Vous êtes sur la page 1sur 323

A.

KIRILLOV
A. GVICHIANI

THÉORÈMES ET PROBLÈMES
D’ANALYSE
FONCTIONNELLE

ÉDITIONS M1R • MOSCOU


Traduit du russe
par D jila li E m barek

Ce qui dans le texte est appelé "précompact" est dit en français


"relativement compact" alors que "précompact" a un autre sens
(toutefois relatif à la compacité).
Même erreur dans le traité en français de Rolmogorov-Fomine.

hü (fipaHiiy3CKOM H3 b w e

© TiiaBHan pe/jaiemiH <|>H3HKo-MaTeMaTH«iecKoft


jiHTepaTypti H3flaTejn»CTBa „HayKa“, 1979
© Traduction française Editions Mir 1982
AVANT-PROPOS

La plus élémentaire abstraction mathématique, la droite, est vue sous


des angles différents par les diverses branches mathématiques. Ainsi, l’ap­
proche algébrique de l’étude de la droite consiste à en décrire les propriétés
en tant qu’ensemble dont les éléments sont justiciables d’« opérations », et à
en construire un modèle algébrique sur la base de ces propriétés et non des
propriétés topologiques. La topologie fait abstraction de la structure
algébrique de la droite et en élabore un modèle formel fondé essentiellement
sur sa « continuité ». L’analyse traite la droite et les fonctions sur la droite
dans l’unité de leurs propriétés algébriques et topologiques.
La même situation prévaut à des niveaux supérieurs de l’abstraction.
L’algèbre étudie les espaces vectoriels, les groupes, les anneaux, les modules,
etc. La topologie, toute sorte de structures sur des ensembles arbitraires
conférant un sens mathématique aux notions de limite, continuité, voisinage,
etc. L’analyse fonctionnelle, les espaces vectoriels topologiques, les groupes
topologiques, les anneaux normés, les modules des représentations des
groupes topologiques dans les espaces vectoriels topologiques, etc. Donc, le
principal objet de l’analyse fonctionnelle est l’étude d’êtres doués de structu­
res algébrique et topologique compatibles.
Le cours d’analyse fonctionnelle, lu à la faculté de mécanique et de
mathématiques de l’Université d’Etat de Moscou par A. Kolmogorov, et
qui comprend traditionnellement la théorie de la mesure et l’intégrale de
Lebesgue, est essentiellement consacré aux aspects classiques de l’analyse
fonctionnelle. L’ouvrage que nous proposons au lecteur est une tentative de
généralisation et de systématisation de l’expérience d’enseignement de ce
cours à la faculté de mécanique et de mathématiques de l’Université d’Etat
de Moscou. Il poursuit les objectifs suivants.
Exposer les notions théoriques indispensables d’analyse au niveau des
facultés de mathématiques.
Fournir aux professeurs et aux étudiants un manuel reliant organique­
ment la théorie et la pratique et contenant des indications assez détaillées
pour la résolution des exercices.
6 AVANT-PROPOS

Donner au lecteur une idée de certains éléments de l’appareil mis en


oeuvre pour la résolution des exercices d’analyse fonctionnelle moderne
(catégories, foncteurs, espace de cohomologies, caractères des groupes, etc.).
Mettre entre les mains du lecteur un ouvrage susceptible de le seconder
dans l’étude des chapitres classiques de l’analyse fonctionnelle et dans
l’assimilation des méthodes de résolution des exercices.
Cet ouvrage se décompose en trois parties étroitement liées entre elles :
théorie, exercices et indications. Les chapitres correspondants de chacune
de ces parties sont regroupés sous un même titre. Les chapitres sont divisés
en paragraphes, les paragraphes en numéros (sauf le chapitre I).
A chaque numéro de la théorie sont consacrés 23 exercices de complexité
variable, ceux qui constituent le strict minimum étant affectés d’un rond,
ceux qui sont compliqués, d’un astérisque. Les quelques exercices parti­
culièrement difficiles sont marqués de deux astérisques. Leurs corrigés
peuvent être expliqués par le professeur ou bien faire l’objet d’un travail
personnel. Quant aux exercices marqués d’un rond on pourrait les recom­
mander pour des interrogations écrites.
Les auteurs tiennent à exprimer leur reconnaissance à S. Agaïan,
A. Zelevinsky et A. Troussovpour l’aide apportée à la rédaction des indica­
tions.

A . Kiiïllov
A. Gvichiani
PREMIÈRE PARTIE

THÉORIE

CHAPITRE PREMIER

ÉLÉMENTS DE THÉORIE
DES ENSEMBLES ET DE TOPOLOGIE

§ 1. Relations. Axiomes de choix et lemme de Zorn


Soient X un ensemble, R, un sous-ensemble de X x X . On dit que des
points x et y de X vérifient une relation R et on écrit xRy si (x, y) £ R.
Exemples de relations. 1) L’égalité :
R = Ax = {(x, x) | x € X).
2) La relation d’ordre sur la droite réelle :
R = {(*» y) \x ^ y}-
3) La relation de dépendance linéaire dans un espace vectoriel L sur
le corps K :
R = {(x, y) | y = 0 ou x = Xy, X € K).
Une relation R est une relation d’équivalence si elle possède les propriétés
suivantes :
1) réflexivité : (x, x) £ R V x £ X (ou R Z) Ax) ;
2) symétrie : ( x , j ; ) Ç R = > ( j , x ) Ç R (ou R' = R, où R' désigne la
relation transposée : R' = {(x, y) \ (y, x) £ R}) ;
3) transitivité : (x, y) Ç R et (y, z ) Ç R = > ( x , z ) Ç R (ou Ro R c: R, où
le signe o désigne la composition des relations : Ri o R2 = {(x, z) | :
(*, y) € Ri, (y, z) 6 R 2}).
Soit R une relation d’équivalence. On écrira x ~ y au lieu de xRy et on
dira que x est équivalent à y. Désignons par R(x) l’ensemble des éléments de
X équivalents à x. Les propriétés 1), 2) et 3) nous disent que les sous-en-
sembles de la forme R(x) recouvrent X tout entier et soit sont deux à deux
disjoints, soit sont confondus. Ces sous-ensembles sont appelés classes
d’équivalence. L’ensemble des classes d’équivalence est noté X^R) et dit
ensemble quotient de X par R.
8 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES ENSEMBLES ET DE TOPOLOGIE [CH. 1

Exemples. 1) L’espace projectif P(L ), où L est un espace vectoriel donné.


2) L’espace quotient L i/L 2 d’un espace vectoriel L\ par un sous-espace L 2
(pour x, y € L\ on admet que x ~ y si x —y £ Z,2). 3) L’ensemble des résidus
modulo n. 4) L’ensemble des rationnels positifs ou de tous les entiers comme
classes d’équivalence des couples de nombres naturels.
On dit qu’une relation R sur un ensemble X est une relation d'ordre
partiel si elle possède les propriétés suivantes :
1) transitivité : (R oR c Æ);
2) antisymétrie : (R f| R' c: Ax).
Au lieu de xRy on écrit généralement x ^ y et on dit que x suit y. Si de
plus est réalisée la condition.
3) ÆUjR' = X X X (c’est-à-dire deux éléments quelconques sont com­
parables), alors la relation R s’appelle relation d'ordre.
Exemples. 1) La relation d’ordre ordinaire sur la droite réelle. 2) La rela­
tion d’inclusion pour les sous-ensembles d’un ensemble donné (désignée
par c ) qui est une relation d’ordre partiel (mais pas une relation d’ordre).
3) La divisibilité des entiers (désignée généralement par le signe |) est égale­
ment une relation d’ordre partiel.
Outre le signe ^ pour une relation d’ordre partiel on utilisera le signe >
pour désigner la relation R = R \llx. Donc, x > y (qui se lit « x suit stricte­
ment y » ou « x est strictement supérieur à y ») signifie que x ^ y et x ^ y.
On dit qu’un sous-ensemble Y d’un ensemble partiellement ordonné X
est borné supérieurement (resp. inférieurement) s’il admet un majorant
(resp. minorant), c’est-à-dire un élément x Ç X tel que y x (resp. y ^ x)
pour tous les y k Y.
Un ensemble X muni d’un ordre partiel R s’appelle ensemble filtrant si R
possède la propriété K o R = X x X (en d’autres termes, quels que soient
x et y de X il existe un élément z suivant x et y). Si (Z, R) est un ensemble
filtrant, M un ensemble quelconque, alors une application de X dans M
s’appelle suite généralisée de M. Cette notion est une généralisation de
la notion de suite à laquelle elle se ramène si X est la série naturelle munie de
la relation d’ordre habituelle.
La notion de limite est définie dans un espace topologique (en particulier
métrique) X pour les suites généralisées : on dit qu’un point x £ X est
limite d’une suite généralisée {xa}a€^ si pour tout voisinage V du point
x il existe un élément a(F ) € A tel que xa £ V pour tous les a ^ a(F).
Dans les cours de mathématiques supérieures on dit souvent que la
notion d 'ensemble est « tellement vague qu’il est difficile de la définir » et
pour cette raison on se limite à l’indication de synonymes : collection,
famille, etc. En fait, il existe une théorie des ensembles dans le cadre de
laquelle cette notion est rigoureusement définie (bien entendu sans recourir à
une autre notion plus simple ou plus générale, mais en décrivant les proprié­
tés de la notion d’ensemble). Ceci étant, toute « collection », toute « famille »
n’est pas forcément un ensemble. (La notion d’ensemble de tous les ensem­
bles est par exemple contradictoire.) Néanmoins, il existe des théories cohéren­
tes assez riches en ensembles.
RELATIONS. AXIOMES DE CHOIX ET LEMME DE ZORN 9

Dans la plupart des branches mathématiques il suffit que parmi les


ensembles considérés il en existe au moins un qui soit infini et soit justiciable
des opérations suivantes :
1) la réunion ( J X* ;
a ÇA
2) l’intersection f") Xa ;
<xÇA

3) la différence X \Y ;
4) la construction d’un ensemble d'applications de X dans Y désigné par
rx ;
5) le produit JJ X*.
a£A
X , Y , A et tous les Xayoi£ A sont des ensembles et nous admettons que le
résultat de ces opérations est également un ensemble.
La dernière opération mérite un examen plus détaillé. Supposons que A
est un ensemble et qu’à tout élément A est associé un ensemble X* non
vide. Un élément de l’ensemble JJ Xa est par définition une application
« ÇA
oc xa de A dans JJ X* telle que xa Ç Xa pour tous les a Ç A, Si l’ensemble
a ÇA
A est infini l’existence d’une telle application n’est pas évidente (et, comme
on le sait maintenant, ne peut être mise en évidence à partir de son existence
pour des A finis et à partir d’autres axiomes naturels). Donc, affirmer que
le produit JJ Xa n’est pas vide pour Xa non vides, est un axiome appelé
a £A
axiome de choix ou axiome de Zermelo, Voici deux propositions équiva­
lentes à l’axiome de choix.
Lemme de Zorn. Si dans un ensemble partiellement ordonné X tout sous-
ensemble ordonné est borné supérieurement (resp, inférieurement), alors X
contient au moins un élément maximal (resp, minimal) Xo.
Remarque. Le terme « élément maximal » ne veut pas dire que xo ^ x
pour tous les x Ç X (un tel élément sera appelé élément maximum). Dire que
x0 est maximal revient à dire qu’il n’existe pas dans X un élément suivant
strictement x 0.
Théorème de Zermelo. Tout ensemble peut être totalement ordonné,
c'est-à-dire muni d'une relation d'ordre pour laquelle tout sous-ensemble
contient un élément minimum.
Ces propositions sont toutes deux la généralisation d’un principe classi­
que d’induction mathématique et le remplacent dans les cas, où l’on a
affaire aux ensembles non dénombrables.
Au lecteur désireux d’approfondir ses connaissances des fondements de
la théorie des ensembles nous conseillons de consulter le «Fascicule des
résultats » de l’ouvrage [5].
10 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES ENSEMBLES ET DE TOPOLOGIE [CH. 1

§ 2. Complétions
Définition. Dans un espace métrique X 9 on dit qu’une suite {x,,} est une
suite fondamentale ou suite de Cauchy si la distance d(x ri9 xm) -*■ 0 lorsque
n9m — oo.
Un espace métrique X est complet si toute suite fondamentale y admet
une limite.
Les espaces complets jouissent de la propriété importante suivante :
ils sont justiciables du théorème des boules contractiles et du principe des
applications contractantes (voir, par exemple, [18]). Mais on a souvent
affaire à des espaces non complets. Il existe une remarquable construction
qui permet de faire d’un espace non complet un espace complet par adjonc­
tion des points « manquants ».
Définition. Soit X un espace métrique. On appelle complétion de X un
espace métrique Y possédant les propriétés suivantes :
1) Y est un espace complet ;
2) Y contient un sous-espace Yo isométrique à X ;
3) Yo est dense dans Y (c’est-à-dire l’adhérence de Yo est confondue avec
Y ; en d’autres termes, tout point de Y est point limite pour T0).
Exemple. L’ensemble R des réels est la complétion de l’ensemble des
rationnels Q muni de la distance ordinaire.
Théorème 1. Tout espace métrique X admet une complétion Y . Deux
complétions quelconques Y ' et Y" de X sont isométriques et /’isométrie qui les
relie peut être choisie telle qu’elle laisse invariants les points de X.
La démonstration revient à une construction de la complétion. Désignons
par d une distance sur X. Soit F l’ensemble de toutes les suites fondamenta­
les de points de X. Si x = {x„} et y = {y„} sont deux points de F, alors la
suite numérique d{x n9 y n) sera aussi fondamentale, puisque \d(x„9 yn) —
—d(x m9 y m) | ^ d(x n, x-m)+ d (y „, y m). Cette suite admet donc une limite que
nous noterons d(x 9 y). La quantité d(x , y) possède presque toutes les proprié­
tés de la distance. En effet, les inégalités d(x 9 y) ^ 0, d(x 9 y) ^ d(x 9 z) +
+ d (y 9z ) et les égalités d(x,x) = 0, d(x 9 y) = d(y 9 x) se déduisent aisément
par passage à la limite à partir des inégalités et égalités respectives, où x, y, z
sont remplacés par x „9 y „9 zn. Seule n’a pas lieu la propriété de séparabilité:
d{x 9 y) = 0 ne dit pas en général que x = y.
Munissons F de la relation R = {(x, y) | d(x 9 y) = 0}. Des propriétés de
la distance mentionnées plus haut il résulte que R est une relation d’équiva­
lence. Posons Y = F(R> et définissons une distance sur Y en posant d(R(x) 9
R(y)) = d(x 9 y ). On laisse au lecteur le soin de vérifier que cette définition
est correcte.
Montrons maintenant que Y est une complétion de X. Considérons à
cet effet une application y : X Y qui à tout point x associe une
classe cp(x) contenant la suite constante (donc fondamentale) x =
= (x, x, x, . . . , x, . . . ) . Il est évident que l’application <p est isométrique.
Désignons par To l’image de X par l’application cp. Soient, par ailleurs, y
§3] CATÉGORIES ET FONCTEURS 11

un élément quelconque de 7 et {xn} 6 F une suite de la classe y . Alors


lim d(cp(xn), y) = lim lim (d(x n, x m)) = 0.
n oo /Z—v oo m —+■oo

Ceci exprime que y est la limite de la suite {<p(x„ )}9 donc est un point limite
pour Y0.
Montrons que Y est complet. Soit {;>„} une suite fondamentale dans Y.
Comme Y 0 est dense dans 7, on peut exhiber une suite {<p(x„)} dans Y 0 telle
que d((p(xn), y„) 0. Il est clair que {y„} et {<p(x«)} convergent ou divergent
simultanément* Mais la suite {<p(xn)} admet pour limite le point y , classe de
la suite {*„}. En effet,
lim d(cp(xn), y) = lim lim d(x„, xm) = 0.

Soient maintenant Y ' et Y" deux complétions de X, <p' : X - Y'0,


<p” : X -*■ Yq les applications isométriques correspondantes. Considérons
l’application y>0 = <p' 0 (9 /')_1 de Yq dans Yq. Cette application est isométri­
que, donc envoie des suites fondamentales dans des suites fondamentales.
Comme Y' et 7 " sont complets, les suites fondamentales de Y '0 (resp. Yq)
convergent dans 7' (resp. dans 7"). Ceci nous permet de prolonger de
façon unique l’isométrie ip0: Yq — Yq en l’isométrie y: Y ” 7 ', en posant

ü ipoiyn). C. q. f. d.
ipl lim .M = lim
\ n —►oc / «-
En fait, pour avoir une complétion on se sert plus souvent de la construc­
tion du
Théorème 2. Soient M un espace métrique complet, X une partie de M .
Pour que X soit complet, il est nécessaire et suffisant qu'il soit fermé dans M .
En particulier, pour complétion de X on peut prendre son adhérence dans M.
(Voir démonstration dans exercice 31.)
Exemple. La complétion de l’intervalle ]a, b[ pour la distance ordinaire
est l’intervalle [a, b], adhérence de ]a, b\ dans R.

§ 3. Catégories et foncteurs
La théorie des catégories est un cadre de recherche particulier qui permet
de déduire de nombreuses définitions et constructions mathématiques à
partir de notions générales. On se propose de familiariser le lecteur avec
les éléments de cette théorie.
Une catégorie $ est la donnée d’une collection (généralement pas un
ensemble, voir § 1) notée Ob (®) dont les éléments sont appelés objets de
S ; pour tout couple d’objets A et B , d’un ensemble noté Mor (A, B) dont
les éléments sont appelés morphismes de A dans B ; pour tout triplet
(A, B , C) d’objets, d’une application qui associe à tout élément / de Mor
(A, B) et à tout élément g-de Mor (B, C) un élément, noté g o / , de Mor (A, C).
On admet que cet élément possède les propriétés usuelles d’une composée
d’applications: h o (g o f) = (h o g )o f De plus, dans l’ensemble Mor
12 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES ENSEMBLES ET DE TOPOLOGIE [CH. 1

(A, A) il existe un élément, noté 1a, et appelé morphisme unité, tel que :
li4 ° / = / , go 1a = g pour tout élément /Ç Mor (2?, A) et tout élément
g Ç Mor (A, B). Par souci de suggestion on désigne les objets des catégories
par des points et les morphismes par des flèches reliant ces points.
Exemples. 1) La catégorie des ensembles admet pour objets les ensembles,
et pour morphismes, les applications.
2) La catégorie des groupes (resp. des anneaux, des algèbres) admet
pour objets les groupes (resp. les anneaux, les algèbres), et pour morphismes,
les homomorphismes.
3) La catégorie des espaces topologiques admet pour objets les espaces
topologiques, et pour morphismes, les applications continues.
4) La catégorie des espaces vectoriels sur un corps donné K admet pour
objets les espaces vectoriels sur K , et pour morphismes, les opérateurs
linéaires.
Deux objets A et B d’une catégorie S s’appellent isomorphes s’il
existe des morphismes/ £ Mor (A, B) et gÇ Mor (B, A), tels que f o g = 1B,
g o f = )A.
On dit qu’un objet A d’une catégorie $ est un objet répulsif *) universel
si pour tout objet B de $ l’ensemble Mor (A, B) contient exactement un
élément. (De façon imagée : une flèche seulement relie un point A à tout
autre point B.)
Montrons à titre d’exercice que deux objets universels A et B (s’ils exis­
tent) sont isomorphes. En effet, soient / l’unique morphisme de A dans B, g ,
l’unique morphisme de B dans A Alors f o g Ç Mor (B, B f g o f £ Mor (A, A).
Or, Mor (B, B) ne contient que l’élément 1B (puisque B est universel) et
Mor (A, À ) 9 que l’élément \ A (puisque A est universel), donc f o g = 1B,
g o f = \ A.
Nous allons montrer que les notions d’ensemble quotient et de complé-
tion sont des cas particuliers de la notion d’objet universel. Dans le premier
cas, nous considérons la catégorie ® suivante construite à l’aide d’un
ensemble X et d’une relation R. Un objet de $ sera une application cp de
l’ensemble X dans un ensemble Y telle que : xRy => <p(x) = cp(y). On appellera
morphisme d’un objet cp: X Y dans un objet y) : X Z une application
%: Y -►Z telle que soit commutatif le diagramme

a)

Ceci signifie que %oq> = y). (D ’une façon générale, dire qu’un diagramme
constitué des objets et morphismes d’une catégorie est un diagramme com­
mutatif revient à dire que le produit des morphismes ne dépend que du
point de départ et du point d’arrivée et non du chemin suivi. Dans l’exemple
considéré il existe deux chemins pour aller de X en Z, ce qui donne %oçp —\p.)

*) Nous omettrons parfois le terme « répulsif » par souci de simplicité.


§ 3] CATÉGORIES ET FONCTEURS 13

Vérifions que la projection canonique p : X — X (R>est un objet universel


dans la catégorie Soit cp\ X Y un objet de k. Considérons le dia­
gramme

X (2)

On s’assure immédiatement que la condition de commutativité définit de


façon unique l’application correspondant à la flèche en pointillé. Autrement
dit, Mor (p, (p) ne comprend qu’un seul élément. Donc, p : X — X(R) est
un objet universel.
Construisons maintenant une complétion. Soit X un espace métrique.
Considérons une catégorie ® admettant pour objets les applications
isométriques cp : X — 7, où Y est un espace métrique complet (qui n’est
pas le même pour chaque objet). On appellera morphisme de cp : X -+■ Y
dans y : X~+ Z une application isométrique %: Y — Z telle que le diagram­
me (l) soit commutatif.
Vérifions que l’injection canonique (p de X dans sa complétion Y est un
objet universel. En effet, pour tout objet ip: X -*■ Z le diagramme

X (3)

peut être achevé de façon unique en un diagramme commutatif de la forme


(1). L’application x cherchée est définie sur le sous-ensemble <p{X) par %=
= ipcxp" 1 (ce qui est la condition de commutativité), et se prolonge par
continuité :
X(lim y„) = lim yiy„).

Signalons que l’unicité de la complétion (à l’isométrie près) résulte du


théorème général de l’isomorphisme des objets universels démontré plus
haut.
La notion de foncteur est fondamentale en théorie des catégories.
Définition. On appelle fondeur covariant d’une catégorie dans une
catégorie ®2 une application F qui à tout objet A de S i fait correspondre
un objet F{A) de S 2 et à tout morphisme cp de Mor (A , B) un morphisme
F(cp) de Mor ( F(A), F(B)), les conditions suivantes étant satisfaites :
1) F(1a) = 1fca) ;
2) F(q>o rp) = F((p) oF(y)).
On a souvent affaire aussi à des applications F associant à tout morphis­
me (p Ç Mor (^4, B) un morphisme F((p) Ç Mor(F(Æ), F(A)) et vérifiant au
lieu de la condition 2) la condition
2') F(ç? o y) = F{\p)oF{(p).
Ces applications sont appelées fondeurs conîravariants.
Exemples. 1) Le passage d’un espace métrique à sa complétion est un
foncteur covariant de la catégorie des espaces métriques dans la catégorie
14 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES ENSEMBLES ET DE TOPOLOGIE fCH. 1

des espaces métriques complets (les morphismes de ces deux catégories


étant les applications isométriques).
2) Le passage d’un espace vectoriel L sur un corps K à l’espace dual
L! (l’espace des fonctionnelles 7^-linéaires sur L) est un foncteur contrava-
riant de la catégorie des espaces vectoriels sur K dans elle-même.
3) Pour toute catégorie $ , les applications A ~ + M or(-,A ) (resp.
A Mor (A, •)) se prolongent en un foncteur covariant (resp. contrava-
riant) de ® dans la catégorie des ensembles. Pour cela il faut associer à
un morphisme cp 6 Mor (Au A 2) une application de Mor(-, Ai) dans
Mor(-, A 2) (resp. Mor (À2, •) dans Mor(yti, •)) qui consiste en un
produit à gauche (resp. à droite) par le morphisme cp.
L’ensemble des foncteurs covariants de dans ®2 forme une caté­
gorie notée Cov(®i, ®2) dont les morphismes appelés morphismes
fonctoriels ou transformations naturelles des foncteurs sont définis comme
suit : étant donnés des foncteurs Fi et F2 de dans ®2, on appelle
morphisme cp de Fi dans F2 une collection d’applications cp(A) Ç
Ç Mor^2(Fi(A), F2(A)) (où A parcourt Ob (®i)) telle que pour tout
y) Ç Mor®! ( A 9 B) le diagramme
F M ) - -l(v-)- > F M )
<f(A) V(B)

F2(A) - > Fo(B)


soit commutatif.
On définit de façon analogue la catégorie Cont (®i, Sï2) des foncteurs
contravariants de dans ®2.
Il est possible de démontrer de nombreuses propositions concernant les
foncteurs uniquement pour des foncteurs covariants en raison du principe
de dualité suivant. Pour toute catégorie ® définissons une catégorie duale
telle que Ob (®°) = Ob (St), Mor^o (A, B) = Mor^ (B, A) et que le
produit f o g dans S° soit défini comme le produit g o f dans Autrement
dit, on déduit à partir de ® par inversion du sens des flèches. 11 est
clair qu’un foncteur contravariant de dans ®2 n’est autre chose qu’un
foncteur covariant de dans ®2 (ou de dans ®2).
On dit que deux catégories et S 2 sont équivalentes s’il existe
des foncteurs covariants F: ®2, G: ®2 k i tels que FoG et
Go F soient isomorphes aux foncteurs identités dans Cov(®2, ®2) et
Cov (®i, ®i) respectivement.
Exemple. Les trois célèbres théorèmes de Lie et le théorème de Cartan
affirment l’équivalence des trois catégories suivantes : la catégorie des
groupes simplement connexes de Lie, la catégorie des groupes locaux de
Lie et la catégorie des algèbres réelles de Lie.
Exemple plus simple : la catégorie des espaces topologiques discrets
(dont toutes les parties sont ouvertes) est équivalente à la catégorie des
ensembles.
§ 3] CATEGORIES ET FONCTEURS 15

Le théorème qui suit illustre bien la notion d’équivalence des catégories.


Théorème 3. Si tous les objets d'une catégorie ® sont isomorphes, alors ®
est équivalente à une catégorie composée d'un seul objet A 0 € Ob (®) et
de tous les morphismes de Mor^ (A0, A0)-
Comme exemple d’une telle catégorie citons la catégorie des espaces
vectoriels de dimension n sur un corps donné ou la catégorie de tous les
groupes de p éléments (p est un nombre premier).
Démonstration. Pour chaque objet A 6 Ob (®) fixons un isomorphisme
oc(A) : A A o et construisons un foncteur F de la manière suivante :
F(A) = A o pour tous les y t Ç O b ( ^ ) ; si fi Ç M ot (A, B) on posera
F(fi) = cc(B)ofiooc(A)~‘1 £ Mor(v40, A 0). Désignons de plus le foncteur
d’immersion de dans ® par G. Il est évident que FoG =
GoF = F. Prouvons que les foncteurs F et 1$ sont isomorphes. Pour cela
définissons des morphismes fonctionnels (p : F 1^ et y) : 1® F tels que
(poy = y o q ) = 1. Par définition d’un morphisme fonctoriel pour tout fi les
diagrammes suivants
A ----- 2---- »B A ------ S----- - 5
4
[»<*) vU)

seront commutatifs.
D ’autre part, on doit avoir les relations (p(A)of(A) = ÎA, ip(A) o(p(A) =
= \Ao. Il est évident que ceci aura lieu si l’on pose cp(A) = a (A)~x, y)(A) =
= a (A). C. q. f. d.
CHAPITRE 2

THÉORIE DE LA MESURE
ET DE LTNTÉGRALE

§ 1. Théorie de la mesure
1. Algèbre d’ensembles. Soit X un ensemble. On désignera par <J){X)
l’ensemble de toutes les parties de X.
Définition. On appelle anneau de parties d’un ensemble X une famille
R £ <J)(X) non vide fermée pour la réunion, l’intersection et la différence.
Dans ce cas, R est aussi fermée pour la différence symétrique A a B =
= (AUB)\(ADB) = (A\B)U(B\A).
Structure forte d'anneau. 1) On appelle algèbre d'ensembles un anneau
R c f)(X ) contenant l’ensemble X tout entier.
2) On appelle o-anneau un anneau R fermé pour la réunion dénombrable.
3) On appelle à-anneau un anneau fermé pour l’intersection dénombrable.
4) On appelle o-àlgèbre (resp. ô-algèbre) un anneau qui est à la fois
algèbre et o-anneau (resp. ô-anneau).
Structure faible d'anneau. On appelle semi-anneau une famille S c f)(X )
fermée pour l’intersection et possédant la propriété suivante : A> B £ 5,
il existe alors Ci, . . . , C„ Ç S tels que A\B = C i U C2 U . . . U C„ (le
symbole U désigne la réunion disjonctive, c’est-à-dire la réunion d’ensembles
disjoints).
Exemples. 1) L’ensemble S de tous les intervalles semi-ouverts [a, b[ de la
droite réelle est un semi-anneau, mais pas un anneau.
2) Si Ri c f)(X i) et R 2 c sont des anneaux d’ensembles, alors
la famille
Rl X R 2 = {A x B C f)( X X Y) \ A £ R U B £ R2)
est un semi-anneau (mais en général pas un anneau). Ceci est valable si
Ri et R 2 sont des semi-anneaux (cf. exercices 79 et 80).
Si S est une famille quelconque de parties de X , il existe un plus petit
anneau (resp. o*-anneau) contenant S. On le désigne par R(S) (resp. Ra(S)) et
on l’appelle anneau (resp. o-anneau) engendré par S (voir exercice 76).
Soit A une partie de X. On appelle fonction caractéristique de A la fonction
%Adéfinie sur X par la condition
THÉORIE DE LA MESURE 17

On convient que les valeurs de la fonction caractéristique ne sont pas


des nombres, mais des résidus modulo 2. Dans ce cas, on a les égalités
(voir exercice 86).
XA\Ç\A* X^A\*Xa ^
XAi UA* %Ai~t~ Xa 2 XAi °Xa 2i
3) XAiAAz = XA! + Xa 2,
4) XAMt = X a - X a 1'Xa z.
Soient X un espace topologique, U c ^ (Z ), une famille d’ouverts de
X. Les éléments Rô(U) s’appellent boréliens de X .
Exemple. L’ensemble de tous les points rationnels de l’intervalle [0, 1]
est un borélien de la droite réelle.
2. Prolongement de la mesure.
Définition. On appelle mesure sur un semi-anneau S c <P(X) une fonc­
tion p réelle positive sur S possédant la propriété d’additivité :
p(A U B) = p(A)+p(B).
La mesure p s’appelle o-additive si elle possède la propriété suivante :

Akj = K A kl (1 )

(plus exactement si tous les Ak et A = |_ | Ak appartiennent à *S, alors le

second membre de (1) converge et sa somme est égale au premier membre.^


Exemples. 1) Soit x 0 un point fixé de X. Pour tout ensemble A c X 9
posons

m
"
Wl 01 sisi x«
^ « A.
Cette mesure est cr-additive sur ^)( X ).
2) Supposons que S est le semi-anneau des intervalles semi-ouverts
[a, b[ de R, considéré plus haut. Posons p{\% b[) = b —a. Alors p est une
mesure sur S . La o*-additivité de cette mesure sera établie plus bas.
Théorème 1. Toute mesure p' sur un semi-anneau S est prolongeable de
façon unique en une mesure p sur Vanneau R(S). Si la mesure initiale est
c-additive, son prolongement le sera également.
Démonstration. Utilisons le fait que tout ensemble A Ç R{S) est de la
n
forme A = \ J Aky Ak Ç. S (voir exercice 77). Donc, la quantité p(A) (si elle
n
est définie) doit être égale à Y p'(Ak). Nous allons montrer que cette
k= î

égalité définit bien une mesure p sur R(S).


18 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE (CH. 2
m n
1) Validité de la définition. Soit Ak9 Bi Ç S, I l Bi = | | Ak —A. Posons
1=1 k~-l
Cki = AkC]Bi. Il est alors clair que Ak = \_ \C ki, B i= [ _ \C kh donc
I = g i/(C kl) = ç
n N( k)
2) Additivité. Soit A = j_ | Ak, Ak 6 R(S). Posons Ak = y Cfd, où Ck\ 6 S .
N(k) n
Alors, A = \\C k i et y(A) = Y y'(Ckl) = E £ **'(<?*/) = E
M kTl k 1=1 k=l
Reste à vérifier la a-additivité de la mesure y 9 si la mesure y ’ l’est. Soit
oo n N{ k )
A = Ak Ç
A1° rS ^ = U ^ ’ Ak = U Bkl> OÙ Bi> BkJ € S-
Posons C/^/ = 2?/fl2?*/. Donc
M =E /
=E S i
=E Sfie™) =E
k iy l k

^Nous avons utilisé les relations Bf = | j Ciki9 Ak = |^ | Ciki et la possibilité

d’intervertir l’ordre de sommation dans les séries de termes non négatifs.j


C.q.f.d.
Une propriété importante des mesures cr-additives est la o-monotonie :
siA ,A k Ç S e tA c U Ak, alors y(A) E K^k)-
Il se trouve qu’une mesure cr-additive définie sur un semi-anneau S se
prolonge non seulement à un anneau R(S) voire même au cr-anneau R0(S),
mais à un ensemble bien plus vaste d’ensembles dits mesurables.
Définition. Soient donnés un ensemble X 9 un semi-anneau S c f)(X )
et une mesure cr-additive y sur S. Pour tout A£<J)(X) définissons la mesure
extérieure y* (A) par
f ( A ) = inf £ y{Ak\ A c Q Ak9 Ak Ç S.
k=1 k= 1

Appelons mesurable-Lebesgue par rapport à la mesure y un sous-ensem­


ble A Ç <J){X) tel que pour tout e > 0 il existe un ensemble B Ç R(S) tel que
y*(A a B) < e. (Dans la suite les ensembles mesurables-Lebesgue par rapport
à la mesure y seront appelés brièvement mesurables ou y-mesurables si
l’on a besoin de spécifier la mesure y.)
Supposons maintenant que l’anneau R(S) est une algèbre (c’est-à-dire
contient l’élément maximum X). On a alors le
Théorème de Lebesgue. La famille L(S 9 y) des ensembles mesurables
forme une o-algèbre sur laquelle y* est une mesure o-additive.
Démonstration. Vérifions tout d’abord que la mesure extérieure /x*
est confondue avec la mesure initiale y? (resp. avec son prolongement y)
pour les ensembles du semi-anneau initial S (resp. R(S)). En effet, si A Ç R(S)
oo oo

et A c M Ak, alors y(A) ^ £ K^k) en vertu de la cr-monotonie de la


k=i k=î
THÉORIE DE LA MESURE 19

mesure [x. En passant à la borne inférieure sur tous les recouvrements, on


déduit de là que jx(A) jx*(A). D ’autre part, puisque A Ç R(S), on peut
n
représenter A sous la forme A = f l B où Bk € S . Donc tf(A ) =s=
k=i
n
Y fx(Bk) = ju(A). Signalons que la ^-monotonie découle de la défini-
k=i
oo oo
tion même : si A c H Ak alors fx*(A) < £ i^{Ak).
k=l k—1
Décrivons brièvement la suite de la démonstration. Les éléments de
l’anneau R(S) forment un espace métrique non complet sur lequel la mesure [x
est une fonction uniformément continue. Les ensembles mesurables sont
les points de la complétion, la mesure [x*9 le prolongement en continuité
de fi (voir exercices 98,99).
Passons aux détails. Définissons la distance entre des ensembles A et B
par la formule d(A 9 B) = [x*(AaB ). Pour vérifier les propriétés classiques
de la distance, il est utile de remarquer que l’ensemble A a B peut être traité
comme une « distance » entre A et B mesurée non pas en nombres mais
en ensembles. L’axiome du triangle pour cette distance est (voir exercice 70)
Aa B ç i (A a C )\J{B a C).
Ceci et la monotonie de fi* entraînent immédiatement l’axiome classique
du triangle : d(A 9 B) d(A 9 C )+d(B 9 C). Les propriétés d(A 9 B) = d(B 9 A)
et d(A , B) z* 0 sont évidentes. La dernière propriété d(A 9 B) = 0 => A = B
n’est généralement pas réalisée. On tourne cette difficulté en considérant que
les ensembles A et B sont équivalents si d(A 9 B) = 0. La fonction d se géné­
ralise aux classes des ensembles équivalents et possède toutes les propriétés
de la distance.
On peut désormais définir un ensemble mesurable de la manière suivan­
te : un ensemble A est mesurable s’il peut être approché avec une précision
quelconque par des ensembles B de R(S). Autrement dit, la famille L(S )
des ensembles mesurables est confondue avec l’adhérence de R(S) dans
l’espace métrique construit. On montre (voir exercice 99) que l’espace
(plus exactement l’espace quotient des classes d’ensembles équivalents
correspondant) est complet. Donc L{S) peut aussi être considéré comme la
complétion de R(S).
Vérifions tout d’abord que L(S) est une algèbre. Soient A± et A 2 des
ensembles mesurables, c’est-à-dire pour tout e >- 0 il existe des ensembles
£1 et B 2 de R(S) tels que / / ( Ai A B i ) < e et ix*{A2 aB^) < e. On a alors
(voir exercice 71) les majorations suivantes :
^ {{A 1 \JA 2)A {B 1 \JB 2) ) ^ 2 e9
/t*((^1 n ^ 2 ) A ( 5 i n 5 2)) < 2e,
< 2e,
ce qui prouve la mesurabilité des ensembles Ai U A 2, A iD A 2 et Ai\A2.
2*
20 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

Prouvons maintenant que L(S ) est une or-algèbre. Supposons que


oo

Ak € L(S ) et A = M Ak. Pour tout e > 0 il existe des ensembles Bk £ R(S)


k=l
tels que (a*(A A B) < e/2 k. Posons 5 = ( J 5 *. La relation l ü ^ A
\ oo oo
Q
5*1 c M (AkA B k) entraîne ) « V ^ = e , Soit, d’autre
L / fc=l *=i*
part, 5* = 5 * \( 5 iU 5 2U . . . U 5 * _ i) pour le > 1 et 5 i = 5 i. Alors
OO
B'k € R(S) et B = U * ; . La série £ [jl(B 'k) étant convergente (ses sommes
partielles sont bornées par /z(Z)) il existe un N tel que £ KB'k) < e.
A:=A+ 1
N
Posons B' = J^J i?*. Alors 5 ' £ # (£ ) et fi*(B a B ') < e. D ’où ^ ( A a R ') «=
^ ju*(A A B) -h fj,*(BA B') < 2e, ce qui prouve la mesurabilité de A .
Vérifions que /z* est une mesure or-additive sur L(iS).
Lemme. \ if ( A ) - p \ B ) \ ^ ^ ( A a B).
En d’autres termes, la fonction tu* est uniformément continue par rapport
à la distance d(A , 2?) = /z*(y4 A £)•
La démonstration est une conséquence de la monotonie de [i* et des
inclusions^ c BU(A a B)9B a AU (A A B).
Supposons maintenant que A i, A2£L(S) et A = AiUA2. Pour tout
e > 0 choisissons B ± et B2 de R(S) tels que d(A^ Bt) < e, / = 1, 2. Alors
d(A9BxUB2) < 2e. Donc |/z*X ^)-/z*(£iU £2)| < 2e. Mais /z*(£iU £2) =
= a{BxUB^) = M ^ in 5 2). O r , = d(BiUB 2, 0 ) =
= i(JîinJB2, A !^ A 2) < 2e, donc |/x*(^iU 52)-/x i(5 i)-/x (J ? 2)| < 2e.
En regroupant les inégalités initiales et celles obtenues, il vient
\li*(A)—n*(Ai)—/z*(v42)| < 6e. Ceci étant valable \Je > 0 il s’ensuit que
/x*(A) = ju*(Ai)-hju*(A2)9 c’est-à-dire /z* est additive surL(*S).
Prouvons enfin que /z* ester-additive sur L(S). Supposons que A = u a -
oo

La cr-monotonie de /z* entraîne fi*(A) ^ Y fi*(Ak). L’inégalité /u*(A) >


k=l
oo AT

> Y {J,*(Ak) s’obtient par passage à la limite à partir de iu*(A) s* Y fi*(Ak),


k=i k=i
qui découle de l’additivité finie et de la monotonie de /jl. C.q.f.d.
La condition X £ R{S) est souvent trop forte. Considérons la condition
oo

plus faible X £ Ra(S). Alors X = I l X „9 où Xn £ 5 ; donc, l’espace est


k=l
une réunion dénombrable des ensembles du semi-anneau. Dans ce cas la
mesure /z est dite o-finie.
Définition. On dit qu’un ensemble A est mesurable-Lebesgue par rapport
à une mesure or-finie /z si sont mesurables les ensembles AO Xh i — 1 , 2 , . . . .
§ 1] THÉORIE DE LA MESURE 21

On appelle mesure de A la somme de la série £ p*(A fl Xi) si elle est con-


1=1
vergente, et + <» si elle est divergente.
Il est immédiat de vérifier que les ensembles mesurables forment une
a-algèbre et que la mesure p* définie plus haut est <r-additive (avec une
réserve évidente: les deux membres de l’égalité p(U Ak) = £p (A k )
peuvent être infinis).
Définition. Soient X un ensemble, R a <J)(X) un o*-anneau. On dit qu’une
fonction v sur R réelle (resp. complexe) est une charge (resp. charge complexe)
si elle est cr-additive au sens suivant : pour tous A* Ç R 9 l’appartenance
oo

a = u . Aie a R entraîne que la série v(A/i) est absolument convergente


k =1
et sa somme égale à v(A). (Comparer avec l’exercice 131.)
Exemple. Toute combinaison linéaire de mesures <r-additives sur R à
coefficients réels (resp. complexes) est une charge (resp. charge complexe).
La réciproque est vraie.
Théorème 2. Toute charge (resp. charge complexe) v peut être représentée
sous la forme v — px—p 2 (resp. v = p i—p 2 + ip z —ip \ ) 9 où pk sont des
mesures o-additives.
Définition. On appelle variation d'une charge v sur un ensemble A la
quantité

| v I(A) = sup Ç Iv(Ak) |, A = jQ^ Ak.

Exemple. Si v = p±—p 2, alors \v\(A) ^ px(A )+p 2(A). Cette inégalité


se transforme en égalité si les mesures pi et p 2 sont étrangères sur A (c’est-
à-dire si existe une décomposition A = A iU A 2 telle que p2(Ai) = pi(A 2) = 0).
Théorème 3. La fonction \v \ est une mesure o-additive sur R. (Voir exercice
138.)
3. Constructions de mesures. Considérons le semi-anneau S des inter­
valles semi-ouverts [a, b[ de la droite réelle. La famille de toutes les mesures
de ce semi-anneau se décrit d’une façon simple. Plus exactement, à toute
mesure p sur S associons une fonction F^ sur R par la formule

M[0, *[) pour t > 0,


FÀ‘) = 0 pour / = 0,
—MlA 0[) pour t < 0.
La fonction Fu est visiblement non décroissante. Inversement, si F est
une fonction non décroissante sur R, on peut définir une mesure pF sur
S en posant pF([a9 b [) = F(b)—F(a). (La vérification de l’additivité de pF
est laissée au soin du lecteur.) La correspondance entre les mesures sur
S et les fonctions non décroissantes sur R est biunivoque si ces fonctions
sont telles que F(0) = 0.
22 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

Théorème 4. Pour qu'une mesure p sur S soit o-additive il faut et il suffit


que la fonction correspondante F sur R soit continue à gauche, c'est-à-dire
F(t—0) = F(t) tous les / £ R.
Démonstration. La nécessité résulte de la relation F (/)—F(f—0) =
= lim e, f[) = 0 (comparer avec l’exercice 97). Pour prouver la
£—►0
oo

condition suffisante on suppose que [a, b[ = I , Alors pour tout N


k=l
oo N
on a [ia, 6[ d I I [tf*, è*[ et par suite p([a9 b [) 5= V £*[) en vertu de
k=1 /c=l
l’additivité et de la monotonie de p. En faisant tendre N vers l’infini, on
oo
obtient p([a 9 b [) ^ Y M)* Prouvons l’inégalité inverse. Pour tout
k=i
£ > 0 choisissons des nombres positifs <5, <5i, ô2, . . . tels que F(b)—
—F(B—ô) < e, F(aic)—F(afc—ôic)< e/2k. Ceci est possible, puisque F
est continue à gauche. On remarquera maintenant que l’intervalle [a, b—à]
est entièrement recouvert par les intervalles <5*, bk[. Il existe donc
un N tel que les N premiers intervalles recouvrent cet intervalle.
N
D ’où b -b [) £ K lak-àk, bk[), puisque [a, b - ô [ c [a, b - ô ] a
k=1
N N
c LJ [ak—ôk, bk[ c [ak-dk, bk[. Ceci et les inégalités précédentes
N
entraînent : p([a 9 b[) ^ Y M )+ 2 e . C.q.f.d.
k=i
Signalons un exemple important : F(t) = t. Dans ce cas la mesure
sur S est confondue avec la longueur ordinaire et son prolongement p'
à L(S) s’appelle mesure de Lebesgue sur R.
Voici un autre exemple : soit [/] la partie entière de /, c’est-à-dire le
plus grand entier t . Posons F(t) = —[—t]. Il est immédiat de vérifier
que F(t) est continue à gauche. La mesure correspondante est prolongeable
à toutes les parties de R par la formule

p(A) = nombre des points entiers de A.

