Vous êtes sur la page 1sur 12

CHAPITRE 1

GÉNÉRALITÉS SUR LES ESPACES


VECTORIELS NORMÉS

Dans tout ce qui suit, on désigne par K le corps des nombres réels R ou C le corps des nombres complexes.

1.1 Notions sur les espaces vectoriels normés

Définition 1 : Notions de norme


Soit E un K-espace vectoriel. Une application N : E −→ R+ est appelé norme si, et seulement si elle
vérifie les trois propriétés suivantes :
(i ) ∀x ∈ E, N(x) = 0 ⇐⇒ x =0 (axiome de séparation).
(i i ) ∀x ∈ E, ∀λ ∈ K, N(λx) = |λ|N(x) (homogeneité).
2
(i i i ) ∀(x, y) ∈ E , N(x + y) ≤ N(x) + N(y) (inégalité triangulaire).
Dans ce cas, le couple (E, N) est appelé un espace vectoriel normé

Exemple (Normes sur Kn ).


On définit trois normes ∥ · ∥1 , ∥ · ∥2 et ∥ · ∥∞ sur Kn , en posant pour x = (x 1 , x 2 , . . . , x n ) ∈ Kn :
s
X n Xn
∥x∥1 = |x k |, ∥x∥2 = |x k |2 , ∥x∥∞ = max |x k |.
k=1 k=1 1≤k≤n

Exemple (Trois normes sur des espaces de fonctions).


1. Soit E = L1 (I, K), l’espace des fonctions continues et intégrables sur l’intervalle I de R à valeurs dans
K. On définit sur E une norme, appelée norme de la convergence en moyenne, en posant pour f ∈ E :
ˆ
¯ ¯
∥ f ∥1 = ¯ f (x)¯ d x.
I

2. Soit E = L2 (I, K) l’espace des fonctions continues de carré intégrable sur l’intervalle I de R à valeurs
dans K. On définit une norme sur E, appelée norme de la convergence en moyenne quadratique, en
posant pour f ∈ E : sˆ
¯ f (x)¯2 d x.
¯ ¯
∥ f ∥2 =
I

5
USTTB Cours d’Analyse 3 FST

3. Soit E = B(I, K) l’espace des fonctions bornées sur l’intervalle I à valeurs dans K. On définit une
norme ∥ · ∥∞ sur E appelée norme de la convergence uniforme, en posant pour f ∈ E :
¯ ¯
∥ f ∥∞ = sup ¯ f (x)¯ .
x∈I

Définition 2 : Notion de distance


Soit E un ensemble non vide. On appelle distance sur E toute application d : E × E −→ R+ vérifiant :
(i ) ∀(x, y) ∈ E2 , d (x, y) = 0 ⇐⇒ x=y (séparation).
2
(i i ) ∀(x, y) ∈ E , d (x, y) = d (y, x) (symétrie).
3
(i i i ) ∀(x, y, z) ∈ E , d (x, z) ≤ d (x, y) + d (y, z) (inégalité triangulaire).
Dans ce cas, le couple (E, d ) est appelé un espace métrique.

Proposition 1 ( : Distance associée à une norme).


Soit (E, N) un espace vectoriel normé. L’application d : E × E −→ R+ définie par d (x, y) = N(x − y) est une
distance appelée distance associée à la norme N.

Remarque. Toute norme permet de définir une distance mais la réciproque est fausse, c’est-à-dire toute
distance ne provient pas d’une norme.

Définition 3 : Distance d’un point à une partie


Soit (E, N) un espace vectoriel normé et A une partie non vide de E. On définit la distance d’un vecteur
x ∈ E à la partie A par :
d (x, A) = inf d (x, y).
y∈A

Exemple. Dans l’espace vectoriel R2 , nous allons calculer la distance entre u = (−1, 1) et la droite D d’équa-
tion y = 2x pour la norme N1 .

Notons . Écrivant D sous la forme D = (x, 2x) ∈ R2 , x ∈ R , et notant d 1 la distance associée à N1 , on obtient
© ª

pour (x, 2x) ∈ D :


d 1 (u, (x, 2x)) = N1 (x + 1, 2x − 1) = |x + 1| + |2x − 1|.
Posons f (x) = |x + 1| + |2x − 1|. En écrivant f sans le symbole de la valeur absolue, on obtient :

 −3x si x ≤ −1
1
f (x) = −x + 2 si −1 ≤ x ≤ 2
si x ≥ 12

3x
µ ¶
1 1 3
Le minimum de f est atteint au point x = et vaut f = . Donc la distance de u = (−1, 1) à la droite D
2 2 2
3
suivant la norme N1 est égale à .
2

Théorème 1 : Produits d’espaces vectoriels normés


Soient (E1 , N1 ), . . . , (En , Nn ) des K-espaces vectoriels normés.
Pour x = (x 1 , . . . , x n ) ∈ E1 ×· · ·×En , on pose N(x) = max Nk (x k ). Alors, N est une norme sur E1 ×· · ·×En .
1≤k≤n

Année universitaire 2022-2023 6 DER : Maths & Info


USTTB Cours d’Analyse 3 FST

1.2 Notions sur les ouverts et les fermés

Définition 4 : Boule ouverte


Soit (E, N) un K-espace vectoriel normé, a ∈ E.
La boule ouverte de centre a et de rayon r ∈ R⋆
+ désigne l’ensemble des éléments x de l’espace vectoriel
E tels que N(x − a) < r . On la note souvent

B(a, r ) = {x ∈ E, N(x − a) < r } .

