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Méthodologie de la dissertation en philosophie

 AU BROUILLON
Pour ces étapes, mobiliser les connaissances du cours est indispensable afin de bien traiter le sujet.

1) Découvrir un sujet qui est une question comme par exemple, « faut-il renoncer à la
vérité ? ».
Prendre le temps de bien lire le sujet.
Le réécrire sur la feuille de brouillon. Regarder quels termes nous posent des problèmes :
est-ce que je comprends bien tous les mots ? S’interroger sur son rapport à la question
permet de mettre en place une méthode pour affronter ce qui nous semble difficile.
- Pour cela, nous pouvons faire des distinctions avec d’autres expressions proches : que
signifie le verbe « renoncer » ? A quels mots cela me fait-il penser ? Est-ce vraiment la
même chose que le verbe « arrêter » ou bien « abandonner » ?
= Cela permet de faire des distinctions intéressantes pour la réflexion et de mieux saisir
la spécificité du terme que l’on cherche à bien comprendre.
= ce travail pourra être réutilisé au sein du développement.
- Nous pouvons chercher des exemples pour nous aider à mieux saisir le terme qui nous
pose problème : si nous disons que nous renonçons à un sport par exemple, cela ne
signifie pas uniquement qu’on arrête mais qu’on abandonne quelque chose qui nous
tient à cœur, qui a une importance pour nous donc de la valeur. Ce n’est pas comme
abandonner un « chewing-gum ».
= on nomme cela recontextualiser : on peut replacer un terme dans un contexte pour
mieux saisir ce qu’il signifie.

2) Se situer dans le programme : quel est le thème de réflexion ? C’est forcément une notion
du programme : ici, la vérité.

3) Repérer le rôle des termes dans la question : les souligner, les entourer avec différentes
couleurs. Faut-il renoncer à la vérité ?

- Faire attention aux mots interrogateurs :


Y a-t-il X ? (l’existence)
Faut-il X ? Doit-on X ? (la nécessité physique ou matérielle, le besoin – l’obligation
morale, le devoir)
Peut-on X ? (la possibilité pratique ou morale, le droit)
Pourquoi X ? (mettre en évidence les raisons), etc.

4) Analyser le sujet : chercher à définir généralement tous les mots et les mettre en relation
(faire attention aux articulations).
Que signifie « renoncer » ? Que peut bien vouloir dire « la vérité » ? Quel sens a « Faut-il »
ici ?
= au brouillon, nous pouvons nous aider d’autres termes ou encore d’exemples pour
chercher une définition générale.
+ Par exemple, pour chercher une définition première et générale de la vérité, je peux penser
à un champ lexical avec des termes comme « les sciences », « le réel », « les faits », « les
preuves », etc.
+ Mais aussi penser à des termes opposés comme « la fausseté », « le mensonge »,
« l’erreur », « la fiction », etc.

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+ Je peux aussi penser à des situations comme par exemple un tribunal dans lequel on
cherche la vérité pour résoudre une affaire ou encore je peux penser aux scientifiques qui
analysent un phénomène et cherchent objectivement à le comprendre, etc.
Tout cela m’aide à saisir la signification du terme que je cherche à définir.
= il faut faire très attention aux articles, ici à l’article défini « LA » vérité.
= nous pouvons aussi préciser que la définition pose problème et que l’enjeu de la réflexion
est de comprendre ce que signifie ce « concept ».

5) Repérer les éventuels présupposés du sujet.


+ Par exemple, si renoncer est abandonner quelque chose qui a de l’importance alors le sujet
présuppose que la vérité est quelque chose qui a de l’importance.
+ « Faut-il » implique l’idée de contraintes physique et matérielle : il y aurait des cas où nous
devons renoncer à la vérité. Cela pourrait aussi être un conseil de prudence ou une
obligation morale : il y aurait des cas où ne pas chercher ou ne pas dire la vérité a un sens
moral.

6) Formuler la thèse et l’antithèse (nuancer) : faire des phrases complètes.

7) Faire un tableau avec des arguments qui défendent la thèse et d’autres qui défendent
l’antithèse.

- Thèse : On peut penser que nous devons renoncer à la vérité car…


- Antithèse : Cependant, ce n’est pas si évident car…

Commencer à s’interroger à propos d’une stratégie : pour certains sujets comme celui-ci,
il est plus judicieux de commencer par l’antithèse puis de traiter la thèse car l’antithèse
semble être la réponse commune la plus spontanée. Pour le plan, il faut toujours partir
de ce qui semble le plus communément partagé, le plus évident pour voir ensuite que les
choses sont moins « simples » que ce que nous pouvons de prime abord penser. C’est ce
que j’appelle la méthode de « l’entonnoir ».

Donc plutôt faire ici :

- On peut penser que nous devons toujours obtenir la vérité car…


- Cependant, ce n’est pas si évident car…

8) Chercher des exemples pour illustrer ces arguments.


Inversement, trouver des exemples peut aussi aider à trouver des arguments.

