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Nadir Arada

Espaces de Sobolev - Exercices corrigés


M ASTER A NALYSE F ONCTIONNELLE

Université de Jijel
Faculté des Sciences Exactes et Informatique
Département de Mathématiques
Table des matières

Introduction 3

1 Espace de Sobolev en dimension un 5


1.1 Liste 1 : énoncés et corrigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Liste 2 : énoncés et corrigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3 Liste supplémentaire : énoncés et corrigés . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

2 Application aux edp elliptiques en dimension un 19


2.1 Liste 3 : énoncés et corrigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.2 Liste supplémentaire : énoncés et corrigés . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

1
2 TABLE DES MATIÈRES
Introduction

Ce document est un complément au cours sur les espaces de Sobolev donné dans le
cadre du Master 1 Analyse fonctionnelle, au niveau du Département de Mathématiques
de l’Université Mohamed Seddik Benyahia de Jijel. Il présente les énoncés de quelques
exercices à résoudre pendant les séances de travaux dirigés et leurs corrigés.

3
4 INTRODUCTION
Chapitre 1

Espace de Sobolev en dimension


un

1.1 Liste 1 : énoncés et corrigés

Exercice 1. Soit I un intervalle de R et soit p ∈]1, +∞[. Montrer que les normes
||||·|||W 1,p (I) et k · kW 1,p (I) définies par

 p 1
|||u|||W 1,p (I) = kukLp (I) + u0 Lp (I) kukW 1,p (I) = kukpLp (I) + u0 Lp (I) ,
p

et

sont équivalentes.

Corrigé. Le fait que ||||·|||W 1,p (I) soit une norme est une conséquence directe de la
définition et des propriétés de la norme k·kLp (I) . De même, concernant k · kW 1,p (I) , les
deux premières propriétés peuvent-être facilement vérifiées. Pour montrer l’inégalité
triangulaire, rappelons que d’après l’inégalité de Minkowski, pour a1 , a2 , b1 , b2 dans
R+ , on a
1 1 1
((a1 + b1 )p + (a2 + b2 )p ) p ≤ (ap1 + ap2 ) p + (bp1 + bp2 ) p .
Il vient alors que pour tout u, v ∈ W 1,p (I), on a
 1
ku + vkW 1,p (I) = ku + vkpLp (I) + ku0 + v 0 kpLp (I)
p

 p  p  1
p
≤ kukLp (I) + kvkLp (I) + ku0 kLp (I) + kv 0 kLp (I)
 1  1
kukpLp (I) ku0 kpLp (I) kvkpLp (I) kv 0 kpLp (I)
p p
≤ + + +

= kukW 1,p (I) + kvkW 1,p (I) ,

5
6 CHAPITRE 1. ESPACE DE SOBOLEV EN DIMENSION UN

ce qui établit le résultat.


• Montrons à présent que les deux normes sont équivalentes. Il est facile de voir que
pour a, b ∈ R+
1 1
a ≤ (ap + bp ) p et b ≤ (ap + bp ) p
et par conséquent
1
a + b ≤ 2 (ap + bp ) p . (1.1)
De manière analogue, nous avons

ap ≤ (a + b)p et bp ≤ (a + b)p

ce qui implique que


ap + bp ≤ 2(a + b)p
et donc 1 1
(ap + bp ) p ≤ 2 p (a + b) . (1.2)
Combinant (1.1) et (1.2) nous obtenons
1 1
1
2 (a + b) ≤ (ap + bp ) p ≤ 2 p (a + b) .

Le résultat vient alors en posant a = kukLp (I) et b = ku0 kLp (I) .

Exercice 2. Soit I =]0, 2[.


a) On considère la fonction u définie par
(
x 0<x≤1
u(x) =
1 1 < x < 2.

Montrer que (
1 0<x≤1
g(x) =
0 1 < x < 2.
est la dérivée faible de u. En déduire que u ∈ W 1,p (I) pour tout p ∈ [1, +∞].
b) Plus généralement, montrer que toute fonction continue sur I et continûment diffé-
rentiable par parties sur I appartient à W 1,p (I) pour tout p ∈ [1+, ∞].
c) On considère la fonction w définie par
(
x 0<x≤1
w(x) =
2 1 < x < 2.

/ W 1,p (I).
Calculer la dérivée de w au sens des distributions. En conclure que w ∈
1.1. LISTE 1 : ÉNONCÉS ET CORRIGÉS 7

Corrigé. Voir les exemples donnés en cours.

Exercice 3. Soient I =] − 1, 1[ et u(t) = |t|q . Déterminer les valeurs de q pour lesquelles


f ∈ H 1 (I).

Corrigé. Soient I =] − 1, 1[ et u(t) = |t|q . Il est clair que


1) Pour tout q ≥ 0, on a
¯ ⊂ L2 (I).
u ∈ C(I)
2) Pour tout q ≥ 2, on a
¯ ⊂ H 1 (I)
u ∈ C 1 (I)
avec la dérivée (classique) donnée par
  q 0
u0 (t) = |t|2 = qt |t|q−2
2
¯
t ∈ I.

3) Pour tout 0 < q < 2, u est différentiable par morceaux et sa dérivée faible est donnée
par
u0 (t) = qt |t|q−2 t ∈ I¯ \ {0} .
Dans ce cas, il est facile de vérifier que |u0 (t)| = |q| |t|q−1 et que
Z Z Z 1
ku0 k2L2 (I) = |u0 (t)|2 dt = |q|2 |t|2(q−1) dt = 2|q|2 t2q−2 dt
I I 0
Z 1
= 2|q|2 t2q−2 dt
0
2 

2|q| 2q−1 1 si q 6= 1

2q−1 t

0 2
=
 1 1 1
2 [ln(t)]0 si q = 2

Dans ce cas, il s’ensuit que u0 ∈ L2 (I) si, et seulement si 2q − 1 > 0, i.e. 1


2 < q < 2.
Combinant 1), 2) et 3), nous déduisons que u ∈ H 1 (I) si, et seulement si, q > 12 .

Exercice 4. a) Montrer que si u ∈ W 1,p (I) et I est un intervalle borné de R, alors


u ∈ Lq (I) pour tout q ∈ [1, ∞].
b) Montrer que si u ∈ W 1,p (I) et I est un intervalle non borné de R, alors u ∈ Lq (I)
pour tout q ∈ [p, ∞].
8 CHAPITRE 1. ESPACE DE SOBOLEV EN DIMENSION UN

Corrigé. Nous savons que pour tout p ∈ [1, +∞]

W 1,p (I) ,→ L∞ (I). (1.3)


a) Si I est borné, alors
L∞ (I) ,→ Lq (I) pour tout q ∈ [1, +∞] (1.4)
et le résultat est une conséquence de (1.3) et (1.4).
b) Si I n’est pas borné alors (1.4) n’est pas nécessairement vraie. Cependant, prenant
en compte (1.3) et le fait que u ∈ Lp (I), il vient que pour tout q ∈ [p, ∞]
Z Z
q q−p p
kukLq = |u| dx = |u|q−p |u|p dx ≤ kukL
q
∞ (I) kukLp (I) < +∞.
I I
En d’autres termes,
W 1,p (I) ,→ Lq (I) pour tout q ∈ [p, +∞].

Exercice 5. Soit u ∈ W 1,p (R) avec p ∈ [1, +∞[. Montrer que


1 1
0
kukL∞ (R) ≤ C kukLp p (R) u0 Lp p (R) .

Corrigé. Soit p ∈ [1, +∞[ et soit u ∈ W 1,p (R). En utilisant la densité de Cc1 (R) dans
W 1,p (R), nous déduisons qu’il existe une suite (un )n ⊂ Cc1 (R) convergeant vers u dans
W 1,p (R). Soit G la fonction definie par G(t) = |t|p−1 t et soit wn = G(un ). Il est clair que
wn ∈ Cc1 (R) avec
wn0 = G0 (un )u0n = p |un |p−1 u0n .
Il vient alors que pour x ∈ R, on a
Z x
wn (x) = wn0 (s) ds
−∞

ce qui est équivalent à


Z x
p−1
|un (x)| un (x) = p |un (s)|p−1 u0n (s) ds.
−∞

Utilisant l’inégalité de Hölder, il vient que


Z x
p
p |un (s)|p−1 u0n (s) ds

|un (x)| ≤
−∞
Z
p |un (s)|p−1 u0n (s) ds


R

p−1
≤ p |un | p0 ku0n kLp (R)

L (R)

= p kun kp−1 0
Lp (R) kun kLp (R) .
1.1. LISTE 1 : ÉNONCÉS ET CORRIGÉS 9

Par conséquent
kun kpL∞ (R) ≤ p kun kp−1
0
Lp (R) un Lp (R)

ou encore 1
0 1
kun kL∞ (R) ≤ C kun kLp p (R) u0n Lp p (R) .

Prenant en compte la convergence de (un )n vers u dans W 1,p (R), nous déduisons de
l’estimation précédente que c’est une suite de Cauchy dans L∞ (R) et qu’elle converge
donc vers u dans L∞ (R). Par passage à la limite, nous obtenons alors que
1 1
0
kukL∞ (R) ≤ C kukLp p (R) u0 Lp p (R) .

Exercice 6. Soit I un intervalle non borné de R et soit u ∈ W 1,p (I) avec p ∈ [1, +∞[.
Montrer que
lim u(x) = 0.
x∈I
|x|→+∞

Corrigé. Soit u ∈ W 1,p (I) avec p ∈ [1, +∞[. Nous savons qu’il existe une suite
(un )n ⊂ Cc1 (R) tel que un |I n converge vers u dans W 1,p (I). Utilisant l’injection de


W 1,p (I) dans L∞ (I), nous déduisons que

kun − ukL∞ (I) ≤ C kun − ukW 1,p (I) −→ 0 quand n → +∞.

