Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Définition 1. On appelle ensemble une collection d’objets ; ces objets s’appellent les éléments
de l’ensemble.
Notations.
• Un ensemble est souvent noté par une lettre majuscule : A, B, .... Par contre un
élément est noté par une lettre minuscule : x, y, a, b,....
• Si un objet x est un élément d’un ensemble A, alors on écrit x ∈ A (x appartient à A).
• L’ensemble qui contient un seul élément a est un singleton et se note {a}, l’ensemble
qui contient deux éléments a et best une paire et se note {a, b}.
• L’ensemble qui ne contient aucun élément est dit : l’ensemble vide. Il est noté ∅ ou
encore {}.
• Si un objet x n’est pas un élément d’un ensemble A, alors on écrit x ̸∈ A, (x n’appartient
pas à A).
×3
×1 ×2 A
×4
3
8. Le ’+’ désgine les nombres positives et le ’-’ désigne les nombres négatives. Par exemple
R+ = {x ∈ R / x ≥ 0} et R− = {x ∈ R / x ≤ 0}.
&%
& %
4
Exemples 2.
• N ⊂ Z ⊂ D ⊂ Q ⊂ R ⊂ C.
• N ̸⊂ Z∗ .
• L’ensemble vide est inclus dans tout ensemble A : ∅ ⊂ A.
• Chaque ensemble A est inclus dans lui-même : A ⊂ A.
1.2.2. Ensemble des parties d’un ensemble.
Définition 4. L’ensemble qui contient toutes les parties d’un ensemble E donné est dit
l’ensemble des parties de E, on le note P(E) = {A|A ⊂ E}.
Exemple 1.
• L’ensemble des parties de E = ∅ est : P(E) = P(∅) = {∅}.
• L’ensemble des parties de l’ensemble E = {a} est : P(E) = {∅, E}.
• L’ensemble des parties de l’ensemble E = {a, b} est :
P(E) = {∅, {a}, {b}, E}.
• L’ensemble des parties de l’ensemble E = {a, b, c} est :
P(E) = {∅, {a}, {b}, {c}, {a, b}, {a, c}, {b, c}, E}.
• L’ensemble E = {∅} n’est pas vide, et l’ensemble de ses parties est : P(E) = {∅, {∅}}.
• ] − 2, +∞[∈ P(R), ] − 2, 7[∈ P(R) et Q ∈ P(R).
NB. Ne pas confondre ∅ et {∅}, card(∅) = 0 par contre card({∅}) = 1.
Remarque 2. Pour tout ensemble A, on a :
• ∅ ∈ P(A) et A ∈ P(A).
• Si a ∈ A, alors {a} ⊂ A et {a} ∈ P(A).
• B ⊂ A ⇐⇒ B ∈ P(A).
1.2.3. Intersection.
Définition 5. Soient deux ensembles A et B, l’ensembles des éléments qui appartiennent à
A et à B est appelé intersection de A et de B et est noté A ∩ B. Ainsi on a :
A ∩ B = {x|x ∈ A et x ∈ B} et x ∈ A ∩ B ⇐⇒ x ∈ A et x ∈ B.
Si A ∩ B = ∅, on dit que A et B sont disjoints.
A B
A∩B
5
5. A ∩ B = A ⇔ A ⊂ B.
Preuve. Exercice. □
1.2.4. Réunion.
Définition 6. Soient deux ensembles A et B, l’ensembles des éléments qui appartiennent à
A ou à B est appelé réunion de A et de B, et est noté A ∪ B. Ainsi on a :
A ∪ B = {x|x ∈ A ou x ∈ B} et x ∈ A ∪ B ⇐⇒ x ∈ A ou x ∈ B.
A B
A∪B
6
1.2.5. Complémentaire.
Définition 7. Soit A une partie d’un ensembles E. L’ensembles des éléments qui appar-
tiennent à E et qui n’appartiennent pas à A est appelé complémentaire de A par rapport à
E, et est noté A ou ∁A C
E ou A . Ainsi on a :
∁A
E = {x ∈ E | x ̸∈ A}, x ∈ A ⇔ x ∈ E et x ̸∈ A
∁A
E =A
Exemples 3.
