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SECTION II

LE COMBATTANT INDIVIDUEL

Chapitre 1- Généralités.

Pour être en mesure de remplir une mission au sein d’un trinôme, le combattant doit être
capable d’exécuter parfaitement les trois ACTES ELEMENTAIRES suivants :
- se DEPLACER ;
- se POSTER ;
- UTILISER son arme.
-
En respectant les obligations permanentes :
- le renseignement ;
- les mesures de sûreté et de sauvegarde.
L’exécution correcte des actes élémentaires, requiert l’application de 11 ACTES REFLEXES,
acquis au préalable au cours de la formation individuelle. Les actes réflexes du combattant sont :
• S’orienter, observer, progresser, se protéger, se camoufler, apprécier une distance,
désigner un objectif, tirer ou lancer une grenade, communiquer, rendre compte,
garder la liaison.
Cas particulier des conducteurs de véhicules (dans le cas où la section en est dotée) :
combattants à part entière, ils doivent aussi être rompus aux actes réflexes, qui sont à exécuter
avant et après le déplacement et lorsqu’ils assurent la sûreté immédiate de leur véhicule.
Pendant le déplacement, leur fonction spécifique qui engage leur responsabilité vis-à-vis du
personnel embarqué et de leur véhicule, les conduisent à appliquer des actes réflexes propres
aux conducteurs :
• Conduire son véhicule et suivre un itinéraire, observer l’itinéraire, s’arrêter à l’abri
ou accélérer sous le feu, dissimuler son véhicule, prendre les mesures de sûreté.

Chapitre 2- Les actes réflexes du combattant individuel.

A - S’ORIENTER
Déterminer une DIRECTION et la CONSERVER

COMPOSANTES EXECUTION

1 - Déterminer une direction et la conserver. De jour :


- boussole (1)
- soleil
2 - Utiliser les différents moyens d’orientation simples - montre
dont peut disposer tout combattant. De nuit :
- boussole (1)
- lune
- étoile
1 - Matérialiser la direction par un REPERE. - éloigné de jour
- rapproché de nuit
2 - En cas de déplacement trouver des De nuit, utilisation de « mains courantes »
POINTS DE REPERE intermédiaires.
(1) Une boussole est en dotation dans chaque groupe de combat. Tout combattant doit connaître
l'utilisation de cet instrument.
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B - OBSERVER

Rechercher par la VUE et l'ECOUTE des renseignements concernant le TERRAIN et les activités
de l'ennemi, des amis et éventuellement, de la population.

COMPOSANTES EXECUTION
1 - Définir les limites du secteur de surveillance. - possibilité du champ visuel.

2 - Choisir des points de repère.

3 - Découper le terrain.
- petites zones ordonnées en profondeur et en
largeur. Du plus loin au plus près.
4 - Déterminer les points dangereux. - où l'ennemi peut arriver sans être vu.

5 - Assurer la permanence de l'observation en vue - continuité et régularité (balayage visuel).


de détecter tout indice d'activité ennemie.
Nota : Un char est entendu avant d’être vu.
Observation aussi par l'ouïe et l'odorat. La nuit,
l'ouïe devient le sens principal.

C - PROGRESSER

Avancer en UTILISANT LE TERRAIN pour échapper aux vues et aux coups de l'adversaire et en
recherchant les indices de sa présence.

COMPOSANTES EXECUTION

1 - Choisir un mode de progression :


• marche normale - chaque fois que possible.
• course - pour franchir un passage dangereux.
• ramper - pour échapper aux vues et aux coups.
• exécuter des bonds - pour se soustraire aux effets du feu.

2 - Garder le contact à vue - au sein du trinôme.

REMARQUE : de nuit, une progression en silence est impérative (vérifier son matériel).

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D - SE PROTEGER

Prendre des mesures pour être à l'ABRI DES COUPS de l'adversaire, éventuellement, de la
population.

COMPOSANTES EXECUTION

1 - Choisir l'abri naturel le plus proche. - savoir se servir de son outil individuel.
- à proximité de l'ennemi travailler sans se
faire voir ou déceler.
2 - En aménager l'emplacement sans modifier l'aspect - s'assurer que l'on peut utiliser son arme.
du terrain. Réaliser le trou individuel camouflé.
3 - Couvrir l’abri et revêtir les effets spéciaux (danger
N.B.C.) si nécessaire. - se protéger contre les vues aériennes et les
effets des armes N.B.C.