Remarque 1.2.1. Lorsque a = 0E et r = 1 dans les définitions ci-dessus, on obtient la boule unité ouverte.

Exemples.
1. Dans R muni de la distance usuelle, pour a ∈ R on a B(a, r ) =]a − r, a + r [ si r > 0.
2. (a) Nous allons déterminer la boule unité de R2 pour la norme ∥∥1 .
Pour (x, y) ∈ E on a ∥(x, y)∥1 = |x| + |y| < 1. Nous avons alors les cas suivants :
— si x ≥ 0 et y ≥ 0, on a : x + y < 1.
— si x ≥ 0 et y ≤ 0, on a : x − y < 1.
— si x ≤ 0 et y ≥ 0, on a : −x + y < 1.
— si x ≤ 0 et y ≤ 0, on a : −x − y < 1.
On représente les droites D1 , D2 , D3 et D4 d’équations respectives x + y = 1, x − y = 1, −x + y = 1
et −x − y = 1. Chacune de ces droites divise le plan en deux demi-plans. Puisque |0| + |0| = 0 < 1,
l’intersection des demi-plans contenant le point O(0, 0) est la boule unité pour la norme ∥∥1 qui
n’est autre que le losange ouvert de sommets E(0, 1), F(1, 0), G(0, −1) et H(−1, 0).
(b) Pour la norme euclidienne ∥ · ∥2 , la boule unité ouverte est donnée par
B(O(0, 0), 1) = (x, y) ∈ R2 , ∥(x, y∥2 < 1 = (x, y) ∈ R2 , x 2 + y 2 < 1 .
© ª © ª

C’est donc le disque ouvert de centre O(0, 0) et de rayon r = 1.


(c) Pour la norme uniforme ∥ · ∥∞ , la boule unité ouverte est donnée par
B(O(0, 0), 1) = (x, y) ∈ R2 , max(|x|, |y|) < 1 .
© ª

C’est donc le carré ouvert ] − 1, 1[×] − 1, 1[, c’est-à-dire que l’on a : B((0, 0), 1) =] − 1, 1[×] − 1, 1[.

Représentation des boules unités associées aux normes ∥ · ∥1 , ∥ · ∥2 et ∥ · ∥∞ de R2

Année universitaire 2022-2023 7 DER : Maths & Info


USTTB Cours d’Analyse 3 FST

Définition 5 : Notion d’ouvert


Un ensemble O est appelé ouvert si, pour tout point x ∈ O , on peut trouver une boule ouverte de
centre x, incluse dans l’ensemble O .

Exemples.

1. Si a et b sont deux nombres réels tels que a < b, alors, on démontre aisément que ]a, b[ est un ouvert.
2. Soit (E, ∥ · ∥) un espace normé. Pour r > 0, et a ∈ E, la boule ouverte B(a, r ) est un ouvert de E. En effet,
considérons b ∈ B(a, r ), et posons s = r − ∥b − a∥. Vérifions que B(b, s) ⊆ B(a, r ). En effet, pour tout
c ∈ B(b, s), on a ∥c − b∥ < s, donc

∥c − a∥ ≤ ∥c − b∥ + ∥b − a∥ < s + ∥b − a∥ = r.

D’où c ∈ B(a, r ). Ainsi B(a, r ) est un ouvert.

Définition 6 : Notion de fermé


Un fermé se définit comme le complémentaire d’un ouvert dans l’ensemble considéré.

Définition 7 : Boule fermée


Soit (E, N) un K-espace vectoriel normé, a ∈ E.
La boule fermée de centre a et de rayon r ∈ R+ désigne l’ensemble des éléments x de l’espace vectoriel
E tels que N(x − a) ≤ r . On la note souvent

B f (a, r ) = {x ∈ E, N(x − a) ≤ r } .

Exemples.

1. Si a et b sont deux nombres réels tels que a < b, alors, on démontre aisément que [a, b] est un fermé,
en démontrant tout simplement que son complémentaire R − [a, b] =] − ∞, a[∪]b, +∞[ est un ouvert.
2. Soit (E, ∥ · ∥) un espace normé. Pour r > 0, et a ∈ E, la boule fermée B f (a, r ) est un fermé de E. En effet,
considérant b ̸∈ B f (a, r ), on a ∥b −a∥ > r . Posons s = ∥b −a∥−r , alors B(b, s)∩B f (a, r ) = ;, c’est-à-dire
B(b, s) ⊆ E\B f (a, r ), d’où E\B f (a, r ) est un ouvert. Donc B f (a, r ) est un fermé.

