations sur le formulaire de notation dans un délai de huit jours francs à compter de cet
entretien.
Le militaire prend connaissance de l'ensemble de la notation lorsqu'elle a été arrêtée par
l'autorité notant en dernier ressort, au plus tard :
1. avant le début des travaux de notation de l'année suivante, dont la date est fixée par
chaque armée ou formation rattachée, si le militaire ne concourt pas pour un avancement
de grade au choix ;
2. avant le début des travaux de la commission d'avancement de son grade pour l'année à
venir, si le militaire concourt pour un avancement au choix.
Chaque communication de notation est attestée par la signature de l'intéressé sur le formulaire
portant sa notation, dont une copie lui est systématiquement remise ; ce formulaire est classé
au dossier de l'intéressé.

Art. R. 4135-7
Le militaire qui conteste sa notation établie en dernier ressort forme un recours administratif
préalable.

1.4.2.2 - DISPOSITIONS RELATIVES AUX MUTATIONS.

Art. R. 4135-8
Un arrêté du ministre des Armées, ou du ministre de l'Intérieur pour les militaires de la
gendarmerie nationale, précise les modalités de notation annuelle des militaires en
détachement. Il fixe également les conditions dans lesquelles sont notés les militaires faisant
l'objet d'une mutation entre deux notations annuelles et les conditions dans lesquelles les
notateurs mutés en cours d'année doivent noter leurs subordonnés avant leur départ.
Dans le cas d'une mutation entre deux notations annuelles, il est établi une notation
intermédiaire. Elle est communiquée à l'intéressé par son auteur et jointe à la notation
annuelle.

1.5 - CHANGEMENTS D'ARMÉE OU DE CORPS

1.5.1 - DISPOSITIONS LÉGISLATIVES


Les militaires de carrière peuvent, pour les besoins du service, être admis sur leur demande ou
affectés d'office dans d'autres corps de l'armée ou de la formation rattachée à laquelle ils
appartiennent. Ils ne peuvent être admis dans un corps d'une autre armée ou d'une autre
formation rattachée que sur leur demande.

294
Ces dispositions ne peuvent entraîner ni l'admission dans les corps recrutés exclusivement ou
sur présentation de titres déterminés, ni la modification du grade et de l'ancienneté de grade
acquise dans le corps d'origine, ni la prise de rang dans le nouveau corps avant les militaires
de même grade et de même ancienneté, ni la perte du bénéfice d'une inscription au tableau
d'avancement.
Les militaires servant en vertu d'un contrat peuvent changer d'armée ou de formation rattachée
et, le cas échéant, changer de corps de rattachement dans les mêmes conditions que les
militaires de carrière. Dans ce cas, il est souscrit un nouvel engagement sans interruption de
service.
Des permutations pour convenances personnelles peuvent être autorisées entre militaires de
carrière de même grade appartenant à des corps différents. Les permutants prennent rang
dans le nouveau corps à la date de nomination dans le grade du moins ancien des deux
intéressés.
Les modalités d'application du présent article sont fixées par décret en Conseil d’État.

1.5.2 - DISPOSITIONS RÉGLEMENTAIRES

1.5.2.1 - DISPOSITIONS GÉNÉRALES.

Art. R. 4133-1
Les dispositions du présent chapitre sont applicables à l'ensemble des militaires mentionnés à
l'article L. 4111-2.
Toutefois, elles ne sont pas applicables aux intégrations dans les corps de militaires infirmiers
et techniciens des hôpitaux des Armées réalisées en application des articles 13 et 14 du décret
n° 2002-1490 du 20 décembre 2002 fixant le statut des militaires infirmiers et techniciens des
hôpitaux des Armées.

Art. R. 4133-2
Les militaires changeant d'armée, de formation rattachée ou de corps conservent le bénéfice
des temps de commandement, de responsabilité, de troupe ou de service à la mer effectués.
Ils prennent rang, avec leur grade et leur ancienneté de grade, après les militaires de même
grade et de même ancienneté de grade du corps de l'armée ou de la formation rattachée
d'accueil.
Lorsqu'ils sont inscrits au tableau d'avancement de leur corps d'origine, ils sont promus après
les militaires de même ancienneté de grade du corps de l'armée ou de la formation rattachée
d'accueil inscrits au tableau d'avancement pour le même grade.

Art. R. 4133-3
Les mesures décidées en application du présent chapitre ne peuvent entraîner :
1. l'admission dans un corps en extinction ;
2. l'admission d'office dans un corps dont les limites d'âge sont plus basses que celles du
corps d'origine ;

295
3. le changement de corps d'un militaire qui, à la date de prise d'effet de cette mesure,
aurait dépassé la limite d'ancienneté de grade fixée par les statuts particuliers du corps
d'origine ou du corps d'accueil pour accéder au grade supérieur.

Art. R. 4133-4
Le militaire de carrière ou le militaire servant en vertu d'un contrat classé dans le personnel
navigant peut être admis, dans les conditions fixées aux articles R. 4133-5 à R. 4133-9 :
1. sur sa demande ou d'office, dans un autre corps de l'armée ou de la formation rattachée
à laquelle il appartient. Il peut être admis dans ce nouveau corps soit en tant que
personnel non navigant, soit en tant que personnel navigant ;
2. sur sa demande, dans une armée ou formation rattachée autre que celle à laquelle il
appartient. Au sein de cette autre armée ou formation rattachée, l'intéressé peut
demander à être admis soit en tant que personnel non navigant, soit en tant que
personnel navigant s'il remplit les conditions de classement dans le personnel navigant
de l'armée ou de la formation rattachée considérée.

1.5.2.2 - DISPOSITIONS PARTICULIÈRES AUX


CHANGEMENTS SUR DEMANDE.

Art. R. 4133-5
1. Les changements, sur demande, d'armée, de formation rattachée ou de corps au sein de
la même armée ou formation rattachée sont prononcés, pour les militaires des Armées ou
formations rattachées autres que la gendarmerie nationale, par arrêté du ministre des
Armées après avis de la commission d'avancement du corps, de l'armée ou de la
formation rattachée d'accueil, prévue à l'article L. 4136-3 ou par les statuts particuliers.
2. Les changements, sur demande, d'armée ou de formation rattachée vers la gendarmerie
nationale sont prononcés par arrêté conjoint du ministre des Armées et du ministre de
l'Intérieur, après avis de la commission d'avancement du corps d'accueil, prévue à l'article
L. 4136-3 ou par les statuts particuliers.
Les changements, sur demande, d'armée ou de formation rattachée des militaires de la
gendarmerie nationale vers les Armées ou d'autres formations rattachées sont prononcés par
arrêté conjoint du ministre des Armées et du ministre de l'Intérieur, après avis de la commission
d'avancement du corps d'accueil de l'armée ou de la formation rattachée prévue à l'article L.
4136-3 ou par les statuts particuliers.
Les changements, sur demande, de corps des militaires de la gendarmerie nationale, au sein
de la gendarmerie nationale, sont prononcés par arrêté du ministre de l'Intérieur après avis de
la commission d'avancement du corps d'accueil, prévue à l'article L. 4136-3 ou par les statuts
particuliers.

296
1.5.2.3 - DISPOSITIONS PARTICULIÈRES AUX
CHANGEMENTS D'OFFICE.

Art. R. 4133-6
Lorsque les changements de corps sur demande intervenus en application de l'article R. 4133-
5 ne permettent pas de satisfaire les besoins des Armées ou formations rattachées, le ministre
des Armées procède à des changements d'office de corps au sein d'une même armée ou
formation rattachée autre que la gendarmerie nationale.
Pour la gendarmerie nationale, le ministre de l'Intérieur procède aux changements d'office de
corps.
Le militaire ne peut faire l'objet que d'un seul changement d'office de corps au cours de sa
carrière.

Art. R. 4133-7
Les militaires ne peuvent faire l'objet d'un changement d'office de corps au sein d'une même
armée ou d'une même formation rattachée avant d'avoir accompli, dans le corps au titre duquel
ils ont été recrutés ou dans le corps auquel ils sont rattachés, une durée minimale de six ans
pour les officiers et de trois ans pour les sous-officiers et les officiers mariniers.
Ces durées ne sont pas applicables :
1. en cas d'inaptitude définitive empêchant le maintien du militaire dans son corps
d'appartenance ou de rattachement ;
2. en cas de non-obtention d'une qualification ou de perte définitive d'une qualification
requise pour le maintien du militaire dans son corps d'appartenance ou de rattachement.
Dans ces cas, les changements d'office de corps peuvent être prononcés dès que le caractère
définitif de l'empêchement a été constaté.

Art. R. 4133-8
Les changements d'office de corps au sein d'une même armée ou d'une même formation
rattachée sont prononcés après avis d'une commission mixte composée des membres de la
commission d'avancement du corps d'origine et de la commission d'avancement du corps
d'accueil :
1. par décret du Président de la République, pour les officiers ;
2. par arrêté du ministre des Armées, pour les sous-officiers des Armées et formations
rattachées autres que la gendarmerie nationale et les officiers mariniers ;
3. par arrêté du ministre de l'Intérieur, pour les sous-officiers de la gendarmerie nationale.

Art. R. 4133-9
Les militaires pour lesquels il est envisagé de recourir à la procédure du changement d'office
de corps sont convoqués par lettre recommandée avec demande d'avis de réception au moins
quinze jours francs avant la réunion de la commission prévue à l'article R. 4133-8 et peuvent
se faire assister d'un militaire de leur choix.
Les militaires convoqués qui ne souhaitent pas être entendus par cette commission en
informent l'administration par courrier.

297
1.6 - DISPOSITIFS D'ACCÈS A LA FONCTION PUBLIQUE
CIVILE

Article L4139-1
La demande de mise en détachement du militaire lauréat d'un concours de l'une des fonctions
publiques civiles ou d'accès à la magistrature ainsi que celle du militaire admis à un
recrutement sans concours prévu par le statut particulier dans un corps ou cadre d'emplois de
fonctionnaires de catégorie C pour l'accès au premier grade du corps ou cadre d'emplois est
acceptée, sous réserve que l'intéressé ait accompli au moins quatre ans de services militaires,
ait informé son autorité d'emploi de sa démarche visant à un recrutement sans concours ou de
son inscription au concours et ait atteint le terme du délai pendant lequel il s'est engagé à
rester en position d'activité à la suite d'une formation spécialisée ou de la perception d'une
prime liée au recrutement ou à la fidélisation.
Sous réserve des dispositions de l'ordonnance n° 58-1270 du 22 décembre 1958 portant loi
organique relative au statut de la magistrature, le militaire lauréat de l'un de ces concours, ou
admis à un recrutement sans concours prévu par le statut particulier d'un corps ou cadre
d'emplois de fonctionnaires de catégorie C pour l'accès au premier grade de ce corps ou cadre
d'emplois, est titularisé et reclassé, dans le corps ou le cadre d'emploi d'accueil dans des
conditions équivalentes, précisées par décret en Conseil d’État, à celles prévues pour un
fonctionnaire par le statut particulier de ce corps ou de ce cadre d'emploi.
Lorsque le militaire ne peut bénéficier du détachement mentionné au premier alinéa, il est
reclassé dès sa nomination dans le corps ou cadre d'emplois d'accueil, dans les conditions
prévues au deuxième alinéa. Pour remplir les conditions de candidature à ces concours, les
diplômes et qualifications militaires pourront, dans les conditions fixées par décret en Conseil
d’État, être substitués aux titres et diplômes exigés par les statuts particuliers des corps et
cadres d'emplois d'accueil.

Article L4139-2
Le militaire, remplissant les conditions de grade et d'ancienneté peut, sur demande agréée,
après un stage probatoire, être détaché, dans les conditions prévues par décret en Conseil
d’État, pour occuper des emplois vacants et correspondant à ses qualifications au sein des
administrations de l’État, des collectivités territoriales, de la fonction publique hospitalière et
des établissements publics à caractère administratif, nonobstant les règles de recrutement
pour ces emplois.
Les contingents annuels de ces emplois sont fixés par voie réglementaire pour chaque
administration de l'État et pour chaque catégorie de collectivité territoriale ou établissement
public administratif, compte tenu des possibilités d'accueil.
Après un an de détachement, le militaire peut demander, dans les conditions fixées par décret
en Conseil d’État, son intégration ou sa titularisation dans le corps ou le cadre d'emploi dont
relève l'emploi considéré, sous réserve de la vérification de son aptitude. Pour l'intégration ou
la titularisation dans un corps enseignant, la durée du détachement est portée à deux ans. La
période initiale de détachement peut être prolongée pour une période de même durée.
Le militaire du rang détaché dans un corps ou un cadre d'emplois depuis deux ans en
application de l'article 13 ter de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations
des fonctionnaires peut demander son intégration dans ce corps ou ce cadre d'emplois dans
les conditions prévues au troisième alinéa du présent I.

298
En cas d'intégration ou de titularisation, l'intéressé est reclassé à un échelon comportant un
indice égal ou, à défaut, immédiatement supérieur à celui détenu dans le corps d'origine.
Le militaire servant en vertu d'un contrat bénéficie d'une prorogation de droit de son contrat
jusqu'à la fin de son détachement et de son renouvellement éventuel, y compris au-delà de la
limite de durée des services fixée au II de l'article L. 4139-16.
La condition de nationalité fixée au 1° de l'article 5 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant
droits et obligations des fonctionnaires n'est pas opposable aux militaires ayant servi à titre de
non-nationaux pendant une durée fixée par décret en Conseil d’État. Toutefois, ceux-ci n'ont
pas accès aux emplois dont les attributions soit ne sont pas séparables de l'exercice de la
souveraineté, soit comportent une participation directe ou indirecte à l'exercice de prérogatives
de puissance publique.

Article L4139-3
Le militaire, à l'exception de l'officier de carrière et du militaire commissionné, peut se porter
candidat pour l'accès aux emplois réservés, sur demande agréée, dans les conditions prévues
par le code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre.
En cas d'intégration ou de titularisation, la durée des services effectifs du militaire est reprise
en totalité dans la limite de dix ans pour l'ancienneté dans le corps ou le cadre d'emploi
d'accueil de catégorie C. Elle est reprise pour la moitié de la durée des services effectifs dans
la limite de cinq ans pour l'ancienneté dans le corps ou le cadre d'emploi de catégorie B.

Article L4139-4
Durant le détachement prévu aux articles L. 4139-1 à L. 4139-3, le militaire perçoit une
rémunération au moins égale à celle qu'il aurait perçue s'il était resté en position d'activité au
sein des Armées, dans des conditions fixées par décret. Aucune promotion n'est prononcée
durant ce détachement et le militaire est radié des cadres ou rayé des contrôles de l'armée
active à la date de son intégration ou de sa titularisation dans le corps ou le cadre d'emploi
d'accueil.
Hormis pour l'attribution de la bonification prévue au i de l'article L. 12 du code des pensions
civiles et militaires de retraite, le temps passé en position de détachement prévu aux articles L.
4139-1 à L. 4139-3 du présent code est pris en compte, pour la liquidation de la pension,
comme une période de services militaires effectifs.
Le militaire non intégré ou non titularisé au titre des dispositions des articles L. 4139-1 à L.
4139-3 est réintégré, même en surnombre, dans son corps d'origine ou sa formation de
rattachement.

1.7 - LES POSITIONS STATUTAIRES

1.7.1 - DISPOSITIONS LÉGISLATIVES


Tout militaire est placé dans l'une des positions suivantes :
1. en activité ;
2. en détachement ;
3. hors cadres ;
4. en non-activité.

299
Tout militaire engagé dans une procédure de départ est placé dans l'une des positions
statutaires suivantes :
En activité dans le cadre de la formation professionnelle (ou d'un accompagnement vers
l'emploi) lorsque le militaire bénéficie :
- d'un congé de reconversion ;
- d'un congé pour création ou reprise d'entreprise ;
- d'une affectation pour une durée limitée, dans le cadre du point II. de l'article L. 4138-2. du
code de la défense ;
- congé maladie, lorsqu'il bénéficie d'un agrément délivré par un médecin militaire, pour le
personnel blessé en opération ;
d'une affectation au centre militaire de formation professionnelle (CMFP).
En détachement ou en détachement - intégration selon les modalités prévues aux articles
L. 4138-8., L. 4139-1., L. 4139-2. et L. 4139-3. du code de la défense.
En non-activité lorsque le militaire bénéficie :
- d'une mise en disponibilité ;
- d'un congé complémentaire de reconversion ;
- d'un congé du personnel navigant ;
- d'un agrément délivré par un médecin militaire, pour le personnel blessé en opération (congé
de longue maladie ou de longue durée pour maladie)
La cessation de l'état de militaire.
La cessation de l'état militaire intervient d'office au terme du congé de reconversion ou du
congé complémentaire de reconversion, du congé pour création ou reprise d'entreprise, du
congé du personnel navigant ou lors de la titularisation dans une fonction publique (selon les
modalités définies dans l'article L. 4139-14. du code de la défense et à l'exception des cas
prévus par le point VI. de l'article 89. de la loi 2005-270 du 25 mars 2005 modifiée).
Le congé de reconversion.
Pour la formation professionnelle ou l'accompagnement vers l'emploi, le militaire ayant
accompli au moins quatre ans de services effectifs peut, sur demande agréée, bénéficier d'un
congé de reconversion d'une durée maximale de cent vingt jours ouvrés, qui peut être
fractionné pour répondre aux contraintes de la formation suivie ou de l'accompagnement vers
l'emploi. Il peut ensuite, selon les mêmes conditions, bénéficier d'un congé complémentaire de
reconversion d'une durée maximale de six mois consécutifs.
Le volontaire ayant accompli moins de quatre années de services effectifs peut bénéficier d'un
congé de reconversion d'une durée maximale de vingt jours ouvrés selon les mêmes modalités
et dans les mêmes conditions de fractionnement que celles prévues au précédent alinéa.
Le congé complémentaire de reconversion.
Lorsque la situation le justifie, notamment dans le cadre d'une formation professionnelle dont la
durée excède 120 jours ouvrés, l'attribution d'un congé complémentaire de reconversion (CCR)
d'une durée maximale de 6 mois est envisageable.
La durée du congé de reconversion et du congé complémentaire de reconversion.
La durée maximale du congé de reconversion et du congé complémentaire de reconversion ne
peut excéder 120 jours ouvrés plus 6 mois consécutifs.

300
À l'expiration du CR ou du CCR, l'intéressé est radié des cadres ou rayé des contrôles à titre
définitif, sous réserve des dispositions prévues au point VI. de l'article 89. de la loi n° 2005-270
du 24 mars 2005 modifiée, portant statut général des militaires.
Le congé du personnel navigant.
Le congé du personnel navigant (CPN) s'analyse comme une aide au départ au même titre
que la disponibilité, le CR et le CCR.
Le personnel bénéficiant d'un CPN, en position de non activité, peut accéder à des prestations
d'orientation, d'accompagnement et de formation internes ou externalisées.
Le congé pour création d'entreprise.
Le congé pour création ou reprise d'entreprise (CCRE) peut être octroyé aux militaires
totalisant au moins 8 années de services et porteurs d'un projet de création ou de reprise
d'entreprise sous réserve d'obtenir l'avis de la commission de déontologie.
Ce congé peut être associé à une prestation d'aide à la création ou reprise d'entreprise
proposée par défense mobilité, si la mise en œuvre du projet le nécessite.
Le congé a une durée maximale d'un an, renouvelable une fois.
Exercice d'une activité lucrative.
L'article L. 4122-2. du code de la défense prévoit la possibilité de cumul d'une activité lucrative
exercée à titre accessoire, alors que de manière générale cette possibilité de cumul est
normalement interdite au militaire en position d'activité. L'instruction n°
230848/DEF/SGA/DRH-MD/FM1 du 15 octobre 2008, relative au cumul d'activités à titre
accessoire des militaires précise les modalités de cette disposition dans le cadre d'un CR : le
personnel en congé de reconversion peut exercer l'activité lucrative au titre de laquelle le CR a
été accordé, mais uniquement celle-ci.
Cette disposition ouvre normalement la possibilité de signer un contrat de travail.
L'interdiction d'exercer à titre professionnel une activité privée lucrative et de participer aux
organes de direction de sociétés ou d'associations à but lucratif n'est pas applicable au
militaire qui crée ou reprend une entreprise dans le cadre du CCRE.

1.7.2 - DISPOSITIONS RÉGLEMENTAIRES

1.7.2.1 - ACTIVITÉ

Art. R. 4138-1
Le militaire en position d'activité prévue à l'article L. 4138-2 occupe un emploi de son grade
dans les Armées ou formations rattachées ou, au titre de l'article R. 4138-22, dans des
organismes ne relevant pas du ministère des Armées.
Dans cette position, le militaire peut être placé dans l'une des situations mentionnées aux
articles R. 4138-3 à R. 4138-33.

301
Art. R. 4138-1-1
Dans le présent chapitre, outre le contrôle général des Armées, les formations rattachées sont
les délégations générales, directions générales et directions ainsi que les services interarmées
dont l'autorité responsable est chargée, au nom du ministre des Armées, de la gestion et de
l'administration des militaires relevant statutairement de son autorité. Cette autorité prend les
mesures et les décisions relevant du présent chapitre à l'encontre des militaires précités.

Art. R. 4138-2
Les congés prévus aux articles R. 4138-4 à R. 4138-6, R. 4138-27 et R. 4138-28 sont
accordés par le ministre des Armées.
Le congé d'accompagnement d'une personne en fin de vie est accordé par le ministre des
Armées.

CONGÉ DE MALADIE

Art. R. 4138-3
Le congé de maladie prévu à l'article L. 4138-3 est la situation du militaire dont le service est
interrompu en raison d'une maladie ou d'une blessure le plaçant dans l'impossibilité d'exercer
ses fonctions.
Le congé de maladie est attribué sur demande ou d'office par le commandant de la formation
administrative d'affectation ou d'emploi du militaire concerné, sur le fondement d'un certificat
établi par le médecin, le chirurgien-dentiste ou la sage-femme qui en a prescrit la nécessité.
La date de prise d'effet du congé de maladie est celle de la cessation du service. Le congé de
maladie intervenant au cours d'une permission en interrompt le déroulement.
L'intéressé conserve le droit à la fraction de la permission dont il n'a pas bénéficié, selon les
modalités propres au régime de ladite permission.
Le commandant de la formation administrative d'affectation ou d'emploi peut, à tout moment,
faire procéder à un contrôle médical du militaire placé en congé de maladie afin de s'assurer
que ce congé est justifié.
Le contrôle médical est effectué par un praticien des Armées n'exerçant pas son activité au
sein de cette formation. Le militaire doit se soumettre à ce contrôle, sous peine de suspension
du versement de sa rémunération ou de l'interruption du congé.
Lorsque la durée des congés de maladie est, pendant une période de douze mois consécutifs,
supérieure à six mois, le militaire qui ne peut pas reprendre ses fonctions est placé, selon
l'affection présentée, en congé de longue durée pour maladie ou en congé de longue maladie
dans les conditions prévues aux articles R. 4138-47 à R. 4138-58.

CONGÉ DE MATERNITÉ

Art. R. 4138-4
Le congé de maternité prévu à l'article L. 4138-4 est accordé, sur demande, dans les
conditions fixées pour les fonctionnaires de l'État.
Le militaire féminin peut bénéficier, sur demande, des autorisations d'absence pour allaitement
prévues à l'article L. 1225-30 du code du travail.

302
CONGÉ DE PATERNITÉ

Art. R. 4138-5
Le congé de paternité, prévu à l'article L. 4138-4, est accordé à tout militaire après la
naissance de son ou de ses enfants. Sa durée est de 25 jours, dont 4 jours à prendre
obligatoirement à la naissance, puis 21 jours fractionnables en deux fois à prendre dans les 6
mois suivants. Le militaire adresse sa demande par écrit au commandant de la formation
administrative au moins un mois avant la date à laquelle il entend prendre son congé.
Pour bénéficier du congé, le militaire doit justifier de la filiation de l'enfant par présentation d'un
acte de naissance.
Toutefois, ce congé peut être reporté au-delà de ce délai lorsque :
1. l'enfant est hospitalisé : le congé de paternité doit être pris dans les quatre mois qui
suivent la fin de l'hospitalisation ;
2. la mère décède du fait de l'accouchement : le père a droit au congé postnatal de
maternité dont la mère n'a pas pu bénéficier. Le congé de paternité doit être pris dans les
quatre mois qui suivent la fin du congé postnatal de maternité ;
3. l'enfant décède : le congé de paternité doit être pris dans les quatre mois qui suivent le
décès ;
4. les nécessités de service sont impérieuses : le militaire peut prendre le congé de
paternité à compter de la fin de sa mission opérationnelle, dès que la période disponible
entre deux missions permet le bénéfice de ce droit.

CONGÉ D'ADOPTION

Art. R. 4138-6
Le congé d'adoption prévu à l'article L. 4138-4 est accordé, sur demande, au militaire, père ou
mère adoptif, à qui un service départemental d'aide sociale à l'enfance, un organisme autorisé
pour l'adoption ou l'Agence française de l'adoption confie un enfant en vue de son adoption. Il
peut être également accordé au militaire, père ou mère adoptif qui est titulaire de l'agrément
mentionné aux articles L. 225-2 à L. 225-7 et L. 225-17 du code de l'action sociale et des
familles.
Le congé d'adoption doit être pris :
1. À dater de l'arrivée de l'enfant au foyer du militaire ;
2. Ou précéder de sept jours, au plus, cette arrivée ;
3. Ou en cas de nécessités impérieuses de service, à compter de la fin de la mission
opérationnelle du militaire, dès que la période disponible entre deux missions permet le
bénéfice de ce droit.
Si les deux parents adoptifs sont militaires, soit l'un des conjoints doit renoncer à son droit, soit
ce congé peut être réparti entre le père ou la mère adoptive. Dans ce cas, la durée du congé
est augmentée de onze jours ou de dix-huit jours en cas d'adoptions multiples et ne peut être
fractionnée en plus de deux parties, dont la plus courte est au moins égale à onze jours. Ces
deux périodes peuvent être simultanées.

303
CONGÉ DE PRÉSENCE PARENTALE

Art. R. 4138-7
Le militaire bénéficie, sur sa demande, du congé de présence parentale prévu à l'article L.
4138-7. Ce congé est ouvert au père et à la mère lorsque la maladie, l'accident ou le handicap
d'un enfant à charge présente une particulière gravité rendant indispensables une présence
soutenue auprès de lui et des soins contraignants.

Art. R. 4138-8
La demande de bénéfice du droit à congé de présence parentale est formulée par écrit, au
commandant de la formation administrative, au moins quinze jours avant le début du congé.
Elle est accompagnée d'un certificat médical qui atteste de la gravité de la maladie, de
l'accident ou du handicap et de la nécessité de la présence soutenue d'un parent et de soins
contraignants, en précisant la durée pendant laquelle s'impose cette nécessité.
En cas d'urgence liée à l'état de santé de l'enfant, le congé débute à la date de la demande ; le
militaire transmet sous quinze jours le certificat médical requis.

Art. R. 4138-9
La durée de congé de présence parentale dont peut bénéficié le militaire pour un même enfant
et en raison d'une même pathologie est au maximum de trois cent dix jours ouvrés au cours
d'une période de trente-six mois.
La durée initiale de la période de bénéfice du droit à congé de présence parentale est celle de
la nécessité de présence soutenue et de soins contraignants définie dans le certificat médical.
Au terme de cette durée initiale, ou en cas de rechute ou de récidive de la pathologie qui
affecte l'enfant, le bénéfice du droit à congé peut être prolongé ou rouvert pour une nouvelle
période sur présentation d'un certificat médical le justifiant, dans la limite des trois cent dix
jours et des trente-six mois susmentionnés. Le décompte de la période de trente-six mois
s'effectue à partir de la date initiale d'ouverture du droit à congé.
Si la durée de bénéfice du droit au congé de présence parentale consenti au militaire excède
six mois, la pathologie et la nécessité de présence soutenue et de soins contraignants font
tous les six mois l'objet d'un nouvel examen qui donne lieu à un certificat médical transmis
sans délai au commandant de la formation administrative.

Art. R. 4138-10
En cas de nouvelle pathologie affectant l'enfant, de même qu'en cas de rechute ou de récidive
de la pathologie initialement traitée, un nouveau droit à congé est ouvert à l'issue de la période
de trente-six mois.

Art. R. 4138-11
Les jours d'utilisation du congé de présence parentale sont pris en compte pour la
détermination des droits à l'avancement, à promotion et aux dispositifs d'aide au départ.

