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Méthode pour la dissertation philosophique

D – Principes de rédaction :

1. L’introduction

- La thématisation : l’axe général auquel se rapporte généralement le sujet (3)

- définir les termes clés du sujet en distinguant (définition étymologique et


philosophique)

- rappel de la représentation commune


L’erreur
L’aspect problématique ou paradoxal.
L’amorce ? C’est possible

– reformuler la question en mettant l’accent essentiellement sur ce qui nous y est


demandé et en la développant éventuellement en d’autres questions sous-jacentes

- formuler expressément l’intérêt philosophique du sujet

- annoncer le plan …

2- Le développement du sujet

⚫ Comment rédiger cette partie ?

- Il peut être présenté soit sous forme de :

- Axes libres …

Axes sous la forme : (thèse – antithèse – synthèse)


Trois réponses possibles justifiées
La seconde est contradiction à la première (Oui et Non)
La troisième (dépassement)

Eviter de balancer entre un « oui » et un « non » !

- plan progressif, qui invite à ne donner qu’une seule réponse.

Le plan doit comporter des parties dont chacune correspond à une


étape d'approfondissement de la réflexion : on peut ainsi faire varier
le domaine du traitement de la réponse en allant par exemple du
particulier au général, ou, au contraire, en allant du général au
particulier ou encore du concret à l’abstrait, ou inversement, etc.

Quel que soit le plan adopté, l'essentiel, c’est de parvenir à marquer


une progression dans l’analyse et s'orienter vers une conclusion.

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⚫ Les différentes étapes du plan thèse – antithèse – synthèse :

1) faire des remarques générales à propos de la question

2) possibilité de rappeler quelques définitions préalables pour mieux introduire au


sujet

3) formuler la thèse (Axe I) en guise de première réponse :

3.1. Expliquer la thèse en :

3.1.1. Définissant ces termes

3.1.2. Argumentant en

3.1.2.1. Fournissant des exemples

3.1.2.2. Citant des phrases des doctrines philosophiques qui


vont dans le sens de la thèse

3.1.2.3. Développant davantage : apporter des nuances au sein


de la même thèse (facultatif)

3.2.2. Faire une transition pour montrer les limites de la thèse (la
transition peut être faite sous forme de questions ou de présentation
de contre-arguments ; elle vise à rappeler brièvement la réponse
examinée et à annoncer la partie qui suit)

3.2. Formuler l’antithèse (Axe II) comme de seconde réponse opposée à la


première

(Répéter les démarches de 3.1.1. à 3.2.2)

 Là encore, il faut une transition !

3.3. Formuler la synthèse : dépasser le contraste de la thèse et de l’antithèse

(Répéter les démarches de 3.1.1. à3.1.2.3.)

Le recours aux notions-repères et notions et axes des cours est


indispensable

D’habitude, la thèse doit comporter la réponse la plus spontanée a la question. Vient ensuite,
la critique vis-à-vis de cette thèse, c’est-a-dire l’antithèse.

-On peut au sein de la même thèse ou de la même antithèse :

-Apporter des nuances philosophiques.

- Chercher à résoudre les problèmes soulevés par la réponse suggérée.

- Développer d’autres réponses possibles.

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3- la conclusion

- On se résume en rappelant très brièvement :

- l’aspect problématique de la question

- les trois axes présentés dans le but de montrer en quoi et comment l’opposition ou
le problème de départ est enfin dépassé.

les différents moments de la réflexion

le cheminement de la réponse

 Il est impératif de souligner la réponse finale.

- faire une ouverture (facultatif)

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Encadrés :

A- Exemple de thématisation :
: Toute prise de conscience est-elle libératrice ?

Thématique principale : la « connaissance » ;


Thématiques secondaires : la morale et la politique :
Les cours principaux : la conscience, l’inconscient.
Cours complémentaire : « la liberté »
Notions-repères : liberté- contrainte, cause-fin, Croire-savoir, en acte-en puissance, en
théorie- en pratique, idéal-réel, légal-légitime, principe- conséquence, Universel-
particulier, etc.