Décrivons maintenant les charges définies sur Ra{S \ où S est le semi-


anneau des intervalles semi-ouverts envisagés plus haut. Pour toute charge
v posons
K[0, *[) pour t > 0,
Fv{t) = 0 pour t —0 (2)
—v{[t9 0[) pour t < 0.

Pour décrire l’ensemble des fonctions Fv sur R associés aux charges


v nous aurons besoin de la
§1] THÉORIE DE LA MESURE 23

Définition. On appelle variation d’une fonction / sur [a, b] la quantité

v a r S / = sup £ \ m ) - m +ù\,
k=l

a = l i ^ £2 ^ ^ in = b,

où la borne supérieure est prise sur tous les ensembles finis de points
li, sur [a, 6]. On désigne par V[a 9 b] l’ensemble des fonctions à
variation bornée.
Théorème 5. Pour qu'une fonction réelle f sur [a, b] soit à variation bornée,
il faut et il suffit qu'elle soit représentable par une différence de deux fonctions
monotones.
Démonstration. Pour les fonctions monotones, la variation est confondue
avec l’accroissement: V ar*/ = |/ ( ù ) —f(d )\ (voir exercice 208). Donc,
toutes les fonctions monotones et leurs combinaisons linéaires possèdent
une variation bornée. Réciproquement, soit Var* / < <». Posons y(t) =
= Var£ f II est clair que y est une fonction croissante. En outre,
en considérant la collection élémentaire de points l i = a9 I2 = ù,
on constate que V a r * /^ \f(b )—f(a)\. D ’où y(ti) —y (t2) = Var{*/s>
^ \f ( h ) —f(h )\ pour t\ >■ t2, c’est-à-dire la fonction y(t) = y(t) —f{t)
est croissante aussi. Donc, f{t) = y (t)—y{t) est la différence de deux
fonctions monotones.
Théorème 6. Pour qu'une fonction F sur R soit associée à une charge v par
la formule (2), il est nécessaire et suffisant qu'elle vérifie les conditions :
1) F(0) = 0 ;
2) F est continue à gauche ;
3) F est à variation bornée sur tout intervalle.
Démonstration. La suffisance résulte des théorèmes 4 et 5. En effet,
écrivons F sous la forme d’une différence de deux fonctions croissan­
tes F+ et F_. Il est clair que si F vérifie les conditions 1) et 2), alors F+
et F_ peuvent être choisies de façon à y satisfaire aussi.
D ’après le théorème 4, les fonctions F+ et F_ sont associées à des mesures
o*-additives p +9 u_. Alors la fonction F = F+ —F_ est associée à la charge

La nécessité de la condition 1) est évidente, celle de la condition 2) se


démontre comme dans le théorème 4. Prouvons la nécessité de 3). On
remarquera à cet effet que par définition de la variation de la charge v
on a Var* Fv = \v \ ([a9 b[). Donc, la proposition voulue est un cas parti­
culier du théorème général de finitude de la variation d’une charge (voir
exercice 138). C.q.f.d.
Soient Z et Y deux ensembles, S c f)(X ) et T a f)(Y ) 9 deux semi-
anneaux, p et r, des mesures sur S et T. Considérons le semi-anneau
S x T c f)(X x Y ), des ensembles de la forme A x B , A Ç S, B £ T (voir
exercice 79) et définissons sur lui une fonction p X v en posant
24 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE (CH. 2

( fiX v)(A x B ) = p(A)-v(B). Il est immédiat de vérifier que cette fonction


est additive.
Théorème 7. Si les mesures (i et v sont o-additives, la mesure f i X v le
sera également.
Nous ferons la démonstration de ce théorème après l’exposition de la
théorie de l’intégration (voir chapitre II, § 3, n° 3).
Il est clair qu’un théorème analogue est valable pour le produit d’un
nombre fini quelconque de mesures. Ce théorème est vrai pour un produit
infini moyennant quelques contraintes subsidiaires.
Soient donnés un ensemble d’indices A et pour chaque a Ç A un
ensemble non vide Xa, un semi-anneau S « c X{*) et une mesure <r-additive
lia. sur Sa- Supposons que pour tous les a £ A, à l’exception d’un nombre
fini, le semi-anneau Sa contient l’ensemble Xa et pa(Xa) = 1. Posons
X = P ] Xa et appelons cylindriques les sous-ensembles Y c X de la forme

y = n y *x n x, (3)
otÇAq « €A\Aq
où A o est un sous-ensemble fini quelconque de A contenant tous les indices
a pour lesquels 5* 1 et 7 a, un sous-ensemble quelconque de Sa- Pour
Y de la forme (3) posons
M D = n M r«).
œMo

Théorème 8. Les sous-ensembles cylindriques forment un semi-anneau


S sur lequel (i est une mesure o-additive.
Une démonstration est accessible par exemple dans [15].
Il existe un cas important où la or-additivité de la mesure produit (et
même de mesures plus générales) s’établit de façon très simple.
Lemme. Supposons que A = N et que tous les Xn, n£ N, sont des ensem­
bles finis. Alors la relation Y = \ \Yk rüa lieu pour des ensembles cylindriques
non vides que si la somme est finie.
Corollaire. Toute mesure additive sur le semi-anneau S est a-additive.
oo

Démonstration du lemme. Munissons X = n Xn d’une métrique telle


n=i
que tous les ensembles cylindriques soient ouverts, fermés et compacts.
La proposition du lemme découlera alors de la propriété fondamentale
des compacts. La métrique cherchée peut être définie comme suit. On
représentera tout élément x Ç X par la suite {at„}, xn € X„. Posons
0 pour x = y,
d(x, y) = 1/fc, où k est le plus petit indice
pour lequel x* ^ j*.
Il est clair que la boule fermée de rayon l/k et de centre x est confondue
avec la boule ouverte de rayon 1/(A;+1) et est un ensemble cylindrique.
D ’où il résulte que les ensembles cylindriques sont ouverts et fermés. Leur
§ 2] FONCTIONS MESURABLES 25

compacité découle de la compacité de X , compacité qui à son tour se démon­


tre facilement par l’exhibition d’un e-réseau fini pour tout s > 0. (Pour
la compacité voir le chapitre III, § 2, n° 2.)
Exemple. Sur l’ensemble X des fractions décimales infinies de la forme
x = 0, xu X2, X3 . . . on peut définir une mesure comme plus haut en posant
Xk = {0, 1, 2, . . . . 9} ; Sk = <P(Xk), Hk(Y) = — card Y, où card Y est le
nombre d’éléments de Y. On vérifie que le prolongement-Lebesgue de cette
mesure est confondu généralement avec la mesure de Lebesgue sur l’inter-
valle [0, 1] (voir exercice 115).
Voici un exemple très intéressant de mesures en physique (mouvement
brownien). Dans l’espace C[a, b] des fonctions continues sur l’intervalle
la, b] considérons les parties de la forme
X (tu Au . . A„) = {x Ç C[a, b] | x(tk) g Ak),
où /i ^ t 2 ^ tn sont des points de l’intervalle [a> b], Au . . . , Any
des intervalles de la droite réelle. On vérifie immédiatement que ces ensem­
bles forment un semi-anneau S. La formule
l-n n-l
p(X(tu . . tn ; Au . . An)) = n 2

définit sur 5* une mesure a-additive. Pour n = 1 cette formule doit être
comprise comme suit :
n(X (t,A )) = J dx = \A\.
J
Le prolongement-Lebesgue de la mesure p s’appelle mesure de Wiener
sur C [a, b]. Cette mesure possède beaucoup de propriétés intéressantes.
Signalons, par exemple, que les fonctions différentiables en un point au
moins de l’intervalle [a, b] forment un ensemble de mesure nulle.
La mesure de Wiener (ou plus exactement la mesure po qui lui est rat­
tachée, voir exercice 204) admet l’interprétation physique suivante : c’est
la probabilité qu’une particule en mouvement brownien sur une droite
se trouve dans les intervalles Au A 2, . . . , An respectivement aux instants
fi, h , . . . , tn. Donc, le graphe du mouvement de cette particule est presque
sûrement celui d’une fonction continue nulle part dérivable sur [a, b].

§ 2. Fonctions mesurables
1. Propriétés des fonctions mesurables. Soient donnés un ensemble X et
une cr-algèbre c P(X). On dit qu’une fonction réelle / sur X est 2t-
mesurable si pour tout c € R l’ensemble
Ec( f ) = {* € X : f(x ) < c}
26 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

(dit ensemble de Lebesgue de la fonction / ) appartient à 2(. On démontre


(voir exercice 139) que l’on peut remplacer dans cette définition le signe <
par l’un quelconque des signes >, (mais pas par le signe = ).
Une fonction complexe f (x ) = u(x)+iv(x) est dite 2Ï-mesurable si sa
partie réelle u(x) et sa partie imaginaire v(x) le sont. Plus généralement :
une fonction vectorielle |(x ) à valeurs dans un espace vectoriel réel L de
dimension finie est St-mesurable s’il en est de même pour tous les coeffi­
cients !,•(*) du développement !(x) = £i(*)£i+ . • • +%n(x)e„ dans une
base ei 9 . . . , e„. Cette définition est indépendante du choix de la base dans
L (voir exercice 161).
Quand on envisagera un espace X muni d’une mesure p définie sur une
or-algèbre 2Ï c P(X) au lieu de fonction « 2Ï-mesurable » on dira « pm e-
surable» ou simplement mesurable. Les propriétés fondamentales des
fonctions mesurables sont décrites par le
Théorème 9. Uensemble des fonctions mesurables forme une algèbre
fermée pour la convergence presque partout.
Démonstration. Si une fonction / est mesurable, les fonctions A/, \ f \ et
f 2le sont aussi en vertu du lemme général suivant.
Lemme. Si f est une fonction mesurable et g est une fonction continue,
alors lafonction composée g(f(x)) est mesurable.
La démonstration découle de l’assertion de l’exercice 143. Supposons que
f i et / 2 sont des fonctions mesurables. Prouvons que leur somme fi+ fo
l’est aussi. Pour cela on remarquera que l’ensemble de Lebesgue Ec(J i+ f 2)
peut être représenté par la réunion d’un nombre dénombrable d’ensembles
mesurables :
W 1+/2) = U (Wi)n£c_r(/2)),
r€Q
où Q est l’ensemble des rationnels.
La mesurabilité du produit / i / 2 résulte de ce qui précède et de l’identité
/1 /2 = . De façon analogue, l’identité m a x ( / i ,/ 2) =

= y (/1 4-/2) + y | / i —/2I nous dit que le maximum de deux, donc d’un
nombre fini quelconque, de fonctions mesurables est mesurable. Soit {/,} une
suite non croissante de fonctions mesurables, / , sa limite. Alors l’ensemble
Ec( f ) est la réunion des ensembles Ec(f„) et, par suite, est mesurable. Donc,
l’algèbre des fonctions mesurables est fermée pour les passages à la limite
monotones. Mais on sait que tout passage à la limite peut être remplacé
par deux passages monotones. Plus exactement,
tim f„(x) = lim lim m ax{f„(x),fn+1(x), . . f n+lc(x)}.

Il est évident que si /1 est mesurable et f 2 est confondue presque partout


avec /1, alors / 2 est mesurable aussi, c.q.f.d.
2. Convergences des fonctions mesurables. On peut définir plusieurs types
de convergence pour les fonctions mesurables. Les plus fréquents sont les
trois suivants :
§ 2] FONCTIONS MESURABLES 27

1) La convergence uniforme sur l’ensemble X désignée par / , = > / :


sup !/*(*)-“/ ( * ) I 0 pour n oo.
x£X

2) La convergence presque partout (pour la mesure p), notée f n / :


fn(x)~+f(x), n - oo,
pour tous les x situés en dehors d’un sous-ensemble de mesure nulle.
3) La convergence en mesure, notée f n -2L f signifiant que pour tout e > 0
la mesure de l’ensemble A„(é) = {x £ X : \f n(x)—f(x )\ 535 s} tend vers 0
pour n oo.
Les trois types de convergence cités sont reliés entre eux. Il est clair que
la convergence uniforme entraîne la convergence presque partout et la
convergence en mesure.
Théorème 10. Si une suite f„ converge vers f presque partout sur X et
p(X) < <», alors f n ——f
Démonstration. Soit An(é) = { x Ç l : \fn(x)—/ ( a ) | Posons
Bn(e) = U Il est clair Que 2?i(e) 3 B 2(s) 3 . . . 3 Bn(e) 3 . . .
k^n
oo

Soit B(e) = Bn(e). Si x £ B(e)> alors a: Ç A„(e) pour des n aussi grands
n=.1
que l’on veut. Il s’ensuit que f„(x) ne converge pas vers f(x ) pour n <».
Donc l’ensemble B(e) est de mesure nulle. Or, p(B(e)) = lim p(Bn(e))
« —v o o

(voir exercice 97). Comme p(A„(e)) p(Bn(e)) on voit que p(An(e)) -►0
pour n — oo, c’est-à-dire f n / , c.q.f.d.
Ainsi, la convergence uniforme implique la convergence presque partout,
et la convergence presque partout (sur un ensemble de mesure finie), la
convergence en mesure. Les réciproques ne sont pas vraies (voir exercices
162,163,168). Il est important et intéressant de remarquer que ces assertions
sont vraies si l’on « corrige » la suite { /,} ou l’ensemble X. Plus exactement
on a le
Théorème d’Egorov. Si f n f sur X et p{X) < oo, alors pour tout
cr > 0/7 existe une partie E0d X telle que p(Ea) < o e tfn = > f en dehors de Ea.
Théorème 11. Si f n f sur X il existe une suite partielle {n$ de la
série naturelle telle que
f ik / sur X pour k oo.
Démonstration du théorème d’Egorov. Nous utilisons les notations
An(è) et Bn(e) de la démonstration du théorème 10. Nous avons vu que
pour tout e > 0 p(Bn(e)) 0 pour n -*■oo. Donc, pour tout k il existe un
indice N(k ) tel que p(BN(k)(i/k)) < oj2k. Pour Ea prenons l’ensemble
oo

H BN(k)(l/k). Alors p(Ea) < o et pour N(k) on a |/„ (* )—f(x)\ < l/k
k=l
pour a* (f Ea.
28 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

Démonstration du théorème 1 1 . Nous conservons les notations précé­


dentes. Pour chaque k choisissons un indice nk tel que p(B„k(l/k)) < 1/2* et
montrons que la suite partielle nk est la suite cherchée. En effet, l’ensemble
des x pour lesquels fnfx) ne tend pas vers f(x ) pour k -►» est contenu dans
lim B„k{ 1/ k) et par suite est de mesure nulle.
k— *-oo

§ 3. Intégrale
1. L ’intégrale de Lebesgue. Soient donnés un ensemble X , une or-algèbre
2ï c <J)(X) et une mesure ff-additive p sur 21. On dit qu’une fonction
mesurable / sur X (réelle ou complexe) est simple si elle prend un nombre
au plus dénombrable de valeurs. Une telle fonction peut être représentée
par une combinaison linéaire dénombrable de fonctions caractéristiques :

f(x ) = S CkUjyX), (4)


k= 1

Ak étant supposés mesurables et X =


U*
Remarque. Si toutes les valeurs ck sont deux à deux distinctes, alors la
mesurabilité de Ak résulte de celle de / . De plus / se représente de façon
unique sous la forme (4). Cependant, il est préférable de ne pas exiger
que ck soient distinctes.
Une fonction / de la forme (4) est dite sommable sur X si converge la
série

S kfcl K Ak). (5)


k= 1

On vérifie que cette définition et celle de l’intégrale, qui suit plus bas,
ne dépendent pas du choix de la représentation (4) (voir exercice 189).
Soit fA c: 2Ï ; définissons Yintégrale de f{x ) sur l’ensemble A par la
formule
Jf(x)d^iix) = £ ckix(AC\Ak). (6)
A k= 1

La convergence de cette série résulte de la sommabilité de f


On désignera par S(X , p), ou simplement par iS'(X) si aucune confusion
n’est à craindre, l’ensemble de toutes les fonctions simples sommables sur X.
Si l’on a besoin de spécifier que l’on considère des fonctions complexes ou
réelles on utilisera respectivement les notations SR(X) et SC(X). Le théorème
suivant décrit les propriétés fondamentales des fonctions simples.
Théorème 12.1) U ensemble S(X) est un espace vectoriel.
2) La correspondance /*-► J*f(x ) dp est une fonctionnelle linéaire
sur S{X).
§ 3] INTÉGRALE 29

3) La correspondance A *-*- j f ( x ) d/u est une charge sur 2t.


A
A) La quantité d i(f,g ) = J \f(x )—g(x)\dp(x) possède toutes les
x
propriétés de la distance à Vexception peut-être de la séparabilité.
5) La majoration Jf d ( i - \g d [i di ( / , g) est valable pour tous les
/ , g ÇS(x ) et tous les À 6 2t.
Démonstration. Les propositions 1), 2), 4) et 5) découlent immédiatement
de la définition (comparer avec l’exercice 185). Prouvons 3). Si / est la fonc­
tion caractéristique d’un ensemble B £ 2t, la correspondance A -*• Jf dp =
A
= p(AC\B) est une mesure cr-additive, donc une charge sur 2t. D ’après
l’exercice 123, cette proposition est valable également pour les combinaisons
linéaires finies de fonctions caractéristiques et pour leurs limites pour la
distance du c.q.f.d.
Dans la suite, nous identifierons les fonctions confondues presque partout
sans le spécifier expressément. Cette identification fait de l’ensemble S(X) un
espace métrique muni de la distance d±. On s’assure immédiatement que cet
espace peut ne pas être complet (voir exercice 190). Nous verrons plus bas
que la complétion de S(X , p), admet une réalisation évidente sous forme d’un
espace de fonctions sur X (plus exactement sous forme de classes d’équi­
valence de telles fonctions).
Définition. On dit qu’une fonction/ sur X est sommable pour la mesure p
si existe une suite { /,} ci S(X 9 p ) 9 telle que
1) la suite {/„} est fondamentale dans S(X 9 p) pour la distance d± ;
2) f„ f presque partout pour la mesure p sur X.
Il est clair que si la fonction / est sommable et g est une fonction équiva­
lente à / , alors g sera également sommable (il suffit de considérer la même
suite {/,}). L’espace des classes d’équivalence des fonctions sommables est
n o té L i^ , p ) .
Prouvons que si p(X) < °o, toute fonction/ mesurable bornée appartient
à Li(X, p). En effet, soit £*„(/) = {x £ X : k/n ^ f ( x ) < ( k + l)/n }. Posons
00 k
f n(x) = Yj ~ %EkSx). (En fait, cette somme est finie, puisque / est bornée.)
Jl est évident que \f n(x)—f(x )\ < 1/n, de sorte que f n => f et à fortiori
fn f. De plus, {/„} est fondamentale, puisque di(f n9 f m) =
= J \ f n ( x ) —f m{ x ) \ dp <= + p(X). (Nous utilisons la proposition 3)
x
de l’exercice 185.)
Le résultat obtenu admet une généralisation. On dira qu’une fonction
mesurable / sur X est essentiellement bornée si existe une constante C telle
que | f(x ) | ^ C presque partout sur X.
La plus petite de ces constantes (prouver son existence !) s’appelle
borne supérieure essentielle de la fonction | / | et se note ess sup |/ ( x ) |.
30 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

La quantité Æ o(/,g) = ess sup | / ( x ) —g(x)| possède toutes les propriétés


de la distance à l’exception de la séparabilité. L’espace quotient corres­
pondant des classes d’équivalence de fonctions essentiellement bornées est
noté Loo{X, p). Cet espace est complet pour la distance doo. La sommabilité
d’une fonction essentiellement bornée sur un ensemble de mesure finie
se démontre comme celle d’une fonction bornée. Donc, pour p{X) < oo 9
on a
p) c i L x( X , f i ) .

Construisons maintenant une intégrale de fonctions sommables. Pour


cela nous aurons besoin du
Lemme. SÏ{/„} et {gw} sont des suites fondamentales dans S(X, p), presque
partout convergentes vers une même fonction h £ Li(X 9 p), alors di(fn, gn) -*■ 0
pourn oo.
Démonstration. Supposons que cpn = f n—g n. Alors { < } est une suite
fondamentale dans p) et q>n 0. Nous devons prouver que
J* | | dp-*- 0. Supposons le contraire. Il existe alors un ô > 0 et une suite
x
partielle {nk} telle que j \ q>njt\ dp ^ à pour tous les k. En réindexant et en
x
multipliant toutes les fonctions par ô"1 on peut considérer que les inégalités
J | (pn | dp ^ 1 sont réalisées pour tous les n pour la suite initiale.
x
Choisissons maintenant dans {<pw} une suite partielle {cpn^ dite « rapide­
ment convergente » telle que

dl(<pnk, <Pnk+1) ^ 1/2*.

Pour cela il suffit de prendre pour nk l’indice à partir duquel la distance


entre les termes de la suite {<p„} est ^ 1/2k. En réindexant encore la suite on
peut considérer que dx{cpn9 <p„+i) ^ 1/2W+2. On se rappelle que la fonction
<pi est une fonction simple de la forme (4) :
oo

<pi(x) = £ ckUt(x).
k=1
OO
Comme £ \ck \ = J |<pi(x)| dp(x) ^ 1, il existe un N tel que
k= 1 X
N N
Y \ck \ ^ 3/4. Posons A = M Ak et supposons que C = max \ck\ =
k= 1 k=l ls -fc ïs N

= max | (pi{x) | . Le théorème d’Egorov nous dit que dans l’ensemble


x aa
A on peut exhiber une partie E telle que p(E) < 1/(4C) et cp„ => 0 sur l’ensem­
ble B = A\E. Alors J \cpn\ dp -►0. D ’autre part,
B
§ 3] INTÉGRALE 31

J \ n \ d p > J |ç>i| d f i- J |r/a|rfiu3* - ^ - — .C = — ,


B A E

J
B
|Ç>il d P ~ / \<Pn+i\dp
B
d x{(pm <p„+ 1) =s —

Donc

\ < P k \ d p - J \<pk + i \ d n \ s=
(I B

4 *

Cette contradiction prouve le lemme.


Corollaire. Z.Æfonctionnelle IA(f ) = J / ( x ) dp(x), définie pour tout A Ç 21
A
jwr l'espace S(X 9 p) est prolongeable par continuité en une fonctionnelle sur
l'espace Li(X, p).
En effet, si / g Li(X , /z) et { /,} est une suite fondamentale dans
p \ convergente presque partout vers / , on peut poser
Ia ( / ) = lim Jf „ ( x ) d j i { x ) .
A

Le lemme prouvé nous dit que la limite du second membre est indépen­
dante du choix de la suite {/,}.
La fonctionnelle ainsi construite s’appelle intégrale de Lebesgue de la
fonction mesurable / sur l’ensemble A et se note Jf (x ) dp(x).
A
Théorème 13. 1) L'ensemble Li(X, p) est un espace vectoriel
2) Pour tout ensemble A Ç $1 la correspondance f ^ Jf{x ) dp{x) est
A
une fonctionnelle linéaire sur Li(X, p).
3) Pour toute fonction f Ç L\{X, p) la quantité v(A) = J f(x )d p (x ) est

la distance sur Li(Z, p).


Démonstration. Soient / et g des fonctions sommables, { /,} et {gw}des
suites fondamentales de fonctions simples convergentes presque partout
vers / et g . Alors la suite { o f i n + f i g n } est fondamentale et converge presque
partout vers <xf+Pg. Ceci prouve 1). La proposition 2) résulte
de J(< * /+ /% ) d p = lim J ( a f n + f i g n ) d p = a lim J/ „ d p + ( i lim $ g n d p =
a n a n a n A
— a j f d p + fi Jg dp. La proposition 3) se démontre comme la proposi-
A A
32 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

tion analogue du théorème 12. Enfin, la proposition 4) se déduit par un


passage à la limite à partir des propriétés correspondantes de di dans
l’espace S(X , p).
Remarque 1. Nous montrons plus bas que l’espace Li(X, p) est complet
pour la distance d±. Signalons que dans de nombreux problèmes d’analyse
fonctionnelle l’espace Li(X , p) apparaît naturellement comme la complétion
de telle ou telle classe de fonctions pour la métrique intégrale d\. Le fait
que les points de cet espace peuvent être réalisés par des classes d’équiva­
lence de fonctions sommables joue un rôle secondaire.
Remarque 2. Il existe plusieurs procédés de généralisation de l’intégrale
de fonctions simples aux fonctions sommables (voir à ce propos les exer­
cices 195, 196, 197).
2. Fonctions à variation bornée et intégrale de Lebesgue-Stieltjes. Soient
<p et / deux fonctions réelles sur l’intervalle [a, b]. Pour toute partition
T = (/o = a < h < . . . < tn_ i < tn — b) de l’intervalle [a, b] et toute
collection de points f = (fi, . . . , £„), telles que /,*_i ^ ^ /,*,
/ = 1, 2, . . . , h, formons la somme intégrale de Riemann-Stieltjes :

S(T, s ,f , <p) = £ /(!,•) [Ç</,)-? < /,_i)]. (7)


/= 1
Appelons pas de la subdivision T la quantité \(T) = max i).
15=/ =<//
La limite
lim S(T 9 S9f 9 <p), (8)
A(T)-^0
si elle existe, s’appelle intégrale de Riemann-Stieltjes et se note

Le théorème classique de Stieltjes affirme qu’une condition suffisante


d’existence de cette intégrale est que la fonction cp soit à une variation bornée
sur l’intervalle [a, b] et que la fonction / soit continue sur cet intervalle.
Signalons que dans le cas particulier où cp{t) = /, l’intégrale de Riemann-
Stieltjes se transforme en une intégrale ordinaire de Riemann.
La condition imposée à <p d’être à variation bornée est naturelle, sinon
l’expression (7) serait infinie déjà pour les fonctions / constantes par mor­
ceaux prenant les valeurs ± 1 . Donc, dans la suite nous n’envisagerons pour
cp que des fonctions à variation bornée. D ’autre part, si les fonctions / et
cp possèdent un point commun de discontinuité, on s’assure immédiatement
que la limite (8) n’existe pas. Si la fonction / est continue en un point de
discontinuité de cp, la valeur de cp en ce point est sans effet sur la quantité
(7) (voir exercice 223). Par conséquent, nous pouvons admettre dans la
suite que la fonction cp est continue à gauche. A toute fonction cp est associée
une charge v (voir théorème 6).
INTÉGRALE 33

L’intégrale de la fonction / par rapport à cette charge s’appelle intégrale


b
de Lebesgue-Stieltjes. Nous la désignerons par J / ( x ) dv(x). On a le
a
b
Théorème 14. Pour que Yintégrale de Riemann-Stieltjes J / ( x ) dy(x)
a
existe, il est nécessaire et suffisant que f soit bornée et presque partout conti­
nue sur [a, b] par rapport à la mesure | v\. Dans ce cas Yintégrale deLebesgue-
b
Stieltjes J / ( x ) dv(x) est également définie et sa valeur est confondue avec
a
celle de Yintégrale de Riemann-Stieltjes.
Démonstration. Nécessité. Ecrivons (p sous la somme d’une fonction
continue <po et d’une fonction des sauts <pi (voir exercice 215). Alors la
charge v sera aussi une somme de charges v0 et v±. Comme déjà signalé,
la fonction / doit être continue aux points de discontinuité de (p. Donc
l’ensemble Qf des points de discontinuité de / est | j>i [-négligeable. Montrons
qu’il est aussi | v0|-négligeable. Supposons que œf [a, /?] représentent Yoscilla­
tion de la fonction f sur Yintervalle [a, /?] et a>/(x) = lim m/[x—e, x + e ] est
E—
►0
Yoscillation de f au point x. Désignons par Qf(à) l’ensemble des points où
l’oscillation de la fonction / est supérieure à ô :
Qf (ô) = {x Ç [a, b] : œf (x) ^ ô}.

11 est évident que Qf = = ( J ^/("^)* Donc, il suffit de prouver


que chaque ensemble Q/(ô) est | v0 |-négligeable pour ô > 0. Soit donné
e > 0. Il existe une partition T = (/0 = ci < t\ < . . . < / „ = b) assez
fine pour que
Z l?o(*/)-ç>o(fi-1)| > Ivol ([a, b ])-e .
i=l
Alors
Z {I roi ([//—1, ti]) — {(poiti)—(po (ti-1) 1} < e. ( 9)
/=i
Quitte à raffiner la partition T on peut admettre que

£ «/[/,-1, A] l9>o(<i)-9’oO/-i)l <


/= 1
sà, (10)
puisque la fonction / est intégrable et l’expression du premier membre de
(10) peut être représentée sous la forme
sup [S(r, l i , / , <p)-S(T , | 2, / , <p)].

Considérons les termes de la somme (10) qui correspondent aux inter­


valles de la partition de [/,■__i, //] contenant les points de l’ensemble Q/(ô).
3
34 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE (CH. 2

Pour ces termes, la quantité i, /,•] est bornée inférieurement par une
constante ô. Donc, (10) entraîne que

< s,

où la somme est étendue aux intervalles de la partition mentionnés.


De (9) il résulte que E ' \ vq\ ([/,•_i, r,-]) < 2s, c’est-à-dire la |v0|-mesure
globale des intervalles indiqués est inférieure à 2s.
Mais ces intervalles recouvrent l’ensemble f2/(<5) tout entier, sauf peut-
être un nombre de points fini confondus avec les points de la partition T.
Comme la \v0\-mesure d’un point est nulle (la fonction <p0 est continue)
on voit que | v0(&f(ô)) | < le.
Suffisance. Supposons que la charge v est représentée sous la forme
jw+ —ju_, où n+ et fj>_ sont des mesures finies sur l’intervalle [<?, b] et ; vl =
= /*+ + /* -
Si | v\ (Qf) = 0, alors /z+(f2/) = /x_(f2/) = 0. D ’autre part, si la fonction
(p est ^-intégrable et ^-intégrable, alors elle est v-intégrable. Ceci montre
que dans la démonstration de la suffisance on peut se borner aux cas d’une
charge positive (ou d’une fonction monotone (p). Dans ce cas, de même
que dans la théorie ordinaire de l’intégrale de Riemann, nous pouvons
utiliser le critère de Darboux : une condition suffisante d’intégrabilité de
/ est que la borne inférieure en T de l’expression du premier membre de
(10) soit nulle.
Soit donné e > 0. Désignons par M l’oscillation de la fonction
/ sur [a9 b] et par V la variation de la fonction cp sur [a, b]. L’ensemble Of{à)
est de mesure nulle pour tout ô > 0. D ’autre part, cet ensemble est fermé,
donc compact. Par conséquent, on peut le recouvrir par un nombre fini
d’intervalles dont la somme des mesures est ^ ej{2M). L’oscillation de /
est inférieure à ô en tous les points de la partie restante de l’intervalle
[ia, b]. On montre immédiatement (l’analogue du théorème de continuité
uniforme d’une fonction continue sur un intervalle) qu’il existe une parti­
tion de cet ensemble en un nombre fini d’intervalles telle que l’oscillation de
/ soit ^ ô sur chaque intervalle de cette partition. Prenons pour ô la quantité
e/(2V). Alors, pour la partition T construite, on peut majorer le premier
membre de (10) par la constante M • -h — - V = e, c.q.f.d.
Pour calculer les intégrales de Riemann-Stieltjes et Lebesgue-Stieltjes
il est commode d’utiliser les propriétés décrites dans les exercices 220,
223, 224, 225.
3. Propriétés de l ’intégrale de Lebesgue. Nous avons décrit plus haut
(voir théorème 13) quelques propriétés importantes de l’intégrale de Lebes­
gue. Nous allons nous servir constamment de ces résultats. Nous considérons
aussi les propriétés de l’intégrale rattachées au passage à la limite, aux
produits de mesures et à la dérivation des charges.
Théorème 15. (Théorème de Lebesgue de convergence bornée). Soft
{fn} une suite de fonctions pi-sommables sur un ensemble X, bornée en module
§ 3] INTÉGRALE 35

par une fonction (p fixée non négative pi-sommable sur X et convergente pi-
presque partout sur X vers une fonction fi
Alors la fonction f est pi-sommable sur X et
lim jf „ d p = dp
"—~ A A

pour tout ensemble A pi-mesurable.


Démonstration. Pour tout ensemble mesurable A posons v(A) = J cpdpi(x),
A
La mesure v est finie sur X en vertu du théorème 13.
Lemme. Si une fonction g est mesurable et bornée sur X , alors la fonction
/ = (pg est pi-sommable et [ f{x ) dpi(x) = \g{x)dv{x) pour tout ensemble
A A
A pi-mesurable.
Démonstration. Considérons l’ensemble M des fonctions g sur X vérifiant
le lemme. Il est évident que M contient toutes les fonctions caractéristiques
des ensembles mesurables. En effet, si g = alors
J / dpi = J ( p%Bdp, = J cpdpi = v(AC[B) = \gdv.
A A ADB A

Donc M contient les combinaisons linéaires finies de telles fonctions.


Soit maintenant g une fonction mesurable bornée sur X. Posons g_(X) =
= — [«£(*)]» g+(x) = £ _ ( x ) + L Alors g±(x) Ç M et g-(x ) =s g(x) =s
g+(x). Donc Jg - clv = J (pg-{x) dp(x) =s J (pg dp J <pg+ dp = Jg+ dv.
A A A A A
Pour « — oo le premier et le dernier termes tendent vers J g dv. Par
A
conséquent, g Ç M et le lemme est démontré.
Revenons à la démonstration du théorème 15. Définissons les fonctions
f n(x)l<f(x) si cp(x) ^ 0,
g»(x) =
0 si q?(x) = 0,
f(x)l<p(x) si (p(x) ^ 0 ,
g(x) =
0 si cp{x) = 0.
D ’après l’hypothèse du théorème, les fonctions g„(X) possèdent les
propriétés: i^„(x)| ^ 1, g„(.v) g. Nous devons démontrer que
lim Jf n(x)dp = Jf dpi. En vertu du lemme ceci revient à affirmer que
A A
lim Jg„(.x) dv = Jg dv. Donc nous avons ramené la démonstration du
71 A A
théorème de Lebesgue au cas particulier où la mesure de l’espace X est finie
et les fonctions considérées, bornées en module par une même constante.
Dans ce cas, le théorème se déduit sans peine du théorème d’Egorov.
3*
36 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L'INTÉGRALE [CH. 2

Théorème 16. (Théorème de B. Lévi de convergence monotone). Soit


{fn} une suite monotone croissante de fonctions pi-sommables sur un ensemble
X. Posons f (x ) = lim f„(x) (la valeur -f oo est possible).
n — oo
1) Si Jf n(x) dp(x) sont bornées dans leur ensemble, alors
les intégrales
x
la fonction f{x ) est sommable et Jf(x )d p (x ) = lim Jf n(x)dp(x).
X n oo x
2) Si lim Jf n(x) dp(x) = + oo, alors la fonction f (x) n'est pas sommable.
00 x
Démonstration. 1) En retranchant la fonction f \ de toutes les fonctions
f n et de / , nous pouvons admettre que f n ^ 0 et / ^ 0. Soit E l’ensemble
où la fonction f{x ) prend la valeur + ° ° . Alors £ = f^UiSjVw, où
N n
Enh = {x £ X : f n{x) s» N}. On a j f n(x)dp 2* N-p(ENn).
Comme
r ENn
J f n{x) dp ^ C pour tous les n, on obtient p (En,i) ^ C/N ; d’où p(E) =
x
= lim lim p(ENn) = 0.
N —►00 n 00
Donc, la fonction / est presque partout finie. Montrons qu’elle est
sommable. A cet effet, le moyen le plus simple est d’utiliser le résultat de
l’exercice 197. Soit A un ensemble de mesure finie sur lequel f{x ) est bornée
supérieurement. Alors
Jf (x ) d /1 = lim j f,{x) dfi =s lim Jf»(x) d^(x) =s C,
A n-+oo A x

ce qui prouve la sommabilité de / . Le reste de la proposition 1) et la propo­


sition 2) résultent du théorème de Lebesgue de convergence bornée.
Lemme de Fatou. Si une suite {fn} de fonctions p-sommables non négatives
possède les propriétés suivantes :
1) Jf n(x) dp ^ C pour tous les n ;
x
2) f n(x) f (*) presque partout sur X 9 alors f est une fonction p-sommable
et Jf dp ^ C.
x
Démonstration. Remplaçons le passage à la limite f n -+ f par deux passa­
ges à la limite monotones. Plus exactement posons
gkn(x) = m in{/„(*), f n+i(x), . . . , /„+*(*)},
g n(x ) = lim g kn(x ).
fc— 00
Alors lim gn(x) = f(x ) pour presque tous les x. De la monotonie de l’in-
n —*-°o
tégrale il résulte que ) g ndp ^ C, et du théorème 16, q u e/ est sommable
x
et Jf dp ^ C, ce qui prouve le lemme.
x
§3] INTÉGRALE 37

Etablissons la complétude annoncée de l’espace Li(X , p) à partir des


propriétés obtenues de l’intégrale.
Théorème 17. Uespace L±(X, p) est complet.
Démonstration. Soit { /,} une suite fondamentale dans L^X, p). Quitte à
passer à une suite partielle, on peut admettre que {fn} possède la propriété :
di (/„, fn+i) < 1/2”. Posons (p1 = / i , = f n - f n - i pour n ^ 2. D ’après le
oo
théorème 16, la série Y |<p*(X)| est partout convergente vers une fonction
n=1
(p{x) sommable presque partout finie. Donc, la série Y <Pn(x) converge pres­
que partout vers une fonction /( * ) . Il s’ensuit que f n - + f presque partout
sur X . D ’autre part, toutes les fonctions f n sont bornées en module par la
fonction <p(x). Le théorème de convergence bornée (cf. théorème 15) nous
dit que lim J \f n{x)—f{x )\ dp = 0. Donc f n - * f dans l’espace Li(X, p \
n-^oo x
c.q.f.d.
Une autre propriété utile de l’intégrale de Lebesgue est la propriété de
continuité absolue.
Théorème 18. Soit f ç Li(X, p). Alors pour tout e > 0, il existe un
ô > 0 tel que p(A) < ô implique Jf (x ) d p < e.
A
Démonstration. Le théorème affirme en fait la continuité de l’application
l/\ A j f ( x ) d p de l’espace métrique L{ X ) des ensembles mesurables

(voir exercice 100) dans R. Si % est la fonction caractéristique d’un sous-


ensemble mesurable de mesure finie dans X , alors l’application Ix est mani­
festement continue. Ceci vaut également pour 7/ si f est une combinaison
linéaire de fonctions caractéristiques. D ’autre part, si f n f dans L^{X, p ),
alors I/n ~+ If uniformément surL(X). Reste à utiliser le fait connu : la
limite uniforme de fonctions continues est une fonction continue, c.q.f.d.
Revenons maintenant à la démonstration du théorème 7 § 1, n° 3 relatif
au produit de mesures. Supposons que (X , S 9 p) et (T, T, v) sont les mêmes
que dans le théorème indiqué. Pour chaque ensemble C = A x B du semi-
anneau S x T posons fc(x) = %a(x)v(B). Il est évident que (pX v)(C ) =
= p(A)Xv(B) = jfc (x )d p . Si l’ensemble C se représente sous la forme
x
C = Ck, Ck € S x T , alors la cr-additivité de v entraîne l’égalité fc(x) =
= Ç fc k(x). D ’après le théorème de Lebesgue de convergence bornée il
résulte de cette égalité que

{ fc(x) dn(x) = Y J fck{x) d/4 x),


X k= 1 x
38 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

donc
(fiXv) (C) = £ (,«X v) (C/c),
k= 1

ce qui prouve le théorème 7.


Etudions plus en détail l’application C ^ fc introduite plus haut.
Prolongeons-la à l’anneau R( S x T ) par la formule

*=1
Il est immédiat de vérifier que
Il fc x~ fc 2 1Ui(x, iu) ^ (^X v) (Ci A C2).
(En effet, si C i = A iU B , C2 = ;42U2?, où B = C iflC 2, alors fc x—fc«_ =
= j A x—j A 2, / q A Co = fAx 2‘)
Donc la correspondance C *~+fc se prolonge en une application de toute
la (T-algèbre des ensembles (^x^-m esurables de L( XxY ) dans Li(X, p)
par la formule f imCn = lim f Cn (la première limite est considérée dans
n n
L (X x T ), la seconde, dans L\{X , ju)).
Lemme. So/Y C £ L { X x Y). Pour presque tous les x £ X Vensemble
C* c Y défini par Cx = {y £ Y : (x, y) £ C} est mesurable par rapport à la
mesure v et v(Cx) = /c(x ).
Démonstration. Pour les ensembles élémentaires (c’est-à-dire les ensembles
de l’anneau R(SxT)) ceci est vrai par définition de /c . D ’autre part, si
{C(w)} est une suite monotone d’ensembles, alors la cr-additivité de la mesure
v entraîne : v^lim C£°j = lim v(C£>). Par conséquent, la propriété
v(Cx) = fc(x) est préservée par les passages à la limite monotones. Mais
tout ensemble mesurable C peut être déduit, à un ensemble de mesure nulle
près, à partir d’ensembles élémentaires par deux passages à la limite monoto­
nes. En effet, soit Cn un ensemble élémentaire approximant C avec une

précision de 2~n pour la mesure pXv. Posons C = f ] U Cw+/:, alors


>7 = 1 k=1
(pXv)C U C,** = 0, 21-". D ’où (fi'Xv)x
k=1
X ( C a C) = 0.
Donc f c et sont confondues presque partout et, par suite, pour
presque tous les . r Ç l o n a f c(x) = /^(x) = v(Cx) = v(Cx), c.q.f.d.
Théorème 19. Soient p et v des mesures o-finies, C, un sous-ensembles
{pXv)-mesurable dans X X Y . Posons Cx = {y Ç Y: (x, y) Ç C}. Alors, powr
p-presque tous les x £ X, l'ensemble Cx est v-mesurable, la fonction f c { x ) =
= r(C^) est p-mesurable et
(ftX r)(C ) = j f c (x) dfi(C), ( 11)
X
INTÉGRALE 39

égalité dans laquelle les deux membres peuvent simultanément prendre la


valeur -h 00.
Démonstration, Si l’ensemble C admet une mesure finie, alors le théorème
résulte du lemme précédent et du fait que l’égalité (11) est préservée par un
passage à la limite (à gauche dans l’espace L (Z x Z ), à droite dans L i(Z , p)).
Si la mesure de l’ensemble C est infinie, il existe une famille croissante
de sous-ensembles de mesure finie Cn c C telle que Cn = C et
(p x v) (C„) - oo. Alors fc(x) = lim f Cn(x) et
n

J fc n(x) d\x = 0*X V) (C„) - oo.


X

Donc f c est mesurable et non sommable, c.q.f.d.


Ce théorème justifie en particulier une méthode bien connue de calcul
des surfaces de figures planes (resp. des volumes des corps) par intégration
de la longueur (resp. des surfaces) de leurs sections.
Remarque 1. Les espaces (Z, p) et (Z, v) figurant symétriquement dans
le théorème 19, celui-ci reste vrai si on intervertit ces espaces. Donc
(>X v)(C ) = J /x(C'y) dv(y), (110
Y

où C'y = {.v Ç Z : (*, y) £ C}. D ’où


J v(Cx) d[x(x) = j n(Cy) dv(y). (12)
X Y

Remarque 2. Ce théorème est valable aussi pour le produit d’un nombre


fini quelconque d’espaces. Dans le cas de trois espaces (Z, p ), (Z, v), (Z, X) il
devient
(/xXvxX) (C) = J M Çx.,)d(itXv) (x, y) = j (,<xX v) (Cz) dA(z), (13)
XXY Z


CXt y = {z e Z : (.x , y 9 z) € C},
C2 = {(*, y) € X X Y : (x 9 y, z) Ç C}.
Théorème de Fubini. Soit / ( x , y) une fonction sommable sur le produit des
espaces (Z, p) et (Z, v). On a alors les assertions suivantes :
1) Pour p-presque tous les x Ç Z, la fonction f ( x 9 y) est sommable sur Y et
son intégrale sur Y est unefonction sommable sur X ;
2) Pour v-presque tous les y £ Z, la fonction f (x, y) est sommable sur X et
son intégrale sur X est unefonction sommable sur Z.
3) On a
J f{x, y) d(nxv) (x, y) = J / Jf(x , y) Jj'(y)\ dn(x) =
XXY X \Y 1

f(x , y) d(i(x)^J dv(y). (14)


40 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

A) Pour les fonctions (pXv)-mesurables non négatives, Vexistence de l’une


des intégrales itérées dans (14) entraîne la sommabilité de f su rX x Y .
Démonstration. La décomposition / = / + —/ _ ramène la démonstration
au cas d’une fonction non négative. Considérons le produit des espaces
(Z, p), (F, v \ (R, A), où A = dz est la mesure ordinaire de Lebesgue, et
l’ensemble C c Z x F X R défini par
C = {(*, y, z) £ X x Y x R : 0 ^ z ^ f ( x , y)}.

