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Chapitre 3

Ensembles et applications

1 VocabulaireEnsembliste
1.1 Ensembles, sous-ensembles . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Union et intersection . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Complémentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4 Produit cartésien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

2 Applications 6
2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2 Applications injectives, surjectives, bijectives . . . 7
2.3 Compositions d’applications . . . . . . . . . . . . . 10
2.4 Image directe, image réciproque . . . . . . . . . . . 12

3 Relation d’équivalence --Relation d’ordre 13


1 Ensembles
1.1 Ensembles, sous-ensembles
Définition.

ˆ Un ensemble E est une collection ou un groupement d’objets distincts. Les objets x de E s’appellent
les éléments de E.
ˆ Si E est un ensemble et si x est un élément de E, on dit que x appartient à E ou que x est dans E
et on écrit x ∈ E.
Dans le cas contraire, si x n’est pas un élément de E, on dit que x n’appartient pas à E ou que x
n’est pas dans E et on écrit x ∈ / E.
Pour définir un ensemble, on peut le décrire:
ˆ par extension, en donnant entre accolades la liste de ses éléments.
Exemple. E = {0, 2, 4, . . .} est l’ensemble des entiers naturels pairs.
ˆ par compréhension, en donnant toujours entre accolades une propriété caractéristique des éléments.
Exemple. E = {n ∈ Z | n impair } est aussi l’ensemble des entiers relatifs impairs.
{x ∈ R/ |x − 1| < 2} = ] − 1, 3 [
• Un ensemble formé d’un et un seul élément est appelé sin gleton .
Par exemple {n ∈ N/ − 0.1 < n < 0.1} = {0} .
Remarque. Il existe un unique ensemble ne contenant aucun élément. C’est l’ensemble vide noté ∅.
Définition.
Soient E et F deux ensembles. On dit que E est inclus dans F et on écrit E ⊂ F si tout élément de E est
un élément de F .

Diagramme de Venn. Ce sont des représentations schématiques d’ensembles. Par exemple, on peut schématiser
l’inclusion E ⊂ F de la façon suivante:

I Pour montrer que E ⊂ F , on prend un élément x quelconque de E et on prouve que x appartient à F .

Exemples. Soit E l’ensemble des entiers naturels multiples de 6 et F l’ensemble des entiers naturels pairs.
Montrer que E ⊂ F .
Définition.
Soit E un ensemble. On dit qu’un ensemble A est une partie de E ou un sous-ensemble de E si A est
inclus dans E. L’ensemble de toutes les parties de E est noté P(E).

Remarques.

1. Il est important de bien distinguer les deux symboles ∈ et ⊂: le premier concerne un élément appartenant
à un ensemble, le second concerne un ensemble inclus dans un autre ensemble.
Par exemple, la notation A ⊂ E a la même signification que la notation A ∈ P(E).
2. On a toujours ∅ ∈ P(E) et E ∈ P(E).

Exemple Si E = {−1, 0, 1}, on a P(E) = {∅, {−1} , {0} , {1} , {−1, 0} , {−1, 1} , {0, 1} , E}
Exemple. Déterminer l’ensemble des parties de E lorsque:
ˆ E = {a, b}:

ˆ E = {a, b, c}:
2
Définition.
Soient E et F deux ensembles. On dit que E et F sont égaux et on note E = F si et seulement si E et F
ont les mêmes éléments.
Théorème 1 (Égalité d’ensembles)

Soient E et F deux ensembles. Alors:

E=F si et seulement si E ⊂ F et F ⊂ E.

I Pour montrer que E = F , on peut procéder par double inclusion ou bien raisonner directement par équivalence.

1.2 Union et intersection


Dans ce paragraphe, E est un ensemble et P(E) l’ensemble des parties de E.

Définition.
Soient A et B deux éléments de P(E).
ˆ L’intersection de A et B est l’ensemble, noté A ∩ B, défini par :

A ∩ B = {x ∈ E | x ∈ A et x ∈ B}.

En d’autres termes, l’intersection de A et de B est l’ensemble des éléments qui appartiennent à A


et à B.
ˆ L’union de A et B est l’ensemble, noté A ∪ B, défini par :

A ∪ B = {x ∈ E | x ∈ A ou x ∈ B}.

En d’autres termes, l’union de A et de B est l’ensemble des éléments qui appartiennent à A ou à


B. Le ”ou” utilisé ici est inclusif: x est un élément de A ou un élément de B ou un élément de A et
de B.

Diagramme de Venn.

Schéma de A ∩ B Schéma de A ∩ B
(Cas où A et B ne sont pas disjoints) (Cas où A et B sont disjoints)

Schéma de A ∪ B Schéma de A ∪ B
(Cas où A et B ne sont pas disjoints) (Cas où A et B sont disjoints)

Remarque. Soient A et B deux éléments de P(E). Alors, on a toujours les inclusions suivantes:

A ∩ B ⊂ A ⊂ A ∪ B,
A ∩ B ⊂ B ⊂ A ∪ B.

Exemple Soit les trois ensembles finis A = {1, 2, 3, 4}, B = {0, 1, 3, 5, 7} et C ={2, 4, 6, 8}
. Alors il est simple de décrire sous la forme d’une liste chacun des ensembles suivants :

1. A ∪ B

2. A ∩ B

3. B ∩ C

3
Propriété 2 (Propriétés algébriques de l’intersection et l’union)

(1) L’intersection et l’union sont commutatives : pour tous éléments A, B ∈ P(E),

A ∩ B = B ∩ A et A ∪ B = B ∪ A.