Par conséquent, pour ε > 0 fixé choisissons n suffisamment large de sorte que

kun − ukL∞ (I) < ε

Pour |x| suffisamment grand, nous savons que un (x) = 0. Il vient alors que |u(x)| < ε.
D’où le résultat.
10 CHAPITRE 1. ESPACE DE SOBOLEV EN DIMENSION UN

1.2 Liste 2 : énoncés et corrigés

Problème. (Interrogation 2016-2017)


1. i) Soit φ ∈ Cc1 (R). Montrer que
Z x
2
|φ(x)| = 2φ0 (s)φ(s) ds ∀x ∈ R.
−∞
En déduire que
kφkL∞ (R) ≤ kφkH 1 (R) .
ii) Soit u ∈ H 1 (R). En utilisant des arguments de densité, montrer qu’il existe une suite
(un )n ⊂ Cc1 (R) convergeant vers u dans un sens à préciser.
iii) En utilisant l’inégalité précédente, montrer que la suite (un )n est une suite de Cauchy
et qu’elle converge vers une limite u∗ dans L∞ (R). Montrer que u = u∗ .
iv) Déduire que
kukL∞ (R) ≤ kukH 1 (R) .
2. Soit I un intervalle borné de R et soit u ∈ H 1 (I). Montrer que |u|2 ∈ H 1 (I) et que
Z x
2 2
|u(x)| − |u(y)| = 2u0 (s)u(s) ds, x, y ∈ I.
y

En déduire que
|u(x)|2 ≤ |u(y)|2 + kuk2H 1 (I) .
En intégrant cette inégalité par rapport à y, montrer que
 1
1 2
kukL∞ (I) ≤ 1 + |I| kukH 1 (I) .

3. Soit I un intervalle de R, borné ou non borné. Montrer que pour tout u ∈ H 1 (I)
1
|u(x) − u(y)| ≤ u0 L2 (I) |x − y| 2 ,

x, y ∈ I.

4. i) Montrer que la fonction u définie par u(x) = |x| est dans H 1 (−1, 1).

ii) Montrer que la fonction v définie par v(x) = x n’est pas dans H 1 (0, 1).

Corrigé.
1. i) Soit φ ∈ Cc1 (R). Il existe a > 0 tel que supp φ ∈ [−a, a]. La fonction |φ|2 = φ2 étant
dérivable, il vient que
Z x 0 Z x 0
2 2 2
|φ(x)| = |φ(−a)| + |φ(s)| ds = |φ(s)|2 ds
−a −a
Z x Z x
= 2φ(s)φ0 (s)ds = 2φ(s)φ0 (s)ds ∀x ∈ R.
−a −∞
1.2. LISTE 2 : ÉNONCÉS ET CORRIGÉS 11

Utilisant l’inégalité de Cauchy-Schwarz, nous déduisons que


Z
|φ(x)|2 ≤ 2φ(s)φ0 (s)ds ≤ 2 kφk 2 φ0 2

L (R) L (R)
R

≤ kφk2L2 (R) + kφ0 k2L2 (R) = kφk2H 1 (R) ∀x ∈ R,

c’est-à-dire que
|φ(x)| ≤ kφkH 1 (R) ∀x ∈ R,
et donc
kφkL∞ (I) ≤ kφkH 1 (R) .

ii) Nous savons que H 1 (R) = D(R). Donc pour u ∈ H 1 (R), il existe une suite (un )n ⊂
D(R) tel que
lim kun − ukH 1 (R) = 0.
n→+∞

iii) D’après i), pour tout m, n ∈ N, on a

kun − um kL∞ (R) ≤ kun − um kH 1 (R) .

La suite (un )n convergeant dans H 1 (R) est une suite de Cauchy dans H 1 (R) et grâce
à l’inégalité précédente, c’est aussi une suite de Cauchy dans L∞ (R) et elle converge
vers u dans L∞ (R).
iv) D’après i), on a
kun kL∞ (R) ≤ kun kH 1 (R) .
Utilisant les résultats de convergence de l’alinéa précédent et passant à la limite nous
obtenons

kukL∞ (R) = lim kun kL∞ (R) ≤ lim kun kH 1 (R) = kukH 1 (R) .
n→+∞ n→+∞

2. Utilisant le fait que u ∈ H 1 (I) est borné dans I, on peut facilement voir que
 2
2 2 2 2 0
u 1 = u L2 (I) + u2 2

H (I) L (I)
2
= u2 L2 (I) + 4 kuu0 k2L2 (I)
 
≤ kuk2L∞ (I) kuk2L2 (I) + 4 ku0 k2L2 (I) < +∞

et donc u2 ∈ H 1 (I). Ainsi


Z x 0
Z x
2 2
(u(x)) − (u(y)) = 2
u (s) ds = 2u0 (s)u(s) ds, ∀x, y ∈ I.
y y

Raisonnant comme dans i), nous en déduisons que


Z
(u(x)) − (u(y)) ≤ 2u0 (s)u(s) ds ≤ kuk2H 1 (I) ,
2 2

∀x, y ∈ I,
I
12 CHAPITRE 1. ESPACE DE SOBOLEV EN DIMENSION UN

autrement dit
(u(x))2 ≤ (u(y))2 + kuk2H 1 (I) , ∀x, y ∈ I.
Intégrant alors par rapport à y, il vient que
|I| (u(x))2 ≤ kuk2L2 (I) + |I| kuk2H 1 (I)
≤ (1 + |I|) kuk2H 1 (I) ∀x ∈ I,
autrement dit
 1
1 2
|u(x)| ≤ |I| +1 kukH 1 (I) ∀x ∈ I.
Par conséquent
 1
1 2
kukL∞ (I) ≤ |I| +1 kukH 1 (I) .
3. On a Z x
u(x) − u(y) = u0 (s) ds.
y
En supposant pour simplifier que y < x, et en utilisant l’inégalité de Cauchy-Schwarz,
on obtient
Z x
0
u (s) ds ≤ u0 2

|u(x) − u(y)| ≤ L (]y,x[)
k1kL2 (]y,x[)
y
1
≤ ku0 kL2 (I) k1kL2 (]y,x[) = ku0 kL2 (I) |x − y| 2 ∀x, y ∈ I.
4. i) Soient I =] − 1, 1[ et u(x) = |x|. Il est facile de voir que
Z Z 1 Z 1
2 2 2
kukL2 (I) = |u(x)| dx = |x| dx = 2 |x|2 dx
I −1 0
Z 1
=2 x2 dx = 2
3 < +∞
0

et donc u ∈ L2 (I). Montrons que la fonction g définie par


(
1 si 0 < x < 1,
g(x) =
−1 si − 1 < x < 0,
est sa dérivée faible. En effet, pour tout φ ∈ Cc1 (I), on a
Z Z 1
0
u(x)φ (x) dx = u(x)φ0 (x) dx
I −1
Z 0 Z 1
0
= −xφ (x) dx + xφ0 (x) dx
−1 0
Z 0 Z 1
= [−xφ(x)]0−1 − −1φ(x) dx + [xφ(x)]10 − 1φ(x) dx
−1 0
Z 0 Z 1 Z 1
=− −1φ(x) dx − 1φ(x) dx = − g(x)φ(x) dx.
−1 0 −1
1.2. LISTE 2 : ÉNONCÉS ET CORRIGÉS 13

Finalement, il est évident que g ∈ L2 (I) et, par conséquent, u ∈ H 1 (I).



ii) Soient I =]0, 1[ et u(x) = x. Il est facile de voir que
Z Z 1
kuk2L2 (I) = 2
|u(x)| dx = x dx = 1
2 < +∞
I 0

et donc u ∈ L2 (I). De plus, la fonction u est dérivable sur I et u0 (x) = 1



2 x
. Mais
Z
0 2 1
u 2 = dx = +∞,
L (I) 4x
I

/ H 1 (I).
et donc u ∈
14 CHAPITRE 1. ESPACE DE SOBOLEV EN DIMENSION UN

1.3 Liste supplémentaire : énoncés et corrigés

Exercice 1. (Examen de rattrapage 2016-2017)


Soit ]a, b[ un intervalle borné de R.
1. Rappeler l’inégalité de Poincaré.
2. Montrer que pour v ∈ H01 (a, b), on a
Z x
v(x) = v 0 (t) dt.
a

b−a
En déduire que la constante de Poincaré peut-être donnée par CP = √ .
2

Corrigé.
1. L’inégalité de Poincaré affirme qu’il existe une constante CP > 0 dépendant
uniquement de la mesure de l’intervalle I (dans ce cas |I| = b − a) tel que

kvkL2 (I) ≤ CP v 0 L2 (I) ∀ v ∈ H01 (I).


2. Soit v ∈ H 1 (I). En utilisant la formule d’intégration par parties dans H 1 (I), nous
obtenons Z x
v(x) − v(a) = v 0 (s) ds ¯
x ∈ I.
a

Si en particulier v ∈ H01 (I), alors v(a) = v(b) = 0 et


Z x
v(x) = v 0 (t) dt ¯
x ∈ I.
a

Donc, en utilisant l’inégalité de Hölder, il vient que


Z x Z x
0
0
|v(x)| = v (t) dt ≤ v (t) dt
a a

≤ k1kL2 (a,x) v 0 L2 (a,x) ≤ x − a v 0 L2 (a,x)


≤ x − a v 0 L2 (I) ¯

x ∈ I.

Prenant le carré et intégrant sur I, on obtient


Z Z
2
kvk2L2 (I) = |v(x)|2 dx ≤ (x − a) v 0 L2 (I)
I I
b (b−a)2
= 1
2 (x − a)2 a
kv 0 k2L2 (I) = 2 kv 0 k2L2 (I)
1.3. LISTE SUPPLÉMENTAIRE : ÉNONCÉS ET CORRIGÉS 15

ce qui donne 0
b−a
kvkL2 (I) ≤ √
2
v 2 .
L (I)
|{z}
CP

Exercice 2. (Examen de rattrapage 2016-2017)


Soit v ∈ H 1 (0, 1).
1. Justifier que v ∈ C[0, 1].
2. Montrer que
|v(x)| ≤ |v(y)| + v 0 2 ,

x, y ∈ [0, 1].
3. En déduire que
|v(x)| ≤ kvk1 + v 0 2 ,

x ∈ [0, 1]
et que
kvkC[0,1] ≤ kvkL2 (I) + v 0 L2 (I) .

