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TTA 150
édition 2018
TITRE II
_
LE COMMANDEMENT DANS LA VIE QUOTIDIENNE
Expert de domaine :
Direction des Ressources Humaines de l’Armée de Terre / Commandement de la Formation
(DRHAT/COM-FORM/BCF/FCM)
AVANT-PROPOS ......................................................................................... 5
Section I - EXERCICE DE L'AUTORITÉ ET RAPPORTS HUMAINS ......... 7
Chapitre 1 LE PRINCIPE D'AUTORITÉ ............................................................................. 9
1 - EXTRAITS DU CODE DE LA DÉFENSE RELATIF A L'EXERCICE DE L'AUTORITÉ ........ 9
2 - LE RÔLE DU CADRE DE CONTACT ............................................................................... 11
Chapitre 2 EXERCER L'AUTORITÉ ............................................................................... 13
1 - LES FONDEMENTS INSTITUTIONNELS DE L'EXERCICE DU COMMANDEMENT ....... 13
2 - L'EXERCICE DU COMMANDEMENT : UN OBJECTIF, TROIS DIMENSIONS, QUATRE
ÉTAPES ............................................................................................................................. 16
3 - L'EXERCICE DU COMMANDEMENT DANS L'ARMÉE DE TERRE ................................. 19
AVANT-PROPOS
Remarque
Tout lecteur ayant des remarques, critiques ou suggestions à faire quant au contenu ou à
l'organisation du présent titre du TTA 150 est invité à écrire par voie postale à la DRHAT
/POLE RH FORM/BCF/FCM, base de défense de Tours, RD 910 Tours Cedex 2 ou par
courrier électronique à la section Formation au Comportement Militaire (FCM).
RÉFÉRENCES
Code de la Défense, partie législative, partie 4 « le personnel de militaire », livre 1er : statut
général des militaires.
Décret n° 2015-213 du 25 février 2015 portant règlement du service de garnison.
Décret n° 2005-796 du 15 juillet 2005 relatif à la discipline générale militaire.
L'exercice du commandement dans l'armée de Terre, EMAT, mai 2016.
Esprit de corps, traditions et identité dans l'armée de Terre, EMAT, 2003.
Directive relative à la formation militaire générale, EMAT, 2001.
Directive relative au comportement, EMAT, 2001.
Directive sur les traditions et le cérémonial, EMAT, 2001.
L'exercice du métier des armes dans l'armée de Terre. Fondements et principes, EMAT,
1999. Guide à l'usage des cadres de contact pour le commandement des EVAT, version
2013.
L'exercice du commandement au quotidien, 9 principes, CoFAT, 2005.
AVERTISSEMENT
Le « livre bleu » sur l’exercice du commandement est paru en mai 2016. le présent titre du
TTA150 ne peut reprendre totalement les principes qui y sont énoncés et notamment la mise en
œuvre du modèle "Au contact !" qui l'imprègne.
Le contenu de ce document devant être parfaitement assimilé par tout militaire placé en situation
de commandement, le livre bleu est disponible en version numérique, sur le portail Intradef de
l'armée de Terre, en bas de page, rubrique « documents de référence » accessible par ce lien :
L'exercice du commandement dans l'armée de Terre .
Chapitre 1
LE PRINCIPE D'AUTORITÉ
Le décret n° 2005-796 du 15 juillet 2005 relatif à la discipline générale militaire définit les bases
de la discipline et du commandement militaires. Toutefois la plupart des articles concernant
l'exercice de l'autorité, autrefois présents dans ce décret, ont été transférés dans le code de la
Défense.
« L'organisation des armées et formations rattachées est fondée sur la hiérarchie qui définit
la place de chacun et son niveau de responsabilité par l'ordre des grades et, dans chaque
grade, par l'ordre d'ancienneté.
Sous réserve des dispositions des articles D. 4131-3 et D. 4131-4, les militaires dans
l'exercice de leur fonction sont subordonnés les uns aux autres selon l'ordre hiérarchique.
La hiérarchie particulière de chaque corps ainsi que, le cas échéant, sa correspondance
avec la hiérarchie générale définie par le statut général des militaires sont précisées par le
statut particulier de chaque corps. »
« Le grade consacre l'aptitude à occuper des emplois d'un certain niveau, à assumer la
responsabilité et à exercer l'autorité qui y sont attachées.
Le titulaire d'un grade a le devoir de faire respecter les règles générales de la discipline par
tous les militaires qui sont placés au-dessous de lui dans l'ordre hiérarchique, même s'ils ne
relèvent pas fonctionnellement de son autorité.
Tout militaire est tenu de se conformer aux instructions et d'obtempérer aux injonctions d'un
autre militaire, même placé au-dessous de lui dans l'ordre hiérarchique, si ce dernier est en
service et agit pour faire respecter les ordres qu'il a reçus. »
Tout militaire qui exerce, même par suppléance ou par intérim, une fonction est investi de
l'autorité et de la responsabilité afférentes à cette fonction. »
« L'autorité attachée à une fonction ne peut être déléguée que dans les cas où le texte
réglementaire qui l'instaure l'autorise.
La délégation de pouvoir dégage la responsabilité du délégant pour les actes pris en vertu
de cette délégation.
Lorsque le titulaire d'une fonction charge l'un de ses subordonnés d'agir en ses lieu et
place, sa responsabilité demeure entière.
Tout commandant de bâtiment de la flotte, d'aéronef ou de véhicule a autorité sur toutes les
personnes présentes à bord. »
Les prescriptions réglementaires rappelées ci-dessus ont des conséquences dont tout
cadre doit être pleinement conscient.
ATTITUDE DU CHEF
Dans le cadre de l'exécution de la mission, l'autorité du chef doit être sereine et rigoureuse.
Elle ne doit pas s'exercer à des fins personnelles, ni suivre des impulsions dictées par
l'amour- propre ou le ressentiment.
Cependant, le chef ne doit pas non plus céder à la faiblesse ou à la démagogie par désir de
plaire ou d'éviter les difficultés que peuvent entraîner l'application de règles de service
rigoureuses et l'exécution d'ordres contraignants.
Ce rappel des exigences de l'exercice de l'autorité commande au chef de toujours
conserver sa liberté d'action.
AUTORITÉ
L'autorité est liée statutairement à la fonction et par conséquent aux capacités du chef à
exercer cette fonction selon ses compétences.
COMPÉTENCE
L'efficacité du collectif est conditionnée par la qualité des relations humaines qui existent
dans le groupe et le style de commandement du chef.
Se faire obéir pour l'exécution d'un ordre contraignant ou la réalisation d'une tâche difficile,
revient toujours à obtenir que les subordonnés donnent le meilleur d'eux-mêmes par
discipline et attachement au chef.
Le chef porte donc une grande attention aux préoccupations personnelles de ses
subordonnés et à leurs conditions matérielles de vie, sans pour autant faire d'ingérence
dans leur vie privée.
Il veille à leurs intérêts, et quand cela est nécessaire, en saisit au plus vite l'autorité
compétente.
Les chapitres suivants développent ces différents points. Pour faciliter la compréhension, ils
distinguent :
les aspects humains du commandement, qui doivent commander l'attitude du chef
militaire;
les ressources offertes par le cadre réglementaire traditionnel qui caractérise la position
du chef militaire.
Chapitre 2
EXERCER L'AUTORITÉ
« Le commandement des hommes est un art aussi vieux que le monde. C'est un art parce qu'il
fait appel au cœur autant qu'à l'esprit, parce qu'il conjugue la pensée et l'action, parce que toute
recette lui est fatale. » Jean Guitton, académicien.
Citation reprise par le général Lagarde, qui ajoutait « mais c'est un art appliqué : ses voies et ses
moyens doivent s'adapter aux circonstances et surtout aux hommes sur lesquels il s'exerce » . Il
s'exprimait ainsi sur l'art d'adapter en permanence son commandement, en distinguant les
constantes des variables.
Toute action collective s'organise autour d'une intention, d'un objectif, d'un projet dans
lesquels s'incarne la volonté du commandement. Chacun doit s'y reconnaître. Ce projet
fonde une œuvre commune, conjugaison d'efforts individuels consentis pour atteindre des
objectifs qui doivent être clairement acceptés, donc compris.
Participation
Délégation et association sont les deux formes de la participation. Elles prennent une
importance particulière au sein d'une armée professionnelle dans laquelle l'individu acquiert
une expérience et une compétence accrues, tout en s'identifiant davantage au devenir d'une
collectivité à laquelle il appartient par choix et non du fait d'une obligation légale. Dès lors, la
discipline, essentielle au bon fonctionnement de l'armée de Terre, devient plus active car
elle est fondée sur le sentiment du devoir et la fraternité d'armes.
La délégation est la forme la plus haute de la participation à une œuvre commune. Elle
suppose que soient réunies certaines conditions. Tout d'abord, la portée d'une délégation
doit être conforme au niveau de responsabilité et d'aptitude de celui qui la reçoit. C'est dire
que celui-ci doit y avoir été préalablement préparé. Ensuite, tout chef qui délègue doit être
conscient du fait qu'il conserve la pleine responsabilité des actions conduites. Enfin, plutôt
que d'être sanctionnée de façon systématique, l'erreur doit être acceptée chaque fois qu'elle
peut être exploitée à des fins éducatives et qu'elle ne dérive pas de fautes de
comportement.
L'association consiste à faire participer les subordonnés à la recherche de solutions sur
des problèmes d'intérêt général dûment identifiés. Le service courant et la vie quotidienne
sont les domaines privilégiés d'application de ce procédé. Il s'agit de permettre à chacun,
quelle que soit sa place dans l'organisation, de souligner les difficultés rencontrées dans un
domaine ou un autre, et de le faire participer à l'analyse de ses causes et de ses
manifestations, puis à la recherche des remèdes à y apporter. L'association suppose que
tous les avis soient effectivement pris en considération, sans que le niveau hiérarchique de
ceux qui les émettent n'intervienne dans l'appréciation de leur pertinence, et que cette prise
en compte ne reste pas purement formelle, mais suscite des décisions effectives. Ces
décisions sont alors le résultat objectif d'un partage d'expérience et d'un échange de vues,
et non des seules idées du chef qui a lancé ce processus. En tout état de cause, c'est lui qui
prend la décision finale et en assume la responsabilité jusqu'au terme de son exécution.
Trois dimensions
Le commandement s’exerce en permanence dans trois dimensions distinctes mais
complémentaires. Elles font aujourd'hui du décideur militaire, à la fois :
- un meneur d'hommes, dans sa dimension tactique et physique avec une action "Au
contact !" ;
- un responsable, dans sa dimension politico-militaire, avec une aptitude marquée en
leadership ;
- un gestionnaire, dans sa dimension intellectuelle, avec une puissance organisationnelle
souvent qualifiée de « management » dans le monde civil.
Quatre étapes
L’exercice du commandement est un exercice intellectuel aux fins d'action. Il s'exerce selon
un processus cyclique qui se déroule en quatre étapes : l'ordre est toujours précédé d'une
phase de réflexion avant l'action, elle-même suivie d'un contrôle. Ces notions sont
indissociables du commandement, quelque soit le niveau considéré.
Analyser
La durée de cette étape varie en fonction du volume et de la qualité de l'information à
traiter, de la connaissance de l'environnement, des risques et des menaces.
Délibérer/Orienter
Cette composante prend en compte la culture, les structures et les modes de gouvernance
en place. Elle implique toujours un travail d'équipe mobilisant les compétences de chacun
pour faire face à un problème de la façon la plus efficace possible. Durant cette phase, le
chef mobilise les ressources humaines disponibles et cherche à donner du sens à l'action.
Cette étape du processus fait appel à son pouvoir de conviction mais aussi à sa capacité
d'écoute.