304
Art. R. 4138-12
Le militaire bénéficiaire du droit à congé communique par écrit au commandant de la formation
administrative le calendrier mensuel de ses journées de congé de présence parentale, au plus
tard quinze jours avant le début de chaque mois.
Lorsqu'il souhaite prendre un ou plusieurs jours de congé de présence parentale ne
correspondant pas à ce calendrier, le militaire en informe le commandant de la formation
administrative au moins quarante-huit heures à l'avance.

Art. R. 4138-13
Le commandant de la formation administrative qui a accordé le congé de présence parentale
fait procéder aux enquêtes nécessaires pour s'assurer que l'activité du bénéficiaire du congé
est réellement consacrée à donner des soins à son enfant.
Si le contrôle révèle que le congé n'est pas utilisé à cette fin, il peut y être mis fin après que
l'intéressé a été invité à présenter ses observations.

Art. R. 4138-14
Si le titulaire du droit au congé de présence parentale renonce au bénéfice de la durée restant
à courir de ce congé, il en informe le commandant de la formation administrative dont il relève
avec un préavis de quinze jours.
Le droit à congé de présence parentale cesse de plein droit en cas de décès de l'enfant.

Art. R. 4138-15
Au cours de la période de bénéfice du droit au congé de présence parentale, le militaire reste
affecté dans son emploi.
Si celui-ci est supprimé ou transformé, le militaire est affecté dans l'emploi correspondant à son
grade le plus proche de son ancienne affectation. Toutefois, le militaire peut alors demander
une affectation dans un emploi plus proche de sa résidence.

PERMISSIONS ET CONGÉ DE FIN DE CAMPAGNE

Art. R. 4138-16. (Créé par Décret n° 2008-392 du 23 avril 2008 -


annexe).
Les permissions prévues à l'article L. 4138-5 auxquelles a droit le militaire sont, à l'exclusion
de toutes autres, les suivantes :
1. permissions de longue durée ;
2. permissions d'éloignement ;
3. permissions complémentaires planifiées ;
4. permissions pour événements familiaux.

305
Art. R. 4138-17
À l'exclusion des permissions pour événements familiaux, la détermination de la date de départ
et de la durée de chaque permission tient compte des nécessités du service. Lorsque les
nécessités de service l'exigent, le ministre des Armées, le ministre de l'Intérieur pour les
militaires de la gendarmerie nationale exerçant des missions de sécurité Intérieure, ou l'autorité
militaire peut rappeler le militaire en permission, le droit au bénéfice de la fraction restante
étant maintenu.
Ne viennent pas en déduction des droits à permissions :
1. les samedis et dimanches ou, lorsque des militaires sont affectés dans des pays
étrangers dans lesquels les jours non travaillés ne sont pas les samedis et les
dimanches, le ou les jours non travaillés localement dans la limite de deux jours ;
2. les jours de fête légale. Toutefois, le commandant des troupes françaises prépositionnées
à l'étranger ou l'autorité équivalente peut planifier, dans la limite du nombre de jours de
fête légale, les jours de fête française ou locale ne faisant pas l'objet d'un décompte.

Art. R. 4138-18
En cas de participation à des opérations militaires, les conditions dans lesquelles le militaire
peut bénéficier de ses permissions sont fixées par le ministre des Armées.
Les permissions prévues sont accordées par le commandant de la formation administrative.

Art. R. 4138-19
Sous réserve des dispositions des articles R. 4138-20 et R. 4138-21, le militaire a droit à
quarante-cinq jours de permissions de longue durée par année civile entière de service et à
quatre jours par mois pour les fractions d'année, les fractions de mois étant comptées pour un
mois.
Les permissions de longue durée dues pour une année civile ne peuvent pas se reporter sur
l'année civile suivante, à moins qu'elles n'aient pu être prises pour raisons de service.

Art. R. 4138-20
Le militaire servant à titre étranger bénéficie, pendant les deux premières années de service,
de vingt jours de permissions de longue durée lors de la première année et de trente-cinq jours
de permissions de longue durée lors de la deuxième année.

Art. R. 4138-21
Le volontaire dans les Armées bénéficie de vingt-cinq jours de permissions de longue durée
pendant les douze premiers mois du volontariat. En cas de fractionnement du volontariat, les
permissions sont déterminées au prorata du nombre de jours d'activité.
Le volontaire stagiaire du service militaire adapté bénéficie de vingt-cinq jours de permissions
de longue durée par an pendant toute la durée du volontariat.

306
Art. R. 4138-22
Le militaire désigné pour effectuer un séjour en dehors de la métropole bénéficie avant son
départ d'une permission d'éloignement. Toutefois, ce droit n'est pas ouvert au militaire affecté
dans l'un des États dont la liste est fixée par arrêté conjoint du ministre des Armées et du
ministre de l'Intérieur.

Art. R. 4138-23
Le militaire originaire d'un département ou d'une collectivité d'outre-mer, ou de la Nouvelle-
Calédonie où il est affecté et qui est désigné pour effectuer un séjour en dehors de ce territoire,
bénéficie avant son départ d'une permission d'éloignement.
Toutefois, ce droit n'est pas ouvert au militaire affecté en Martinique, en Guadeloupe, à Saint-
Martin ou à Saint-Barthélemy et désigné pour un séjour sur l'un de ces quatre départements ou
collectivités.

Art. R. 4138-24
La durée de la permission d'éloignement prévue aux articles R. 4138-22 et R. 4138-23 est
fixée à quinze jours non fractionnables par année de séjour. Elle ne peut excéder une durée
maximale de trente jours non fractionnables.
Pour raisons de service, la durée de la permission d'éloignement peut être réduite par l'autorité
militaire. Les droits non utilisés sont reportés à l'issue du séjour du militaire. Ils sont utilisés
avant les droits à permission de longue durée et les congés de fin de campagne.

Art. R. 4138-25
Le militaire a droit à quinze jours de permissions complémentaires planifiées par le
commandant de la formation administrative, par année civile entière de service. Pour les
fractions d'années, il a droit aux jours planifiés pendant sa période de service.
Les droits qui n'ont pas été utilisés au cours de l'année ne peuvent être reportés. Seuls ceux
non utilisés pour des raisons de service font l'objet d'une compensation dans des conditions
fixées par décret.

Art. R. 4138-26
Les événements familiaux donnent droit à des permissions supplémentaires d'une durée de
trois jours accordées à l'occasion :
1. du mariage du militaire ou de la conclusion d'un pacte civil de solidarité par ce dernier ;
2. de la naissance d'un enfant du militaire ;
3. de l'arrivée dans le foyer du militaire d'un enfant placé en vue de son adoption ;
4. du mariage d'un enfant du militaire ;
5. du décès d'un parent du militaire, lorsqu'il s'agit des grands-parents, parents, beaux-
parents, frère ou sœur.
La durée de la permission supplémentaire est de cinq jours pour le décès du conjoint du
militaire, du partenaire auquel le militaire est lié par un pacte civil de solidarité ou de l'enfant du
militaire.

307
Art. R. 4138-27
Le congé de fin de campagne prévu à l'article L. 4138-5 du code de la défense est accordé au
militaire à l'issue d'un embarquement ou d'un séjour, de plus de onze mois consécutifs,
effectué :
1. en dehors de l'un des États dont la liste est fixée par arrêté conjoint du ministre des
Armées et du ministre de l'Intérieur ;
2. en dehors d'un département ou d'une collectivité d'outre-mer, ou de la Nouvelle
Calédonie, dans lequel il était domicilié avant son départ ;
3. dans un département ou une collectivité d'outre-mer ou en Nouvelle-Calédonie, lorsqu'il
était domicilié en France métropolitaine avant son départ.
La durée de ce congé correspond à la durée totale des permissions annuelles de longue durée
prévues à l'article R. 4138-19, dont l'intéressé n'a pas pu bénéficier, pour raisons de service,
au cours du séjour ou de l'embarquement. Cette durée ne peut excéder six mois.
Les bénéfices de campagne attachés à l'embarquement ou au territoire sur lequel a été
effectué le séjour sont maintenus pendant la durée du congé de fin de campagne.
Les congés de maladie, pour maternité, pour paternité ou pour adoption et les congés
d'accompagnement d'une personne en fin de vie prévus à l'article L. 4138-6, accordés au
cours d'un congé de fin de campagne, en interrompent le déroulement. L'intéressé conserve le
droit à la fraction de congé de fin de campagne dont il n'a pas bénéficié.
Lorsque les nécessités de service l'exigent, le ministre des Armées, le ministre de l'Intérieur
pour les militaires de la gendarmerie nationale exerçant des missions de sécurité intérieure, ou
l'autorité militaire peut rappeler le militaire en congé de fin de campagne, le droit au bénéfice
de la fraction restante du congé de fin de campagne étant maintenu.

CONGÉ DE RECONVERSION

Art. R. 4138-28
Pendant la durée du congé de reconversion prévu à l'article L. 4139-5, le militaire se consacre
obligatoirement à la préparation d'une nouvelle activité professionnelle. À cette fin, il peut
demander à bénéficier des aides mises à sa disposition, et notamment s'inscrire dans les
organismes d'aide à la reconversion mis en place par le ministre des Armées.
Le ministre des Armées peut faire procéder aux enquêtes nécessaires, afin de vérifier si
l'activité du bénéficiaire du congé de reconversion répond à l'objet mentionné au premier alinéa
du présent article.
Lorsque le congé n'est pas mis à profit pour préparer le bénéficiaire à une nouvelle activité
professionnelle, le ministre des Armées notifie au militaire la fin du congé par anticipation.

Art. R. 4138-29
Le militaire placé en congé de reconversion perçoit la solde indiciaire, l'indemnité de résidence,
le supplément familial de solde, l'indemnité pour charges militaires et, le cas échéant, la
majoration de l'indemnité pour charges militaires.
Le militaire placé en congé de reconversion peut exercer une activité lucrative. Dans ce cas, il
doit en informer le ministre des Armées en précisant, notamment, l'identité de son employeur et
le montant des émoluments que celui-ci lui verse ou lui a versés.

308
La rémunération du militaire qui exerce une activité lucrative durant une période de congé de
reconversion supérieure à dix jours ouvrés par mois est réduite :
1. d'un tiers, si les émoluments perçus au titre de l'activité exercée sont supérieurs à la
moitié de cette rémunération ;
2. de la moitié, s'ils sont supérieurs aux deux tiers de cette rémunération ;
3. des deux tiers, s'ils sont supérieurs à 100 p. 100 de cette rémunération ;
4. au montant de la retenue pour pension, s'ils sont supérieurs à 125 p. 100 de cette
rémunération ;
5. au montant de la retenue pour pension, dans tous les cas où les émoluments alloués au
titre de l'activité exercée pendant le congé sont versés par l'une des administrations et
entreprises publiques ou l'un des offices, établissements et organismes publics ou privés,
mentionnés à l'article L. 86-1 du code des pensions civiles et militaires de retraite.

LE CONGÉ POUR CRÉATION OU REPRISE D'ENTREPRISE

Art. R. 4138-29-1
Le militaire qui, en application des dispositions de l'article L. 4139-5-1, sollicite un congé pour
création ou reprise d'entreprise, présente une demande écrite à l'autorité dont il relève, deux
mois au moins avant la date de création ou de reprise de cette entreprise.
Cette demande mentionne la forme et l'objet social de l'entreprise susceptible d'être créée, son
secteur et sa branche d'activité ainsi que, le cas échéant, la nature et le montant des
subventions publiques dont cette entreprise est susceptible de bénéficier.
L'autorité compétente saisit de cette demande la commission mentionnée à l'article R*. 4122-
19, dans le mois qui suit la date à laquelle elle l'a reçue. La commission rend son avis dans un
délai d'un mois à compter de l'enregistrement du dossier de saisine par son secrétariat.
L'absence d'avis de la commission à l'expiration du délai susmentionné vaut avis favorable.
L'avis de la commission est transmis au ministre des Armées pour décision. Celle-ci doit
intervenir dans un délai d'un mois à compter de la réception du dossier. L'absence de décision
dans le délai mentionné vaut refus d'attribution du congé pour création ou reprise d'entreprise.
En cas de décision favorable, celle-ci mentionne la durée du congé accordé.
Pendant la durée du congé pour création ou reprise d'entreprise, le militaire se consacre
obligatoirement à la création et à l'exploitation de l'entreprise qu'il crée ou reprend.
Le ministre des Armées peut faire procéder aux enquêtes nécessaires, afin de vérifier si
l'activité du bénéficiaire du congé pour création ou reprise d'entreprise répond à l'objet
mentionné à l'alinéa ci-dessus.
Lorsque le congé n'est pas mis à profit pour créer, reprendre ou exploiter une entreprise, le
ministre des Armées notifie au militaire la fin du congé par anticipation. Il est alors radié des
cadres ou rayé des contrôles.

Art. R. 4138-29-2
Le militaire placé en congé pour création ou reprise d'entreprise perçoit la solde et les
accessoires de solde.

309
Lorsque le placement en congé pour création ou reprise d'entreprise est renouvelé, le militaire
perçoit, pendant la période de renouvellement, la solde et les accessoires de solde mentionnés
ci-dessus réduits de moitié.

Art. R. 4138-29-3
Le militaire qui souhaite prolonger la durée du congé pour création ou reprise d'entreprise au-
delà de la date mentionnée dans l'autorisation doit en faire la demande au moins deux mois
avant l'échéance de celle-ci.
Le militaire qui souhaite interrompre le congé pour création ou reprise d'entreprise doit en faire
la demande au moins deux mois avant l'expiration du congé. Il est alors affecté dans un emploi
de son grade.

AFFECTATION TEMPORAIRE D'UN MILITAIRE EN


DEHORS DES ARMÉES

Art. R. 4138-30
L'affectation d'un militaire, pour une durée limitée, est prononcée par arrêté du ministre des
Armées. Lorsqu'elle est prononcée auprès d'une des personnes morales autre que l'État, elle
est subordonnée à la signature d'une convention entre le ministre des Armées et la personne
morale intéressée.
La convention, conclue pour une durée maximale de dix ans, est examinée par l'autorité
chargée du contrôle financier, dans les conditions prévues par le décret n° 2005-54 du 27
janvier 2005 relatif au contrôle financier au sein des administrations de l'État.
Elle précise notamment les objectifs poursuivis par l'affectation, le nombre de militaires
affectés, leur mission, la nature et le niveau des activités qu'ils exercent, les modalités de leur
affectation, leurs conditions d'emploi, les modalités et les conditions de remboursement des
frais relatifs aux fonctions exercées par les militaires intéressés, les modalités du contrôle et de
l'évaluation desdites activités.

Art. R. 4138-31
Le militaire ne peut être affecté dans l'intérêt de la défense qu'auprès d'entreprises exerçant
des activités dans le domaine de l'industrie de l'armement, de la sécurité ainsi qu'auprès de
celles ayant une expertise pouvant bénéficier directement à l'organisation et à la gestion des
Armées.
Le militaire affecté auprès d'un des organismes mentionnés au 2 de l'article L. 4138-2 reste
rémunéré par le ministère des Armées, à l'exclusion de toute autre rémunération.
Le militaire est affecté pour une durée maximale de trois ans. Cette durée peut être renouvelée
si les frais relatifs aux fonctions exercées par le militaire sont remboursés en totalité au
ministère des Armées par l'organisme auprès duquel le militaire est affecté. Cette possibilité
est cependant exclue dans le cadre d'une affectation pour une durée limitée auprès d'une
entreprise.

310
Art. R. 4138-33
Dans l'intérêt du service ou dans l'intérêt de la défense, il peut être mis fin à tout moment à
l'affectation d'un militaire dans l'un des organismes mentionnés au 2 de l'article L. 4138-2, sur
décision du ministre des Armées.

1.7.2.2 - DÉTACHEMENT

Art. R. 4138-34
I. Le militaire qui est nommé membre du Gouvernement ou appelé à exercer une fonction
publique élective dans une assemblée parlementaire ou dans les organes délibérants des
collectivités territoriales est placé de droit en détachement pendant la durée de sa fonction.
Dans cette position, les restrictions à l'exercice des droits civils et politiques prévues par les
dispositions des articles L. 4121-1 à L. 4121-5 ne lui sont pas applicables.

Art. R. 4138-35
Le militaire peut être placé en détachement :
1. auprès d'une administration, d'un établissement public de l'État dans un emploi
conduisant à pension du code des pensions civiles et militaires de retraite ;
2. auprès d'une administration, d'un établissement public, d'une entreprise publique, d'un
groupement d'intérêt public, d'une société nationale ou d'économie mixte dont l'État
détient la majorité du capital, dans un emploi ne conduisant pas à pension du code des
pensions civiles et militaires de retraite ;
3. auprès d'une collectivité territoriale ou d'un établissement public autre que national ;
4. auprès d'une entreprise ou d'un organisme privé d'intérêt général ou de caractère
associatif assurant des missions d'intérêt général ;
5. auprès d'États étrangers, d'une organisation internationale intergouvernementale ou d'un
organisme d'intérêt général à caractère international pour remplir une mission d'intérêt
public. Le détachement auprès d'un organisme d'intérêt général à caractère international
ne peut intervenir que dans les conditions prévues par une convention préalablement
passée entre le ministre des Armées, ou le ministre de l'Intérieur pour les militaires de la
gendarmerie nationale, l'autorité de tutelle de l'organisme d'accueil et le ministre des
Affaires étrangères. Cette convention, examinée par l'autorité chargée du contrôle
financier, dans les conditions prévues par le décret n° 2005-54 du 27 janvier 2005 relatif
au contrôle financier au sein des administrations de l'État, définit la nature et le niveau
des activités confiées au militaire, ses conditions d'emploi et de rémunération, les
modalités d'appel de retenues pour pension ainsi que les modalités du contrôle et de
l'évaluation desdites activités ;
6. a) Auprès d'une entreprise privée ou d'un organisme privé pour y exécuter des travaux de
recherche d'intérêt national entrant dans le cadre fixé par le comité interministériel de la
recherche scientifique et technique, ou pour assurer le développement, dans le domaine
industriel et commercial, de recherches de même nature ;
b) Lorsqu'il exerce une activité du ministère des Armées confiée à une entreprise liée à
ce ministère par un contrat passé en application du code des marchés publics, un contrat
passé par un établissement public placé sous sa tutelle en application de l'ordonnance n°
2005-649 du 6 juin 2005 relative aux marchés passés par certaines personnes publiques
ou privées non soumises au code des marchés publics, un contrat soumis à l'ordonnance

311
n° 2004-559 du 17 juin 2004 sur les contrats de partenariat ou un contrat de délégation
de service public, auprès de cette entreprise, dénommée ci-après organisme d'accueil,
dès lors que ce contrat avec cet organisme d'accueil s'inscrit dans le cadre d'un transfert
d'activités.
7. Pour l'accomplissement d'un stage ou d'une période de scolarité préalable à la
titularisation dans un emploi permanent de l'État, d'une collectivité territoriale ou d'un
établissement public à caractère administratif dépendant de l'État ou d'une telle
collectivité ou pour suivre un cycle de préparation à un concours donnant accès à l'un de
ces emplois.

Art. R. 4138-36
La mise en détachement prévue à l'article R. 4138-35 est prononcée par arrêté du ministre des
Armées et, le cas échéant, du ministre intéressé, pour une durée maximale de cinq ans
renouvelable, sur demande ou d'office.
Le détachement ne peut être prononcé d'office qu'après l'avis d'une commission, présidée par
un officier général de l'armée ou de la formation rattachée à laquelle appartient le militaire
intéressé et comprenant deux militaires si possible du même corps et d'un grade égal ou
supérieur au sien.
Le président et les membres de la commission sont désignés par le ministre des Armées.

Art. R. 4138-44
À l'expiration du détachement, le militaire est réintégré dans son corps d'origine par arrêté du
ministre des Armées.
Au terme du contrat, le militaire est réintégré de plein droit dans son corps d'origine par arrêté
du ministre des Armées. Il peut être mis fin au détachement avant le terme fixé par l'arrêté
l'ayant prononcé, à la demande soit de l'organisme d'accueil, soit de l'administration d'origine,
dans les conditions suivantes :
1. Lorsqu'il est mis fin au détachement à la demande de l'organisme d'accueil, le militaire
continue, si son administration d'origine ne peut le réintégrer immédiatement, à être
rémunéré par l'organisme d'accueil jusqu'à ce qu'il soit réintégré, à la première vacance
venant à s'ouvrir dans son corps d'origine ;
2. Lorsqu'il est mis fin au détachement à la demande de l'administration d'origine, le militaire
est réintégré dans son corps d'origine, au besoin en surnombre des effectifs du corps.
Le militaire peut également demander à ce qu'il soit mis fin au détachement avant le terme fixé
par l'arrêté l'ayant prononcé. Si son administration d'origine ne peut le réintégrer
immédiatement, il est placé en congé pour convenances personnelles non rémunéré jusqu'à ce
qu'intervienne sa réintégration dans un emploi de son grade qui doit être effective dans un
délai maximum de trois mois à compter de la demande de réintégration.

312
1.7.2.3 - HORS CADRES

Art. R. 4138-45
Le militaire de carrière en détachement remplissant les conditions prévues à l'article L. 4138-10
peut, sur demande, être placé, par arrêté du ministre des Armées, en position hors cadres pour
continuer à servir dans l'administration, l'entreprise ou l'organisme dans lequel il exerce ses
fonctions.

Art. R. 4138-46
Le militaire de carrière en position de hors cadres peut être réintégré sur sa demande dans son
corps d'origine.
Dans ce cas, il est à nouveau inscrit sur la liste d'ancienneté, à une place qui tient compte de la
déduction du temps passé dans cette position.

1.7.2.4 - NON-ACTIVITÉ

CONGÉ DE LONGUE DURÉE POUR MALADIE

Art. R. 4138-47
Le congé de longue durée pour maladie est la situation du militaire, qui est placé, au terme de
ses droits à congé de maladie, dans l'impossibilité d'exercer ses fonctions pour l'une des
affections suivantes :
1. affections cancéreuses ;
2. déficit immunitaire grave et acquis ;
3. troubles mentaux et du comportement présentant une évolution prolongée et dont le
retentissement professionnel ainsi que le traitement sont incompatibles avec le service.

Art. R. 4138-48
Le congé de longue durée pour maladie est attribué, sur demande ou d'office, dans les
conditions fixées à l'article L. 4138-12, par décision du ministre des Armées, sur le fondement
d'un certificat médical établi par un médecin ou un chirurgien des hôpitaux des Armées, par
périodes de trois à six mois renouvelables.

Art. R. 4138-51
La date de départ de la première période de congé de longue durée pour maladie est fixée au
jour qui suit la date d'expiration des droits à congé de maladie.
Le point de départ des autres périodes est fixé au jour qui suit la date d'expiration de la période
précédente.
Le militaire en congé de longue durée pour maladie ne peut reprendre le service à l'expiration
ou au cours d'une période de congé que s'il est reconnu apte à la suite d'un examen médical
pratiqué par un médecin ou un chirurgien des hôpitaux des Armées.

313
Art. R. 4138-52
Le militaire placé en congé de longue durée pour maladie perçoit la solde indiciaire, l'indemnité
pour charges militaires, les primes et indemnités liées à la qualification ainsi que l'indemnité
pour services aériens au taux n° 1 dans la limite des droits ouverts par l'exécution des
épreuves de contrôle.
Il perçoit en outre la totalité des indemnités de résidence et pour charge de famille ainsi que, le
cas échéant, la majoration de l'indemnité pour charges militaires.

Art. R. 4138-53
Le refus dûment constaté de se soumettre aux examens nécessaires à l'établissement du
certificat médical prévu à l'article R. 4138-48 entraîne, pour le militaire placé en congé de
longue durée pour maladie, la suspension du versement de sa rémunération.

Art. R. 4138-54
Le militaire placé en congé de longue durée pour maladie peut exercer des activités prescrites
et contrôlées médicalement au titre de la réadaptation.
Dans cette situation, le montant du cumul éventuel des rémunérations perçues par le militaire
ne peut être supérieur à celui de sa rémunération en position d'activité, à l'exception des
primes et indemnités attachées à l'exercice effectif de l'emploi.

CONGÉ DE LONGUE MALADIE

Art. R. 4138-58
Le congé de longue maladie est attribué en raison d'une affection grave et invalidante autre
que celles énumérées à l'article R. 4138-47.
Ce congé est accordé, sur demande ou d'office, par décision du ministre des Armées, sur le
fondement d'un certificat d'un médecin ou d'un chirurgien des hôpitaux des Armées, par
périodes de trois à six mois renouvelables.

CONGÉ PARENTAL

Art. R. 4138-59
Le militaire qui en fait la demande est placé, par décision du ministre des Armées, en situation
de congé parental.
Pour bénéficier du congé parental, la demande doit être présentée au moins un mois avant le
début du congé.

Art. R. 4138-60
Le congé parental peut débuter à tout moment, au cours de la période y ouvrant droit.
Il est accordé par périodes de six mois renouvelables.

314
Les demandes de renouvellement doivent être présentées deux mois au moins avant
l'expiration de la période de congé en cours, sous peine de cessation de plein droit du bénéfice
du congé parental.

RETRAIT D'EMPLOI

Art. R. 4138-64
Le militaire est placé en situation de retrait d'emploi soit par décret pour les officiers, soit par
arrêté pour les autres militaires. Dans cette situation le militaire peut faire l'objet d'une
inspection ordonnée par le ministre des Armées ou l'autorité militaire.

CONGÉ POUR CONVENANCES PERSONNELLES

Art. R. 4138-65
Le congé pour convenances personnelles peut être accordé par décision du ministre des
Armées.
Le militaire peut bénéficier d'un congé pour convenances personnelles après quatre ans de
services, dont deux ans pour les officiers en cette qualité.
Toutefois, les conditions de service prévues au deuxième alinéa ne sont pas exigées du
militaire qui sollicite un congé :
1. pour suivre son conjoint ou son partenaire lié par un pacte civil de solidarité lorsque celui-
ci est astreint à établir sa résidence habituelle, en raison de sa profession, en un lieu
éloigné du lieu d'affectation de ce militaire ;
2. pour élever un enfant de moins de huit ans ;
3. pour donner des soins à un enfant à charge, au conjoint, au partenaire avec lequel il est
lié par un pacte civil de solidarité, ou à un ascendant, à la suite d'un accident ou d'une
maladie grave ou atteint d'un handicap nécessitant la présence d'une tierce personne.

Art. R. 4138-66
Trois mois avant l'expiration du congé pour convenances personnelles, le militaire peut
demander le renouvellement du congé ou la réintégration dans son corps d'origine, laquelle est
de droit.
Le militaire qui a formulé avant l'expiration du congé une demande de réintégration est
maintenu dans cette situation jusqu'à ce qu'il puisse être affecté dans un emploi correspondant
à son grade.

DISPONIBILITÉ

Art. R. 4138-67
La mise en disponibilité peut être accordée à l'officier de carrière par décision du ministre des
Armées.

315
CONGÉ COMPLÉMENTAIRE DE RECONVERSION

Art. R. 4138-68
Le militaire qui bénéficie d'un congé de reconversion peut, sur sa demande, être placé par
décision du ministre des Armées en congé complémentaire de reconversion.

Art. R. 4138-69
Le congé complémentaire de reconversion est accordé en une seule fois pour une période
d'une durée maximale de six mois.
La demande de congé complémentaire est présentée au moins deux mois avant la date
d'expiration du congé de reconversion.

Art. R. 4138-70
Le militaire en congé complémentaire de reconversion perçoit la solde indiciaire, l'indemnité de
résidence et le supplément familial de solde.

CONGÉ DU PERSONNEL NAVIGANT

Art. R. 4138-71
Le congé du personnel navigant est accordé par décision du ministre de Armées.
Dans cette situation, le militaire perçoit la solde indiciaire, l'indemnité de résidence et le
supplément familial de solde ainsi que l'indemnité pour services aériens au taux n° 1 dans la
limite des droits ouverts et acquis par l'exécution des épreuves de contrôle.

Art. R. 4138-72
Le congé du personnel navigant est attribué pour une durée fixée à :
1. un an si le militaire réunit moins de six ans de services militaires dans le personnel
navigant ;
2. deux ans si le militaire réunit entre six et quinze ans de services militaires dans le
personnel navigant ;
3. trois ans si le militaire réunit au moins quinze ans de services militaires dans le personnel
navigant.