(2) L’intersection et l’union sont associatives : pour tous éléments A, B, C ∈ P(E),

A ∩ (B ∩ C) = (A ∩ B) ∩ C = A ∩ B ∩ C,
A ∪ (B ∪ C) = (A ∪ B) ∪ C = A ∪ B ∪ C.

Ici A∩B ∩C est l’ensemble des éléments communs aux trois sous-ensembles A, B et C et A∪B ∪C
est l’ensemble des éléments qui sont dans l’un au moins des trois sous-ensembles A, B et C.

(3) E est élément neutre pour l’intersection : pour tout élément A ∈ P(E), A ∩ E = A.
∅ est élément neutre pour la réunion : pour tout élément A ∈ P(E), A ∪ ∅ = A.
(4) L’intersection et la réunion sont distributives l’une de l’autre : pour tous éléments A, B, C ∈
P(E),

A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C),
A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C).

Preuve. Les trois premières assertions se vérifient sans difficulté. Montrons que A∩(B ∪C) = (A∩B)∪(A∩C).
On a :
x ∈ A ∩ (B ∪ C) ⇔ x ∈ A et x ∈ B ∪ C
x ∈ A ∩ (B ∪ C) ⇔ x ∈ A et (x ∈ B ou x ∈ C)
x ∈ A ∩ (B ∪ C) ⇔ (x ∈ A et B) ou (x ∈ A et C)
x ∈ A ∩ (B ∪ C) ⇔ (x ∈ A ∩ B) ou (x ∈ A ∩ C)
x ∈ A ∩ (B ∪ C) ⇔ x ∈ (A ∩ B) ∪ (A ∩ C)

On montre de même l’égalité A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C). 


Définition.
Une partition d’un ensemble E est un ensemble {A1 , A2 , . . . , An } constitué de parties de E vérifiant:
ˆ ∀ k ∈ [[1, n]], Ak 6= ∅ (aucun Ak ne doit être vide).
n
[
ˆ Ak = E (la réunion des Ak est égale à E).
k=1

ˆ ∀ (i, j) ∈ [[1, n]]2 , i 6= j, Ai ∩ Aj = ∅ (on dit que les Ai sont deux à deux disjoints).

Diagramme de Venn.

Exemples.
• E = {0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8}. Alors les sous-ensembles {0, 1, 2},
{3, 5, 7}, {4, 6} et {8} constituent une partition de E.
• Soient E = N, A1 le sous-ensemble formé par les entiers
pairs, A2 le sous-ensemble formé par les entiers impairs. Alors,
les sous-ensembles A1 et A2 forment une partition de E.
• Soient E = R, A1 = ] − ∞, 1 [, A2 = [1, 2], A3 = ] 2, +∞ [ .
Alors, les sous-ensembles A1 , A2 et A3 forment une partition de E.
• Donner toutes les partitions de l’ensemble E = {a, b, c}.
Voici des exemples de familles qui ne sont pas des partitions :
(a) {{1, 2}, {3, 5}} n’est pas une partition de {1, 2, 3, 4, 5} ;
(b) {{1, 2}, ∅} n’est pas une partition de {1, 2} ;
(c) {{1, 2}, {4, 1}, {3}} n’est pas une partition de {1, 2, 3, 4}.
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1.3 Complémentaire
Définition.
Soit A et B deux éléments de P(E). La différence de A avec B est l’ensemble, noté A \ B, de tous les
éléments de A qui ne sont pas dans B. Autrement dit:

A \ B = {x ∈ A | x ∈
/ B} .
On obtient les diagrammes de Venn suivant:

Schéma de A \ B Schéma de A \ B
(Cas où A ∩ B 6= ∅) (Cas où A ∩ B = ∅)
Définition.
Soit A ∈ P(E). Le complémentaire de A dans E est l’ensemble, noté {A
E , de tous les éléments de E qui
ne sont pas dans A. Autrement dit:

{A
E = {x ∈ E | x ∈
/ A} = E \ A.

Remarque. S’il n’y a pas d’ambigüité sur l’ensemble E, on privilégiera la notation A ou Ac .

Diagramme de Venn.

Propriété 3 (Propriétés algébriques du complémentaire)

Soient A et B deux parties de E.

(1) A = A, ∅ = E, E = ∅.

(2) Si A ⊂ B, alors B ⊂ A.
(3) Lois de Morgan: A ∩ B = A ∪ B et A ∪ B = A ∩ B.

Preuve.
(1) A = A : on a par définition x ∈ A ⇔ x ∈
/ A. Il en résulte donc par négation :
x∈
/A⇔x∈A
ce qui s’écrit aussi x ∈ A ⇔ x ∈ A. Par définition, on a les égalités ∅ = E et E = ∅.
(2) Supposons que A ⊂ B. Alors par définition
x ∈ A ⇒ x ∈ B.
Cette proposition est équivalente à sa contraposée :
x∈
/B⇒x∈
/ A.
On a ainsi montré que si A ⊂ B, alors B ⊂ A.