Décider/Agir
C'est l'étape d'expression des ordres, elle varie aussi dans sa forme en fonction des
moyens humains et technologiques disponibles, de la nature de l'engagement, du niveau de
l'unité. Elle concrétise la phase de réflexion. Elle nécessite un effort de clarté et de synthèse
pour formaliser son message. Ce dernier doit également être délivré avec toute la force de
conviction du chef soucieux d'emporter l'adhésion. Par ailleurs, cette phase requiert un
esprit de discipline affirmé des subordonnés.
Contrôler
Cette composante est indissociable de l'exercice du commandement et reste impérative. Le
contrôle est de la responsabilité du chef et prend en compte le cadre juridique, les relations
hiérarchiques ou fonctionnelles. Il structure les relations hiérarchiques et doit permettre de
mesurer l'efficacité du cycle des ordres en cours. C'est l'ultime étape qui sanctionne la fin du
cycle et permet de réaliser un bilan de l'action menée. Le contrôle est ainsi un véritable
gage de progrès.
Cette éthique de l'action ne va pas sans la capacité à faire prendre toutes leurs
responsabilités aux échelons hiérarchiques subordonnés, en vertu du principe fondateur de
subsidiarité.
Fondamental
L'exercice du commandement peut s'inscrire dans une hiérarchie des normes qui en
souligne la cohérence et en fait un outil pratique pour les chefs de l'armée de Terre.
S'appuyant sur le courage qui reste la clé de voûte de toutes les vertus, les différentes
qualités du chef « Au contact » relèvent de 6 principes.
LE PRINCIPE D'EXIGENCE
Ce principe place l'exemplarité en son centre, car le chef en situation s'expose comme un
modèle qui doit pouvoir inspirer les comportements de ses subordonnés.
Par ailleurs, l'exigence du chef à l'égard de ses subordonnés est une manière de manifester
l'estime qu'il leur porte en reconnaissant leur capacité à se dépasser. Cela implique une
volonté permanente de repousser les limites et une conscience aiguë de ce que la fonction
de décideur impose comme devoirs et obligations.
L'exigence intègre trois niveaux indissociables :
envers soi-même, elle est faite de rigueur et de lucidité, sans complaisance ;
envers ses subordonnés, elle se traduit par l'exemplarité du comportement et une
demande de rigueur ;
envers ses chefs, elle se manifeste par la loyauté.
LE PRINCIPE DE COMPÉTENCE
Le chef se prépare tout au long de son parcours à assumer des responsabilités croissantes.
Au- delà de sa propre compétence technique et tactique qui constitue l'un des piliers de
l'exercice de l'autorité, il doit aussi capitaliser sur les compétences de ses subordonnés pour
viser l'excellence sur le plan collectif. C'est de cette définition adaptée de la compétence que
découle le professionnalisme qui pour le chef militaire dépasse la simple maîtrise de
savoir- faire techniques. La faculté d'adaptation permet à l'homme d'action d'adapter ses
savoir- faire à l'incertitude.
Enfin, la lucidité est la condition rendant possible la faculté d'adaptation, sans altération
des capacités de jugement. Elle est le fruit de la mobilisation du savoir et du jugement et se
fortifie avec l'expérience.
Le chef doit, parallèlement à sa compétence technique, être capable d'associer, en les
mettant en valeur, les compétences de ses subordonnés.
L'épanouissement des individus se traduit par leur valorisation et leur
responsabilisation. Ce double mouvement favorise la motivation des subordonnés et leur
adhésion à la mission commune.
LE PRINCIPE DE DÉCISION
Rien n'est pire qu'une absence de décision qui crée le doute, génère des dissensions et
sape la cohésion du groupe. La décision est donc le premier devoir du chef, la justification
de son autorité et sa contribution directe à la survie du groupe. Elle exige d'abord de la
force de caractère pour imposer sa volonté, sans souci de plaire. Elle requiert également le
sens des responsabilités et la tempérance nécessaire pour garder à l'esprit que les
conséquences de la décision ne se partagent pas. De même, l'initiative est directement à
relier à l'esprit de décision. C'est quand survient l'imprévu et que les choix initiaux sont
remis en cause, que l'on se tourne vers le chef qui doit alors exercer son esprit de décision
pour reprendre l'ascendant.
Un chef qui ne décide pas se discrédite aux yeux de ses subordonnés et ne rend pas à ses
supérieurs les services qu'ils en attendent.
Pour décider, il faut avoir le goût des responsabilités et de l'action, être déterminé,
commander et contrôler en s'engageant à chaque fois autant que nécessaire pour parvenir
au résultat escompté.
Pour prendre une décision, le chef doit d'abord faire appel à son intelligence et à ses
connaissances afin de comprendre le problème posé. Quand il l'a compris, il l'étudie sous
tous ses aspects, puis envisage toutes les solutions possibles. Il compare ensuite les
différents avantages, inconvénients et risques des solutions possibles en fonction des
ordres et de ses impératifs ; il en mesure les conséquences ; enfin il choisit sa solution, la
traduit par écrit, donne des ordres, les contrôle, demande des comptes rendus et rend
compte lui-même à son chef.
LE PRINCIPE D'HUMANITÉ
LE PRINCIPE DE JUSTICE
Ce principe est garanti par la hauteur de vue du chef qui conditionne la réussite de
l'action collective.
Être juste requiert aussi de l‘équité, car c'est autant sanctionner avec fermeté les
manquements que récompenser les réussites. Cette qualité appelle une grande attention
aux autres et une connaissance profonde de ses subordonnés. C'est bien le sens de
l'équité qui permet, associée à l'éthique, de dépasser la simple application du droit.
Cette qualité
entretient également un lien direct avec le discernement qui est une des conditions qui
permet au chef d'être juste.
Le sens de la justice imprègne les relations avec les autres et témoigne du respect des
individus. Il engendre confiance, loyauté et fidélité des
subordonnés. Le chef est le garant de l'éthique, de la morale de sa
troupe.
LE PRINCIPE DE CONFIANCE
La confiance ne se décrète pas, elle se donne et se conquiert. Elle est réciproque dans la
hiérarchie. Elle exige des preuves et se construit au fil du temps. Elle peut se bâtir en
s'appuyant notamment sur la loyauté du chef qui suppose une forme d'honnêteté
professionnelle. La confiance entretient aussi un lien direct avec l'humilité, car elle implique
que le chef soit capable de réprimer tout mouvement d'orgueil, conscient que son action
n'est pas d'une valeur supérieure à celle de ses subordonnés et qu'elle s'inscrit dans la
durée, dépassant très largement sa propre personne. De cette confiance naît
l'enthousiasme, qualité précieuse, car elle reste un moteur de l'action individuelle et
collective qui permet de maîtriser les pires situations et de triompher des difficultés.
La confiance scelle harmonieusement les rapports humains mais sans compromis car elle
est tout ou n'est presque rien ; elle est sans demi-mesure. Elle s'exprime dans la
responsabilisation des subordonnés. Elle se marque aussi par le contrôle qui témoigne du
sens des responsabilités du chef, de l'estime et de l'intérêt qu'il porte aux subordonnés.
RÉFÉRENCES
Instruction n° 230358/DEF/SGA/DRH-MD/SR-RH/FM1, relative aux sanctions disciplinaires et
à la suspension de fonctions applicables aux militaires, du 12 juin 2014.
Arrêté n° 2100/DEF/EMAT/EPI/EPO du 18/08/1975 portant règlement du service intérieur de
l'armée de terre (version 4 du 17/04/2014 en vigueur)
Règlement de service intérieur propre au corps.
Décret n° 2015-213 du 25/02/2015 portant règlement du service de garnison.
Instruction n° 144/DEF/EMA/SC_PERF du 17 septembre 2015 relative aux missions et attributions
du commandant de base de défense.
Instruction n° 100/DEF/EMA/SC_PERF/BCS du 17 avril 2015 relative aux attributions et à
l'organisation du centre interarmées de coordination du soutien.
Instruction n° 101/DEF/EMA/SC_PERF/BCS du 26 mai 2015 relative à l'organisation du
commandement au niveau zonal.
Chapitre 1
LES FONCTIONS EXTERNES EXERCÉES AU TITRE DU SERVICE
INTÉRIEUR ET DU SERVICE DE GARNISON.
L'organisation militaire fonctionne grâce à des règles de service nombreuses et utiles qui
permettent son activité dans la continuité en temps de paix, durant les crises et les interventions.
Chaque cellule au sein de son unité participe à cette action fonctionnelle qui contribue sans
discontinuité à la préparation et l'action opérationnelle.
Il est important, qu'à chaque niveau hiérarchique, chacun soit conscient de l'importance de son
rôle et de la rigueur à apporter à l'exécution du service. La portée et les conséquences de ses
actes dépassant souvent et largement le seul niveau considéré.
Ainsi le service de la vie courante créé bien les conditions qui permettent la préparation comme
l'exécution d'une action opérationnelle efficace.
1.1. Le service général, objectifs, principes, moyens (chap III - section I et II)
Permanence du commandement.
Cette fonction a pour but d'assurer en tous temps, notamment en dehors des heures de
travail :
la surveillance générale et la bonne tenue du quartier ;
l'exécution des ordres urgents parvenant inopinément au
corps.
Sécurité.
1.1.d. Rôles et fonctions des cadres titulaires au sein du service général (RSI ADT
- chap III - section II)
Devoirs journaliers.
Le chef du service général veille à la stricte observation des consignes relatives à :
la sécurité intérieure du quartier ;
la prévention contre l'incendie ;
le contrôle des entrées et sorties des détachements et isolés ;
l'introduction de publications interdites ou de tracts antimilitaristes ;
l'admission au quartier des personnes étrangères au corps (civils et militaires).
L'admission des personnes civiles fait l'objet de consignes arrêtées par le chef de corps, sur
proposition de l'officier supérieur chargé du service général.
En principe, les dispositions à adopter sont les suivantes :
civils régulièrement employé au quartier ; la personne doit posséder une carte
permanente d'accès signée par le chef de corps. Cette carte permet de se rendre de
l'entrée du quartier au lieu de leur emploi ;
civils employées et ouvriers temporaires ; ils doivent disposer d'une carte d'accès
temporaire renouvelable. Cette carte permet de se rendre de l'entrée du quartier au
lieu de leur emploi ;
civils en visite exceptionnelle ; ils sont conduits à la salle de service par un militaire du
poste de sécurité.
Les militaires, qu'ils soient ou non en tenue, non porteurs de leur carte d'identité militaire ou
non titulaires d'un ordre de mission, titre de permission ou d'autorisation d'absence sont
assimilés à la dernière catégorie ci-dessus.
Sécurité intérieure du quartier.
Le chef du service général est le mieux placé pour déceler, dès leur début, la plupart des
menaces contre les installations du corps.
Il surveille quotidiennement l'état des divers dispositifs de protection, rend compte sans
délai à l'officier supérieur chargé du service général, des dégradations qu'il y constate et
contrôle les réparations.
Il s'assure fréquemment que les consignes relatives à la surveillance et à la garde des
points névralgiques sont strictement observées.
Locaux communs.
Le chef du service général s'assure de la propreté d'ensemble du quartier et de ses abords ;
il rend compte à l'officier supérieur chargé du service général des mesures qu'il estime
devoir être prises pour remédier aux lacunes ou défectuosités éventuelles constatées dans
les aires de responsabilité des différentes unités élémentaires.
Circulation et stationnement des véhicules privés à l'intérieur du quartier.
Le chef du service général prend toutes dispositions pour que les véhicules privés admis
dans le quartier soient munis d'une autorisation d'accès.
Cette autorisation n'est délivrée qu'après signature par le propriétaire d'une attestation
dégageant la responsabilité de l'État en cas de perte, de vol ou de détérioration de son
véhicule ou de dommages causés par celui-ci.
