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REPUBLIQUE DU SENEGAL

MINISTERE DES FORCESARMEES


ETAT-MAJOR GENERAL DES ARMEES

REGLEMENT DE DISCIPLINE
GENERALE DANS LES FORCES
ARMEES
DECEMBRE 1990
REPUBLIQUE DU SENEGAL
MINISTERE DES FORCES ARMEES

DECRET N°90 – 1159 / PR / MFA


Portant règlement de discipline générale dans les forces armées

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
- Vu la Constitution, notamment en ses articles 37, 39 et 65,
- Vu le Code de Justice militaire,
- Vu le Code pénal,
- Vu le Code de procédure pénal,
- Vu la Loi n°62-37 du 18 mai 1962 fixant le statut général des officiers d’active des forces
armées, modifiée par la Loi n° 65-10 du 04 février 1965 ,
- Vu la Loi n° 62-38 du 18 mai 1962, fixant le statut général des sous-officiers de carrière,
modifiée par les Lois n° 65-09 du 04 février 1965 et n°66-24 du 1er février 1966,
- Vu la Loi n° 63-15 du 05 février 1963 fixant le statut des officiers de réserve modifiée,
- Vu la Loi n° 67-42 du 30 juin 1967 portant code des pensions militaires d’invalidité modifiée
par la Loi n° 72-45 du 12 juin 1972,
- Vu la Loi n° 69-69 du 30 octobre 1969, réprimant les infractions aux règles de recrutement de
l’Armée,
- Vu la Loi n° 70-83 du 06 juin 1970 portant organisation de la défense nationale, modifiée par
les Lois n° 72-92 du 29 novembre 1972 et n° 82-17 du 23 juillet 1982,
- Vu la Loi n° 71-24 du 06 mars 1971, relative à l’exercice des droits civiques et des libertés
publiques par les personnels militaires des forces armées, les assujettis au service de défense
et au service public.
- Vu la Loi n° 82-12 du 23 juillet 1982, soumettant au statut militaire les personnels du
groupement national des sapeurs – pompiers.
- Vu la Loi n° 84-62 du 16 août 1984, relative à l’organisation générale des forces armées,
complétée par la loi n°89-02 du 17 janvier 1989.
- Vu le décret du 1er avril 1933 portant règlement du service dans l’Armée - 1 ère partie de la
discipline générale
- Vu le décret n° 62-0433 du 24 octobre 1962, fixant le régime de notation des militaires des
forces armées.
- Vu le décret n° 63-832 du 18 décembre 1963, fixant le régime des sanctions disciplinaires
dans les forces armées, modifié par les décrets n°68-700 du 18 juin 1968, n°69-1199 du
05 novembre 1969 et n°73-481 du 21 mai 1973.
- Vu le décret n° 64-312 du 28 avril 1964, créant la médaille militaire, modifié par le décret
n°73-470 du 21 mai 1973.
- Vu le décret n° 64-326 du 02 mai 1964, déterminant le classement par armes et services des
personnels de l’armée nationale, modifié par le décret n°69-1178 du 27 octobre 1969.
- Vu le décret n° 68-109 du 1er février 1968, créant la Croix de la Valeur Militaire.
- Vu le décret n° 71-131 du 10 février 1971, fixant les règles relatives au recrutement de
l’armée.
- Vu le décret n° 71-1116 du 11 octobre 1971, fixant le régime des récompenses, des
permissions et des congés dans les forces armées, modifié par les décrets n°73-483 du 21 mai
1973 et n°75-712 du 28 juin 1975.
- Vu le décret n° 79-50 du 11 janvier 1979, fixant le statut particulier du personnel de la
gendarmerie nationale, modifié par les décrets n°83-1013 du 23 septembre 1983 et n° 89-1369
du 15 novembre 1989.

2
- Vu le décret n° 88-990 du 19 juillet 1988, fixant la hiérarchie et les conditions d’avancement
des personnels militaires d’active des armées, de la gendarmerie et du groupement national
des sapeurs – pompiers, modifié par le décret n°89-692 du 15 juin 1989
La Cour suprême entendue en sa séance du
Sur le rapport du Ministre des Forces Armées,
DECRETE

TITRE PREMIER

DISCIPLINE MILITAIRE – CHAMP D’APPLICATION

HIERARCHIE ET COMMANDEMENT
Chapitre premier – Principes généraux

Article 1 – La discipline militaire :

1°)- La loi, expression de la volonté nationale, définit la défense nationale comme le


moyen d’assurer en tout temps, en toutes circonstances et contre toutes les formes
d’agression, la sécurité et l’intégrité du territoire, ainsi que la vie de la population.

2°)- Tous les citoyens sénégalais recrutés conformément à la loi, participent à la défense
sous la forme, soit du service militaire destiné à répondre aux besoins des Armées, soit du
service de défense destiné à apporter son concours à la construction nationale, au maintien de
l’ordre public et à satisfaire les besoins de la défense en personnel non militaire.

3°)- L’Armée assure la défense par la force des armes. Le service des Armées,
l’entraînement au combat, les nécessites de la sécurité et de la disponibilité des forces exigent
le respect par les militaires d’un ensemble de règles particulières qui constituent la discipline
militaire.

4°)- La discipline militaire fait la force principale des Armées. Elle répond à la fois aux
exigences du combat et aux nécessités de la vie en communauté. Elle est fondée sur le
principe de la stricte obéissance aux ordres et du respect des lois et règlements. Elle s’applique
à tous sans distinction de rang et unit tous les membres des Forces Armées dans une action
solidaire au service du pays.

Article 2 – Champ d’application.

Les dispositions du présent décret s’appliquent aux militaires appartenant à la


Gendarmerie, aux Armées de Terre, de l’Air et de Mer ainsi qu’au personnel du Groupement
National des Sapeurs – Pompiers, conformément à leur statut particulier.
Il s’applique aux personnels des corps paramilitaires dans les conditions fixées par leur
statut particulier.

Article 3 – Le Chef de Corps.

Pour l’application du présent décret, sont désignés sous l’appellation de « chef de


corps » les officiers qui :
- Commandant une unité formant corps ;
- Sont chefs d’un service ou d’un établissement et détiennent des attributions
équivalentes à celles d’un chef de corps de troupe de l’Armée de Terre.
3
Dans la Gendarmerie, dans chaque armée ou service sont déterminées les fonctions
comportant, pour leur titulaire, les prérogatives dévolues au chef de corps par le présent
règlement.
Chapitre 2 – Règles générales de subordination :

Article 4 – Autorités gouvernementales.

Conformément à la constitution et à la loi, les Forces armées relèvent :


- du Président de la République, chef des armées, responsable de la défense nationale,
garant de l’indépendance nationale et de l’intégrité du territoire ;
- du Ministre chargé des Forces armées, responsable de l’exécution de la politique
militaire.

Article 5 – Hiérarchie militaire.

1°)- L’organisation des Forces armées est fondée sur la hiérarchie qui définit la place de
chacun et son niveau de responsabilité par l’ordre des grades et, dans chaque grade, par
l’ordre d’ancienneté. La hiérarchie des grades est définie par les statuts généraux et particuliers
qui régissent les personnels.

Les militaires appartiennent, d’après leur grade, à l’une des trois (03) catégories de
personnels :

- Officiers ;
- Sous – officiers ;
- Hommes de troupe.

Selon leur place respective dans l’ordre hiérarchique, les militaires ont, les uns par
rapport aux autres, la qualité de supérieur et de subalterne.

2°)- Le grade consacre l’aptitude à exercer des fonctions déterminées. Il confère une
appellation, des prérogatives et comporte des obligations.

3°)- L’ordre hiérarchique résulte, à égalité de grade, de l’ancienneté dans le grade, à


égalité de service, de l’ancienneté dans le grade inférieur.

L’ancienneté dans le grade est le temps passé en activité de service dans ce grade ;

Les officiers et sous-officiers en retraite ou en position interruptrice d’ancienneté,


rappelés à l’activité, se classent d’après leur grade et leur ancienneté de service actif dans ce
grade. A égalité de grade et d’ancienneté, ils se classent après les officiers et sous-officiers du
cadre actif.

En ce qui concerne les officiers généraux, le temps dans la 2 ème section n’est pas pris en
compte pour déterminer leur classement relatif.

4°)- Le titulaire d’un grade a le droit et le devoir de faire respecter les règles générales de
la discipline par tous les militaires qui sont placés après lui dans l’ordre hiérarchique.

Article 6 - Hiérarchie générale des officiers :

1°)- La hiérarchie générale des officiers est rappelée dans le tableau ci – après :

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GENDARMERIE ARMEE DE TERRE ARMEE DE MER ARMEE DE L’AIR

OFFICIERS GENERAUX
Général de division (1) Général de division Vice – Amiral (1) Général de division
aérienne
Général de brigade Général de brigade Contre – Amiral Général de brigade
aérienne

OFFICIERS SUPERIEURS
Colonel Colonel Capitaine de vaisseau Colonel
Lieutenant – colonel Lieutenant – colonel Capitaine de frégate Lieutenant – colonel
Commandant Commandant Capitaine de corvette Commandant

OFFICIERS SUBALTERNES
Capitaine Capitaine Lieutenant de Capitaine
vaisseau
Lieutenant Lieutenant Enseigne de vaisseau Lieutenant
de 1ère classe
Sous – lieutenant Sous - lieutenant Enseigne de vaisseau Sous - lieutenant
de 2ème classe

(1) – Les généraux de division, les vice – amiraux peuvent se voir conférer respectivement les
rangs et appellations de Général de Corps d’Armée, Vice amiral d’escadre, Général de corps
aérien, Général d’Armée, Amiral, Général d-armée aérienne.

2°)- La hiérarchie particulière de chaque corps ainsi que, le cas échéant ses
correspondances avec la hiérarchie générale des grades sont définies par le statut particulier
de chaque corps ou cadre.

Article 7 – Hiérarchie des sous- officiers :

La hiérarchie générale des sous – officiers est rappelée dans le tableau suivant :

GENDARMERIE ARMEE DE TERRE ARMEE DE MER (4) ARMEE DE L’AIR

Aspirant (1) Aspirant Aspirant Aspirant


Adjudant-major Adjudant-major Adjudant-major Adjudant-major
Adjudant-chef Adjudant-chef Maître principal Adjudant-chef
Adjudant Adjudant Premier maître Adjudant
Maréchal des logis chef Sergent-chef Maître Sergent-chef
Maréchal des logis (2) Sergent Second maître Sergent
Gendarme (3) Sergent -- -- --

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(1) - Grade de transition réserve aux élèves de certaines écoles et aux candidats officiers de
(2) - Réserve.
(3) - Grade d’assimilation.
(4) - Grade sans équivalence dans l’armée.
(5) - Dans l’armée de mer, les sous – officiers sont appelés « officiers mariniers »

Article 8 – Hiérarchie générale des hommes de troupe :

La hiérarchie générale des hommes de troupe est rappelée dans le tableau ci – après :

GENDARMERIE ARMEE DE TERRE ARMEE DE MER ARMEE DE L’AIR

Brigadier-chef (1) Caporal-chef Quartier-maître de 1ère Caporal-chef


classe
Brigadier (1) Caporal Quartier-maître de 2ème Caporal
classe
Gendarme auxiliaire Soldat (2) Matelot Soldat
(1) - Militaire du contingent effectuant la durée légale de service dans la Gendarmerie.
(2) - Soldat ou sapeur selon l’arme.

Article 9 – Elèves et assimilés :

Les militaires élèves des écoles de formation portent, selon le cas, le titre d’élèves
officiers, élèves sous-officiers, élèves gendarmes. Ces appellations ne correspondent pas à des
grades.

Article 10 – Appellations :

Le subordonné s’adressant verbalement ou par écrit à un supérieur, utilise les


appellations règlement aires suivantes :

A°)- pour les officiers et aspirants :

GENDARMERIE – ARMEE DE TERRE –


ARMEE DE L’AIR ARMEE DE MER
Général de division} Vice – amiral}
Général de brigade} Mon général Contre – amiral} Amiral
Colonel Mon colonel Capitaine de vaisseau Commandant
Lieutenant – colonel Mon colonel Capitaine de frégate Commandant
Commandant ou Capitaine de corvette Commandant
Chef d’escadrons Mon commandant
Capitaine Mon capitaine Lieutenant de vaisseau Capitaine
Lieutenant Mon lieutenant Enseigne de vaisseau
de 1ère classe Lieutenant
Sous – lieutenant Mon lieutenant Enseigne de vaisseau
de 2ème classe Lieutenant
Aspirant Mon Lieutenant Aspirant Lieutenant

« Mon » est l’abréviation de Monsieur le…… - Les officiers de marine et officiers mariniers
- Pour les officiers du corps de santé, les commandant une unité navale sont appelés
ingénieurs, les contrôleurs et les « commandant », quel que soit leur grade, par

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intendants militaires, l’énoncé du nom le personnel placé sous leur autorité.
est toujours précédé de celui de la
fonction et de « Monsieur » selon le
cas (Médecin général ou pharmacien,
dentiste, vétérinaire)
« Ingénieur général »
« Monsieur l’Intendant général » ou contrôleur.

B°)- Pour les sous – officiers et hommes de troupe :

GENDARMERIE – ARMEE DE TERRE – ARMEE DE MER


ARMEE DE L’AIR
Adjudant-major Major Adjudant-major Major
Adjudant-chef Mon adjudant-chef Maître principal Maitre-principal
Adjudant Mon adjudant Premier-maitre Maître
Sergent-chef Sergent-chef (1) Maître Maître
Sergent Sergent (2) Second-maitre Second-maitre
Caporal-chef Caporal-chef (3) Quartier-maître
de 1ère classe Quartier-maître
Caporal Caporal (3) Quartier-maître
de 2ème classe Quartier-maître

(1) - Maréchal des logis chef dans la Gendarmerie


(2) - Maréchal des logis ou gendarme dans la Gendarmerie.
(3) - Brigadier-chef ou brigadier dans la Gendarmerie.

Le supérieur s’adressant à un subalterne, utilise les appellations suivantes :

- Le supérieur appelle le subalterne par son grade en ajoutant son Nom s’il le juge à
propos. Si le subalterne est isolé, le supérieur peut l’appeler par son nom ou par son
grade conformément aux appellations indiquées aux tableaux A°) et B°) ci – dessus.

- Suivant l’armée, l’arme, la subdivision d’arme ou le service, les hommes de troupe sont
appelés : soldat, sapeur ou matelot.

