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Mathématiques - Niveau 2 Université de Toulouse 3

Algèbre Linéaire 3 2022-2023-S4

TD 3
Les exercices marqués avec un (♥) sont à travailler en priorité et les exercices avec un (♦) sont
des compléments intéressants.

Dans cette feuille de TD, nous étudions certains endomorphismes ayant des propriétés re-
marquables relativement au produit scalaire. Deux exemples fondamentaux sont les endomor-
phismes orthogonaux et les endomorphismes symétriques.

1 Groupe orthogonal
Les endomorphismes orthogonaux vérifient u∗ u = id = uu∗ . Un premier exemple est donné par
les réflexions orthogonales qui engendrent le groupe orthogonal. Un exemple central est donné
par les rotations.
Toutetransformation
 orthogonale de R3 a pour matrice, dans une certaine base orthonormée,
Rθ 0
A= avec θ ∈ R et det A = ε = ±1. La réflexion est le cas θ = 0 et ε = −1 tandis que
0 ε
l’on obtient une rotation dès lors que ε = 1. L’angle (non orienté) θ de la rotation est donné
par tr A = 2 cos θ + det A.

Exercice 1 (♥) On se place dans R3 muni de son produit scalaire standard.


1. Montrer que les endomorphismes de R3 représentés par les matrices suivantes, dans la
base canonique de R3 , sont orthogonaux :
       
1 0 0 0 0 1 1 2 2 2 −1 2
0 0 −1 , 1 0 0 , 1 2 1 −2 ,
1
2 2 −1
3 3
0 −1 0 0 1 0 2 −2 1 −1 2 2

2. Donner leur nature géométrique et leurs éléments caractéristiques.

Exercice 2 (♥) Dans R3 , on définit les plans P1 et P2 respectivement par les équations x +
y + z = 0 et x + 2y − z = 0. Si si , i = 1, 2, désigne la réflexion orthogonale par rapport au plan
Pi , donner la nature de s1 ◦ s2 (on précisera ses éléments caractéristiques).

Exercice 3 On se place dans R3 muni de son produit scalaire standard. Déterminer la matrice
dans la base canonique de R3 :
1. du demi-tour autour de la droite D définie par x = 2y = 2z,
π
2. de la rotation d’angle 3
d’axe dirigé par le vecteur (1, 1, 1).

Exercice 4 (♦) Soit (E, h, i) un espace euclidien. Etant donné un élément non nul u de E et
un réel α, on pose :
∀x ∈ E, f (x) = x + αhx, uiu.
1. Montrer que f est un endomorphisme de E.
2. Trouver les réels α pour lesquels f est orthogonal.

1
3. On suppose α non nul et f orthogonal.
a) Calculer f (u).
b) Calculer f (x) lorsque hx, ui = 0.
c) Diagonaliser f et donner sa nature géométrique.

Exercice 5 (♥) Soient f et g deux rotations de R3 différentes de l’identité et commutant entre


elles. On notera u un vecteur directeur de l’axe de f .
1. Montrer que g(u) = u ou g(u) = −u.
2. Si g(u) = u, montrer que f et g sont deux rotations de même axe.
3. On suppose g(u) = −u.
a) Si v désigne un vecteur directeur de l’axe de g, montrer que hu, vi = 0.
b) En déduire que f et g sont deux symétries par rapport à des droites orthogonales.

Exercice 6 Soit A = (aij )1≤i,j≤n une matrice orthogonale de O(n, R). Montrer que
X
| aij | ≤ n.
1≤i,j≤n

On pourra remarquer que si X = (1, . . . , 1), AX = ( nj=1 a1j , . . . , nj=1 anj ) et on calculera
P P
t
XAX.

2 Endomorphismes symétriques
Tout comme pour les endomorphismes orthogonaux, un endomorphisme u est symétrique re-
lativement à un produit scalaire. Il vérifie u∗ = u, où l’adjoint u∗ est défini relativement au
produit scalaire.

Exercice 7 (♥) Soit  


1 −2 −2
A = −2 1 −2 .
−2 −2 1
1. Rappeler pourquoi A est diagonalisable.
2. Trouver une matrice orthogonale P telle que t P AP soit diagonale.
R1
Exercice 8 (♥) On se place dans E = Rn [X] muni du produit scalaire ϕ(P, Q) = −1
P (X)Q(X)dX.
Soit u l’endomorphisme de E défini par

u(P )(X) = 2XP 0 (X) + (X 2 − 1)P 00 (X).


R1
1. Montrer que ϕ(u(P ), Q) = − −1 (X 2 − 1)P 0 (X)Q0 (X)dX.
2. Montrer que u est diagonalisable et que si A et B sont des vecteurs propres associés à
des valeurs propres distinctes, alors ϕ(A, B) = 0.
3. Diagonaliser u pour n ≤ 3.

