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Mathématiques - Niveau 2 Université de Toulouse 3

Algèbre linéaire 3 2022-2023-S4

TD 1
Les exercices marqués avec un (♥) sont à travailler en priorité et les exercices avec un (♦) sont
des compléments intéressants.

1 Formes linéaires et hyperlans


Dans ce début de TD, nous travaillons la notion d’hyperplan. Un hyperplan est un sous-espace
vectoriel H d’un espace vectoriel E qui s’écrit comme le noyau H = ker ϕ d’une forme linéaire
ϕ : E → k non nulle. Lorsque E est de dimension finie, il est possible de caractériser un
hyperplan H comme un sous-espace vectoriel de dimension dim(H) = dim(E) − 1.

Exercice 1. (♥)

1. Dans chacun des cas suivants, dire si l’ensemble F est un hyperplan du k-espace vectoriel
E:

(a) F = {P ∈ Rn [X], P (3) = 0}, E = Rn [X], k = R,


(b) F = Rn−1 [X], E = Rn [X], k = R, n ∈ N∗ ,
(c) F = {M ∈ Mn (R), Tr(M ) = 1} , E = Mn (R), k = R.

2. On considère le sous-ensemble de R4 suivant :

F = {(x, y, z, t) ∈ R4 , x + y − z − t = 0}.

(a) Justifier que F est un hyperplan de R4 . En déduire sa dimension.


(b) En donner une base ainsi que toutes ses équations (dans la base canonique de R4 ).
(c) Donner tous ses supplémentaires dans R4 .

Exercice 2.

1. Dans chacun des cas suivants, dire si l’ensemble F est un hyperplan du k-espace vectoriel
E:

(a) F = {(z1 , z2 ) ∈ C2 , z1 − 2z2 = 0}, E = C2 , k = R,


(b) F = {(z1 , z2 ) ∈ C2 , z1 − 2z2 = 0}, E = C2 , k = C,
n R1 o
(c) F = f ∈ C([0, 1], R), 0 f = 0 , E = C([0, 1], R), k = R.
(d) F = Vect(u), u ∈ E \ {0}, E est un k-espace vectoriel non nul, k = R ou C.

2. On considère le sous-ensemble de R2 [X] suivant :

F = {P ∈ R2 [X], P (1) + P 0 (0) = 0}.

(a) Justifier que F est un hyperplan de R2 [X]. En déduire sa dimension.

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(b) En donner une base ainsi que toutes ses équations (dans la base canonique de R2 [X]).
(c) Donner tous ses supplémentaires dans R2 [X].

Exercice 3. (♥)
1. Soient E un k-espace vectoriel de dimension finie n ≥ 1 et H1 , H2 deux hyperplans de E.
Quelle est la dimension de H = H1 ∩ H2 ? On distinguera les cas H1 = H2 et H1 6= H2 .
2. Généralisation. Soient E un k-espace vectoriel de dimension finie n ≥ 1 et H1 , . . . , Hp
des hyperplans de E. On note H = H1 ∩ · · · ∩ Hp . Montrer que dim H ≥ n − p.

Exercice 4. (♥) Soit E un espace vectoriel non nul. Montrer qu’une forme linéaire non nulle
de E est surjective.

2 Bases duales et préduales


Étant donné une base (ei )i=1,...,n de E, la base duale (e∗j )j=1,...,n de E ∗ est caractérisée par les
équations
∀i, j ∈ {1, . . . , n}, e∗j (ei ) = δi,j ,
où δi,j est le symbole de Kronecker qui vaut 1 si i = j et 0 si i 6= j. On dit que la base (ei )i=1,...,n
de E est la base préduale (ou antéduale) de la base (e∗j )j=1,...,n de E ∗ .
Exercice 5. (♥) Montrer que les trois vecteurs suivant forment une base de R3 :
e1 = (1, 2, 4), e2 = (0, 1, 1), e3 = (1, 1, 1),
et trouver la base duale.

Exercice 6. Soient E = Rn [X] et B la base canonique de Rn [X] et pour tout k ∈ {0, . . . , n},
P (k) (0)
Tk (P ) = .
k!
1. Justifier que pour tout k ∈ {0, . . . , n}, Tk est une forme linéaire sur E.
2. Montrer que la famille (T0 , . . . , Tn ) est la base duale de B.

Exercice 7. (♥) Soient E un R-espace vectoriel de dimension 3 et (e1 , e2 , e3 ) une base de E.


Soient f1∗ , f2∗ , f3∗ les formes linéaires sur E définies par
f1∗ = 2e∗1 + e∗2 + e∗3 , f2∗ = −e∗1 + 2e∗3 , f3∗ = e∗1 + 3e∗2 ,
où on a noté (e∗1 , e∗2 , e∗3 ) la base duale de (e1 , e2 , e3 ). Montrer que (f1∗ , f2∗ , f3∗ ) est une base du
dual de E et déterminer la base (f1 , f2 , f3 ) de E dont elle est la base duale.

Exercice 8. Sur E = R3 [X], on considère les cinq formes linéaires φ1 , φ2 , φ3 , φ4 et ψ définies


par :
Z 1
0 0
φ1 (P ) = P (0), φ2 (P ) = P (0), φ3 (P ) = P (1), φ4 (P ) = P (1), ψ(P ) = P.
0

1. Montrer que (φ1 , φ2 , φ3 , φ4 ) est une base de E et déterminer sa base préduale (H1 , H2 , H3 , H4 ).
2. Déterminer (a, b, c, d) ∈ R4 vérifiant
ψ = aφ1 + bφ2 + cφ3 + dφ4 .

