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MÉTHODOLOGIE DU COMMENTAIRE DE TEXTE

I. DÉFINITION ET OBJET DU COMMENTAIRE DE TEXTE


Le commentaire de texte consiste à mettre au jour la
problématique et le problème constitutifs d'un texte (lesquels
supposent, bien entendu, la compréhension du thème et de la thèse de
l'auteur). Il s'agit de clarifier le problème contenu dans le texte en
pénétrant le thème (c'est-à-dire ce dont parle le texte) et la thèse (ce
qu'affirme l'auteur, sa position), puis de bien dégager l'organisation
conceptuelle (indiquer les grands moments du texte) et, enfin, de
procéder, éventuellement, à une étude réflexive sur les lignes
proposées (s'interroger sur ce que le texte met en jeu). La conclusion
opère un bilan rapide.

II. QUELQUES CONSEILS PRATIQUES POUR RÉUSSIR LE


COMMENTAIRE
A- CE QU'IL NE FAUT PAS FAIRE :
✓ Prendre le texte comme un prétexte pour disserter. Ce qui revient
à prendre le thème ou l'objet du texte comme un sujet de
dissertation parallèle.
✓ Paraphraser le texte, c'est-à-dire répéter autrement ce qui est
énoncé, redire en d'autres termes les idées du texte.
✓ Introduire dans l'explication du texte des idées qui n'ont rien à
voir avec le ou les problèmes posés dans le texte, c'est ce que l'on
appelle communément la digression
✓ Émettre des contresens, c'est-à-dire à faire dire à l'auteur des
choses diamétralement opposées à sa pensée, ce qui revient à
dénaturer, à trahir un texte.
B- CE QU'IL FAUT FAIRE : travail de préparation au brouillon

a)- LA LECTURE ATTENTIVE DU TEXTE

✓ Lire plusieurs fois le texte sans prendre de notes et être attentif à


l'effet qu'il produit sur vous dès le premier abord;
✓ Travailler directement sur le texte, crayon à la main, souligner les
concepts dans les noms, les adjectifs, les verbes ou les expressions
chargées de sens où encore les images et les exemples; il faut aussi
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prêter attention aux adverbes; encadrer les connecteurs logiques


si le texte en dispose.

b- RÉPONDRE AUX QUESTIONS SUIVANTES:

1. De quoi parle le texte ? ( pour chercher le thème)

Le thème renvoie au sujet d'ordre général qui est traité dans le


texte, autrement dit ce dont parle le texte. En général le thème renvoie.
En général, le thème renvoie à une notion autour de laquelle le texte est
bâti et cette notion peut être articulée à une ou deux autres notions.
Donc pour le trouver on peut Essayer de donner un titre au texte pour
identifier le ou les concepts essentiels pour formuler le thème).

1-bis- Quel est l'objectif du texte? Que fait l'auteur ?


(pour connaître la fonction du texte afin de mieux
préciser le thème)
Ici, il s'agit de voir ce que l'auteur tente de faire. Cherche- t-il à :

• démontrer une thèse ?


• réfuter une thèse opposée ?
• soulever un problème ?
• mettre en évidence une aporie? (Une apories est une difficulté
insoluble, l'impossibilité de trancher entre deux thèses
opposées).
• définir un concept ?
• problématiser une conception généralement admise?
• critiquer une opinion ?
• etc.
2. D'où vient ce dont on parle? (Pour déterminer le
problème) :

Si dans la vie courante, le problème renvoie tout simplement à un


embarras, une difficulté que rencontre l'esprit et qu'on cherche à
résoudre, il faut dire que le problème philosophique est une question ;
mais toute question n'est pas philosophique . Autrement dit il ne s'agit
pas d'avoir simplement une formulation interrogative pour ququ'il y
ait problème philosophique. la question devient un problème
philosophique lorsqu'elle soulève un débat contradictoire, c'est-à-dire,
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lorsque sur une question déterminée, il est possible d'énoncer une


contradiction : une réponse affirmative et une reponse opposée et que,
pour pour chaque réponse, il soit possible de construire une
démonstration rigoureuse.
Il importe de souligner que c'est le problème qui commande la
réflexion ; la où il n'y a pas de problème, il n'y a pas non plus de textes
philosophiques. L'activité philosophique est née de problèmes,de
questions. Donc considérer un texte philosophique comme une
réponse à une question et formuler la question pour identifier le
problème du texte
NB: lorsqu'on pose la question de savoir "d'où vient ce dont on
parle ?", il s'agit de chercher pourquoi il y a problème, qu'est-ce qui ne
va pas de soi, qu'est-ce qui pose problème, pourquoi on parle de ce
thème et de façon plus précise pourquoi on en parle en ces termes.
REMARQUE : le thème de la philosophie renferme plusieurs
problèmes ; on peut par exemple soulever comme problème :
- L'origine de la philosophie,
- La nature de la philosophie,
- La finalité de la philosophie,
- La fonction de la philosophie,
- L'utilité de la philosophie,
- La valeur de la philosophie, etc.