L'officier supérieur d'intervention est désigné parmi les officiers qui participent à des
services d'officiers supérieurs subordonnés au chef de corps. Si une situation de crise
grave est à prévoir en fin de semaine, la désignation de l'officier supérieur d'intervention
requiert une attention particulière.
Suppléant du chef de corps en fin de semaine et les jours fériés, il a un rôle double :
- en cas de crise ou d'alerte, prendre sans délai le commandement des éléments du corps
mis sur pied et éventuellement appelés à l'extérieur. Il se fait seconder, pour les rassembler,
par l'officier de permanence qui alerte dans les plus brefs délais le personnel concerné.
- contrôler le bon fonctionnement des services de permanence et de sécurité du corps,
notamment en ce qui concerne la surveillance des points névralgiques.
A cet effet, il effectue à son initiative ou selon les ordres du chef de corps, des sondages à
l'intérieur et à l'extérieur du quartier pour vérifier si les consignes sont respectées. Il prend
toutes mesures qui s'imposent en cas d’événements graves.
Avant sa prise de service, il se présente au chef de corps pour recevoir ses directives. Il
n'est pas tenu de demeurer au quartier, mais doit pouvoir être touché dans un délai de
l'ordre de la demi-heure et laisse à cet effet toutes consignes utiles à l'officier de
permanence et à la salle de service.
Le capitaine de semaine
Le capitaine de semaine est désigné parmi tous les capitaines du corps, à l'exclusion
de ceux qui participent à des services d'officier supérieur.
Pendant la durée de son service, il contrôle le service de sécurité, la surveillance effective
des points névralgiques et le bon fonctionnement du service des repas auxquels il assiste
midi et soir.
La désignation du personnel nécessaire, à l'exclusion des missions prescrites, relève des
attributions du commandant d'unité de grande semaine ou de son suppléant. Celui-ci
s'attache à ne pas dissocier les cellules élémentaires, à vérifier l'adéquation des
qualifications aux tâches prévues et à désigner un encadrement suffisant. Il contrôle les
conditions d'emploi des soldats et rend compte à l'officier supérieur chargé du service
général.
Dans la mesure où des services collectifs ou individuels, intérieurs ou extérieurs, n'auraient
pu être prévus par l'officier supérieur chargé du service général, le capitaine de semaine fait
désigner le personnel nécessaire.
Sauf en cas d’événements graves ou sur ordres particuliers du chef de corps, il n'est pas
tenu de coucher au quartier mais il doit pouvoir être touché sans délai. Il laisse à cet effet
toute consigne utile à l'officier de permanence et à la salle de service.
L'officier de permanence
L'officier de permanence est désigné pour vingt-quatre heures, parmi les officiers
subalternes et éventuellement parmi les majors, adjudants-chefs et adjudants.
Les capitaines prenant le service d'officier supérieur d'intervention et de capitaine de
semaine ne participent pas à ce service.
Chargé d'assurer la permanence du commandement en dehors des heures de
service, cet officier couche au quartier et y prend ses repas. Il rejoint son unité ou son
service pendant la journée. Il ne peut être remplacé sans autorisation du chef de corps ou
du chef de formation administrative.
Placé sous l'autorité de l'officier supérieur chargé du service général pour les situations
courantes, il relève directement de l'officier supérieur d'intervention pour l'alerte et la mise
en route des éléments éventuellement appelés à intervenir à l'extérieur.
L'officier de permanence dispose du sous-officier de permanence et du personnel de
service (corps, unité, service de sécurité). Il supplée le capitaine de semaine lorsque celui-ci
n'est pas de service au quartier.
A ce titre, il contrôle la bonne exécution des consignes de sécurité, il est habilité à prendre
sur le champ toutes mesures concernant la sécurité, notamment fermeture des foyers et
salles de consommation, ainsi que l'incarcération des individus ou groupe causant du
scandale, si le bon ordre l'exige.
D'une façon générale, il met en œuvre les moyens prévus pour l'assistance et l'intervention.
En cas d'événement grave, il alerte le capitaine de semaine ou l'officier supérieur
d'intervention selon les modalités prévues dans ses consignes. Si les circonstances
nécessitent la mise en alerte des éléments d'intervention, il y procède immédiatement.
Avant de prendre son service, il se présente à l'officier supérieur chargé du service général
pour recevoir ses directives. Il vise le dossier des consignes et ordres relatifs à l'exécution
du service de permanence du corps, l'état des gradés de semaine des unités, et prend
connaissance des divers services à assurer.
Le sous-officier de permanence
Le sous-officier de permanence est désigné pour vingt-quatre heures parmi les sous-
officiers du grade minimum de sergent-chef. Tous les sous-officiers du corps participent
à ce service sauf exceptions décidées éventuellement par l'officier supérieur chargé du
service général.
Le sous-officier de permanence prend ses repas au quartier et y couche à proximité de la
salle de service.
Il rejoint son unité dans la journée. Sous les ordres immédiats de l'officier de permanence, il
remplace le chef du service général en dehors des heures de travail. Il reçoit ses
consignes du sous-officier chef du service général et lui rend compte, avant de rejoindre son
unité, des événements et interventions qui se sont produits, ainsi que des remarques qu'il a
pu faire.
Aux heures prévues, le sous-officier de permanence vérifie la fermeture des accès du
quartier et celle du mess, salles de réunion, cinémas, clubs, foyers. A l'heure fixée par le
chef de corps pour l' « extinction des feux » , il s'assure que les lumières non justifiées sont
éteintes.
Après décision du chef de corps et avis médical, il peut faire enfermer des sanctionnés
assortis de jours d'isolement dans des chambres prévues à cet effet.
Le sous-officier de permanence exécute les rondes de contrôle qui lui sont prescrites et en
rend compte, au réveil, à l'officier de permanence, en même temps que des événements de
la nuit. Sur ordre, il vérifie par des appels la présence effective et la disponibilité du
personnel désigné pour l'assistance et l'intervention.
En présence d'événement insolite, il avertit sans délai l'officier de permanence.
Tout corps de troupe doit en permanence être capable d'intervenir avec au moins une partie
de ses moyens.
En fonction de la situation le commandement définit le régime d'alerte à appliquer.
Dans les cas où il n'est pas astreint à un régime d'alerte particulier, chaque corps de troupe
doit désigner une unité organique dite de « disponibilité opérationnelle ».
Cette unité, dont le volume est proportionné à l'importance de la formation, ne doit pas se
confondre avec l'unité dite « de grande semaine ». Toutefois, pour tenir compte des
structures de certaines unités ou de circonstances particulières, les autorités compétentes
dans leur commandement pourront accorder des dérogations permettant à l'unité de
disponibilité opérationnelle de fournir les éléments de servitude.
Cette unité poursuit ses activités normales à l'intérieur ou à l'extérieur du quartier pendant
les heures de travail y compris le samedi.
Le dimanche, elle applique un emploi du temps particulier tout en se tenant prête à être
rassemblée dans de courts délais pour toute intervention.
Le régime d'alerte minimum de disponibilité opérationnelle est adapté à chaque formation
en tenant compte de sa mission spécifique et de son volume. Il peut être renforcé en cas de
nécessité.
Sous les ordres d'un chef de poste habilité, sous-officier ou caporal-chef, le personnel
du poste de sécurité assure les fonctions :
• de contrôle d'accès et d'accueil des visiteurs à l'entrée de la formation ;
• de contrôle des individus et des installations à l'occasion de rondes ;
Sous les ordres d'un sous-officier (SOP, chef SG...), le personnel du poste de sécurité est
appelé à intervenir en armes (voir § 4 ci-dessous), sauf le chef de poste.
Les fonctions de contrôle d'accès et d'accueil des visiteurs consistent à assurer une
structure d'accueil, de délivrance des autorisations d'accès et un filtrage. Elles doivent
répondre aux principes généraux suivants :
L'accès et la circulation dans les emprises militaires sont réservés aux seules personnes
dont la fonction le justifie. Les autorisations sont délivrées sous la responsabilité du
commandant militaire d'îlot et/ou de formation :
l'entrée n'est autorisée que par des accès particulièrement contrôlés, notamment pour
les points d'importance vitale et les formations en ZP (zone protégée) disposant de
ZR (zone réservée) ;
le nombre de personnes entrant simultanément dans le quartier doit être limité, à
pied, à une seule ;
chaque personne à bord d'un véhicule, membre de la formation, prestataire de
service ou visiteur, doit être identifiée ;
les personnes ainsi autorisées doivent avoir fait l'objet d'une décision nominative
matérialisée par la délivrance d'un laissez-passer.
Les mesures générales et particulières doivent définir avec précision dans le dossier de
sécurité :
les conditions de délivrance des autorisations d'accès (piétons, cycles, motocycles et
véhicules) ;
les limites et les conditions de circulation, en particulier pour les visiteurs (piétons,
cycles, motocycles et véhicules) ;
les règles d'exécution du contrôle et du filtrage aux entrées.
Le filtrage à l'entrée du quartier est un élément important de la sécurité d'un organisme. A
ce titre, il doit être exécuté avec la plus grande rigueur.
Les entrées au quartier aux heures de pointe, doivent être particulièrement surveillées. Les
effectifs gagnent à être renforcés à cette occasion (SOP, Service général, EEI...). Toute
personne non munie d'un laissez-passer en vigueur doit être considérée comme un visiteur.
La relève du personnel ne doit pas s'effectuer en même temps que les flux principaux
d'entrée et de sortie.
Toute personne doit être identifiée sans exception, qu'elle entre à pied en tenue civile,
militaire ou de sport, en véhicule militaire ou civil.
Le chef de poste dispose d'un cahier de consignes permanentes et d'un cahier de
consignes occasionnelles où sont indiqués les éléments suivants :
armement, munitions, prescriptions particulières y afférant (positions des armes, clés
des râteliers, du coffret à munitions, etc.) ;
moyens détenus ;
missions générales et particulières ;
missions du chef de poste et du gradé de relève ;
fiches de tâches des sentinelles et/ou planton ;
contrôle des entrées ;
rondes.
Cérémonial
Permanence et surveillance
Le chef de poste fait régner la plus stricte propreté dans les locaux de garde. Il y veille
particulièrement au réveil et après chaque repas.
Il fait vérifier la tenue des personnes sortant du quartier ou y entrant et conduire à la salle de
service tout militaire se présentant en tenue incorrecte ou en état d'ébriété.
Il peut faire exécuter, en temps voulu, les sonneries réglementaires ou signaux prescrits :
réveil, extinction des feux, alertes, appels.
Prises de consignes
Aux heures prescrites, le gradé de poste relève les sentinelles et plantons dans les
conditions réglementaires ; il veille particulièrement à la correction de leur attitude à ce
moment-là.
Il s'assure que chacun d'eux connaît parfaitement ses consignes : missions, signaux de
reconnaissance, moyens d'alerte ; il les leur rappelle au besoin et vérifie le bon état de
fonctionnement des matériels mis à leur disposition.
Il est responsable du respect des horaires de relève à l'encontre desquels aucun
manquement ne doit être toléré.
d ) Gradé de relève
Lorsque c'est nécessaire, un second gradé peut être adjoint au gradé de poste. Il prend le
nom de gradé de relève et assure une partie des relèves dans les mêmes conditions que le
gradé de poste.
2.1. Le cadre de vie pendant le service (Titre III- Chap Ier de l'arrêté portant
RSI de l'armée de Terre)
Le bon fonctionnement du service quotidien de l'unité est conditionné par une organisation
stable s'appuyant sur :
un cadre de vie bien défini ;
des règles de service rigoureuses ;
des attributions fonctionnelles précises.
Le rôle des cadres de contact au sein de cette organisation et plus particulièrement au
sein de l'unité élémentaire est primordial.
