Vous êtes sur la page 1sur 7

MME A. S. NDIAYE P.E.

S/PHILOSOPHIE AU LYCÉE DE SANGALKAM

TECHNIQUE DE LA DISSERTATION PHILOSOPHIQUE


I. COMMENT LIRE UN SUJET DE PHILOSOPHIE ?
- Repérer le thème et les notions-clefs tout en procédant à leur

AM
exploitation sémantique en vue d’avoir une claire
compréhension du sujet et de pouvoir le reformuler

LK
éventuellement. Pour chercher le thème, on peut poser la
question suivante : « De quoi parle le sujet ?»

GA
- Repérer la thèse implicite du sujet : « Qu’est-ce qu’on en dit ? »,

N
c'est-à-dire “ Qu’est-ce que le sujet dit du thème ?”

SA
- Soulever le problème du sujet : « D’où vient ce dont on parle ? »
ou encore “ Quel est le problème qui préoccupe l’auteur en

DE
soulevant le thème ?
E
II. LES COMPÉTENCES DE BASE DU PHILOSOPHER
CE

1. LA CONCEPTUALISATION
- Il est attendu du candidat ou de la candidate de procéder à une
LY

lecture attentive du sujet afin de répertorier toutes les notions


DU

essentielles.
- Le candidat ou la candidate doit savoir que les notions clefs du
YE

sujet peuvent avoir plusieurs sens ; il ne faut donc pas se


contenter des définitions toutes faites ou générales ou encore
IA

se limiter à la définition étymologique des mots.


ND

- Le candidat ou la candidate doit pouvoir faire le tri entre les


différentes significations d’une notion et choisir la plus
S.

pertinente par rapport au contexte du sujet.


A.

Bref, ce qui est attendu du candidat ou de la candidate, c'est de


E

travailler les notions du sujet pour leur donner un contenu précis et


M

faire ressortir les liens logiques qui existent entre elles. Car les
M

définitions données aux notions ne sauraient être comprises


isolément, mais seulement les unes par rapport aux autres et en
fonction du sujet comme le souligne Jacqueline Russ.

1
MME A. S. NDIAYE P.E.S/PHILOSOPHIE AU LYCÉE DE SANGALKAM

2. PROBLÉMATISATION

Pour ce qui est de la problématisation : retenons d'emblée que


sa réussite dépend largement de la bonne conceptualisation des
notions-clefs du sujet.

AM
Partant, ce qui est attendu du candidat ou de la candidate, c’est

LK
une bonne identification du problème philosophique contenu dans
le sujet pour éviter le hors-sujet. Éviter ce dernier présuppose une

GA
claire compréhension de ce qu’est un problème philosophique. Car

N
contrairement au problème mathématique qui est exposé de façon

SA
claire et appelle une solution qui résout et clôt le problème ; en
philosophie par contre, le problème est enveloppé dans l’énoncé du

DE
sujet et les solutions qu’on peut y apporter sont conditionnées par
des présupposés, des hypothèses, des arguments etc. De plus ces
E
solutions n'ont pas vocation de résoudre et de mettre fin au
CE

problème ; mais elles viennent seulement pour l’exposer, l’éclairer,


LY

l’expliquer de différentes manières.

Par conséquent, pour mettre en évidence le problème


DU

philosophique, au delà de la compréhension du sujet qui découle de


la conceptualisation :
YE
IA

➔ Le candidat ou la candidate doit interroger la thèse pour


ND

dégager ses insuffisances et, même si c'est une affirmation


qu’on partage, il faut la rendre plus solide avec des arguments.
S.

➔ Ainsi, le candidat ou la candidate doit pouvoir formuler de


façon explicite le problème philosophique sous-jacent à
A.

l'énoncé et en faire découler des questions qui préparent ou


E

annoncent le plan.
M

Bref, ce qui est attendu du candidat ou de la candidate c'est


M

d’élaborer un questionnement logique, c’est-à-dire, un ensemble de


questions plus ou moins organisées qui permettent de traiter le
sujet. Car comme le montre si bien Michel Beaud, dans L' art de la

2
MME A. S. NDIAYE P.E.S/PHILOSOPHIE AU LYCÉE DE SANGALKAM

thèse, “ La problématique, c’est l’ensemble construit, autour d’une


question principale, des hypothèses de recherche et des lignes
d'analyse qui permettront de traiter le sujet choisi.”

