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Bourgeois
Introduction générale :
Une dissertation de philosophie est un écrit de plusieurs pages qui, en tentant de
répondre à une question, formule, explique, démontre et tente de résoudre le problème auquel
l’analyse de la question a conduit (Voir plus loin, étape 1 : analyse du sujet et problématisation).
Au terme de la dissertation, le problème ayant reçu une solution, on doit donc pouvoir répondre
le plus précisément possible à la question posée par le sujet.
Un problème philosophique étant une contradiction, un paradoxe ou plus généralement
une difficulté logique entre deux idées, une dissertation comporte nécessairement au moins trois
parties, non pas par convention scolaire ou académique mais par une nécessité logique : une
première partie dans laquelle une première idée est exposée (appelons-la « A »), expliquée,
démontrée, et qui semble donc pouvoir être dite vraie. Une seconde partie dans laquelle une
seconde idée est exposée (appelons la « E » et non pas « Non A », c’est à dire le contraire de
« A ».1), seconde idée donc expliquée et démontrée, et qui semble aussi pouvoir être dite vraie.
Pourtant, au terme de la deuxième partie, il apparaît que ces deux idées pourtant vraies semblent
impossibles à penser ensemble. On a donc deux idées (A et E) à la fois vraies et pourtant
apparemment logiquement incompatibles, ce qui constitue le problème. (A><E) Enfin, la
troisième partie doit tenter de formuler une hypothèse de solution (Appelons la « X »), non pas
en supprimant l’une ou l’autre des deux idées précédemment présentées puisqu’elles ont été
démontrée. Les deux idées (A et E) doivent donc toutes les deux être intégrées à cette solution
(X = A+E).
Il ne s’agit pas de faire un mélange des deux idées en prenant un peu de l’une et un peu
de l’autre pour prétendre résoudre le problème (troisième partie style « salade russe »). Il s’agit
d’arriver à adopter un autre point de vue (« X ») sur la question, point de vue qui n’avait pas
encore été envisagé jusqu’à présent, point de vue à partir duquel ce qui semblait contradictoire
ne l’est plus, ou bien qui, tout en maintenant (en conservant) la contradiction préalablement
formulée, la dépasse, la surmonte. Ce nouveau point de vue résulte souvent d’une
réinterprétation d’une ou de plusieurs notions présentes dans le sujet.
En ce qu’elle rencontre un problème dans son effort pour répondre à une question, et en
ce qu’elle formule explique et démontre une hypothèse de solution au problème, hypothèse de
solution à partir de laquelle une réponse à la question devient possible, une dissertation est un
acte de connaissance, et non pas un propos vague, plus ou moins littéraire, dans lequel le
candidat se contenterait de donner une opinion subjective sur la question posée, même si cette
opinion est « appuyée » sur des références ou des citations, propos qui se terminerait en donnant
une réponse relativiste du style : « ça dépend des cas, peut-être que oui, peut-être que non… »,
ou bien encore « Moi, je pense que … ». Il ne faut jamais développer une dissertation dans cet
esprit et ne jamais la terminer de cette façon.
Si faire de la philosophie c’est refuser le parti-pris, ce n’est en revanche pas refuser de
prendre parti, dès lors que cette prise de parti est capable de donner ses raisons, donc de se
1
« A « suivi de « non-A », c’est-à-dire une idée suivie de l’idée contraire, cela ne s’appelle pas un problème
mais une incohérence ! … Attention donc au plan style « thèse-anti-thèse-synthèse », la plupart du temps
mal compris, encore plus mal mis en œuvre et qui conduit souvent à dire une chose puis son contraire…)
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démontrer. A ce titre, la dissertation n’est pas -et ne doit surtout pas être- l’expression d’une
simple opinion subjective. Au contraire elle doit être une tentative d’exercice du jugement
rationnel et, à ce titre, elle peut donc légitimement revendiquer le statut d’une connaissance ou,
tout au moins, d’une hypothèse de connaissance.
Introduction :
- Analyse et interprétation de la question
- Formulation du problème
- Formulation de façon interrogative de l’hypothèse de solution.
Conclusion :
- Rappel du problème
- Rappel de l’hypothèse de solution.