• Si E = {a, b, c, d, e, f, g} et A = {a, b, c, d}, alors ∁A
E = {e, f, g}.
N ∗ {0} ∗
• ∁N = {0} et ∁R = R .
Remarque 4. Soit A une partie d’un ensembles E.
1. A ∩ A = ∅, car sinon on aura un x qui appartient à A et à A.
2. A ∪ A = E.
Proposition 1.4. Soient A et B deux parties d’un ensemble E.
1. A ⊂ B ⇔ B ⊂ A.
2. A = B ⇔ B = A.
3. A ∩ B = ∅ ⇐⇒ A ⊂ B.
∁A
4. ∁EE = A, i.e., A = A.
5. ∁∅ E
E = E et ∁E = ∅.
6. ∁E = ∁E ∩ ∁B
A∪B A
E et ∁E
A∩B = ∁A ∪ ∁B , ou autre notation : A ∪ B = A ∩ B et A ∩ B = A ∪ B.
E E
Ces formules se généralisent à un nombre quelconque d’ensembles.
7. A ∪ B = E ⇐⇒ B ⊂ A.
Preuve. 1. =⇒) Supposons que A ⊂ B et montrons que B ⊂ A. Soit x ∈ B, donc x ̸∈ B ; or
A ⊂ B, d’où x ̸∈ A, par suite x ∈ A. Donc x ∈ B ⇒ x ∈ A. ceci étant vrai pout tout x cz qui
traduit que B ⊂ A.
⇐=) Réciproquement, supposons que B ⊂ A et montrons que A ⊂ B. Soit x ∈ A, donc
x ̸∈ A ; ceci implique que x ̸∈ B, puisque B ⊂ A. Par suite x ∈ B, d’où x ∈ A ⇒ x ∈ B. Ceci
étant vrai pour tout x ce qui traduit que A ⊂ B.
D’où A ⊂ B ⇔ B ⊂ A.
2. Évidente d’après 1.
3. =⇒) Supposons que A ∩ B = ∅ et montrons que A ⊂ B. soit x ∈ A, alors x ̸∈ B, d’où
x ∈ B. ceci étant vrai pour tout x donc A ⊂ B.
⇐=) Supposons que A ⊂ B et montrons que A ∩ B = ∅. Supposons par l’absurde que
A ∩ B est non vide, alors il existe x ∈ A ∩ B. Donc x ∈ A et x ∈ B, ceci implique que x ∈ A
et x ̸∈ B, d’où A ̸⊂ B, absurde. Donc A ∩ B = ∅. D’où A ∩ B = ∅ ⇐⇒ A ⊂ B.
7
4. On a
∁A
x ∈ ∁EE ⇐⇒ x ∈ E et x ̸∈ ∁A
E
⇐⇒ x ∈ E et x ∈ A
∁A
x ∈ ∁EE ⇐⇒ x ∈ A.
∁A
Donc ∁EE = A.
5. Simples à vérifier.
6. On a
x ∈ ∁A∪B
E ⇐⇒ x ∈ E et x ̸∈ A ∪ B
⇐⇒ x ∈ E et x ∈ A ∪ B
⇐⇒ x ∈ E et x ∈ A ou x ∈ B
⇐⇒ x ∈ E et (x ̸∈ A et x ̸∈ B)
⇐⇒ (x ∈ E et x ̸∈ A) et (x ∈ E et x ̸∈ B)
⇐⇒ x ∈ ∁A B
E et x ∈ ∁E
x ∈ ∁A∪B
E ⇐⇒ ∁A B
E ∩ ∁E .
A B
A−B
Exemple 4. Si A = {a, b, c, d} et B = {a, e, c, f, g}, alors A\B = {b, d} et B\A = {e, f, g}.
Proposition 1.5. Soient A et B deux parties d’un ensemble E.
