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Université de Nouakchott Al Aasriya

Institut universitaire professionnel Novembre 2023


Licence MAEF-S3

Introduction à la topologie : Série 1

Exercice 1. Vérifier que les espaces suivants s ont des espaces métriques :
1 1
1. X = R∗ muni de la distance d(x, y) = − .
x y
X 1
2. X = {0, 1}N muni de la distance d(x, y) = |xn − yn |.
2n
n∈N
x y
3. X = R muni de la distance d(x, y) = − .
1 + |x| 1 + |y|
4. X = R+ muni de la distance d(x, y) = ||x|α − |y|α | avec α > 0.
5. X = R[X] (l’ensemble des polynômes à coefficients réels) muni des distances
(
deg(P − Q) + 1 si P 6= Q
d0 (P, Q) = max |P (x) − Q(x)| et d1 (P, Q) =
x∈[0,1] 0 sinon

6. Soit E un ensemble fini, pour A, B ∈ P(E) on pose A∆B = (A\B) ∪ (B\A) = (A ∪ B)\(A ∩ B).
Montrer que d(A, B) = Card(A∆B) est une distance sur P(E).

Exercice 2. 1. Soient (E, d) un espace métrique, F un ensemble et ϕ : E 7−→ F une bijective.


Montrer que dϕ (x, y) = d(ϕ−1 (x), ϕ−1 (y)) est une distance sur E.
2. Soient E un ensemble non vide et EN l’ensemble des suites à valeurs dans E. Pour u = (un )n et
v = (vn )n deux éléments de E N , on pose

w(u, v) = inf{n ∈ N : un 6= vn }

et l’on définit alors


1
d(u, v) = .
1 + w(u, v)
1
avec la convention = 0. Montrer que d une distance sur E N .

d(x, y)
3. Soit (X, d) un espace métrique. Montrer que d0 (x, y) = et d00 (x, y) = min(d(x, y), 1)
1 + d(x, y)
sont deux distances équivalentes sur X.

Exercice 3. 1. Soit (E, d) un espace métrique et ϕ : R −→ R une application croissante vérifiant


ϕ(x + y) 6 ϕ(x) + ϕ(y) pour tous x, y ∈ R+ et ϕ(x) = 0 si et seulement si x = 0. Montrer que
d
d0 = ϕ ◦ d est une distance sur E. En déduire que d1 = et d2 = log(1 + d) sont des distances
1+d
sur E.
+∞
X 1 |xn − yn |
2. Soient x = (xn )n et y = (yn )n , on pose d(x, y) = . Montrer que d est une
2n 1 + |xn − yn |
n=0
distance sur RN : l’espaces des suites à valeurs dans R.

Exercice 4. 1. Soit T = {U ⊂ N : si n ∈ U alors tous les diviseurs de n sont dans U }. Montrer


que T est une topologie sur N différente de la topologie discrète.
2. On considère dans N∗ , la famille de progressions arithmétiques définies par Pa,b = {a+bn : n ∈ N∗ }
où a et b sont deux entiers premiers entre eux.

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(a) Montrer que l’intersection de deux telles progressions est soit vide, soit une progression
arithmétique de même nature, plus précisément, Pa,b ∩ Pa0 ,b0 = Pα,β avec α est le minimum
de l’ensemble Pa,b ∩ Pa0 ,b0 et β = ppmc(b, b0 ).
(b) En déduire que cette famille d’ensembles (en y adjoignant ∅) forme une base de topologie
sur N∗ dont on décrira les ouverts.
(c) Montrer que cette topologie est séparée.

Exercice 5. Dans C, on note [z0 , 7→ [ la demi-droite [z0 , 7→ [= {z ∈ C : |z| > |z0 |}. On appel ouvert
toute partie sous la forme union des demi-droites précédentes.
1. Montrer qu’on a ainsi défini sur C une topologie T non séparée.
2. Montrer que l’adhérence du point {z0} pour cette topologie est [0, z0 ].
3. En déduire que les fermés de T sont les ensembles étoilés par rapport à 0 (A est dit étoilé par
rapport à 0 si, pour tout z ∈ A, le segment [0, z] est encore dans A).

