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Chapitre 1: Modèle probabiliste

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2021-2022

Chapitre 1: Modèle probabiliste


Chapitre 1: Modèle probabiliste

Plan de cours
1 Rappel sur les ensembles
Les sous-ensembles
Les opérations sur les ensembles
Le produit cartésien
Le cardinal
L’ensemble-puissance
2 Calcul combinatoire
Les permutations
Les combinaisons
3 Espace probabilisabe et espace probabilisé
Expérience aléatoire et événements
Algèbres des événements
Espace probabilisé
4 Lois de probabilités conditionnelles, indépendance
Introduction et définitions
Indépendance
Les probabilités totales et la formule de Bayes
Chapitre 1: Modèle probabiliste
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Rappel sur les ensembles

Définition 1.1
Un ensemble est une collection ou groupe d’objets. On le désigne
habituellement par une lettre majuscule, telle que A, B, etc. On appelle
”élément de A” les objets qui forment l’ensemble A. En général, on écrit
x ∈ A si x appartient à l’ensemble A et x 6∈ A si tel n’est pas le cas.

Pour définir un ensemble, on peut énumérer ses éléments ou indiquer une


propriété caractéristique.
Exemple 1.1
On peut définir l’ensemble des voyelles de l’alphabet français en écrivant
V = {a, e, i, o, u, y}.
On peut aussi indiquer une caractéristique propre à cet ensemble, en
utilisant un symbole, d’où

V = {∗ : ∗ est une voyelle de l’alphabet français}.

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Rappel sur les ensembles

Rappel sur Les ensembles

Notations :
Il y a des notations réservées pour certains ensembles ; par exemple, N
est l’ensemble des entiers naturels ; Z, Q, R et C désignent
respectivement l’ensemble des entiers relatifs, des nombres rationnels,
des nombres réels et des nombres complexes.
Un ensemble à un seul élément x est noté {x} et on l’appelle le
singleton {x}. On a donc x ∈ {x} (et pas x = {x}).

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Rappel sur les ensembles

Exemple 1.2
L’ensemble formé des nombres entiers 5, 6, 7 et 8 est fini et contient 4
éléments. On peut le noter

A = {5, 6, 7, 8}.

Les énoncés 5 ∈ A et 9 6∈ A sont vrais. Par contre, 1 ∈ A est faux.

Exemple 1.3
Soit A l’ensemble de tous les nombres réels compris entre 0 et 1
inclusivement. On peut définir cet ensemble caractéristique propre et écrire

A = {x : x ∈ R, 0 ≤ x ≤ 1},

où R représente l’ensemble de tous les nombres réels.

Exemple 1.4
L’ensemble B = {−3, +3} est identique à l’ensemble
B = {x : x ∈ R, x2 = 9}, où R représente l’ensemble des nombres réels.
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Rappel sur les ensembles

Définition 1.2
L’ensemble de tous les objets considérés porte le nom d’”ensemble
universel” ou ”ensemble référentiel”. On le désigne en général par U.
L’ensemble vide est un autre ensemble particulier, le plus souvent noté Ø.

Illustrons ces deux concepts. Soit l’ensemble

A = {x : x ∈ R, x2 = −1}.

On a ici l’ensemble des nombres réels R comme ensemble universel.


L’ensemble A est manifestement vide, puisqu’il n’existe aucun nombre réel
tel que x2 = −1.
Soulignons que l’ensemble {0} 6= Ø

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Rappel sur les ensembles

Les sous-ensembles

Soient A et B deux ensembles. L’ensemble A est un sous-ensemble de B ou A


est inclus dans B (A ⊂ B) si chacun de ses éléments appartient aussi à
l’ensemble B.
Les ensembles A et B sont dits ”égaux” A = B si et seulement si A ⊂ B et
B ⊂ A.
On peut démontrer qu’il en résulte ce qui suit :
1. L’ensemble vide est inclus dans tout ensemble A.
2. Dans un ensemble universel U donné, tout autre ensemble A satisfait à la
relation A ⊂ U.
3. Tout ensemble A est inclus dans lui-même (relation réflexive), A ⊂ A.
4. Si A ⊂ B et B ⊂ C, alors A ⊂ C (relation transitive).