- Réponse la plus précise possible à la question posée par le sujet.
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Analyser (du grec analysis : décomposition) le sujet signifie décomposer la question en ces
différents éléments constitutifs afin d’être sûr de n’en oublier aucun lorsqu’on l’interprètera2.
Interpréter un sujet, cela signifie formuler une (ou plusieurs) hypothèse(s) d’interprétation du
(ou des) sens de la question (interpréter = prêter un sens, donc provisoirement) à partir des
hypothèses d’interprétation des différents éléments qui la constituent. Mais l’interprétation
n’est jamais innocente. Elle dépend toujours de l’intention de la conscience qui interprète
(interpréter c’est instaurer une relation de signification entre (« inter-préter ») la conscience
qui interprète et l’objet interprété.) Une interprétation proprement philosophique est une
interprétation dans laquelle l’intention de la conscience est la problématisation. Il s’agit
donc non pas seulement de se demander quels sens peuvent avoir les éléments de la question,
mais il s’agit surtout de se demander quels sens faut-il leur donner (ou plutôt leur prêter,
provisoirement…) pour qu’il y ait problème. Attention : il faut toujours relier l’interprétation
que l’on fait de chaque élément du sujet au contexte global de la question pour éviter les
interprétations hors contexte, donc hors-sujet. Comme on commence par certains éléments (voir
ci-dessous B), il faut à chaque fois revenir de façon critique sur ce qui a déjà été interprété pour
le contextualiser au fur et à mesure de sa progression dans l’interprétation de la question.
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problème, il faut toujours se demander si c’est bien aussi un vrai problème humain. Si c’est
le cas, si au-delà de la contradiction logique on pense une réelle contradiction anthropologique,
alors c’est qu’on tient un vrai problème philosophique.
A) Les éléments types : dans un sujet de dissertation on trouve quasiment toujours les
éléments suivants :
1) Le groupe verbal : le verbe détermine la signification dominante d’une
phrase. Si on change n’importe quel mot dans une phrase, on en change en
partie le sens. Mais si on change le verbe, le sens de la phrase change
radicalement. Il est donc absolument essentiel de s’interroger sur le sens du
verbe. On peut noter trois verbes qui reviennent fréquemment dans les sujets
de dissertation du bac : pouvoir (Peut-on…) ; devoir (Doit-on…) ; falloir
(Faut-il…) Il est donc utile de bien faire la distinction entre le sens de ces
trois verbes qui peuvent conduire à des problèmes très différents.
2) Les notions outils : ce sont les notions, mots ou groupes de mots, sans
oublier les déterminants (« un » ou « une » n’est pas synonyme de « le » ou
« la », tout comme « les » n’est pas synonyme de « des » …), qui figurent
dans le sujet mais qui ne sont pas des notions au programme de
philosophie de Terminale et donc dont le champ de signification est
théoriquement moins vaste que celui des notions au programme. En d’autres
termes, ce sont des notions a priori moins complexes du point de vue de leur
signification. En revanche, ce sont très souvent précisément ces notions
outils dont l’interprétation permet de mettre en évidence l’enjeu
problématique particulier du sujet, voire de trouver une solution... Leur
interprétation est donc absolument fondamentale.
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Discours de la méthode, IIème partie, 3ème règle : « conduire par ordre mes pensées, en commençant par les
objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu, comme par degrés, jusques à la
connaissance des plus composés. »
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paradoxe, une difficulté logique qui constituera le problème que la dissertation devra
résoudre.
Ce que l’on appelle le « plan » ce sont les différentes étapes logiques de l’argumentation qui
formule, explique, démontre le problème puis propose une hypothèse de résolution en
l’expliquant et en la démontrant également.
