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A 2016 Dénombrement, analyse combinatoire Aleth Chevalley

1. Rappel sur les ensembles :

1.1. Définition

Soient E, A des ensembles


x∈ A signifie « x est un élément de A » ou « x appartient à A ».

On désigne par ∅ l’ensemble vide qui n’a aucun élément.

Un ensemble est une collection d’objets qui présentent une ou plusieurs propriétés communes.

1.2. Cardinal

Soit E, un ensemble fini.


On note card E ( cardinal de E) le nombre d’éléments de cet ensemble.

1.3. Complémentaire

Soient A et E deux ensembles avec A ⊂ E. Le complémentaire de A dans E,


noté ∁E A ou A c
A (s’il n’y a pas de risque de confusion au niveau de l’ensemble E),
ou
est l’ensemble des éléments de E n’appartenant pas à A :

( x∈ ∁E A ) ⇔ ( x ∈ E) et ( x ∉ A)

( x∈ A ) ⇔ ( x ∉ A)

∁ℤ ℕ = {-n,n ∈ ℕ }
*
Exemple :

1.4. Inclusion

On dit que A est inclus dans B, noté A ⊂ B si la proposition suivante est vraie :

pour tout élément x de A ( x∈ A ) ⇒ (x∈ B)

A est alors un sous ensemble ou une partie de B.


On dit que
A = B ssi A ⊂ B et B ⊂ A

Exemple : ℕ⊂ ℤ⊂ℚ⊂ℝ⊂ℂ

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1.5. Réunion

Soient A et B deux ensembles. La réunion de A et B, noté A ∪ B, est l’ensemble


des éléments appartenant à A ou à B :

pour tout élément x de A ou B ( x∈ A ∪ B) ⇔ ( x ∈ A) ou ( x ∈ B)

Exemple : ℤ = ℕ ∪ {− n, n ∈ ℕ}

1.6. Intersection

Soient A et B deux ensembles. L’intersection de A et B, noté A ∩ B, est l’ensemble


des éléments appartenant à A et à B :

pour tout élément x de A et B ( x∈ A ∩ B) ⇔ ( x ∈ A) et ( x ∈ B)

Exemples :
ℤ∩ℚ = ℤ
ℚ+ ∩ℤ = ℕ
ℝ∩{x ∈ℂ/ Im(x) ≠ 0} = ∅

1.7. Propriétés

A ∪∅= ∅ ∪ A=A A ∪A = A A ∪ E=E A ∪ B=B ⇔A ⊂ B

A ∪ B=B ∪ A (A ∪ B) ∪ C = A ∪ (B ∪ C)

A ∩∅= ∅ ∩ A= ∅ A ∩A = A A ∩ E=A A ∩ B=A ⇔A ⊂ B

A ∩ B=B ∩ A (A ∩ B) ∩ C = A ∩ (B ∩ C)
Lois de Morgan
A∪ B = A∩ B A∩ B = A∪ B

Distributivité A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C)

A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C)

A ∩ (B ∪ A) = A ∪ (A ∩ B) = A

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2. P- listes

2.1. Définition

Soit E un ensemble fini de cardinal n et p un entier naturel. Une p-liste d’éléments de E est un
élément de l’ensemble E p ( c'est-à-dire un p – uplet constitué d’éléments de E).

Les éléments peuvent être répétés.

Exemples : a) Si E = { 0 ; 1 } , alors ( 0, 0, 1, 0, 1 ) est une 5 – liste (un quintuplet)


d’éléments de E.

b) E étant l’ensemble { A, B, C, D }, les triplets ( A, C, A ), ( C, A, B ), ( B, A, C ) et ( D, D, D )


sont 4 exemples de 3-listes d’éléments de E.

c) Un mot de 6 lettres est une 6-liste de lettres de l’alphabet.

2.2. Axiome

Deux p-listes sont identiques ssi elles sont constituées des mêmes éléments
aux mêmes places.

Exemples : a) ( 1, 2, 4 ) et ( 4, 2, 1 ) sont deux triplets distincts. L’ordre a un rôle fondamental.

b) Le seul quadruplet ( a, b, c, d ) satisfaisant à ( 1, 2, 7, 5 ) = ( a, b, c, d )


est tel que a = 1, b = 2, c =7 et d = 5

2.3. Théorème

Soit E un ensemble fini de cardinal n.

Le cardinal de l’ensemble E p des p-listes d’éléments de E est n p .