1. ∁A
E =E−A
2. A − B = A ∩ B.
3. A − B = ∅ ⇐⇒ A ⊂ B.
8
Preuve.
1. On a x ∈ ∁AE ⇐⇒ x ∈ E et x ̸∈ A ⇐⇒ x ∈ E − A.
2. Soit x ∈ E, alors x ∈ A − B ⇐⇒ x ∈ A et x ̸∈ B
⇐⇒ x ∈ A et x ∈ ∁BE =B
⇐⇒ x ∈ A ∩ B.
Donc A − B = A ∩ B.
3. Admettons que A − B = ∅. Si A ̸⊂ B, alors il existe x ∈ A et x ̸∈ B, d’où x ∈ A − B ; ce
qui est absurde. □
Définition 9 (Différence symétrique). Soient deux ensembles A et B, l’ensemble (A − B) ∪
(B − A) est appelé différence symétrique de A et B, et est noté A △ B.
A △ B = (A − B) ∪ (B − A) = {x|x ∈ (A − B) ou x ∈ (B − A)}.
A B
A△B
9
1.3. Produit cartésien d’ensembles.
Définition 10. Soient x et y deux objets. On appelle couple (x, y) la suite d’objets dont le
premier élément est x et le deuxième est y.
Soient deux ensembles A et B. On appelle produit cartésien de A et B l’ensemble des couples
(x, y) tels que x ∈ A et y ∈ B ; cette ensemble est noté A × B.
A × B = {(x, y) | x ∈ A et y ∈ B}.
Remarque 5. les couples (a, b) et (x, y) sont égaux, i.e., (a, b) = (x, y) si et seulement si
a = x et b = y.
Exemples 4.
1. Soient A = {1, 2} et B = {a, b, c}, alors on a :
A × B = {(1, a), (1, b), (1, c), (2, a), (2, b), (2, c)}
B × A = {(a, 1), (a, 2), (b, 1), (b, 2), (c, 1), (c, 3)}
A × A = {(1, 1), (1, 2), (2, 1), (2, 2)}
B × B = {(a, a), (a, b), (a, c), (b, a), (b, b), (b, c),(c, a), (c, b), (c, c)}.
2. N × R = {(n, x)| n ∈ N et x ∈ R}.
Remarque 6. Soient A et B deux ensembles.
• Il ne faut pas confondre la notion du couple avec la notion d’ensemble {x, y}. On a
{x, y} = {y, x} mais (x, y) ̸= (y, x).
• En général on a : A × B ̸= B × A.
Proposition 1.7. Soient A, B, C et D des ensembles quelconques.
1. Si A ⊂ C et B ⊂ D, alors A × B ⊂ C × D.
2. A × (B ∩ C) = (A × B) ∩ (A × C).
3. A × (B ∪ C) = (A × B) ∪ (A × C).
4. A × ∅ = ∅ × A = ∅.
5. A × B = ∅ ⇔ A = ∅ ou B = ∅.
Preuve. Simples à vérifier. □
Remarque 7. Si A et B sont deux ensemble finis, alors card(A × B) = card(A)card(B).
Définition 11. Soient A et B deux ensembles.
1. On appelle diagonale de A × A l’ensemble des couples (x, x), où x ∈ A.
2. Toute partie non vide Γ de A × B est appelée un graphe de A vers B. Autrement dit,
tout élément de Γ est un couple ordonné (x, y) où x ∈ A et y ∈ B.
Exemple 6. Soient A = {1, 2} et B = {a, b, c}, alors
A × B = {(1, a), (1, b), (1, c), (2, a), (2, b), (2, c)}.
1. La partie Γ1 = {(1, a), (1, b)} est un graphe de A vers B.
2. La partie Γ2 = {(1, b), (1, c), (2, a), (2, b)} est un autre graphe de A vers B.
3. La partie Γ3 = {(2, c)} est un troisième graphe de A vers B.
4. La diagonale de A × A est {(1, 1), (2, 2)}
5. La diagonale de B × B = {(a, a), (b, b), (c, c)}.
Généralisation.