Définition 8 : Partie bornée


Soit (E, N) un K-espace vectoriel normé. Une partie A de E est dite bornée s’il existe un réel r > 0 tel
que A ⊂ B f (O, r ).

Exemple. Soit A = (x, y) ∈ R2 , x 2 + x y + y 2 = 1 .


© ª
³ y ´2 3 2 ³ y ´2 3 2
On a : x 2 + x y + y 2 = x + + y . Ainsi (x, y) ∈ A ⇐⇒ x+ + y = 1.
2 4 2 4
3 2 2
On a d’une part (x, y) ∈ A =⇒ y ≤ 1 =⇒ |y| ≤ p , et d’autre part
4 3
µ ¶2
1 1
(x, y) ∈ A =⇒ x + y ≤ 1 =⇒ −1 − p1 ≤ x ≤ 1 + p1 soit |x| ≤ 1 + p .
2 3 3 3
1
On a donc ∥(x, y)∥∞ = max |x|, |y| ≤ 1 + p . D’où A est une partie bornée de R2 .
¡ ¢
3

Année universitaire 2022-2023 8 DER : Maths & Info


USTTB Cours d’Analyse 3 FST

Définition 9 : Partie convexe


Soit (E, N) un espace vectoriel normé.
Une partie A de E est dite convexe lorsque : ∀(x, y) ∈ A2 , ∀t ∈ [0, 1], (1 − t )x + t y ∈ A.

Théorème 2 : Convexité des boules


Soit (E, N) un espace vectoriel normé.
Toute boule ouverte (resp. fermée) est un convexe de l’espace vectoriel E.

Démonstration. Soient x, x 0 , y ∈ E, et t ∈ [0, 1]. Alors on a :


¡ ¢ ¡ ¢
N (1 − t )x + t y − x 0 = N (1 − t )(x − x 0 ) + t (y − x 0 ) ≤ |1 − t |N(x − x 0 ) + |t |N(y − x 0 ).

Puisque t et 1 − t sont positifs, on obtient :


¡ ¢
N (1 − t )x + t y − x 0 ≤ (1 − t )N(x − x 0 ) + t N(y − x 0 ).

— Si (x, y) ∈ B(x 0 , r )2 , alors : N (1 − t )x + t y − x 0 ≤ (1 − t )N(x − x 0 ) + t N(y − x 0 ) < (1 − t )r + t r = r .


¡ ¢

— Si (x, y) ∈ B f (x 0 , r )2 , alors : N (1 − t )x + t y − x 0 ≤ (1 − t )N(x − x 0 ) + t N(y − x 0 ) ≤ (1 − t )r + t r = r .


¡ ¢

Dans les deux cas, l’élément (1 − t )x + t y est dans la même boule que celle où se trouvaient x et y. Donc
B(x 0 , r ) et B f (x 0 , r ) sont convexes.

Définition 10 : Topologie d’un espace vectoriel normé


— La topologie de E est l’ensemble des ouverts de E. On la note T .
— Deux normes N1 et N2 sont équivalentes s’il existe deux nombres réels α > 0 et β > 0 tels que

∀x ∈ E, αN1 (x) ≤ N2 (x) ≤ βN1 (x).

L’intérêt de cette notion réside dans le théorème suivant : dans le cas d’équivalence de deux normes N1 et
N2 , les ouverts de l’espace vectoriel normé sont les mêmes.

Théorème 3 :
Deux normes équivalentes sur un espace vectoriel normé E donnent la même topologie.

Démonstration. Soient N1 et N2 , deux normes équivalentes. On appelle T1 et T2 les topologies associées.


On veut montrer que T1 = T2 .
Soit A ∈ T1 , autrement dit, un ouvert pour N1 . Si A ̸= ;, soit x ∈ A. Il existe donc r x > 0 tel que B1 (x, r x ) ⊂ A,
où B1 (x, r x ) désigne la boule ouverte de centre x et de rayon r x , pour la norme N1 . Puisque N1 et N2 sont
équivalentes, il existe α, β ∈ R⋆
+ tels que :

∀x ∈ E, αN1 (x) ≤ N2 (x) ≤ βN1 (x).

On va démontrer maintenant que A est un ouvert pour la norme N2 . Soit y ∈ B2 (x, αr x ). Alors N2 (y − x) <
αr x =⇒ N1 (y − x) < r x , d’après la relation ci-dessus. On en déduit que B2 (x, αr x ) ⊂ B1 (x, r x ) ⊂ A. Posons
r x′ = αr x . Quel que soit x ∈ A, il existe donc r x′ > 0 tel que B2 (x, r x′ ) ⊂ A. Autrement dit, A est un ouvert de N2 ,
puis T1 ⊂ T2 .
De la même manière, on démontre que T2 ⊂ T1 , et le résultat souhaité s’ensuit.

