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Cours de Topologie

Mostafa MBEKHTA

2020-2021
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Chapitre 1

Espaces Topologiques

Soit E un ensemble non vide et P(E) l’ensemble des parties (ou sous-
ensembles) de E.

Définition 1.0.1 Soit E un ensemble non vide. Un sous-ensemble T de


P(E) est dit une topologie sur E si il vérifie les propriétés suivantes
(P1 ). ∅, E ∈ T ;
(P2 ). La réunion (finie ou infinie) d’une famille d’éléments de T est un
élément de T ;
(P3 ). L’intersection de deux éléments de T est un élément de T .

Le couple (E, T ) est dit espace topologique.


Les éléments de T sont appelés les ouverts de E et leurs complémentaires
les fermés de E. Donc

F est fermé si et seulemernt si F c ∈ T ,

où F c == E \ F désigne le complémentaire de F .

Remarque 1.0.2 (1) La propriété (P3 ) est équivalente à toute intersection


finie d’éléments de T est un élément de T .
(2) Il existe plusieurs topologies sur E. Par exemple il existe toujours
deux topologies "extrêmes" sur E
(i) T = P(E), cette topologie est dite discrète.
(ii) T = {∅, E}, cette topologie est dite grossière (ou trivial).

Exemple 1.0.3 (1) Soit E = {a, b, c, d, e} et

T1 = {∅, E, {a}, {c, d}, {a, c, d}, {b, c, d, e}},

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4 CHAPITRE 1. ESPACES TOPOLOGIQUES

T2 = {∅, E, {a}, {b}, {c}, {d}, {e}}.


Alors : T1 est une topologie sur E. Par contre T2 n’est pas une topologie sur
E.
(2) Soit E un ensemble infini et soit T = {Ω ⊆ E; Ω = ∅ ou Ωc est fini}
est une topologie sur E.
En effet, il suffit de remarquer que si A, B ⊆ E, alors (A ∩ B)c = Ac ∪ B c
et (A ∪ B)c = Ac ∩ B c .
(3) Les espaces métriques sont des espaces topologiques (voir Chapitre 2).
(4) E = R, T = {∅, R, ]a, b[; a, b ∈ R, a < b} n’est pas une topologie sur E.
Par contre

T = {∅, R et des réunions quelconques d’intervalles de la forme ]a, b[ a, b ∈ R}

est une topologie sur R. C’est la topologie associée à la métrique


d(x, y) = |x − y|, x, y ∈ R. Cette topologie est appelée topologie usuelle
sur R.
(5) Topologie induite : Si (E, T ) est un espace topologique et A ⊆ E alors

TA = {Ω ∩ A; Ω ∈ T }

est une topologie sur A, cette topologie est dite la topologie induite (ou re-
lative ) par T .
La topologie induite joue un rôle très important en analyse. Voici quelques
exemples :

a) Z ⊂ R, muni de la topologie usuelle de R est discret (i.e. ∀x ∈ Z, {x}


est un ouvert de Z. En effet, si x ∈ Z, alors {x} = Z∩]x − 21 , x + 12 [ et donc
ouvert dans Z.
b) Q ⊂ R, muni de la topologie usuelle de R n’est pas discret. En effet,
si x ∈ Q, alors {x} 6= Q ∩ Ω pour tout Ω ouvert de R, car Ω étant ouvert, il
existe δ > 0 tel que ]x − δ, x + δ[⊆ Ω. Par conséquant Q ∩ Ω est un ensemble
infini.
c) E = R muni de la topologie usuelle et A = [0, 1]. Alors A est un fermé
de R. Si A est muni de la topologie induite, alors tout intervalle ]a, b[⊂ [0, 1]
est un ouvert de A. Mais aussi tout intervalle [0, b[, b ≤ 1 est un ouvert de
A, puisque [0, b[= [0, 1]∩] − 1, b[ et ] − 1, b[ est un ouvert de R. De même pour
tout 1 > a ≥ 0, ]a, 1] = [0, 1]∩]a, 2[ est un ouvert de A. En particulier [0, 1]
est un ouvert dans A.

Exercice 1.1 Soit E = Z et T = {∅; nZ, n ∈ N}. Est-ce que (E, T ) est un
espace topologique ?
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Tp car pour n = 1, Z ∈ T .
Solution (P1 ) est réalisé
(P3 ) est réalisé car i=1 ni Z = nZ où n = ppcm{n1 , n2 , · · · np }
(P2 ) n’est pas réalisé car, par exemple, 2Z ∪ 3Z 6= nZ, pour tout n ∈ Z.
En effet, pour n = 0, 1, 2, 3 c’est évident. Pour n ≥ 4, si n est pair on a
3 ∈ 2Z ∪ 3Z par contre 3 ∈ / nZ. Si n est impair on a 2 ∈ 2Z ∪ 3Z par contre
2∈/ nZ. Donc (E, T ) n’est pas un espace topologique.

Exercice 1.2 Soit E un ensemble et A, B deux sous-ensembles de E. A


quelles conditions sur A et B, pour que T = {∅, E, A, B} soit une topologie
sur E.

Solution (P2 ) implique que A ∪ B ∈ T et (P3 ) implique que A ∩ B ∈ T .


Donc il y a 3 possibilités :
(i) A = B c
(ii) A ∩ B = A (i.eA ⊆ B) ;
(iii) A ∩ B = B (i.eB ⊆ A).