3. Qu'est-ce qu'on en dit? Qu'est-ce que le texte dit du


thème ? (Pour rechercher la thèse

Il faut essayer de repérer dans le texte la réponse à la question, au


problème pour identifier la thèse. La thèse désigne la position
philosophique de l'auteur. Autrement dit sur un problème
philosophique bien déterminé, l'auteur prend position ; il pose une
affirmation qu'il considère qu'elle est vraie et il construit une
argumentation pour la justifier: il l'a défend car il s'agit de s'adresser à
la raison donc il faut convaincre. C'est en cela qu'une thèse est
différente de l'opinion. L'opinion est une affirmation gratuite qui n'a
pas de fondement solide et c'est pourquoi Gaston Bachelard
(épistémologue français 1882-1962) affirme qu" elle ne pense pas" et
c'est en cela qu'elle est dangereuse et qu'elle mérite d'être détruite.

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4. Qu'est-ce qu'on me demande de faire?

La consigne: on me demande D'EXPLIQUER et de DISCUTER. Que


signifie cette consigne ?
Il faut comprendre qu'il est possible tout d'abord d'expliquer le
texte et ensuite le discuter ; ou expliquer en discutant, c'est-à-dire
après chaque étape importante de l'explication, on prend sa distance
par rapport au texte. Mais cette deuxième façon de procéder peut être
longue et il y a des risques de répétitions lassantes. C'est pourquoi nous
conseillons d'expliquer le texte dans une première partie et dans une
seconde de procéder à la discussion et ainsi il y aura deux parties
clairement distinctes.
Cependant, la partie discussion ne doit pas être l'occasion pour
paraphraser le texte ou un prétexte pour faire une dissertation sur une
idée fascinante sans se rapporter au texte ou encore faire des critiques
qui n'ont aucun lien avec le problème ou les idées du texte . C'est en fait
tout ceci pour dire que toute critique, pour être recevable doit se
référer au texte et au texte seulement.

5. Comment vais-je procéder pour faire ce qu'on me


demande de faire ?

Il faut organiser le travail: comprendre que le texte à commenter


est un discours cohérent; il me faut moi aussi écrire un discours
cohérent sur le texte, c'est-à-dire, je dois moi aussi produire un texte
philosophique, un texte cohérent, où toutes les idées sont enchaînées
dans un DEVELOPPEMENT argumenté et progressif :
- Pour ce qui est de la partie explicative:
LE DÉBUT DE L'EXPLICATION :
Il y a lieu de commencer l'explication avec un paragraphe qui
contient une présentation générale du texte: cette présentation est
importante parce qu'elle offre un cadre et un sens à l'étude qu'on va
mener. Que faut-il faire dans ce premier paragraphe ? Il s'agit avant tout
de procéder à la claire reformulation de la thèse du texte et ensuite
dégager le profil de la démarche mise en oeuvre par l'auteur pour
établir sa thèse.
Après l'écriture de ce premier paragraphe, on peut procéder à
l'explication proprement dite en organisant le travail explicatif autour
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de deux ou trois paragraphes en function des arguments essentiels qui


soutiennent la thèse.Il est possible de reprendre le plan argumentatif
de l'auteur s'il est satisfaisant ;dans le cas contraire on peut construire
un autre plan, l'essentiel est qu'il soit cohérent et qu'il soit en mesure
de rendre compte fidèlement de'la pensée de l'auteur.
- Comment rédiger un paragraphe argumenté?
Comprendre que chaque paragraphe doit contenir une et une
seule idée directrice. Pour organiser les paragraphes, il faut
commencer par ' le paragraphe qui contient l'idée la moins forte et
terminer par celui qui contient l'idée la plus pertinente; car chaque
consiste d'une certaine manière à justifier lathèse. C'est-à-dire que
chaque idée contribue à asseoir la thèse.
Pour une écriture claire, l'idée directrice du paragraphe doit
prendre place au début.
- Pour ce qui est de la DISCUSSION c'est le,même principe qui vaut.

