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Dpt de MSP
2020-2021

MAT218 : Algèbre multiliéaire - Courbes et Surfaces


Formes bilinéaires - Formes quadratiques

Dans les exercices suivants, K désigne un corps commutatif de caractéristique 6= 2.


Exercice 1.
Soit E un K-espace vectoriel et E ∗ son dual.
Montrer que l'application de h·, ·i de E × E ∗ dans K dénie par : (x, ϕ) 7−→ hx, ϕi =
ϕ(x) est une forme bilinéaire (appelée forme bilinéaire canonique dénie sur E × E ∗ ). Le
symbole h·, ·i est appelé crochet de dualité.
Exercice 2.
Soit E un K-espace vectoriel de dimension nie n, muni d'une base B = (e1 , . . . , en ).
On pose pour tous x, y ∈ E :
γi,j (x, y) = e∗i (x)e∗j (y),

où B∗ = (e∗1 , . . . , e∗n ) est la base duale associée à B.


1. Montrer que γi,j est une forme bilinéaire sur E × E .
2. Déterminer la matrice de γi,j relativement à la base B.
3. Montrer que la famille (γi,j )1≤i≤n, 1≤j≤n est une base de L2 (E).

Exercice 3.
Dans E = R3 , soient x = (x1 , x2 , x3 ) et y = (y1 , y2 , y3 ). On considère les formes
billinéaires suivantes :
ˆ ϕ1 (x, y) = x1 y1 + x2 y2 − x3 y3

ˆ ϕ2 (x, y) = 2x1 y1 + x3 y3 − x1 y3 + x3 y1

ˆ ϕ3 (x, y) = x1 y2 + x2 y1 − x1 y1 + 2x2 y2 + 3x3 y3

ˆ ϕ4 (x, y) = x1 y2 + x1 y1 + x2 y2 + x3 y3

ˆ ϕ5 (x, y) = x1 y1 + 3x2 y2 + 2x1 y2 + 2x2 y1 + x1 y3 + x3 y1 + x2 y3 + x3 y2

Pour chaque ϕj :
1. (a) Écrire la matrice Aj relativement à la base canonique
(b) ϕj est-elle symétrique? Anti-symétrique?
(c) Quel est le rang de ϕj ?
2. Déterminer le noyau et le cône d'isotropie de ϕj .
3. ϕj est-elle positive? Dénie positive?
Exercice 4.
Soient E et F des K-espaces vectoriels. On appelle noyau à gauche (resp. droite ) d'une
forme bilinéaire ϕ : E × F −→ K sur E × F l'ensemble des y ∈ F tels que ϕ(x, y) = 0K
pour tout x ∈ E (resp. l'ensemble des x ∈ E tels que ϕ(x, y) = 0K pour tout y ∈ F ). On
le note Kerg (ϕ) ou Ng (ϕ) (resp. Kerd (ϕ) ou Nd (ϕ)). Autrement dit:
Kerg (ϕ) = {y ∈ F/ ∀x ∈ E, ϕ(x, y) = 0K } et Kerd (ϕ) = {x ∈ E/ ∀y ∈ F, ϕ(x, y) = 0K }.

Montrer que:
1. Kerg (ϕ) et Kerd (ϕ) sont des K-sous-espaces vectoriels de F et E respectivement.
2. Pour tous (x, y) ∈ E × F , les applications ϕ·,y : E −→ K telle que ϕ·,y (z) = ϕ(z, y),
pour tout z ∈ E et ϕx,· : F −→ K telle que ϕx,· (z) = ϕ(x, z), pour tout z ∈ F sont
des formes linéaires sur E et F respectivement.
3. Les applications ϕe : F −→ E ∗ et ϕb : E −→ F ∗ dénies respectivement par ϕ(y)
e =
ϕ·,y et ϕ(x)
b = ϕx,· sont linéaires et l'on a Ker(ϕ)
e = Kerg (ϕ) et Ker(ϕ)
b = Kerd (ϕ).
En particulier, si E = F et ϕ est bilinéaire et symétrique sur E × E , alors l'on a ϕe = ϕb
et Kerg (ϕ) = Kerd (ϕ). On le note tout simplement Ker(ϕ).
Exercice 5.
On suppose que K est un corps de cractéristique 6= 2 et E de dimension nie n.
S2 (E) (resp. A2 (E)) désignant l'ensemble des formes bilinéaires symétriques (resp. anti-
symétriques) sur E .
1. Montrer que L2 (E) = S2 (E) ⊕ A2 (E).
2. Montrer que L2 (E) est isomorphe au K-espace vectoriel Kn×n des matrices carrées
d'ordre n à coecients dans K.
Indications : Considérer une base B = (ei )ni=1 de E et l'application φ : L2 (E) −→
Kn×n , qui à une forme biliéaire ϕ sur E associe sa matrice Aϕ relativement à la base
B.