Nous présentons maintenant la terminologie fondamentale concernant les


espaces topologiques. La plupart de ces concepts sont déjà familiers dans le
contexte des espaces métriques.

Dans la suite, (E, T ) sera un espace topologique.


• Rappel : les éléments de T sont appelés les ensembles ouverts de E,
leurs complémentaires sont appelés les ensembles fermés de E. Donc F est
fermé si et seulement si F c ∈ T .

• Si A ⊆ E alors l’union de tous les ouverts Ω ⊆ A, (c’est le plus grand


ouvert contenu dans A), est appelé l’intérieur de A et sera noté Å.

Å = ∪{Ω ∈ T ; Ω ⊆ A}.

• L’intersection de tous les fermés F ⊇ A, (c’est le plus petit fermé


contenant A), est appelé l’adhérence (ou la fermeture) de A et sera noté
A.
A = ∩{F ; F c ∈ T et F ⊇ A}.

• L’ensemble ∂A = A \ Å est appelé la frontière de A.

• A est dit dense dans E si A = E.


D’autre part, si ˚
A = ∅ (i.e l’intérieur de l’adhérence de A est vide), alors
A est dit nulle part dense (ou ensemble rare) dans E.
6 CHAPITRE 1. ESPACES TOPOLOGIQUES

Remarque 1.0.4 Il est facile de voir que : A est dense dans E si et seule-
ment si pour tout ouvert Ω de E, Ω ∩ A 6= ∅.
Exemple : Q est dense dans R. pour la Topologie usuelle.
En effet, soit Ω un ouvert non vide de R. Montrons que Ω ∩ Q 6= ∅.
Puisque Ω est un ouvert, il existe a < b tel que ]a, b[⊆ Ω. Soit q ∈ Q+ tel
1
que (b − a)q > 1 (par exemple prendre q = E( b−a ) + 1, où E(.) désigne la
partie entière). Posons p = E(qa) + 1. Par définition de la partie entière,
p ≤ qa+ < p + 1. Comme (b − a)q > 1, qa + 1 < qa + (b − a)q = qb. Donc
qa < p < qb et donc a < pq < b. Par conséquent, pq ∈]a, b[∩Q 6= ∅.

Proposition 1.0.5 Soit E un espace topologique et A un ensemble de E.


Alors ◦
ıc = Ac et Åc = Ac .
A
c c
Preuve. Puisque, A ⊆ A, A ⊆ Ac . Comme A est un ouvert, on a l’in-
◦ ◦
c
ıc est un ouvert contenu dans Ac . Donc son
ıc . D’autre part, A
clusion A ⊆A
c
complémentaire B est un fermé contenant A. Donc A ⊆ B. D’où B c ⊆ A et

c
ıc ⊆ A .
donc A
La deuxième égalité : x ∈ Å ⇐⇒ ∃Ω ouvert tel que x ∈ Ω ⊆ A ⇐⇒
∃Ω ouvert tel que x ∈ Ω et ∩ Ac = ∅ ⇐⇒ x ∈
/ Ac ⇐⇒ x ∈ (Ac )c

Exercice 1.3 Soit E un espace topologique et A un ensemble de E.


(1) Supposons que A est ouvert ou fermé. Montrer que la frontière, ∂A, de
A est nulle part dense dans E.
(2) Sans l’hypoths̀e "A ouvert ou fermé", est-ce que la conclusion de (1) reste
vraie ?

Solution (1) Puisque, ∂A = ∂Ac = A ∩ Ac , on peut supposer que A est


fermé. D’où,
◦ ◦ ◦

∂A=
ˆ A ∩ Ac =A
˙ ˙ ˚c ⊆ Å ∩ Ac = Å ∩ (Å)c = ∅.
∩ Ac = Å ∩ A

∂A = A ∩ Ac est fermé comme intersection de deux fermés, d’où


◦ ◦
∂A= ˆ ∅.
ˆ ∂A=

Ceci montrer que ∂A est nulle part dense dans E.


(2) Sans l’hypothèse "A ouvert ou fermé" la conclusion n’est pas vraie en
général. Par exemple E = R muni de la Topologie usuelle et A = Q. Alors
∂A = R = E.
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• V est dit voisinage de x ∈ E (resp. A ⊂ E) si x ∈ V̊ (resp. A ⊂ V̊ ),


( ⇐⇒ il existe Ω un ouvert de E tel que x ∈ Ω ⊆ V , (resp. A ⊆ Ω ⊆ V )).
D’où A est un ouvert si et seulement si A est un voisinage de lui même.
(Pour certain auteurs un voisinage est par définition ouvert).

• Soit (E, T ) un espace topologique, une base de voisinages en x ∈ E


pour T , est une famille V ⊆ T vérifiant
(a) x ∈ V pour tout V ∈ V ;
(b) si Ω ∈ T et x ∈ Ω, alors il existe V ∈ V tel que x ∈ V et V ⊆ Ω.

• Une base topologique pour la topologie T , est une famille B ⊆ T qui


contient une base de voisinages en chaque x ∈ E (dans ce cas, on dit aussi
que B engendre la topologie T ).
Par exemple dans un espace métrique la famille des boules ouvertes cen-
trées en x consitue une base de voisinage en x et la famille de toutes les
boules ouvertes dans E est une base topologique.
Autre exemple : E = R, Bu = {∅, R, ]a, b[; a, b ∈ R, a < b} est une base
topologique pour la topologie usuelle de R.

Exercice 1.4 E = R, B = {∅, R, ]p, q[; p, q ∈ Q, p < q} est une base


topologique pour la topologie usuelle de R.