Corrigé.
1. Posons pour simplifier I =]0, 1[. D’après le théorème d’injection de Sobolev, on a

¯
H 1 (I) ,→ C(I).

¯
Toute fonction v ∈ H 1 (I) appartient donc à C(I).
2. Grâce à la formule d’intégration par parties dans H 1 (I), on a
Z y
v(x) = v(y) + v 0 (s) ds x, y ∈ I¯
x

et en utilisant l’inégalité de Hölder, il vient que


Z x
0
|v(x)| ≤ |v(y)| + v (x) dx
y
1
≤ |v(y)| + |I| 2 kv 0 kL2 (I) = |v(y)| + kv 0 kL2 (I) .

3. En intégrant l’inégalité obtenue dans 2. entre 0 et 1 par rapport à la variable y, on


obtient Z Z Z
|v(x)| dy = |v(x)| ≤ |v(y)| dy + v 0 L2 (I) dy

I I I
= kvkL1 (I) + kv 0 k L2 (I) .

Autrement dit
|v(x)| ≤ kvkL1 (I) + v 0 L2 (I) , ¯

x ∈ I.
16 CHAPITRE 1. ESPACE DE SOBOLEV EN DIMENSION UN

Par conséquent
0 1 0
¯ ≤ kvkL1 (I) + v L2 (I) ≤ |I| 2 kvkL2 (I) + v L2 (I) .
kvkC(I)

Exercice 3. (Interrogation 2018-2019)


Dans toute la suite, nous fixons p ∈]1, +∞[ et considérons u ∈ W 1,p (0, 1) tel que
u(0) = 0.
i) Soit a ∈]1, +∞[. Montrer que
Z x
|u(x)|a−1 u(x) = a |u(s)|a−1 u0 (s) ds ∀x ∈ [0, 1].
0

q
ii) Soit q ∈]1, +∞[ et a = 1 + p0 . En utilisant l’alinéa i), montrer que

|u(x)|a ≤ a kuka−1
0
Lq (0,1) u Lp (0,1)
∀x ∈ [0, 1].

En déduire que
1−b
0 b
kukL∞ (0,1) ≤ C kukLq (0,1) u
p
L (0,1)
,

où b ∈]0, 1[ est une constante à déterminer.


iii) Soit r ∈]q, +∞[. Montrer que

kukrLr (0,1) ≤ kukqLq (0,1) kukr−q


L∞ (0,1) .

Indication. Remarquer que |u(x)|r = |u(x)|q |u(x)|r−q .


iv) En utilisant ii) et iii), déduire que
0 c
kukLr (0,1) ≤ C kuk1−c
Lq (0,1) u Lp (0,1)

où c ∈]0, 1[ est une constante à déterminer.

Corrigé.
i) La fonction G(s) = |s|a−1 s est de classe C 1 et satisfait G(0). D’après le cours, si
u ∈ W 1,p (I), alors G(u) ∈ W 1,p (I) et

(G(u))0 = G0 (u)u0 = a |u|a−1 u0 .

Ainsi, Z x
G(u)(x) = G(u)(0) + G0 (u(s))u0 (s) ds ¯
∀x ∈ I,
0
1.3. LISTE SUPPLÉMENTAIRE : ÉNONCÉS ET CORRIGÉS 17

i.e. Z x
a−1 a−1
|u(x)| u(x) = |u(0)| u(0) + a |u(s)|a−1 u0 (s) ds
0
Z x
= a |u(s)|a−1 u0 (s) ds ¯
∀x ∈ I.
0
q
ii) Soit q ∈]1, +∞[ et a = 1 + p0 . En utilisant l’alinéa i) et l’inégalité de Hölder, on obtient
Z x
a−1 a a−1 0

|u(x)| u(x) = |u(x)| = a |u(s)| u (s) ds

0
Z x Z
a−1 0
u (s) ds ≤ a |u(s)|a−1 u0 (s) ds

≤ a |u(s)|
0 I

a−1 0
≤ a |u| p0 ku kLp (I)
L (I)
Z  10 Z  10
p p
(a−1)p0 q
0 0
=a |u| u p = a
L (I)
|u| u p
L (I)
I I
q
p0 u p = a kuka−1
0 0
= a kuk ¯
∀x ∈ I.
L (I) u Lp (I)
q

Lq (I) L (I)

Par conséquent
1 1− a1 0 a1
|u(x)| ≤ a a kukLq (I) u p ¯
∀x ∈ I,
L (I)

et donc 0 b
kukL∞ (I) ≤ ab kuk1−b
L (I) u Lp (I)
q
avec b = a1 .

iii) Soit r ∈]q, +∞[. Alors


Z Z
kukLr (I) = |u(x)| dx = |u(x)|q |u(x)|r−q dx
r r
I I
Z
≤ |u(x)|q kukr−q q r−q
L∞ (I) dx = kukLq (I) kukL∞ (I) .
I

iv) D’après ii) et iii), on a


q
1− q
kukLr (I) ≤ kukLr q (I) kukL∞r(I)
q  1− q
1−b 0 b r

≤ kukLr q (I) C kukL q (I) u p
L (I)
q
+(1−b)(1− rq ) 0 b(1− rq )
= C̃ kukLr q (I) u p
L (I)
1−c 0 c

= C̃ kukLq (I) u Lp (I)

q
avec c = b 1 − r ∈]0, 1[.
18 CHAPITRE 1. ESPACE DE SOBOLEV EN DIMENSION UN

Exercice 4. (Examen de rattrapage 2018-2019)


Supposons que (un )n est une suite bornée dans H 1 (0, 1) satisfaisant la formulation
suivante
u0n , φ0 + (cos (un ) , φ) = 0 ∀φ ∈ H 1 (0, 1).


Montrer qu’il existe une sous-suite, indexée par n, et u ∈ H 1 (0, 1) tel que

un −→ u faiblement dans H 1 (0, 1),

un −→ u fortement dans L∞ (0, 1).


En déduire la formulation satisfaite par u.

Corrigé. Soit (un )n une suite bornée dans H 1 (0, 1). La suite étant uniformément bor-
née dans H 1 (0, 1), il existe une sous-suite (que l’on indexera par n pour simplifier) et
une fonction u ∈ H 1 (0, 1) tel que

un −→ u faiblement dans H 1 (0, 1).

De plus, rappelant que l’injection de Sobolev

H 1 (0, 1) ,→ C[0, 1]

est compacte, nous déduisons que

un −→ u fortement dans C[0, 1].

Ce résultat, combiné à la continuité de la fonction cos, implique que la suite (cos (un ))n
converge uniformément vers cos (u). Passant alors à la limite dans la formulation

u0n , φ0 + (cos (un ) , φ) = 0 ∀φ ∈ H 1 (0, 1)




nous obtenons
u0 , φ0 + (cos (u) , φ) = 0 ∀φ ∈ H 1 (0, 1).

Chapitre 2

Application aux edp elliptiques en


dimension un

2.1 Liste 3 : énoncés et corrigés

Problème. (Examen 2016-2017)


I. On considère le problème de Neumann suivant
(
−u”(x) + γ(x)u(x) = f (x), x ∈ (0, 1)
(2.1)
u0 (0) = α, u0 (1) = β,

où γ ∈ C[0, 1] satisfait γ(x) ≥ γ0 > 0 pour tout x ∈ [0, 1], f ∈ L2 (0, 1), et où α et β sont
deux nombres réels.
1. Écrire la formulation faible correspondant à (2.1).
2. Montrer qu’il existe une solution faible unique u et estimer cette solution.
3. Montrer que u ∈ H 2 (0, 1).
4. Considérons le cas γ = 0. Peut-on appliquer le théorème de Lax-Milgram ? Si le
problème (2.1) admet une solution, est-elle unique ?

II. On considère maintenant le problème, avec des conditions au bord de type Dirichlet
homogènes, défini par

− (c(x)u0 (x))0 = f (x),


(
x ∈ (0, 1)
(2.2)
u(0) = 0, u(1) = 0,

où c ∈ C[0, 1] satisfait c(x) ≥ c0 > 0 pour tout x ∈ [0, 1] et où f ∈ L2 (0, 1).


1. Écrire la formulation faible correspondant à (2.2).

19
20 CHAPITRE 2. APPLICATION AUX EDP ELLIPTIQUES EN DIMENSION UN

2. Montrer qu’il existe une solution faible unique u et estimer cette solution.
3. Avons-nous u ∈ H 2 (0, 1) ?

III. Considérons finalement le problème (2.2) avec des conditions au bord de type Diri-
chlet non homogènes
u(0) = α et u(1) = β
où α et β sont deux nombres réels. Montrer que ce problème admet une solution faible
unique.
Indication. Chercher la solution u sous la forme u = ũ + R, où R est un relèvement
adéquat et ũ est la solution d’une EDP avec des conditions au bord de type Dirichlet
homogènes.

Corrigé. I. 1. Multipliant l’équation (2.1) par une fonction test v ∈ H 1 (0, 1) et intégrant,
nous obtenons
(u0 , v 0 ) + (γu, v) = (f, v) + [u0 (x)v(x)]10
= (f, v) + βv(1) − αv(0),
Z 1
où (u, v) = u(x)v(x) dx. Autrement dit, la formulation variationnelle de (2.1) est de
0
la forme
Chercher u ∈ H 1 (0, 1) tel que
(
(2.3)
a(u, v) = F (v) ∀v ∈ H 1 (0, 1)
avec
a(u, v) = (u0 , v 0 ) + (γu, v) ,
F (v) = (f, v) + βv(1) − αv(0).
2. La forme bilinéaire a est continue dans H 1 (0, 1) × H 1 (0, 1). En effet,

|a (u, v)| ≤ |(u0 , v 0 )| + |(γu, v)|


≤ ku0 kL2 (0,1) kv 0 kL2 (0,1) + kγk∞ kukL2 (0,1) kvkL2 (0,1)
 
≤ max (kγk∞ , 1) ku0 kL2 (0,1) kv 0 kL2 (0,1) + kukL2 (0,1) kvkL2 (0,1)
 1  1
≤ max (kγk∞ , 1) kuk2L2 (0,1) + ku0 k2L2 (0,1) kvk2L2 (0,1) + kv 0 kL2 (0,1)
2 2

= max (kγk∞ , 1) kukH 1 (0,1) kvkH 1 (0,1) ∀u, v ∈ H 1 (0, 1).