9) Une fois que nous commençons à saisir le problème soit la tension, le paradoxe, l’opposition
entre ces deux réponses possibles, nous pouvons formuler un problème.
Cette étape se nomme la problématisation. C’est une étape progressive.
Problématiser un sujet signifie comprendre l’enjeu, son intérêt : pourquoi cette question se
pose ?

10) Formuler une problématique qui résume/condense/synthétise le problème.


Ici, il faut faire très attention au hors-sujet : il faut que la problématique reprenne la
question mais la précise grâce à la phase de problématisation.
Au brouillon, il ne faut pas hésiter à prendre le temps d’écrire et de réécrire la problématique
pour l’élaborer (comme un orfèvre travaille son bijou) et toujours la mettre en regard avec la
question posée (le sujet). S’assurer de ne pas s’éloigner du sujet.

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Une bonne astuce est de se dire : si je réponds à la problématique que je viens de définir et si
je réponds à la question posée, est-ce que les réponses coïncident ? Si oui, alors je ne fais pas
de hors-sujet.

11) Nous pouvons dès lors commencer à réfléchir à une troisième partie qui permet de dépasser
la tension entre la thèse et l’antithèse : la synthèse.
= confronter la thèse, l’antithèse puis la synthèse à la problématique : se demander, est-ce
que je réponds bien au sujet ? Est-ce que je progresse dans ma réflexion ?

12) Préparer le schéma de l’introduction et celui de la conclusion.

13) Faire un plan détaillé : le plan dialectique

I – Thèse (une phrase complète)

A) Argument (penser à un auteur, à un concept) + exemple (un exemple philosophique, une


expérience commune, une référence artistique, un événement historique, un exemple
scientifique, une question d’actualité, etc.)
B) Argument + exemple
C) Argument + exemple

Transition : BILAN de la partie + PROBLÈME QUI SE POSE (sous la forme affirmative ou


interrogative) : nous faisons un bilan de la partie, grâce à ce premier moment, nous avons pu
résoudre en partie la problématique (un premier élément de réponse) mais nous
remarquons que cela est insuffisant pour répondre à la problématique car….

II – Antithèse (une phrase complète)

A) Argument + exemple
B) Argument + exemple
C) Argument + exemple

Transition : Idem

III - Synthèse (une phrase complète)

A) Argument + exemple
B) Argument + exemple
C) Argument + exemple

+ Éléments pour la conclusion : ….

 Trois moments importants :

- L’introduction
- Le développement
- La conclusion

 L’introduction :

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- Le thème : Notre réflexion porte sur… la vérité (repérer la notion du programme)
- Définir généralement les termes les plus importants : ici, « renoncer » et « la vérité » et
mettre tout de suite en lien ces définitions.
Mettre en lien tous les termes du sujet/expliquer ce que signifie le rapport entre les
termes : le sens du mot interrogateur comme par exemple ici « faut-il » nous aide à faire ce
lien.
- La phase de problématisation : expliciter progressivement le problème du sujet soit le
paradoxe qu’il soulève, son intérêt, ses enjeux donc comprendre son importance, sa
valeur. Toujours se dire que si on nous pose cette question, c’est qu’il y a un enjeu crucial :
expliquer pourquoi il y a un problème philosophique.
- Problématique
- Annonce du plan (comment nous cheminerons pour répondre à la problématique)
= Dans un premier moment, nous verrons…
Dans un second moment, nous étudierons…
Dans un troisième moment, nous comprendrons…

 Le développement : Il faut développer vos idées, le raisonnement doit être construit,


progressif et les affirmations posées doivent être rigoureusement justifiées (définir, lier les
idées entre elles, démontrer). Il faut mobiliser des concepts philosophiques et des savoirs
utiles pour le sujet.

 La conclusion :

 Faire un bilan du parcours : Pour répondre à notre problème … (rappel de la


problématique), nous avons étudié … (rappel des grandes idées de la dissertation)
 Répondre finalement à la problématique : Suite à cet itinéraire au sein de ce
problème, nous pouvons désormais proposer la réponse suivante …

= en cohérence avec la réflexion menée lors de la dissertation, nous pouvons nous permettre
de répondre à la problématique : « En définitive, …. »
= la réponse proposée s’appuie sur toute la réflexion menée.

ATTENTION :

 On ne saute pas de lignes dans l’introduction, dans une partie ou dans la conclusion,
on saute trois lignes entre l’introduction et le développement, entre les trois grandes
parties de la dissertation (I, II et III) ainsi qu’entre la troisième partie et la conclusion.

 On ne met pas de titres dans une dissertation, il de doit surtout pas y avoir de I/,
II/, III/, A), B), C), etc. Cela peut aider à organiser sa réflexion au brouillon mais cela
ne doit pas figurer au propre.

 On fait un alinéa ou on va à la ligne pour la problématique, les arguments dans le


développement par exemple mais on ne saute pas de lignes lors de ces étapes.

 Ne pas utiliser la première personne du singulier (je). Préférez l’utilisation de la


première personne du pluriel (nous) : par exemple, nous pouvons définir X idée…
nous pouvons envisager X possibilité, etc.

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