3. L’ARGUMENTATION

AM
Il faut savoir qu’une bonne lecture du sujet est un préalable à

LK
toute analyse et argumentation philosophiques. Cette dernière est
un exercice de réflexion critique destiné à convaincre. C’est

GA
pourquoi, Jacqueline RUSS, dans son ouvrage intitulé Les méthodes

N
en philosophie, écrit que “l’argumentation se définit comme un

SA
ensemble de procédés (...) mis en œuvre pour faire admettre une
thèse. Elle vise à obtenir l’adhésion des esprits auxquels elle

DE
s’adresse.”
Donc, ce discours, en tant qu’il s’adresse à la raison, doit se
E
soucier de démontrer ce qu'il affirme pour être recevable. Mais, il
CE

faut savoir que montrer ce n'est pas démontrer. Les exemples, les
affirmations gratuites ou encore les citations ne peuvent pas servir
LY

d'argument mais seulement d’illustrations. Il s'agit par là de donner


du poids à toute argumentation.
DU

Bref, retenons bien que l’argument démontre la force de l’idée ;


YE

la citation étaye cette idée, c'est-à-dire la renforce et l’exemple


illustre cette idée, c’est-à-dire la révèle, la rend plus visible par des
IA

images ou un fait concret.


ND

Mais, il ne suffit pas d'illustrer, d’étayer ; il faut aussi veiller à


la pertinence des illustrations ou des citations en montrant qu'elles
S.

sont en rapport avec ce que l'on vient de dire afin de faciliter la


A.

compréhension de l’idée véhiculée. Elles doivent, à cet effet, être


bien choisies et commentées et ce, en évitant le défilé des auteurs.
E
M

Partant, argumenter, c’est oser penser par soi-même en


M

articulant les idées les unes aux autres de façon à produire un


discours cohérent. Il ne s’agit donc pas d’enfermer la pensée dans
les doctrines philosophiques, mais de se servir de ces dernières pour
étayer le raisonnement. Il ne s’agit pas non plus de réciter

3
MME A. S. NDIAYE P.E.S/PHILOSOPHIE AU LYCÉE DE SANGALKAM

aveuglément les leçons. Candidats ou candidates au bac, vous devez


savoir que les leçons ne sont pas des recettes pour traiter les sujets.
Copier les leçons et les coller, c’est vous rendre un mauvais service,
car elles ne sont qu’un prétexte ou un point de départ pour traiter

AM
n’importe quel sujet de dissertation ou de commentaire.
Toutefois, il faut remarquer que l'argumentation, de même que

LK
les autres compétences de base de la philosophie, repose sur une
bonne communication.

GA
4. LA COMMUNICATION

N
SA
Cette compétence, bien que littéraire, est requise en
philosophie pour un bon raisonnement. Communiquer c’est partager

DE
sa pensée de manière à se faire comprendre. Dès lors, le choix des
concepts doit se faire dans le respect des règles propres à la langue
E
française : les leçons d’orthographe, de conjugaison, de grammaire,
CE

d’analyse logique doivent nous intéresser au plus haut point. Car le


LY

vocabulaire utilisé pour convaincre doit être simple, précis, mais


pas banal. Les phrases doivent être concises avec un usage
DU

rigoureux des connecteurs logiques. De plus, il faut éviter de penser


en langue maternelle et de traduire littéralement en français. Il faut
YE

aussi s’assurer d’une progression cohérente en soignant les


IA

transitions.
ND

Remarque : ces compétences sont transversales, ce qui veut


dire qu’on doit les retrouver aussi bien dans l’Introduction, dans le
S.

développement et dans la conclusion.


