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Universit´e de Kara Ann´ee acad´emique: 2019-2020

FaST

TD N◦ 1 d’Analyse 8: Topologie

Exo1 : L’espace des points isolés, est-il complet ? (Un espace muni de la distance d définie par d(x,y) =

{1 si x ≠ y ; 0 si x = y
Correction :

Pour déterminer si l'espace des points isolés est complet, nous devons vérifier si toute suite de Cauchy
converge dans cet espace.

Rappelons qu'une suite (x_n) dans un espace métrique est dite de Cauchy si, pour tout ε> 0, il existe un entier
N tel que pour tout n, m≥N, la distance entre xn et xm est inférieure à ε.

Dans l'espace des points isolés que vous décrivez, la distance entre deux points distincts est toujours 1, et la
distance entre un point et lui-même est 0. Cela signifie qu'il n'y a pas de séquences infinies de points distincts
se rapprochant arbitrairement les uns des autres (sauf pour des répétitions infinies du même point, mais
cela ne constitue pas une séquence de Cauchy dans ce contexte).

En d'autres termes, chaque suite de points distincts va être constamment à une distance de 1 l'un de l'autre,
et il n'y a pas de convergence possible. Par conséquent, l'espace des points isolés, tel que défini avec la
distance que vous avez donnée, est complet.

En conclusion, oui, l'espace des points isolés est complet dans ce contexte.

Exo2 : Soit X = [0,1] et σ = {A ⊂ X;Card(X − A) 6 ℵ0} ∪ {∅}. Montrer que (X,σ) est un T1-espace mais il n’est pas
Hausdorff.

Correction :

Pour montrer que l'espace topologique (X,σ) est un T1-espace mais n'est pas Hausdorff, nous devons examiner les
propriétés de ces espaces.
Un espace T1 est un espace topologique dans lequel chaque point est un ensemble fermé. Un espace de Hausdorff
est un espace topologique dans lequel tout couple distinct de points peut être séparé par des ensembles ouverts
disjoints.
1. T1-espace:
Soit x∈X. Considérons y∈X distinct de x. Puisque Card(X−{x})≤ℵ0, cela signifie que le complément de {x} est au plus
dénombrable. Par conséquent, {x} est fermé, ce qui montre que X est un T1-espace.
2. Non Hausdorff:
Supposons, par l'absurde, que (X,σ) soit un espace de Hausdorff.
Cela signifierait que pour chaque paire distincte de points x,y∈X, il existe des ensembles ouverts disjoints U et V
tels que x∈U et y∈V.
Cependant, Card(X−U)≤ℵ0 et Card(X−V)≤ℵ0 puisque U et V sont ouverts. Mais cela impliquerait que
Card(X−(U∩V))≤ℵ0 car X−(U∩V)=(X−U)∪(X−V).
Cela contredirait l'hypothèse selon laquelle (X,σ) est un espace de Hausdorff.
Par conséquent, (X,σ) n'est pas Hausdorff.
En résumé, l'espace topologique (X,σ) est un T1 -espace mais n'est pas Hausdorff.

Exo3 : Montrer que dans un espace topologique un sous-ensemble A est fermé si et seulement si A = Ā.

Correction :

Pour montrer que dans un espace topologique, un sous-ensemble A est fermé si et seulement si A est égal à sa
fermeture Ā, nous allons prouver les deux implications.
1. A fermé ⟹A= Ā:
Supposons que A est fermé. Par définition, le complémentaire de A, noté X∖A, est ouvert.
La fermeture de A, notée Ā, est le plus petit ensemble fermé contenant A.
Puisque A est fermé, cela signifie que A est lui-même fermé et est donc égal à sa propre fermeture, c'est-à-dire A=
Ā.
2. A= Ā ⟹A fermé:
Supposons maintenant que A= Ā.
Par définition, Ā est le plus petit ensemble fermé contenant A. Si A est déjà égal à sa fermeture, alors A est fermé.
En conclusion, dans un espace topologique, un sous-ensemble A est fermé si et seulement si A est égal à sa
fermeture Ā.

Exo4 : Soit un T1-espace (X,σ). Montrer qu’un point x ∈ X est un point d’accumulation d’un ensemble A ⊂ X si et
seulement si dans tout voisinage de x, il y a une infinité de points de A.

