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Sur les ruines de l’Europe de l’après-guerre germe déjà la discorde.

Deux modèles
de gouvernement s’opposent sans qu’un compromis n’apparaisse possible. Pourtant, la guerre
froide, où la "paix est impossible et la guerre peu probable", connaît de nombreux remous.
Les périodes d’accalmie laissent la place à des crises d’une gravité parfois menaçante pour la
planète entière. Des crises majeures cohabitent avec des périodes d’améliorations des
relations Est-Ouest. On se demande alors : quelles ont été les relations internationales entre
1945 et 1962 ? La réponse à cette problématique fera l’objet de notre travail.

L’alliance américano-soviétique ne survit que peu de temps à la fin du nazisme.


Deux blocs antagonistes se constituent autour des États-Unis, d’une part, et de l’URSS,
d’autre part. La doctrine Truman Le 12 mars 1947, devant le Congrès, le président américain
Truman prononce un discours où il affirme le contenu de sa doctrine : le monde est partagé en
deux systèmes opposés et provoquant des modes de vie tout à fait différents. Le monde libre à
l’Ouest et le totalitarisme à l’Est. Le plan Marshall En juin 1947 est mis en place le plan
Marshall (Secrétaire d’État de Truman), par lequel les États-Unis offrent une aide financière
destinée à reconstruire les pays européens en ruine, afin qu’ils ne basculent pas dans le
communisme. L’URSS intime l’ordre aux pays de l’Est de refuser cette aide : de fait, l’Europe
est divisée en deux (notion de Rideau de fer). Parallèlement, le président Truman prend la
décision d’engager une politique de containment (endiguement), afin que la doctrine
communiste ne se répande pas partout à travers le monde. La doctrine Jdanov L’URSS riposte
dès septembre 1947, sous l’égide de Jdanov (secrétaire général du Kominform, qui assure la
liaison entre les partis communistes du monde). Sa doctrine : le monde est divisé en deux
camps irréconciliables. Le camp impérialiste, antidémocratique et belliciste, mené par les
États-Unis et le camp anti-impérialiste, démocratique et pacifiste, mené par l’URSS. Les
États-Unis et l’URSS, du fait de leur superpuissance, ne peuvent se livrer à un combat direct.
On assiste donc à un affrontement indirect. Une guerre idéologique Les États-Unis sont à la
tête du bloc occidental : ils sont puissants économiquement et exercent une influence
prépondérante sur les grands organismes économiques internationaux qu’ils ont contribué à
instituer. Jusqu’en 1949, ils sont les seuls à disposer de l’arme atomique. Un sénateur
républicain, McCarthy, lance une «chasse aux sorcières» contre toutes les personnes
soupçonnées de communisme (comme les Rosenberg). Une guerre d’intimidation Les deux
blocs vont organiser leur camp autour d’organisations. En 1949, le pacte atlantique (Otan,
Organisation du traité de l’Atlantique Nord) est signé le 4 avril à Washington : c’est un pacte
militaire regroupant la plupart des pays occidentaux. L’URSS répond par la création du pacte
de Varsovie en 1955. Les deux blocs se lancent dans une course à l’armement dans le but
d’intimider l’adversaire, l’URSS obtient la bombe nucléaire en 1949. Un équilibre de la
terreur s’installe entre les deux grands, sans affrontement direct toutefois.
La conférence de Potsdam avait divisé l’Allemagne en quatre zones
d’occupation. En juin 1948, les Américains, les Anglais et les Français fusionnent leurs zones
d’occupation et créent une monnaie unique, le Deutschemark. Inquiet, Staline décrète un
blocus à Berlin. Les Américains ripostent et Staline abandonne la partie. L’Allemagne est
divisée en deux : c’est la création de la RFA et de la RDA en 1949.
L’offensive débute le 25 juin 1950. La Corée est une ex-possession japonaise, occupée en
1945 par les Soviétiques au nord et les Américains au sud, et qui est restée divisée par le 38 e
parallèle. Le 25 juin 1950, les Nord-Coréens lancent une vaste offensive contre la Corée du
Sud. L’ONU vote la condamnation de la Corée du Nord. L’ONU met en place en Corée une
armée essentiellement dirigée par le général américain MacArthur. En septembre 1950, les
communistes dominent toute la péninsule. Les armées de Corée du Sud reprennent
l’offensive, et la capitale de Corée du Nord tombe entre leurs mains. La Chine communiste
entre dans le conflit au moyen de «volontaires chinois» : c’est ainsi que l’armée américaine
doit se replier. Le monde croit qu’une nouvelle guerre mondiale va éclater. MacArthur
souhaite élargir la guerre à la Chine et veut utiliser la bombe atomique. Truman refuse. Le 27
juillet 1953, un armistice est signé sur le 38 e parallèle à Pan Mun Jon. La guerre de Corée est
un conflit typique de la guerre froide, où les grandes puissances sont intervenues
indirectement dans le conflit.
L’année 1953, au même titre que l’année 1947, constitue une année charnière
de la guerre froide : le 20 janvier, Eisenhower succède à Truman à la présidence des États-
Unis. Il est plus attaché à la paix. Par ailleurs, la mort de Staline, le 5 mars 1953, entraîne un
relâchement des tensions dans l’affrontement. Enfin, c’est la fin de la guerre de Corée. Les
signes de détente se multiplient mais la guerre froide n’est pour autant terminée. André
Fontaine affirmait que c’était «la guerre froide continuée par d’autres moyens».
L’avènement de Nikita Khrouchtchev à la tête de l’Union soviétique est à l’origine d’un
changement radical en matière de politique. Il prône la coexistence pacifique dans les
relations internationales, soit de s’en tenir aux positions de lutte idéologique, sans recourir aux
armes. Nikita Khrouchtchev rencontre John Fitzgerald Kennedy à Vienne en 1961. Des deux
côtés, un équilibre de la terreur s’installe. En 1956, le canal de Suez est nationalisé par
Nasser au détriment des Anglais et des Français. Une guerre éclate mais les États-Unis et
l’URSS font pression sur leurs alliés et Nasser sort vainqueur de ce bras de fer. En 1961, une
nouvelle crise éclate à Berlin qui se termine par la construction du mur de Berlin séparant
Berlin Ouest et Berlin Est.
À Cuba, Fidel Castro, après avoir renversé le dictateur Batista, est au pouvoir depuis 1959.
Castro a dû repousser en 1961 une tentative d’exilés cubains pour le renverser avec l’appui de
la CIA. L’URSS décide d’envoyer des fusées sur le territoire américain. Le monde est au bord
du gouffre. Les États-Unis menacent d’attaquer et l’URSS finit par céder.

Au terme de notre analyse, John Fitzgerald Kennedy apparaît comme le grand


vainqueur, mais il semble que les dirigeants aient craint un conflit nucléaire. La crise des
fusées a été le paroxysme de la guerre froide. Désormais, une ère de détente s’amorce.

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