Représentation sous forme d’un arbre pour dénombrer des choix ordonnés.

Exemples : a) On s’intéresse aux codes composés des chiffres 0 et 1.


Dans un premier temps, pour visualiser et dénombrer tous ces codes,
nous allons utiliser l’arbre suivant :

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Nombre de codes possible = nombre de chemins de cet arbre
2 x 2 x 2 x 2 = 2 4 = 16 codes différents dont les 4 chiffres appartiennent à l’ensemble E.

b) Le code secret d’une carte bancaire est composé de 4 chiffres (quadruplet).


Dans un second temps, on s’intéresse à tous les codes
composés de 4 chiffres de l’ensemble { 0, 1, …, 9 }, noté E.
Nombre de codes possibles 10 x 10 x 10 x 10 = 10 4 = 10 000

3. Arrangements

3.1. Définition

Soit E un ensemble fini de cardinal n ( n ≥ 1 ) et p un entier vérifiant 1 ≤ p ≤ n.

Un arrangement à p éléments de E est une p-liste d’éléments deux à deux


distincts de E (pas de répétition d’éléments).

Remarques :
• Un arrangement correspond à un choix ordonné (comme dans une p-liste)
de p éléments deux à deux distincts.
• La définition d’un arrangement exclut la répétition d’un même élément.

• Par conséquent, il n’existe aucun arrangement à p éléments de E,


lorsque p est strictement supérieur à n, cardinal de l’ensemble E.

Exemple : Si E = { A, B, C, D } alors ( C, A, B ) et ( B, A, C ) sont deux arrangements


différents à trois éléments de E.

En revanche, ( A, C, A ) n’est pas un arrangement car l’élément A est répété.

3.2. Théorème

Le nombre d’arrangements à p éléments ( 1 ≤ p ≤ n )


Anp
d’un ensemble E de cardinal n noté est :

Anp = n.(n-1).(n-2)…(n-p+1) avec p facteurs

Exemples : a) Un drapeau est constitué de trois bandes verticales de couleurs.


• De combien de façons peut-on peindre les trois bandes de couleurs différentes,
en utilisant trois des 6 couleurs fondamentales : bleu, jaune, rouge vert, violet, orange ?
6 x 5 x 4 = 120 =
Il y a 120 choix ordonnés de 3 couleurs 2 à 2 distincts parmi 6 couleurs

• Combien de drapeaux supplémentaires peut-on obtenir


si on accepte que les deux bandes non adjacentes soient de la même couleur.
6 x 5 x 5 = 150
150 – 120 = 30
On peut peindre 30 drapeaux supplémentaires.

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3.3. Propriété
Quels que soient les entiers naturels n et p tels que 1 ≤ p ≤ n )

n!
Anp =
(n − p )!

Démonstration : on explicite n ! et (n-p) ! puis on simplifie le quotient.

n! n!
Par convention : An =
0
= =1
( n − 0)! n !
Et 0!=1 Anp = 0 si p > n car des éléments seront répétés

3.4. Calculatrices
Aller dans le menu probabilités PROBA :

Casio graph35+ : OPTN > F6 > PROB


nPr : correspond à un arrangement de p éléments (r correspond à p éléments)
exemple des drapeaux : 6P3

TI-83 Plus : 6 math PRB 2 (Arrangement) 3

4. Permutations

4.1. Définition
Soit E un ensemble fini de cardinal n ( n ≥ 1 ).

Une permutation de E est un arrangement des n éléments de E.

Remarque : une permutation de E est une liste ordonnée de tous les éléments de E
pris une fois et une seule.

Exemple : Soit E = { A, B, C, D }.
( B, A, C, D ) et ( A, B, C, D ) sont 2 permutations de E.
En revanche, ( B, A, C ) n’est pas une permutation de E
car elle ne contient pas tous les éléments de E.
De même, ( A, B, D, A, C ) et ( A, B, D, A ) ne sont pas des permutations de E
car ce ne sont pas des arrangements : A est répété.

4.2. Théorème

Le nombre de permutations d’un ensemble à n éléments, noté n ! (factorielle n) est :


n ! = n.(n-1).(n-2)…1

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A = n. (n-1) (n-2) ( n-n+1) = n !
n
n

Exemples : a) Dans combien d’ordre différents peut-on écouter 12 morceaux de musique ?