Correction :

Pour montrer que dans un T1-espace (X,σ), un point x∈X est un point d'accumulation de l'ensemble A⊂X si et
seulement si dans tout voisinage de x, il y a une infinité de points de A, nous allons prouver les deux implications.
1. Si x est un point d'accumulation de A, alors dans tout voisinage de x, il y a une infinité de points de A:
Supposons que x est un point d'accumulation de A. Cela signifie que pour tout voisinage ouvert U de x, il existe un
point distinct de x dans U qui appartient à A.
Prenons un voisinage ouvert arbitraire U de x. Il existe un point distinct y∈U tel que y∈A. Puisque U est ouvert, il
contient une infinité de points de A distincts de x.
Ainsi, dans tout voisinage de x, il y a une infinité de points de A.
2. Si dans tout voisinage de x, il y a une infinité de points de A, alors x est un point d'accumulation de A:
Supposons maintenant que dans tout voisinage de x, il y a une infinité de points de A.
Soit U un voisinage ouvert arbitraire de x. Puisque U est ouvert, il contient une infinité de points de A distincts de
x.
Cela montre que x est un point d'accumulation de A.
En conclusion, dans un T1-espace, un point x∈X est un point d'accumulation de l'ensemble A⊂X si et seulement si
dans tout voisinage de x, il y a une infinité de points de A.
Exo5 : Soit X un ensemble et f : P(X) → P(X) vérifiant les propriétés suivantes :
i) f(A ∪ B) = f(A) ∪ f(B)
ii) f(A) ⊃ A
iii) f(f(A)) = f(A)
iv) iv) f(∅) = ∅.
Soit F = {A ∈ P(X);f(A) = A}
Posons σ = {B ∈ P(X);B = {A avec A ∈ F} = {{A;A ∈ F}
Montrer que (X,σ) est un espace topologique.

Correction :

Pour montrer que (X,σ) est un espace topologique, nous devons vérifier les trois axiomes des espaces topologiques:
Axiome 1: L'ensemble vide et l'ensemble X appartiennent à σ:
• Nous avons f(∅)=∅ selon l'hypothèse (iv), donc ∅∈σ.
• De plus, f(X)⊇X selon l'hypothèse (ii), donc X∈σ.

Axiome 2: L'intersection finie d'éléments de σ appartient à σ:


• Soit {Bi} 𝑛𝑖=1 une famille finie d'éléments de σ. Cela signifie que Bi={Ai,j∣Ai,j∈F} pour chaque i.
• Alors, l'intersection finie ⋂𝑛𝑖=1 B𝑖 est aussi dans σ, car ⋂𝑛𝑖=1 B𝑖 est l'ensemble des ensembles qui
appartiennent à chaque Bi et donc à F.
Axiome 3: L'union arbitraire d'éléments de σ appartient à σ:
• Soit {Cα} une famille quelconque d'éléments de σ. Cela signifie que Cα={Aα,j∣Aα,j∈F} pour chaque α.
• L'union arbitraire ⋃αCα est aussi dans σ, car ⋃αCα est l'ensemble des ensembles qui appartiennent à au
moins un Cα et donc à F.
En conclusion, (X,σ) satisfait les trois axiomes des espaces topologiques, ce qui signifie que c'est un espace
topologique.

Exo6 : Dans un espace topologique (X,σ), un ensemble A ⊂ X est dit un Gδ s’il est l’intersection dénombrable
d’ouvert, et il est dit Fζ s’il est union dénombrable de ferm´es. Montrer que tout fermé est Gδ et que tout ouvert est
un Fζ.

Correction :

Pour montrer que tout fermé est un Gδ et que tout ouvert est un Fσ, nous allons démontrer ces deux affirmations.
1. Tout fermé est Gδ:
Soit F un ensemble fermé dans l'espace topologique (X,σ).
Comme F est fermé, son complémentaire X∖F est ouvert.
Par définition, X∖F est une union dénombrable d'ouverts : X∖F=⋃∞
𝑛=1 𝑈𝑛
Prendre le complémentaire des deux côtés donne F=⋂ ∞
𝑛=1 (𝑋 ∖ 𝑈𝑛).

Donc, F est l'intersection dénombrable de complémentaires d'ouverts, ce qui montre que F est un Gδ.
2. Tout ouvert est Fσ:
Soit U un ensemble ouvert dans l'espace topologique (X,σ).
Comme U est ouvert, il est lui-même une union dénombrable d'ouverts : U=⋃∞
𝑛=1 𝑉𝑛 .

Puisque U est la réunion dénombrable d'ouverts, son complémentaire X∖U est l'intersection dénombrable de
fermés : X∖U=⋂∞⋂𝑛=1 (𝑋 ∖ 𝑉𝑛)

Prendre le complémentaire des deux côtés donne ⋃=⋂∞


⋂𝑛=1 (X∖(X∖Vn)).

Ainsi, U est l'union dénombrable de complémentaires de fermés, ce qui montre que U est un Fσ.
En conclusion, dans un espace topologique, tout fermé est un Gδ et tout ouvert est un Fσ.

