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Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan

Direction de la Formation Militaire


Formation à la Mission Opérationnelle

TACTIQUE

Mis à jour : juillet 2013.

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Sommaire :

SECTION I : GENERALITES
Chapitre 1- Préambule.
Chapitre 2 - Règles d'emploi fondamentales de la section.
Chapitre 3 - Tactique générale : les principes de la guerre.
Chapitre 4- L’ennemi d’instruction.
Chapitre 5- L'instruction tactique.
Chapitre 6- Devoirs et responsabilités des militaires au combat.

SECTION II : LE COMBATTANT INDIVIDUEL


Chapitre 1- Généralités.
Chapitre 2- Les actes réflexes du combattant individuel.
Chapitre 3- Les actes élémentaires du combattant individuel.

SECTION III : LE COMBAT DU TRINOME


Chapitre 1- Généralités.
Chapitre 2- Les missions du trinôme.
Chapitre 3- Récapitulatif des ordres du chef de trinôme.

SECTION IV : LE COMBAT DU GROUPE


Chapitre 1- Généralités.
Chapitre 2- Les actes élémentaires du groupe.
Chapitre 3- Les techniques de commandement du groupe.
Chapitre 4- Les missions du groupe.
Chapitre 5- Les procédés génériques (MICAT).
Chapitre 6- Les procédés particuliers (hors MICAT) :

SECTION V : LE COMBAT DE LA SECTION.


Chapitre 1- Généralités.
Chapitre 2- Les actes élémentaires de la section.
Chapitre 3- Les techniques de commandement.
Chapitre 4- Missions et procédés d’exécution.

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SECTION I

GENERALITES

Chapitre 1- Préambule.

L’instruction militaire fondamentale (I.M.F.), indépendante de tout contexte opérationnel inclut


les connaissances tactiques et techniques devant être détenues par tout militaire et implique sa
capacité à participer à l’autodéfense de son unité. Elle repose sur les trois actes élémentaires du
combattant, les onze actes réflexes et des missions à caractère pédagogique du niveau groupe
et section.

L’instruction tactique dispensée aux Ecoles de Coëtquidan, dont l’objectif fixé par la Direction
des Ressources Humaines / Sous-direction Formation et Ecoles (DRH-AT / SDFE) est de former
des chefs de section aptes à commander 3 groupes et disposant d’un sous-officier adjoint,
s’appuie sur la structure de la section PROTERRE (PROjection, pour accomplir des missions
principalement de PROtection, de PROfessionnels de l’armée de TERRE) articulée en 3 groupes
à 2 trinômes. Cette section peut disposer de 2 à 4 véhicules.

Outre l’ensemble des MICAT (Missions Communes à l’Armée de Terre, excepté la mission
SOUTENIR), sont étudiées d’autres missions afin de stimuler la réflexion tactique des élèves
officiers.

Chapitre 2- Règles d'emploi fondamentales de la section.

La section sur structure PROTERRE dans l’exécution de ses missions doit pouvoir réagir
rapidement dans des situations imprévues.

21. Les mesures de sauvegarde :

La section doit en permanence prendre des mesures de sauvegarde pour assurer à la fois sa
sûreté, sa sécurité, et sa défense. Elle recherchera par exemple :
- la discrétion des déplacements ;
- l'organisation de systèmes de guet et d'alerte terrestre, aérien, et de détection N.B.C.
(éclaireurs ou patrouilles, guetteurs ou postes de surveillance) ;
- le choix d'une position permettant la mise en œuvre d'une autodéfense terrestre et aérienne ;
- l'utilisation du terrain en mouvement, et le camouflage à l'arrêt ;
- la protection obtenue par l'aménagement du terrain (emplacements de combat enterrés) et
l'utilisation de moyens techniques appropriés (masques, casques, tenues N.B.C.) ;
- la dispersion des hommes et des véhicules.

22. Le réflexe permanent du renseignement :

Pour surprendre l'adversaire et éviter d'être surpris par lui, la section, qu'elle soit à pied ou en
véhicules a le réflexe permanent du renseignement.
Chacun, que des consignes particulières aient été données ou non, doit être à l'affût d'indices de
présence de l'ennemi.
L'observation, l'écoute, de même que le compte rendu vers l'échelon supérieur doivent devenir
des automatismes à tous les niveaux.

23. La primauté du tir :

La section doit être capable d'employer ses armes dans les meilleures conditions :
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• les emplacements de tir doivent offrir des champs de tir dégagés, être camouflés et
protégés des coups ;
• les secteurs de surveillance et de tir de chaque arme doivent s'insérer dans un plan de
feu global ;
• les consignes de tir (déclenchement et arrêt, consommation) doivent être établies
avec précision.
La conduite des feux, tâche essentielle des cadres, consiste plus particulièrement :
• à répartir judicieusement les objectifs qui se dévoilent ;
• à prévoir le recoupement des secteurs de tir des armes collectives ;
• à faire déclencher brutalement et au bon moment le tir ;
• à veiller à la consommation en munitions.

