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Ensembles et Applications

Abdoul Salam DIALLO 1


Université Alioune DIOP de Bambey
UFR SATIC, Département de Mathématiques
B.P. 30, Bambey, Sénégal

1 Ensembles
1.1 Généralités sur les ensembles
Definition 1.1. On appelle ensemble une collection d’objets de natures quel-
conques. Ces objets sont appelés éléments de l’ensemble.
Notation: En général, un ensemble est noté par des lettres majuscules, A, B, . . ..
Les éléments de l’ensemble sont notés par des lettres minuscules.
Example 1.1. Ensembles usuels de nombres:
1. N: ensemble des nombres entiers naturels,
2. Z: ensemble des nombres entiers relatifs,
3. Q: ensemble des nombres rationnels,
4. R: ensemble des nombres réels,
5. C: ensemble des nombres complexes.
Remarque 1.1. Un ensemble peut être défini de deux manières:
1. soit en précisant les propriétés que doivent vérifier tous ses éléments, ce
que nous noterons de la façon suivante:
E = {Description des propriétés des éléments de E}.
On dit que l’ensemble E est défini en compréhension.
Example 1.2. On a les exemples suivants:
{x ∈ R, |x − 7| < 1}; {x ∈ R, 0 ≤ x ≤ 1}; {z ∈ C, z 7 = 1}.

2. Soit en donnant la liste finie ou infinie de tous ces éléments, quand cela
est possible, ce qui se note par:
E = {a, b, . . . , z},
lorsque qu’il s’agit d’un ensemble fini ou
E = {1, 2, . . . , },
lorsqu’il s’agit d’un ensemble infini pour lequel on ne peut pas énumerer
tous les éléments. On dit que l’ensemble E est défini en extension.
1 E-mail: abdoulsalam.diallo@uadb.edu.sn

1
Notation: Soit E un ensemble, on notera a ∈ E, pour dire que a est un élément
de E et se lit a appartient à E. De même, on notera a ∈ / E pour dire que a
n’est pas un élément de E et se lit a n’appartient pas à E.

Remarque 1.2. Nous admettons l’existence d’un ensemble noté ∅ appelé en-
semble vide et qui ne contient aucun élément. Un ensemble qui ne contient qu’un
seul élément est appelé singleton et un ensemble qui contient deux éléments est
appelé paire.

Remarque 1.3. Un élément ou un objet mathématique ne peut pas être un


ensemble et un élément: c’est-à-dire qu’il est interdit d’écrire a ∈ a ou E ∈ E.
Remarque 1.4. On a: a 6= {a} par contre x ∈ {x}. Il n’existe pas un ensemble
de tous les ensembles.

1.2 Parties, sous-ensembles d’un ensemble


Definition 1.2. (Inclusion) Soient A et E deux ensembles. On dit que A est
inclus dans E et on écrit A ⊂ E ou E ⊃ A, si et seulement si tout élément de
A est élément de E. Autrement dit:

∀x ∈ A =⇒ x ∈ E.

On dit aussi que A est un sous-ensemble ou une partie de l’ensemble E.


Remarque 1.5. Soient A et B deux sous-ensembles d’un ensemble E. On a
les équivalences logiques suivantes:

A⊂B ≡ ∀x ∈ A ⇒ x ∈ B.
A 6⊂ B ≡ ∃x ∈ A et x ∈
/ B.

Remarque 1.6. Par convention:


ˆ L’ensemble vide est inclus dans tout autre ensemble.

ˆ Un ensemble est inclus dans lui-même.

ˆ Soient E, F, et G trois ensembles. On a:

E ⊂ F et F ⊂ G =⇒ E ⊂ G.

Definition 1.3. (Égalité) On dit que deux ensembles E et F sont égaux (ou
identiques), et on note E = F , si tout élément de E est élément de F , et si tout
élément de F est aussi élément de E. Autrement dit,

E = F ⇔ (E ⊂ F et F ⊂ E).

Dans le cas contraire, on dit qu’ils sont distincts et on note E 6= F .

Remarque 1.7. Pour montrer que deux ensembles A et B sont égaux, on peut:
ˆ soit montrer directement l’égalité

ˆ soit montrer deux inclusions: A ⊂ B et B ⊂ A.

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Definition 1.4. (Ensemble des parties) Soit E un ensemble. On l’appelle
l’ensemble des parties de E et on le note P(E) l’unique ensemble, dont les
éléments sont les parties de E.

Remarque 1.8. L’ensemble vide ∅ et l’ensemble E sont des éléments de P(E).


Remarque 1.9. Si l’ensemble E possède n éléments alors P(E) possède 2n
éléments.
Example 1.3. Soit E = {a; b; c} alors
n o
P(E) = ∅; {a}; {b}; {c}; {a; b}; {a; c}; {b; c}; {a; b; c} .

Example 1.4. Déterminons P P({0, 1}) . On a:
n o
P({0; 1}) = ∅; {0}; {1}; {0, 1} .

Comme card(P({0; 1})) = 4 alors card(P P({0, 1}) ) = 24 = 16. On a:
 n      
P P({0, 1}) = ∅; {∅}; {0} ; {1} ; {0, 1} ; ∅, {0} ; ∅, {1} ; ∅, {0, 1} ;
    
{0}, {1} ; {0}, {0, 1} ; {1}, {0, 1} ; ∅, {0}, {1} ; ∅, {0}, {0, 1} ;
   o
∅, {1}, {0, 1} ; {0}, {1}, {0, 1} ; ∅, {0}, {1}, {0, 1} .

Remarque 1.10. On a: P(∅) = {∅}. Attention à ne confondre ∅ ensemble


sans élément et P(∅) ensemble à un élément.
 
Example 1.5. Déterminons P P P(∅) . On a:

P(∅) = {∅};
 
P P(∅) = ∅; {∅} ;
  n o
P P P(∅) = ∅; {∅}; {{∅}}; {∅, {∅}} .

1.3 Opérations sur les ensembles


Definition 1.5. (Complémentaire) Soit A une partie de E ie A ⊂ E. Le
complémentaire de A dans E est l’ensemble noté CE A, ou A des éléments de E
qui ne sont pas dans A. Ce qui se traduit par:

/ A} = E \ A = AC .
CE A = A = {x ∈ E / x ∈

Example 1.6. Soient les parties de R suivantes:

A1 =] − ∞, 0]; A2 =] − ∞, 0[; A3 =]0, +∞[; A4 = [0, +∞[.

On a:

CR A1 =]0, +∞[; CR A2 = [0, +∞[; CR A3 =] − ∞, 0]; CR A4 =] − ∞, 0[.

Proposition 1.1. Soient A et B deux parties d’un ensemble E. Alors on a:

3
1. A = A.
2. A ⊂ B ⇔ B ⊂ A.
Proof. On a:

1. Montrons que: A = A.

ˆ Montrons la première inclusion, cad A ⊂ A.

x∈A⇒x∈
/ A ⇔ x ∈ A.

Donc A ⊂ A.
ˆ Montrons la deuxième inclusion, cad A ⊂ A. On a:

/ A ⇒ x ∈ A.
x∈A⇒x∈

Donc A ⊂ A.
Ceci prouve l’égalité entre les deux ensembles.
2. On montre la première inclusion. On suppose que A ⊂ B et on montre
que B ⊂ A. On a:

x∈B ⇒ x∈
/B
⇒ x∈
/A car A⊂B
⇒ x ∈ A.

D’où la première inclusion.