Chapitre 3 – Règles de commandement :

Article 11 – L’exercice de l’autorité :

L’autorité est liée à la fonction. Elle impose à celui qui la détient d’assurer
personnellement la responsabilité des actes nécessaires à son exercice.
Elle respecte l’ordre hiérarchique sauf dans les cas particuliers visés à l’article 18.
Elle peut être entière ou limitée à un ou plusieurs domaines en fonction des nécessités
opérationnelles, techniques ou administratives.
Elle peut s’exercer de façon permanente ou occasionnelle.
Tout militaire qui exerce, même provisoirement une fonction est investi de l’autorité et de
la responsabilité afférentes à cette fonction dans les limites définies à l’article 17.
Les responsabilités liées à l’exercice de l’autorité sont définies au niveau de chaque
fonction.
La délégation de pouvoir dégage la responsabilité du délégant pour les actes pris en
vertu de cette délégation.

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Lorsque le titulaire d’une fonction autorise un subordonné à signer en ses lieu et place
les pièces du service courant ou de routine ou les documents d’application de ses ordres et
directives générales, sa responsabilité demeure entière.
La délégation de signature, de même que l’autorisation de signer « par ordre », doit
mentionner de façon précise le domaine d’application.

Hormis les délégations consenties, le titulaire d’un commandement doit se réserver


designer personnellement les documents :

- destinés à l’autorité supérieure,


- engageant sa responsabilité vis-à-vis de l’autorité supérieure,
- portant une appréciation sur la manière de servir d’un subordonné,
- engageant des dépenses ou une procédure judiciaire,
- portant décision dans un domaine ou il a reçu délégation.

Article 12 – Le commandement :

Le commandement s’exerce sur une ou plusieurs unités rassemblant un ensemble de


personnels et de moyens conformément à un tableau de d’effectifs et dotations (TED), en vue
de l’exécution des missions spécifiques ou des missions de combat, de soutien ou d’instruction.

Le Corps est l’unité ou l’action du commandement s’exerce directement,


personnellement et pleinement dans tous les domaines.
Dans chaque armée et dans la Gendarmerie, la liste des unités est arrêtée par le
Ministre chargé des Forces Armées qui fixe celles d’entre elles dont le commandement
comporte les prérogatives de Chef de Corps.
Tout commandement d’unité est attribué nominativement par décision d’une autorité
habilitée conformément au tableau du paragraphe 4 de l’article 17.
Le commandement d’une unité implique à la fois le droit et l’obligation d’exercer l’autorité
sur tout le personnel constituant cette unité.
Tout commandement dont les attributions sont celles d’un Chef de Corps ou des
échelons hiérarchiques supérieurs procède des pouvoirs du Président de la République, Chef
suprême des armées et est exercé en son nom par le titulaire désigné. Ce dernier reçoit un titre
de commandement dont le modèle est fixé au tableau ci – après et est investi au cours d’une
cérémonie publique.

A°)- Déroulement de la cérémonie :

- Le nouveau commandant est présenté par l’autorité supérieure au personnel qu’il est
appelé à commander en présence du drapeau, de l’étendard ou face au pavillon.

- Cette autorité ayant fait présenter les armes et ouvrir le ban ; prononce à haute voix la
formule d’investiture suivante :

« Officiers, sous-officiers, hommes de troupe (1) de (indiquer l’unité), de par le Président


de la République vous reconnaîtrez désormais pour votre chef (2) le (indiquer le grade et le
nom) ici présent, et vous lui obéirez en tout ce qu’il vous commandera pour le bien du service,
l’observation des lois, l’exécution des règlements militaires et le succès des Armées du
Sénégal »

- Le ban est fermé et les troupes reposent les armes ;


- La cérémonie se termine normalement par le défilé de l’unité aux ordres de son
nouveau chef.
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Les chefs des unités subordonnés au chef de corps sont investis par ce dernier au cours
d’un cérémonial analogue à la prise de commandement du chef de corps, comme décrit au
paragraphe (a) ci – dessus mais simplifié. La formule d’investiture à prononcer ne fait pas
mention du Président de la République.

(1) – Les appellations sont adaptées à la terminologie des armées ou des armes.
(2) – Dans la Marine le terme utilisé est « Commandant ».

B°)- Modèle du titre de commandement :

REPUBLIQUE DU SENEGAL
ARMEE OU SERVICE REFERENCE :………………….

-/- TITRE DE COMMANDEMENT -/-

Le Président de la République
Désigne Monsieur le (grade)…………………….(prénoms, NOM)……………………………………
Pour commander le (indiquer l’unité)……………………………………………………………………
A compter du…………………………….et jusqu’à nouvel ordre, et ordonne à tous les personnels
ainsi placés sous ses ordres de lui obéir en tout ce qu’il leur commandera pour le bien du
service, l’observation des lois, l’exécution des règlements militaires et le succès des Armées du
Sénégal.
Dakar, le……………………………………
(Signature)
(Prénoms – NOM)

Article 13 – Commandement territorial :

1°)- Un commandement comportant des attributions spéciales relatives à une


circonscription de territoire est appelé « commandement territorial ».

2°)- Le titulaire d’un commandement territorial peut avoir sous ses ordres, pour emploi,
des corps, des unités ou des fractions d’unités de différentes Armées, Armes ou Services.

Les attributions de ce commandement inter – armées sont fixées par instruction du


Ministre chargé des Forces Armées.

La désignation et l’investiture du titulaire de ce commandement ont lieu dans les


conditions définies par les articles 12 et 17.

Article 14 – Commandement opérationnel :

Pour la préparation et l’exécution de missions particulières, des « commandements


opérationnels » peuvent être constitués pour mettre en œuvre des groupements de Forces
composés de plusieurs unités ou même de fractions d’unités de différentes Armées, armes ou
services. La désignation et l’investiture des titulaires de ces commandements ont lieu dans les
conditions définies par les articles 12 et 17.

Article 15 – Réunion fortuite d’unités :


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En cas de réunion fortuite d’unités relevant de différents commandements et coupées de
leurs chefs, le commandant d’unité le plus ancien dans le grade le plus élevé prend le
commandement de l’ensemble.

Il confirme leurs missions aux unités. Si certains d’entre elles ne sont plus en mesure de
les exécuter, il leur fixe une nouvelle mission. Il en rend compte dès que possible.

Article 16 – Permanence du commandement :

L’action du commandement doit s’exercer en permanence. Dans ce but et lorsqu’il


s’absente, le titulaire d’un commandement désigne le chef du service de permanence et lui
donne les consignes nécessaires.

Les actes du chef de service de permanence engagent non seulement sa responsabilité


propre, mais peuvent également engager celle du titulaire du commandement dont il assure la
permanence.

Article 17 – Continuité du commandement :

En cas de nécessité, notamment lorsque le titulaire est absent ou empêché, la continuité


du commandement est assurée selon les modalités ci-après :

1°)- Expédition des affaires courantes :

L’expédition des affaires courantes est la fonction dévolue, pendant l’absence du titulaire,
à celui de ses subordonnés le plus ancien dans le grade le plus élevé, sauf dans le cas
particulier visé à l’article 16.

Elle intervient dans le cas d’une absence du titulaire pour une durée inférieure ou égale à
45 jours : notamment permission, congé, maladie.

L’officier chargé de l’expédition des affaires courantes est désigné par acte du
commandement. Il ne prend aucune décision remettant en cause l’organisation de l’unité ou de
la fonction dont il assure la continuité.

La signature de tout document est toujours précédée par :

- Le (grade – prénom – nom)


Chargé de l’expédition des affaires courantes.
De (désignation de l’unité).

2°)- Commandement par intérim :

Le commandant par intérim est celui qui est assigné, par une désignation spéciale, à un
officier qui n’est pas investi à titre définitif.

Il intervient soit dans le cas de vacance de poste, soit pour absence du titulaire pour une
durée supérieure à 45 jours, notamment : permission, congé, maladie, stage, mutation.

Le commandement par intérim est limité au maximum à 06 mois. Il cesse, sauf


confirmation de l’intérimaire, ou la désignation d’un successeur à titre définitif, dès le retour du
titulaire.
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L’officier chargé d’un commandement par intérim assure la plénitude des pouvoirs et
exerce le commandement effectif de la formation considérée. Il est responsable des actes pris à
cette occasion.

La signature, pour tout document, est toujours précédée :

Le (grade – prénoms – NOM)


Commandant par intérim la (désignation de l’unité).
3°)- Commandement provisoire :

Lorsque le titulaire d’un commandement est mis inopinément dans le cas de cesser de
l’exercer définitivement sans que son successeur ait été officiellement investi, il est remplacé
jusqu’au moment de cette investiture.

Dans le cas ou un ordre différent de dévolution n’a pas été établi et sauf le cas particulier
visé à l’article 16, le remplaçant est automatiquement le premier des subordonnés dans l’ordre
hiérarchique.

Le remplaçant exerce alors le commandement provisoire.

Le commandement provisoire est toujours confirmé par l’autorité ayant pouvoir de


désignation. Il est limité au maximum à 03 mois.

L’officier qui reçoit le commandement à titre provisoire assure la plénitude des pouvoirs
et le commandement effectif de la formation considérée. Il est responsable des actes pris à
cette occasion.
La signature, pour tout document, est toujours précédée par :
Le (grade – prénoms – NOM)
Commandant provisoirement (désignation de l’unité).

4°)- Modes de désignation des autorités de commandement :

Les modalités de désignation des titulaires et des remplaçants visés aux paragraphes ci
– dessus sont indiquées dans le tableau ci – après :

Nature du Autorité ayant pouvoir de désignation et Observations


commandement modalités de désignation
Armées Gendarmerie
10 - Titulaires, (1) Places qui ne sont
commandants pas le siège d’une
provisoires et zone militaire.
commandants par
intérim :
11 - Unités Décision du Ministre Décision du Ministre
subordonnées au chargé des Forces chargé des Forces
corps Armées Armées
12 - Commandant Décision du Ministre Néant
d’Armes (1) chargé des Forces
Armées
13 - Corps et échelons Décret du Président Décision du Ministre
supérieurs au corps de la République chargé des Forces
Armées
20 - Chargé de (2) Compte rendu au
11
l’expédition des CEMGA ou
affaires courantes DIR.SERVICE
21 - Unités Décision du CDC ou Décision du (3) Compte rendu au
subordonnées aux du COMZONE pour COMLEGION (3) Cdt de la gendarmerie
corps les unités détachées territoriale ou mobile
(2)
22 - Commandants Décision du Néant
d’armes (1) COMZONE
23 - Corps Décision du CEMA (4) Décision du Haut (4) Compte rendu au
COMGEND (4) MFA
24 - COMZONE- Décision du CEMA (5) ------------- (5) Compte rendu au
CEMA – MFA
DIRSERVICES-S/CE
M des armées, Cdt
opérationnel
25 - Adjt. Haut Décision du Haut
COMGEND -Cdt -------- COMGEND (5)
Gendarmerie
territoriale ou mobile

Article 18 – Cas particuliers :

1°)- En situation opérationnelle ou lors de missions particulières le commandement peut


être assuré, à grade égal, sans considération d’ancienneté, par le titulaire d’une lettre de
service spéciale ou d’une lettre de commandement.

2°)- Les commandants de bâtiments ou d’aéronefs ont autorité sur les personnels
présents à leur bord dans le cadre strict de l’exécution de la mission et de la sécurité.

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TITRE DEUX :

DEVOIRS ET FORMATION DES MILITAIRES :


Chapitre premier - Devoirs des militaires :

Article 19 – Devoirs généraux :

1°)- En tant que citoyen, le militaire doit :

- se conformer aux lois,


- servir avec loyauté et dévouement,
- honorer le drapeau,
- s’interdire tout acte, propos ou attitude contraire intérêts ou à l’honneur de la nation.

2°)- En tant que membre des Forces Armées, il doit :

- observer la discipline et les règlements,


- accepter les sujétions de l’état de militaire,
- se comporter avec droiture et dignité,
- assurer la protection du secret,
- prendre soin du matériel et des installations appartenant aux Forces Armées ou placés
sous leur dépendance,
- prêter main forte aux agents de la force publique si ceux-ci requièrent régulièrement son
aide.

3°)- Exerçant une fonction dans soEn unité, il doit :

- apporter un concours sans défaillance à l’autorité,


- s’instruire pour tenir son poste avec compétence,
- s’entraîner en vue d’être efficace dans l’action,
- se préparer physiquement et moralement au combat.

Article 20 – Supérieurs et subalternes :

1°)- La hiérarchie impose des devoirs réciproques aux supérieurs et aux subalternes,
quelles que soient leurs armes d’appartenance et leur unité d’affectation.

2°)- Le supérieur doit être un exemple pour le subalterne ; celui-ci lui doit obéissance et
respect.

3°)- Tout supérieur a le droit et le devoir de donner des ordres à un subalterne même s’il
ne relève pas de son autorité, lorsqu’il s’agit de faire appliquer les règles de la discipline.
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4°)- Tout militaire doit se conformer aux instructions ou obtempérer aux injonctions d’un
militaire, même subalterne, si ce dernier est en service en vertu d’ordres ou de consignes qu’il
est chargé de faire appliquer.

Chapitre 2 – Devoirs et responsabilités des chefs et des subordonnés :

Article 21 – Devoirs et responsabilités des chefs :

1°)- L’autorité dont le chef est investi lui impose le devoir de prendre des décisions et de
les faire appliquer par ses subordonnés.
Le chef traduit ses décisions par des ordres précis à l’exécution desquels il veille.

2°)- Lorsqu ‘il charge un de ses subordonnés à agir en ses lieu et place, sa
responsabilité demeure entière et couvre les actes de ce subordonné accomplis régulièrement
dans le cadre de ses attributions.

3°)- Le chef a le droit et le devoir d’exiger l’obéissance de ses subordonnés. Il obtient


leur obéissance parfaite en exerçant son autorité avec compétence, justice et fermeté.
Toutefois, il ne peut leur être ordonné des actes contraires aux lois et règlements.
A l’égard de ses subordonnés, son attitude doit faciliter l’exercice des responsabilités qui leur
incombent. Il ne doit pas oublier que jamais les ordres ne sont mieux exécutés que lorsque
ceux qui les reçoivent en ont compris le but et la portée.

4°)- Le chef transmet ses ordres par la voie hiérarchique. Si l’urgence, la nécessité ou
des directives particulières le conduisent à s’affranchir de cette voie, il informe le plus
rapidement possible tous les échelons intermédiaires concernés.

5°)- Le chef est responsable de l’instruction de ses subordonnés ; il en contrôle la


progression pour s’assurer de la valeur des unités.
- il note ses subordonnés et formule des appréciations après avoir pris l’avis de leurs
supérieurs directs.
- Il témoigne sa satisfaction par des récompenses, réprime les fautes par des punitions ; il
est attentif aux conditions matérielles de vie et aux préoccupations personnelles de ceux
qui sont placés sous son autorité. Il veille à leurs intérêts et, quand il est nécessaire, en
saisit l’autorité compétente.