Exercice 6. Soient (X, d) un espace métrique et a ∈ X. Pour tous x et y dans X, on pose :


(
d(a, x) + d(a, y) 6 y
si x =
da (x, y) =
0 si x = y

1. Montrer que da est une distance sur X.


2. Montrer que pour tout r > 0, on a Bda (a, r) = Bd (a, r).
3. Soit x ∈ X tel que x 6= a. Montrer qu’il existe un réel r > 0 tel que Bda (x, r) = {x}.
4. Soit A une partie de X.
(a) Montrer que si a ∈ A, alors A est un ouvert de X pour la distance da .
(b) On suppose a ∈ A. Montrer que A est un ouvert de X pour da si et seulement si A est un
voisinage de a pour la distance d.
5. Montrer que si d est la distance discrète sur X, alors d et da sont équivalentes.

Exercice 7. Soient (E, d) un espace métrique, U ⊂ E un ouvert distinct de E et F = E\U . Pour tous
x, y ∈ U , on pose
1 1
dU (x, y) = d(x, y) + −
d(x, F ) d(y, F )
1. Montrer que dU est une distance sur U , topologiquement équivalente à la restriction de d à U .
2. Montrer que si (E, d) est complet, alors (U, dU ) est complet.
3. En déduire que tout ouvert d’un espace métrique complet est homéomorphe à un espace métrique
complet.

Exercice 8. Soient X un ensemble et d : X × X −→ R+ une application satisfaisant, pour tous


x, y, z ∈ X, les conditions suivantes :
(i) d(x, y) = 0 ⇐⇒ x = y.
(ii) d(x, y) = d(y, x).
(iii) d(x, y) 6 max(d(x, z), d(y, z)) (Inégalité ultramétrique)
1. Vérifier que d est une distance sur X. Un ensemble X muni d’une distance vérifiant les conditions
ci-dessus est appelé un espace ultramétrique, on dit aussi que d est une distance ultramétrique
sur X.
2. Montrer que si d(x, y) 6= d(y, z), alors on a d(x, z) = max(d(x, y), d(y, z)). En particulier, dans un
espace ultramétrique tout triangle est isocèle.
3. Soient x ∈ X et r > 0. Montrer que pour tout y ∈ B(x, r), on a B(y, r) = B(x, r) et que pour
tout z ∈ B 0 (x, r), on a B 0 (z, r) = B 0 (x, r).
4. Montrer que les ensembles B(x, r) et B 0 (x, r) sont à la fois ouverts et fermés dans (X, d).

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5. Montrer que si deux boules dans X ont un point commun, l’une d’elles est contenue dans l’autre.
6. Montrer que la distance de deux boules ouvertes distinctes, de rayon r, contenues dans une boule
fermée de rayon r, est égale à r.
7. Soient X un ensemble arbitraire et E l’ensemble des suites x = (xn )n>1 d’éléments de X. Pour
deux éléments quelconques distincts x = (xn )n>1 et y = (yn )n>1 de E, soit k(x, y) le plus petit
1
entier n > 1 tel que xn 6= yn . Soit d(x,y)= si x 6= y et d(x, y) = 0 si x = y. Montrer que d
k(x, y)
est une distance ultramétrique sur E et que l’espace métrique (E, d) est complet.

Exercice 9. Soient (X, d) un espace métrique, (xn )n>1 une suite de X et A = {xn : n > 0}.
1. Montrer que si (xn )n>0 n’admet aucune sous-suite convergente, alors A est infini et fermé dans X
et A muni de la topologie induite par X est discret.
2. Montrer que si (xn )n>1 est de Cauchy non convergente, alors A est infini et fermé dans X et A
muni de la topologie induite par X est discret.

Exercice 10. Soient (X, d) un espace métrique et A un sous-ensemble de X. On suppose qu’il existe
une constante α > 0 telle que quels que soient les éléments a et b distincts de A, on ait d(a, b) > α.
1. Montrer que (A, d) est un espace complet. En déduire que A est fermé dans X.
2. Donner un exemple concret d’une telle situation.
3. Soient I un ensemble non vide et \ (Fi )i∈I une famille de parties complètes d’un espace métrique
(X, d). Montrer que l’intersection Fi est complète.
i∈I

Exercice 11. Soit E = C([0, 1], R) l’ensemble des fonctions continues sur [0, 1] et à valeurs dans R
Z 1
muni de la distance d définie par d(f, g) = |f (x) − g(x)|dx.
0
1. Soit (fn )n>1 la suite dans E définie par :
1

n
 si 0 6 x 6 2
fn (x) = n
1 1
√
 si 2 6 x 6 1
x n

Montrer que (fn )n>1 est une suite de Cauchy dans (E, d).
2. Montrer que (E, d) n’est pas complet.

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