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Rappel sur les ensembles

Les opérations sur les ensembles

Si A et B sont des sous-ensembles quelconques de l’ensemble universel U,


les énoncés suivants s’appliquent :
1. Le complémentaire de l’ensemble A (dans U) est l’ensemble de tous les
éléments de U qui n’appartiennent pas à A. On le note A. Autrement dit,

A = {x : x ∈ U, x 6∈ A}.

2. L’intersection des ensembles A et B est l’ensemble des éléments qui


appartiennent à la fois à A et à B. On la note A ∩ B. En d’autres termes,

A ∩ B = {x : x ∈ A et x ∈ B}.

Soulignons que A ∩ B forme un ensemble qu’on pourrait désigner par une


lettre quelconque telle que C.

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Rappel sur les ensembles

Les opérations sur les ensembles


3. La réunion des ensembles A et B est l’ensemble des éléments qui
appartiennent à A ou à B,ou aux deux à la fois. On la note A ∪ B. Soit D la
réunion de A et B. On a alors

D = A ∪ B = {x : x ∈ A ou x ∈ B ( ou les deux )}

Exemple 1.5
Soient U l’ensemble des lettres de l’alphabet,
U = {∗ : ∗ est une lettre de l’alphabet français}, A = {∗ : ∗ est une voyelle}
et B = {∗ : ∗ est l’une des lettres a, b ou c}. On a que

A = l’ensemble des cosonnes

B = {d, e, f , g, ..., x, y, z}
A ∪ B = {a, b, c, e, i, o, u, y}, A ∩ B = {a}

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Rappel sur les ensembles

Les opérations sur les ensembles

Exemple 1.6
On donne l’ensemble universel U = {1, 2, 3, 4, 5, 6, 7} et les trois
sous-ensembles A = {1, 2, 3}, B = {2, 4, 6} et C = {1, 3, 5, 7}. Il ressort
directement des définitions citées précédemment que

A = {4, 5, 6, 7}, B = {1, 3, 5, 7} = C, C = {2, 4, 6} = B

A ∪ B = {1, 2, 3, 4, 6}, A ∪ C = {1, 2, 3, 5, 7}, B ∪ C = U


A ∩ B = {2}, A ∩ C = {1, 3}, B ∩ C = Ø

Il serait parfois utile de représenter ces opérations par un diagramme appelé


”diagramme de Venn”.

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Rappel sur les ensembles

Les opérations sur les ensembles


On peut facilement étendre les opérations d’intersection et de réunion à tout
nombre fini d’ensembles.

Supposons qu’on a trois ensembles : A, B et C. On a les égalités suivantes


Les lois d’identité :
A ∪ Ø = A, A ∩ U = A
A ∪ U = U, A ∩ Ø = Ø
Les lois de De Morgan :

A ∪ B = A ∩ B, A ∩ B = A ∪ B

Les lois associatives :

A ∪ (B ∪ C) = (A ∪ B) ∪ C

A ∩ (B ∩ C) = (A ∩ B) ∩ C

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Rappel sur les ensembles

Les opérations sur les ensembles

Les lois distributives :

A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C)

A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C)
Lorsqu’il y a plus de trois ensembles, on généralise en recourant à des
indices.
Supposons ainsi que n est un nombre entier positif et que B1 , B2 , ...., Bn sont
des ensembles donnés. Ainsi
B1 ∩ B2 ∩ .... ∩ Bn correspond à l’ensemble des éléments qui appartiennent à
tous ces ensembles à la fois ;
B1 ∪ B2 ∪ .... ∪ Bn , correspond à l’ensemble des éléments qui appartiennent à
au moins un de ces ensembles.

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Rappel sur les ensembles

Le produit cartésien

Soit les ensembles A et B. On appelle ”produit cartésien” de A et de B


l’ensemble de tous les couples ordonnés (a, b) tels que a ∈ A et b ∈ B. Ce
produit se note habituellement A × B, d’où

A × B = {(a, b) : a ∈ A et b ∈ B}.

Soit n un entier positif supérieur à 1 et A1 , ..., An des ensembles. Le produit


cartésien de ces ensembles correspond à

A1 × A2 × ... × An = {(a1 , a2 , ....., an ) : aj ∈ Aj pour j = 1, 2, ...., n}.

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Rappel sur les ensembles

Le cardinal

Définition 1.3
Le nombre d’éléments d’un ensemble est dit ”cardina d’un ensemble” et on
le note n(A).