1.8 - FIN DE L'ÉTAT MILITAIRE

1.8.1 - DISPOSITIONS LÉGISLATIVES

1.8.1.1 - DISPOSITIONS GÉNÉRALES


L'état militaire cesse, pour le militaire de carrière, lorsque l'intéressé est radié des cadres, pour
le militaire servant en vertu d'un contrat, lorsque l'intéressé est rayé des contrôles.
La cessation de l'état militaire intervient d'office dans les cas suivants :

316
1. dès l'atteinte de la limite d'âge ou de la limite de durée de service pour l'admission
obligatoire à la retraite, dans les conditions prévues aux articles L. 4139-16 et L. 4141-5 ;
2. à la perte du grade, dans les conditions prévues par le code de justice militaire ou à la
suite de la perte de la nationalité française ;
3. par mesure disciplinaire dans le cas où elle entraîne la radiation des cadres ou la
résiliation du contrat ;
4. pour réforme définitive, après avis d'une commission de réforme dont les modalités
d'organisation et de fonctionnement sont fixées par décret en Conseil d’État ;
5. pour résultats insuffisants en cours de scolarité, pour les élèves des écoles militaires ;
6. au terme du congé de reconversion ou du congé complémentaire de reconversion et de
la disponibilité, dans les conditions prévues par les dispositions des articles L. 4139-5 et
L. 4139-9, sous réserve des dispositions prévues au VI de l'article 89 de la loi n° 2005-
270 du 24 mars 2005 portant statut général des militaires ;
7. au terme du congé du personnel navigant, à l'exception des officiers généraux placés en
deuxième section des officiers généraux, dans les conditions prévues aux articles L.
4139-6, L. 4139-7, L. 4139-10 et L. 4141-3 ;
8. lors de la titularisation dans la fonction publique ou, pour les militaires qui ne répondent
pas aux obligations fixées au premier alinéa de l'article L. 4139-1 leur permettant d'être
détachés, dès la nomination dans un corps ou cadre d'emplois de fonctionnaires, dans
les conditions prévues à la section 1 du présent chapitre.

Pour les contrats d'une durée égale ou supérieure à un an, le ministre des Armées notifie par
écrit son intention de renouveler ou non le contrat d'engagement d'un militaire au moins six
mois avant le terme.
Le militaire engagé à qui est proposé le renouvellement du contrat dispose d'un délai d'un mois
pour faire connaître son acceptation par écrit. L'absence de réponse dans ce délai vaut
renonciation.
En cas de renouvellement, le contrat prend effet le lendemain de la date d'expiration du contrat
précédent.

Les contrats sont résiliés par le ministre des Armées d'office :


en cas d'admission à l'état de militaire de carrière ;
dans les cas prévus à l'article L. 4139-14 du code de la défense (accès à la fonction
publique civile) ;
en cas de souscription d'un nouveau contrat se substituant expressément à un contrat en
cours ;

La démission du militaire de carrière ou la résiliation du contrat du militaire servant en vertu


d'un contrat, régulièrement acceptée par l'autorité compétente, entraîne la cessation de l'état
militaire.
La démission ou la résiliation du contrat, que le militaire puisse bénéficier ou non d'une pension
de retraite dans les conditions fixées au II de l'article L. 24 et à l'article L. 25 du code des
pensions civiles et militaires de retraite, ne peut être acceptée que pour des motifs
exceptionnels, lorsque, ayant reçu une formation spécialisée ou perçu une prime liée au
recrutement ou à la fidélisation, le militaire n'a pas atteint le terme du délai pendant lequel il
s'est engagé à rester en activité.

317
Lorsque le militaire a droit à la liquidation de sa pension de retraite dans les conditions fixées
au II de l'article L. 24 du code des pensions civiles et militaires de retraite, la démission ou la
résiliation du contrat est effective à l'issue d'un préavis dont la durée est fixée par décret en
Conseil d’État. Toutefois, lorsque les circonstances l'exigent, le Gouvernement peut prévoir, par
décret, le maintien d'office en position d'activité pour une durée limitée.
Le militaire dont la démission ou la résiliation de contrat a été acceptée est soumis à
l'obligation de disponibilité au titre de la réserve militaire.

1.8.1.2 - DISPOSITIFS D'AIDE AU DÉPART

Article L4139-5
Le militaire peut bénéficier sur demande agréée :
1. de dispositifs d'évaluation et d'orientation professionnelle destinés à préparer son retour à
la vie civile ;
2. d'une formation professionnelle ou d'un accompagnement vers l'emploi, destinés à le
préparer à l'exercice d'un métier civil.
Pour la formation professionnelle ou l'accompagnement vers l'emploi, le militaire ayant
accompli au moins quatre ans de services effectifs peut, sur demande agréée, bénéficier d'un
congé de reconversion d'une durée maximale de cent vingt jours ouvrés, qui peut être
fractionné pour répondre aux contraintes de la formation suivie ou de l'accompagnement vers
l'emploi. Il peut ensuite, selon les mêmes conditions, bénéficier d'un congé complémentaire de
reconversion d'une durée maximale de six mois consécutifs.
Le volontaire ayant accompli moins de quatre années de services effectifs peut bénéficier d'un
congé de reconversion d'une durée maximale de vingt jours ouvrés selon les mêmes modalités
et dans les mêmes conditions de fractionnement que celles prévues ci-dessus.
Sauf faute de la victime détachable du service, le militaire blessé en opération de guerre, au
cours d'une opération qualifiée d'opération extérieure dans les conditions prévues à l'article L.
4123-4, d'une opération de maintien de l'ordre, d'une opération de sécurité publique ou de
sécurité civile définie par décret peut, sur demande agréée et sans condition d'ancienneté de
service, bénéficier des dispositions prévues au premier alinéa du présent II, sans préjudice du
droit à pension visé au 2° de l'article L. 6 du code des pensions civiles et militaires de retraite.
L'agrément est délivré après avis d'un médecin des Armées portant sur la capacité du militaire
à suivre les actions de formation professionnelle ou d'accompagnement vers l'emploi pour
lesquelles il sollicite le placement en congé de reconversion.
Le bénéficiaire de ces congés perçoit, dans des conditions définies par décret en Conseil
d'État, la rémunération de son grade. Celle-ci est réduite ou suspendue lorsque le bénéficiaire
perçoit une rémunération publique ou privée.
La durée de ces congés compte pour les droits à avancement et pour les droits à pension.
Sous réserve des dispositions prévues au VI de l'article 89 de la loi n° 2005-270 du 24 mars
2005 portant statut général des militaires, le militaire qui bénéficie d'un congé de reconversion
est radié des cadres ou rayé des contrôles à titre définitif, selon le cas :
1. soit à l'issue d'un congé de reconversion d'une durée cumulée de cent vingt jours ouvrés
;
2. soit, s'il n'a pas bénéficié de la totalité de ce congé, au plus tard deux ans après
l'utilisation du quarantième jour du congé ;
3. soit à l'expiration du congé complémentaire de reconversion.

318
Article L4139-5-1
Le bénéfice du congé pour création ou reprise d'entreprise est ouvert, sur demande agréée, au
militaire ayant accompli au moins huit ans de services militaires effectifs.
L'interdiction d'exercer à titre professionnel une activité privée lucrative et le 1° de l'article L.
4122-2 ne sont pas applicables au militaire qui crée ou reprend une entreprise dans le cadre
de ce congé.
Le congé a une durée maximale d'un an, renouvelable une fois.
Durant ce congé, le militaire perçoit, dans des conditions définies par décret du Conseil d’État,
la rémunération de son grade. Lorsque le congé est renouvelé, le militaire perçoit la
rémunération de son grade réduite de moitié.
La durée de ce congé compte pour les droits à avancement et pour les droits à pension.
Le militaire qui bénéficie d'un congé pour création ou reprise d'entreprise est radié des cadres
ou rayé des contrôles à titre définitif à l'expiration de ce congé, sauf s'il est mis fin à ce congé
dans des conditions définies par un décret en Conseil d’État.
Le bénéfice d'un congé pour création ou reprise d'entreprise est exclusif de tout congé accordé
au titre du II de l'article L. 4139-5.
Ce congé est attribué pour une durée maximale de trois ans sans que le militaire en
bénéficiant puisse dépasser la limite d'âge de son grade ou la limite de durée de service.
A l'expiration de ce congé, l'intéressé est radié des cadres ou rayé des contrôles pour infirmités
avec le bénéfice d'une pension liquidée dans les conditions fixées par les dispositions du II de
l'article L. 24 du code des pensions civiles et militaires de retraite ou admis dans la deuxième
section des officiers généraux.

Article L4139-6
Peut être placé en congé du personnel navigant, à sa demande, le militaire appartenant au
personnel navigant atteint d'une invalidité d'au moins 40 % résultant d'une activité aérienne
militaire. Le temps passé en congé compte pour l'avancement et les droits à pension. Durant
ce congé, l'intéressé perçoit une rémunération réduite dans les conditions prévues par décret
en Conseil d’État.
Ce congé est attribué pour une durée maximale de trois ans sans que le militaire en
bénéficiant puisse dépasser la limite d'âge de son grade ou la limite de durée de service.
A l'expiration de ce congé, l'intéressé est radié des cadres ou rayé des contrôles pour infirmité
avec le bénéfice d'une pension liquidée dans les conditions fixées au II de l'article L. 24 du
code des pensions civiles et militaires de retraite ou admis dans la deuxième section des
officiers généraux.

Article L4139-6-1
Le militaire de carrière se trouvant à moins de deux ans de la limite d'âge de son grade,
l'officier sous contrat et le militaire engagé se trouvant à moins de deux ans de la limite de
durée des services ainsi que le militaire en congé de reconversion peuvent, sur demande
agréée, créer une entreprise régie par les articles L. 133-6-8 du code de la sécurité sociale et
50-0 et 102 ter du code général des impôts.
Le cumul de cette activité avec l'activité principale des militaires est autorisé dans les
conditions prévues aux cinquième et sixième alinéas de l'article L. 4122-2 du présent code et
par le décret en Conseil d’État pris pour leur application.

319
1.8.2 - DISPOSITIONS RÉGLEMENTAIRES

1.8.2.1 - DISPOSITIFS D'ACCÈS À LA FONCTION PUBLIQUE


CIVILE

DISPOSITIONS RELATIVES AU DÉTACHEMENT OU AU


CLASSEMENT DES MILITAIRES LAURÉATS DE CONCOURS
DE LA FONCTION PUBLIQUE OU DE LA MAGISTRATURE

Art. R. 4139-1
Le militaire lauréat d'un concours d'accès à l'un des corps ou cadres d'emplois de la fonction
publique civile ou de la magistrature qui réunit les conditions fixées par l'article L. 4139-1
effectue le stage probatoire ou la période de formation préalable à sa titularisation en position
de détachement.

Art. R. 4139-3
À l'issue du stage ou de la période de formation, le militaire est soit titularisé dans les
conditions fixées par le statut particulier du corps ou cadre d'emplois d'accueil, soit maintenu
dans les Armées.
S'il est titularisé, il est radié des cadres ou rayé des contrôles de l'armée active à la date de
cette titularisation.
Pour le militaire servant en vertu d'un contrat, le contrat est prorogé de droit pendant toute la
durée du détachement.

Art. R. 4139-4
Le militaire lauréat d'un concours qui ne réunit pas les conditions fixées à l'article L. 4139-1
pour obtenir un détachement est radié des cadres ou rayé des contrôles de l'armée active à la
date de sa nomination comme élève ou fonctionnaire stagiaire.

Art. R. 4139-5
Les dispositions statutaires du corps ou cadre d'emplois d'accueil demeurent applicables
lorsqu'elles fixent pour le militaire des règles de classement plus favorables que celles prévues
au présent article et aux articles R. 4139-6 à R. 4139-9.
Lorsque le classement est fonction de la durée des services militaires, la durée prise en
compte pour la reprise partielle de l'ancienneté de service s'entend comme la durée effective
des services, autre que ceux accomplis le cas échéant en qualité d'appelé. La durée effective
de service national accompli en tant qu'appelé est prise en compte pour sa totalité en
application de l'article L. 63 du code du service national.
Lorsque le militaire est classé à un échelon conduisant à un traitement inférieur à celui qu'il
percevait précédemment, il conserve à titre personnel le bénéfice de son traitement antérieur
jusqu'au jour où il bénéficie d'un traitement au moins égal dans son nouveau corps ou cadre
d'emplois, dans la limite du traitement correspondant à l'échelon le plus élevé de ce corps ou
cadre d'emplois.

320
Art. R. 4139-6
Le militaire nommé dans un corps ou cadre d'emplois de catégorie C ou de niveau équivalent
est classé en prenant en compte sa durée effective de services militaires, à raison des trois
quarts de cette durée.

Art. R. 4139-7
Le militaire nommé dans un corps ou cadre d'emplois de catégorie B ou de niveau équivalent
est classé de la manière suivante :
1. L'officier et le sous-officier sont classés à l'échelon comportant un indice égal ou à défaut
immédiatement supérieur à celui qu'ils détenaient en qualité de militaire. Dans la limite de
la durée moyenne, ou maximale pour la fonction publique territoriale, fixée pour chaque
avancement d'échelon par le statut particulier du corps ou cadre d'emplois d'accueil, ils
conservent l'ancienneté d'échelon acquise dans leur précédent grade lorsque
l'augmentation de traitement consécutive à leur nomination est inférieure à celle qui
résulterait d'un avancement d'échelon dans leur ancienne situation, ou à celle qui a
résulté de leur élévation audit échelon si celui-ci était le dernier de leur grade précédent ;
2. Le militaire du rang voit sa durée effective de services militaires prise en compte à raison
des huit douzièmes jusqu'à douze ans et des sept douzièmes au-delà de douze ans.

Art. R. 4139-8
Le militaire nommé dans un corps ou cadre d'emplois de catégorie A ou de niveau équivalent
est classé de la manière suivante :
1. L'officier est classé à l'échelon comportant un indice égal ou à défaut immédiatement
supérieur à celui qu'il détenait en qualité de militaire. Dans la limite de la durée moyenne,
ou maximale pour la fonction publique territoriale, fixée pour chaque avancement
d'échelon par le statut particulier du corps ou cadre d'emplois d'accueil, il conserve
l'ancienneté d'échelon acquise dans son précédent grade lorsque l'augmentation de
traitement consécutive à sa nomination est inférieure à celle qui résulterait d'un
avancement d'échelon dans son ancienne situation, ou à celle qui a résulté de son
élévation audit échelon si celui-ci était le dernier de son précédent grade;
2. Le sous-officier est classé en prenant en compte sa durée effective de services militaires
dans les conditions suivantes :
les quatre premières années ne sont pas prises en compte ;
la fraction comprise entre quatre et dix ans est prise en compte à raison des deux
tiers ;
la durée de services excédant dix ans est prise en compte à raison des trois quarts
;
3. Le militaire du rang est classé, en appliquant les règles fixées au 2. à la fraction de
services qui aurait été prise en compte, en application de l'article R. 4139-7, pour son
classement dans un corps ou cadre d'emplois de catégorie B.

321
Art. R. 4139-9
Pour l'application de l'article R. 4139-6, du 2. de l'article R. 4139-7 et des 2. et 3. de l'article R.
4139-8, le classement lors de la titularisation est effectué dans le grade de début à l'échelon
que l'intéressé aurait atteint, compte tenu de l'ancienneté ainsi reprise, sur la base des durées
moyennes, ou maximales pour la fonction publique territoriale, fixées pour chaque avancement
d'échelon par le statut particulier du corps ou cadre d'emplois d'accueil.

DISPOSITIONS RELATIVES AUX CONDITIONS


STATUTAIRES D'ACCÈS DES MILITAIRES AUX CORPS OU
CADRES D'EMPLOI RELEVANT DE L'UNE DES TROIS
FONCTIONS PUBLIQUES

Art. D. 4139-10
Le militaire qui demande à être placé en position de détachement sur un emploi de
fonctionnaire civil relevant d'une administration de l'État, d'une collectivité territoriale, de la
Nouvelle-Calédonie ou de leurs établissements publics, y compris les établissements
mentionnés à l'article 2 du titre IV du statut général des fonctionnaires de l'État et des
collectivités territoriales, doit remplir les conditions de grade et d'ancienneté définies par la
présente sous-section.

Art. D. 4139-11
Le militaire doit détenir, à la date de son détachement, l'ancienneté de services militaires
suivante :
1. pour un officier : soit dix ans de services militaires en qualité d'officier, soit quinze ans de
services militaires dont cinq ans en qualité d'officier ;
2. pour les sous-officiers et militaires du rang : dix ans de services militaires. Le militaire doit
en outre avoir atteint le terme du délai pendant lequel il s'est engagé à rester en activité
après avoir reçu une formation spécialisée ou perçu une prime liée au recrutement ou à
la fidélisation.

Art. D. 4139-12
À la date de son détachement, le militaire doit se trouver à plus de trois ans :
1. pour les officiers sous contrat et les militaires engagés, de la date de fin de durée de
service ;
2. pour les militaires commissionnés, de la date de fin de durée de service et de la limite
d'âge de leur grade ;
3. pour les militaires de carrière, de la limite d'âge de leur grade ou du grade auquel ils sont
susceptibles d'être promus à l'ancienneté avant leur titularisation.

Art. D. 4139-13
L'officier du grade de colonel ou équivalent doit avoir, à la date du détachement, moins d'un an
d'ancienneté au 1er échelon de son grade.

322
Le médecin en chef, le pharmacien en chef, le vétérinaire en chef, le chirurgien-dentiste en
chef ou l'ingénieur en chef de l'armement doit avoir, à la date du détachement, moins d'un an
d'ancienneté au 4e échelon de son grade.

DISPOSITIONS PARTICULIÈRES AUX MODALITÉS


SPÉCIFIQUES DE DÉTACHEMENT ET D'INTÉGRATION DES
MILITAIRES DANS UN CORPS RELEVANT DE LA
FONCTION PUBLIQUE DE L'ÉTAT

Art. R*. 4139-14


Le militaire qui remplit les conditions de grade et d'ancienneté fixées par la sous-section 2 de la
présente section peut demander son détachement dans un emploi relevant d'un corps de
fonctionnaires de l'État ou de ses établissements publics. Il adresse sa demande par la voie
hiérarchique à l'autorité gestionnaire dont il relève. La demande est accompagnée d'un dossier
dont la composition est fixée par arrêté du ministre des Armées, ou du ministre de l'Intérieur
pour les militaires de la gendarmerie nationale.
Le militaire peut postuler à plusieurs emplois en les classant par ordre de préférence.
Après avoir reçu l'agrément du ministre des Armées ou pour les militaires de la gendarmerie
nationale du ministre de l'Intérieur sur avis du ministre des Armées, la demande est soumise
pour avis à une Commission nationale d'orientation et d'intégration placée auprès du Premier
ministre.

Art. R*. 4139-15


La Commission nationale d'orientation et d'intégration examine la demande en tenant compte
de la qualification et de l'expérience professionnelle du militaire ainsi que des préférences qu'il
a exprimées.
Elle peut faire appel, pour l'appréciation des choix exprimés par le candidat, à des experts
désignés par l'administration ou l'établissement public d'accueil.
Elle peut proposer à l'intéressé de se porter candidat à un emploi dans une autre
administration ou un autre établissement public de l'État que ceux initialement envisagés.

Art. R*. 4139-16


L'avis de la commission est transmis au ministre des Armées, ou au ministre de l'Intérieur pour
les militaires de la gendarmerie nationale, et à l'autorité chargée de la gestion du corps
d'accueil. Celle-ci se prononce dans le délai d'un mois à compter de cette transmission. Si sa
candidature est retenue, une proposition d'affectation est adressée au militaire qui dispose d'un
délai de quinze jours à compter de la notification de cette proposition pour l'accepter ou la
refuser.
En cas d'acceptation, le militaire est mis à la disposition de l'administration ou de
l'établissement public d'accueil pour effectuer un stage probatoire d'une durée de deux mois.
Pendant cette période, il reste en position d'activité au sein des forces armées et conserve sa
rémunération. Le militaire servant en vertu d'un contrat voit, le cas échéant, celui-ci prorogé
pour la durée du stage probatoire.

323
S'il a donné satisfaction, le militaire est placé à l'issue du stage probatoire en position de
détachement, par décision conjointe du ministre des Armées, ou du ministre de l'Intérieur pour
les militaires de la gendarmerie nationale, et de l'autorité chargée de la gestion du corps
d'accueil.

Art. R*. 4139-17


Pendant la durée du détachement, le militaire peut être tenu de suivre une formation
d'adaptation à l'emploi dans les conditions organisées par l'administration ou l'établissement
public d'accueil.
Lorsque le militaire sert en vertu d'un contrat, ce dernier est, le cas échéant, prorogé de droit
pendant toute la durée du détachement.
Il peut être mis fin au détachement avant son terme, à l'initiative du militaire ou à la demande
de l'administration, ou de l'établissement public d'accueil, après avis de la Commission
nationale d'orientation et d'intégration, lequel est transmis au ministre des Armées, ou au
ministre de l'Intérieur pour les militaires de la gendarmerie nationale, et à l'autorité chargée de
la gestion du corps d'accueil. Le militaire est alors réintégré de plein droit dans son corps
d'origine ou de rattachement, dans les conditions prévues à l'article L. 4139-4.

Art. R*. 4139-18


Pendant le détachement, le militaire est rémunéré dans les conditions fixées à l'article R. 4138-
39.

Art. R*. 4139-19


À l'issue du détachement, le militaire peut demander son intégration dans le corps dans lequel
il a été détaché.
Sa demande est présentée à l'autorité chargée de la gestion du corps d'accueil au plus tôt trois
mois et au plus tard un mois avant le terme du détachement.
Au vu du rapport établi par le chef de service sur l'aptitude professionnelle de l'intéressé,
l'autorité chargée de la gestion du corps d'accueil se prononce :
1. soit pour l'intégration de l'intéressé à l'expiration de la période de détachement,
prolongée en cas de besoin jusqu'à l'achèvement de la procédure d'intégration ;
2. soit pour sa réintégration dans son corps d'origine ou de rattachement ;
3. soit pour son maintien en détachement pendant une année supplémentaire dans l'emploi
occupé ou dans un autre emploi de la même administration ou du même établissement
public.
La décision de réintégration ou de maintien en détachement est prononcée après avis de la
Commission nationale d'orientation et d'intégration, lequel est transmis au ministre des
Armées, ou au ministre de l'Intérieur pour les militaires de la gendarmerie nationale, et à
l'autorité chargée de la gestion du corps d'accueil.
En cas de maintien en détachement pendant une année supplémentaire, la demande
d'intégration doit être présentée dans le même délai que celui prévu au premier alinéa du
présent article.
En cas de refus d'intégration ou s'il n'a pas demandé son intégration, le militaire est réintégré
d'office à la fin du détachement dans son corps d'origine ou de rattachement.

324
Art. R*. 4139-20
L'intégration est prononcée par l'autorité ayant le pouvoir de nomination dans le corps
d'accueil. Le militaire est alors radié des cadres ou rayé des contrôles de l'armée active à la
date de son intégration.
Le militaire est nommé à l'emploi dans lequel il a été détaché et classé dans le corps, en tenant
compte, le cas échéant, des responsabilités correspondant à son emploi d'intégration, à un
grade et à un échelon doté d'un indice égal ou à défaut immédiatement supérieur à celui dont il
bénéficiait en qualité de militaire.

Art. R. 4139-20-1
Si l'indice afférent à l'échelon sommital du grade dans lequel le militaire est intégré au titre du
deuxième alinéa de l'article R.*. 4139-20. est inférieur à l'indice qu'il détenait dans son grade
d'origine, le militaire est classé dans cet échelon. Il conserve néanmoins à titre personnel
l'indice détenu dans son grade d'origine, dans la limite de l'indice afférent à l'échelon sommital
du corps d'accueil et jusqu'à ce qu'il atteigne dans ce corps un indice au moins égal.
Dans la limite de la durée maximale fixée pour chaque avancement d'échelon par le statut
particulier du corps d'accueil, le militaire conserve l'ancienneté d'échelon acquise dans son
précédent grade lorsque l'augmentation de traitement consécutive à sa nomination est
inférieure à celle qui résulterait d'un avancement d'échelon dans son ancienne situation, ou à
celle qui a résulté de son élévation au dernier échelon de son grade précédent.
Les services militaires sont assimilés à des services effectifs accomplis dans le corps et le
grade d'intégration pour l'avancement dans le corps d'accueil, dans la limite de la durée
maximale d'ancienneté nécessaire pour atteindre l'échelon du grade dans lequel le militaire a
été classé à partir du premier échelon du premier grade du corps d'accueil.
Toutefois, les dispositions statutaires du corps d'accueil demeurent applicables lorsqu'elles
fixent pour le militaire des règles de classement plus favorables que celles prévues au présent
article.

Art. R*. 4139-21


La Commission nationale d'orientation et d'intégration est ainsi composée :
1. un président nommé par arrêté du Premier ministre et choisi parmi les membres du
Conseil d'État ;
2. un vice-président nommé dans les mêmes conditions et choisi parmi les membres du
Conseil d'État ou de la Cour des comptes ;
3. le directeur général de l'administration et de la fonction publique ou son représentant ;
4. deux représentants du ministre des Armées ou leurs suppléants, nommés par arrêté du
ministre des Armées ;
5. l'autorité chargée de la gestion du corps d'accueil dans l'administration ou l'établissement
public d'accueil ou son représentant.

Art. R*. 4139-22


Le mandat du président, du vice-président et des deux représentants du ministre des Armées
est d'une durée de quatre ans renouvelable.

325
En cas de décès ou de démission d'un membre de la commission ou lorsque l'un d'eux cesse
d'exercer les fonctions au titre desquelles il a été nommé, il est pourvu à son remplacement
dans les mêmes conditions pour la durée du mandat restant à courir.
La commission ne délibère valablement que si quatre de ses membres au moins sont présents
en début de séance. En cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante.
Le règlement Intérieur de la commission est fixé, sur proposition de son président, par arrêté
du Premier ministre.

DISPOSITIONS PARTICULIÈRES AUX MODALITÉS


SPÉCIFIQUES DE DÉTACHEMENT ET D'INTÉGRATION DES
MILITAIRES DANS UN CADRE D'EMPLOIS RELEVANT DE
LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE

Art. R. 4139-23
Le militaire qui remplit les conditions de grade et d'ancienneté fixées par la sous-section 2 de la
présente section peut demander son détachement dans un emploi relevant d'un cadre
d'emplois d'une collectivité territoriale ou de l'un de ses établissements publics. Il adresse sa
demande par la voie hiérarchique à l'autorité gestionnaire dont il relève. La demande est
accompagnée d'un dossier dont la composition est fixée par arrêté du ministre des Armées, ou
du ministre de l'Intérieur pour les militaires de la gendarmerie nationale.
Le militaire peut postuler à plusieurs emplois en les classant par ordre de préférence.
Après avoir reçu l'agrément du ministre des Armées, ou du ministre de l'Intérieur pour les
militaires de la gendarmerie nationale, la demande est soumise pour avis à la Commission
nationale d'orientation et d'intégration créée à l'article R*. 4139-14, dans sa composition fixée à
l'article R. 4139-30.

Art. R. 4139-24
La Commission nationale d'orientation et d'intégration examine la demande en tenant compte
de la qualification et de l'expérience professionnelle du militaire ainsi que des préférences qu'il
a exprimées. Elle peut faire appel, pour l'appréciation des choix exprimés par le candidat, à
des experts désignés par l'autorité territoriale compétente.
Elle peut proposer à l'intéressé de se porter candidat à un emploi dans un autre cadre
d'emplois de la fonction publique territoriale que celui initialement envisagé.

Art. R. 4139-25
L'avis de la commission est transmis au ministre des Armées, ou au ministre de l'Intérieur pour
les militaires de la gendarmerie nationale, et à l'autorité territoriale compétente. Celle-ci se
prononce dans le délai d'un mois à compter de cette transmission. Si sa candidature est
retenue, une proposition d'affectation est adressée au militaire, qui dispose d'un délai de
quinze jours à compter de la notification de cette proposition pour l'accepter ou la refuser.
En cas d'acceptation, le militaire est mis à la disposition de la collectivité ou de l'établissement
public d'accueil pour effectuer un stage probatoire d'une durée de deux mois. Pendant cette
période, il reste en position d'activité au sein des forces armées et conserve sa rémunération.
Le militaire servant en vertu d'un contrat voit, le cas échéant, celui-ci prorogé pour la durée du
stage probatoire.

326
S'il a donné satisfaction, le militaire est placé à l'issue du stage probatoire en position de
détachement, par décision conjointe du ministre des Armées, ou au ministre de l'Intérieur pour
les militaires de la gendarmerie nationale, et de l'autorité territoriale compétente.