(3) Montrons A ∩ B = A ∪ B. On a par définition x ∈ A ∩ B ⇔ (x ∈ A) et (x ∈ B).

Il en résulte par négation x ∈


/ A ∩ B ⇔ (x ∈
/ A) ou (x ∈
/ B), ce qui se réécrit x ∈ A ∩ B ⇔ x ∈ A ∪ B.

Pour la deuxième égalité, on pose C = A, D = B. On a C ∩ D = C ∪ D. D’où en remplaçant et en prenant


le complémentaire : A ∩ B = A ∪ B = A ∪ B.

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Exemple Soit E = R, A = [−3, 3], B = [0, 1]. On obtient A \ B = [ − 3, 0 [ ∪ ] 1, 3 ] et B \ A = ∅.
On voit bien que la différence des ensembles n’est pas com mutative.

Exemple Soient les ensembles suivants E = N, A = {0, 1, 2, 3, 4}, B = {1, 3, 5, 6}, on a alors
A∆B = (A \ B) ∪ (B \ A) = {0, 2, 4, 5, 6}
1.4 Produit cartésien
Définition.
Soient A et B deux parties de E. Le produit cartésien de A et B est l’ensemble, noté A × B, constitué
de tous les couples (x, y) où x est un élément de A et y un élément de B. On a donc:

A × B = {(x, y) | x ∈ A et y ∈ B} .
Remarques.
1. La définition précédente se généralise. Soient n un entier supérieur ou égale à 2 et A1 , . . . , An n sous-
ensembles de E. Le produit cartésien A1 × A2 × . . . × An est l’ensemble des listes (x1 , x2 , . . . , xn ),
appelées n-uplets, où ∀ i ∈ [[1, n]], xi ∈ Ai . On a donc:

A1 × A2 × . . . × An = {(x1 , x2 , . . . , xn ) | ∀ i ∈ [[1, n]], xi ∈ Ai } .

2. Lorsque A = B, on note A × A = A2 et on généralise cette notation pour l’ensemble An = A × A × . . . × A


(produit cartésien de n facteurs égaux à A).

Propriété 4 (Propriétés algébriques du produit cartésien)

Soient A, B, C, D des parties d’un ensemble E.

(1) (A × C) ∪ (A × D) = A × (C ∪ D).
(2) (A × C) ∩ (B × D) = (A ∩ B) × (C ∩ D).

Preuve. On montre l’égalité (1) :

(x, y) ∈ (A × C) ∪ (A × D) ⇔ (x ∈ A et y ∈ C) ou (x ∈ A et y ∈ D)
⇔ x ∈ A et (y ∈ C ou y ∈ D)
⇔ (x, y) ∈ A × (C ∪ D) 
Remarque. En général (A × C) ∪ (B × D) n’est pas égal à (A ∪ B) × (C ∪ D). Dans R2 par exemple,
([0; 1] × [0; 1]) ∪ ([−1; 0] × [−1; 0]) est différent de l’ensemble [−1; 1] × [−1; 1].

Exemple A = {1, 2} et B = {∗, T, ∆} ; alors A × B = {(1, ∗), (1, T ), (1, ∆), (2, ∗), (2, T ), (2, ∆)}

R2 = R × R = {(x, y) | x, y ∈ R}.

[0, 1] × [0, 1] × [0, 1] = (x, y, z) | 0 6 x, y, z 6 1
y

z
1
1

0 1 x

2 Applications
2.1 Définitions
Définition.
Soient E et F deux ensembles. On dit que f est une application de E dans F lorsqu’à tout élément x de
E, f associe un unique élément de F , appelé image de x par f et noté f (x). E est l’ensemble de départ

6

E → F
de f et F est l’ensemble d’arrivée de f . On note: f :
x 7 → f (x)
Si y est un élément de F , on dit que x est un antécédent de y par f lorsque y = f (x).
On appelle graphe de l’application f le sous-ensemble Γ de E × F définit par :
¦  ©
Γ f = x, f (x) ∈ E × F | x ∈ E

Représentation sagittale. y y

x f (x) Γf
f (x)
E F
x x
x

Notation. L’ensemble des applications de E dans F est noté F(E, F ) ou F E .

Exemples.
ˆ Application identité : On appelle application identité d’un ensemble E, et on note IdE , l’application
de E dans E définie par : 
E → E
IdE :
x 7→ x

ˆ Application constante Soient E et F deux ensembles non vides et a un élément de F, alors


la correspondance f de E dans F définie par : ∀x ∈ E, f (x) = a

ˆ Fonction indicatrice d’une partie d’un ensemble : Soit E un ensemble et A une partie de E. On
appelle fonction indicatrice de A et on note 1A la fonction de E dans {0, 1} définie par :

1 si x ∈ A
1A (x) =
0 si x ∈
/A

ˆ Famille d’éléments : Soit E un ensemble et I un ensemble fini (généralement I = {1, . . . , n}). On


appelle famille d’éléments de E indéxée par I toute application de I dans E. On note (xi )i∈I une
telle famille.
Définition.
Deux applications f et g sont égales si elles ont même ensemble de départ E, même ensemble d’arrivée, et
si pour tout x ∈ E, on a :
f (x) = g(x).