Article 22 – Devoirs et responsabilités des subordonnés :

1°)- L’obéissance est le premier devoir du subordonné. Celui-ci exécute loyalement les
ordres qu’il reçoit. Il est responsable de leur exécution ou des conséquences de leur
inexécution.

2°)- Le subordonné a le devoir de rendre compte de l’exécution des ordres reçus.

Chapitre 3 – Formation militaire :

Article 23 – But et caractère :

1°)- La formation militaire tend à développer le sens du service et l’esprit de solidarité.


Elle prépare les chefs à l’exercice de l’autorité, les subordonnés à l’exécution des ordres, les
unités à l’action cohérente et collective.
14
2°)- La formation militaire s’adresse à tous et suppose la participation de ceux qui la
reçoivent comme de ceux qui la donnent. Les rapports hiérarchiques et de camaraderie ainsi
que les rapports personnels qui s’établissent dans l’exécution du service lui confèrent toute sa
valeur. Il faut développer des rapports dans les activités de chaque jour et mettre à profit
certains moments de la vie militaire, tels que l’accueil des recrues, les séjours sur le terrain, les
entretiens, les inspections et les notations pour les approfondir.
Article 24 – Moyens :

1°)- La formation militaire est dispensée à l’occasion de toutes les activités individuelles
et collectives.

2°)- L’instruction, l’entraînement et les loisirs sont les principaux moyens d’assurer
efficacement cette formation. Les inspections et les notations permettent d’apprécier les
résultats obtenus.

Article 25 – Instruction et entraînement :

1°)- L’instruction et l’entraînement rendent les hommes et les unités aptes à remplir leurs
fonctions et à exercer leur mission, quelles que soient les circonstances.

2°)- La pratique régulière de l’entraînement physique accroît l’endurance et la maîtrise de


soi, éduque les réflexes et prépare à l’action collective. Elle développe chez l’individu et dans le
groupe le dynamisme nécessaire à toutes les activités militaires.

3°)- La formation technique, portant essentiellement sur la connaissance du matériel, de


sa mise en œuvre et de son entretien donne à chacun la qualification indispensable, le sens
des responsabilités et l’exacte notion de sa place dans l’ensemble.

4°)- La préparation au combat, en simulant les conditions réelles, montre à chacun les
risques et les difficultés de la lutte et indique les moyens d’y faire face.
Les exercices et les manœuvres permettent de juger du degré de préparation des
hommes et des unités.

Article 26 – Inspections et notations :

1°)- Les inspections permettent au commandement de constater l’état de préparation des


unités. En faisant paraître les différences qui peuvent exister entre les objectifs fixés et les
résultats obtenus, elles doivent être l’occasion de préciser les responsabilités tant des chefs
que des subordonnés.

2°)- Les notes éclairent le commandement sur la valeur, l’aptitude professionnelle et la


manière de servir des militaires. Elles doivent être établies avec précision et en toute objectivité.
A l’occasion de la notation, le chef, au cours d’un entretien avec chacun de ses subordonnés
directs, leur fait connaître son appréciation sur la manière de servir et leur donne les conseils
nécessaires.

Article 27 – Détente et loisirs :

1°)- La détente est le complément indispensable du travail dont elle améliore la qualité et
le rendement. Elle assure le bon équilibre de l’individu et entretient la cohésion et le moral des
unités.

15
2°)- Les activités de détente visent à donner à chacun, dans un climat de camaraderie, la
possibilité de satisfaire ses goûts et ses aspirations intellectuelles et spirituelles.
La pratique des sports individuels et collectifs complète l’entraînement et développe un esprit
de saine émulation à l’occasion des compétitions.

3°)- Ces activités peuvent s’exercer au sein de groupes animés par leurs membres sous
l’impulsion et le contrôle du commandement ; celui-ci leur apporte son soutien en leur procurant
les moyens nécessaires et en leur facilitant les contacts et les échanges avec l’extérieur.
Article 28 – Promotion sociale :

L’armée s’attache à répondre au désir de promotion sociale qui pousse l’individu à


s’élever dans la société en améliorant ses connaissances et ses aptitudes.
Le commandement informe les militaires des possibilités qui leur sont offertes pour
perfectionner leur instruction générale et professionnelle.
Il leur donne à cet effet, les facilités compatibles avec les nécessités du service.

Article 29 – Formation civique :

1°)- L’armée inculque aux citoyens servant sous les drapeaux le sentiment de leur
solidarité et des devoirs qu’entraîne leur appartenance à la communauté nationale.

2°)- Les actes importants de la vie militaire rappellent à chacun le devoir d’assurer la
défense de la Patrie. Ils doivent permettre aux citoyens de prendre conscience de leurs
obligations envers la nation et des sacrifices qui peuvent leur être demandés.

Chapitre 4 – Devoirs et responsabilités du militaire au combat :

Article 30 – Généralités :

L’efficacité des unités au combat exige que chaque militaire participe à l’action contre
l’ennemi avec énergie et abnégation, y compris au péril de sa vie, jusqu’à l’accomplissement de
la mission reçue.

Article 31 – Devoirs et responsabilités du chef au combat :

Le chef conduit la lutte et poursuit le combat jusqu’au succès ou à l’épuisement complet


de tous ses moyens.

Il stimule la volonté de combattre, maintien en toutes circonstances l’ordre et la


discipline, au besoin il force l’obéissance. Il prend toutes dispositions pour qu’aucun document
important ni matériel utilisable ne tombent aux mains de l’ennemi.

En cas de réunion fortuite d’unités relevant de différents commandements et coupées de


leur chef, il se conforme aux prescriptions de l’article 15.

Article 32 - Devoirs et responsabilités du combattant :

1°)- Le militaire combattant, seul ou comme membre d’une unité ou d’un


équipage :

- met tout en œuvre pour atteindre l’objectif désigné ou tenir le poste qui lui est assigné,
- sert les armes ou le matériel dont il a la charge et assure au mieux le service des armes
ou des matériels collectifs dont le personnel a été mis hors combat,

16
- éviter la capture et rejoint l’unité ou l’autorité la plus proche si, dans l’impossibilité de
remplir sur place sa mission, il ne peut plus recevoir d’ordres de ses chefs.

2°)- En aucun cas il ne doit :

- abandonner des armes et des matériels en état de servir,


- entrer en rapport avec l’ennemi,
- se rendre à l’ennemi avant d’avoir épuisé tous les moyens de combattre.

3°)- Quand tous ses chefs sont tombés, le combattant le plus apte prend le
commandement et poursuit le combat.

Article 33 - Devoirs du prisonnier :

1°)- Si un combattant tombe aux mains de l’ennemi, son devoir est d’échapper à la
captivité en profitant de la confusion de la bataille et de toutes occasions favorables pour
rejoindre les forces amies.

S’il est gardé prisonnier, il a devoir de s’évader et d’aider ses compagnons à le faire.

2°)- Un prisonnier reste militaire. Il est donc, en particulier, soumis dans la vie en
commun aux règles de la hiérarchie et de subordination vis-à-vis de ses compagnons de
captivité.

3°)- Tout prisonnier doit conserver la volonté de résistance et l’esprit de solidarité


nécessaires pour surmonter les épreuves de la captivité et résister aux pressions de l’ennemi.

Il repousse toute compromission et se refuse à toute déclaration écrite ou orale et, en


général, à tout acte susceptible de nuire à son pays et à ses camarades.

4°)- Le militaire prisonnier ne donne à l’ennemi que ses prénoms, nom, grade, numéro
matricule et date de naissance. Il peut contribuer à fournir les mêmes renseignements pour des
camarades qui ne sont pas physiquement capables de les donner eux – mêmes.

Article 34 - Respect des règles du droit international applicable aux conflits armés :

Suivant les conventions internationales régulièrement approuvées ou ratifiées et


publiées :

1°)- il est prescrit aux militaires au combat :

- de considérer comme combattants les membres des Forces Armées ou de milices


volontaires, y compris la résistance organisée, à condition que ses formations aient un chef
désigné, que leurs membres arborant un signe distinctif, portent des armes d’une façon
apparente et respectent les règles du droit international applicable dans les conflits armés,
- de traiter avec humanité sans distinction toutes les personnes mises hors de combat,
- de recueillir, de respecter, de protéger et de soigner les blessés, les malades et les
naufragés,
- de respecter et de protéger les hôpitaux et les lieux de rassemblement de malades ou
de blessés civils ou militaires, le personnel, les unités, les bâtiments, les matériels et les
transports sanitaires et d’épargner les édifices consacrés aux cultes, aux arts, aux sciences et à
la bienfaisance et les monuments historiques, à condition qu’ils ne soient pas employés à des
fins militaires,

17
2°)- De plus, il leur est interdit :

- de prendre sous leur feu, de blesser ou de tuer un ennemi qui se rend ou qui est
capturé ou avec lequel une suspension d’armes a été conclue,
- de dépouiller les morts et les blessés,
- de refuser une reddition sans condition ou de déclarer qu’il ne sera pas fait de quartier,
- de se livrer à toute destruction inutile et à tout pillage,
- de condamner des individus sans jugement préalable rendu par un tribunal
régulièrement constitué et assorti des garanties judiciaires prévues par la loi,
- d’attaquer ou de retenir prisonnier un parlementaire arborant le drapeau blanc,
- d’utiliser tous les moyens qui occasionnent des souffrances et des dommages inutiles,
- d’utiliser indûment le pavillon parlementaire, le pavillon national de l’ennemi ainsi que
les insignes distinctifs prévus par les conventions internationales,
- de porter atteinte à la vie et à l’intégrité ou à la dignité de la personne des malades,
blessés, naufragés, à celle des prisonniers ainsi que des personnes civiles, notamment par le
meurtre, les mutilations, les traitements cruels, la torture sous toutes ses formes et les
supplices,
- de forcer les nationaux de la partie adverse à prendre part aux opérations de guerre
contre leur pays,
- de tirer sur l’équipage et les passagers d’avions civils ou militaires sautant en parachute
d’un aéronef en perdition, sauf lorsqu’ils participent à une opération aéroportée,
- de détruire et de saisir des navires ou des aéronefs neutres, sauf en cas de
contrebande, rupture de blocus, et autres actes contraires à leur neutralité.

Article 35 - Traitement des prisonniers :

Dès leur capture, les prisonniers doivent être traités avec humanité. Ils doivent être
protégés contre tout acte de violence, contre les insultes et la curiosité publique. Ils ont droit au
respect de leur personnalité et de leur honneur. Ils doivent rester en possession de leurs effets
et objets d’usage personnel, sauf les armes, équipement et documents militaires.

Les prisonniers doivent être évacués dans les plus brefs délais après leur capture vers
les points de rassemblements situés assez loin de la zone de combat. En attendant leur
évacuation, ils ne doivent pas être exposés inutilement au danger.

L’évacuation des prisonniers doit s’effectuer dans les mêmes conditions, notamment de
sécurité, que les déplacements des troupes amies.

La liste des personnels évacués doit être établie aussitôt que possible ; chaque
prisonnier n’est tenu de déclarer quand il est interrogé à ce sujet, que ses prénoms, nom,
grade, date de naissance, numéro de matricule, ou à défaut, une indication équivalente.

Les prisonniers malades et blessés sont confiés au service de santé.

18
TITRE TROIS

REGLES DE SERVICE
Chapitre premier – cérémonial militaire :

Article 36 – But du cérémonial militaire :

Le cérémonial militaire a pour but de donner la solennité qui convient à certains


événements de la vie nationale et militaire dont il importe que le soldat saisisse la haute
signification.

Il contribue à développer chez les supérieurs comme chez les subordonnés, en les
rapprochant dans des circonstances déterminées, la confiance réciproque qui constitue l’une
des forces morales de l’armée.

Il manifeste publiquement la cohésion, la discipline et l’éducation militaire de la troupe.

Article 37 – Définition des cérémonies militaires :

1°) - Le cérémonial militaire comprend :

- les prises d’armes,


- les honneurs militaires,
- les honneurs funèbres militaires.

a°) - les prises d’armes comportent généralement une revue suivie d’un défilé.
Elles sont organisées pour :

- rendre les honneurs (notamment au drapeau, aux morts en service commandé, à une
haute personnalité),
- fêter un anniversaire ou rehausser l’éclat d’une manifestation,
- marquer une prise de commandement, une inspection ou une visite,
- remettre des décorations ou des insignes,
- présenter solennellement au drapeau les recrues dès qu’elles sont aptes à participer à
une prise d’armes.

b°)- les honneurs militaires sont des démonstrations extérieures par lesquelles l’Armée
présente, dans les conditions déterminées, un hommage spécial aux personnes et aux
symboles qui y ont droit.

19
Ils sont rendus par les troupes, les équipages, les gardes, les factionnaires, les
sentinelles et les militaires isolés ainsi que les piquets d’honneurs et les détachements fournis
spécialement dans un but d’apparat.

Ces honneurs ne se rendent, en principe que le jour.

c°)- les honneurs funèbres militaires sont des manifestations officielles par lesquelles les
Armées de Terre, de l’Air, de Mer et la Gendarmerie nationale expriment leurs sentiments de
respect à leurs membres, aux hautes personnalités de l’Etat et aux dignitaires de l’ordre
national décédés.
Article 38 – Règles générales du cérémonial militaire :

L’instruction et la préparation des unités au combat imposent de réduire l’importance et


la fréquence des cérémonies militaires. Lorsque la préparation de ces cérémonies est
indispensable, elle doit être conduite de façon à perturber le moins possible l’entraînement des
unités.

Les autorités civiles, les associations d’anciens combattants, les associations des
militaires de réserve et de préparation militaire peuvent être invitées à ces cérémonies.

Certaines de ces cérémonies peuvent se dérouler hors des enceintes militaires, afin d’y
associer plus largement les autorités civiles et la population. Quel que soit leur type, elles
exigent une précision et une rigueur exemplaire dans leur exécution.

Les règles du cérémonial militaire sont fixées par le règlement du service de garnison.

Chapitre 2 – Uniforme et tenue :

Article 39 – Généralités :

Les militaires ont le droit au port de l’uniforme.

La stricte correction de la tenue militaire est exigée. Elle contribue au prestige de l’Armée
et de l’unité ; elle justifie la fierté et le respect que l’uniforme doit inspirer.

Au combat, le port de l’uniforme permet de se prévaloir des garanties prévues par les
conventions internationales sur les lois et coutumes de la guerre.

Article 40 – Port de l’uniforme :

1°) - Tout militaire en service doit porter l’uniforme, sauf dérogations particulières.
Dans les Armées et dans la Gendarmerie, les textes réglementaires fixent les différentes
tenues d’uniforme et des instructions précisant les situations dans lesquelles elles sont portées.