Année universitaire 2022-2023 9 DER : Maths & Info


USTTB Cours d’Analyse 3 FST

Exemple. Sur E = Rn , n ≥ 1, les normes ∥ · ∥1 , ∥ · ∥2 et ∥ · ∥∞ sont équivalentes. En effet, pour tout x =


(x 1 , x 2 , · · · , x n ) ∈ Rn on a : s
q n
X
2
• Il existe k 0 ∈ [[1, n]] tel que : ∥x∥∞ = max |x k | = |x k0 | = |x k0 | ≤ |x k |2 = ∥x∥2 .
1≤k≤n k=1
à !2
n n
• ∥x∥22 = |x k |2 ≤ = ∥x∥21
X X
|x k | =⇒ ∥x∥2 ≤ ∥x∥1 .
k=1 k=1
Xn n
X
µ ¶
• ∥x∥1 = |x k | ≤ max |x k | = n max |x k | = n∥x∥∞ =⇒ ∥x∥1 ≤ n∥x∥∞ .
k=1 k=1 1≤k≤n 1≤k≤n
En récapitulant on a pour tout x = (x 1 , x 2 , · · · , x n ) ∈ Rn :
∥x∥∞ ≤ ∥x∥2 ≤ ∥x∥1 ≤ n∥x∥∞ .
N.B 1. Les trois normes ∥ · ∥1 , ∥ · ∥2 et ∥ · ∥∞ sont bien équivalentes sur Rn , n ≥ 1, qui est de dimension finie.
Mais attention, cela ne sera plus le cas sur un espace de dimension infinie, comme nous allons le voir dans
le contre-exemple suivant.

Contre-exemple : le cas de K[X].


Soient K un corps, K[X] l’ensemble des polynômes à coefficients dans K. On introduit à présent les normes
N1 , N2 et N∞ sur K[X] définies pour P(X) = a 0 + a 1 X + · · · + a n X n ∈ K[X] par :
X rX
— N1 (P) = |a n | — N2 (P) = |a n |2 — N∞ (P) = sup |a n |
n∈N n∈N n∈N

Considérons à présent la famille de polynômes (Pq )q∈N⋆ définie par la relation :


Pq = 1 + X + X 2 + · · · + X q−1 .
p
On a : N1 (Pq ) = q, N2 (Pq ) = q et N∞ (Pq ) = 1. Remarquons de plus que :
N1 (Pq ) p N2 (Pq ) p
= q et = q.
N2 (Pq ) N∞ (Pq )
Il suffit de faire tendre q vers +∞ pour comprendre que les quotients ci-dessus ne sont pas bornés, ce qui
contredit l’équivalence des trois normes.

Propriété. En dimension finie, toutes les normes sont équivalentes.

A présent on donne des propriétés caractéristiques des ouverts et des fermés, dont une application impor-
tante concernera la recherche d’extrema d’une fonction de plusieurs variables.

Propriété. Soit (E, ∥ · ∥), un espace vectoriel normé.


(i ) ; et E sont à la fois des ouverts et des fermés de E.
(i i ) Si A1 et A2 sont ouverts, alors A1 ∩ A2 est ouvert de E.
[
(i i i ) Si (Ai )i ∈I est une famille d’ouverts (I désigne un ensemble d’indices), alors Ai est ouvert de E.
i ∈I
(i v) Si B1 et B2 sont deux fermés de E, alors B1 ∪ B2 est encore fermé de E.
\
(v) Si (Bi )i ∈I est une famille de fermés de E, alors Bi est un fermé de E.
i ∈I
¸ ·
1 1
Remarque. Considérons la famille dénombrable d’ouverts (An )n∈N⋆ définie par : An = − , (une famille
n n
dénombrable est une famille qu’il est possible d’indicer sur N, l’ensemble des entiers naturels).
Il est ici tout à fait évident que (An )n∈N⋆ est une famille d’ouverts. Mais en revanche, on a :
¸ ·
\ \ 1 1
An = − , = {0} .
n∈N⋆ n∈N⋆ n n
L’ensemble {0} est un fermé. Cela montre que l’intersection dénombrable d’une famille d’ouverts n’est pas
nécessairement un ouvert.