Solution Il suffit de remarquer que si x ∈]a, b[∈ Bu alors il existe p, q ∈ Q


tel que x ∈]p, q[⊆]a, b[.

Proposition 1.0.6 Soit E un espace topologique et A un ensemble de E.


Alors
x ∈ A ⇐⇒ ∀V voisinage de x, V ∩ A 6= ∅.

Exemple E = R muni de la Topologie usuelle et A une partie non vide


majorée de E. Alors sup{A} ∈ A.
En effet, posons M = sup{A} et montrons que si V est un voisinage de
M , alorsb V ∩ A 6= ∅. Soit donc V est un voisinage de M et δ > 0 tel que
]M − δ, M + δ[⊆ V . Comme M est le plus petit majorant de A, M − δ n’est
pas un majorant de A. Donc il existe x ∈ A tel que x ∈]M − δ, M ] ⊆ V .
Donc x ∈ V ∩ A 6= ∅.

• x ∈ E est dit point d’accumulation de A ⊂ E si pour tout voisinage


V de x, on a A ∩ (V \ {x}) 6= ∅.
On notera acc(A) l’ensemble des points d’accumulations de A.

• x ∈ E est dit point isolé de A ⊂ E si il existe V un voisinage de x tel


que V ∩ A = {x}. L’ensemble des points isolés de A sera noté iso(A).
8 CHAPITRE 1. ESPACES TOPOLOGIQUES

Proposition 1.0.7 Soit E un espace topologique et A un sous-ensemble de


E, alors on a :
(1) acc(A) ∩ iso(A) = ∅ et A = acc(A) ∪ iso(A).
(2) (i) A = A ∪ acc(A).
(ii) A est fermé si et seulement si acc(A) ⊆ A

Preuve (1) acc(A) ∩ iso(A) = ∅ et acc(A) ∪ iso(A) ⊆ A se déduisent directe-


ment des définitions. Supposons que x ∈ A et x ∈ / iso(A), alors pour tout V
voisinage de x, {x} $ V ∩ A. Donc V ∩ A contient un point de A différent
de x et par conséquent x ∈ acc(A).
/ A, alors Ac est un voisinage de x tel que Ac ∩ A = ∅. Donc
(2) (i) Si x ∈
x∈ / acc(A). D’où A ∪ acc(A) ⊆ A. Réciproquement si x ∈ / A ∪ acc(A), alors
il existe un ouvert Ω tel que x ∈ Ω et Ω ∩ A = ∅. Donc A ⊆ Ωc et x ∈ / A.
D’où A ⊆ A ∪ acc(A).
(ii) Puisque A est fermé si et seulement si A = A, par (i), A est fermé si
et seulement si acc(A) ⊆ A.

L’exercice qui suit montre que les suites ne suffisent pas pour caractériser
l’adhérence.

Exercice 1.5 Soit E = R et T définie par

A ∈ T ⇐⇒ ∀x ∈ A, ∃ε > 0 et B au plus dénombrable tel que ]x−ε, x+ε[\B ⊆ A.

(a) Montrer que T est une topologie sur R.


(b) Vérifier que 0 ∈ ]0, 1[.
(c) Montrer qu’il n’existe pas de suite (xn )n ⊂]0, 1[ tel que limn xn = 0.

Solution. (a) Simple vérification.


(b) Puisque pour tout ε et B dénombrable, ] − ε, ε[\B est non dénom-
brable, on a (] − ε, ε[\B)∩]0, 1[6= ∅. Ceci implique que 0 ∈ ]0, 1[.
(c) Si (xn )n ⊂]0, 1[, alors Ω =] − 1, 1[\{x1 , x2 , · · · } est un voisinage de
zéro et xn ∈
/ Ω, ∀n ≥ 1. D’où il n’existe pas de suite (xn )n ⊂]0, 1[ tel que
limn xn = 0.

• Soit (E, T ) un espace topologique, on dira que E est séparé ou de


Hausdorff si pour tout x1 , x2 ∈ E, x1 6= x2 , il existe Ω1 , Ω2 ∈ T tel que
x1 ∈ Ω1 , x2 ∈ Ω2 et Ω1 ∩ Ω2 = ∅.

• Compacité (E, T ) un espace topologique séparé et K une partie de


E. On dit que K est un compact de E s’il a la propriété suivante : De tout
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recouvrement de K par des ouverts de E on peut extraire un recouvrement


fini. C’est-à-dire :

∀(Ωi )i∈I ⊂ T , K ⊆ ∪i∈I Ωi =⇒ ∃J ⊂ I, J fini, K ⊆ ∪i∈J Ωi .

Ou encore, par passage au complémentaire : De toute famille de fermés de


E dont l’intersection ne rencontre pas K, on peut extraire une sous-famille
finie ayant la même propriété.

∀(Fi )i∈I , (∩i∈I Fi ) ∩ K = ∅ =⇒ ∃J ⊂ I, J fini, (∩i∈J Fi ) ∩ K = ∅.

Exemple : ]0, 1[ n’est pas compact dans R. En effet, les ouverts Ωn =


] n1 , 1[,
n > 1 forment un recouvrement de ]0, 1[. Mais il n’existe pas de
recouvrement fini, car si Ωij , j = 1, ..., k et i = max{ij , j = 1...k} alors
1
i
/ ∪j Ωij et 1i ∈]0, 1[.

Théorème 1.0.8 Un compact est fermé. Tout fermé contenu dans un com-
pact est compact.