Chapitre 3- Tactique générale : les principes de la guerre (Maréchal FOCH, IM 1000,


septembre 2001).

L’économie des moyens permet d’atteindre le but assigné au moindre prix :


• préserver le potentiel (humain et matériel),
• connaître les capacités des unités et les utiliser à bon escient,
• être renseigné sur le terrain et l’adversaire.
Il constitue un principe supérieur puisqu’il permet la concentration des efforts en un point. Cette
concentration protégée par la sûreté favorise quant à elle, la liberté d’action.

La concentration des efforts « l’application du tout sur un même point » (Foch) :


• ne pas confondre avec l’empilement des unités qui est source de vulnérabilité,
• coordonner les actions de chacun en fonction de ses capacités,
• nécessite vitesse et surprise sans lesquelles la concentration ne sert à rien.

La liberté d’action assure la capacité à agir et réagir malgré l’adversaire et en dépit des
contraintes extérieures :
• ne pas être surpris, dispositif en profondeur, parfois avec un élément en réserve,
• surprise, vitesse, dynamisme.

Corollaire : la sûreté contribue donc à la liberté d’action, permet la concentration des efforts et
l’économie des moyens : dispositif adapté, protection, déception de l’adversaire, respect des
procédures.

Nota : Les principes français sont moins nombreux et plus universels que ceux de la plupart
des grandes puissances avec lesquels ils se recoupent.

Chapitre 4- L’ennemi d’instruction.

Aux Ecoles de Coëtquidan, l’ennemi d’instruction défini par les T.T.A. 808/1 et 808/2, est
adapté en fonction des exercices servant de support à l’instruction des missions I.M.F. du groupe
et de la section.
Il provient donc, d’une part, du scénario 3 du Livre blanc de 2008 où cet ennemi menace la
sécurité d’un département ou d’un territoire français d’outre mer, qu’il soit insulaire ou continental,
et d’autre part des scénarios 4 et 5 (opération extérieure et forces de présence) du Livre blanc où
la situation sécuritaire y est stabilisée.

L’ennemi correspond à des milices ou à des forces paramilitaires démantelées ou en cours de


réorganisation agissant quasiment comme des bandes armées et cherchant à créer un climat
d’insécurité.

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Bandes armées :
Composées de 5 à 20 personnes dotées d’un armement individuel et collectif léger ainsi que
de véhicules non protégés, capables de mener des actions brèves et brutales ainsi que de créer
un climat d’insécurité, pouvant précéder ou accompagner une action d’envergure.

Modes d’action :
• coup de main sur des bâtiments administratifs, économiques ou de diffusion de
l’information,
• raid à portée limitée visant à détruire des moyens de communication, des dépôts, …
• harcèlement des forces de police ou militaires par engagement de moyens limités, très
disparates, voire de fortune, …
• actions terroristes à fort impact psychologique, se manifestant par des attentats, des
prises d’otages et/ou des actions commandos suicides et pouvant s’appuyer sur un
soutien local.

Scénario 4 : intervention au profit d’un pays lié à la France par des accords de défense.
Milices : très structurée et organisée militairement du volume maximum de la compagnie,
s’appuyant sur une population qui leur est favorable ou qu’elles terrorisent. Elles disposent d’un
armement léger mais parfois de missiles portables anti-chars et anti-aériens. Elles sont équipées
de nombreux véhicules 4 X 4 de gamme commerciale parfois de véhicules blindés.

Scénario 5 : opération en faveur du maintien de la paix et du droit international.


Milices : recrutées localement, antagonistes et aux qualifications variables, certaines sont très
structurées et organisées militairement (du groupe au bataillon), d’autres sont peu structurées et
peu disciplinées, obéissant à un chef local ou à un leader politique. Elles ont parfois commis des
exactions et des actes de banditisme.
Elles disposent d’un armement léger : fusils d’assaut, mitrailleuses légères, mortiers de 60 et de
81, lance-roquettes, missiles antichars et quelques missiles anti-aériens.
Elles sont équipées de véhicules de gamme commerciale de type 4X4 et parfois de véhicules
blindés de transport de troupes ou de reconnaissance.
Modes d’action :
Actions défensives :
- installation d’ouvrages défensifs camouflés et valorisés par des champs de mines
et pièges battus par les feux,
- mise en place de check points implantés sur les principaux axes traversant la
région et à l’entrée des agglomérations.
Actions offensives limitées destinées à créer l’insécurité et à causer des pertes :
- tirs de harcèlement et tirs de snipers,
- infiltration dans le dispositif pour y placer des mines ou tendre des embuscades,
- coup de main sur des garnisons ou des villages.
Les détachements qui participent à ces opérations sont d’un effectif faible, ont une parfaite
connaissance du terrain, refusent le combat s’ils sont accrochés.
Forces paramilitaires : venues d’un pays voisin soutenant une minorité sécessionniste, elles sont
organisées en commandos d’effectif variable, forts de 10 à 80 combattants. Elles disposent d’un
armement léger (fusils d’assaut, mitrailleuses légères, mortiers de 60 et de 81, lance-roquettes,
missiles antichars et quelques missiles anti-aériens) et de véhicules 4X4 de gamme commerciale.
Modes d’action :
actions autonomes essentiellement à but psychologique (terroriser les populations) ;
actions plus médiatiques utilisant à la fois des procédés de combat «classiques»
(embuscades, coups de main, attaques surprises de villages et de garnisons, pose de
mines et de pièges) ;
modes d’action «terroristes» (attentats aveugles, voitures piégées, assassinats, prises
d’otages).