Ils y ont en effet des attributions clés dans lesquelles ils doivent appliquer strictement des
règles de service connues de tous.
Le règlement de service intérieur organise la vie au quartier, les rassemblements et les
différentes activités qui rythment la journée des unités (instruction, travaux d'intérêt général,
rapports, repas notamment). Il indique les règles de service à appliquer dans la vie
quotidienne.
Pour atteindre une entière efficacité, les rassemblements doivent être limités en nombre,
mais exécutés de manière irréprochable.
A cet effet, tout rassemblement s'effectue sous les ordres d'un responsable qui
contrôle la tenue, l'attitude ou la présentation des soldats ; il s'attache à le rendre aussi bref
que possible.
Les rassemblements marquent le plus souvent le début d'une activité, mais il peut se révéler
indispensable d’en prescrire également à l'issue de missions (...) nécessitant de tirer
immédiatement les leçons d'une activité.
Les rapports ont pour but d'informer les subordonnés ou de leur donner des directives, de
recueillir leur avis ou de préparer la coordination de leurs activités. Ils peuvent avoir lieu à
l'échelon du corps de troupe ou de l'unité élémentaire et regrouper, suivant les
circonstances, différentes catégories de personnel.
Le commandant d'unité réunit aussi souvent que nécessaire ses adjoints directs
(notamment après chaque rapport régimentaire). Il fait aussi le bilan de la période écoulée
et fixe les objectifs à atteindre par son unité.
Sans qu'il y ait lieu à rapport, le chef de section réunit périodiquement ses subordonnés
directs s'inspire de cette manière de procéder pour réunir périodiquement ses subordonnés
directs, faire avec eux le point et préparer les activités à venir.
Les repas, qui font partie des activités du corps, doivent se dérouler dans l'ordre et le calme.
Quel que soit le système de distribution adopté, la répartition des salles et la perception des
plats doivent faire l'objet d'une organisation simple, bien adaptée et connue de tous.
La surveillance des repas incombe au service de permanence et aux services de semaine
des unités, mais les différents échelons du commandement se doivent d'y participer en vue
de rechercher toute amélioration possible du service.
Le contrôle doit porter principalement sur les points suivants :
propreté et hygiène des locaux, des installations et des personnes de service ;
situation des effectifs (présences et absences);
lutte contre toute forme de gaspillage ;
qualité et quantité des denrées ;
tenue, discipline, respect des règles de savoir-vivre ;
remise en état des locaux après chaque repas.
Les textes qui précèdent tracent un cadre qui est de nature à faciliter l'action du cadre de
contact dans la vie quotidienne.
Mais ils entraînent un certain nombre d'obligations.
Exploiter au mieux l'organisation inhérente à la société militaire suppose une bonne
connaissance des règlements.
L'ignorance conduit à l'improvisation, au mélange des attributions, à un sous-emploi des
moyens. Elle prive le responsable de concours parfaitement prévus, de modes d'action qui
ont fait la preuve de leur efficacité ou, pis encore, contrevient à des consignes permanentes.
Elle expose son auteur à des difficultés et à des échecs dont il est alors pleinement
coupable.
Les règlements fondent une organisation cohérente et complète, capable de faire face aux
différentes situations. Mais dans la réalité des corps, certains maillons de la chaîne
hiérarchique, certains moyens matériels, font parfois défaut. Force est alors de s'adapter, en
se référant aux attributions, aux tâches réglementaires. Par exemple, le chef de section
privé d'adjoint ne saurait consentir des impasses dans le domaine de la surveillance des
matériels, mais il doit au contraire faire connaître les contrôles qu'il réserve et ceux qu'il
confie à ses chefs de groupe.
Les ordres étant diffusés, l'exécution étant engagée selon les modalités prévues, les cadres
de contact ne sauraient se désintéresser du résultat. La confiance ne doit jamais être
aveugle. Plus grande est l'initiative laissée, plus impérieuse est l'obligation de contrôle.
Ce contrôle n'a pas besoin de revêtir un formalisme inutile. Un sondage, un passage,
suffiront souvent à juger la façon dont une prestation est, ou a été, assurée.
Naturellement, le contrôle des résultats s'accompagne d'un compte rendu à l'autorité qui a
donné la mission.
Le compte rendu fait partie des règles et des usages qui font l'efficacité d'une unité.
Le cadre de contact doit rendre compte systématiquement et en faire acquérir le
réflexe aux personnes placées sous ses ordres.
Pour exercer son commandement, le chef de corps dispose de cadres en nombre variable.
Il leur confie des attributions lui permettant de faire sentir son action en permanence dans
tous les aspects de la vie du régiment.
Au niveau des unités élémentaires, les responsabilités se partagent en fonctions de
commandement et d'instruction, en fonctions techniques et administratives. Aucun domaine
n'échappe à l'autorité du commandant d'unité. Toutefois, l'essentiel de son action porte sur :
l'éducation ;
l'instruction et l'entraînement ;
la notation et l'orientation ;
la discipline.
Constamment informé des objectifs et des intentions de son commandant d'unité, l'officier
adjoint est plus particulièrement chargé de promouvoir, suivre ou coordonner certaines
activités, ou recevoir des responsabilités relatives au matériel.
Dans les unités où il n'existe pas d'officier adjoint, le commandant d'unité peut confier ces
fonctions à l'officier d'active le plus ancien.
« Les sections sont normalement confiées aux jeunes officiers et aux sous-officiers titulaires
des brevets et certificats nécessaires. »
Les chefs de sections sont les collaborateurs immédiats du commandant d'unité. Celui-ci
répartit entre eux avec précision les détails du service, en veillant à ce qu'ils restent
disponibles pour mener l'instruction complète de leurs soldats.
Leur autorité s'étend sur l'ensemble de l'unité dont ils connaissent tous les sous-officiers et
EVAT. Ils les guident de leurs conseils, leur donnent l'exemple de la tenue, de l'ardeur au
travail, de la résistance à la fatigue. Ils empêchent tout abus d'autorité et redressent tout
acte de faiblesse vis-à-vis des EVAT.
Les fonctions particulières qui peuvent leur être attribuées (instruction, surveillance de
certains matériels, etc.) ne les dispensent pas de leur rôle d'instructeur et d'animateur de
leur section. Ils ont l'entière responsabilité du personnel, du matériel et des locaux qui leur
sont affectés. Ils peuvent confier à leur adjoint le soin de veiller à certains points
d'exécution, en particulier :
l'hygiène : vérification régulière des passages aux douches, de la propreté du linge,
de la coupe de cheveux ;
les armes et effets : tenue en main et contrôle de l'entretien, mise en réparation et
réception après travaux ;
le casernement : surveillance quotidienne de sa propreté, de son aération et de l'état
du matériel qui s'y trouve.
« Les chefs de section doivent rester constamment en mesure de donner au commandant
d'unité des renseignements détaillés sur le degré d'instruction militaire, la condition
physique et l'état d'esprit de tous les hommes de leur section, ainsi que sur l'état des
matériels qui leur sont confiés. Ils tiennent à jour un carnet de section et les livrets
d'instruction des personnels sous leurs ordres. »
Les chefs de section concourent avec le personnel du corps pour assurer certaines
fonctions du service général, suivant les prescriptions du chef de corps.
Les sous-officiers chefs de groupe ont les mêmes devoirs vis-à-vis de leur groupe
que les chefs de section vis-à-vis de leur section. Ils exigent l'exécution ponctuelle du
service, en s'abstenant de toute brusquerie comme de toute familiarité. Ils tiennent un
carnet de groupe.
Aux rassemblements, ils font l'appel de leur groupe et le rendent au chef de section. Ils lui
rendent compte de tout fait concernant les soldats, les matériels et le casernement de leur
groupe.
Les caporaux-chefs et caporaux vivent avec les soldats dont ils sont les moniteurs
permanents. Leur devoir le plus important est de donner l'exemple de la discipline, de la
conduite et de la tenue.
Ils peuvent être spécialisés dans des emplois particuliers (pilotes, conducteurs d'engins, etc.).
Pour assurer la surveillance et le maintien en condition des matériels qui lui sont confiés, le
commandant d'unité désigne un officier ou sous-officier de son unité qui a, vis-à-vis du
commandant d'unité, un rôle comparable à celui du responsable des matériels vis-à-vis du
chef de corps.
Cet officier ou ce sous-officier est notamment chargé :
de l'organisation et du contrôle des opérations d'entretien et de remise en état prévues
par les règlements techniques ;
du contrôle périodique des existants ;
de la tenue de la comptabilité et des divers documents réglementaires.
Il peut être amené à décider l'interdiction d'emploi d'un matériel (en particulier des
véhicules, engins, et armements) lorsque la sécurité de l'utilisateur ou la sauvegarde du
matériel est en jeu.
Il dispose de personnel (sous-officiers et militaires du rang) spécialisé ou de spécialistes
instruits et des moyens matériels en dotation à l'unité.
Lorsque l'importance et la diversité des matériels le justifient, le commandant d'unité peut en
répartir la surveillance par catégories entre plusieurs officiers ou sous-officiers de son unité.
Le sous-officier de semaine est l'auxiliaire immédiat de l'adjudant d'unité qu'il supplée en cas
d'absence.
Il a sous ses ordres le gradé de semaine.
Devoirs généraux :
Le sous-officier de semaine s'assure de la propreté des locaux communs et des aires
imparties à son unité à l'intérieur du casernement, tâche pour laquelle il demande à
l'adjudant d'unité la désignation du personnel nécessaire. Il commande les services
ordonnés par celui-ci.
Il rend compte, à l'adjudant d'unité ou à l'officier de semaine des événements de la nuit, des
malades et de tous les faits portés à sa connaissance : rixes, cas d'ivresse, fautes graves...
Face à un événement grave, si dans son unité aucun de ses supérieurs n'est présent, il
demande immédiatement l'intervention de l'officier de permanence.
Il assure en temps utile la transmission des ordres reçus à tout le personnel de l'unité y
compris éventuellement à celui habitant en ville. Il détient à cet effet le cahier d'adresses et
le plan de ramassage des cadres en cas d'alerte.
Le sous-officier de semaine veille à l'observation des règles de sécurité dans les locaux et
installations de l'unité : armurerie, dépôt de carburants ou d'ingrédients...
Il est responsable de la présence et de la disponibilité du personnel assurant le service
d'intervention et d'assistance. Dès l'alerte, il rassemble au plus vite les éléments désignés,
les dirige sur le point prévu et les présente à l'officier de permanence.
Responsabilités particulières :
Appels et contrôles des absences
Sauf ordre contraire du commandement, seul l'appel du matin est obligatoire.
Il permet de contrôler la présence du personnel au début du travail, et de recenser ceux qui
ne peuvent, pour un motif quelconque, y participer.
A cet effet, les chefs de chambre notent les indisponibles et les absents avant le
rassemblement et en donnent les noms au sous-officier de semaine.
Celui-ci rassemble les renseignements pour l'ensemble de l'unité et les remet à l'adjudant
d'unité chargé d'établir la situation de prise d'armes quotidienne.
L'appel du soir est rendu pour les seuls éléments d'intervention. Le chef de l'élément
effectue au moins un exercice d'alerte à une heure fixée par le chef de corps. Au cours de
celui-ci, il vérifie la présence effective du personnel désigné.
Dans les autres unités, le contrôle des absents et des présents est une responsabilité
laissée à l'initiative des chefs de corps.
Le personnel est libre de quitter le quartier après le service, sauf motifs particuliers (service,
consigne, punition, maladie...).
Rassemblements :
Chaque jour, le sous-officier de semaine rassemble l'unité à l'heure prescrite pour la lecture
de la décision (ou rapport) et la présente à l'adjudant d'unité.