III. L’INTRODUCTION ET LA CONCLUSION


A. L'INTRODUCTION
1. Amener le texte : il s'agit ici d'amener le problème en faisant
apparaître les raisons pour lesquellesil se pose ; pour ce faire, il
faut :

a) Dégager le thème et le définir .


b) Dégager le problème.
c) Justification du problème.

2. Introduire la référence au textexte ( nom de l'auteur et le titre


souligné de l'ouvrage s'il est donné ) et annoncer la thèse.
3. La structure du texte: repérer les arguments qui justifient la
réponse de l'auteur pour ressortir la structure logique du texte.
4. La problématique : esquisser un questionnement qui permette
de problématiser le texte, d'en montrer l'enjeu. Il s'agit de voir ce
qui pose problème dans la réponse ou dans les arguments de
l'auteur. Donc, il faut interroger la pertinence de la thèse et /ou
des arguments du texte pour formuler la ou les questions pour
discuter le texte.
5. Le vrai problème à dégager sous forme de question alternative.
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B. LA CONCLUSION

1- RAPPEL DU PROBLÈME
2- LE BILAN DE L'ANALYSE
3- RÉPONSE CLAIRE ET NETTE DE LA CANDIDATE OU DU CANDIDAT

➢ APPLICATION TECHNIQUE DU COMMENTAIRE

TEXTE
[…] Ce mot de «philosophie » signifie l’étude de la sagesse, et que
par la sagesse on n’entend pas seulement la prudence dans les affaires,
mais une parfaite connaissance de toutes les choses que l’homme peut
savoir, tant pour la conduite de sa vie que pour la conservation de sa
santé et l’invention de tous les arts ; et qu’ afin que cette connaissance
soit telle, il est nécessaire qu’elle soit déduite des premières causes, en
sorte que pour étudier à l’acquérir, ce qui se nomme proprement
philosopher, il faut commencer par la recherche de ces premières
causes, c’est-à-dire des principes ;[…]
Toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la
métaphysique, le tronc est la physique, et les branches qui sortent de ce
tronc sont toutes les autres sciences, qui se réduisent à trois
principales, à savoir la médecine, la mécanique et la morale ; j’entends
la plus haute et la plus parfaite morale, qui présuppose une entière
connaissance des autres sciences, et qui est le dernier degré de la
sagesse.
DESCARTES, Principes de la philosophie.

1) 1DE QUOI PARLE LE TEXTE ? (pour rechercher le THEME)

-Dans ce texte, Descartes parle de la philosophie ; donc nous dirons


que le thème du texte est la philosophie ;

2) QUEL EST L’OBJECTIF DU TEXTE ? QUE FAIT L’AUTEUR ?


(fonction du texte)

Ici, Descartes définit la notion de la philosophie.

3) QU’EST-CE QU’ON EN DIT ?


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QU’EST-CE QUE LE TEXTE DIT DU THEME ? Ici : QUE DIT DESCARTES


DE LA PHILOSOPHIE ? (pour rechercher la THESE).
-Dans ce texte, Descartes définit la philosophie comme « l’étude de la
sagesse », c’est-à-dire une entreprise qui vise le réel dans sa totalité.

4) D’OU VIENT CE DONT ON PARLE ? (Pour rechercher le


problème)

-Dans ce texte, Descartes soulève le problème ou la question de la


nature de la philosophie, c’est-à-dire ce qu’elle est.
La question est de savoir pourquoi soulève t-il le problème de la
nature de la philosophie, pourquoi lui semble-t-il nécessaire d’établir
une définition de la philosophie ? Qu’est ce qui peut justifier le fait qu’il
veuille définir à nouveau la philosophie ? Quel est donc le problème ?
Plusieurs raisons pourraient justifier ce besoin de redéfinir la
philosophie ;
a) commençons par dire que la question de la définition de la
philosophie est un problème philosophique : il y a une pluralité de
réponses apportées par les philosophes);
b) contexte : Descartes écrit au XVII siècle, c’est-à-dire après le moyen
âge ; or, justement la philosophie au moyen âge aimait la spéculation à
outrance et cela conduisait parfois à des errances intellectuelles.
(L’entreprise cartésienne cherche à refonder le système global du
savoir, unification du savoir). Dans les définitions précédentes il y a
quelque chose qui n’est pas satisfaisant.
Conséquence : Des préjugés défavorables se sont accentués sur la
philosophie ; l’on croit qu’elle est une entreprise vaine, inutile, que du
bavardage ; ce qui conduit parfois à son rejet.