Appliquons la relation (13) à ce cas. On a

Cx>y = {z 6 R : 0 ^ z ^ f { x , 7)} ; A(C*.,) = / ( * , y),


C* = {(y, z) G F x R : O ^ z ^ f(x, y)} ; (vX A) (C*) = J / ( * , y) rfvOO»
y
d’où l’on déduit immédiatement toutes les propositions du théorème.
Signalons que la sommabilité de / dans 1), 2), 3) et la non-négativité dans
4) sont des conditions essentielles (comparer avec les exercices 239 à 242).
Définition. Soient donnés un ensemble X, une <r-algèbre 91 c P(Z),une
mesure cr-finie fi et une charge finie v sur 91. On dit que la charge v est
absolument continue par rapport à fi si p(A) = 0 implique v(A) = 0. Deux
charges vi et v2 sont équivalentes si la condition | vx \ (A) = 0 et la condition
| v2\ (A) = 0 sont équivalentes.
Théorème de Radon-Nikodym. Toute charge finie v absolument continue,
par rapport à une mesure fi est de laforme
v(A) = j/(x)dfi(x), (15)
A

où f est une fonction de Li(Z, p). La fonction f ( comine élément de l’espace


L i(Z , p)) est définie defaçon unique par la charge v.
Démonstration. Pour tout nombre rationnel r posons vr — v—rp.
D ’après l’exercice 136 on peut représenter l’ensemble X sous la forme
A? U A^de sorte que la charge vr est non négative sur A+ et non positive
sur AT- Pour tout nombre réel c posons Ac = (J A+. Il est évident que
r > c
{Ac} est une famille décroissante d’ensembles mesurables : ACl c AC2 pour
ci > c2. Montrons que A - 0 0 = P) Ac et que le complémentaire de
c
Aoo = \^J Ac sont de mesure nulle. En effet, si A c A-**, alors vr(A) s» 0
c
pour tous les r , ce qui n’est possible que pour p(A) = 0. Si, par contre,
A œ X \ A ^ alors vr(A) 0 pour tous les r , ce qui n’est possible aussi
que pour p(A) = 0. D ’autre part, par construction la famille {Ac} est
continue à droite : Ac = fl At+e. Il existe donc une fonction / sur X
e>• 0
telle que Ac = {* £ X : f ( x ) > c). La fonction / est mesurable puisque
tous les ensembles Ac le sont par construction.
§3] INTÉGRALE 41

Supposons maintenant que E est un ensemble quelconque de mesure


finie. Alors (voir exercice 187)

( f ( x ) d ( i = lim Y — A e CI A k =
£ n oo k \ n n /

= lim

Par ailleurs, par définition de Acy on a

viE ^AkXA k+À ^ 4*


\ n n / \ n n 1 \ n n J
ce qui prouve (15) pour les ensembles de mesure finie. La finitude de la
charge v (cf. exercice 134) entraîne maintenant la sommabilité de / et la
véracité de (15) dans le cas général. L’unicité de/(com m e élément de LffX, p))
résulte de l’exercice 192, c.q.f.d.
Corollaire. Si p est une mesure sur X et v une charge finie absolument
continue par rapport à p, alors pour tout e > 0 // existe un ô > 0, tel que
p(A) < à entraîne | v\ (A) < s.
En effet, le théorème de Radon-Nikodym nous dit qu’il existe une fonc­
tion / Ç L^X, p) telle que v(A) = j f dp. Alors \v\ (A) = j \ f \ d p , et la
A A
proposition annoncée découle du théorème 18.
CHAPITRE 3

ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES


ET OPÉRATEURS LINÉAIRES

§ 1. Théorie générale
1. Topologie, convexité et semi-normes. Nous considérons des espaces
vectoriels L sur les corps R et C. Si la proposition envisagée ne dépend pas
du choix du corps, nous écrirons K au lieu de R ou C. Etant donnés deux
sous-ensembles A et B de L et deux nombres A et p de K , on désignera par
XA + pB l’ensemble des éléments z £ L de la forme Xx+py, où xÇ.A,
y € B.
Définitions. On appelle segment (resp. intervalle) de L d’extrémités x et y
l’ensemble des points z £ L de la forme z = r x + ( 1 ~ t ) y 9 0 ^ r ^ 1 (resp.
.0 < x < 1).
On dit qu’un ensemble £ c L est convexe s’il contient deux quelconques
de ses points avec l’intervalle qui les joint. Un ensemble E c L est dit
équilibré si <xE c E pour tout a Ç K, |a | 1.
Un ensemble JE1cz L est dit absorbant si U AjE = L.
A£JC
On appelle semi-norme une fonction p sur L à valeurs non négatives,
(éventuellement p{x) = c» ) possédant les propriétés suivantes :
1) p(Xx) = |A | p(x), A Ç K, x £ L (homogénéité) ;
2 ) p(x+ÿ) ^ P(x)+P(y) (sous-additivité).
La condition 1) implique que p( 0) = 0.
On appelle norme une semi-norme prenant une valeur non nulle finie
pour tout x non nul de L .
On appelle boule unité pour la semi-norme p l’ensemble Bp =
= {x € L : p{x) ^ 1}.
On appelle fonctionnelle de Minkowski d’un ensemble B a L la fonction
pB(x) = inf A (si x$ XB pour aucun A > 0, alors on convient que
a>o, * e XI3
Pb (x ) = + = o ).
Les correspondances p »-*■ Bp et B pB sont presque réciproques l’une
de l’autre si p parcourt l’ensemble des semi-normes sur L et B est l’ensemble
des ensembles équilibrés convexes. La réserve « presque » tient au fait que
des ensembles B différents peuvent avoir la même fonctionnelle de Minkowski
pB(voir exercices 267,268).
§ 1] THÉORIE GÉNÉRALE 43

Théorème 1. ]) Si p est une semi-norme, la boule unité Bp est un ensemble


équilibré convexe.
2) Si p est une norme, alors Bp est un ensemble absorbant ne contenant
aucune droite tout entière ( c'est-à-dire un sous-espace de dimension 1) dans L.
3) Si B est un ensemble équilibré convexe, alors pB est une semi-norme ;
4) Si B est un ensemble absorbant équilibré convexe ne contenant aucune
droite, alors pB est une norme.
5) Pour toute semi-norme p on a pBp = p.
Démonstration. Les propositions 1) et 2) résultent immédiatement des
définitions. Prouvons 3). L’homogénéité de la fonctionnelle pB est évidente.
Supposons que B est un ensemble convexe et prouvons que pB est une
fonction sous-additive. Soient x, y ÇL. Si pB(x) ou pB(ÿ) sont infinies, cela
est évident. Si pB{x) = 0, alors Xx £B pour tous les À > 0. Donc, le fait
que y £ B entraîne que (1 —e)y+x = (1 —e)y+e-^- £ B pour e £ ]0, 1[.
Donc, l’inégalité pB(y) < 1 implique que /te((l —e)j>4-x) 1 pour tous
les s € ]0, 1[. D ’où il résulte que pB( y + x ) ^ PB(y). Reste à étudier le cas
où pB{x) et pB(y) sont différentes de zéro. Considérons les vecteurs
1 _S 1“ s
xe = —— x et v£ = — y. Par définition de la fonctionnelle de Min-
P b (x ) pB(y) 7
kowski on a xe, ye € B pour e > 0. Comme B est convexe il s’ensuit que
rx£+ ( l —r)ye £ B pour r Ç [0, 1]. En particulier, pour r = p ~(x)+p (y) on

obtient p ^ + p t e ) € B‘ Donc M x +>’) ^ Pour e =“ °»


d’où résulte la sous-additivité de pB. Les propositions 4) et 5) se vérifient
sans peine.
Définition. On appelle espace vectoriel topologique (en abrégé e.v.t.)
un espace vectoriel L sur le corps K muni d’une topologie pour laquelle
sont continus l’addition et le produit par un nombre.
Exemple 1. Soit p une semi-norme finie sur L ; prenons pour base
de la topologie de L l’ensemble des boules ouvertes Bp{x , r) =
= { y € L : p ( x - y ) < r}.
Vérifions qu’on obtient ainsi un espace vectoriel topologique. En effet,
soient x, y U, un voisinage du point x + y £ L. Par définition de la
topologie, l’ensemble U contient une boule de la forme Bp(x+y, /*), r > 0.
Posons U± = Bp{x , r/2), U2 = Bp(y 9 r/2). Alors, Ui et U2 sont ouverts et
C/jL-f U 2 c Bp( x + y 9 r) cz U en vertu de la sous-additivité de p. Ce qui
prouve que l’addition est continue.
Soient maintenant x € L, X Ç K et U un voisinage du point Xx £ L. Alors
U contient la boule Bp(Xx, r), r > 0. Posons Ve = {p £ K : | X—p | < e},
Uô = Bp(x, ô). Si p € Ve, y € Uâ, alors,
p(Xx-py) p(X x- px) +p (p x—{iy) ^ ep(x)-f (| A|-f e)ô.
44 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. S

Il est évident que cette expression est inférieure à r pour des e et ô


o
positifs assez petits. Donc Ve Uà c Bp(hx, r) c U9 ce qui prouve que la
multiplication est continue.
Exemple 2. Soit {p ^ ^ a une famille de semi-normes finies sur£. Prenons
pour base de la topologie de L l’ensemble des boules BPa(x 9 r), a Ç
x £ L 9 r > 0 et leurs intersections finies. Comme dans l’exemple 1 on vérifie
que cette topologie fait de L un espace vectoriel topologique. De tels espaces
sont appelés polynormés.
Remarque 1. Toute semi-norme finie sur l’espace L définit une applica­
tion de L dans l’ensemble R+ composé de tous les nombres réels non néga­
tifs. La topologie définie plus haut est la plus faible des topologies pour
laquelle sont continues toutes les semi-normes de la famille {pa}a ça-
Remarque 2. Dire que les semi-normes p sont continues, revient à dire
que les boules 2^(0, 1) sont ouvertes.
Définition. On appelle espace vectoriel topologique localement convexe
(en abrégé e.l.c.) un e.v.t. muni d’une base d’ensembles convexes.
Il est évident que les e.v.t. des exemples 1 et 2 sont des e.l.c. L’e.v.t. de
l’exemple 2 est le plus général de tous les e.l.c. Plus exactement on a le
Théorème 2. Dans tout e.l.c. L on peut définir une topologie à raide d'une
famille de semi-normes {/?a}a € a- Pour une telle famille on peut prendre l'en­
semble de toutes les semi-normes continues sur L.
La démonstration s’appuie sur la proposition suivante.
Lemme. Tout voisinage de 0 dans un e.l.c. L contient un ensemble équilibré
convexe ouvert.
Démonstration du lemme. Soient U un voisinage quelconque de 0 et
0 c U un voisinage convexe ouvert de 0 dans L. La continuité du produit
par un nombre sur L entraîne l’existence d’un nombre e > 0 et d’un voisinage
ouvert V a L de 0, tels que B^V c Ü9 où Be = {A £ K : | A| < e). Suppo­
sons que W désigne l’enveloppe convexe de l’ensemble B6V, c’est-à-dire
N
l’ensemble de tous les vecteurs de la forme Y t kx k9 où xk € BeV, et que les
k=i
coefficients t k sont tels que
N
O ^ T /c^ 1, Y %k = 1
k= 1

(comparer avec l’exercice 269). Alors l’ensemble W est ouvert, convexe,


équilibré et contenu dans Ü a U, ce qui prouve le lemme.
Démonstration du théorème 2. D ’après le lemme et la proposition 3) du
théorème 1, sur L est définie une famille non vide de semi-normes continues
possédant la propriété décrite dans l’exemple 2. Munissons L d’une topo­
logie d’espace semi-normé en prenant pour {p^ ^ A la famille de toutes les
semi-normes continues sur L. Il est évident que cette topologie n’est
o
pas plus
forte que la topologie initiale, puisque toutes les boules Bpf x , r) sont
ouvertes pour la topologie initiale. D ’autre part dans chaque voisinage de 0
pour la topologie initiale, on peut inscrire un ensemble ouvert équilibré
THÉORIE GÉNÉRALE 45

convexe W , donc la boule BPw{0,1). Par suite, la topologie de l’espace


semi-normé n’est pas plus faible que la topologie initiale, c.q.f.d.
En général, on n’étudie que les e.v.t. séparés (ou de Hausdoiff), c’est-à-
dire des espaces tels que deux points quelconques possèdent des voisinages
disjoints.
Théorème 3. Dans tout e.v.t. L il existe un sous-espace L 0 unique tel que
1) tout voisinage non vide d'un point x € L contient l'ensemble x-t-Lo ;
2 ) l'espace quotient LjLo muni de la topologie quotient naturelle est
séparé.
Démonstration. Soit L0 l’intersection de tous les voisinages non vides
de 0. La continuité de l’addition et du produit par un nombre entraîne que
L 0 est un sous-espace et que 1) est vraie. Si, d’autre part, x et y sont deux
points quelconques de l’espace quotient L/L0, il existe un voisinage U de 0
dans L/L 0 ne contenant pas x —y. De la continuité de la soustraction il résulte
qu’il existe un voisinage F de 0 tel que V—V c U. Donc x + V et y + V
sont des voisinages disjoints de x et y , c.q.f.d.
Exemple. Dans l’espace semi-normé (L , { p ^ ^ a) L o est confondu avec
l’ensemble sur lequel les semi-normes p « s’annulent.
Une même topologie sur un e.l.c. L peut être définie par des familles
différentes de semi-normes. Deux familles de semi-normes { p ^ ^ a et
{qp}p €b sont équivalentes si elles définissent la même topologie. On démontre
que deux familles de semi-normes sont équivalentes si et seulement si toute
semi-norme d’une famille est majorée par une combinaison linéaire finie de
semi-normes de l’autre famille et inversement.
Dans la suite on n’étudiera en principe que des espaces semi-normés
séparés. Les plus importants d’entre eux sont ceux qui mettent en jeu une
famille A finie ou dénombrable. Si A est finie, on peut remplacer la famille de
semi-normes {/?«} par une seule semi-norme p = ]T pa qui définit la même
<i£A
topologie que cette famille. Pour que L soit séparé, il est nécessaire et suffi­
sant que la semi-norme p soit une norme. Les e.v.t. dont la topologie peut
être définie par une norme sont dits normables. Si la norme p définissant la
topologie est fixée, ils sont dits normés. Si A est dénombrable, L n’est
généralement pas normable. Cependant, tout e.v.t. dénombrablement normé
est métrisable, c’est-à-dire sa topologie est définie par une métrique. De plus,
cette métrique peut être considérée comme étant invariante par les tran­
slations*). Une telle métrique est la fonction

d(x, y) Ë 2 ~" 1 p+ n(p n(x ~x y- )y )


= n=1 *

2. Espaces duals. Les espaces vectoriels topologiques forment une


catégorie dont les morphismes sont les applications linéaires continues.

*) En général, on appelle espace vectoriel métrique un espace vectoriel muni d’une


métrique invariante par les translations. Nous suivrons cette terminologie.
46 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

On désigne par L 2) l’ensemble de toutes les applications continues


linéaires d’un e.v.t. L± dans un e.v.t. L2. Il est évident que L2) est un
espace vectoriel sur K. Le cas L 2 = K présente un intérêt particulier.
Soit donné un e.v.t. L. L’espace Jl(L , K ) désigné généralement par L
s’appelle espace dual de L et ses éléments, fonctionnelles continues linéaires
sur L .
Si L est un espace normé, alors on peut aussi munir L ' d’une norme par la
formule
l/(*)l
ll/IU ' = sup n*iL (O
x?±0
(voir exercice 282), où \ \ x \\ l désigne la norme de x 6 L.
De façon analogue, si L est un espace polynormé muni d'une famille de
semi-normes {/?a}a € A, alors on peut munir U de la famille de semi-normes
{p'<x}<x.dA (généralement non finie)
</(x)\
P*(f) = SUP ( 2)
Pj,x)
{.v : p j x ) ^ 0}

L’espace L muni de la topologie définie par la norme (1) est appelé


fortement dual de L .
On définit la topologie faible sur tout e.v.t. L par une famille de semi-
normes p/(x) = |/ ( x ) |, où / parcourt U ; pour désigner la convergence
faible des suites on se sert du symbole xn x.
La topologie faible est définie pour l’espace L' par la famille de
semi-normes px( f ) = |/ ( x ) |, où x parcourt L .
On appelle espace de Banach un espace normé complet.
Théorème 4. Le dual ( L \ p ') de tout espace normé ( Lyp ) est complet*).
Démonstration. Soit {/„} une suite fondamentale d’éléments de L \
Pour chaque x £ L la suite numérique f n(x) est fondamentale et par suite
admet une limite que nous désignons par f{x). Vérifions que / € Z/. La
linéarité de / s’obtient par un passage à la limite à partir de la linéarité de f„.
Dire q u e /e st continue revient à dire qu’elle est bornée sur la boule unité Bp
(voir exercice 281) ; or, ceci résulte du fait que { /,} est fondamentale et de la
majoration
\ m \ ^ P\ f ) p { x ) . o)

Enfin, l’assertion p ' ( f n - f ) — 0 s’obtient par passage à la limite pour


m -►oo dans l’inégalité p '(fn—fm) < £, valable pour les m, m assez grands,
puisque {f „} est fondamentale, c.q.f.d.
Tout espace normé L peut être naturellement plongé dans l’espace bidual
L" (voir exercice 303). Si cette injection est un isomorphisme sur L" tout
entier, l’espace L est dit réflexif Les topologies faible et ^-faible de tels
espaces sont confondues.

*) Ici et dans la suite on entendra par espace dual un espace fortement dual si le
contraire n’est pas spécifié.
THÉORIE GÉNÉRALE 47

La correspondance L — L'est prolongeable en un foncteur contravariant


dans la catégorie (B de tous les espaces de Banach (les morphismes sont les
opérateurs linéaires continus). Plus précisément, à tout opérateur A € JL
(Zi, Lo) on peut associer un opérateur adjoint A ' agissant de Lo dans L[ par
la formule
A f(x) = f ( A x ), où / 6 1,2, x £ Lj.
On appelle norme de Vopérateur A £ j ï ( L lyL2) le nombre ||^4|| =
\\A x \\l
= 0 iM iC '
Théorème 5. La norme de l'opérateur A' est confondue avec celle de A.
Démonstration. Calculons la norme de A'. Par définition

IM'II = s u p - w î r = sup 1^711 = sup \(A'f)(x)\ =


l ! * l l * i

= sup \f(Ax)\ = sup \FÀx ( f ) \ = sup | | F ^ | | = sup \\Ax\\ = ||^ ||..


i i / | l * l 11/11*1 11*11 11*11*1
11*11*1 11*11*1

(Nous avons utilisé l’égalité ||F ^ || = ||/Lx||, où Fy Ç (L2)' est l’image de


y Ç Lo par l’injection naturelle L (L')', qui est équivalente à l’assertion
de l’exercice 303.)
3. Théorème de Hahn-Banach. Si Li et Lo sont des e.v.t. séparés et de
dimension finie, alors toute application linéaire de Li dans L2 est continue
(voir exercice 300) et, par suite, dim JZ(Ll9 L 2) = dim Li*dim L2. En parti­
culier, dim L' = dim L. Ceci est mis en défaut si la dimension est infinie.
On sait (voir exercice 321) qu’il existe des e.v.t. séparés L de dimension
infinie tels que L' = {0}. Cet inconvénient n’existe pas dans les e.l.c.
Théorème de Hahn-Banach. Soient p une semi-norme sur L , L 0 une partie
de L et f 0 une fonctionnelle linéaire sur L0 telle que |/o(*o)| ^ p(x o) pour
tous les x 0 Ç Lo. Il existe alors une fonctionnelle linéaire f sur L confondue
avec /o sur L 0 et telle que | f {x ) | ^ p(x) pour tous les x £ L.
Démonstration. Considérons la famille Jl de tous les couples (Li, /i),
où Li est un sous-espace de L contenant Lo et / i , une fonctionnelle linéaire
surLi confondue avec f 0 sur L0 et telle que |/i( x i) | ^ p(x i), xi^L±.
Signalons que Jl n’est pas vide, puisqu’il contient le couple (L0,/o). Défi­
nissons sur l’ensemble Jl un ordre partiel en posant (Li, /j) < (L2, fl) si
Li c Lo et si la restriction de f 2 à L\ est confondue avec / i . L’ensemble Jl
satisfait aux conditions du lemme de Zorn : tout sous-ensemble {(La, ffj),
a Ç A de Jl admet un majorant : ( ( j L a, / ) , a € *4, o ù /e s t une fonctionnelle
confondue avec f a surLa. Donc Jl admet un élément maximal (Z, / ) .
Supposons que L ^ L. Soit x 6 L un élément^ non contenu dans Z.
Construisons le prolongement f i de la fonctionnelle / à l’espace L± = L + K x
en posant fi(x+Âx) = /(Jc)-f Âc. Ecrivons les conditions que doit remplir la
constante c f K pour que ce prolongement possède la propriété : !/i(x )| ^
48 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH, 3

^ p (x \ x 6 Li :
\f(x)+Xc\ ^ p(x+ Xx\ x € Z, X^K.
En substituant —Xy à x et en divisant les deux membres de cette inégalité
par |A|, on obtient la condition équivalente
Ic - f ( y ) 133 p ( x - y ) , y^L.
Traitons d’abord le cas K = R. Il nous faut vérifier que la famille d’inter­
valles [ f ( ÿ ) —p(x—y), f ( y ) + p ( x —;>)], y ç Z possèdent un point commun.
Pour cela il suffit de vérifier que l’extrémité gauche de tout intervalle est
située à gauche de l’extrémité droite de tout autre intervalle. Le point cher­
ché sera alors la borne supérieure de toutes les extrémités gauches.
Il reste donc à vérifier l’inégalité
f ( y ù - p ( x - y i ) =s f { y z ) + p ( x - y 2), Ji, y 2 € L.
Or, elle découle immédiatement de
f(yi)-f(yz) p ( y i - y 2) p ( y ! - x ) + p ( x - y 2).
Le théorème de Helly (voir exercice 320) nous permet d’étendre immédia­
tement ce raisonnement au cas complexe. Nous indiquons ici une voie plus
simple. Traitons l’espace Z i comme un espace réel. On peut alors l’obtenir
à partir de Z en lui ajoutant successivement R -x et R*/x. Les prolongements
successifs de la fonctionnelle / nous conduisent à une fonctionnelle linéaire
réelle cp, confondue avec / sur Z et telle que |ç>(x)| «s p(x) pour x £ L\.
Il est évident que la fonctionnelle y)(x) = —icp(ix) possède les mêmes pro­
priétés. Enfin, en posant fi(x) = , on obtient le prolongement
cherché 1/rW! = miÿlüùi et /,( « ) = m=M=» = ,/,(*).
Nous avons ainsi construit le couple (Z i,/i) qui suit (Z ,/) , ce qui contredit
le fait que ( Z ,/) est maximal. Donc la proposition Z ^ L est fausse, c.q.f.d.
' Corollaire 1. Dans tout espace semi-normé L il existe suffisamment de
fonctionnelles continues linéaires pour séparer deux points quelconques.
En effet, si x, y Ç L, x ^ y, alors le lemme du numéro 1 nous dit qu’il
existe un voisinage équilibré convexe de 0 ne contenant pas x —y. Posons
p = pu, Lo = K(x—y), fo(x—y) = 1. D ’après le théorème de Hahn-Banach
il existe une fonctionnelle /Ç L 'telle que f { x ) —f (y ) = 1 et |/ ( x ) | < pu{x).
Corollaire 2. Pour tout espace normé (L, p) et tout vecteur x Ç L, x ^ 0,
il existe une fonctionnelle f Ç (L', p') non nulle telle que
/ ( * ) = p'(f)p(x). (30
Corollaire 3. Pour tout espace normé (L, p) /’injection naturelle de L dans L"
[qui transforme x £ L en la fonctionnelle x ( / ) = /( x ) ) est isométrique. (Com­
parer avec les exercices 303, 304.)
Remarque. Les propriétés de la semi-norme p n’ont pas été entièrement
utilisées dans la démonstration du théorème de Hahn-Banach. Plus préci-
§1] THÉORIE GÉNÉRALE 49

sèment on peut prouver que tous les raisonnements restent en vigueur si


l’on exige que p soit sous-additive et positivement homogène : p(Ax) = Ap(x)
pour ). 0.
De plus, on peut affaiblir les conditions du théorème en exigeant la
réalisation de l’inégalité / 0(x) ^ p(x) (c’est-à-dire que la fonctionnelle ne
soit bornée que supérieurement) ; ceci étant, la fonctionnelle / (x) est justi­
ciable de la majoration / ( x ) ^ p{x).
Voici l’interprétation géométrique du théorème de Hahn-Banach.
Définition. Soient L et M des espaces vectoriels. On appelle variété
linéaire dans l’espace vectoriel L l’image réciproque d’un point par une
application linéaire A : L ^ M. Si l’image de L dans M par l’application A
est de dimension w, on dit que la variété linéaire ^4-1(x), x € A(L ), est de
codimension n. Une variété de codimension 1 s’appelle hyperplan. Donc, les
hyperplans sont les ensembles de niveau des fonctionnelles linéaires.
Théorème 6. (Forme géométrique du théorème de Hahn-Banach). Suppo­
sons que K = R. Si U est un ensemble convexe ouvert dans un e.v.t. L et S
est une variété linéaire ne rencontrant pas U, alors il existe un hyperplan T
contenant S et ne rencontrant pas U.
Démonstration. On admettra que U contient 0. Soit Lo le sous-espace
engendré par S et / 0, une fonctionnelle linéaire sur L0, définie p a r /0(x) = 1
pour x Ç S (la fonctionnelle /o est correctement définie puisque S engendre
L0 et ne contient pas 0). Comme S ne rencontre pas U, la fonctionnelle /o
est telle que / 0(x) ^ pu(x) pour x € L0. La fonctionnelle de Minkowski
pu est sous-additive et positivement homogène : pi/(Ax) = Àpu(x) pour
/. > 0. D ’après la remarque faite plus haut ces propriétés suffisent pour
prouver le théorème de Hahn-Banach dans le cas réel. Prolongeons / 0 en
une fonctionnelle/sur l’espace tout entier, telle que / ( x ) ^ Pu{x) et posons
T = {x € L, / ( x ) = 1}. Alors T est l’hyperplan cherché. En effet, / ( x ) 1
sur U et / ( x ) < 1 pour x Ç U9 puisque U est ouvert.
Corollaire. Soient donnés deux ensembles disjoints convexes U\ et Uo
dans un e.v.t., Fun étant ouvert. Il existe alors un hyperplan T séparant U\
et U2.
En effet, posons U = C/i—C/2, S = {0}. Alors U est un ensemble ouvert
convexe, S , une variété linéaire ne rencontrant pas U. Soit T 0 un hyperplan
contenant S et ne rencontrant pas U. Comme T0 contient 0, il est défini par
une équation / ( x ) = 0, où / est une fonctionnelle linéaire sur L. L’ensemble
U étant convexe et ne rencontrant pas T , la fonctionnelle/prend des valeurs
de même signe sur U.
Supposons, pour fixer les idées, que / ( x ) > 0 pour x Ç CL En se rap­
pelant de la définition de U, on remarque que / ( x i ) > f ( x 2) pour tous les
x i € Uu x 2 € J72. Soit c = sup / ( x 2). Alors l’hyperplan T = (x : / ( x ) = c}
Xi £ Ui
sépare U\ et U2.
Remarque. Il est essentiel d’exiger que Uion U 2 soient ouverts dans
l’énoncé du corollaire (voir exercice 301). Un autre théorème de séparation
d’ensembles convexes est accessible dans l’exercice 302.
4
50 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

4. Espaces de Banach. Les e.v.t. les plus commodes à l’usage et par


conséquent les plus fréquents (surtout dans les problèmes d’application)
sont les espaces de Banach. Ces espaces sont justiciables de trois principes
fondamentaux de l’analyse fonctionnelle linéaire, principes dont l’un (le
théorème de Hahn-Banach) a été mentionné plus haut. Ces espaces donnent
lieu aux théorèmes des fonctions implicites et inverses qui servent de base
à de nombreux résultats de l’analyse fonctionnelle non linéaire. Nous
exhibons ici quelques propriétés élémentaires et constructions d’espaces de
Banach. On trouvera de plus amples détails dans [20], [29] et [15].
Nous commençons par les espaces de dimension finie. L’exemple le
plus connu d’espace de Banach est l’espace /2(n, K \ K = R ou C. Il est
composé de tous les vecteurs * = (xi, . . . , x„) Ç K n9 et la norme y est définie
par la formule _______

iw i = lF / n=l
i w *. (4)
Une extension naturelle de cet espace est l’espace lp{n, K) qui est cons­
titué aussi des vecteurs x 6 Kn, mais sur lequel la norme est définie par
( n \ 1Ip
J'j**!*) '
Il est aisé de prouver par un passage à la limite pour p — °o dans (5) que
||x||oo = max \xi\. (50
1 ss/ss/l
L’expression du second membre de (5) est une norme lorsque p appar­
tient à l’intervalle [1, co] (voir exercice 323). La démonstration de cette
assertion n’est pas évidente et se fait en plusieurs étapes.
On dira que deux nombres p et q de [1, «>] sont conjugués si est réalisée
l’une des conditions équivalentes suivantes :

1) - + - = 1 ;
' p q
2) 0 > - 1 ) ( î - 1 ) = l ;
3) p + q = pq.
Lemme (inégalité de Hôlder). Soient p et q des nombres conjugués de
Alors pour tous x, y € K n, on a
[ 1, c o ] .

Z xty> IW U M I,- ( 6)
t=l
Démonstration. Si l’un des nombres p ou q est égal à ^ , l’inégalité (6)
est évidente. Traitons le cas où p et q sont finis. On se servira du résultat
auxiliaire suivant : si a ^ 0 et b s* 0 et si p et q sont des nombres conju­
gués, alors ab «s aP/p+bqlq. Analytiquement on met en évidence cette
inégalité par un calcul immédiat des dérivées partielles de la fonction
THÉORIE GÉNÉRALE 51

<p(x,y) = xy—x p/p—yq/q. La figure 1 nous donne la signification géomé­


trique de cette inégalité. On voit sur cette figure que cette inégalité se trans­
forme en égalité pour a = b9“1 (ou b = a?-1).
Prouvons maintenant l’inégalité de Hôlder. Les deux membres de l’iné­
galité (6) étant homogènes en x et y, il suffit de considérer le cas \\x\\p =
= 1 = H^llg. (Cette inégalité est évidente si l’un des vecteurs x ou y est

nul). Posons a = |x/|, b = \yi\ dans l’inégalité auxiliaire. On obtient


\xiyi \ <= | Xj|pfp —\yi\q!q- En sommant sur i de 1 à n, on obtient
]WJi + JMÜ _ j

c.q.f.d.
Remarque. La démonstration du lemme fait apparaître la proposition
utile subsidiaire suivante à l’inégalité de Hôlder : pour tout x £ K n non
nul il existe un y Ç Kn non nul pour lequel l’inégalité de Hôlder se trans­
forme en égalité.
D ’où l’on déduit la formule

max Ÿ Xiyi (7)

En effet, le second membre de (7) n’est pas supérieur au premier membre


d’après l’inégalité de Hôlder et atteint cette valeur d’après la remarque
faite plus haut.
Soit X un espace topologique compact. Désignons par C(X) l’espace
vectoriel des fonctions continues sur X. Il est immédiat de voir que cet
espace est normé si l’on pose
ll/ll = max |/ ( x ) |, / € C(X).
x£X

Théorème 7. Soient p et q deux nombres conjugués. U expression ||x ||p


est m e norme pour p 6 [1, » ] . Vespace lp(n, K)' est isomorphe à lq{n, K).
4*
52 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

Démonstration. Soit Yq un compact dans K n défini par Yq = {y € K ”,


< 1}. Construisons une application de K n dans C (79) à l’aide de la
n
formule x h - / , , o ù f x{y) = £ x,^. De (7) il résulte que ||x ||, = \\fx | | c ( k„).
/=1
Or C(Yq) est un espace normé, donc \\x\\p est une norme sur K". La deu­
xième proposition du théorème découle immédiatement de (7) et de la défi­
nition de la norme sur l’espace dual, c.q.f.d.
L’espace lp(n, K) admet une extension. Désignons par lp{K) l’espace des
00
suites dans K telles que £ Ixi \p < 00 • (Pour p = 00 on désignera par l ^ K )
l’espace des suites bornées dans K.) Posons

l!{x„}||„ = sup|x„| pour p = 0°.


n

On montre (voir exercices 324,325) que les espaces lp(K) sont des espaces
de Banach pour tout p £ [1, 00].
Citons maintenant quelques méthodes de construction d’espaces de
Banach à partir d’espaces donnés.
1. La complétion de tout espace normé est un espace de Banach.
2. Si L est un espace de Banach, toute partie fermée L 0 de L est un espace
de Banach.
3. Si L 0 est une partie fermée d’un espace de Banach L, Li = L/L0
l’espace quotient correspondant, alors L\ est un espace de Banach pour la
norme ||x ||Ll = inf ||^ ||l. (Voir exercices 327, 328.)
4. Soient L± et L2 des espaces de Banach, L i® L 2, leur produit tensoriel
algébrique. (Rappelons la définition de L i® L 2 (voir aussi l’exercice 61).)
Soient LiIUL2 l’ensemble de toutes les combinaisons linéaires formelles
des symboles x Q y , o ù x Ç L ±9 y € L2 ; L \ o L2, la partie de L \ □ L2 engendrée
par les expressions de la forme
a) ( x i + ^ n y - x i D y - ^ n y ,
b) x n ( y i + y 2) - x n y i - “x n y 2 ,
c) X x n p y —hfi'ixny) ; A, p, ç K .
Alors L i® L 2 = (L iD L 2)/(L io L 2). Si x £ L ±9 y Ç L2, alors on désigne
par x ® y la classe d’équivalence contenant x ny -
Remarque. Il ne faut pas croire que tout élément de l’espace L i ® L 2
est de la forme x<8 y (voir, par exemple, exercice 341).
Si Li est de dimension finie et possède une base e \ 9 . . . , e„9 alors on
vérifie immédiatement que tout élément a Ç L i® L 2 s’écrit de façon unique
sous la forme Y £/c®;;a> Si de même L2 est de dimension finie et admet une
k=i
base /1, . . . 9 f m9 alors les éléments e,-®/}, 1 ^ i ^ n, 1 j ^ m9 forment
§2] OPÉRATEURS LINÉAIRES 53

une base sur L \® L 2. On peut munir L \® L 2 d’une norme de plusieurs ma­


nières. Ceci étant, il est naturel d’exiger que cette normep jouisse de la pro­
priété : p(x® y) = pi(x ) p 2(y), où * £ Li, y £ L2, et p \ et p 2 sont des normes
sur les espaces L\ et L 2 respectivement. Ces normes sont dites normes
îensorielles croisées.
On remarquera maintenant que l’espace L[ ®L 2 s’applique naturellement
dans ( £ 1®Z.2)/ : à l’élément f ® f 2 Ç. L[®L 2 est associée la fonctionnelle
linéaire/ su rL i® L 2 définie par f ( x ® y ) = fi(x)-f 2(y). On exigera que la
norme p sur LX®L 2 soit telle que p' (f) = piifi) p 2(f2), où p \ p[, p2, sont des
normes sur les espaces {LX®L^)\ L 2, respectivement. Ces normes sont
dites îensorielles croisées uniformes. Il se trouve (voir exercice 339) que parmi
les normes tensorielles croisées il en existe une plus grande, notée p i ® p 2,,
et parmi les uniformes, une plus petite, notée p i ^ p 2. Les complétions de
Li ® L 2 pour ces normes sont respectivement désignées par L i ® L 2 et L i ® L 2.
5. Si Li et L 2 sont des espaces de Banach on peut définir sur leur somme
directe Z,i®Z.2 une norme par
||* 1 ® * 2 || = l | * l | | l + 11 ^ 2 112-

L’espace obtenu sera aussi un espace de Banach. Signalons qu’on peut


obtenir un espace topologiquement équivalent (mais non isomorphe) en
posant
||* 1 ® X 2 || = SUp ( | | ATi | | i , (| * 2 112>*

§ 2. Opérateurs linéaires
1. Espace des opérateurs linéaires. Les espaces vectoriels topologiques
sur un corps donné K (K = R ou C) forment une catégorie JlK dont les
morphismes sont les applications linéaires continues appelées généralement
opérateurs linéaires continus. Si L\ et L2 sont des e.v.t. sur K , alors Fensembl)
des opérateurs linéaires continus de L\ dans L 2 est désigné par «£(Li, L 2
(voir chapitre, 3, § 1, n° 2). Il est évident que J?(Li, L2) est un espace
vectoriel sur K ; si L\ = L2 = L , alors M(Lu L2), désigné souvent par
End L, est en outre une algèbre sur K .
L’espace ^ ( I i , L2) peut être muni de plusieurs topologies. Les plus
courantes sont les trois suivantes.
1. Topologie faible. Les ensembles
U(x, / ) = {><€ A L i, L2 : | f(A(x)) | < 1}, x €A, / € L2
forment une base de voisinages de 0*) pour cette topologie.
Il est immédiat de vérifier qu’une suite {A„} converge vers A pour la
topologie faible si et seulement si pour tout x € L\ la suite {An(x)} converge

*) Pour définir une topologie sur un e.v.t. il suffit de se donner une base de voisinages
de 0. Pour un tel système on peut prendre une famille quelconque de parties contenant 0,
dont les translations forment une base pour cette topologie.
54 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

vers A(x) pour la topologie faible de l’espace L2. Cette relation se note :
An — A ou A = w-lim A„.
2. Topologie forte . Une base de voisinages de 0 est constituée des ensem­
bles C/(x, F ) = {A £ «£(Li, L2) : Ax Ç F}, où x Ç Li et F est un voisinage
de 0 dans L2. Il est évident que la convergence forte de An vers A équivaut
à la convergence de Anx vers Ax pour la topologie de L 2 pour tout x £ L i .
Ce qu’on écrit : A„ A ou A = s-lim An.
3. Topologie uniforme. Soient L\ et L 2 des espaces normés de normes
p i et p 2. On peut alors munir l’espace <£(L±, L 2) d’une norme p définie par
P-ÂAx)
p(A) = sup
X7&0 Pi(x)
Une base de voisinages de 0 est formée par les ensembles

U(e) = {A e «£(Li, Lo) : p(A) < e}, £ > 0.

La convergence de la suite A„ vers A pour la topologie uniforme,


(c’est-à-dire p(A„ —A) -*■ 0 pour n — ©o) est notée : A„ => A ou A =
= w-lim An.
n—
>■oo
Un raisonnement peu compliqué montre que la topologie faible est
plus faible que la forte et la forte plus faible que l’uniforme. Signalons que
dans le cas fini, i.e. dim Li < «> et dim L 2 < oo, ces trois topologies sont
confondues. Dans le cas infini, il en va autrement (comparer avec les exer­
cices 346, 347, 348).
Signalons une certaine incompatibilité dans la terminologie décrite
(et en usage) avec les notions introduites précédemment (qui sont aussi en
usage) de topologies faible et forte sur l’espace V — -£(L, K). De façon
plus précise, si l’on traite les fonctionnelles linéaires / Ç L' comme des
opérateurs de L dans K , alors les topologies opératorielles faible et forte
sont associées à la topologie ^ -faible de L \ et la topologie opératorielle
uniforme, à la topologie forte de L'.
L’analyse fonctionnelle linéaire repose sur trois piliers, trois théorèmes
rattachés au nom de Stephan Banach. L’un d’eux, le théorème de Hahn-
Banach est traité au § 1. Nous nous proposons de citer les deux autres.
Théorème de Banach-Steinhaus. Soient L\ un espace vectoriel métrique
complet, L 2, un espace normé et {Ay}y € r une famille d'opérateurs linéaires con­
tinus de Li dans L2. Si pour tout x Ç Li, l'ensemble {Ayx}y € r est borné dans
L 2 ( c'est-à-dire ||y4yx || «s C(x), V x Ç Lu y Ç . T \ alors la famille {Ay}
est uniformément bornée sur une boule centrée en 0 dans L\ ( c'est-à-dire
11A.yx 11 ««s C pour tous les y £ T et tous les x de la boule B(0, r) = {x Ç Li :
d( 0, x) ^ r}).
Corollaire. Dans les conditions du théorème, la famille {Ay} est équicon-
tinue : V f > 0, 3<5 > 0 : d(x i, x 2) < ô => \\Av(x{)—Ay(xo)\\ < e, Vy € r .
Démonstration du corollaire. Supposons que ||y4yx|! «s c sur la boule
B( 0, r). Choisissons ô assez petit pour que la boule B( 0, ô) soit contenue
§2] OPÉRATEURS LINÉAIRES 55

dans l’ensemble -^-1?(0, r). (Ceci est possible en vertu de la continuité du


produit par un nombre sur Li.) Alors, si d(x i , x 2) < ô, \\AY(xi)~Ay(x 2)\\ =
Cfrt-Xz)
= \\Ay(x 1 - x .2)\\ = - — ’C = s, puisque

c(Xl xè € - 5 ( 0 , ô) c 5(0, r).

Démonstration du théorème de Banach-Steinhaus. Supposons que la


famille {Av} n’est bornée pour aucune boule de la forme 2?(0, r), r > 0.
Alors elle n’est bornée pour aucune boule. Soit en effet B(x i, ri) une boule
quelconque de L\. L’invariance de la métrique par les translations entraîne
que la boule B(x i, r i) = xi+2?(0, n). La famille {Ay} étant bornée sur
le vecteur xi et non bornée sur la boule B(0, n), elle n’est pas bornée sur
la boule B(x i, ri).
Construisons maintenant une suite de boules B(x „, rn) et une suite d’indi­
ces {y,,} possédant les propriétés suivantes :
1) B(xn+ 1, rn+ î) c B(xni rn) ;
2) rw+i ^ rn\ 2 ;
3) 11Ayn(x) 11 s* n Va* Ç r„).
Posons x 0 = 0, r0 = 1 et utilisons le fait que la famille {Ay} est indé­
finie sur la boule B(x 0, r0). Cela signifie qu’il existe un indice y i et un élément
Xi Ç Æ(x0, r0), tels que |M yi^ i|| >■ 1. La continuité de entraîne
l’existence d’un nombre ri tel que |Mn x || ^ 1 pour tous les x £ B(xu n)-
Quitte à réduire rx on peut admettre que ri < r0/2 et B(x i, ri) c 2?(x0, r0).
Supposons qu’on ait déjà choisi les boules B(xk, r*) et les indices yk pour
k * ^ n —l. La famille {Ay} étant indéfinie pour B(x„_u r„_i), il existe
un indice yn et un élément ^ 6 % - i , r „ _ i ) , tels que \\Ayn(xn)\\ > n.
La continuité de AVn entraîne l’existence d’un nombre rntel que ||^ ynx || s» n
pour tous les x g B(x„, r„). En réduisant au besoin rn on peut faire en sorte
que rn < r„-i/2 et B(xn, r„) c £ (x w_i, rn- 1).
Utilisons maintenant la complétude de L\. Soit x un point commun
à toutes les boules B{xn> rn). Un tel point existe d’après le théorème des
boules emboîtées (voir exercice 24a). Alors ||.4yn(x)|| > n pour tout n,
ce qui contredit le fait que la famille {Ay} est bornée sur le vecteur x,
c.q.f.d.
Un corollaire important du théorème de Banach-Steinhaus est la
complétude faible de l’espace JÏ(Li, L2) dans le cas où Li est un espace
vectoriel métrique complet, L2, un espace de Banach. On a en particulier le
Théorème 8 . Si L est un espace vectoriel métrique complet, Vespace dual
L' est faiblement complet*).

*) Il s’agit ici de la complétude pour la convergence opératorielle faible, c’est-à-dire


la convergence ^-faible dans l’espace dual.
56 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

Démonstration. Soit { /,} une suite faiblement fondamentale dans L'.