S’il s’agit d’un nombre fini, on est en présence d’un ensemble fini.

Un ensemble infini tel qu’on peut établir une correspondance bijective entre
ses éléments et les nombres naturels porte le nom d’”ensemble infini
dénombrable.

On appelle ”ensemble non dénombrable” un ensemble constitué d’un


nombre infini d’éléments impossibles à compter.
Ainsi, si a < b, alors A = {x ∈ R, a ≤ x ≤ b} définit un ensemble non
dénombrable.

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Rappel sur les ensembles

L’ensemble-puissance

Définition 1.4
On appelle ”ensemble puissance” l’ensemble constitué de tous les sous
ensembles d’un ensemble A donné, et on le note parfois {0, 1}A .

Exemple 1.7
Soit A = {1, 2, 3}. On a alors

{0, 1}A = {Ø, {1}, {2}, {3}, {1, 2}, {1, 3}, {2, 3}, {1, 2, 3}}.

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Calcul combinatoire
Les permutations

Les permutations
Définition 2.1
Une permutation est un arrangement ordonné d’objets distincts.

Exemple 2.1
Considérons 4 jetons marqués par les lettres a, b, c, d les permutations
possibles pour ces jetons pris un à la fois sont : a b c d.

Les permutations possibles pour ces jetons pris deux à la fois sont :

ab ba ac ca ad da bc cb bd db cd dc.
Pour généraliser, les permutations de r objets à partir de n objets, se donnent
ainsi :
n!
Pnr = n(n − 1)(n − 2)(n − 3) · · · (n − r + 1) = .
(n − r)!
En particulier,
Pnn = n!.
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Chapitre 1: Modèle probabiliste
Calcul combinatoire
Les combinaisons

Les combinaisons
Définition 2.2
Une combinaison est un arrangement d’objets distincts sans donner
d’importance à leur ordre.

Exemple 2.2
Considérons à nouveau les 4 jetons marqués par les lettres a, b, c, d les
combinaisons possibles pour ces jetons pris deux à la fois sont :

ab ac ad bc bd cd.
Pour généraliser, les combinaisons de r objets à partir de n objets sont :
n!
Cnr = .
r!(n − r)!
En particulier,
(n−1)
Cnn = Cn0 = 1, Cn = Cn1 = n, Cnr = Cnn−r , Cnr = Cn−1
r−1 r
+ Cn−1 .
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Les bases en statistique et probabilités Modèle Probabiliste
Statistique Inférentielle Variables Aléatoires et Distributions
Théorie des tests Convergences et Théorèmes limites
Principales méthodes d'analyse des données Résumés quantitatifs de variables statistiques
Démarche statistique globale Résumés graphiques de variables statistiques
Calcul combinatoire

Les permutations : On classe n éléments d'un ensemble


dans un ordre particulier : sans répétition (les n éléments
sont distincts) on a n! résultats possibles et avec répétition
(k d'entre eux se répètent) on a : n1 !×n2n!
!×...×nk ! .
Les arrangements : On classe p éléments dans un ordre
précis pris parmi n : sans répétition on a Apn = (n−p)! n!

résultats possibles et avec répétition on a np résultats


possibles.
Les combinaisons : On classe p éléments pris parmi n
sans se soucier de l'ordre : sans répétition on a
Cnp = p!×(n−p)!
n!
résultats possibles et avec répétition on a
Kn = Cn+p−1 résultats possibles.
p p

Brice DONGMEZO Cours de Statistique LE2S 9 octobre 2020 7 / 70


Chapitre 1: Modèle probabiliste
Espace probabilisabe et espace probabilisé

Expérience aléatoire et événements

Définition 3.1
Une expérience est qualifiée d’”aléatoire” si l’on ne peut prévoir par
avance son résultat et si, répétée dans des conditions identiques, elle peut
donner des résultats différents.

On représente le résultat de cette expérience comme un élément ω de


l’ensemble Ω de tous les résultats possibles : Ω est appelé l’”ensemble
fondamental” ou l’univers des possibles.

Ainsi à l’expérience aléatoire qui consiste à lancer deux dés, on peut associer
l’ensemble Ω = {(1.1), (1.2), (1.3)...} à 36 éléments.