Année universitaire 2022-2023 10 DER : Maths & Info


USTTB Cours d’Analyse 3 FST

1.3 Intérieur et Adhérence d’un ensemble

1.3.1 Voisinages d’un point dans un espace vectoriel normé

Définition 11
Soient (E, N) un espace vectoriel normé, x 0 un point de E.
1. L’ensemble des Voisinages de x 0 se note V (x 0 ).
2. Une partie non vide V de E est un Voisinage de x 0 si et seulement si V contient une boule
ouverte de centre x 0 et de rayon strictement positif. Ceci s’écrit symboliquement :

∀V ∈ P (E), V ∈ V (x 0 ) ⇐⇒ ∃r > 0, B(x 0 , r ) ⊂ V.

Exemple. L’ensemble F =] − ∞, 1] ∪ [3, 8[ est un voisinage de 4 dans R car 72 ; 92 = B(4, 12 ) ⊂ F.


¤ £

N n’est voisinage d’aucun de ses points car, pour tout ε > 0 et tout entier n 0 ∈ N, ]n 0 − ε, n 0 + ε[̸⊂ N.

Théorème 4 :
Soit (E, N) un espace vectoriel normé. Soit x 0 un élément de E.
— Une réunion quelconque non vide de voisinages de x 0 est un voisinage de x 0 .
— Une intersection finie non vide de voisinages de x 0 est un voisinage de x 0 .

Démonstration.
[
— Soit (Vi )i ∈I une famille non vide (c’est-à-dire I ̸= ;) de voisinages de x 0 puis V = Vi . Soit i 0 ∈ I. Vi 0
i ∈I
contient une boule ouverte de centre x 0 et V contient Vi 0 . Donc, V contient une boule ouverte de
centre x 0 . Par suite, V est un voisinage de x 0 . \
— Soit (Vi )1≤i ≤n une famille non vide de voisinages de x 0 puis V = Vi .
1≤i ≤n
Pour chaque i ∈ [[1, n]], il existe r i > 0 tel que B(x 0 , r i ) ⊂ Vi . Posons alors r = min(r 1 , . . . , r n ). r existe et
est un réel strictement positif.
B(x 0 , r ) est une boule ouverte de centre x 0 contenue dans chaque Vi et donc contenue dans V. Par
suite, V est un voisinage de x 0 .

Théorème 5 :
Soient N1 et N2 deux normes équivalentes sur un espace vectoriel E, x 0 ∈ E et V une partie de E.
V est un voisinage de x 0 dans (E, N1 ) si et seulement si V est un voisinage de x 0 dans (E, N2 ).

Démonstration. Soit V un voisinage de x 0 pour la norme N1 . Il existe un réel r > 0 tel que

B(x 0 , r ) = {x ∈ E, N1 (x − x 0 ) < r } ⊂ V.

Les normes N1 et N2 étant équivalentes, il existe un réel β > 0 tel que N1 ≤ βN2 . Pour x ∈ E,
r
N2 (x − x 0 ) < =⇒ βN2 (x − x 0 ) < r =⇒ N1 (x − x 0 ) < r.
β
r
½ ¾
Ceci montre que x ∈ E, N2 (x − x 0 ) < ⊂ {x ∈ E, N1 (x − x 0 ) < r } ⊂ V et donc V contient la boule ouverte de
β
r
centre x 0 et de rayon pour la norme N2 . V est donc un voisinage de x 0 dans l’espace normé (E, N2 ).
β
En échangeant les rôles des normes N1 et N2 , un voisinage de x 0 dans (E, N2 ) est un voisinage de x 0 dans
(E, N1 ).

Année universitaire 2022-2023 11 DER : Maths & Info


USTTB Cours d’Analyse 3 FST

Théorème 6 : caractérisation des ouverts


A est ouvert si, et seulement si A est voisinage de chacun de ses points.

Exemples.

1. Nous allons montrer que l’ensemble A = (x, y) ∈ R2 , 0 < |x − 1| < 1 est un ouvert de R2 .
© ª

En effet, si (x, y) ∈ A, alors 0 < |x − 1| < 1, c’est-à-dire que x ̸= 1 et 0 < x < 2. Alors il existe ε > 0 tel que
1 ∉]x − ε, x + ε[ et on a 0 < x − ε < x + ε < 2. Ainsi, pour la norme infinie, B (x, y), ε ⊂ A.
¡ ¢

2. L’ensemble non vide E = (x, y) ∈ R2 , |x| < 1, |y| ≤ 2 n’est pas un ouvert de R2 car, toute boule conte-
© ª

nant (0, 2) ∈ E, contient aussi des éléments qui ne sont pas dans E, par exemple (0, 2 + ε).

1.3.2 Intérieur d’une partie

Définition 12
Soit (E, N) un espace vectoriel normé. Soit A une partie non vide de E.
— Soit x 0 ∈ E. x 0 est intérieur à A si et seulement si A est un voisinage de x 0 .
— L’intérieur de A, noté Å, est l’ensemble des points intérieurs à A.
Par convention, l’intérieur de ; est ;.

Remarque. En appliquant la définition d’un voisinage, on obtient les résultats suivants pour une partie non
vide A de E : pour tout x de E,

x ∈ Å ⇐⇒ A ∈ V (x) ⇐⇒ ∃r > 0, B(x, r ) ⊂ A.