Il est également responsable de tous les rassemblements de personnel commandé de
service ou présenté aux revues de catégories. Il s'assure de la présence de tout l'effectif
convoqué, du respect de l’horaire et de la correction de la tenue.
Malades
Le sous-officier de semaine porte les noms des malades et consultants sur le cahier de
visite et y fait figurer les renseignements demandés par le médecin-chef.
A l'heure prescrite, il dirige les intéressés vers l'infirmerie et y fait porter le cahier de visite
qu'il présente à l'adjudant d'unité dès que le médecin-chef l'a retourné à l'unité.
Au cours de la journée, il passe dans les chambres où se trouvent les militaires au repos et
rend compte de ses observations à l'adjudant d'unité.
Repas
Le sous-officier de semaine assiste personnellement aux repas des soldats de l'unité. Il fait
connaître au cercle mess le nombre de ceux qui sont retenus par un service et s'assure que
les rations correspondantes sont mises de côté et conservées chaudes. Il fait porter aux
locaux disciplinaires le repas des militaires faisant l'objet d'une mesure d'isolement et
s'assure que le poste de garde et le personnel de l'unité employé à l'extérieur ont été servis.
Il rend compte immédiatement au capitaine de semaine de tout fait anormal concernant les
repas.
Courrier personnel
Le sous-officier de semaine reçoit du service en charge du courrier pour l'unité les envois
postaux et les remet dès que possible à leurs destinataires.
Il avise les intéressés de l'arrivée des mandats et lettres ou colis chargés ou recommandés
en leur indiquant les heures auxquelles il est possible de les retirer.
Il donne au service en charge du courrier pour l'unité, par écrit, toutes les indications utiles
pour faire suivre le courrier du personnel absent de l'unité.
Lorsqu'un télégramme est adressé à un homme ou cadre de l'unité, le sous-officier de
semaine le remet directement.
Le personnel appelé à exercer des fonctions au titre du service de garnison doit connaître
le cadre dans lequel il les exerce.
Sous réserve des exceptions mentionnées aux articles 4 et 5, le commandant d'armes est
l'officier ou à défaut le sous-officier ou officier marinier de la garnison le plus ancien dans le
grade le plus élevé.
Il est nommé par le chef d'état-major des armées qui peut déléguer sa signature aux
autorités qui lui sont subordonnées.
En cas de désaccord d'une autorité ne relevant pas du chef d'état-major des armées, la
décision est prise par le ministre de la défense.
Dans chaque garnison, un officier de garnison est désigné pour assurer, sous
l'autorité du commandant d'armes, le fonctionnement du service.
Il est l'agent d'exécution et de contrôle du commandant d'armes pour tout ce qui concerne le
service de garnison.
Le commandant d'armes désigne l'officier de garnison parmi les officiers, sous-officiers ou
officiers mariniers placés directement et organiquement sous ses ordres.
Dans les garnisons importantes, l'officier de garnison est un officier supérieur désigné
par le commandant d'armes. Il prend le titre de major de garnison.
Pour la garnison de Paris, le commandant d'armes, par ailleurs gouverneur militaire
de Paris, dispose, pour l'exécution du service de la garnison, d'un commandant
d'armes délégué assisté d'officiers supérieurs appartenant aux forces armées ou aux
formations rattachées, désignés par le chef d'état-major des armées et remplissant, pour
tout ce qui concerne le personnel de chacune de ces forces armées et formations
rattachées, les fonctions de majors de garnison.
Dans toute garnison disposant d'un centre médical des armées ou d'une antenne médicale
de centre médical des armées, les fonctions de médecin-chef de garnison sont assurées
par le médecin commandant le centre médical des armées ou le médecin adjoint
responsable de l'antenne médicale implantée dans la garnison concernée. Ce médecin est
également le conseiller médical du commandant d'armes.
Dans les garnisons dépourvues de centre médical ou d'antenne médicale de centre médical
des armées, les fonctions de conseiller médical du commandant d'armes peuvent être
assurées par un médecin des armées désigné à cet effet par le directeur du service de
santé territorialement compétent.
Les commandants d'armes peuvent, de manière exceptionnelle et pour une durée limitée,
prendre des mesures immédiates permettant de répondre à une situation d'urgence, dans
l'attente de directives des autorités de l'organisation territoriale interarmées de défense et
sous réserve de leurs attributions propres.
Ils exercent les responsabilités suivantes :
1. garde de certaines installations d'intérêt commun : le commandant d'armes
organise, selon les principes mentionnés à l'article 11, le service de garde de certaines
installations d'intérêt commun ne disposant pas du personnel nécessaire ;
2. piquet : un certain effectif de la garnison peut être maintenu disponible au sein de sa
formation pour des services inopinés ou dans le cadre de la lutte contre les calamités.
L'effectif ainsi maintenu disponible prend l'appellation de piquet. La durée de service
est, en principe, de vingt-quatre heures. Le commandant d'armes peut
exceptionnellement décider qu'un piquet devra être tenu prêt à intervenir en
permanence ; il répartit alors ce service, qui doit être réduit au minimum, entre les
troupes de la garnison et prend, le cas échéant, toutes les dispositions pour assurer
son transport rapide ;
3. consigne des troupes dans les casernements : le commandant d'armes peut
consigner les troupes dans leurs casernements ; il prescrit les mesures nécessaires
relatives aux militaires logés en ville : il rend compte à l'autorité militaire dont il relève
en vertu de l'article 7 ; hors les cas d'absolue nécessité, les troupes ne peuvent, sans
l'autorisation de cette autorité, être consignées plus de vingt-quatre heures ;
4. concours pour l'exécution de travaux urgents, de secours ou de sauvetage :
indépendamment des cas où les formations des forces armées et des formations
rattachées peuvent être légalement requises, les formations d'une garnison peuvent
être appelées à fournir le concours d'unités encadrées pour l'exécution de travaux
urgents, de secours ou de sauvetage.
Sur ordre du commandant d'armes, des officiers, des sous-officiers et des officiers mariniers
peuvent être désignés pour la visite du personnel des forces armées ou des formations
rattachées en traitement dans les hôpitaux.
Selon les directives du commandant d'armes, des officiers peuvent être désignés pour la
visite périodique du personnel des forces armées ou des formations rattachées détenu dans
les établissements de l'administration pénitentiaire.
Chapitre 2
ORGANISATION INTERARMÉES DU SOUTIEN (OIAS)
L'organisation du soutien a beaucoup évolué ces dernières années, avec la création des Bases
de Défense et le rattachement d'un certain nombre de fonctions essentielles au Service du
Commissariat des Armées (SCA).
Il est indispensable de maîtriser à tous les niveaux l'articulation de cette nouvelle organisation du
soutien.
La mise en œuvre d'une organisation interarmées du soutien (OIAS) traduit une évolution
fondamentale dans la façon d'appréhender le soutien au sein du ministère avec un objectif
permanent : garantir l'efficience du soutien pour toutes les entités du ministère et sa
continuité pour les unités opérationnelles lorsqu'elles s'engagent, sur le territoire national
comme hors de nos frontières.
Pour améliorer la qualité du service rendu aux forces et aux formations soutenues en bases
de défense, la transformation des soutiens comporte la rénovation des grandes fonctions
d'administration et de soutien du Ministère et la simplification de l'organisation territoriale
des soutiens.
Elle contribue ainsi à la réalisation du modèle d'armée issu du Livre blanc de 2013 et
précisé dans la loi de programmation militaire 2014-2019.
La transformation du soutien se fonde sur un plan validé par le ministre de la Défense, qui
s'inscrit dans le principe de primauté à la finalité opérationnelle des armées.
Cette transformation répond à sept objectifs, qui concourent à la garantie d'un soutien
efficace, performant et cohérent à partir de chaînes métiers spécialisées (infrastructures,
santé, soutien commun...) :
Garantir un soutien efficace et réactif aux sollicitations opérationnelles
Maintenir la conformité du soutien des forces aux contrats opérationnels et de service
Clarifier les rôles entre responsables de la politique de soutien et responsables de sa
mise en œuvre
Améliorer la performance du soutien en généralisant la logique de « bout-en-bout »
Assurer la coordination des différentes chaînes métier, du niveau local au niveau
central
Poursuivre l'harmonisation et la simplification des procédures administratives
Accompagner le personnel tout au long de la transformation
Missions du CICoS
le CICoS est chargé de s'assurer que la prestation fournie par les opérateurs du
soutien satisfait aux besoins collectifs et individuels des soutenus. Il lui incombe de
mesurer la QSR et d'évaluer le degré de satisfaction des soutenus. Il peut proposer
les axes d'amélioration ;
à cette fin, dans le respect des prérogatives des armées, directions et services pour
leurs activités permanentes :
sur la base des offres et contrats de services nationaux entre les armées,
directions et services, il supervise la définition du niveau de prestations attendu
localement et la mise en place des contrats de services locaux adaptés aux
soutenus en BdD. Il définit et entretient une « base de données soutenus » qui
est la référence des besoins collectifs et individuels des soutenus en BdD ;
il est rendu destinataire de tous les documents nationaux et locaux relatifs aux
offres de service, aux contrats de service, aux enquêtes de satisfaction et aux
sondages réalisés à l'initiative des armées, directions et services ;
il synthétise les besoins des soutenus et identifie les écarts avec les offres des
services et les résultats obtenus. Une partie des indicateurs nécessaires lui est
fourni par les armées, directions et services.
Dans le cadre de la QSR rénovée, le CICoS anime l'amélioration continue la relation
soutenus-soutenants, afin de simplifier l'accès aux soutiens, de renforcer l'information des
soutenus sur la réalisation des prestations de soutien et d'évaluer la satisfaction des
soutenus.
Il est chargé de :
faciliter l'accès à la demande de service, renforcer l'information délivrée au soutenu
au fur et à mesure du traitement de sa demande et recueillir la QSR, en mesurant la
perception individuelle et collective des soutenus ;
programmer et prioriser le besoin à son niveau, mesurer les écarts avec la qualité de
service délivrée, en rechercher les causes pour mettre en place et suivre les plans
d'actions permettant d'anticiper ou de corriger les dysfonctionnements. Il anime à
cette fin les conseils de coordination locaux et le conseil des bénéficiaires ;
synthétiser et restituer les éléments d'analyse auprès des différentes instances de
gouvernance des soutiens, notamment les conseils de gestion, et informer les
organismes soutenus, au travers de tableaux de bord.
Par ailleurs, le CICoS fait décliner par les COMBdD le plan d'adossement nécessaire à la
préparation opérationnelle individuelle (POI) du personnel militaire des services de soutien,
en liaison avec les états-majors d'armées et les directions de service. Il en contrôle la mise
en œuvre et l'adapte en fonction des remontées locales.
8 axes principaux
c ) Soutien à la projection
Le contrat de projection reçu du CEMA permet de répondre aux besoins d'administration
générale et de soutien commun des unités déployées. Dans ce dispositif, les BdD doivent,
à tout moment, pouvoir mettre à disposition des forces du personnel moralement,
physiquement et techniquement prêt à exercer son métier de combattant et de spécialiste.
Le groupement de soutien a vocation à projeter une partie de son personnel avec
les unités.
Il est dimensionné (entre 10 et 12 % de l'effectif global) de façon à pouvoir détacher une
partie de ses effectifs auprès des unités en exercices ou en projection opérationnelle, tout
en continuant à répondre aux besoins quotidiens des organismes soutenus par la BdD.
RÉFÉRENCES
Code pénal, partie législative
Code de la défense, partie réglementaire
Arrêté du 30 novembre 2011 portant approbation de l'instruction générale interministérielle
n° 1300 sur la protection du secret de la défense nationale.
Instruction ministérielle n° 900/DEF/CAB/DR (diffusion restreinte) du 26 janvier 2012 relative
à la protection du secret de la défense nationale au sein du ministère de la défense.
