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Leçon 2 : Histoire Terminale

2018

LES RELATIONS EST-OUEST : DE LA GUERRE


FROIDE A LA CHUTE DU MUR DE BERLIN
Introduction

La Seconde Guerre Mondiale a réussi à unir dans une même alliance contre les puissances fascistes
deux Grands Etats que tout semblait pourtant diviser : les Etats-Unis capitalistes et l’URSS communiste.
Cette union sacrée sera cependant de courte durée avec l’apparition de divergences notoires dues à une
volonté de puissance manifeste de part et d’autre. Ainsi, les Etats-Unis et l’Urss se laissent enfermer dans
une escalade de méfiance réciproque qui les mène à la rupture en 1947 et à la « guerre froide ». Celle-ci,
d’abord en Europe puis en Asie, divise le monde en deux blocs irréconciliables, favorisant la bipolarisation
complète des relations internationales jusqu’à la chute du mur de Berlin en 1989.

I- LA DIVISION DU MONDE
A- Les prémices de la bipolarisation

Dès le début de la déroute allemande, un climat de méfiance avait commencé à s’installer dans le camp
des Alliés. L’URSS était soupçonnée de vouloir placer sous son obédience les territoires qu’elle avait
libérés. Les Soviétiques quant à eux accusaient les Occidentaux de vouloir les affaiblir avec l’arrêt de
l’aide américaine au titre de la loi prêt-bail. Ces dissensions se traduisent par des crises en Europe, en Asie
et au Proche-Orient. La division du monde se dessine en 1946 avec les guerres civiles en Grèce et en Chine
opposant communistes et pro-occidentaux.

A la fin de la guerre, Staline décide d’établir un glacis défensif dans les pays libérés par l’Armée rouge
et considérés comme faisant partie de sa zone d’influence. L’expansion soviétique en Europe centrale va
s’appuyer sur les partis politiques de l’Europe de l’Est soutenus par l’URSS. Cette situation fait dire à
Churchill dans un discours à Fulton (Missouri) en 1946 que : « de Stettin sur la Baltique à Trieste sur
l’Adriatique, un rideau de fer est tombé sur l’Europe ». Par conséquent, il invite les Etats-Unis et la
Grande-Bretagne à faire une alliance militaire permanente pour relever le défi du communisme soviétique.

De ce fait les contours de deux pôles antagonistes commençaient à prendre forme. A l’Est, le Bloc
soviétique avec comme chef de file l’URSS suivie des démocraties populaires d’Europe centrale et
orientale et à l’Ouest le camp occidental dirigé par les Etats-Unis.

B- La rupture et la guerre froide

A la suite du discours de Churchill, le président américain Harry Truman élabore une politique de
rupture exprimée dans un discours devant le Congrès américain. La doctrine Truman du 12 mars 1947
consiste à contenir l’influence soviétique (containment ou endiguement) en apportant l’aide américaine à
tout pays qui voudrait échapper à l’hégémonie soviétique. Pour cela, c’est l’arme économique qui est
utilisée à travers le plan Marshall du nom du secrétaire d’Etat américain qui l’a proposé le 5 juin 1947 afin
de faire revenir la prospérité en Europe et corrélativement dissiper la sympathie des couches populaires
pour le communisme. Cette aide est refusée par Staline entraînant avec lui les autres Etats de l’Europe
orientale. Il va lui aussi tenter d’empêcher la progression de l’influence américaine à l’Est et donne la
réplique au plan Marshall en septembre 1947 par la création du Kominform (bureau d’information
communiste) chargé de coordonner et d’harmoniser les politiques des partis communistes européens. Le
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rapport du représentant soviétique Jdanov dans cette instance a un double objectif : accélérer la
satellisation de l’Europe de l’Est et entretenir la subversion dans les pays « bourgeois ». Il fait comprendre
que le monde est désormais divisé en deux et qu’il fallait choisir entre les deux camps.