RAPPEL des différentes étapes de l’INRODUCTION


1/ LE THEME : la philosophie.
2/ LE PROBLEME : la définition de la philosophie ou la nature de la
philosophie ou qu’est ce que la philosophie ?
3/ LA THESE : la philosophie en tant « étude de la sagesse » vise le
réel dans sa totalité.
4/ LE PLAN ARGUMENTATIF : le texte peut être divisé en deux
parties :

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a) Descartes définit la philosophie comme « l’étude de la


sagesse ».

La sagesse est entendue doublement :


- elle est « prudence dans les affaires » ;
- elle est « connaissance parfaite » ;
b) Descartes compare la philosophie à un arbre.
5/ QUESTION DE LA DISCUSSION: la philosophie englobe-t-elle le savoir
ou est-elle une réflexion sur les savoirs disponibles ?).

✓ MODELE D’INTRODUCTION

1/ AMENER LE TEXTE
La philosophie (le thème) est une entreprise critique qui
s’effectue sur les problèmes humains de la connaissance et de l’action
(définition du thème). Cette attitude critique a parfois poussé les
philosophes à se détacher du réel pour s’enfermer dans des
spéculations parfois totalement creuses (justification du problème).
C’est la raison pour laquelle Descartes a jugé judicieux de poser à
nouveau le problème de la nature de la philosophie (le problème du
texte).
2/ REFERENCE ET THESE
Ainsi, dans cet extrait des Principes de la philosophie, il soutient
la thèse selon laquelle la philosophie vise le réel dans sa totalité.
3/ MOUVEMENT DU TEXTE
Pour appuyer cette idée, il montre tout d’abord que la philosophie
est l’étude de la sagesse qui non seulement est « prudence dans les
affaires », autrement dit un art de vivre, mais aussi une connaissance
de tout ce qui est. C’est la raison pour laquelle il compare ensuite la
philosophie à un arbre pour signifier qu’elle englobe tout le savoir.

4/ PROBLEMATIQUE
Mais aujourd’hui, les sciences, en élaborant des méthodes sûres
qui s’appliquent à des objets précis ont été capables de produire des
savoirs fiables. Dès lors, la philosophie peut-elle toujours prétendre à
la totalité du savoir ? Ne devrait-elle pas, en tant qu’elle vise une
doctrine éthique Réfléchir sur ces savoirs ?

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5/ LE VRAI PROBLEME A DEGAGER SOUS FORME DE QUESTION


ALTERNATIVE.
Par conséquent, la philosophie englobe-t-elle le savoir ou est-elle
une réflexion sur le savoir ?

✓ DEVELOPPEMENT POSSIBLE :

EXPLICATION DU TEXTE
PREMIER PARAGRAPHE DE L’EXPLICATION : la présentation générale
du Texte.
Descartes affirme que la philosophie renferme tous les domaines où
l’activité intellectuelle de l’homme peut s’investir en toute liberté dans
une finalité gnoséologique (c’est-à-dire qui vise la connaissance). En
effet, elle est selon le mot de Descartes « l’étude la sagesse » et c’est ce
qui l’autorise à la comparer avec l’arbre qui constitue une totalité
unifiée.
DEUXIEME PARAGRAPHE : explication de la notion de « sagesse ».
Et la sagesse est entendue comme la totalité des bonnes conduites
qui sont fondées sur la droite raison. Elle traduit donc une attitude
pratique, un art de vivre qui consiste à se comporter dans la vie de
manière raisonnable en faisant preuve de prudence, de discernement,
en évitant toute donc démesure et ainsi se comporter avec sérénité face
aux épreuves de la vie. C’est précisément en cela qu’elle est « prudence
dans les affaires ». Mais cette attitude de modération ne peut être
informée que par une parfaite connaissance qui englobe toutes les
formes de connaissances possibles. Elle est donc savoir. En tant que
savoir aucun domaine n’échappe alors à l’investigation du philosophe
qui a le devoir de tout connaître : la mécanique, la physique, la
médecine, etc.
TROISIEME PARAGRAHE : la nécessité de la quête principielle.
Mais à vrai dire une philosophie digne de ce nom ne saurait s’en
tenir à accumuler des connaissances ; elle doit pouvoir accéder au fond
des choses, remonter jusqu’aux fondements, c’est-à-dire aux principes
premiers à partir desquels tout se justifie et tout se forme. C’est
pourquoi Descartes est en droit de dire pour accéder à cette
connaissance parfaite « il faut commencer par la recherche de ces
premières causes, c’est-à-dire des principes ». C’est cette idée que