12 x 11 x … x1 = 12 ! = 479 001 600

b) De combien de façons peut-on placer 6 personnes à une table de 6 ?


6 x 5 x 4 x 3 x 2 x 1 = 720

5. Combinaisons

5.1. Définition

Soit E un ensemble fini de cardinal n ( n ≥ 1 ) et p un entier tel que ( 1 ≤ p ≤ n ).


Une combinaison à p éléments de E est un sous ensemble de E qui possède p éléments.

Remarques : a ) Une combinaison à p éléments de E correspond à un choix non ordonné


de p éléments de E, 2 à 2 distincts (pas de répétition d’éléments).

b) Pour les combinaisons, on parle de tirage sans remise.


Exemple : Soit E = { A, B, C, D }. { A, B, C } et { B, C, D } sont deux combinaisons
différentes à 3 éléments de E.
En revanche { A, B, C } et { B, A, C } sont deux combinaisons égales, à 3 éléments de E.
Enfin { A, B, A } n’est pas une combinaison à 3 éléments
puisque ce sous-ensemble s’écrit plus simplement { A, B }.
C’est donc une combinaison à 2 éléments.

5.2. Théorème

Le nombre de combinaisons à p éléments ( 1 ≤ p ≤ n ) d’un ensemble E


n   n  Anp n!
p
de cardinal n, noté C n ou   est :  = =
 p  p  p ! p !.(n − p)!

Démonstration : à partir d’une combinaison à p éléments, on peut former


(par permutation de ces éléments) p ! arrangements à p éléments de E.

n  n 
Les   combinaisons à p éléments de E engendrent bien p !   arrangements différents
 p  p
en effet, aucun d’eux n’est compté 2 fois, car 2 combinaisons différentes
(différant par au moins un élément) ne peuvent engendrer des arrangements identiques.

Aucun arrangement à p éléments n’est ainsi oublié, puisque tout arrangement


est engendré par la combinaison (sous-ensemble) constituée de ses p éléments et d’eux seuls.

Les Anp arrangements à p éléments de E sont donc ainsi obtenus ; il en existe p ! fois plus
que de combinaisons à p éléments.
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n  n  A p
D’où An =   . p ! ce qui équivaut à   =
p n

 p  p  p!

n 
  s’appelle coefficient binomial.
 p

 n
Par convention, on pose   =1
0
on vérifie que cette convention est compatible avec les précédentes :
 n  An0 1 n n! n!
 = = = 1 ainsi qu’avec l’expression utilisant les factorielles  = = =1
 0  0! 1  0  0!( n − 0)! n !
0
et en particulier   = 1
0

Exemple : a) Dans une classe de 31 étudiants (5 filles et 26 garçons), combien y a-t-il


de choix possibles de deux délégués ?

b) Même question si l’on veut une fille et un garçon délégués ?

5.3. Calculatrices
Aller dans le menu probabilités PROBA :

Casio graph35+ : OPTN > F6 > PROB


nCr : correspond à une combinaison de p éléments (r correspond à p éléments)
exemple des 2 délégués : 31C2

TI-83 Plus : 31 math PRB 3 (Combinaison) 2

6. Coefficients binomiaux

6.1. Définition
Pour tout couple (n,p) d’entiers naturels tels que n > 0 et 0 ≤ p ≤ n,
n 
les nombres   sont appelés coefficients binomiaux.
 p

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6.2. Propriétés des coefficients binomiaux

6.2.1. Propriété de complémentarité


Pour tout couple (n, p) d’entiers naturels tels que ( 1 ≤ p ≤ n )
n  n 
 =  
 p n − p

Démonstration : A est un sous-ensemble de E à p éléments.


A est le complémentaire de A dans E et possède n-p éléments.

n  n! n! n! n 
 = = = = 
 n − p  (n − p )!(n − (n − p ))! (n − p )! p ! p !(n − p )!  p 

n n
Cas particulier : p = 0 et n ≠ 0  =  
0 n

 20   20 
Exemple : Trouver un entier naturel k différent de 8, tel que  = 
8   k 

6.2.2. Propriété d’addition

Pour tout couple (n, p) d’entiers naturels tels que n > 1 et ( 0 < p ≤ n )

 n − 1   n − 1  n 
 + =  
 p − 1  p   p 

Démonstration : Parmi les n objets, on considère un objet en particulier :


 n −1 
- si cet objet fait partie des p objets tirés, il y a   possibilités
 p − 1
de choisir les p – 1 autres objets parmi les n – 1 objets restants.

 n − 1
si en revanche, cet objet ne fait pas partie du tirage, il y a   possibilités
p 
de choisir les p autres objets parmi les n – 1 objets restants.

 n − 1   n − 1  n 
Donc pour choisir p objets parmi n :  + =  
 p − 1  p   p 

Remarque : On peut aussi démontrer ce théorème en fonction des factorielles.