E - SE CAMOUFLER (FFOMECBLOT)

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COMPOSANTES EXECUTION
1 - Choisir un emplacement "COUVERT". - éviter les fonds (F) clairs, rechercher les
zones d'ombre (O).
2 - S'adapter au terrain. - briser les formes (F) caractéristiques.
- supprimer les reflets, les éclats (E).
- éviter le contraste des couleurs (C).
- utiliser les moyens individuels de
camouflage.

3 - S'adapter à l'ambiance. - effacer les traces (T).


- près de l'ennemi éviter les mouvements
(M) brusques, le bruit (B) et les odeurs
(O).
De nuit :
- veiller au silence absolu.
- éviter les lueurs (L), les reflets, les éclats
et les odeurs (O).

F - APPRECIER UNE DISTANCE

EVALUER la distance qui sépare deux points (généralement le combattant d'un objectif), pour
faire usage de son arme.

COMPOSANTES EXECUTION

1 - Evaluer à vue. - éventuellement à l'aide de jumelles.


2 - Evaluer au pas. - étalonnage
3 - Evaluer à l’aide du FAMAS - 1 guidon = 1 homme à 100m
½ guidon = 1 homme à 200 m
4 - Déterminer si l'objectif est à portée de l'arme. - vérifier la hausse (pour les armes dotées
d'une hausse réglable).

G - DESIGNER UN OBJECTIF

Localiser RAPIDEMENT et SUREMENT un objectif de façon à le faire RECONNAITRE.

COMPOSANTES EXECUTION

1 - Chercher un POINT DE REPERE. - fixe.


- caractéristique.
- proche de l'objectif.

2 - Le désigner. - dans telle direction, à telle distance, tel


repère, tel objet (forme, couleur).

3 - Situer l’objectif par rapport au point de repère. - procédé de la main étalonnée.


- procédé du cadran solaire.
4 - Décrire l’objectif.
- nature, forme, couleur, attitude (statique,
mobile, se déplaçant de… vers … etc).
S’assurer que l’objectif a bien été reconnu.

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H - TIRER ou lancer une grenade

Connaître la TECHNIQUE et le SERVICE de son arme (des grenades et si possible des autres
armes de son groupe) de façon à en obtenir à tout instant un emploi efficace pendant le combat à
terre (après débarquement du véhicule ou d’un hélicoptère) ou au cours d’un déplacement.

COMPOSANTES EXECUTION

1 – Connaître son arme :


- caractéristiques
- efficacité La technique et le service des armes sont
- démontage indiqués dans les notices particulières, à
- remontage chaque type d’armement.
- incidents de tir
- entretien
- munitions.

2 – L’utiliser :
- savoir régler son arme
- savoir tirer au poser
- savoir exécuter un tir de combat à très courte distance
- savoir tirer une grenade à fusil.

3 – Savoir lancer une grenade à main

Le combattant doit savoir en outre mettre en œuvre les mines anti-char, les pièges, les explosifs
et artifices divers qui sont les compléments indispensables à l’exécution de certaines missions
(cf. M.E.F.).
REMARQUE : par analogie, peuvent être rattachées à cet acte réflexe technique, la
connaissance et la mise en œuvre des matériels de toute nature dont le combattant est
individuellement doté : outil, équipement N.B.C., trousse individuelle, campement, paquet de
pansements, optique, optronique.

I – COMMUNIQUER

TRANSMETTRE, par un moyen adapté à la situation du moment, un renseignement à quelqu’un


(cf. code des signaux aux gestes).

COMPOSANTES EXECUTION

- être en LIAISON avec son chef et ses voisins. PROCEDES :


- à la voix
- aux gestes
- par radio (postes radios en dotation)
- utiliser le moyen de transmission le plus discret - par signaux sonores ou lumineux (code).
(avant le contact) ou le plus rapide (loin de l’ennemi
ou au cours du combat).

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Les commandements aux gestes

Comment appeler : (la main touche le casque)


Le chef du trinôme le chef de groupe le chef de section

Comment donner une distance :


100 mètres 200 mètres 300 mètres

Désigner un personnel :
un fantassin un ami un ennemi

Les formations :
colonne par 1 formation en ligne en avant !

halte

halte ! faites demi tour ! postez-vous !