De l’autre côté, on a

|a (v, v)| = kv 0 k22 + (γv, v)


≥ kv 0 k22 + γ0 (v, v)
≥ min(1, γ0 ) kvk2H 1 (0,1) ∀v ∈ H 1 (0, 1)
2.1. LISTE 3 : ÉNONCÉS ET CORRIGÉS 21

prouvant ainsi que a est coercive dans H 1 (0, 1) × H 1 (0, 1). Montrons finalement que la
forme linéaire F est continue dans H 1 (0, 1). On a

|F (v)| ≤ kf kL2 (0,1) kvkL2 (0,1) + |α| |v(0)| + |β| |v(1)|


≤ kf kL2 (0,1) kvkH 1 (0,1) + (|α| + |β|) kvkC([0,1]) ∀v ∈ H 1 (0, 1).

Utilisant l’inégalité de Sobolev, il vient que

|F (v)| ≤ kf kL2 (0,1) kvkH 1 (0,1) + (|α| + |β|) kvkC([0,1])


≤ kf kL2 (0,1) kvkH 1 (0,1) + CS (|α| + |β|) kvkH 1 (0,1)
 
≤ kf kL2 (0,1) + CS (|α| + |β|) kvkH 1 (0,1) ∀v ∈ H 1 (0, 1)

où CS est une constante de Sobolev. Les conditions du théorème de Lax-Milgram étant


satisfaites, il existe donc une solution unique u au problème (2.3). Posant v = u dans
la formulation correspondente, nous obtenons
 
min (1, γ0 ) kuk2H1 ≤ a(u, u) = F (u) ≤ kf kL2 (0,1) + CS (|α| + |β|) kukH 1 (0,1)

et donc  
1
kukH 1 (0,1) ≤ min(1,γ0 ) kf kL2 (0,1) + CS (|α| + |β|) .

3. Soit v ∈ Cc1 (0, 1). Multipliant (2.1)1 par v et intégrant, il vient que

u0 , v 0 = (f − γu, v) .


Autrement dit, la dérivée faible de u0 est égale à f − γu. Or f − γu ∈ L2 (0, 1) et donc


u” ∈ L2 (0, 1) et u ∈ H 2 (0, 1).
4. Considérons γ = 0. La forme bilinéaire n’étant pas nécessairement coercive sur
H 1 (0,1), on ne peut plus appliquer le théorème de Lax-Milgram (ce qui ne veut pas
dire pour autant que le problème n’admet pas de solution faible). Si le problème (2.1)
admet une solution u, alors il est facile de vérifier que toutes les fonctions de la forme
u + constante sont aussi solutions de (2.1).
II. 1. Multipliant l’équation (2.2) par une fonction test v ∈ H01 (0, 1) et intégrant, nous
obtenons 1
cu0 , v 0 = (f, v) + c(x)u0 (x)v(x) 0 = (f, v) .
 

La formulation variationnelle de (2.2) est alors de la forme

Chercher u ∈ H01 (0, 1)tel que


(
(2.4)
a(u, v) = (f, v) ∀v ∈ H01 (0, 1)

avec
a(u, v) = cu0 , v 0

et F (v) = (f, v) .
22 CHAPITRE 2. APPLICATION AUX EDP ELLIPTIQUES EN DIMENSION UN

2. La forme bilinéaire a est continue dans H01 (0, 1) × H01 (0, 1). En effet,

|a (u, v)| = |(cu0 , v 0 )|


≤ kck∞ ku0 kL2 (0,1) kv 0 kL2 (0,1)
= kck∞ ku|H 1 (0,1) kv|H 1 (0,1) ∀u, v ∈ H01 (0, 1).
0 0

De l’autre côté, on a

|a (v, v)| = cv 0 , v 0 ≥ c0 v 0 , v 0 = c0 kv|2H 1 (0,1) ∀v ∈ H01 (0, 1)


 
0

prouvant ainsi que a est coercive dans H01 (0, 1)×H01 (0, 1). De plus, en utilisant l’inégalité
de Poincaré, on obtient

|F (v)| ≤ kf kL2 (0,1) kvkL2 (0,1) ≤ CP kf kL2 (0,1) kvkH 1 ∀v ∈ H01 (0, 1),
0

où CP est la constante de Poincaré. Les conditions du théorème de Lax-Milgram étant


satisfaites, il existe donc une solution unique u au problème (2.4). Posant v = u dans
la formulation correspondente, nous obtenons

c0 kuk2H 1 ≤ a(u, u) = F (u) ≤ CP kf kL2 (0,1) kvkH 1


0 0

et donc
CP
ku|H 1 (0,1) ≤ c0 kf kL2 (0,1) .
0

3. Des arguments similaires à ceux de la première partie montrent que la dérivée au


sens faible de cu0 appartient à L2 (0, 1). Ceci n’est cependant pas suffisant pour affirmer
que u ∈ H 2 (0, 1). (La seule information disponible est que u ∈ H01 (0, 1) et (cu0 )0 ∈
L2 (0, 1).)
III. On considère le problème suivant

− (c(x)u0 (x))0 = f (x)


(
dans (0, 1),
(2.5)
u(0) = α, u(1) = β,

où c ∈ C[0, 1] satisfait c(x) ≥ c0 > 0, f ∈ L2 (0, 1), α et β des constantes réelles.


Les conditions au bord étant de type Dirichlet non-homogènes, nous considérons un
relèvement approprié. Soit R la fonction définie par R(x) = (β − α)x + α. Il est clair
que R(0) = α et R(1) = β. De plus, posant u = ũ + R, il est facile de vérifier que (2.4)
peut-être reformulée de la manière suivante

Chercher ũ ∈ H01 (0, 1) tel que


(
(2.6)
a(ũ, v) = F (v) ∀v ∈ H01 (0, 1)

où F est la forme linéaire définie par

F (v) = −a(R, v) = (f, v) − cR0 , v 0



2.1. LISTE 3 : ÉNONCÉS ET CORRIGÉS 23

La continuité et la coercivité de a ont été vérifiées dans la partie II. Des arguments
classiques, combinés à l’inégalité de Poincaré, donnent

|F (v)| ≤ kf kL2 (0,1) kvkL2 (0,1) + kcR0 k∞ |v 0 |2


 
≤ CP kf kL2 (0,1) + kcR0 k∞ |v|H 1 (0,1) ∀v ∈ V,
0

ce qui montre que l’application linéaire F est continue sur H01 (0, 1). Le théorème de Lax-
Milgram implique alors que le problème variationnel (2.6) admet une solution unique
ũ ∈ H01 (0, 1).
Il est clair que si ũ est solution de (2.6), alors u = R + ũ est solution faible de (2.5). Pour
prouver l’unicité, supposons que le problème (2.5) admet deux solutions u1 et u2 dans
H 1 (0, 1). Il est alors clair que z = u1 − u2 est solution de

− (c(x)z 0 (x))0 = 0
(
dans (0, 1),
z(0) = 0, z(1) = 0.

D’après II., le problème précédent admet une solution unique dans H01 (0, 1). De l’autre
côté, il est clair que 0 est une solution triviale. Donc z = 0, i.e. u1 = u2 .
24 CHAPITRE 2. APPLICATION AUX EDP ELLIPTIQUES EN DIMENSION UN

2.2 Liste supplémentaire : énoncés et corrigés

Problème 1. (Examen de rattrapage 2016-2017)


I. On considère le problème de Dirichlet suivant

− (a(x)u0 (x))0 + bu0 (x) = f (x),


(
x ∈ (0, 1)
(2.7)
u(0) = 0, u(1) = 0,

où a ∈ C[0, 1] satisfait a(x) ≥ a0 > 0 pour tout x ∈ [0, 1], b ∈ R et f ∈ L2 (0, 1).
1. Écrire la formulation faible correspondant à (2.7).
2. Montrer qu’il existe une solution faible unique u et que l’estimation correspondente
est indépendante de b.
3. Justifier que u n’est pas nécessairement dans H 2 (0, 1). Que peut-on dire si a ∈
C 1 [0, 1] ?
II. On considère maintenant le problème, avec des conditions au bord de type mixtes,
défini par (
−u”(x) + u(x) = f (x), x ∈ (0, 1)
(2.8)
u(0) = 0, 0
u (1) = β,

où β ∈ R et f ∈ L2 (0, 1).
1. Écrire la formulation faible correspondant à (2.8).
2. Montrer qu’il existe une solution faible unique u et estimer cette solution.
3. Avons-nous u ∈ H 2 (0, 1) ?