A.
E

III. LES QUESTIONS À SE POSER


M

1/ De quoi parle le sujet ? Pour trouver le thème


M

2/ Qu’est-ce qu’on en dit ? Pour sortir la thèse

3/ D’où vient ce dont on parle ? Pour déterminer le problème

4
MME A. S. NDIAYE P.E.S/PHILOSOPHIE AU LYCÉE DE SANGALKAM

4/ Qu’est-ce qu’on me demande de faire ? Savoir qu’il faut examiner


la thèse.

5/ Comment vais-je procéder pour faire ce qu’on me demande de


faire ? Pour déterminer le plan

AM
NB: Ces questions sont aussi valables pour la dissertation que pour

LK
le commentaire.

GA
● Dans la dissertation, la première question cherche à
déterminer la notion principale sur laquelle porte la

N
SA
question.
● La deuxième question tente de déterminer la thèse. Dans

DE
la dissertation, pour trouver la thèse on transforme la
question ou l’interrogation en une affirmation et si le
E
sujet se donne en une affirmation, c’est la thèse.
CE

● La question n° 3 : d’où vient ce dont on parle ? Ici on tente


de déterminer le problème: On parle de quelque chose,
LY

quelle est l’origine de cette chose : il y a un problème, une


difficulté qui se présente à l’esprit et c'est elle qui
DU

commande la réflexion. Donc, d’où vient ce dont on parle?


Pourquoi on en parle et pourquoi on en parle en ces
YE

termes? Bref quel est le problème ? S’il y a problème, c’est


IA

parce qu’il y a incompréhension de la notion qui est en


ND

jeu dans le sujet ; ce qui fait que ce qu’on en dit peut


s’avérer insuffisant, illogique ou même faux.
S.

● La question 4 : qu’est-ce qu’on me demande de faire ? On


A.

me demande de critiquer le sujet. Mais critiquer au sens


kantien du terme qui consiste à examiner le sujet. Cet
E
M

examen se fait en deux étapes :


M

- 4-1/ Première étape : il s'agit de justifier l’affirmation : la


première réponse (obligatoire). il s'agit de dire en quoi cette
affirmation est-elle vraie ? Pour quelle raison pense-t-on

5
MME A. S. NDIAYE P.E.S/PHILOSOPHIE AU LYCÉE DE SANGALKAM

comme ça ? Mais, cette première réponse est insuffisante, car


elle est généralement celle de l’opinion, donc il faut
- 4-2/ Deuxième étape : il s’agit de prendre une distance (par
rapport à la première réponse), dégager ses insuffisances pour

AM
arriver à une deuxième réponse beaucoup plus argumentée
(antithèse) ; voire à une troisième réponse ( synthèse)

LK
● la question 5 (comment vais-je procéder?), tente de
déterminer le plan. Il faut éviter les plans mécaniques,

GA
par exemple dire: dans un premier temps nous allons…,

N
etc. et faire le plan sous forme de questions pertinentes.

SA
IV. LES DIFFÉRENTES PARTIES DE L'ÉPREUVE:

DE
1. L’ INTRODUCTION E
EN TROIS ÉTAPES ESSENTIELLES :
CE

1- Amorce (énoncé de l’opinion)


LY

2- Problématique
DU

3- Plan
YE

2. LE DÉVELOPPEMENT
IA

- LA PREMIÈRE PARTIE : LA THÈSE DU SUJET


ND

- DEUXIÈME PARTIE : LES LIMITES DE LA THÈSE


(généralement appelée ANTITHÈSE)
S.

NB. Si c’est un plan en trois parties, il faut une thèse, une antithèse
A.

et une synthèse
E

3. LA CONCLUSION
M
M

- TROIS ÉTAPES :

1. Rappeler le problème de départ

6
MME A. S. NDIAYE P.E.S/PHILOSOPHIE AU LYCÉE DE SANGALKAM

2. Faire le bilan de l’analyse qui donne lieu á l’énoncé explicite du


point de vue du candidat
3. Procéder éventuellement à un élargissement en évitant qu’il
soit artificiellement accolé au bilan et éviter surtout l’usage

AM
mécanique du point d’interrogation finale.

LK
N GA
SA
DE
E
CE
LY
DU
YE
IA
ND
S.
A.
E
M
M

Vous aimerez peut-être aussi