2°) - L’uniforme ne doit comporter que des effets réglementaires. Les vêtements doivent
être boutonnés. Il est interdit de circuler sans coiffure à l’extérieur des bâtiments et de garder
les mains dans les poches.

La coupe de cheveux doit être nette et sans excentricité, les tempes et la nuque
dégagées. Le port de la moustache est autorisé sous réserve qu’elle couvre la lèvre supérieure,
celui de la barbe est soumis à autorisation.

20
La surveillance de la tenue est une responsabilité permanente des chefs à tous les
échelons de la hiérarchie.

3°)- Les militaires de passage dans une garnison ne sont pas obligatoirement astreints à
porter la tenue fixée par le commandant d’armes, sous réserve que leur tenue soit
réglementaire.

4°)- En dehors du service, le port de la tenue militaire est interdit à ceux qui se livrent à
des travaux ou à des occupations incompatibles avec l’uniforme.

5°)- Dans les Etats étrangers, l’uniforme ne peut être portée que par les militaires :

- affectés à des Etats – majors, unités ou formations des Forces Armées sénégalaises
stationnées sur le territoire considéré,
- en poste auprès d’une mission diplomatique,
- membre d’une mission technique,
- en mission officielle,
- en transit ou en escale pour raisons de service.

Toutefois, les militaires qui assistent, à titre personnel, à une cérémonie officielle ou
privée peuvent également porter l’uniforme s’ils ont l’autorisation du Ministre et l’accord du
représentant diplomatique du Sénégal.

Article 41 – Port de la tenue civile :

1°)- Dans certaines circonstances, le commandement peut autoriser ou prescrire le port


de la tenue civile, même en service.

2°)- En dehors du service, la tenue civile peut être portée par les officiers et sous –
officiers et par les hommes de troupe servant au – delà de la durée légale.

Les hommes de troupe servant pendant la durée légale peuvent bénéficier de la même
autorisation lorsqu’ils sont titulaires d’une permission, qu’elle qu’en soit la durée. La mention en
est portée sur le titre de permission.

Des restrictions peuvent être apportées à ces règles lorsque les nécessités du service ou
des circonstances particulières l’exigent.

3°)- Le port de la tenue civile n’est pas autorisé pour rejoindre et quitter le lieu de service,
sauf dans les cas particuliers laissés à l’appréciation du commandement.

4°)- Les élèves des écoles militaires sont, en ce qui concerne le port de la tenue civile,
soumis au régime particulier de leur école.

Article 42 – Cas particuliers :

1°)- Le port de l’uniforme peut être prescrit aux militaires de la disponibilité et de la


réserve pour répondre à une convocation de l’autorité militaire.

2°)- L’uniforme peut être revêtu par les officiers et sous – officiers en retraite ou de
réserve à l’occasion des prises d’armes, réunions, fêtes et cérémonies officielles.

21
3°)- Le port de l’uniforme est interdit :

- aux officiers et sous – officiers de carrière qui ont perdu leur état ou sont radiés des
cadres,

- aux personnels placés en non activité par mesure disciplinaire et aux personnels de
réserve mis en non disponibilité, sauf quand ils sont appelés à répondre à une convocation de
l’autorité militaire.

4°)- Le port de l’uniforme entraîne pour tous l’obligation de se conformer à toutes les
règles de la discipline militaire.
Article 43 – Port de décorations :

1°)- Les décorations sont portées sous forme d’insignes complets, d’insignes de format
réduit ou de barrettes selon la tenue et suivant les prescriptions en vigueur. A l’exception de
celles qui se portent en sautoir, elles sont fixées sur le côté gauche de la poitrine, dans l’ordre
suivant allant du milieu du corps vers l’extérieur ;

- Ordre national du Lion,


- Médaille militaire,
- Ordre du mérite,
- Croix de la valeur militaire,
- Décorations étrangères portées à la suite des décorations sénégalaises et sans ordre
imposé.

2°)- Le port des insignes, rubans ou rosettes des grades et dignités des Ordres
nationaux, de la Médaille militaire est interdit avant la réception de celui qui a été nommé,
promu ou élevé.

3°)- Les décorations ne sont portées sur le manteau ou la tenue de campagne que sur
ordre particulier.

4°)- Le port des décorations étrangères est facultatif.

5°)- La fourragère qui est un insigne, est portée en tenue de cérémonie, en tenue de
campagne pour les prises d’armes seulement et en tenue de sortie sur ordre particulier.

Chapitre 3 – Règles de la politesse militaire :

Article 44 – Généralités :

La politesse militaire témoigne de l’appartenance à une même communauté et exprime


la solidarité de ses membres.

L’observation de ces règles marque la place de chacun dans la hiérarchie et reflète


l’éducation et l’esprit militaire.

Article 45 – Le salut :

Le salut est la plus expressive des marques de la politesse militaire. Sa parfaite


correction est exigée.

Il est dû au drapeau, à tout supérieur hiérarchique ainsi qu’aux autorités civiles dans les
conditions suivantes :
22
- en dehors des cérémonies, au Président de la république, au Président de l’Assemblée
nationale, au Premier Président et au Procureur général auprès de la cour suprême,
- lors des cérémonies, aux autorités gouvernementales, parlementaires et judiciaires
selon les dispositions régissant les prises d’armes et cérémonies.

Le subordonné prévient le supérieur en saluant le premier ; le supérieur quel que soit son
grade, a pour devoir rigoureux de rendre le salut dans la forme réglementaire.

Lorsqu’un militaire est isolé, c’est à dire lorsqu’il ne fait pas partie d’une troupe
commandée et qu’il n’est pas sentinelle en faction, il se conforme, pour le salut, aux règles
indiquées dans les tableaux A et B ci – après :

Tableau « A » - Formes divers du salut dans les cas généraux :

Situation du militaire isolé Immobile En marche

- pour tous les supérieurs : - Rectifier la position du port


Prendre la position du « garde de l’arme. Tourner
Avec arme et avec coiffure à vous » franchement la tête du côté du
- pour les officiers seulement : supérieur en la redressant
Présenter l’arme, reposer légèrement, puis reprendre
l’arme et se mettre au repos l’attitude normale comme
dans les conditions indiquées indiquée ci – dessous
ci – dessous (observations (observations générales)
générales)

- Prendre la position du
« garde à vous ».
- Porter d’un geste vif, la main
droite ouverte au côté droit de - Le bras gauche conserve son
Sans arme et avec coiffure la coiffure, la main dans le balancement normal.
prolongement de l’avant –
bras, la paume en avant, le
bras sensiblement horizontal
et dans l’alignement des
épaules.
- Ramener ensuite vivement le
bras le long du corps.

Sans arme et sans coiffure ou - Prendre la position du - Tourner franchement la tête


embarrassé de ses mains « garde à vous », puis se du côté du supérieur en la
mettre au repos dans les redressant légèrement dans
conditions indiquées ci – les conditions indiquées ci –
dessous (observations) dessous (observations
générales)

23
Observations générales pour tous les cas

1°)- Le salut doit être exécuté de pied ferme ou en marche, d’un geste décidé, en
regardant bien la personne que l’on salue et en relevant légèrement la tête : lorsqu’il a terminé
son salut, le militaire reprend l’attitude normale.

2°)- Tout militaire arrêté ou en marche, croisé par un supérieur, le salue quand il est à six
pas et conserve l’attitude du salut jusqu’à ce qu’il ait ou qu’il ait été dépassé de deux pas ; s’il
marche dans le même sens que le supérieur, il le salue en arrivant à sa hauteur et conserve
l’attitude du salut jusqu’à ce qu’il l’ait dépassé de deux pas.

Tableau « B » - Cas particuliers dans lesquels peut se trouver un


Militaire isolé ayant à saluer :

Situation du militaire Ce qu’il doit faire

1°)- Il est à cheval - Il ralentit, s’il y a lieu, puis salue. S’il va dans le même
sens qu’un supérieur à cheval, il lui demande
l’autorisation de le dépasser.
2°)- Il est à bicyclette - Il ralentit l’allure puis salue.
3°)- Il est à motocyclette - Il tourne franchement la tête du côté du supérieur en la
redressant légèrement.
4°)- Il est conducteur d’un véhicule - Il reste à son poste et salue si le véhicule est à l’arrêt
hors circulation.
- Il est dispensé du salut si le véhicule est en marche.
5°)- Il est passager d’un véhicule - Il salue sans se lever.
6°)- Il fume, porte un pli ou paquet - Il salue de la main droite rendue libre en prenant dans
la main gauche la cigarette, pli ou paquet.
7°)- Il est dans un escalier - Il s’arrête et se range en cédant le côté de la rampe au
supérieur, puis salue.
8°)- Il est dans un établissement - En entrant avant de s’asseoir, il salue tout supérieur
public, véhicule de transport en qui se trouve présent : si un supérieur passe près de lui,
commun etc … il se lève et le salue mais sans renouveler la salue une
fois échangé.
9°)- Il rencontre une troupe - Il salue le commandant de la troupe. Si la troupe est
précédée d’un drapeau, il s’arrête et salue le drapeau
en lui faisant face.
10°)- Il monte à bord d’un navire de - Il salue le pavillon avant de franchir la coupée.
guerre.
11°)- Il assiste à une cérémonie au - Il salue pendant tout le temps que durent les honneurs
cours de laquelle les honneurs sont ou pendant toute la durée d’exécution de l’hymne
rendus au drapeau ou l’hymne national.
national est joué.
12°)- Il rencontre un cortège funèbre - Il s’arrête et salue la dépouille mortelle en lui faisant
face.

Article 46 – Manière de se présenter à un supérieur :

24
Un militaire qui se présente à un supérieur pour lui faire une communication verbale
prend la position du « garde à vous », salue, se présente et fait la communication dont il est
chargé.

S’il a un pli à remettre, il opère de même, remet le pli de la main gauche et attend les
ordres de son supérieur.

Sa mission terminée, il salue, fait demi – tour et se retire.

S’il est armé, il rend les honneurs dus à la personne à laquelle il s’adresse puis repose
l’arme.

Le porteur d’un pli ou d’une communication verbale répète toujours avant le départ, les
instructions ou ordres qui lui ont été donnés.
Un militaire interpellé par un supérieur se porte vivement à sa rencontre et se met à ses
ordres.

Un militaire qui se présente chez un supérieur salue puis se découvre. Dans un échange
de poignée de mains, l’initiative vient toujours du supérieur.

Quand un militaire s’adresse à un autre militaire d’un grade ou d’un rang différent du
sien, il utilise les appellations mentionnées au titre premier chapitre premier – article 10.

Article 47 – Visite des officiers et sous – officiers dans les locaux :

Lorsque le chef de corps ou tout officier ayant des fonctions hiérarchiquement


supérieures entre dans un local, le militaire qui l’aperçoit le premier commande : « à vos rangs,
fixe ».

Lorsqu’il s’agit d’un autre officier, le commandement est « fixe » ; s’il s’agit d’un sous–
officier, le commandement est « garde à vous ».

Les occupants du local se lèvent, se découvrent, gardent le silence et l’immobilité jusqu’à


ce que le visiteur ait commandé « repos ». A la sortie du visiteur, le commandement est
« garde à vous ».

Article 48 – Visite à l’intérieur d’un corps (ou d’un service) :

Le chef de corps, lorsqu’il prend le commandement de son unité, reçoit la visite du corps
des officiers et du corps des sous – officiers de carrière.

Tout officier prenant ou quittant un commandement ou un service, se présente dans la


tenue prescrite au chef de corps et aux officiers sous les ordres directs desquels il est ou était
placé.

Les officiers placés sous les ordres directs d’un officier qui arrive au corps, se présentent
à lui lorsqu’il vient au quartier pour la première fois.

Les officiers rentrant au corps après une absence de plus de huit jours, se présentent au
chef et à leurs chefs immédiats.

Article 49 – Eléments de savoir - vivre :

25
- Tout militaire croisant un supérieur à l’embrasure d’une porte, le laisse passer le
premier ; s’il le croise dans un escalier, il lui cède le côté de la rampe et se range pour le laisser
passer ; dans la rue, il lui cède le haut du trottoir.

- S’il fume, il prend sa cigarette, son cigare ou sa pipe de la main gauche quand il salue
ou s’adresse à une autre personne.

- Un militaire en uniforme salue un supérieur en tenue civile qu’il reconnaît. S’il est lui
même en civil, il salue le supérieur de la tête.

- Tout militaire en mission dans une unité doit se présenter au chef de corps ou à son
représentant.

Chapitre 4 – Congés, permissions, autorisations d’absence :

Article 50 – Les permissions et congés qui peuvent être attribués aux militaires de toutes
catégories et de tous grades sont les suivants :

- permissions réglementaires de longue durée,


- permissions exceptionnelles,
- permissions de courte durée,
- permissions de convalescence.

En outre, les militaires de carrière, rengagés et commissionnés et certains militaires


servant au delà de la durée légale peuvent obtenir :

- des permissions pour faire usage des eaux thermales,


- des congés de longue durée pour maladie,
- des congés pour affaires personnelles.

Article 51 – Permissions réglementaires de longue durée :

Des permissions de durée égale ou supérieure à 48 heures sont accordées aux militaires
de tous grades dans la limite des droits ci – après :

- militaires servant pendant la durée légale : vingt cinq (25) jours de permission par an.
Les premiers vingt cinq jours sont pris au cours des quinze (15) premiers mois de service, les
seconds sous forme de permission libérable vers la fin du service actif ; en outre, cinq (05) jours
supplémentaires peuvent éventuellement leur être accordés au cours de leur service actif si leur
manière de servir donne satisfaction : ces permissions ouvrent droit à la gratuité du transport,
- officiers, sous – officiers et militaires servant au delà de la durée légale : quarante cinq
(45) jours de permission par année sans que la durée de l’absence puisse être supérieure à
trente (30) jours en une seule fois, sauf dérogation prévue à l’article 54.

Article 52 – Permissions pour l’étranger :

Des permissions réglementaires de longue durée à destination de l’étranger peuvent être


accordées par le Ministre chargé des Forces Armées, à tous les militaires servant au delà de la
durée légale. Sauf dérogation accordée par le Ministre, elles ne peuvent être prises par fraction
de temps supérieur à 45 jours.

Article 53 – Dispositions particulières concernant les permissions réglementaires de


longue durée :
26
1°)- Les modalités d’attributions des permissions réglementaires de longue durée font
l’objet du tableau « I » ci – après.

2°)- L’autorité qui accorde des permissions à toute liberté pour les échelonner au mieux
des intérêts du service.