3. En déduire les dimensions de L2 (E), S2 (E) et A2 (E).

Exercice 6.
Soit n ∈ N∗ . On considère le R-espace vectoriel E = Rn×n des matrices carrées d'ordre
n à coecients réels.
1. Montrer que q : A 7−→ tr t AA est une forme quadratique dénie-positive sur E ,


puis préciser sa forme polaire.


2. Montrer que q1 : A 7−→ tr A2 est une forme quadratique sur E et prouver qu'il


existe une base B de E telle que


!
I n(n+1) 0
M at (q1 , B) = 2
0 −I n(n−1)
2

Indications : Considérer les restrictions de q1 à l'espace Rn×n


s des matrices symétriques
et à Rn×n
a celui des matrices anti-symétriques ; puis utiliser le fait que Rn×n =
Rn×n
s ⊕ Rn×n
a .

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Exercice 7.
1. Montrer que l'application q : K −→ K dénie par q(x) = x2 est une forme quadratique
sur K et déterminer la forme bilinéaire symétrique associée.
2. On suppose que K est de caractéristique diérente de 2.
(a) Montrer que l'application q : K2 −→ K dénie par q ((x1 , x2 )) = x1 x2 est une
forme quadratique sur K2 et déterminer la forme bilinéaire symétrique associée.
(b) On pose a1 = (1K , 0K ) et a2 = (0K , 1K ).
ˆ Déterminer la restriction de q à Ka1 , puis à Ka2 .
ˆ Montrer que la restriction de q à K {a1 + a2 } est la forme quadratique de la
question 1 ci-dessus.

Exercice 8.
Soit ϕ une forme bilinéaire symétrique sur un K-espace vectoriel E de dimention nie.
Démontrer que quels que soient les sous-espaces vectoriels F et G de E , on a:
1. F ⊂ G⊥ ⇐⇒ G ⊂ F ⊥ .
2. ˆ (F + G)⊥ = F ⊥ ∩ G⊥ .
ˆ (F ∩ G)⊥ = F ⊥ + G⊥ en supposant que ϕ est non dégénérée.

3. Si x et y sont deux vecteurs isotropes de E , alors x + y est isotrope si et seulement si


x et y sont orthogonaux.

4. L'ensemble des vecteurs isotropes est-il un sous-espace vectoriel de E?

Exercice 9.
Montrer que:
1. Le vecteur nul est toujours isotrope.
2. Pour toute partie F de E , F ⊥ est un sous-espace vectoriel de E et on a toujours
F ⊆ (F ⊥ )⊥ .

3. Toute famille de vecteurs non isotropes orthogonaux deux à deux est libre.

Exercice 10.
Soit F un sous-espace vectoriel non isotrope d'un K-espace vectoriel E de dimension nie,
muni d'une forme bilinéaire symétrique ϕ. On considère les applications PF et SF dénies
dans E par : Pour tout x = xF + xF ⊥ de E avec xF ∈ F et xF ⊥ ∈ F ⊥ ,
PF (x) = xF
SF (x) = x − 2xF ⊥ .

Dénition : L'application PF (resp. SF ) est appelée projection ϕ-orthogonale sur F


(resp. symétrie ϕ-orthogonale par rapport à F ), parralèlement à F ⊥ .
Dénition : On appelle isométrie de E tout endomorphisme f de E vériant :
∀x, y ∈ E, ϕ (f (x), f (y)) = ϕ (x, y) .

