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Dualité
3.1 Théorème de Hahn-Banach
3.1.1 Théorème de Hahn-Banach
Le but de cette section est d'énoncer et de démontrer partiellement le théorème
de Hahn-Banach.
Remarques 1. L'extension dénie par cet énoncé n'est en général pas unique.
Nous ne démontrerons que le cas où F ⊆ E est de codimension nie. La
démonstration du cas général n'est pas constructive et repose sur l'axiome du
choix.
Démonstration. Par une simple récurrence, il sut de savoir traiter le cas où F est
de codimension 1. Supposons donc que E = F + Ry , où y 6∈ F . Par dénition, tout
vecteur x de E être décomposé de manière unique comme une somme x = z + ty où
z est dans F et t dans R. On dénit
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CHAPITRE 3. DUALITÉ 28
Ainsi, pour que l'extension de φ soit majorée par p, il sut que λ vérie les inégalités
Remarque 13. L'hypothèse que B est compact est importante pour l'existence d'une
séparation stricte. Par exemple les ensembles convexes fermés suivants ne peuvent
pas êtres séparés strictement :
Corollaire 47. Soit C un convexe fermé d'intérieur non vide et x un point du bord
de C . Alors C admet un hyperplan d'appui en x : ∃φ ∈ E ∗ \ {0} telle que
∀y ∈ C, φ(y) ≤ φ(x)
Dénition 14. Soit A une partie fermée d'un espace vectoriel normé E . L'enve-
loppe convexe fermée de A, notée convA, est l'intersection de tout les convexes
fermés contenant A.
Démonstration. On ne montre que (iii) =⇒ (i), le reste est laissé en exercice. Soit f
une fonction vériant (iii), x ∈ E et (xn ) une suite de points de E qui converge vers
x. Il existe alors une sous-suite xnk telle que limk→+∞ f (xnk ) = lim inf n→+∞ f (xn ).
Comme les points (xnk , f (xnk )) sont dans epi(f ) et que cet ensemble est fermé, on
en déduit que (x, limk→+∞ f (xnk )) ∈ epi(f ), c'est-à-dire
En particulier, on a
∀x ∈ E, vf (x) ≥ φ(x0 − x) + t0 v + ε.
∀x ∈ E, φ(x) + α ≤ h(x).
f
On écrira xn −
→ x si xn converge faiblement vers x.
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(ii) Un ensemble C ⊆ E est dit faiblement fermé toute limite faible de points de
C est inclue dans C .
(iii) Une fonction f : E → R est faiblement semi-continue inférieurement si et
seulement si
f
∀x ∈ E, ∀xn −
→ x, lim inf f (xn ) ≥ f (x).
n→∞
Remarque 16. Un ensemble faiblement fermé est fortement fermé, mais la réciproque
est fausse en général.
lim = +∞.
kxk→+∞
Démonstration. Soit R > R0 := inf H f . Soit (xn ) ∈ H une suite minimisante, c'est-à-
dire telle que limn→∞ f (xn ) = R0 . Quitte à extraire une sous-suite, on peut supposer
que (xn ) appartient à l'ensemble C := {f ≤ R}, qui par coercivité de f est borné.
Dans un espace de Hilbert, toute suite bornée admet une sous-suite convergeant
f
faiblement, et on suppose donc xn − → x ∈ E . De plus, comme f est fortement sci et
convexe elle est faiblement sci, de sorte que R0 = lim inf n→∞ f (xn ) ≥ f (x). Ainsi,
la fonction f admet un minimiseur global sur E .
et f ∗ est minorée par une fonction ane sur E ∗ . En particulier, f ∗ > −∞.
Exemple 16. Commençons par quelques exemples de calculs de conjuguées.
(i) Soit A un ensemble non-vide de E , et iA sa fonction indicatrice (iA = 0 sur A
et +∞ hors de A). Alors,
Si kφk∗ > 1, il existe un point x dans E tel que hφ|xi − kxk > 0. En multipliant
x par λ, on voit que f ∗ (φ) vaut +∞. Au contraire, si kφk∗ ≤ 1, hφ|xi − kxk ≤ 0
avec égalité lorsque x = 0. Ainsi, f ∗ (φ) = 0. Conclusion : f ∗ est la fonction
indicatrice convexe de la boule unité pour la norme duale, i.e. f ∗ = iB où
B = {φ ∈ E ∗ | kφk∗ ≤ 1}.
(iii) Soit f = φ0 une forme linéaire sur E . Alors,
f ∗ (φ) = suphφ|xi − φ0 (x)
x∈E
Si deux formes linéaires sont diérentes, alors supx∈E (φ − φ0 )(x) = +∞. Ainsi,
f ∗ (φ) = +∞ si φ 6= φ0 . Au contraire, f ∗ (φ0 ) = 0. Conclusion, f ∗ = i{φ0 } .
(iv) Soit f (x) = p1 |x|p sur R. On identie R∗ avec lui même. Pour y ≥ 0, on a
1 p 1
f ∗ (y) = sup xy − |x| = sup xy − xp
x∈R p x≥0 p
On peut calculer le supremum de la fonction x ∈ R+ 7→ xy − p1 xp , qui est
concave, en annulant sa dérivée :
∂ 1
(xy − xp ) = y − xp−1 = 0 =⇒ x = y 1/(p−1)
∂x p
Ainsi, avec q = p/(p − 1), on a (le cas y ≤ 0 se traitant de manière analogue)
1
∀y ∈ R, f ∗ (y) = sup xy − |x|p
x∈R p
1
= y 1+1/(p−1) − y p/(p−1) = (1 − 1/p)y p/(p−1) = 1/q |y|q
p
Table 3.1 Quelques règles pour calculer la conjuguée de Legendre d'une fonction.
L∗ g :E → R
x 7→ sup hx|φi − g(φ).
φ∈E ∗
Ainsi,
dénie par
3.3 Sous-diérentiel
√
(iv) Soit f (x) = − x sur [0, +∞[. Alors, ∂f (0) = ∅ bien que 0 appartienne au
domaine de f .
∀x ∈ E, φ0 (x) + α ≤ g(x)
Soit v un élément de E . On peut dénir une forme linéaire φ sur la droite Rv par
φ(v) = tf + (x0 ; v). Par la version fonctionnelle du théorème de Hahn-Banach, φ peut
être étendue en une forme linéaire sur l'espace entier telle que φ ≤ f + (x0 ; ·), de sorte
que φ ∈ ∂f (x0 ). Ainsi, par dénition de g on a f + (x0 ; v) = hφ|vi ≤ g(v).
(iv) Si f est Gâteaux-diérentiable, alors φ0 = f + (x0 ; ·) est linéaire, et la proposition
précédente implique que ∂f (x0 ) = {φ0 }. Si ∂f (x0 ) est un singleton, alors par le point
(iii), f + (x0 ; ·) est linéaire continue, et f est donc Gâteaux-diérentiable en x0 .
Avec l'inégalité de Fenchel-Young, on sait que l'inégalité f ∗ (φ) + f (x0 ) ≥ hφ|x0 i est
toujours vraie. Ceci montre l'équivalence entre (i) et (ii).
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