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6.3. Triangle de Pascal

 n   n   n +1 
On utilise la formule  + =  que l’on applique dans un tableau
 p   p + 1  p + 1

n\p 0 1 2 … p-1 p … n
0  0
  =1
 0
1 1  1
  =1   =1
 0 1
2  2  2  2
  =1  = 2   =1
 0 1   2

n-1  n − 1  n − 1  n −1   n − 1
 =1   = n-1    
0  1   p − 1 p 

n  n  n  n n  n
  =1   =n       =1
0 1   2  p n

n\p 0 1 2 3 4 5
0 1
1 1 1
2 1 2 1
3 1 3 3 1
4 1 4 6 4 1
5 1 5 10 10 5 1

n
Remarques : La 1° colonne du tableau n’est remplie que de 1 car  = 1
0
n
ainsi que la diagonale car = 1
n
n  n 
Sur chaque ligne, on retrouve   =  
 p n − p

6.4. Binôme de Newton

Rappelons les identités remarquables :

(a+ b) ² = a ² + 2ab + b ² avec n = 2 et les coefficients 1, 2, 1

(a+b) 3 = a 3 +3a²b+3ab²+b3 avec n = 3 et les coefficients 1, 3, 3, 1

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FORMULE DU BINOME DE NEWTON :

n n n n n


(a + b) =   a n .b 0 +   a n −1.b1 +   a n − 2 .b 2 + ... +   a n − k .b k + ... +   a 0 .b n
n

0 1  2 k  n


ou
n
n n 
n
(a + b)n = ∑   a n − k .b k = ∑   a p .b n − p
k =0  k  p =0  p 

Cas particulier : si a = b = 1 alors

n n n  n
 n  n−k k n
n
2 = 1 +   + ... +   + ... +   + 1 = ∑  1 .1 = ∑  
n

1  k   n − 1 k =0  k  k =0  k 

7. Combinaisons avec répétition

7.1. Définition

Soit E = { e1 ,…,en} un ensemble fini de cardinal n et k 1.


Une combinaison avec répétition de k éléments de E est un n-uplet (k1, …, kn)
d’entiers naturels tel que k1 + …+ kn = k , ki étant le nombre de fois où l’élément ei est choisi.

Remarque : Une combinaison avec répétition de k éléments pris parmi n


correspond à un tirage avec remise sans tenir compte de l’ordre de tirage.

7.2. Théorème

Le nombre de combinaisons avec répétition de k éléments pris parmi n est :


 n + k − 1  n + k − 1 
 = 
 k   n −1 

Exemple : Soit un dé à 6 chiffres. On lance 2 fois le même dé.


Combien y a-t-il de configurations possibles ?

Il y a remise et on ne tient pas compte de l’ordre. = 21

8. Notion de probabilité

Dans une expérience aléatoire, l’univers Ω est l’ensemble des résultats possibles.
Un évènement est une partie de cet univers.
Un évènement élémentaire est un évènement possédant un seul élément.
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Dans le cas où tous les évènements élémentaires ont la même probabilité,
la probabilité d’un évènement A est :

Nombre d ' éléments de A Nombre de cas favorables


P(A)= =
Nombre d ' éléments de Ω Nombre de cas possibles

9. Méthodes pour le dénombrement

Types de Répétition
Ordre Dénombrement Exemple
tirages d’éléments

Successifs Un élément peut être


On tient compte de tiré plusieurs fois codes bancaires,
avec n p p - listes
l’ordre immatriculations
remise
Successifs Un élément n’est tiré
On tient compte de qu’une seule fois Anp tiercé
sans l’ordre arrangements
remise
Simultanés Un élément n’est tiré  n 
sans
L’ordre n’intervient qu’une seule fois   loto, jeu de cartes
pas  p
remise combinaisons
Un élément peut être  n + k − 1
Simultanés tiré plusieurs fois   lancer de plusieurs
L’ordre n’intervient
avec pas
 k  dés
remise combinaisons
avec répétition

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