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1. Vérier que PF et SF sont des endomorphismes de E .
2. Montrer que SF est une isométrie de E .
3. Montrer que si ϕ est non-dégénérée, alors IdE − PF = PF ⊥ .
4. Soient x, y ∈ E tels que ϕ(x, x) = ϕ(y, y) =: α 6= 0.
(a) Montrer que l'un au moins des deux vecteurs x + y et x − y est non-isotrope.
(b) En déduire qu'il existe une isométrie g de E telle que g(x) = y .
5. SF = 2PF − IdE .
6. Si (ei )1≤i≤p est une base orthonormale de F , alors pour tout x ∈ E , PF (x) =
p
ϕ(x, ei )ei .
X

i=1

Exercice 11.
1. On suppose E = R2 rapporté à sa base canonique. Déterminer les vecteurs isotropes
de la forme bilinéaire ϕ dénie sur E par ϕ(x, y) = x1 y1 − x2 y2 .
2. Pour E = R4 rapporté à sa base canonique, vérier que l'élément a = (1, 0, 0, 1) est
isotrope pour la forme quadratique q dénie par q(x) = x21 + x22 + x23 − x24 .

Exercice 12.
Soit E = Kn rapporté à sa base canonique.
1. On pose K = R et n = 4 et considère la forme quadratique q dénie par q(x) =
x21 + x22 + x23 − x24 .
(a) Donner les coordonnées de tous les vecteurs isotropes en fonction de 3 paramètres
réels.
(b) Déterminer le noyau de q et vérier que a = (1, 0, 0, 1) n'appartient pas à ce
noyau.
2. On pose K = C et on considère la forme quadratique q dénie par q(x) = x21 +· · ·+x2n .
(a) Pour n = 2, montrer que a(1, i) est isotrope.
(b) Pour n = 3, donner les coordonnées de tous les éléments isotropes en fonction
de deux paramètres complexes.

Exercice 13.
On pose K = C et on considère une forme bilinéaire symétrique ϕ sur E de forme
quadratique associée q . Soit x ∈ E un vecteur non isotrope. Montrer que :
ϕ(x, y)
1. Pour tout y ∈ E, y − x ∈ x⊥ .
q(x)

2. E = Kx + x⊥ .

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Exercice 14.
On considère le R-espace vectoriel E = l2 (R) des suites réels de carré sommable.

Autrement dit, un vecteur de E est une suite u := (un )n∈N telle que u2n < ∞.
X

n=0

N
1. Soit N ∈ N. Considérer la fonction qui à λ 7−→ (un + λvn ) et prouver l'inégalité
X

n=0
de Cauchy-Shcwarz
N
!2 N
! N
!
X X X
un vn ≤ u2n vn2 .
n=0 n=0 n=0

2. En déduire que l2 (R) est un espace vectoriel sur R.



3. Montrer que l'application q : E −→ K dénie par q(u) = u2n est une forme
X

n=0

quadratique sur E de forme polaire ϕ : E × E −→ K dénie par ϕ(u, v) = un vn .
X

n=0

Exercice 15.
Soit E un K-espace vectoriel de dimension nie. Pour toute forme bilinéaire symétrique
ϕ sur E et tout sous-espace F de E , montrer que les propriétés suivantes sont équivalentes.

1. La restriction de ϕ à F est non dégénérée.


2. F ∩ F ⊥ = {0E }.
3. F n'est pas isotrope.
4. E = F ⊕ F ⊥ .

Exercice 16.
Considérons le R-espace vectoriel Rn [X] des polynômes de degré inférieur à n ∈ N∗ .
pour tous P, Q ∈ Rn [X], on pose
Z 1
ϕ (P, Q) = tP (t)Q0 (t)dt et q (P ) = ϕ (P, P ) .
0

1. Montrer que ϕ est une forme bilinéaire. Est-elle symétrique? anti-symétrique?


2. La forme quadratique associée q est-elle dénie? Si ce n'est pas le cas, exhiber un
vecteur isotrope non nul?
3. Déterminer la matrice de q dans la base Bn = (1, X, . . . , X n ).
4. Pour n = 2, déterminer la signature de q . q est-elle positive? Négative?
5. Déterminer une base de R2 [X] qui soit q -orthogonale.