Ceci signifie que pour tout x 6 L la suite numérique {/*(*)} est fondamentale,
donc admet une limite que nous noterons f[x). Pour prouver le théorème
nous devons vérifier que / Ç L \ La linéarité de / s’obtient par passage à la
limite à partir de celle de f n. La continuité de / résulte du corollaire du théo­
rème de Banach-Steinhaus. En effet, la famille {/„} d’applications de
L dans K est bornée sur tout vecteur x Ç l . Donc, elle est équicontinue et
par suite pour tout s > 0 il existe un ô > 0 tel que \fn[x) | < s sur la boule
B(0, ô). En passant à la limite pour n o© on obtient que |/(x )! ^ e
sur la boule £(0, ô), ce qui prouve la continuité de / .
Un corollaire utile du théorème de Banach-Steinhaus se formule comme
suit :
Théorème 9. Dans l'espace normé L , tout ensemble faiblement borné X
[c'est-à-dire tel que | / (x) | ^ c(f) pour tout x d X et f £ L') est borné.
Démonstration. Traitons les éléments x £ X comme des fonctionnelles
linéaires sur L \ La famille X est bornée sur tout / £ Z/ par hypothèse.
Comme L' est complet, le théorème de Banach-Steinhauss nous dit que X
est borné sur une boule B[0 9 r) dans L \ c’est-à-dire |/(x )! ^ c pour tous
les x 6 X et tous les / Ç 2?(0, r). D ’après le corollaire 3 du théorème de
Hahn-Banach (voir§ 1 chapitre 3) il s’ensuit que \\x\\ cjr pour tous les
x Ç X , c’est-à-dire que X est borné.
Le troisième principe fondamental de l’analyse fonctionnelle linéaire
est le
Théorème de Banach de l ’opérateur réciproque. Soient L\ et L 2 des
espaces vectoriels métriques complets, A, un opérateur linéaire continu ap­
pliquant biunivoquement L\ sur L2. Alors Fopérateur réciproque A - 1 :L 2 -+L\
est continu.
Démonstration. Nous devons vérifier que Ve > 0 l’image de la boule
B[0, r) c Li par l’application A contient un voisinage de 0 dans , ce
qui signifiera la continuité de A~K Utilisons le fait que pour tout e > 0

la réunion nê( 0, é) contient Li. Donc la réunion des images Xn =


n=l
= A[nB[0, é)) contient Z 2. Soit Xn l’adhérence de X„. Montrons que Xn
contient entièrement une boule de rayon positif dans Z2. S’il en était autre­
ment, le complémentaire Yn de Xn dans L2 serait un ensemble ouvert partout

dense. D ’après l’exercice 32 l’intersection P) Yn serait partout dense, alors


/!=1
qu’en réalité elle est vide. Par conséquent, il existe n0 € N, x 0 6 L 2 et r0 > 0,
tels que X„ =) B[x 0, r0). Ceci signifie que l’adhérence de l’image de B(0, é)
contient la boule B[xo/n, r 0/ri). Choisissons e assez petit pour que B[ 0, s) —
—B[ 0, é) c: B( 0, r). On peut le faire puisque l’application (x, y) *-*■ x —y
est continue. Nous avons prouvé que l’adhérence de l’image de È[0 , é)
contient la boule B[x 0/n, r 0/ri). Donc, l’adhérence de l’image de B(0, r)
§2] OPÉRATEURS LINÉAIRES 57

contient l’ensemble B(x 0/n, r 0/n)—B(xo/n, r0/w) qui, à son tour, contient
•6(0, r0 /n).
O
Ainsi, l’image de toute
o
boule 5(0, r) c Li, r > 0 est dense dans une
boule de la forme 5(0, g) a L 2. Supposons que l’image de la boule
5(0, r/2w) c Li est dense dans la boule 5(0, g„) c Z,2, « = 1, 2, . . . Sans
• que g„ 0. Montrons queO
restreindre laogénéralité on peut admettre l’image
de la boule 5(0, r) contient la boule 5 ( 0, pi). Supposons que y £ 5(0, pi).
L’image de 5(0, r/2) étant dense dans 5(0, pi) il existe un vecteur
Xi g 5(0, r/2) [tel que d(y , Ax i) < q2. D ’autre part, l’image de 5(0, r/4)
étant dense dans 5(0, g2\ il existe un vecteur x 2 Ç 5(0, r/4) tel que
d(y—Ax 1, Æt2) < o3, et ainsi de suite. La série 2x„ converge dans Li vers
un vecteur x Ç 5(0, r). On a d(y, Æv) = lim d(y , XAx„) = 0, c.q.f.d.
« -►o©
Ce théorème est souvent utilisé dans la situation suivante. Soient données
deux normes pi et p 2 sur un espace L, p 2 ^ cpi et l’espace L étant complet
pour chacune d’elles. Alors les normes p i et p 2 sont équivalentes, c’est-à-dire
Pi ^ c'p2 pour une constante c'. (Pour le prouver il suffit de considérer
l’opérateur identité de (L, p±) dans ( L , p 2)).
Un raisonnement analogue est valable pour deux familles dénombrables
de semi-normes faisant de L un espace métrique complet ; si une famille
de semi-normes majore l’autre, alors ces systèmes définissent une même
topologie. Cette circonstance est largement utilisée en théorie des distribu­
tions.
2. Ensembles et opérateurs compacts. On dit qu’un ensemble A dans un
espace topologique X est un compact si de tout recouvrement de A par un
système d’ensembles ouverts 011 peut extraire un sous-recouvrement fini ;
A s’appelle précompact si son adhérence est compacte.
La définition suivante est plus commode si X est un espace métrique.
On dit qu’un ensemble A c X est un compact si de toute suite {an} d’élé­
ments de A on peut extraire une suite partielle {ank} convergente vers un
élément a Ç A. Nous sauterons la démonstration de l’équivalence de ces
définitions et renvoyons le lecteur à un cours d’analyse plus détaillé, par
exemple 8 ou 19. (Voir un résultat plus général dans l’exercice 369.)
D ’une façon générale, les ensembles étudiés dans la suite sont contenus
dans des espaces métriques complets. Ces ensembles sont justiciables du
critère de Hausdorff de précompacité en termes de e-réseau (on dit qu’un
ensemble A est un e-réseau pour un ensemble 5 si pour tout point b Ç 5
il existe a Ç A situé à une distance ^ e).
Théorème 10. (Critère de Hausdorff). Soient X un espace métrique com­
plet, A , un sous-ensemble de X. Pour que A soit précompact il est nécessaire
et suffisant que Fensemble A possède un e-réseau fini pour tout s > 0.
Démonstration. Nécessité. Supposons que A ne possède pas de e-réseau
fini pour un e > 0. Choisissons un point arbitraire ai Ç A et construisons
par récurrence une suite {a„} telle que d(al aj) ^ e pour i ^ j. Supposons
58 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

qu’on ait déjà construit l’intervalle a ±9 . . . , an de la suite. Cet intervalle


n’étant pas un e-réseau pourri, il existe un point a Ç A situé à une distance
s» e de tous les points ai9 1 ^ i ^ n. Prenons ce point pour an+i. La suite
{an} ainsi construite ne possède manifestement aucune sous-suite partielle
convergente vers les éléments de  , ce qui contredit la précompacité de A.
Suffisance. Supposons que A possède un e-réseau fini pour tous les
e > 0 et soit {an} une suite de A. Si {bu • •., bm) est un 1-réseau pour A , alors
l’ensemble A est entièrement recouvert pas les boules B{bi9 ] ) , / = ! , . . . , m.
Ceci signifie qu’une des boules renferme une infinité de termes de la
suite {a„). Considérons cette boule et son recouvrement fini par des boules
de rayon 1/2. (Ce recouvrement existe, puisque A possède un 1/2-réseau
fini.) L’une au moins de ces boules contient une infinité de termes de la
suite {tfn}. Recouvrons cette boule par un nombre fini de boules de rayon
1/4, et ainsi de suite. En définitive, on obtient un système de boules contrac­
tiles Bn de rayon 2~n contenant chacune une infinité de termes de la suite
\a n}. Choisissons une suite partielle {<a„A} telle que a„k Ç Bk. Cette suite
partielle est fondamentale, donc converge vers un point appartenant à
l’adhérence de A, c.q.f.d.
Corollaire. Dans un espace normé L de dimension finie il y a équivalence
entre un ensemble précompact et un ensemble borné.
Démonstration. Si A est précompact, alors  est un compact et, par
suite, un ensemble borné. Donc A est également borné. Inversement, sup­
posons que A est borné. Construisons un e-réseau fini pour A. Soient
xu . . . , x„ des coordonnées dans L. L’ensemble A étant borné, il existe
un nombre C tel que | Xi1 «s C, 1 ^ n9 pour tous les points x € A
(comparer avec l’exercice 256). Soit R le rayon de la plus petite boule de
L contenant le cube unité ( x Ç l : |x:,*| ^ 1, 1 ^ ^ n). Choisissons un
nombre M assez grand pour que R/M < s. Pour 1’ e-réseau cherché on peut
prendre l’ensemble des points de la forme (fci/M, . . . , k„/M), où /c;- sont
des entiers compris entre —MC et +MC.
Remarque. On constate que le nombre d’éléments du e-réseau construit
est égal à (2 M C ) n9 c’est-à-dire est de l’ordre de 0 (e~n) pour e - > 0 . L’expo­
sant n nous rappelle ici la dimension de l’espace L contenant le compact.
Une caractéristique importante et intéressante d’un espace précompact A
est le comportement asymptotique pour e — 0 de la fonction N(è) qui
représente le nombre d’éléments du e-réseau minimal pour A. En parti­
culier, si N(é) ~ C*e“y, on dit que A possède une dimension approximative
y. On démontre que dans un espace normé de dimension n il existe des
sous-ensembles précompacts de dimension approximative arbitraire com­
prise entre 0 et n.
Dans les espaces de dimension infinie, un ensemble borné n’est pas
nécessairement précompact.
Théorème 11. Soit L un espace vectoriel normé de dimension infinie.
Alors la boule unité B = { x £ L : ||xl| < 1} dans L n’est pas un ensemble
précompact.
Démonstration. Supposons que B est un précompact. On peut alors la
§2] OPÉRATEURS LINÉAIRES 59

recouvrir par un nombre fini de boules Bu . . . , Bn de rayon r < 1. Con­


sidérons un sous-espace L„ c L de dimension n contenant les centres de ces
boules. Ce sous-espace existe à fortiori pour n ^ N. Soient È , Bu • •. >Bn
les intersections de B, Bu • • •>BN avec L n. Il est évident que les ensembles
B et Si sont des boules de Ln de rayon 1 et r respectivement. Soit p la mesure
de Lebesgue dans L„ normée par la condition p(B) = 1. Alors p(Bj) = r n.
La boule B étant contenue dans la réunion Bu 1 i ««s N on a Nrn s» 1.
Or ceci est impossible pour r < 1 et n assez grand, c.q.f.d.
Le théorème suivant compense un peu le précédent.
Théorème 12. Dans un espace normé réflexif L, tout ensemble faiblement
borné est faiblement précompact.
Nous allons prouver ce théorème sous l’hypothèse que l’espace L'
est séparable, c’est-à-dire contient un sous-ensemble dénombrable dense
{/„}. Dans ce cas la topologie faible est métrisable sur chaque sous-ensemble
faiblement borné L c L En effet, si X est faiblement borné, il est fortement
borné d’après le théorème 9. Donc X est contenu dans une boule de rayon
r. Définissons une famille dénombrable de semi-normes pn{x) = \fn(x) |.
Montrons que cette famille définit une topologie faible sur X. En effet,
une base de la topologie faible de X est constituée des ensembles de la forme
U(x, f ) = {y £ X : | f ( x - y ) | < 1}, x € L, / € L',

et de leurs intersections finies.


Soit /• une fonctionnelle du sous-ensemble dense {/„} telle que H /—fi\ \ <
< 1/(4r). Alors le sous-ensemble des y Ç X pour lesquels p f y —x) < 1 / 2
est contenu dans U(x, / ) , puisque \ f { x - y ) \ = \ f i ( x - y ) + ( f - f i ) ( x - y ) \ ^
< J/2 + -J- -2 r = 1.
' 4r
Prouvons maintenant que X est un ensemble faiblement précompact.
Vérifions pour cela que de toute suite {*„} c l o n peut extraire une suite
partielle faiblement convergente dans l’adhérence de X . La suite numé­
rique f ( x tli) étant bornée pour chaque /, en appliquant la méthode diagonale,
on peut extraire une suite partielle convergente pour chaque semi-norme pu
Cette suite partielle sera faiblement convergente, puisque la famille {/?/}
définit la topologie faible de X , c.q.f.d.
La théorie des ensembles convexes compacts constitue un domaine
très attrayant de l’analyse fonctionnelle linéaire. Nous donnons ici le résultat
le plus brillant et le plus utile de cette théorie, le théorème de Krein-Milman
des points extrêmes.
Un point x d’un ensemble convexe K dans un e.v.t. est dit extrême
s’il n’est pas milieu d’un intervalle entièrement contenu dans K. Exemples :
dans un espace euclidien les points d’une sphère sont les points extrêmes
de la boule limitée par cette sphère ; les sommets d’un cube sont des points
extrêmes ; un ensemble ouvert ne possèdent pas de points extrêmes.
Théorème 13. (Krein-Müman). Soient L un e.l.c., K un compact convexe
dans Z, is, un ensemble de points extrêmes de K. Alors K est confondu avec
radhérence de l'enveloppe convexe de E.
60 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

Démonstration. Voir les exercices 371 à 375.


On se sert de ce théorème pour prouver que des espaces de Banach ne
sont pas isomorphes. (Comparer avec les exercices 376, 377, 378.) Une
autre application est la démonstration élégante du théorème de Stone-
Weierstrass (voir [29]).
Nous donnerons plus bas des critères de compacité d’un ensemble dans
des espaces concrets. Nous allons étudier ici le cas de l’espace C{X), car
il intervient dans la théorie générale des espaces normés.
Théorème 14. (Arzela-Ascoli). Soit C(X) l'espace normé des fonctions
réelles continues sur un compact métrique X de norme | | / | | = max \f(x)\.
X
Pour qu'une famille A c C ( X ) soit précompacte, il est nécessaire et suffisant
qu'elle soit 1) uniformément bornée, c'est-à-dire qu'ij existe une constante
C telle que | f{x) | ^ C pour f £ A et 2) équicontinue {c'est-à-dire que pour
tout e > 0 il existe à >- 0 tel que \ f { x ) —f{y)\ < e, dès que d(x, y) < d
pour tous les f £ A),
Démonstration. Nécessité. Supposons que A est précompacte. Elle
admet alors un e/3-réseau / i , . . . , f^. Chacune des fonctions f est continue
et par suite bornée sur X. D ’où il résulte que A est uniformément bor­
née. Chaque fonction f est uniformément continue sur X. Il existe donc
ài > 0 tel que \f{ x) —fi{y)\ < e/3 pour d(x , y) < 5,-. Si l’on considère le
rectangle f{x), fi{x), f { y ), f {y) on déduit la propriété d’équicontinuité
annoncée pour ô = min (<5i . . . ôN).
Suffisance. Construisons un e-réseau fini pour A si l’on sait que A est
uniformément bornée et équicontinue. Supposons qu’on ait choisi ô tel que
\ f { x ) —f { y ) \ < e/3 pour d(x , >>) < ô et /Ç A. Sur le compact X il existe
un ô-réseau fini S = {*i, . . . , x„}. Traitons la restriction de la fonction
/ € A à l’ensemble S comme un vecteur de l’espace ^(w, R). L’image de
A dans /oo(fl, R) est un ensemble borné Â. Donc  est précompacte et pos­
sède un e/3-réseau fini / i , . . . , / jv. Montrons que les fon ction s/i, .^ .,/v
forment un e-réseau dans A. Supposons que f £ A. La restriction / de /
à S est située à une distance ^ e/3 d’une fonction f pour la métrique
de /«(h, R). Majorons la distance de / à f dans C(X). Soient x un point
arbitraire de X et 5, le point le plus proche de lui. Alors
d(x 9 xk) < ô. Donc |/ ( x ) —/( x * ) |< e/3 et \fi{x)—f { x k)\ < e/3. De plus,
\f{xk)—f{xk) \ < e/3, d’après le choix de fi. Donc \\f—fi\\ < e, c.q.f.d.
L’exercice 379 contient un résultat plus général.
Définition. On dit qu’un opérateur A d’un espace normé L\ dans un
espace normé L 2 est compact (ou encore complètement continu) s’il envoie
un ensemble borné dans un ensemble précompact.
Cette notion a été introduite par Hilbert lors de l’étude des opérateurs
intégraux. Tout opérateur borné de rang fini (c’est-à-dire un opérateur
dont l’image est de dimension finie) est un opérateur compact. En effet,
tout ensemble borné est précompact dans un espace de dimension finie.
On désignera p a r ^ (L i, L2) l’ensemble des opérateurs compacts de L\
dans L 2.
§2] OPÉRATEURS LINÉAIRES 61

Théorème 15. 1 )^ (L i,L 2) est un sous-espace de Jl{L^ L2) fermé pour la


norme.
2) Si A € £ ( L o, Li), B € % £2), C € -£(L2, L3>, fltorj C o B o A ï
ÇJC(L0, L3) ; particulier JC(L, L) est un idéal dans JL{L, L).
3) 5 / /f Ç L2), aforc Vopérateur adjoint A' : L2 -+ L[ appartient
à JC(L2, Lj).
Démonstration. 1) Soient A et B des opérateurs compacts de L\ dans
L2, X , un sous-ensemble borné dans L\. Les ensembles AX et BX sont
précompacts. Donc, l’ensemble a AX+(iBX l’est également, par suite
y.A+ftB Ç L2). Supposons d’autre part que A„ Ç L2) et
An => A pour 7î . Prouvons que l’ensemble AX est précompact. Soit
donné e > 0. Choisissons un numéro n tel que \\A —A„\\ < e/(2R), où
R = su p ||jt||. Alors l’ensemble A„X est un e/2-réseau pour l’ensemble
^A', puisque \\Ax—Anx\\ < e/2 pour * 6 A". L’ensemble est précom­
pact par hypothèse, donc il admet un e/2-réseau »S fini. Il est évident que
S est e-réseau pour AX.
2) Soit X un ensemble borné dans L q. Alors AX est un ensemble borné
dans Li, B o AX est un ensemble précompact dans L2. Montrons que l’en-
€ r
semble C 0 B 0 AX est précompact dans L3. En effet, si *Sest un ygrjj- -reseau
pour BoAX , alors CS est un e-réseau fini pour C 0 B 0 AX.
3) Soient A ç JC{LX, L2), M, un ensemble borné dans L2. Prouvons que
l’ensemble A'M c L[ est précompact. Construisons pour cela une injec­
tion isométrique de cet ensemble dans un espace de type C(X). De façon
précise, pour X nous prenons l’adhérence de l’ensemble AB, où B est la
boule unité de l’espace L\ (AB est précompact, puisque A est un opérateur
compact, B un ensemble borné). A toute fonctionnelle / Ç A'M associons
une fonction f(x) sur X d’après la formule f ( x ) = g(x), où g £ M est
choisie telle que f = A'g. (En général cette propriété ne définit pas g de
façon unique, mais si / = A'gi = A'g2, alors £i(a:) = gï(x) pour x € AB.
Donc la correspondance f *-*f est correctement définie et est de toute évi­
dence une injection.) Prouvons que cette correspondance est isométrique.
En effet,
l l / l i c m = max |/ ( x ) | = sup |g(x)| = sup \g(Ay)\ =
x£X x € AB y Ç. B

= sup \A'g(y)\ = sup 1 / 0 0 1 = ll/IU;.


y£B y£B

Reste à vérifier que les fonctions/associées aux fonctionnelles / Ç A'M


forment une famille uniformément bornée et équicontinue. Ceci découle
des majorations
1 / 0 0 1 -s ll/IU; ^ M i l \\g\\Li ^ M H - d i a m M,
\ ?(x )-f {y) \ ^ I k l U J l x - y M ^ d i a m M - | | * - y | M
où diamAf = sup ||g||z.{, c.q.f.d.
S€M
62 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. B

Le théorème suivant décrit une propriété très importante des opérateurs


compacts.
Théorème 16. Les opérateurs compacts envoient les suites faiblement
convergentes dans des suites fortement convergentes.
Démonstration. Soient A : un opérateur compact, x„ — x
dans L\. Le théorème 9 nous dit que la suite {xn} est bornée pour la norme.
Donc, la suite {Axn} est précompacte. Par conséquent, il existe une suite
partielle {Ax„k} convergente vers un vecteur y € Z,2. Prouvons que la suite
{Ax„} converge vers y. En effet, dans le cas contraire il existerait u n e > 0
et une suite partielle infinie {Axmj} telle que \\Axmk—y \ \ ^ e. Comme
{Axmk} est un ensemble précompact, elle possède une suite partielle con­
vergeant vers un vecteur z Ç L 2. On peut admettre que {Axmk} est cette
suite partielle. Il est évident que Hj —z|| e. D ’après le corollaire 1 du
théorème de Hahn-Banach il existe une fonctionnelle linéaire / £ £ 2,
telle que f(y) ^ f(z). Soit cp = A 'f £ L[. Alors (p(x„k) = f(Ax„k) f(y%
9o(Xmk) = f(Ax mk) -*• f(z). Ce qui contredit la convergence de la suite
<p(x„), c.q.f.d.
Remarque. La propriété des opérateurs compacts qui vient d’être dé­
montrée est caractéristique dans un espace dont le dual est séparable :
tout opérateur borné envoyant une suite faiblement convergente dans une
suite fortement convergente est compact. En effet, dans ce cas la topologie
faible sur les ensembles bornés est métrisable, donc est définie par la con­
vergence des suites. Par conséquent, notre opérateur est continu si l’on
munit L± de la topologie faible et L2 de la topologie forte. Les ensembles
bornés étant faiblement précompacts, leurs images sont fortement pré­
compactes.
3. Théorie des opérateurs de Fredholm. Soient L\ et L2 des espaces de
Banach, T Ç «£(Li, L2). L’équation

T(x) = y, x Ç Lu y Ç L2, (8)

est la généralisation naturelle d’un système d’équations algébriques linéaires


au cas infinidimensionnel. Il se trouve que sous certaines conditions supplé­
mentaires la théorie de tels systèmes est presque entièrement confondue
avec la théorie finidimensionnelle. Il existe cependant quelques distinctions.
Outre la difficulté de démonstration une nouvelle notion intervient dans le
cas infinidimensionnel : l’indice d’un opérateur linéaire. Nous allons intro­
duire cette notion par étapes. Désignons par ker T le noyau d’un opérateur T ,
c’est-à-dire l’ensemble de toutes les solutions de l’équation
Tx = 0, x GLi. (9)

Par im T nous désignons Vimage de l’opérateur T, c’est-à-dire l’ensemble


de tous les y € L2 pour lesquels l’équation (8) admet une solution. Il est
évident que ker T’est un sous-espace fermé (en tant qu’imagé réciproque d’un
point par une application continue). L’ensemble im T n’est pas toujours
fermé (voir exercice 392). Nous considérons aussi l’opérateur adjoint
OPÉRATEURS LINÉAIRES 63

T' Ç J2.(L2, L[) et les équations correspondantes


T'g=f, g ^ V 2, ( 10)
r g = o, g e l 2. (11)

Si im T et im T' sont des sous-espaces fermés, on peut alors définir les


espaces de Banach
coker T = L2/im T et coker T' = L^/im 7"

qui sont appelés conoyaux des opérateurs T et T' respectivement. Posons


a (T) = dim ker T, fi(T) = dim coker T,
HT) = a (T)-P(T).
On dit qu’un opérateur T est de Fredholm si les nombres a (7 ) et /?(T)
sont finis. Dans ce cas le nombre i(T) s’appelle indice de l’opérateur T.
En dimension finie, lorsque dim L\ = Ni, dim L2 = No, on vérifie
immédiatement que
N x - ^ T ) = Nx-PiT) = rang T,
Nx-o.(T-) = Nx-piT') = rang T',
(12)
ce qui, avec l’égalité rang T = rang T ' (théorème du rang d’une matrice),,
donne
o.(T) = p(T'), P(T) = o.(T'), i(T) = -i(T'). (13)
On se propose dans ce numéro de démontrer la relation (13) pour le cas
infini (pour des opérateurs de Fredfelm) et de définir des critères commodes
pour le calcul de l’indice et la résolution des équations (8) à (11).
Soit donnée une suite d’espaces linéaires et d’opérateurs linéaires :
^ T Tk J Tfc +1 j
J-^k—1 ---- * Lk Lk+l ... (14)
Cette suite est dite exacte en un terme Lk si im Tk = ker Tk+1. On dit que la
suite (14) est exacte si elle est exacte en chaque terme. Il est évident que
l’exactitude en Lk entraîne l’égalité Tk+ioTk = 0. Cette propriété s’appelle
semi-exactitude. Si la suite (14) est semi-exacte en Lk, alors im Tk a ker T*+ i-
L’espace quotient Hk = ker Tk+ifiva Tk mesure « l’inexactitude » du terme
Lk. On l’appelle k-ième espace de cohomologie de la suite (14). Si Hk = {0}
pour tous les k, alors la suite (14) est exacte.
Nous nous intéresserons au cas, où tous les espaces Lk sont de Banach,
et les opérateurs Tk, continus. Le résultat principal est le
Théorème 17. Soit donnée une suite exacte (14) d'espaces de Banach
et d'opérateurs continus. Alors la suite duale
(15)
est aussi exacte.
64 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

Démonstration. Nous commençons par étudier un cas particulier. Plus


exactement, on suppose que la suite (14) est de la forme
0 - L i -L . L 2 - 0, (16)
où 0 désigne l’espace trivial (de dimension 0) et, de façon respective, que la
suite (15) est de la forme
0 ~ Z,( X4 - 0. (17)
L’exactitude de la suite (16) signifie que ker T = {0} et im T = L2, c’est-à-di-
re T est un isomorphisme pour la structure d’espace vectoriel (mais pas
pour la structure d’espace de Banach !) de L± et L2. Le théorème de Banach
de l’opérateur réciproque nous dit que T~x est continu et par suite réalise
un isomorphisme topologique (homéomorphisme linéaire) des espaces de
Banach Li et L2. Donc T est un isomorphisme entre L 2 et L'v d’où l’exacti­
tude de la suite (17). Ainsi, le théorème 17 résulte dans ce cas particulier
élémentaire du théorème de Banach. On vérifie que la réciproque est vraie :
le théorème de Banach est une conséquence du théorème 17.
Revenons au cas général. La semi-exactitude de la suite duale est éviden­
te, puisque TkoLk+i = (:Tk+1 oT k)' = 0. Reste à prouver que im Tfç+i ^
z> ker Tk. Soit / £ ker T'k. Il est équivalent de dire que la fonctionnelle
f£ L 'k s’annule sur im Tk = ker Tk+1. Donc, elle définit une fonctionnelle
linéaire F0 sur le sous-espace imTk+1 c: L k+ 1 à l’aide de la formule
Fo(Tk+i(x)) = f{x). L’espace im Tk+i est muni de deux normes : l’une induite
à partir de Lk+1, l’autre, à partir de Lkj ker Tk+1par l’opérateur Tk+1. L’opéra­
teur Tk+i étant borné, la première norme est majorée par la seconde. Ces
normes doivent être équivalentes d’après le théorème de Banach. Donc, F0
est continue pour la topologie de et, d’après le théorème de Hahn-
Banach, est continûment prolongeante en une fonctionnelle F 6 L'k+1.
Il est évident que Tk+iF = / , ce qui prouve le théorème.
Ce théorème admet une réciproque et une généralisation (voir exercice
397, 398).
Théorème 18. Soit T un opérateur de Fredholm de L2), alors
T ' Ç JZ(L'2, L[) est aussi un opérateur de Fredholm et Pon a les égalités (13).
Démonstration. Par définition des espaces ker T et coker T on a la suite
exacte
0 - ker coker T - 0,
où i est une injection, /?, un projecteur naturel. D ’après le théorème 17, il
s’ensuit que la suite
0 - (ker T )’ (coker T)' - 0
est exacte. Or, cela signifie qu’on a les isomorphismes
ker T ' ^ (coker T )\ coker T' ^ (ker T )\ (18)
d’où il résulte que T' est de Fredholm et que les égalités (12) et (13) sont
vraies.
OPÉRATEURS LINÉAIRES 65

Un exemple d’opérateur de Fredholm nous est donné par tout opérateur


inversible T Ç JÏ(Lu L 2), c’est-à-dire un opérateur pour lequel existe un
opérateur S Ç J?(L2, £1) tel que T o S = hr2, 5,o J ’ = 1^. Dans ce cas
a(7) = /?(r) = 0. Il apparaît que les opérateurs de Fredholm sont proches
des opérateurs inversibles dans un certain sens.
On dira qu’un opérateur T Ç ~£(Li, L2) est quasi inversible si existent
des opérateurs S i et S 2 dans ~£(L2, Li) tels que

S!o T = l ^ + K u T o S 2 = lLt+K* (19)


où Ki 6 End Li et K 2 Ç End L 2 sont des opérateurs compacts.
Théorème 19. (S. Nikolski). Tout opérateur de Fredholm est quasi inver-
j/èfe. De plus, on peut choisir les opérateurs S i et S 2 tels que K± et K 2 soient de
rang fini.
Démonstration. Montrons qu’il existe un sous-espace fermé M c Li et
un sous-espace de dimension finie N c L 2 tels que L \ = k err© A f, L 2 =
= im T(&N (comparer avec les exercices 337 a) et b)). Choisissons dans
ker T1une base x u . . . , x^T) et dans ker (T)'une base duale / i , / 2, ..
(La dualité de ces bases exprime que fi(xj) = àif ) ; y = 1, . . . , a(T’).)
Prolongeons d’après le théorème de Hahn-Banach les fonctionnelles f en des
a(T)
fonctionnelles linéaires continues Ft Ç L[ et posons M = f l ker F,.
/=1
Alors pour tout x 6 Li on a la représentation unique
a(T)
X = Y CiXi+y, où y € M. (20)
/=i
En effet, en appliquant Fi aux deux membres de l’égalité, on voit que
Ci = F/(x). Réciproquement, si les coefficients c,- sont ainsi choisis, le vecteur
y appartient nécessairement à M. Donc, Li = ker T © M.
Supposons maintenant que zi, . . . , z^ d est une base dans coker T =
= L2/im !T et soit z,- un représentant de la classe Désignons par N l’en­
veloppe linéaire des vecteurs z,*, 1 ^ ^ Soient z un vecteur arbitraire
de Z2, z, son image dans coker T. On a alors la représentation unique
pm
z = Y d’où résultent l’existence et l’unicité de la représentation de
i=i
z sous la forme
P(T)
z = Y cizi + ** où t Ç im T.(21)
/=i
Donc L2 = im r©i\T. D ’après le théorème de Banach, l’opérateur T \ m
réalise un isomorphisme topologique entre M et im T. Désignons par

*) ôi} désigne comme toujours le symbole de Kronecker : ôH = 1 , ôi} = 0 pour


/ * J-
5
66 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

T l’opérateur réciproque de T\m et définissons l’opérateur S Ç <=£(£2, £1) par


s{Z) = n o . ( 22)

où z £ L 2 et / Ç im T sont reliés par la relation (21). On peut calculer sans


peine les opérateurs ST et TS à l’aide des développements (20) et (21) :

SoT(x) = S o T = SoT(y) = y.

ToS(z ) = T o S = r o r ( o = /.

cc(T) «T)
D ’où = 5 7 - lLl : x ^ - t Fi(x)xh K 2 = 7 S - U. : z ^ - £ Cjzh
1=1 “ y=i
où cj sont les coordonnées du vecteur z dans la base {£,}, c.q.f.d.
Signalons que les opérateurs K i et K 2 construits dans la démonstration
du théorème sont des projecteurs (respectivement sur l’espace ker T paral­
lèlement à M et sur N parallèlement à im T).
Théorème 20. (F. Riesz). Si K £ End L est un opérateur compact, alors
ropérateur T = 1 — K est de Fredholm.
Démonstration. L’espace ker T est constitué de tous les vecteurs x pour
lesquels K(x) = x. Donc, dans ker T l’opérateur K est à la fois compact et
unité. D ’où il résulte que ker T est de dimension finie (comparer avec l’exer­
cice 381).
Choisissons le sous-espace fermé M c L, complémentaire de ker 7\
comme dans la démonstration du théorème 19. L’opérateur T réalise une
bijection de M sur im T . Soit T l’application réciproque. Montrons que
l’opérateur T est borné ^c’est-à-dire «s c < 00 pour tout y Ç im r j .
S’il en était autrement, il existerait une suite de vecteurs unitaires {x„} c M
pour lesquels yn = T(xn) -*■ 0. Mais T(xn) = xn—K(x„). La suite {x„} est
bornée, donc la suite {AT(x„)} est précompacte. Quitte à passer à une suite
partielle, on peut admettre que (AT(x„)} a une limite x. Comme T(x„) — 0,
il s’ensuit que x„ -*■ x. Le vecteur x est contenu dans M (puisque M est
fermé), admet une norme unité (en tant que limite de x„) et est tel que
T{x) = 0 (puisque T est continu et T(x„) — 0). Donc, x £ M flker T, ce
qui est impossible. Nous avons démontré que T est borné. Déduisons main­
tenant de là que im T est fermé.
Supposons que y„ £ im T et y„ y. Alors la suite yn est fondamentale,
donc la suite xn — T(y „). Le sous-espace M étant complet (voir théorème 2,
chapitre 1), il existe x = lim x„. Alors T(x) = lim T(x„) = lim yn —y ,
n —► 00 n 00 /? —►00
ce qui prouve que im T est fermé. Reste à prouver que fi(T) < co, autrement
dit que coker T est de dimension finie. Ceci résulte des relations (18) et de la
§21 OPÉRATEURS LINÉAIRES 67

proposition déjà prouvée de la finitude du noyau appliquée à l’opérateur T \


(Nous utilisons ici un théorème qui dit que K' est compact si K l’est.)
De ce qui précède on déduit le
Critère pour un opérateur d’être de Fredholm. Un opérateur T Ç JL(L\, L2)
est de Fredholm si, et seulement si, il est quasi inversible.
Démonstration. La condition suffisante constitue le théorème 19. Prou­
vons la condition nécessaire.
Supposons que T est quasi inversible, c’est-à-dire qu’on a (19). Alors
ker T c ker Si o T = ker ( l + £ i ) . Le dernier espace est de dimension finie
d’après le théorème de Riesz. D ’autre part, i m T D i m T o S 2 = im (1 + K 2).
Le dernier espace est fermé et de codimension finie dans L2 d’après le théo­
rème de Riesz. Alors im T possède les mêmes propriétés (en tant qu’imagé
réciproque de im T /im T oS 2 cz L2Jim T o S 2), ce qui achève la démonstration
du critère. Désignons par Cf(Li, L 2) l’ensemble de tous les opérateurs de
Fredholm de Li dans L2.
Théorème 21. Vensemble L2) est ouvert dans J2(Li, L 2) (pour la
topologie uniforme) et invariant par les K-translations où K £ JC(L\, L 2).
Démonstration. Soit T 6 (7(L i, L 2). Alors T est quasi inversible et l’on
a les relations (19). Supposons que la norme de l’opérateur A Ç J2(Li, L 2)
est strictement inférieure à chacun des nombres HS1II”1, IIS2II”1. Alors les
opérateurs 1-fSi^l et 1 + A S 2 sont inversibles. ^Si | | 5 | | < 1, alors pour
00

(1-fU)"1 on peut prendre la somme de la série convergente Y (—B)k.


k=0
Donc,
(l+ Si^-^C T -M ) = { 1 + S ^ r H l + K i + S i A ) =
= 1 + O + S v O " 1* ! = 1+iTa,
= (i+ j^ + ^ S î)" 1 =
= l + ^ l + ^ S ' a ) - 1 = 1+J?2,

ce qui prouve que l’opérateur T + A est quasi inversible. Par suite, L 2)


contient un voisinage du point T.
Soient maintenant T Ç Cf(Li, L2), K ÇJC(Li, L2). Les égalités

S i(3P + J0= 1 + K 1+ S 1K = 1 + R U
(T + K )S 2 = 1 + K 2+ K S 2 = \ + R 2

montrent que T + K est quasi inversible. (Nous avons utilisé le fait que le
produit d’un opérateur compact par un opérateur borné est un opérateur
compact), c.q.f.d.
Théorème 22. La fonction i ( indice) est localement constante sur (J-(Li, L2),
invariante par les K-translations où K Ç JC(L\, L2) et possède la propriété
i(AB) =± i{A) i(B), où A ç ( f ( L 0, L2), B ç Cf ( h , L0).
5*
68 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

Démonstration. Nous commençons par prouver un lemme technique


utile qui nous permettra d’expliciter parfois l’indice d’un opérateur. Sup­
posons çpie les espaces Li et L2 sont décomposés en des sommes directes
des sous-espaces fermés : L\ = M i® Ni, / = 1, 2. Alors tout opérateur
TÇ, JZ(Li, Z2) peut être écrit sous forme d’une matrice opératorielle
d’ordre deux: T = {^ où A Ç .£ (N U N2), B £ £ ( M i, N 2),
C 6 -fi(2Vi, M 2), D € J2(Mi, M 2).
Lemme. Si un opérateur T est de Fredholm et D inversible, alors i(T) =
= i(A -B D -K :).
Démonstration du lemme. On remarquera que le produit de l’opérateur
T à gauche ou à droite par un opérateur inversible ne change pas a (T) et
/?(T), donc l’indice de T . Par suite,

/ a - b d - k: o\
A o d )'

Si l’opérateur T est de la forme (on peut le représenter naturelle­


ment par r i® 7 2 ), alors ker T = ker T i© ker T2, coker T = coker 7*10
© coker T2. D ’où i(T) = i(Ti) -I- i(T2). Dans notre cas, i(T) = i(A —BD~1C) -f
+ /(D ) = i(A —BD~iC). Ce qui prouve le lemme.
Supposons maintenant que T0 Ç Cp{L^ L2). Posons Ni = ker T0,
M 2 = im T0 et construisons un sous-espace fermé M± a L\ et un sous-espace
de dimension finie N2 cz L2 comme dans la démonstration du théorème 19.
Alors l’opérateur T0 est de la forme où Do est un opérateur
inversible. Tout opérateur T assez proche en norme de T0 est de la forme
où D est un opérateur inversible. D ’après le lemme prouvé, T
dépend seulement de la dimension de Ni et de N2 : i(T) = i(A —BD~*C) =
= dim ATi-dim N2 (cf. (12)).
Prouvons la deuxième proposition du théorème. Supposons que
T € Cp{L\, L2), K Ç JC(Li, L2). Considérons la fonction q>(T) = i(T+ tK)
définie sur la droite réelle tout entière (puisque l’ensemble ^ ( L i , L2) est
invariant par les ^-translations, où K Ç JC(Li, L2)). D ’après la proposition
déjà prouvée, cette fonction est constante localement, donc constante sur
tout ensemble connexe et, en particulier, sur la droite. Par conséquent,
i(T) = <p(0) = cp(l) = iÇT+K).
Prouvons la troisième proposition. Considérons à cet effet un opérateur
auxiliaire A ® B de L0® Li dans L2@Lo. Comme indiqué plus haut,
§2] OPÉRATEURS LINÉAIRES 69

i{A@B) = i(A)+i(JÏ). D ’autre part, pour e assez petit on a

,( A 0) = 4 A °) =
\0 b) \eljc. BJ
J /U 2 - s ~ iA \/A 0\ / e - ' l i ,
L \0 \ l„ /U z „ b )\ 0 -D K > -> •
Ce qui prouve le théorème.
Alternative de Fredholm. Soient L un espace de Banach, * , un opérateur
compact dans L , 2, un nombre non nul Considérons les quatre équations :
1) K x—Xx = j ,
2) K x—Xx = 0,
3) * / - * / = g,
4) * 7 - 2 / = 0,
où x, y € L, / , g Ç L'. ou bien a) fey équations 2) et 4) n'admettent
que la solution triviale et les équations 1) et 3) admettent une solution cor­
recte unique quel que soit le second membre, ou bien b) l'équation 2) admet
un espace fini de solutions L \< zL et l'équation 4), un espace de dimension
finie de solutions L 2 c L \ et , de dim L\ — dim L 2. L'équation 1)
admet une solution exacte pour les y Ç L tels que f ( y ) = 0 pour tous les
f Ç Lo. L'équation 3) admet une solution exacte pour les g £ L' tels que
g(x) = 0 pour tous les x Ç L±.
Démonstration. L’opérateur 21 est inversible, donc c’est un opérateur
de Fredholm d’indice nul. Il en est de même de l’opérateur T = * —21
d’après le théorème 22. Le premier cas de l’alternative correspond à l’égalité
a (T) = 0. Alors (i(T) = <x.(T)-ri(T) = 0, d’où a (T') = P(T) = 0. Donc,
ker T = ker T ' = {0}, im T = L, im T ' = L '. Le théorème de Banach
nous dit que les équations 1) et 3) admettent une solution correcte (c’est-à-
dire T7”1 et (T")-1 sont continus).
Le deuxième cas de l’alternative est caractérisé par l’inégalité oc(jT) ^ 0.
Comme T est de Fredholm, on a cl{T) < <». D ’après les formules (13) on a
- i(T ) = i(T') = 0, donc 0(T) = a (T), a (T') = = a(T). De plus
ker T' = (im T)-1*), im T ' = (ker T )-L, c.q.f.d.
Signalons que l’alternative de Fredholm entraîne la propriété spectrale
suivante pour les opérateurs compacts : si 2 ^ 0 est un point du spectre
(c’est-à-dire l’opérateur * —21 est inversible), alors 2 est une valeur propre
de multiplicité finie.

*) Si L est un e.v.t., L \ l’espace dual, un sous-ensemble dans L, alors par X 1-


on désigne l’ensemble de toutes les / € L! telles que f ( x ) = 0 pour tous les x £ X .
70 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

§ 3. Espaces fonctionnels et distributions


1. Espaces des fonctions intégrables. Soit X un ensemble muni d’une
mesure p . Désignons par LP(X , p)9 1 <<*>, l’ensemble des classes
d’équivalence des fonctions ^-mesurables de puissance /?-ième sommable.
Pour / € LP(X , posons

ii/ ! ! p = ( J i/ w i^ ^ 1/p.

(Nous identifions ici la classe d’équivalence f Ç. LP(X9 p) et f{x )^ f.)


Il n’est pas évident à priori que LP{X , /,t) soit un espace vectoriel normé pour
p ^ 1. Cette circonstance est une conséquence de l’inégalité de Minkowski :
J | / + £ | | p ^ I I / I I p + I I s I I p q u i à s o n tour résulte de l’inégalité de Hôlder :

jfg d n ||/ I M I f ||„ si — |— = 1 (co m p a rer a v ec les exercices 416,


x p q
417). Si la mesure est ponctuelle et cr-finie, ces inégalités se transforment en
les inégalités respectives pour des suites.
Considérons encore l’espace L ^ X , p) des fonctions /^-mesurables
essentiellement bornées (comparer avec le numéro 1 § 3 chapitre II).
Théorème 23. Les espaces LP(X, p) sont des espaces de Banach pour
1^ p co. U espace dual de LP(X, p) est isomorphe de Vespace Lq{X, p)
pour 1i p < oo ou> — 1 ,1—1 = 1.
i
P Q
Démonstration. Soit F une fonctionnelle linéaire continue sur LP(X , p).
Si A d X est un ensemble de mesure finie, alors sa fonction caractéristique
%A appartient à LP(X9 p ). Posons v(A) = F(%A) et vérifions que v est une
charge sur l’algèbre des sous-ensembles mesurables de X . L’additivité de v
découle de la linéarité de F. L’absolue continuité de v par rapport à la mesure
fx résulte de la majoration |K^)I Wf \\l'pW/.a \\lp = \\F\\l’p^(A)1/p-
Le théorème de Radon-Nikodym (voir chapitre 2, § 3, n° 3) affirme l’exis­
tence d’une fonction /^-mesurable g sur X telle que U(A) = §g(x)dp(x)
A
pour tout ensemble A de mesure finie. Montrons que g 6 Lq(X , p ). Remar­
quons à cet effet que d’après la remarque qui suit l’inégalité de Hôlder
(voir page 51 et exercice 416), pour toute fonction /^-mesurable g, on a

11*11* = sup I f S dix (23)


ll/ll,*!
Il est évident aussi qu’il suffit de prendre la borne supérieure du second
membre de (23) sur les fonctions simples / de LP(X , p). Or, pour les fonC-
Ar
tions de la forme f { x ) = £ ck%Ek(x), on a
k—1

jf(.x)g(x)dix = Y j ck jg(x)dfx = X ckv{Ek) = F (f).