Art. R. 4139-26
Pendant la durée du détachement, le militaire peut être tenu de suivre une formation
d'adaptation à l'emploi dans les conditions organisées par la collectivité ou l'établissement
public d'accueil.
Lorsque le militaire sert en vertu d'un contrat, ce dernier est, le cas échéant, prorogé de droit
pendant toute la durée du détachement.
Il peut être mis fin au détachement avant son terme, à l'initiative du militaire ou à la demande
de la collectivité ou de l'établissement public d'accueil, après avis de la Commission nationale
d'orientation et d'intégration, lequel est transmis au ministre des Armées, et à l'autorité
territoriale compétente. Le militaire est alors réintégré de plein droit dans son corps d'origine ou
de rattachement, dans les conditions prévues à l'article L. 4139-4.

Art. R. 4139-28
À l'issue du détachement, le militaire peut demander son intégration dans le cadre d'emplois
dans lequel il a été détaché. Sa demande est présentée à l'autorité territoriale compétente au
plus tôt trois mois et au plus tard un mois avant le terme du détachement.
Au vu du rapport établi par le chef de service sur l'aptitude professionnelle de l'intéressé,
l'autorité territoriale compétente se prononce :
1. soit pour l'intégration de l'intéressé à l'expiration de la période de détachement,
prolongée en cas de besoin jusqu'à l'achèvement de la procédure d'intégration ;
2. soit pour sa réintégration dans son corps d'origine ou de rattachement ;
3. soit pour son maintien en détachement pendant une année supplémentaire dans l'emploi
occupé ou dans un autre emploi de la même collectivité ou du même établissement
public.
La décision de réintégration ou de maintien en détachement est prononcée après avis de la
Commission nationale d'orientation et d'intégration, lequel est transmis au ministre des Armées
et à l'autorité territoriale compétente.
En cas de maintien en détachement pendant une année supplémentaire, la demande
d'intégration doit être présentée dans le même délai que celui prévu ci-dessus.
En cas de refus d'intégration ou s'il n'a pas demandé son intégration, le militaire est réintégré
d'office à la fin du détachement dans son corps d'origine ou de rattachement.

Art. R. 4139-29
L'intégration est prononcée par l'autorité territoriale compétente. Le militaire est alors radié des
cadres ou rayé des contrôles de l'armée active à la date de son intégration.
Le militaire est nommé à l'emploi dans lequel il a été détaché et classé dans le cadre
d'emplois, en tenant compte, le cas échéant, des responsabilités correspondant à son emploi
d'intégration, à un grade et à un échelon doté d'un indice égal ou à défaut immédiatement
supérieur à celui dont il bénéficiait en qualité de militaire. Si l'indice afférent à cet échelon est
inférieur à l'indice qu'il détenait dans son grade d'origine, le militaire est classé dans l'échelon
sommital du grade dans lequel il est intégré. Il conserve néanmoins à titre personnel l'indice

327
détenu dans son grade d'origine, dans la limite de l'indice afférent à l'échelon sommital du
cadre d'emplois d'accueil et jusqu'à ce qu'il atteigne dans ce cadre d'emplois un indice au
moins égal.
Dans la limite de la durée maximale fixée pour chaque avancement d'échelon par le statut
particulier du cadre d'emplois d'accueil, le militaire conserve l'ancienneté d'échelon acquise
dans son précédent grade lorsque l'augmentation de traitement consécutive à sa nomination
est inférieure à celle qui résulterait d'un avancement d'échelon dans son ancienne situation, ou
à celle qui a résulté de son élévation au dernier échelon de son grade précédent.
Les services militaires sont assimilés à des services effectifs accomplis dans le cadre
d'emplois et le grade d'intégration pour l'avancement dans le cadre d'emplois d'accueil, dans la
limite de la durée maximale d'ancienneté nécessaire pour atteindre l'échelon du grade dans
lequel le militaire a été classé à partir du premier échelon du premier grade du cadre d'emplois
d'accueil.
Toutefois, les dispositions statutaires du cadre d'emplois d'accueil demeurent applicables
lorsqu'elles fixent pour le militaire des règles de classement plus favorables que celles prévues
au présent article.

DISPOSITIONS PARTICULIÈRES AUX MODALITÉS


SPÉCIFIQUES DE DÉTACHEMENT ET D'INTÉGRATION DES
MILITAIRES DANS UN CORPS RELEVANT DE LA
FONCTION PUBLIQUE HOSPITALIÈRE

Art. R. 4139-32
Le militaire qui remplit les conditions de grade et d'ancienneté peut demander son
détachement dans un emploi relevant d'un corps de fonctionnaires de la fonction publique
hospitalière. Il adresse sa demande par la voie hiérarchique à l'autorité gestionnaire dont il
relève. La demande est accompagnée d'un dossier dont la composition est fixée par arrêté du
ministre des Armées.

Art. R. 4139-33
La Commission nationale d'orientation et d'intégration examine la demande en tenant compte
de la qualification et de l'expérience professionnelle du militaire ainsi que des préférences qu'il
a exprimées. Elle peut faire appel, pour l'appréciation des choix exprimés par le candidat, à
des experts désignés par l'administration ou l'établissement public d'accueil.
Elle peut proposer à l'intéressé de se porter candidat à un emploi dans un autre corps de la
fonction publique hospitalière que celui initialement envisagé.

Art. R. 4139-34
L'avis de la commission est transmis au ministre des Armées et à l'autorité ayant le pouvoir de
nomination dans le corps d'accueil.
Celle-ci se prononce dans le délai d'un mois à compter de cette transmission. Si sa
candidature est retenue, une proposition d'affectation est adressée au militaire, qui dispose
d'un délai de quinze jours à compter de la notification de cette proposition pour l'accepter ou la
refuser.

328
En cas d'acceptation, le militaire est mis à la disposition de l'administration ou de
l'établissement public d'accueil pour effectuer un stage probatoire d'une durée de deux mois.
Pendant cette période, il reste en position d'activité au sein des forces armées et conserve sa
rémunération. Le militaire servant en vertu d'un contrat voit, le cas échéant, celui-ci prorogé
pour la durée du stage probatoire.
S'il a donné satisfaction, le militaire est placé à l'issue du stage probatoire en position de
détachement, par décision conjointe du ministre des Armées et de l'autorité ayant le pouvoir de
nomination dans le corps d'accueil.

Art. R. 4139-35
Pendant la durée du détachement, le militaire peut être tenu de suivre une formation
d'adaptation à l'emploi dans les conditions organisées par l'administration ou l'établissement
public d'accueil.
Lorsque le militaire sert en vertu d'un contrat, ce dernier est, le cas échéant, prorogé de droit
pendant toute la durée du détachement.
Il peut être mis fin au détachement avant son terme, à l'initiative du militaire ou à la demande
de l'administration ou de l'établissement public d'accueil, après avis de la Commission
nationale d'orientation et d'intégration.

Art. R. 4139-3
Pendant le détachement, le militaire est rémunéré dans les conditions fixées à l'article R. 4138-
39.

Art. R. 4139-37
À l'issue du détachement, le militaire peut demander son intégration dans le corps dans lequel
il a été détaché.
Sa demande est présentée à l'autorité ayant le pouvoir de nomination dans le corps d'accueil
au plus tôt trois mois et au plus tard un mois avant le terme du détachement.
Au vu du rapport établi par le chef de service sur l'aptitude professionnelle de l'intéressé,
l'autorité ayant le pouvoir de nomination dans le corps d'accueil se prononce :
1. soit pour l'intégration de l'intéressé à l'expiration de la période de détachement,
prolongée en cas de besoin jusqu'à l'achèvement de la procédure d'intégration ;
2. soit pour sa réintégration dans son corps d'origine ou de rattachement ;
3. soit pour son maintien en détachement pendant une année supplémentaire dans l'emploi
occupé ou dans un autre emploi de la même administration ou du même établissement
public.
La décision de réintégration ou de maintien en détachement est prononcée après avis de la
Commission nationale d'orientation et d'intégration, lequel est transmis au ministre des
Armées, ou au ministre de l'Intérieur pour les militaires de la gendarmerie nationale, et à
l'autorité ayant le pouvoir de nomination dans le corps d'accueil.
En cas de maintien en détachement pendant une année supplémentaire, la demande
d'intégration doit être présentée dans le même délai que celui prévu au premier alinéa du
présent article.

329
En cas de refus d'intégration ou s'il n'a pas demandé son intégration, le militaire est réintégré
d'office à la fin du détachement dans son corps d'origine ou de rattachement.

Art. R. 4139-38
L'intégration est prononcée par l'autorité ayant le pouvoir de nomination dans le corps
d'accueil. Le militaire est alors radié des cadres ou rayé des contrôles de l'armée active à la
date de son intégration.
Le militaire est nommé à l'emploi dans lequel il a été détaché et classé dans le corps, en tenant
compte, le cas échéant, des responsabilités correspondant à son emploi d'intégration, à un
grade et à un échelon doté d'un indice égal ou à défaut immédiatement supérieur à celui dont il
bénéficiait en qualité de militaire. Si l'indice afférent à cet échelon est inférieur à l'indice qu'il
détenait dans son grade d'origine, le militaire est classé dans l'échelon sommital du grade dans
lequel il est intégré. Il conserve néanmoins à titre personnel l'indice détenu dans son grade
d'origine, dans la limite de l'indice afférent à l'échelon sommital du corps d'accueil et jusqu'à ce
qu'il atteigne dans ce corps un indice au moins égal.
Dans la limite de la durée moyenne fixée pour chaque avancement d'échelon par le statut
particulier du corps d'accueil, le militaire conserve l'ancienneté d'échelon acquise dans son
précédent grade lorsque l'augmentation de traitement consécutive à sa nomination est
inférieure à celle qui résulterait d'un avancement d'échelon dans son ancienne situation, ou à
celle qui a résulté de son élévation au dernier échelon de son grade précédent.
Les services militaires sont assimilés à des services effectifs accomplis dans le corps et le
grade d'intégration pour l'avancement dans le corps d'accueil, dans la limite de la durée
moyenne d'ancienneté nécessaire pour atteindre l'échelon du grade dans lequel le militaire a
été classé à partir du premier échelon du premier grade du corps d'accueil.
Toutefois, les dispositions statutaires du corps d'accueil demeurent applicables lorsqu'elles
fixent pour le militaire des règles de classement plus favorables que celles prévues au présent
article.

1.8.2.2 - DISPOSITIFS D'AIDE AU DÉPART

DISPOSITIONS APPLICABLES AUX MILITAIRES DE


CARRIÈRE

Art. R. 4139-41
L'arrêté du ministre des Armées et du ministre de l'économie et des finances prévu à l'article L.
4139-8 fixe annuellement par grade, le contingent de pécules pouvant être accordés sur leur
demande aux officiers de carrière lors de leur mise à la retraite avec le bénéfice d'une pension
à jouissance différée.

Art. R. 4139-42
Le contingent annuel précité est réparti entre les Armées, formations rattachées, armes et
corps selon les besoins du service propres à chacun d'entre eux et compte tenu notamment de
la situation de leurs effectifs.

330
Art. R. 4139-43
Pour être admis au bénéfice d'un pécule les officiers doivent :
1. avoir accompli à la date de leur radiation des cadres moins de dix-huit ans de services
ouvrant droit à une pension du code des pensions civiles et militaires de retraite ;
2. ne pas bénéficier d'une mesure de reclassement dans un emploi public en application
des dispositions de l'article L. 4139-2.

Art. R. 4139-44
Les officiers mis à la retraite avec le bénéfice du pécule sont désignés chaque année par
décision du ministre des Armées.

Art. R. 4139-45
Le montant du pécule, qui est versé en une seule fois ou, sur la demande des bénéficiaires,
fractionné en quatre versements annuels égaux, est fixé à quarante-deux mois de la solde
budgétaire perçue en fin de services par les officiers intéressés, abondée de l'indemnité de
résidence aux taux métropolitain sans abattement.

1.8.2.3 - RADIATION DES CADRES OU DES CONTRÔLES

DISPOSITIONS GÉNÉRALES

Art. R. 4139-46
Lorsque le militaire a droit à la liquidation de sa pension de retraite dans les conditions prévues
au troisième alinéa de l'article L. 4139-13, la démission de l'état de militaire de carrière ou la
résiliation du contrat du militaire servant en vertu d'un contrat est effective sous réserve d'en
avoir avisé l'autorité militaire deux mois avant la date souhaitée de cessation de l'état militaire.
La durée de ce préavis peut être réduite d'un commun accord.

Art. R. 4139-47
La cessation de l'état de militaire résultant soit de l'application des dispositions de l'article L.
4139-13 du code de la défense, soit des dispositions du 1 ou du 2 de l'article L. 4139-14 du
même code est prononcée par arrêté du ministre des Armées.

Art. R. 4139-48
Le militaire déserteur au sens du code de justice militaire peut être radié des cadres ou rayé
des contrôles.

LIEN AU SERVICE

Art. R. 4139-50
Un arrêté conjoint du ministre des Armées et du ministre de l'Intérieur fixe la liste des
formations spécialisées et la durée du lien au service qui leur est attachée.

331
Le militaire admis à une formation spécialisée s'engage à servir en position d'activité ou en
détachement d'office, pour la durée fixée, à compter de la date d'obtention du titre validant la
formation ou, à défaut, de la date de la fin de la formation.
Le militaire dont la limite d'âge ou la limite de durée de service ne permet pas de respecter la
durée de lien au service exigée à l'issue de la formation spécialisée souhaitée n'est pas
autorisé à suivre ladite formation.
Le lien au service exigé à l'issue d'une formation spécialisée n'est pas modifié en cas de
changement de statut.

Art. R. 4139-51
Le militaire admis à suivre une formation spécialisée est tenu à un remboursement :
1. lorsqu'il ne satisfait pas à l'engagement prévu au deuxième alinéa de l'article R. 4139-50;
2. en cas de réussite à un concours de l'une des fonctions publiques, si, conformément aux
dispositions du 8. de l'article L. 4139-14, il ne bénéficie pas d'un détachement au titre du
premier alinéa de l'article L. 4139-1.
À moins qu'il en soit disposé autrement dans les statuts particuliers, le montant du
remboursement est égal au total des rémunérations perçues pendant la période de formation
spécialisée, affecté d'un coefficient multiplicateur dont le taux est fixé par l'arrêté mentionné au
premier alinéa de l'article R. 4139-50.
Ce montant décroît proportionnellement au temps obligatoire de service accompli à l'issue de
cette formation spécialisée.

Art. R. 4139-52
Le militaire admis à suivre une formation spécialisée n'est pas tenu à un remboursement en
cas :
1. d'interruption de la formation ou de l'inexécution totale ou partielle de l'engagement de
servir résultant d'une inaptitude médicale dûment constatée par un médecin ou un
chirurgien des hôpitaux des Armées ;
2. de non-renouvellement ou de résiliation du contrat par l'autorité militaire ;
3. de cessation d'office de l'état militaire, en application du 1. de l'article L. 4139-14.

COMMISSION DE RÉFORME

Art. R. 4139-53
Le ministre des Armées institue, en fonction des besoins, des commissions de réforme des
militaires chargées de donner un avis sur l'inaptitude médicale définitive au service des
militaires :
1. en métropole, auprès de chacune des Armées et des formations rattachées ;
2. dans les collectivités d'outre-mer et en Nouvelle-Calédonie, auprès du commandement
supérieur des forces armées.
Le ministre des Armées peut, en outre, instituer une ou plusieurs commissions de réforme des
militaires auprès du commandement des forces en opérations ou des troupes françaises pré
positionnées à l'étranger.

332
Art. R. 4139-54
La commission de réforme des militaires comprend :
1. un médecin chef des services ou un médecin en chef, président ;
2. un médecin principal ou un médecin ;
3. un représentant de l'autorité militaire, officier ou sous-officier supérieur ou officier marinier
supérieur, selon la catégorie et l'armée ou la formation rattachée à laquelle appartient le
militaire intéressé.
Les membres de la commission de réforme des militaires sont désignés par le ministre des
Armées.
L'ensemble des membres de la commission est tenu au secret professionnel.

Art. R. 4139-55
La commission de réforme des militaires est compétente pour émettre un avis médical portant :
1. sur l'inaptitude définitive au service d'un militaire, quels que soient son statut et son lien
au service ;
2. sur l'aptitude d'un Français soumis aux dispositions du livre II du code du service national
qui, précédemment exempté ou réformé, souhaite que son aptitude soit de nouveau
déterminée, en vue de servir dans les Armées ou les formations rattachées ;
3. sur l'aptitude d'un ancien militaire, précédemment radié des cadres ou rayé des contrôles
pour infirmité ou mis en réforme définitive, qui souhaite que son aptitude au service soit
de nouveau déterminée, en vue de servir à nouveau dans les Armées ou les formations
rattachées.

Art. R. 4139-57
Une demande d'avis doit être accompagnée d'un certificat établi :
1. par un médecin ou un chirurgien des hôpitaux des Armées, s'il s'agit d'un militaire ;
2. par un médecin civil ou militaire, dans les autres cas.
La commission de réforme des militaires peut éventuellement prescrire de soumettre
l'intéressé à une expertise complémentaire en milieu hospitalier militaire.
Les demandes d'avis présentées dans les cas mentionnés aux 2. et 3. de l'article R. 4139-55
ne peuvent intervenir qu'après un délai minimum de deux ans suivant la date de la décision de
réforme ou d'exemption initiale.

Art. R. 4139-58
Les séances de la commission de réforme des militaires ne sont pas publiques. Elle peut
entendre toute personne dont elle estime l'audition utile. Le militaire ou le demandeur, présent
en séance, peut être accompagné d'un conseil de son choix.

Art. R. 4139-59
L'avis de la commission de réforme des militaires est communiqué au ministre des Armées
ainsi qu'à l'autorité administrative et notifié à l'intéressé.

333
Dans un délai de quinze jours à compter de la date de notification de l'avis, l'intéressé ou
l'autorité administrative peut demander que l'avis de la commission de réforme des militaires
soit réexaminé par une autre commission de réforme des militaires.

Art. R. 4139-60
Le ministre des Armées prend, par arrêté, une décision conforme à l'avis de la commission de
réforme des militaires.

Art. R. 4139-6
Un arrêté du ministre des Armées fixe notamment :
1. les modalités de fonctionnement de la commission de réforme des militaires ainsi que la
procédure suivie devant celle-ci ;
2. les modalités de réexamen de l'avis d'une commission de réforme des militaires devant
une nouvelle commission de réforme des militaires lorsque l'intéressé ou l'autorité
administrative le demande dans le cas prévu au second alinéa de l'article R. 4139-59 ;
3. les modalités de notification de la décision du ministre des Armées, ou du ministre de
l'Intérieur pour les militaires de la gendarmerie nationale, prévue à l'article R. 4139-60 ;
4. la liste des autorités auxquelles le ministre des Armées et le ministre de l'Intérieur
peuvent, chacun en ce qui le concerne, déléguer le pouvoir qu'ils détiennent.

1.9 - LIMITES D'ÂGES ET DE DURÉE DE SERVICES


Les limites d'âge et âges maximaux de maintien en première section des militaires sont :
dans le corps militaire du contrôle général des Armées au grade de contrôleur adjoint, de
contrôleur et de contrôleur général, soixante-six ans.
pour les officiers des autres corps :

ÂGE MAXIMAL DE MAINTIEN EN


OFF.
CBA LCL COL 1ÈRE SECTION DES OFFICIERS
SUB
GÉNÉRAUX

Officiers des armes de


l'armée de Terre, officiers de
Marine, officiers spécialisés
59 63
de la Marine, officiers
des bases et officiers
mécaniciens de l'Air

Officiers de gendarmerie 59 60 63

Officiers de l'Air 52 56 63

Commissaires des Armées


62 64
(1), officiers des corps

334
techniques et administratifs,
ingénieurs militaires des
essences, administrateurs
des affaires maritimes,
officiers spécialistes de
l'armée de Terre, officiers
logisticiens des essences.

Médecins, pharmaciens,
vétérinaires et chirurgiens 62 67
dentistes

Militaires infirmiers et
techniciens des hôpitaux 62
des Armées (officiers)

Ingénieurs de l'armement,
ingénieurs des études et
techniques de l'armement,
ingénieurs des études et
techniques des travaux 66 67
maritimes, professeurs de
l'enseignement maritime,
ingénieurs militaires
d'infrastructure de la défense

Officiers greffiers, chefs de


musique, fonctionnaires
détachés au sein de la poste
66
interarmées,fonctionnaires
détachés au sein de la trésorerie
aux Armées, aumôniers militaires

pour les sous-officiers des Armées et des formations rattachées, telles que définies par le
tableau ci-après :

SGT SCH ADJ ADC MAJ

Sous-officiers de carrière
de l'armée de Terre, de
47 52 58 59
la Marine ou de l'Air
(personnel non navigant)

335
Sous-officiers de
gendarmerie, sous-officiers
du corps de soutien 58 (y compris le grade de gendarme) 59
technique et administratif de
la gendarmerie nationale

Sous-officiers du personnel
47 52
navigant de l'armée de l'Air

Infirmiers en soins
62 Militaires
généraux et spécialisés

infirmiers et techniciens
des hôpitaux des Armées
(sous-officiers) excepté
ceux du corps des infirmiers
en soins généraux et 59
spécialisés, majors des
ports (Marine) et officiers
mariniers de carrière des
ports (Marine)

SGT SCH ADJ ADC MAJ

Sous-officiers du service
62
des essences des Armées

Fonctionnaires détachés
au sein de la poste
interarmées, fonctionnaires
détachés au sein de la
trésorerie aux Armées,
majors sous-chefs de
musique (trois Armées),
sous-chefs de musique 66
de carrière (trois Armées),
maîtres ouvriers (Terre),
maîtres ouvriers, tailleurs
et cordonniers (Marine),
musicien sous-officier
de carrière (air), commis
greffiers et huissiers

336
appariteurs

Les limites de durée de service des militaires sous contrat sont les suivantes :

LIMITE DE DURÉE DES SERVICES (année)

Officiers sous contrat 20

Militaires commissionnés 17

Militaires engagés 27

Volontaires dans les Armées 5

337
2/ LE SOUS-OFFICIER DE L'ARMÉE DE TERRE
Les sous-officiers de l'armée de Terre participent, sous le commandement des officiers, à
l'encadrement de formations ou unités élémentaires de combat, de soutien ou d'instruction. Ils
peuvent exercer dans ces formations ou unités des responsabilités techniques ou
administratives d'exécution.
Ils peuvent aussi participer au fonctionnement de formations interarmées, ou relevant d'une
autre armée.

2.1 - RECRUTEMENT
Il existe trois types de recrutement pour devenir sous-officier qui sont détaillés ci-dessous.

2.1.1 - LE RECRUTEMENT DIRECT


Recruté directement de la vie civile, le candidat au recrutement sous-officier direct doit
répondre aux conditions générales de recrutement suivantes :
être de nationalité française (dérogation possible en temps de guerre) ;
être en règle vis-à-vis des obligations du service national ;
jouir de ses droits civiques, n'avoir fait l'objet d'aucune condamnation, avec ou sans
sursis, conduisant à la perte des droits civiques ou à l'interdiction d’exercer un emploi
public et d'avoir été précédemment rayé des contrôles ;
être déclaré médicalement apte.
Il doit aussi répondre aux conditions particulières suivantes :
être âgé d'au moins 17 ans et d'au plus 29 ans ;
être titulaire d'un diplôme de fin de second cycle de l'enseignement secondaire général,
technologique ou professionnel ou d'un diplôme reconnu comme équivalent ou d'un autre
titre ou diplôme classé au moins au niveau IV (baccalauréat).
Après la signature de son contrat initial à l'engagement, il suivra une formation initiale de 8
mois à l’École nationale des sous-officiers d'active (ENSOA) de Saint-Maixent l'école (79).

2.1.2 - LE RECRUTEMENT SEMI-DIRECT


Le recrutement semi-direct des sous-officiers est ouvert sans condition d'âge aux soldats,
caporaux et caporaux-chefs sous contrat, remplissant les conditions générales suivantes :
être dans la 3e, 4e, 5e, 6e, 7e, 8e ou 9e année de service, durée appréciée au 31
décembre de l'année de candidature ;
être titulaire du certificat militaire élémentaire (CME) et d'un certificat technique
élémentaire (CTE) à la date de l'enregistrement de la candidature.
D'éventuelles dérogations aux conditions d'ancienneté pourront être accordées par la direction
des ressources humaines de l'armée de Terre (DRHAT), notamment pour les engagés
volontaires de l'armée de Terre (EVAT) n'ayant pu être recrutés pour raison médicale lorsqu'ils
remplissaient les conditions d'ancienneté de service, en particulier s'il s'agit de blessures
imputables au service.

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Un dialogue pourra être exceptionnellement engagé avec la DRHAT pour les candidats qui
n'auraient pas finalisé totalement leur CME ou leur CTE à la date d'enregistrement de la
candidature ou qui ne rempliraient pas la condition d'ancienneté. Si elles sont jugées
recevables, ces candidatures seront soumises à la deuxième campagne de sélection, menée
par la DRHAT.
La DRHAT exercera prioritairement son choix parmi les candidats proposés répondant aux
critères suivants :
remplir les conditions d'aptitude minimales à servir définies au point 4.3. de l'instruction n°
812/DEF/RH-AT/PRH/LEG du 15 septembre 2014 relative aux normes médicales
d'aptitude applicables au personnel militaire de l'armée de Terre ;
avoir une note globale chiffrée supérieure ou égale à 1 (≥ 1) pour la période de notation
A-1 ;
n'avoir encouru aucune sanction d'un taux égal ou supérieur à vingt jours d'arrêts sans
sursis non effacée entre le 1er janvier de l'année A-1 et le jour précédant la date de
publication de la décision de nomination au grade de sergent (dans le cas où une
sanction d'un taux supérieur ou égal à 20 jours d'arrêts est infligée à un candidat après
verrouillage de son formulaire unique de demande (FUD), la formation administrative en
informera immédiatement le bureau militaires du rang de la sous-direction de la gestion
du personnel de la DRHAT/SDG/BMDR) ;
posséder au minimum le diplôme national du brevet (DNB) (anciennement brevet
d'études du premier cycle du second degré ou BEPC) ou un certificat d'aptitude
professionnelle (CAP) à l'exclusion du certificat de formation générale (CFG). La
candidature des engagés volontaires n'ayant pas le minimum scolaire requis mais dont le
commandant de formation administrative s'engage sur l'aptitude à devenir sous-officier et
à dérouler un parcours professionnel complet pourra uniquement être étudiée lors de la
réunion décisionnelle qui se tient à la DRHAT. Afin de statuer sur ces cas particuliers, les
membres de la réunion décisionnelle de la DRHAT se fonderont sur la solidité de
l'argumentaire développé par le commandant de formation administrative dans la partie
du FUD réservée à son avis ;
pour les candidats non titulaires du CTE du domaine de spécialités (DS) pour lequel ils
postulent, satisfaire aux critères spécifiques ; pour ces candidats, aucune dérogation sur
le niveau minimum scolaire requis ne sera admise ;
être titulaire du brevet militaire de conduite (BMC) véhicules légers (VL) à la date du
début de session de formation ;
être titulaire de l'attestation de formation aux premiers secours (AFPS) ou du certificat de
compétences de citoyen de sécurité civile « prévention et secours civiques de niveau 1 »
(PSC 1) ;
pouvoir justifier d'un niveau sportif consistant à être classé au minimum 3 au contrôle de
la condition physique générale (CCPG) (dont une note minimale de 6 sur 20 à l'épreuve
d'aisance aquatique) et au contrôle de la condition physique spécifique (CCPS) effectués
au titre de la période de notation A-1.
Les candidats sélectionnés qui ne détiendraient pas la qualification tireur instruction sur le tir
de combat (IST-C) au fusil d'assaut de la manufacture d'armes de Saint-Étienne (FAMAS)
devront faire l'objet, dans la mesure du possible, d'un effort interne de formation leur
permettant d'acquérir cette qualification avant de rejoindre l'école nationale des sous-officiers
d'active (ENSOA).
Toute dérogation aux critères d'aptitude médicale et/ou d'exemption aux CCPG et/ou aux
CCPS doit faire l'objet d'un formulaire unique de demande (FUD) de dérogation (DROG).

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Les commandants de formation administrative ayant reçu un droit au recrutement exerceront
impérativement leurs choix parmi les candidats proposés répondant aux mêmes critères. Les
candidats ne répondant pas à la totalité de ces critères pourront être proposés au choix de la
DRHAT.
Sélectionné, le candidat suivra sa formation de 4 mois à l'ENSOA.