Une fois le problème formulé grâce au travail au brouillon de l’analyse et de l’interprétation du
sujet, il va s’agir ensuite, au brouillon, d’imaginer une hypothèse de résolution au problème
puis de mettre en forme les différentes idées et arguments en faisant un plan détaillé de la
dissertation, plan qui servira ensuite de structure et d’aide-mémoire lors de la rédaction au
propre de la copie. (Voir plus loin, 5ème étape, la rédaction au propre de la copie)
A) L’hypothèse de résolution : Si le problème est une contradiction entre deux idées vraies
mais pourtant apparemment incompatibles logiquement, une telle contradiction n’est
pas satisfaisante du point de vue de la connaissance rationnelle puisque la vérité, dans
le sens d’une connaissance conforme au réel, est supposée être unique et donc intégrant
les différentes dimensions de ce réel, fussent-elles contradictoires. Il s’agit donc, pour
résoudre le problème, d’unifier les éléments différents et potentiellement contradictoires
qui le constituent. Pourtant, il n’est pas exclu que la réalité naturelle ou humaine,
quoiqu’étant supposée être une et unifiée, possède néanmoins des dimensions
contradictoires comme nous l’avons souligné plus haut : les contradictions en l’homme
entre la raison et la sensibilité ; la contradiction entre le déterminisme culturel et la
liberté par exemple. Penser cette réalité conformément à sa vérité ne consiste donc pas
à nier ses dimensions potentiellement contradictoires mais à les unifier dans leurs
relations dynamiques (« dialectiques ») qui produisent leurs mouvements et leur
évolutions, exactement comme en sciences physiques, et plus précisément en
mécanique, le mouvement d’un corps est la résultante des différentes forces
contradictoires, la force transmise par une impulsion, la force de résistance qu’oppose
l’air par exemple, ou bien encore la « force » gravitationnelle… La connaissance de la
réalité ne consiste donc pas à supprimer les différentes dimensions contradictoires de
l’objet que l’on cherche à connaître mais à intégrer ces contradictions dans une
interprétation générale (une théorie) permettant d’unifier ces dimensions contradictoires
en une totalité cohérente à l’intérieur de laquelle les contradictions, quoique réelles,
peuvent néanmoins être pensées ensembles. L’hypothèse de solution ne consiste donc
pas nécessairement à supprimer la ou les contradictions mais à les intégrer à une
interprétation synthétique qui les englobe (les conserve et les surmonte) en les
unifiant rationnellement ce qui permet donc de penser ces contradictions comme
étant logiquement compatibles voire même complémentaires c’est-à-dire
indissociables, reliées logiquement et nécessairement les unes aux autres. Par
exemple la contradiction réelle dans la condition humaine entre la raison et la sensibilité
ne peut-elle pas être pensée comme logiquement nécessaire à la manifestation de la
liberté au sens de la faculté de choix qui permet, comme l’écrit Rousseau, « d’écouter
sa raison plutôt que de suivre ses instincts » ? En effet s’il n’y avait pas contradiction
entre ce vers quoi nous inclinent nos désirs d’une part et, d’autre part, ce que nous
prescrit notre raison, nous ne pourrions pas penser la liberté comme faculté de choix.
Ce n’est donc pas malgré la contradiction entre raison et sensibilité qu’il y a liberté,
mais c’est bien au contraire grâce à cette contradiction que s’offre à nous l’alternative
du choix. La contradiction entre la sensibilité et la raison est donc logiquement
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nécessaire à l’exercice effectif de cette liberté au sens d’un choix possible. De même
pour la contradiction entre le déterminisme culturel et la liberté, car n’est-ce pas toujours
face à une situation culturellement déterminée et que nous n’avons donc pas choisie que
nous pouvons -et même devons- nous déterminer nous-mêmes, donc faire usage de notre
liberté ? Ainsi la liberté effective -ici au sens du processus de libération- suppose le
déterminisme culturel comme sa condition de possibilité logique et concrète.
Néanmoins, et comme l’illustrent les exemples donnés ci-dessus, la formulation de
cette hypothèse de solution permettant de penser ensemble les éléments
contradictoires, suppose toujours une réinterprétation ou, tout au moins, un
approfondissement et une clarification du sens des notions essentielles en jeu dans
le problème…
Nous soulignerons ici deux points méthodologiques essentiels : tout d’abord ce qu’est
une argumentation et ensuite les différents types de plan possibles.