2.2.Image directe, image réciproque


Définition.
Soient f une application de E dans F , A une partie de E et B une partie de F .
ˆ L’image directe de A par f est l’ensemble, noté f (A), des images des éléments de A par f , c’est-à-dire:

f (A) = {f (x) ∈ F | x ∈ A} .
y
f
E F

A f (A)
f (A)
x
A

7
ˆ L’image réciproque de B par f est l’ensemble, noté f −1 (B), des antécédents des éléments de B par
f , c’est à dire :
f −1 (B) = {x ∈ E | f (x) ∈ B} .

f
E F y

B
B
x
f −1
(B) f −1
(B)

Exemples.
ˆ Soit f : R → R, x 7→ x2 . Déterminer les images directe et réciproque des parties suivantes:

(1) A = R (2) A = [−2, 0] (3) A = [−1, 4] (4) A =] − 4, −2[∪[1, 3]

ˆ Considérons la fonction indicatrice 1A d’une partie A d’un ensemble E. Alors 1−1 −1


A ({1} = A et 1A ({0} =
A. En particulier la fonction indicatrice d’un ensemble permet de le caractériser, puisque 1A caractérise
A et réciproquement.

ˆ Considérons l’application suivante :

Déterminer les ensembles f (A) et f −1 (B) pour tout A ⊂ E et B ⊂ F .

ˆ Fixons y ∈ F . Tout élément x ∈ E tel que f (x) = y est un antécédent de y.


En termes d’image réciproque l’ensemble des antécédents de y est f −1 ({ y}).

2.2 Applications injectives, surjectives, bijectives


Si une application f associe à tout élément de E une et une seule image, on s’interroge maintenant sur le nombre
éventuel d’antécédents d’un élément y de F .
Définition.
Soit f une application d’un ensemble E dans un ensemble F . On dit que f est injective ou est une injection
si chaque élément de F admet au plus un antécédent par f .

Exemple. Les applications f représentées sont injectives :

f y

)
F
E F

x
Exemple. E

ˆ L’application f de R+ dans R définie par f (x) = x2 est injective.


ˆ L’application f de R dans R définie par f (x) = x2 est non injective : f (2) = f (−2) = 4.

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Propriété 5 (Caractérisation des injections)

Une application f : E → F est injective si et seulement si

∀ (x1 , x2 ) ∈ E 2 , f (x1 ) = f (x2 ) ⇒ x1 = x2 .

Preuve. Supposons f injective, et soient y ∈ F, x1 , x2 ∈ E tels que

y = f (x1 ) = f (x2 ).

L’élément y a ainsi deux antécédents x1 et x2 par f . Puisque f est injective, on a donc x1 = x2 .


Pour l’autre implication on procède par contraposition. Si f n’est pas injective, il existe un élément y ∈ F qui
admet au moins deux antécédents x1 , x2 ∈ E qui sont distincts. On a donc :

f (x1 ) = f (x2 ) et x1 6= x2 .


I Pour montrer qu’une application f : E → F est injective, on se donne deux éléments quelconques x1 et x2
de E tels que f (x1 ) = f (x2 ) et on montre que x1 = x2 .

Exemple. On considère l’application f : N → N définie par f (n) = 2n + 1. Montrer que f est injective.

Définition.
Soit f une application d’un ensemble E dans un ensemble F . On dit que f est surjective ou est une
surjection si chaque élément de F admet au moins un antécédent par f , soit :

∀ y ∈ F, ∃x ∈ E, y = f (x).

Exemple. Les applications f représentées sont surjectives :

f
y

E F F

x
E
Exemples.

ˆ L’application f de R dans R+ définie par f (x) = x2 est surjective.


ˆ L’application f de R dans R définie par f (x) = x2 n’est pas surjective.

I Pour montrer qu’une application f : E → F est surjective, on se donne un élément quelconque de F et on


montre qu’il a au moins un antécédent dans E.

Propriété 11 (Caractérisation des surjections)

Une application f : E → F est surjective si et seulement si f (E) = F .

Preuve. On montre le sens direct par double inclusion. L’implication réciproque s’obtient immédiatement en
revenant aux définitions. 

9
Les applications f représentées sont surjectives :

f
y

E F F

x
E

Définition.
Soit f une application d’un ensemble E dans un ensemble F . On dit que f est une bijection de E dans F
si chaque élément de F admet un unique antécédent par f :

∀ y ∈ F, ∃!x ∈ E, y = f (x).

Exemples.
ˆ L’application identité IdE d’un ensemble E est bijective.
ˆ L’application suivante est bijective:

ATTENTION : La notation f −1 (B) n’a rien à voir avec la bijection réciproque. En particulier, f n’est pas
forcément bijective.
Théorème 6 (Première caractérisation d’une application bijective)

Soit f une application d’un ensemble E dans un ensemble F . Alors:

f est bijective ⇔ f est injective et surjective

I Pour montrer qu’une application f : E → F est bijective, on pourra raisonner en deux étapes en montrant
l’injectivité et la surjectivité de f .

Exemple. Considérons l’application f définie par:


R2 → R2

f:
(x, y) 7→ (y, x + y)
Montrer que l’application f est bijective.