B- Exemple de rappel de la représentation commune (idées reçues et préjugés):


Doit-on le respect au vivant ?
Le sens commun consentira à dire dans l’ensemble que le respect du vivant s’impose
seulement au cas où notre vie ne s’en trouve pas menacée. Aussi n’hésitera-t-il pas à
cautionner les expériences sur les animaux dans la mesure où cela contribuerait, par
exemple, à guérir les maladies.

C- Exemple d’analyse du sujet


La consigne ; donner son plein sens philosophique à chaque mot de la question.
Procédé utilisé : analyse par négation

Exemple 1 :
Toute prise de conscience est-elle libératrice ?
La forme affirmative : Toute prise de conscience est libératrice
La forme négative 1 : Quelques formes de conscience ne sont pas libératrices ( →
l’illusion, l’idéologie, l’inconscient)
D'où le corollaire: Quelques formes de conscience sont libératrices
La forme négative 2 : Aucune prise de conscience n’est libératrice (→ l’aliénation)

Exemple 2 :
Peut-on désirer sans souffrir ?
Peut-on = possibilité.
Tout désir est-il un plaisir ininterrompu ?
On sait que toute possibilité est formée de deux alternatives ; d’où la seconde question
corrélative : désire-t-on avec souffrance ?
À l’évidence, la réponse à l’une et l’autre question ne peut être la même.

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D- Comment définir les termes du sujet en corrélation avec le contenu de la question
(Définition contextuelle) ?
Exemple :
La notion de l’inconscient psychique est-elle contradictoire ?

- La question présuppose déjà l’existence de l’inconscient, ce qui veut dire que ce dernier
n’est pas posé comme une problématique en soi. L’inconscient est plutôt conçu ici
indépendamment du fait qu’il existe ; il est essentiellement défini dans sa valeur logique,
c’est-à-dire comme subjectivité inconsistante.

L’inconscient se définit aussi par opposition à la conscience (la définition par le


contraire), ce qui n’empêche pas de dire qu’il rejoint la conscience de par le fait qu’il
compose avec elle les deux faces d’une même psyché (la vie mentale) et subjectivité.
-Psychique : qualificatif opposé ici à « physique » ou a « physiologique ». D’où le
contraste de l’esprit et du corps.

- Contradictoire : La contradiction, c’est l’affirmation de deux choses opposées l’une à


l’autre. La question posée nous amène donc à penser à ceci : une prise de conscience de
ce qui est inconscient ne reviendrait-il pas à affirmer l’existence des pensées qui
s’ignorent elles-mêmes, d’autant que l’inconscient indique l’absence ou, si l’on veut, la
défaillance de la conscience ? En effet, du moment que l’inconscient fait l’objet de la
conscience, il n’est plus inconscient : il cesse d’être comme tel. D’où la contradiction
soulevée dans la question.

E- Comment formuler explicitement la problématique :


Exemple 1 :
Le sujet pose la question de……. D'une part, … D'autre part,… Le problème est alors de
savoir…

Exemple 2 :
L'opinion suggère que…. Mais …. . Alors il convient de se demander si ces difficultés…
Étant donné que l’analyse du problème central peut mener à l’examen d’autres problèmes
corrélatifs, subsidiaires (ou partiels), il convient de :
- Souligner les oppositions
-Souligner les paradoxes.
- Apporter des nuances.

F- Montrer l’intérêt philosophique et critique de la question.


Exemple : Peut-on désirer sans souffrir ?
Réponse : « Le sujet interroge la nature ainsi que la logique fortement complexe du
désir: plus le désir est assouvi, moins la satisfaction est complète. Il s'agit donc du
caractère paradoxal du désir. Cela met en rapport la question du désir et la question du
plaisir et, par-dessus tout, la question de l'éternelle insatisfaction ou, si l’on veut
encore, la question de la nature éphémère du désir.