3°)- Les droits à permission qui n’ont pas été utilisées dans l’année ne peuvent être
reportés sur l’année suivante, sauf si cette situation résulte de nécessité impérieuse de service.

4°)- La durée des permissions réglementaires, à laquelle peut prétendre un militaire


servant au delà de la durée légale, doit être diminuée de deux jours par quinzaine de
permission obtenue au cours de l’année pour raison de santé.

Cette réduction n’est toutefois pas applicable lorsque la permission pour raison de santé
résulte des séquelles de blessures ou de maladie imputable au service.

Tableau « I » - Permissions réglementaires de longue durée

Désignation des Droits Délais Durée Autorités habilitées à les


bénéficiaires réglementaires de d’absence accorder
route maximum
pour une
permission

Militaires PDL par année Chef d’Etat-major Général


(1) des Armées ou Haut
- officiers 25 J + 05 (2) Néant 30 Jours Commandant de la
- non officiers 25 J + 05 (2) Néant 30 Jours Gendarmerie Nationale.
Chef de Corps.

Militaires ADL par année Chef d’Etat-major Général


de service des Armées ou Haut
-officiers (destination 45 J (3) (5) Néant 30 Jours Commandant de la
Sénégal) Gendarmerie Nationale (6)
-officiers (destination 45 J (3) (5) Néant 45 Jours MFA
étrangère) (4)
-non officiers (destination 45 J (3) (5) Néant 30 Jours Chef de Corps
Sénégal)
-non officiers (destination 45 J (3) (5) Néant 45 Jours MFA
étrangère) (4)

(1) - Seuls les militaires PDL ont droit à la gratuité pour les deux voyages aller et retour dans
leurs foyers.
(2) - Cinq (05) jours supplémentaires éventuels pour reconnaître la bonne manière de servir.
(3) - Sauf réduction proportionnelle prévue à l’article 54.
(4) - Sauf dérogation accordée par le Ministre pour des cas exceptionnels.
(5) - Quatre (04) jours par mois et par fraction de mois.
(6) - Qui peuvent consentir des délégations aux autorités immédiatement subordonnées.

27
Article 54 – Permissions exceptionnelles :

Des permissions exceptionnelles d’une durée maximale de quatre (04) jours peuvent être
accordées à l’occasion d’événements familiaux, tels que le mariage d’un militaire, la naissance
de chacun de ses enfants, le décès d’un conjoint, celui du père, de la mère, d’un enfant, d’un
frère, d’une sœur ou d’un proche parent. Elles sont octroyées selon le grade et la situation du
bénéficiaire, par l’autorité désignée à la dernière colonne du tableau « I » de l’article 53.

Des délais de route supplémentaires peuvent être accordés si l’éloignement de la localité


où se rend le permissionnaire justifie un déplacement supérieur à vingt (20) heures aller et
retour.

Les permissions exceptionnelles sont déductibles des droits annuels pour les militaires
servant au delà de la durée légale (PDL).

Article 55 – Permissions de courte durée et autorisation d’absence :

Les dimanches et jours fériés, des permissions de vingt quatre (24) ou trente six (36)
heures peuvent être octroyées aux militaires, dans la limite maximale de vingt pour cent (20%)
de l’effectif, à l’intérieur de la garnison ou à destination des localités ne nécessitant pas un
déplacement d’une durée supérieure à dix (10) heures.

Ces permissions ne sont pas déductibles des droits réglementaires. Leur durée peut être
portée à quarante huit (48) heures lorsque deux jours fériés se suivent. Elles ne donnent droit ni
à la gratuité du transport, ni aux délais de route.

En dehors de ces permissions et les conditions qui sont fixées au tableau « II » ci –


après :

- les militaires peuvent être autorisés à manquer un exercice ou service, à s’absenter


pour une demi – journée ou une journée, à quitter leurs quartiers pour la nuit ou pour un
spectacle,
- les militaires non officiers célibataires peuvent être autorisés à titre permanent à rentrer
après l’appel du soir.

Les commandants de zone militaires peuvent à tout moment, pour des raisons de
discipline ou de sécurité, suspendre l’autorisation de rentrer après l’appel du soir.

Tableau « II » - Permissions de courte durée et autorisation d’absence :

Autorités habilitées à les


Nature des permissions Bénéficiaires accorder

Autorisation d’absence :

- Pour manquer un service Tous les militaires


- Pour la journée ou demi – Tous les militaires Commandant de compagnie
journée
- Pour le spectacle Hommes de troupe Chef de service
célibataires (1)
- Pour la nuit Hommes de troupe Chef de détachement
célibataires
28
Autorisation de rentrer après
l’appel du soir :
- Toute heure de la nuit Tous les militaires non officiers
Adjudants-chefs ou Adjudants
(2) Commandant de compagnie

- à 01 heure Autres sous officiers et Chef de service


hommes de troupe décorés de
la médaille militaire (2)

- à 23 heures Hommes de troupe ADL Chef de détachement


- à 22 heures Hommes de troupe PDL

Permission de courte durée


(2) - (3)

- 24 heures et 36 heures Officiers Chef de corps


Sous-officiers et homme de Commandant de compagnie
troupe Chef de service ou chef de
détachement

(1) - Les HDT décorés de la médaille militaire sont autorisés à rentrer à 01 heure du matin.
(2) - Autorisation permanente mais révocable en fonction des nécessités de service.
(3) - Ces permissions n’ouvrent droit ni aux délais de route, ni à la gratuité du transport.
(4) - Accordées dans la limite maximum de 20% de l’effectif.
(5) - Peuvent être portées à 48 heures lorsque deux jours fériés se suivent.

Article 56 – Congés et permissions pour raison de santé :

Les congés de longue durée pour maladie sont prévus et réglementés par les articles
119 et 132 du code des pensions militaires d’invalidité.

Les permissions pour raisons de santé sont accordées par les autorités et pour les
durées fixées au tableau « III » ci – après.

Les permissions de convalescence sont accordées aux militaires sortant de l’hôpital ou


de l’infirmerie par l’autorité militaire compétente sur prescription du Médecin – chef de la
formation sanitaire, si celui – ci le juge nécessaire au rétablissement complet de l’intéressé.
Elles peuvent être renouvelées, par périodes successives, jusqu’à trois (03) mois par an. Au
delà de cette durée, toute proposition de prolongation dans la même année est obligatoirement
soumise :

- à la décision du Ministre chargé des Forces Armées en ce qui concerne les officiers,

29
- à la décision du Chef d’Etat – major Général des Armées ou du Haut Commandant de
la Gendarmerie Nationale, s’il s’agit de militaires non officiers.

Les permissions pour faire usage des eaux thermales sont accordées pour la durée de la
cure et du voyage aller et retour, par le Ministre, sur le vu d’un certificat de visite ou de contre
visite mentionnant les propositions des médecins habilités. Elles sont déductibles des droits
réglementaires fixés par l’article 51.

Tableau « III » - Congés et permissions pour raison de santé et pour affaires


personnelles :

Nature de la permission ou Durée maximum Délais de Autorités habilitées à


congé route les accorder

Congés de longue durée Voir code des pensions Autorité ayant pouvoir
pour maladie ou congé de militaires d’invalidité. - de nomination.
réforme temporaire (01)

Permissions de
convalescence (02) L’autorité militaire
compétente sur
- tous militaires 90 jours par an prescription du
Néant médecin.
Prolongations éventuelles
M.F.A
-officiers CEMGA ou Haut
-sous-officiers de carrière COMGEN

-autres militaires

Permissions pour faire usage


des eaux thermales (03)

-officiers et sous-officiers de
carrière. Durée de la cure Voyage aller et M.F.A
retour
-militaires rengagés ou
commissionnés.

Congé pour affaires


personnelles

-officiers et sous-officiers de Trois mois par an (4) Néant M.F.A


carrière.

-militaires rengagés ou
commissionnés.
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(1) - les congés de longue durée pour maladie et les congés de réforme temporaire sont régis
par les dispositions du code des pensions militaires d’invalidité (loi n°67-42 du 30 juin 1967
modifiée ).
(2) – par périodes successives
(3) – nécessitent toujours une absence à l’étranger.
(4)– la partie du congé excédant éventuellement les droits réglementaires est accordée
«sans solde »

Article 57 – Régime des congés et permissions :

Toutes les permissions prévues aux articles 51 à 56 comportent l’allocation de la solde


de présence.

Le temps passé dans ces diverses positions compte comme service effectif pour la
constitution des droits à pension de retraite, pour l’avancement et pour les décorations.

Article 58 – Congés pour affaires personnelles :

Des congés pour affaires personnelles peuvent être accordés par le Ministre chargé des
Forces Armées aux militaires de carrière, rengagés, engagés servant au delà de la durée légale
(ADL) ou commissionnés de la Gendarmerie.

Ils ne peuvent excéder trois mois par années.

Les conditions d’octroi sont fixées par instruction du Ministre chargé des Forces Armées.

Chapitre 5 – Prescriptions diverses :

Article 59 – Discipline à l’intérieur des Garnisons :

1°)- Une Garnison est une aire géographique à l’intérieur de laquelle stationnent des
unités où sont implantés des établissements des Armées.

2°)- Sous réserve des exceptions édictées par le règlement sur le service de Garnison, le
Commandant d’Armes, officier le plus ancien dans le grade le plus élevé de la Garnison
appartenant aux Armées de Terre, de l’Air ou de Mer, est chargé de faire observer les règles de
discipline sur toute l’étendue de la Garnison, à l’extérieur des enceintes et établissements
militaires, ainsi que des bâtiments de l’Armée de Mer.

3°)- Dans une Garnison, les nécessités du service font que les militaires doivent loger
dans un périmètre défini. Dans le cas où le domaine militaire permet de satisfaire ces
conditions, les logements affectés à ce titre par le commandement doivent être impérativement
occupés par les bénéficiaires.

Article 60 – Mobilité liée à la condition militaire :

31
La mobilité est une des contraintes de la condition militaire. Elle est justifiée par le souci
de maintenir les effectifs des unités à leur meilleur niveau et par la nécessité de perfectionner
les personnels en leur permettant d’exercer des fonctions variées dans des unités ou
organismes de types différents implantés sur l’ensemble du territoire.

Article 61 – Exercice des droits civiques et des libertés publiques

Les militaires de tous grades en activité de service ainsi que les assujettis au service de
défense et au service civique pendant la durée de leur service sont, conformément à la loi,
soumis en permanence aux règles ci-après :

1°)- Ils ne sont ni électeurs, ni éligibles,

2°)- Ils ne jouissent ni du droit de grève, ni du droit syndical,

3°)- Leurs libertés d’expression, de déplacements, de réunion et d’association sont


limitées en fonction des nécessités de la défense,

4°)- Ils ne peuvent contracter mariage sans une autorisation hiérarchique qui leur est
accordée dans les conditions fixées par décret.

Article 62 – Pièces d’identification :

Tout militaire en activité de service doit être porteur d’une carte d’identité militaire (ou
d’une carte d’identité spéciale en tenant lieu).
Le port d’une plaque d’identité militaire est réglementé par instruction du Ministre des
Forces Armées.

Article 63 – Détention et port d’armes :

1°)- Armes de dotation réglementaire : les armes ne sont portées qu’en tenue
militaire ; toutefois, elles peuvent l’être en tenue civile sur autorisation ou instruction spéciale du
commandement.

Les armes sont obligatoirement portées par les Officiers et Sous-Officiers lorsqu’ils
participent à l’encadrement de militaires en armes ou lorsqu’ils ont reçu l’ordre pour l’exécution
de missions particulières ;

2°)- Armes personnelles : les militaires d’active ou de réserve de tous grades sont
soumis, en matière d’acquisition, de détention et de port d’armes, aux dispositions législatives
et réglementaires ainsi qu’aux instructions en vigueur dans les Armées.

Les Officiers et Sous-officiers ne peuvent utiliser des armes personnelles dans le service,
les introduire dans un établissement militaire ou sur un bâtiment de la Marine que sur
autorisation du Chef de Corps ou du Commandant de bâtiment.

Il est interdit aux hommes de troupe de détenir dans un établissement militaire ou sur un
bâtiment de la Marine et, de manière générale, de porter même en uniforme, une arme
personnelle. Les armes irrégulièrement détenues ou portées sont retirées provisoirement pat
l’autorité militaire, indépendamment des sanctions disciplinaires ou pénales encourues par les
intéressés.

32
Article 64 – Police des enceintes militaires :

Dans les enceintes et établissements militaires et à bord de des bâtiments de la Marine,


il est interdit :

- d’introduire des écrits et publications cherchant à nuire au moral ou à la discipline et


dont la liste est arrêtée par le Ministre chargé des Forces Armées. Lorsqu’un document ayant le
caractère ci-dessus est diffusé inopinément, les Chef de Corps est habilité à en prononcer
l’interdiction,

- d’organiser des manifestations sur des sujets politiques ou d’y prendre part, d’apposer
sans autorisation des affiches ou de distribuer des tracts,

- de procéder sans autorisation à des collectes, souscriptions ou loterie,

- de se livrer à des jeux d’argent,

- introduire sans autorisation ces stupéfiants, des toxiques, des spiritueux, des matières
inflammables ou explosives.

Article 65 – Protection du secret :

1°)- La détention et l’usage d’appareils photographiques, cinématographiques ou


enregistreurs ainsi que de postes récepteurs ou émetteurs de radiodiffusion ou de télévision
dans les enceintes et établissements militaires, ou en campagne dans les cantonnements et
véhicules ainsi qu’à bord des bâtiments de la Marine et des aéronefs peuvent être soumis à
l’autorisation préalable du commandement.

2°)- La publication ou la cession de films, de photographies ou d’enregistrements pris


dans les enceintes, établissements militaires, bâtiments de la Marine et aéronefs, ou à
l’occasion de toute activité militaires est soumise à l’autorisation préalable du commandement.

Les demandes d’autorisation doivent être accompagnées des clichés, films ou


enregistrements correspondants.

Article 66 – Correspondance militaire :

1°)- La correspondance militaire doit être concise, claire, précise et d’une présentation
soignée. Elle est rédigée dans une forme respectueuse de la part du subalterne. Elle n’est
précédée d’aucune appellation et ne comporte pas de forme de politesse.
Lorsque la correspondance est adressée à des autorités ou organismes civils, il y a lieu de se
conformer aux instructions particulières édictées en la matière.

Les documents et pièces utilisés dans la correspondance militaire sont établis dans les
formes prescrites par les instructions en vigueur. Le grade, le nom et la fonction du signataire
doivent y apparaître clairement.

2°)- Certains documents et correspondances officiels peuvent faire l’objet de mesures


spéciales de classification, de reproduction, de circulation et de conservation définies par les
instructions relatives aux dispositions à prendre pour la protection du secret.