Preuve Supposons que K est compact et montrons que son complémentaire


K c est un ouvert. Soit a ∈ K c , alors pour tout x ∈ K il existe Ωx et Ω0x deux
ouverts de E tel que Ωx ∩ Ω0x = ∅ et x ∈ Ωx , a ∈ Ω0x (E est séparé). Puisque
(Ωx )x∈K est un recouvrement de K par des ouverts, on peut extraire un
recouvrement fini (Ωxi )i=1,...,n . Si on pose Ω0 = ∩ni=1 Ω0xi , alors a ∈ Ω0 ouvert,
Ω0 ∩ Ωxi = ∅ pour tout i = 1, ..., n et donc Ω0 ∩ K = ∅. Par conséquent, K c
est un ouvert et donc K est fermé.
D’autre part, soit F ⊂ K un fermé et (Fi )i∈I une famille de fermés tel
que (∩i∈I Fi ) ∩ F = ∅. Posons Fi0 = Fi ∩ F , alors ∩i∈I Fi0 = ∅. Donc, en
particulier (∩i∈I Fi0 ) ∩ K = ∅. Comme K est compact, on peu extraire une
famille finie dont l’intersection ne rencontre pas K, donc ne rencontre pas F .
Par conséquent F est compact.

Théorème 1.0.9 Les compacts de Rn sont ses fermés bornés.

• Connexité (E, T ) un espace topologique. On dira que E est connexe


si les seules parties à la fois ouvertes et fermées sont ∅ et E,
ou encore : il n’existe pas deux ouverts disjoints (Ω1 , Ω2 ) tel que E =
Ω1 ∪ Ω2 .
Un sous-ensemble A ⊂ E est dit connexe si l’espace topologique induit
(A, TA ) l’est,
10 CHAPITRE 1. ESPACES TOPOLOGIQUES

ou encore : A est connexe si et seulement si pour tout paire (Ω1 , Ω2 )


d’ouverts disjoints de E tel que A ⊂ (Ω1 ∪ Ω2 ), on a A ⊂ Ω1 ou ⊂ Ω2 .
Exemple : (1) R est connexe
(2) les seules parties connexes de R sont les intervalles bornés ou non
bornés.
(3) L’ensemble des nombres rationals Q n’est pas connexe dans R. En effet
soit a ∈ R \ Q. Alors Q ⊂] − ∞, a[∪]a, +∞[.

Exercice 1.6 Soit E un ensemble infini et soit la topologie T = {Ω ⊆


E; Ω = ∅ ou Ωc est fini} sur E.
Montrer que E est connexe.
En particulier si E = N alors N, est connexe pour la topologie T .

Solution Il suffit de remarquer que si Ω1 , Ω2 ∈ T tel que Ω1 ∩ Ω2 = ∅ et


Ω1 ∪ Ω2 = E, alors Ω1 = Ωc2 est fini et d’autre part Ω1 est un ouvert, par
définition de T est infini. D’où la contradiction et donc E est connexe.

• Relation d’ordre dans l’ensemble des topologies

Définition 1.0.10 Soit E un ensemble et T1 , T2 deux topologies sur E. On


dira que la topologie T1 est plus faible ( ou moins fine) que T2 si T1 ⊆ T2 .
Dans ce cas, on dit aussi que T2 est plus forte (ou plus fine) que T1 .

Remarque 1.0.11 La relation "plus faible" (i.e. "⊆") est une relation
d’ordre partiel dans l’ensemble des topologies sur E.

Exemple : (1) Dans un ensemble la topologie grossière est la topologie


la plus faible (ou la moins fine) et la topologie discrète est la la topologie la
plus forte (ou plus fine).
(2) Soit E = {a, b, c, d, e} et

T1 = {∅, E, {a}, {b}, {a, b}},

T2 = {∅, E, {a}, {b}, {a, b}, {a, b, c}, {a, b, c, d}}.

T3 = {∅, E, {a}, {a, b}}, {a, b, c}.


Alors T1 , T2 , T3 sont des topologies sur E. T1 est plus faible que T2 car T1 ⊆ T2 .
Aussi T3 est plus faible que T2 mais elle est ni plus faible ni plus forte que T1 .

• Fonctions continues
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Définition 1.0.12 Soit (E, T ) et (E 0 , T 0 ) deux espaces topologiques et


f : E → E 0.
- On dira que f est continue en x ∈ E, si pour tout voisinage V 0 de
f (x), il existe un voisinage V de x tel que f (V ) ⊆ V 0 , (ce qui est équivalent,
pour tout voisinage V 0 de f (x), f −1 (V 0 ) est un voisinage de x).
- On dira que f est continue (sur E) si elle est continue en tout point
de E.

Théorème 1.0.13 Soit (E, T ) et (E 0 , T 0 ) deux espaces topologiques et


f : E → E 0 . Alors les conditions suivantes sont équivalentes :
(1) f est continue sur E ;
(2) Pour tout ouvert Ω0 de E 0 , f −1 (Ω0 ) est un ouvert dans E ;
(3) pour tout A0 fermé de E 0 , f −1 (A0 ) est fermé dans E) ;
(4) Pour tout partie A de E, f (A) ⊆ f (A).

Théorème 1.0.14 Soit E, F, G des espaces topologiques et f : E → F et


g : F → G des applications. Alors
(1) si f est continue en x ∈ E et g est continue en f (x) ∈ F alors f ◦ g
est continue en x ;
(2) si f et g sont continues, leur composée f ◦ g est continue.