10
Définition 12. Soient n objets x1 , x2 , ..., xn , la suite ordonnée (x1 , x2 , ..., xn ) est dit un
n-uplet.
Soient alors n ensembles A1 , A2 , ..., An ; l’ensemble des suites ordonnées (x1 , x2 , ..., xn ) telles
que x1 ∈ A1 , x2 ∈ A2 , ..., xn ∈ An , s’appelle le produit cartésien des ensembles A1 , A2 , ...,
Yn
An et se note A1 × A2 × · · · × An , on note aussi Ei .
i=1
A1 × A2 × · · · × An = {(x1 , x2 , ..., xn ) | xi ∈ Ai pour tout i}.
Notation. Si A1 = A2 = · · · = An = A, alors le produit A1 × A2 × · · · × An se note An . Par
exemple R × R se note R2 , et R × R × R × R se note R4 , etc.
1.4. Partition d’un ensemble.
Définition 13. Une partition d’un ensemble E est une famille de parties non vides de E,
disjointes deux à deux, et dont la réunion est l’ensemble E tout entier.
Autrement dit, les parties A1 , A2 , ..., Ak de E forment une partition de E en k classes si et
seulement si :
1. ∀1 ≤ i ≤ k, Ai ̸= ∅.
2. ∀1 ≤ i, j ≤ k, i ̸= j =⇒ Ai ∩ Aj = ∅.
k
[
3. A1 ∪ A2 ∪ ... ∪ Ak = E ou en notation condensé Ai = E.
i=1
Exemples 5.
1. Soit l’ensemble E = {1, 2, 3, 4, 5, 6}.
i. Les parties de E : A = {1, 2} et B = {3, 4, 5, 6} forment une partition de E, car A et
B sont non vides, A ∩ B = ∅ et A ∪ B = E.
ii. Les parties de E : A = {1, 2} et B = {3, 4, 5} ne forment pas une partition de E, car
A ∪ B ̸= E.
iii. Les parties de E : A = {1, 2, 3}, B = {4} et C = {5, 6} forment une partition de E,
car A, B et C sont non vides, A ∩ B = ∅, A ∩ C = ∅, B ∩ C = ∅ et A ∪ B ∪ C = E.
2. Pour E = [1, 7], les intervals A = [1, 2[, B = [2, 4] et C =]4, 7] forment une partition de E.
3. L’ensemble des entiers naturels pairs et l’ensemble des entiers naturels impairs constituent
une partition de N.
Remarque 8. Si A est une partie non vide d’un ensemble non vide E et A ̸= E, alors A et
A est une partition de E. En effet, A ∩ A = ∅ et A ∪ A = E.
11
2. Les applications
2.1. Les applications.
Définition 14. Soient E et F deux ensembles. On appelle correspondance de E vers F tout
triplet (Γ, E, F ), où Γ est un graphe de E vers F . E est alors appelé ensemble de départ et F
ensemble d’arrivée de la correspondance.
Définition 15. Soit (Γ, E, F ) une correspondance de E vers F . Si
∀x ∈ E, ∃!y ∈ F tel que (x,y) ∈ Γ,
alors cette correspondance est appelée une application de E vers F et on écrit f : E −→ F .
L’unique y ∈ F qui vérifie (x,y) ∈ Γ sera noté y = f (x)..
y est appelé l’image de x par f et x est un antécédent de y par f .
En d’autre terme : Définir une application f, c’est associer à tout élément x d’un ensemble
E un unique élément, noté f (x), d’un ensemble F.
Γ = {(x,f (x))/ x ∈ E} = {(x,y) ∈ E × F/ y = f (x)} est appelé graphe de f.
Remarque 9. Soit f : E −→ F une application. L’ensemble E s’appelle l’ensemble de départ
et l’ensemble F s’appelle l’ensemble d’arrivée de f .