33
3°)- Sauf prescription contraire du commandement, toute correspondance officielle est
acheminée par la voie hiérarchique aussi bien vers les autorités supérieures que vers les
autorités subordonnées.

TITRE QUATRE

RECOMPENSES ET PUNITIONS :

Chapitre premier – Récompenses :

Article 67 – Principes

1°)- Les récompenses reconnaissent le mérite. Elles permettent au supérieur de marquer


sa satisfaction, de susciter l’émulation et de stimuler le zèle.

Elles doivent accordées avec mesure et sans retard pour garder toute leur valeur.

2°)- elles sont attribuées pour les motifs suivants :

- actes exceptionnels de courage et de dévouement,


- efficacité exemplaire dans le service ;
- dévouement à la collectivité.

Article 68 – Nature des récompenses :

1°)- Les récompenses qui peuvent être attribuées aux militaires de tous grades sont :

- les félicitations verbales,


- les lettres de félicitation,
- les témoignages de satisfaction,
- les citations à l’ordre ,
- les décorations,
- l’admission et la promotion dans les ordres nationaux.

Les militaires peuvent aussi, dans certains cas, recevoir des récompenses en nature ou
en espèces.

34
2°)- En outre, les militaires non officiers peuvent être récompensés par des permissions,
des promotions et des certificats de bonne conduite.

Article 69 – Félicitations verbales :

Les félicitations verbales sont exprimées aux militaires de tous grades par le chef
hiérarchique qui les décerne, soit en particulier, soit devant la troupe. Elles ne sont pas
mentionnées au dossier de l’intéressé.

Article 70 – Félicitations écrites :

Les félicitations écrites sont exprimées aux militaires de tous grades par le chef
hiérarchique qui les décerne sous la forme d’une lettre dont une ampliation est classée dans le
dossier de l’intéressé et dont le texte est rendu public à l’échelon considéré.
Article 71 – Témoignages de satisfaction :

Les témoignages de satisfaction récompensent la valeur de certains travaux et le zèle


déployé dans l’accomplissement du devoir professionnel.

Ils sont accordés, dans l’ordre d’importance par :

- le Chef de Corps,
- le Commandant de la zone militaire ou le Commandant de légion,
- les Chefs d’Etat-major d’Armée, les Directeurs de Services,
- les Commandants de la gendarmerie mobile ou territoriale,
- le Chef d’Etat-major Général des Armées, le Haut-commandant de la Gendarmerie
Nationale ou le Commandant du Groupement National des Sapeurs pompiers,
- le Ministre.

Ils sont classés dans le dossier de l’intéressé.

Des témoignages de satisfaction collectifs peuvent être décernés à des unités. Mention
en est faite dans les dossiers des militaires appartenant à ces unités.

Le texte des témoignages de satisfaction est rendu public à l’échelon considéré. Les
témoignages de satisfaction du Ministre font l’objet d’une publication au journal officiel.

Article 72 – Citation à l’ordre :

Les citations à l’ordre sont décernées pour des actes exceptionnels de bravoure dans
l’accomplissement du devoir militaire, mais en aucun cas pour des travaux intellectuels ou des
actes de probité.

Elles sont attribuées sur proposition des chefs hiérarchiques :

- à l’ordre du Corps, par les Chefs d’Etat-Major d’Armée, les Directeurs de Services, les
Commandants de la gendarmerie territoriale et de la gendarmerie Mobile,
- à l’ordre des Armées ou de la Gendarmerie par le Chef d’Etat-major Général des Armées
ou le Haut-Commandant de la Gendarmerie Nationale,
- à l’ordre des Forces Armées par le Ministre.

35
Des citations collectives peuvent être décernées à des unités.

Le texte des citations est porté à la connaissance des militaires à l’ordre duquel elles
sont attribuées et une ampliation est classée au dossier des intéressés. Les citations à l’ordre
des Forces Armées font l’objet d’une publication au journal officiel.

Les citations à l’ordre donnent droit au port de la Croix de la Valeur Militaire dans les
conditions fixées par le décret n° 68 – 109 du 1er février 1968.

Elles donnent en outre vocation préférentielle selon le rang et le grade des militaires
cités, soit à la concession de la médaille militaire, soit à la nomination ou à la promotion dans
l’Ordre Nationale, dans les conditions prévues par les lois et règlements en vigueur.

Article 73 – Attribution des récompenses :

Les récompenses visées aux articles 71 et 72 ne sont attribuées qu’à un seul rang ou
ordre pour le même motif ; en cas d’attributions simultanées, celle du rang ou de l’ordre le plus
élevé annule les autres.

Article 74 – Fourragères :

1°)- Les fourragères sont des insignes destinés à rappeler d’une façon apparente et
permanente les actions d’éclat des unités citées plusieurs fois à l’ordre des Forces Armées.
Elles sont tressées selon le cas, aux couleurs du ruban de la Valeur Militaire, de la
Médaille Militaire ou des Ordres nationaux du Lion et du Mérite.

2°)- A titre collectif, le droit au port de ces insignes est reconnu aux seuls militaires
appartenant à l’unité à laquelle ils ont été attribués.
A titre individuel, ce droit est reconnu aux personnels ayant effectivement pris part à tous
les faits de guerre qui ont valu à l’unité l’attribution de ces insignes.

Article 75 – Récompenses en nature ou en espèces :

Des récompenses en nature ou en espèces peuvent être accordées par les échelons de
commandement pour sanctionner les résultats obtenus à l’occasion de compétitions ou
d’examens divers.
De semblables récompenses peuvent être allouées pour reconnaître les actes méritoires
ou encourager des travaux ou recherches personnels contribuant soit à l’efficacité ou à
l’amélioration du service, soit au perfectionnement du matériel des armées.

Article 76 – Permissions exceptionnelles :

Indépendamment des permissions prévues au Titre III chapitre 4, des permissions


exceptionnelles d’une durée maximale de quatre (04) jours, délais de route y compris, peuvent
être accordées à titre de récompense. Elles ne sont pas déductibles des droits annuels.

Article 77 – Nomination à l’emploi de 1ère Classe :

Les soldats de 2ème classe ayant au moins quatre (04) mois de service et qui se
signalent par leur bonne conduite et le niveau de leur instruction militaire, peuvent être, sur
proposition de leur commandant d’unité, nommés à l’emploi de 1ère classe par le chef de corps.

36
Toutefois, les nominations à l’emploi de 1ère classe peuvent intervenir, à titre
exceptionnel, avant quatre (04) mois de service pour récompenser un acte de courage et de
dévouement.

Article 78 – Certificat de bonne conduite :

Un certificat de bonne conduite est délivré par le chef de corps à tout militaire non officier
qui en est jugé digne au moment de sa libération. Les sous – officiers de carrière peuvent, en
quittant le service et sur leur demande, recevoir le certificat de bonne conduite.

Si, pendant son service actif, un militaire a fait l’objet d’une condamnation devenue
irrévocable ou s’il a fait l’objet de punitions graves et répétées, le chef de corps, après avis
conforme du conseil de discipline, peut proposer le refus du certificat de bonne conduite.
Le dossier de l’intéressé est alors transmis pour décision à l’échelon de commandement
immédiatement supérieur.
Une instruction définira les modalités pratiques de l’octroi ou du refus du certificat de
bonne conduite.

En dehors de la délivrance ou du refus du certificat de bonne conduite, il est interdit de


donner des renseignements sur la conduite des militaires durant leur présence sous les
drapeaux, sauf réquisition de l’autorité judiciaire ou requête d’une administration publique.

Chapitre 2 – Dispositions générales concernant les punitions :

Article 79 – Principes :

1°)- Les principes sanctionnent le manquement au devoir ou à la négligence. Elles


contribuent à redresser la conduite du militaire fautif et, par leur valeur d’exemple, elles sont
une mise en garde pour tous.

En raison de sa nature et de sa gravité, une même faute peut entraîner cumulativement


une punition disciplinaire, une sanction statutaire et une sanction pénale.

2°)- Les militaires sont justiciables des juridictions spéciales pour des infractions d’ordre
militaire. Ils répondent des autres infractions devant ces mêmes juridictions ou devant les
tribunaux de droit commun, selon les règles de compétences prévues par le code de justice
militaire.
Une même faute peut être l’objet d’une condamnation pénale et d’une sanction
disciplinaire.
Le refus d’ordre de poursuite, le non lieu ou l’acquittement ne font pas l’obstacle à
l’exercice du pouvoir disciplinaire, pourvu que les faits répréhensibles soient établis et qu’ils
n’apparaissent pas sous une qualification pénale dans le motif de la punition.

3°)- En aucun cas, les fautes individuelles ne peuvent entraîner une répression
collective.

Article 80 – Classification des fautes :

Les actes entrant dans les catégories ci – après sont réputés fautes et sont punis suivant
leur gravité :

1°)- Fautes tendant à soustraire leur auteur à ses obligations militaires :

- actes auto-agressifs,
37
- absences.

2°)- Fautes contre l’honneur, la probité ou les devoirs généraux du militaire :

- manquement aux devoirs et responsabilités du militaires,


- complot, incitation au désordre,
- passivité, non assistance aux forces de l’ordre,
- faute contre le renom de l’armée,
- destruction, détérioration ou perte volontaire d’effets ou matériels militaires,
- détournement,
- indélicatesse,
- faux, falsification,
- inobservation des règles de police,
- ordonner un acte illégal.

3°)- Fautes contre la discipline militaire :

- atteinte à la neutralité des armées,


- insubordination,
- refus d’obéissance,
- abus d’autorité,
- voies de faits, outrages.

4°)- Manquements aux règles d’exécution du service :

- infractions aux consignes,


- abandon de poste,
- manquements dans le service de veille, de garde ou de permanence,
- manquements à l’horaire ou à l’accomplissement du travail, inertie, paresse,
- infraction aux règles d’exécution des punitions,
- infractions relatives aux règles de sécurité, aux consignes sanitaires, aux règles de
l’hygiène et aux règles de la vie en collectivité,
- utilisation irrégulière de moyens de transport ou de matériels militaires,
- infraction aux règles de protection du secret.

5°)- Fautes et négligences dans l’exercice de la profession :

- faute professionnelle, négligence ou imprudence dans le service entraînant accident de


personne ou détérioration de matériel,
- négligence dans l’entretien du matériel,
- perte de matériels, documents, effets,
- défaut de rendre compte de perte de matériels, documents, effets, pièce d’identité.

6°)- Fautes concernant le comportement et la tenue :

- atteinte aux bonnes mœurs,


38
- manquements dans le port de la tenue,
- ivresse, rires, brimades à l’extérieur ou à l’intérieur d’une enceinte militaire.

Article 81 – Droit de punir et exercice de ce droit :

1°)- Tout supérieur, quel que soit son grade et son rang et à quelque corps ou service qu’
il appartienne, a le droit strict de contribuer au maintien de la discipline générale, en relevant
toute faute de ses subordonnés et en s’efforçant d’y mettre fin.

2°)- Tout officier, sous – officier, caporal – chef, caporal ou gradé de rang équivalent peut
infliger directement les punitions prévues au présent règlement si le militaire fautif est du même
corps ou service que lui ; il demande une sanction si ce militaire appartient à un autre corps ou
service.

- Toutefois, les militaires de la Gendarmerie sont soumis aux dispositions particulières


faisant l’objet des articles 99 à 105. De même, les militaires en position hors cadres ou
détachés peuvent faire l’objet d’une demande de punition appuyée d’un rapport circonstancié
de la part du chef du département utilisateur. Le Ministre chargé des Forces Armées qui reçoit
cette requête y fait droit ou la rejette et avise son collègue de la suite donnée.

- Dès q’une punition est prononcée, le chef qui l’a infligée en notifie la nature sans retard
à l’intéressé. Le taux final de la punition est indiquée ultérieurement.

3°)- Les Commandants de Zones militaires, les commandants d’armes, en ce qui


concerne le service de garnison, ont le droit de punir directement tout subordonné quel que soit
corps ou service d’appartenance pour une faute qu’ils ont constatée ou dont ils leur a été rendu
compte.

4°)- Les commandants d’une formation de transit, les commandants d’école, de centre
d’instruction et, plus généralement, de formations chargées par l’administration centrale
d’organiser des stages, exercent, à l’égard des personnels stagiaires quels que soient leurs
grades, les devoirs de Chefs de Corps en matière disciplinaire.

Il en est de même pour un Chef de Corps à l’égard des militaires détachés pour plus d’un
mois isolément ou en formation constituée, pour effectuer un travail dans ce corps ; sauf
toutefois pour les fautes d’ordre professionnel dans la mesure où le Chef de Corps n’est pas
responsable de la mission confiée à ces militaires.

5°)- Tout militaire qui remplit momentanément une fonction, possède en matière de
punition, quel que soit son grade, les mêmes droits que le titulaire de cette fonction.

39
Le chef de cabinet du Chef d’Etat – major Général des Armées ainsi que les chefs de
division ont les mêmes droits que les Chefs de Corps en matière de punition.

A l’intérieur des services, les officiers qui en font partie ont, en matière de punition, les
des officiers dont ils ont la correspondance de grade.

6°)- Lorsqu’un chef estime que ses droits en matière de punition ne lui permettent pas
d’infliger une sanction suffisante, il prend les mesures nécessitées par l’intérêt de la discipline et
du bon ordre et en dresse aussitôt le compte rendu à l’autorité dont il relève.