Corrigé.
I. Multipliant l’équation (2.7) par une fonction test v ∈ H01 (I) et intégrant, nous obtenons
1
au0 , v 0 + b u0 , v = (f, v) + a(x)u0 (x)v(x) 0 = (f, v) ,
  

Z 1
où (u, v) = u(x)v(x) dx. La formulation variationnelle de (2.7) est alors de la forme
0

Chercher u ∈ H01 (I) tel que


(
(2.9)
A(u, v) = F(v) ∀v ∈ H01 (I)

avec
A(u, v) = au0 , v 0 + b u0 , v
 
et F(v) = (f, v) .
2.2. LISTE SUPPLÉMENTAIRE : ÉNONCÉS ET CORRIGÉS 25

2. La forme bilinéaire A est continue sur H01 (I) × H01 (I). En effet, en utilisant la formule
de Poincaré, on obtient
|A (u, v)| = |(au0 , v 0 )| + |(bu0 , v)|
≤ kakL∞ (I) ku0 kL2 (I) kv 0 kL2 (I) + |b| ku0 kL2 (I) kvkL2 (I)
≤ (kck∞ + bCP ) ku|H 1 (I) |v|H 1 (I) ∀u, v ∈ H01 (I),
0 0

où CP est la constante de Poincaré. De l’autre côté, on a


A (v, v) = (av 0 , v 0 ) + b (v 0 , v)
1
= (av 0 , v 0 ) + 2b v 2 (x) 0


= (av 0 , v 0 ) ≥ a0 (v 0 , v 0 ) = a0 |v|2H 1 (I) ∀v ∈ H01 (I)


0

prouvant ainsi que a est coercive sur H01 (I) × H01 (I). De plus, en utilisant l’inégalité de
Poincaré, on obtient

|F(v)| ≤ kf kL2 (I) kvkL2 (I) ≤ CP kf kL2 (I) |v|H 1 (I) ∀v ∈ H01 (I).
0

Les conditions du théorème de Lax-Milgram étant satisfaites, il existe donc une solution
unique u au problème (2.9). Posant v = u dans la formulation correspondante, nous
obtenons
a0 |u|2H 1 (I) ≤ A(u, u) = F(u) ≤ CP kf kL2 (I) |u|H 1 (I)
0 0

et donc
CP
|u|H 1 (I) ≤ a0 kf kL2 (I) .
0

3. Soit v ∈ Cc1 (I). Multipliant (2.7)1 par v et intégrant, il vient que

au0 , v 0 = f − bu0 , v .
 

Autrement dit, la dérivée faible de au0 est égale à f − bu0 . Or f − bu0 ∈ L2 (0, 1) et donc
(au0 )0 ∈ L2 (I). Ceci n’est cependant pas suffisant pour affirmer que u ∈ H 2 (I).
¯ alors (au0 )0 = au” + a0 u0 ∈ L2 (I) (au sens faible) et de ce qui
Cependant, si a ∈ C 1 (I),
précéde nous déduisons que
0
au” = au0 − a0 u0 = f − (b + a) u0 ∈ L2 (I).

La fonction a étant continue sur I¯ et telle que a(x) ≥ a0 > 0 pour tout x ∈ I,
¯ nous
1
concluons que u” = a (au”) ∈ L2 (I).

II. Multipliant l’équation (2.8) par une fonction test v ∈ H 1 (I) telle que v(0) = 0 et
intégrant, nous obtenons

(u0 , v 0 ) + (u, v) = (f, v) + [u0 (x)v(x)]10


= (f, v) + βv(1),
26 CHAPITRE 2. APPLICATION AUX EDP ELLIPTIQUES EN DIMENSION UN

Autrement dit, la formulation variationnelle de (2.8) est de la forme


(
Chercher u ∈ V tel que
(2.10)
A(u, v) = F(v) ∀v ∈ V

avec
V = v ∈ H 1 (I) | v(0) = 0 ,


A(u, v) = (u0 , v 0 ) + (u, v) ,


F(v) = (f, v) + βv(1).
2. La forme bilinéaire A est continue sur V × V (V étant muni du produit scalaire et de
la norme de H 1 (I)). En effet,

|A (u, v)| ≤ |(u0 , v 0 )| + |(u, v)|


≤ ku0 kL2 (I) kv 0 kL2 (I) + kukL2 (I) kvkL2 (I)
≤ kukH 1 (I) kvkH 1 (I) ∀u, v ∈ V.

De l’autre côté, on a
A (v, v) = kv 0 k2L2 (I) + kvk2L2 (I)
= kvk2H 1 (I) ∀v ∈ V

prouvant ainsi que A est coercive sur V × V . Montrons finalement que la forme linéaire
F est continue sur V . On a

|F (v)| ≤ kf kL2 (I) kvkL2 (I) + |β| |v(1)|


≤ kf kL2 (I) kvkH 1 (I) + |β| kvkC(I)
¯ ∀v ∈ V.

Utilisant l’inégalité de Sobolev, il vient que

|F(v)| ≤ kf kL2 (I) kvkH 1 (I) + |β| kvkC(I)


¯

≤ kf kL2 (I) kvkH 1 (I) + CS |β| kvkH 1 (I)


 
≤ kf kL2 (I) + CS |β| kvkH 1 (I) ∀v ∈ V

où CS est une constante de Sobolev. Les conditions du théorème de Lax-Milgram étant


satisfaites, il existe donc une solution unique u ∈ V au problème (2.10). Posant v = u
dans la formulation correspondente, nous obtenons
 
kuk2H1 ≤ A(u, u) = F (u) ≤ kf kL2 (I) + CS |β| kukH 1 (I)

et donc  
kukH 1 (I) ≤ kf kL2 (I) + CS |β| .
2.2. LISTE SUPPLÉMENTAIRE : ÉNONCÉS ET CORRIGÉS 27

3. Soit v ∈ Cc1 (I). Multipliant (2.8)1 par v et intégrant, il vient que

u0 , v 0 = (f − u, v) .


Autrement dit, la dérivée faible de u0 est égale à f − u. Or f − u ∈ L2 (I) et donc


u” ∈ L2 (I) et u ∈ H 2 (I).

Problème 2. (Examen 2017-2018)


I. On considère le problème, avec des conditions au bord de type Dirichlet homogènes,
défini par
− (α(x)u0 (x))0 + βu0 (x) = f (x),
(
x ∈ (0, 1)
(2.11)
u(0) = 0, u(1) = 0,

où α ∈ C[0, 1] satisfait α(x) ≥ α0 > 0 pour tout x ∈ [0, 1], β ∈ R et f ∈ L2 (0, 1).
1. Écrire la formulation faible correspondant à (2.11).
2. Montrer qu’il existe une solution faible unique u et estimer cette solution.

II. Considérons maintenant le problème (2.11) avec des conditions au bord de type
Dirichlet non homogènes
u(0) = a et u(1) = b
où a et b sont deux nombres réels. Montrer que ce problème admet une solution faible
unique.
Indication. Chercher la solution u sous la forme u = ũ + R, où R est un relèvement
adéquat et ũ est la solution d’une EDP avec des conditions au bord de type Dirichlet
homogènes.

III. Considérons finalement le problème, avec des conditions au bord mixtes, défini par

− (α(x)u0 (x))0 + u(x) = f (x),


(
x ∈ (0, 1)
u(0) = 0, u0 (1) + u(1) = 1.

Montrer que ce problème admet une solution faible unique dans


1
(0, 1) = v ∈ H 1 (0, 1) | v(0) = 0 .

HD

Corrigé.
I.1. Multipliant l’équation (2.11) par une fonction test v ∈ H01 (I) et intégrant, nous
obtenons
1
αu0 , v 0 + β u0 , v = (f, v) + α(x)u0 (x)v(x) 0 = (f, v) ,
  
28 CHAPITRE 2. APPLICATION AUX EDP ELLIPTIQUES EN DIMENSION UN

Z 1
où (u, v) = u(x)v(x) dx. La formulation variationnelle de (2.11) est alors de la forme
0

Chercher u ∈ H01 (I) tel que


(
(2.12)
a(u, v) = F (v) ∀v ∈ H01 (I)

avec
a(u, v) = αu0 , v 0 + β u0 , v
 
et F (v) = (f, v) .
2. La forme bilinéaire a est continue sur H01 (I) × H01 (I). En effet, en utilisant l’inégalité
de Poincaré, on obtient

|a (u, v)| = |(αu0 , v 0 )| + |β (u0 , v)|


≤ kαkC(I) 0 0 0
¯ ku kL2 (I) kv kL2 (I) + |β| ku kL2 (I) kvkL2 (I)
 
≤ kαkC(I)¯ + |β|CP |u|H 1 (I) |v|H 1 (I) ∀u, v ∈ H01 (I),
0 0

où CP est la constante de Poincaré. De l’autre côté, on a

a (v, v) = (αv 0 , v 0 ) + β (v 0 , v)
1
= (αv 0 , v 0 ) + β2 v 2 (x) 0


= (αv 0 , v 0 ) ≥ α0 (v 0 , v 0 ) = α0 |v|2H 1 (I) ∀v ∈ H01 (I)


0

prouvant ainsi que a est coercive sur H01 (I) × H01 (I). De plus, en utilisant l’inégalité de
Poincaré, on obtient

|F (v)| ≤ kf kL2 (I) kvkL2 (I) ≤ CP kf kL2 (I) |v|H 1 (I) ∀v ∈ H01 (I).
0

Les conditions du théorème de Lax-Milgram étant satisfaites, il existe donc une solution
faible unique u au problème (2.11). Posant v = u dans la formulation (2.12), nous
obtenons
α0 kuk2H 1 (I) ≤ a(u, u) = F (u) ≤ CP kf kL2 (I) |v|H 1 (I)
0 0

et donc
CP
|u|H 1 (I) ≤ α0 kf kL2 (I) .
0

II. On considère le problème (2.11)1 avec les conditions au bord suivantes

u(0) = a, u(1) = b

où a et b sont des constantes réelles. Les conditions au bord étant de type Dirichlet non-
homogènes, nous considérons un relèvement approprié. Soit R la fonction définie par
R(x) = (b−a)x+a. Il est clair que R(0) = a et R(1) = b. De plus, posant u = ũ+R, il est
2.2. LISTE SUPPLÉMENTAIRE : ÉNONCÉS ET CORRIGÉS 29

facile de vérifier que la formulation variationnelle correspondant à ũ peut-être formulée


de la manière suivante

Chercher ũ ∈ H01 (0, 1) tel que


(
(2.13)
a(ũ, v) = F (v) ∀v ∈ H01 (0, 1)

où F est la forme linéaire définie par

F (v) = (f, v) − a(R, v) = f − βR0 , v − αR0 , v 0 .


