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Bipolarisation et émergence du tiers monde

(1948-1975)

Comment le monde se polarise-t-il entre le camp communiste et la camp


occidental ?
En quoi cette bipolarisation est elle remise en question par l’émergence du tiers
monde ?

I-Le monde se polarise pendant la guerre froide : l’Est contre l’Ouest

1.Deux modèles s’opposent

Bloc Occidental (Ouest) Communistes (Est)


Pro Américains Pro Soviétiques
Leader Les États-Unis L’URSS
Zones Europe de l’Ouest et Japon Europe de l’Est et chine
Populaire
Idéal politique Démocratie libérale pluraliste « Démocratie populaire »
(mais de nombreuses (En fait des dictatures a parti
dictatures en fait) unique avec un
fonctionnement totalitaire)
Système économique Capitalisme « économie de Collectivisme
marché » sans monaie de économie étatisée
référence internationale
Alliance Militaire OTAN (1950) OTASE, pactes de Pacte de varsovie (Europe de
Rio et de Bagdad, ANZUS... l’Est, 1955), Pacte sino-
soviétique (1950)
Alliance économique OECE / OCDE, alliances Le CAEM (ou COMECOM) ,
régionales (ex : « rouble
CEE(maintenant UE)),rounds transferable »monaie des
de négotiation du GATT échanges internationaux.
( maintenant OMC)
Les États-Unis disposent de l’arme atomique depuis 1945, l’URSS depuis
1949 : c’est l’équilibre de la terreur, fondé sur la dissuasion nucléaire qui retient
chaque camp de se lancer dans un affrontement direct.

2. les principales crises de la Guerre Froide de 1948 à 1962:

• la première crise de Berlin (1948-49) : le blocus de Berlin-Ouest par


l'Armée Rouge. En 1945 l'Allemagne a été divisée en 4 zones d'occupation
(soviétique, américaine, britannique et française). Au cœur de la zone soviétique,
Berlin est elle-même divisée symboliquement en 4 secteurs pour chacune des 4
armées victorieuses du Illème Reich. Néanmoins les alliés occidentaux entament un
processus de réunification de l'Allemagne afin de constituer un nouvel Etat (« bizone
» américano-britannique, puis entente avec la France pour constituer une « trizone
»). L'URSS refuse un nouvel Etat allemand pro-occidental qui aurait une enclave dans
la zone soviétique. Elle veut forcer les Occidentaux à évacuer les 3 zones qui
forment Berlin-Ouest. Les Soviétiques organisent un blocus terrestre en 1948.
Berlin-Ouest est ravitaillé par un pont aérien organisé par les Américains. L'armée
rouge lève le blocus, mais la crise aboutit à la constitution de deux Allemagnes, à
l'Ouest la RFA - BRD- (capitale, Bonn), à l'Est la RDA -DDR- (capitale, Berlin-Est).
Berlin-Ouest devient bien une enclave de la RFA en RDA. Le statut spécial de la ville
de Berlin est maintenu.

• 1949, les communistes chinois sont les vainqueurs de la guerre civile. La


Chine populaire (Pékin-Beijing) dirigée par Mao Zedong intègre le bloc soviétique
par le pacte sino-soviétique de 1950. La République de Chine dirigée par Tchang Kai
Chek se replie en 1950 à Taïwan, sous protection américaine (elle conserve le siège
chinois à l'ONU).

• La Guerre de Corée (1950-1953) : depuis la défaite du Japon en 1945, la


Corée est divisée en deux zones. La Corée du Nord, soutenue par l'URSS et la Chine
populaire, envahit la Corée du Sud en 1950. Le Conseil de sécurité de l'ONU (où
l'URSS refuse de siéger : « politique de la chaise vide ») permet aux Etats-Unis
d'intervenir à la tête d'une coalition. Le conflit fait 3 millions de morts et les États-
Unis menacent de recourir à l'arme atomique contre la Chine. L'armistice de juillet
1953 aboutit à une partition définitive en deux États, sans traité de paix.
• La deuxième crise de Berlin : La construction du mur (1961). 2,6 millions
d'Allemands de RDA profitent du stat particulier de Berlin pour se réfugier en RFA
entre 1949 et 1961. Khrouchtchev (URSS) et Ulbricht (RDA) font construire le mur
par la RDA en août 1961. Humiliant pour les Allemands (« mur de la honte »), il
matérialise le « rideau de fer et symbolise l'absence de liberté dans les prétendues
« démocraties populaires » à l'Est (cf. Discours de Kennedy en 1963). Il s'agit bien
d'empêcher les Allemands de RDA de migrer vers la RFA.