Supposons B ⊂ A et montrons que A ⊂ B. On a: d’après la première
inclusion l’hypothèse entraine:

B ⊂ A ⇒ A ⊂ B.

D’après 1) A = A et B = B. D’où A ⊂ B. Ainsi on a la deuxième


implication.

Remarque 1.11. Soit E un ensemble. Alors on a:

CE ∅ = E et CE E = ∅.

Definition 1.6. (Intersection) Soient A et B deux parties de E, ie A, B ⊂ E.


On appelle intersection de A et B, l’ensemble notée, A ∩ B, des éléments de E
qui sont dans A et dans B. Ce qui peut se traduire par:

A ∩ B = {x ∈ E / x ∈ A et x ∈ B}.

Example 1.7. Soient A = {1, 2, 3} et B = {0, 1, 2, 3}. Alors:

A ∩ B = {1, 2, 3}.

Soient C = [1, 3] et D = [2, 4]. Alors:

C ∩ D = [2, 3].

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Remarque 1.12. Soit A une partie d’un ensemble E. Alors on a:

A ∩ ∅ = ∅, A∩A=∅ A ∩ A = A, A ∩ E = A.

Proposition 1.2. Soient A, B et C des parties d’un ensemble E. Alors on a:

A∩B = B ∩ A;
(A ∩ B) ∩ C = A ∩ (B ∩ C).

Remarque 1.13. Soient A et B des parties d’un ensemble E. Alors on a:

ˆ A ∩ B ⊂ A.

ˆ A ∩ B ⊂ B.

ˆ A ⊂ B ⇔ A ∩ B = A.

Remarque 1.14. Si A et B n’ont aucun élément en commun, on note A ∩ B =


∅, et on dit que A et B sont disjoints.
Definition 1.7. (Réunion) Soient A et B deux parties de E, ie A, B ⊂ E. On
appelle réunion de A et B, l’ensemble notée, A ∪ B, des éléments de E qui sont
soit dans A, soit dans B (éventuellement dans A et B). Ce qui peut se traduire
par:

A ∪ B = {x ∈ E / x ∈ A ou x ∈ B}

Example 1.8. Soient A = {1, 2, 3} et B = {0, 1, 2, 3}. Alors:

A ∪ B = {0, 1, 2, 3}.

Soient C = [1, 3] et D = [2, 4]. Alors:

C ∪ D = [1; 4].

Remarque 1.15. Soit A une partie d’un ensemble E. Alors on a:

A ∪ ∅ = A, A∪A=E A ∪ A = A, A ∪ E = E.

Proposition 1.3. Soient A, B et C des parties d’un ensemble E. Alors on a:

A∪B = B ∪ A;
(A ∪ B) ∪ C = A ∪ (B ∪ C).

Remarque 1.16. Soient A et B des parties d’un ensemble E. Alors on a:

ˆ A ⊂ A ∪ B.

ˆ B ⊂ A ∪ B.

ˆ A ⊂ B ⇔ A ∪ B = B.

Proposition 1.4. Soient A, B et C des parties d’un ensemble E. Alors on a:


1. A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C).

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2. A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∩ C).
Proof. Nous nous souvenons que deux ensembles sont égaux si l’un est sous-
ensemble de l’autre et réciproquement.
1. Montrer que A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C) revient à montrer les deux
inclusions suivantes:

A ∩ (B ∪ C) ⊂ (A ∩ B) ∪ (A ∩ C) et (A ∩ B) ∪ (A ∩ C) ⊂ A ∩ (B ∪ C).

(a) Soit x ∈ A ∩ (B ∪ C) alors

x ∈ A ∩ (B ∪ C) ⇒ x ∈ A et x ∈ (B ∪ C)
⇒ x∈A et (x ∈ B ou x ∈ C)
⇒ (x ∈ A et x ∈ B) ou (x ∈ A et x ∈ C)
⇒ x∈A∩B ou x ∈ A ∩ C
⇒ x ∈ (A ∩ B) ∪ (A ∩ C)

d’où A ∩ (B ∪ C) ⊂ (A ∩ B) ∪ (A ∩ C).
(b) Soit x ∈ (A ∩ B) ∪ (A ∩ C) alors

x ∈ (A ∩ B) ∪ (A ∩ C) ⇒ x ∈ A ∩ B ou x ∈ A ∩ C
⇒ (x ∈ A et x ∈ B) ou (x ∈ A et x ∈ C)
⇒ x ∈ A et (x ∈ B ou x ∈ C)
⇒ x ∈ A ∩ (B ∪ C)

d’où (A ∩ B) ∪ (A ∩ C) ⊂ A ∩ (B ∪ C).
2. Montrer que A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∩ C) revient à montrer les deux
inclusions suivantes:

A ∪ (B ∩ C) ⊂ (A ∪ B) ∩ (A ∩ C) et (A ∪ B) ∩ (A ∩ C) ⊂ A ∪ (B ∩ C).

(a) Soit x ∈ A ∪ (B ∩ C) alors on a

x ∈ A ∪ (B ∩ C) ⇒ x ∈ A ou x ∈ (B ∩ C)
⇒ x ∈ A ou (x ∈ B et x ∈ C)
⇒ (x ∈ A ou x ∈ B) et (x ∈ A ou x ∈ C)
⇒ x ∈ A ∪ B et x ∈ A ∪ C
⇒ x ∈ (A ∪ B) ∩ (A ∪ C)

d’où A ∪ (B ∩ C) ⊂ (A ∪ B) ∩ (A ∩ C).
(b) Soit x ∈ (A ∪ B) ∩ (A ∪ C) alors on a

x ∈ (A ∪ B) ∩ (A ∪ C) ⇒ x ∈ A ∪ B et x ∈ A ∪ C
⇒ (x ∈ A ou x ∈ B) et (x ∈ A ou x ∈ C)
⇒ x ∈ A ou (x ∈ B et x ∈ C)
⇒ x ∈ A ou x ∈ (B ∩ C)
⇒ x ∈ A ∪ (B ∩ C)

d’où (A ∪ B) ∩ (A ∪ C) ⊂ A ∪ (B ∩ C.

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Ils existent des relations simples entre le complémentaire, la réunion et l’intersection.
Ces relations sont données par la proposition suivante:
Proposition 1.5. Soient A et B des parties d’un ensemble E. Alors on a:
1. A ∪ B = A ∩ B.
2. A ∩ B = A ∪ B.

Proof. Deux ensembles sont égaux si l’un est sous-ensemble de l’autre et réciproquement.
1. Montrer que A ∪ B = A∩B revient à montrer les deux inclusions suivantes:

A ∪ B ⊂ A ∩ B et A ∩ B ⊂ A ∪ B.

(a) Soit x ∈ A ∪ B, alors x ∈/ A ∪ B et donc x ∈ / A et x ∈


/ B, ce qui
signifie que x ∈ A ∩ B. Cela montre que A ∪ B ⊂ A ∩ B.
(b) Soit x ∈ A ∩ B, alors x ∈
/ A et x ∈
/ B donc x ∈
/ A ∪ B ce qui entraine
que x ∈ A ∪ B. Cela montre que A ∩ B ⊂ A ∪ B. Et finalement

A ∪ B = A ∩ B.

2. Montrer que A ∩ B = A∪B revient à montrer les deux inclusions suivantes:

A ∩ B ⊂ A ∪ B et A ∪ B ⊂ A ∩ B.

