Vous êtes sur la page 1sur 10

METHODOLOGIE DE LA DISSERTATION

La plupart des concours, pour ne pas dire tous, comportent une épreuve de dissertation.
C‘est et dire donc que la maîtrise de sa technique est, de nos jours, incontournable. En effet,
c’est un exercice qui permet de mesurer, outre les connaissances du candidat, sa capacité de
faire un raisonnement logique, d’adopter un
e démarche rigoureuse, avec une argumentation solide et le tout dans une langue correcte. No
re propos sera non pas de donner des recettes miracles aux candidats mais plutôt d’a
der assez modestement du reste, à se faire une idée claire de ce que l’attend d’une bonne diss
rtation. Car, en dehors des aspects purement techniques, chacun a une manière d’écrire et notr
style qui une partie de nous même, joue un grand rôle dans nos écrits. Il en découle que ch
que sujet peut être abordé de plusieurs manières, l’essentiel étant de convaincre. C’ est pour
uoi nous nous bornerons à rappeler les grandes règles qu’il faut observer. Pour ce faire, nous
oserons d’abord le problème c’est à dire nous essayerons de voir l’esprit et la nature de l’
preuve. Cela fait, on pourra alors passer en rev

I- LA POSITION DU PROBLEME
La dissertation et une réponse personnelle à une question posée a-t-on l’habitude de dire.
Cette question qui peut être posée soit directement, soit par l’intermédiaire d’ une maxime,
d’une citation d’ auteur, est contenue dans un énoncé appelé sujet et sur lequel, le devoir
devra s’ appuyer. La réponse doit être un texte entièrement rédigé, construit de manière
logique et cohérente, et comprenant trois grandes parties. Le sujet pose donc un problème
qu’il faut déceler, et auquel il faut apporter une ou des solutions.
Plusieurs types de consignes peuvent être utilisées dans l’énoncé : « Discutez »,
« Commentez », « Que pensez vous de », « Pensez-vous que », etc. Il s’agit en général
d’expliciter le problème après l’avoir analysé de fond en comble ou de donner son opinion sur
une question après en avoir pesé le pour et le contre, entre autre.
En dehors des préoccupations d’examen ou de concours, la dissertation est exercice très
formateur. Elle nous permet d’affirmer dans la vie de tous les jours, nos méthodes de travail,
en nous dotant d’un bon sens de l’organisation, les capacités à réfléchir vite et bien, à asseoir
une bonne argumentation et à bien présenter nos idées. De ce point de vu c’est une
gymnastique intellectuelle très utile, ce qui justifie la large place qu’on lui accorde dans tous
les cursus de la formation. Voyons maintenant le travail intellectuel qui préside à l’élaboration
d’une dissertation.

II- LES ETAPES DU TRAVAIL

A- COMPRENDRE LE SUJET
Comme nous l’avons dit plus haut, la dissertation s’appuie sur un sujet qui en est le
socle et qui lui fixe ses limites. Il doit donc être compris. Pour ce faire, il est conseillé d’en
analyser tous les termes. Un seul petit mot peut nous induire en erreur. Il faut donc
consacrer suffisamment de temps à décortiquer le sujet, afin de repérer les termes-clés qui
permettent d’appréhender son sens et sa portée.
De plus, il nous faut bien lire les consignes, pour être sûr que nous faisons exactement
ce qui est demandé. Certains sujets donnent des indications sur la manière de les traiter,
d’autres pas. Par exemple, quand on nous dit : « Expliquez et commentez cette boutade
d’un auteur. » il ne faut pas commettre l’erreur d’appuyer à fond l’assertion. E n effet, une
boutade est une chose qu’on affirme sans y croire mais qui peut sembler vraie sous
certains angles. Il faut donc faire ressortir la part de vérité qu’elle contient, c’est à dire ce
qui peut permettre d’avancer une telle thèse et montrer ensuite en quoi elle n’est pas
satisfaisante pour l’esprit. Une fois tous les contours du sujet cernés, on peut passer à
l’étape suivante.

B- RECHERCHER LES ELEMENTS


Il s’agit de chercher et de rassembler les éléments dont nous avons besoin pour
l’élaboration du texte que nous voulons produire. Ceci évite l’omission et permet
d’aboutir à une bonne organisation finale. Nous notons toutes les idées qui nous viennent
à l’esprit à la lecture du sujet.