2.1.3 - LE RECRUTEMENT RANG

Objectifs
Le recrutement rang vise à promouvoir sous-officiers les meilleurs caporaux-chefs en
capitalisant sur la qualité de leur expérience opérationnelle. Ce recrutement offre une durée de
services en qualité de sous-officier plus courte que celle des recrutements direct ou semi-
direct. Ainsi, sous réserve de de détenir les brevets militaires correspondants, les perspectives
pour les plus jeunes et les meilleurs d'entre eux, sont :
l'accès à des responsabilités de niveau fonctionnel n° 3 (NF 3) ;
l'accès au statut sous-officier de carrière (SOC) ;
l'accès au grade d'adjudant voire à celui d'adjudant-chef ou de major pour certains.

Conditions de recrutement
Le recrutement rang des sous-officiers est ouvert à tous les caporaux-chefs et les brigadiers-
chefs, y compris ceux servant à titre étranger, selon les conditions fixées par le
commandement de la légion étrangère (COMLE).
Le candidat doit :
Etre volontaire ;
Etre dans la 12ème, 13ème, 14ème ou 15ème année de service ;
être titulaire d'un certificat technique du 1er degré (CT 1), ou d'un CT 1 par validation
d'expérience (CT 1 VE), ou d'un certificat d'aptitude technique du 2e degré (CAT 2) ou
d'un certificat de qualification technique supérieure (CQTS).
Le recrutement des sous-officiers rang se fonde sur la valorisation de l'expérience acquise.
Les candidats ont vocation à postuler pour la nature de filière correspondant à leur emploi
intrinsèque principal (EIP).
Cependant, les candidats qui disposeraient d'une qualification ou d'une expérience autre et qui
souhaiteraient à ce titre postuler pour une autre nature de filière pourront également le faire. Ils
devront justifier auprès de la direction des ressources humaines de l'armée de Terre (DRHAT)
des prérequis nécessaire à leur nouvel emploi.
Les candidats peuvent ainsi, s'ils le souhaitent, postuler pour deux, voire trois natures de filière
différentes (celle de leur EIP et celle dont ils disposeraient les qualifications requises) : ils
présentent une candidature multiple au sein d'un même formulaire unique de demande (FUD).

Critères de sélection
Les commandants de formation administrative ayant reçu un droit au recrutement exerceront
impérativement leurs choix parmi les candidats proposés répondant aux critères suivants :

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remplir les conditions médicales d'aptitude minimales à servir définies au point 4.3. de
l'instruction n° 812/DEF/RH-AT/PRH/LEG du 15 septembre 2014 relative aux normes
médicales d'aptitude applicables aux personnels militaires de l'armée de Terre ;
avoir une note globale chiffrée supérieure ou égale à cinq (≥ 5) au 1er février de l'année
de candidature ;
n'avoir encouru aucune sanction supérieure ou égale à 20 jours d'arrêts sans sursis non
effacée jusqu'au jour précédant la date de publication de la décision de nomination au
grade de sergent (dans le cas où une sanction d'un taux supérieur ou égal à 20 jours
d'arrêts est infligée à un candidat après verrouillage de son formulaire unique de
demande (FUD), la formation administrative en informera immédiatement le bureau
militaires du rang de la sous-direction de la gestion du personnel de la DRHAT
(DRHAT/SDG/BMDR) ;
titulaire du brevet militaire de conduite véhicule léger (VL) ou du permis civil (permis B) ;
pouvoir justifier d'un niveau sportif consistant à être classé au minimum 3 au contrôle de
la condition physique générale [(CCPG) (dont une note minimale de 6 sur 20 à l'épreuve
d'aisance aquatique)] et au contrôle de la condition physique spécifique (CCPS) effectués
au titre de la notation de l'année A.
Nota. Toute dérogation aux critères d'aptitude médicale et/ou aux CCPG et/ou aux CCPS doit
faire l'objet d'un FUD dérogation (DROG) et la candidature de l'intéressé sera étudiée
exclusivement dans le cadre de la sélection par la DRHAT.
Sélectionné, le candidat suivra sa formation d'une semaine à l'ENSOA.

2.2 - PARCOURS PROFESSIONNEL

Le parcours professionnel des sous-officiers

341
2.2.1 - LE DÉROULEMENT DE CARRIÈRE
En suivant le parcours professionnel défini ci-dessus, la carrière d'un sous-officier de l'armée
de Terre est ponctuée d'étape. Le décret n° 2010-325 du 23 mars 2010 (1) codifié (article D.
4136-1-1. du Code de la défense) instaure le bilan professionnel de carrière pour tous les
militaires. Une instruction définit les conditions générales de mise en œuvre du rendez-vous
d'information, du bilan professionnel de carrière (BPC) et du dispostif de réorientation pour les
sous-officiers d'active de l'armée de Terre et de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris
(BSPP). Elle est complétée par une circulaire qui précise les modalités particulières
d'application du rendez-vous d'information, du BPC et de la réorientation des sous-officiers au
titre d'un cycle annuel.
L'orientation des sous-officiers demeure un acte majeur de la gestion. Ce dispositif est
désormais fusionné avec celui du BPC afin de guider et d'informer au mieux les sous-officiers
sur les différentes opportunités qui leur sont offertes au cours de leur carrière.
Le dispositif de réorientation est inchangé. La réorientation des sous-officiers repose
essentiellement sur les qualifications d'acquis professionnels (QAP) qui permettent de faciliter
leur accès à une deuxième ou à une troisième partie de carrière, dans un « métier » différent
de celui initialement exercé. L'expérience reconnue par la QAP est complétée par des
formations spécifiques à l'emploi que la réglementation et le pilote de domaine de spécialités
imposent.

2.2.1.1 - LE RENDEZ-VOUS D'INFORMATION


Le rendez-vous d'information est dispensé l'année de l'obtention du brevet militaire de 1er
niveau (BM1) pour les sous-officiers de l'armée de Terre et dès l'obtention du certificat
technique du premier degré (CT1) pour les sous-officiers de la BSPP.
Ce rendez-vous d'information a pour objectif d'informer, le plus tôt possible, le militaire sur le
déroulement du parcours professionnel des sous-officiers ainsi que sur les perspectives
générales de carrière.
Les points suivants doivent être développés :
description des emplois occupés en début de carrière ;
définition du cycle de formation, préparation du brevet militaire de 2ème niveau (BM2),
clef de voûte du parcours professionnel du sous-officier ;
information sur le recrutement officier semi-direct au titre de l'école militaire interarmes
(EMIA), voies COA et CTA ;
Ce rendez-vous d'information obligatoire peut être formalisé sous forme d'entretien individuel
ou de réunion d'information dispensée dans le corps.

2.2.1.2 - LE BILAN PROFESSIONNEL DE CARRIÈRE


Le BPC est un dispositif permettant d'établir un bilan ponctuel dans la carrière du militaire.
Ce bilan est réalisé par le gestionnaire local en tenant compte :
des compétences et qualifications acquises par le sous-officier au sein et hors de
l'institution militaire ;
de son expérience professionnelle ;
de sa manière de servir ;
des aspirations professionnelles et personnelles du sous-officier ;
des besoins de l'institution.

342
Le militaire doit être informé des perspectives de carrière qui peuvent lui être proposées :
possibilités d'emplois à tenir à court, moyen et long termes ;
description de la réorganisation éventuelle du domaine et/ou de la filière d'appartenance :
évolution, suppression, fusion, criticité.
En plus de ces informations à caractère général, des thèmes précis sont à aborder lors des
différents BPC (définis dans l'instruction n°13007/DEF/RH-AT/PRH/LEG). Il s'agit de permettre
au militaire de poursuivre un déroulement de carrière satisfaisant au sein de l'institution ou
d'optimiser un éventuel départ.
Le personnel militaire bénéficie d'un bilan professionnel de carrière tous les quatre ans,
conformément aux dispositions de l'article D. 4136-1-1. du Code de la défense.
Le premier BPC est établi la cinquième année de service afin de permettre au personnel de
disposer de tous les éléments d'information utiles et des délais suffisants pour décider de la
suite de son parcours professionnel.
Le calendrier des BPC est donc établi comme suit :
BPC 1 : cinquième année de service ;
BPC 2 : neuvième année de service ;
BPC 3 : treizième année de service ;
BPC 4 : dix-septième année de service ;
BPC 5 : vingt et unième année de service ;
BPC 6 : vingt-cinquième année de service ;
BPC 7 : vingt-neuvième année de service ;
BPC 8 : trente-troisième année de service ;
BPC 9 : trente-septième année de service ;
BPC 10 : quarante et unième année de service.

2.2.1.3 - LA RÉORIENTATION EN COURS DE CARRIÈRE


La réorientation en cours de carrière peut résulter des conclusions d'un BPC ou être
demandée « à titre circonstanciel ».
La réorientation s'adresse à tout sous-officier qui est dans l'impossibilité d'exercer dans sa
spécialité :
pour cause d'inaptitude médicale définitive dans sa spécialité ;
par mesure de gestion dans le cadre de la réorganisation générale du domaine ou de la
filière d'appartenance ;
pour des raisons de restructurations importantes dans l'armée de Terre et de contraintes
d'effectifs ;
pour cause d'inaptitude définitive à l'emploi.
La réorientation peut être :
requise par la DRHAT en fonction des nécessités de service ;
demandée par l'intéressé après avis du chef de corps ou du commandant de la formation
d'emploi.
La procédure de réorientation peut être mise en oeuvre tout au long de la carrière du sous-
officier, indépendamment de la périodicité quadriennale du BPC.

343
La décision de réorientation relève, dans tous les cas, de la compétence exclusive de la DRH-
AT. La décision d'agrément ou de non agrément de réorientation en cours de carrière doit être
insérée dans le dossier administratif du sous-officier.
Nota. Pour les sous-officiers de la BSPP, la décision de réorientation relève de la compétence
exclusive du général commandant la BSPP.

2.2.1.4 - LES QUALIFICATIONS D'ACQUIS PROFESSIONNELS


DES SOUS-OFFICIERS
Les qualifications d'acquis professionnels (QAP) permettent un déroulement de carrière
attractif pour le militaire et l'institution. Le déroulement du parcours professionnel d'un sous-
officier repose sur l'obtention du brevet militaire de 1er niveau (BM1) et du brevet militaire de
2ème niveau (BM2) du domaine de spécialités ou de la nature de filière pour laquelle il a été
recruté.
Cependant, à titre exceptionnel, l'obtention d'une QAP, obtenue grâce à la validation d'une
expérience professionnelle reconnue, permet un développement de carrière dans un autre
domaine de spécialités ou une autre nature de filière. La QAP se substitue alors au diplôme
précédemment détenu. Le sous-officier change donc d'emploi intrinsèque principal (EIP) au 1er
janvier de l'année suivante si sa demande de réorientation a été agréée par la direction des
ressources humaines de l'armée de Terre (DRHAT). Il est administré, à compter de cette même
date, par le bureau de gestion de son nouveau domaine de spécialités.
L'attribution d'une QAP s'inscrit dans la chronologie d'un déroulement de parcours
professionnel. Elle intervient à la suite d'une réorientation. Sauf restriction particulière émise
par la formation d'emploi, l'attribution de la QAP au sous-officier est automatique après deux
ans de service effectif dans l'emploi de la filière vers laquelle il a été réorienté.
Les pilotes de domaines de spécialités sont chargés de proposer les conditions particulières
requises pour l'obtention d'une QAP. Exceptionnellement, si la réglementation l'impose ou si le
pilote du domaine de spécialités l'estime indispensable, il peut s'avérer nécessaire d'enrichir
l'expérience professionnelle acquise par une formation complémentaire. Celle-ci doit être alors
validée conformément aux dispositions de l'instruction n° 700/ARM/RH-AT/SDEP/BPMF
relative au dispositif de gouvernance des métiers dans l'armée de Terre du 7 juillet 2017.
Le « catalogue des QAP » est remis à jour annuellement. Il peut être consulté sur le site
intranet de la DRHAT. Les conditions particulières d'orientation et les conditions particulières
d'attribution des QAP sont répertoriées dans ce catalogue. Dans l'hypothèse où toutes ces
conditions ne seraient pas remplies, notamment des formations spécifiques expressément
requises non réalisées, la DRHAT peut refuser d'accorder la QAP à l'intéressé.
Un sous-officier, du fait d'une inaptitude médicale définitive dûment constatée qui l'empêcherait
de poursuivre sa carrière dans sa spécialité initiale, peut faire l'objet d'une réorientation via une
QAP au plus tôt. Il peut être placé sur un nouvel emploi, après accord de la DRHAT, sans
attendre le plan annuel de mutation (PAM) de l'année suivant sa réorientation.

LES QUALIFICATIONS D'ACQUIS PROFESSIONNELS DU


PREMIER NIVEAU
Une QAP 1 ne peut être créée que dans une nature de filière qui propose, d'une part un cursus
de formation professionnelle complet (un BM1 suivi d'un BM2), d'autre part des fonctions de
niveau fonctionnel 2 (NF 2) décrites dans le référentiel des métiers, des compétences et de la
formation de l'armée de Terre. En effet, la période d'acquisition de compétences préalables à la

344
QAP 1 doit permettre le véritable apprentissage d'un « métier » aux compétences définies
dans le catalogue des qualifications d'acquis professionnels des sous-officier (disponible sur le
site intradef de la DRHAT) et décrit par une fonction sur un poste existant en organisation.
La QAP 1 s'adresse essentiellement aux sous-officiers en début de carrière, titulaire d'un BM1,
en vue d'un changement de filière avant le BM2 pour cause d'inaptitude médicale définitive à
servir dans sa spécialité d'origine.
L'attribution des QAP 1 revêt un caractère exceptionnel, les sous-officiers ayant vocation à
suivre un cursus complet (BM1-BM2) dans leur filière de recrutement. Les réorientations vers
des QAP 1 pourront être accordées en cas d'impossibilité avérée d'exercer dans la filière
correspondant au BM1 détenu (inaptitude définitive à l'emploi ou réorganisation structurelle de
l'armée de Terre).
La réorientation vers une QAP 1 peut également entraîner :
une mutation hors des unités opérationnelles ;
une perte de millésime BM2.

LES QUALIFICATIONS D'ACQUIS PROFESSIONNELS DE


DEUXIÈME NIVEAU
La QAP 2 s'adresse aux sous-officiers confirmés, titulaires du BM2, en vue de permettre
l'accès à une autre nature de filière qui les accueillera sur un poste de niveau fonctionnel 3 (NF
3) pour la suite de leur deuxième partie de carrière.
La réorientation vers une QAP 2 peut entraîner une mutation.
La réorientation dans une nouvelle filière est ouverte aux sous-officiers titulaires d'un BM2
après au moins quatre années effectives dans la spécialité initiale.
Une seule réorientation doit être considérée comme la norme. Les domaines déficitaires ou
très spécialisés n'ont pas vocation à réorienter leurs sous-officiers.

2.2.2 - L'ADMISSION SOC


Conformément au code de la défense , les candidats devront remplir les conditions générales
suivantes :
être de nationalité française (article L. 4132-1. du Code de la défense) ;
faire une demande d'admission SOC (être volontaire)
être encore, à la date d'admission dans le corps des sous-officiers de carrière, lié par
contrat d'engagement (article L. 4132-4. du Code de la défense) ;
être reconnu apte physiquement et présenter, au minimum, le profil médical exigé pour le
maintien en service (SIGYCOP : 3335432) par l'instruction n° 812/ARM/RH-AT/PRH/LEG
du 16 février 2018, notamment au point 4.1.1.
Conformément à l'article 12. du décret n° 2008-953 du 12 septembre 2008 modifié, les
candidats doivent remplir les conditions statutaires suivantes :
avoir accompli au moins quatre ans de service militaire effectif ;
avoir détenu, pendant au moins deux ans, un grade de sous-officier ;
détenir un brevet prévu au 3e de l'article 12 du statut à savoir pour l'armée de terre (hors
BSPP) BSTAT/BM2.

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La condition de qualification est appréciée au 30 juin de l'année de l'établissement de la
demande (année A).
Les conditions d'anciennetés de service et de grade sont appréciées à la date de l'admission
c'est-à-dire au 1er décembre de l'année A.
Les services accomplis à titre étranger sont, le cas échéant, pris en compte dans le calcul de
l'ancienneté de grade et de service exigée ci-dessus.
Afin de pouvoir apprécier les qualités professionnelles des candidats de manière équitable, le
général directeur des ressources humaines de l'armée de terre exerce prioritairement son
choix sur les candidats répondant aux critères suivants :
avis favorable du commandement de la formation administrative (CFA);
être au minimum du grade de sergent-chef ou sergent inscrit au tableau d'avancement
pour ce grade à l'année A ;
avoir fait l'objet, au 1er juin de l'année A, d'une notation effective ;
détenir pour l'année A une note globale chiffrée (NGC) supérieure ou égale à 2 ;
ne pas avoir fait l'objet, depuis le 1er juillet de l'année A -1, d'une sanction supérieure ou
égale à quinze jours d'arrêt ;
ne pas avoir obtenu un résultat annuel chiffré (RAC) négatif l'année A ;
ne pas avoir obtenu de qualité des services rendus inférieure ou égale à C (bon) l'année
A;
détenir une habilitation confidentiel défense en cours de validité au 1er décembre de
l'année A ;
pouvoir justifier d'un niveau minimum de 3 au CCPG et minimum de 3 au CCPS,
effectués au titre de la période de notation du 1er juin de l'année A-1 au 31 mai de
l'année A.
En cas de non-respect de l'un de ces critères (hors habilitation et aptitude au service), l'avis
favorable du CFA devra être systématiquement motivé dans le formulaire unique de demande
(FUD).
Les sous-officiers admis dans le corps des sous-officiers de carrière conservent leur grade et
leur ancienneté de grade.
Ils prennent rang sur la liste d'ancienneté de leur corps statutaire dans l'ordre d'ancienneté de
grade.
À égalité d'ancienneté de grade, le rang est déterminé par l'ancienneté dans le grade
immédiatement inférieur puis, s'il y a lieu, par l'ancienneté dans chacun des grades précédents
et, enfin, en fonction de l'ordre décroissant des âges.
Les admissions au titre du corps des sous-officiers de carrière sont prononcées, en principe,
pour compter du 1er décembre de chaque année, par le directeur des ressources humaines de
l'armée de Terre, sur proposition du conseil prévu par l'article 12. du décret n° 2008-953 du 12
septembre 2008 modifié, et décrit dans l'arrêté du 28 mai 2009.
Les demandes d'admission dans le corps des sous-officiers de carrière sont déposées avant le
1er juin de chaque année auprès du commandant de formation administrative d'emploi par
formulaire unique de demande (FUD) présent dans le système d'information des ressources
humaines (SIRH) CONCERTO avec l'objet suivant :
admission sous-officier de carrière (FUD CONCERTO code RSOC).

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Lorsque le stage de vérification d'aptitude, sanctionné par l'attribution du certificat de
vérification d'aptitude du 1er degré (CVA 1), doit se terminer après le dépôt de la candidature, il
est fait mention de la date à laquelle ce certificat et le brevet de spécialiste de l'armée de Terre
(BM1) doivent être normalement accordés, dans le cadre « renseignements complémentaires
» du FUD.
Un message annulant la candidature est adressé à la direction des ressources humaines de
l'armée de Terre (DRHAT), bureau de gestion concerné, lorsque le commandant de formation
administrative décide de ne pas accorder le CVA 1 à l'issue de la période de vérification de
l'aptitude.
Il est rappelé que seules sont recevables les demandes émanant de sous-officiers dont la
période de vérification de l'aptitude arrive à échéance avant le 1er juillet.
Pour le personnel non volontaire, un FUD de non volontariat sous-officier de carrière (NSOC)
sera transmis au bureau de gestion avec les raisons succinctes de non volontariat.

2.3 - FORMATIONS PROFESSIONNELLES


La formation individuelle des sous-officiers de l'armée de Terre contribue directement à la
réalisation du contrat opérationnel assigné aux Armées par le Livre blanc sur la défense et de
la sécurité nationale.
Elle confère aux sous-officiers, agissant au niveau de la mise en œuvre, les aptitudes
nécessaires pour assimiler les ordres reçus de l'échelon de conception (officiers) et les faire
exécuter par les militaires du rang (exécutants opérationnels polyvalents). Ce faisant, elle
répond à la double exigence pour l'armée de Terre de disposer :
de chefs à même de commander au combat jusqu'à l'équivalent d'une section ou d'une
cellule correspondante ;
de spécialistes techniques, experts dans la mise en œuvre ou la maintenance de
systèmes complexes.
La formation des sous-officiers répond aux principes généraux suivants :
adaptation au juste besoin :
la formation dans l'armée de Terre, visant en permanence l'efficience, confère aux
sous-officiers le niveau de formation correspondant strictement à leur niveau de
responsabilité ;
elle est individualisée et différenciée en fonction des diplômes détenus par les sous-
officiers avant leur engagement, des compétences et de l'expérience acquises au
cours de leur carrière ;
elle est complétée, le cas échéant, par des modules spécifiques destinés à
permettre à un sous-officier d'occuper une fonction particulière ;
progressivité et continuité :
la formation individuelle des sous-officiers de l'armée de Terre est dispensée en
trois étapes :
formation de 1er niveau ;
formation de 2e niveau ;
formation d'expertise à travers les épreuves de sélection professionnelle
(ESP).

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Elle permet l'accès à des postes identifiés en organisation par des niveaux fonctionnels 2, 3a,
3b et niveau fonctionnel supérieur (NFS) et privilégie le principe de continuité pour tenir
compte, tant dans le domaine du commandement que dans l'acquisition des compétences
techniques, de la maturité nécessaire forgée par l'expérience ;
interopérabilité :
la formation dans l'armée de Terre recherche l'unicité doctrinale qui permettra à
l'ensemble des sous-officiers de disposer d'un référentiel de savoir-faire et de
savoir-être communs pour faire corps lors des engagements opérationnels malgré
la diversité de leurs familles professionnelles d'appartenance. C'est pour cette
raison, indispensable à la capacité opérationnelle de l'armée de Terre, que les
prérequis sont contrôlés, la formation dispensée et la compétence évaluée, à
chaque niveau, de manière centralisée à l'école nationale des sous-officiers d'active
(ENSOA) et décentralisée dans les ODF dédiés.
Le sous-officier, chef militaire et spécialiste suit donc une formation à plusieurs niveaux :
La formation générale, commune à tous les sous-officiers, qui comprend la formation
générale de 1er niveau (FG1), la formation de deuxième niveau (FG2) et la formation de
troisième niveau (FG3) mise en place à partir de 2025 ;
La formation de spécialité, qui comprend la formation de spécialité de 1er niveau (FS1) et
la formation de spécialité de deuxième niveau (FS2) ;
La formation d'adaptation (FA), spécifique aux postes et emplois pour lesquels le sous-
officier est désigné au cours de son parcours professionnel. Au titre de la FA, un sous-
officier désigné pour être chef de section peut être amené (selon sa filière
professionnelle) à effectuer une FA chef de section spécifique.

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La formation générale est commune à tous les sous-officiers de l'armée de Terre quel que soit
leur domaine de spécialités. Elle est garante de la cohérence doctrinale évoquée dans les
principes de la formation.
En vertu des principes de progressivité et de continuité, son contenu est adapté par niveau de
formation.
La formation de spécialité, propre à un domaine de spécialités, a pour but de dispenser, à
chaque niveau, les connaissances et les savoir-faire techniques pour tenir un emploi dans une
nature de filière d'un domaine de spécialités donné.

2.3.1 - LA FORMATION DE 1ER NIVEAU


La formation individuelle des sous-officiers de l'armée de Terre, notamment celle du 1er niveau,
est adaptée en fonction des origines de recrutement, direct, semi-direct ou rang.
Les sous-officiers de recrutement direct souscrivent un contrat d'engagé volontaire sous-officier
(EVSO) et sont recrutés au grade de sergent. Durant leur formation générale, ils portent le
galon d'EVSO jusqu'à la remise du galon de sergent. En fin de formation, l'obtention de leur
certificat militaire du premier degré (CM 1) met fin à la prolongation de la période probatoire de
leur contrat.

349
Les sous-officiers de recrutement semi-direct rejoignent leur organisme de formation (ENSOA,
EMHM ou formation de la légion étrangère chargée de l'instruction) en tant qu'élèves sous-
officiers (ESO). Durant leur formation générale, ils portent le galon d'ESO jusqu'à la remise du
galon de sergent. En cas de réussite à la formation, ils sont nommés sergents et deviennent
sous-officier sous-contrat à la date du début de formation, de manière rétroactive afin de
permettre, en cas d'échec au CM1, leur retour en unité en qualité de MDR. Le CM1 leur est
attribué en fin de formation.
Les sous-officiers de recrutement rang se voient attribuer le brevet supérieur d'expérience
professionnelle (BSEP) dès leur nomination au grade de sergent au titre de la reconnaissance
des aptitudes acquises tout au long de leur parcours professionnel de militaire du rang.
Les sous-officiers de recrutement direct et semi-direct ne peuvent pas être désignés pour
effectuer une opération extérieure ou une mission de courte durée avant l'obtention de leur
certificat technique du premier degré (CT 1).
La projection d'un sous-officier de recrutement direct non titulaire du CT1 ne peut faire l'objet
d'aucune dérogation.
Par dérogation, le général sous-directeur de la gestion du personnel de la DRHAT, après avis
du BPRH et du bureau de gestion concerné, peut autoriser la projection d'un sous-officier de
recrutement semi-direct en attente de CT1, si ce dernier est projeté sur un poste pour lequel il
a les qualifications requises (poste MDR, chef de groupe Proterre, ...).
A noter, les dérogations concernant les qualifications requises pour un poste projeté sont du
ressort du CFT.

La formation de premier niveau des engagés volontaires sous-


officiers (recrutement direct)
La formation de 1er niveau des EVSO est déterminée comme suit :
Les EVSO, directement incorporés à l'ENSOA ou à l'EMHM pour le domaine montagne pour
une durée respectivement de huit mois et onze mois, suivent successivement :
en organismes de formation initiale, une FG1 en vue de l'obtention du CM1 ;
en organismes de formation de spécialité, une FS1 en vue de l'obtention du CT1.
Cette formation de premier niveau des sous-officiers de recrutement direct est sanctionnée par
l'attribution du brevet militaire de premier niveau (BM1).
Les EVSO, directement incorporés au CETAT filière maintenance des matériels aéronautique
et filière maintenance des matériels terrestres, pour une durée de 10 à 11 mois suivent
successivement :
au CETAT ou à l'ECOMaT, une FS1 en vue de l'obtention du CT1 ;
à l'ENSOA, une FG1 en vue de l'obtention du CM1 ;
l'attribution du CT1 est réalisée en fin de formation à la FS1 ;
l'attribution du CM1 est réalisée en fin de formation à la FG1.
Cette formation de premier niveau des sous-officiers de recrutement direct est sanctionnée par
l'attribution du brevet militaire de premier niveau (BM1), défini à l'article 7 du décret N° 2008-
953 portant statut particulier des corps de sous-officiers et officiers mariniers de carrière des
armées et du soutien technique et administratif de la gendarmerie nationale comme le brevet
élémentaire de spécialiste ou de technicien.

350
La formation de premier niveau des élèves sous-officiers
(recrutement semi-direct)
Titulaires du CME et du certificat technique élémentaire (CTE) obtenus en tant que MDR, les
ESO suivent dans un premier temps, la formation du CM1 à l'ENSOA après avoir satisfait aux
tests d'entrée, puis du CT1 en ODFS.
Le personnel servant à titre étranger effectue sa formation élémentaire (FGE et FSE) et son
CM1 au sein du 4 régiment étranger (4 RE).
Cette formation de 1er niveau des ESO est sanctionnée par l'attribution du BM1.

La formation de premier niveau des sous-officiers de recrutement


rang
Recrutés parmi les meilleurs militaires du rang, les sous-officiers de recrutement rang se voient
attribuer, dès leur nomination au grade de sergent, le BM1/R. Ce dernier s'appuie sur la
reconnaissance des aptitudes acquises et la valorisation de leur parcours professionnel [ils
sont déjà titulaires du certificat de qualification technique supérieur (CQTS)].
Cette attribution du BM1/R est exclusive du cursus de formation individuelle au BM1 et
n'équivaut pas au niveau conféré par le CT1.
Les sous-officiers de recrutement rang, hors titre étranger, suivent une semaine d'acculturation
à l'ENSOA. Les sous-officiers de recrutement rang de la légion étrangère suivent une
formation, au sein du 4 RE, visant à leur faire acquérir les savoir-faire propres aux missions de
la vie courante du sous-officier ainsi qu'à leur inculquer l'esprit indispensable à une bonne
intégration au sein du corps des sous-officiers.