(a) Soit x ∈ A ∩ B alors x ∈ / A ∩ B et donc x ∈/ A ou x ∈


/ B, ce qui
signifie que x ∈ A ∪ B. Cela montre que A ∩ B ⊂ A ∪ B.
(b) Soit x ∈ A ∪ B alors x ∈
/ A ou x ∈
/ B donc x ∈
/ A ∩ B ce qui entraine
que x ∈ A ∩ B. Cela montre que A ∪ B ⊂ A ∩ B. Et finalement

A ∩ B = A ∪ B.

Definition 1.8. (Différence) Soit A et B des parties d’un ensemble E cad


A, B ⊂ E. On appelle différence de A et B, l’ensemble notée A \ B l’ensemble
des éléments de E qui sont dans A et qui ne sont pas dans B. Ce qui se traduit
par:

A \ B = {x ∈ E / x ∈ A et x ∈
/ B}.

Example 1.9. Soit A = [1; 3] et B = [2; 3]. Alors A \ B = [1; 2[.


Remarque 1.17. Si A ⊂ B, alors A \ B s’appelle le complémentaire de A dans
B et se note aussi CB A.

Remarque 1.18. On a pour tout ensemble A:

A\∅=A et A \ A = ∅.

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Definition 1.9. (Différence symétrique) Soient A et B des parties d’un ensem-
ble E cad A, B ⊂ E. On appelle différence symétrique de A et B, l’ensemble
notée A∆B, des éléments de E qui sont soit dans A et pas dans B, soit dans
B et pas dans A. Ce qui se traduit par:
A∆B = {x ∈ E / x ∈ A et x ∈
/ B} ∪ {x ∈ E / x ∈ B et x ∈
/ A}.
Example 1.10. Soient E = {1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8}, A = {1, 2, 3, 4, 5, 6} et B =
{2, 4, 6, 8}. On a:
A∆B = {1, 3, 5, 8}.
Remarque 1.19. La différence symétrique se note aussi:
A∆B = (A\B) ∪ (B\A).
Proposition 1.6. Soit A et B des parties d’un ensemble E. Alors on a:
A∆B = (A ∪ B) \ (A ∩ B) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ B).
Remarque 1.20. Soient A une partie d’un ensemble E. On a:
A∆∅ = A, A∆E = A, A∆A = ∅,
Proposition 1.7. Soient A et B des parties d’un ensemble E. On a:
1. A∆B = B∆A
2. A∆(B∆C) = (A∆B)∆C.
Proposition 1.8. Soient A, B et C des parties d’un ensemble E. On a:
A ∩ (B∆C) = (A ∩ B)∆(A ∩ C).
Soient a et b deux éléments. Nous admettons qu’il est possible de former
un troisième élément que l’on note (a, b) et que l’on appelle le couple (a, b), tel
qu’on ait:
(a, b) = (a0 , b0 ) ⇔ (a = a0 ) et (b = b0 ) .
 

On dit que a est le premier élément et b le deuxième élḿent du couple (a, b).
L’équivalene précédente montre que l’ordre dans lequel on écrit les deux éléments
figurant dans un couple est important. Il ne faut pas confondre (a, b) et (b, a)
sauf si a = b. De même le couple (a, b) est différent de l’ensemble {a, b}.
Definition 1.10. (Produit cartésien) Soient A et B deux ensembles non vides.
On appelle produit cartésien de A et B, l’ensemble noté A × B (qui se lit A croit
B) consituté de couple (a, b) avec a ∈ A et b ∈ B. Autrement dit
A × B = {(a, b)/a ∈ A, b ∈ B}.
Example 1.11. Soient A = {1, 2} et B = {1, 2, 3}. On a:
n o
A×B = (1, 1); (1, 2); (1, 3); (2, 1); (2, 2); (2, 3) .
n o
B×A = (1, 1); (1, 2); (2, 1); (2, 2); (3, 1); (3, 2) .

On remarque A × B 6= B × A car (2, 3) ∈ A × B et (2, 3) ∈


/ B × A.

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Remarque 1.21. On a: A × B = B × A si et seulement si A = B.
Remarque 1.22. Lorsque A = B, A × A se note A2 et on appelle diagonale
de A2 l’ensemble des couples (a, a) avec a ∈ A.
Proposition 1.9. Soient A, B des ensembles quelconques, et A0 , B 0 des ensem-
bles non vides. On a:
   
(A0 × B 0 ) ⊂ (A × B) ⇔ (A0 ⊂ A) ∧ (B 0 ⊂ B) .

Proposition 1.10. Soient A, B et C des ensembles quelconques. Alors on a:

A × (B ∩ C) = (A × B) ∩ (A × C).
A × (B ∪ C) = (A × B) ∪ (A × C).

Proposition 1.11. Soient A, B des ensembles quelconques. On a:

A×B = ∅ ⇔ (A = ∅ ou B = ∅).
A×B 6= ∅ ⇔ (A 6= ∅ et B 6= ∅).

Plus généralement, on a:
Definition 1.11. Soient E1 , E2 , · · · , En des ensembles non vides. Le produit
cartésien des ensembles E1 , E2 , · · · , En est l’ensemble noté

E1 × E2 × · · · × En

constitués des n-uplets (x1 , x2 , · · · , xn ) avec xi ∈ Ei pour tout i = 1, · · · , n.


Autrement dit

E1 × · · · × En = {(x1 , · · · , xn )/x1 ∈ E1 , · · · , xn ∈ En }.

Notation: On notera
n
Y
E1 × · · · En = Ei . (1)
i=1

En particulier, pour tout n ∈ N∗ , on note E n = E × E × · · · × E.

1.4 Partition d’un ensemble


Definition 1.12. On appelle partition d’un ensemble E, toute famille F ⊂
P(E) telle que:

ˆ les éléments de la famille F sont disjoints deux à deux, cad

∀A, B ∈ F, A ∩ B = ∅;

ˆ la famille F recouvre l’ensemble E ou que F est un recouvrement de E,


cad
[
A = E.
A∈F

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Example 1.12. L’ensemble E = {1, 2, 3} a les partitions suivantes:
n o
ˆ {1}; {2}; {3} .
n o
ˆ {1, 2}; {3} .
n o
ˆ {1, 3}; {2} .
n o
ˆ {1}; {2, 3} .
n o
ˆ {1, 2, 3} .

Par contre
n o
ˆ ∅, {1, 3}; {2} n’est pas une partition de E parce qu’elle contient l’ensemble
vide ∅.
n o
ˆ {1, 2}; {2, 3} n’est pas une partition de E parce que l’élément 2 appar-
tient à plus d’une partie.

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2 Relation dans un ensemble
Nous rappelons dans cette section les notions élémentaires de relations, de rela-
tion d’équivalence et de relation d’ordre.

2.1 Définitions et exemples


Definition 2.1. Soient A et B deux ensembles non vides. On appelle relation
de A et B un sous-ensemble G du produit cartésien A × B.
Remarque 2.1. L’ensemble A est appelé ensemble de départ de la relation,
l’ensemble B est appelé l’ensemble d’arrivé de la relation et la partie G de A×B
est appelée le graphe de la relation.
Notation: Soient a ∈ A et b ∈ B. On note par aRb pour dire que a et en
relation avec b et le graphe de la relation est noté par:

GR = {(a, b) ∈ A × B, aRb}.