Remarque. Le changement des ensembles de départ et d’arrivée d’une application modifie ses propriétés
(injectivité, surjectivité). On introduit le vocabulaire suivant à propos des changements d’ensembles de départ
et d’arrivée d’une application.
Définition.
On considère une application f d’un ensemble E dans un ensemble F .
ˆ Si E est un sous-ensemble de A, on appelle prolongement de f à A toute application f définie de
A dans F qui coı̈ncide avec f sur E : ∀x ∈ E, f (x) = f (x).
ˆ Si A est un sous-ensemble de E, on appelle restriction de f à A l’application notée f|A définie de A
dans F par : ∀x ∈ A, f|A (x) = f (x).
ˆ Plus généralement, A est un sous-ensemble de E et f (A) un sous-ensemble de B, on dit que f induit
l’application f˜ de A dans B définie par : ∀x ∈ A, f˜(x) = f (x).

Exemples. L’application exp : R → R induit une bijection de R dans R∗+ . La restriction de cos : R → R à
l’intervalle [0, π] est injective.

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2.3 Compositions d’applications
Définition.
Soient E, F et G trois ensembles, f une application de E dans F f g
et g une application de F dans G. On appelle alors application
composée l’application notée g ◦ f de E dans G définie par: E F G
∀ x ∈ E, g ◦ f (x) = g(f (x)). g◦f

Exemple Définissons f , g ainsi


f : ]0, +∞[ −→ ]0, +∞[ g : ]0, +∞[ −→ R
1 , x−1 .
x 7−→ x x 7−→ x+1
Alors g ◦ f : ]0, +∞[→ R vérifie pour tout x ∈]0, +∞[ :
1
1 −1 1− x
 ‹
x

g ◦ f (x) = g f (x) = g = = = −g(x).
x 1
x +1 1+ x
Exemple Etant données les applications suivantes
f : R −→ R+ g : R+ −→ R √ On a alors
2 et
x 7−→ x x 7−→ x
g◦f : R −→ R f ◦ g : R −→ R+
+
et Il est clair que g ◦ f 6= f ◦ g.
x 7−→ |x| x 7−→ x

Propriété 7 (Propriétés de la composition)

Soient E, F, G, H des ensembles.


ˆ Pour tout f ∈ F(E, F ), on a : f ◦ IdE = f .

ˆ Pour tout f ∈ F(E, F ), on a : IdF ◦ f = f .

ˆ La composition est associative : ∀f ∈ F(E, F ), ∀g ∈ F(F, G), ∀h ∈ F(G, H), on a :

(h ◦ g) ◦ f = h ◦ (g ◦ f ).

Propriété 8 (Propriétés des injections, surjections, bijections)

On considère deux applications f : E → F et g : F → G.


ˆ Si f et g sont injectives, alors g ◦ f est injective.
Inversement, si g ◦ f est injective, alors f est injective.
ˆ Si f et g sont surjectives, alors g ◦ f est surjective.
Inversement, si g ◦ f est surjective, alors g est surjective.
ˆ Si f et g sont bijectives, alors g ◦ f est bijective.
Inversement, si g ◦ f est bijective, alors f est injective et g est surjective.

Preuve.
ˆ On a pour tous x, x0 ∈ E : g ◦ f (x) = g ◦ f (x) ⇒ f (x) = f (x0 ) car g injective
⇒ x = x0 car f injective
0
Réciproquement ∀x, x0 ∈ E, on a : f (x) = f (x ) ⇒ g ◦ f (x) = g ◦ f (x)
⇒ x = x0 car g ◦ f injective
ˆ Pour z ∈ G fixé, il existe y ∈ F tel que g(y) = z puisque g est surjective. Par surjcetivité de f , il existe
x ∈ E tel que y = f (x). Ainsi g ◦ f (x) = z et g ◦ f est surjective.
Inversement si g ◦ f est surjective, alors : ∀z ∈ G, ∃x ∈ E, z = g ◦ f (x) = g(f (x)).

ˆ Les propriétés de la bijection résultent des deux points précédents.



Définition.
Si f : E → F est une application bijective, on peut définir l’application notée f −1 , appelée bijection
réciproque de f et définie de F dans E par:
f −1 : F → E
y 7 → f −1 (y) = l’unique antécédant de y par f 11
Autrement dit:
∀ y ∈ F, ∀ x ∈ E, f −1 (y) = x ⇔ y = f (x)
Exemple. Voici la représentation d’une application bijective et de sa bijection réciproque:

Représentation de f
Représentation de f −1
Exemple. f : R →]0, +∞[ définie par f (x) = exp(x) est bijective, sa bijection réciproque est g :]0, +∞[→ R
définie par g( y) = ln( y). Nous avons bien exp ln( y) = y, pour tout y ∈]0, +∞[ et ln exp(x) = x, pour tout
x ∈ R.
Remarque. Il résulte de la définition que : ∀(x, y) ∈ E × F, x = f −1 ◦ f (x) et y = f ◦ f −1 (y).

Théorème 9 (Seconde caractérisation d’une application bijective)

Une application f d’un ensemble E dans un ensemble F est bijective de E dans F si et seulement
si il existe une application g de F dans E telle que :

g ◦ f = IdE et f ◦ g = IdF .

L’application g est alors unique et c’est la bijection réciproque de f .

Preuve.
ˆ Si f est bijective, alors g = f −1 convient.
ˆ Supposons qu’il existe g : F → E telle que :

g ◦ f = IdE et f ◦ g = IdF .