351
2.3.2 - LA FORMATION DE 2ÈME NIVEAU

L'accès à la formation de 2e niveau des sous-officiers de l'armée de Terre, quelle que soit leur
origine de recrutement, relève d'une décision du commandant de la formation administrative
(CFA) qui délivre le certificat d'aptitude à la formation de 2e niveau (CAF 2).
L'attribution du CAF 2 (prorogée jusqu'en 2024) autorise le sous-officier à suivre une formation
générale de 2e niveau (FG 2) effectuée à l'ENSOA et une formation de spécialité de 2e niveau
(FS 2) effectuée dans un organisme ou centre de formation.
Cette formation de 2e niveau est sanctionnée par l'attribution du BM2 qui consacre l'aptitude
du sous-officier à assumer la responsabilité de sous-officier adjoint et le commandement
ponctuel ainsi que l'instruction d'une section ou d'une cellule de niveau équivalent ainsi qu'à
diriger l'exécution de tâches nécessitant une haute qualification technique.
Un sous-officier effectuant son cursus de formation de 2e niveau (FG 2 et FS 2) ne peut pas
être désigné pour effectuer une opération extérieure ou une mission de courte durée. Toute
demande de dérogation est soumise à décision du général sous-directeur de la gestion du
personnel de la DRHAT après avis du BPRH et du bureau de gestion concerné.
Dans le cas où un sous-officier détenteur d'un BM2 est autorisé à présenter une candidature à
un deuxième BM2, il conserve le bénéfice de la FG 2 de son premier BM2.

Conditions générales de candidature


Tout candidat au BM2 doit réunir cumulativement les conditions de candidature suivantes :
être sous-officier ;
avoir une notation effective les deux années précédant le dépôt de la candidature ;
ne pas être échec définitif BSTAT/BM2 ;
avoir une limite d'âge ou une limite de durée des services couvrant la totalité du lien au
service exigé à l'issue de la formation de spécialité ;
être titulaire soit :
du BM1 ou du BSAT depuis trois ans ;
du BM1/R ou du BSEP depuis deux ans ;
être désigné par son CFA (CAF2).
Certains domaines de spécialités peuvent exiger des prérequis à la présentation au BM2. Ces
conditions, appréciées au 1 janvier de l'année d'attribution éventuelle du BM2 (ce premier jour
étant inclus), sont précisées annuellement par la DRHAT et, le cas échéant, dans les
instructions relatives à chaque domaine de spécialités.
Les candidats servant à titre étranger doivent être titulaires soit :
du BM1 depuis cinq ans ;
du BM1 depuis quatre ans et avoir été promu au grade de sergent-chef dans des
conditions précisées annuellement par la circulaire relative aux conditions générales de
candidature au BM2 ;

352
du BSEP depuis quatre ans.
Ces conditions sont appréciées au 1er janvier de l'année d'attribution éventuelle du BM2 (ce
premier jour étant inclus).

Déroulement de la formation du deuxième niveau

Une préparation précède la mise en formation. Elle a pour objectif de permettre au sous-officier
d'acquérir les connaissances générales, militaires et techniques nécessaires pour suivre la
formation de deuxième niveau (FG2 et FS2) et de bénéficier dans les trois années précédant la
mise en formation d'une préparation physique, sportive et de tir spécifique (IST-C comprise).
La préparation inclut de l'enseignement à distance (E@D) qui débute cinq mois avant la date
de mise en formation du sous-officier pour la FG 2 et qui peut commencer dès l'inscription en
FS 2.
La préparation est dispensée par :
l'ENSOA pour la FG 2 ;
les organismes ou centres de formation pour la FS 2 ;
le COMMAT pour le domaine musique.

353
2.3.3 - LA FORMATION DE 3ÈME NIVEAU

La formation de troisième niveau repose à la fois :


sur un système de certification des aptitudes du sous-officier entre l'obtention de son
BM2 et sa formation de 3ème niveau. Elle se matérialise par l'attribution d'un certificat
d'aptitude à la formation de 3ème niveau (CAF3) [CAF3 mis en place en 2024] ;
sur une formation générale de 3ème niveau (FG3), commune à l'ensemble des sous-
officiers (mise en œuvre en 2025) ;
sur une formation d'adaptation chef de section (FA CDS) destinée exclusivement aux
sous-officiers désignés pour être chefs de section et dont la filière professionnelle justifie
le suivi de ce stage.

Conditions générales de candidature au BM3


Tout sous-officier titulaire du BM2 a vocation à obtenir le BM3 selon une chronologie qui
dépend du potentiel de l'intéressé et de la date d'attribution du CAF3 par son corps
d'appartenance. L'attribution du CAF3 est encadrée annuellement par note de la
DRHAT/SDGP. Celle-ci précisera le contingentement par millésime de BM2. Le CAF3 est
attribué au 1er juillet sur décision du commandant de la formation administrative du sous-
officier. Son attribution entraîne l'inscription de l'intéressé à la formation générale de 3ème
niveau (FG3).
Préparation à la formation de troisième niveau
La préparation a pour objectif de permettre au sous-officier d'acquérir les connaissances
générales militaires nécessaires pour suivre la formation de troisième niveau (FG3). La
préparation inclut une préparation à distance (P@D) qui débute deux (2) mois avant la date de
mise en formation du sous-officier pour la FG3. Une évaluation des connaissances du contenu
de la P@D compte pour 50% de la note globale du stage. La préparation est dispensée par
l'ENSOA.

Dispositions communes
Le sous-officier désigné par le CFA est obligatoirement inscrit aux sessions du cycle de
formation de troisième niveau (FG3) de l'année. Une DAF est alors éditée par la DRHAT pour
désigner les sous-officiers appelés à suivre cette action de formation.
La FG3, dont le contenu et le déroulement du stage sont fixés par circulaire sous timbre
DRHAT/COM FORM, est effectuée à l'ENSOA.
Attribution du brevet militaire de 3ème niveau (BM3)
La FG3 sera validée au moyen d'une évaluation simple portant sur le module à distance et le
module présentiel. Tout sous-officier ayant obtenu la moyenne de 10/20 à cette formation se
verra attribué le BM3.

354
Le BM3 est attribué par l'ENSOA au premier juillet de l'année du millésime présenté à tout
sous-officier ayant réalisé sa FG3. La note du BM3 est constituée de la moyenne de la note du
CAF3 et de la note de l'évaluation obtenue à la FG3, majorations incluses.

Attribution du brevet militaire de 3ème niveau (BM3).


La FG3 sera validée au moyen d'une évaluation simple portant sur le module à distance et le
module présentiel. Tout sous-officier ayant obtenu la moyenne de 10/20 à cette formation se
verra attribué le BM3.
Le BM3 est attribué par l'ENSOA au premier juillet de l'année du millésime présenté à tout
sous-officier ayant réalisé sa FG3. La note du BM3 est constituée de la moyenne de la note du
CAF3 et de la note de l'évaluation obtenue à la FG3, majorations incluses.

2.3.4 - LES ÉPREUVES DE SÉLECTION PROFESSIONNELLE


Les épreuves de sélection professionnelle ouvre l'accès au grade de major de l'armée de
Terre.
Elles sont composées d'épreuves d'admissibilité et d'admission. Elles ont pour objet de
sélectionner les candidats potentiels à l'avancement au grade de major.
Il existe autant d'ESP que de domaines de spécialités.
Ces ESP sont ouvertes et organisées une fois par an sauf situation particulière.
Des circulaires annuelles fixent les modalités pratiques d'organisation et de déroulement de
ces ESP :
la liste des domaines de spécialités au titre desquelles les ESP sont ouvertes ;
la date limite de dépôt des dossiers de candidature ;
la liste des centres d'examen pour les épreuves d'admission ;
les formalités à remplir par les candidats ;
les modalités pratiques d'organisation et de déroulement des ESP ;
le calendrier des épreuves ;
le nombre de places ouvertes pour chaque ESP dans chacun des domaines de
spécialités.
Pour chaque ESP, les places non pourvues au titre d'un ou plusieurs domaines de spécialités
peuvent être reportées, sur décision du président du jury, sur un ou plusieurs des autres
domaines de spécialités.
Pour pouvoir concourir, les candidats doivent :
être en position d'activité ou de détachement d'office ;
avoir été promus au grade d'adjudant-chef avant le 31 décembre de l'année précédant
celle de présentation aux ESP ;
sauf exemption médicale, avoir effectué le contrôle sportif annuel au titre de l'année de
présentation aux épreuves.
La candidature aux ESP est possible quel que soit le nombre de candidatures antérieures au
concours des majors.
La liste nominative des candidats remplissant les conditions pour présenter ces épreuves est
établie sous timbre de la direction des ressources humaines de l'armée de Terre.

355
Les épreuves d'admissibilité des ESP comprennent :
une épreuve d'analyse de texte, d'une durée de trois heures et de coefficient 6, dont
l'objectif est d'apprécier la capacité du candidat à comprendre un texte et à bâtir une
prise de position argumentée s'appuyant en particulier sur une analyse critique de celui-
ci.
un questionnaire à choix multiple (QCM) de culture générale, d'une durée de deux heures
et de coefficient 3, dont l'objectif est d'apprécier le niveau de culture générale du candidat
et l'intérêt qu'il porte au monde et aux questions civiles ou militaires ;
un QCM de langue anglaise, d'une durée d'une heure et de coefficient 1, dont l'objectif
est d'apprécier le niveau d'anglais du candidat et sa capacité de compréhension ;
Seule l'épreuve d'analyse de texte comporte une note éliminatoire.
Préalablement aux épreuves d'admission, les candidats admissibles rédigent un curriculum
vitae et une lettre de motivation manuscrite. Ils sont remis en main propre, contre récépissé au
secrétariat de la commission avant le début des épreuves d'admission. Ces documents,
transmis aux examinateurs chargés de l'épreuve d'aptitude générale leur permettent
d'apprécier le parcours et les motivations des candidats.
Les épreuves d'admission comprennent :
une épreuve d'aptitude générale, d'une durée de quarante minutes et de coefficient 5,
dont l'objectif est d'évaluer la capacité de réflexion, de raisonnement et d'expression
orale du candidat, sa capacité à construire et à soutenir une thèse sur un sujet d'actualité
civil ou militaire et enfin de le juger en termes de savoir-être ;
une épreuve de connaissance du domaine de spécialités, d'une durée de quarante
minutes et de coefficient 5, dont l'objectif est d'évaluer la compétence acquise par le
candidat dans son domaine de spécialités et sa capacité à l'intégrer dans une
problématique plus large (cadre interarmes, état-major, etc.) ;
des épreuves de sport optionnelles et facultatives pour lesquelles le candidat peut choisir
de présenter jusqu'à quatre disciplines.
Les adjudants-chefs ayant réussi les ESP constituent un vivier au sein duquel sont
sélectionnés et promus les futurs majors de l'armée de Terre. Ils ont vocation à tenir des
emplois de niveau supérieur (NFS) dans leur spécialité.

"ESP", vivier de l'armée de Terre

2.4 - AVANCEMENT
L'avancement a pour but de réaliser, qualitativement et quantitativement, les effectifs prévus
dans les différents grades. Il est fondé sur l'appréciation comparée des mérites, des
compétences, de l'expérience professionnelle et du niveau d'emploi tenu par les sous-officiers
proposables.

356
2.4.1 - RÈGLES GÉNÉRALES DE L'AVANCEMENT

Condition d'ancienneté de grade


Les sous-officiers ne peuvent être promus au grade supérieur que s'ils comptent au moins
deux ans d'ancienneté dans le grade détenu au 31 décembre de l'année de promotion.

Avancement par grade et par corps


L'avancement a lieu de façon continue, de grade à grade et en considération du grade détenu
à titre définitif.
L'avancement s'effectue dans les corps statutaires suivants :
corps des sous-officiers de carrière de l'armée de Terre ;
corps des sous-chefs de musique.
Les sous-officiers sous contrat concourent pour l'avancement au choix avec les sous-officiers
de carrière.
Concourent entre eux :
les sous-officiers servant à titre étranger ;
les sous-chefs de musique.

Avancement au choix et/ou à l'ancienneté, à titre exceptionnel


L'avancement a lieu soit :
au choix ;
au choix et à l'ancienneté ;
à l'ancienneté.
L'avancement de grade des sous-officiers servant à titre étranger s'effectue exclusivement au
choix dans tous les grades.
Les modalités d'avancement de grade des sous-officiers de carrière et des sous-officiers
servant sous contrat sont :

357
Si, en service, les sous-officiers ont accompli une action d'éclat ou un acte de bravoure dûment
constatés ou ont été grièvement ou mortellement blessés, ils peuvent, à titre exceptionnel et
dérogatoire, être promus à l'un des échelons supérieurs de leur grade ou au grade
immédiatement supérieur de la hiérarchie militaire générale ou à l'un des grades supérieurs de
leur catégorie ou dans un des grades de la catégorie hiérarchiquement supérieure.

l'avancement

Synthèse des limites d'âge des sous-officiers


LIMITES D'ÂGE NORMALES

Major 59 ans

Adjudant-chef 58 ans

Adjudant 52 ans

Sergent-chef
47 ans
Sergent

358
LIMITES D'ÂGE SPÉCIALES

Major sous-chef de musique


64 ans
Sous-chef de musique

2.4.2 - TRAVAIL PRÉPARATOIRE D'AVANCEMENT


Le travail préparatoire d'avancement comprend l'ensemble des opérations effectuées avant la
transmission à l'administration centrale des documents préparatoires à l'avancement. Il
consiste en des catégorisations successives des sous-officiers proposables par les autorités
placées aux différents niveaux de la hiérarchie.
Il s'agit d'un acte confidentiel de commandement.
Le travail préparatoire d'avancement des sous-officiers de l'armée de Terre est précisé par une
circulaire annuelle établie par la direction des ressources humaines de l'armée de Terre (DRH-
AT).
Les circuits des travaux d'avancement et la répartition respective des attributions en la matière
sont définis par l'instruction et la circulaire annuelle relatives aux circuits de notation et de
fusionnement du personnel militaire de l'armée de Terre.
Ce travail préparatoire d'avancement comporte les opérations suivantes :
recensement des sous-officiers remplissant les conditions requises pour être proposés au
grade supérieur ;
établissement des documents préparatoires à l'avancement dans le système
d'information des ressources humaines (SIRH) CONCERTO ;
classement des sous-officiers proposables par le CFA ou l'autorité de niveau équivalent ;
fusionnement par l'autorité désignée : autorité immédiatement supérieure (AIS) ;
transmission des documents préparatoires à l'avancement dûment renseignés aux
bureaux de gestion concernés de la DRH-AT.
Les autorités hiérarchiques intervenant dans le travail préparatoire d'avancement des sous-
officiers sont :
au niveau de la formation d'emploi (FE) : le commandant de formation administrative
(CFA) ou l'autorité de niveau équivalent ;
au niveau hiérarchique immédiatement supérieur : l'autorité immédiatement supérieure
(AIS).
L'autorité qui intervient en dernier lieu prend le titre de fusionneur. Le fusionnement consiste à
attribuer au sein de chaque corps statutaire, par grade et par sous-ensemble de gestion, les
mentions de proposition définitives.
Dans le cadre du travail de proposition d'avancement, les autorités vont successivement
attribuer une mention d'appui, puis, sous certaines conditions, un numéro de classement aux
sous-officiers proposables.
La priorité qui s'attache à la promotion du sous-officier est déterminée par la mention d'appui.
Les mentions d'appui sont les suivantes :

MENTIONS. CLAIR.

359
IP. À inscrire en priorité.

IS. À inscrire si possible.

AT. Peut attendre.

2.5 - SOLDE

2.5.1 - L'ÉCHELLE DE SOLDES


L'échelonnement indiciaire applicable aux sous-officiers, officiers mariniers et corps assimilés
est régis par les décrets n°2008-930, 2008-931, 2008-953, 2008-954 et 2008-961 du 12
septembre 2008.

L'échelonnement indiciaire du sous-officier

L'échelon exceptionnel du grade de major


Les majors comptant au moins trois ans de grade, ont accès à un échelon exceptionnel dans la
limite de 25% de l'effectif du grade. Ce dispositif est étendu respectivement aux majors servant
à titre étranger et aux majors sous-chefs de musique, le bénéfice de cet échelon.
L'attribution de l'échelon exceptionnel du grade est prononcée au choix sur proposition de la
commission d'avancement prévue à l'article L. 4136-3. du Code de la défense.
Les bénéficiaires sont désignés par le ministre des Armées (directeur des ressources
humaines de l'armée de Terre).
Les décisions sont prononcées dans la limite du volume autorisé, sur proposition établie
annuellement par la commission d'avancement prévue à l'article L. 4136-3. du Code de la
défense.

360
L'échelle 4
L'échelle 4 est obtenue par les gradés titulaires d'un brevet supérieur correspondant à une
formation technique particulièrement poussée.

L'échelle 3
L'échelle 3 est obtenue par les gradés titulaires spécialistes et techniciens possédant un brevet
élémentaire.

Synthèse de l'évolution de la rémunération des sous-officiers

La rémunération

2.5.2 - LES PRIMES

La prime d'engagement initial (PEI) et les primes spéciales


d'attractivité (PS)
Le militaire non officier servant sous contrat au titre d'une armée ou d'un service reçoit, dans la
limite de huit années de service, une ou plusieurs primes déterminées ci-après :

361
1. Une prime, au titre d'un engagement initial d'au moins trois ans ; dans le cas d'un contrat
d'au moins deux ans, cette prime pourra être attribuée le premier jour de la troisième
année de service au titre d'un nouveau contrat ;
2. Une ou plusieurs primes supplémentaires, à compter du premier jour de la cinquième
année de service, au titre du contrat en cours ou du ou des nouveaux contrats d'une
durée minimum d'un an ;
3. Au titre d'un engagement initial d'une durée étale ou supérieure à trois ans, une prime
d'attractivité, modulable, applicable à certaines spécialités ou à certains emplois peut être
attribuée dans la limite des crédits budgétaires inscrits à cet effet.
Les montants des primes sont fixés par arrêté conjoint du ministre des Armées, du ministre
chargé de l'économie et des finances et du ministre chargé de la fonction publique.
La liste des spécialités ou emplois éligibles à la prime d'attractivité modulable est fixée par
arrêté du ministre des Armées sur propositions des chefs d'états-majors des Armées, du
directeur général de la gendarmerie nationale et des directeurs centraux du service de santé
des Armées et du service des essences des Armées.
Les primes sont versées dans les conditions ci-après :
1. La prime, afférente à l'engagement initial, est versée au début du treizième mois de
service ;
2. La ou les primes supplémentaires est ou sont versées en une fois ou en plusieurs
fractions, en fonction de la durée de ce ou de ces engagements, le premier jour de la
cinquième, de la sixième, de la septième et ou de la huitième année ;
3. La prime d'attractivité modulable à l'engagement initial est versée au début du mois
suivant la fin de la période probatoire ou, le cas échéant, à l'issue du renouvellement de
la période probatoire ;
4. En cas de résiliation de l'engagement pour une cause autre que l'inaptitude résultant d'un
accident ou d'une maladie imputable au service ou que l'admission au statut de sous-
officier de carrière, la ou les primes ne restent acquises qu'au prorata du temps écoulé
entre la date d'effet de l'engagement et la date de résiliation.
En cas de changement de spécialité ou d'emploi, sur demande de l'intéressé, la prime
d'attractivité à l'engagement initial ne reste acquise qu'au prorata du temps écoulé dans la
spécialité ou emploi au titre duquel elle a été attribuée.
Les montants des primes prévues par le décret du 24 avril 1997 susvisé sont les suivants :

Au titre du contrat en cours ou des autres


Au titre de l'engagement initial d'au moins 3 engagements ultérieurs d'au moins 1 an après
ans. 4 ans de service et portant la durée des
services militaires à 8 ans au plus.

De 1 an : 381,12 €
De 2 ans : 762, 24 €
1 067,14 €
De 3 ans : 1 143,37 €
De 4 ans et plus : 1 524,50 €

362
La prime réversible des compétences à fidéliser (PRCF)
Une prime réversible des compétences à fidéliser peut être allouée à certains sous-officiers,
officiers mariniers, caporaux-chefs ou quartiers-maîtres de 1re classe et caporaux ou quartiers-
maîtres de 2e classe, en position d'activité, qui détiennent une compétence particulière
correspondant à une formation organisée par le ministère des Armées, à un brevet militaire ou
à un diplôme obtenu au sein d'une spécialité ou filière d'emploi.
La liste des compétences à fidéliser et les coefficients multiplicateurs correspondants sont fixés
par arrêté du ministre des Armées.
L'arrêté du 4 mai 2016 fixe la liste des spécialités ou filières d'emploi éligibles à la prime
réversible des compétences à fidéliser.

La prime de haute technicité (PHT)


La PHT est attribuée à la vacance, dans la limite de contingents annuels alloués
respectivement à l'armée de Terre et à la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, aux sous-
officiers satisfaisant aux conditions fixées par les décrets n° 54-539 du 26 mai 1954 et n° 2005-
1693 du 29 décembre 2005. Le choix du ministre des Armées (directeur des ressources
humaines de l'armée de Terre) s'effectuera prioritairement en fonction des critères précisés
chaque année par circulaire. Ces critères portent sur le grade, la réussite aux épreuves de
sélection professionnelle (ESP), l'ancienneté de services ainsi que les qualités professionnelles
des intéressés.
Les primes attribuées aux militaires rémunérés hors « MINDEF » ne sont pas décomptées
dans le contingent alloué à l'armée de Terre. Elles sont attribuées en surnombre. Lorsque les
militaires concernés sont à nouveau repris en compte sur le budget du ministère des Armées,
ils conservent le bénéfice de la PHT.
Si, à l'occasion de cette reprise en compte, le nombre de détenteurs excède le contingent
alloué à l'armée de Terre, aucune nouvelle attribution ne pourra être réalisée avant que le sur-
nombre ne soit résorbé.
Le personnel attributaire de la PHT sera choisi parmi les sous-officiers totalisant au moins vingt
ans de services militaires à la date d'attribution de la prime.
Les primes seront attribuées dans l'ordre de priorité suivant :
priorité 1 : les majors ;
priorité 2 : les adjudants-chefs titulaires des ESP, par ordre d'ancienneté de réussite aux
ESP ;
priorité 3 : les autres sous-officiers.
L'attribution est réalisée à chaque fois dans l'ordre d'inscription sur la liste unique d'ancienneté.
Les sous-officiers bénéficiant de la PHT avant l'entrée en vigueur de la présente instruction
conserveront cette prime jusqu'à leur radiation des cadres.

363
La prime de qualification supérieure
D'un montant de 12% de la solde soumise à retenue pour pension mensuellement, la PQS est
obtenu dès l'attribution du diplôme de qualification supérieur à 15 ans de service et 2 ans après
l'attribution du BM2.

synthèse des primes sous-officiers

La prime de lien au service (PLS)


Dans le cadre de la modernisation de la rémunération du militaire, la Prime de Lien au Service
(PLS) représente un nouvel outil de gestion destiné à atteindre les objectifs d'attractivité et de
fidélisation nécessaires à la préservation d'une armée jeune, expérimentée, maîtrisant des
moyens de haute-technicité.

364
Déployée à l'été 2019, elle se substituera progressivement aux primes d'engagement (PEI,
PAM, PS) et de fidélisation (PRCF) aujourd'hui en vigueur, en proposant des montants
incitatifs. Les différents dispositifs coexisteront jusqu'à extinction naturelle des primes actuelles
à l'horizon 2022.
la PLS sera cumulable avec d'autres primes, et, en particulier la prime de haute-technicité
(PHT).

Le dispositif de la PLS

365
le cadencement de la PLS

366
3/ L'ENGAGÉ VOLONTAIRE DE L'ARMÉE DE
TERRE
La manoeuvre RH de remontée en puissance de la force opérationnelle terrestre (FOT) se
caractérise par les forts volumes à réaliser dans un cadre temporel très restreint (+ 11 000 en 2
ans). La réussite de cette manœuvre est conditionnée par l'atteinte des objectifs fixés à l'armée
de Terre dans les domaines de la conquête des effectifs et de la conservation de la ressource.
Dans ce contexte, la fidélisation des militaires du rang (MDR) demeure plus que jamais un
enjeu essentiel

3.1 - RECRUTEMENT
Le premier contrat d'engagé volontaire de l'armée de Terre (EVAT) est souscrit au titre de
l'armée de Terre pour une durée maximale de dix ans. Le candidat au recrutement doit
satisfaire aux conditions de souscription d'un acte d'engagement.
Ce contrat initial est assorti d'une période probatoire d'une durée de six mois. Pendant la
période probatoire (initiale, renouvelée ou prolongée), le contrat peut être dénoncé
unilatéralement et sans préavis par l'administré ou par l'administration. Si la dénonciation est
du fait de l'administration, elle doit être motivée.
À l'issue de la période probatoire, le contrat devient définitif.
Le militaire engagé ne peut pas être envoyé en opération extérieure (OPEX), en renfort
temporaire à l'étranger ou en mission de courte durée (MCD) pendant la période probatoire
(initiale, renouvelée ou prolongée) sauf dans le cas particulier où la période probatoire a été
renouvelée pour motif médical et que le motif générateur de ce renouvellement de période
probatoire a disparu.
Il ne peut pas participer à une mission intérieure (MISSINT) pendant les six premiers mois de
service.
La période probatoire peut faire l'objet :
soit d'une dispense ;
soit d'un renouvellement ;
soit d'une prolongation.
Le contrat d'engagement à la BSPP doit indiquer :
pour servir initialement à la brigade de sapeurs-pompiers de Paris.
Le contrat d'engagement au SMA doit indiquer :
pour servir initialement soit au 21e régiment d'infanterie de marine (RIMa), soit dans une
unité du service militaire adapté ;
en qualité d'engagé volontaire du service militaire adapté (EVSMA).

367
3.2 - PARCOURS PROFESSIONNEL

3.2.1 - LE DÉROULÉ DE CARRIÈRE


Le parcours professionnel des militaires du rang affirme le principe de la réorientation inter
domaines. Des réorientations en cours de parcours, vers d'autres métiers, propices notamment
à une reconversion future, doivent inciter les militaires du rang à renouveler leur contrat,
notamment après 5 ans de service (la population des 5/11 ans est le cœur de cible de l'armée
de Terre).
Dans ce cadre, la pyramide en organisation de chaque métier évolue progressivement et
traduira à terme les besoins en recrutement initial et la capacité d'accueil de chaque
domaine/filière. En outre, la nouvelle terminologie de métiers de 1re partie de parcours (1ère
PP), métiers de 2ème partie de parcours (2e PP) et métiers autonomes complétera utilement
les grandes fonctions traditionnelles : contact, soutien opérationnel et administration
générale/soutien commun (AGSC).

parcours professionnel de l'EVAT

3.2.2 - L'ORIENTATION DE L'EVAT


Le bilan professionnel de carrière (BPC), est réalisé au cours de la 5e année de service puis
tous les quatre ans à compter du 4e anniversaire de l'engagement initial.
L'orientation des engagés, qui est annuelle, a donc valeur de BPC à ces
échéances..L'orientation et le bilan professionnel de carrière (BPC) sont réalisés
simultanément pour chaque engagé volontaire.
L'orientation est un acte de commandement et de gestion qui doit permettre à l'armée de Terre
de répondre à ses besoins en qualifications tout en tenant compte des aspirations personnelles
de chaque engagé. Les cadres de contact, commandant d'unité et chef de section/peloton ou
équivalents, jouent un rôle essentiel dans ce processus.
L'orientation donne, aux différents échelons de commandement, la possibilité de :

368
répondre aux besoins de l'armée de Terre en sous-officiers de recrutement interne ;
constituer et entretenir le vivier EVAT servant dans le cadre du parcours long [EVAT
titulaires du certificat de qualification technique supérieure (CQTS) autorisés à servir au-
delà de onze ans] ;
prévoir les non-renouvellements de contrat ou les mutations afin d'adapter le recrutement
dans les délais requis ;
faire acquérir de nouvelles compétences par réorientation ou formation d'adaptation ;
évaluer la capacité à accéder au corps des officiers sous certaines conditions de
diplômes et de réussite à des tests de sélection ou concours.
S'agissant de l'EVAT, l'orientation doit tenir compte :
des besoins avérés [métier, niveau de formation (NF)] au sein ou à l'extérieur de sa
formation d'appartenance ;
de ses aspirations professionnelles et personnelles ;
de son potentiel (diplômes détenus, capacités et aptitudes professionnelles, âge, etc.) ;
de ses aptitudes professionnelles constatées ;
de son comportement militaire général.
À chaque entretien d'orientation, l'engagé se voit préciser les éléments constitutifs du parcours
professionnel :
ses emplois futurs probables au sein de la formation ;
les étapes suivantes de son cursus, ainsi que les délais prévisibles pour y parvenir ;
la nature des certificats à acquérir, ainsi que les conditions de candidature [notation,
résultats du contrôle de la condition physique du militaire (CCPM), etc.] ;
les conditions particulières exigées pour les renouvellements de contrat ;
les conditions d'attribution des primes au renouvellement de contrat, de l'IDPNO, des
échelles de solde n° 3 et n° 4 ;
les conditions de l'affiliation rétroactive au régime général des retraites et à l'institution de
retraite complémentaire des agents non titulaires de l'État et des collectivités publiques
(IRCANTEC) ;
les conditions de mise en œuvre de la pension de retraite et les conditions de liquidation ;
les aides à la reconversion et, à proximité de l'échéance du départ, les modalités
d'indemnisation du chômage.
À chaque entretien d'orientation, sur demande de l'engagé ou pour des impératifs de gestion,
les thèmes suivants peuvent être abordés :
le changement de domaine ou de filière (souhait de l'intéressé, inaptitude médicale ou
professionnelle, évolution de la filière d'origine, etc.) ;
la mobilité géographique [évolution de situation personnelle, restructuration ou dissolution
d'unité, service hors métropole (SHM), etc.] ;
à partir de l'entretien de 4e année, l'orientation vers un processus de reconversion ;
à partir de l'entretien de la 9ème année, une candidature pour un détachement intégration
au sein des administrations de l'État, des collectivités territoriales, de la fonction publique
hospitalière et des établissements publics à caractère administratif (article L. 4139-2. du
code de la défense).