Si A = B la relation R est dite binaire. Plus précisement:


Definition 2.2. (Relation binaire) Soit A un ensemble non vide. On appelle
relation binaire sur A, tout couple R = (A, Γ), où Γ est une partie de A × A
que l’on appelle graphe de la relation R.
Notation: Si (x, y) ∈ Γ , on dit que x est en relation avec y ; on note xRy,
sinon on e(xRy).
Example 2.1. ∀x, y ∈ N, xRy ⇔ x divise y est une relation binaire.
Example 2.2. Soit E un ensemble et soient x, y ∈ E. xRysi et seulement si
x = y est une relation binaire sur E.
Example 2.3. La relation d’inclusion est une relation binaire dans l’ensemble
P(E) des parties d’un ensemble E.
Proposition 2.1. Soient R est une relation de A vers B et S une relation de
A vers C. Alors on peut définir une relation entre A et C par

R ◦ S = {(a, c) ∈ A × C/∃b ∈ B, aRb et bSc}.

Parmi les relations, on va privilégier maintenant des relations binaires définies


dans A × A.
Definition 2.3. Soient A 6= ∅ et R une relation binéaire sur A. On dit que R
est une relation:
1. Réflexive: si ∀x ∈ A, xRx.
2. Symétrique: si ∀x, y ∈ A, xRy ⇒ yRx.
3. Antisymétrique: si ∀x ∈ A, y ∈ A, (xRy et yRx) ⇒ x = y.
4. Transitive: si ∀x, y, z ∈ A, (xRy et yRz) alors on a: xRz.
Example 2.4. La relation d’égalité est réflexive: pour tout x ∈ E, on a: x = x.

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Example 2.5. Dans l’ensemble P(E) des parties non vides d’un ensemble E,
l’inclusion est réflexive, antisymétrique et transitive.
Example 2.6. Dans Z∗ = Z − {0}, la relation xRy ⇔ x divise y est réflexive
et transitive mais elle n’est ni symétrique ni antisymétrique, ce qui montre au
passage que la propriété d’antisymétrie n’est pas la négation de la propriété de
symétrie.

2.2 Relations d’ordre


Definition 2.4. (Relation d’ordre) On dit qu’une relation binaire dans un en-
semble E est une relation d’ordre si elle est réflexive, antisymétrique et transi-
tive.
En général, une relation d’ordre sera notée ≤ et on dit que (E, ≤) est un en-
semble ordonné.
ˆ x ≤ y se lit: x est inférieur ou égal à y; ou x est plus petit que y.
ˆ Si x ≤ y et x 6= y, on écrit x < y ou y > x et on dit que: x est strictement
inférieur à y; ou y est strictement supérieur à x.
Example 2.7. Soit E un ensemble non vide et P(E) l’ensemble des parties de
E. Alors la relation ⊂ est une relation d’ordre:
ˆ ⊂ est réflexive, car pour tout ensemble A ∈ P(E), on a A ⊂ A.
ˆ ⊂ est anti-symétrique, car pour tous A, B ∈ P(E), on a: A ⊂ B et B ⊂ A
alors A = B.
ˆ ⊂ est transitive, car pour tous A, B, C ∈ P(E), on a: A ⊂ B et B ⊂ C
alors A ⊂ C.
Remarque 2.2. Une relation d’ordre dans un ensemble E permet d’ordonner
les éléments de E. On dit qu’une relation d’ordre ≤ est total si

∀x, y ∈ E, (x ≤ y ou y ≤ x),

c’est-à-dire deux éléments quelconques sont toujours comparables; on dit que


(E, ≤) est un ensemble totalement ordonné. Une relation d’ordre qui n’est pas
total est dit partiel; on dit que (E, ≤) est un ensemble partiellement ordonné.
Example 2.8. Soit R l’ensemble des nombres réels et N l’ensemble des entiers
naturels.
1. La relation ≤ (inférieur ou égal à) sur R est une relation d’ordre total.
On a:
(a) a ≤ a.
(b) a ≤ b et b ≤ c =⇒ a ≤ c.
(c) a ≤ b et b ≤ a =⇒ a = b.
2. Par contre la division sur N n’est pas une relation d’ordre total. Par
exemple, 3 ne divise pas 7 et 7 ne divise pas 3. On dit que la relation est
un diviseur de est un ordre partiel sur N.

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Example 2.9. Soient (x, y), (x0 , y 0 ) ∈ R2 . On définit:

(x, y)R(x0 , y 0 ) ⇔ (x ≤ x0 ) ∧ (y ≤ y 0 ).

R est une relation d’ordre partiel. En effet: ∃(1, 2), (3, 0) ∈ R2 et (1, 2) n’est
pas en relation avec (3, 0) et (3, 0) n’est pas en relation avec (1, 2).
Soit (E, ≤) un ensemble ordonné et soit A une partie de E. La relation x ≤ y
entre éléments de A est évidemment une relation d’ordre sur A, appelée relation
d’ordre induite sur A par celle de E.
Definition 2.5. (Plus petit, plus grand élément) Soit (E, ≤) un ensemble or-
donné et A ∈ P(E).
1. On dit que m ∈ A est le plus petit élément de A si ∀y ∈ A, (m ≤ y).
2. On dit que M ∈ A est le plus grand élément de A si ∀y ∈ A, (y ≤ M ).
Example 2.10. Dans Z∗ on définit la relation  par

∀a, b ∈ Z∗ , a  b ⇔ ∃k ∈ Z, b = ka.

NB: Lire a divise b par a  b.


1. Montrons que  est une relation d’ordre.
ˆ  est réflexive, car ∀a ∈ Z∗ , ∃k = 1Z, a = 1a. Donc a  a.
ˆ  est anti-symétrique car ∀a, b ∈ Z∗ on a:

(a  b) ∧ (b  a) ⇔ (∃k1 ∈ Z, b = k1 a) ∧ (∃k2 ∈ Z, a = k2 b)
⇔ (∃k1 ∈ Z, b = k1 a) ∧ (∃k2 ∈ Z, a = k2 b) ∧ (b = k1 k2 b)
⇔ (∃k1 ∈ Z, b = k1 a) ∧ (∃k2 ∈ Z, a = k2 b) ∧ (k1 k2 = 1) car b 6= 0
⇔ m = n, car ∀k1 , k2 ∈ Z, (k1 k2 = 1 ⇒ k1 = k2 = 1).

D’où (a  b) ∧ (b  a) ⇒ a = b.
ˆ  est transitive, car ∀a, b, c ∈ Z∗ on a:

(a  b) ∧ (b  c) ⇔ (∃k1 ∈ Z, b = k1 a) ∧ (∃k2 ∈ Z, c = k2 b)
⇔ (∃k = k1 k2 ∈ Z; c = ka).

D’où (a  b) ∧ (b  c) ⇒ a  c.
2. L’ordre n’est pas total car a = 2 et b = 3 ne sont pas comparables.
3. Déterminons le plus petit et le plus grand élément de Z∗ .
ˆ Il est clair que 1 est le plus élément de Z∗ , car ∀a ∈ Z∗ , ∃k ∈ Z/a =
k · 1. Donc
∀a ∈ Z∗ , 1  a.
ˆ Z∗ n’a pas de plus grand élément car ∀a ∈ Z∗ , ∃b = 2a ∈ Z∗ , a  b.
4. Soient A = {−20, −18, −14, −10, −6, 2} et B = {−42, 2, 3, 6, 7}. Déterminons
le plus petit et le plus grand élément respectivement de A et de B s’ils ex-
istent.