Exercice 1.7 En utilisant, le théorème ci-dessus,


(1) Montrer que la fonction f : R → R, f (x) = x2 est continue sur R muni
de la topologie usuelle.
(2) (a) Trouver A ⊆ R tel que f −1 (A) soit ouvert sans que A le soit.
(b) Trouver un ouvert B ⊆ R tel que f (B) ne soit pas un ouvert.

Solution (1) Puisque B = {]x, y[; x, y ∈ R x < y} forme une base


d’ouverts de R, calculons f −1 (]x, y[) :
• si y ≤ 0 alors f −1 (]x, y[= ∅ ouvert de R ;
√ √
• si y > 0 et x ≤ 0 alors f −1 (]x, y[=] − y, y[ ouvert de R ;
√ √ √ √
• si y > 0 et x > 0 alors f −1 (]x, y[=] − y, − x[∪] x, y[ ouvert de
R;
Donc f est continue sur R.
(2) (a) A = [0, +∞[ n’est pas un ouvert de R et f −1 (A) = R est un ouvert
de R.
(b) B = R ouvert mais f (B) = [0, +∞[ n’est pas ouvert.

Exercice 1.8 Soit (E, T ) et (E 0 , T 0 ) deux espaces topologiques


(1) Montrer que si E est discret (i.e. T = P(E)), alors toute application
f : E → E 0 est continue.
12 CHAPITRE 1. ESPACES TOPOLOGIQUES

(2) Montrer que si E 0 est grossier (i.e. T 0 = {∅, E 0 }), alors toute application
f : E → E 0 est continue.
(3) Soit E 0 = R muni de la Topologie usuelle et (E, T ) un espace topologique
tel que toute application f : E → R soit continue, alors (E, T ) est discret.
(4) (a) Soit N muni de la topologie discrète et R muni de la topologie usuelle
Tu . Montrer que toute application f : N → R est continue.
(b) On munit N de la topologie TN = {∅; A ⊂ N : Ac fini}.
Montrer que l’application f : (N, TN ) → (R, Tu ) définie par f (x) = exp(x),
n’est pas continue sur N

Solution (1) f est continue car pour tout ouvert Ω0 de E 0 , f −1 (Ω0 ) ∈ P(E).
(2) f est continue car f −1 (∅) = ∅ et f −1 (E 0 ) = E ∈ T .
(3) Pour x ∈ E soit fx : E → R avec fx (x) = 1 et fx (y) = 0 si y 6= x. fx
étant continue et ] 21 , 23 [ un voisinage de fx (x) = 1, f −1 (] 12 , 32 [) = {x}. D’où
{x} est un ouvert de E et donc E est discret.
(4) (a) est une conséquence directe de (1).
(b) Par exemple ]1, 3[∈ Tu et f −1 (]1, 3[) = {1} ∈ / TN .

Théorème 1.0.15 Soit (E, T ) et (E 0 , T 0 ) deux espaces topologiques.


(1) L’image d’un compact de E par une fonction continue est un compact de
E 0.
(2) L’image d’un connexe de E par une fonction continue est un connexe de
E 0.

Exercice 1.9 Soit E et F deux espaces topologiques et f : E → F continue


injective.
Montrer que si F est séparé, alors E est séparé.

Solution Soit x, y ∈ E, x 6= y. Puisque f est injective, f (x) 6= f (y) dans F .


Comme F est séparé, il existe Ω1 , Ω2 deux ouvert de F tel que Ω1 ∩ Ω2 = ∅ et
f (x) ∈ Ω1 et f (y) ∈ Ω2 . Par continuité de f , f −1 (Ω1 ) et f −1 (Ω2 ) sont ouverts
dans E. D’autre part, x ∈ f −1 (Ω1 ) et y ∈ f −1 (Ω2 ) et f −1 (Ω1 ) ∩ f −1 (Ω2 ) =
f −1 (Ω1 ∩ Ω2 ) = f −1 (∅) = ∅. Ce qui montre que E est séparé.

Exercice 1.10 Soit f : S 1 = {X = (x, y) ∈ R2 ; x2 + y 2 = 1} → R continue.


Montrer qu’il existe X ∈ S 1 tel que f (X) = f (−X).

Solution Supposons au contraire que ∀X ∈ S 1 , f (X) 6= f (−X). Alors la


fonction g(X) = |ff (X)−f
(X)−f (−X)
(−X)|
est continue et ∀X ∈ S 1 , g(X) ∈ {−1, 1}.
Contradiction, car S 1 est connexe et son image par la fonction continue g
n’est pas connexe.
13

• Notion de limite

Définition 1.0.16 Soit E et F des espaces topologiques, A une partie de E


et f : A → F une application. Soit a ∈ A et ` ∈ F , on dira que ` est limite
de f en a si, pour tout voisinage W de ` dans F , il existe un voisinage V de
a dans E tel que f (V ∩ A) ⊆ W .

Remarque Dans le cadre général des espaces topologiques, la limite n’est


pas unique. Par exemple si F est muni de la topologie grossière, alors tout
point de F est limite en a de toute application de A dans F .
Si F est séparé alors il y a unicité de la limite.

Exercice 1.11 (non unicité de la limite) Soit E un ensemble infini muni de


la topologie T = {∅, Ω ⊆ E; Ωc fini}. Montrer que toute suite non constante
converge vers chaque point de E.