369
De la bonne description de son parcours et de ses objectifs dépend, pour partie, la motivation
de l'engagé volontaire à demeurer dans l'armée de Terre.
Toute orientation fait l'objet d'un PDF interactif, à impacter dans CONCERTO à l'issue de la
campagne et dans l'infotype 9559 « orientation MDR ».
La saisie s'opère au niveau de l'unité élémentaire.
Le formulaire d'orientation/BPC est édité par le groupe d'échelon de l'unité élémentaire puis
remis aux premiers notateurs pour être renseigné à chacun des rendez-vous prévus au point 2.
de la présente instruction de référence.
Après décision du CFA, l'orientation BPC, quand le calendrier l'exige, est impacté dans «
CONCERTO ».
Le formulaire d'orientation est établi en deux exemplaires signés par le CFA (ou chef de la
formation d'emploi) et par l'EVAT orienté :
le premier, pour être inséré dans le dossier du personnel ;
le second, pour être remis à l'intéressé.
L'extraction des décisions d'orientation, faite par le SAP du GSBdD dans le SIRH, permet leur
mise en œuvre.

3.3 - FORMATIONS PROFESSIONNELLES


La formation a pour objectif de faire adopter par le MDR un comportement conforme à l'éthique
militaire (savoir-être) et de lui faire acquérir les compétences techniques et tactiques
nécessaires (savoir-faire) pour tenir un emploi. Elle contribue à son intégration dans la
communauté militaire. Cette formation permet d'évoluer dans le parcours professionnel au sein
d'un domaine de spécialités et d'une filière, voire d'en changer. Dans son principe général, la
formation doit être adaptée au juste besoin par l'acquisition des compétences strictement
nécessaires pour la tenue d'un emploi.
L'armée de Terre a réparti l'ensemble des activités professionnelles de son personnel dans de
grandes familles professionnelles appelées domaines de spécialités.
Un domaine de spécialités est constitué naturellement de métiers, appelés aussi filières pour
bien traduire la notion dynamique d'itinéraire, de parcours professionnel au profit des individus.
Une filière, caractérisée par sa nature et son type, regroupe des fonctions partageant un socle
commun de compétences. Ainsi, elle propose en général des parcours professionnels continus
et complets.
L'ensemble des domaines et des filières est répertorié dans le référentiel des métiers, des
compétences et de la formation de l'armée de Terre (ancien TTA 129), auquel vient se
substituer le référentiel des emplois et des métiers (REM).
La qualification correspond au degré de maîtrise professionnelle de la personne attesté par un
diplôme, un titre ou un certificat de qualification professionnelle (CQP) et/ou reconnu par
l'expérience professionnelle. La qualification traduit la capacité individuelle à occuper un poste
de travail. Elle détermine aussi l'emploi intrinsèque principal (EIP) que peut occuper chaque
personnel.
La qualification d'un MDR lui permet d'acquérir un marquant de gestion (EIP) et d'occuper un
emploi d'un niveau fonctionnel équivalent :
le certificat pratique (CP) attribue un EIP de niveau fonctionnel 1a (NF1a) et permet
d'occuper un poste identifié NF1a ;

370
le certificat technique élémentaire (CTE) ou le certificat militaire élémentaire (CME),
associés à la détention du grade de caporal, permettent l'attribution du niveau fonctionnel
1b (NF1b) et l'affectation sur un poste de niveau équivalent ;
le certificat de qualification technique supérieur (CQTS) valide l'aptitude à pouvoir
occuper un poste NF1c .
Sans que soit remis en cause son EIP, un MDR peut acquérir plusieurs qualifications de
manière à accéder à une plus grande polyvalence d'emploi.
Le cas échéant, un emploi intrinsèque secondaire (EIS) pourra être attribué, en complément de
l'EIP.

Organisation générale de la formation


La formation des MDR est réalisée principalement dans les formations d'emploi. Elle est
déclinée sous trois niveaux :
le niveau initial ;
le niveau élémentaire ;
le niveau supérieur.
On distingue deux principaux types de formation :
la formation générale, commune à tous les domaines de spécialités qui se décline au
niveau initial : formation générale initiale (FGI) et au niveau élémentaire : formation
générale élémentaire (FGE) ;
la formation de spécialité, spécifique à chaque domaine, est réalisée au niveau initial
sous la forme d'une formation technique de spécialité (FTS) complétée si besoin, par des
formations d'adaptations complémentaires qualifiantes (FACQ). Elle peut également être
dispensée au niveau supérieur pour certaines spécialités.
Elle est organisée selon trois modes de formation :
la formation décentralisée, sous responsabilité des formations d'emploi (FE). Cette
formation peut être mutualisée ;
la formation centralisée, réalisée dans les organismes de formation (ODF), sous
responsabilité de la direction des ressources humaines de l'armée de Terre (DRHAT) ;
la formation mixte qui combine les formations définies supra (plusieurs modes de mise en
formation différents).
Les compétences nécessaires pour tenir un emploi du niveau initial, élémentaire ou supérieur
s'acquièrent soit par une (des) action (s) de formation (AF) soit par l'expérience
professionnelle.
Le niveau de formation acquis est sanctionné par l'attribution d'un certificat ou d'un brevet.
Le changement de domaine et (ou) de filière peut s'opérer soit par une action de formation
d'adaptation à la nouvelle spécialité, soit par certification militaire d'acquis civils transposables,
soit par l'expérience militaire acquise après mise à poste sur un emploi pendant une durée
laissée à l'appréciation du commandant de formation administrative (CFA). Cette démarche ne
devant pas nuire au déroulement général du parcours professionnel, elle sera prioritairement
menée au moment du renouvellement du primo contrat pour que la validation d'expérience du
certificat de qualification technique supérieur (CQTS) puisse s'effectuer dans le créneau
normal.

371
Pour les formations dispensées qui font l'objet d'un titre professionnel inscrit au répertoire
national de certification professionnelle (RNCP), l'autorité certificatrice (école) délivre le titre
professionnel à l'issue de la formation quand bien même le titre viendrait à échéance avant la
fin de la formation.
Les titres certifiés en cours de validité sont également accessibles par validation des acquis de
l'expérience (VAE) selon les modalités définies par la circulaire n°
11346/DEF/CoFAT/DF/B/COORD/SYNT du 13 décembre 2006 relative à la mise en oeuvre de
la validation des acquis de l'expérience au sein de l'armée de Terre. Dans ce cas, l'intéressé ne
peut prétendre à l'attribution de façon automatique du diplôme militaire correspondant; cette
prérogative est de la seule responsabilité de la direction du personnel concerné.

3.3.1 - LA FORMATION INDIVIDUELLE PAR NIVEAU


1) La formation initiale.
La formation initiale des MDR vise à permettre :
l'intégration à la communauté militaire par l'adaptation au mode de vie spécifique des
militaires et à l'éthique du métier des armes (code du soldat) ;
la bonne tenue du premier emploi ;
l'acquisition des savoir-faire individuels au sein du trinôme dans le cadre des missions
communes de l'armée de Terre (MICAT).
Pendant cette phase, la formation est préservée de toute charge de service et de prestation.
Elle est progressive et respecte une pédagogie adaptée, en particulier dans le domaine des
activités sportives et de l'aguerrissement.
La formation initiale (FI), comporte :
un volet commun à tous les domaines de spécialités, la FGI ;
un volet, destiné à préparer le MDR à tenir un premier emploi dans un domaine de
spécialités.
Les fonctions pour lesquelles la formation au comportement du militaire (FCM) est
indispensable seront répertoriées dans les instructions relatives à la formation individuelle de
spécialité des militaires du rang pour chaque domaine de spécialités.
Le certificat pratique (CP) sanctionne la réussite à ces deux actions de formation (trois dans le
cas d'une FCM indispensable au premier emploi).
La formation générale initiale (FGI) intervient pendant la période probatoire. Elle peut être
modulée en fonction :
de besoins spécifiques de certains domaines de spécialité, sur dérogation de la DRHAT ;
des acquis antérieurs à l'engagement.
Au terme de la FGI, une ou plusieurs formations d'adaptations complémentaires qualifiantes
(FACQ), indépendantes de l'attribution du CP, peuvent être dispensées.
2) La formation élémentaire
La formation élémentaire vise à donner aux MDR les compétences pour prendre le
commandement de petites cellules ou assumer des responsabilités d'ordre technique dans leur
domaine de spécialités ou dans le cadre du service courant de l'unité.
Elle est composée de la formation générale élémentaire (FGE) et de la reconnaissance interne
des compétences (RIC) sur un poste de niveau fonctionnel 1a avec attribution d'un CTE à
compter de 2 ans de service.

372
La FGE, d'une durée de 6 semaines est sanctionnée par le certificat militaire élémentaire
(CME). Elle est précédée d'un temps de mise en situation permettant d'évaluer les acquis
professionnels après obtention du CP. La durée de cette période est laissée à l'appréciation du
CFA.
3) La formation supérieure
La formation supérieure marque l'accomplissement de la spécialisation du premier niveau
fonctionnel (NF1) dans une filière donnée. Elle se réalise :
soit par la voie de l'expérience (cas général avec attribution d'un CQTS) ;
soit par une formation dispensée au sein d'un organisme de formation [attribution d'un
certificat technique du 1er degré (CT1)].
Tout MDR titulaire d'un CQTS ou d'un CT1 a vocation à occuper des emplois de niveau de
responsabilité supérieur dans le cadre d'un parcours long.
Tout MDR autorisé à servir au-delà de 5 ans entre, dès l'orientation de 6e année, dans un
processus d'acquisition du CQTS par voie de l'expérience. Cette démarche permet de
consacrer la spécialisation dans la filière du CTE détenu.

La formation d'un EVAT

3.4 - AVANCEMENT
L'avancement des militaires du rang sous contrat et des volontaires de l'armée de Terre répond
à un double objectif :
réaliser les effectifs prévus par grade ;
pourvoir aux emplois décrits au référentiel en organisation (REO) des formations de
l'armée de Terre.
GRADES AUXQUELS PEUVENT ACCÉDER LES MILITAIRES DU RANG.
L'avancement est effectué uniquement au choix. Il a pour effet de permettre aux militaires du
rang sous contrat et aux volontaires de l'armée de Terre l'accès à des niveaux de
responsabilité correspondant à leurs aptitudes.
Les militaires du rang sous contrat et les volontaires de l'armée de Terre peuvent accéder à la
distinction de première classe et aux grades suivants :
caporal (ou brigadier) ;
caporal-chef (ou brigadier-chef).
RÈGLES D'AVANCEMENT - DISTINCTION DE PREMIÈRE CLASSE
L'attribution de la distinction de première classe est automatique, dès le premier jour du
septième mois de service, sauf manquement grave ou échec à la FGI.
PROMOTION AU GRADE DE CAPORAL (BRIGADIER)

373
Les militaires du rang peuvent être nommés caporaux (brigadiers) s'ils obtiennent le certificat
technique élémentaire (CTE) ou le certificat militaire élémentaire (CME).
Aucune durée minimale d'ancienneté de service n'est exigée pour accéder au grade de
caporal. Il est donc possible de promouvoir immédiatement caporal, le MDR qui termine major
de son CME.
PROMOTION AU GRADE DE CAPORAL-CHEF (BRIGADIER-CHEF)
Pour être promus au grade de caporal-chef (brigadier-chef), les militaires du rang doivent :
compter un minimum de quatre ans d'ancienneté de service ;
avoir servi pendant une durée minimale d'un mois avec le grade de caporal (brigadier) ;
être titulaire du certificat de qualification technique (CQT).
Les caporaux-chefs titulaires du certificat de qualification technique supérieur sont distingués
de leurs pairs par le port du galon de caporal-chef de première classe au premier jour de leur
douzième année de service.
SITUATION PARTICULIÈRE DES MILITAIRES RENGAGES OU AYANT EFFECTUE UN
CHANGEMENT D’ARMÉE
Le MDR est réeengagé avec le grade détenu au moment de quitter le service actif, sans
conserver le bénéfice de son ancienneté dans ce grade, mais tout en gardant le bénéfice de
son ancienneté de service.
La distinction de première classe peut être attribuée dans les même conditions.
Tout militaire du rang recruté dans le cadre d'un changement d'armée conserve le grade qu'il
détenait dans son armée d'origine dès lors qu'il détient les qualifications nécessaires pour
accéder à ce grade. À défaut, l'intéressé est recruté avec le grade inférieur correspondant au
niveau de qualification exigé pour accéder à ce grade. Il peut être promu à son ancien grade le
premier jour du mois suivant l'obtention de la qualification requise.
TABLEAU D'AVANCEMENT
Nul ne peut faire l'objet d'un avancement s'il n'a, au préalable, été inscrit sur un tableau
d'avancement. Celui-ci est établi, au moins une fois par an, par unité formant corps ou
unité équivalente et paraît au minimum un mois avant chaque promotion.
Le tableau d'avancement est établi par le chef de corps ou commandant de formation
administrative. Le volume du tableau d'avancement est déterminé en fonction des
directives données par le général directeur des ressources humaines de l'armée de Terre.
Pour les formations qui dépendent de leur autorité, ce volume est déterminé par les
directives données par le général commandant la légion étrangère, par le général
commandant la brigade de sapeurs-pompiers de Paris ou par le général commandant le
service militaire adapté.
Les militaires du rang inscrits au tableau d'avancement y figurent dans l'ordre
d'ancienneté. Toutefois, si le tableau précédent n'a pas pu être épuisé, les militaires non
promus qui y figurent sont reportés d'office en tête du nouveau tableau dans l'ordre de
leur inscription.
Le tableau d'avancement est diffusé par la voie de l'ordre du corps.
PROMOTIONS
Les promotions ont lieu dans l'ordre de l'inscription au tableau d'avancement. Les
décisions correspondantes sont prises par le chef de corps ou commandant de formation
administrative ou assimilé et notifiées par voie de l'ordre du corps.

374
Le chef de corps ou commandant de formation administrative des militaires du rang
mutés avant d'avoir reçu notification de leur avancement adresse un extrait individuel à la
nouvelle formation d'emploi, dès que la promotion devient effective. Le nouveau chef de
corps ou commandant de formation administrative est chargé d'en informer l'intéressé.
Si postérieurement à l'arrivée dans la nouvelle formation d'emploi, intervient un fait
nouveau ignoré de l'ancien chef de corps ou commandant de formation administrative et
susceptible d'entraîner la radiation du tableau d'avancement ou l'ajournement de la
promotion, le nouveau chef de corps ou commandant de formation administrative en
informe le précédent qui applique alors les dispositions prévues à cet effet.

375
4/ LE PERSONNEL CIVIL
Représentant 23% des effectifs, le personnel assure un rôle essentiel au sein du ministère des
Armées. 61287 civils sont affectés dans les forces armées permettant ainsi aux militaires de se
consacrer à leurs fonctions opérationnelles
Les personnels civils exercent leurs fonctions dans 4 domaines :
le domaine technique : informatique, télécommunications, aéronautique, mécanique et
construction mécanique, électrotechnique, pyrotechnie, génie civil.... 65% des personnels
civils du ministère occupent un métier technique ;
le domaine administratif : finances, droit, ressources humaines, marchés publics,
secrétariat, etc. ;
le domaine de la santé : aides-soignants, agents hospitaliers, ergothérapeutes,
orthoptistes, masseurs kinésithérapeutes, infirmiers, etc. ;
le domaine social : assistants de service social et conseillères techniques de service
social.
Ils exercent à tous les niveaux de responsabilité. Les personnels civils ont la possibilité de
progresser dans la hiérarchie et/ou de changer de métier en passant des concours internes ou
en suivant des formations proposées par le ministère.
Le ministère des Armées emploie trois catégories de personnels civils :
35 635 fonctionnaires (soit 58 % des personnels civils) ;
14 692 ouvriers d'État (soit 24% des personnels civils) ;
10960 contractuels (soit 18% des personnels civils) appelés également "agents non
titulaires" ou "agents sur contrat".
61287 personnels civils au total au 31/12/2018.

Le personnel civil est soumis, au même titre que le personnel militaire, à des statuts définissant
des règles, des droits et des devoirs.
Effectif de l'armée de Terre

376
**ETPE équivalent temps plein travaillé

4.1 - LES FONCTIONNAIRES

4.1.1 - STATUT GÉNÉRAL DES FONCTIONNAIRES


Concernant les agents publics de l'État, deux textes sont applicables :
la loi 83-634 du 13 juillet 1983 - Version consolidée du 25 janvier 2018 portant les droits
et obligations des fonctionnaires ;
la loi 84-16 du 11 janvier 1984 - Version consolidée du 25 janvier 2018 portant
dispositions statutaires relatives à la fonction publique de l'État.
Ils constituent respectivement le titre I et le titre II du statut général des fonctionnaires de l’État
et des collectivités territoriales.

4.1.2 - DÉFINITION
Selon l'article 2 du titre II, le fonctionnaire est une « personne nommée dans un emploi
permanent, à temps complet ».

4.1.3 - CARACTÉRISTIQUES
Le statut de fonctionnaire est caractérisé par :
l'occupation d'un emploi permanent, c'est-à-dire prévu par le budget ;
la titularisation dans un grade de la hiérarchie administrative par acte juridique (décret ou
arrêté) qui confère un grade. La titularisation confère la qualité de fonctionnaire ; elle
permet d'occuper un emploi correspondant à son grade; elle rend impossible le
licenciement par suppression de l'emploi occupé.

377
Ces caractéristiques sont précisées dans l'article 4 du titre I :
« Le fonctionnaire est, vis-à-vis de l'administration, dans une situation statutaire et
réglementaire ».

4.1.4 - DIFFÉRENTES CATÉGORIES DE FONCTIONNAIRES


35 635 fonctionnaires exercent des métiers très variés à tous les niveaux hiérarchiques :
dans le domaine administratif : chefs de bureau, juristes, acheteurs, gestionnaires de
personnel, gestionnaires de crédits, responsables de formation, chargés de
communication, documentalistes, secrétaires, agents d'accueil, etc. ;
dans le domaine technique : administrateurs de réseaux, ingénieurs d'études, techniciens
en électronique, chimie, génie civil, électriciens, plombiers, peintres, mécaniciens,
serveurs, magasiniers, etc. ;
dans le domaine social : assistantes sociales en régiment, en hôpital militaire, en lycée
militaire, etc. ;
dans le domaine de la santé : aides-soignants, agents hospitaliers, ergothérapeutes,
orthoptistes, masseurs kinésithérapeutes, préparateurs en pharmacie dans les hôpitaux
militaires, infirmiers dans les services de médecine de prévention.
Les fonctionnaires du ministère des Armées - comme les fonctionnaires des autres ministères -
sont classés en 3 catégories en fonction de leur niveau de recrutement :
les corps de catégorie A (BAC + 3): personnel de direction et de conception ;
les corps de catégorie B (BAC à BAC + 2) : personnel d'encadrement intermédiaire et
d'application ;
les corps de catégorie C (CAP, BEP ou sans diplôme): personnel d'exécution.
Les fonctionnaires de catégorie A représentent 11,8 % des fonctionnaires des Armées, ceux de
catégorie B 18,5% et les fonctionnaires de catégorie C 27,8 %.
Les fonctionnaires sont recrutés par concours.

378
Catégories de fonctionnaires

4.2 - LES AGENTS SUR CONTRAT

définition et type de contrat


Les agents contractuels intègrent le ministère des armées en CDD (voire en CDI) pour
apporter leurs compétences techniques ou administratives dans le cadre d'un projet défini ou
pour renforcer des équipes, dans la réalisation d'une mission de service public. Dans certains
domaines sensibles ou en tension, ils apportent des expertises très recherchées et
indispensables aux évolutions et aux transformations du ministère.
Les textes encadrant le recrutement et la gestion des agents contractuels sont les suivants :
Loi 84-16 du 11 janvier 1984 – précise les modalités de recours dans certains cas aux
agents contractuels ;
Loi 83-634 du 13 juillet 1983 – précise les droits et obligations des fonctionnaires et des
agents contractuels ;
Décret 86-83 du 17 janvier 1986 – précise les dispositions réglementaires applicables
aux agents contractuels.
Il existe deux types de contrats :
Les contrats perennes ou permanents qui correspondent à une activité normale et
habituelle de l'administration ;
Les contrats non pérennes ou temporaires qui ne correspondent pas à une activité
normale et habituelle de l'administration.

379
type de contrat

380
4.2.1 - RECRUTEMENT
Les contractuels sont recrutés :
en fonction de besoins précis dans des filières en tension (cyber défense, renseignement,
informatique) ;
pour des spécialités n'existant pas dans les corps de fonctionnaires la fonction publique.

4.2.2 - CATÉGORIES
Les contractuels sont classés par niveaux correspondants aux catégories A, B et C des
fonctionnaires.

4.3 - LES OUVRIERS D'ÉTAT


Le statut d'ouvrier d'état, essentiel pour les armées, a été rénové. Les mesures de
modernisations ont fait l'objet des décrets et arrêtés interministériels du 30 décembre 2016.
Ces mesures ont conduit notamment à une amélioration du déroulement de carrière des
ouvriers et à une reprise des recrutements.

4.3.1 - GÉNÉRALITÉ
Les 14692 ouvriers de l'État sont répartis par branches professionnelles parmi lesquelles on
peut citer par exemple l'aéronautique, la mécanique et la construction mécanique, techniques
de l'énergie et l'informatique, techniques de l'optique et de l'image, la pyrotechnie, ...
(instruction 154/DEF/SGA/DRH-MD du 13 janvier 2017 relative à la nomenclature des
professions ouvrières).
Dans chaque branche professionnelle, les ouvriers sont classés dans des professions
caractérisées par un domaine technique.
Les professions comprennent des niveaux de qualification auxquels s'attache un groupe de
salaire.
Les niveaux de qualification sont hiérarchisés de la manière suivante : Groupe VI – Groupe VII
– Hors groupe (HG).
Le hors groupe nouveau (HGN) est un groupe dit de rémunération car aucune qualification
supplémentaire par rapport à celle exigée pour le hors groupe n'est requise.
Certaines professions, dites prolongées, comptent trois niveaux de qualifications
supplémentaires : hors catégorie A – hors catégorie B – hors catégorie C. Chaque groupe
comprend 9 échelons.
L'accés à la hors catégorie D est subordonnée à la nomination sur un emploi fonctionnel dont
la liste est fixée par arrêté ministériel.
Certains ouvriers, en situation d'encadrement, peuvent être nommés chefs d'équipes
conformément à la réglementation en vigueur. Ils bénéficient alors la prime afférente à ces
fonctions.

4.3.2 - RECRUTEMENT
Ce recrutement est limité aux métiers de très haute technicité qui sont sous tension. Il s'agit de
maintenir dans le long terme des compétences spécifiques des armées.

381
Les ouvriers d'État ne peuvent être recrutés que dans 21 professions dont la liste est fixée par
le décret n°2016-1993 du 30 Décembre 2016

Tableau de répartition des 21 branches professionnelles

Les besoins dans les autres professions sont pourvus par le recrutement de fonctionnaires de
la filière technique de catégorie C des agents techniques du ministère de la défense (ATMD)
ou B techniciens supérieurs d'études et de fabrications (TSEF) en fonction du niveau de
qualification recherché.
La procédure de recrutement des OE a été rénovée dans le cadre de la modernisation du
statut afin de répondre aux principes régissant l'accès aux emplois publics (arrêté du 30
décembre 2016 relatif aux règles de recrutement des OE du ministère des armées). Depuis le
1er janvier 2017, la nouvelle réglementation prévoit :
la fixation du nombre de postes ouverts au recrutement par arrêté ministériel publié
chaque année au journal officiel et la diffusion par les établissements recruteurs d'avis de
recrutements par professions ;
la mise en place d'un quota de postes réservés aux candidats en dernière année de
formation dans le cadre d'un contrat d'apprentissage ;
la disparition du registre d'embauchage et du classement par ordre chronologique des
candidats ;
la constitution d'une procédure de pré-sélection sur dossier ;

382
la constitution d'une procédure de pré-sélection sur dossier ;
un oral de 15 mn qui complète l'épreuve pratique de l'essai ;
la modification de la composition du jury d'essai qui comprend désormais deux ouvriers
de l'Etat experts désignés par l'administration.

4.3.3 - FORMATION
Formation d'adaptation.
Recrutés sur essai professionnel, ils sont réputés aptes immédiatement à l'emploi. Le
suivi d'une formation d'adaptation est donc exceptionnel.
Formation continue.
Les ouvriers peuvent bénéficier en cours de carrière d'une formation professionnelle
continue.
De nombreux ouvriers suivent des formations de niveau CT1 ou FS 2. Certaines
formations de niveau FS 2, dites « qualifiantes » sont prises en compte pour
l'avancement.

4.3.4 - AVANCEMENT

Avancement de groupe
Un arrêté du ministre des armées et des ministres chargés de la fonction publique et du budget
définit les taux d'avancement de groupe.
Les modes d'avancement sont les suivants :
réussite à un essai professionnel ;
choix ;
formation qualifiante.(FS2).

Avancement d'échelon au choix


Le taux d'avancement d'échelon au choix des personnels à statut ouvrier est défini par le
ministre des Armées.
Ces travaux sont soumis à l'avis de la commission d'avancement du personnel à statut ouvrier.

4.3.5 - CATÉGORIES
Les ouvriers peuvent être classés en deux grandes catégories :
les ouvriers non professionnels, appelés ouvrier polyvalent de service et/ou de
maintenance, qui appartiennent au groupe IVN;
les ouvriers professionnels qui appartiennent aux groupes V à hors groupe.

383
4.3.6 - EMPLOI
L'industrie d'armement qui était le principal employeur au sein des établissements de la DGA
cède sa place au profit des Armées.
Affectés essentiellement au sein des groupements de soutien des bases de défense (GSBdD)
dans les services soutien communs (SSC), du soutien vie (SSV), du service administration
finances (SAF) et du service administration du personnel (SAP), les personnels ouvriers se
retrouvent aussi dans des grands services (SID, SSA, etc.) et dans une moindre mesure au
niveau des régiments, essentiellement sur des postes administratifs ou techniques.

4.4 - L'EVALUATION PROFESSIONNELLE


Le décret 2010-888 du 28 juillet 2010 fixe les conditions générales de l'appréciation de la
valeur professionnelle des fonctionnaires de l'Etat.
Les modalités de l'entretien professionnel sont fixées par l'arrêté du 10 septembre 2012.

4.4.1 - GÉNÉRALITÉS
L'ensemble des fonctionnaires et des agents non titulaires sont soumis à l'entretien
professionnel d'évaluation.
La campagne annuelle d'évaluation et l'entretien associé constituent un moment essentiel dans
la gestion des ressources humaines du personnel civil.

4.4.2 - L'ENTRETIEN PROFESSIONNEL


L'entretien professionnel est un moment privilégié d'échanges entre l'agent et le supérieur
hiérarchique direct sur l'ensemble de l'activité.
Il porte principalement sur la manière de servir, les résultats professionnels au regard des
objectifs fixés et des conditions de fonctionnement du service et sur les besoins en formations
pour répondre aux missions confiées ou au projet professionnel de l'agent.