X * = 1 Ek fc = 1
§3] ESPACES FONCTIONNELS ET DISTRIBUTIONS 71

Donc, le second membre de (23) est borné par le nombre ||F || l;.
Donc, g 6 Lq{X , y). D ’après l’inégalité de Hôlder, Fg( f ) = Jf(x )g (x ) dy(x)
x
est une fonctionnelle linéaire continue sur LP(X , y). Comme F et Fg sont
confondues sur les fonctions simples, elles le sont partout sur LP(X , y).
En appliquant encore une fois la relation (23), on constate que \\g\\q =
= WFWfy Ceci démontre l’isomorphisme LP(X , y) = Lq(X , /f). La complé­
tude de LP(X , /z), l < ^ o o , résulte maintenant du théorème général de
complétude de l’espace dual (voir n° 1, § 1, chapitre III). La complétude
de Li(X , y) a été démontrée au chapitre II, § 3.
Le théorème 23 de l’isomorphisme de LP(X9 y) et Lq(X9 y) est mis en
défaut pour p = oo. L’espace LL(Z, y) n’est pas isomorphe à Li(Z, y) à
l’exception du cas trivial, où il est de dimension finie. On montre que l’espace
de dimension infinie Li(Z, y) pour une mesure non ponctuelle y n’est en
général le dual d’aucun espace de Banach (comparer avec l’exercice 436).
2. Espaces des fonctions continues. Soit X un compact. L’espace C(X)
est constitué de toutes les fonctions continues sur X. On définit une norme
sur C(X) par
ll/ll = max |/ ( x ) |.
x£X
Il est immédiat de vérifier (voir exercice 438) que C(X) est un espace de
Banach.
Théorème 24. Tout espace de Banach L est isomorphe à un sous-espace
fermé d'un espace de type C{X). Si L est séparable, pour X on peut prendre
Pintervalle [0, 1].
Démonstration. Supposons que X est la boule unité de l’espace Lf
dual de L. Alors X est un compact pour la topologie ^-faible (voir [9]).
Chaque élément de l’espace L peut être traité comme une fonction linéaire
sur X. D ’après ce qui a été dit au n° 2 § 1, l’application L dans C(X) ainsi
obtenue est un isomorphisme sur le sous-espace fermé de toutes les fonc­
tions linéaires sur X . Supposons que L est séparable. Alors X a L est
un espace topologique métrisable (voir § 1, n° 1). Si X est un compact
métrique convexe dans un espace vectoriel, il existe une application continue
/ de [0, 1] sur Z (voir exercice 452). Définissons maintenant l’application
de L dans C[0, 1] : (p *-+&(/) = [/(/)] ($>)• D ’après ce qui précède,
cette application est un isomorphisme de L sur un sous-espace fermé de
C[ 0, 1].
Théorème 25. L'espace dual de C[0, 1] est isomorphe à l'espace F[0, 1]
des fonctions g à variation bornée sur [0, 1], continues à gauche, telles que
g(0) = 0, de norme ||g || = VarJ g.
Démonstration. Supposons que g Ç F[0, 1], / Ç C[0, 1]. Posons Fg( f ) =
î
= Jf(x)dg(x). Pour toute partition 0 = t0 ^ h ^ ^ tn = 1 et tous
o
1/ 6 [ //- 1, */] on a
-s ll/llc[o.illtel|«o.i].
72 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES (CH. 3

D ’autre part, pour tout s > 0 il existe une partition T de [0, 1] telle
n
que S I£(*«•)—£(/<- i)l =- VarJ g —s. Nous pouvons admettre et admettrons
<=i
que la fonction g est continue sur T. Soit {/„} une suite de fonctions continues
telles que | f„(x) | =s 1 et /„(*) „ — • sgn [g ( 4 )-g (A -i)], x Ç [r*_ i, 4[.
1 n 1
Alors lim Jf n(x) dg(x) = £ |g ( k ) - g ( k - i) |. Donc, J /„ dg(x) >
n-+oo q *=1 0
> VarJg —s pour n assez grand. D ’où Hi^Hc'io.i] = ||g ||m i] -
Reste à démontrer que toute fonctionnelle linéaire continue F sur
C[0, 1] est de la forme Fg, où g Ç F[0, 1]. Prolongeons F d’après le théo­
rème de Banach en une fonctionnelle F sur l’espace B[0, 1] des fonctions
bornées de norme | | / | | = sup \f(x)\. Soit %a la fonction caractéristique
de l’intervalle semi-ouvert [0, a[. Posons g(à) = (F, %„). Il est évident
que g(0) = 0. Prouvons que VarJ g(x) < <». Pour toute partition T
posons eT(x) = sgn [g(tk) - g ( t k_ i)], x Ç [/*_ i, tk[9 alors (F, s T> =
= Ë \s(tk )-g (tk -i)\, d’où VarJg ||^ || = ||F||.
k=1
Pour toute fonction cp continue à droite constante par morceaux
î
sur [0, 1] on a : (F, cp) = j cp(x)dg(x). La fonction continue / peut être
o
uniformément approximée par de telles cpn : par exemple y n(x) = f([nx]jri).
î
Donc, ( F ,f ) = J f(x )d g (x ) est valable pour toutes les fonctions continues/
o
Reste à remarquer qu’en remplaçant g(x) par g(x—0) = lim g(x—s) on
e—► + 0
1
ne modifie pas l’intégrale de Stieltjes jf(x )d g (x ) pour les fonctions
o
continues / . On peut donc admettre que g est continue à gauche.
Remarque. On peut encore énoncer le théorème 25 sous la forme équi­
valente suivante :
Toute fonctionnelle linéaire continue sur C[0, 1] est de la forme

Fv if) = jf(x )d v (x ),
0
ou v est une charge borélienne sur [0, 1], et de plus
11 11c'[o, i] = VarJ v.
Sous cette forme le théorème 25 se généralise à l’espace des fonctions
complexes continues (v est remplacée par une charge complexe) et à un
espace de type C(X), où X est un compact métrique. La première proposi­
tion du théorème est valable pour un compact arbitraire X , mais la
correspondance entre les charges et les fonctionnelles linéaires continues
cesse d’être biunivoque.
§3]__________________ESPACES FONCTIONNELS ET DISTRIBUTIONS___________________73

3. Espaces des fonctions lisses. Soient f i un domaine (c’est-à-dire un


sous-ensemble ouvert) de Rn, ü , l’adhérence de f i dans Rrt. Nous utiliserons
les notations classiques suivantes : x = (*1, . . . , x„) sont des coordonnées
dans Rw, x = xi 1 . . . x „n, 0/ = S - est l’opérateur de dérivation partielle
CXi
dl = 81 . . . 8 l„ , | A: | = /C1+/C2+ . . . + fc*. Par C r{Ü) on désigne l’ensemble
des fonctions sur Ü possédant des dérivées partielles jusqu’à l’ordre r
sur fi, et de plus 8 lf , |/| «s r, sont prolongeables en des fonctions continues
bornées sur fi. Définissons sur Cr(fi) une norme par
11/11*© = sup \8 f(x )\.
XÇ.Q
\l\* r

Donc, la convergence dans Cr(fi) équivaut à la convergence uniforme


des fonctions avec leurs dérivées partielles jusqu’à l’ordre r compris. Il
est aisé de vérifier que Cr(fi) est un espace de Banach.
Les espaces Cr(fi) sont commodes dans les problèmes où l’on n’exige
des fonctions considérées qu’une différentiabilité finie bien déterminée
(c’est-à-dire l’existence d’un certain nombre de dérivées continues). Il
existe néanmoins des problèmes qui font intervenir des fonctions dont
l’ordre de dérivabilité est inconnu ou infini. Dans ces problèmes, il semble
naturel de faire appel aux espaces de fonctions indéfiniment dérivables.
Ces espaces sont localement convexes, mais, en général, ne sont pas nor­
m a le s et, parfois, ne sont pas métrisables.
Les plus souvent utilisés sont les trois types d’espaces suivants :
1. L’espace <£(fi) est constitué de toutes les fonctions indéfiniment déri­
vables dans fi. Une topologie dans &{Q) est définie par une famille de semi-
normes P k u o ù K est un compact dans fi, / = (/1, . . . , /„) un multi-indice
arbitraire :
PKi(f) = max 16 'f (x)\. (24)
x£K

Théorème 26. U espace <5(fi) est dénombrablement normable (donc


métrisable) et complet.
Démonstration. Désignons par Km l’ensemble des points * Ç fi tels que :
1) la distance de x à la frontière du domaine fi*) (c’est-à-dire les ensembles
8 Q = fi\fi) soit ^ 1/m ; 2) la distance de x à 0 soit «s m.
Il est évident que Km est un compact, que tous ses points sont intérieurs
pour Km+ 1 et que la réunion de Km sur tous les m recouvre le domaine fi.
Définissons une semi-normepm sur <£(fi) par pm( f ) = sup \d f(x )\.
x € Km
\l\^m
Soit K un compact arbitraire dans fi. La fonction ô(x) = d(x, fi\fi)
est continue et positive sur K. Donc, elle atteint son minimum ô0 > 0.
La fonction A(x) = d(x , 0) est continue sur K , donc atteint son maximum

*) Par distance à la frontière on entend comme toujours la plus petite des distances
aux points de cette frontière.
74 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

A 0. Si l’on choisit le nombre m tel que 1/m < ô0, m > A0, alors Km con­
tiendra K. Si de plus m ^ |/|, alors la semi-norme pm majore la semi-
norme pKU Nous avons montré que la famille de semi-normes {pm} majore
m
la famille {pKi}. La réciproque est vraie : pm( f ) =s £ PKmi( f )■
1=0
Reste à prouver que &(Q) est complet. Soit {/„} une suite fondamentale.
Alors {/„} est fondamentale pour toute semi-norme p m. D ’où il résulte que
la restriction de { /,} àATmest une suite fondamentale dans Cm(Km). Donc, il
existe une fonction Fm € Cm(Km) telle que f n\Km Fm pour la métrique
de Cm(Km). Il est évident que les fonctions Fm sont compatibles au sens
que Fm+ 1| Km= Fm. Il existe donc une fonction unique / confondue avec
Fm sur Km. Par construction pm(fn—f ) 0 pour n <». Donc /Ç Ô(Q)
et f n f pour la topologie de l’espace &(Q).
Remarque. L’espace ô(Q) est souvent désigné par C°°{Q). Si la frontière
de Q n’est pas vide, alors £(Û) n’est pas confondu avec l’intersection de
Ck(Ü). (Les fonctions de S(Ù) ne sont pas généralement prolongeâmes en
des fonctions continues sur Ü.)
2. L’espace (D(û ) est composé des fonctions à support borné (c’est-à-
dire nulles à l’extérieur d’un compact) indéfiniment dérivables sur f?. On
appelle support d’une fonction cp l’adhérence de l’ensemble des points,
où cp est différente de 0. Le support de cpest désigné par supp cp. Donc, (D(Q)
est constitué des cp Ç £(Q) pour lesquelles supp cp est un compact. On
vérifie immédiatement que ®{Q) n’est pas fermé dans &{û) et, par suite,
n’est pas complet pour la topologie de &{Q).
Soit K un compact dans Q. Désignons par <7)k (Q) le sous-espace de
&{Q) composé des cp telles que supp cp a K. Alors <7)k (Q) muni de la topo­
logie héritée de &{Q) sera un espace dénombrablement normé complet
(comparer avec l’exercice 463). Définissons maintenant dans (D{Q) une
topologie plus forte que celle héritée de &{Q). De façon plus exacte, on
admettra qu’un ensemble convexe V c ® \fï) est ouvert (resp. fermé) si
son intersection avec <7)k (Q) est ouverte (resp. fermée) pour tout compact
K aQ .
La topologie ainsi obtenue peut être également définie à l’aide d’une
famille de semi-normes. Soit {£,,*} le système de compacts construit dans
la démonstration du théorème 26. Désignons par a une suite {ATW1} d’entiers
non négatifs et posons
P*(<p) = £ Nm- sup | d!cp(x) | (25)
wi“1 ^€ Km\Km_ j

(Ko est un ensemble vide). Signalons que pour toute fonction cp Ç (D(Q)
la série du second membre de (25) ne contient qu’un nombre fini de termes
non nuis. Nous laissons au lecteur le soin de vérifier que le système (non
dénombrable) de semi-normes ainsi introduit définit la topologie décrite
plus haut.
$3] ESPACES FONCTIONNELS ET DISTRIBUTIONS 75

Théorème 27. Une suite {cpn} converge vers y dans (D(ü) si et seulement si
1) (pn y au sens de Ô{Ù) ;
2) toutes les fonctions cpn (donc (p) appartiennent au sous-espace
Démonstration. La suffisance des conditions 1) et 2) est évidente au
même titre que la nécessité de la condition 1). Prouvons que la condition 2)
est nécessaire. Supposons que la suite {<pw} est telle que les supports de cpn
ne sont contenus dans aucun compact fixé. En rénumérotant au besoin la
suite, on peut admettre que supp cpm et Km. Soit xm $ Kmtel que q>(xm) ^ 0.
Considérons l’ensemble V des fonctions (p Ç (D(Q) telles que \(p(xm)\ <
< \<Pm(Xm)\/m pour m — 1, 2,3, . . . Comme tout compact K œ Q ne
contient qu’un nombre fini de points xm, l’intersection de V avec Œ>k (Q) est
définie par un nombre fini de conditions et, par suite, est ouverte dans
•(Dk (Q). Par conséquent, V est ouvert dans <D(Q). Soit pv la fonctionnelle de
Minkowski pour V. Il est immédiat que V est un ensemble convexe équi­
libré, donc que p v est une semi-norme continue sur <D(Q). La forme explicite
de py est donnée par pv{f) = sup 1, d’où il résulte que pv(<Pm) ^ ni.
m *Pm\Xr,i) |
Donc, la suite {cpm} ne peut converger, c.q.f.d.
Théorème 28. U espace f){Q ) est complet, non métrisable et possède la
propriété de Heine-Borel : tout sous-ensemble borné*) dans (D(Ù) est pré­
compact.
Démonstration. Si la suite {(p„} est fondamentale, le raisonnement qui a
servi à démontrer le théorème 27 montre que cette suite est entièrement
contenue dans un sous-espace Ce sous-espace étant complet, cette
suite converge. Supposons maintenant que <Z>(f3) est métrisable et soit
{(pm} une suite telle que supp (pm et Km. De la continuité du produit par un
nombre il résulte que pour tout m on peut exhiber un nombre bm > 0
assez petit pour que d{0, àmym) < 1/m. Ceci signifie que la suite {àmcpm}
tend vers 0, ce qui contredit le théorème 27. Donc, (D(ü) est non métrisable.
Supposons enfin que A est un sous-ensemble borné dans (D{Q). Le raisonne­
ment précédent montre que A c pour un compact K c z ü . Comme
A est borné pour chaque semi-norme pku toutes les fonctions de A et toutes
leurs dérivées partielles vérifient les conditions du théorème d’Ascoli-Arzela.
D ’où il résulte que A est précompact dans donc dans <©(£?), c.q.f.d.
Remarque. ®(Q) est souvent désigné par C^(ü).
3) L’espace tS,(R'î) est constitué des fonctions de R* indéfiniment différen­
tiables et rapidement décroissantes à Vinfini. On définit une topologie sur
S(Rn) à l’aide de la famille dénombrable de semi-normes

P « M ) = SUP l*“ ^/(*)l> (2<S)

*) Dans un espace semi-normé, on appelle en sem ble borné un ensemble borné pour
chaque polynorme.
76 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. B

où l’on a adopté les notations classiques


a = (ai, . . . , a„), jî = (filt . . . , /3„), xa - xl1 . . . xann,
$P - -É^L ÊL — 9|ff|
dx'l' dxf dxf' ... dx£n
(L’espace 5'(R") est constitué de toutes les fonctions / 6 <2(R") telles que
Pa.pif) < oo pour tous les a et fi.)
Au lieu de (26) il est parfois commode de considérer la famille
K /»(/) = J \xP&>f(x)\dx (26')

ou la famille
P ÏA f) = ( J I &>f(x) |2 d x j 12. (26")

Théorème 29. Les systèmes de semi-normes (26), (26') et (26") sont


équivalents.
Démonstration. Considérons d’abord le cas plus suggestif où n = 1. On a

!xk d'f(x) | =s y-L j sup | (x2+ l)xk d'f (x) |.

D ’où
Pkiif) = / \xk d'f (x) | dx =s
R
35 sup |(x+l).X fc0 / ( x ) |
X
J —— S7l(pk+2.l(f)+P kl(f )).
R
D e façon analogue.
v1/2
P Ü (f) = ( / \xkd'f(x)\>dx^

^sup (l+x2) |Xk 0 '/W |2 J (VApl+i.i+Pkùif))-

Donc les semi-normes du système (26) majorent celles des systèmes


(2 6') et (26"). En appliquant l’inégalité de Cauchy-Bouniakovski aux
fonctions
1
\xkd'f(x )| V l + * 2 et
a / 1H-a:2’
on obtient
p'ki(fY = ( \ \xkd‘f (x ) \d x \

J xk d'f(x) (1+x2)dx J"


| |2 — 2 =n(Pk+iAfY+Pki(fY)-
§3] ESPACES FONCTIONNELS ET DISTRIBUTIONS 77

Donc, les semi-normes du système (26") majorent celles du système (26').


Reste à estimer les semi-normes du système (26') en fonction de celles du
système (26"). Utilisons le fait que pour / £ S ( R ) les fonctions xhdlf (x ),
V K V /, tendent vers 0 à l’infini, donc

xkd'f(x) = | [tkd‘f ( t ) \ d t . (27)

D ’où
Pki(f) = sup \xkd’f {x ) \ J \[tkd[f(t)Y\ dt =s kp'k-i,i(f)+ pki+ i(f).
x R

Le cas n > 1 n’apporte que des complications techniques : au lieu de


l’égalité J = zt il faut utiliser l’inégalité J < 00, et au lieu
R Rn
de l’identité (27), l’identité
-*•1 3Cn
^ x) = J ••• ] 0 Ï T Æ ’
—oo —oo

valable pour toute fonction indéfiniment dérivable, tendant vers 0 à l’infini


avec ses dérivées, c.q.f.d.
L’espace S(Rn) occupe une place intermédiaire entre <5(R”) et (D(R")
par le nombre de fonctions et la topologie. De façon plus précise, on a les
inclusions continues
OQL*) c SQL*) c <5(R").
Jusqu’ici nous n’avons encore cité aucun exemple de fonction appartenant à
<D(Rn) ou S(Rn). La construction de tels exemples n’est pas tout à fait
triviale. Cependant on a le
Théorème 30. U espace f){R n) est dense dans Lp(R", dx)*) pour 1 ^ p < <»,
dans S(Rn) et dans &{Rn). Uespace S^R") est dense dans Lp(R", dx) pour
1 p < c» et dans ô{R n).
Pour éviter toute complication technique, nous effectuons la démonstra­
tion en détail uniquement pour le cas n = 1. Nous commençons par cons­
truire une fonction non triviale dans <Z)(R).
Lemme 1. La fonction
0 pour x ^ 0,

{ l/x
e1fx pour
est indéfiniment différentiable sur la droite tout entière.
x< 0
A

Démonstration. Ceci est vrai en tous les points x ^ 0. Vérifions que


<p(*)(0) = 0, où f c = l , 2 , . . . Remarquons pour cela que la fonction
dk
^ (ellx) est de la forme Pk(x)x’'2ke1lx, où Pk est un polynôme de degré ^ fc.

') Par d x on désigne comme toujours la mesure de Lebesgue de Rw.


78 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

p(x)
(Ce qu’on établit sans peine par récurrence.) D ’autre part lim £1* =
x —*~ —0 *

= lim P i — = 0 pour tout m et tout polynôme P, ce qu’on met


/-► -f oo ' *'
aisément en évidence à l’aide de la règle de L’Hospital. Donc, lim q>(k\é ) = 0
c— 0
pour tous les k. En appliquant encore la règle de L’Hospital, on obtient ce
qu’on voulait.
Lemme 2. La fonction
exp [2/(x2—1)] pour M < U
V(x) =
0 pour 1*1
appartient à <Z)(R).
En effet, cette fonction s’annule en dehors de l’intervalle [—1,1] et
est indéfiniment différentiable, puisqu’elle s’écrit sous la forme y)(x) =
= (p(x —1) y ( —x —1), où cp est la fonction du lemme 1.

Lemme 3. Pour tout e > 0 posons y>£(x) = où c 1 = J y)(x) dx.


Alors la fonction 'ipe(x) possède les propriétés suivantes :
1) y £(x) ^ 0 ;
2) supp y)e = [ - £ , e) ;

3) jy>£(x)dx = 1.

La démonstration est évidente.


Nous sommes en mesure de montrer maintenant la première proposition
du théorème 30 (c’est-à-dire que (D(R) est dense dans Lp(R, dx) pour
oo

1 ^ p < oo). Soit / Ç Lp(R, dx). L’intégrale J \ f \ pdx étant convergente,

- N OO

il existe un nombre N tel que j |f \ p dx + J\ f \ p dx . Alors


-o o N

pour 1*1 * N ,
pour \x \> N

admet un support compact et \\f —/ n \\p < y • D ’autre part, fs{x) étant
continue en moyenne (voir exercice 432), il existe un à > 0, tel que
j! / v W - fN (x + t)\p dx < pour \ t \ < 6. Considérons la fonction

£0) = J M * - 1 ) ip6(t) dt.


8 3] ESPACES FONCTIONNELS ET DISTRIBUTIONS 79

(Cette intégrale existe puisque ips est bornée, de support borné, donc appar­
tient à L,(R, dx).) Evaluons la distance de / n à g sur LP(R, dx). Utilisons
à cet effet la formule 11/ 11p = sup Jf h dx L On a

W fN -g \\p = SU p J ( fN-g)hdx
IN I, « 1
00 / 00 \
= sup J ( J d t - f N(x) J h(x) dx
llAllf*! — oo \ — oo /

oo oo

= sup I J J yô(t)(fN{ x - t ) ~ f N(x))h(x)dxdt


J ^ 1 I — oo — oo

^On s’est servi de l’égalité J y)s(t)dt = 1.^ La dernière intégrale admet


la majoration suivante :

J y>»(0 | J (fN( x - t ) - f N(x))h (x)dxjdt J MO' Y dt = T


en vertu du choix de ô. Donc || f N —g \\P < y et par suite | | / —g\\p <
Vérifions que g € O(R). Les fonctions f s et ipt étant à support borné, la
fonction g l’est également : il est évident que supp g c supp ^ 4 - supp y)ô =
= [—iV—ô, iV+ ô]. L’indéfinie différentiabilité de g résulte de l’identité
oo oo

g(x) = j M X - 0 MO dt = J f N( x - 1) y s \ t ) d t .

que l’on démontre facilement par récurrence. (Comparer avec le § 1, cha­


pitre IV.)
Prouvons maintenant que (D(R) est dense dans <£(R). Construisons à cet
effet une fonction %i £ <Z>(R) possédant la propriété suivante : %i(x) = 1
sur [—1, 1]. Pour une telle fonction on peut, par exemple, prendre la pri­
mitive de la fonction y)i/2(x+3/2)— 3/2) (fig. 2).

y, t
Xt(x)

-2 -/ 0 / 2 &

Fig. 2
$0 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

Posons %N(x) = Alors %nO ) € O (R ) et %N(x) = 1 pour


x £ [ - N , N], Soit /€<5(R ). Alors %n/€(D(R). Vérifions que % n / f
dans <£(R) pour N -►<*>. Soit Æf un compact sur la droite. Ce compact est
alors contenu dans [ — N , N ] pour N assez grand. Donc, P k i ( % N f —f ) =
= sup / ) (/)(*)l = 0 pour N assez grand, et, par suite, /
dans <£(R) pour N —oo .
Il apparaît que la suite converge vers / dans l’espace S(R). La
démonstration de ce fait repose sur la majoration

pour \x \» N , f € S ( R),

qui découle immédiatement de la définition de la norme Pk+m,i. On a


P k iits f - f ) = sup\xk(xNf - f f \ x ) \ =
X£R

sup É cixkf a>(x)(XN- l f - J)(x) ^


jc Ç R 7= 0

4 Z cipk+ i,j( f) sup i(.ïN- l ) (' J>(x)|.


* /-o JC€ R

Utilisons maintenant la relation

I(%n - l)(/) (*) = 1)(0 ( 4 ) j ^ C> P°ur * £R et N s* 1-


Nous obtenons alors

Pkl(Vjff—f ) Z clPK+l,j(f)Ci-j.
A 7=0
La dernière expression tend vers 0 pour iV Les autres propositions du
théorème découlent de propositions déjà démontrées.
Théorème de Weierstrass. Soit Q un domaine borné dans R'7. Alors pour
tout k naturel l'espace Pn des fonctions polynomiales de n variables est dense
dans Ck(Q).
Corollaire 1. Pour tout domaine Q c R'7, l'espace Pn des fonctions poly­
nomiales de n variables est dense dans &(Q).
Démonstration du corollaire. Soient données une fonction / £ £(Q) et
une semi-norme pKk sur &(Q). Montrons que pour tout e > 0 il existe un
polynôme q £ Pn tel que PKk(q—f ) < £. Soit V un voisinage ouvert borné
du compact k . La restriction de / à V appartient visiblement à Ck(V). En
appliquant à cette restriction le théorème de Weierstrass, on trouve un
polynôme q £ P n tel que I I ? - / I l c*(F) < £. Comme la norme de l’espace
Ck(V) majore la semi-norme pKk, le polynôme q est le polynôme cherché.
Corollaire 2. Soient Q un domaine de R", K un compact de Q,<p £ f ) k(Q),
f £ <V(Q) et f{x ) 0 pour x £ K. Il existe alors une suite {pk} c Pn de
polynômes telle que p k f -*• (p sur <7){Q).
§3] ESPACES FONCTIONNELS ET DISTRIBUTIONS 81

Pour la démonstration il suffit de choisir {pk} telle que pk -y dans


c S (fî).
La démonstration du théorème de Weierstrass sera intégralement donnée
au chapitre IV (v. exercice 588), car elle fait intervenir le produit de
convolution. Nous nous contenterons ici d’une démonstration simple pour
le cas important où n = 1, k = 0 et où le domaine Q est un intervalle
fermé de la droite numérique. Le théorème prend la forme :
Toute fonction continue sur un intervalle fermé s’approxime uniformé­
ment par des polynômes.
Démonstration. Il est clair que toute fonction continue s’approxime par
des fonctions continues linéaires par morceaux. Par ailleurs toute fonction
linéaire par morceaux est une combinaison linéaire de fonctions de la forme
f(x ) = \x —a\. Enfin la fonction f(x ) = \x\ se développe sur l’intervalle
I —N, N\ en une série convergeant uniformément de polynômes :

w = v » m * * -* > = 4 ~ L w * m (' - £ ) “ ']•


4. Distributions. La notion de distribution apparaît de façon naturelle
dans les problèmes de mathématiques et de physique mathématique lors de
la généralisation de certaines opérations naturelles (dérivation, intégration,
résolution d’équations différentielles, transformation de Fourier, etc.) à
un domaine plus vaste que celui sur lequel ces opérations sont initialement
définies. Les premiers temps ceci a conduit à des définitions paradoxales et
contradictoires des distributions. La célèbre fonction de Dirac a par exemple
été définie par :
oo
<$(*) = 0 pour x ^ 0, ô(0) — oo, J ô(x)dx = 1.
—oo

Une autre définition de cette fonction est : <5(x) = y ^ ( s ig n x ) . Il est


évident qu’il n’existe pas de fonction possédant ces propriétés.
Néanmoins toutes ces propriétés cessent d’être contradictoires si l’on
comprend la distribution comme un élément de l’espace dual L \ où L est
un espace de fonctions « de base ». Pour L on prend le plus souvent <7)(Q),
S(Q) ou S( R"). Les éléments des espaces ô'(Q) et S'(Rn) s’appellent
respectivement distributions dans le domaine Q , distributions de support
compact dans Q et distributions à croissance modérée dans R*. L’origine de
ces dénominations apparaîtra plus bas.
Voyons tout d’abord comment toute fonction (pas trop mauvaise)
dans Q peut être traitée comme une distribution.
Théorème 31. Soit f une fonction localement sommable (c'est-à-dire
sommable sur chaque compact) par rapport à la mesure de Lebesgue dx
dans un domaine Q. La correspondance q>J cp{x) f ( x ) dx est une fonction-
ci
nelle linéaire continue sur <7){Q). Si, de plus, f est nulle en dehors d'un compact
6
82 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

K c Q, alors cette correspondance est une fonctionnelle linéaire continue


sur Ô(Q).
Démonstration. D ’après l’exercice 462 nous devons vérifier que la con­
vergence de q>n vers 0 sur (D(Q) entraîne celle de J cpn(x) f ( x ) dx vers 0. Or,
a
ceci découle de la définition de la convergence sur t7){Q) et du théorème de
Lebesgue de passage à la limite sous le signe de l’intégrale. Pour démontrer
la deuxième proposition il suffit de se référer au théorème 15, chapitre II.
Les distributions décrites dans le théorème 31 sont dites régulières ;
elles correspondent aux fonctions / ( x ) localement sommables. Il existe
cependant des distributions non régulières. Par analogie au cas régulier,
la valeur d’une distribution F sur une fonction de base cp est souvent notée
J F(x)cp(x)dx = (F, (p). Il est entendu que cette notation ne doit pas être
Q
comprise ad litteram : l’intégrale correspondante diverge ou n’a pas de sens.
Soit Q un domaine de R" contenant l’origine des coordonnées. Définis­
sons la fonction de Dirac <5(x) comme un élément de l’espace ô \Q ) défini
par
| ô(x) cp(x) dx = <p(0).
a
L’espace <T){fï) étant continûment immergé dans ô (Q \ toute fonctionnelle
linéaire sur ô{Q) engendre une fonctionnelle linéaire par restriction à
<7)(Q). Du fait que <T){Q) est dense dans <£(£), il s’ensuit que l’application
naturelle de ô'{Ü) dans <D\Q) est une injection. Des raisonnements iden­
tiques nous conduisent aux immersions continues
Ô'(R") c S'(R") c ^ '(R ").
Autrement dit, toute distribution à support compact est une distribution
à croissance modérée, et toute distribution à croissance modérée est une
distribution.
Contrairement aux fonctions, les distributions ne possèdent pas de
valeurs déterminées en un point (du reste les éléments des espaces LP(X> pi)
jouissent de cette propriété). Néanmoins pour une distribution F 6 ® \Q )
l’expression « F (x) est nulle dans le domaine U c Q » a un sens. Par défini­
tion cette expression dit que (F, (p) = 0 pour toutes les fonctions de base cp
telles que supp cp a U.
Soit F Ç On dira que x rfappartient pas au support de F si F
s’annule dans un voisinage ouvert de x. Il est évident que le support de F
est un ensemble fermé (puisque son complémentaire est ouvert, ce qui
résulte immédiatement de la définition du support). Posons U = fi\supp F
et prouvons que F s’annule dans le domaine U. Soit cp £ (D(Q) et
supp cp = K cz U. Tout point x £ K possède un voisinage Vx dans lequel F
s’annule. Du recouvrement {Vf\x ^K extrayons un sous-recouvrement
et soit cpi, . . . , cpn la partition correspondante de l’unité (voir
n n
exercice 464). Alors cp = Y cpcpi et (F, cp) = Y (F, cpcpi) = 0. Si V est un
/=! i= l
§3] ESPACES FONCTIONNELS ET DISTRIBUTIONS 83

domaine quelconque d’annulation de F, alors tous les points de V n’appar­


tiennent pas à supp F, donc V a U.
L’expression « distribution sur Q de support compact » peut être
comprise de deux manières :
1) comme un élément de l’espace S'(Q) ;
2) comme un élément F £ tel que supp F est un compact.
En fait ces deux notions sont confondues. De façon plus précise, tout
élément F £ ô \Q ) définit, comme signalé plus haut, un élément de (D'{Q)
que nous noterons par la même lettre. On obtient ainsi exactement les élé­
ments de (D'(Q) de support compact. Prouvons ceci.
Soit F £ Alors F est continue pour une des semi-normes pKk
qui définissent la topologie de ô(Q) :
(F, (p) < cpKk{cp) pour (p £ &{Q).
Il est évident que la restriction de F à <V(Q) s’annule sur Q\K. En effet, si
(p £ <7){Q) et supp cp a Q\K , alors pxk((p) = 0. Donc supp F c K, c’est-à-
dire que F en tant qu’élément de 0 '(f2 ) admet un support compact. Admet­
tons maintenant que F c (D\Q ) et supp F = K est un compact dans û .
Construisons une fonctionnelle F sur £(Ü) dont la restriction à (D(Q)
est confondue avec F. A cet effet considérons un voisinage compact V de
l’ensemble K et construisons une fonction %v € (D(Q) telle que Xr(x) = 1
pour xÇ V (voir exercice 464). Définissons F par (F, / ) = (F, %vf ). Cette
définition a un sens, puisque %vf € <!)(£}) pour tout / £ S(Q). Il est clair
aussi que F Ç £'(Q) (voir exercice 472a). Il reste à vérifier que Fl = F.
|®(Û)
Soit cp £ (D(Q). Alors (F , cp)—(F, cp) = (F, %v<p—<p) = 0 , puisque
supp (%v<p-<p) c Q\V c Q\K.
Théorème 32. Les espaces ^Z>'(12), Ô\Q) et S'(R n) sont ^ -faiblement
complets. | Autrement dit, 5ï w/ie suite {F„} cfe distributions est telle que la
suite numérique {(F„, 99)} est fondamentale pour toute fonction de base cp,
alors il existe lim Fn = F qui est une distribution du même type que Fn. )
n —►00 /
Démonstration. Définissons F par (F, q>) = lim (F„, <p). La linéarité de F
n —*■
00

est évidente. Prouvons sa continuité. Dans le cas de £(Q) et *S(Rrt), la con­


tinuité découle du théorème de Banach-Steinhaus (cf. § 2, n° 1) puisque ces
espaces sont des espaces vectoriels métriques complets (voir exercices
480 à 483). Etudions le cas <D(Ql). Les restrictions de Fn à ® k (&) tendent
vers un élément Fk € puisque <Dk (&) est un espace vectoriel
métrique complet. Définissons maintenant la fonctionnelle F £ (D'(Q) en
la posant égale à FK sur ^% (£). On vérifie sans peine que cette définition
est correcte. ^Si supp cp £ K 1C\K2, alors ( FKl, (p) = lim (F„, cp) = (F*2, <p).j
La continuité de F résulte de l’exercice 462, c.q.f.d.
6*
84 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

Exemple. Les distributions (x i/O )" 1. Soit cp Ç O(R). Alors l’intégrale


oo

f dx converge pour e > 0 et admet une limite finie pour e \ 0


J AkX 16
— oo

(voir exercice 499). D ’après le théorème 32, cette limite est une distribution
sur la droite, notée ( x i / 0)”1.
Toute distribution de support compact dans Q est continue pour une
norme pKu Le plus petit / pour lequel ceci a lieu s’appelle ordre de la
distribution. Si une distribution F Ç Ô'(Q) est d’ordre / et de support K ,
alors elle est prolongeable en une fonctionnelle linéaire continue surC^F),
où F est un voisinage quelconque du compact K.
On dit qu’une distribution F Ç tT)\Q) est d'ordre ^ / si elle se prolonge
en une fonctionnelle linéaire continue sur Cl(Q). Les éléments de F Ç <7)'(Q)
ne sont pas tous d’ordre fini. Cependant pour tout domaine V a Q d’adhé­
rence compacte, la restriction de F h <7)(V) est d’ordre fini.
Toute distribution à croissance modérée F € SX R") est continue pour
l’une des semi-normes pu = sup pa p (cf. n° 3). On appelle ordre de F le
| a | ï£ k

plus petit / pour lequel ceci a lieu. Donc, toute distribution à croissance
modérée admet un ordre fini. (On vérifie immédiatement que la définition
de l’ordre est équivalente à celle donnée plus haut pour le cas où Q = R'2et
la distribution F appartient à *S'(RW
) c <Z)'(R").)
5. Opérations sur les distributions. Nous allons montrer ici comment
les principales opérations sur les fonctions (la multiplication par une fonc­
tion, la dérivation, le changement de variables) s’étendent aux distributions.
Supposons que L désigne l’un des espaces <Z)(f2), <£(£?), S(Rn), L ' est
l’espace dual, L '0, un sous-espace dense dans L' composé des distributions
régulières. Si L = <T>(Q) ou <£(£?). pour L'0 il est commode de prendre
(D (û \ si L = *S(R"), à)(Rn) ou S(Rn). Supposons que sur L'0 est défini un
opérateur linéaire A0 et que cet opérateur est continu pour la topologie de Z/..
Alors A0 est prolongeable en un opérateur continu A dans L'. Ce prolonge­
ment est unique, puisque L'0 est dense dans V .
Dans les cas étudiés, la continuité de l’opérateur Ao peut être mise en
évidence à l’aide du procédé suivant. Soient B un opérateur continu dans L,
B' son adjoint dans U. Si la restriction de B ' à L ’0 est confondue avec A0,
alors Ao est continu. Dans ce cas le prolongement cherché de A coïncide de
toute évidence avec B'.
Particularisons le schéma général décrit.
1) Produit par une fonction. Supposons que / Ç £(Q) et prouvons que
l’opérateur M (f ) de multiplication par / admet un prolongement continu
de (D(û) à Posons L = (D(ü ) = L'0, B = M (f). On calcule sans
peine la restriction de l’opérateur B' à L'0. En effet soit cp 6 O (fi), g € L'Q.
Alors
(B'g, <p) = (g, Bq>> = (g, fq>) = J g{x) f(x)cp{x)dx.
Q
§3] ESPACES FONCTIONNELS ET DISTRIBUTIONS 85

Donc, l’opérateur B' agit sur l’espace L'0 comme la multiplication par la
fonction f. Nous voyons que cet opérateur admet un prolongement continu
(en l’occurrence B') à l’espace (D'(Q) tout entier. En désignant ce prolonge­
ment comme précédemment par M (f ) 9on obtient

Exemple. Calculons le produit de la fonction de Dirac sur la droite par


une fonction / indéfiniment différentiable. On a ( fô , cp) = (ô9f<p) =
= /(0)<p(0). D ’où fô = /(0 )ù , ce qui confirme notre idée intuitive sur le
comportement de la fonction de Dirac par une multiplication.
2) Dérivation. On rappelle que par dj on désigne la dérivée partielle
0i*i
d/dxj9 et par dk l’opérateur —--------- . Montrons que l’opérateur dk
0.Xj1 . .. ÔXfP
admet un prolongement continu à Il suffit de considérer le cas de
l’opérateur dj. Posons B = —dj et calculons la restriction de B' à <©(£).
On a
(B'f, <p) = </, Bcp) = - dx = J —^(p(x)dx.
Donc, B' est confondu avec dj sur (D(ü ). Par suite, l’opérateur d/dxj
admet un prolongement continu (en l’occurrence B ') à Laforme
explicite de ce prolongement (que nous désignerons toujours par dj) est
(djF, <p) = - {F , dj<p)
et d’une façon générale pour k quelconque
(dkF,(p) = ( - l ) W <F,0*ç>>.
Exemple. La distribution dkô agit d’après la formule
(dkô9 <p) = ( —1)|A:Idkcp(0).
Changement de variables. Soient y — y{x) une application indéfiniment
différentiable biunivoque d’un domaine Q sur lui-même, x = x(y) l’appli­
cation réciproque. Sur l’espace <7){Q) est défini l’opérateur de changement
de variables T : (Tcp) (y) = cp(x(y)). Calculons l’opérateur adjoint J" sur
l’espace ^D(Q). On a
(T'f, <p) = </, Tcp) = J /(>') <p(x(y)) dy = J f(y(x))(p(x) dy
dx
dx.

Donc l’opérateur adjoint de T est le composé de l’opérateur T~x et de


l’opérateur m {^J— |j de multiplication par le module du jacobien de T.
D ’où il résulte que l’opérateur T admet un prolongement continu à
Un calcul peu compliqué nous montre qu’il est défini par la formule
(TF9cp) = (F9M (\J\)T-i(p)9
où J est le jacobien de l’application T-1.
86 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

E xem ple. Soit a (x ) une application biunivoque indéfinim ent dérivable


de la droite sur elle-m êm e. C alculons la distribution <$(tf(x)). On a
<«(*(*)), <p) = <«. ? (b (x )) \b '(x )\) = cp(b(0)) \b '(o y ,
où b(x) est la fon ction inverse de a(x). En particulier on a ô (a x + b ) =
= \a \~ x à -b /a (x \ (Par ^ ( x ) on désigne la distribution agissant d’après la
form ule ( àb, <p) = y (b ).)
Remarque. Les opérations sur les distributions définies plus haut sont
des opérateurs continus par hypothèse. D o n c, elles sont perm utables avec
les passages à la lim ite. E n particulier, on peut dériver term e à term e autant
de fois qu’on le veut toute série convergente de distributions.
M ontrons m aintenant que l’ensem ble des distributions à support com pact
s’obtient de façon naturelle à partir des distributions régulières par dériva­
tion. D e façon plus exacte, on a le
Théorème 33. T oute distribution F £ ô \ Q ) peu t être écrite sous la fo rm e
f = ey, (28)
où k e st un m ulti-indice, / une distribution régulière.
Démonstration. Pour systèm e de sem i-norm es sur Ô {Q ), définissant la
to p ologie de cet espace, il est com m ode de prendre le systèm e
Pnk((p) = J \d k<p(x)\dx,
K„

où {K,i} est une fam ille de com pacts recouvrant le dom aine (cf. n° 3). Si une
distribution K est continue pour une sem i-norm e /?„*•, alors d’après le
théorèm e de H ahn-B anach et le théorèm e de la form e générale des fo n ctio n ­
nelles linéaires sur L x(K n, dx ) il existe une fon ction / £ L ^ (K „, dx ) telle que
(F , <p) = J d k<p(x) f ( x ) dx.
Kn
C ette égalité se transform e en la relation ( 28 ) cherchée par substitution
de ( —1)1*1/ à /
Rem arques. 1. C ette dém onstration n’assure que la mesurabilité de f .
En accroissant si nécessaire le m ulti-indice fc, on peut faire en sorte que la
fo n ction / soit continue sur Q.
2. Si dim Q = 1 on peut m ontrer qu’en dehors du support de F la fo n c­
tion / est con fon d u e avec un p olynôm e annulé par l’opérateur d k.
3. U n raisonnem ent analogue n ous am ène au
Théorème 34. Toute distribution à croissance m odérée F £ S'(Rn) adm et la
représentation ( 28 ), où f e st une fon ction continue à croissance m odérée sur R /:.
Le produ it d irect de distributions jou e un rôle im portant dans la construc­
tio n et l’étude des distributions dans des dom aines à plusieurs dim ensions.
Soient un dom aine dans R m, Q 2, un dom aine dans R". P osons
Q = Q iX & 2 c: R m+n. Si f son t des distributions régulières sur û i9 i = 1, 2 ,
on peut définir une distribution régulière / sur Q à l’aide de la form ule
( / , <p) = Jf i ( x ) /2 O 7) cp(x, y ) d x dy. La fon ction / s’appelle produit direct de
Q
ESPACES HILBERTIENS 87

f i et f 2 et se note /1X /2. D ’après le théorème de Fubini, cette intégrale


peut être calculée pas à pas :

(29)

Cette construction est valable pour toute distribution.


Théorème 35. Soient y Ç Ô (ü ), f Ç i = 1, 2. Alors
1) lafonction y x{x) = < /2, y ( x , •)) appartient à <D(Qx) ;
2) lafonction y 2(y ) = (/1, y ( - , y ) ) appartient à <7){Q2) ;
3) o n a (fl9 <p±) = < /2, ç>2> ;
4) /« correspondance y (/1, 991) = ( / 2, 992) t/we fonctionnelle linéaire
continue sur <7)(Q).
Démonstration. M ontrons que la fon ction yx est à support borné.
Soient K c Q le support de la fon ction y , Kx, la projection de K sur Qx.
Alors la fon ction y x( ÿ ) = (p(x, y ) est identiquem ent nulle pour * (£ Kx.
D o n c yx(x) = < / 2, y x) = 0 pour x $ K, d ’où supp yx c Kx. D ’autre part,
l’application * «-> y x de Qx dans <Z)(£?2) est indéfinim ent dérivable. C eci
entraîne l’indéfinie dérivabilité de yx. D o n c yx € (D(Qx) et nous avons
prouvé 1). La proposition 2 ) se dém ontre de façon analogue.
Pour dém ontrer 3) considérons préalablem ent le cas particulier où la
fonction y ( x , y ) est de la form e ^ 1 ( ^ 2 ^ ) . Il est alors évident que <pi(x) =
= Wi ( x ) { f 2, y>2), y 2 (y) = y> 2(y)(fu y>i). Et l’on a ( 29 ). Les com binaisons
linéaires des fon ction s de la form e y*x(x) étant denses dans <T)(Q\ il
reste à vérifier que les applications y — ( / 1 , 991) et 99 — < /2, y 2) son t continues
pour la topologie de <Î)(Q). Ceci résulte de la continuité im m édiatem ent
vérifiable de l’application 99 — 991 de <D{Q) dans (D(Qx).

