Faculté des Lettres et Langues étrangères

Département des langues étrangères

Module : Techniques rédactionnelles

Niveau : Master I Enseignant : Dr. Amari Elarabi

La dissertation
La dissertation a pour objectif de développer les facultés de raisonnement et la capacité de formuler
logiquement des jugements personnels sur un sujet donnée. Elle permet de mener une réflexion personnelle
et approfondie à partir d'une problématique littéraire, philosophique, sociale... Pour développer son
argumentation, l’étudiant s'appuie sur les textes dont il dispose, sur ses « sujets d'étude » ainsi que sur ses
lectures personnelles et sa culture.

La dissertation est un texte argumentatif dans lequel l'auteur développe une réflexion approfondie sur une
thèse et construit une position personnelle face à un discours ou texte antérieur. Pour ce faire, il prend soin
de justifier sa position par des arguments et de l'illustrer par des exemples. Il situe aussi explicitement sa
propre position par rapport à d'autres positions possibles : il examine ainsi des arguments et des exemples
susceptibles de trouver un point de vue différent du sien. L’argumentation émerge, donc, sur fond d’un
désaccord, c’est-à-dire sur la perception qu’il existe une pluralité de réponses possibles à une même
question.

Une dissertation repose presque toujours sur la citation d’un auteur, donc sur une opinion qu’on partage ou
non: dans tous les cas, il s’agit de bien comprendre la pensée de l’auteur, de penser avec lui et contre lui
(mais de ne jamais l’oublier). Pour être sûr(e) de ne pas perdre de vue sa pensée, il est nécessaire que les
termes de la citation reviennent sans cesse dans le nouveau texte.

La dissertation est d’une structure stable. Elle se compose de trois grands moments : l'introduction (avec
exposition du sujet, contextualisation et déroulement d'une problématique), d'un développement (en deux ou
trois parties) et d'une conclusion. Il est important, dans ce contexte, de bien comprendre les caractéristiques
de la dissertation qui la distinguent des autres genres argumentatifs, et qui doivent être respectées lors de la
rédaction :

 L’objectif premier d’une dissertation n’est pas d’amener le destinataire à faire sienne la position
développée par l’auteur, mais ses efforts argumentatifs doivent tendre vers la consolidation de leur
point de vue.

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La typologie des sujets :

 Le sujet citation : ce sujet ne se reconnaît que son énoncé qui nous propose le point de vue d’un
tiers au style direct (citation) ou indirect et nous demande, explicitement ou implicitement, de donner
notre appréciation, de le discuter.

Exemple : « Mettre au monde un enfant est facile; l’éduquer n’est pas une sinécure » Que pensez-vous de
cette affirmation ?

 Le sujet ouvert : le sujet ouvert se reconnaît au fait que son énoncé ne contient aucune prise de
position ou affirmation ou encore pas de point de vue d’un tiers rapporté au style direct ou indirect.
C’est une question qui nous est directement et personnellement posée.

Exemple : « Le dessin éduque-t-il le sens esthétique de l’enfant ? »

En tout état de cause, dans le libellé du sujet, le plan à suivre est toujours explicité d’une manière ou d’une
autre. A titre indicatif, voici quelques types de plan :

 Le plan dialectique : est le plus connu. Il est composé de trois parties : la thèse soutenue,
l’antithèse et la synthèse qui donne une réponse plus large et plus nuancée à la problématique ;
 Le plan thématique : qui est également composé de trois parties, selon trois entrées différentes
mais complémentaires et révèle un souci de progression et d’articulation entre ces axes ;
 Le plan binaire : qui explore deux aspects de la problématique : la thèse qui développe un aspect
de la problématique et l’antithèse, un aspect opposé ou complémentaire ;
 Le plan analytique : qui présente une situation en analysant les causes (pourquoi ?) et les
conséquences (quels effets ?) pour proposer ensuite des solutions.

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 Cours n°02 : introduire une dissertation

Après avoir lire et relire la citation à plusieurs reprises. On prend le temps pour bien évaluer ce qui
est demandé sans négliger aucune des informations données: auteur, date, ouvrage dont la citation
est tirée, question qui suit…

On a encore à repérer les termes-clefs et à bien réfléchir aux sens des termes du sujet pour cerner le
domaine concerné donc le champ d’application des exemples.

1. Élaborer une problématique : Comment les termes-clefs se relient-ils, s’articulent-ils entre eux ?
Jouent-ils les uns par rapport aux autres de manière paradoxale, polémique ou problématique ? Où se
situe la tension, la contradiction, le paradoxe, le problème?