BOEM 101-2 Droit des conflits armés.
TTA 925, Manuel de droit des conflits armés, DAJ, 2000.
Chapitre 1
SÉCURITÉ DE LA NATION, TERRORISME ET PROTECTION ET
SÉCURITÉ DE LA DÉFENSE
Fondamental
Arrêté du 30 novembre 2011 portant approbation de l'instruction générale interministérielle n°
1300 sur la protection du secret de la défense nationale (IGI 1300).
Le secret de la défense nationale constitue une cible majeure pour les services étrangers et
les groupements ou les individus isolés ayant pour objectif de déstabiliser l'État ou la
société. Cette menace vise tous les domaines d'activité relevant de la défense et de la
sécurité nationale : politique, militaire, diplomatique, scientifique, économique, industriel...
Certaines informations intéressant la défense et la sécurité nationale nécessitent une
protection particulière, permettant d'en maîtriser et d'en limiter la diffusion, dans des
conditions définies dans l'IGI 1300 dont la dernière version date du 30 novembre 2011.
Une menace se caractérise par un auteur qu'il faut identifier, un vecteur qu'il faut déceler et
une cible qu'il faut protéger.
Pour pouvoir mener à bien leurs actions, les services de renseignement, les organisations
ou les individus qui pratiquent le TESSCo doivent en premier lieu obtenir des informations
sur la défense nationale ou les forces armées.
Pour ce faire, ils utilisent des agents recrutés au sein de la défense nationale ou y ayant
accès. Ces personnes agissent soit volontairement suivant des motivations personnelles,
soit sous la contrainte, soit inconsciemment en n'ayant pas le sentiment d'être manipulés.
Les raisons qui poussent certaines personnes à devenir agents de leur plein gré sont :
Les agents recueillent les informations auprès des organismes ou du personnel détenteur
soit directement par vol ou photocopie de documents, vol de composants industriels,
photographies, intrusions sur les réseaux informatiques, et de manière ouverte grâce aux
réseaux sociaux (Facebook, Copains d'avant...), aux blogs, soit le plus fréquemment,
bribes par bribes par des indiscrétions ou des négligences commises par les détenteurs,
soit aussi auprès de personnes ayant décidé de trahir.
Les règles de sécurité applicables aux lieux sont mises en œuvre pour protéger les
informations ou supports classifiés contre toute menace d'origine interne ou externe qui
pourrait mettre en cause leur disponibilité, leur intégrité, leur confidentialité et afin
d'empêcher qu'une personne non autorisée puisse y accéder.
Les règles de protection d'une organisation internationale pourront être retenues dans une
représentation française située physiquement au sein d'une entité relevant de cette
organisation ou appliquant, en vertu d'accords de sécurité en vigueur, des mesures
cohérentes avec lesdites règles.
Lorsque les circonstances imposent la détention d'informations classifiées mais ne
permettent pas la mise en place des moyens adéquats de protection physique, des mesures
compensatoires sont prises afin de conserver le même niveau de protection.
Les points sensibles sont des installations dont la destruction ou la mise hors service
partielle peut nuire au fonctionnement de l'État.
- Généralités sur la protection physique liée à la nature et au statut juridique des
installations.
Les points sensibles, militaires ou civils, dont la sécurité a été confiée au ministère des
Armées, bénéficient de mesures de protection qui reposent sur le principe de la détection,
du freinage et de l'intervention (DéFi).
Les installations militaires qui entrent dans cette catégorie sont :
les bases nucléaires,
les bases aériennes et les
arsenaux, les centres et relais de
transmission,
les dépôts de matériel ou de munitions.
La détection peut être effectuée par l'utilisation de systèmes d'alarme et de détection
passifs ou actifs, ou par l'emploi de plantons et/ou de sentinelles.
Aucun obstacle n'est infranchissable. Le but du freinage est de retarder l'intrusion par des
obstacles passifs (non dangereux) ou actifs (dangereux) en attendant l'arrivée d'éléments
d'intervention internes (EIT) ou externes (gendarmerie ou police nationales).
- Les principales mesures de protection des installations.
Les mesures de protection, contre les pénétrations frauduleuses par exemple, sont fonction
du niveau de sensibilité propre à chaque installation. Les infractions, telles que les
pénétrations frauduleuses par exemple, sont du ressort du code pénal.
1. Le terrain militaire
Définition :
Les articles 413-5 et R 644-1 du code pénal définissent le terrain militaire et lui confèrent
une protection juridique. Est réputé terrain militaire, tout bien meuble de grande dimension
(engin, appareil) ou immeuble (terrain, construction), affecté au ministère des Armées, dans
lequel l'accès sans autorisation ou de manière frauduleuse constituent respectivement une
contravention ou un délit.
Lorsque ce terrain militaire est clos, le filtrage des accès est obligatoire.
Délimitation/Marquage :
La loi n'oblige pas à la pose d'une clôture, mais à la mise en place de panneaux précisant la
qualité militaire du terrain délimité, et l'interdiction d'y pénétrer lorsqu'aucune marque
distinctive ne signale qu'il est affecté à l'autorité militaire ou placé sous son contrôle.
Les panneaux d'interdiction revêtent la forme suivante :
Protection juridique/intervention :
La loi distingue la pénétration frauduleuse de celle qui ne l'est pas et définit la première
comme étant un délit (article 413-51), la seconde comme étant une contravention (article R
644-12). Lorsque le caractère frauduleux de la pénétration est établi, les personnels
œuvrant sur le site ont qualité pour appréhender l'intrus en application de l'article 73 du
code de procédure pénale.
L'usage des armes ne se justifie qu'en cas de légitime défense.
Définition :
La zone protégée est une emprise ou un local clos, abritant des matériels sensibles ou des
informations et supports classifiés (ISC), où la libre circulation est interdite et l'accès soumis
à autorisation. Les limites sont visibles, matérialisées et ne peuvent être franchies par
inadvertance.
Délimitation :
La clôture d'une hauteur supérieure à 2,15 m ou, dans le cas où les murs du bâtiment
constituent l'enceinte, protection de toutes les ouvertures situées à moins de 5,50 m au-
dessus du niveau du sol.
Marquage :
Les mesures d'interdiction d'entrer sont rendues apparentes au moyen de panneaux
signalant l'interdiction de pénétrer. Ils doivent faire référence à l'article 413-7 du code pénal
et porter la date correspondant au numéro d'enregistrement de l'arrêté de création de la ZP,
édité par le COMZT.
Placés aux endroits appropriés, ils sont en nombre suffisant pour être obligatoirement vus.
Cependant, dans le cas d'une enceinte très difficilement franchissable, murs de citadelle par
exemple, ou pour un site architectural classé, les panneaux peuvent n'être apposés
qu'auprès des seuls accès possibles (éventuellement sur des piquets).
Les panneaux d'interdiction revêtent la forme suivante :
Les zones de défense hautement sensibles (ZDHS) sont définies par l'art L 4123.12 du
code de la défense.
Les articles R 2363-1 à R 2363-7 du code de la défense précisent leur statut juridique, les
conditions dans lesquelles sont définies leurs limites, les conditions de délivrance des
autorisations d'y pénétrer et les modalités de protection dans le cas d'une intrusion ou d'une
tentative d'intrusion, qu'elles soient par voies terrestres, aériennes ou maritimes.
C'est une zone à l'intérieur de laquelle sont implantés où stationnés des biens militaires,
dont la perte ou la destruction seraient susceptibles de causer de très graves dommages à
la population, ou mettrait en cause les intérêts vitaux de la défense nationale.
Délimitation :
La clôture doit avoir une hauteur minimale de 2,15 m.
Pour les emprises à créer ou à rénover, les normes suivantes sont recommandées :
l'enceinte grillagée constitue, en plus, un dispositif de freinage à efficacité renforcée.
La clôture est installée sur des murets de 15 cm d'épaisseur, enterrés d'au moins 40 cm. Il
est possible d'ajouter un rouleau de concertina enterré. Les poteaux sont scellés dans les
murets. Le remplissage est constitué de grilles rigides à mailles serrées sans plis en fils d'au
moins 4 mm de diamètre amenant la clôture à une hauteur de 2,60 m hors tout. La clôture
est complétée en tête par des bavolets et un rouleau de ronces artificielles.
Marquage :
Les limites terrestres de la ZDHS sont signalées par un marquage nettement visible, de jour
comme de nuit, sous la forme de panneaux disposés aux endroits appropriés.
Les panneaux d'interdiction revêtent la forme suivante :
Protection juridique :
Outre les cas de légitime défense, n'est pas pénalement responsable le militaire qui déploie,
après sommations, la force armée absolument nécessaire pour empêcher ou interrompre
toute intrusion dans une ZDHS et procéder à l'arrestation de l'auteur de cette intrusion.
Intervention :
L'accès aux secrets de la défense nationale est une préoccupation constante des
services étrangers, de groupements divers ou d'individus isolés, qui vise en
permanence tous les domaines d'activité de la défense nationale. Leur action est souvent
facilitée par l'ignorance, l'inattention ou la négligence de certains détenteurs
d'informations qui ne prennent pas les précautions suffisantes pour en assurer la protection.
Très Secret Défense (TSD), réservé aux informations et supports qui concernent les
priorités gouvernementales en matière de défense et de sécurité nationale et dont la
divulgation est de nature à nuire très gravement à la défense nationale ;
Secret Défense (SD), réservé aux informations et supports dont la divulgation est de
nature à nuire gravement à la défense nationale ;
Confidentiel Défense (CD) , réservé aux informations et supports dont la
divulgation est de nature à nuire à la défense nationale ou pourrait conduire à la
découverte d'un secret classifié au niveau Très Secret Défense ou Secret Défense.
Selon l'Article R2311-7 du Code de la défense, seules des personnes qualifiées peuvent
accéder aux secrets de la défense nationale.
La qualification exige la réunion de deux conditions cumulatives :
avoir fait l'objet d'une décision d'habilitation au niveau de classification de
l'information considérée ;
avoir besoin d'en connaître pour l'exercice de sa fonction ou
l'accomplissement de sa mission.
Les informations classifiées TSD et SD ont un caractère absolu de secret. Il est interdit de
reproduire le TSD quelque soit la circonstance, et le SD sans autorisation préalable de
l'autorité émettrice. Elles doivent être traitées selon une procédure particulière et
conservées dans un coffre-fort conforme aux normes réglementaires. La circulation des
informations TSD par voie électronique est interdite.
Les informations CD n'ont pas le même caractère de secret mais leur connaissance ou leur
exploitation peuvent conduire à la divulgation d'un secret de la défense nationale. Leur
reproduction est contrôlée. Les exemplaires sont comptabilisés et conservés dans une
armoire forte conforme aux normes réglementaires dans un local dont les caractéristiques
sont définies par l'IM 900 relative à la protection du secret de la défense nationale au sein
du ministère des Armées.
Une information n'ayant pas fait l'objet d'une décision de classification à l'un des trois
niveaux définis n'est pas protégée pénalement au titre du secret de la défense nationale.
Aussi, caractérise une faute, qu'il revient à l'autorité hiérarchique d'apprécier et, le cas
échéant, de sanctionner, le fait d'omettre de procéder à la classification d'une information
dont la divulgation est de nature à nuire à la défense ou à la sécurité nationale.
Cas particulier : la mention « SPECIAL FRANCE »
Selon l'Article 65 de l'IGI 1300, la mention « Spécial France », de couleur bleue, n'est pas
une mention de classification. Elle est employée pour les informations ou supports,
classifiés ou non, destinés aux seuls ressortissants français.
Lorsque des informations marquées « Spécial France » sont classifiées, elles doivent, outre
satisfaire aux mesures de sécurité appropriées à leur degré de protection, n'être transmises
qu'à des personnes physiques ou morales françaises dûment habilitées et ayant le besoin
d'en connaître.