On déduit de la première égalité que f est injective, et de la deuxième que f est surjective. Ainsi f est
bijective.
Enfin en composant g ◦ f = IdE à droite par f −1 , on obtient que g = f −1 . 
 
R+ → R+ R+ → R √+ sont des bijections
Exemple. Les fonctions carrée f : et racine carrée g :
x 7→ x2 x 7→ x
réciproques l’une de l’autre:
√ √
∀ x ∈ R+ , (f ◦ g)(x) = ( x)2 = x et ∀ x ∈ R+ , (g ◦ f )(x) = x2 = x.

Théorème 10 (Composée de bijections)

ˆ Si f est une bijection de E dans F et si g est une bijection de F dans G, alors g ◦ f est une
bijection de E dans G et on a:

(g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .

ˆ Si f est une bijection de E dans F , alors sa bijection réciproque f −1 est aussi bijective et :

(f −1 )−1 = f.

Preuve.
ˆ On a vu que g ◦ f est bijective et on montre que :

(g ◦ f ) ◦ (f −1 ◦ g −1 ) = IdG et (f −1 ◦ g −1 ) ◦ (g ◦ f ) = IdF .

Donc on a (g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .

ˆ Cela résulte directement des identités f ◦ f −1 = IdF et f −1 ◦ f = IdE .


12
3 Relation d’équivalence -Relation d’ordre
Définition.
Soit E un ensemble. On appelle relation binaire R sur E la donnée d’une partie

Γ ⊂ E × E = {(x, y)/x, y ∈ E}.

On dira qu’un élément x ∈ E est en relation avec un autre élément y ∈ E si (x, y) ∈ Γ. On notera alors xRy.

Nous schématisons une relation ainsi : les éléments de E sont des points, une flèche de x vers y signifie que x est en
relation avec y, c’est-à-dire que l’on associe « Vrai » au couple (x, y).

Exemple:
(a). Soit E un ensemble, alors l’inclusion est une relation binaire dans P(E).
(b)Soit P le plan. On définit la relation R dans P par :
Pour toutes droites (D), (∆), (D)R(∆) ⇐⇒ (D)//(∆)
(c). La relation a ≤ b est une relation binaire dans R.
(d). La relation a = b est une relation binaire sur tout ensemble E.
• On considère les ensembles E = {1, 3, 4, 6, 8, 10, 11, 12, 17}
F = {0, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8} et la relation R définie de E dans F par « ... est le double de ... »
- l’élément 4 de E est le double de l’élément 2 de F alors 4R2.
- l’élément 11 de E n’est pas le double de l’élément 5 de F alors 11 6 R5.

3.1 Propriétés des relations binaires dans un ensemble


Soient E un ensemble et R une relation définie dans E.
(1) réflexive : ∀x ∈ E, xRx,
x
y
(2) symétrique : ∀x, y ∈ E, xRy ⇒ yRx, x
y
(3) transitive : ∀x, y, z ∈ E, xRy et yRz ⇒ xRz. z
x
(4) antisymétrique : ∀x, y, z ∈ E, xRy et yRz ⇒ x= z.
Exemples
• L’inclusion dans P(E) est réflexive, non symétrique, antisymétrique et transitive.

• Dans R, la relation « ...≤... » est réflexive, non symétrique,


antisymétrique et transitive.

• Dans le plan P, la relation « ... est parallèle... » est réflexive,


symétrique, non antisymétrique et transitive.
• L’égalité dans un ensemble quelconque est réflexive, symétrique et transitive.
3.2 relation d’équivalence
Définition.
Une relation d’équivalence sur un ensemble E est une relation binaire R sur E qui est :
(1) réflexive (2) symétrique et (3) transitive
On appelle alors classe d’équivalence modulo R d’un élément x ∈ E, notée x ou CR (x), la partie de
E donnée par :
x = CR (x) = {y ∈ E/yRx} ∈ P(E).
Les éléments de CR (x) ∈ P(E) sont appelés les représentants de la classe de x.
13
x0

Exemple de relation d’équivalence :


cl(x)

x
Exemples. cl(x 0 )

Voici des exemples basiques.


1. La relation R « être parallèle » est une relation d’équivalence pour l’ensemble E des droites affines du plan :
• réflexivité : une droite est parallèle à elle-même,
• symétrie : si D est parallèle à D0 alors D0 est parallèle à D,
• transitivité : si D parallèle à D0 et D0 parallèle à D00 alors D est parallèle à D00 .
2. La relation « être du même âge » est une relation d’équivalence.
3. La relation « être perpendiculaire » n’est pas une relation d’équivalence (ni la réflexivité, ni la transitivité ne sont
vérifiées).
4. La relation 6 (sur E = R par exemple) n’est pas une relation d’équivalence (la symétrie n’est pas vérifiée).

5. La relation binaire R définie précédement par xRy si et seulement si x = y, est une relation d’équivalence.
6. La classe →
−d’équivalence d’un élément x de E est donnée par le singleton {x}.