- L’usage des exemples : l’exemple a une valeur illustrative mais non pas
démonstrative et il n’est donc pas vraiment un argument. Il permet de
« montrer » (et non de démontrer) une idée en lui donnant une forme
concrète et sensible, tangible, et à ce titre il a une valeur pédagogique qui ne
doit pas être négligée dans l’argumentation. Il permet au lecteur de se faire
une représentation concrète de l’idée, donc de mieux la comprendre, mais ce
n’est pas parce que l’on donne un ou plusieurs exemples que ce que l’on dit
est vrai. En effet, à tout exemple, on peut toujours trouver un contre-exemple.
En outre le même exemple peut être utilisé pour illustrer une idée ou bien
l’idée contraire en fonction de l’interprétation qu’on en fait. De plus, pour
atteindre une certitude absolue en recourant aux exemples, il faudrait donner
tous les exemples ayant existé ou pouvant exister, ce qui est impossible
puisqu’ils sont potentiellement infinis. Enfin, les meilleurs exemples, ceux
qui illustrent de façon parfaitement adéquate une idée, sont la plupart du
temps des exemples que l’on imagine afin qu’ils soient particulièrement
« exemplaires », et à ce titre ils n’ont rien de réel… Ils ne sont bien souvent
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On peut très grossièrement distinguer deux types de plan possibles, mais ces deux types
peuvent être associés l’un à l’autre et produire une quasi-infinité de plans réels7.
Introduction :
- Analyse et interprétation de la question
- Formulation du problème
- Formulation de façon interrogative de l’hypothèse de solution.
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Par ailleurs on pourrait présenter d’autres types de plan possibles. On se contente ici de deux types à titre
d’illustration de la mise en œuvre de la structure logique de la dissertation de philosophie : Problématisation et
hypothèse de solution.
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Conclusion :
- Rappel du problème
- Rappel de l’hypothèse de solution.
- Réponse la plus précise possible à la question posée par le sujet.
Remarque : L’hypothèse de solution proposée en troisième partie est bien sûr susceptible a
priori d’être problématisée à son tour. Il est donc tout à fait possible que ce type de plan
débouche sur une quatrième partie, puis une cinquième et ainsi de suite …
Deuxième type de plan : Il s’agit ici d’intégrer l’exigence de problématisation dans chacune
des parties de la dissertation en déclinant le problème selon différentes perspectives
d’interprétation. On n’a pourtant pas à faire à différents problèmes mais à différents niveaux
d’interprétation d’un même problème, différents niveaux de problématisation. A chacun de
ces différents niveaux, le problème est abordé en fonction d’une perspective particulière qui lui
donne également une dimension problématique propre (ce qui justifie la distinction entre les
différents niveaux) et qui exige aussi une hypothèse de solution singulière à chacun de ces
niveaux. Par exemple sur l’usage problématique de la violence ou de la contrainte en vue de la
libération de l’esprit du préjugé8, puisque cette contrainte semble s’opposer à la liberté de celui
sur lequel elle est supposée néanmoins être libératrice, on pourrait distinguer trois niveaux de
problématisation et de résolution : 1er) Le niveau épistémologique (permettant l’apparition du
désir de connaissance par la contrainte paradoxale faite au corps et notamment à l’habitude) ;
2ème) Le niveau pédagogique (théorie de l’éducation et libération de l’enfant par la contrainte
paradoxale de la discipline) ; 3ème) Le niveau politique (la libération du peuple par la contrainte
paradoxale de la loi civile.)
Attention : Ce type de plan exige d’une part qu’on établisse un ordre logique entre les
différentes parties en partant de celle dont la solution permet d’aller à la suivante, et ainsi de
suite afin qu’il y ait dans la copie une progression logique du simple au complexe ou de
l’élémentaire au complémentaire. Ensuite il faut bien prendre garde à conserver à la copie le
même fil conducteur problématique c’est-à-dire le même problème et si, d’une partie à une
autre, le niveau d’interprétation de ce problème change, il doit bien néanmoins toujours s’agir
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Voir par exemple le cours fait en classe et l’explication donnée du texte de Platon, République, Livre VII («
L’allégorie de la caverne »).
