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Fiche méthodo Lycée

Comment expliquer un texte de philo ?

L’explication de texte est l’autre sujet proposé au bac, en


plus des deux sujets de dissertation. Mieux vaut en
maîtriser la méthode pour parer à toute mauvaise
surprise le jour J.

1
SAVOIR CE QU’ON ATTEND DE TOI

Le texte proposé est assez court : il ne dépasse généralement pas 20


lignes. Son sujet ne devrait pas t’être inconnu : il est nécessairement en
lien avec les thèmes et notions étudiés pendant l’année (et son auteur
figure dans la liste du programme officiel).

Expliquer un texte, cela veut dire :

Rendre compte du problème


posé par le texte. Rendre compte d’un problème ne consiste pas
simplement à formuler une question : il faut le replacer dans son thème et
expliquer la solution (thèse) proposée par l’auteur.

Éclaircir le texte
sans le répéter (le paraphraser), l’expliquer en faisant disparaître tout ce
qui semble à première vue obscur ou peu évident. Ainsi, par exemple, les
termes techniques ou difficiles devront être définis le plus
rigoureusement possible.

Reconstituer la progression de la réflexion :


point(s) de départ, développement, conclusion.
2
NE PAS SORTIR DU CADRE

L’objet de l’exercice est le texte, et rien que le texte. Même s’il n’est pas
interdit de mobiliser des connaissances, par exemple sur la doctrine de
l’auteur (pourvu qu’elles soient pertinentes), il ne s’agit en aucun cas d’un
« contrôle de cours ».
Ne prends surtout pas non plus le texte comme prétexte ou point de
départ à une réflexion personnelle qui s’en éloignerait ; en somme, ne
confonds pas cet exercice avec celui de la dissertation !

3
BIEN LIRE LE TEXTE

Il est indispensable de lire plusieurs fois le texte avant et au cours du


travail de prise de notes au brouillon.
La première lecture consiste à prendre connaissance du texte : c’est à ce
moment, généralement, qu’on repère le thème du texte et qu’on se fait
une idée de la thèse de l’auteur.

Pose-toi les questions suivantes :


• Sur quoi porte le texte ?
• Qu’affirme l’auteur ?
• Et éventuellement : à quelles idées s’oppose-t-il ? Pour quelles raisons ?

Les lectures suivantes sont l’occasion de :


• Souligner les difficultés (mots complexes ou inconnus, à définir).
• Repérer les idées directrices, les formules qui semblent résumer ou
éclairer tout un passage du texte.
• Identifier la structure logique du texte. Tâche de souligner les formules
qui servent de liaison : « en effet », « par conséquent », « or », etc.
4
DÉGAGER LA STRUCTURE

Il est fondamental de se faire l’idée la plus précise de la structure du texte


afin de restituer la progression, le mouvement de la pensée.
N’hésite pas à souligner et annoter le texte, pour voir ensuite en un coup
d’œil la façon dont tu l’as analysé.

Pour cela, concentre-toi sur :


• L’identification des idées centrales.
• Le(s) passage(s) d’un thème à un autre.
• Les différentes fonctions de chaque passage. Il peut s’agir par exemple
de :
• La thèse, ou une des thèses de l’auteur,
• La réfutation d’une autre thèse,
• Un exemple, une métaphore, une analogie,
• Une question (qui n’a pas toujours la forme interrogative).
• La structure globale du texte présente rarement plus de quatre parties,
jamais moins de deux.

5
CERNER LE THÈME, LE PROBLÈME ET LA THÈSE

Au terme de ces premières lectures, tu dois pouvoir formuler précisément


les trois points qui devront apparaître dans l’introduction :

Le thème du texte,
ce dont il parle, la ou les notions concernées. Ex : Le rapport à la mort.

Le problème posé à propos de ce thème ;


ce qui pose problème est énigmatique : deux idées qui à première vue
semblent claires sont pourtant incompatibles. L’auteur cherche donc à
résoudre ce qui prend la forme d’un paradoxe.
Ex : L’homme vit dans la crainte de la mort. Paradoxe : elle ne peut être
un mal, car je ne peux la ressentir, mais je crains justement l’extinction de
toute sensation. Faut-il donc la craindre ?
5
La thèse de l’auteur,
c’est-à-dire ce qui est défendu en tant que réponse au problème. Elle peut
se décliner en plusieurs thèses ou idées directrices. Ex : La mort ne nous
concerne ni vivants, ni morts : la mort n’est rien pour nous, la craindre est
donc irrationnel.

6
ORGANISER TON EXPLICATION
Une fois toutes ces informations rassemblées, procède de la façon
suivante :

Pour l’introduction :
• Situe rapidement le texte : nature (est-ce un traité ? un dialogue ? etc.),
auteur, date, œuvre.
• Présente le thème du texte.
• Mets en évidence le problème. Comme il s’agit de l’élément le plus
décisif de ton analyse, il faut prendre le temps de bien le présenter :
cette partie nécessite un petit paragraphe à elle seule.
• Reformule la thèse de l’auteur. Essaie de la rendre la plus claire possible :
il ne s’agit pas de répéter la phrase du texte où elle apparaît le plus
clairement, mais de synthétiser toutes les affirmations principales du
texte.

Pour le développement :
• Suis l’ordre linéaire du texte en explicitant au fur et à mesure tout ce qui
est nécessaire pour le clarifier.
• Les parties de ton explication correspondent à celles que tu as
dégagées.
• À l’intérieur de chaque partie, désigne explicitement l’idée principale qui
est défendue, celle qui est réfutée éventuellement, et les arguments
présentés. N’hésite pas à citer les phrases qui te semblent
particulièrement cruciales pour les analyser terme par terme et
montrer leur importance.
6
• Porte une attention particulière aux transitions : qu’est-ce qui motive le
passage d’une idée à une autre ? Sur quels acquis de la première partie
l’auteur se repose-t-il pour aborder la suite ? Il faut montrer la
pertinence du choix de cette organisation plutôt qu’une autre.
• Utilise tes connaissances : il n’est pas inutile d’établir le lien entre le
texte et la doctrine générale de l’auteur, si tu la connais, ou de l’opposer
à d’autres doctrines ou autres perspectives. Attention : il faut qu’il soit
pertinent de mentionner ce que tu sais pour éclairer le texte et
uniquement le texte.
• Montre-toi critique en faisant voir des ambiguïtés, de possibles
contradictions. Mais évite les reproches ou accusations pures et simples
: il serait maladroit de déclarer que l’auteur a tout bonnement « tort »,
par exemple.

Pour la conclusion
Son but premier est de résumer la compréhension augmentée que tu as
maintenant du texte. Comme dans une dissertation, la conclusion
reprend donc synthétiquement les acquis du développement.
Dans un second temps, tu peux aussi :
• Apprécier la pertinence de cette manière précise d’aborder le problème,
ou commenter les éclaircissements que l’auteur apporte à la question,
• Et pourquoi pas situer sa position parmi d’autres auteurs ou courants de
pensée.

En bref, proposer une réflexion sur l’originalité de la démarche ou de la


réponse apportée.

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