Notons que l’ensemble Ω ne se déduit pas de manière unique de


l’expérience mais dépend de l’usage qui doit être fait des résultats : ainsi, si
l’on retient seulement de l’expérience la somme des points affichés, on a
Ω0 = {2, 3, 4...12}.
Chapitre 1: Modèle probabiliste
Chapitre 1: Modèle probabiliste
Espace probabilisabe et espace probabilisé

Définition 3.2
Un ”événement” est une assertion ou proposition logique relative au
résultat de l’expérience

A la réalisation d’un événement on peut associer tous les résultats de


l’épreuve correspondante.
Exemple 3.1
Dans l’exemple précédent, considérons les résultats des deux dés dont la
somme des points est supérieur ou égale à 10.

Ainsi la somme supérieur ou égale à 10 est l’ensemble de résultats suivants :

{(4.6), (5.5), (5.6), (6.6), (6.4), (6.5)}

c’est donc une partie de Ω.

On appelle événement élémentaire une partie de Ω réduite à un seul élément.

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Espace probabilisabe et espace probabilisé

Algèbres des événements

Donnons encore quelques notions particulières :

Définition 3.3
Événements incompatibles. Deux événements A et B sont dits incompatibles
ou disjoints si la réalisation de l’un exclut celle de l’autre, autrement dit
pour A et B de Ω A ∩ B = Ø.

Système complet d’événements. A1 , A2 , ....., An forment un système complet


d’événements si les parties A1 , A2 , ....., An de Ω constituent une partition de
Ω: 
∀i 6= j, Ai ∩ Aj = Ø
∪Ai = Ω

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Espace probabilisabe et espace probabilisé
Algèbres des événements

Algèbres des événements

Définition 3.4
Notons P(Ω) l’ensemble des parties de Ω, on appelle une σ −algèbre
d’événements ou une tribu C de P(Ω) toute classe C vérifiant les trois
axiomes :
1 Ω∈C ;
2 ∀A ∈ C , A ∈ C ;
3 pour tout ensemble fini ou dénombrable A1 , A2 , ...., An ∈ C , ∪Ai ∈ C .

Remarquons que P(Ω) est une σ −algèbre particulière, la plus grosse, mais
il n’est pas toujours utile ni souhaitable de l’utiliser.

Définition 3.5
On appelle espace probabilisable le couple (Ω, C ) où C constitue une tribu
de parties de Ω.

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Espace probabilisabe et espace probabilisé
Espace probabilisé

L’axiomatique de Kolmogorov
A chaque événement on associe un nombre positif compris entre 0 et 1, sa
probabilité. On a donc la définition suivante

Définition 3.6
On appelle ”probabilité” sur (Ω, C ) (ou ”loi de probabilité”) toute
application P de C dans [0, 1] telle que :
1 P(Ω) = 1 ;
2 pour tout ensemble dénombrable d’événements incompatibles
A1 , A2 , ...., An , on a P(∪Ai ) = ∑ P(Ai ).
On appelle espace probabilisé le triplet (Ω, C , P).

Une loi de probabilité n’est donc rien d’autre qu’une mesure positive de
masse totale 1.

Par conséquent, la théorie des probabilités s’inscrit dans le cadre de celle de


la mesure.
Chapitre 1: Modèle probabiliste
Chapitre 1: Modèle probabiliste
Espace probabilisabe et espace probabilisé
Espace probabilisé

Propriétés élémentaires

Des axiomes on déduit immédiatement les propriétés suivantes :


Propriété1 :P(Ø) = 0.
Propriété2 :P(A) = 1 − P(A).
Propriété3 :P(A) ≤ P(B) si A ⊂ B.
Propriété4 :P(A ∪ B) = P(A) + P(B) − P(A ∩ B).
Propriété5 :P(∪Ai ) ≤ ∑ P(Ai ).
Propriété6 : Si Ai ↓ Ø, alors lim P(Ai ) = 0(continuité monotone
séquentielle).
Propriété7 :Théorème des probabilités totales : Soit Bi un système complet
d’événements alors
∀A : P(A) = ∑ P(A ∩ Bi ).

