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Méthodologie de la dissertation

Avant tout, en haut de la copie, indiquez le sujet choisi et recopiez le.

A) Ce qu’on doit trouver dans votre dissertation :

Introduction :

- Accroche
- Le sujet choisi : vous recopiez la question ou vous la mettez sous forme indirecte (gardez les mots du sujet)
- Mettre en évidence le problème impliqué par la question posée : ce que veut dire la question et pourquoi on la
pose (problématisation)
- Problématique : reformulation de la question pour la rendre plus claire
- Annonce du plan que vous allez adopter (de préférence sans donner les réponses)

Développement :

Il est structuré en 2 ou 3 parties, elles mêmes divisées en 2 ou 3 paragraphes.

Vous devez y démontrer plusieurs qualités :

- Etre capable de défendre de façon argumentée votre réponse à la question.


- Etre capable d’envisager d’autres thèses possibles et d’y répondre. Le devoir fait « dialoguer » plusieurs
réponses possibles à la question.
- Possession d’une certaine culture philosophique (savoir du cours…)

Entre les parties, vous devez ménager des transitions qui manifestent la logique de votre réflexion.

Conclusion :

- Elle résume les étapes de votre argumentation.


- Elle apporte une réponse explicite à la question posée. Cette réponse est la vôtre. Si la dissertation est bien
construite, cette réponse découle naturellement de ce qui a été dit auparavant.
- La conclusion ne doit apporter aucun argument nouveau.
-
B) Etapes du travail d’élaboration de la dissertation.

- Analyser le sujet (travail au brouillon) :


Isoler d’abord chacun des termes du sujet et en rechercher tous les sens possibles. Les formuler dans
une définition.
1° exemple : « pouvons-nous mentir ? »
Le verbe pouvoir :
1° sens : avoir la possibilité ou la capacité.
2° sens : avoir le droit.
Chercher les sens qui sont pertinents pour traiter le sujet d’un point de vue philosophique.
Dans l’exemple donné on retiendra seulement le second sens.

2° exemple : « pouvons-nous nous mentir à nous-mêmes ? »


Les deux sens peuvent être pertinents.

- Rechercher le problème impliqué par la question. (problématisation)

Vous devez vous poser la question suivante :

Pourquoi pose-t-on une telle question ?


- Cela peut être parce que la réponse n’est pas évidente : spontanément on y voit un paradoxe : la pensée peut
partir dans deux directions contradictoires. (recherche d’un paradoxe)
Exemple : « Avons-nous le droit de mentir ? »
Le problème c’est que d’une part le mensonge est une faute morale il est habituellement reconnu
comme tel ; d’autre part dans certains cas il pourrait être justifié par exemple dans certains cas le
mensonge est la seule façon de défendre autrui contre la violence potentielle, contre une injustice...
Donc la question « avons-nous le droit de mentir ? »se pose…

- Cela peut-être parce que cette question a des implications concrètes importantes.

Exemple : « Pouvons-nous donner la mort à autrui ? » Le problème est de savoir concrètement si on peut et
dans quels cas on peut faire des exceptions à l’interdit du meurtre : problèmes de la guerre, de la peine de
mort, de la légitime défense, de l’euthanasie.

Reformulation de la question

On reformule la question pour aboutir à une problématique.


Exemple : « Pouvons-nous donner la mort à autrui ? » deviendra : « Faut-il concevoir des exceptions à
l’interdit de donner la mort à un être humain? »

Recherche des idées :


1° : Chercher les différents domaines dans lesquels la question se pose.
2° : chercher ce qui dans le cours fait référence à la question posée. Cela implique d’identifier les notions en
jeu et de savoir quand elles ont été abordées dans le cours.
3° : procéder par association d’idées : par exemple prendre les mots du sujet et chercher les synonymes, les
contraires et noter toutes les idées qui vous viennent. Retenir alors celles qui permettent de traiter le sujet.

Surtout quand une idée vous passe par la tête, vous la notez aussitôt au brouillon

Elaboration du plan

Règles à respecter :
o Le plan doit présenter une progression logique, ce n’est pas une juxtaposition d’idées, un catalogue.
Pour cela, il faut veiller notamment à bien travailler les transitions.
o Le plan doit présenter plusieurs points de vue différents sur la question.
o Le plan ne doit pas traiter séparément les termes du sujet.
o Il doit être divisé en parties et en paragraphes. Une partie est divisée en paragraphes. Chaque partie
correspond soit à une thèse, soit à une question ; les paragraphes correspondent en principe à un
argument.

- Plans types
Premier type :
1) thèse – 2) objections – 3) réponse aux objections avec éventuellement des nuances (on conclue
dans le sens de la 1° et la dernière partie).

Deuxième type :

1. Thèse – 2. Objections à la thèse (on conclue dans le sens de la 2° partie).

Par exemple : plan type sciences-po :


Première partie
1° § : formulation de la thèse et 1° argument
2° § : 2° argument
Deuxième partie :
1° § : Réponse au 2° argument de la 1° partie.
2° § : Réponse au 1° argument de la 1° partie et formulation de la thèse triomphante.

Troisième type :
Opposition de 2 thèses (1. thèse – 2. antithèse) puis dépassement de l’opposition (3. synthèse, il s’agit
de prendre un point de vue différent qui rend compatibles les thèses apparemment opposées) (on
conclue dans le sens de la dernière partie).

Exemple : Peut-on juger autrui ?


1° Partie : on peut juger autrui
1° § : parce que certains actes sont visiblement mauvais
2° § : parce que l’ordre social l’exige
2° Partie : on ne peut pas juger autrui
1° § : Parce que nous sommes tous égaux
2° § : Parce que nous ignorons les intentions d’autrui
3° partie : Nous jugeons les actes d’autrui non la personne d’autrui
1° § : Effectivement il nous est impossible de dire qu’une personne est bonne ou mauvaise (on ne peut
juger le for interne, c'est-à-dire la conscience de la personne)
2° § : Cependant il est possible d’évaluer les conséquences sociales des actes, leur valeur morale ou
les capacités d’une personne (juger au for externe c'est-à-dire juger les choses visibles).

Cas particuliers (ne peuvent servir que pour certains types de sujets):

Quatrième type :
(Plan par division : si un des mots du sujet peut avoir plusieurs sens) on traite la question en fonction
des différents sens. Chaque partie correspondra à une façon de comprendre la question et à l’intérieur
de chaque partie, vous faites une mini dissertation en utilisant le 1°, le 2° ou le 3° type de plan.

Cinquième type : (quand on vous demande de définir un concept. Par exemple : « qu’est-ce qu’une
autorité légitime ? ») :
1. Nature – 2. Existence – 3. Valeur ;
ou 1. Nature – 2. Existence ;
ou 1. Nature – 2. Valeur.

- Dans un premier temps (nature) vous définissez le concept (1° paragraphe une définition incomplète ou
erronée, 2° paragraphe, la définition améliorée)
- Dans un deuxième temps (existence) vous vous demandez si une réalité correspond à ce concept.
- Dans une troisième partie (valeur) vous vous demandez quelle est la valeur de cette réalité ou à quoi il peut
servir de l’avoir définie.

Rédaction :

Les conseils valables pour l’explication le sont aussi pour la dissertation.


On ne commence pas un paragraphe en faisant référence à un auteur pour ensuite exposer sa pensée.
On fait l’inverse : on expose l’idée et on la rattache ensuite à l’auteur.
Surtout éviter l’emploi de la première personne…

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