 

La continuité et la coercivité de a ont été vérifiées dans la partie I. Des arguments


classiques, combinés à l’inégalité de Poincaré, donnent

|F (v)| ≤ kf − βR0 k2 kvk2 + kαR0 k2 kv 0 k2


≤ (CP kf − βR0 k2 + kαR0 k2 ) |v|H 1 ∀v ∈ H01 (0, 1),
0

ce qui montre que l’application linéaire F est continue sur H01 (0, 1). Le théorème de Lax-
Milgram implique alors que le problème variationnel (2.13) admet une solution unique
ũ ∈ H01 (0, 1).
Il est clair que si ũ est solution de (2.13), alors u = R + ũ est solution faible de (2.11)1
avec u(0) = a et u(1) = b. Pour prouver l’unicité, supposons que ce problème admet
deux solutions u1 et u2 dans H 1 (0, 1). Il est alors clair que z = u1 − u2 est solution de

− (α(x)z 0 (x))0 + βz 0 (x) = 0


(
dans (0, 1),
z(0) = 0, z(1) = 0.

D’après I., le problème précédent admet une solution unique dans H01 (0, 1). De l’autre
côté, il est clair que 0 est une solution triviale. Donc z = 0, i.e. u1 = u2 .

III. On considère le problème suivant

− (α(x)u0 (x))0 + u(x) = f (x)


(
dans I,
(2.14)
u(0) = 0, u0 (1) + u(1) = 1,

où f ∈ L2 (I).
• Multipliant l’équation (2.14) par une fonction test v ∈ H 1 (I) telle que v(0) = 0 et
intégrant, nous obtenons
1
αu0 , v 0 − α(x)u0 (x)v(x) 0 + (u, v) = (f, v) .
 

Utilisant le fait que u0 (1) = 1 − u(1) et u(0) = 0, on obtient alors

αu0 , v 0 + α(1)u(1)v(1) + (u, v) = (f, v) + α(1)v(1).



30 CHAPITRE 2. APPLICATION AUX EDP ELLIPTIQUES EN DIMENSION UN

Autrement dit, la formulation variationnelle de (2.14) est de la forme


(
Chercher u ∈ V tel que
(2.15)
a(u, v) = F (v) ∀v ∈ V
avec
V = v ∈ H 1 (I) | v(0) = 0 ,


a(u, v) = (αu0 , v 0 ) + (u, v) + α(1)u(1)v(1),


F (v) = (f, v) + α(1)v(1).
• La forme bilinéaire a est continue sur V × V (V étant muni du produit scalaire et de
la norme de H 1 (I)). En effet,

|a (u, v)| ≤ |(αu0 , v 0 )| + |(u, v)| + |α(1)u(1)v(1)|


≤ kαkC(I) 0 0
¯ ku kL2 (I) kv kL2 (I) + kukL2 (I) kvkL2 (I) + kαkC(I)
¯ kukC(I)
¯ kvkC(I)
¯
  
≤ 1 + kαkC(I)¯ kukH 1 (I) kvkH 1 (I) + kukC(I)
¯ kvkC(I) ¯ ∀u, v ∈ V.

Utilisant l’inégalité de Sobolev, il vient que


 
|a (u, v)| ≤ 1 + CS2 1 + kαkC(I) ¯ kukH 1 (I) kvkH 1 (I) ∀u, v ∈ V,

où CS est la constante de Sobolev. De l’autre côté, on a

a (v, v) = (αv 0 , v 0 ) + kvk2L2 (I) + α(1) (v(1))2


 
≥ inf(α0 , 1) kvk2H 1 (I) + (v(1))2

≥ inf(α0 , 1) kvk2H 1 (I) ∀v ∈ V

prouvant ainsi que a est coercive sur V × V . Montrons finalement que la forme linéaire
F est continue sur V . On a
|F (v)| ≤ kf kL2 (I) kvkL2 (I) + |α(1)| |v(1)|
≤ kf kL2 (I) kvkH 1 (I) + kαkC(I)
¯ kvkC(I)
¯ ∀v ∈ V.

Utilisant l’inégalité de Sobolev, il vient que

|F (v)| ≤ kf kL2 (I) kvkH 1 (I) + |α(1)| kvkC(I)


¯

≤ kf kL2 (I) kvkH 1 (I) + CS kαkC(I)


¯ kvkH 1 (I)
 
≤ kf kL2 (I) + CS kαkC(I) ¯ kvkH 1 (I) ∀v ∈ V.

Les conditions du théorème de Lax-Milgram étant satisfaites, il existe donc une solution
unique u ∈ V au problème (2.15).
2.2. LISTE SUPPLÉMENTAIRE : ÉNONCÉS ET CORRIGÉS 31

Problème 3 (Examen de rattrapage 2017-2018).


I. On considère le problème, avec des conditions au bord de type Neumann homo-
gènes, défini par (
−u”(x) = f (x) x ∈ (0, 1),
(2.16)
u0 (0) = u0 (1) = 0,

où f ∈ L2 (0, 1).
1. Écrire la formulation faible correspondant à (2.16). Peut-on utiliser le théorème de
Lax-Milgram ?
S’il existe une solution faible au problème (2.16), est-elle unique ?
2. Pour ε > 0, on considère le problème perturbé suivant
(
−u”(x) + εu(x) = f (x) x ∈ (0, 1),
(2.17)
u0 (0) = u0 (1) = 0.

Montrer que le problème (2.17) admet une solution faible unique uε et qu’elle satisfait
l’identité suivante 0 2
uε 2
L (0,1)
+ ε kuε k2L2 (0,1) = (f, uε ) .

3. Supposons que (2.16) admet une solution faible u ∈ H 1 (0, 1). Montrer que uε − u est
solution du problème suivant
(
−z”(x) + εz(x) = −εu(x) x ∈ (0, 1),
z 0 (0) = z 0 (1) = 0,

En utilisant la formulation faible correspondante et choisissant une fonction-test appro-


priée, en déduire que

uε − u0 2 2 + ε kuε − uk2L2 (0,1) = −ε (u, uε − u) .


0
L (0,1)

a2 +b2
4. Remarquant que ab ≤ 2 , ∀a, b ∈ R, déduire de l’alinéa précédente que

uε − u0 2 2 + 2ε kuε − uk2L2 (0,1) ≤ kuk2L2 (0,1) ,


0 ε
L (0,1) 2

et que la suite (u0ε )ε converge vers u0 dans L2 (0, 1).

II. 1. Pour ε > 0 et f ∈ L2 (0, 1), on considère le problème de Dirichlet homogène suivant
(
−εw”(x) + w(x) = f (x) x ∈ (0, 1),
(2.18)
w(0) = w(1) = 0.
32 CHAPITRE 2. APPLICATION AUX EDP ELLIPTIQUES EN DIMENSION UN

Montrer que le problème (2.18) admet une solution faible unique wε et qu’elle satisfait
l’identité suivante 2
ε wε0 2 + kwε k2 2
L (0,1)
= (f, wε ) .
L (0,1)

En déduire que
 1
0 2 2 2
ε wε L2 (0,1) + kwε kL2 (0,1)
≤ kf kL2 (0,1) . (2.19)

2. Supposons maintenant que f ∈ H01 (0, 1). Choisissant f comme fonction-test dans la
formulation faible associée à (2.18), montrer que

ε wε0 , f 0 + (wε , f ) = kf k2L2 (0,1) .




En déduire que

kwε − f k2L2 (0,1) = kwε k2L2 (0,1) − kf k2L2 (0,1) − 2ε wε0 , f 0



2
≤ kwε k2L2 (0,1) − kf k2L2 (0,1) + ε wε0 L2 (0,1) + ε kf k2L2 (0,1) . (2.20)

3. Combiner (2.19) et (2.20) pour montrer que



kwε − f kL2 (0,1) ≤ ε kf kL2 (0,1) .

Vers quoi converge alors (wε )ε ?

Corrigé.
I. Multipliant l’équation (2.16) par une fonction test v ∈ H 1 (0, 1) et intégrant, nous
obtenons 1
u0 , v 0 = (f, v) + u0 (x)v(x) 0 = (f, v) ,
 

Z 1
où (u, v) = u(x)v(x) dx. La formulation faible de (2.16) est alors de la forme
0

Chercher u ∈ H 1 (0, 1) tel que


(

a(u, v) = F (v) ∀v ∈ H 1 (0, 1),


avec
a(u, v) = u0 , v 0

et F (v) = (f, v) .
La forme bilinéaire a n’étant pas coercive sur H 1 (0, 1), on ne peut pas appliquer le
théorème de Lax-Milgram. De plus, il est facile de vérifier que si u est solution de (2.16),
alors u + constante est aussi solution de (2.16). Autrement dit, si la solution existe, elle
n’est pas unique.
2. Multipliant l’équation (2.17) par une fonction test v ∈ H 1 (0, 1) et intégrant, nous
obtenons 1
u0 , v 0 + ε (u, v) = (f, v) + u0 (x)v(x) 0 = (f, v) .
 
2.2. LISTE SUPPLÉMENTAIRE : ÉNONCÉS ET CORRIGÉS 33

La formulation faible de (2.17) est alors de la forme

Chercher uε ∈ H 1 (0, 1) tel que


(
(2.21)
aε (uε , v) = F (v) ∀v ∈ H 1 (0, 1),
avec

aε (u, v) = u0 , v 0 + ε (u, v)

et F (v) = (f, v) .
La forme bilinéaire aε est continue sur H 1 (0, 1) × H 1 (0, 1). En effet, des arguments
classiques montrent que

|aε (u, v)| ≤ |(u0 , v 0 )| + ε |(u, v)|


≤ ku0 kL2 (0,1) kv 0 kL2 (0,1) + ε kukL2 (0,1) kvkL2 (0,1)
≤ max (1, ε) kukH 1 (0,1) kvkH 1 (0,1) ∀u, v ∈ H 1 (0, 1).