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G- L’usage des notions philosophiques repères
Exemple 1 : Peut-on désirer sans souffrir ?
La notion repère : nécessaire/contingent
Exemple 2 : toute prise de conscience est-elle libératrice ?
Notions premières : la conscience, la liberté, l’inconscient.
Notions subsidiaires : la connaissance, la vérité, le bonheur, l’aliénation.
Notions repères : objectif/subjectif ; croire/savoir ; obligation/contrainte ;
liberté/fatalité ; aliénation/auto-affirmation (épanouissement)

Exemple 3 : Puis-je juger la culture à laquelle j'appartiens ?


Notions premières: la culture, les valeurs, le sujet
Notions subsidiaires : la nature, la religion, la technique et le travail, la vérité, la morale.
Notions repères : absolu/relatif ; innée/acquis ; média/immédiat ;
Objectif/subjectif ; transcendant/immanent ; universel/particulier/ le Moi/ l’Autre ; le
semblable et le différent

H- Varier les approches d’étude de la question.


Exemple : Peut-on désirer sans souffrir ?
« Il pourra apparaître, à l’examen de la question d’un point de vue strictement
physiologique, que le désir et la souffrance se lient par un rapport proche du rapport
physique entre la cause et l’effet ou encore du rapport logique de l’antécédent et du
conséquent (Là, il pourra être intéressant de s’expliquer à l’aide d’exemples)….
Néanmoins, si l’on replace la question dans le contexte psychanalytique de la sublimation
inconsciente, c’est-a-dire de …., la souffrance prendra un autre sens, celui d’une énergie
positive ou l’angoisse pourra se voir transmuée en apaisement. En effet, se livrer à des
activités compensatoires telles que la lecture, le sport, la danse, la balade, etc., permet
de détourner l’attention de tout ce qui attise le désir. Nous pourrions déceler dans
cette transformation une logique du désir assez distincte de la logique de la
souffrance….

En général, varier les approches, revient à faire intervenir, là où il y a lieu de le faire,


des approches différentes autour d’une même et seule idée. On notera qu’une approche
peut être d’un ordre physiologique ou physique (scientifique), ou économiques ou
juridique ou philosophique ou sociologique ou psychanalytique ou artistique ou religieuse,
etc.

I- La confrontation des thèses philosophiques à propos d’une notion ou d’une thèse


Exemple : Toute prise de conscience est-elle libératrice ?
Là, il serait intéressant d’évoquer, entre autres, des positions telles que celles de Freud,
de Descartes et de Sartre.

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J- Voici quelques formes d’argumentation logiques:
- Si…, alors….. Or …., donc…(antithèse)
Exemple : Si le devoir est une obligation envers autrui, c’est qu’il renferme une valeur
sociale indéniable. Or rien n’empêche que l’individu s’impose des devoirs indépendamment
de toute médiation d’autrui et de toute morale collective. Me faire le devoir de ne pas
suivre la foule en toute occasion est un mobile plutôt personnel que collectif.

-Même si…., il faudra penser à…… Or……., donc…/

-À vouloir admettre…, il reste que….. Or……. Par conséquent…..

-Si (P implique Q), et (Q est R)}, alors (P implique R)

Exemple : Étant donné qu’il n’y a de devoirs qu’envers autrui, le devoir doit donc
constituer une valeur sociale en soi. Or il n’est de valeur, voire de norme sociale, qui ne
soit contraignante. Par conséquent, il n’est de devoir qui ne soit contraignant, c’est-à-
dire qu’à toute forme de devoir il peut correspondre une forme d’aliénation et de
rétrécissement de la liberté individuelle.

K- Exemple de réponse claire et justifiée :


La raison peut-elle se satisfaire de la réalité ?
- Première forme de réponse possible :
«Oui, parce que/ dans la mesure/pour autant que…. ».

- Seconde forme de réponse possible :


Non, parce que…/ dans la mesure où…/pour autant que…. »

-Troisième forme de réponse possible (nuancée) :


«La question se pose moins au niveau de la satisfaction de la raison qu’au niveau de
l’adaptation de la raison à la réalité… »

Fin

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