Exemple E = {a, b, c, d} et F = {1, 2, 3, 4, 5}, l’application f est représenté par le diagramme
suivant
a 1
b 2
3
c 4
E d 5 F
12
Exemples 6. On donne dans ce qui suit quelques exemples des applications :
1. f : N −→ N le graphe de f est Γ = {(n, 2n + 1)| n ∈ N}.
n 7−→ f (n) = 2n + 1
√
2. f : N −→ R √ le graphe de f est Γ = {(n, n + 1)| n ∈ N}.
n 7−→ f (n) = n + 1
3. f : N −→ R √
n 7−→ f (n) = n − 1
f n’est pas une application mais est une fonction, car 0 n’a pas d’image dans R, et on a ;
Df = N∗ .
4. f : Q −→ R le graphe de f est Γ = {(x, f (x))| x ∈ Q}.
2
x 7−→ f (x) = x x+3x−7
2 +6
5. f : R −→ R
2 +3x−7
x 7−→ f (x) = x |x|−2
f n’est pas une application car −2 et 2 n’ont pas d’images dans R. Mais f est une fonction
telle que Df = R − {−2, 2}.
Exercice. Soit l’application f : N2 −→ N
(x, y) 7−→ f (x, y) = x + y
1. Déterminer les antécédents de 0 par f .
2. Déterminer l’ensemble des antécédents de 3 par f .
3. Soient (a,b) et (a′ ,b′ ) ∈ N2 .
L’implication suivante f (a, b) = f (a′ , b′ ) ⇒ (a,b) = (a′ ,b′ ) est-elle correcte ?
Définition 16. Soient E, G, F et H des ensembles. On dit que deux applications f : E → F
et g : G → H sont égales si et seulement si E = G, F = H et leur graphe sont égaux,
c’est-à-dire ∀x ∈ E, f (x) = g(x).
2.1.1. Restriction et prolongement.
Définition 17. Soient f : E → F et g : A → F deux applications. On dit que l’application
g est une restriction de f à A si A ⊂ E et ∀x ∈ A, f (x) = g(x). L’application g est souvent
notée fA .
Exemple 7. Soit l’application f : R −→ R
x 7−→ f (x) = |x − 2|,
l’application g : [2, +∞[−→ R est la restriction de f à [2, +∞[.
x 7−→ g(x) = x − 2
Définition 18. Soient f : E → G et g : F → G deux applications. On dit que l’application
g est un prolongement de f à F si E ⊂ F et ∀x ∈ E, f (x) = g(x).
Exemple 8. L’application g : R −→ R
x 7−→ g(x) = |x − 2|,
est un prolongement de l’application f : [2, +∞[−→ R
x 7−→ f (x) = x − 2.
2.1.2. Composition des applications.
Définition 19. Soient f : E → F et g : F → G deux applications. L’application h : E → G
définie par
∀ x ∈ E h(x) = g(f (x))
est dite application composée de f et g, et est notée g ◦ f .
13
Exemple 9. Soient les deux applications f (x) = x + 1 et g(x) = x2 définies de R dans R.
On a pour tout x ∈ R
g ◦ f (x) = g(f (x)) = (x + 1)2 et
f ◦ g(x) = f (g(x)) = x2 + 1.
On voit que f ◦ g ̸= g ◦ f en général.
Généralisation de la composition.
1. Soient les applications f1 : E1 → E2 , f2 : E2 → E3 , ..., fn : En → En+1 , on peut former
l’application composée fn ◦ fn−1 ◦ ... ◦ f2 ◦ f1 : E1 → En+1 .
2. Soit f : E → E une application d’un ensemble E dans lui même. Les composés f ◦ f ,
f ◦ f ◦ f , f ◦ f ◦ f ◦ f , ... ; se notent f 2 , f 3 , f 4 , ....
Exercice. Soit l’application f : R −→ R √ .
x 7−→ f (x) = 1 + x2
Pour tout entier n ≥ 1, on note : f n = f ◦ f ◦ f ◦ ...f (composée successive de n applications
f)
Donner f 2 et f 3 . Conjecturer l’expression de f n puis prouver la conjecture.