Ainsi, entre-t-on de plain-pied dans la guerre froide qui est une violente compétition politique,
économique et idéologique qui, toutefois n’aboutit pas à un affrontement militaire direct entre l’Est et
l’Ouest. Une série de crises va jalonner cette période ponctuée par des initiatives économiques et militaires
surtout qui reflètent la grande rivalité qui oppose les deux blocs. Une rivalité féroce caractérise les
relations entre les deux blocs. Ainsi, à la création de l’OECE (Organisation Européenne de Coopération
Economique) en 1948 chargée de la gestion des fonds du plan Marshall, les Soviétiques réagissent en
mettant en place le CAEM (Conseil d’Assistance Economique Mutuelle) ou COMECOM en 1949.
Cette coopération amène les pays de l’Est à adopter des plans de développement semblables au modèle
soviétique.

Au plan militaire, on assiste à une course aux armements. L’URSS fabrique la bombe atomique en
1949 donc 4 ans après les Etats-Unis, la bombe H en 1953, un an après les Américains. Les missiles
intercontinentaux ne sont pas en reste (SS20 soviétiques, Pershing américains), de même que les fusées à
longue portée et la conquête de l’espace avec la mise en orbite du premier satellite artificiel soviétique
Spoutnik en 1957.

Dans chaque bloc, des pactes politico-militaires sont signés. A l’Ouest, le Pacte atlantique de 1949 qui
donnera par la suite l’OTAN en 1952 place les pays occidentaux sous le parapluie américain. L’OTAN est
prolongée par tout un système d’alliances qui couvre la majeure partie de la planète pour encercler le bloc
de l’est (pactomania). L’OTASE (1954), le Pacte de Baghdad (1955), l’OEA, le traité de Rio de
Janeiro, le pacte Pacifique ou ANZUS, les traités de défense. Dans le camp socialiste, l’URSS a signé
plus de vingt traités d’amitié et de défense avant de mettre en place le Pacte de Varsovie en 1955. Ce
pacte répond aux accords de Paris qui permettaient l’intégration des forces de la RFA dans l’OTAN.

C- Les crises de la guerre froide

La guerre froide donne lieu à des affrontements de toutes sortes entre les deux blocs. Ainsi, au plan
idéologique la « chasse aux sorcières » est déclenchée à l’Ouest par le sénateur du Wisconsin Mac
Carthy de 1950 à 1954 ; les communistes ou supposés tels qui auraient infiltré la société américaine et
même l’appareil d’Etat sont pourchassés. A l’Est, le même processus aggrave jusqu’à l’horreur le
stalinisme. A partir de 1949, les grandes purges peuplent les camps du goulag (en Sibérie). Le
jdanovisme renforce le contrôle des intellectuels. La Yougoslavie de Tito est condamnée, accusée de
nationalisme et d’intelligence avec l’impérialisme américain. Le bloc de l’Est se raidit et s’enferme sur
lui-même : c’est la glaciation

La guerre froide est aussi marquée par des crises parfois très graves entre les deux Grands ou par alliés
interposés. L’Europe constitue le premier point d’enjeu de la guerre froide. Le « coup de Prague » en est
l’expression la plus achevée. En effet, les communistes minoritaires parviennent à prendre le pouvoir sous
la direction de Klement Gottwald. Il pousse le président Edward Beneš à accepter la formation d’un
nouveau gouvernement où les communistes détiennent la quasi-totalité du pouvoir ; ce qui pousse les
ministres modérés à la démission. Appuyé par la police et les puissantes milices ouvrières, Gottwald
impose à Beneš un gouvernement communiste en février 1948. Il est analysé en Occident comme la
traduction de la volonté soviétique d’uniformiser et d’assujettir les démocraties populaires.
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En Grèce, les communistes sont écrasés par les monarchistes soutenus par les Américains. La
Yougoslavie de Tito veut maintenir des rapports d’égalité avec l’URSS, sa volonté d’indépendance irrite
Staline. Ainsi, est-elle exclue du Kominform en 1948. Le socialisme yougoslave s’organise alors selon un
modèle national, fédéral et autogestionnaire. L’une des crises les plus importantes de la guerre froide est
sans conteste celle de Berlin. La crise opposant l’Est et l’Ouest y atteint son paroxysme avec la réforme
monétaire de la trizone en juin 1948. La réaction de Staline est assez vigoureuse car elle consiste à
instituer le « blocus de Berlin » de juin 1948 à mai 1949. Toutes les voies ferroviaires, routières et même
fluviales reliant l’Allemagne fédérale à Berlin-ouest sont fermées. La fourniture du courant et du charbon
est suspendue. L’objectif est de toutes ces manœuvres est l’arrêt de l’exode des cadres vers l’Ouest.