Il s’agit de bien distinguer le thème (ce dont l’auteur parle) de la thèse (ce qu’il en dit). La problématique
est-elle simple (question unique) ou complexe (entrelacs de plusieurs questions) ?

2. Elaborer un plan : un plan comporte idéalement trois grandes parties, de longueur proche, avec trois
sous-parties, quatre éventuellement (si une doit être divisée en deux du fait de sa richesse). À
l’intérieur de chaque partie, on essaie de suivre une progression du plus évident au plus profond ou
au plus subtil, du moins intéressant au plus intéressant.

Le plan le plus fréquent est le plan dialectique (Thèse/Antithèse/Dépassement, relance ou approfondissement

du sujet). Le III n’est que rarement une synthèse.

Il est à retenir qu’un bon plan est clair, progressif, en lien constant avec les termes du sujet avec lequel il ne
cesse de dialoguer. C’est pourquoi Il ne faut jamais perdre de vue la «problématique», c’est-à-dire
l’orientation générale, afin d’éviter les hors-sujet, les digressions.

L’introduction :

Elle a pour objet de présenter le sujet, d’indiquer au lecteur ce qui sera développé. Elle doit inciter celui-ci à
la lecture. Ses qualités sont la brièveté et la précision. Une introduction doit respecter les principes suivants:

 L'introduction doit exposer et contextualiser (concrètement) tous les sens du sujet proposé, afin d'amener
une contradiction en son sein à résoudre.
 L'introduction se décompose en cinq temps – parfois regroupés dans un seul et même paragraphe,

a) Entrée en matière : il s’agit d’une phrase introductive générale ayant un rapport direct avec le sujet.
Elle rappelle le contexte dans lequel la problématique a pu évoluer ou l’actualité de la thématique.
C’est l’accroche qui permet de séduire le lecteur. Qu'est-ce qui peut nous amener à nous poser la
question formulée dans le libellé? On peut partir d'une observation, d'une opinion commune...

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 b) La définition du problème posé : énonce l'enjeu du dossier ou sa problématique. Il s’agit d’en
définir les termes-clefs, d'analyser le sujet, c'est-à-dire littéralement de le décomposer afin de donner
le ou les sens des différents termes qu'il comprend : article, pronom personnel, articulations,
concepts…..

c) Dimension du sujet : cela revient à situer historiquement et géographiquement le sujet, de montrer

l’intérêt et les limites du sujet – jusqu’où il sera traité et ce qui ne sera pas traité, après l’avoir bien
évidemment valablement motivé.

d) L'idée générale : suit la phase de problématisation du sujet à proprement parler, où on doit expliquer
en quoi, pourquoi et comment la question posée fait problème, et pourquoi sa résolution est cruciale.
Elle se pose sous la façon suivante : « comment expliquer que (la thèse) et (l'antithèse) soient
paradoxales pour un même sujet ? ». Elle revient à reformuler le sujet posé.

e) L'annonce du plan : en dernière phase donc, elle annonce le plan et se borne à indiquer les intitulés
du I et II de la structuration proposée. Les correcteurs accordent toujours une importance capitale à
cette dernière phrase : elle lui permet de comprendre rapidement la logique du raisonnement.
Néanmoins, il est recommandé d’éviter le formalisme scolaire « dans un premier temps », « la
présente note abordera ». Il convient de construire une à deux phrases qui rendent compte de la
structure de son raisonnement.
f) L'élaboration du plan : Le plan doit dérouler l'intuition contenue et décrite dans l'introduction
autour de deux, trois (dans l'idéal) ou quatre thèses en construisant un raisonnement logique, formel
et explicite autour de deux ou trois sous-parties.

En générale, pour introduire une dissertation, on recourt à la technique de l’idée générale qui permet de
partir d’un problème de considération plus générale pour arriver au sujet particulier. Cette technique se
fonde sur trois éléments essentiels :

₪ Préambule ou idée générale.

₪ Annonce du sujet (citer le sujet).

₪ Problème posé.

₪ Annonce du plan (annoncer les grandes lignes du développement).