Les règles applicables aux informations et supports matériels valent également pour les
documents informatiques, qui ne peuvent être acheminés, par voie électronique, que par un
canal national spécifique de transmission offrant toutes les garanties précitées de sécurité
et de cloisonnement.
La mention « SPÉCIAL FRANCE » signifie qu'en aucun cas, même s'il ne porte aucune
mention de classification, le document ne doit être communiqué à un ressortissant étranger.
Rappel
Ces degrés de protections n'entrent pas dans les mentions de classification couverte par le
secret de la Défense, mais leur confidentialité doit être respectée afin de protéger les
intérêts
éventuels des personnes tant morales que physiques. Elles ne peuvent être traitées que par du
personnel ayant besoin d'en connaître, soumis aux obligations du secret ou de la discrétion
professionnelle.
Conduite à tenir
Toute personne n'ayant pas le besoin d'en connaître ne doit pas avoir accès à ces documents.
Toute personne trouvant un tel document doit le soustraire à la vue de quiconque et le
confier à ses supérieurs dans les plus brefs délais.
Pour ne pas risquer de divulguer des informations protégées (dotation, performances,
caractéristiques techniques, opérations en cours, etc.), il faut :
ne jamais parler de service en présence d'inconnus (lieux publics, transports en
communs, restaurants, etc.) ;
ne jamais publier sur Internet des données susceptibles de faciliter l'accès à ces
informations ;
ne connaître que les informations dont on a besoin pour l'exercice de sa fonction ou
pour l'accomplissement de sa mission ;
appliquer les consignes prévues pour protéger les documents et les informations
sensibles et leurs supports ;
dans le domaine de la sécurité informatique, appliquer les consignes d'utilisation des
systèmes afin d'éviter une intrusion ou une perte d'informations au sein des
ordinateurs isolés ou des réseaux ;
rendre compte de tout incident.
– la gestion des composants sensibles du système : une gestion des ACSSI et des autres
composants sensibles du système d'information doit être mise en place, permettant d'en
assurer la traçabilité tout au long de leur cycle de vie, conformément à l'article 91 de l'IGI
1300 ;
– la protection physique du système : les mesures de protection physique d'un système
d'information doivent être appliquées ;
– la gestion et le contrôle des accès au système : le système d'information doit être conçu et
géré de manière à ne permettre son accès qu'aux seules personnes ayant le niveau
d'habilitation requis et le besoin d'en connaître ;
– l'agrément des dispositifs de sécurité : des dispositifs de sécurité agréés doivent être
utilisés (Article R. 2311-6-1 du code de la défense).
Les principes de défense en profondeur se décline en cinq axes majeurs :
prévenir : éviter la présence ou l'apparition de failles de sécurité ;
bloquer : empêcher les attaques de parvenir jusqu'aux composants de sécurité du
système ;
contenir : limiter les conséquences de la compromission d'un composant de sécurité du
système ;
détecter : pouvoir identifier, en vue d'y réagir, les incidents et les compromissions
survenant sur le système d'information ;
réparer : disposer de moyens pour remettre le système en fonctionnement et en
conditions de sécurité à la suite d'un incident ou d'une compromission (il s'agit de
résilience).
4. Agrément des dispositifs de sécurité (Art. 89 de l'IGI 1300)
Les dispositifs de sécurité sont des moyens matériels ou logiciels destinés à protéger les
informations traitées par le système ou à protéger le système lui-même. Ces dispositifs
peuvent être développés pour un usage général ou spécifiquement pour un système
particulier.
Ces dispositifs mettent en œuvre différents types de fonctions et de mécanismes de
sécurité, notamment des fonctions :
de contrôle d'accès aux informations, comme l'authentification, le filtrage, le
cloisonnement logique entre niveaux de sécurité ou le marquage des informations ;
ou des mécanismes destinés à protéger le dispositif lui-même, comme
l'enregistrement et l'imputabilité des accès au dispositif, à empêcher ou à détecter les
intrusions physiques ou logiques non autorisées, à garantir la protection, ou
l'effacement le cas échéant, des données sensibles stockées, et plus généralement
toute fonction ou tout mécanisme destiné à garantir l'intégrité et la disponibilité du
dispositif ; d'administration et de gestion sécurisée du dispositif ;
protégeant la transmission et le stockage de données radio ou informatiques (par
cryptologie : chiffrement des informations) ;
ou des mécanismes limitant les émissions de signaux compromettants.
Ne peuvent accéder aux informations classifiées que les personnes dûment habilitées
et ayant le besoin d'en connaître.
L'habilitation est une procédure lourde qui ne doit être engagée que lorsqu'elle est
strictement nécessaire et conforme au catalogue des emplois.
Le contrôle élémentaire permet de vérifier que l'on peut accorder à une personne un
degré de confiance suffisant pour lui autoriser l'accès à un lieu abritant des secrets de
la défense nationale ou lui confier une mission particulière.
Les décisions relatives aux habilitations sont notifiées aux intéressés.
1. Besoin d'en connaître
En vertu de l'article R. 2311-7 du code de la défense, nul n'est qualifié pour connaître des
informations ou supports classifiés s'il n'a fait au préalable l'objet d'une décision
d'habilitation et s'il n'a besoin, selon l'appréciation de l'autorité d'emploi sous laquelle il est
placé, au regard notamment du catalogue des emplois justifiant une habilitation établi par
cette autorité, de les connaître pour l'exercice de sa fonction ou l'accomplissement de sa
mission.
2. Habilitation du personnel
L'autorité hiérarchique doit veiller à l'habilitation du personnel placé sous sa responsabilité
et, à ce titre, initier, par la constitution d'un dossier, la procédure d'habilitation au niveau
requis par le catalogue des emplois.
Cette procédure comprend une enquête de sécurité permettant à l'autorité d’habilitation de
prendre sa décision en toute connaissance de cause, après l'émission d'un avis de sécurité
par le service enquêteur.
A la notification d'une décision d'habilitation favorable par l'officier de sécurité, l'intéressé
signe le premier volet de l'engagement de responsabilité (conformément à l'article 26 de l'
IGI 1300).
3. Fin de l'habilitation
L'habilitation prend fin de trois manières :
soit lorsque l'intéressé quitte le poste qui a motivé son habilitation,
soit lorsque la validité de l'avis de sécurité expire,
soit parce que l'habilitation est retirée.
En quittant son emploi ou lorsque son habilitation arrive à échéance, le titulaire signe,
conformément à l'article 26 de l'IGI 1300, le second volet de l'engagement de
responsabilité.
Dans chaque formation, un officier sécurité nommé par le chef d'organisme est
responsable de la protection du personnel, des informations ou supports d'information et
des installations contre les ingérences et mesures diverses pouvant porter atteinte à la
Défense nationale. Il fixe les règles et consignes de sécurité à mettre en œuvre et en
contrôle l'application.
Toutefois la sécurité reste l'affaire de tous, et chaque échelon du commandement doit veiller
au respect des deux points suivants :
1. la connaissance des règlements et des consignes ;
2. le développement du souci du compte-rendu.
La connaissance des règlements et des consignes
Cette connaissance est acquise lors de la formation initiale au cours de laquelle les notions
de base en matière de sécurité sont enseignées.
Un effort particulier sera apporté aux réactions à avoir en cas de découverte d'un objet
suspect et de réception d'un appel téléphonique anonyme.
Le développement du souci du compte rendu
La sécurité repose sur la remontée rapide vers le commandement des comptes rendus
d'incidents ou de faits dont le personnel a pu être la victime, l'auteur ou le témoin.
Il doit être le plus précis possible. Pour cela il convient de développer chez le personnel,
militaire et civil, le sens de l'observation ainsi que les techniques de description des
personnes, des véhicules et des faits.
La DPSD est le service de renseignement dont dispose le ministre des Armées pour
assumer ses responsabilités en matière de sécurité du personnel, des informations, du
matériel et des installations sensibles.
Elle participe donc à l'élaboration des mesures nécessaires à la protection du personnel, des
informations, des matériels et des installations sensibles intéressant la défense. Elle conduit
des inspections au nom du ministre permettant d'en contrôler l'application au sein des états-
majors, organismes, établissements, installations prioritaires de défense et points
d'importance vitale placés sous l'autorité du ministre des Armées.
En particulier elle est l'organisme enquêteur du ministère qui émet des avis de sécurité en
vue de l'habilitation du personnel et des personnes morales.
Elle apporte aussi son conseil aux états-majors, directions et services ainsi qu'aux
entreprises en relation avec la défense (au sens de l'article D 3126-7 du code de la défense)
détenant ou ayant accès à des ISC et aux différents échelons du commandement pour
l'exercice de leurs responsabilités en matière de sécurité.
Chapitre 2
DROIT DES CONFLITS ARMÉS
Chaque État s'engage à respecter et à faire respecter, en toutes circonstances, le droit des
conflits armés.
Tout militaire doit être formé à la connaissance et au respect des règles du droit international
applicable dans les conflits armés (Code de la défense, partie réglementaire, art. D. 4122-11).
Le militaire au combat respecte le droit applicable aux hostilités.
Il est soumis aux obligations issues du droit international applicable aux conflits armés, en
particulier les lois et coutumes de la guerre ainsi que les quatre conventions de Genève du 12
août 1949 et leurs deux protocoles additionnels adoptés le 8 juin 1977 (Code de la défense, partie
réglementaire, art. D. 4122-7).
Ce résumé contient ce que les cadres doivent savoir et faire pour l'instruction et l'action.
1 - NOTIONS DE BASE
« Les conflits armés dans lesquels les peuples luttent contre la domination coloniale et
l'occupation étrangère et contre les régimes racistes dans l'exercice des peuples à disposer
d'eux-mêmes peuvent être assimilés à des conflits armés internationaux. »
Un conflit armé interne peut être internationalisé par l'intervention d'une force armée
extérieure à l'État sur le sol duquel le conflit est né.
« Un conflit armé non international est un affrontement armé prolongé qui oppose les forces
armées gouvernementales aux forces d'un ou de plusieurs groupes armés, ou de tels
groupes armés entre eux, et qui se produit sur le territoire d'un État [partie aux Conventions
de Genève]. Cet affrontement armé doit atteindre un niveau minimal d'intensité et les parties
impliquées dans le conflit doivent faire preuve d'un minimum d'organisation. »
Les règlements s'appliquant aux CANI sont :
l'art. 3 commun aux Conventions de Genève de 1949
; l'art. 1 du Protocole additionnel II.
L'art. 3 commun s'applique « en cas de conflit armé ne présentant pas un caractère
international et surgissant sur le territoire de l'une des Hautes Parties contractantes » .
Sont également inclus les conflits armés auxquels participent un ou plusieurs
groupes armés non gouvernementaux.
Selon la situation, les hostilités peuvent opposer les forces armées gouvernementales
et des groupes armés non gouvernementaux ou de tels groupes entre eux (TADIC).
Pour distinguer un conflit armé, au sens de l'art. 3 commun, d'autres formes de violence
moins graves, tels des troubles intérieurs et des tensions internes, des émeutes ou des
actes de banditisme, la situation doit atteindre un certain niveau d'affrontement.
À cet égard, deux critères sont généralement utilisés :
1. les hostilités doivent atteindre un niveau minimal d'intensité,
2. les groupes non gouvernementaux impliqués dans le conflit doivent être considérés
comme des « parties au conflit ».
L 'application du droit international humanitaire (DIH) à un conflit armé non international
n'internationalise pas pour autant le conflit.
Même si les parties au conflit s'entendent, ce que l 'article 3.3 commun encourage, pour
appliquer toutes les règles du droit des conflits armés internationaux, le conflit ne devient
pas pour autant un conflit international.