La riposte américaine se fait sous la forme d’un pont aérien (277000 vols) qui assure le ravitaillement
(2,5 millions de tonnes de produits) des habitants de Berlin-Ouest pendant un an. Staline est obligé de
céder et l’épreuve de force est remportée par les Occidentaux qui érigent la trizone en RFA le 08 mai 1949
avec comme capitale Bonn. Moscou crée à son tour la RDA le 07 octobre 1949 avec Berlin comme
capitale.

La crise n’épargne pas l’Asie. En Chine, la guerre froide apparaît à travers le conflit opposant les
nationalistes aux communistes. La décolonisation de l’Indochine comme celle des autres colonies de la
région et de l’Afrique a elle aussi souffert de la rivalité Est-Ouest. Le plus virulent conflit en Asie est la
guerre de Corée qui a failli déboucher sur une troisième guerre mondiale. LE 25 juin 1950, l’armée nord-
coréenne franchit le 38e parallèle et envahit la Corée du Sud, Séoul la capitale est prise. Sous la bannière
de l’ONU, l’armée américaine dirigée par le général Mac Arthur occupe rapidement la Corée du Nord et
s’approche de la frontière avec la Chine devenue entretemps communiste (cf. maoïsme). Celle-ci menacée
décide d’intervenir le 16 octobre 1950 et bouscule les troupes onusiennes contraintes de revenir vers le
sud. Le front se stabilise entre 1951 et 1953. L’armistice ne sera signé qu’après la mort de Staline en 1953
(armistice de Pam Mun Jon).

II- Détente ou coexistence pacifique :


A- Les causes de la détente

La détente est d’abord militairement nécessaire car les Soviétiques ont progressé très rapidement en
matière d’armes atomiques. Dès 1955 ils construisent des fusées à moyenne portée et des fusées
intercontinentales en 1957, capables de dévaster le territoire américain à partir de Moscou. La dissuasion
est réciproque et le recours à des représailles massives est abandonné. C’est l’équilibre de la terreur du
fait d’une parité nucléaire entre les deux Grands.

Les changements d’hommes et de politiques ont aussi favorisé la baisse des tensions entre les deux
blocs. Aux Etats-Unis, Eisenhower succède à Truman en 1953 et écarte de son entourage les
anticommunistes mettent ainsi un terme au maccarthysme. Bien qu’elles soient à l’initiative du « roll
back » (refoulement), les nouvelles autorités américaines considèrent que les tensions internationales
gênent l’économie du pays ; ainsi un nouvel état d’esprit favorable à une compétition pacifique règne dans
le bloc occidental. En Union soviétique, la mort de Staline en 1953 inaugure l’ère des grands
changements. Son successeur Nikita Khrouchtchev propose la coexistence pacifique entre les deux blocs.
Il dénonce les crimes de Staline (déstalinisation) lors du XXe Congrès du Parti Communiste de l’Union
Soviétique (PCUS) en 1956.
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En outre, l’homogénéité des blocs est mise à rude épreuve. Dans le camp communiste, la rupture
est consommée entre l’URSS et la Chine de Mao qui critique la coexistence pacifique. La Pologne et la
Hongrie tentent de prendre leur distance vis-à-vis du modèle soviétique en 1956 comme l’avait fait la
Yougoslavie de Tito quelques années auparavant.

Dans le camp libéral, De Gaulle, revenu aux affaires en 1958 veut s’affranchir de la tutelle
américaine et mène une politique indépendante qui conduit la France à se doter de l’arme atomique en
1960, à reconnaître la Chine populaire en 1964 et à se retirer du commandement intégré de l’OTAN en
1966.