§ 4. Espaces hilbertiens
1. Géométrie de l ’espace hilbertien. Un espace vectoriel H sur le corps
K = R ou C est préhilbertien s’il est muni d’un produit scalaire*), c’est-à-dire
d’une application de H x H dans K , notée ( ,) et possédant les propriétés
suivantes :
1) (AiXi-f k2x2, y) = hx(xx, y) + h2(x2, y) (linéarité par rapport au
premier argument) ;

*) Le terme « produit scalaire » est apparu dans le travail de Hamilton sur le corps
des quatemions. Tout quaternion q se représente par la somme d’une « partie scalaire »
q 0 et d’une « partie vectorielle » q = q i i + q j + q z k . De là le produit de deux quatemions
vectoriels q et T est la somme du produit scalaire Çq, r ) et du produit vectoriel [<7, r ].
Certains auteurs désignent le « produit scalaire » par « produit intérieur ».
88 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

2) (*>>0 = (yTx) (hermicité ; la barre désigne la conjugaison complexe) ;


3) (.x , x) ^ 0 (semi-définition positive).
Un espace préhilbertien H est hilbertien si l’on a de plus.
30 (x, x) >- 0 pour x 0 ;
4) H est complet pour la topologie définie par la norme 11x 11 = \/( x , x).
(On établira ultérieurement que ceci est bien une norme.)
L’une des plus importantes conséquences des propriétés du produit
scalaire est 1’
Inégalité de Cauchy-Bouniakovski :
!(*, y)\2 ^ (x9x )(y 9y).
Démonstration. Supposons d’abord que (x57) est un nombre réel. Pour
tout / Ç R o n a
0 < (x + ty 9 x + ty ) = (x, x)+2*(x, ÿ ) + t2(y9y).
Donc, ce trinôme du second degré (en t) possède un discriminant ^ 0 :
(x, ÿ f —{x9x)*(y9y) ^ 0, c.q.f.d. On obtient la généralisation du cas étudié
par multiplication du vecteur x (ou y) par un nombre complexe convena­
ble de module égal à 1. Ceci étant (x, y) devient réel sans changer de valeur
absolue ; (x, x) et ( y , y) ne varient pas non plus.
Corollaire. La quantité ||jc|| = \ / ( x 9x) possède les propriétés d'une
semi-norme {et même d'une norme si est satisfaite la condition 3')).
En effet,
il x + y \\2 = (x, x )+ (x , y )+ (y , x)+0>, y) ^ (x, x )+ 2 |(x , y ) l+0>,j') =s
^ ( x , x )+ 2 \ /( x , x)-(y, y ) + ( y ,y ) = (||x|| + !lj>l!)2.
Tout espace préhilbertien L peut être transformé en espace hilbertien
L à l’aide de la construction suivante. Soit I 0 c L le sous-ensemble des
vecteurs x pour lesquels (x9 x) = 0. L’inégalité de Cauchy-Bouniakovski
nous dit que L0 est un sous-espace de L. On définit de façon naturelle le
produit scalaire sur l’espace quotient L/Lo : si x, ÿ Ç L/L09 et x £ x , y € ÿ
sont des représentants des classes x et ÿ 9 on convient alors que (x, ÿ) =
= (x, y). On laisse au lecteur le soin de s’assurer que cette définition est
correcte et que le produit scalaire obtenu jouit de la propriété 3'). Si d’autre
part L/Lq n’est pas complet, on désignera par L sa complétion pour la norme
| !x 11 = V (x , x). L’inégalité de Cauchy-Bouniakovski nous apprend que le
produit scalaire est continu pour cette norme, donc prolongeable à L .
Nous sautons la vérification des propriétés 1), 2), 3) pour le produit scalaire
prolongé.
Exemples. 1) Soit L l’espace des suites à support borné finies {x,,} de
oc

nombres de K muni du produit scalaire (x, j-) = Y_ x„ÿn. Dans ce cas


L0 = {0}, L = h{K).
§4] ESPACES HILBERTIENS 89

2) Sur L = C[a9 b] le produit scalaire est défini par la formule ( / , g ) =


b ___
J
= f(x)g(x)dx. Dans ce cas L0 = {0}, L = L 2[a, b],
a
3) Sur L , espace des fonctions en escalier mesurables sur un ensemble
X de mesure le produit scalaire est de la forme ( / , g) = Jf(x )g (x )d p .
x
Dans ce cas L0 est composé de fonctions presque partout nulles pour la
mesure //, Z = L2(X , p).
4) Sur L, espace des polynômes en la variable complexe z, le produit
scalaire est défini par
(P,Q ) = JJ P(z) Q(z) dx dy, z = x + iy ,
kl s i

ici L0 = {0}, L est confondu avec l’ensemble A2(D) des fonctions de


L2(Dy dx dy) analytiques sur le disque unité D (voir exercice 533).
Dans un espace hilbertien réel, on peut définir l'angle q> £ [0, n ] entre
des vecteurs x et y par
cos cp =
(x,y)
11*11 l l j r l l *

En particulier si (x, y) = 0, alors <p = n jl. On dit alors que x et y sont


orthogonaux et l’on note x ± y.
Dans un espace hilbertien complexe, la notion d’angle n’a pas de sens
mais celle d’orthogonalité reste en vigueur. Si S est un sous-ensemble
arbitraire dans un espace hilbertien H , on désigne par S 1 Yorthocomplément
de Sy c’est-à-dire l’ensemble de tous les vecteurs x Ç H orthogonaux à
tous les vecteurs y Ç S. Il est évident que S 1 est toujours un sous-espace
vectoriel fermé de H .
Le théorème suivant décrit une propriété géométrique fondamentale de
l’espace hilbertien.
Théorème 36. Si K est un sous-ensemble fermé convexe non vide dans un
espace hilbertien H , alors pour tout point x d H il existe un point unique
v € K qui est le plus proche de x.
Démonstration. Soit d = inf d(x9y ), où d(x9y) est la distance engendrée
ydK
par la norme 11x \\ = V (x, x), et {y„} une suite de points de K telle que
lim d(Xy yn) = d. Prouvons que {yn} est une suite fondamentale. Nous
n—
*-oo
aurons besoin pour cela de Yidentité du parallélogramme

'\x + y \\2+ \ \ x - y \ \ a = 2 ||x ||2+ 2 ||y ||2, (30)

valable dans tout espace préhilbertien (voir exercice 547). En appliquant


cette identité au parallélogramme de côtés x —y„ et x —y nn on obtient
11y» y>HII" = 2 | | x —y„||2+ 2 \ \ x - y m\\2- \ \ 2 x - y „ - y m\\2.
90 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

On remarquera maintenant que || 2 y —y n—y m\\2 = 4 Y—


yn+ym 4d \
puisque c K. Si n et m sont assez grands, alors || y —y n\lr ^ +
\ \ x - y m\\2 ^ d2+ e, d’où \\yn- y m\\2 < 4{d2+ e ) - 4 d 2 = 4e.
Nous avons montré que {y„} est fondamentale. Supposons que y =
= lim Alors J(y, 7) = lim d{x , >>„) = rf. Que ce point soit unique
résulte de l’identité du parallélogramme : si d(x , y) = J(y, / ) = d9 alors
Il J7—./Il2 = 2 \\x—y\\2+ 2 || y —/ | | 2—|| 2y—y —j/ | | 2 < 4d2—4J2 = 0, c.q.f.d.
Remarque. L’hypothèse de la réciproque savoir que si dans un espace
hilbertien un ensemble K est tel que pour tout point x Ç H il existe un
point unique y ç K qui est le plus proche de y, alors K est fermé et con­
vexe, a été avancée depuis longtemps, mais elle n’a été ni prouvée ni réfutée.
Théorème 37. Soient H m espace hilbertien, H± un sous-espace fermé de
H , H2 = H£. Alors H est la somme directe de H1 et H2.
Démonstration. Soit x € H et supposons que x x est le point de Hx
le plus proche de y. Posons x 2 = y —yi et prouvons que x 2 Ç H 2. En
effet, supposons que y £ H x \ nous savons que la fonction f (t) =
= | | y —Yi4-/y|l2 de la variable réelle t présente un minimum en t = 0.
Donc /'(O ) = 0. Or,

/'(0 ) - lim l|X2+/y"i;- ll'Vi"2 = (*2, y)+(y, x2) = 2 Re(* 2 , y).


f->0 1
Donc Re (y2, y) = 0. En remplaçant y par iy il vient Im (y2, y) = 0. Donc
(y 2, y) = 0', c’est-à-dire y 2 € H2. Nous avons montré que H est la somme
de Hi et H2. Que cette somme soit directe résulte de l’orthogonalité de
Hx et H2 ; si y £ HxÇ\H2y alors (y, y) = 0, c’est-à-dire que y = 0. Le
fait que H est somme directe de deux sous-espaces orthogonaux Hx et
H2 est noté par la formule H = H x(BH2.
Théorème 38. Toute fonctionnelle linéaire continue f sur un espace hil­
bertien est de la forme / ( y ) = (y, y) pour y £ H.
Démonstration. Soit Hi = ker / l’ensemble de tous les vecteurs annulant
/ Si Hi = //, alors / = 0 et l’on peut poser y = 0. Si H± ^ H , on posera
H2 = H f. Le théorème 37 nous dit que H = HX^ H 2. Prouvons que H2
est de dimension 1. Soit y 0 un vecteur non nul de H2. Alors /(y o ) ^ 0,
puisque, le cas échéant, yo appartiendrait à H±. Pour tout y x Ç H2 le
vecteur y^ ~ ~ y^ Jo appartient à H if\H 2 et par suite est nul. Ceci prouve

que {70} est une base de H2. Posons maintenant y = yo et comparons


la fonctionnelle / à la fonctionnelle y (y, y). Ces deux fonctionnelles
sont milles sur Hx et prennent la valeur /(y o ) sur y 0. Donc elles sont partout
confondues.
Remarque. Les théorèmes 36 , 37 et 38 sont mis en défaut dans un espace
préhilbertien (voir exercice 544).
§4] ESPACES HILBERTIENS 91

On dit qu’un système de vecteurs {Aa}a€/j dans un espace préhilbertien


est orthonormé si
pour a = P
Oa, Xfi)
-i; pour a ^ (3.
Inégalité de Bessel. Pour tout système orthonormé {va}a A et tout vecteur
x on a
Z
a ÇA
I(X, X») |2 =S (x, x). (31)

I La somme de gauche est comprise comme sup Y |(*, xa) |2, où la borne
\ Ao Aq
supérieure est prise sur tous les sous-ensembles finis A0 c A . On démontre
sans peine que cette somme ne peut être finie que dans le cas où seul un
ensemble au plus dénombrable de termes sont différents de 0. j
Démonstration. Par définition de la somme du premier membre de (31)
il suffit de vérifier cette inégalité pour un ensemble finie A . Soient Hi le
sous-espace de H engendré par le système {xa}, oc £ A, H2 = H£. Alors
x = Y, ca*a+y, où H 2. Le système {x*} étant orthonormal et Hx et
a ÇA
Ho orthogonaux, il vient
(x, x .) = ca, (x , x ) = Zi k « |2+ (y , y),
*€A
d’où résulte immédiatement (31).
Dans un espace hilbertien H un système orthonormé {xx}aeA est dit
complet si son orthocomplément est constitué de 0.
Egalité de Parseval (généralisation du théorème de Pythagore). Pour tout
système orthonormé complet {xa}a et tout vecteur x on a

(*,*)= Z c t£ A
l(*>*«)l2> (32)

Démonstration. Soit A 0 l’ensemble des indices pour lesquels (x, xa) 0.


Comme indiqué plus haut, l’ensemble A0 est dénombrable. Indexons-le et
écrivons x l9 x 2y . . . au lieu de xXl, x*2, . . . et cl9 c2, . . . au lieu de cai9
n
c*.,. . . . Considérons la suite des sommes S„ = Y £/*/• La suite {S„} est
i=i
n-\-k
fondamentale, puisque ||iS,/,+*—Sn\\2 = Y IOI2? et que la série Y \c*!2
i = n +1 i
converge. Soient S = lim Sn et y = x —S. Montrons qu’en réalité y = 0.
Pour cela il suffit de vérifier que y est orthogonal au système {xa}a ça- Pour
a $ Ao ceci est évident par construction ; pour a Ç A0 ceci résulte de
l’égalité
(y. Xi) = ( x - S 9 Xi) = lim (x -S „ 9 Xi) = 0.
92 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

Donc y = 0 et par suite x = S, d’où

(x ,x ) = lim = lim £ k /|2 = £ k a|2.


w —►oo ii — oc i= la

Nous avons incidemment démontré le


Théorème 39. Zte/is un espace hilbertien H tout système orthonormal
complet {x*}* €a est une base hilbertienne au sens que tout recteur x d H se
représente de façon unique par
x = Yj c*x*> °ù c* = (x9 x*)-
« €Â
Remarque. La notion de base hilbertienne est différente de celle de base
dans un espace vectoriel et n’est confondue avec elle que si la dimension
de l’espace est finie. La différence est faite par l’existence de combinaisons
linéaires infinies qui n’ont pas de sens dans une situation purement algé­
brique.
Théorème 40. Tout espace hilbertien admet une base hilbertienne. Toutes
les bases d'un espace donné H sont équipotentes. (Cette puissance s'appelle
dimension hilbertienne de H. )
Démonstration. En utilisant le lemme de Zorn on démontre immédiate­
ment l’existence d’un système orthonormé maximal dans H. Si ce système
n’était pas complet, en lui ajoutant un vecteur unité de son orthocomplé­
ment, on obtiendrait une contradiction avec sa maximalité. Donc, un sys­
tème maximal est complet et d’après le théorème 39 est une base hilbertienne
dans H.
L’équipotence de deux bases dans un espace de dimension finie résulte
d’un fait algébrique analogue : dans ce cas les notions de base et de base
hilbertienne sont confondues.
Supposons maintenant que H possède une base dénombrable {a*„}„ €
Alors H est de dimension infinie (puisque x„ sont indépendants) et sépa­
rable (c’est-à-dire possède un sous-ensemble dénombrable partout dense ;
tel est, par exemple, l’ensemble de toutes les combinaisons linéaires finies des
vecteurs de base à coefficients rationnels). Tout autre base {ja}a6/< con­
tient un nombre infini d’éléments. Si A était non dénombrable, alors H
contiendrait un ensemble non dénombrable de boules disjointes de rayon 1
(il suffit de prendre les boules centrées en 2ya, a Ç A), ce qui contredit la
séparabilité de H.
Nous sautons le cas d’un espace de dimension non dénombrable car
il implique une incursion dans la théorie des ensembles.
On peut démontrer l’existence d’une base dans un espace hilbertien
séparable sans faire appel au lemme de Zorn à l’aide du processus d'ortho­
gonalisation.
Soit {x„}„ zn un système dénombrable de vecteurs dans H dont l’ortho-
complément n’est composé que de 0 (par exemple est une famille de vec­
teurs dense dans H dont l’existence est assurée par la séparabilité de H).
En éliminant les vecteurs « excédentaires » on peut admettre que x„ sont
§ 4] ESPACES HILBERTIENS 93

linéairement indépendants. Définissons maintenant de nouvelles suites de


vecteurs {z„}n(:N :

y 2 = *2—(*2, zi)zu Zo =
lly2l! ’

y» = x „ - X (*« Zi)Zi, „ - y*
1=1 "" Il *.11 ’

Il est aisé de voir que le système {z„} est orthonormé et que l’enveloppe
linéaire de zi, . . . , zn est confondue avec celle de xu . . . , x„. Donc {zn)n€n
est une base de H. On remarquera que si le système initial {x„} est contenu
dans un sous-espace (non fermé) H0 de //, alors le système {z„} l’est aussi.
De là, en particulier, il résulte que tout espace préhilbertien séparable pos­
sède une base.
Théorème 41. Deux espaces hilbertiens sont isomorphes si et seulement
s'ils possèdent la même dimension hilbertienne.
Démonstration. La nécessité de la condition est évidente. Prouvons la
suffisance. Supposons que Hi et H2 sont de même dimension. Ceci signifie
que Hi et H2contiennent des bases {xa}a ^a et {ya}a aa équipotentes. Définis­
sons un opérateur U : / / i — H2 par la formule U\ £ c^xA = £ caj a.
Y* € A / <x.£A
L’égalité de Parseval nous dit que cet opérateur est isométrique, c’est-à-dire
préserve le produit scalaire, donc applique Hi dans un sous-espace complet
L de H2. Comme L contient la base {y*}a ^a, il vient L1 = {0}. Donc L = H2,
c.q.f.d.
Corollaire. Tous les espaces hilbertiens séparables de dimension infinie
sont isomorphes.
2. Opérateurs dans Pespace hilbertien. Nous avons vu au n° 1 que toute
fonctionnelle linéaire continue sur un espace hilbertien H pouvait être
représentée par un produit scalaire. De là il résulte qu’on peut naturellement
identifier l’espace hilbertien réel H avec son dual H'. A un vecteur y est
associé la fonctionnelle f y{x) = (a*, y). Pour un espace hilbertien complexe
cette correspondance est un antiisomorphisme, car f y dépend antilinéai-
rement de y : fxiyi+x2y« = h f yi + %2fy2- Considérons l’espace H* antidual
de H, c’est-à-dire l’espace des fonctionnelles antilinéaires continues sur H.
Les espaces H et H* s’identifient naturellement : à un vecteur x 6 H est
associée une fonctionnelle antilinéaire f*(y) = (x, y).
Si Hi et H2 sont des espaces hilbertiens, A , un opérateur linéaire de
Hi dans H2y alors on peut définir l’opérateur adjoint hermitien A * de
H t = H2 dans Ht = Hx par la formule
(A*x 2, Xi) = (.x2, A x i), Xi € Ht.
94 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH 3.

La correspondance A h- A* possède les propriétés suivantes :


(M 1 + J M 2 )* = AiA Î + a2AÏ ; (AB)* = B*A* ; (A*)* = A.
Les opérateurs adjoints hermitiens sont souvent appelés simplement ad­
joints, ce que nous ferons aussi, mais en conservant une différence dans la
notation : par A' on désignera l’opérateur adjoint et par A* l’opérateur
hermitien adjoint.
Distinguons les classes d’opérateurs suivantes.
Les opérateurs autoadjoints (ou hermitiens) A sont caractérisés par la
propriété A* = A.
Les opérateurs unitaires sont caractérisés par la propriété U* = C/-1.
(Ceci équivaut aux conditions U* U = 1 = UU*. En dimension finie il suffit
de l’une de ces deux égalités.)
Les opérateurs normaux N jouissent de la propriété NN* = N*N.
Les orthoprojecteurs P possèdent les propriétés : P* = P = P2 (voir
exercice 554).
Les opérateurs positifs A sont tels que ( Ax , x) 0 pour tous les x £ H .
Cette propriété s’écrit : A 0. Dans l’ensemble End H on introduit l’ordre
partiel : A >> B si A —B 0.
Exemples. 1) L’opérateur A de multiplication par une fonction
a Ç LJ(X , p)9 définit sur l’espace L 2(X , p)9 est autoadjoint si a(x) est presque
partout réelle, et unitaire si | a(x) | = 1 presque partout. Cet opérateur, qui
est normal pour toute fonction a , est un orthoprojecteur si a prend presque
partout les valeurs 0 ou 1, positif, si a 0 presque partout.
2) L’opérateur T de translation unilatérale dans /2(R) agissant d’après
la formule T{xn} = {x„+i} est tel que TT* = 1, mais n’est pas unitaire,
car T*T = 1—P i, où P i est un projecteur sur le sous-espace engendré par
le premier vecteur de base.
3) Soit A un opérateur intégral sur L 2(X9 p) de noyau K(x 1, x2)9 c’est-à-
dire A f(x 1) = § K (xl9 x 2) f ( x 2)dp(x2). Calculons l’opérateur adjoint A*.
x
L’égalité fondamentale ( A f9g) = ( / , A*g) s’écrit ici

J J K(x 1, x2) f ( x 2) g(x 1) dfiOi) dfi(x2) = Jf{x ) (A*g) (x) dfi(x),


X X X

d’où (A*g)(x) = f K(x 1, x) g(x{)dp(x{). Donc A* est également un opéra-


x ________
teur intégral de noyau K*(x 1, x2) = K (x 2, *1).
A noter que dans le cas particulier où X est constitué d’un nombre fini
de points de mesure 1, on obtient une relation classique d’algèbre linéaire
entre les éléments de la matrice A et ceux de sa transposée conjuguée A* :
Qik = dkU
Théorème 42. Une condition nécessaire et suffisante pour qu'un opérateur
linéaire A d'un hilbertien H\ dans un espace hilbertien H 2 soit compact est
qu'il soit uniformément approximable par des opérateurs de rang fini.
§4] ESPACES HILBERTIENS 95

Démonstration. La suffisance de cette condition est valable dans tout


espace de Banach et a été établie plus haut (voir théorème 15). Démontrons
la nécessité. Soient A € DC(H\, H2), B\, la boule unité de H\. Alors AB\
est un ensemble précompact dans H2. Prenons un e > 0 quelconque et
soient y l9 ...,y N un e-réseau fini pour ABl9 H0 l’enveloppe linéaire de
y i9 . . . , y n et P0 un orthoprojecteur de H0 dans H2. Il est évident que P0A
est un opérateur de rang fini, puisque im P0A c im P0 = H0. D ’autre part,
\\A -P 0A\\ = sup 11Ax PqAx 11 = sup \\y—P0y\\ ^ s,
x € Bi y €AB\

puisque
\\y-Poy\\ = W y - y i- i 5o(j-j,-)ll = ! ! (l --Po)( ^-j /) ll ^
(La dernière expression résulte de ce que 1—P0, de même que P0, est un
orthoprojecteur, donc est de norme 1), c.q.f.d.
A tout opérateur hermitien A dans un espace hilbertien est associée
une fo r m e herm itienne (resp. quadratique dans un espace réel) Q a ( x ) =
= (Ax, x).
Théorème 43. Pour tout opérateur hermitien A, on a sup \Q a ( x )\ =
IW I= i
= ||^41| ; si la borne supérieure est atteinte en x0, alors xo est un vecteur
propre de A associé aux valeurs propres ± \\A ||.
Démonstration. Il est évident que \Q a ( x )\ = | (Ax, x)| ^ \\Ax\\ \\x\\ ^
^ !|y4|| pour ||x|| = 1. Pour obtenir la majoration inverse, on utilisera
l’identité QA(x+y)—QA(x—y) = 4 R e(A x ,y), qui se déduit facilement de
la définition de Q a . Soit sup \Qa ( x )\ = c. De l’identité indiquée il vient

4Re(Æ r, y) ^ c \\x + y \\2+ c \ \ x - y \ \ 2


ou en vertu de l’identité du parallélogramme
2 Re(Ær, y) ^ c\\x\\2+ c \\y \\2.

Posons y — ^ * \ -Ax. On obtient alors 2 ||x|| \\Ax\\ 2c \\x\\2 ou


\\Ax\\ ^ c 11jc11, c.q.f.d. Une autre démonstration est accessible dans l’exer­
cice 556.
Supposons maintenant que sup \Q a ( x ) \ est réalisé en x 0. Désignons
par z un vecteur unité quelconque orthogonal à x0. Le vecteur xt =
= x 0cos /-f-zsin / est confondu avec x0 pour / = 0 et possède une
longueur égale à un pour t quelconque. Donc, QA(xt) présente un extrémum
pour / = 0. Donc, QA(xt) I = 0. Le calcul de cette dérivée nous donne
aî |r=o
2 Re (Ax0, z) = 0. En substituant iz h z on voit que (Ax0, z ) = 0.
Donc Ax o € ({*o}±)'L, c’est-à-dire Ax0 = hx0. En définitive 2 = (Xx0, x 0) =
= (Ax o, xo) = ± ||, c.q.f.d.
Théorème 44. Si un sous-espace H\ de H est invariant par un opérateur
hermitien A, son orthocomplément H2 = H f Yest également par A .
96 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH 3.

Démonstration. Soient x± £ H1, x 2 Ç Ho. Prouvons que Ax2 _L x\.


Ceci découle de l’égalité ( Ax 2, Xi) = (x2, Ax i). Donc AHo c 7/2.
Théorème 45 (Hilbert). So/V wrc opérateur hermitien compact dans un
espace hilbertien H. Il existe une base orthonormée {xp)p € B constituée des
vecteurs propres de l'opérateur A. Les valeurs propres correspondantes {A^}
sont réelles et pour tout e > 0 seul un nombrefini d'entre elles sont situées dans
le domaine | A| > e.
Démonstration. Le lemme de Zorn nous permet d’établir sans peine
l’existence d’un système orthonormé maximal constitué des vecteurs propres
de l’opérateur A. Montrons que ce système est une base dans H. Si cela
n’est pas le cas, supposons que H0 est l’orthocomplément de ce système.
Le théorème 44 nous dit que H0 est invariant par A. La restriction A0 de
l’opérateur A h Ho est un opérateur hermitien compact ne possédant aucun
vecteur propre (puisque le système initial est maximal). Montrons que ceci
est en contradiction avec le théorème 43. En effet, Ao étant compact, il
vient que QAo est continu pour la topologie faible sur la boule unité Bi.
De façon plus précise, si xn -*■ x, alors
Qa0(x„)-QaJ,x) = (A0x„, x „ ) - ( A o X , x) = (Ao(x„-x), x„)+(Ax, x „ - x ) .
Le premier terme du premier membre tend fortement vers 0, puisque A0
est compact, le deuxième est borné, puisque x„ Ç B±. Donc le premier terme
tend vers 0. Dans le second terme, le premier facteur est fixé, le second tend
faiblement vers 0. Donc, le second membre tend vers 0. Donc QA est une
fonction continue sur B±. La boule B\ étant compacte pour la topologie
faible, la fonction | QA| atteint sur B\ son maximum en un point x0 £ Bi.
D ’après le théorème 43 x0 est vecteur propre pour A , d’où la contradiction
annoncée. La réalité des valeurs propres résulte des relations lp =
= (Ax/h xn) = (xn, Axp) = Ip.
Prouvons la dernière proposition du théorème. Soient Be a B l’ensemble
des indices P pour lesquels \Xp\ > e, He, le sous-espace engendré par
{x^p ç be. L’ensemble He est invariant par A. Désignons par Ae la restric­
tion de A à He. Alors Ae est un opérateur compact inversible, ce qui est
possible seulement si He est de dimension finie, donc Be est de dimension
finie, c.q.f.d.
Remarque. La démonstration du théorème de Hilbert a un caractère
de construction : en effet, on trouve successivement les valeurs propres de
l’opérateur A dans l’ordre de décroissance de leurs modules en utilisant les
théorèmes 43 et 44.
Il se trouve que la valeur propre maximale (en module) de l’opérateur
hermitien A n’est pas la seule à avoir une signification variationnelle. On a le
Théorème de Courant. Soit A un opérateur hermitien compact dans un
espace hilbertien H. Supposons que ses valeurs propres non nulles sont indexées
compte tenu de leur multiplicité de telle sorte que soient réalisées les inégalités
1 A_ 2 < 0 < . . . ^ A2 ^ Ai,
§4] ESPACES HILBERTIENS 97

alors
inf sup Qa{x) sup inf ô„(*)
A„ A_„
Hn—1 x -L - 11*11* ’ Hn-t U H .-1 ll*ll2
où H„-1 parcourt tous les sous-espaces de dimension (n—1) de H.
Démonstration. La deuxième égalité résulteOde la première par substitu-
tion de —Ah, A. Prouvons la première. Soit Hn- i l’enveloppe linéaire des
vecteurs xi, . associés aux valeurs propres Ai, . .., A„_i. Alors
dans Hn-1, la valeur propre maximale est Aw, donc sup = A„.
X _LH #, —i
D ’autre part, pour tout sous-espace Hn- i de dimension (n—1) l’espace
Hrt-i possède une intersection non vide avec l’espace engendré par
Ai, . . . , Soit
n
X = Y, ckxk €
k= l

alors
Q a(x ) £ | c ti*At . QJx) .
-------= —= --------- s» A„, î.e. sup s*
IUvII2 £ | c * |8 x L H n- , I U !(2
c.q.f.d.
Une conséquence de ce théorème est le principe d’interposition*) utile
dans les applications (voir exercice 566).

) En anglais betw een prin ciple (N o te du tra d u cteu r.)


7
CHAPITRE 4

TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS


D ’ANALYSE HARMONIQUE

§ 1. Produits de convolution sur un groupe


commutatif

1. Produits de convolution des fonctions de base. Soient G un groupe fini,


K un corps. Désignons par K[G ] l’ensemble des combinaisons linéaires
formelles des éléments du groupe G à coefficients de K. Les éléments de
K[G ] sont de la forme
* =g E
£G
°(g)g> oil a(s) e K- (0
Sur l’ensemble K[G] on introduit de façon naturelle une structure
d’algèbre sur le corps K :

4 E a(gW)) = g EG M g )g ,
\g 6 G €

E a(s)g+ g E
g ec £G
b(g)s = g E
£G
(a(g)+ b(g))g- (2)
(
\gÇG
E /
(\ g E
€G
b(g)g)
J
= E
gi € G
a(gi)b(g2)gig2.
gz € G

Il est commode d’identifier un élément x € K[G], défini par (1), avec


une fonction a(g) sur le groupe G à valeurs dans K. Dans cette interprétation,
la multiplication par un nombre et l’addition dans K[G ] sont dès opérations
ordinaires sur des fonctions. La multiplication se distingue toutefois de la
multiplication (ponctuelle) ordinaire. On l’appelle convolution et on la
désigne par -*■. Son expression est
(a*b) O) = E a{gh-i)b(h) = E a(h)b(h~'g) = E «(£ 1) b(g2). (3)
heG h£G g\gz= g

L’ensemble K[G] muni des opérations définies plus haut s’appelle


algèbre de groupe. Cette algèbre apparaît naturellement comme un objet
universel dans une catégorie convenable (voir problème 579) et joue un
rôle important dans la théorie des représentations des groupes.
Dans la suite, on s’intéressera en principe aux groupes infinis G munis
d’une mesure /x. Dans ce cas il convient de remplacer la sommation par
PRODUITS DE CONVOLUTION SUR UN GROUPE COMMUTATIF 99

une intégration dans la formule (3). De façon plus précise, nous supposons
que G est un groupe commutatif topologique (ceci signifie que sur G est
définie une topologie de Hausdorfï pour laquelle les opérations de groupe
(gu g 2) — gig 2 et g g - 1 sont continues) et que sur G est définie une
mesure borélienne p invariante par translation et par passage à l’élément
réciproque. L’opération de groupe sur G sera désignée par le signe + .
La propriété d’invariance de la mesure p s’écrit alors
M *+ a) = p (X \ p ( - X ) = p(X) (4)
pour tout borélien X c G et tout a Ç G. On sait qu’une telle mesure p
existe si et seulement si le groupe G est localement compact*). Ceci étant elle
est définie de façon univoque à un facteur numérique près.
Exemples principaux. 1) G = R", l’opération de groupe est l’addition
ordinaire des vecteurs, la mesure p> la mesure habituelle de Lebesgue dans R"
dp(x) = dx i dx 2 . . . dxn.
2) Z" un réseau entier de dimension n dans R", constitué des vecteurs
de coordonnées entières. L’opération de groupe est l’addition, la mesure
invariante p est de la forme p(X) = card X (le nombre de points de
l’ensemble X).
3) T" un tore de dimension n. Nous considérerons deux réalisations de
Tw : soit comme la partie de C" constituée de vecteurs z = (zi, . . . , z„)
tels que |z* | = 1, 1 ^ k ^ n, munie du produit sur les coordonnées, soit
comme un groupe quotient Rw/Z" dont les éléments peuvent être définis
par les vecteurs t £ R" tels que ^ € [0, 1[, muni de l’addition modulo 1.
Ces réalisations sont mises en correspondance par Zk = e27li\ 1
La mesure invariante p est une mesure usuelle de Lebesgue définie en coor­
données 11, . . . , in. Signalons que ce groupe est compact et que p(Tn) = 1.
Le produit de convolution de / i et de / 2 sur un groupe commutatif G
de mesure invariante p est donné par les formules
{fl * fz) O') = ] fi{ x -y ) fiiy ) d fi{ y ) = $ f i{ y )M x - y ) d n { y ), (5)
G G

qui sont exactement les mêmes que (3) (et se transforment en (3) si G est
fini et p(X) = card X).
Théorème 1. Si / i , € Li(C, p) alors /’intégrale (5) existe pour presque
tous les x Ç G , la fonction / i ^ / 2 appartient à L\(G, p) et \ \ f i ^ f 2 \\ ^
^ \\fi\\ I I / 2 II.
Démonstration. Si /1, f 2 € Li(G, p) le théorème de Fubini nous dit que
la fonction cp(x, y) = fi(x )f 2(y) appartient à L i(G xC , p X p ) et de plus
îipii = 11/ 1 I111/ 2 I1.
Considérons à présent une application r de l’espace G x G qui fait
correspondre à un point (x, y) le point (x + y ,y ). Cette application est

*) Un espace topologique est localement compact si chacun de ses points admet un


voisinage précompact.
7*
100 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE [CH. 4

mesurable (envoie un borélien dans un borélien) et préserve la mesure


fiXt*. En effet, si X = A XB c G x G est un ensemble mesurable élémentaire,
alors

fi,Xn(t(X)) = J‘ yMx)(x, y) d/i(x) dfi(y) =


G x G

= J
GXG
t x ( x - y ,y ) dy,(x) dfi(y ) = J ( J % x(x-y, y) dfi(x)\ d(i(y)
G \G 1
=

= J K ^ + y )d fi(y ) = K A) K&) = p x ^ ix ).
B

D ’où il résulte que r induit une transformation isométrique T de l’espace


L \{G xG , /iXft) définie par
T<p(x, y) = (p(t~\x, ^)) = cp{x-y, y).

En appliquant ce résultat à la fonction <p(x, y) = /i(x ) / 2(>>), on obtient la


proposition du théorème.
Remarque. L’inégalité prouvée entraîne la continuité du produit de
convolution sur l’espace Li(G , p ).
Théorème 2. Le produit de convolution est commutatif, associatif et
distributifpar rapport à Vaddition.
Démonstration. La dernière proposition découle immédiatement de la
linéarité de l’intégrale. Les deux premières se prouvent par un changement de
variables préservant la mesure p ou pX p. Plus exactement

f i* h ( x ) = I f i ( x - y ) M y)d fi(y) =
G

= tf i ( - y ) M x + y ) d [ i ( y ) = j f 2( x - y ) f 1(y)d(i(y) = ( / 2* ./i) (x),


G G

( ( f i* f z ) * h ) (x) = J ( f i * f i ) ( x - y ) M y ) dji(y) =
G

= J j f i ( x - y - z ) f (z )f (y)dn(z)dn(y)
2 3 =
G G

= J J f i ( x - z ) f î ( z - y ) M y ) d[x{z) d/x(y) =
G G

= ( f l * ( f l* f i) ) (X).
Supposons maintenant que T (a) est un opérateur de translation sur le groupe
G: (T (à)f)(x) = f(x + a ). Il est clair que T(a) est un opérateur isométrique
linéaire sur Li(G, p). Le théorème suivant décrit une propriété importante de
la convolution.
Théorème 3. La convolution commute avec les translations sur un groupe :

T (a) ( / i * / 2) = 7 W i * / 2 = f i* T ( a ) f 2. (6)
PRODUITS DE CONVOLUTION SUR UN GROUPE COMMUTATIF 101

Démonstration. On a :
( x ) = ( / l * / 2) ( x + û ) = j f i ( x + a - y ) f 2(y)d(i(y) =
G

= J T(a) f ^ x - y ) f 2(y)dfi(y) = ( 7 \ a ) / i * / 2) (x).


G

La deuxième égalité résulte de la première et de la commutativité de la


convolution. Dans la suite, nous nous servirons de la notation S ( f ) pour
l’opérateur de convolution de la fonction / : S (f{)f 2 = Le théorème
2 prend la forme des identités
= S W S ifï) = 2), (7)
et le théorème 3
T{a) S ( f ) = S (f) T (a) = S(T(a)f). (8)
Théorème 4. 57 cp € 0(R "), S(ç>) est un opérateur continu de
Li(R", dx) dans £{Rn) et de Œ>(Rn) dans (D(Rn).
Démonstration. Soient (p Ç ^(R"), / € Li(R", rfx). Montrons que la fonc­
tion S(q>)f est indéfiniment dérivable et que
d*S(cp)f= S(dkcp)f (9)
Il suffit de toute évidence de vérifier cette affirmation pour le cas parti­
culier de la dérivée partielle dj = d/dxj. Soit ej un vecteur de base dans R".
L’opérateur dj peut être écrit sous la forme lim . D ’après le
t -*■ 0 t
théorème 3 il commute a v ecS (/). Donc

djS(çp)f(x) = djS (f) q>(x) = lim Ü H Ù zl S{f)<p{x) =


t-+ 0 1
= lim S ( f) <p(x) = S (f) d/p.
f-> 0 1

La dernière égalité découle du fait que pour cp £ Œ>{R% la fonction y


tend uniformément vers djcp et que l’opérateur S ( f ) préserve la convergence
uniforme. Donc, on a prouvé l’égalité (9) et l’infinie dérivabilité de S(cp)f.
Vérifions que S(cp) : Li(R", dx) — £(Rn) est un opérateur continu. Pour
toute semi-normepKk dans ^(R"), on a
PKk{S(cp)f) = sup (dkS(<p)f(x)) = sup \S(dkcp)f(x)\ ^ sup \dkcp{x)\ | | / | | i ,
jc € K x£K Rn

c.q.f.d.
Pour prouver la dernière proposition vérifions que pour cply cp2 € <Z)(RW),
on a
SUpp Pl*(p 2.) CI SUpp 991+ SUpp (p2, (10)
où supp désigne le support et le signe + la somme arithmétique des ensem­
bles : X + Y = {x + y | x £ X, y £ Y}. En effet, si x $ supp <pi+supp <p2, pour
102 TRANSFORMATION DE FOUR1ER ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE [CH. 4

tout y € supp (p\ le vecteur x —y (J supp cp2. Donc, dans l’intégrale (5) qui
définit cpi^r(p2(x), l’intégrant est identiquement nul. Donc, q)i^cp2 s’annule
en dehors de supp (pi4*supp <p2. Le dernier ensemble est compact (en tant
qu’imagé continue du compact supp «piXsupp (p2 c: G xG ), donc il
contient supp (cpi^cpé). Nous avons prouvé que S(cp) applique (D(R")
dans 0(R"). Quant à la continuité, il suffit de la mettre en évidence sur les
sous-espaces <1) k { R") en raisonnant comme plus haut et en utilisant le
fait que S(cp) applique (Dk(R") dans Oj^R"), où K i = ÆT-f supp cp, c.q.f.d.
2. Produits de convolution des distributions. La définition de la convolution
s’étend aux distributions.
Soient FÇ.<7)'(Rn)> q> Ç. <7)(Rn). Le produit de convolution F^q> peut
être défini de deux façons.
1. On sait que l’opérateur S(q>) (voir théorème 4) est un opérateur continu
dans l’espace (Z)(RW ). Calculons l’action de l’opérateur adjoint S(q>)' sur une
distribution régulière f(x ). On a
<S(q>Yf, y>) = </» S(<p)v) = jf(x)(p*ip(x)dx =
Rn

= J jf(x)< p(x-y)ip(y)dy. (11)


R« R»

Posons <p(x) = q>(—x). La dernière expression devient alors :


J Jf(x ) <p(y - X) ip(y) dy = J/ * y(y) f(y ) dy = (S(<p)f, f).
Rn Rn Rn

Nous avons donc établi l’égalité des opérateurs S(cpY = S(cp) sur les
distributions régulières. D ’où il résulte que l’opérateur S((p) admet un pro­
longement continu à <D'(Rn), plus exactement il se prolonge en l’opérateur
Ceci constitue la première définition de la convolution. Mettons-la
sous la forme :
(F * (p, f ) = {F, ÿ * f). (12)
2. L’intégrale J (p{x—y ) F{y) dy qui a servi à définir le produit de convolu-
Rn

tion pour des fonctions peut être déterminée, lorsque F Ç <7)'(Rn) 9 comme
la valeur de la fonctionnelle F sur la fonction de base \p{y) = (p{x—y).
En utilisant les notations précédentes on peut exprimer cette définition par la
formule :
F*cp(x) = {F9 T(-x)cp). (13)
Donc, d’après la deuxième définition de la convolution, F~fe(p est une
fonction sur R". Ces deux définitions sont confondues. Plus exactement on a
le
Théorème 5. Si F Ç ®'(R")5 (p Ç ^2?(R"), alors la distribution F^cp
définie par (12) est régulière, indéfiniment dérivable et peut être calculée en un
point x € R npar laformule (13).
Démonstration. Remarquons préalablement que l’élément T(-~x)X
X $ € fD(Rn) dépend continûment de x £ Rn. (Si xn x dans R", alors
PRODUITS DE CONVOLUTION SUR UN GROUPE COMMUTATIF 103

T ( —x n) y T ( - x ) y pour la topologie de l’espace '©(R").) Donc, le second


membre de (13) est une fonction continue. Traitons-la comme une distribu­
tion régulière sur R” et montrons qu’elle est confondue avec la distribution
(12). Pour cela nous devons pour tout y € <Z>(RW ) vérifier que
(F, (p*y) = J (F, T(-x)ip)if(x)dx
R*
ou que

J F ( y ) ( J <P(*-y) V(x) dy = J / J F(y) <p(x-y) dy\ f(x) dx.


Rn VR» / R « \R» /

Prouvons une relation plus générale

J<x(x, ÿ ) d x \d y J / JF (»
M Rm /
=
Rm \RW
<x(x, ÿ )

où F € <7)'(Rn),a Ç (D(Rn+m). On remarquera pour cela que l’ensemble des


/
dx, (14)

a € <Z)(Rm+n) vérifiant (14) forme un sous-espace vectoriel fermé. Ce sous-


espace contient toutes les fonctions a de la forme <x(x9 y) = fi(x)y(y ) 9
fî ç ® (R n), y € et par suite est confondu avec <7)(Rm+n).
Pour prouver le théorème il reste à vérifier l’indéfinie dérivabilité de la
fonction F ^ y . Celle-ci découle de l’indéfinie dérivabilité de l’application
x »-*• T ( —x ) y qui est immédiatement mise en évidence.
On définit de façon analogue le produit de convolution F ^ y dans le
cas où y et F appartiennent à d’autres espaces de fonctions de base et de
distributions (cf. exercice 604,605).
Supposons maintenant que F Ç <Z>'(Rn)5 / € ^'(R"). Montrons qu’on
peut définir un produit de convolution F / qui sera élément de l’espace
'©'(R'O* Nous savons déjà que l’opérateur de convolution S(F ) 9 F € <7)'(Rn) 9
applique 0 ( R n) dans c5(R”). Il est possible de vérifier que cet opérateur est
continu (voir exercice 604). D ’autre part on peut généraliser l’opération ~
et la relation (12) aux distributions. Il s’ensuit que l’opérateur S(F) admet
un prolongement continu (en l’occurrence S(F)') à l’espace ^'(R") et
applique &'(Rn) dans ®'(Rn). Ceci est la deuxième définition de la con­
volution. Représentons-la par la formule :
( F * / , <p) = ( f , F*q>). (15)
Remarque. Dans cette définition, les facteurs F e t / ne jouent pas un rôle
symétrique. On aurait pu prolonger l’opérateur S (f) : <V(Rn)— <7)(Rn)
en un opérateur continu sur <7)'(Rn)(en l’occurrence S ( f) ') et définir F * /
comme l’image de F par l’opérateur prolongé. On aurait obtenu la formule :
< F * /, <p) = (F, / * ç>). (15')
On montre (voir démonstration du théorème 5) que les formules (15)
et (15') définissent la même distribution.
104 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE [CH. 4

Citons une formule utile pour la convolution des distributions F et / :


( F * f , <p) = (.F x f ; 9), (16)

où F x f est le produit direct des distributions F et / (voir § 4, chap. III),


c’est-à-dire une distribution dans R2w définie par l’une des égalités équiva­
lentes :

(F x f, «> = J F(x) ( Jf ( ÿ ) a(x, y) dy\ dx =


R« \R n/

= l f ( ÿ ) â y ( jF ( x ) a ( x ,j> ) ^ , (17)
R» \R * /

et ç>, la fonction <p(x+y). La démonstration de cette formule est laissée


au soin du lecteur (elle consiste à faire un changement de variables dans les
intégrales contenant les distributions).
Voici la « table de multiplication » de la convolution dans les principaux
espaces fonctionnels :
A
<< /

•2>(R”) S (R ”) <5(Rb) <5'(RB) S '( R n) ® '(W )

®(R") ® ( R”) S(R n) S ( R n) ® (R “) P £ ( R») s m

S(R«) S(R ”) S(R») — S(R») P £ ( R”) —

<5(R”) <5(Rb) — — <2(Rb) — —


<S'(Rn) 7 ) ( R n) S(R») S ( R n) <2'(R”) 5'(R») 7 ) '( R n)

S'(R") P £ (R « ) i*<5(Rn) — 5'(R B) — —


<5(R") — — ® '(R n) — —

Les traits signifient que l’opération de convolution correspondante n’est


pas définie. Par P£(Rn) on a désigné le sous-espace de £(Rn) composé des
fonctions croissant pas plus vite qu’un polynôme. Pour retenir cette table
il faut savoir la règle suivante : le produit de convolution est défini si l’un
au moins des facteurs est à support borné ; indéfiniment dérivable si l’un
au moins des facteurs l’est ; à support borné si les deux facteurs le sont.
Théorème 6. Les opérateurs de convolution commutent entre eux (si leur
composition a un sens), avec les opérateurs de translation et avec les opéra­
teurs de dérivation.
Démonstration. Remarquons préalablement que la première proposition
entraîne les deux autres. En effet, les opérateurs de translation et de dériva­
tion sont des cas particuliers de l’opération de convolution. Plus exactement
on a
T(a)cp = ôa*(p, (18)
dkcp = dkôïfc(p. (19)
§ 1] PRODUITS DE CONVOLUTION SUR UN GROUPE COMMUTATIF 105

L’égalité (18) pour les fonctions de base cprésulte de (13) :


àa*(p(x) = J ba(x-y)<p{ÿ)dy = (p(x+à) = T(a) <p(x).