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 Cours n°03 : Rédiger le développement et la conclusion d’une dissertation

I. Le développement :

S’organise autour de deux ou trois grandes parties chacune composées de sous-parties en fonction des
besoins de la réflexion. Chaque partie contient plusieurs sous-parties, chacune constituée par un paragraphe.
Chaque paragraphe s’articule autour d’un argument destiné à valider la thèse soutenue par la partie. Chaque
argument doit être justifié à l’aide d’un exemple. Entre les parties, il est important d’insérer des transitions :
elles sont des « bilans d’étape et permettent de souligner en quoi la partie répond à la problématique et font
le lien avec ce qui reste à développer». « Le corps du devoir ne doit pas se présenter comme un ensemble
compact» : en effet, il doit y avoir un espace entre chaque grande partie. Pour les sous-parties, c’est un
alinéa1 qui permet de les séparer.

A. Le plan dialectique

Le plan dialectique s’organise autour de deux thèses opposées : la première partie justifie et développe
l’opinion, le point de vue avancé dans le sujet à l’aide d’arguments (c’est la thèse), la deuxième partie en
montre les limites par des arguments qui divergent ou qui s’y opposent (c’est l’antithèse). Une troisième
partie pousse plus loin la réflexion et cherche à dépasser l’opposition, à poser le problème en d’autres termes
(c’est le dépassement).

Le disserteur doit pouvoir étayer son opinion par rapport à une opinion proposée en allant du plus évident au
moins évident. L’antithèse doit apporter un certain nombre de restrictions et d’arguments opposés à la thèse
initiale. De là un problème naît en raison de l’incompatibilité des arguments. La troisième partie doit
permettre de sortir de l’impasse.

B. Le plan thématique :

Lorsque le sujet est une question générale, on recourt à un plan thématique qui permet de mettre en œuvre
une réflexion progressive. Par exemple pour répondre à une question du genre : «quelles sont les fonctions
de la poésie ? » il est impossible de répondre par oui ou non. Dans ce cas, nous devons réfléchir au sujet de
la question de manière approfondie et logique et formuler nos pensées dans un texte qui évolue
thématiquement du plus clair et du plus important au moins clair et important de manière cohérente. Dans ce
cas, nous devons réfléchir au sujet de la question de manière approfondie et logique et formuler nos pensées
dans un texte qui évolue objectivement du plus clair et du plus important au moins clair et important de
manière cohérente et cohérente. Il faut alors rappeler toutes nos connaissances antérieures sur le sujet et
essayer d'en saisir tous les aspects.

1
- Un alinéa est le retrait de la première ligne d’un texte. Il marque le début d’un nouveau paragraphe. C’est un signe
typographique à part entière.
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 C. Le plan analytique :

Le plan analytique est un type de plan d'ensemble de dissertation qui invite à analyser de manière
méthodique un jugement portant sur une question d'ordre général. Quand c'est un essai littéraire, la question
sera une préoccupation littéraire. Il invite à expliquer ou à illustrer plutôt que de discuter comme le requiert
le plan dialectique. C'est pourquoi les idées directrices sont tirées du sujet. Les consignes « expliquer,
développer, démontrer, justifier » appellent un plan analytique. Le plan analytique est aussi appelé plan
causal.

Il s’agit d’une demande d'explication ou de commentaire formulé par la demande du sujet sur une situation,
une préoccupation ou un problème. Pour cela il est une réponse à interrogation partielle (comment,
pourquoi...) en de la prise de décision. Chaque aspect du développement est un texte explicatif donne des
informations organisées dans le domaine concerné : faire comprendre un fait, un phénomène, une situation.
C'est pourquoi il s'articule comme suit : description de la situation, causes, conséquences ou solutions.

Le plan analytique propose de décrire le problème posé ou les formes d'un phénomène, d'étudier ses causes,
puis d'évoquer ses conséquences et d'éventuelles solutions. C'est un plan qui offre un large champ
d'observation et d'appréhension d'un problème, d'une situation, d'une préoccupation. Ce plan est approprié
pour traiter les sujets qui invitent à réfléchir à un problème général qui affecte le plus souvent la société. Il
aide plus à une prise de décision.

Comme c'est un plan qui tente généralement d'expliquer ou de remédier à un problème de société. Pour cela
il faut décrire d'abord le problème posé ou les manifestations du phénomène ; ensuite en étudier les causes
ou les raisons du phénomène puis on propose des solutions ou à défaut on indique les conséquences.

II. Comment rédiger la conclusion :

La conclusion fait « le bilan de la réflexion en indiquant clairement la réponse qui a été apportée au
problème posé par le sujet». Elle peut s’achever par un élargissement de la réflexion. La conclusion est un
moment fort de la dissertation : en effet, elle permet de lui donner toute sa cohésion. Tout comme pour
l’introduction, sa taille doit être proportionnelle à la longueur totale du devoir, soit environ 10% à 15%.