Exo7 : La suite (xn)n∈N∗ suivante est-elle convertente dans l’espace métrique X indiqué:

1 1
X=𝑙1 , ∀n∈ℕ∗ , 𝑥𝑛 = ( , . . , (𝑛 𝑓𝑜𝑖𝑠), 0,0,0, … )
𝑛 𝑛
1 1
X=𝑙2 , ∀n∈ℕ∗ , 𝑥𝑛 = ( , . . , (𝑛2 𝑓𝑜𝑖𝑠), 0,0,0, … )
𝑛 𝑛
1 1
X=𝑙3 , ∀n∈ℕ∗ , 𝑥𝑛 = (1, , . . , , 0,0,0, … ).
2 𝑛

Correction :

P Pour les espaces métriques l1, l2, et l3, nous allons examiner chaque suite.
1. l1:
La suite xn est définie par xn=(n1,n1,…,n1 (n fois),0,0,…).
La norme l1 de xn est ∣∣xn∣∣1=n1+n1+…+n1=nn=1.
La norme l1 de xn converge vers 1 lorsque �n tend vers l'infini.
Donc, la suite xn ne converge pas dans �1l1.
2. �2l2:
La suite ��xn est définie par ��=(1�,1�2,…,1�2� (� fois),0,0,…)xn=(n1,n21,…,n2n1 (n fois),0,0,…).
La norme �2l2 de ��xn est ∣∣��∣∣2=1�2+1�4+…+1�2�∣∣xn∣∣2=n21+n41+…+n2n1.
Cette norme converge vers 0 lorsque �n tend vers l'infini.
Donc, la suite ��xn converge dans �2l2 vers le vecteur nul.
3. �3l3:
La suite ��xn est définie par ��=(1,12,…,1�,0,0,…)xn=(1,21,…,n1,0,0,…).
La norme �3l3 de ��xn est ∣∣��∣∣3=(13+(12)3+…+1�3)13∣∣xn∣∣3=(13+(21)3+…+n31)31.
Cette norme converge finie lorsque �n tend vers l'infini.
Donc, la suite ��xn converge dans �3l3.
En conclusion:
La suite ��xn ne converge pas dans �1l1.
La suite ��xn converge dans �2l2 vers le vecteur nul.
La suite ��xn converge dans �3l3.

Exo8 : Montrer que A : X → X est une application d’un espace métrique complet X dans lui-même est telle qu’il
existe n ∈ N telle que An est contractante. Alors A admet un point et un seul fixe.

Correction :

Pour démontrer que si A:X→X est une application d'un espace métrique complet X dans lui-même, et s'il existe
n∈N tel que An est contractante, alors A admet un unique point fixe, nous allons utiliser le théorème du point fixe
de Banach.
Théorème du point fixe de Banach: Soit X un espace métrique complet, et T:X→X une application contractante.
Alors, T a un unique point fixe dans X.
Démonstration: Soit A:X→X et supposons que An est une application contractante pour un certain n∈N.
Contractivité de An:
Il existe une constante 0≤k<1 telle que pour tous x,y∈X, la distance entre An(x) et An(y) est d(An(x),An(y))≤k⋅d(x,y),
où d est la distance dans l'espace métrique.
Application du théorème du point fixe de Banach:
Considérons l'application T=An:X→X. Par la propriété contractante de An, T est une application contractante.
Par le théorème du point fixe de Banach, il existe un unique point fixe x∗∈X tel que T(x∗)=x∗.
Unicité du point fixe pour A:
Soit y∗ un autre point fixe de A, c'est-à-dire A(y∗)=y∗.
Considérons la distance entre x∗ et y∗: d(x∗, y∗)=d(An(x∗),An(y∗)), car x∗ et y∗ sont des points fixes de An.
En utilisant la propriété contractante de An, nous avons d(An(x∗),An(y∗))≤k⋅d(x∗,y∗).
Cela implique que d(x∗, y∗)=≤ k⋅d(x∗,y∗), ce qui est possible seulement si d(x∗, y∗)=0.
Ainsi, x∗=y∗, montrant l'unicité du point fixe pour A.
En conclusion, si A:X→X est une application d'un espace métrique complet X dans lui-même, et s'il existe n∈N tel
que An est contractante, alors A admet un unique point fixe.
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Exo9 : Soit C1[0,1] l’ensemble des fonctions continues sur [0,1] muni de la distance𝑑(𝑓, 𝑔) = ∫0 |𝑓(𝑥) − 𝑔(𝑥)|𝑑𝑥 .
Montrer que les distance des espaces C[0,1] et C1[0,1] ne sont pas équivalentes.

Correction :
Exo10 : Soit X un ensemble quelconque et d : X × X → R une application v´erifiant les propri´et´es:
v) ∀x,y ∈ X, d(x,y) = 0 ⇐⇒ x = y
vi) ∀x,y,z ∈ X, d(x,y) 6 d(x,z) + d(y,z)

Montrer que d est une distance sur X.

Correction :
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