Article 82 – Nature des punitions :

1°)- Les punitions pouvant être infligées aux militaires, sont d’ordre disciplinaire ou
d’ordre statutaire et sont rappelées au tableau ci – après :

Hommes de troupe Sous – officiers Officiers


A – Punitions disciplinaires
Consigne Avertissement simple Avertissement
Salle de police Arrêt simple Arrêt simple
Prison de C.T. Arrêt de rigueur Arrêt de rigueur
Cellule (soldat seulement) Avertissement du CEMGA ou Arrêt de forteresse
Haut COMGEND
Avertissement du chef de corps Avertissement du Ministre Avertissement du Ministre
B – Sanction statuaires
- Appelés, engagés, rengagés : Sous-officiers de carrière ou
commissionnés
Renvoi de la 1ère à la 2ème Cl (1) Radiation du T.A (5) Radiation du T.A (11)
Suspension de grade (2) Mise en non activité (6) Mise en non activité (12)
Rétrogradation (3) Radiation des cadres (6) Radiation des cadres (12)
Cassation (3) Mise à la retraite d’office par Mise à la retraite par mesure
mesure disciplinaire (6) disciplinaire (12)

- Engagés, rengagés : Autres sous – officiers :


Résiliation du lien au service (4) Radiation du T.A (5)
Mise à la retraite proportionnelle Suspension de grade (7)
d’office (hommes de troupe
ayant plus de 15 ans de service
(4)
Rétrogradation (6)
Cassation (6)
Résiliation du lien du service
(8)

Personnel navigant : Personnel navigant :


Suspension de vol (9) Suspension de vol (9)
Mise à pied (10) Mise à pied (10)

40
(1)- Décision du chef de corps
(2)- Décision du chef d’Etat – major Général des Armées
(3)- Comme en (2), après avis d’un conseil de discipline (appelés, engagés) ou d’un conseil
d’enquête (rengagés)
(4)- Comme en (2), après avis d’un conseil de discipline (appelés, engagés) ou d’un conseil
d’enquête (rengagés)
(5)- Décision du Ministre chargé des Forces Armées
(6)- Décision du Ministre chargé des Forces Armées après avis d’un conseil d’enquête
(7)- Décision du Ministre chargé des Forces Armées, pour les P.D.L ; décision du Ministre
chargé des Forces Armées après avis d’un conseil d’enquête pour les autres sous-officiers
(8)- Décision du Ministre chargé des Forces Armées, pour les P.D.L ; décision du Ministre
chargé des Forces Armées après avis d’un conseil d’enquête pour les autres sous-officiers
(9)- Décision du Chef d’Etat – major de l’Armée de l’Air, après avis d’une commission spéciale
(10)- Décision du Ministre chargé des Forces Armées, après avis d’une commission spéciale
(11)- Décision du Président de la République
(12)- Décision du Président de la République, après avis d’un conseil d’enquête

2°)- Les élèves des écoles militaires ou des centres d’instruction sont soumis à un
régime particulier de punitions fixés par le règlement intérieur de ces établissements. Aucune
trace des punitions subies à ce titre ne doit figurer dans le dossier des élèves à leur sortie.

3°)- Les personnels de la réserve présents sous les drapeaux sont passibles des
punitions disciplinaires dans les mêmes conditions que les cadres d’active et des sanctions
statuaires qui leur sont propres.

Article 83 – Sanctions statutaires – Conseil de discipline – Conseil d’enquête –


Commission spéciale :

Pour les sanctions statuaires applicables aux militaires, la composition, les attributions et
le fonctionnement des conseils de discipline, des conseils d’enquête et des commissions
spéciales sont déterminés par décret.

Article 84 – Détermination des punitions – Sursis :

Le supérieur s’attache à prévenir les fautes et, à cette fin, fait des observations et en
dernier lieu, inflige un avertissement. Lorsqu’il est dans l’obligation de punir, il s’inspire des
considérations suivantes définies à travers les alinéas ci – dessus.

1°)- Les punitions sont infligées avec justice et impartialité. Elles ne sont jamais des
actes d’autorité personnelle du supérieur vis – à – vis de son subordonné. Le supérieur est
l’agent d’exécution des règlements militaires, il constate et fait constater à son subordonné
coupable la faute commise au regard desdits règlements et prononce la sanction consécutive
avec l’impartialité du juge qui applique la loi.

2°)- Le supérieur, tout en proportionnant une punition à la gravité de la faute et des


circonstances dans lesquelles elle a été commise, tient compte des antécédents du militaire
puni, de sa conduite habituelle, de son caractère et temps de service qu’il a accompli ; la
première punition ne doit être prononcée qu’avec circonspection, en raison de l’importance
qu’elle prend aux yeux du soldat notamment.

3°)- Un supérieur qui a infligé une punition à un militaire n’appartenant pas à son unité,
corps ou service, doit se renseigner, toutes les fois qu’il est possible, auprès des chefs directs
de l’intéressé avant de prononcer la punition définitivement.
41
4°)- Certaines circonstances sont de nature à aggraver la faute, par exemple si elle est
réitérée, collective, commise dans le service ou en présence de subordonnés.

5°)- Les officiers ont le devoir de s’assurer que les punitions infligées par leurs
subordonnés sont proportionnées aux fautes commises ; à cet égard, les commandants d’unité
élémentaire, les chefs de corps, les commandants de zone et les échelons hiérarchiques
supérieurs peuvent diminuer ou annuler les punitions qui leur apparaissent excessives ou
injustifiées sous réserve d’en rendre compte.

6°)- Le chef de corps ou de service, ou tout chef hiérarchique supérieur, peut accorder le
bénéfice du sursis pour toute punition prononcée par lui – même ou par ses subordonnés,
lorsque la faute est commise par négligence légère, inconscience ou défaut d’instruction et que
le militaire se recommande par sa bonne conduite habituelle ou s’il n’a jamais été puni ; il
détermine alors le délai pendant lequel la punition est suspendue ; si pendant ce délai le
militaire qui a bénéficié du sursis n’encourt aucune autre punition, la punition initiale est
annulée ; dans le cas contraire, elle devient définitive et s’ajoute à la nouvelle punition ; toutes
les deux sont alors subies effectivement.
7°)- Le bénéfice du sursis ne peut être accordé qu’une seule fois ; les comptes rendus ou
rapports traitant de la manière de servir des intéressés et transmis au commandement, ne
doivent en aucun cas faire allusion aux punitions pour lesquelles le sursis est devenu définitif.

Article 85 – Garanties :

En matière de punitions disciplinaires, les garanties sont les suivantes :

1°)- Le droit de réclamation est admis pour permettre aux militaires d’exercer, le cas
échéant, un recours contre les mesures ou punitions jugées imméritées ou irrégulières.
Les réclamations individuelles sont seules admises. Le militaire qui veut réclamer, ne
peut le faire que si l’exécution de la punition est commencée. Il doit demander à être entendu
par le supérieur qui a prononcé la punition contre laquelle il veut réclamer.

Ce dernier doit écouter la réclamation avec calme et bienveillance, y faire droit si elle est
fondée ; dans le cas contraire, il fait comprendre au militaire en cause la nécessité de la mesure
prise contre lui.

Si le subordonné croit devoir persister, il peut en référer par la voie hiérarchique à l’une
quelconque des autorités supérieures à celles qui ont déjà examiné sa réclamation. Toutefois, il
doit être prévenu que, si celle – ci est encore rejetée, il s’expose à une sanction prononcée par
la nouvelle autorité à laquelle il s’est adressé.

Les réclamations sont toujours transmises par la voie hiérarchique, jusqu’au chef de
corps et, après une demande d’audience motivée, elles peuvent être présentées verbalement.
Si la réclamation vise une mesure prise par un subordonné du chef de corps, le réclamant doit
indiquer qu’il a, au préalable, été entendu par ce subordonné. Aux échelons supérieurs, les
réclamations sont adressées par écrit.

Aucune réclamation ne peut être arrêtée par les autorités intermédiaires, si elles n’y
donnent pas satisfaction, elles les transmettent à l’échelon supérieur avec avis motivé.

2°)- Pour les sanctions statuaires, des garanties particulières sont constituées par la
communication préalable du dossier à l’intéressé et le cas échéant, l’avis d’un conseil de
discipline, d’un conseil d’enquête ou d’une commission spéciale.

42
Article 86 – Levée des punitions :

Dans certaines circonstances, notamment à l’occasion des fêtes nationales, les punitions
peuvent être levées sur ordre du Ministre, du Chef d’Etat – major Général des Armées ou du
Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale.
Cette mesure n’efface pas les punitions, mais dispense seulement de l’accomplissement
de la fraction de punition qui n’a pas encore été effectuée.

Article 87 – Maintien au service pour punition en cours :

Tout militaire qui, à la date prévue pour son retour à la vie civile, doit subir ou n’a pas
achevé une punition de prison ou d’arrêts, est maintenu en service jusqu’à ce que cette punition
soit terminée. Cette mesure n’est pas applicable aux militaires qui ont atteint la limite d’âge de
leur grade.

Avant d’infliger une punition qui, en vertu de l’alinéa précédent, entraînerait le maintien
au service, il doit être tenu compte de l’aggravation de sanction que comporte cette mesure.

Article 88 – Absence irrégulière :

Lorsqu’une absence irrégulière a donné lieu à une sanction, la durée des permissions qui
peuvent être accordées dans les limites fixées aux articles 51 à 53 est diminuée d’un nombre
de jour légal à la durée de cette absence.

Chapitre 3 – Punitions des hommes de troupe :

Article 89 – Mode d’exécution des sanctions normales :

1°)- Consigne :

La consigne sanctionne une faute peu grave ou des fautes légères répétées. Elle prive
l’homme de troupe, pendant sa durée, des sorties et autorisations d’absence auxquelles il
pouvait prétendre.

Les punis de consigne continuent à assurer leur service. Ils participent en outre aux
travaux d’intérêt général pendant les heures de loisirs ou de repos ; ils peuvent circuler
librement dans le cantonnement de leur unité et ont accès aux foyers, mais doivent répondre à
des appels particuliers.

2°)- Salle de police :

Les hommes de troupe punis de salle de police sont soumis au régime des consignes. Ils
sont enfermés dans les locaux disciplinaires en dehors des heures de travail et du temps
consacré aux repas.

Les jours de repos, ils sont enfermés dans les locaux disciplinaires en dehors de heures
de repos et de travaux d’intérêt général.

Des locaux spéciaux sont affectés aux gradés punis de salle de police chaque fois que la
disposition des lieux le permet.

La punition de salle de police n’exempte pas des services de nuit.

3°)- Prison du corps de troupe :


43
Les hommes de troupe punis de prison sont astreints à trois heures d’activité matin et
soir. Leur emploi du temps, fixé par le chef de corps, le commandant d’armes ou le
commandant de navire, comporte des séances d’instruction et des corvées. Sur décision de la
même autorité, ils peuvent également participer à l’instruction dans leur unité.

En dehors de ces heures d’activité, ils restent enfermés, autant que possible isolément.

Les gradés doivent toujours subir leur punition de prison dans des locaux distincts de
ceux des soldats ou matelots.

Lorsqu’un homme de troupe encourt deux punitions de prison dont le total dépasse
soixante (60) jours, la seconde punition n’est subie que huit (08) jours après l’expiration de la
première. Pendant cette interruption, le militaire puni est consigné. Cette période est comprise
dans le décompte de la punition.
Sur décision du chef de corps, le prêt des hommes de troupes célibataires punis de plus
de huit (08) jours de prison de corps de troupe, peut être retenu par l’unité et versé au fonds
des punis de prison.
4°)- Cellule :

La punition de cellule aggrave celle de prison. Elle est prononcée pour un nombre de jour
déterminé en remplacement d’un même nombre de jours de prison. Elle est subie par période
de quatre (04) jours séparés par deux (02) jours de prison.

Les militaires punis de cellule sont toujours isolés et restent toujours enfermés.

5°)- Avertissement du chef de corps :

L’avertissement du chef de corps est toujours accompagné de la punition de prison et de


cellule maximale que cette autorité peut infliger. C’est la dernière punition ayant recours aux
sanctions statuaires, mais celles – ci peuvent être infligées sans que l’avertissement en cause
soit intervenu.

Article 90 – Mode d’exécution des sanctions particulières des hommes de troupe :

1°)- Renvoi de la première à la deuxième classe :

Le retrait du galon de première classe a une incidence sur le solde. L’intéressé ne peut
être remis à la première classe qu’après un délai de six mois, comptant du jour où la décision
lui a été notifiée.

Cette sanction précède ou accompagne obligatoirement les autres sanctions


particulières pouvant être infligées aux soldats et aux matelots.

2°)- Suspension de grade :

Elle est prononcée pour une durée de trois à six mois selon la gravité de la faute.
Pendant la durée de la punition, le militaire porte les galons du grade immédiatement inférieur à
celui qu’il détenait.

La suspension de grade entraîne la suspension de la solde correspondante et la perte


d’ancienneté du grade pendant la durée de la punition. La réintégration dans le grade est
automatique à l’expiration de la punition. Les militaires suspendus de grade ne peuvent faire
44
l’objet d’une proposition pour l’avancement avant un délai de six mois, courant du jour où la
punition est expirée.

3°)- Rétrogradation :

Les caporaux – chefs et quartiers – maîtres de première classe peuvent être rétrogradés
au grade de caporaux et quartiers – maîtres de deuxième classe.

Ils ne peuvent alors concourir à nouveau pour l’avancement au grade supérieur qu’après
un délai minimum d’un an du jour où la punition leur a été notifiée.

Les personnels de la disponibilité ou des réserves condamnés à trois mois


d’emprisonnement au moins avec ou sans sursis peuvent être rétrogradés dès la réception du
bulletin individuel de condamnation transmis par le parquet.

Cette sanction est prise sans formalités.

4°)- Cassation :

Les caporaux – chefs, caporaux et quartiers – maîtres peuvent être remis soldats ou
matelots de deuxième classe à titre définitif.

Les intéressés ne peuvent alors concourir à nouveau pour l’avancement au grade de


caporal ou quartier – maître qu’après un délai de deux ans courant du jour où la punition leur a
été notifiée.

Les personnels de la disponibilité et des réserves qui ont fait l’objet d’une condamnation
définitive à trois mois de prison au moins avec ou sans sursis peuvent être cassés du grade
qu’ils détenaient. Ils sont classés comme soldat de deuxième classe et suivent le sort de leur
classe d’âge.

En aucun cas, ils ne peuvent concourir à un avancement.

5°)- Résiliation du lien au service :

Les hommes de troupe rengagés et les engagés peuvent être renvoyés dans leurs
foyers pour raisons disciplinaires dans les conditions prévues par la réglementation sur le
recrutement de l’armée.

6°)- Mise à la retraite proportionnelle d’office :

Les hommes de troupe, quelle que soit la nature de leur lieu au service peuvent être mis
a la retraite proportionnelle d’office pour raison disciplinaires, des qu’ils ont atteint quinze ans
de services .

Article 91 – Décompte des punitions pouvant être infligées aux hommes de troupe :

Le tableau ci-après fixe le décompte des punitions, selon les autorités habilités à
les infliger.

Maximum pouvant etre infliger

45
Autorités pouvant infliger les
punitions(1) Tours de consigne Salle de police Prison C.T Cellule
- Caporal et Caporal-chef 2 - - -
- Sergent et Sergent-chef 4 - - -
- Adjudant et Adjudant-chef
- Adjudant-Major et Aspirant 6 2 - -
-Officier ou sous-officier chef de
section (2)ou chef de 10 8 - -
détachement
- Capitaine 10 8 4 -
Commandant de compagnie (2) - - - -
Officier Supérieur 15 15 08 -
-Officier Supérieur chef de corps
Ou commandant d’arme ou le 30 30 20 8
Chef de Cabinet du CEMGA ou -
les chefs de division

-Officier subalterne commandant 20 20 15 (4) 6 (3)


d’armes (4)

-Commandant de zone,
commandant de groupement
opérationnel, directeur de 30 10 (3)
service, généraux en dehors du
commandement

-Chef d’état-Major d’armée,


commandant de la gendarmerie 45 15 (3)
territoriale ou de la gendarmerie
mobile (5)

-Chef d’état-Major particulier,


inspecteur général des forces 50 15 (3)
armées, généraux membres du
conseil supérieur de la défense.