Exercice 9 On considère la matrice


1 1 1

2 4 4
M= 1 1 5 
.
4 3 12
1 5 1
4 12 3

2
1 1
1. Montrer que Sp(M ) = {− 12 , 4 , 1}.
2. Montrer que la suite (M n )n∈N converge. Que représente sa limite N ?
3. Calculer N .
4. Soit (vn )n∈N une suite de vecteurs tels que vn+1 = M (vn ). Converge-t-elle ? Si oui, quelle
est sa limite ?
9n
Exercice 10 Soit A une matrice symétrique de Mn (R) telle que T r(A2 ) < 16
. Montrer que
l’équation M 2 + M + In = A n’admet pas de solution M symétrique réelle.

Exercice 11 Soit A une matrice symétrique de Mn (R). On suppose qu’il existe k ∈ N∗ tel
que Ak = In . Montrer que A2 = In .

Exercice 12 Soit A = (aij )1≤i,j≤n une matrice symétrique réelle représentant un endomor-
phisme u de Rn . On notera λ1 , . . . , λn les valeurs propres de A.
Si (ei )1≤i≤n et (fj )1≤j≤n sont des bases orthonormales de Rn , montrer que ni=1 ku(ei )k2 =
P
1. P
n 2
i=1 ku(fi )k .
2. En déduire que ni=1 λ2i = ni=1 a2ij .
P P

Exercice 13 (♥) Soit u un endomorphisme symétrique d’un espace euclidien (E, h, i) de di-
mension n. On suppose que T r(u) = 0.
1. Démontrer qu’il existe x ∈ E non nul tel que hu(x), xi = 0 (on pensera à x = e1 +. . .+en
avec (e1 , . . . , en ) base orthonormée de E dans laquelle la matrice de u est diagonale).
2. En déduire qu’il existe une base orthonormale de E dans laquelle la matrice de u a tous
ses coefficients diagonaux nuls.

Exercice 14 Soient A et B deux matrices symétriques d’ordre n. On note α− et β − leurs plus


petites valeurs propres, α+ et β + leurs plus grandes valeurs propres. Montrer que pour toute
valeur propre γ de la matrice A + B, on a α− + β − ≤ γ ≤ α+ + β + .

3 Décompositions
Il découle de ce cours d’algèbre bilinéaire et de géométrie euclidienne des décompositions ma-
tricielles remarquables. Premièrement, la décomposition polaire généralise la décomposition
polaire z = ρeiθ d’un nombre complexe. Ensuite, la décomposition en valeurs singulières, dont
l’interprétation géométrique est simplement que l’image de la sphère unité sous l’action d’une
matrice est une hyperellipsoı̈de, est utilisée dans de nombreux domaines (voir par exemple
https://www.youtube.com/watch?v=CQbbsKK1kus).

Exercice 15 (♥) (décomposition polaire). Soit s un endomorphisme symétrique défini positif


d’un espace euclidien (E, h, i) de dimension n.
1. Montrer que hs(x), xi ≥ 0 pour x ∈ E et hs(x), xi = 0 si et seulement si x = 0.
 
5 2
2. Calculer la racine carrée définie positive v de s lorsque la matrice de s est M =
2 1
dans la base canonique de R2 .

3
3. Soit de f ∈ GL(n, R) ayant pour matrice dans la base canonique de R3
 
3 0
√ 1
 1 3 
A =  √2 3√2 − √2  .
− √12 3 2 √32

Donner la décomposition polaire f = os pour o ∈ O(E) et s symétrique défini positif.


4. Interpréter ce résultat lorsque n = 1.

Exercice 16 (décomposition en valeurs singulières). Soit A ∈ Mm,n (R) une matrice.


1. Justifier qu’il existe une matrice orthogonale V ∈ Mn (R) telle que t AA = V Dt V avec
D ∈ Mn (R) diagonale.
2. On suppose que les éléments √ strictement positifs de D sont λ1 ≥ λ2 ≥ . . . ≥ λr . Pour
i = 1, . . . , r, on note σi = λi . Enfin on note la i-ème colonne de V par Vi et on pose
Ui = σ1i AVi .
Montrer que (U1 , . . . , Ur ) forme une famille orthonormale de Rm .
3. En déduire l’existence d’une matrice “diagonale” Σ ∈ Mm,n (R) (au sens que les co-
efficients qui ne sont pas sur la même ligne et colonne sont nuls) et de deux matrices
orthogonales U , V telles que A = U Σt V (on pensera à U formée des vecteurs colonnes
Ui que l’on a complétés).
4. Montrer que t AA est semblable à t ΣΣ.

Exercice 17 Donner les décompositions en valeurs singulières des matrices :


 
  0 3
1 1 0
A= , B = 1 0 
0 1 1
0 −4

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