Exemples.
1
1. Dans R, est un point intérieur à ]0, 1] car B 12 , 14 = 41 , 34 ⊂]0, 1[. En fait tout point x 0 ∈]0, 1[ est
¡ ¢ ¤ £
2
intérieur à ]0, 1]. Mais 1 n’est pas intérieur à ]0, 1] car toute boule ouverte B(1, ε) contient des points
˚
qui n’appartiennent pas à ]0, 1]. Donc ]0,— 1] =]0, 1[.
2. Toute boule ouverte de R contient au moins un irrationnel et un rationnel ou encore aucune boule
˚
ouverte de R n’est contenue dans Q ou dans R\Q. Ceci montre que Q̊ = ; et R–
\Q = ;.

Théorème 7 :
Soit (E, N) un espace vectoriel normé. Soit A une partie de E.
— Å ⊂ A
— Å est ouvert.

Démonstration. Si Å = ;, on a Å ⊂ A et Å est ouvert.


Supposons dorénavant Å ̸= ;. Pour x ∈ Å, A est voisinage de x et en particulier, x ∈ A. Ceci montre que Å ⊂ A.
Vérifions alors que Å est un ouvert. Soit x ∈ Å. A est un voisinage de x et il s’agit de montrer qu’en fait Å est
un voisinage de x.
Soit B = B(x, r ) une boule ouverte de centre x contenue dans A. On va vérifier que B ⊂ Å.
Soit y ∈ B. B est un ouvert de E et donc B est un voisinage de y ou encore B contient une boule ouverte de
centre y. Mais alors, A contient une boule ouverte de centre y et donc A est un voisinage de y. On en déduit
que y ∈ Å.
On a montré que B ⊂ Å. Ceci montre que Å est un voisinage de x.
Ainsi, Å est un voisinage de chacun de ses points et finalement Å est un ouvert.

Année universitaire 2022-2023 12 DER : Maths & Info


USTTB Cours d’Analyse 3 FST

Théorème 8 : caractérisation de l’intérieur d’une partie


Soit (E, N) un espace vectoriel normé. Soit A une partie de E.
Å est le plus grand (au sens de l’inclusion) ouvert de E contenu dans A.

Démonstration. On sait déjà que Å est un ouvert de E contenu dans A.


Soit alors O un ouvert de E contenu dans A. Si O est vide, O ⊂ Å. Si O n’est pas vide, O est voisinage de chacun
de ses points. Mais alors, A (qui contient O) est voisinage de chacun des points de O ou encore O ⊂ Å.

Théorème 9 :
Soit (E, N) un espace vectoriel normé. Soient A et B deux parties de E.

(i ) Å = A ⇐⇒ A est ouvert. ˚ = Å.


(i i i ) Å
˚
(i i ) A ⊂ B =⇒ Å ⊂ B̊ (i v) A—
∩ B = Å ∩ B̊

Démonstration.

(i ) Si A = Å, alors A est un ouvert de E d’après le théorème 7. Si A est un ouvert, A est le plus grand ouvert
de A contenu dans A et donc A = Å d’après le théorème 8.
(i i ) Si A ⊂ B alors Å ⊂ B. Puisque B̊ est le plus grand ouvert contenu dans B alors Å ⊂ B̊.
(i i i ) Å est ouvert et donc l’intérieur de Å est Å d’après ce qui précède ci-dessus.
˚ ˚ ˚
(i v) A ∩ B ⊂ A et A ∩ B ⊂ B ; d’après (i i ) on a alors A— ∩ B ⊂ B̊. Donc on a A—
∩ B ⊂ Å et A— ∩ B ⊂ Å ∩ B̊.
Réciproquement, on sait que Å ⊂ A et B̊ ⊂ B ; donc Å ∩ B̊ ⊂ A ∩ B. Mais Å ∩ B̊ est une intersection finie
˚ ˚
d’ouverts contenue dans A∩B et A— ∩ B est le plus grand ouvert contenu dans A∩B ; donc Å∩ B̊ ⊂ A—∩ B.
˚
D’où A—∩ B = Å ∩ B̊

Exemple.
½ ¾
1 1 ⋆ ⋆
Considérons le sous-ensemble A = + n , x ∈ R+ , n ∈ N de R.
½ ¾ x +n 2
1 1 1 1
Posons An = + n , x ∈ R⋆ ⋆
+ , pour n ∈ N . Étudiant les vairations de la fonction f n (x) = + n , on
x +n 2 x +n 2
voit que : ¸ ·
1 1 1
An = n , + n .
2 n 2
¸ · ¸ ·
[ [ 1 1 1 3
On a alors A = An = , + n = 0, . Ainsi Å = A.
n n
n≥1 n≥1 2 2 2

1.3.3 Adhérence d’une partie

Définition 13
Soit (E, N) un espace vectoriel normé. Soit A une partie non vide de E.
— Soit x 0 un élément de E. x 0 est adhérent à A si et seulement si tout voisinage de x 0 rencontre A.
— L’adhérence de A, noté A, est l’ensemble des points adhérents à A.
Par convention, l’adhérence de ; est ;.