13
ˆ 2 est le plus petit élément de A, car il divise tous les autres éléments
de A, donc:
∀a ∈ A, 2  a

ˆ A n’a pas de plus grand élément, car il n’y a pas dans A un élément
qui est divisible par tous les autres éléments de A.
ˆ B n’a pas de plus petit élément, car il n’y a pas dans A un élément
qui divise tous les autres éléments de A.
ˆ −42 est le plus grand élément de B, car tous les éléments de B di-
visent −42, donc
∀a ∈ B, a  −42.
Remarque 2.3. Remarquons qu’une partie A d’un ensemble ordonné n’admet
pas nécessairement un plus grand ou un plus petit élément. Par exemple si
E = N et si A est l’ensemble des nombres pairs, A n’a pas de plus grand élément.
Toutefois, si A admet un plus grand (ou un plus petit) élément, celui-ci est
unique. En effet, si a, a0 ∈ A sont tels que x ≤ a et x ≤ a0 quel que soit x ∈ A,
alors, en particulier, on a : a ≤ a0 et a0 ≤ a, d’où a = a0 . On pourra donc
parler du plus grand (ou du plus petit) élément de A lorsqu’il existe.

Proposition 2.2. Soit (E, ) un ensemble ordonné et A ∈ P(A). Alors si A


possède un plus petit ou un plus grand élément, il est unique.
Proof. Soit (E, ) un ensemble ordonné et A ∈ P(A)
ˆ Soient m et m0 deux éléments de A, alors:

(m plus petit élément de A)∧(m0 plus petit élément de A) ⇔ (m  m0 )∧(m0  m).

Par anti-symétrie m = m0 .
ˆ Soient M et M 0 deux éléments de A, alors:

(M plus grand élément de A)∧(M 0 plus grand élément de A) ⇔ (M 0  M )∧(M  M 0 ).

Par anti-symétrie M = M 0 .

Éléments minimaux et éléments maximaux


Definition 2.6. Soit (E, ) un ensemble ordonné et A ∈ P(E).
1. On dit qu’un élément m ∈ A est un élément minimal dans A s’il n’y a
pas dans A un élément plus petit que lui. Ceci est formellement équivalent
à:
∀y ∈ A, (y  m ⇒ y = m).

2. On dit qu’un élément M ∈ A est un élément maximal dans A s’il n’y a


pas dans A un élément plus grand que lui. Ceci est formellement équivalent
à:
∀y ∈ A, (M  y ⇒ y = M ).

14
Example 2.11. Soit la relation d’inclusion et l’ensemble

A = {{1, 2, 3}, {0, 4}, {1, 3, 5}, {1, 5}, {1, 3}, {5, 3}, {0, 5, 6, 7}}.

Alors
ˆ Les éléments minimaux de A sont:{0, 4}, {1, 5}, {1, 3}, {5, 3} et {0, 5, 6, 7}.

ˆ Les éléments maximaux de A sont:{0, 4}, {1, 2, 3}, {1, 3, 5} et {0, 5, 6, 7}.

ˆ A n’a pas de plus petit élément.

ˆ A n’a pas de plus grand élément.

Proposition 2.3. Soit (E, ) un ensemble ordonné et m, M ∈ E.


1. Si m est le plus petit élément de A alors m est le seul élément minimal
dans A.
2. Si M est le plus grand élément de A alors M est le seul élément maximal
dans A.
Proof. Immédiate.

Borne Inférieure, Borne Supérieure


Definition 2.7. Soit (E, ) un ensemble ordonné et A un sous-ensemble de E.
ˆ Un élément M ∈ E est un majorant de A s’il est supérieur ou égal à
tous les éléments de A cad:

∀a ∈ A, a ≤ M.

ˆ Un élément m ∈ E est un minorant de A s’il est inférieur ou égal à tous


les éléments de A cad:
∀a ∈ A, m ≤ a.

ˆ Le plus petit des majorants est appelé borne supérieure et on le note


sup(A).
ˆ Le plus grand des minorants est appelé borne inférieure et on le note
inf(A).
Remarque 2.4. Soit (E, ) un ensemble ordonné et A un sous-ensemble de
E.
ˆ Si A possède un majorant M alors on dit que A est une partie majorée.

ˆ Si A possède un minorant m alors on dit que A est une partie minorée.

ˆ Si A possède un minorant et un majorrant, on dit que A est une partie


bornée.
Remarque 2.5. Soit (E, ) un ensemble ordonné et A une partie de E.

15
1. Le plus petit (respectivement le plus grand) élément de A, s’il existe, est
un minorant (respectivement un majorant) de A. Par contre, un minorant
(respectivement un majorant) de A peut ne pas être le plus petit (respec-
tivement le plus grand) élément de A, car il n’est pas nécessairement dans
A.
2. Si la borne inférieure ou la borne supérieure d’un ensemble A existe, alors
elle est unique.

3. Si E est totalement ordonné par ≤ , alors tout sous ensemble fini A de E


admet un plus petit élément et un plus grand élément.
Example 2.12.
Proposition 2.4. Soient (E, ) un ensemble totalement ordonné et A et B
deux sous-ensembles de E dont les bornes inférieures et supérieures existent.
Alors:
1. sup(A ∪ B) = max sup A, sup B.
2. inf(A ∪ B) = min inf A, inf B.
3. sup(A ∩ B)  min sup A, sup B.

4. max inf A, inf B  inf(A ∩ B).


Proof.

2.3 Relation d’équivalence


Definition 2.8. (Relation d’équivalence) Soit A un ensemble non vide. On dit
qu’une relation binéaire R sur A est une relation d’équivalence sur A si et
seulement si elle
1. est réflexive;

2. est symétrique;
3. et est transitive.
Definition 2.9. Soit R une relation d’équivalence sur un ensemble E. On dit
que deux éléments x et y dans E sont équivalents si xRy.

Notation. Soit R une relation d’équivalence sur un ensemble E. On note

xRy ou x ≡ y(moduloR)

qui se lit x est équivalent à y modulo R.

Example 2.13. Étant donné E un ensemble non vide, alors: l’égalité est une
relation d’équivalence sur E.
Example 2.14. Dans Z × Z∗ , (p, q)R(p0 , q 0 ) ⇔ pq 0 = p0 q est une relation
d’équivalence.

16
Example 2.15. Sur l’ensemble Z on considère la relation définie par:

∀x, y ∈ Z, xRy ⇐⇒ x − y = 2k, k ∈ Z ⇐⇒ x ≡ y(2).

On a:
1. R est une relation réflexive car on a:

∀x ∈ Z, x − x = 0(2)

donc

∀x ∈ Z, xRx.

Ce qui montre que R est une relation réflexive.


2. R est symétrique d’après la symétrie de l’égalité:

∀x, y ∈ Z, xRy ⇐⇒ x − y = 2k
⇐⇒ y − x = 2(−k) l’égalité est symétrique
⇐⇒ yRx

donc

∀x, y ∈ Z, xRy ⇐⇒ yRx.

Ce qui montre que R est une relation symétrique.


3. R est une relation transitive, car d’après la transitivité de l’égalité on a :

∀x, y ∈ Z, (xRy) ∧ (yRz) ⇒ (x − y = 2k) ∧ (y − z = 2k 0 )


⇒ x − z = 2(k + k 0 )
⇒ xRz

donc

∀x, y ∈ Z, (xRy) ∧ (yRz) ⇒ xRz.

Ce qui montre que R est une relation transitive.