2
3 Produit scalaire et norme euclidienne
Un produit scalaire sur un R-espace vectoriel E (de dimension finie) est une forme bilinéaire
φ : E × E → R qui est symétrique et définie p positive. La norme euclidienne N : E → R
associée à φ est définie pour x ∈ E par N (x) = φ(x, x).
Exercice 9. (♥)
1. Soit E = R2 . Dire si l’application φ définie par

∀x = (x1 , x2 ) ∈ E, ∀y = (y1 , y2 ) ∈ E, φ(x, y) = x1 y1 + x2 y1 + x1 y2 + 2x2 y2 .

est un produit scalaire. Le cas échéant, déterminer la norme euclidienne associée.

2. Soit E le sous espace vectoriel :

E = {P ∈ Rn [X] | P (0) = P (1) = 0}.

Soit φ l’application définie par :


Z 1
1
∀(P, Q) ∈ E , 2
φ(P, Q) = − (P (t)Q00 (t) + P 00 (t)Q(t)) dt.
2 0

Montrer que φ est un produit scalaire sur E et déterminer la norme N associée.

Exercice 10.
1. Soit E = R2 . Dire si l’application φ définie par

∀x = (x1 , x2 ) ∈ E, ∀y = (y1 , y2 ) ∈ E, φ(x, y) = x1 y1 − x2 y1 − x1 y2 + 3x2 y2 .

est un produit scalaire sur E. Le cas échéant, déterminer la norme euclidienne associée.

2. Soit E = R2 [X] et φ l’application définie sur E 2 par:

∀(P, Q) ∈ E 2 , φ(P, Q) = P (0)Q(0) + P 0 (0)Q0 (0) + P 00 (0)Q00 (0)

Montrer que φ est un produit scalaire sur E dont on déterminera la norme euclidienne
associée.

Exercice 11. Soient E l’ensemble des fonctions définies et de classe C 1 sur [0, 1] et N l’application
définie sur E par :
 Z 1 1/2
2 0 2
∀f ∈ E, N (f ) = f (0) + (f (t)) dt
0
Montrer que N est une norme euclidienne sur E et déterminer le produit scalaire auquel elle
est associée.

Exercice 12. (♥)


1. À l’aide du produit scalaire φ défini à la question 1 de l’exercice 9, montrer que :

∀(x1 , x2 , y1 , y2 ) ∈ R4 , (x1 y1 +x2 y1 +x1 y2 +2x2 y2 )2 ≤ (x21 +2x1 x2 +2x21 )(y12 +2y1 y2 +2y22 ).

3
2. Montrer que pour tout n ∈ N∗ :

(a) ainsi que l’inégalité


n
! n
!
X 1 X
∀(xk )1≤k≤n ∈ R∗+ n , xk ≥ n2 ,
k=1
xk k=1

(b) nous avons l’inégalité


n √
X √ n(n + 1) 2n + 1
k k≤ √ .
k=1
2 3

Indication : on rappelle la formule : nk=1 k 2 = n(n+1)(2n+1)


P
6
.

p
Exercice 13. (♦) Pour A = (aij )1≤i,j≤n ∈ Mn (R), on pose N (A) = Tr(t AA).

1. Montrer que N est une norme associée à un produit scalaire.

2. Montrer que cette norme est matricielle, c’est-à-dire vérifie N (AB) ≤ N (A)N (B) (pour
toutes matrices A et B de Mn (R)).

Exercice 14. (♥) Soit E un R-espace vectoriel. Soit k · k une norme sur E vérifiant l’identité
du parallélogramme, c’est-à-dire : ∀(x, y) ∈ E 2 , kx + yk2 + kx − yk2 = 2(kxk2 + kyk2 ). On
se propose de démontrer que k.k est associée à un produit scalaire. On définit sur E 2 une
1
application f par : ∀(x, y) ∈ E 2 , f (x, y) = (kx + yk2 − kx − yk2 ) .
4
1. Montrer que pour tout (x, y, z) de E 2 , on a : f (x + z, y) + f (x − z, y) = 2f (x, y).

2. En déduire que pour tout (u, v, w) de E 2 , f (u, w) + f (v, w) = f (u + v, w).

3. Montrer que pour tout (x, y) de E 2 et tout rationnel r, on a : f (rx, y) = rf (x, y).
On admettra qu’il en résulte (par continuité de f ) que pour tout réel λ et tout (x, y) de
E 2 on a : f (λx, y) = λf (x, y).

4. Montrer que f est bilinéaire.

5. Montrer que k · k est une norme euclidienne.

Exercice 15. Soit f une fonction continue sur R[0, 1], non nulle, à valeurs réelles positives. Pour
1
P et Q polynômes donnés, on pose φ(P, Q) = 0 f (t)P (t)Q(t) dt.

1. Montrer que φ est un produit scalaire sur R[X].

2. Montrer qu’il existe une base orthonormale (Pn )n∈N pour φ telle que pour tout entier
naturel n, deg(Pn ) = n.

3. Soit (Pn )n∈N une telle base. Montrer que pour tout entier n > 0, le polynôme Pn a n
racines réelles simples.

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