Année universitaire 2022-2023 13 DER : Maths & Info


USTTB Cours d’Analyse 3 FST

Remarque. L’appartenance de x 0 à l’adhérence d’une partie non vide A peut s’écrire avec des quantifica-
teurs comme suit :

x0 ∈ A ⇐⇒ ∀V ∈ V (x), V ∩ A ̸= ; ⇐⇒ ∀ε > 0, ∃x ∈ A, N(x − x 0 ) < ε.

Un point x 0 adhérent à A est donc un point de E pas nécessairement dans A tel que, aussi près de x 0 qu’on
le veut, il existe un élément de A.
Il est alors immédiat qu’un point de A est adhérent à A et donc A ⊂ A. En particulier E = E.

De même que pour la notion d’intérieur, l’adhérence possède des propriétés caractéristiques.

Théorème 10 : caractérisation de l’adhérence d’une partie


Soit (E, N) un espace vectoriel normé. Soit A une partie de E.
A est le plus petit fermé de E contenant A.

Démonstration. Soit F = F, F fermé tel que A ⊂ F , et I =


© ª \
F.
F∈F
I est un fermé, car il se définit comme intersection de fermés. De plus, I contient A. I est donc le plus
petit fermé contenant A. Reste à montrer que I = A. Souvenons-nous de la caractérisation de tout élément
a∈A:
a ̸∈ A ⇐⇒ ∃r > 0 : B(a, r ) ∩ A = ;.

Cette dernière assertion est encore équivalente à l’assertion suivante :

∃F = E\B(a, r ) (fermé, car complémentaire d’un ouvert), tel que : A ⊂ F.

Or, d’après la définition de I comme intersection d’ensembles, puisque nous sommes parvenus à exhiber
un fermé qui contient A, on peut encore en déduire que l’assertion ci-dessus est encore équivalente à l’as-
sertion : a ̸∈ I .
Conclusion : A = I . Toutes les propriétés que l’on souhaitait démontrer s’en déduisent donc très simple-
ment.

Théorème 11 :
Soit (E, N) un espace vectoriel normé. Soit A une partie de E.

˚ 2. CE (Å) = CE (A)
1. CE (A) = C
˜E (A)

Démonstration. Si A = ;, CE (A) = E puis CE (Å) = CE (;) = E = E = CE (A). On suppose dorénavant A ̸= ;.


1. Soit x ∈ E.

x ∈ CE (A) ⇐⇒ x ̸∈ A ⇐⇒ ∃V ∈ V (x), V ∩ A = ; ⇐⇒ ∃V ∈ V (x), V ⊂ CE (A)


˚
⇐⇒ CE (A) ∈ V (x) ⇐⇒ x ∈C
˜E (A).

˚
On a montré que CE (A) = C
˜E (A).
³ ´
2. En appliquant 1) à CE (A), on obtient CE CE (A) = Å puis par passage au complémentaire CE (A) =
CE (Å).

Année universitaire 2022-2023 14 DER : Maths & Info


USTTB Cours d’Analyse 3 FST

Les propriétés qui suivent constituent un bon entraînement pour le lecteur. Elles sont assez simples à dé-
montrer mais nécessitent une bonne compréhension de la notion d’adhérence.

Théorème 12 :
Soit (E, N), un espace vectoriel normé, A et B, deux sous-ensembles de E.

(i ) A ⊂ B =⇒ A ⊂ B (i i ) A ∪ B = A ∪ B (i i i ) A fermé ⇐⇒ A = A

Enfin, les propriétés qui suivent font le lien entre les boules ouvertes et les boules fermées.

Théorème 13 :
Soit (E, N), un espace vectoriel normé, et a ∈ E. Soit r , un nombre réel strictement positif. Alors :

(i ) B(a, r ) = B f (a, r ) ˚
(i i ) B
š f (a, r ) = B(a, r )