− →

7. On note P l’ensemble des vecteurs du plan. On rappelle que deux vecteurs e1 et e2 sont colinéaires si
et seulement s’il existe un réel k tel que →−
e2 = k →

e1 ou →−e1 = k →

e1 . La relation de colinéarité n’est pas une


relation d’équivalence sur P (elle est réflexive et transitive, mais elle n’est pas symétrique). Cependant

− →

la relation de colinéarité est bien une relation d’équivalence si on se restreint à l’ensemble P \ { 0 } des
vecteurs non nuls du plan. Les classes d’équivalences sont alors paramétrées par un angle θ ∈] − π/2, π/2].
Propriété 12

La congruence (≡ [2π]) est une relation d’équivalence. Pour x ∈ R la classe d’équivalence de x pour
cette relation d’équivalence est x + 2πZ. L’ensemble des classes d’équivalences est paramétrée par
l’intervalle [0, 2π[.
Preuve. Pour x ∈ R, x = x + 0 × 2π, donc x ≡ x[2π], donc ≡ [2π] est réflexive.
Soit (x, y) ∈ R2 tel que x ≡ y[2π]. Alors on a k ∈ Z tel que x = y + 2kπ, et y = x − 2kπ = x + 2(−k)π avec
−k ∈ Z, donc y ≡ x[2π] et 2mm[2π] est symétrique.
Soit (x, y, z) ∈ R3 tel que x ≡ y[2π] et y ≡ z[2π]. Alors on a (k, l) ∈ Z2 tel que x = y + 2kπ et y = z + 2lπ.
Alors x = y + 2kπ = z + 2(k + l)π, avec k + l ∈ Z, donc x ≡ z[2π] et ≡ [2π] est transitive.
En conclusion, la congruence modulo 2π (≡ [2π]) est bien une relation d’équivalence.
Soit à présent x ∈ R. Alors y appartient à la classe de x si et seulement si x ≡ y[2π], soit si y − x ∈ 2πZ, c’est
à dire encore y ∈ x + 2πZ. 

Relations de congruence modulo un réel


. On fixe a ∈ R. Sur E = R , considérons la relation R définie par
Z
xR y ⇐⇒ ∃k ∈ ; x = y + ka.
On vérifie aisément que R est une relation d’équivalence.
On l’appelle congruence modulo a et on le note : x = y [a] ou x ≡ y [a] ou x ≡ y (mod a)
Propriété 13

Soit R une relation d’équivalence sur un ensemble E.


(1) x = y si et seulement si xRy.

(2) L’ensemble des classes d’équivalences constitue une partition de E, c’est à dire :
(a) pour tout x ∈ E, x 6= ∅,
(b) pour tout x, y ∈ E tels que x 6= y, on a : x ∩ y = ∅,
S
(c) E = x∈E x.

14
Preuve.

(1) Supposons que x = y. Puisque R est réflexive, on a x ∈ x = y. Ainsi x ∈ y et donc xRy par définition.
Réciproquement, on suppose que xRy. Montrons que x = y. On procède par double inclusion : soit z ∈ x,
on a zRx. Comme de plus xRy, on obtient par transitivité de R que zRy. Ainsi z ∈ y et on a montré que
x ⊂ y. On montre de la même manière l’inclusion réciproque.

(2) Tout d’abord puisque R est réflexive, x ∈ x pour tout x ∈ E.


En particulier, x 6= ∅.
S S
On obtient également que x ∈ x∈E x et donc que E = x∈E x.
Reste à montrer le deuxième point. On procède par contraposition : supposons que x ∩ y 6= ∅ et soit
z ∈ x ∩ y. Alors zRx et zRy. Par (1), on obtient donc :

x = z = y. 
Exemples.

1. Pour la relation « être du même âge », la classe d’équivalence d’une personne est l’ensemble des personnes ayant le
même âge. Il y a donc une classe d’équivalence formée des personnes de 19 ans, une autre formée des personnes
de 20 ans,... Les trois assertions de la proposition se lisent ainsi :
• On est dans la même classe d’équivalence si et seulement si on est du même âge.
• Deux personnes appartiennent soit à la même classe, soit à des classes disjointes.
• Si on choisit une personne de chaque âge possible, cela forme un ensemble de représentants C. Maintenant
une personne quelconque appartient à une et une seule classe d’un des représentants.
2. Pour la relation « être parallèle », la classe d’équivalence d’une droite est l’ensemble des droites parallèles à cette
droite. À chaque classe d’équivalence correspond une et une seule direction.

Relations de congruence modulo un entier L’ensemble Z/nZ

Soit n > 2 un entier fixé. Définissons la relation suivante sur l’ensemble E = Z :

a ≡ b (mod n) ⇐⇒ a − b est un multiple de n

Exemples pour n = 7 : 10 ≡ 3 (mod 7), 19 ≡ 5 (mod 7), 77 ≡ 0 (mod 7), −1 ≡ 20 (mod 7).
Cette relation est bien une relation d’équivalence :
• Pour tout a ∈ Z, a − a = 0 = 0 · n est un multiple de n donc a ≡ a (mod n).

• Pour a, b ∈ Z tels que a ≡ b (mod n) alors a − b est un multiple de n, autrement dit il existe k ∈ Z tel que
a − b = kn et donc b − a = (−k)n et ainsi b ≡ a (mod n).
• Si a ≡ b (mod n) et b ≡ c (mod n) alors il existe k, k0 ∈ Z tels que a − b = kn et b − c = k0 n. Alors a − c =
(a − b) + (b − c) = (k + k0 )n et donc a ≡ c (mod n).

La classe d’équivalence de a ∈ Z est notée a. Par définition nous avons donc a = cl(a) = b ∈ Z | b ≡ a (mod n) .