Pour les distributions q> à support compact, l’égalité (18) résulte de (15) et
des égalités ôa = ô_a, T(a)' = T (—à) immédiatement vérifiables.
L’égalité (19) se montre par récurrence sur \k\. Le lemme principal
de cette démonstration, savoir la relation dj(p = djô ^ <pse prouve comme (18).
Il reste à vérifier que *S(./i) S ( / 2) = S (f2) S (fi) si f \ ou / 2 est à support
compact. Supposons pour fixer les idées que f± = / £ ^'(R"), / 2 = F 6 <©/(Rw)
et vérifions que le diagramme
<5'(R") — 0)XRn)
SU ) S(/)

£'(R") S(F) . <1)'(R")


est commutatif.
Par définition, l’action de l’opérateur de convolution sur les distributions
équivaut à la commutativité du diagramme

<D{R”) S(f) . <5(R")


s(f ) su )
Œ>{Rn)— ^ £(Rn)
laquelle résulte de (16), c.q.f.d.
Le théorème de commutation des opérateurs de convolution admet une
réciproque intéressante et utile.
Théorème 7. Soit A un opérateur continu de (D{Rn) dans <5(R"). Les
propriétés suivantes de A sont équivalentes :
1) A commute avec les translations ;
2) A commute avec les opérateurs de dérivation ;
3) A est un opérateur de convolution d9une distribution f Ç <7)'(Rn).
Démonstration. Le théorème 6 nous dit que 1) et 2) découlent de la
propriété 3). Montrons que 1) résulte de 2). Soient (p € ® (R W ), a Ç R",
/ Ç R. Considérons la fonction de variable réelle t *-+T(—ta) AT(tà)<p à
valeurs dans <5(R”). La dérivée de cette fonction par rapport à t se calcule
immédiatement si l’on se rappelle de l’égalité

- r ( / a ) = DaT(td) = T(td)Da, (20)

valable pour les opérateurs de translation dans <®(R”) et <5(R") (par Da on


désigne la dérivée le long du vecteur a). Cette dérivée est de la forme
[—T { —ta) DaAT(ta) -f T (—ta) AD JT(ta)]cp.
106 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE [CH. 4

ce qui est nul, puisque A et Da commutent. Donc, la fonction considérée est


constante. En identifiant ses valeurs pour / = 1 et t = 0, on obtient
T (—a)AT(a)cp = A(p, d’où résulte 1). Etablissons maintenant la propriété 3)
à partir de 1). Pour cela, nous remarquerons que la correspondance (p ^
h- A<p(0 ) est une fonctionnelle linéaire continue sur <Z)(R"). Désignons cette
fonctionnelle par / . A partir de 1) on peut désormais déduire que A(p(x) =
= T(x)Acf(0 ) = AT(x)<p(0) = ( f,T(x)<p> = /* ç < x ) . Donc A = S (f).
Remarque. La proposition du théorème et sa démonstration se généra­
lisent sans modification au cas où l’opérateur A agit de £'(11”) ou S\R")
dansS'OR").
Ce ci étant, la propriété 3) se formule ainsi : A = *S(/), où /Ç S"(RW ) ou
€ ^'(R") respectivement. Il est un peu plus difficile de prouver que tout
opérateur de 0(R ") dans 0 ( R ”), commutant avec les translations, est de
la forme S ( f ), où /Ç <5'(Rn). Donc, les opérateurs de convolution forment
dans tous ces cas une famille commutative maximale. Cette propriété
montre que la famille des opérateurs de convolution est similaire à la famille
des opérateurs de multiplication par des fonctions. Plus bas nous verrons
que cette ressemblance n’est pas fortuite : les deux familles se correspondent
par une certaine transformation de l’espace.

§ 2. Transformation de Fourier
1. Caractères d’un groupe commutatif. Soit G un groupe commutatif.
On appelle caractère de ce groupe un homomorphisme de G dans un groupe
T, c’est-à-dire une fonction %sur G à valeurs complexes, de modules 1, telle
que
%{x+y) = %{x)%{y). (21)
Si G est un groupe topologique, alors le terme « caractère » désigne en
principe un « caractère continu ». Nous conviendrons que tous les caractères
étudiés sont continus sans le spécifier expressément. Si %\ et %2 sont des
caractères du groupe G, il en est de même de leur produit %i%2 ; si %est un
caractère, alors = %*) est aussi un caractère. Donc, l’ensemble des
caractères du groupe G forme un groupe pour la multiplication ordinaire des
fonctions. Ce groupe, noté <5, s’appelle groupe dual de G. On fait de ô un
groupe topologique en définissant la convergence %n -*■ %comme une con­
vergence uniforme sur chaque compact K c G.
Exemple. Soit G = Z le groupe des entiers. Il est évident que chaque
caractère %Ç ô est défini par sa valeur sur l’élément générateur 1 Ç G
(à ne pas confondre avec l’unité du groupe qui est 0). En effet, de (21) il
vient
X(n) = [zO)]" Pour tous les nÇ Z. (22)

*) La barre désigne comme toujours le conjugué complexe.


§2] TRANSFORMATION DE FOURIER 107

La valeur %(1) peut être un nombre quelconque z Ç T . Donc, l’ensemble


G s’identifie dans ce cas au cercle T.
Théorème 8. Le groupe Z est isomorphe à T.
Démonstration. Nous avons déjà vu que l’ensemble Z s’identifie naturelle­
ment à T. Montrons que cette correspondance est un isomorphisme de
groupes topologiques. Désignons par %z le caractère défini par la condition
jfe(l) = z, z € T. L’égalité %Zl%z2 = %Zlz2 montre que la correspondance
z x= est un isomorphisme des groupes T et Z. Il reste à vérifier que cette
correspondance est un homéomorphisme. Le groupe Z étant discret, tout
compact de Z contient un nombre fini de points. Donc, la convergence
dans Z est une convergence ponctuelle. L’égalité (22) montre que yZn— yz
si et seulement si / Zn(l) %*(1), c’est-à-dire si z„ z, c.q.f.d.
Théorème 9. Le groupe T est isomoprhe à Z.
Démonstration. A tout n Ç Z correspond un caractère yn du groupe T
défini par
%n(z) = z", z Ç T. (23)

Nous montrerons plus bas (voir aussi exercice 630) que T ne possède pas
de caractères autres que ceux définis par la formule (23). Donc, la corres­
pondance n -*■ %„ établit l’équivalence des ensembles Z et T. L’égalité
%n%m = Xn+m montre que cette équivalence est un isomorphisme de groupes.
Il reste à vérifier que c’est un homéomorphisme d’espaces topologiques.
Vérifions pour cela que l’ensemble T est discret. Ceci résulte de l’égalité
max \%n(z)—%m(z)\2 = max |2 —2 R e z m“ "| = 4 pour m ^ n, c.q.f.d.
z £T * z £T
On voit donc que les groupes Z et T sont duals. Ce fait est un cas parti­
culier du résultat suivant :
Principe de dualité de L. Pontriaguine. Pour tout groupetopologique
commutatif localement compact G, Vapplication naturelle de G dans G qui à
tout élément g £ G associe le caractère f g sur G à Vaide de la formule
f M = x(gl X 6 G, (24)
■est un isomorphisme de groupes topologiques.
Signalons que ce principe n’a pas toujours lieu pour les groupes topolo­
giques généraux (voir exercice 631).
Théorème 10. Le groupe R est isomorphe à R.
Démonstration. A tout A £ R associons le caractère £ R défini par la
formule
Xx{x) = e™*\ (25)

Montrons que la formule (25) donne tous les caractères du groupe R.


Soit %€ R.Supposons tout d’abord que % est unefonction dérivable.
Alors endérivant (21) par rapport à y, et enfaisant y = 0, on obtient
%'{x) = c%(x\ où c = Cette équation différentielle admet une solution
108 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE [CH. 4

unique vérifiant la condition initiale %(0) = 1, savoir %{x) = e°x. La


condition \%(x)\ = 1 entraîne que c est imaginaire pur, donc %est confon­
due avec l’un des caractères (25).
Affranchissons-nous maintenant de la dérivabilité de %. Un procédé
est de considérer % comme un élément de (D\R ) (voir exercice 627). Un
autre est d’utiliser la technique de lissage. Soit cp £ <©(R). Alors la fonc­
tion est indéfiniment dérivable. D ’autre part, cette fonction est pro­
portionnelle à % (voir exercice 628) avec un coefficient non nul pour une
fonction convenable <p (par exemple pour un terme assez éloigné d’une
<5-suite). Il s’ensuit que tout caractère du groupe R est une fonction indéfi­
niment dérivable.
Nous avons ainsi établi une correspondance biunivoque entre R et
R : X — %x. L’égalité x*Xm = %x+v montre que cette correspondance est
un isomorphisme de groupes. Prouvons que c’est un homéomorphisme. Si
X„ ->• X, alors xk xx uniformément sur tout compact de R, ainsi qu’il
résulte de la forme explicite de xx- Inversement, supposons que %xn Xx
uniformément sur tout intervalle. Alors | XXn-x(x) -► 1 1 uniformément sur
[0, 1]. Or
sup \xxn-xipc)-\\ = sup |sin7r(A„-A)x| =
[0.1] [0.1]
1 pour |A „ -A |^ y ,

sinre|An—A| pour |A„—A | = s y ,

d’où il résulte que Xn X, c.q.f.d.


Remarque 1. Le groupe R est dual à lui-même au sens de Pontriaguine.
Mais l’isomorphisme canonique R -►R n’existe pas (contrairement à
l’isomorphisme R -*■ r ). Notre choix de la correspondance X ->• e2niZx
nous est dicté par la commodité de définition de la transformation de Fourier
dans L2(R) et de la formule de Poisson (voir plus bas). On utilise souvent
les correspondances X »-*- eiXx ou X ^ e~ax.
Remarque 2. Nous sommes désormais en mesure de prouver la proposi­
tion relative aux caractères du groupe T omise dans la démonstration du
théorème 9. Soit %Ç T. Considérons les fonctions xi(0 = %(e2nit). Il est
évident que %i est un caractère du groupe R. Donc xi (0 = ^ nm pour un
X £ R. Comme %i(l) = %(1) = 1, le nombre X doit être entier, d’où %i(t) =
= e2nint, c’est-à-dire %(z) = z n.
Nous laissons au lecteur le soin de prouver la proposition générale
suivante dont les théorèmes 8, 9, 10 sont un cas particulier.
Théorème 11. Soit G = RnX Z kX T l un produit direct de groupes. Alors
le groupe dual G est isomorphe à Rnx Z lX rHk-
Soit G un groupe commutatif localement compact de mesure invariante
p. Pour toute fonction / Ç Li(Cr, p) définissons la transformée de Fourier
$2] TRANSFORMATION DE FOURIER 109

/ par la formule
f(x ) = j f(x)%(x)dn(x), / € G. (26)
G

Donc, la transformation de Fourier envoie une fonction de G dans une


fonction du groupe dual ô.
Exemples. 1) Si G = Z, alors la fonction / 6 Li(Z) est une suite bilatérale
sommable {c„}„€ z. La transformation de Fourier associe à cette suite la
fonction f (Z ) = £ cwzn sur T appelée parfois fonction génératrice de la
«€ Z
suite {c;i}/lÇz.
2) Si G = T, /Ç Li(T, <7/), alors la transformée de Fourier de la fonc­
tion / n ’est autre chose que la suite des coefficients de Fourier de la fonction
/ : c„= f{%„) = J f ( t) e - 2ni"‘ dt.
0
3) Si G = R, /Ç Li(R, dx) 9 alors la transformée de Fourier de / est
une fonction sur R, définie par Yintégrale de Fourier : /(A) = j f (x)e~2nUx dx.
R
Les propriétés fondamentales de la transformation de Fourier sur un groupe
commutatif quelconque sont décrites par le
Théorème 12. Soit G un groupe commutatif localement compact de mesure
invariante p. La transformation de Fourier envoie l'espace Li(G, p) dans
l'espace des fonctions bornées continues sur G. Ceci étant, le produit de
convolution de fonctions se transforme en un produit ordinaire :
( / i * / ? ) “, (x )= /i(3 t) •/*(*), (27)
l'opérateur de translation T(x), x £ G, en l'opérateur de multiplication par le
caractère f x Ç. G (voir (24)) :
(T(x)f)~(x) = f j ( y ) (28)
l'opérateur de multiplication par le caractère G en l'opérateur de transla­
tion T(y~1) (en écriture multiplicative de l'opération de groupe sur G) :
(M(y)f)~(zi) = zi) = /t o i" 1)- (29)
Démonstration. Soient %n -* % dans G et /Ç Li(G, p). Pour tout e > 0
il existe un compact K a G, tel que j | / 1dp < e. Par définition de la
G \K
topologie dans G les fonctions %n(x) convergent uniformément vers %(x)
sur K . Donc, à partir d’un certain numéro n(e), on aura | %„(x) —%(x) | < e
pour x £ K . D ’où
\f(x„)-f(x)\ J |/(*)| \ t n{ x ) - % { x ) \ d ( i ( x ) +
K

+ J |/ ( * ) (Z n W -x W )l
G \K
e ll /l l + 2 e.
110 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE [CH. 4

Nous avons prouvé la continuité de / . Que / soit bornée découle immé­


diatement de la majoration de l’intégrale (26). Les égalités (27), (28) et (29)
se vérifient par un calcul immédiat moyennant un changement de variables*
c.q.f.d.
2. Séries de Fourier. Le développement d’une fonction en série de Fourier
est le cas le plus étudié de la transformation de Fourier sur un groupe com­
mutatif (le groupe T en ce qui nous concerne). L’étude des séries de Fourier
constitue un vaste domaine de la théorie des fonctions. Nous nous limitons
ici aux faits essentiels, les plus importants pour les applications.
Dans la suite, pour désigner la transformée de Fourier d’une fonction
/ sur T, au lieu de la notation f{y ) on se servira de la notation plus classique

*«=/(*.) =
0
Théorème 13. La transformation de Fourier est un opérateur unitaire de
Z,2(T, dt) dans Lo(Z).
La démonstration découle de la proposition de l’exercice 531 qui dit
que les fonctions %„(/) = e2*/w/ forment une base orthonormée dans L2(T, dt)
et du calcul des transformées de Fourier correspondantes. Si par en on
désigne la suite bilatérale qui contient l’unité à la 72-ième place et zéro
partout ailleurs, alors cette suite sera exactement la transformée de Fourier
de la fonction Comme {en}n€ z est une base orthonormée dans L2(Z).,
la transformation de Fourier est unitaire (voir exercice 561).
Ce théorème est un cas particulier du fait général suivant :
Soient G un groupe commutatif compact, G, le groupe discret dual de G
(voir exercice 625). On admettra que les mesures invariantes p et p définies
sur ces groupes sont normées par les conditions :
p(G) = 1, p(X) — card X pour X a G.
Alors la transformation de Fourier est un opérateur unitaire de L >(G, p)
dans L2(G, p).
Il existe de nombreux résultats sur les liens de l’indéfinie dérivabilité
de la fonction f sur T avec la rapidité de décroissance de ses coefficients
de Fourier (voir, par exemple, exercices 645 à 648). La déduction de ces
résultats repose essentiellement sur le
Théorème 14. L'opérateur de dérivation se transforme par la transforma­
tion de Fourier en un opérateur de multiplication par la suite {2rr/>î};i ç z.
Démonstration. Soit /Ç C2(T) ; alors les coefficients de Fourier c\ de
la dérivée de la fonction / se calculent par une intégration par parties:
1 ii 1
cl = J dt = e~ 2r,in,f ( t) | - J f{t)de--™ < = 2 mnc,„
0 lo 0
1
où cn = j f(t)e~ 2rzint dt sont les coefficients de Fourier de / , c.q.f.d.
§2] TRANSFORMATION DE FOURIER 111

Généralisons maintenant la transformation de Fourier aux distributions


sur T. Soit / Ç ô \ T). Il est naturel d’appeler transformation de Fourier de
la distribution f la collection de coefficients cn = ( / , e~2ninî).
On dira qu’une suite bilatérale {c„}z € z est lentement croissante (ou est
une suite à croissance lente) si cn — 0(n k) pour un k . Désignons par P( Z)
l’espace des suites lentement croissantes.
Théorème 15. La transformation de Fourier définit un isomorphisme des
espaces S'(T) et P(Z) qui au produit de convolution fait correspondre un
produit ordinaire, à l'opérateur de translation T{t ), l'opérateur de multiplica­
tion par la suite {e2nint}, à l'opérateur de dérivation par rapport à /, l'opérateur
de multiplication par la suite {2 niri), à la multiplication par le caractère
e2rTikt, une k-translation.
Démonstration. Ces propriétés ont déjà été démontrées pour les distri­
butions régulières. Il reste à se rappeler que toute distribution sur T est
une somme finie de dérivées d’un certain ordre de fonctions régulières.
Voyons maintenant comment calculer une fonction / si l’on connaît
sa transformée de Fourier {cn}„€ z- Si /Ç L2(T, d t\ nous savons
m = z €**«*'. (30)
nez
La série du second membre converge dans l’espace L2(T, dt). Si les coef­
ficients cn décroissent assez rapidement, cette série converge dans un sens
plus fort. Par exemple, si cn = 0(n~k) pour tous les k > 0, alors la série
converge pour la topologie de l’espace <5(T). Le problème de la convergence
de la série de Fourier occupe une place importante en théorie des fonctions.
Nous ne nous attarderons pas sur les problèmes (parfois complexes) sus­
ceptibles d’apparaître.
Comparons la formule (30) avec la définition de la transformation de
Fourier sur le groupe Z :
{c,,} - £ cne - ^ iM.
nez
Nous voyons que ces transformées se déduisent l’une de l’autre par
une composition avec une transformée sur T ou sur Z :
{c„} = {c_„} ou 7 (0 =
Définissons la transformation réciproque de Fourier pour la composition
de la transformation ordinaire (ou directe) de Fourier et de la transforma­
tion On a le principe général : la transformation directe et la transfor­
mation réciproque de Fourier sont des opérateurs réciproques. L’énoncé
exact de ce principe avec l’indication des classes de fonctions correspondan­
tes sur G et G dépend du caractère du groupe G.
3. Intégrale de Fourier. La transformation de Fourier d’une fonction
sur la droite réelle est définie par l'intégrale de Fourier :

/(/) = f f(x)e~ 2ni*x dx. (31)


112 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D’ANALYSE [CH. 4

On rappelle qu’au numéro 2 nous avons introduit la notion de trans­


formation réciproque de Fourier :

/(* ) = f f(x )^ d x . (32)

Théorème 16. Les transformations directe et réciproque de Fourier sont


des transformations mutuellement réciproques de Vespace S(R).
Démonstration. Montrons que l’espace iS'(R) s’applique dans lui-même
par les transformations (directe et réciproque) de Fourier. En effet, comme
/ £ S'(R) et que toutes ses dérivées sont sommables et tendent vers zéro
à l’infini, une intégration par parties nous donne
(/*> )(*) = (2 « * )* /(* ). (33)
Les fonctions xkf ( x ) étant sommables pour tout k , la dérivation de la
formule (31) par rapport à A nous donne
/<*> = [f{-2 n ix )k]~. (34)
En désignant la transformation de Fourier par F, on peut écrire (33) et (34)
sous forme des relations de commutation
FDk = M kF, F (—M )k = DkF, (35)
FDF~r = M 9 FMF- 1 = - D , (36)
où D désigne l’opérateur de dérivation d/dx , Af, l’opérateur de multiplica­
tion par 2nix. La famille de semi-normes définissant la topologie de S(R)
est
P « ( / ) = sup I* * /« (* ) |.
jc € R

Le théorème 29 du chap. III nous dit que cette famille est équivalente à
P U f ) = $ \x kf«>(x)\<lx.
R

Majorons la semi-norme Pki(f) par la semi-norme p'mn {f\ Remarquons


pour cela que pki( f ) = (2jz)k- p 00(MkDlf ) , p'ki(f) = (2jz)-k po0(MkDlf ).
D ’autre part, la majoration de l’intégrale (31) donne poo(f) ^ Poo(f)- D ’où
P id f) = p 0 o(MkD'f) = (h t)-* p o o d D W f)-).
Il reste à permuter les opérateurs Dk et M l pour obtenir la majoration annon­
cée. D ’après la formule de Leibniz on a
m i n (k, /)
kl II
DkM l = S
7=0
(37)

Nous avons démontré la continuité de l’application F. La continuité de


la transformation? réciproque de Fourier F se prouve exactement de la
TRANSFORMATION DE FOURIER 113

même manière à l’aide des relations de commutation

FDk = ( —M )fcF, FMk = DkF (35')



F£>(F)-1 = —M, FM (F)-1 = D. (360

Considérons maintenant la composition des transformations F et F.


Des relations (36 et 36') il vient immédiatement que cette composition com­
mute avec les opérateurs D et M .
Lemme. Tout opérateur continu dans l'espace S{R) commutant avec
l'opérateur M est un opérateur de multiplication par une fonction quelconque.
Démonstration. Supposons qu’un opérateur A de *S(R) commute avec M .
Alors il commute avec l’opérateur de multiplication par un polynôme
quelconque. Montrons que pour toute fonction (p Ç S(R) et pour tout
point a 6 R, la valeur A(p(a) dépend seulement de cp(a). En effet, si q>i(a) =
= <p2(fl), la différence q>i(x)—ç?2(x) est nulle en a , donc est de la forme
(x—a)y)(x) 9 où ^ÇiS'(R). Par suite, Acpi(x) = A[(p2 + ( x —a)f\ = A(p2(x) +
+ {x —a)A\p{x\ puisque A commute avec la multiplication par x —a. D ’où
Acpi(a) = Àcp2{a), ce que nous voulions. Donc, pour tout point a Ç R il
existe un nombre f{a ) tel que Acp(a) = f(a)<p(a) pour tous les cp Ç *S(R).
Donc A = M ( /) , c.q.f.d.
Remarque. La démonstration effectuée ne nous permet de faire aucune
conclusion quant à la structure de la fonction / . Mais nous savons que pour
toute fonction cp € *S(R), la fonction f<p appartient aussi à *S(R). D ’où il
résulte que / est indéfiniment dérivable.
Revenons à la démonstration du théorème. D ’après le lemme prouvé,
les opérateurs FF et FF sont des opérateurs de multiplication. De plus, on
a la relation
DM { f ) —M (f)D = M (/'),

qui découle de la règle de Leibniz. Donc, l’opérateur M {f) commute avec


l’opérateur D si et seulement si / ' = 0, c’est-à-dire / = const. Ceci montre
que les opérateurs FF et FF sont scalaires : FF = Ci, FF = C2. Pour
achever la démonstration du théorème il reste à vérifier que C i = C2 = 1.
Ceci résulte, par exemple, du calcul de la transformée de Fourier d’une
fonction quelconque de S( R) (voir exercice 668).
Théorème 17. Il existe un opérateur unitaire dans L2(R, dx) dont la
restriction à l'ensemble L2(R, Jx)DLi(R, dx) est confondue avec la trans­
formation de Fourier. (Cet opérateur sera désigné dans la suite par la même
lettre F que la transformation directe de Fourier.)
En particulier, toute fonction / € S{R) est justiciable de la formule de
Plancherel :
\\f\\L 2(R,dx) = ||/||z ,2(R,<«). (38)
Démonstration. Du théorème (16) et des propriétés générales de la trans­
formation de Fourier (voir n° 1), il vient que la transformation de Fourier
8
114 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE [CH. 4

transforme la multiplication en un produit de convolution :


( / i / 2) ‘ = / i * / * (39)
Appliquons cette égalité au cas particulier où fi{x) = f ( x \ f 2(x) = f{x).
Il vient /(A ) = J f(x)e~ 2nax dx = / ( —A).
R
Donc (39) nous donne

R R

En faisant A = 0 et en remplaçant —pt par A on obtient (38). Comme S(R)


est dense dans L2(R, d x \ de (38) il s’ensuit que l’opérateur F admet
un prolongement unitaire unique de S(R) à L2(R, dx). Il reste à vérifier
que ce prolongement est défini par l’intégrale (31) sur le sous-espace
L = L2(R, rfx)flLi(R, dx). Supposons que cp 6 L, cpn € S( R) et cpn cp au
sens de chacune des normes de L2(R, dx) et Li(R, dx). Alors cpn -*■ y uni­
formément et (jpn -*■ Fcp au sens de la convergence dans L2(R, dX). Ceci
entraîne la convergence presque partout d’une suite partielle q>njt vers
F(p. D ’où F(p = c.q.f.d.
Remarque. Le théorème 17 est un cas particulier de la proposition géné­
rale : si G est un groupe commutatif localement compact de mesure inva­
riante fi, il existe une mesure invariante (L sur le groupe dual G et un opéra­
teur unitaire F : L2(G, p) -*■ L2(G, /2) dont la restriction à L2(G, ^)fl
C\Li(G9 pi) est confondue avec la transformée de Fourier.
De même que dans le cas du cercle, la dérivabilité indéfinie de la fonc­
tion / sur la droite est liée à la décroissance à l’infini de sa transformée de
Fourier / . Le groupe R étant autodual on a la proposition duale : la dé­
croissance à l’infini de la fonction / est liée à l’indéfinie dérivabilité de / .
Voici une forme de l’énoncé exact.
Théorème 18. Si une fonction f est sommable sur R avec toutes ses dérivées
jusqu’à l’ordre k, alors f vérifie la majoration
l/(A)| = 0(1 + 1A|)“ *.
Si la fonction (1 + |x |) /c/ ( x ) est sommable sur R, alors la fonction
admet des dérivées bornées continues jusqu’à l’ordre k.
La démonstration résulte des relations de commutation (35). (Nous
laissons au lecteur le soin de s’assurer que ces relations restent valables si
l’on se place dans les conditions du théorème 18.)
La condition de décroissance rapide à l’infini lorsque G = R peut être
formulée de diverses manières. La condition la plus forte consiste à exiger
que la fonction/ soit à support borné. Il se trouve que cette condition entraîne
l’analyticité de la fonction/ sur le plan complexe C renfermant la droite R.
Théorème de Paly-Wiener. Les transformées de Fourier des éléments de
l’espace L 2(] —a, a\) (traité comme un sous-espace de L2(R, dx)) sont toutes
les fonctions analytiques entières g(A), possédant les propriétés suivantes :
1) |g(A) | < Ce2na lImAl, où la constante C dépend de la fonction g ;
2) la restriction de g(A) à R appartient à L2(R, dX).
§2] TRANSFORMATION DE FOURIER 115

Démonstration. L’intégrale (31) définissant la fonction / pour


/ Ç L2(] —a, «[) converge pour tous les A £ C. Un calcul immédiat nous
montre que /(A ) est dérivable par rapport à la variable complexe A, donc
est une fonction entière.
La nécessité de la condition 1) résulte de la majoration

l/(A )| = ! f f ( x ) e - ^ d x U / \f(x)\e'-*K*«>*>dx,
\ -a ! -a

celle de la. condition 2), du théorème 17.


Montrons la suffisance de ces deux conditions. La restriction de g à
R appartenant à L2(R, dX\ il existe une fonction / Ç L2(R, rfx) telle que
g = / . Supposons tout d’abord que g(A) décroît assez vite à l’infini :
Ce2rtalIm;*l
\g(X)\ ^ i " i ~t~i2 • Alors g(X) est sommable sur R et / peut être exprimée
i l
en fonction de g par la transformation réciproque de Fourier :

/(*)= J g(X)e™*ciï.

D ’après le lemme de Cauchy, le contour d’intégration peut être déplacé


oo

dans le domaine complexe : / ( x ) = J g(X+ib)e2nia+ib^xdx. Soit x > a .


—oo

Alors pour b > 0 l’intégrant est majoré par 1+ ^ 2 et, par suite,
l’intégrale qui nous intéresse tend vers zéro. Comme la valeur de cette
intégrale ne dépend pas de b, il vient / ( x ) = 0 pour x > a. De façon
analogue, en faisant tendre b vers — oo, on obtient / ( x ) = 0 pour x < —a.
Il reste à nous affranchir de la condition de décroissance de g(X) à l’infini.
Soient cp € <Z)(R) et supp cp c [ —e, e]. Alors la fonction ^(A) décroît rapide­
ment à l’infini et vérifie la majoration \ç>(X)\ ^ Ce2™\îmZ1 d’après la partie
du théorème qui a été démontrée. Les raisonnements précédents liés à la
substitution de a-b s à a s’appliquent à la fonction gi(A) == g(A)<p(A). Donc,
la fonction fi(e) = f ^ ( p appartient à L 2Q —a —e, a + e [). D ’où l’on déduit
sans peine que / 6 L2(] —a, a [), c.q.f.d.
4. Transformation de Fourier des distributions. Soit / Ç c5'(R). L’intégrale
définissant la transformation de Fourier de la fonction / peut être traitée
comme la valeur de la distribution / sur le caractère x* € c5(R) •
/(A ) = < /,X a>. (40)
On peut donner une définition plus large de la transformation de Fourier
en s’inspirant du schéma décrit au n° 5, § 3, chap. III. Si f ç Li(R, d x \
(p £ S(R), alors
{f,<p) = J J e~ 2naxf (x) <p(X) dx d l = </,?>.
R R
8*
116 TRANSFORMATION DE FOURLER ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE [CH. 4

Le second membre de cette égalité a un sens pour / € S'(R). Ceci nous


suggère de définir la transformation de Fourier dans l'espace S"(R) par la
formule
</, <p) = </> <p>> f e •S'(R)- (41)
Si / € <5'(R)> cette définition est équivalente à celle donnée par la formule
(40).
Théorème 19. Les transformations directe et réciproque de Fourier sont
des opérateurs continus mutuellement réciproques dans *S"(R).
La démonstration découle immédiatement de la formule (41) qui
prouve que dans S"(R) la transformation de Fourier est un opérateur adjoint
de la transformation de Fourier dans S(R).
La transformation de Fourier des distributions possède les propriétés
fondamentales de la transformation de Fourier des fonctions : elle trans­
forme le produit de convolution en multiplication ordinaire, la translation
en multiplication par un caractère, la multiplication par un caractère en
translation, l’opérateur de dérivation à coefficients constants en opérateur
de multiplication par un polynôme.
Remarque. La transformation de Fourier des distributions de (D'(R)
peut aussi être définie par la formule (41). Cependant, les images par cette
application ne seront plus les distributions des classes que nous connaissons
déjà. On montre que l’image de (D{R) par la transformation de Fourier est
un espace de fonctions analytiques g(X) qui pour tout N et des C et R
convenablement choisis, admettent la majoration
|g(A)| < C(l + | / | ) - ^ ^ ! Im^l.
Les transformées de Fourier des distributions de <7)'(R) sont des fonction­
nelles linéaires sur cet espace.
Exemple. La distribution régulière f(x ) = ex2 admet pour transformée
de Fourier la fonctionnelle linéaire
</,î > = - | ^ ) a
c
où l’intégrale est prise le long d’un contour C dans le plan complexe ?..
On peut prouver certaines propriétés intéressantes des distributions
par un procédé purement algébrique en utilisant les relations de commuta­
tion de la transformation de Fourier avec les opérateurs de translation et
de multiplication par un caractère. Un exemple nous est fourni par la
formule suivante de sommation de Poisson.
Théorème 20. Pour toute fonction <p £ S{R) on a

E (f (k) = Z (42)
kdZ k €Z

Démonstration. L’égalité (42) revient à affirmer que / = / où / =


= Y ô(x—k). La distribution / possède les propriétés suivantes :
k£ Z
§2] TRANSFORMATION DE FOURIER 117

1) 7X 1)/ = / , 2) M( 1 ) / = / , où 71(1) est une 1-translation, Af(l), l’opérateur


de multiplication par %i = e2nix. Les propriétés 1) et 2) se transforment
l’une en l’autre par la transformation de Fourier (voir exercice 708). Mon­
trons que / est définie par ces propriétés à un facteur multiplicatif constant
près. En effet, de la propriété 2) on déduit immédiatement que le support
de / est contenu dans Z, et qu’en chaque point de ce support, / admet un
ordre nul. D ’o ù / = Y ckà(x—k). De la propriété 1)il s’ensuit maintenant
k 6 Z
que tous les coefficients ck sont égaux entre eux et / = c Y ô(x—k). Il
k£ Z
reste à calculer la constante c. L’égalité / = / montre que c2 = 1. Comme
S(R) contient des fonctions positives dont la transformée de Fourier est
positive, le cas c = —1 est impossible, c.q.f.d.
Remarque 1. On peut affaiblir de façon substantielle la condition
<P£ iS'(R). Il suffit par exemple que cp et (jp admettent une majoration de la
forme O d^l”1-6).
Remarque 2. La formule de Poisson est un cas particulier d’une proposi­
tion plus générale. Soient
0 Go G G\ 0
une suite exacte de groupes commutatifs localement compacts,
0 Go G G\ ■*- 0
la suite duale. Si les mesures invariantes [x0 sur Go et fi i sur G i sont con­
venablement choisies on a alors
f/(x)dfi 0(x) = Jf ( y ) ^i(z).
G0 Cl
CHAPITRE 5

THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS

§ 1. Calcul fonctionnel

1. Fonctions opératorielles dans un espace de dimension finie. Les opéra­


teurs linéaires peuvent être traités comme la généralisation de la notion
de nombre. En dimension un, ces deux notions sont confondues. Mais
dès la dimension deux on voit apparaître des différences dont la plus impor­
tante est la non-commutativité de la multiplication pour les opérateurs.
Néanmoins, de nombreuses propriétés des nombres sont valables lorsqu’on
passe aux opérateurs dans des espaces à plusieurs dimensions. L’une de
ces propriétés est la possibilité d’utiliser les opérateurs comme arguments
de fonctions. L’étude de ces fonctions opératorielles constitue l’objet
du calcul fonctionnel opératoriel. Nous nous limiterons aux fonctions à
une variable, ce qui nous affranchira des difficultés dues à la non-commuta­
tivité*). Dans ce numéro nous étudions une fonction opératorielle dans
un espace de dimension finie.
Soit A un opérateur linéaire dans un espace vectoriel L de dimension
finie sur un corps K = R ou C. Les fonctions opératorielles les plus simples
n
sont les polynômes. Si p(x) = Y CkXky il est naturel de définir p(A) par
k= 0
l’égalité
p(Â) = t ckA«, (1)
k =0

en convenant que A0 = 1 (l’opérateur identité). La dernière condition est


nécessaire à la réalisation de l’égalité
(hipi+M pz) (A) = AiPi(A)+A 2p 2(A), (pips)(A) = pi(A )p 2(A), (2 )
qui exprime le fait que l’application p »-►p{A) est un homéomorphisme de
l’algèbre des polynômes dans l’algèbre des opérateurs.

*) Une variante du calcu lfonctionnel non commutatif est accessible dans l’ouvrage
de V. Maslov [13*]. Une autre dans la théorie des représentations des groupes matriciels.
CALCUL FONCTIONNEL 119

Une autre classe de fonctions plus vaste est la classe des fonctions ration­
nelles. Si /*(x) = p(x)/q(x ) 9 où p et q sont des polynômes, alors nous défi­
nissons r(A) par la formule
r(A) = p(A) q(A) ~ 1 = q(A)^p(A). (3)

Cette définition a un sens si seulement q(A) est un opérateur inversible.


En dimension finie, l’inversibilité de q(A) est équivalente à la condition
det q(A) ^ 0.
Le cas le plus important est la résolvante de l’opérateur A qui est définie
par la formule
R,(A) = ( A - X - 1)"1 = rx(A \ (4)
où n(x) = \/(x —X).
La correspondance r »-►r(A) est un homomorphisme d’une sous-
algèbre du corps des fonctions rationnelles dans l’algèbre des opérateurs.
On vérifie que cette sous-algèbre est constituée de toutes les fonctions ration­
nelles dont les pôles sont situés en dehors du spectre (c’est-à-dire l’ensemble
des valeurs propres) de l’opérateur A .
Jusqu’ici nous n’avons pas fait usage de la topologie. Supposons mainte­
nant que L est un espace normé, par conséquent, l’ensemble des opérateurs
de L est muni aussi d’une norme. Nous pouvons alors définir une fonction
analytique entière de l’opérateur A avec la formule

f(A ) = £ ckA \ (5)


k=0

si f(x ) = Y CkXk. En effet, si f est une fonction entière, alors la série


k=o
numérique Y ck \\A\\k est convergente. D ’où il résulte que la suite des
k=o
sommes partielles de la série (5) est fondamentale, donc admet une limite
dans l’espace des opérateurs dans L .
Exemple. Calculons etA, où A est l’opérateur de rotation de 90° dans
R2, t , un paramètre réel. Comme = —1, la série de etA s’écrit
/2 fdj fA fô

d’où etA = cos M + s i n t-A. Cette égalité s’écrit sous la forme matricielle
/O A / cos t sin A
CX^ \ —t 0/ \ — sin t cos t/'
Supposons maintenant que l’espace des polynômes ou des fonctions
analytiques entières est muni d’une norme pour laquelle l’application
f*-*f(A ) est continue. Alors cette application se prolonge par continuité
à la complétion de l’espace des polynômes ou des fonctions entières pour
cette norme.
120 THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS [CH. 5

Exemple. Supposons que l’opérateur A est défini par une matrice diago­
nale dont les éléments diagonaux sont des nombres réels appartenant à
l’intervalle [a, b]. Alors la correspondance /»-►f(A ) est continue pour la
norme de C[a9 b]9 et, par suite, on peut définir f(A ) pour toute fonction
continue sur [a, b].
En dimension finie, le problème de savoir quelles fonctions de l’opérateur
A ont un sens est entièrement résolu de la manière suivante. Soient Ai, . . . , Xk
une collection de nombres complexes, ni, . . . , n* une collection de nombres
naturels. Définissons sur l’espace des polynômes la semi-norme

Ph .......4;«»........« * ( /) = m ax m ax I (6)

Si A est un opérateur dans un espace vectoriel complexe de dimension finie


Z, on désignera par pa la semi-norme dans l’espace des polynômes :
pa ( d = m m -
Théorème 1. Soit A un opérateur dans un espace vectoriel complexe de
dimensionfinie, Ai, . . . , A*, les zéros du polynôme de plus petit degré annulant
Vopérateur A, nl9 . . . , n&, la multiplicité de ces zéros. Alors les semi-normes
p zlt nly...,nk et Pa sont équivalentes.
Démonstration. Soit L l’espace des polynômes, Zo, le sous-espace des
polynômes admettant au point A; une racine de multiplicité ^ nj9
j = 1, 2, . . . , k. Les semi-normes mentionnées dans le théorème annulent
l’espace L 0 et engendrent des normes sur l’espace quotient Z/Z0. Le dernier
espace étant de dimension finie, deux normes quelconques y sont équi­
valentes.
Corollaire 1. Si A est un opérateur de valeurs propres simples, /’expression
f (A) a un sens pour toute fonction continue fi
Corollaire 2 .S i A est un opérateur dans un espace de dimension n, l'expres­
sion f (A) a un sens pour toute fonction n —1 fois dérivable.
2. Fonctions d9opérateur auto-adjoint borné. Soit A un opérateur auto­
adjoint borné dans un espace hilbertien H sur un corps K = R ou C. On
se propose de définir f(A ) pour toute fonction borélienne / sur l’intervalle
[—fl, a] où a = \\A\\.
On rappelle que le spectre de l’opérateur A est l’ensemble o(A) c C
composé de tous les A £ C pour lesquels l’opérateur A —1*1 n’est pas inver­
sible. Le complémentaire de o(A) dans C s’appelle ensemble résolvant et
se note q(A). Donc, la résolvante de l’opérateur A : r>(A) = (A—Al)-1
est définie pour A 6 ç>(A).
Théorème 2. Le spectre d'un opérateur borné est un sous-ensemble com­
pact non vide dans C.
Démonstration. Si |A| > ||^ ||, alors l’opérateur A —A-l admet un
opérateur réciproque rx{A) défini par la série :

n(A) = £ X~k- 1Ak. (7 )


k =0
§ 1] CALCUL FONCTIONNEL 121

Donc a(A) est contenu dans le disque | Aj ^ \\A j|. Si en un point A0 £ C


existe la résolvante r^0(A) = B , alors la série

rx(A)= £ ( 2 - ï o (8)
k =0

converge dans le disque de rayon 11B 11-1.


Ceci montre que l’ensemble résolvant q(A) est ouvert, donc que a(A)
est un compact. Nous avons établi incidemment que la norme de la résolvan­
te admet la minoration suivante :

lloOOII ^ 4 * , ff(J ))-1 = ( min (A -/z )\ . (9)


\M€ o(A) /
Il reste à prouver que le spectre n’est pas vide. Supposons par absurde
que o(À) = 0 . Alors la résolvante r^(A) est une fonction analytique entière
de A ç C . La formule (7) montre que ||/^(^)|| -*■ 0 pour A-*oo. Donc
!|/'a(^()|| est bornée sur le plan complexe tout entier. Quels que soient les
vecteurs x et de 77 la quantité (r^(A)x, y) est une fonction analytique entière
de A qui tend vers zéro à l’infini. D ’après le théorème de Liouville cette
fonction est identiquement nulle. Donc r?{A) = 0, ce qui est impossible,
c.q.f.d.
Voyons maintenant comment change le spectre de A lorsqu’on transfor­
me l’opérateur A.
Théorème 3. 1) Soit r(x) une fonction rationnelle ne possédant pas de pôles
dans le spectre de Fopérateur A . Alors Fopérateur r(A) est défini et son spectre
est décrit par laformule
a(r(A)) = r(a(A)) = {/-(A) : A € a(A)}. (10)
2) Le spectre de Fopérateur dual À" est relié à celui de A par la relation
o { A * ) = Ï ( â ) = { ï 9 l£ o (A )}. (H )
Démonstration. Supposons que r(x) = p(x)q(x)~\ où p et q sont des
polynômes premiers entre eux. Si pu •••,
Fm sont les zéros de p{x
Ai, . . . , A„, ceux de q(x) (compte tenu de leur multiplicité), alors r(x) =
),
m n m n
= c fJ (x—a,-) f j (x—jîj)-1. D ’oùr(,4) = cj]^ (A —octl) rp3(A). Supposons
que AÇo(A) et p = r(A). La fonction rationnelle r{x)—p s’annulant
pour x = A son numérateur admet A pour racine, donc contient le facteur
.y—A. Par suite, l’opérateur r ( A ) - p -1 renferme comme facteur l’opérateur
non inversible A —A«1 et par conséquent est lui-même non inversible. Donc
p Ç o(r(A)). Nous avons prouvé l’inclusion r(o(A)) c o(r(À)).
Inversement, soit p£o(r(A )). Mettons la fonction rationnelle r{x)—p
m n
sous la forme du [produit c (x —a,-) f^ (x—fifir1. Si tous les a/ apparte­
naient à q(A), alors l’opérateur r(A)—p»l admettrait pour opérateur
122 THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS [CH. 5

inverse l’opérateur c~x Jjf ra.(A) j][ (A — ce qui est absurde. Donc,
i= \ j= 1
l’un des nombres a,* appartient au spectre de A. Mais alors r(a,)—/x = 0,
c’est-à-dire /x Ç r(o(Aj). Nous avons démontré la proposition 1). La proposi­
tion 2) découle de l’égalité (yf-1)* = qui entraîne
rk(A>) = r-x(A)*.
Théorème 4. Soit A un opérateur auto-adjoint.
1) le spectre de A est situé sur /’intervalle [—1| ||, || ||];
2) pour toute fonction rationnelle r, dont les pôles sont extérieurs à o(A),
on a
\\r(A)\\ = max |/*(A)|. (12)
X € a(A)

Démonstration. Soit X un nombre non réel. Montrons que n(A) existe.