Démonstration.
(i ) On sait déjà que B(a, r ) ⊂ B f (a, r ). Par conséquent, B(a, r ) ⊂ B f (a, r ) = B f (a, r ). Il reste donc à montrer
que B f (a, r ) ⊂ B(a, r ). Soit donc x ∈ B f (a, r )
— Premier cas : si x ∈ B(a, r ), alors x ∈ B(a, r ).
— Deuxième cas : si x ̸∈ B(a, r ), i.e. si x ∈ B f (a, r ) − B(a, f ) (soit ∥x − a∥ = r ), on va démontrer que
x ∈ B(a, r ), autrement dit que B(x, ρ) ∩B(a, r ) ̸= ;, avec ρ > 0. Soit λ ∈]0, 1[ et y λ = λa +(1 −λ)x. On
va vérifier que y λ est candidat pour appartenir à B(x, ρ) ∩ B(a, r ).
On a d’une part : ∥y λ −a∥ = (1−λ)∥x−a∥ = (1−λ)r < r , et donc y λ ∈ B(a, r ). D’autre part : ∥y λ −x∥ =
λ∥a − x∥ = λr . Or si l’on choisit λ suffisamment petit (i.e. positif, proche de 0), tel que λr < ρ, ce
qui est toujours possible, alors il est clair que y λ ∈ B(x, ρ). Cele clôt la démonstration.
(i i ) La seconde assertion se démontre exactement sur le même principe que la première. Elle est laissée
aux soins du lecteur.

Théorème 14 :
Soit (E, N) un espace vectoriel normé. Soit A une partie de E.

1. A = A ⇐⇒ A est fermé 2. A = A

Théorème 15 : caractérisation séquentielle de l’adhérence d’une partie


Soit (E, N) un espace vectoriel normé. Soit A une partie non vide de E, et soit x ∈ E.
x est adhérent à A si et seulement si il existe une suite (x n )n d’éléments de A, qui converge vers x.

Démonstration.
1
— Soit x ∈ A. Alors tout voisinage de x rencontre A. En particulier, ∀n ∈ N, ∃x n ∈ A, x n ∈ B x, n+1
¡ ¢
.
1 1
Pour tout n ∈ N, on a N(x n − x) < . Puisque tend vers 0 quand n tend vers +∞, la suite
n +1 n +1
(x n )n est une suite d’éléments de A qui converge vers x.

Année universitaire 2022-2023 15 DER : Maths & Info


USTTB Cours d’Analyse 3 FST

— Soit x ∈ E tel qu’il existe une suite (x n )n d’éléments de A qui converge vers x. Soit V un voisinage
de x. Il existe r > 0 tel que B(x, r ) ⊂ V. Puisque la suite (x n )n converge vers x, il existe n 0 tel que
N(x n0 − x) < r . Mais alors x n0 est un élément de A qui appartient à B(x, r ) et donc à V. On a montré
que tout voisinage de x rencontre A et donc que x est adhérent à A.

Exemple. Nous allons déterminer l’adhérence de l’ensemble F = (x, y) ∈ R2 , x y > 1 .


© ª

Soit (a n , b n )n une suite d’éléments de F qui converge vers (a, b). On a : a n b n > 1 =⇒ lim a n b n ≥ 1 soit
n→+∞
2
ab ≥ 1. Donc F ⊂ (x, y) ∈ R , x y ≥ 1 .
© ª

Réciproquement, soit (x, y) ∈ R2 , x y ≥ 1. Alors, si x y > 1, (x, y) ∈ F et si x y = 1 prenons la suite (x n , y n )


1
définie par x n = x + , y n = y. Alors (x n , y n ) est une suite de F qui converge vers (x, y) ; ceci montre que
ª n
(x, y) ∈ R2 , x y ≥ 1 ⊂ F. D’où l’égalité.
©

Définition 14 : Frontière d’une partie


Soit (E, N) un espace vectoriel normé. La frontière d’une partie A de E, notée Fr (A) ou souvent par
∂(A), est donnée par :
Fr (A) = A ∩ CE (A).

Remarque 1.3.1. Soit (E, N) un espace vectoriel normé, A une partie de E. Puisque CE (A) = CE (Å), alors la
frontière de A est donnée également par :

∂(A) = A ∩ CE (Å) = A ∩ (E − Å).

Exemple. Dans R, Fr ([0, 1] = {0, 1} ; on a aussi Fr (Q) = Q ∩ CR (Q) = R.

Définition 15
Soit (E, ∥ · ∥) un espace vectoriel normé, et a ∈ E. On appelle sphère de centre a et de rayon r l’ensmble :

S (a, r ) = {x ∈ E, ∥x − a∥ = r } .

Exemple. Soit (E, ∥ · ∥) un espace vectoriel normé, B(a, r ) la boule ouverte de centre a ∈ E et de rayon de r .
— L’adhérence de B(a, r ) est B(a, r ) = B f (a, r ) = {x ∈ E, ∥x − a∥ ≤ r }, la boule fermée de centre a et de
rayon r .
— On a : E − B(a, r ) = {x ∈ E, ∥x − a∥ ≥ r }
Par conséquent on a :
B(a, r ) ∩ (E − B(a, r )) = {x ∈ E, ∥x − a∥ = r } ,
c’est-à-dire que la frontière de la boule ouverte de centre a et de rayon r est S (a, r ), la sphère de centre a
et de rayon r .

Année universitaire 2022-2023 16 DER : Maths & Info

Vous aimerez peut-être aussi