De l’autre côté, on a

aε (v, v) = v 0 , v 0 + ε (v, v) ≥ inf (1, ε) kvk2H 1 (0,1) ∀v ∈ H 1 (0, 1),




prouvant ainsi que aε est coercive sur H 1 (0, 1) × H 1 (0, 1). De plus, on a

|F (v)| ≤ kf kL2 (0,1) kvkL2 (0,1) ≤ kf kL2 (0,1) kvkH 1 (0,1) ∀v ∈ H 1 (0, 1).

Les conditions du théorème de Lax-Milgram étant satisfaites, il existe donc une solution
faible unique uε au problème (2.17). Posant v = uε dans la formulation (2.21), nous
obtenons
2
aε (uε , uε ) = F (uε ) ⇐⇒ u0ε L2 (0,1) + ε kuε k2L2 (0,1) = (f, uε ) .

3. Supposons que (2.16) admet une solution faible u ∈ H 1 (0, 1). De simples calculs
montrent que z = uε − u est solution du problème suivant
(
−z”(x) + εz(x) = −εu(x) x ∈ (0, 1),
z 0 (0) = z 0 (1) = 0,

Autrement dit
aε (uε − u, v) = (−εu, v) ∀v ∈ H 1 (0, 1).
Choisissant v = uε − u, nous obtenons

aε (uε − u, uε − u) = (−εu, uε − u)

m
uε − u0 2 2 + ε kuε − uk2L2 (0,1) = −ε (u, uε − u) .
0
L (0,1)
34 CHAPITRE 2. APPLICATION AUX EDP ELLIPTIQUES EN DIMENSION UN

a2 +b2
4. Remarquant que ab ≤ 2 ,∀a, b ∈ R, il vient que
 
|(u, uε − u)| ≤ 12 kuk2L2 (0,1) + kuε − uk2L2 (0,1) .

Remplaçant dans l’identité précédente, nous déduisons que


 
uε − u0 2 2 2 2 2
0 ε
L (0,1)
+ ε kuε − uk 2
L (0,1) ≤ 2 kuk 2
L (0,1) + kuε − uk 2
L (0,1)

ce qui est équivalent à


uε − u0 2 2 + 2ε kuε − uk2L2 (0,1) ≤ kuk2L2 (0,1) .
0 ε
L (0,1) 2

Par conséquent 2
0 ≤ lim u0ε − u0 L2 (0,1) ≤ lim ε
kuk2L2 (0,1) = 0.

ε→0 ε→0 2

Autrement dit la suite (u0ε )ε converge vers u0 dans L2 (0, 1).

II. 1. Multipliant l’équation (2.18) par une fonction test v ∈ H01 (0, 1) et intégrant, nous
obtenons 1
ε w0 , v 0 + (w, v) = (f, v) + w0 (x)v(x) 0 = (f, v) .
 

La formulation variationnelle de (2.18) est alors de la forme


Chercher wε ∈ H01 (0, 1) tel que
(
(2.22)
bε (wε , v) = F (v) ∀v ∈ H01 (0, 1),

bε (w, v) = ε w0 , v 0 + (w, v)

et F (v) = (f, v) .
La forme bilinéaire bε est continue sur H01 (0, 1) × H01 (0, 1). En effet, des arguments
classiques avec l’inégalité de Poincaré montrent que
|bε (u, v)| ≤ ε |(w0 , v 0 )| + |(w, v)|
≤ ε kw0 kL2 (0,1) kv 0 kL2 (0,1) + kwkL2 (0,1) kvkL2 (0,1)
≤ ε + CP2 |w|H 1 (0,1) |v|H 1 (0,1) ∀w, v ∈ H01 (0, 1).

0 0

De l’autre côté, on a

bε (v, v) = ε v 0 , v 0 + (v, v) ≥ ε |v|2H 1 (0,1) ∀v ∈ H 1 (0, 1),



0

prouvant ainsi que bε est coercive sur H01 (0, 1) × H01 (0, 1). De plus, on a

|F (v)| ≤ kf kL2 (0,1) kvkL2 (0,1) ≤ CP kf kL2 (0,1) |v|H 1 (0,1) ∀v ∈ H01 (0, 1).
0

Les conditions du théorème de Lax-Milgram étant satisfaites, il existe donc une solution
faible unique wε au problème (2.18). Posant v = wε dans la formulation (2.22), nous
obtenons
bε (wε , wε ) = F (wε )
2.2. LISTE SUPPLÉMENTAIRE : ÉNONCÉS ET CORRIGÉS 35

et donc
ε kwε0 k2L2 (0,1) + kwε k2L2 (0,1) = (f, wε ) ≤ kf kL2 (0,1) kwε kL2 (0,1)
 1
≤ kf kL2 (0,1) ε kwε0 k2L2 (0,1) + kwε k2L2 (0,1) ,
2

ce qui donne (2.19).


2. Supposons maintenant que f ∈ H01 (0, 1). Choisissant f comme fonction-test dans la
formulation faible (2.22), on obtient
ε wε0 , f 0 + (wε , f ) = kf k2L2 (0,1) .


Il vient alors que


kwε − f k2L2 (0,1) = (wε − f, wε − f )
= kwε k2L2 (0,1) + kf k2L2 (0,1) − 2 (wε , f )
 
= kwε k2L2 (0,1) + kf k2L2 (0,1) − 2 kf k2L2 (0,1) − ε wε0 , f 0
= kwε k2L2 (0,1) − kf k2L2 (0,1) + 2ε wε0 , f 0

2
≤ kwε k2L2 (0,1) − kf k2L2 (0,1) + ε wε0 L2 (0,1) + ε kf k2L2 (0,1) .

ce qui donne (2.20).


3. Combinant (2.19) et (2.20) nous obtenons
kwε − f k2L2 (0,1) ≤ ε kf k2L2 (0,1) .
et donc √
kwε − f kL2 (0,1) ≤ ε kf kL2 (0,1) .
la suite (wε )ε converge vers f dans L2 (0, 1).

Problème 4 (Examen 2018-2019).


Dans tout le problème, on se donne une fonction f ∈ L2 (0, 1) et, pour tout
u, v ∈ H 1 (0, 1), on pose
Z 1 Z 1
0 0
a(u, v) = u (x)v (x) dx et F (v) = f (x)v(x) dx.
0 0

On définit par ailleurs le sous-espace de H 1 (0, 1) suivant


Vε = v ∈ H 1 (0, 1) | v(0) = εv(1)

0 ≤ ε < 1.
1) Montrer que l’application
H 1 (0, 1) −→ R
v 7→ v(0) − εv(1)
36 CHAPITRE 2. APPLICATION AUX EDP ELLIPTIQUES EN DIMENSION UN

est bien définie et continue. En déduire que Vε , muni de la norme H 1 , est un espace de
Hilbert.
2) Montrer que la forme bilinéaire a et la forme linéaire F sont continues sur Vε .
3) Montrer que pour tout v ∈ H 1 (0, 1), on a

|v(x) − v(0)| ≤ v 0 L2 (0,1)



∀x ∈ [0, 1]

et que
kvkL2 (0,1) ≤ |v(0)| + v 0 L2 (0,1) .

4) En déduire que pour tout v ∈ Vε , on a


ε
0
|v(0)| ≤ 1−ε
v 2
L (0,1)

et que 0
1
kvkL2 (0,1) ≤ 1−ε
v 2
L (0,1)
.
5) Utilisant les alinéas 2) et 4), montrer que le problème suivant
(
Trouver u ∈ Vε tel que
(2.23)
a(u, v) = F (v) ∀v ∈ Vε

admet une solution unique uε ∈ Vε et qu’elle satisfait l’estimation


 
1
kuε kH 1 (0,1) ≤ 1 + (1−ε) 2 kf kL2 (0,1) .

6) Montrer que uε satisfait une équation différentielle d’ordre 2, au sens des distributions
et en déduire que uε ∈ H 2 (0, 1).
7) Utilisant une formule de Green, montrer alors que pour tout v ∈ Vε , on a

a(uε , v) − F (v) = u0ε (1) − εvε0 (0) v(1).




En déduire que la solution de (2.23) satisfait une équation différentielle avec deux
conditions au bord à déterminer.

Corrigé.
Partie I. 1) Vε est le noyau de l’application linéaire

H 1 (0, 1) −→ R
v 7→ v(0) − εv(1).

L’injection de Sobolev H 1 (0, 1) ,→ C([0, 1]) implique que cette application est bien dé-
finie et continue, donc Vε est fermé dans H 1 (0, 1). Par conséquent Vε est complet et
2.2. LISTE SUPPLÉMENTAIRE : ÉNONCÉS ET CORRIGÉS 37

c’est un espace de Hilbert.


2) Soit u, v ∈ H 1 (0, 1). Grâce à l’inégalité de Cauchy-Schwarz, on obtient

|a(u, v)| ≤ u0 L2 (0,1) v 0 L2 (0,1) ≤ kukH 1 (0,1) kvkH 1 (0,1)


et
|F (v)| ≤ kf kL2 (0,1) kvkL2 (0,1) ≤ kf kL2 (0,1) kvkH 1 (0,1) .
Par conséquent a et F sont continues sur H 1 (0, 1), et donc sur ses sous-espaces Vε .
3) Rappelons que si v ∈ H 1 (0, 1), alors
Z x
v(x) = v(0) + v 0 (s) ds ∀x ∈ [0, 1].
0

En utilisant encore une fois l’inégalité de Cauchy-Schwarz, il vient que


Z x Z x Z 1
0
0 0
|v(x) − v(0)| =
v (s) ds ≤
v (s) ds ≤
v (s) ds
0 0 0
≤ k1kL2 (0,1) v 0 L2 (0,1) = v 0 L2 (0,1)

∀x ∈ [0, 1]. (2.24)

Intégrant alors par rapport à x, nous déduisons que

kv − v(0)kL2 (0,1) ≤ v 0 L2 (0,1)


et par conséquent

kvkL2 (0,1) ≤ kv(0)kL2 (0,1) + v 0 L2 (0,1) = |v(0)| + v 0 L2 (0,1) .