Je vois :
Je vois :
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Je vois :
un véhicule une pièce FM un bivouac

Main a plat contre le casque

Divers :
Utiliser son arme dans une direction donnée observer vu de face observer vu de profil

attention zone critique ou problème passez-moi une grenade une mine ou un piège

Faire un compte-rendu aux gestes :


postez-vous ! dans cette direction à 300 mètres

un bivouac ennemi avec des fantassins

J – RENDR
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J – RENDRE COMPTE

Exposer à son chef, dans les délais les plus brefs, avec EXACTITUDE et PRECISION, ses
observations concernant l’ennemi, les amis, le milieu (terrain, population).

COMPOSANTES EXECUTION

1. - Vérifier la liaison avec le chef. Répondre aux questions :


2. - Lui exposer ou lui transmettre aussitôt ce qui a - QUI ou QUOI ?
été vu en étant certain de n’avoir rien oublié. - COMBIEN ?
- OU ?
- PAR OU ?
- QUAND ?
- COMMENT ? (attitude, faisant quoi ?).

REMARQUE : il n’y a pas lieu d’attendre de pouvoir répondre à toutes ces questions pour rendre
compte.

K - GARDER LA LIAISON AU SEIN DU TRINOME

Se déplacer dans la direction générale prescrite, ou se poster, en gardant la liaison à vue avec
les autres combattants du trinôme, en vue d’assurer leur protection lointaine ou rapprochée.

COMPOSANTES EXECUTION

Suivre le même cheminement. En progressant du même côté d’un couvert.

Garder la liaison à vue en déplacement ou à Adapter la distance au terrain et à la visibilité, afin de


l’arrêt. ne pas pouvoir être touché par la même rafale, tout en
pouvant communiquer.

Assurer la sûreté du trinôme en déplacement. Le combattant marchant en tête assure la sûreté


rapprochée du trinôme (sélecteur de l’arme sur la
position sûreté ou coup par coup).

Assurer la sûreté du trinôme à l’arrêt. Le chef de trinôme répartit les secteurs de


surveillance aux deux combattants :

- A courte distance : sélecteur de l’arme sur la position


coup par coup,
- Dans la tranche de 50 à 300 mètres, sélecteur de
l’arme sur position sûreté.

L - Actes réflexes du conducteur

Le conducteur est un combattant capable, comme les autres membres de la section, de


combattre à pied, si les circonstances l’exigent.
Le conducteur entretient, conduit et peut assurer la défense de son véhicule. Responsable de
l’entretien journalier et hebdomadaire de son véhicule, il effectue les opérations d’entretien
(contrôles, graissage) prévues par le guide du véhicule.

Avant le départ :
Il vérifie les pleins, l’état et la pression des pneus, le fonctionnement de l’éclairage et des
freins, la présence du lot de bord, de la trousse d’urgence, de l’extincteur.

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En marche :
Il se tient prêt à réagir sans délai aux ordres du chef de bord ; il surveille le fonctionnement du
moteur, contrôle le tableau de bord, rend compte des anomalies.
Il conduit son véhicule et suit un itinéraire selon les indications du chef de bord, en respectant les
distances et en maintenant la liaison avec le(s) autre(s) véhicule de la section.
Il observe pour déceler tout obstacle ou indice de présence ennemie sur l’itinéraire et à ses
abords.
Sous le feu, il s’arrête à l’abri ou au contraire, il accélère, selon les circonstances, aux ordres du
chef de bord, ou à son initiative. Si son véhicule en est doté, il doit être en mesure de servir
l’armement de bord (ANF1 ou Mit 12,7 mm).

A l’arrêt :
Il dissimule son véhicule aux vues terrestres et aériennes :
- stationnement à couvert, si possible à l’abri ;
- camouflage par l’utilisation de moyens naturels ou à l’aide d’écrans.
Il prend les mesures de sûreté en cas d’épandage chimique ou d’attaque nucléaire.

En fin de journée ou à l’occasion des ravitaillements, il effectue les pleins (essence, eau, huile)
ainsi que les vérifications qui lui incombent.

Chapitre 3- Les actes élémentaires du combattant individuel.

Ils sont au nombre de trois. Leur combinaison dans l'espace et dans le temps, s'appuyant sur la
mise en œuvre des actes réflexes, constitue les principes de base de l'exécution de toute
mission.