Le coût de plus en plus important de la course aux armements, les difficultés économiques
incidentes et l’émergence du Tiers-monde sont aussi d’autres facteurs qui expliquent cette nécessaire
baisse des tensions.

B- Les manifestations et les limites de la détente


1- Le rapprochement Est-Ouest

L’inflexion notée dans les relations entre les deux blocs se manifeste à travers une multitude
d’accords signés concernant différents domaines. Dès 1963, le traité de Moscou est signé et vise en
particulier l’interdiction des essais nucléaire dans l’atmosphère. En 1968 le TNP (Traité de Non
Prolifération de l’arme atomique) est signé. Les traités SALT I et II (Strategic Armements Limitation
Talks), respectivement signé en 1972 (par Nixon et Brejnev) et 1979 (par Carter et Brejnev), visent à
la limitation des armes stratégiques.

Dans le domaine économique aussi la détente se fait sentir avec l’accord entre les Etats-Unis et
URSS pour la livraison de blé américain aux Soviétiques. Les Occidents apportent au bloc de l’Est un
appui, par le biais de transferts de technologique, en vue de combler le retard que ce dernier enregistre dans
ce domaine.

Au plan politique, les initiatives du chancelier ouest-allemand Willy Brandt (RFA) permettent un
rapprochement avec les pays de l’Est (Ostpolitik), particulièrement avec la RDA ce qui conduit à une
reconnaissance mutuelle des deux Allemagnes et leur entrée aux Nations Unies en 1973. La conférence
d’Helsinki de 1975 réunit 32 Etats européens qui adoptent comme principale résolution la reconnaissance
des frontières héritées de la Seconde Guerre mondiale. Cette conférence établit aussi un statu quo en
Europe et entérine, de façon tacite, l’existence de zones d’influence des deux sur le vieux continent.

On peut citer aussi le rapprochement sino-américain. Préparée par Kissinger, la reconnaissance


de la Chine est officielle en 1971. La Chine communiste remplace au conseil de sécurité de l’ONU la
Chine de Taiwan et, en 1972, le président Nixon se rend en visite officielle à Pékin. Ainsi, la Chine sort-
elle des années d’isolement provoquées par la Révolution culturelle. Les USA peuvent désormais
pratiquer ce que Kissinger appelle une « diplomatie triangulaire » entre les deux grandes puissances
communistes. Un voyage de Nixon à Moscou suit en 1972, l’étape chinoise. En 1973, Nixon reçoit Brejnev
à Washington.

2- Les limites.

La détente a connu quelques avatars avec une série de crises qui ont jalonné ce réchauffement des relations
internationales.
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*La crise de Suez de 1956- Le 26 juillet 1956, le colonel Nasser (1918-1970) incarnation du
nationalisme égyptien, décide la nationalisation de la compagnie qui exploite le canal de Suez. Une
coalition franco-britannique lance alors une opération militaire avec Israël. Mais les menaces soviétiques et
les pressions américaines les obligent à se retirer. Nasser apparaît comme le champion de la lutte contre
l’impérialisme colonial.

*L’affaire de Hongrie d’octobre 1956. Celle-ci survient lorsqu’un nationaliste, chef du gouvernement
Imré Nagy (1896-1958) a tenté de se retirer du pacte de Varsovie. L’insurrection d’octobre 1956, ouvrière
et étudiante à son origine, est vite détournée vers l’antisoviétisme par des milieux favorables à l’ancien
régime. Le chef du gouvernement, le communiste Nagy, se laisse déborder, autorise les anciens partis,
dénonce le pacte de Varsovie et proclame la neutralité de la Hongrie. Les troupes soviétiques écrasent alors
brutalement l’insurrection.

*La seconde crise de Berlin : la crise de Berlin est née de la volonté d’arrêter l’émigration vers l’ouest.
En novembre 1958, Khrouchtchev propose que Berlin–ouest soit ville libre sous contrôle de l’ONU,
proposition refusée par les USA. La crise rebondit en août 1961. Face à l’ampleur prise par l’émigration
est-berlinoise, les dirigeants de la RDA décident d’édifier un mur dans la nuit du 13 au 14 août 1961
divisant ainsi Berlin en deux.