De ce qui précéde R est une relation d’équivalence.
Example 2.16. Soit p un entier ≥ 1. Dans R la relation

x = y(modp) ⇔ p divise x − y

est une relation d’équivalence. En effet:


ˆ si n ∈ Z, o n a: n − n = o · p, donc la relation est réflexive.
ˆ Si n, m et k sont des éléments de Z tels que n−m = kp, on a m−n = (−k)p
et la relation est symétrique.
ˆ Si n, n0 , m, k, k 0 ∈ Z sont tels que n − n0 = kp et n0 − m = k 0 p,on a :
n − m = (n − n0 ) + (n0 − m) = (k + k 0 )p, donc la relation est transitive.

17
Definition 2.10. (Classe d’équivalence) Soit R une relation d’équivalence sur
E et x ∈ E. On appelle classe d’équivalence de x la partie de E contenant les
éléments qui sont en relation avec x. On note la classe de x par x (on cl(x))

x = cl(x) = {y ∈ E/ xRy}.

x est dit un représentant de la classe d’équivalence de x.


Definition 2.11. Soit R une relation d’équivalence sur un ensemble E. On
appelle classe d’équivalence d’un élément x de E, et on note cl(x) ou x ou ẋ,
l’ensemble des y ∈ E qui sont équivalents à x modulo R.
Example 2.17. Dans Z/2Z, on définit xRy ⇔ x − y = 2k. On a:

1 = {. . . , −3, −1, 1, 3, 5, . . .}
0 = {. . . , −4, −2, 0, 2, 4, . . .}.

Definition 2.12. (Ensemble quotient) Soit R une relation d’équivalence sur E


les classes d’équivalences forment un ensemble appelé ensemble quotient noté
E/R = {x, x ∈ E}.
Definition 2.13. L’ensemble des classes d’équivalence s’appelle l’ensemble quo-
tient de E par R et se note E/R. Tout élément d’une classe d’équivalence
s’appelle un représentant de cette classe.
Par définition de E/R, l’application π : x 7→ ẋ de E dans E/R est surjective;
on l’appelle l’application canonique ou la surjection canonique.
Example 2.18. Soit la relation déquivalence R définie sur Z par

xRy ⇐⇒ x − y = 2R.

Alors Z/2Z = {0, 1}.


Theorem 2.1. Soit R une relation d’équivalence sur un ensemble non vide E.
Alors deux classes d’équivalences sont soit disjoints soit égales.
Proof. Soient x, y ∈ E, supposons que x ∩ y 6= ∅ alors il existe z ∈ x ∩ y tel que:
zRx et zRy. Montrons alors que x = y. On a:
 
z ∈ x =⇒ xRz
z ∈ x ∩ y =⇒ =⇒ xRy =⇒ x = y.
z ∈ y =⇒ yRz

Theorem 2.2. Soit R une relation d’équivalence sur E alors les classes d’équivalences
forment une partition de E, c’est-à-dire, ∀x, y ∈ E/R, x ∩ y = ∅ si x 6= y, on a:
[
x = E.
x∈E/R

Remarque 2.6. Réciproquement, toute partition de E définit une relation


d’équivalence dont les classes sont les éléments de la partition donnée.
Proof.

18
3 Applications
3.1 Définitions et exemples
Soient E et F deux ensembles. On appelle graphe de E vers F , toute partie
non vide Γ de E × F . Autrement dit, tout élément de Γ est un couple ordonné
(x, y) où x ∈ E et y ∈ F .

Definition 3.1. Soient E et F deux ensembles. On appelle fonction ou appli-


cation de E dans F , tout triplet f = (Γ, E, F ) vérifiant les conditions suivantes
:
1. Γ est un graphe de E vers F .
2. Pour tout x ∈ E, il existe un élément y et un seul de F tel que (x, y) ∈ Γ.

On dit que Γ est le graphe de la fonction f . Si x ∈ E, l’unique élément y de F


tel que (x, y) ∈ Γ s’appelle l’image ou la valeur de la fonction f en x ; on la note
f (x). Le graphe Γ de la fonction f est donc l’ensemble des couples (x, f (x)) où
x ∈ E. Si f = (Γ, E, F ) est une fonction, on dit que E est l’ensemble de départ
(ou de définition) et F l’ensemble d’arrivée.

Pour exprimer que f est une application de E dans F on utilise les notations
suivantes :

f :E→F ou x 7→ f (x).

L’ensemble des applications de E dans F se note

F(E, F ) ou F E .

Example 3.1. Si F = R, on dit que f est une fonction réelle. Si E ⊂ R, ont


dit que f est une fonction d’une variable réelle. Par exemple x 7→ sin x est une
fonction réelle d’une variable réelle.
Example 3.2. On appelle application identique d’un ensemble E, et on note
IdE ou 1E l’application qui à tout x ∈ E fait correspondre x lui-même. On a
donc par définition :

IdE (x) = x pour tout x ∈ E.

Example 3.3. Soient E et F deux ensembles. Les applications (x, y) 7→ x de


E × F dans E et (x, y) 7→ y de E × F dans F s’appellent respectivement la
première projection et la deuxiàme projection. On les note pr1 et pr2 respective-
ment

Example 3.4. On dit qu’une application f : E → F est constante si l’on a


f (x) = f (y) quels que soient x, y ∈ E.
Example 3.5. Soient f = (Γ, E, F ) et g = (Γ0 , E 0 , F 0 ) deux fonctions. On dit
que ces fonctions sont égales si les trois conditions suivantes sont vérifiées :

E = E0, F = F 0 et f (x) = g(x) pour toutx ∈ E.

19
Example 3.6. Soit f = (Γ, E, F ) une fonction et soit A une partie de E. On
appelle restriction de f à A, et on note f |A , l’application h de A dans F telle
que h(x) = f (x) pour tout x ∈ A.

Inversement, étant donné deux fonctions f = (Γ, E, F ) et g = (Γ0 , E 0 , F 0 ),


on dit que f est un prolongement de g si l’on a les relations
E 0 ⊂ E, F 0 ⊂ F et f (z) = g(x) pour tout x ∈ E 0 .
Example 3.7. Soit E un ensemble. On appelle fonction caractéristique de E,
la fonction χE à valeurs réelles définie par :

1 si x ∈ E
χE (x) =
0 si x 6∈ E.

3.2 Compositions des applications


Soient E, F, G trois ensembles et f = (Γ, E, F ), g = (Γ0 , F, G) deux applications
de E dans F et de F dans G respectivement.

Pour tout x ∈ E, f (x) ∈ G , donc g(f (x)) ∈ G. L’application x 7→ g(f (x)) de


E dans G s’appelle l’application composée de f et g et se note g ◦ f ou gf s’il
n’y a pas de confusion possible.

On a donc par définition


(g ◦ f )(x) = g(f (x)) pour tout x ∈ E.
On notera bien que dans l’écriture g◦f , on effectue d’abord l’opération x 7→ f (x)
puis l’opérateur f (x) 7→ g(f (x)).

On définit de même la composée d’un nombre fini d’applications. En particulier,


si f est une application de E dans E, on peut former f ◦ f, f ◦ f ◦ f , etc. Ces
applications sont notées f 2 , f 3 , . . ..
Example 3.8. Prenons E = F = G = R et f (x) = cos x, g(x) = x2 + 1. On a:
(g ◦ f )(x) = g(f (x)) = cos2 x + 1
(f ◦ g)(x) = f (g(x)) = cos(x2 + 1),
ce qui montre que f ◦ g 6= g ◦ f en général.
Theorem 3.1. Quelles que soient les applications
f : E → F, g : F → G, h : G → H,
on a:
(h ◦ g) ◦ f = h ◦ (g ◦ f ).
En calculant la valeur du premier membre en un point x quelconque de E, on
trouve h(g(f (x))). De même la valeur du second membre au même point x est
h(g(f (x))), d’où l’égalité à établir.