Solution Soit (xn ) une suite d’éléments de E et ` ∈ E. Soit W ∈ T un


voisinage de `. Puisque, E = W ∪ W c , {xn ; n ≥ 1} = ({xn ; n ≥ 1} ∩ W ) ∪
({xn ; n ≥ 1} ∩ W c ). Par définition de T , {xn ; n ≥ 1} ∩ W c est fini. Donc
∃N ∈ N tel que {xn ; n ≥ N } ⊆ W . On vient de montrer que pour tout
voisinage W de `, il existe N ∈ N tel que ∀n ≥ N, Xn ∈ W . Donc la suite
(xn ) converge vers `. Comme ` est arbitraire, le résultat suit.

Dans la suite on supposera que F est séparé.

Théorème 1.0.17 Soit E et F des espaces topologiques, A une partie de E


et f : A → F une application. Soit a ∈ a. Alors f est continue en a si et
seulement si f (a) est la limite de f en a.

• Topologie initiale

Théorème 1.0.18 (Topologie initiale). Soit E un ensemble et (E 0 , T 0 ) un


espace topologique. Soit F = {fi }i∈I une famille d’applications fi : E → E 0 .
Alors il existe une topologie sur E rendant continues toutes les applications fi
et plus faible (moins fine) que toute topologie sur E rendant continues toutes
les applications fi . Cette topologie est dite associée à la famille d’applications
F.

Cette topologie sur E est définie par les réunions quelconques de


\
fi−1 (Ω0 ); où Ω0 ∈ T 0 et fi ∈ F, J une partie finie de I.
i∈J
14 CHAPITRE 1. ESPACES TOPOLOGIQUES

• Topologie faible. Soit E un espace normé et

E ∗ = {f : E → C; application linéaire continue},


le dual de E.
Pour f ∈ E ∗ , soit l’application δf : E → C définie par δf (x) = f (x), x ∈
E.
La topologie initiale sur E associée à la famille (δf )f ∈E ∗ s’appelle la to-
pologie faible (notée σ(E, E ∗ )).
Puisque une base de voisinage (par exemple de zéro) dans C est donnée
par B(0, ε) = {z ∈ C; |z| < ε}, ε > 0, et pour f ∈ E ∗ ,

f −1 (B(0, ε)) = {x ∈ E; f (x) ∈ B(0, ε)}


= {x ∈ E; |f (x)| < ε},

une base de voisinage de x0 ∈ E pour la topologie faible est donnée par

ΩI,fi , = ∩i∈I fi−1 (B(fi (x0 ), ε)) = {x ∈ E; |fi (x) − fi (x0 )| < ε, i ∈ I}
= {x ∈ E; |fi (x − x0 )| < ε, i ∈ I},

où I fini, fi ∈ E ∗ et ε > 0.

Remarque 1.0.19 Bien que par définition de la topologie faible, les ouverts
(resp. fermés) de cette topologie sont des ouverts (resp. fermés) de la toplogie
de la norme, vérifions cela directement, en montrant que tout voisinage ΩI,fi ,
de x0 , contient une boule ouverte (pour la norme) centrée en x0 .
En effet, puisque

|fi (x) − fi (x0 )| = |fi (x − x0 )| ≤ kx − x0 k max kfi k,


ε
si on pose r = max kfi k
, alors B(x0 , r) ⊆ ΩI,fi , .

Proposition 1.0.20 Soit E un espace normé. Alors


(1) La topologie faible est séparée.
(2) Si la dimension de E est infinie alors la topologie faible est non-
métrisable (i.e. il n’existe pas de distance qui induit la topologie faible).

Remarque 1.0.21 Si la dimension de E est infinie, alors la topologie


faible est strictement moins fine (plus faible) que la topologie de la norme
(dite topologie forte). Plus précisement, les ouverts (resp. les fermés) de la
topologie faible sont aussi ouverts (resp. fermés) pour la topologie forte et il
existent des ouverts (resp. des fermés) pour la topologie forte qui ne sont pas
ouverts (resp. fermés) pour la topologie faible.
15

Exemple 1.0.22 (1) La boule unité ouverte dans E, i.e. B(0, 1) = {x ∈


E, kxk < 1} n’est jamais ouverte pour la topologie faible. Plus préci-
sement si la dimension de E est infinie, alors l’intérieur de B(0, 1) pour la
topologie faible est vide.
En effet supposons par l’absurde qu’il existe x0 dans l’intérieur de B(0, 1),
alors il existe un voisinage ouvert pour la topologie faible de x0 inclus dans
B(0, 1). Donc il existe
Ωm,fi , = {x ∈ E; |fi (x − x0 )| < ε, i = 1, ..., m} ⊂ B(0, 1).
Alors l’application Φ : E → Cm , définie par Φ(x) = (f1 (x), f2 (x), ..., fm (x))
est linéaire non injective (sinon dim(E) < ∞). Donc il existe y0 ∈ E, y0 6=
0 tel que Φ(y0 ) = 0. Par linéarité x0 + λy0 ∈ Ωm,fi , pour tout λ ∈ C.
Contradiction avec Ωm,fi , ⊂ B(0, 1).
(2) L’ensemble S = {x ∈ E, kxk = 1} n’est jamais fermé pour la
topologie faible. En effet, son adhérence pour la topologie faible est exac-
tement la boule unité fermée de E ( i.e. {x ∈ E, kxk ≤ 1}).
Ce dernier exemple montrer que 0 ∈ S pour la topologie faible, mais
aucune suite de S ne converge vers 0.