*La crise de Cuba : Fidel Castro a pris le pouvoir en 1959 suite à un coup de force contre Batista, fidèle
allié des Etats-Unis. L’hostilité des Américains crée des tensions qui s’aggravent avec l’échec de la
tentative de débarquement des Cubains anti-castristes soutenus par la CIA en avril 1961 (débarquement de
la Baie des cochons). Cuba mise au ban des Etats américains se rapproche de l’URSS. Le 14 octobre 1962,
un avion espion américain photographie sur le sol cubain des rampes de lancement de fusées soviétiques
qui menacent les USA. Kennedy exige le retrait des fusées et organise le blocus de l’île. Dramatisé par les
médias, l’affrontement a pu faire craindre une guerre nucléaire. En réalité, les deux Grands négocient. Le
monde semble au bord de la guerre nucléaire, mais l’URSS recule, les rampes sont démontées, les
Américains s’engagent en retour à ne pas renverser Fidel Castro.

Et même, suite logique de la peur née de la crise, un « téléphone rouge » est installé en 1963 entre le
Kremlin et la Maison Blanche.

*Le printemps de Prague : les troupes du Pacte de Varsovie écrasent le printemps de Prague du 5 au 21
août 1968. Le processus de démocratisation du régime tenté par Alexandre Dubcek en Tchécoslovaquie,
partisan de réformes démocratisant le parti communiste, risquait en effet de menacer la solidité de la
communauté socialiste. Cette intervention, qui suscite dans le monde une intense émotion, ouvre la voie à
la « normalisation ». Les réformes de Dubcek sont abolies. Le « socialisme démocratique » a été écrasé
au nom du principe de la « souveraineté limitée ».

D’autres crises ont pour noms : guerre du Vietnam ; troisième guerre israélo-arabe en 1967 ; coup d’Etat
de Pinochet au Chili en 1973 ; course aux armements.

La confrontation Est-Ouest se traduit par une course aux armements nucléaires. Avec le succès soviétique
dans la conquête de l’espace (Youri Gargarine premier homme dans l’espace), le président Kennedy lance
en 1962 le programme Apollo qui permet en 1969 d’envoyer deux hommes sur la lune. Il multiplie la
construction des missiles intercontinentaux et des sous-marins atomiques Polaris.

III- La guerre fraîche et la fin de la guerre froide.


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A- la guerre fraîche (1975-1985) : la dégradation de la détente.

C’est une nouvelle période de tensions marquée par le recul des USA et le rayonnement du communisme.
En effet, les USA quittent le Vietnam humiliés en 1973 (à la suite des accords de Paris) ; l’affaire du
Watergate en 1974 (le 17 juin 1972 l’administration Nixon avait placé des micros au siège du Parti
démocrate. Le scandale est tel qu’il sera contraint de démissionner le 9 août 1974, discrédité aux yeux des
Américains).

Sur la scène internationale, les Etats-Unis sont aussi mis en difficulté avec par exemple la chute de Saigon
en 1975 (le régime sud-vietnamien s’effondre et les Nord-vietnamiens entrent à Saigon) ou encore la
révolution iranienne en 1979 portant au pouvoir un régime islamique dirigé par l’Ayatollah Khomeiny.
Cette révolution islamique provoque un deuxième choc pétrolier et entraîne une prise d’otages à
l’ambassade américaine de Téhéran. Le foisonnement des régimes communistes place aussi les USA dans
une mauvaise posture.

Suite à l’invasion de l’Afghanistan par l’Armée rouge, Jimmy Carter (39e président des USA de 1976 à
1980) appelle au boycott des jeux olympiques de Moscou à l’été 1980 et décide l’embargo des ventes de
céréales à l’URSS. Carter accentue sa campagne en faveur des droits de l’homme, principal thème de la
guerre idéologique opposant l’Est et l’Ouest. Les jeux olympiques de Los Angeles (1984) sont boycottés
aussi par l’URSS.