-Chef d’état-Major général des


armées ou haut commandement
de la gendarmerie nationale ou 60 15 (3)
commandant en chef des forces
armées .

46
(1)– Pour alléger le texte, les grades correspondant à ceux indiqués n’ont pas été portés
dans le tableau.
(2)– Ou formation équivalente.
(3)– Soldats et matelots seulement.
(4)– Punition éventuellement accompagnée d’un avertissement du chef de corps.
(5)– Quel que soit son grade.

Chapitre 4 – Punitions des sous – officiers :

Article 92 – Mode d’exécution des sanctions normales :

1°)- Avertissement simple :

L’avertissement simple du commandant de compagnie ou formation équivalente ou du


chef de corps est donné soit en particulier, soit en présence de deux militaires plus élevés en
grade que le puni. Sa forme est laissée à l’appréciation de l’officier qui l’inflige. Il n’entraîne
aucune contrainte à l’égard de l’intéressé, mais il n’est pas renouvelé. Il est confirmé par écrit et
donne lieu à enregistrement au feuillet de punitions.

2°)- Arrêts simples :

Les sous – officiers punis d’arrêts simples font leur service et prennent leurs repas dans
les conditions habituelles ; en dehors du service, ils sont tenus de rester dans leur chambre s’ils
sont logés à la caserne, à leur domicile s’ils logent en ville. A la chambre, ils ne peuvent
recevoir d’autres visites que celles rendues indispensables par le service.
3°)- Arrêts de rigueur :

Les sous – officiers punis d’arrêts de rigueur cessent le service et sont enfermés dans un
local spécial du corps, de la garnison ou du navire dit « chambre d’arrêt ». Ils ne peuvent sortir
qu’une heure par jour pour prendre l’air à l’intérieur du cantonnement ou sur le pont du navire et
à aucun moment ne doivent être laissés sans surveillance. Ils ne peuvent recevoir aucune
visite.

Lorsqu’un sous – officier encourt deux punitions d’arrêts de rigueur dont le total dépasse
soixante (60) jours, la seconde punition n’est subie que huit (08) jours après l’expiration de la
première. Cette interruption est subie sous le régime des arrêts simples et entre dans le
décompte des arrêts de rigueur.

Les sous – officiers en instance de traduction devant une juridiction pénale sont, suivant
la décision du Chef d’Etat – major Général des Armées ou du Haut Commandant de la
Gendarmerie Nationale, laissés libres ou mis au régime des arrêts simples ou de rigueur. Si
l’internement sous le régime des arrêts de rigueur proprement dits qui en résulte doit être de
longue durée, il est subi par périodes de soixante (60) jours, séparées par des interruptions de
huit (08) jours sous le régime des arrêts simples qui entrent dans le décompte des arrêts de
rigueur.

4°)- Avertissement :

L’avertissement est toujours accompagné de la punition maximale d’arrêt de rigueur que


l’autorité peut infliger.

47
Article 93 – Mode d’exécution des sanctions particulières des sous – officiers :

1°)- Radiation du tableau d’avancement :

Le militaire puni s’il n’a pas été rayé des contrôles de l’Armée active, ne peut faire l’objet
d’une nouvelle proposition pour l’avancement à titre normal ou a titre exceptionnel avant un
délai d’un an courant du jour où la décision lui a été notifiée.

2°)- Suspension de grade :

Elle est prononcée pour une durée de six mois au plus. Pendant la durée de la punition,
le sous – officier porte les galons du grade immédiatement inférieur à celui qu’il détenait. Il
prend son ancien grade automatiquement à l’expiration de la punition. Il ne peut être l’objet
d’aucune proposition pour l’avancement avant un délai de six mois courant du jour où la
punition est expirée.

La suspension de grade entraîne la suspension de la solde correspondante et la perte


d’ancienneté de grade pendant la durée de la suspension.

La suspension de grade peut être transformée en rétrogradation ou en cassation si la


manière de servir de l’intéressé le justifie.

3°)- Rétrogradation :

Elle replace le sous – officier dans le grade immédiatement inférieur au sien.

Le militaire rétrogradé ne peut faire l’objet d’une proposition pour l’avancement pendant
un délai d’un an courant du jour où la décision lui a été notifiée.
4°)- Cassation :

Elle remet le sous – officier soldat ou matelot de 2 ème classe. L’intéressé ne peut faire
l’objet d’une proposition pour l’avancement pendant un délai de deux (02) ans courant du jour
où la décision lui a été notifiée.

5°)- Résiliation du lien au service :

Le lien au service des sous – officiers peut être résilié pour raisons disciplinaires dans les
conditions prévues par la réglementation sur le recrutement de l’Armée.

6°)- Suspension de vol :

Elle s’applique au personnel navigant ayant commis une infraction à la discipline de vol ;
elle peut entraîner la suspension de l’indemnité des services aériens pendant la durée de la
sanction qui ne peut être supérieur à quinze (15) jours.

7°)- Mise à pied :

Elle s’applique au personnel navigant ayant commis de graves infractions à la discipline


de vol ou en état récidive. Elle entraîne la suspension de l’indemnité des services aériens
pendant la durée de la sanction qui ne peut être supérieur à trois (03) mois.

Article 94 – Décompte des punitions pouvant être infligées aux sous – officiers :

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Le tableau ci – dessous donne le décompte des punitions, selon les autorités habilitées à
les infliger.

Autorités pouvant infliger les punitions (1) Maximum pouvant être infligé

Arrêts simples Arrêts de


(jours) rigueur (jours)
Sergent, sergent – chef 2
Adjudant, adjudant – chef, adjudant – major, aspirant 4
Sous – lieutenant, lieutenant 6
Officier, sous – officier chef de section ou chef de 8
détachement (2)
Capitaine 8 4
Commandant de compagnie (2) (3) 15 8
Officier supérieur 15 8
Officier supérieur, chef de corps ou commandant d’armes, 30 20
chef cabinet CEMGA, chef de division
Officier subalterne commandant d’armes 20 15
Commandant de zone, commandant de groupement 30
opérationnel, directeur de service et généraux en dehors
du commandement
Chef d’Etat – major d’Armée, commandant de la 35
gendarmerie territoriale ou de la gendarmerie mobile (5)
Chef d’Etat – major particulier, inspecteur général des 40
forces armées, généraux membre du conseil supérieur de
la défense

Chef d’Etat – major Général des Armées, Haut 45 (4)


Commandant de la Gendarmerie
Ministre des Forces Armées 60

(1) – Pour alléger le texte, les grades correspondants à ceux indiqués n’ont pas été
mentionnés dans le tableau.
(2) – Ou formation équivalente.
(3) – Autorités disposant de la possibilité d’infliger un avertissement simple avant de recourir
aux arrêts.
(4) – Accompagnés éventuellement d’un avertissement.
(5) – Quel que soit son grade

Article 95 – Dispositions concernant les sous – officiers de réserve :

Les sous-officiers de réserve punis d’arrêts simples ou d’arrêts de rigueur en vertu d’un
manquement aux obligations militaires, sont écroués dans le local désigné par l’autorité
militaire. L’avis de punition est transmis à la Brigade de gendarmerie du lieu de résidence. Il doit
indiquer les locaux où les intéressés doivent être écroués. Un compte rendu d’exécution est
adressé au Chef d’Etat-major général des armées ou au haut commandant de la Gendarmerie
nationale.

Chapitre 5 – Punitions des officiers :

49
Article 96 – Mode d’exécution des punitions disciplinaires :

1°)- Avertissement simple :

Il est infligé par le commandant de compagnie (ou de formation équivalente), le chef de


Corps ou tout échelon hiérarchique supérieur et donné à l’intéressé en particulier sans formalité
définie. Il n’entraîne aucune contrainte pour l’officier qui en est l’objet.

Il est confirmé écrit en vue de son insertion au dossier de l’intéressé.


L’avertissement simple, quelle que soit l’autorité qui le donne, ne peut être infligé qu’une
seule fois.

2°)- Arrêts simples :

L’Officier aux arrêts simples assure son service. En dehors du service, il est tenu de
garder la chambre ou de rester à son domicile sans recevoir personne, sauf pour raison de
service ; il est toutefois autorisé à prendre ses repas au lieu où il les prend habituellement.

3°)- Arrêts de rigueur :

l’Officier aux arrêts de rigueur n’exerce, pendant la durée de sa punition, aucune fonction
de son grade. Il est tenu de garder la chambre sans recevoir personne et d’y prendre ses repas.

Le chef de corps ou de service, le commandant d’armes ou du navire peut demander au


Chef d’Etat-Major général des Armées ou au haut commandant de la gendarmerie nationale de
faire effectuer son service normal à l’officier puni, le régime des arrêts de rigueur n’étant
appliqué qu’en dehors des heures de service.

4°)- Arrêts de forteresse :

Les arrêts de forteresse sont subis sous le régime des arrêts de rigueur dans une
chambre spéciale d’un bâtiment militaire désigné par le commandant de zone, le chef d’Etat-
Major des Armées ou le Haut commandant de la gendarmerie nationale et située en dehors des
limites de la garnison dont relève l’officier.
La décision qui inflige les arrêts de forteresse spécifie dans quelles conditions l’officiers
sanctionné sera conduit dans le lieu où il doit subir punition et si la garde du local doit être
assurée.

5°)- Avertissement du Ministre :


l’avertissement du est toujours accompagné de la punition maximale d’arrêts de rigueur
ou de forteresse que cette autorité peut infliger.

Article 97 – Décompte des punitions pouvant être infligées aux officiers :

Maximum pouvant être infligé


Arrêts Arrêts de Arrêts de
Autorité pouvant infliger les punitions
simples rigueur forteresse
(1)
(jours) (jours)
Lieutenant, éventuellement sous-lieutenant 2
Capitaine 4
Officiers subalternes, chef de détachement 4
Commandant de compagnie (2) (3) 8
50
Officier supérieur 8 4
Officier supérieur chef de corps ou
30 15
commandant d’armes
Officier général 30 15
Commandant de zone, commandant de
groupement opérationnel, directeur de service,
30 30 8
officier généraux en dehors du
commandement (3)
Chef d’état-major d ‘armées, commandant de
35 35 15
la gendarmerie territoriale ou mobile (3) (5)
Chef d’Etat-major particulier, inspecteur
général des forces armées, généraux 40 40 15
membres du conseil supérieur de la défense
Chef d’Etat-major général de Armées ou haut
45 45 30
commandant de la gendarmerie nationale
Ministre des Forces armées 60 60(4) 60(4)
(1) - Pour alléger le texte, les grades correspondant à ceux i40ndiqués n’ont pas été portés
dans le tableau
(2) - Ou formation équivalente
(3) - Autorités disposant de la possibilité d’infliger un avertissement simple avant de recourir
aux arrêts
(4) - Accompagnés éventuellement d’un avertissement
(5) - Quel que soit son grade

Article 98 – Dispositions particulières concernant les officiers de réserve :

1°)- Les officiers de réserve servant en situation d’activité sont soumis au régime
disciplinaire des officiers d’active.

2°)- En dehors des périodes d’activité, les officiers de réserve qui seraient reconnus
coupables peuvent faire l’objet de sanctions disciplinaires à l’occasion de manquements aux
devoirs imposés par la législation et la réglementation en vigueur. Dans ce cas, la sanction
n’est pas exécutée, mais elle est inscrite dans le dossier de l’intéressé et notifiée à celui – ci.

Chapitre 6 – Dispositions particulières aux militaires de la Gendarmerie :

Article 99 – Sous réserve des dispositions du code de procédure pénale, les fautes commises
par les officiers et sous – officiers de Gendarmerie, dans l’exécution du service auquel ils sont
spécialement affectés en matière judiciaire, administrative ou militaire, ne peuvent être
sanctionnés disciplinairement que par leurs chefs hiérarchiques.
Il en est de même pour les fautes commises au regard des dispositions particulières de
l’instruction portant règlement sur le service intérieur de la Gendarmerie.

Article 100 – Les militaires de la Gendarmerie peuvent être en outre punis :

- Par les officiers de toutes armes les ayant sous leur autorité.
- Par le commandant d’armes dans l’exécution du service de garnison.

Article 101 – Tout militaire de la Gendarmerie ayant commis une faute, doit être invité à rédiger
une déclaration relative aux faits qui lui sont reprochés.

Le rapport de punition et la déclaration de l’intéressé sont transmis par la voie


hiérarchique au Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale, dans tous les cas s’il s’agit

51
d’officiers ou de sous – officiers, uniquement en cas de demande d’augmentation s’il s’agit de
gendarmes auxiliaires ou élèves – gendarmes.

Article 102 – Pendant leur première année à l’école, les élèves – gendarmes sont soumis à un
régime de punitions particulier défini par le règlement intérieur conformément aux dispositions
de l’article 82 paragraphe 2.

Durant leur année d’application en unité, ils sont soumis au régime de punitions des sous
– officiers.

Article 103 – Les gendarmes peuvent demander des punitions pour les élèves – gendarmes
sous leurs ordres. Les demandes sont présentées au commandant d’unité intéressé qui établit
le rapport de punition et prend, le cas échéant, la sanction disciplinaire qu’il estime équitable.

Hors de leur unité, les gendarmes rendent compte au commandant d’unité intéressé des
fautes commises par les élèves – gendarmes.

Article 104 – Le régime d’exécution des arrêts de rigueur des officiers et des sous – officiers
est laissé à l’appréciation des chefs hiérarchiques en fonction des nécessités du service et de la
gravité de la faute commise. Mention en est faite dans l’avis de punition.

Article 105 – Les sous – officiers de gendarmerie, commandants de brigade ou de peloton,


chefs de service ou d’atelier, ont les droits de punition accordés aux chefs de détachement.

Les officiers chefs de service ont les droits de punitions accordés aux commandants de
brigade.

TITRE V

DISPOSITIONS FINALES :
Chapitre unique – Abrogation – Exécution :

Article 106 – Sont abrogées toutes dispositions contraires au présent décret, notamment la
première partie du décret du 1er avril 1933 portant règlement de discipline générale dans les
armées, les décrets n° 63 – 832 du 18 décembre 1963 modifié et n° 71 – 1116 du 11 octobre
1971 modifié.

Article 107 – Le Ministre des Forces Armées et le Ministre de l’Intérieur sont chargés, chacun
en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au journal officiel.

52
Fait à Dakar, le 12 octobre 1990.

53

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