• La crise des missiles de Cuba (1962) précède la Détente. Depuis la


révolution menée par Fidel Castro en 1959, Cuba s détourne des États-Unis pour
intégrer le camp soviétique. En 1961 la CIA échoue à renverser le nouveau régime
castrist (« débarquement de la baie des cochons »). En 1962 les Américains opèrent
le blocus de l'ile pour forcer les Soviétiques retirer les missiles qu'ils y avaient
installés. Le risque de confrontation directe est majeur. Etats-Unis et URSS
négocient : les missiles soviétiques de Cuba sont démantelés, mais les Etats-Unis
s'engagent à ne pas renverser le régime cubain e doivent retirer leurs missiles
stationnés en Turquie. Cuba est toujours sous le coup de l'embargo commercial
américain.
3. la Détente (1963-1975), vers une compétition pacifique entre les deux
superpuissances?

Staline meurt en 1953. Son successeur à la tête de PURSS en 1956, Nikita


Khrouchtchev, Infléchit le régime soviétique. A l'intérieur il rompt avec la
répression et la terreur de masse staliniennes (« déstalinisation »). A l'extérieur il
évolue vers une ligne de « coexistence pacifique ».

Après la crise des missiles de Cuba en 1962, les relations entre les États-Unis
et l'URSS sont caractérisées par la Détente :

• communication directe (« téléphone rouge ») établie en 1963


• compétition dans le domaine spatial, largement dominée par l'URSS au départ
(Spoutnik 1957, Youri Gagarine 1961)
• chaque bloc commence à se fissurer. La France du général de Gaulle quitte le
commandement intégré de l'OTAN en 1966 et critique ouvertement la politique
étrangère américaine. La Chine de Mao refuse la déstalinisation et rompt avec
l'URSS dans les années 1960. De nombreux nouveaux états issus de la
décolonisation refusent de rejoindre l'un ou l'autre camp (« non alignés »).
• Avec la signature du TNP en 1968 et des accords SAT en 1972, les deux grandes
puissances réduisent temporairement la course aux armements.
• Les États-Unis et l'URSS cherchent à renforcer leur position au cœur leur bloc en
réprimant les contestations internes sans se mêler directement des affaires
Internes de l'adversaire (ex. le printemps de Prague en 1968, le coup d'état d
Pinochet au Chili en 1973): aucune des deux sphères d'influence principale n'est
contestée directement.

4. La Détente n'empêche pas des affrontements périphériques très meurtriers : la


Guerre du Vietnam
Mais les tensions entre les deux blocs restent vives en périphérie : les conflits
indirects entre l'Est et l'Ouest ont donc lieu sur les marges indécises. Ainsi le
Vietnam a gagné son indépendance en 1954 après une longue lutte contre la France
(1946-1954). Mais il est partagé entre un état communiste allié à l'URSS au Nord
(mené par Ho Chi Minh), et un autre allié aux États-Unis au Sud.

Les États-Unis interviennent graduellement pour soutenir le Sud-Vietnam


contre la guérilla communiste Viêt-Cong, soutenue elle-même par le Vietnam-Nord
(donc l'URSS et la Chine populaire). Entre 1966 et 1971, les États-Unis envoient des
troupes en masse, sans résultats tangibles. Ils abandonnent le conflit en 1973, sous
la pression d'une opinion publique devenue défavorable. Le Vietnam est réunifié
par les communistes en 1975. C'est un échec militaire et diplomatique cuisant "
pour les États-Unis.
II. L’émergence du tiers-monde

1.Pourquoi les mouvements de décolonisation s’accélèrent-ils après 1945 ?

