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Vous devez montrer votre capacité à raisonner de façon juste et à exprimer clairement vos réflexions. Concrètement, on attend de
vous que vous sachiez mobiliser vos connaissances pour construire une argumentation claire en vous appuyant sur une connaissance
précise et personnelle d’œuvres au programme.
Dissertation sur programme en 3h : Mines-Ponts, E3A (Arts et Métiers Paris Tech, ESTP, ESIGELEC...), ENSAM. En 4h : Centrale-
Supélec (+ résumé), CCP (ESM St-Cyr, Ecole de l’Air, EOST), ISEP (+ résumé et 2 questions), en 4h (X-ESPCI, ENS Ulm, Lyon,
Cachan). Banque PT : épreuve A dissertation en 4h, épreuve B résumé + dissertation en 4h.
Consignes particulières : Centrale-Supélec : limite de 1200 mots.
1. Introduire en 4 étapes.
a) Entrée en matière naturelle faisant écho au sujet à partir d’un constat, d’un événement récent, d’une référence culturelle,
littéraire ou philosophique et énoncé du sujet (en intégralité s’il est court ; des passages essentiels s’il est long).
b) Explication du sujet (définition des mots compliqués etc.) + reformulation. Analyse qui en souligne la richesse et les enjeux.
c) Problématique (en général, il s’agit d’une seule question mettant à jour tous les problèmes latents).
d) Annonce des 3 (ou 2) axes du plan. Le plus simple est d’employer une phrase pour chaque partie.
3. Conclure
- La conclusion résume l’essentiel de votre démonstration (I ; II ; III) ; vous devez reprendre le sujet initial et tenter d’y
apporter une réponse tout en la nuançant.
C’est la dernière impression que vous laissez au correcteur. N’hésitez pas à la rendre presque aussi longue que
l’introduction. Elle mérite d’être soigneusement préparée au brouillon
- Une ouverture est souhaitable mais non nécessaire. Tous les sujets ne s’y prêtent pas. Mieux vaut ne pas en faire que d’en
plaquer une artificiellement si elle ne semble pas découler naturellement du sujet.
2. Analyser le sujet.
- Il faut analyser les termes du sujet et ne pas hésiter à les définir pour éviter toute ambiguïté.
- Si le sujet est bref, il comporte en général 1 ou 2 mots-clés qui détermineront l’orientation du devoir. Si le sujet est plus long,
le repérage des mots essentiels permet de trouver les axes principaux de la pensée de l’auteur.
- Pour analyser les termes : chercher les ≠ sens du mot (courant philosophique, politique…), s’appuyer sur l’étymologie. Bien
voir comment s’organisent ces mots, le ton de l’auteur, les tournures…
- Noter ensuite l’implicite, la position générale dans laquelle se place l’auteur par rapport au thème étudié pendant l’année. La
citation se situe dans une orientation particulière : celle-là est dans l’implicite le plus souvent. Il faut découvrir cet implicite car
c’est à partir de là que la problématique se fera jour.
3. Dégager sa problématique.
- Il ne s’agit pas de répondre à la question posée par le sujet mais à la problématique déduite du sujet.
- C’est ce qu’attend tout correcteur : élaborer une problématique claire et intelligente est le gage d’un bon devoir ; elle permet
de construire une synthèse réelle qui permet de dépasser la question.
- La problématique s’appuie sur l’implicite porté par la citation, le problème que sous-tend toute citation. Cette
problématique ne peut apparaître qu’après avoir bien analysé les mots et vu les ambigüités ou mieux le paradoxe induit par le
jeu des sens.
3. Citations.
- Les œuvres au programme doivent être abondamment citées soit par le biais de phrases apprises par cœur (citations plutôt
courtes), soit en faisant référence à une situation très précise.
Les rapports stigmatisent toute citation approximative !
- Il faut situer avec rigueur les exemples : pour Barbusse et Clausewitz citer les chapitres, pour Eschyle, on peut indiquer le
numéro de vers ou resituer l’enjeu général de la scène en question, les personnages en présence.
- Elles doivent être intégrées dans la phrase et former une unité syntaxique correcte et cohérente ; il faut alors adapter la citation.
Ex : Dans Les Perses, suite à l’apparition de son époux qui blâme les actions de leur fils Xerxès, la reine exprime combien elle
« sen[t] la morsure de cette épreuve ». Elle recourt à une métaphore vestimentaire : « un vêtement de déshonneur […] couvre le
corps de [s]on fils » (v. 846-848).
E. Rédiger
Passer environ la moitié du temps au brouillon (rédaction des introduction et conclusion incluse), la moitié pour recopier,
rédiger et RELIRE. De nombreuses erreurs de langue peuvent ainsi être évitées ! Conformément à l’usage, dire plutôt « nous »
que « je ». Faire souvent référence au sujet et à ses termes.
VEILLER AUSSI à la graphie des titres (titres soulignés avec les majuscules attendues) et des noms propres des œuvres au
programme ; ainsi que des notions basiques sur le thème, ) l’écriture de l’interrogation (directe et indirecte), à l’usage du
conditionnel dans les hypothétiques : éviter la « fausse élégance » (« de par »…) ou les tournures journalistiques (« au final »,
« le ressenti »…) ; respecter le niveau de langue (correct, voire soutenu)
Ex d’évaluation Banque PT (rapport 2013) : Epreuve A : 10 fautes de langue non répétitives (orthographe-syntaxe) = -1 ; 20
fautes = -2 / Epreuve B : 10-15 fautes de langue (orthographe-syntaxe) = -1 ; 20 fautes = -2 etc. → -5
Sujets autour du programme 2016
CCP (MP-PC-PSI-TSI-TPC)
« Rien de plus rare qu’une passion véritable, car elle suppose une très grande force d’imagination créatrice. »
Vous évaluerez la pertinence de ce jugement (Denis de Rougemont, L’Amour et l’Occident) à la lumière des œuvres au
programme.