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Exercice 17.
Eectuer une réduction de Gauss et déterminer le noyau, le rang et la signature des
formes quadratiques suivantes.
1. q : R3 → R, q (x, y, z) = 2x2 + y 2 − z 2 + 3xy − 4xz .
2. q : R3 → R, q (x, y, z) = x2 + y 2 − az 2 + 3xy − bxz + yz . Discuter suivant les valeurs
de a, bR.
3. q : R4 → R, q (x, y, z, t) = x2 + (1 + 2a − b) y 2 + (1 + a) z 2 + (1 + 2a + b) t2 + 2xy +
2xz − 2xt + 2 (1 − a) yz − 2 (1 + a) yt + 2 (a − 1) zt. Discuter suivant les valeurs de
a, b ∈ R.

Exercice 18.
On considère K = R, E = R3 et q une forme quadratique sur E .
1. On pose q(x1 , x2 , x3 ) = (x1 − x2 )2 + (x2 − x3 )2 + (x3 − x1 )2 . Déterminer le rang, le
noyau, le cône d'isotropie de q ainsi qu'une base de E orthogonale pour q .
2. On pose q(x1 , x2 , x3 ) = x21 + 5x22 − 14x23 + 6x2 x2 + 2x1 x3 − 10x2 x3 . Réduire q par la
méthode de Gauss et donner sa signature. Quelle est sa forme polaire? son rang?
Est-elle dégénérée? un produit scalaire?

Exercice 19.
On considère sur R3 la forme quadratique q telle que pour x = (x1 , x2 , x3 ),
q(x) = (x1 − x2 )2 + (x2 − x3 )2 − (x3 − x1 )2 .

1. Déterminer la forme polaire ϕ de q .


2. Peut-on considérer l'expression de q ci-dessus comme une décomposition de Gauss de
q ? Sinon donner la décomposition de Gauss de q .

3. Déterminer l'ensemble des vecteurs isotropes de q et son noyau.

Exercice 20.
Considérer E = R3 . Pour chacune des formes bilinéaires ϕ suivantes, déterminer la
forme quadratique associée puis donner la décomposition de Gauss et la signature.
1. ϕ(x, y) = x1 y1 + x2 y2 − x3 y3 .
2. ϕ(x, y) = 2x1 y1 + x3 y3 + x1 y3 + x3 y1 .
3. ϕ(x, y) = x1 y2 + x2 y1 + x1 y1 + 2x2 y2 + 3x3 y3 .
4. ϕ(x, y) = x1 y2 + x1 y1 + x2 y2 + x3 y3 .
5. ϕ(x, y) = x1 y1 + 3x2 y2 + 2x1 y2 + 2x2 y1 + x1 y3 + x3 y1 + x2 y3 + x3 y2 .

Exercice 21.
Considérer le R-espace vectoriel E = R3 .
1. Vérier que la famille U = (u1 , u2 , u2 ) où u1 = t (1, 2, −2), u2 = t (1, −1, 4) et u3 =
t
(2, 1, 1) est une base de E .

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2. Orthogonaliser la famille U par la méthode de Gram-Schimidt
3. Appliquer le procédé d'orthogonalisation de Gram-Schimidt à la famille V = (v1 , v2 )
où v1 = t (1, 2, 3), v2 = t (1, 3, 1). Puis écrire la matrice de la projection orthogonale
sur RV .
4. Compléter la famille orthogonale de la question précédente pour obtenir une base
orthogonale de E .

Exercice 22.
Pour α ∈ R, on note qα la forme quadratique sur R3 dénie par
qα (x1 , x2 , x3 ) = a(x21 + x22 + x23 ) − 2x1 x2 − 2x2 x3 − 2x3 x1 .

1. Pour quelles valeurs de α la forme quadratique qα est-elle non dégénérée?


2. Montrer qu'il existe une base de R3 qui est orthogonale pour tout qα .
3. Soit F la droite vectorielle engendrée par le vecteur t (2, 2, 1). Déterminer l'orthogonal
F ⊥ de F pour qα . F ⊥ et F sont ils supplémentaires?

4. Montrer que la forme quadratique qα est dénie positive si et seulement si α > 2.

Exercice 23.  
1 1 1
Soit ϕ la forme bilinéaire symétrique sur R3 de matrice A =  1 2 3 
1 3 5
1. Déterminer le noyau et le rang de ϕ.
2. Trouver une base de l'orthogonal pour ϕ de F = R {(1, 0, 0), (1, 0, 1)}, de G =
R {(0, 1, 0), (1, 0, 1)}, de F + G.

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