C- CLASSER
A cette étape nous devons comparer les éléments rassemblés de façon à les distinguer.
Cela nous permet d’ abord de voir, tout ce que nous avons noté, ce qu’il faut retenir, et ce
dont par contre il faut se débarrasser, parce que ne collant pas à notre sujet. En effet, à la
lecture d’un sujet, une foule d’idées nous vient à l’esprit mais après réflexion, nous
pouvons en écarter plusieurs. Une fois que nous retenu les éléments dont nous devons
nous servir, il faut les classer par famille et, à l’intérieur de ces séries que nous pouvons
identifier en les nommant, faire un second classement des éléments selon leurs importance
respectives, leur chronologie ou leurs différences. Ceci nous permet de voir dans quel
ordre nous allons les présenter.
D- STRUCTURER
A ce niveau, nous devons décider de la disposition des séries les uns par rapport aux
autres. Nous nous inspirons de la logique et du but que nous voulons atteindre. On se
demande par quoi il faut commencer ? Où conclure ?
- de façon çà être clair, pour être bien compris,
-de façon à intéresser et à convaincre.
C’est cette hiérarchisation qui, donne à notre texte toute sa force et sa personnalité. Un
plan bien articulé et clairement présenté nous facilite grandement la tâche.

E- DEVELOPPER
Le seul énoncé d’une affirmation ne suffit pas à convaincre. Il faut parfois préciser ce
qu’on veut dire, montrer les implications pratiques des idées qu’on avance. Mais surtout il
faut prouver que cette idée est bonne, qu’elle n’est pas farfelue, qu’elle prend appui, au
contraire, sur une réalité bien présente et justifiée. Développer c’est donc faire un choix
d’éléments qui vont appuyer l’idée énoncée. C’est le rôle du paragraphe.

F- ARTICULER
La langue dispose de mots tels que : de plus, par ailleurs, néanmoins, dont la fonction
est d’articuler un paragraphe à un autre, une idée à une autre. Ou bien encore elle nous
offre des mots tels que : en effet, par exemple, c'est-à-dire, qui servent à relier l’intérieur
d’un paragraphe à l’idée qu’il développe. C’est la présence de ces mots, jointes à une
bonne organisation des idées, qui donne au texte sa cohérence.

G- REDIGER
Une fois le texte organisé, la rédaction devient facile. Le faire avec des phrases courtes
ou moyennes, dans un vocabulaire simple et précis.
Cette rédaction se fait au brouillon. Cela suppose cependant une bonne gestion du
temps. C’ et pourquoi certains préconisent de faire l’introduction au brouillon. Et quand
on l’a recopié, de rédiger le reste directement. Cette méthode a l’inconvénient de produire
des copies pas toujours soignés car pouvant présenter des ratures. De plus nous risquons
d’omettre des choses dont on avait voulu parler et de ne pas avoir la possibilité d’y
remédier. Il est donc préférable, quand on est pas très sur de soi, de rédiger au brouillon,
en veillant toutefois à bien gérer le temps.

H- INTRODUIRE
Tout texte nécessite un préambule qui énonce le sujet et annonce le plan qu’on se
propose de suivre. L’importance de cette partie n’est plus à démontrer. Car c’est par elle
que le lecteur prend contact avec nous et donc c’est elle qui détermine ses premières
impressions, l’accroche ou le rebute. Nous avons donc intérêt à bien la soigner.
I- CONCLURE
Au moment où le correcteur donne sa note, c’est la conclusion qu’il a encore à
l’esprit : c’est notre dernier mot. C’est dire donc toute son importance : elle détermine,
pour une grande part, la décision qu’il va prendre.
En droit elle est facultative cependant quand elle est bien faite c’est toujours un plus.

III- LES DIFFERENTES PARTIES DU DEVOIR

A- L’INTRODUCTION
Elle joue une triple fonction :
- Annoncer le sujet de manière logique ou historique, de telle sorte que le contact du
lecteur avec le sujet ne soit pas brutal. On cherche également à susciter son intérêt.
Par exemple, pou r introduire un sujet sur l’intégration africaine on pourrait
également partir des grands empires noires qui ont existé et en passant par la
dissolution due à la colonisation, en venir aux efforts de regroupement qui ont eu lieu
par la suite. Plusieurs formules peuvent être imaginées, l’essentiel étant d’entrer dans
le sujet en douceur.
- Annoncer le problème posé par le sujet , de la manière la plus claire. Quelqu’un qui
n’a pas pris connaissance du sujet doit pouvoir le reconstruire à partir de là. Si le sujet
s’appuie sur courte citation, on peut la reprendre de manière assez adroite. Sinon on
doit la reformuler de façon claire et précise. Généralement, quand le thème est trop
vaste, on a besoin de délimiter notre champ d’étude et choisir l’angle selon lequel,
nous allons aborder le thème. Cela revient à dire ce dont nous parlerons et d’évacuer
rapidement les autres aspects.