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d’un seul et même problème quoiqu’interprété dans des perspectives différentes. Enfin, il ne
faut pas perdre de vue qu’au terme de la copie, et donc plus particulièrement dans la conclusion,
il est nécessaire de faire un bilan synthétique des trois parties, de dégager une hypothèse de
solution générale au problème abordé et donc d’apporter à la question posée par le sujet une
réponse la plus claire et la plus précise possible.
Introduction :
- Analyse et interprétation de la question
- Formulation du problème et annonce des différents niveaux de son analyse.
- Formulation de façon interrogative de l’hypothèse de solution générale.
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Compte tenu des exigences qui doivent y être mises en œuvre, l’introduction peut et
même doit être relativement longue et détaillée. Elle ne doit néanmoins pas dépasser environ le
triple de la longueur de la conclusion ni le tiers de la longueur de chacune des parties du
développement. Il ne s’agit pas ici de donner un nombre de lignes impératif mais de donner une
indication approximative de la longueur de chaque partie de la dissertation les unes par rapport
aux autres (l’introduction, les trois (ou plus) parties du développement et la conclusion). La
longueur de chacune de ces parties dépend en effet de la longueur totale de la copie et
l’introduction d’une copie qui fait deux feuilles doubles ne sera pas nécessairement de la même
la longueur que l’introduction d’une copie qui fait à peine une feuille double… Il s’agit donc
d’équilibrer, de proportionner la longueur de chacune de ces différentes parties de façon à ce
qu’il y ait cohérence entre la longueur de l’introduction (environ 1/3 de la longueur de chaque
partie du développement), celle de chaque partie du développement et celle de la conclusion
(environ 1/3 de la longue de l’introduction).
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simple juxtaposition de questions dont le sens n’aurait fait l’objet d’aucune clarification ni
justification. Chaque questionnement ou hypothèse doit au contraire être à la fois claire, c’est-
à-dire pouvoir s’appuyer sur des hypothèses précises d’interprétation des termes du sujet, et
justifiées -au moins un minimum- en s’appuyant sur ces hypothèses d’interprétation et dans
l’attente de leur(s) confirmation(s) par les développements plus exhaustifs et plus systématiques
des différentes parties de la copie.
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nous nous attacherons dans la suite de ce développement … » Ou bien encore : « Ce sont à ces
questions –et à bien d’autres encore- que nous tenterons de répondre … »)
Ne jamais commencer son introduction par un propos général concernant la ou les
notions thématiques présentes dans le sujet.
Ne jamais commencer son introduction par un vague préambule d’ordre historique par
exemple et qui aurait soi-disant pour objectif d’introduire la question. Un tel préambule n’étant
pas philosophique n’a pas d’intérêt. Il vaut mieux directement être dans le propos philosophique
en commençant directement son introduction par la formulation d’une première hypothèse
d’interprétation de la question qui va déboucher sur la première idée et donc la première partie
de la dissertation, en écrivant par exemple, dès la première phrase de l’introduction : « Si on
interprète le terme de …, alors ne doit-on pas penser que … » etc…
Evitez d’avoir recours à des connaissances du type des citations ou références dans
l’introduction car cet usage exige toujours, comme nous l’avons dit plus haut (les différentes
stratégies argumentatives ; 2ème étape) une explication et une justification des citations ou
références utilisées, ce qui, faute de place, n’est pas possible dans l’introduction et ce qui n’est
pas son objectif méthodologique. Si l’on a des connaissances sur la thématique du sujet
(exemples, citations, références…) alors il est préférable de les garder pour les aborder dans le
développement où l’on aura le temps et la place de leur accorder l’analyse, l’explication et la
justification qu’ils exigent.
En résumé : L’introduction possède déjà en elle-même suffisamment d’exigences
méthodologiques à mettre en œuvre pour ne pas la rallonger excessivement et inutilement
par des remarques vagues et générales, des fioritures superflues, des phrases tout faites et
« passe-partout » ou des références condamnées ici à rester allusives et donc sans intérêt
philosophique.