X-ENS (MP-PC-PSI)
Dans une première version du texte d’Andromaque, Racine faisait dire à Oreste :
« Je me livre en aveugle au transport qui m’entraîne. »
Dans quelle mesure cette parole éclaire-t-elle votre lecture d’Andromaque, de Racine, de la Dissertation sur les passions, de
Hume, et de La Cousine Bette, de Balzac ?
ENS (BCPST)
Dans Logique des passions, publié en 2002, le psychanalyste Roland Gori écrit :
« La passion est l’humain. La passion hait l’humain. C’est pourquoi les passions sont humaines. »
En quoi ce propos éclaire-t-il votre lecture des œuvres du programme (Jean Racine, Andromaque ; Honoré de Balzac, La
Cousine Bette ; David Hume, Dissertation sur les passions) ?
Centrale-Supélec (MP-PC-PSI)
« Les passions sont l’élan de l’homme vers une autre destinée ; elles font éprouver l’inquiétude des facultés, le vide de la vie. »
En faisant jouer cette formule de Madame de Staël dans les œuvres du programme, vous direz dans quelle mesure une telle
confrontation donne sens à ce propos et éclaire ou renouvelle votre lecture des trois textes.
Centrale-Supélec (TSI)
Dans quelle mesure votre lecture des œuvres du programme vous permet-elle d’affirmer avec Jacques Lacarrière que les termes
« sagesse » et « passion » « ne s’excluent nullement l’un l’autre » ?
E3A (MP-PC-PSI)
Il serait […] tout aussi superficiel de condamner que de célébrer la passion. La célébrer c’est se fermer à son inhumanité, la
condamner c’est se fermer à son humanité. La passion est cette folie même que nous devons, non pas mettre à la raison, vaincre,
mais raisonner, éclairer, amener à la raison.
Hubert GRENIER, La liberté heureuse, chapitre « Des passions », Grasset, 2003
Vous discuterez cette affirmation à la lumière des œuvres au programme et de vos connaissances liées au thème.
Banque PT (Français A)
« Il ne dépend pas nous d’avoir ou de n’avoir pas des passions, mais il dépend de nous de régner sur elles. Tous les sentiments que
nous dominons sont légitimes, tous ceux qui nous dominent sont criminels. Un homme n’est pas coupable d’aimer la femme
d’autrui, s’il tient cette passion malheureuse asservie à loi du devoir ; il est coupable d’aimer sa propre femme au point d’immoler
tout à son amour. »
Vous vous interrogerez sur la validité de ces affirmations de Jean-Jacques Rousseau (L’Émile 1762), à la lumière de vos lectures
personnelles d’Andromaque de Racine, de la Dissertation sur les passions de Hume et de La Cousine Bette de Balzac.
Banque PT (Français B)
« L’amour est la seule passion des femmes ». La thèse de cette intellectuelle du XVIIIe siècle est–elle illustrée dans les œuvres au
programme de Racine, Hume et Balzac ?
G2E (BCPST)
Lucien Goldmann, Le Dieu caché, Gallimard, 1959, p. 355
“Les fauves de la passion sont des égoïstes dépourvus de toute norme éthique véritable et ne deviennent que trop facilement des
fauves dans tous les autres domaines de la vie ».
Dans quelle mesure votre lecture des œuvres au programme (- Andromaque de Jean Racine (1667), Dissertation sur les passions
de David Hume (1757) et La Cousine Bette d’Honoré de Balzac (1846) -), vous permet-elle de souscrire à ce point de vue ?
Mines-Ponts (MP-PC-PSI)
« La passion introduit un infini, une démesure, qui est en même temps un infini douloureux, peut-être même une obscure
religion de la souffrance. Toute passion est malheureuse. »
Paul Ricœur, Philosophie de la volonté, Aubier, 1988
Dans quelle mesure ces propos éclairent-ils votre lecture des œuvres inscrites au programme : Andromaque, de Racine,
Dissertation sur les passions, de Hume et La Cousine Bette, de Balzac ?
Agro Concours A (BCPST)
« La passion n’est nullement cette vie plus riche dont rêvent les adolescents ; elle est, bien au contraire, une sorte d’intensité nue
et dénuante, oui vraiment, un amer dénuement, un appauvrissement de la conscience vidée de toute diversité, une obsession de
l’imagination concentrée sur une seule image, – et dès lors le monde s’évanouit, « les autres » cessent d’être présents, il n’y a plus
ni prochain ni devoirs, ni liens qui tiennent, ni terre ni ciel : on est seul avec tout ce que l’on aime. »
Denis de Rougemont, L’Amour et l’Occident, 1939, 10-18, p. 160.
Cette réflexion de Denis de Rougemont s’accorde-t-elle à votre lecture d’Andromaque de Racine, de la Dissertation sur les
passions de Hume et de La Cousine Bette de Balzac ?
Agro Concours A (TB)
Dans son essai Petit traité des grandes vertus, André Comte-Sponville écrit : « Quoi de plus facile que la passion ! »
En étendant cette réflexion au monde des passions dans son ensemble, vous montrerez dans quelle mesure elle s’accorde avec
votre lecture des œuvres au programme : Andromaque de Racine, Dissertation sur les passions de Hume et La Cousine Bette de
Balzac ?
CNC (MP-PSI-TSI)
« La passion se nourrit de reviviscences, de souvenirs qui ne peuvent être des représentations sèches, tout intellectuelles ».
Théodule Ribot, Essai sur les passions, 1907.
Dans quelle mesure cette affirmation s’applique-t-elle au « monde des passions » tel que vous l’avez étudié à travers les œuvres au
programme ?