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Chapitre 5- L'instruction tactique.

Les situations rencontrées en combat seront, le plus souvent, caractérisées par leur
brutalité et leur soudaineté. Pour y faire face, il est essentiel d’entraîner les combattants, les
trinômes, les groupes et les sections à l’application instinctive et parfaitement exécutée d’actes
réflexes et d’actes élémentaires amenant une réaction instantanée.

LES ACTES REFLEXES : Les actes réflexes concernent le combattant individuel. Ce sont
des actions d’exécution simple qu’il faut faire acquérir à l’état d’automatisme. Ils sont
déclenchés :
soit à l’initiative ;
soit à l’imitation ;
soit au commandement (voix, geste, signal sonore).

LES ACTES ELEMENTAIRES : A chaque échelon, tout acte de combat peut se


décomposer en actes élémentaires :
soit individuels, comportant le choix réfléchi d’une série d’actes réflexes ;
soit collectifs, se rattachant à l’une des trois familles d’activités suivantes :
- SE DEPLACER ;
- SE POSTER ;
- UTILISER SES ARMES.
En prenant en compte deux impératifs permanents :- LE RENSEIGNEMENT ;- LA
SAUVEGARDE.
Les actes élémentaires s’exécutent suivant une séquence précise de composantes dont
l’exécution ne souffre aucun délai, ni à peu près ou erreur.

LES MISSIONS : L’exécution des MISSIONS réside dans la combinaison d’actes


élémentaires à faire appliquer par le chef de groupe ou de section. La mission donnée par le chef
de l'échelon immédiatement supérieur, par écrit, de vive voix ou par radio, se schématise par :

UN VERBE définissant l’action à accomplir et l’effet à produire sur l’ennemi, par exemple :
- Reconnaître, Détruire…
DES COMPLEMENTS portant notamment sur :
- l’objectif terrain ou ennemi ;
- les délais ;
- les modalités d’exécution et les procédés lorsqu’ils sont imposés par le chef
(mouvements, feu, sûreté, coordination, liaison).

COMPRENDRE LA MISSION : elle comporte toujours une définition (lettre) et des


composantes qui définissent les actions à mener en fonction du caractère (dominante et priorité)
de la mission.

PRIORITE
RENSEIGNEMENT FEU / MOUVEMENT
DOMINANTE
ECLAIRER COUVRIR
SURETE RECONNAITRE UN POINT ASSURER LA LIAISON
SURVEILLER PORTER UN MESSAGE
APPUYER
OFFENSIVE DETRUIRE
FIXER
INTERDIRE
DEFENSIVE CONTROLER UNE ZONE
TENIR

ESCORTER UN CONVOI
COMMUNE BOUCLER UN QUARTIER
SOUTENIR

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Chapitre 6- Devoirs et responsabilités des militaires au combat.

1ère Partie :

Tout combattant, quel que soit son grade, sa fonction ou sa mission, a des devoirs
permanents au combat :
- se conserver en bonne condition physique ;
- obéir, en exécutant à la lettre les ordres reçus ;
- remplir sa mission quoi qu’il en coûte ;
- rester à son poste ;
- renseigner son chef en toutes circonstances ;
- continuer à combattre jusqu’à épuisement de ses forces et de ses moyens de combat ;
- rejoindre l’unité la plus proche s’il se trouve isolé ou égaré.

De façon plus générale, en toutes circonstances, il doit :


- ne pas trahir le secret des opérations ou divulguer des informations alarmantes ;
- prendre soin de ses armes et de son matériel ;
- mépriser la propagande ennemie ;
- respecter intégralement les règles du droit des conflits armés acceptés par la France, en
particulier celles relatives à la conduite à tenir envers la population civile et les prisonniers
de guerre.

S’il est lui-même fait prisonnier :


- s’efforcer de rejoindre une unité amie ;
- refuser d’aider l’ennemi ;
- en cas d’interrogatoire ne déclarer que son nom, prénom, grade, date de naissance,
numéro matricule ou, à défaut, une indication équivalente.

2ème Partie :

En tant que chef, le responsable conduit la lutte et poursuit le combat jusqu’au succès ou à
l’épuisement de tous ses moyens. Il doit :
- stimuler la volonté de combattre ;
- maintenir en toutes circonstances l’ordre et la discipline, au besoin forcer l’obéissance ;
- prendre toutes dispositions pour qu’aucun document important et matériel utilisable ne
tombe aux mains de l’ennemi.

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