Proposition 2.1. Soient f : E → F , g : F → G et h : G → H des applications, on a :
(g ◦ f ) ◦ h = g ◦ (f ◦ h) (associativité de la composition).
2.1.3. Image direct et image réciproque.
Définition 20. Soient f : E → F une application, A ⊂ E et B ⊂ F . Alors
1. On appelle image directe de A par f , et on note f (A), l’ensemble
f (A) = {f (a) | a ∈ A} = {y ∈ F | ∃a ∈ A, y = f (a)}.
2. On appelle image réciproque de B par f , et on note f −1 (B), l’ensemble des x ∈ E tels que
f (x) ∈ B, on a : f −1 (B) = {x ∈ E | f (x) ∈ B}.
Attention. Soient f : E → F une application, A ⊂ E et B ⊂ F .
1. f (A) est un sous-ensemble de F , tandis que f −1 (B) est un sous-ensemble de E.
2. L’image directe d’un singleton f ({x}) = {f (x)} est un singleton. Par contre l’image
réciproque d’un singleton f −1 ({y}) dépend de f . Cela peut être un singleton, un ensemble
à plusieurs éléments ; mais cela peut-être E tout entier (si f est une fonction constante) ou
même l’ensemble vide (si aucune image par f ne vaut y).
Remarques 3. Soient f : E → F une application, A ⊂ E et B ⊂ F .
1. L’image f (E) de E s’appelle l’image de f et se note Im(f ).
2. Si f (A) ⊂ A, alors l’ensemble A est dit stable par f .
3. Si f (A) = A, alors l’ensemble A est dit invariant par f .
4. Si pour un x ∈ E, f (x) = x, alors l’élément x est dit un point fixe.
Exemple 10. Pour l’application f : R → R définie par x 7→ x2 , représenter et calculer les
ensembles suivants : f ([0,1[), f (R), f (] − 1,2[), f −1 ([1,2[), f −1 ([−1, 1]), f −1 ({3}), f −1 (R\N).
2.1.4. La bijection.
Définition 21. Soit f : E → F une application. On dit que :
1. f est injective si ∀ x, x′ ∈ E, f (x) = f (x′ ) ⇒ x = x′ ,
ou encore x ̸= x′ =⇒ f (x) ̸= f (x′ ).
2. f est surjective si ∀ y ∈ F , ∃ x ∈ E tel que y = f (x).
14
3. f est bijective si f est à la fois injective et surjective.
En termes d’antécédents on a :
Remarques 4. Soit f : E → F une application.
1. f est injective si chaque élément y ∈ F admet au plus un antécédent dans E.
2. f est surjective si chaque élément y ∈ F admet au moins un antécédent dans E, c’est-à-dire
que Imf = f (E) = F .
3. f est bijective si chaque élément y ∈ F admet un et un seul antécédent dans E.
Exemples 7.
1. x 7→ 5x est injective non surjective de N vers N.
2. x 7→ x2 est surjective non injective de R vers R+ .
3. x 7→ ex est une bijection de R vers R∗+ .
4. L’application f : R −→ R, x 7−→ |x| n’est ni injective ni surjective tandis que g : R −→ R+ ,
x 7−→ |x| est surjective.
Proposition 2.2. La composée de deux injections (resp. surjections, bijections) est une in-
jection (resp. surjection, bijection).
Preuve. Soient f : E → F et g : F → G deux applications.
Supposons que f et g sont injectives, donc ∀x, x′ ∈ E on a
g ◦ f (x) = g ◦ f (x′ ) ⇒ g(f (x)) = g(f (x′ ))
⇒ f (x) = f (x′ ), car g est injective
⇒ x = x′ , car f est injective.
Par suite g ◦ f est injective.
Supposons que f et g sont surjectives. Soit y ∈ G, il existe donc x′ ∈ F tel que g(x′ ) = y,
puisque g est surjective. Et comme f est aussi surjective, il existe x ∈ E tel que f (x) = x′ .