Conseils pratiques :

La rédaction d'une dissertation nécessite une planification et une organisation appropriées. Voici les étapes à
suivre pour rédiger une bonne dissertation :

 Comprendre le sujet : La première étape consiste à bien comprendre le sujet. Lisez attentivement la
question posée et identifiez les points clés. Assurez-vous également de connaître les termes et les
concepts clés.

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  Planification : La deuxième étape consiste à planifier votre dissertation. Créez une liste de tous les
points que vous souhaitez aborder dans votre dissertation et organisez-les dans un ordre logique.
Utilisez une mind-map (carte mentale) ou un tableau pour vous aider à visualiser les connexions
entre les différents points.
 Introduction : Commencez votre dissertation par une introduction convaincante. Introduisez le sujet,
donnez un contexte et exposez clairement votre thèse.
 Développement : Dans la partie développement, expliquez et développez votre thèse. Développez
chaque point de votre plan en utilisant des exemples, des citations et des références pour appuyer vos
arguments. Assurez-vous de présenter des arguments contraires pour montrer que vous avez examiné
le sujet sous tous les angles.
 Conclusion : Concluez votre dissertation en résumant les points clés que vous avez abordés dans
votre développement et en soulignant la pertinence de votre thèse. Évitez d'introduire de nouveaux
arguments ou de nouvelles idées dans la conclusion.
 Révision : Relisez votre dissertation pour corriger les fautes d'orthographe et de grammaire. Assurez-
vous que la structure de votre dissertation est cohérente et que vos arguments sont clairement
exprimés. Si possible, demandez à quelqu'un de relire votre travail pour obtenir un point de vue
extérieur.

En suivant ces étapes, vous pouvez rédiger une dissertation convaincante et bien structurée.

Exercices : s’étalent sur plusieurs séances. Ils se réalisent progressivement de manière à permettre à
l’étudiant de maîtriser à bien les différentes parties de la dissertation.

1. La perspective de l’enseignement du FLE s’oriente désormais de la focalisation sur les connaissances

linguistiques et culturelles qui place l’apprenant dans une attitude réceptive et passive réduisant ses
capacités d’interprétation et de construction des savoirs, à une approche qui permet à
l’apprenant/usager de la langue de les découvrir, de les appréhender et de les exploiter afin de
résoudre les dysfonctionnements inhérents à des situations langagières voire interculturelles. »
Développez ces propos en vous appuyant sur des arguments précis.

2. La mondialisation continue à poser de nouveaux défis à tous les pays. Chaque citoyen devra avoir à
son actif un large éventail de compétences clés pour s’adapter avec souplesse à un monde
développant une « éducation à la citoyenneté mondiale » (Sylvain Genevois). A l’aide d’arguments
précis, développez cette affirmation en tenant compte du contexte algérien.

3. L’Algérie, bien que pays francophone de premier rang, n’a pourtant qu’un statut d’observateur au
sein de l’organisation internationale de la francophonie. Que pensez-vous de cette position ?

4. Les notions de « besoin » et « motivation » sont importantes dans l’enseignement/apprentissage des

langues. En les définissant, montrez à travers des exemples, pourquoi l’enseignant doit les intégrer
dans des dispositifs d’enseignement.

5. Est-il possible de bénéficier de l'intelligence artificielle dans l'enseignement de la langue française en

Algérie ?
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Bibliographie

 Battaglia Christian, La dissertation : rédiger un texte argumentatif, Ed. Ellipses, Paris, 1999.
 Buret Céline, Didactique de la dissertation en classe de seconde : le problème des exemples ; sous la
direction de Biagioli Nicole, espace de l’académie de Nice, 2015/2016.
 Micheli Raphaël & Verselle Vincent, Enseigner la dissertation : Apports théoriques et propositions
pratiques, 2020.
 Rapp-Cassigneul Virginie, La méthodologie de la dissertation et du commentaire d'article en
schémas, Ed. Ellipses, Paris,2015.
 https://www.hepl.ch/files/live/sites/files-site/files/uer-fr/ressources-
pedagogiques/enseigner%20la%20dissertation.%20Apports%20th%C3%A9oriques%20et%20propos
itions%20pratiques./dissertation_micheli_verselle_global_uer_fr.pdf
 https://apprendre.auf.org/wp-content/uploads/2021/08/RAN_Francais_U3_dissertation_pedag.pdf