- Annoncer la marche à suivre, c’est à dire le plan. Cela accentue la clarté du texte et
facilite la lecture, car pose les jalons qui devront guider le lecteur. Cet énoncé du plan
doit se faire de manière très adroite. Ne pas se contenter de dire « nous expliquerons
puis commenterons cette affirmation… ». Les différentes parties, clairement nommées
et dans l’ordre où elles vont apparaître, doivent être indiquées. Exemple : « Ces deux
types d’actes diffèrent presque point par point de la nature de leur destinataires,
des attributions qu’il confèrent que de leurs formes. » il apparaît clairement que
celui qui termine ainsi son introduction prévoit trois parties, chacune traitant d’un
type de différence entre deux actes. Ajoutons enfin, que le choix d’un plan gagne
toujours à être justifié. Cela ne fait qu’appliquer une plus grande rigueur à notre
démarche.

B- LE DEVELOPPEMENT
Il ne suffit pas d’avoir un plan cohérant, encore faudrait-il pas le bien habiller. La
cohérence de la structure donne déjà à notre texte un potentiel persuasif, mais le plan n’est
qu’une des idées. Leur pertinence reste à prouver. Nous devons les expliquer clairement et
en démontrer le bien-fondé, pour accroître le pouvoir persuasif de notre texte. Pour cela,
nous aurons recours à la démonstration, à des exemples, des citations, des expériences, des
anecdotes, etc.
De plus, le discours doit être articulé autours et les paragraphes de même. Une
dissertation comprend généralement deux à quatre parties, chacune d’elle s traitant un
aspect de la question. Des transitions heureuses doivent nous permettre de passer de l’une
à l’autre sans heurt. A l’intérieur des parties, nous aurons autant de paragraphes que
d’idées. Des articulations doivent être trouvées, entre eux. Nous aurons également des
termes de liaison à l’intérieur des paragraphes. De ce point de vu, nous devons bien
distinguer les termes qui additionnent : d’ abord, en premier lieu, tout d’abord (premier
niveau), en outre, de plus, par ailleurs (deuxième niveau), enfin (troisième niveau). De
ceux qui soustraient : cependant, néanmoins, toutefois, mais et enfin ceux qui
concluent : donc, par conséquent, pour toute ces raisons, etc.
Par ailleurs, sachons utiliser la richesse de la langue pour exprimer les nuances que
nous voulons apporter à nos idées :
-en effet introduit une preuve
-c’est-à-dire introduit une précision
-ainsi, par exemple, notamment introduisent une illustration
-d’ailleurs introduit un renforcement
-et même, voire introduit une extension
-du moins, tout au moins introduit une atténuation
-d’une part…, d’autre part… introduit une raison binaire
Ces transitions facilitent la lecture de notre texte et constituent des soutiens à notre
démonstration. Ne les négligeons pas.

C- CONCLUSION
Nous l’avons dit plus haut, c’est notre dernier mot. Elle peut magnifier notre
développement et même racheter un point faible. La dernière impression que nous laissons
au lecteur doit être bonne. Nous devons donc réussir notre sortie.
On a l’habitude pour montrer sa double fonction de dire que la conclusion ferme une
porte et ouvre une fenêtre. En effet, elle donne une réponse définitive à la question posée
par le sujet. Elle fait une synthèse des points essentiels. Il s’agit de ramasser en une ou
deux phrases ce qui a été dit, pour en venir à distinguer clairement le point de convergence
des différentes parties. Le fait ou l’idée à quoi elles aboutissent doit être ici nettement
défini. Mais la conclusion doit également élargir le débat, en interrogeant par exemple
l’avenir pour y chercher des solutions ou des éventualités susceptible de faire évoluer le
sujet…, ou encore dépasser le cadre strict de ce dernier pour interpeller, à ses confins, d’
autres thèmes.
Nous terminerons cette étude par dire, qu’à l’instar d’une maison, la dissertation se
bâtit. Il faut un terrain, il faut réunir les matériaux, avoir un plan, faire d’abord la
fondation, élever les mûrs, et enfin, poser la toiture. Note introduction en sera la
fondation, le développement constituera les murs et la conclusion représentera le toit.
Ayons toujours cette image à l’esprit et envisageons les risques que nous encourons si un
de ces éléments n’est pas bâtit selon les normes de solidité ou si les murs ne respectent pas
le tracé de la fondation.
Nous osons espérer que cette présente étude aura répondu aux aspirations de ses
destinataires.

Vous aimerez peut-être aussi