Comme un tel b s’écrit b = a + kn pour un certain k ∈ Z alors c’est aussi exactement a = a + nZ = a + kn | k ∈ Z .
Comme n ≡ 0 (mod n), n + 1 ≡ 1 (mod n), . . . alors n = 0, n + 1 = 1, n + 2 = 2, . . .

et donc l’ensemble des classes d’équivalence est l’ensemble Z/nZ = 0, 1, 2, . . . , n − 1 qui contient exactement n éléments.

Par exemple, pour n = 7 :

• 0 = {. . . , −14, −7, 0, 7, 14, 21, . . .} = 7Z


• 1 = {. . . , −13, −6, 1, 8, 15, . . .} = 1 + 7Z
• ...
• 6 = {. . . , −8, −1, 6, 13, 20, . . .} = 6 + 7Z 
Mais ensuite 7 = {. . . − 7, 0, 7, 14, 21, . . .} = 0 = 7Z. Ainsi Z/7Z = 0, 1, 2, . . . , 6 possède 7 éléments.
Remarque.
Dans beaucoup de situations de la vie courante, nous raisonnons avec les modulos. Par exemple pour l’heure : les
minutes et les secondes sont modulo 60 (après 59 minutes on repart à zéro), les heures modulo 24 (ou modulo 12 sur
le cadran à aiguilles). Les jours de la semaine sont modulo 7, les mois modulo 12,...

15
3.3 Relation d’ordre
Définition 3.3.1. Soit R une relation binaire dans un ensemble
E. On dit que R est une relation d’ordre si R est
(1) réflexive (2) antisymétrique et (3) transitive
Une relation d’ordre est souvent notée ≤ ou encore . Le couple (E, ≤) , où E est un ensemble et
≤ une relation d’ordre, est appelé ensemble ordonné. La relation x ≤ y et x 6= y est notée x < y.

Définition 3.3.2. Soit (E, ≤) un ensemble ordonné. La relation ≤


est dite relation d’ordre total si deux éléments quelconques de E sont comparables :
∀x, y ∈ E, (x ≤ y ou y ≤ x)
Dans le cas contraire, l’ordre est dit partiel.

Exemples Voici quelques exemples de relations d’ordre.

• La relation « ...≤... »usuelle sur R est une relation d’ordre total.

• Si E est un ensemble ayant au moins deux éléments, l’inclusion dans P(E) est une relation d’ordre partiel.

 x ≤ x0
• Dans R × R, on définit la relation R par ∀(x, y), (x0 , y 0 ) ∈ R × R, (x, y)R(x0 , y 0 ) ⇐⇒
et
y ≤ y0

Il est facile de montrer que R est une relation d’ordre. l’ordre n’est pas total.

En effet, pour (x, y) = (1, 2) et (x0 , y 0 ) = (3, 1), on a 1 ≤ 3 et 2 6≤ 1 donc (1, 2) 6 R(3, 1)

On a aussi 3 6≤ 1 et 1 ≤ 2 donc (3, 1) 6 R(1, 2) ce qui montre que l’ordre n’est pas total mais partiel.

Définition 2.21 Soit (E, ), un ensemble muni d’une relation d’ordre, et soit S ⊆ E, un
sous-ensemble non vide de E.
(a) Un élément u ∈ E est appelé un minorant de S ssi pour tout s ∈ S, on a u  s.
(On dit aussi que S est minoré par u.)
(b) Un élément U ∈ E est appelé un majorant de S ssi pour tout s ∈ S, on a U  s.
(On dit aussi que S est majoré par U .)
(c) L’ensemble S est dit minoré dans E si S admet un minorant dans E ; S est dit majoré
dans E si S admet un majorant dans E ; et S est dit borné dans E si S est à la fois
minoré et majoré.
(d) Un élément v ∈ E est appelé une borne inférieure de S ssi
(i) v est un minorant de S,
(ii) pour tout minorant v 0 de S, on a v  v 0 .

(On dit aussi que v est un infimum de S.) Notation : v = inf(S).

(e) Un élément V ∈ E est appelé une borne supérieure de S ssi


(i) V est un majorant de S,
(ii) pour tout majorant V 0 de S, on a V  V 0 .

(On dit aussi que v est un supremum de S.) Notation : v = sup(S).

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Exemples

1. Dans l’ensemble ordonné (N, ≤), considérons le sous-ensemble S = {2, 3, 4}. Alors 0
est un minorant de S, et 100, un majorant. S est donc un ensemble borné. De fait S
a même un minimum, 2, et un maximum, 4.

2. Soit E = P({5, 7}) = {∅, {5}, {7}, {5, 7}}, ordonné par inclusion, et considérons à
nouveau le sous-ensemble S = {∅, {5}, {7}} — voir l’exemple 2.21(2). Alors S a un
majorant, à savoir {5, 7}. On a de fait {5, 7} = sup(S).

3. Soit (R, ≤). Alors l’intervalle ]0, 1[ n’a pas de maximum (non plus que d’élément maxi-
mal), mais il est majoré par exemple par 7. Il est également minoré. L’intervalle ouvert
]0, 1[ est donc borné. 0 est le plus grand des minorants ; on a ainsi 0 = inf( ]0, 1[ ). De
même, 1 = sup( ]0, 1[ ).

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