384
4.4.3 - LE COMPTE-RENDU D'ENTRETIEN PROFESSIONNEL
L'entretien professionnel doit être transcrit dans un compte-rendu d'entretien professionnel par
le supérieur hiérarchique direct.
Il comporte une appréciation générale et une explicitation de l'appréciation portée sur chacun
des critères relatifs à la valeur professionnelle de l'agent.
Outre son caractère obligatoire et son utilité pour tout manager d'équipe, ce compte-rendu est
le support obligatoire dans le cadre des travaux d'avancement, de décorations, de discipline,
pour la mobilité professionnelle et en matière indemnitaire.
L'évaluation professionnelle est susceptible de recours.

4.4.4 - NOTATION DES OUVRIERS


La notation des ouvriers d'Etat est régie par l'instruction n°72-08/DN/DPC/10 du 26 avril 2012.
La notation comprend une note chiffrée et une appréciation générale exprimant la valeur
professionnelle de l'agent.
Elle conditionne notamment l'avancement au choix.

4.5 - L'ORGANISATION « PERSONNEL CIVIL » AU


MINISTÈRE DES ARMÉES

4.5.1 - L'ÉCHELON CENTRAL

4.5.1.1 - LA DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINES DU


MINISTÈRE DES ARMÉES (DRH-MARM)
La présence au sein du ministère des Armées d'un personnel civil nombreux et diversifié
requiert une administration importante pour en assurer la gestion. Cette responsabilité incombe
principalement à la direction des ressources humaines du ministère des Armées (DRH-
MARM).
Les missions de la DRH-MD couvrent différents domaines :
les statuts ;
les effectifs ;
la réglementation ;
la formation ;
les instances paritaires centrales ;
la mission restructuration.

4.5.1.2 - L'ÉTAT-MAJOR DE L'ARMÉE DE TERRE (EMAT)


Différents bureaux de l'état-major de l'armée de Terre sont concernés :
le bureau « Planification ressources humaines » (BPRH) pour les questions de formation
et de politique de personnel ;
le bureau « Organisation effectifs » (BOE) pour tout ce qui a trait aux effectifs ;

385
le bureau « Personnel civil »(BPC) pour ce qui concerne la gestion des effectifs, la
notation, l'avancement (commission de concertation) et les crédits frais de déplacement.

4.5.1.3 - LES DIRECTIONS CENTRALES ET LE


COMMANDEMENT DE LA FORMATION DE L'ARMÉE DE TERRE
Les directions centrales et le commandement de la formation de l'armée de Terre assurent les
mêmes missions que l'ensemble des bureaux de l'EMAT pour leur chaîne respective.

4.5.2 - L'ÉCHELON LOCAL

4.5.2.1 - LES ZONE DE DÉFENSE


Elles assurent :
la tenue des dossiers individuels ;
l'avancement et la notation des fonctionnaires de catégorie C, administratifs et
techniques ;
l'avancement et la notation des fonctionnaires de catégorie B administratifs et techniques
;
la formation professionnelle continue (conseiller coordonnateur régional).

4.5.2.2 - LES DIRECTIONS LOCALES


Elles sont chargées d'appliquer les choix des directions centrales, têtes de chaîne.
Elles assurent par ailleurs une fonction d'expertise auprès des Zone de défense.

4.5.2.3 - LES ORGANISMES


Les organismes du niveau corps de troupe assurent l'administration et la gestion des
personnels ouvriers.
Ils effectuent la notation et les propositions d'avancement pour les fonctionnaires.

4.6 - LES INSTANCES DE CONCERTATION

4.6.1 - À L'ÉCHELON CENTRAL

Remarque
La loi n° 2019-828 du 6 aout 2019 de transformation de la fonction publique créé une instance
unique le comité social d'administration dans la fonction publique de l'Etat, née de la fusion du
comité technique et du comité d'hygiène et de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
Le comité social d'administration sera créé à l'issue des prochaines élections relatives au
renouvellement des instances de consertation.

386
4.6.1.1 - LE COMITÉ TECHNIQUE MINISTÉRIEL (CTM)
Instance de référence pour l'ensemble de la communauté civile du ministère des armées, le
comité technique ministériel (CTM), est placé auprès du ministre des armées.
Il est compétent pour examiner les questions et projets de textes intéressant les services du
ministère.
Les membres du CTM sont :
le ministre des armées (président du CTM), ou en cas d'empêchement, le secrétaire
général pour l'administration ;
le directeur des ressources humaines du ministère de la défense ;
un représentant de l'EMA ;
un représentant de la DGA ;
15 représentants titulaires du personnel civil et un nombre égal de représentants
suppléants, élus pour quatre ans.
Le CTM n'est pas une instance paritaire : le nombre de représentants de l'administration n'est
pas identique au nombre de représentants du personnel et seuls les représentants titulaires
des organisations syndicales participent au vote.

4.6.1.2 - LES COMMISSIONS ADMINISTRATIVES


PARITAIRES (CAP)
la loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique redéfini les compétences des
CAP, en supprimant leurs attributions en matière de mutation et de mobilité dès le 1er janvier
2020 et en matière d'avancement et de promotion à compter du 1er janvier 2021.
Des commissions administratives paritaires centrales sont créées pour chaque corps de
fonctionnaires. Elles sont placées auprès du directeur des ressources humaines du ministère
de la défense. Elles traitent des situations individuelles concernant les fonctionnaires.
Elles restent compétentes pour les recours administratifs contre les décisions individuelles
défavorables relatives à l'avancement, aux promotions et aux mutations.

4.6.1.3 - LA COMMISSION CENTRALE DE PRÉVENTION (CCP)


La CCP est le CHSCT ministériel qui examine toutes les questions relatives à l'hygiène et à la
sécurité du travail du personnel civil de la défense.
Elle se réunit trois fois par an sous la présidence du Secrétaire général pour l'administration.
Elle est composée de représentants de la direction des ressources humaines du ministère de
la défense, des conseillers de prévention de l'état- major des armées (EMA), du SGA et de la
DGA, du coordonnateur national de la médecine de prévention du ministère des armées, du
chef de l'inspection du travail dans les armées, de l'inspecteur du personnel civil et de dix
représentants titulaires du personnel civil dont la répartition par organisation syndicale est fixée
par arrêté.

4.6.1.4 - LES COMITÉS TECHNIQUES DE RÉSEAU (CTR)


Le comité technique de réseau (CTR) est compétent pour les services centraux, les services
déconcentrés et les services à compétence nationale relevant d'une même chaîne d'emploi.
Les membres du CTR sont des représentants de l'administration et des représentants du
personnel élus. Leur composition varie selon les CTR.

387
Le Comité technique de réseau de l'armée de terre est présidé par le chef d'état-major ou son
représentant.
Il examine les questions et projets spécifiques au réseau de l'armée de terre.

4.6.2 - À L'ÉCHELON LOCAL

4.6.2.1 - LES COMMISSIONS ADMINISTRATIVES


PARITAIRES LOCALES
Lorsque l'effectif d'un corps le nécessite, des commissions administratives paritaires locales
dotées de compétences propres sont instituées auprès des centres ministériels de gestion
(CMG) ou du service du personnel de l'administration centrale (SPAC). Présidées par le
directeur du CMG ou le chef du SPAC, ces commissions sont compétentes pour toutes
questions d'ordre individuel mais ne traitent pas de l'avancement des fonctionnaires.
Elles se réunissent en conseil de discipline pour l'examen des propositions de sanctions du
deuxième groupe de l'échelle des sanctions.

4.6.2.2 - LES COMMISSIONS D'AVANCEMENT DU PERSONNEL


À STATUT OUVRIER (CAPSO)
Les commissions d'avancement des personnels à statut ouvrier sont des instances paritaires
consultatives.
Ces commissions sont chargées d'émettre un avis sur les propositions nominatives de
l'administration concernant le passage à l'échelon ou au groupe supérieur au choix, les
candidatures aux essais professionnels, au suivi des formations qualifiantes ainsi que les
changements de catégories.
Elles sont placées auprès de chaque centre ministériel de gestion (CMG) ou service du
personnel de l'Administraton centrale (SPAC).
Au sein du périmètre de chaque CMG, il peut être constitué une commission d'avancement
propre à un employeur si l'effectif en personnels à statut ouvrier dépasse un certain seuil. Dans
le cas contraire, l'employeur relève d'une commission mixte.
Le directeur du CMG ou le chef du SPAC assure la présidence de chacune des commissions
d'avancement instituées dans son ressort de compétence.

4.6.2.3 - LE COMITÉ TECHNIQUE ADMINISTRATION


CENTRALE (CTAC)
Le CTAC est le comité technique de proximité compétent pour les services de l'administration
centrale et pour les services à compétence nationale.
Les membres du CTAC sont :
la secrétaire général pour l'administration ou son représentant (président du CTAC) ;
le chef du SPAC ou son représentant ;
10 représentants titulaires du personnel civil élus et un nombre égal de représentants
suppléants, élus pour quatre ans.
Le CTAC n'est pas une instance paritaire : le nombre de représentants de l'administration n'est
pas identique au nombre de représentants du personnel et seuls les représentants des
organisations syndicales participent au vote.

388
4.6.2.4 - LES COMITÉS TECHNIQUES DE BASE DE DÉFENSE
(CT DE BDD)
Le CT de BdD constitue l'instance de dialogue social de proximité obligatoire.
Le CT de BdD est compétent pour l'ensemble des formations, organismes et détachements
situés sur son périmètre géographique, à l'exception de ceux relevant du périmètre
d'administration centrale et non du CT de BdD (agents gérés par le service parisien de soutien
de l'administration centrale).
Les membres du CT de BdD sont :
Le commandant de la base de défense, ou son représentant, en qualité de président du
CT ;
Le chef du groupement de soutien de la base de défense, ou son représentant ;
Les représentants du personnel titulaires et leurs suppléants.

4.6.2.5 - LES COMITÉS D'HYGIÈNE, DE SÉCURITÉ ET DES


CONDITIONS DE TRAVAIL (CHSCT)
Le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) est une instance
consultative spécialisée dans l'examen des questions relatives à la santé, la sécurité et les
conditions de travail du personnel civil. Il apporte son concours à un ou plusieurs comités
techniques
Le CHSCT d'administration centrale, les CHSCT de réseaux et les CHSCT de base de défense
se réunissent au moins trois fois par an.
Les CHSCT locaux quant à eux se réunissent au moins quatre fois par an, à l'initiative de leur
président.
La cartographie des CHSCT repose sur une logique d'emprise permettant une plus grande
proximité de ces instances vis-à-vis du personnel.

4.7 - LE DROIT SYNDICAL


Le droit syndical a été reconnu aux agents de l'État par l'article 6 de la loi du 19 octobre 1946.
Afin de donner un fondement juridique incontestable au droit syndical, le gouvernement a jugé
indispensable que de nouveaux textes soient pris. Le principal est le décret 82.447 du 28 mai
1982 qui détermine l'exercice du droit syndical dans l'ensemble de la fonction publique.
S'agissant plus particulièrement du ministère des Armées, le texte en vigueur est l'instruction
n°310815/DEF/SGA/DRH-MD/SRHC/RSSF.1 du 2 mai 2008 et son modificatif de 2010, relative
à l'exercice du droit syndical, applicable à compter du 1er janvier 2009, et qui donne pour
chaque cas la conduite à tenir (chaque bureau personnel civil en détient un exemplaire).

4.7.1 - LA REPRÉSENTATIVITÉ SYNDICALE

4.7.1.1 - AU MINISTÈRE DES ARMÉES


Un syndicat est dit représentatif au ministère des Armées lorsqu'il a obtenu au moins 5 % des
voix aux élections organisées pour désigner les représentants aux CHSCT, tous les trois ans,
en principe au cours du dernier trimestre.

389
4.7.1.2 - DANS UN CORPS DE TROUPE
Les conditions de représentativité sont identiques à celles du ministère des Armées.

4.7.1.3 - L'ÉTABLISSEMENT DU SYNDICAT


D'ÉTABLISSEMENTS (CORPS DE TROUPE)
Le chef de corps peut avoir comme interlocuteur un ou plusieurs syndicats d'établissements.
Ce syndicat d'établissement n'a une existence officielle et ne peut exercer ses droits qu'après
avoir rempli deux conditions :
notifié par écrit sa constitution au chef de corps par son responsable dûment mandaté ;
fait parvenir au chef de corps un exemplaire de ses statuts.

4.7.2 - LES MOYENS MINIMUM ACCORDÉS AUX


ORGANISATIONS SYNDICALES

4.7.2.1 - L'AFFICHAGE
Chaque syndicat constitué doit pouvoir disposer d'un panneau d'affichage vitré ou grillagé,
fermant à clé, et disposé en un lieu facilement accessible aux personnels.
Une copie des documents syndicaux affichés doit être remise simultanément au chef de corps.

4.7.2.2 - LA DIFFUSION D'INFORMATION SYNDICALE


Elle peut être distribuée aux personnels civils, par un agent dispensé ou non de service.
Cette distribution ne doit pas être l'occasion de tenue de réunions impromptues susceptibles
de perturber le service.

4.7.2.3 - LA DISTRIBUTION DE CARTES SYNDICALES, LE


RECOUVREMENT DES COTISATIONS ET LES COLLECTES
La distribution de cartes syndicales et le recouvrement des cotisations sont autorisés à
l'intérieur de l'enceinte militaire.
Les collectes à caractère social peuvent exceptionnellement être autorisées.
Le recueil de signatures sur une pétition est également possible pendant les heures de service.
Cependant, ces différentes opérations ne doivent pas gêner le bon déroulement du service.
Ces quelques cas ci-après concernent les dispositions les plus courantes.

4.7.3 - LES MOYENS ACCORDÉS SOUS CERTAINES


CONDITIONS (À VÉRIFIER DANS CHAQUE CAS DANS LES
TEXTES DE RÉFÉRENCE)

4.7.3.1 - LES LOCAUX SYNDICAUX


Si le corps a plus de 50 agents, un local syndical, avec téléphone, doit être mis à disposition de
chaque syndicat représentatif.
Dans les autres corps, un local commun, avec téléphone, doit être mis à disposition.

390
4.7.3.2 - LES RÉUNIONS SYNDICALES
Tout syndicat représentatif peut tenir, dans l'enceinte du corps et durant les heures de service,
deux types de réunions :
réunions d'information (assemblée générale) accessible à l'ensemble du personnel ;
réunions de conseil ou bureaux syndicaux accessibles uniquement aux agents membres
des organismes directeurs. Le chef de corps doit être avisé avant la date de réunion. Les
organisations syndicales constituées dans un établissement, mais non localement
représentatives peuvent tenir des réunions à l'intérieur de l'établissement, mais en dehors
des heures de service.

4.7.3.3 - ATTRIBUTION DE CONGÉS DE FORMATION


SYNDICALE
La circulaire n°302661/DEF/DFP/PER/3 du 6 novembre 1995 fixe les conditions d'attribution de
congés pour la formation syndicale au personnel civil du ministère des Armées.

4.7.4 - L'ACTION SYNDICALE


L'action syndicale assure une représentativité du personnel avec un rôle à court terme, face à
l'administration, afin de débloquer des situations individuelles sur une question collective
particulière à une population.
Dans tous les cas, les représentants syndicaux sont des interlocuteurs du commandement et
des vecteurs d'information.

4.7.5 - LES SYNDICATS

391
5/ LES MILITAIRES SERVANT À TITRE
ÉTRANGER
Les militaires officiers et non officiers servant à titre étranger sont admis à servir dans les
formations de la légion étrangère.
Ils peuvent, à titre exceptionnel et sur décision du ministre des Armées, être employés auprès
d'autres formations.

Les militaires servant à titre étranger s'engagent à servir la France


avec honneur et fidélité.

Placée sous commandement français, la légion étrangère est constituée de formations


combattantes de l'armée de Terre, de formations d'instruction et de soutien et d'un état-major
organique.
L'encadrement des formations de la légion étrangère est conjointement assuré par des officiers
et des sous-officiers servant à titre étranger ainsi que par des officiers et des sous-officiers de
l'armée de Terre.
La légion étrangère est en outre chargée :
du recrutement des volontaires désirant servir à titre étranger ;
de la formation commune à tous les militaires admis à servir à ce titre ;
de l'administration des militaires servant à titre étranger ;
d'actions sociales en faveur des militaires servant ou ayant servi à titre étranger.
Le droit au commandement des militaires servant à titre étranger est déterminé selon les
règles en vigueur pour les militaires servant à titre français.
Toutefois, un militaire servant à titre étranger ne peut exercer :
le commandement d'une formation administrative que s'il possède la nationalité française
;
le commandement d'un détachement comprenant une ou plusieurs unités n'appartenant
pas à la légion étrangère que s'il détient le grade le plus élevé au sein du détachement. À
grade égal, le commandement est exercé par le militaire le plus ancien servant à titre
français.

392
Au titre des services rendus, les militaires servant ou ayant servi à titre étranger peuvent
bénéficier des dispositions prévues par l'article L. 314-11 du code de l'entrée et du séjour des
étrangers et du droit d'asile et par les articles 21-14-1 et 21-19 du code civil favorisant leur
séjour sur le territoire français et leur naturalisation.
Le certificat de bonne conduite est délivré, au regard des services accomplis par le militaire
servant à titre étranger, par le commandant de la légion étrangère. Cette délivrance peut
intervenir dès lors que ce dernier justifie de l'ancienneté de service requise. Le certificat de
bonne conduite peut être retiré à tout moment au déserteur ainsi qu'au militaire ayant, après sa
délivrance, adopté un comportement inadapté aux exigences des forces armées.

5.1 - GÉNÉRALITÉS SUR LES MILITAIRES SERVANT A


TITRE ÉTRANGER

Article L4142-1
En temps de paix, nul ne peut être admis à servir à titre étranger :
1. s'il n'a dix-sept ans au moins et quarante ans au plus ;
2. s'il ne justifie de son identité et, pour le mineur non émancipé, du consentement du
représentant légal ;
3. s'il ne présente les aptitudes exigées pour l'exercice de la fonction.
Malgré l'absence des pièces justificatives nécessaires, l'autorité militaire compétente peut
accepter l'engagement.
Un décret en Conseil d’État précise les dispositions du présent statut qui sont applicables aux
militaires servant à titre étranger.

Article L4142-2
Le militaire qui sert à titre étranger est, quel que soit son grade, lié au service par un contrat
d'engagement.
Il souscrit le premier engagement en qualité de militaire du rang. Celui qui a servi en qualité
d'officier dans une armée étrangère ou d'élève étranger d'une école militaire française peut
être admis, par décret, comme officier à titre étranger.

Article L4142-3
L'officier servant à titre étranger peut être admis à servir à titre français après acquisition de la
nationalité française. Il conserve son grade et prend rang à compter de la date de son
intégration dans les cadres français.

Article L4142-4
Pendant les cinq premières années de son service actif, le militaire qui sert à titre étranger doit
obtenir l'autorisation du ministre de la défense pour contracter mariage ou conclure un pacte
civil de solidarité.
Cette autorisation ne peut être refusée que pour des motifs tirés de l'intérêt de la défense
nationale.

393
Article L4142-5
Les règles relatives à l'acquisition de la nationalité française par des étrangers engagés dans
les Armées françaises sont définies par les articles 21-14-1 et 21-15 du code civil.

Le légionnaire aujourd'hui

5.2 - DISPOSITIONS APPLICABLES AUX MILITAIRES NON-


OFFICIERS

Souscription et fin de contrat


Le contrat des militaires servant à titre étranger est souscrit et autorisé par le ministre des
Armées selon les modalités fixées par arrêté.
Il prend effet à la date prévue dans le contrat ou, à défaut, à la date de sa signature.
La durée d'un contrat ne peut excéder dix ans.
En l'absence des pièces justificatives nécessaires, le ministre des Armées peut autoriser la
souscription d'un contrat sous une identité déclarée.
L'identité déclarée est réputée être l'identité militaire de l'intéressé aussi longtemps que le
ministre des Armées n'a pas procédé à la régularisation de sa situation militaire.
Lorsque le militaire servant à titre étranger qui a souscrit un contrat sous une identité déclarée
produit les documents établissant la preuve formelle de sa véritable identité, il est procédé à la
régularisation de sa situation militaire.
Par cette procédure dont les autres effets ne valent que pour l'avenir, l'acte d'engagement, les
services accomplis et le grade obtenu par l'intéressé sous son identité déclarée lui sont
reconnus sous sa véritable identité.
La validité du contrat n'est pas affectée par la régularisation de l'identité sous laquelle il a été
souscrit.
À compter de cette régularisation, les actes administratifs et officiels sont accomplis par le
militaire servant à titre étranger sous sa véritable identité.

394
Les grades éventuellement détenus à titre français ou dans une armée étrangère
antérieurement à un engagement en qualité de militaire servant à titre étranger ne sont pas
pris en compte.
Seule l'ancienneté de service dans l'armée française est, le cas échéant, prise en compte pour
la constitution des droits à pension de retraite.
Le contrat initial ainsi que le premier des contrats intervenant après une interruption de service
de plus d'une année ne deviennent définitifs qu'à l'issue d'une période probatoire d'une durée
maximale de six mois.
Cette période probatoire peut être renouvelée une fois par le ministre des Armées pour raison
de santé ou insuffisance de formation.
Lorsque la formation suivie par le militaire servant à titre étranger le nécessite, la période
probatoire peut être prolongée sans pouvoir excéder une durée totale de dix-huit mois.
Au cours de la période probatoire, quelle qu'en soit la durée, le contrat peut être dénoncé
unilatéralement par chacune des parties. Lorsque le contrat est dénoncé par le ministre des
Armées, il l'est par décision motivée.
Pour les contrats d'une durée égale ou supérieure à un an, le ministre des Armées notifie par
écrit son intention de renouveler ou non le contrat d'engagement du militaire servant sous
contrat au moins six mois avant le terme.
Le militaire à qui est proposé le renouvellement du contrat peut faire connaître sa décision
jusqu'à la date d'échéance du contrat en cours.
Les militaires servant à titre étranger dont le contrat prend fin à moins de six mois :
soit de la date de fin d'un dispositif d'aide au départ ;
soit de la date à laquelle ils peuvent rejoindre leur formation d'appartenance à l'issue de
l'exécution d'une mission ;
soit de la date à laquelle leur sont acquis les droits à liquidation de la pension dans les
conditions fixées au II de l'article L. 24 du code des pensions civiles et militaires de
retraite, peuvent obtenir, sur demande agréée par le ministre des Armées, la prorogation
de leur contrat au-delà du terme prévu jusqu'aux dates susmentionnées.
La résiliation du contrat d'un militaire servant à titre étranger est prononcée par le ministre des
Armées :
1) D'office :
dans les cas prévus à l'article L. 4139-14 du code de la défense ;
dans l'intérêt de la sécurité de la défense ;
lorsqu'un mineur non émancipé a souscrit un engagement sous une identité déclarée
sans autorisation de son représentant légal, sur production des pièces justificatives de
son identité ;
en cas de souscription d'un nouveau contrat au titre de la légion étrangère se substituant
expressément à un contrat en cours ;
2) Sur demande écrite de l'intéressé, agréée par le ministre des Armées.

Avancement
Le contrat initial d'un militaire non officier est souscrit au premier grade de militaire du rang.

395
Peut être recruté au grade de sergent le militaire du rang servant à titre étranger qui a accompli
six mois de service et acquis une qualification dont la liste est fixée par un arrêté du ministre
des Armées.
Les militaires non officiers servant à titre étranger ne sont pas soumis à la limite de durée de
service.
Sous réserve des dispositions de l'alinéa suivant, les militaires non officiers servant à titre
étranger sont régis, en matière d'avancement de grade, d'échelle et d'échelon de solde, selon
les mêmes règles que celles prévues :
1. Pour les militaires du rang et les sous-officiers bénéficiaires de l'échelle de solde 2 ;
2. Pour les autres sous-officiers, par le décret n° 2008-953 du 12 septembre 2008 susvisé
portant statut particulier des corps des sous-officiers et officiers mariniers de carrière des
Armées et du soutien technique et administratif de la gendarmerie nationale.
Les militaires non officiers servant à titre étranger sont promus au grade supérieur
exclusivement au choix.

Dispositions diverses
Le ministre des Armées peut, par arrêté, déléguer en matière de décisions individuelles,
certains pouvoirs qu'il détient au commandant de la légion étrangère.
Toutefois, pour l'application de l'article L. 4139-14 du code de la défense, la résiliation du
contrat d'engagement des militaires servant à titre étranger décorés de la Légion d'honneur, de
la médaille militaire ou de l'ordre national du Mérite ne peut être prononcée que par le ministre
des Armées.

396
6/ LE RECRUTEMENT OFFICIER DANS
L'ARMÉE DE TERRE
Ce présent chapitre permet de détailler les différentes opportunités offertes aux EVAT et aux
sous-officiers pour accéder aux corps des officiers. En effet, dans une nécessité d'attractivité
de carrière et de besoin de l'institution, l'armée de Terre permet un recrutement officier à
différentes étapes de la carrière d'un sous-officier mais aussi plus récemment d'un EVAT.
Il existe donc deux types de recrutement :
- le recrutement semi-direct par les concours de l'École militaire interames (voies COA et CTA);
- le recrutement en tant qu'officier de domaine de spécialités (ODS).
Les conditions de recrutement ainsi que la nature des épreuves sont précisées
annuellement dans une circulaire sous timbre DRHAT.

6.1 - LE RECRUTEMENT SEMI-DIRECT PAR LES CONCOURS


EMIA

Informations générales
Les concours EMIA épreuves (EMIA/E) et le recrutement EMIA sur titres (EMIA/T) voie COA et
voie CTA sont ouverts aux personnels militaires non officiers des Armées et des services.
Nul ne peut se présenter plus de trois fois au même concours.
Une double candidature (EMIA/E, EMIA/T) est possible.
Les épreuves d'admissibilité aux concours EMIA/E se déroulent en janvier ; ainsi que les
commissions de présélection au recrutement EMIA/T.

Déroulé de la scolarité

Exemple de scolarité à l'EMIA

397
6.2 - LE RECRUTEMENT DES OFFICIERS DU CTA

Concours CTA / direct


Cette voie de recrutement a été suspendue par l'armée de Terre à compter de 2012.

6.3 - LE CONCOURS ODS (OFFICIER DOMAINE DE


SPÉCIALITÉ)

Informations générales et conditions


Un arrêté annuel fixe, par domaine de spécialités, le nombre de places proposées au titre de
ce recrutement.
Les candidats admis à l'un des concours ODS (COA ou CTA) « perdent » leur arme d'origine
pour se voir attribuer d'office l'arme de rattachement de leur école de formation spécialisée.
Les candidats admis à l'un des concours ODS (COA ou CTA) « perdent » leur arme d'origine
pour se voir attribuer d'office l'arme de rattachement de leur école de formation spécialisée.
Cas particulier des « troupes de marine » (TDM) :
ce « marquant » est attribué à tout officier affecté dans une formation TDM à la sortie de
son école de spécialité ;
les lauréats déjà TDM conservent leur marquant.
Le concours ODS est ouvert à tout militaire, sous-officier ou militaire du rang, âgé de 45 ans au
plus, habilité CD, et ayant accompli au moins 10 ans de services militaires effectifs.
le concours comporte deux épreuves :
1. l'épreuve d'admissibilité, elle consiste à réaliser une note de synthèse de 3h00;
2. l'épreuve d'admission scindée en 2 parties :
un dossier RAEP (reconnaissance des acquis et de l'expérience professionnelles) à
construire qui englobe une description de son parcours académique et
professionnel et des compétences acquises.
l'épreuve d'aptitude à l'emploi d'officier avec un oral ( 30 minutes sur un
questionnaire métier et un oral basé sur le dossier RAEP ) et les épreuves
physiques.
Référence : Circulaire n° 503498/ARM/RH-AT/SDR/BC/RDT du 25 juillet 2019

concours ODS

398
Un candidat a la possibilité de présenter, la même année, les deux concours ODS (CTA et
COA). Chacun d'eux pourra être tenté trois fois, dès lors que les candidats répondent aux
conditions d'âge. En revanche, un candidat ne peut présenter simultanément un concours de la
voie EMIA et de la voie ODS.

399
6.4 - LE PARCOURS PROFESSIONNEL

les parcours de références des officiers

400
6.5 - PERSPECTIVES

Recrutement interne officier rénové

une dynamique de recrutement interne retrouvée

401

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