La 2nde Guerre mondiale est menée par les Alliées comme un combat pour la
liberté et contre la barbarie.La victoire doit beaucoup aux soldats recrutés dans les
empires britanniques et français.

Les défaites initiales de certaines puissances coloniales (France, Pays-Bas…)


ont fragilisé leur image : Les mouvements nationalistes se renforcent et se
radicalisent (ex : le viet Minh en Indochine française).

En 1952, l’ONU devient le tribune de l’anticolonialisme, position


revendiquée par les deux superpuissances (États-Unis et URSS)

L’indépendance de l’inde, entre négociations et affrontements en 1947.

2. Les décolonisations

Où et quand?

La décolonisation s'effectue principalement en deux périodes :


 En Asie surtout de 1943 (Liban) à 1955 (indochine - Vietnam, Laos,
Cambodge-1954). L'Empire des Indes britannique donne ainsi naissance à
l'Union Indienne et au Pakistan en 1947.
 En Afrique essentiellement après 1956. Les derniers territoires africains qui
accèdent à l'indépendance sont ceux de l'empire portugais (Cap-Vert, Angola,
Mozambique) et quelques territoires français (Djibouti, Comores) en 1975.

De quelle manière?
Les conditions de l'émancipation des peuples colonisés sont très diverses :
 Après des guerres d'indépendance (Indonésie 1949, Indochine 1954, Algérie
1962, Angola 1975…)
 Après des négociations pacifiques, parfois précédées et/ou suivies de
troubles (Inde 1947, Maroc et Tunisie 1956, la plupart des états d'Afrique
noire dans les années 1956-62...).

Les situations sont très complexes : ainsi au Cameroun ou à Madagascar, des


révoltes éclatent en 1946. Elles sont sévèrement réprimées par l'armée française.
Mais l'indépendance est acquise pacifiquement en 1960.
En Inde, après une longue lutte pacifique menée par le parti du Congrès de
Gandhi et Nehru, l'indépendance e obtenue par la négociation en 1947. Mais elle
débouche sur des affrontements sanglants entre musulmans et hindous et un
partition entre deux États: l'union Indienne, à majorité hindoue, et le Pakistan (= «
pays des musulmans »).

Ces indépendances débouchent sur des relations très diverses avec


l'ancienne puissance coloniale.

Ainsi, de nombreuses anciennes colonies françaises ont signé des accords de


coopération et d'aide au développement. Dans les années 1960 à 1990, le système
de la « Françafrique » a maintenu une sujétion post-coloniale
L'armée française maintient encore aujourd'hui des bases dans de nombreux états
africains.

Le Commonwealth britannique, devenu « Commonwealth of Nations »,


constitue une association d'états politiquement autonomes mais qui conservent
des liens entre eux et avec le Royaume-Uni.

3. Le tiers-monde, de nouveaux états issus de la décolonisation

Lors de la conférence de Bandoeng (Indonésie, 1955), les Etats du


tiers-monde naissant s'entendent pour dénoncer la colonisation et encouragent les
états aspirant à l'indépendance à poursuivre leur combat. Ils proclament leur
indépendance vis-à-vis des deux superpuissances (États-Unis et URSS).

Ces états participent en 1961, aux côtés de Cuba et de la Yougoslavie, à la


conférence de Belgrade, d'où émerge le mouvement des non-alignés.

Ces états ont presque tous en commun un retard développement: réunis en


groupe de pression à l'ONU (Groupe des 77), obtiennent la création de la NUCED
(conférence de nations unies sur commerce et le développement).

Le non-alignement de certains est cependant très discutable (Cuba ou le


Vietnam réunifié par ex. ).
4. Le réveil de la puissance chinoise

La Chine populaire (simple observateur au sein des non-alignés), s'appuie


déjà sur l'URSS, participe à la Guerre de
Corée.

Elle rompt progressivement avec l’URSS après 1960, refusant la


déstalinisation, En affirmant sa propre vole du communisme, la Chine de Mao
Zedong se positionne comme un modèle pour les pays du tiers-monde.

Son opposition au capitalisme et au modèle américain n'empêche pas la


normalisation des relations avec les États-Unis à partir de 1971, qui permet à la
Chine populaire d'occuper le siège chinois à l'ONU.

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