« Conflit qui se déroule sur le territoire d'un État, entre ses forces armées et des forces
armées dissidentes ou des groupes armés organisés qui, sous la conduite d'un
commandement responsable, exercent sur une partie de son territoire un contrôle tel qu'il
leur permet de mener des opérations militaires continues et concertées, et d'appliquer le
présent protocole. »
« Le présent protocole ne s'applique pas aux situations de tensions internes, de troubles
internes, comme les émeutes, les actes isolés et sporadiques de violence et autres actes
analogues, qui ne sont pas considérés comme des conflits armés. »
C'est l'intensité des combats qui permet de faire la différence entre un tel conflit et une
simple situation de troubles ou de tensions internes. Un conflit armé interne peut être
internationalisé par l'intervention d'une force armée extérieure. Les règles de droit
applicables sont contenues dans le deuxième protocole additionnel du 8 juin 1977,
additionnel aux conventions de Genève du 12 août 1949, et dans l'article 3 commun aux
quatre conventions de Genève du 12 août 1949.
Par abus de langage, les conflits armés non internationaux sont souvent appelés « guerres
civiles » .
1.4. Combattants
Les membres des forces armées (autres que le personnel sanitaire et religieux) sont des
combattants.
Ils se distinguent par leur uniforme ou par un signe fixe reconnaissable ou, au moins, en
portant leurs armes ouvertement.
Ils doivent respecter les règles du droit des conflits armés.
Les personnes civiles sont celles qui ne font pas partie des forces armées.
Les biens civils sont des biens qui ne sont pas utilisés à des fins militaires.
En cas de doute, un bien qui est normalement affecté à un usage civil sera considéré
comme civil et ne pourra pas être attaqué.
Le droit des conflits armés accorde une protection particulière à des catégories spécifiques de
personnes et de biens.
Les signes distinctifs rendent les personnes et les biens particulièrement protégés
reconnaissables aux vues de tous :
le personnel religieux militaire ;
le personnel religieux civil : uniquement du service sanitaire civil et de la protection
civile ;
les services sanitaires militaire et civil ;
la protection civile ;
les biens culturels signalés (protection générale)
; le personnel de protection des biens culturels ;
les biens culturels signalés : protection spéciale
;
les ouvrages et installations contenant des forces dangereuses : barrages hydro-
électriques, digues, centrales nucléaires.
2.1. Combattants
Les biens civils ne seront pas attaqués, à moins qu'ils ne deviennent des objectifs militaires.
Les biens particulièrement protégés ne deviendront pas des objectifs militaires et ne seront
pas attaqués.
L'immunité d'un bien culturel signalé peut être levée en cas de nécessité militaire impérative.
Pour lever l'immunité d'un bien culturel sous protection spéciale, une nécessité militaire
impérative est exigée. Elle sera définie, au moins, par un commandant de division.
Les personnes civiles, les prisonniers de guerre et le personnel militaire sanitaire et religieux
capturés doivent être respectés et traités humainement.
Les blessés et naufragés seront soignés, comme l'exige leur état de santé.
2.10. Otages
Les destructions qui ne sont pas exigées par la mission, ainsi que le pillage, sont interdits.
3 - RESPONSABILITÉ DU COMMANDEMENT
Le respect du droit des conflits armés est une affaire d'organisation et de discipline.
Le cadre s'assure lui-même que ses subordonnés connaissent leurs obligations découlant
du droit des conflits armés et les respectent.
Le cadre s'assure que les violations constatées du droit des conflits armés cessent sans
délais et veille à ce qu'une action disciplinaire ou pénale soit entreprise contre le ou les
auteurs.
N'est pas pénalement responsable le militaire qui, dans le respect des règles du droit
international et dans le cadre d'une opération militaire fait usage de la force armée, ou en
donne l'ordre, lorsque cela est nécessaire à l'accomplissement de sa mission.
Le cadre militaire est responsable de l'instruction de ses subordonnés au droit des conflits
armés.
L'instruction au droit des conflits armés doit être intégrée dans les activités militaires
normales.
Le supérieur direct est l'instructeur habituel de ses subordonnés, c'est vrai aussi pour
l'enseignement du droit des conflits armés.
3.3. Organisation
4 - EXERCICE DU COMMANDEMENT
4.1. La mission
Dans son appréciation, le chef militaire examinera les effets éventuels de sa propre action
et de celle de l'ennemi sur les personnes et biens civils en général et sur les personnes et
biens spécialement protégés en particulier.
Le chef militaire choisira la solution qui causera le moins de pertes et de dommages civils.
Les subordonnés recevront une mission qu'ils pourront accomplir conformément aux droits
des conflits armés.
Par contrôle, le chef militaire s'assurera que ses subordonnés accomplissent leur mission,
tout en respectant et en assurant le respect du droit des conflits armés.
Le contrôle comprend également des adaptations faites durant l'action en vue de diminuer
les pertes et dommages civils, lorsque la mission le permet.
Un soin constant sera apporté pour épargner la population civile, les personnes et les biens
civils.
Le chef militaire s'informera sur les concentrations de personnes civiles, les biens civils
importants et les établissements particulièrement protégés.
Les armes et moyens de combat seront choisis et utilisés de manière à éviter tout préjudice
aux personnes civiles et tout dommage aux biens civils qui ne sont pas nécessaires à
l'accomplissement de la mission donnée.
Les armes causant des souffrances inutiles ne seront pas utilisées.
Les mesures de déception telles que camouflage, leurres, opérations simulées et
désinformation sont permises.
Il est interdit de feindre un statut protégé en incitant l'ennemi à la confiance : abus de signes
distinctifs, signaux distinctifs ou drapeau blanc, feindre la reddition ou l'incapacité en raison
de blessures ou de maladies, utiliser l'uniforme ou le pavillon ennemi, etc.
Il est interdit d'utiliser les personnes civiles ou les zones habitées afin de protéger les
formations militaires, les mouvements et les positions.
Lorsque les zones ou localités protégées (zones sanitaires, centres contenant des
monuments, zones démilitarisées, localités non défendues) ont été fixées par accord, les
chefs militaires compétents donneront des instructions pour l'action et le comportement, à
proximité et en direction de telles zones et localités.
En ce qui concerne les mesures à prendre par des personnes civiles, le chef militaire
recherchera la coopération avec les autorités civiles compétentes.
Parmi les alternatives équivalentes sur le plan tactique, les directions, objectifs, buts et
cibles d'attaque seront choisis de manière à causer le moins de dommages civils possibles.
Les objectifs, buts et cibles distincts à l'intérieur ou dans le proche voisinage des biens civils
seront attaqués séparément.
Le caractère militaire de l'objectif ou de la cible devra être vérifié par reconnaissance et
identification.
Pour diminuer les pertes et dommages civils, les moyens de combat et les armes seront
adaptés au but.
Lorsque la mission le permet, un avertissement approprié sera donné aux populations
civiles mises en danger par la direction d'une attaque ou des objectifs et cibles fixés.
L'immunité d'un bien culturel signalé ne sera levée que lorsque l'accomplissement de la
mission l'exige absolument.
Un avertissement préalable accordera du temps pour des mesures de sauvegarde et
d'information sur la levée de l'immunité.
Si, au cours d'une attaque, la cible ou l'objectif se révèle ne pas être militaire, le chef
militaire déviera ou annulera l'attaque.
Les mouvements (et haltes durant les mouvements) près de biens civils seront restreints à
une durée minimale.
L'emplacement des formations de combat sera choisi de manière à éviter un proche
voisinage avec des objectifs militaires, des personnes et des biens civils.
Dans le cas d'un proche voisinage inévitable des objectifs militaires et des personnes et
biens civils, les principes suivants guideront le chef militaire :
dans le voisinage de concentrations importantes de personnes et de biens civils,
seuls de petits objectifs militaires seront placés ;
les objectifs militaires plus grands seront placés dans le voisinage de concentrations
moins importantes de personnes et de biens civils plus petits.
6.1. Combat
Dans les actions de combat, le caractère des objectifs, but et cibles sera vérifié.
Afin d'éviter d'éventuelles pertes et dommages civils excessifs résultant des actions de
combat, des objectifs, buts et cibles, des solutions de rechange seront données à la
population civile pour se déplacer, s'abriter, etc.
Des avertissements et recommandations ad hoc seront donnés à la population civile pour le
déplacement, l'abri, etc.
L'activité et/ou l'usage véritable des personnes, établissements et moyens de transport
particulièrement protégés peuvent être vérifiés.
Les biens culturels signalés dont l'immunité a été levée continueront à être respectés, dans la
mesure permise par l'accomplissement de la mission.
Les zones protégées seront respectées.
Lorsque la mission le permet, les blessés, naufragés et morts dans l'action seront
recherchés et enlevés.
Un combattant qui est reconnu comme étant hors de combat ne sera pas attaqué (reddition,
blessé, naufragé, personne descendant en parachute en détresse
La coopération avec les autorités civiles sur place, contribuera à réduire les dangers
encourus par les personnes et biens civils.
Dès que la mission le permet, les personnes et biens déplacés temporairement retourneront
à leurs emplacements antérieurs et les zones de combat seront rétablies dans leur situation
antérieure.
Les chefs militaires localement compétents offriront leur coopération aux autorités civiles,
dès que la mission le permettra.
7 - TRANSPORTS
7.3. Ravitaillement
Les biens de soutien autres que sanitaires ou religieux fournis aux forces armées
constituent des objectifs militaires, indépendamment du personnel et/ou des transports
utilisés pour les déplacer.
Le ravitaillement sanitaire militaire suivra, en règle générale, la chaîne de ravitaillement
sanitaire et sera acheminé par le personnel et les transports sanitaires.
Les transports sanitaires suivent les routes et chaînes sanitaires définies pour le
ravitaillement et l'évacuation. Aux niveaux inférieurs, cela correspond à la chaîne de
commandement.
Les transports sanitaires seront effectués et maintenus à une distance suffisante des
objectifs militaires.
L'usage de signes et de signaux distinctifs sera adapté à la situation tactique :
dans les zones de combat, il peut être essentiel d'utiliser des signes plus petits,
beaucoup de camouflage et imposer des restrictions à l'usage des signaux.
vers l'arrière : on peut utiliser des signes plus nombreux et plus grands, moins de
camouflage et imposer moins de restrictions à l'usage des signaux.
8 - ARRIÈRES
Les camps de prisonniers de guerre ne seront pas situés dans des régions exposées aux
actions de combat.
Lorsque les considérations militaires le permettent, les camps seront signalisés par les lettres
« PW » ou « PG ».
Les camps d'internement civils ne seront pas situés dans des régions exposées aux actions de
combat.
Lorsque les considérations militaires le permettront, les camps seront signalisés par les lettres
« IC ».
9 - OCCUPATION
9.2. Habitants
10 - NEUTRALITÉ
L'espace national (territoire, eaux territoriales, espace aérien) d'un État neutre est
inviolable.
Les Parties belligérantes ne pénétreront pas dans l'espace neutre, sauf pour un passage
inoffensif par les eaux territoriales neutres ou à moins d'être admises à le faire par l'État
neutre.
Les membres des forces armées admis en territoire neutre ou capturés en espace neutre
seront internés jusqu'à la fin des hostilités. (Exceptions : règles particulières pour
prisonniers de guerre évadés et pour le passage de blessés et malades belligérants).
Protection civile :
Biens culturels :
Protection simple
Protection spéciale
Règles générales :
respecter les personnes portant ces signes et les biens qui sont ainsi
signalés, laisser ces personnes accomplir leurs tâches, sauf ordre contraire,
laisser ces constructions, établissements, monuments tels qu'ils sont et ne pas y
pénétrer, sauf ordre contraire,
laisser ces véhicules, navires et aéronefs se déplacer et ne pas y pénétrer, sauf ordre
contraire.