Remarque concernant la gestion du temps : Sur la durée globale de l’épreuve (4 heures), il est
conseillé de consacrer environ les deux premières heures au travail au brouillon pour
réserver les deux dernières heures à la rédaction au propre et à la relecture attentive de
la copie. Il faut donc avoir une montre avec soi (pas de téléphone portable) pour, au cours de
l’épreuve, gérer son temps afin de bien avoir terminé au bout des quatre heures, mais aussi pour
ne pas avoir terminé ½ heure ou une heure avant la fin de l’épreuve. La durée de l’épreuve est
un critère d’évaluation : on évalue la copie en postulant que le candidat a exploité la totalité
du temps qui lui était accordé. Ne pas utiliser ces quatre heures en totalité, c’est donc se mettre
soi-même dans une situation de handicap au regard des autres candidats qui auront, eux, utilisés
ces quatre heures… Quel que soit le temps que le candidat utilise, la copie sera évaluée
comme si elle avait été faite en quatre heures…
Le travail de rédaction au propre commence par le recopiage du sujet de
dissertation qui a été choisi, puis par le recopiage de l’introduction qui a été rédigée
préalablement au brouillon.
Ensuite, avec le plan au brouillon sous les yeux, il s’agit de rédiger directement au
propre sa copie en suivant un principe, la lisibilité de la copie, principe qui justifie les trois
conséquences suivantes :
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à notre écriture, qui la découvre pour la première fois et qui ne la reverra sans doute jamais. De
plus, comme l’articulation à l’oral permet de bien se faire comprendre par notre interlocuteur,
le soin apporté à la lisibilité de l’écriture est la seule façon d’être sûr de bien se faire
comprendre à l’écrit. On ne peut pas valoriser les éléments illisibles d’une copie… Parce
qu’on ne peut pas les comprendre. Enfin, c’est aussi une marque de respect à l’égard du travail
de lecture du correcteur que de prendre soin de la lisibilité de son écriture et, dans le cas
contraire, s’il est nécessaire de relire trois ou quatre fois la même ligne pour arriver à déchiffrer
ce qui est écrit, le correcteur risque bien de se contenter de lire la copie en diagonale ce qui se
comprend : Pourquoi devrait-il faire l’effort de déchiffrer une écriture illisible alors que le
candidat n’a pas, de son côté, fait l’effort pour écrire correctement ?
2°) La lisibilité orthographique de la copie : respecter les règles de l’orthographe et
de la grammaire n’est pas un simple détail purement conventionnel mais une condition de
possibilité de la construction du sens de la phrase. Si on n’écrit pas le mot conformément à son
orthographe et si on n’accorde pas les mots entre eux, alors c’est le sens même de la phrase qui
devient incompréhensible… Il faut donc éviter à tout prix les fautes d’orthographe, de
grammaire et de syntaxe tout simplement pour rendre le sens de son propos compréhensible.
3°) La visibilité formelle de la copie : il s’agit de faire apparaître clairement les
différentes parties de la copie et, à l’intérieur de chaque partie les différents moments
argumentatifs (paragraphes) en appliquant quelques règles simples qui permettent au correcteur
de voir la structure formelle de la copie en jetant un premier coup d’œil sur celle-ci avant même
de commencer à lire le texte en lui-même. Voici quelles sont ces quelques règles :
- A chaque paragraphe (changement d’idée) on va à la ligne et on laisse un
alinéa (deux ou trois carreaux) au début de la ligne suivante. On ne saute pas
de lignes entre les différents paragraphes.
- Entre l’introduction et le début du développement (Ière partie), on saute deux
lignes.
- A l’intérieur de chaque partie on ménage des paragraphes (au moins deux ou
trois) pour distinguer les différentes idées et aérer la présentation.
- Entre chaque partie du développement on saute une ligne.
- Entre la dernière partie du développement et la conclusion on saute deux
lignes.
En aucun cas il ne faut signer sa copie ni lui associer quelque signe qui permettrait d’en
identifier son auteur ce qui contreviendrait au principe de l’anonymat de l’épreuve et de
l’évaluation.
Même si on est fatigué au terme de cette épreuve et même s’il est difficile
psychologiquement de se confronter à la réalité de la valeur de sa copie, il faut faire ce dernier
effort.
Il est en effet préférable de rectifier des erreurs, quitte à perdre quelques illusions sur la
valeur de sa dissertation plutôt de rendre sa copie très content de soi et d’être ensuite
cruellement désillusionné au moment des résultats…
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