Théorème 1.0.23 Soit E un espace normé. Alors


dim(E) < ∞ si et seulement si la topologie faible coincide avec la topologie
de la norme.

En effet, supposons que dim(E) < ∞. Soit {e1 , e2 , ..., en } une base de E et
{f1 , f2 , ..., fn } sa base duale. Puisque en dimension finie toutes les normes
sont équivalentes, on peut munir E de la norme suivante :
kxkE = max |fi (x)|, x ∈ E.
1≤i≤n

Par définition de la topologie faible, il suffit de montrer que tout ouvert pour
la topologie de la norme est aussi un ouvert pour la topologie faible. Soit Ω
un ouvert pour la topologie de la norme et x0 /inΩ. Alors il existe ε > 0 tel
que B(x0 , ε) ⊆ Ω. Mais, par définition de la norme, on a
B(x0 , ε) = {x ∈ E; kx − x0 kE < ε} = {x ∈ E, |fi (x − x0 )| < ε, i = 1, ..., n}.
Donc B(x0 , ε) est aussi un voisinage de x0 pour la topologie faible. Par consé-
quent, Ω est un ouvert pour la topologie faible. Pour la réciproque, voir
Exemple précédent (1).

Théorème 1.0.24 Soit E, F deux espaces de Banach et T : E → F une


application linéaire. Alors T est continue en norme si et seulement si T est
est continue pour la topologie faible.
16 CHAPITRE 1. ESPACES TOPOLOGIQUES

Puisque E ∗ , d’un espace normé (E, k.k), est un espace normé ( toujours
complet), pour la norme kf k = sup{|f (x)|; kxk = 1} f ∈ E ∗ , on peut
définir son espace dual, (E ∗ )∗ = E ∗∗ (dit le bidual de E).

Remarque 1.0.25 On a E ⊆ E ∗∗ , en effet x ∈ E peut-être regarder comme


une forme linéaire continue sur E ∗ , par x : E ∗ → C, x(f ) = f (x).

Soit E un espace normé. On dira que E est réflixif si E = E ∗∗ .


Par exemple les espaces Lp , 1 < p < +∞ et les espaces de Hilbert sont
réflixifs.

Théorème 1.0.26 (Kakutani, 1941) Soit E un espace de Banach (i.e.


normé complet). Alors E est réflixif si et seulement si BE = {x ∈ E; kxk ≤
1} est compact pour la topologie faible dans E, (σ(E, E ∗ )).

D’autre part, comme plus haut, on peut définir sur E ∗ la topologie faible
σ(E ∗ , E ∗∗ ) et une autre topologie dite la topologie faible∗ , σ(E ∗ , E) (rappel
E ⊆ E ∗∗ ). Alors, concernant la compacité, on a le théorème suivant :

Théorème 1.0.27 (Banach-Alaoglu, 1938) Soit E un espace de Banach


(i.e. normé complet). Alors la boule unité fermée BE ∗ = {f ∈ E ∗ ; kf k ≤ 1}
de E ∗ est compacte pour la topologie faible∗ , σ(E ∗ , E), dans E ∗ .

• Convergence faible dans E.

Théorème 1.0.28 Une suite (xn )n ⊂ E converge pour la topologie faible


vers x0 dans E si et seulement si pour tout f ∈ E ∗ , f (xn ) converge vers
f (x0 ) dans C.

En effet, suppose que (xn )n converge pour la topologie faible vers x0 et f ∈


E ∗ . Puisque f est continue pour la topologie faible (par définition), f (xn ) →
f (x0 ).
Réciproquement, suppose que f (xn ) → f (x0 ), ∀f ∈ E ∗ .
Soit Ωm,fi , = {x ∈ E; |fi (x − x0 )| < ε, i = 1, ..., m}, un voisinage de
x0 pour la topologie faible dans E. Alors il existe N > 0 tel que |fi (xn ) −
fi (x0 )| = |fi (xn − x0 )| < ε pour tout n ≥ N (puisque fi (xn ) → fi (x0 )). Donc
xn ∈ Ωm,fi , , ∀n ≥ N . D’où (xn )n converge vers x0 pour la topologie faible
dans E.

Notations : xn → x désigne la convergence en norme.


xn * x désigne la convergence pour la topologie faible.
17

Théorème 1.0.29 Soit (xn )n ⊂ E une suite et x ∈ E. Alors on a les pro-


priétés suivantes :
(1) xn → x =⇒ xn * x.
(2) Si xn * x alors (xn )n est bornée et kxk ≤ lim inf kxn k.
(3) fn → f dans E ∗ et xn * x impliquent fn (xn ) → f (x).
18 CHAPITRE 1. ESPACES TOPOLOGIQUES

Exercice Chapitre 1

Exercice 1.1 Soit A, B, C des sous-ensembles d’un ensemble E. Montrer


que
(1) (A ∪ B) ∩ C = (A ∩ C) ∪ (B ∩ C) et (A ∩ B) ∪ C = (A ∪ C) ∩ (B ∪ C) ;
(2) (A ∪ B) \ C = (A \ C) ∪ (B \ C) et (A ∩ B) \ C = (A \ C) ∩ (B \ C) ;
(3) A \ B = A ∩ B c ;
(4) A ⊆ B ⇐⇒ B c ⊆ Ac ; (A ∪ B)c = Ac ∩ B c et (A ∩ B)c = Ac ∪ B c ;
(5) P(A) ∩ P(B) = P(A ∩ B) et P(A) ∪ P(B) ⊆ P(A ∪ B).