(2.25)

4) Soit v ∈ Vε . Si ε = 0, la première assertion est une conséquence immédiate de la


définition de V0 . Si ε > 0, en utilisant (2.24) avec x = 1 et le fait que v(0) = εv(1), nous
obtenons 0
|v(1) − v(0)| = 1−εε |v(0)| ≤ v L2 (0,1)

et donc 0
ε
|v(0)| ≤ 1−ε
v 2
L (0,1)
.
Prenant alors en compte (2.25), nous déduisons que

kvkL2 (0,1) ≤ |v(0)| + kv 0 kL2 (0,1)


 
≤ 1−εε
+ 1 kv 0 kL2 (0,1) = 1
1−ε kv 0 kL2 (0,1) .

5) Une conséquence de l’alinéa précédent est que la forme bilinéaire a est coercive sur
Vε . En effet, pour tout v ∈ Vε , on a
2  
kvk2H 1 (0,1) = v 0 L2 (0,1) + kvk2L2 (0,1) ≤ 1 + (1−ε)
1
2
v 0 2 2
L (0,1)
38 CHAPITRE 2. APPLICATION AUX EDP ELLIPTIQUES EN DIMENSION UN

et donc 2 (1−ε)2
a(v, v) = v 0 L2 (0,1) ≥ 1+(1−ε)2
kvk2H 1 (0,1) .

D’autre part, grâce à l’alinéa 2), nous savons que la forme bilinéaire a et la forme
linéaire F sont continues sur Vε . Les conditions d’application du théorème de Lax-
Milgram sont satisfaites et il existe donc une unique solution uε ∈ Vε au problème
variationnel considéré. De plus,
(1−ε)2
1+(1−ε)2
kuε k2H 1 (0,1) ≤ a(uε , uε ) = (f, uε )
≤ kf kL2 (0,1) kuε kL2 (0,1) ≤ kf kL2 (0,1) kuε kH 1 (0,1)

ce qui donne l’estimation


 
1
kukH 1 (0,1) ≤ 1 + (1−ε)2
kf kL2 (0,1) .

6) Soit v ∈ D(0, 1) ⊂ Vε . On a
Z 1 Z 1
u0ε v 0 dx = f v dx
0 0

et donc D E
−u(2)
ε ,v = hf, viD0 ,D ,
D0 ,D

autrement dit
−u(2)
ε =f dans D0 (0, 1).
La fonction f étant dans L2 (0, 1), nous déduisons que uε ” ∈ L2 (0, 1) et comme uε ∈
H 1 (0, 1), il vient que uε ∈ H 2 (0, 1).
7) La formule de Green s’applique pour tout élément v ∈ H 1 (0, 1) et s’écrit
Z 1 Z 1
−u(2)
ε v dx = u0ε v 0 dx − u0ε (1)v(1) + u0ε (0)v(0).
0 0

Soit v ∈ Vε . Alors
Z 1 
0 = a(uε , v) − F (v) = −u(2) 0 0
ε − f v dx +uε (1)v(1) − uε (0)v(0)
|0 {z }
=0

= u0ε (1)v(1) − u0ε (0)v(0)


= (u0ε (1) − εu0ε (0)) v(1)

car v(0) = εv(1), et par conséquent

u0ε (1) − εu0ε (0) v(1) = 0.



2.2. LISTE SUPPLÉMENTAIRE : ÉNONCÉS ET CORRIGÉS 39

En particulier, soit v(x) = ε(1 − x) + x. Il est clair que v ∈ V et en substituant dans


l’égalité précédente, nous déduisons que

u0ε (1) = εu0ε (0).

La solution du problème variationnel considéré satisfait l’équation différentielle suivante




 −u(2) = f dans D0 (0, 1),

u(0) = εu(1),

 0
u (1) = εu0 (0).

Problème 5 (Examen de rattrapage 2018-2019).


On considère le problème aux limites suivant


 −u”(x) = f (x), x ∈ (0, 1)

u(0) = 0, (2.26)

 0

u (1) + u(1) = 0,

où f ∈ L2 (0, 1).
1. Établir une formulation variationnelle de (2.26) de la forme
(
Chercher u ∈ V tel que
(2.27)
a(u, v) = (f, v) ∀v ∈ V

où V = v ∈ H 1 (0, 1) | v(0) = 0 et a est une forme bilinéaire à déterminer.




2. Montrer que pour tout v ∈ V , on a

|v(x)| ≤ v 0 L2 (0,1)

∀x ∈ [0, 1].

En déduire que
2
kvkL2 (0,1) ≤ v 0 L2 (0,1) kvk2H 1 (0,1) ≤ 2 v 0 L2 (0,1) .

et

3. Montrer que (2.27) admet une solution unique u ∈ V et que cette solution satisfait
l’estimation suivante
kukH 1 (0,1) ≤ C1 kf kL2 (0,1) ,
où C1 est une constante positive.
4. Montrer que u ∈ H 2 (0, 1) et que

kukH 2 (0,1) ≤ C2 kf kL2 (0,1) ,

où C2 est une constante positive.


40 CHAPITRE 2. APPLICATION AUX EDP ELLIPTIQUES EN DIMENSION UN

Corrigé. Posons
V = v ∈ H 1 (0, 1) | v(0) = 0 .


Multipliant l’équation (2.26) par une fonction test v ∈ V et intégrant, nous obtenons
1
u0 , v 0 − u0 (x)v(x) 0 = (f, v) ,
 

Z 1
où (g, h) = g(x)h(x) dx. Prenant en compte les conditions aux limites, il vient que
0

u0 , v 0 + u(1)v(1) = (f, v) .


La formulation variationnelle de (2.26) est alors de la forme (2.27) avec

a(u, v) = u0 , v 0 + u(1)v(1) et.




2. L’espace V étant un sous-espace de H 1 (0, 1), nous avons pour tout v ∈ V


Z x Z x
v(x) = v(0) + v 0 (s) ds = v 0 (s) ds.
0 0

Des arguments standard combinés à l’inégalité de Cauchy-Schwarz donnent alors


Z x Z x
0
0
|v(x)| = v (s) ds ≤ v (s) ds
0 0
Z 1
v 0 (s) ds ≤ v 0

≤ L2 (0,1)
k1kL2 (0,1)
0
= kv 0 kL2 (0,1) ∀x ∈ [0, 1].

Prenant les carrés de part et d’autre et intégrant entre 0 et 1, nous obtenons


Z 1 Z 1
2 2
0 2 0 2
kvkL2 (0,1) = |v(x)| dx ≤ v 2
L (0,1)
dx = v 2
L (0,1)
0 0

et donc
kvkL2 (0,1) ≤ v 0 L2 (0,1) .

Finalement, en prenant en compte la définition de la norme dans H 1 (0, 1), nous dédui-
sons que 2 2
kvk2 1 = v 0 2
H (0,1) + kvk2 2 ≤ 2 v 0 2
L (0,1)
.
L (0,1) L (0,1)

3. i) Commençons par observer que V est le noyau de l’application linéaire

H 1 (0, 1) −→ R
v 7→ v(0).
2.2. LISTE SUPPLÉMENTAIRE : ÉNONCÉS ET CORRIGÉS 41

L’injection de Sobolev H 1 (0, 1) ,→ C([0, 1]) implique que cette application est bien défi-
nie et continue, donc V est fermé dans H 1 (0, 1). Par conséquent V est complet et c’est
un espace de Hilbert.
ii) Soit v, w ∈ H 1 (0, 1). Grâce à l’inégalité de Cauchy-Schwarz et à l’inégalité de Sobo-
lev, on obtient
|a(v, w)| ≤ kv 0 kL2 (0,1) kw0 kL2 (0,1) + |v(1)| |w(1)|
≤ kvkH 1 (0,1) kwkH 1 (0,1) + kvkC[0,1] kwkC[0,1]
≤ (1 + CS ) kvkH 1 (0,1) kwkH 1 (0,1) ,
où CS est la constante de Sobolev. Posons F (v) = (f, v). Il est clair que
|F (v)| ≤ kf kL2 (0,1) kvkL2 (0,1) ≤ kf kL2 (0,1) kvkH 1 (0,1) .
Par conséquent a et F sont continues sur H 1 (0, 1), et donc sur le sous-espace V .
iii) Une conséquence de l’alinéa 2. est que la forme bilinéaire a est coercive sur V . En
effet, pour tout v ∈ V , on a
2 2
a(v, v) = v 0 L2 (0,1) + (v(1))2 ≥ v 0 L2 (0,1) ≥ 12 kvk2H 1 (0,1) .
Les alinéas i), ii) et iii) impliquent que les conditions d’application du théorème de Lax-
Milgram sont satisfaites et qu’il existe donc une unique solution u ∈ V au problème
variationnel considéré. De plus,
1
2 kuk2H 1 (0,1) ≤ a(u, u) = (f, u) ≤ kf kL2 (0,1) kukH 1 (0,1)
ce qui donne l’estimation
kukH 1 (0,1) ≤ 2 kf kL2 (0,1) .
4. Soit v ∈ D(0, 1) ⊂ V . On a
Z 1 Z 1
u0ε v 0 dx = f v dx
0 0
et donc
h−u”, viD0 ,D = hf, viD0 ,D ,
autrement dit
−u” = f dans D0 (0, 1).
La fonction f étant dans L2 (0, 1), nous déduisons que u” ∈ L2 (0, 1) et comme u ∈
H 1 (0, 1), il vient que u ∈ H 2 (0, 1). Ainsi, prenant en compte la définition de la norme
dans H 2 (0, 1), nous obtenons
kuk2H 2 (0,1) = ku”k2L2 (0,1) + kuk2H 1 (0,1) = k−f k2L2 (0,1) + kuk2H 1 (0,1)
 2
≤ k−f k2L2 (0,1) + 2 kf kL2 (0,1) = 5 kf k2L2 (0,1)
ce qui donne √
kukH 2 (0,1) ≤ 5 kf kL2 (0,1) .

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