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Joseph VIALATOUX exprime clairement lorsqu’il affirme que « Le vrai


savoir est celui qui comprend. La sagesse est la connaissance de ce qui
fait comprendre (…). La sagesse est une connaissance de cause. Et la
philosophie, intention de sagesse, une recherche de cause. » On voit
qu’il ne manque rien à cette connaissance. On comprend dès lors
pourquoi Descartes a pu comparer la philosophie à un arbre.
QUATRIEME PARAGRAPHE :
La métaphore arborescente est une belle image qui illustre
parfaitement l’idée que Descartes se donne de la philosophie en tant
que système global du savoir dont les différentes composantes sont
intrinsèquement liées exactement comme la totalité organique que
constitue l’arbre dont les différentes parties n’existent que par rapport
à la totalité qui elle-même signifie par rapport à ses différentes
composantes.
LA DISCUSSION
La philosophie apparaît chez Descartes comme un effort de la
raison pour connaître la totalité. Mais aujourd’hui, avec l’essor
fulgurant des sciences, une telle prétention n’est-elle pas vaine,
caduque surtout à l’heure où la science apparaît comme détentrice du
monopole de la vérité.
La science jouit à notre époque d’une reconnaissance
incontestable car elle a su se démarquer des autres modes de
connaissance en avançant des idées démontrées et des faits prouvés
qui permettent à l’homme d’avoir une compréhension beaucoup plus
exacte de l’univers et de l’expliquer : elle produit donc des
connaissances vérifiées car elle a su délimiter avec précision son objet
et se doter de méthodes fiables. Dès lors la philosophie, ne devrait-elle
se contenter d’être une réflexion critique sur les savoirs et par
conséquent renoncer définitivement à la connaissance principielle, à
vouloir rechercher les principes premiers ? En tout cas la construction
de systèmes philosophique est devenue une entreprise caduque,
totalement creuse et qui a valu à la philosophie peut-être ses plus vives
critiques ? C’est du reste ce que laisse entendre clairement Claude
Bernard lorsqu’il affirme : « en tant qu’expérimentateur, j’évite les
systèmes philosophiques ». En effet, pour Claude Bernard, ce qui fait la
valeur de la philosophie c’est la liberté d’esprit qui trouve son

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fondement dans le doute philosophique. Ici


apparaît nettement la distance qui marque la philosophie et les
sciences qui se sont spécialisées et qui possèdent des méthodes
spécifiques contribuant à ébranler l’idéal de totalisation du savoir
humain. Si la science est capable de vérifier ses affirmations, c’est parce
qu’au-delà du raisonnement formel, elle s’appuie aussi sur des
expériences renouvelables à souhait et qui permettent d’avoir des
résultats apodictiques et communicables à tout homme. C’est de ce
point de vue justement que la science apparaît comme la connaissance
par excellence. Quant à la philosophie, il lui est confié le rôle de
produire une réflexion critique sur les savoirs d’une manière générale
et en particulier sur la connaissance scientifique : elle devient de ce
point de vue une épistémologie.
Mais faut-il vraiment dire que la recherche des causes premières
ou des fondements est une quête surannée ? En tout cas elle est tout à
fait contre la démarche scientifique qui est expérimentale. En effet la
science est quête de lois, c’est-à-dire les rapports constants entre les
phénomènes. C’est la raison pour laquelle la métaphore de l’arbre
risque de conduire la philosophie dans des spéculations creuses ; les
sciences se sont émancipées et ne font que progresser et nous assistons
à une spécialisation de plus en plus poussée des savoirs scientifiques
qui produisent des résultats d’une précision époustouflante.
Cependant, force est de constater que la philosophie demeure
une réflexion critique sur la totalité, donc sur les principes pour
éclairer la vie des hommes.

✓ MODELE DE CONCLUSION :

1/ RAPPEL DE LA QUESTION
La question de la nature de la philosophie a souvent agité les
philosophes qui ne s’entendent pas toujours sur ce qu’elle est.
NB: CONCLUSION A COMPLETER PAR L’APPRENANT

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