D’où g(f (x)) = g(x′ ) = y c’est-à-dire g ◦ f (x) = y , par suite g ◦ f est surjective.
Si f et g sont bijectives, alors elles sont injectives et surjective. D’où g ◦ f est injective et
surjective, par suite g ◦ f est bijective. □
Proposition 2.3. Soient f : E → F et g : F → G deux applications.
1. Si g ◦ f est injective, alors f est injective.
2. Si g ◦ f est surjective, alors g est surjective.
Preuve. 1. Supposons que g ◦ f est injective. Soient x et x′ ∈ E avec f (x) = f (x′ ), alors
g(f (x)) = g(f (x′ )), car g est une application, ainsi g ◦ f (x) = g ◦ f (x′ ) ; et comme g ◦ f est
injective, alors on a x = x′ . C’est-à-dire que f est injective.
2. Supposons que g ◦ f est surjective, alors ∀ z ∈ G, ∃ x ∈ E tel que g ◦ f (x) = z. Posons
y = f (x), donc g(y) = z, ceci entraı̂ne que g est surjective. □
Théorème 2.4. Soitf : E → F une application. Pour que f soit bijective, il faut et il suffit
qu’il existe une application g : F → E vérifiant
g ◦ f = idE et f ◦ g = idF . (1)
Lorsqu’elle existe, l’application g vérifiant (1) est unique ; elle est bijective, on l’appelle l’ap-
plication réciproque de f , et on la note f −1 . De plus (f −1 )−1 = f
Preuve. Si f est bijective, alors ∀ y ∈ F , ∃! x ∈ E tel que y = f (x). Soit g la relation définie
de F dans E par y 7→ x, on vérifie facilement que g est une application, et que ∀ x ∈ E,
g ◦ f (x) = x ; et ∀ y ∈ F , f ◦ g(y) = y, c’est-à-dire que g ◦ f = idE et f ◦ g = idF .
Inversement, si g ◦ f = idE et f ◦ g = idF , alors la Proposition 2.3 entraı̂ne que f est
surjective et injective (idE est injective et idF est surjective). D’où f est bijective. □
15
Exemples 8.
1. x 7→ ex est une bijection de R vers R∗+ et son application réciproque est l’application
x 7→ ln(x) définie de R∗+ vers R.
2. x 7→ √x2 est√une bijection de R+ vers R+ et son application réciproque est l’application
x 7→ x = x.
2
√
3. x 7→ x3 est une√bijection de R vers R et son application réciproque est noté x 7→ 3 x. Alors
√ 3
( 3 x)3 = x et x3 = x.
Corollaire 1. Soient f : E → F et g : F → G deux applications. Si f et g sont bijectives
alors g ◦ f est bijective et son application réciproque (g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .
Preuve. D’après le Théorème 2.4, il existe u : F → E tel que u ◦ f = idE et f ◦ u = idF . Il
existe aussi v : G → F tel que v ◦ g = idF et g ◦ v = idG .
On a alors (g ◦ f ) ◦ (u ◦ v) = g ◦ (f ◦ u) ◦ v = g ◦ idF ◦ u = g ◦ u = idE .
Et (u◦v)◦(g◦f ) = u◦(v◦g)◦f = u◦idF ◦f = u◦f = idE . Donc g◦f est bijective et son inverse
est u ◦ v. Comme u est la bijection réciproque de f et v celle de g alors : u ◦ v = f −1 ◦ g −1 . □
Remarques 5. Soit f : E → F une application.
1. f est surjective si et seulement si f (E) = F .
2. Toute application f : E → E telle que f of = IdE est bijective et f −1 = f . Une telle
bijection s’appelle une involution de E.
3. Nous avons utilisé la notation f −1 dans deux contextes différents : l’applications réciproque
et l’image réciproque. Si f n’est pas bijective, f −1 n’a pas de sens en tant qu’application
de F vers E, mais f −1 peut être vu comme une application de P(F ) vers P(E).
16