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Chapitre 1: Modèle probabiliste
Espace probabilisabe et espace probabilisé
Espace probabilisé

Propriétés élémentaires

Formule de Poincaré
Cette formule permet de calculer la probabilité de la réunion d’un nombre
quelconque d’événements ; elle se démontre par récurrence :

n n n
P(∪ni=1 A) = ∑ P(Ai ) − ∑ P(Ai ∩ Aj ) + ∑ P(Ai ∩ Aj ∩ Ak ) + ....
i=1 1≤i<j≤n 1≤i<j<k≤n

+(−1)n−1 P(A1 ∩ A2 ... ∩ An )

Remarque :P(A) = 0 n’implique pas nécessairement A = Ø. Un événement


de probabilité nulle n’est pas nécessairement impossible : soit Ω = [0, 1]
muni de la loi de probabilité uniforme (c’est-à-dire de la mesure de
Lebesgue) alors P(ω) = 0, ∀ω ∈ Ω.
De même P(A) = 1 n’implique pas que A soit l’événement certain : on
parlera d’événement presque certain et dans le cas précédent d’événement
presque impossible.

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Lois de probabilités conditionnelles, indépendance

Introduction et définitions

Supposons que l’on s’intéresse à la réalisation d’un événement A, tout en


sachant qu’un événement B est réalisé.

Si A et B sont incompatibles, la question est tranchée : A ne se réalisera pas.

Si A ∩ B 6= Ø, il est possible que A se réalise ; cependant, l’univers possible


n’est plus Ω tout entier, mais est restreint à B.

En fait, seule nous intéresse la réalisation de A à l’intérieur de B, c’est-à-dire


A ∩ B par rapport à B.

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Lois de probabilités conditionnelles, indépendance

Exemple 4.1
Soit un groupe de 100 individus dont 20 travailleurs autonomes, 40 diplômés
universitaires, et 10 appartiennent à ces deux catégories. Notons
respectivement ces ensembles A, B et C.

On choisit un individu au hasard, quelle est la probabilité que cet individu


travaille pour son compte sachant qu’il s’agit d’un diplômé universitaire ?

On sait que P(A) = 0, 2, P(B) = 0, 4 et P(A ∩ B) = 0, 1.

La probabilité de A sachant B P(A/B) est :

n(A ∩ B) n(A ∩ B)/n P(A ∩ B) 0, 1


P(A/B) = = = = = 0, 25.
n(B) n(B)/n P(B) 0, 4

Ceci justifie la définition suivante :

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Lois de probabilités conditionnelles, indépendance

Introduction et définitions

Définition 4.1
Soit B un événement de probabilité non nulle. On appelle probabilité
conditionnelle de A sachant B (ou encore de A si B est réalisé) le rapport
noté P(A/B) :
P(A ∩ B)
P(A/B) =
P(B)

On s’assure que le nom de probabilité est justifié. Vérifions les 2 axiomes :

P(Ω ∩ B) P(B)
P(Ω/B) = = =1
P(B) P(B)
P((∪Ai ) ∩ B) P(∪(Ai ) ∩ B) P(Ai ∩ B)
P(∪Ai /B) = = =∑ = ∑ P(Ai /B)
P(B) P(B) P(B)
On peut donc munir (Ω, C ) d’une nouvelle loi de probabilité, la loi de
probabilité conditionnelle à B fixé et ceci pour tout B de probabilité
non-nulle.
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Lois de probabilités conditionnelles, indépendance
Indépendance

Indépendance de deux événements


Définition 4.2
A est indépendant de B si P(A/B) = P(A).

Autrement dit, la connaissance de B ne change pas les ”chances” de la


réalisation de A.
Propriété 4.1
A indépendant de B ⇒ B indépendant de A.

On parlera désormais d’événements indépendants sans autre précision.


En effet, si P(A/B) = P(A), alors :
P(A ∩ B)
= P(A)
P(B)
et :
P(A ∩ B)
P(B/A) = = P(B)
P(A)
Chapitre 1: Modèle probabiliste
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Lois de probabilités conditionnelles, indépendance
Indépendance

Indépendance de deux événements

On a donc l’importante formule :

P(A ∩ B) = P(A)P(B)

si et seulement si A et B sont indépendants.

N.B : La notion d’indépendant n’est pas une notion purement ensembliste


comme l’incompatibilité : deux événements peuvent être indépendants pour
une loi de probabilité P et pas pour une autre P0 .

Théorème 4.1
Si A et B sont deux événements indépendants, alors :
1 A et B sont deux événements indépendants ;
2 A et B sont deux événements indépendants ;
3 A et B sont deux événements indépendants.