Dés son élection en novembre 1980, Ronald Reagan (40e président des USA de 1980 à 1988) manifeste
sa volonté de renforcer la suprématie militaire américaine face à l’URSS, assimilée à « l’empire du
mal ».Il accroît fortement le budget de la défense. En mars 1983, il annonce le lancement de l’initiative de
défense stratégique (IDS) ou « guerre des étoiles », qui vise à élaborer dans l’espace, dans les 20 années
à venir, un bouclier destiné à protéger le territoire américain contre toute attaque nucléaire. On en vient à
parler, au début des années 1980, de « guerre fraîche ». Les importants moyens financiers dépensés ont
fini par essouffler les deux Grands d’où un changement de politique à partir de 1985.

B- La fin de la bipolarisation.
A partir de 1985, dans un contexte d’essoufflement économique aggravé par la course aux armements et
aux lourdeurs bureaucratiques, Michael Gorbatchev, nouveau secrétaire général du PCUS, relance le
processus de détente et met en œuvre une nouvelle politique de réforme baptisée Perestroïka ou
restructuration et Glasnost ou transparence. Cette politique vise à restructurer l’économie et à instaurer
la démocratie.

Les USA sont confrontés à de grosses difficultés économiques liées au déficit du budget. La situation se
traduit dans les relations internationales par 6 sommets américano-soviétiques de 1985 à 1990. La
rencontre Reagan- Gorbatchev à Genève, en novembre 1985, ouvre une ère nouvelle : elle consacre
l’accord de principe d’une réduction de 50% sur les armements nucléaires offensifs. Cela reflète des
changements importants dans la conduite de la politique extérieure soviétique par rapport à la période
brejnévienne. Il semble que la « nouvelle pensée » au Kremlin mette l’accent sur une coexistence durable
et sur la coopération indispensable pour résoudre de grands problèmes mondiaux.

En janvier 1986, Gorbatchev présente un plan de désarmement prévoyant par étapes la « libération de la
Terre des armes nucléaires d’ici la fin de 1999 ». Parallèlement, il admet la possibilité de disjoindre la
négociation sur les euromissiles et envisage la réduction des forces conventionnelles en Europe. En
décembre 1987, Washington et Moscou signent un traité qui, pour la première fois, envisage la destruction
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d’armes existantes, en l’occurrence toutes les forces nucléaires intermédiaires (de portée comprise entre
500 et 5500 kilomètres). Et, en décembre 1988, Gorbatchev annonce la décision unilatérale de réduire de
500 000 hommes les forces conventionnelles du pacte de Varsovie en Europe. En 1991 le traité START I
est signé à Moscou. Il réduit d’un tiers l’ensemble des missiles stratégiques.

La participation record aux jeux olympiques de Séoul est un indice de la détente et une volonté commune
d’instaurer un nouvel ordre mondial.

La chute du mur de Berlin (9 novembre 1989), l’implosion de l’URSS et la fin du communisme en


Europe centrale sont autant d’étapes qui ponctuent le processus de démembrement progressif du système
né de la guerre. Le bloc de l’Est s’effondre et disparaît officiellement le 31/12/1991. Une nouvelle ère
commence.

Le siècle s’achève sur le constat d’une situation internationale dangereuse du fait de la prolifération de
conflits liés aussi bien à la résurgence des nationalismes, qu’au terrorisme ou à l’intégrisme dans un
contexte de crise économique persistante et de déséquilibre Nord- Sud permanent.

Conclusion

A peine sorti de la guerre, le monde se retrouve à partir de 1947 dans des tensions idéologiques. Mais
grâce à l’équilibre de la terreur, aux coûts financiers de la course aux armements, à la fissuration des blocs,
une nouvelle ère s’instaure : la coexistence pacifique. L’avènement de Gorbatchev au pouvoir met en place
une dynamique qui aboutit à l’effondrement de l’URSS. Les USA restent le seul leader. Les tensions
idéologiques se sont apaisées mais d’autres tensions surgissent (tensions ethniques, religieuses, terrorisme)
et se renforcent.

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