Le théorème permet de noter simplement h ◦ g ◦ f l’application (h ◦ g) ◦ f =


h ◦ (g ◦ f ).

20
3.3 Images directes et images réciproques
Definition 3.2. Soient E et F deux ensembles, f : E → F une application,
A ⊂ E et B ⊂ F .
1. On appelle image directe de A par f , et l’on note f (A), l’ensemble des
f (x) pour x ∈ A. On a:

f (A) = {f (x) ∈ F : x ∈ A} = {y ∈ F, ∃x ∈ A, y = f (x)}.

2. On appelle image réciproque de B par f , et l’on note f −1 (B), l’ensemble


des x ∈ E tels que f (x) ∈ B. On a:

f −1 (B) = {x ∈ E, f (x) ∈ B} = {x ∈ E, ∃y ∈ B, f (x) = y}.

L’image f (E) de E s’appelle l’image de f et se note Im(f ).


Example 3.9. Soit l’application f de {1, 2, 3, 4} dans {a, b, c, d, e} définie par:

f (1) = a, f (2) = c, f (3) = d et f (4) = e.

L’image directe de A = {2, 3} par f est f ({2, 3}) = {c, d} tandis que l’image de
f est {a, c, d, e}.
Example 3.10. Soit f l’application de R dans R définie par√f (x) = x2 . L’image

réciproque de B = [1, 2] par f notée f −1 (B) est égale à [− 2, −1] ∪ [1, 2].
Remarque 3.1. On se gardera bien de confondre l’image directe par f d’une
partie A de E, avec l’image par f d’un élément x de E, ou avec l’image de
l’application f .
Remarque 3.2. On remarquera que la notation f −1 (B) ne signifie nullement
que l’application réciproque de f existe : il s’agit simplement d’une notation
abusive.
On a les relations suivantes:
ˆ f (∅) = ∅; f −1 (∅) = ∅; f −1 (F ) = E.
ˆ A ⊂ f −1 (f (A)) pour toute partie A de E.
ˆ f (f −1 (B)) ⊂ B pour toute partie B de B.
Definition 3.3. Soit f une application d’un ensemble E dans lui même et soit
A une partie de E. On dit que A est stable par f si l’on a f (A) ⊂ A. On dit
que A est invariant par f si f (A) = A. L’application h : A → A qui coincide
avec f sur A s’appelle l’application induite par f sur A.
Nous donnons ci-après quelques propriétés de l’image directe et de l’image
réciproque ; ces propriétés ne doivent pas être apprises par coeur mais doivent
être retrouvées rapidement en cas de besoin.
Proposition 3.1. Soient f : E → F une application, A, A0 ⊂ E et B, B 0 ⊂ F .
Alors on a:
1. Si A ⊂ A0 alors f (A) ⊂ f (A0 ).

21
2. f (A ∪ A0 ) = f (A) ∪ f (A0 ) pour A et A0 quelconques.
3. f (A ∩ A0 ) ⊂ f (A) ∩ f (A0 ) avec égalité si f est injective.
4. f −1 (B ∪ B 0 ) = f −1 (B) ∪ f −1 (B 0 ) pour B et B 0 quelconques.
5. f −1 (B ∩ B 0 ) = f −1 (B) ∩ f −1 (B 0 ) pour B et B 0 quelconques.
6. Si B ⊂ B 0 alors f −1 (B) ⊂ f −1 (B 0 ).
Proof. Exercices à faire.
Proposition 3.2. Soient f : E → F une application et B ⊂ F . Alors

f −1 (CF B) = CE f −1 (B).

Proof. Soit x ∈ E, alors on a:

x ∈ f −1 (CF B) ⇔ f (x) ∈ CF B
 
⇔ f (x) ∈ F ∧ f (x) ∈ /B
/ f −1 (B)

⇔ (x ∈ E) ∧ x ∈
⇔ x ∈ CE f −1 (B).

Ce qui montre que f −1 (CF B) = CE f −1 (B).


Remarque 3.3. Soient f : E → F une application et A ⊂ E. Alors les
ensembles CF f (A) et f (CE A) ne sont pas toujours comparables.
Example 3.11. Soit f : E −→ F l’application définie par: f (x) = x2 , avec

E = {−3, −2, −1, 0, 1, 2, 3, 4}, F = {−1, 0, 1, 2, 4, 5, 9, 10, 16}

Soit A = {0, 1, 2, 4} une partie de E. On a:

CE A = {−3, −2, −1, 3}; f (A) = {0, 1, 4, 16};


f (CE A) = {1, 4, 9}; CF f (A) = {−1, 2, 5, 9, 10}.

On constate que: CF f (A) 6⊂ f (CE A) et f (CE A) 6⊂ CF f (A), c’est-à-dire que


CF f (A) et f (CE A) ne sont pas comparables.

3.4 Applications injectives, surjectives et bijectives


Definition 3.4. Soit f : E → F une application. On dit que :
1. f est injective (ou est une injection) si tout élément de F possède au plus
un antécédant.
2. f est surjective (ou est une surjection) si tout élément de F possède au
moins un antécédant.
3. f est bijective (ou est une bijection) si elle est injective et surjective.
Example 3.12. Soit A une partie d’un ensemble E. L’application j : A ,→
E définie parj(x) = x pour tout x ∈ A est injective; on l’appelle l’injection
canonique de A dans E.

22
Example 3.13. On appelle permutation d’un ensemble E, toute application
bijective de E sur E. L’ensemble des permutations de E se note S(E). Si
E = {1, . . . , n}, on écrit Sn au lieu de S(E).

Example 3.14. Si a et b sont des nombres réels et si a 6= 0, l’application


f : E → E définie par f (x) = ax + b pour tout x ∈, est bijective.
Proposition 3.3. (Définition-Injective) Soit f : E → F une application.

f est injective ⇔ ∀x, x0 ∈ E, x 6= x0 ⇒ f (x) 6= f (x0 ) .




En prenant la contrapposée de l’implication, dans la deuxième proposition de


cette équivalence, on obtient:

f est injective ⇔ ∀x, x0 ∈ E, f (x) = f (x0 ) ⇒ x = x0 .




Example 3.15. L’application définie par:

f :R → R
x 7→ sin nx

n’est pas injective car 0 6= π alors que f (0) = f (π) = 0. Par contre l’application
définie par

f :N → R
n 7→ 2n

est injective.
Proposition 3.4. (Définition-Surjective) Soit f : E → F une application.

f est surjective ⇔ ∀y ∈ F, ∃x ∈ E, f (x) = y.

Example 3.16. L’application définie par

f :R → R
x 7→ sin x

n’est pas surjective car 2 ∈ R et @x ∈ R / sin x = 2. Par contre

f : R∗+ → R
x 7→ ln x

est surjective car ∀y ∈ R, ∃x > 0 / y = ln x ⇐⇒ x = exp y.


Proposition 3.5. (Définition-Bijective) Soit f : E → F une application.

f est bijective ⇔ ∀y ∈ F, ∃!x ∈ E, f (x) = y.

Definition 3.5. Une application f : E → F est inversible si et seulement si il


existe une unique application g : F → E telle que

f ◦ g = IdF et g ◦ f = IdE .