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Lois de probabilités conditionnelles, indépendance
Indépendance

Indépendance deux à deux et indépendance mutuelle

Définition 4.3
Les événements, A1 , A2 , ...., An sont dits mutuellement indépendants si et
seulement si pour r = 2, 3, · · · , n
r
P(Ai1 ∩ Ai2 ∩ · · · ∩ Air ) = ∏ P(Aij ).
j=1

Remarque 4.1
Cette condition est beaucoup plus forte que l’indépendance deux à deux, qui
ne lui est pas équivalente mais en est une simple conséquence.

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Lois de probabilités conditionnelles, indépendance
Indépendance

Exemple 4.2
Considérons l’espace échantillonal suivant

C = {(0, 0, 0), (0, 1, 1), (1, 0, 1), (1, 1, 0)}.


Soient les événements ci-dessous :
A0 le premier chiffre est 0, A1 le premier chiffre est 1.
B0 le deuxième chiffre est 0, B1 le deuxième chiffre est 1.
C0 le troisième chiffre est 0, C1 le troisième chiffre est 1.

Alors Ai , Bi et Ci sont deux à deux indépendants.

Mais ils ne sont pas mutuellement indépendants.

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Lois de probabilités conditionnelles, indépendance
Les probabilités totales et la formule de Bayes

Théorème de Bayes
Imaginons que l’on connaı̂t P(A), P(B) et P(A/B) et que l’on souhaite
trouver
P(B/A).

Alors, le théorème de Bayes nous donne

Théorème 4.2
P(A/B)P(B)
P(B/A) = .
P(A)

Théorème 4.3
Soit Bi , i = 1, · · · , n un système complet d’événements (appelé aussi une
partition), alors la probabilité totale de A se traduit par

P(A) = ∑ P(A/Bi )P(Bi ).


i

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Lois de probabilités conditionnelles, indépendance
Les probabilités totales et la formule de Bayes

Formule de Bayes

Soit Bi , i = 1, · · · , n un système complet d’événements, en remplaçant P(A)


par sa probabilité totale, on aura la formule de Bayes :

P(A/Bi )P(Bi )
P(Bi /A) = .
∑i P(A/Bi )P(Bi )

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Lois de probabilités conditionnelles, indépendance
Les probabilités totales et la formule de Bayes

Exemple 4.3
Dans une usine, trois machines M1 , M2 et M3 fabriquent des boulons de
même type. M1 sort en moyenne 0.3% de boulons défectueux, M2 0.8% et
M3 1%. On mélange 1000 boulons dans une caisse, 500 provenant de M1 ,
350 de M2 150 de M3 . On titre un boulon au hasard de la caisse ; il est
défectueux. Quelle est la probabilité qu’il ait été fabriqué par M1 , M2 ou
M3 ?

Lorsque l’on tire un boulon au hasard les probabilités qu’il provienne de M1 ,


M2 ou M3 sont évidement

P(M1 ) = 0.50, P(M2 ) = 0.35, P(M3 ) = 0.15.

Ces probabilités sont dites des probabilités à priori.

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Chapitre 1: Modèle probabiliste
Lois de probabilités conditionnelles, indépendance
Les probabilités totales et la formule de Bayes

Formules de Bayes

Lorsque l’on sait qu’il est défectueux, événement noté D, il faut alors
calculer les probabilités conditionnelles :

P(M1 /D), P(M2 /D), P(M3 /D).

On a que

P(D/M1 ) = 0.003, P(D/M2 ) = 0.008, P(D/M3 ) = 0.01.

La deuxième formule de Bayes permet d’écrire :

P(D/M1 )P(M1 )
P(M1 /D) =
P(D/M1 )P(M1 ) + P(D/M2 )P(M2 ) + P(D/M3 )P(M3 )
0.003 × 0.5
= ' 0.26
0.003 × 0.5 + 0.008 × 0.35 + 0.01 × 0.15

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Lois de probabilités conditionnelles, indépendance
Les probabilités totales et la formule de Bayes

Formules de Bayes

De même, on calcule P(M2 /D) et P(M3 /D) et on trouve


P(M2 /D) ' 0.48, P(M3 /D) ' 0.26.

Ce sont des probabilités dites à posteriori, sachant que le boulon est


défectueux.

On voit donc que la prise en compte d’une information (le boulon est
défectueux) modifie les valeurs des probabilités de M1 , M2 et M3 .

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