A – SE DEPLACER
Progresser pour rechercher l’ennemi (ou le surprendre, ou l’éviter)

ACTES REFLEXES OBSERVATIONS

- S'ORIENTER Où aller ?
Le nouvel emplacement doit permettre d’être posté.
PAR où aller ?
L’itinéraire à emprunter doit être autant que possible un cheminement,
à l’abri des vues et si possible des coups.
- PROGRESSER COMMENT ?
Le mode de progression est, soit fixé par le chef, soit laissé à l’initiative
du combattant et adapté en fonction du terrain et de l'ennemi.
QUAND partir ?
- sur ordre ou à l'initiative.
- si la progression est susceptible d’être observée par l’ennemi,
choisir le moment où l'adversaire est soumis au feu ami.
- OBSERVER Au cours du déplacement, non seulement en avant et sur les côtés,
mais aussi à ses pieds (mines, pièges) et en l’air (ciel, toits, arbres).
- TIRER OU LANCER UNE En cas de surprise, tir instinctif.
GRENADE
- COMMUNIQUER Avec ses voisins, avec son chef.

- RENDRE COMPTE A son chef.

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B - SE POSTER
S’installer en un point du terrain qui permet :

D’observer V : Voir
Sans être vu I : Invisible
D’utiliser son arme T : Tirer
D’être si possible abrité A : Abri
Et en liaison avec son chef L : Liaison

ACTES REFLEXES OBSERVATIONS

- S’ORIENTER
Choix du poste, en fonction de la mission
d’observation ou de tir reçue.
- PROGRESSER
Se rendre au poste sans être décelé.
- SE CAMOUFLER
S’installer sans être vu.
- OBSERVER

Dans le secteur de surveillance reçu ou bien de sa


- TIRER OU LANCER UNE GRENADE propre initiative.

Choisir la position de tir la mieux adaptée (debout, à


- COMMUNIQUER ET RENDRE COMPTE genou, couché).
Si nécessaire, aménager le champ de tir.
- SE PROTEGER
S’assurer de la liaison avec son chef ou ses voisins.

Aménager l’emplacement (trou de combat), mais pas


au détriment de l’observation et des possibilités de tir.
Au sein d’un trinôme, la répartition des tâches est
variable.

REMARQUE : Le combattant se poste soit sur ordre, soit lorsqu'il a atteint la limite de
bond précisée, soit en cas de rencontre avec l'ennemi.

C – UTILISER SON ARME

Mettre en œuvre son arme et/ou les grenades à main et à fusil dans les conditions du combat

APPLICATIONS
ACTES REFLEXES Trinômes A.C. Trinômes F.M. Trinômes G.V.
ABL/LRAC

1 - OBSERVER Définir les endroits où


- identifier son secteur de tir : est susceptible
• limite gauche d’apparaître le véhicule. Définir les endroits où l'ennemi à pieds
• limite droite Ceux où il ralentira est susceptible d'apparaître
- reconnaître les points favorables
au tir : cheminements, obstacles

2 - APPRECIER UNE DISTANCE Définir les lignes des 200, 300, 500 et 600 m selon l'armement.

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3 - DESIGNER UN OBJECTIF Blindés légers Personnel Personnel
• déceler son objectif Véhicules (Véhicule Choisir le genre de
préférentiel (Personnel éventuellement) tir (s’il n’est pas fixé
• déterminer et afficher les éventuellement) par le chef) :
éléments de tir : - grenades à main,
• distance du but - grenades AP ou AC,
• vitesse de l’objectif - rafales limitées ou
coup par coup.

Préparer les munitions Vérifier et préparer Préparer les


4 - TIRER OU LANCER UNE Engager la roquette et les bandes chargeurs
GRENADE la verrouiller Engager une (exemple :
- préparer son arme : bande répartition des BT)
régler ses appuis
(bipieds, position adaptée) Eléments de visée ou Eléments de visée Œilleton et guidon
lunette du FM du FAMAS
- viser son objectif
Enlever la sûreté ou le Enlever la sûreté Enlever la sûreté
bouchon arrière (LRAC)

Observer le tir
- ouvrir le feu :
Sur ordre du chef ou à l’initiative

5 - COMMUNIQUER
Nouvelle répartition des objectifs
Conduire le feu

6 - GARDER LA LIAISON
- cesser le feu :
Mise en place de la sûreté sur les armes
• sur ordre du chef ou à
Abandon poignée mise de feu et remise en place du bouchon
l’initiative
arrière (LRAC)
• quand il devient dangereux
pour les amis
• quand l’ennemi a disparu

7 - RENDRE COMPTE Résultat et consommation des munitions.

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