Exercice 1.2 Soit E, F deux ensembles et f : E → F une application.


Montrer que :
(1) f (∪i Ai ) = ∪i f (Ai ) ;
(2) f (∩i Ai ) ⊆ ∩i f (Ai ). Montrer par un exemple que l’inclusion peut être
stricte ;
(3) f −1 (∪i Ai ) = ∪i f −1 (Ai ) ;
(4) f −1 (∩i Ai ) = ∩i f −1 (Ai ) ;
(5) f −1 (Ac ) = [f −1 (A)]c .

Exercice 1.3 Soit E, F deux ensembles et f : E → F une application.


Montrer que les conditions suivantes sont équivalente :
(1) f est injective ;
(2) f (A ∩ B) = f (A) ∩ f (B), pour tout A, B ⊆ E ;
(3) pour tout A, B ⊆ E, A ∩ B = ∅ implique f (A) ∩ f (B) = ∅.

Exercice 1.4 Soit E, F deux ensembles et f : E → F une application.


(1) Montrer que f (f −1 (A)) ⊆ A, pour tout A ⊆ F .
(2) Montrer que f est surjective si et seulement si f (f −1 (A)) = A, pour tout A ⊆
F.

Exercice 1.5 Soit E = {a, b, c, d, e} et T1 = {∅, E, {a}, {c, d}, {a, c, d}, {b, c, d, e}},
(1) Vérifier que T1 est une topologie sur E.
(2) (i) Déterminer les ensembles fermés, ouverts et fermés et ni ouverts ni
fermés de E pour T1 .
(ii) Déterminer les ensembles : {b}; {a, c}; {b, d}.
(iii) Montrer que {a, c} est dense dans E et {b, d} n’est pas dense dans
E.
(iv) Soit A = {b, c, d}. Déterminer, Ac ; Å; ∂A.

Exercice 1.6 Soit E = R et T = {R; ∅; ]a, +∞[, a ∈ R}.


Montrer que T est une topologie sur R.
19

Exercice 1.7 Soit E un espace topologique et A un ensemble de E.


(1) Supposons que A est ouvert ou fermé. Montrer que la frontière, ∂A, de
A est nulle part dense dans E.
(2) Sans l’hypoths̀e "A ouvert ou fermé", est-ce que la conclusion de (1) reste
vraie ?

Exercice 1.8 Soit E un espace topologique et A ⊆ E. Montrer que :


(1) Å = (Ac )c ;
(2) ∂A = A \ Å ;
(3) ∂A ∩ Å = ∅ ;
(4) ∂A = ∅ si et seulement si A est ouvert et fermé ;
(5) A est ouvert si et seulement si ∂A = A \ A.

Exercice 1.9 Soit E = {a, b, c, d} et T1 = {∅, E, {a}, {a, b}, {b, c, d}, {b}},
Soit F = {x, y, z, t} et T2 = {∅, F, {x}, {x, y}, {x, y, z}}.
(1) (a) Vérifier que (E, T1 ) et (F, T2 ) sont des espaces topologiques.
(b) Calculer Va , Vb , Vc , Vd les voisinages de a, b, c, d.
(c) Calculer Vx , Vy , Vz , Vt les voisinages de x, y, z, t.
(2) Soit f : E → F définie par f (a) = f (b) = x, f (c) = y et f (d) = t.
(a) Calculer f −1 (Vx ), f −1 (Vy ), f −1 (Vt )
(b) En déduire que f est continue en a, b, d, discontinue en c.

Exercice 1.10 Soit E = R muni de la Topologie usuelle et A une partie de


R.
Soit f : A → R une application croissante.
Montrer que si f (A) est ouvert dans R alors f est continue sur A.

Exercice 1.11 Montrer que toute fonction f : R → Z continue est constante.

Exercice 1.12 Soit E, F deux espaces topologiques et f : E → F une fonc-


tion continue et injective. Montrer que si F est séparable alors E est sépa-
rable.

Exercice 1.13 Soit E, F deux espaces topologiques et f : E → F une fonc-


tion continue et surjective. Montrer que si E est connexe alors F est connexe.

Exercice 1.14 Soit E un espace topologique.


(1) Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes :
(i) E est connexe ;
(ii) Toute fonction f : E → {0, 1} continue sur E est constante.
(2) Théorème du point fixe : En déduire que si f : [0, 1] → [0, 1] alors f
admet un point fixe i.e. ∃x ∈ [0, 1] tel que f (x) = x.
20 CHAPITRE 1. ESPACES TOPOLOGIQUES

x−f (x)
(On pourra considérer la fonction g(x) = |x−f (x)|
).
(3) Théorème de la valeur intermidière : Montrer que si f : [a, b] → R
continue telle que f (a) < 0 et f (b) > 0, alors il existe x ∈ [a, b] tel que
f (x) = 0.
(On pourra considérer la fonction g(x) = |ff (x)|
(x)
).

Exercice 1.15 Soit f : R → R une fonction continue et injective. Le but de


l’exercice est de montrer que f est strictement monotone.
(1) Montrer que C = {(x, y) ∈ R2 ; x > y} est connexe.
(On pourra montrer que C est convexe).
(2) Soit F : R2 → R donnée par F (x, y) = f (x) − f (y).
(i) Montrer que 0 ∈/ F (C).
(ii) Montrer que F (C) ⊂ R+ ou F (C) ⊂ R− et en déduire que f est
strictement monotone.

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