23
On dit que f est inversible et g, notée f −1 , est appelée l’application réciproque
ou l’application inverse de f .
Example 3.17. On considère l’application

f : R − {2} → F
x+5
x 7→
x−2
avec F un sous-ensemble de R. Déterminons F pour que l’application f soit
bijective et donnons l’application inverse de f .
Montrer que f est bijective revient à examiner l’existence de solution de l’équation
y = f (x), pour tout y ∈ F . Soit y ∈ F , alors
x+5
y = f (x) ⇔ y=
x−2
⇔ y(x − 2) = x + 5 = yx − x = 5 + 2y
⇔ x(y − 1) = 5 + 2y
5 + 2y
⇔ x= si y 6= 1.
y−1
Ce qui montre que
5 + 2y
∀y ∈ R − {1}, ∃!x = , y = f (x).
y−1
5+2y
Pour montrer que f est bijective, il reste à voir si x = y−1 ∈ R − {2}? On a:

5 + 2y
= 2 ⇔ 5 = −2 ce qui est impossible.
y−1
5+2y
Ce qui montre que x = y−1 ∈ R − {2}, par suite:

5 + 2y
∀y ∈ R − {1}, ∃!x = , y = f (x)
y−1

donc f est bijective si F = R − {1} et l’inverse f est:

f −1 : R − {1} → R − {2}
5 + 2y
y 7→ .
y−1

Remarque 3.4. Il est clair que si f est bijective, il en est de même de f −1 et


on a: (f −1 )−1 = f . On dit que f est une bijection entre E et F et que E et F
sont deux ensembles équipotents.
Proposition 3.6. Soit f une application d’un ensemble E dans un ensemble
F . Pour que f soit inversible, il faut et il suffit qu’elle soit bijective.
Remarque 3.5. Toute application f : E → E telle que f ◦ f = IdE est bijective
et f −1 = f . Une telle bijection s’appelle une involution de E.
Theorem 3.2. Soient f : E → F et g : F → G.

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1. Si f est injective et g est injective alors g ◦ f est injective.
2. Si f est surjective et g est surjective alors g ◦ f est surjective.
3. Si f est bijective et g est bijective alors g ◦ f est bijective et (g ◦ f )−1 =
f −1 ◦ g −1 .
Proof. Soient f : E → F et g : F → G.
1. Supposons f et g injectives et montrons que g ◦ f est injective. Soient
x, x0 ∈ E, alors on a:

x 6= x0 ⇒ f (x) 6= f (x0 ), car f est injective


⇒ g(f (x)) 6= g(f (x0 )), car g est injective
0
⇒ g ◦ f (x) 6= g ◦ f (x )

ce qui montre que g ◦ f est injective.


2. Supposons f et g surjectives et montrons que g ◦ f est surjective. Soit
z ∈ G, g étant surjective, il existe y ∈ F tel que z = g(y). Comme y ∈ F
et f est surjective alors il existe x ∈ E tel que y = f (x), donc z = g(f (x))
et on déduit que:

∀z ∈ G, ∃x ∈ E, z = g ◦ f (x),

ce qui montre que g ◦ f est surjective.


3. De (1) et (2) on déduit que si f et g sont bijectives alors g ◦ f est bijective.
Montrons que (g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .
D’après (2), pour z ∈ G, z = g(y), y = f (x) et z = g ◦ f (x), comme f, g et
g ◦ f sont bijectives, alors y = g −1 (z), x = f −1 (y) et x = (g ◦ f )−1 (z), par
suite

∀z ∈ G, on a (g ◦ f )−1 (z) = x = f 1 (y) = f −1 (g −1 (z)) = f −1 ◦ g −1 (z).

Remarque 3.6. Les réciproques de ces implications ne sont pas vraies, pour
s’en convaincre il suffit de prendre l’exemple suivant: soient les applications
suivantes:

f :R → R
x 7→ exp x

et

g:R → R
x 7→ ln(|x|)

alors g ◦ f est injective malgré que g ne le soit pas et g ◦ f est surjective malgré
que f ne le soit pas.
Proposition 3.7. Soient deux applications f : E → F et g : F 0 → G telles que
F ⊂ F 0 . Alors:

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1. g ◦ f injective ⇒ f injective.
2. g ◦ f surjective ⇒ g surjective.

3. Si f (E) = F 0 , alors g ◦ f injective ⇒ g injective.


Proof. Comme F ⊂ F 0 , alors g ◦ f : E → G est bien définie.
1. Supposons que g ◦ f est injective et montrons que f est injective. Soient
x, x0 ∈ E, alors:

f (x) = f (x0 ) ⇒ g(f (x)) = g(f (x0 )) car g est une application
0
⇒ g ◦ f (x) = g ◦ f (x )
⇒ x = x0 car g◦f est injective

donc: ∀x, x0 ∈ E, f (x) = f (x0 ) ⇒ x = x0 ce qui montre que f est injective.


2. Supposons que g ◦ f est surjective et montrons que g est surjective. Soit
z ∈ G, alors:

g◦f surjective ⇒ ∃x ∈ E, g ◦ f (x) = z


⇒ ∃x ∈ E, g(f (x)) = z
⇒ ∃y = f (x) ∈ F, g(y) = z

donc: ∀z ∈ G, ∃y ∈ F, g(y) = z ce qui montre que g est surjective.


3. Soient f : E → F et g : F 0 → G, avec F 0 = f (E). Supposons que g ◦ f est
injective et montrons que g est injective. Soient y, y 0 ∈ F 0 = f (E), alors
il existe x, x0 ∈ E tels que y = f (x) et y 0 = f (x0 ), donc:

g(y) = g(y 0 ) ⇒ g(f (x)) = g(f (x0 ))


⇒ g ◦ f (x) = g ◦ f (x0 )
⇒ x = x0 car g◦f est injective
0
⇒ f (x) = f (x ) car f application
0
⇒ y=y

ce qui montre que g est injective.

Definition 3.6. (Fonction) On appelle fonction de E dans F , toute applica-


tion f d’un sous-ensemble Df ⊂ E dans F . Le sous-ensemble Df est appelé
ensemble de définition de f .
Remarque 3.7. Toutes les notions données pour les applications peuvent étre
adaptées pour les fonctions.

Definition 3.7. (Injection canonique) Soit H ⊂ E, on appelle injection canon-


ique de H dans E, l’application i définie par: i : H ⊂ E −→ E, x 7−→ i(x) = x
Remarque 3.8. Si H = E l’injection canonique n’est autre l’application iden-
tité de E.

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Definition 3.8. (Surjection canonique) Soit R une relation d’équivalence définie
sur E et E/R, l’ensemble quotient. L’application π : E → E/R définie par
π(x) = x, est appelée surjection canonique.

Le résultat suivant sera souvent utilisé dans la suite du cours.


Theorem 3.3. (Décomposition canonique d’une application.) Soient E et F
deux ensembles et f : E → F une application.
1. La relation binaire R définie sur E par: xRy si et seulement si f (x) =
f (y) est une relation d’équivalence dans E dite associée à f .
2. Soient π la surjection canonique de E sur E/R et j l’injection canonique
de f (E) dans F . Alors il existe une application bijective unique

f : E/R → f (E)

telle que f = j ◦ f ◦ π.
Proof.
Definition 3.9. La décomposition f = j◦f ◦π s’appelle la décomposition canon-
ique ou la factorisation canonique de f . La bijection f s’appelle l’application
induite par f ou encore l’application déduite de f par passage au quotient.

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