L’opérateur A —XI ne possède pas de noyau, puisque si x: est un vecteur
unitaire de ker(A —Al), alors X = ( Ax , x) = (x, Ax) = X9 ce qui est faux.
D ’autre part, l’image de l’opérateur A —XI est dense dans //, puisque
imf^A—Xl) 1 = ker (A —XI)* = ker(^4 —II) = 0. Montrons que l’opérateur
(A —Al)-1 défini sur im(A —Xl) est borné. Soit X = oc+ifi, a, /? £ R. Alors
I!(y4 —Al)x||2 = ((A —od)x—ifix, (A —a î)x —ij3x) =
= ||(/4—a l ) x ||2+/?2 || x ||2 ^ /?2 ||x |!2.
D ’où \\A —XI II-1 /J-1 et r(A) s’obtient par prolongement par continuité.
(En effet, on peut vérifier que cette minoration entraîne que im (A —Al) = H.)
Donc, o(A) est contenu dans la droite réelle. La proposition 1) résulte
maintenant de ce que o(A) est situé dans un disque de rayon \\A\\ (voir
démonstration du théorème 2).
Commençons la démonstration de la proposition 2) pour le cas où
r(x) = x. Alors 2) se ramène à l’égalité
\\A\\ = sup{|A|: X to(A )}. (13)
La quantité du second membre s’appelle rayon spectral de l’opérateur A et
se note r(A). On a le
Lemme. Pour tout opérateur borné A on a
r (A )= lim IM"!!1/"; (14)
n oo
si A est un opérateur auto-adjoint, alors r(A) = \\A\\.
Démonstration. L’existence de la limite du second membre de l’égalité
(14) résulte des propriétés générales des suites sous-additives (voir exercice
725). D ’autre part, le développement de la résolvante en série de Laurent
au voisinage d’un point infini est donné par la formule (7). D ’après la
formule d’Hadamard, le rayon de convergence de cette série (visiblement
égal à r(A)) est relié aux coefficients de la relation (14) cherchée. (Nous
utilisons ici la formule d’Hadamard pour une fonction analytique opérato-
« 1] CALCUL FONCTIONNEL 123

rielle. Il est immédiat de vérifier que cette formule vaut intégralement


pour ce cas.) Pour tout opérateur A on a
= sup (A*Ax, y) = sup ■= IMI!2-

En particulier, pour l’opérateur auto-adjoint A : \\A2\\ = \\A\\2. Donc


|| A2* ' 1 = \\A\\2n et par suite lim ||^ n||1/'1 = ||^ ||,c.q .f.d .
n—
►«
Revenons à la démonstration de la proposition 2) dans le cas général.
Soit B = r(A). Alors B* = r(A) (par F on désigne la fonction r(z) = r(z ) ;
on vérifie immédiatement que r est une fonction rationnelle dont les coeffi­
cients sont conjugués complexes de ceux de r). En appliquant la proposition
déjà prouvée à l’opérateur auto-adjoint B*B = |r |2(^4), on obtient
||£ |'2 = ||JÏ*J?|| = r(B*B) = sup ( / *) = sup | r{X) \ 2
fxdoiB 'B ) A Ç. o(A)

(la dernière relation résulte de la proposition 1) du théorème 3), c.q.f.d.


Corollaire. Dans un espace hilbertien H , il existe pour tout opérateur
auto-adjoint A un homomorphisme continu unique cp de /’algèbre C [—a, a],
ou a = || ^41|, dans Valgèbre des opérateurs bornés dans H , possédant les
propriétés suivantes :
])<p(l) = 1 (dans le premier membre 1 représente la fonction identique­
ment égale à 1, dans le second, r opérateur identité dans H) ;
2) v i f ) = vif)' ;
3) y{x) - A ;
4 ) I W / ) ! l ^ ||/ |l c i - . . . l .
De plus,
5) si AB = BA, alors cp{f)B = Bcp(f). (Une autre déduction de cette
proposition est accessible dans les exercices 748,749.)
Nous allons maintenant prolonger l’homomorphisme cp à l’algèbre
B[ —a, a] des fonctions boréliennes bornées sur l’intervalle [—a, a].
Théorème 5. Soit A un opérateur auto-adjoint borné dans un espace hil­
bertien H . Il existe un homomorphisme unique cp de /’algèbre B[—a, a] des
fonctions boréliennes bornées sur /’intervalle [—a, a] où a = || A ||, possédant
les propriétés suivantes :
1 ) ?>(i) = i ;
2) <p(x) = A ;
3) s ifn{x) ^ C e tf n{t) - / ( O en tout point t € [ - a , a], alors <p(fn) - cp{f).
Uhomomorphisme cppossède de plus les propriétés :
4) v i f ) —vif)* ;
5) M f ) \ \ ^ sup 1 /( 0 1,/ € [ - * , fl];
6) cp{f)B = Bcp(f) pour tout opérateur B commutant avec A.
124 THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS [CH. 5

Démonstration. L’homomorphisme y est déjà défini sur l’ensemble


C [—a, a]. Les fonctions boréliennes s’obtiennent à partir des fonctions
continues par des passages à la limite ponctuels ; ceci entraîne l’unicité de
l’homomorphisme cherché y. Prouvons son existence. Soient x, y £ H.
Définissons une fonctionnelle linéaire Fx,y sur C[—a9 a] par la formule
FxJ f ) = (<p(f)x,y). (15)
Comme |F * .,( /) | ^ | M / ) I I ||* || \\y\\ ^ \\f\\c i-a. M \ \\y\], alors
FXty est une fonctionnelle continue dont la norme est ^ ||x|| \\y\\. Il
existe donc une charge borélienne vXt y sur [—a9 a], telle que

F x, y ( f ) = / /(O d v Xty { t ) , (1 6 )
— fl

déplus V a r i a p=^ ||x|| |!j>||. Supposons maintenant que / est une fonction
borélienne bornée sur l’intervalle [—a9 a]. La quantité B f(x,y) =
a
= J f ( t ) d vx,y(t) dépend linéairement de x, antilinéairement de y et vérifie
—a
la majoration | Bf(x, y) | =s sup |/(0111 x 1111y 11. D ’où il résulte qu’il existe
» € [-« , a]
un opérateur borné q>(f) tel que Bf(x, 7) = (tp(f)x, y), et de plus 11cp(f) | | =s
sup |/ ( / ) |, t f [ - a , a]. Supposons que f n(t) -*■f { t) pour t Ç [ - a , 0].
Alors, pour tous x et y de H, on a

(<p(f„)x,y) = J f„{t)dvx,y(t)
— fl
f ( t ) d v x,y{t) = (<f{f)x, y).
—fl

Donc y ( f n) converge faiblement vers y (f). D ’où il s’ensuit que l’application


cp est un homomorphisme. En effet, les égalités
(p (¥ + w ) = M f ) + w ( g ) >
<p(fg) = <p(f) fp(g)
sont valables lorsque f et g appartiennent à C [ - a , a] et se conservent par
des passages à la limite ponctuels. En reprenant ce raisonnement on s’assure
que f possède la propriété 4). Nous sommes maintenant en mesure
de prouver la propriété 3). Supposons que f„(t) —f ( t) pour tous les
t Ç [—a, a] et |/„(?) | =s C. Alors [/„—/ | 2 (/) — 0 pour tous les t Ç [—a, a].
Donc <p{\f»-f?) - 0. D ’où ||< K /„ -/)x ||2 - ( ? ( / « - / ) * <p(fn- f ) x ,x ) =
= W f n - f ^ X ’X) - 0, c.q.f.d.
Exemple fondamental. Supposons que H = L 2(X 9 p ) 9 A , l’opérateur de
multiplication par la fonction a Ç L 00(X 9 p). Dans ce cas y ( f ) est un opéra­
teur de multiplication par la fonction f(a(x)). L’universalité de cet exemple
apparaîtra plus bas.
Le calcul fonctionnel proposé dans le théorème 5 admet la généralisation
intéressante suivante.
Théorème 6. Soient A i, . . An des opérateurs auto-adjoints bornés
commutant deux à deux dans un espace hilbertien H , T 9 un parallélipipède
§1] CALCUL FONCTIONNEL 125

dans R", défini par | 1<= \\Ai\\, i = 1,2, . . . , n. Il existe un homomorphisme


unique cp de Yalgèbre B(T) des fonctions boréliennes bornées sur T dans Yal-
gèbre des opérateurs bornés dans H, possédant les propriétés suivantes :
1) <p(1) = 1 ;
2) 9o(ti) = Ai ;
3) si \fk(t) \ et f k(t) - * /( /) pour tous les t £ T , alors cp{fk) -*■ go( f)
pour la topologie opératorielleforte .
Uhomomorphisme cppossède de plus les propriétés :
4) <p(J) = <p(f)* ;
5) ||ç>(/)|| s u p /(0 ;
t€T
6) <p(f)B = Bcp(f) pour tout opérateur B commutant avec A i , . . . , A„.
Démonstration. Soit Bk(T) la sous-algèbre de B(T) composée des fonc­
tions dépendant de la coordonnée tk. Alors la restriction de cp à BjfT) est
confondue avec l’homomorphisme cpk qui correspond d’après le théo­
rème 5 à l’opérateur Ak. Désignons par B 0(T) la sous-algèbre des
fonctions en escalier sur T , c’est-à-dire des fonctions de la forme / ( / ) =
= Y, c^i • • • CknXEiih) • •. %En(tn). Si l’homomorphisme cherché cp existe,
d’après ce qui a été dit plus haut il doit être défini sur la fonction en
escalier / par la formule
(p(f) = Z ck,... kjpi(%El) ■■■niy.Ej- (17)
D ’où l’unicité de cp sur B 0(T ), donc sur B(T) d’après la propriété 3).
Prouvons son existence. Nous avons défini l’application cp sur la sous-
algèbre B 0(t) parla formule (17). Comme Ai, . . . , A„ commutent deux à deux,
il en est de même des opérateurs (pi(fi'), ç>2(/2), . . . , (pn(fn) (proposition
6) du théorème 5). Donc l’application cp est un homomorphisme. D ’autre
part, l’homomorphisme cp envoie les fonctions positives dans des opérateurs
positifs, car si / ^ 0, alors / = g 2 pour une fonction réelle g Ç B0(T), donc
cp(f) = cp{g)2 ^ 0. D ’où la propriété 5) (voir exercice 749). Donc, l’homo-
morphisme cp se prolonge à l’algèbre C(T) des fonctions continues sur T et
possède la propriété 5). La conclusion du théorème résulte comme celle du
théorème 5 du corollaire du théorème 4.
Voici une proposition utile.
Corollaire. Soient A un opérateur normal dans un espace hilbertien H, T
le carré du plan complexe centré en 0 et de côté 2\\A \\. Il existe un homo­
morphisme unique de Yalgèbre B(T) des fonctions boréliennes bornées sur T
dans Yalgèbre des opérateurs dans H, possédant les propriétés suivantes :
1 ) c p (l) = l ;
2) <K*+z» = A ;
3) <p(I) = ;
4) si |/„ | =s C et f„(t) - /p o u r t € T alors cp(fn) - y { f ) .
126 THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS [CH. 5

De plus :
5) ll<K/)ll ^ s u p | / ( 0 | ;
6) (p(f)B = Bcp(f) pour tout opérateur B commutant avec A et A \
En effet, si A est un opérateur normal, alors A = B + iC , où B et C sont
des opérateurs auto-adjoints bornés dont la norme est ^ IMI|. Les condi­
tions 2) et 3) entraînent la condition 2) et cp(x) = B, y(y) = C. Le corollaire
résulte maintenant du théorème 6) appliqué aux opérateurs B et C.
3. Opérateurs auto-adjoints non bornés. Dans les applications on a sou­
vent affaire à des opérateurs A définis non pas sur un espace hilbertien H
tout entier, mais sur un de ses sous-espaces dense non fermé <1)A. Pour un
tel opérateur on peut définir l’opérateur adjoint A*, qui peut non plus ne
pas être partout défini et borné. Plus exactement, le domaine de définition de
A* est le sous-ensemble H)a* (généralement pas fermé) constitué des vecteurs
y € H pour lesquels la fonctionnelle linéaire * ^ ( Ax , y) est bornée sur <T) A•
Dans ce cas, elle se prolonge de façon unique en une fonctionnelle linéaire à
H et peut être écrite sous la forme x »-►(x, z), z Ç H. On admet que A*y = z.
Donc l’égalité
(Ax, y) = (x, A*y), (18)
qui définit A* pour les opérateurs bornés A est maintenant valable unique­
ment pour les x 6 H)a^y € H)a *•
On peut donner une définition plus « géométrique » de A *. On remar­
quera pour cela que tout opérateur A (y compris les opérateurs non partout
définis et non bornés) est défini par son graphe, c’est-à-dire par un sous-
ensem ble/1^ c: H ®H , composé des vecteurs de la forme x@Ax, x £ H)a-
Il est évident que FA est un sous-espace vectoriel de H (BH, ne contenant
pas de vecteurs de la forme 0 © x , x ^ 0. Inversement, tout sous-espace de
H ® H ne contenant pas de vecteurs de la forme 0 © x , x ^ 0, est graphe
d’un certain opérateur.
Désignons par r la transformation de H® H qui à tout vecteur x ©j'­
associe le vecteur —y © x (rotation de 90°).
Théorème 7. Les graphes des opérateurs A et A* sont reliés par la relation

r A* = r ( r A) \ (19)

Démonstration. Soit y ® z £ T A*. Autrement dit, (Ax, y) = (x, z) est


réalisée pour tous les x © (T)A (voir (18)). Cette relation n’est rien d’autre
que la condition d’orthogonalité des vecteurs y © z et —J x © x dans
H (BH, c.q.f.d.
On dit qu’un opérateur A est fermé si le sous-espace r A est fermé dans
H (BH. On dit qu’un opérateur B est la fermeture d’un opérateur A si r B est
l’adhérence du sous-espace Ta- On dit que B est l'extension de A et l’on
note B zd A s i / * z> r A. Le théorème 7 entraîne le
Corollaire. Pour tout opérateur A , l'opérateur A* est fermé et l'opérateur
(A*)* ( s'il est défini) est confondu avec lafermeture de A.
CALCUL FONCTIONNEL 127

Remarque. Les opérateurs n’admettent pas tous une fermeture. Par


exemple, l’opérateur A défini sur l’ensemble des suites à support borné dans
/2(R) et appliquant en dans nei , n — 1,2, . . ne possède pas de fermeture»
puisque le point 0© ^ i est un point limite de son graphe. Vérifier que l’opé­
rateur A * est défini sur le sous-espace {ei}1 qui n’est pas dense dans /2(R).
Un opérateur A est dit auto-adjoint si
= rVA* (20)
et A = A* sur (VA.
Avertissement. Cette propriété n’est pas équivalente à la condition plus
faible
(Ax, y) = (x, Ay) pour x, y € <T>A. (21)
Les opérateurs possédant la propriété (21) s’appellent symétriques. Il est
évident que (21) est équivalent à l’inclusion A c A*.
Un opérateur A est dit essentiellement auto-adjoint si sa fermeture est un
opérateur auto-adjoint.
Exemples. 1) Soit A l’opérateur de multiplication par x dans L2(R, dx)
défini sur (Va = V){R). Trouvons (VA♦. Par définition, pour f ( ( V A* on doit
avoir
oo oo

J x<p(x)f(x)dx = —Joo <p(x)g(x)dx,


—OO

g = A*f, cp © 4>ÇBL).
Comme (D{R) est dense dans L2(R, dx ), il s’ensuit de là que g(x) = xf(x).
Donc, (Da* est constitué de tous les / £ L2(R, dx) tels que x /(x ) £ L2(R, dx).
L’opérateur A* est un opérateur de multiplication par x. Conclusion :
l’opérateur A est symétrique mais pas auto-adjoint. On vérifie que A* est
auto-adjoint, donc A est essentiellement auto-adjoint.
2) Soit A l’opérateur de dérivation d/dx dans L2(R, dx) défini sur <®(R).
Trouvons (DA*. Si/ € (VA*, alors pour tous les (p © (V{R)
co oo

J rp'(x) f (* ) dx = J <p(x) g(x) dx,


— OO — oo
où g = A*f.

Cette égalité montre que g(x) est une dérivée distributionnelle de la fonction
—/( x ) . Donc (Da* est composé des fonctions / Ç I 2(R, rfi) dont la dérivée
distributionnelle appartient à L2(R, dx). L’opérateur A* est confondu avec
—d/dx.
Dans les applications, l’opérateur A est souvent donné par une expression
différentielle. Dans ce cas, il admet un domaine de définition naturel
O a c L2(Æ, dp), plus exactement l’ensemble de toutes les distributions
fd(V '(Q ) pour lesquelles / et A f appartiennent à L2(£?, dp). Dans les
exemples cités plus haut, les opérateurs A* avaient précisément un domaine
de définition naturel.
128 THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS [CH. 5

La théorie des opérateurs auto-adjoints est bien élaborée. Pour s’en


servir dans les applications il faut savoir si tel ou tel opérateur est auto­
adjoint ou tout au moins essentiellement auto-adjoint. Une condition
nécessaire à cela est la symétrie qui, en principe, se vérifie sans peine. Voici
un critère utile pour étudier les opérateurs symétriques.
Théorème 8. Soit A un opérateur symétrique dans un espace hilbertien H.
Alors dire que A est auto-adjoint est équivalent à l'une des conditions suivantes :
1) A est fermé et ker (A* ± /l) = {0} ;
2) im (A ± /l) = H .
Dire que A est essentiellement auto-adjoint est équivalent à l'une des
conditions suivantes :
3) ker (A* ± i\ ) = {0} ;
4) im (A ± /l) est dense dans H.
Démonstration. Si A est un opérateur auto-adjoint, il est fermé (puisque
A = A* et A* est fermé). SixÇ ker (A * ± i 1), alors Ax = ix. D ’où ( Ax , x) =
= / | | x ||2 = (x 9 Ax) = —i ||x ||2, c’est-à-dire x = 0. Nous avons prouvé
1) pour l’opérateur auto-adjoint A. Montrons que 1) entraîne 2). Remar­
quons tout d’abord que im ( A ± i\) L = ker(,4* + zl). Donc de 1) il s’ensuit
que im (A ± zl) est dense dans H. Utilisons le fait que A est fermé. Soient
y un vecteur quelconque de H 9 {x „}9 une suite de (Da pour laquelle (A ± il) X
Xx„ y. La suite {( A ± i\)x „} est fondamentale. La relation | | 0 4 ± / 1 )* ||2 =
= (A x ± ix 9 A x ± ix ) = | | ^ | | 2+ | | x | | 2 ^ H*||2 montre que {*„} est aussi
une suite fondamentale. Supposons que x = lim x„. Alors x ® y ^ r A±iu
n—v oo
donc y Ç im (A ± zl).
Montrons maintenant que 2) entraîne que A est auto-adjoint. Comme
A œ A *9 il suffit de vérifier que <Da* c: Soit y £ &a*- Comme
i m ( y t ± / l ) = H9 il existe des vecteurs x± € tels que (A ± i\)x ± =
= (A *± i\)y. L’opérateur A* est défini et coïncide avec A sur le sous-
e s p a c e ^ . Donc(^4*±/ l)(y—x ±) = O.Or, k e r ( ^ * ± / l ) = im ( ^ T / l )1 = 0 .
Donc y = x± et y Ç, <VA-
Supposons maintenant que A est essentiellement auto-adjoint. Alors A*
est confondu avec la fermeture de A (exercice 764), et par suite est auto­
adjoint. D ’où l’on déduit 3) d’après la partie déjà démontrée du théorème.
D ’autre part de 4) il s’ensuit^ 3) (exercice 778). Montrons maintenant à
partir de la condition 3) que  est auto-adjoint. L’opérateur A étant symé­
trique, il vient A c A *. Ceci montre que A admet la fermeture  et que
A œ A* (puisque A* est un opérateur fermé). Du théorème 7, il résulte que
Â* = A*. Donc, l’opérateur  satisfait aux conditions 1). Par suite A
est auto-adjoint et A est essentiellement auto-adjoint.
Exemple. Soient A = i - ^ 9 H = L2(R, dx) 9 <T>A = *Z)(R). La symétrie
de A résulte de
oo oo
J cp'(x)ip(x)dx = — J (p(x) y \x ) dx 9 cp9 y Ç <Z)(R).
§2] DÉCOMPOSITION SPECTRALE DES OPÉRATEURS 129

On a vu plus haut que l’opérateur adjoint A * est défini sur l’ensemble


<Da* c L2(R, dx) 9 constitué des fonctions dont la dérivée distributionnelle
appartient à L 2(R 9 dx) 9 et est égale à idjdx. Trouvons ker (y4*±/l). Si
( Â * ± i \ ) f = 0 9 c’est-à-dire = 0, alors / == ce±x (exercice 523).
Comme ces fonctions n’appartiennent pas à L2(R, dx) 9 il vient que
ker(^4*±/l) = {0}. Donc A est essentiellement auto-adjoint.
Soient A un opérateur non borné, B , un opérateur borné. On dit que
A et B commutent si B applique H)a dans lui-même et BAx = ABx pour
x € <Da. On montre que pour un opérateur auto-adjoint A cette condition
équivaut à la commutation de B avec l’un quelconque des opérateurs
bornés {A ± i\)~ 1.

§ 2. Décomposition spectrale des opérateurs


1. Réduction d’un opérateur à la multiplication par une fonction. On se
propose de montrer ici que tout opérateur auto-adjoint est unitairement
équivalent à un opérateur de multiplication. De façon plus précise, on a le
Théorème 9. Soit A un opérateur auto-adjoint dans un espace hilbertien H.
Il existe un espace X muni d'une mesure, une fonction mesurable a sur X et
un opérateur unitaire U de H dans L 2(X, p), tels que le diagramme suivant soit
commutatif :
-------- ----------* 'Z )M(a])

A M(a) ( 22)

H ----- ^----- »Li(X 9 fjL)

(M(a) est l’opérateur de multiplication par une fonction a dans L 2(X 9 p),
dont le domaine de définition est constitué des fonctions / £ L 2(X 9 p)
pour lesquelles a j f L 2(X, p).)
Nous ferons la démonstration de ce théorème en plusieurs étapes.
Supposons tout d’abord que l’opérateur A est borné et que dans l’espace
H il existe un vecteur cyclique pour A 9 c’est-à-dire un vecteur | tel que
tout sous-espace fermé de H contenant | et invariant par A , est confondu
avec H (voir exercice 715). Dans ce cas, on dira que l’opérateur A est un
opérateur à spectre simple (comparer avec l’exercice 716).
Théorème 10. Soit A un opérateur auto-adjoint borné à spectre simple.
Alors A est justiciable de la proposition du théorème 9 et de plus on peut
poser X = [-\\A \\, \\A\\\, a(x) = x 9 UÇ(x) = 1.
Démonstration. Supposons que le théorème a été prouvé et que p est la
mesure cherchée sur X. Soit / une fonction borélienne bornée sur X. Alors
du théorème 5 il s’ensuit qu’à l’opérateur f{A ) dans H est associé l’opéra­
teur de multiplication par f{x ) dans L 2(X 9 p \ c’est-à-dire

Uf(A) = M (f)U . (23)


9
130 THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS [CH. 5

En effet, pour f{x ) = x, la relation (23) se ramène à (22) et Ton obtient


le cas général à partir de la construction de l’opérateur f(A ).
De là on déduit que
= (Uf(A)S, = (/> 1)Lz{x,uy (24)
On peut calculer le premier membre de (24) si l’on connaît seulement l’opé­
rateur A et le vecteur |. Ce faisant, on obtient la mesure //. Plus exactement,
si E est un sous-ensemble mesurable de X et %Eest la fonction caractéristique
de E 9 alors
K E ) = ( % e , 1 ) l 2( * . / o = (%e (A )£9 I ) h - (25)
Soit donné maintenant un opérateur auto-adjoint A à spectre simple
dans l’espace H et soit | un vecteur cyclique pour A. Définissons la fonction
/x sur les boréliens de l’intervalle X = [—||/f||, I M | | ] par la formule (25).
Vérifions que (i est une mesure cr-additive. Tout d’abord des égalités
= = %e il s’ensuit que l’opérateur %e(A) est un orthoprojecteur.
Donc (xe(A)£, £) = \\xe{A)H \2 ^ 0. D ’autre part, si E = Ç ]E k, alors
co oo
%e = Yj (la série converge en chaque point). Donc Ze(A) = £ 7.Ek(A)
k —1 k=1
(au sens de la convergence forte), et par suite p(A) = (%e (A)Ç, I) =
oo \ oo
( £ %Ek(A)^911 = Yj piEk)- Définissons maintenant un opérateur U de
k —1 / k=1
H dans L 2(X 9 /x) sur les vecteurs de la forme f(A )£ comme suit :
Uf(A)ï=f (26)
Vérifions que cet opérateur est isométrique, c’est-à-dire
(Ufi(A)ï, UMA ) ^ (X,„ = ( M A ) M A ) Ï ) h. (27)
Si f i - %El, h = Xe„ alors (27) se ramène à l’égalité (%£„ =
= ('/Ei(A)Ç, = ( xe XAO Xe 2(A)£, Ç)h , qui est valable par définition
de la mesure /x. Le produit scalaire étant linéaire l’égalité (27) est aussi
valable pour les fonctions en escalier f± et / 2. Enfin, cette égalité est préservée
par les passages à la limite ponctuels bornés. Ce qui démontre que U est
isométrique. Comme les vecteurs de la forme f(A )è sont denses dans H
(ils forment un espace vectoriel contenant £ et invariant par A) et les fonc­
tions / , denses dans L 2(X 9 /x), l’opérateur U se prolonge en un opérateur
unitaire de JT à L 2(X9 /x). Enfin, en désignant xf{x) par g(.\) on obtient par
définition
UAfiÂfc = Ug{A)t = g = M ( x ) f = M(x) Uf(A)l
D ’où UA = M (x)U sur les vecteurs de la forme f (A ) £ 9 donc partout, c.q.f.d.
Supposons maintenant que le vecteur f n’est pas cyclique.
Théorème 11. Soit A un opérateur auto-adjoint borné dans un espace
hilbertien H . Il existe une famille de sous-espaces {Hp}p €b dans H possédant
les propriétés suivantes :
§2] DÉCOMPOSITION SPECTRALE DES OPÉRATEURS 131

1 ) H fi±Hp p o u rP 9* fi';
2) Z Hfi = H ;

3) c /?oz/r tous les P £ B ;


4) la restriction de A à Hp admet un vecteur cyclique pour tout p (-B.
La démonstration résulte immédiatement du lemme de Zorn appliqué
à l’ensemble de tous les systèmes {Hp} possédant les propriétés 1), 3), 4).
On remarquera aussi que si H est séparable, alors l’ensemble B est au plus
dénombrable. Les théorèmes 10 et 11 nous disent que le théorème 9 est
valable pour tout opérateur auto-adjoint borné A avec la précision sui­
vante : pour ensemble X on peut prendre la réunion de quelques exemplaires
de l’intervalle [—||v4||, M ||] et pour fonction a(x) la fonction coordon­
née x.
Nous laissons au lecteur le soin de déduire un résultat plus général en
s’inspirant du schéma exposé plus haut.
Théorème 12. Soient Ai, . . An des opérateurs auto-adjoints bornés com­
mutant deux à deux dans un espace hilbertien H . Il existe une réalisation de H
sous forme de Vespace L2(X, p) telle que tous les opérateurs Ai, . . . , A „ soient
simultanément des opérateurs de multiplication par des fonctions réelles
^1(^)5 • • GLooiX, p).
Corollaire. Soit A un opérateur normal borné (en particulier unitaire)
dans un espace hilbertien complexe H . Il existe une réalisation de H sous
forme de l'espace L2(X, p) pour laquelle l'opérateur A se transforme en
l'opérateur de multiplication par unefonction à valeurs complexes a £ L ^ X , p)
(1dans le cas d'un opérateur unitaire | a(x) | = 1 presque partout sur X).
En effet, l’opérateur A est de la forme B +iC , où B et C sont des opéra­
teurs auto-adjoints bornés qui commutent. En leur appliquant le théorème 12
on obtient la proposition annoncée. Si l’opérateur A est unitaire, alors
AA* — 1, d’où | a(jvr) |2 = 1 presque partout.
Traitons maintenant le cas d’un opérateur auto-adjoint non borné A
dans l’espace H. Construisons l’opérateur auxiliaire V = (A +il) (A—/l) -1.
On remarquera pour cela que i m ( A —il) = H d’après le théorème 8.
Donc, pour tout x 6 H, il existe un y Ç H)a tel que * = Ay—iy. Posons
Vx = Ay+iy. L’image de l’opérateur A 4- il est confondue avec H
d’après le même théorème, donc im V = H. Enfin, l’égalité \\Ay—iy\\2 =
= (Ay—iy, Ay—iy) = (Ay, Ay)+(y, y) = ||4 F + z> ||2 montre que V est
une isométrie. Donc, l’opérateur V est unitaire. D ’après le corollaire du
théorème 12, il existe une réalisation de l’espace H sous forme de L2{X, p)
telle que V se transforme en l’opérateur de multiplication par une fonction
mesurable telle que | v(„v) | = 1 presque partout sur X.
Montrons maintenant que v(x) prend des valeurs différentes de 1 presque
partout. Sinon l’opérateur V admettrait un vecteur propre x0 associé à la
valeur propre 1 (telle est dans notre réalisation toute fonction différente de 0
uniquement sur l’ensemble où v(x) = 1 ) . L’égalité Vxo = x0 équivaut à
l’égalité Ayo—iyo = Ay0+iyo, d’où y 0 = 0 et par suite .v0 = 0. Donc
9*
132 THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS [CH. 5

v(x) ^ 1 presque partout. Par suite, il existe une fonction mesurable réelle
a(x) telle que v(x) = presque partout ; il suffit de poser a(x) =

= * • Prouvons enfin que H)a — f y v - i ) - 1 et A = /(F + 1 ) (F —l)-1.


D ’où il résultera que dans notre réalisation A est un opérateur de multipli­
cation par a(x).
Par définition de F on a (F -f l)x = Vx + x = A y + i y + A y —iy = 2 Ay,
(V—\)x = Vx—x = A y + i y —Ay+i y = 2iy. D ’où <7)(v-i>-* = im (F —1) =
= (Da et Ay = - ( F + l ) x = i(V + 1 ) (F —l)y, c.q.f.d.
Une conséquence de ce théorème est la généralisation suivante des
résultats du n° 2 § 1.
Théorème 13. Soit A un opérateur auto-adjoint (éventuellement non borné)
dans un espace hilbertien H . Il existe un homomorphisme unique de Valgèbre
B(R) des fonctions boréliennes bornées sur R dans Yalgèbre End H dans H
possédant les propriétés suivantes :
1) 9>(1) - 1 ;
( 2) = +

3) si \fn{t) \ ^ C et f u(t) -*■f(t) pour tous les t £ R, alors cp{fn) converge


fortement vers <p(f).
De plus,
4) ¥>(/) = ?>(/)*;
5 ) ||y ( /) ||^ s u p |/( /) |.
ta r
Démonstration. On admettra que II est réalisé sous la forme de L2(X, p)
de telle sorte que l’opérateur A est un opérateur de multiplication par une
fonction réelle mesurable a{x). Alors l’opérateur F = (A + i i ) (A —i l ) " 1
est un opérateur de multiplication par . Définissons l’homo-
morphisme (p cherché par la formule 9o( f) = M { f o a), où M ( f o a) est
l’opérateur de multiplication par la fonction f(a{x )). Les propriétés 1)
à 5) se vérifient sans peine. Prouvons l’unicité de cp. De 2) il s’ensuit que
= V-1= V \ D ’où ? (£ + {) = R e K, 9 > (~ ) =
«H,—-)=<K ( B H y* y —y--
= Im F, où Re F = — 2— , Im F = —27— • Donc 9 est défini de façon

unique sur les fonctions rationnelles de la forme °ù P est


un polynôme de deux variables. En se servant du théorème de Weierstrass
on peut démontrer que de telles fonctions approchent uniformément toute
fonction continue sur la droite pour laquelle existent et sont égales entre
elles les limites finies de f(t) pour t -►± 00*). Enfin, de proche en proche,
*) Il suffit de se servir du changement de variables
*2-1 21
/2+1 - cos a, /2+ 1
§2] DÉCOMPOSITION SPECTRALE DES OPÉRATEURS 133

par des passages à la limite ponctuels bornés sur f{t) on peut obtenir toute
fonction de B(R), c.q.f.d.
2. Théorème spectral. De nombreux résultats de la théorie de la mesure
(voir chapitre II) s’étendent mutatis mutandis au cas où l’on envisage des
mesures projectives à la place des mesures usuelles.
Définition. Soient donnés un ensemble X9 une cr-algèbre B de parties
de X9contenant X et un ensemble hilbertien H . L’application A : B End H
s’appelle mesure projective sur (X9B) à valeurs dans End H si sont réalisées
les conditions suivantes :
1) A(£) = A(£)* pour tout E d B ;
2) A(E’i)n E ,2) = A(E’i) A(is2) pour tous El9 E2 d B ;
3) ?>(Ei UE2) = A(j£i)+A2(i£2) pour El9 E2d B disjoints quelconques ;
4) si En d B et existe lim E„ = E (voir exercice 81), alors s-
lim A(j}„) existe et vaut A(JE’).

Exemple. Supposons que (X9B9 p) est un espace muni d’une mesure


o-additive ordinaire p. Posons H = L2{X9 p)9 X(E) = M(%E) un opérateur
de multiplication par la fonction caractéristique de l’ensemble E a B, Les
propriétés 1) à 3) sont évidentes, 4) résulte du théorème de Lebesgue de
convergence bornée.
Discutons quelques propriétés des mesures projectives résultant de la
définition donnée plus haut. De la condition 2) il s’ensuit que les opérateurs
a(E)9Ed B commutent deux à deux. D ’autre part la condition 1) et l’égalité
A( £ ) 2 = A(jB) qui résulte de 2), montrent que A(£) est un orthoprojecteur.
Désignons par HE le sous-espace X(E)H sur lequel A(£) projette H .
La propriété 2) admet la signification géométrique suivante : HEir)E2 =
= HEx(\H ev De 3) on déduit sans peine la proposition plus générale :
A(2?iU2£2) = ?l(E1)+X(E2) —X^ExOE^. Géométriquement, cela signifie que
HEx\je2 = HEx+ He2 et que HEx JL HEz9 si Ei et Ê2 ne se rencontrent pas.
Enfin, il résulte de 3) que A(0) = 0, A(X) = 1, c’est-à-dire que H0 = {0},
Hx = H.
A partir de la mesure projective A on peut construire toute une famille
de mesures ordinaires et de charges. Plus exactement, soient | et r\ deux
vecteurs de H. Alors l’application hn '■ B C définie par la formule

W ) - ( m è , ri). (28)
est une charge complexe, sur B. Si f = % au lieu de A^ on écrira simplement
A$. Les opérateurs A(E’) étant positifs, la charge A$ est une mesure. L’identité

(29)

montre que les charges A^, donc que la mesure projective A, peuvent être
déterminées à partir de {A ^ € h -
134 THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS [CH. 5

On peut se servir de la mesure projective Acomme d’une mesure ordinaire


pour définir une intégrale. Soit / une fonction numérique bornée 5-mesu-
rable sur X. On appelle somme intégrale de Lebesgue pour f l’expression

s,U , A) =^ — a({a- € AT: — ^ /(*) < — }). (30)


Il est immédiat de vérifier que si n2, alors S,h( f ) (c’est-à-dire
la différence £ . ,( / ) —Sni(f) est un opérateur positif). D ’autre part la suite
{£«(/)} est minorée par l’opérateur inf /'(*)• 1. Il existe (voir exercice 557)
*€ x'
s - lim S„(f) qui s’appelle intégrale de la fonction f par rapport à la mesure
n oo
projective A et se note ] f(x)dX(x). Des propriétés de l’intégrale usuelle
x
de Lebesgue il s’ensuit que pour tout vecteur £ £ H on a

Q /(x)j;.(.v),e, ij = jf(x )J M x ).

De là et de l’identité (29) vient l’égalité plus générale

( J /(-* ) dÂ(x% ÿ = j / ( x ) d X , n{x). (31)

Enfin, on peut définir l’intégrale A = $ f(x)d?>(x) pour une fonction


x
f 2?-mesurable non bornée sur X . Plus exactement, désignons par H)a
l’ensemble des vecteurs £ Ç H pour lesquels converge l’intégrale
J \f(x)\2d)^(x). (De (29) on peut déduire que <VA est un sous-espace
x
vectoriel de H.)
Définissons pour £ Ç H)A l’opérateur A par
( A^ v ) = j f ( x ) d ^ ( x ) . (32)
x

La convergence de cette intégrale résulte de l’inégalité

\h n{Ey? ^ (33)
qui est un cas particulier de l’inégalité de Cauchy-Bouniakovski. Plus
exactement, pour la somme intégrale de l’intégrale (32), on déduit de (33)
et de l’inégalité de Cauchy-Bouniakovski la majoration \S„(f> A^)|2
; S „(|x|2, A*)S„(1, A,), d’où J f{x)d)^{x) 2 ^ J | / ( * ) | - \\n\\2dl. Donc

Signalons que si la fonction/ est réelle, alors par définition de l’opérateur


A, l’expression (Ai, £) est réelle pour £ 6 <VA. Donc, l’opérateur A est
symétrique. En fait, cet opérateur défini sur <VA est auto-adjoint. Ceci
§2] DÉCOMPOSITION SPECTRALE DES OPÉRATEURS 135

résulte du théorème 8 et de la construction des opérateurs ( A ± i \ ) 1:


ces opérateurs peuvent être définis par les intégrales J i •
x
Maintenant nous pouvons formuler le résultat fondamental de ce numéro.
Théorème 14. Soit A un opérateur auto-adjoint (pas nécessairement borné)
dans un espace hilbertien H . Il existe une mesure projective borélienne unique
X sur R à valeurs dans End //, possédant la propriété suivante :

f(A) = Jf(x)dX(x) (34)

pour toute fonction borélienne bornée f sur R.


De plus on a
A = J xdX(x). (35)

Démonstration. L’unicité de A découle immédiatement de (34) si l’on


pose / = %e , où E est un borélien de la droite. La démonstration de l’exis­
tence passe le plus facilement dans la réalisation de H pour laquelle l’opéra­
teur A est un opérateur de multiplication par une fonction a. En effet,
prenons pour a(E) l’opérateur de multiplication par la fonction caracté­
ristique de l’ensemble a ~ \E ). Alors l’égalité (34) pour la fonction en escalier
/ se transforme en une tautologie (vérifier !). Le cas général de l’égalité
(34) et l’égalité (35) se démontrent par des passages à la limite.
La mesure projective A s’appelle mesure spectrale de l’opérateur A ,
l’égalité (35), décomposition spectrale de A.
Du théorème 14 on peut déduire à titre de corollaire la définition de
toute fonction borélienne (même infinie) d’un opérateur auto-adjoint A :
cette fonction est définie par l’intégrale (34) avec les réserves indiquées
plus haut. On vérifie que / (A) est toujours un opérateur fermé, normal au
sens que AA* et A*A possèdent le même domaine de définition et sont
confondus sur ce domaine. Un exemple d’application de cette construction
nous est fourni par la description des groupes à un paramètre d’opérateurs
unitaires.
Définition. Dans un espace hilbertien H, l’ensemble { 1 ^ ( 0 } * € R des opéra­
teurs unitaires est dit groupe à un paramètre si sont réalisées les conditions
suivantes :
1) V(t) V(s) = V(t+s) pour U s € R ;
2) l’application t*-> V(t) est continue pour la topologie opératorielle
faible.
Théorème de Stone. Tout groupe à un paramètre d'opérateurs unitaires dans
H est de la forme
V(t) = eitA, (36)
où A est un opérateur auto-adjoint dans H.
Démonstration. Observons tout d’abord que la formule (36) définit
bien un groupe à un paramètre : ceci est manifeste si l’on passe à la réalisa-
136 THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS [CH. 5

tion de H dans laquelle A est un opérateur de multiplication par une fonc­


tion ; de plus, dans cette réalisation on vérifie sans peine que

— V(t)è = iV(t)Ai = iAV(t)i pour I € 0)A. (37)

Soit donné maintenant un groupe à un paramètre {F (/)},€r. Définissons


(V a comme l’ensemble des vecteurs | 6 H pour lesquels la fonction
ty-+V(i)l est dérivable et définissons pour f 6 <Va un opérateur A par
A$ = — • Montrons queO a est dense dans H . Remarquons
aî |r=o
tout d’abord que la correspondance / >-*- V(t ) est fortement continue. Ceci
résulte de l’égalité \\{Vtl- V t2)t ||2 = 2 \\£\\*-2Re(Vtl- tt£9 I) et de la
faible continuité de Vt. Soit maintenant {(pn) c (D(R) une ô-suite. Alors pour
oo

tout | Ç H la suite £„ = J <p„(t) V(r)Çdr converge vers f. Vérifions que


— OO

!« € O a- En effet,

V{t%, = J
-OO
<pn{t) V(t+r)£dt = J
— oo
<p„(r-t) V(z)£dz.

oo

D ’où — = — j <p'n{z—t) V(z)£dz. (La dérivabilité de l’intégrale


— OO
par rapport au paramètre t se démontre comme en analyse ordinaire.)
Vérifions maintenant que V(t) laisse invariant le sous-espace <T>a et
que (37) sont valables. Pour cela il suffit de remarquer que les vecteurs
F ( / + r ) | et V(z)V(t)£ sont confondus. En les dérivant par rapport à r
et en faisant r = 0 on obtient la relation cherchée.
La symétrie de l’opérateur A est mise en évidence par une dérivation de
l’égalité (V(t)£, V(t)i) = 1 par rapport à t pour / = 0. Vérifions enfin que A
est essentiellement auto-adjoint. Soit r\ Ç ker (^4*±/l). Alors pour tout
£ € O a on a ((^=F/1)|, rj) = (£, {A* ±i\)rj) = 0. Donc, la fonction f(t) =
= ( V(t )£, rj) est solution de l’équation différentielle f \ t ) ± f { t ) = 0. D ’où
f (t ) = ce^K Mais / est bornée, puisque V(t) est un opérateur unitaire.
Donc c = 0 et (F(f)£, v) = 0 pour tous les | £ (D a . Comme <T)a est dense
dans H , il vient r\ = 0. Donc ker {A* ± i \ ) = 0 et par suite A est essentielle­
ment auto-adjoint. Soit  son extension auto-adjointe. Comparons mainte­
nant les opérateurs V(t) et V(t ) = eitA. Soit f Ç H)a c <T)a- Considérons
la fonction f{t) = ( V( —t) V(t)£, rj). En dérivant par rapport à t et utilisant
(37), il vient
/'(O = - ( V ( - t ) i A V ( t % V) + { V ( - t ) i A V ( t % n) = 0.

D ’où / ( / ) = ( |, t?), ce qui donne V(—t)V(t)£ = £, c’est-à-dire F(/)£ =


= F(/)£. Comme V(t) et V(t) sont unitaires et dense dans H, il vient
V{t) = V(t), c.q.f.d.
DEUXIÈME PARTIE

PROBLÈMES ET EXERCICES

CHAPITRE PREMIER

ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES ENSEMBLES


ET DE TOPOLOGIE

§ 1. Relations. Axiome de choix et lemme de Zorn

1°. Parmi les relations suivantes indiquer celles qui sont des relations
d’équivalence :
a) l’égalité de deux nombres ;
b) la similitude de deux triangles ;
c) la relation d’ordre sur la droite réelle ;
d) la dépendance linéaire dans un espace vectoriel L de dimension
n> 1;
e) la dépendance linéaire dans l’espace L* = L\{0}, où L est un espace
vectoriel.
2. On dira que deux fonctions f± et / 2 positives sur l’intervalle [0, 1]
sont équivalentes si

Vérifier que c’est bien une relation d’équivalence et que l’ensemble quotient
correspondant n’est pas dénombrable.
3. Définissons la relation > / 2 pour les fonctions positives sur l’inter-
valle [0,1] en posant lim ~ - = o® . Vérifier que c’est une relation d’ordre
X -► 0 A w
partiel et prouver que tout sous-ensemble dénombrable est borné.
4°. Soient X et Y des ensembles partiellement ordonnés. Définissons sur
le produit XX Y la relation (*i, j>i) ^ (*2, y 2) en posant x± ^ x 2etj>i ^ y 2.
Prouver que c’est une relation d’ordre partiel. Sera-t-elle une relation d’ordre
si X et Y sont des ensembles ordonnés ?
5. a) Soit (Aa)cc ç a une famille d’ensembles partiellement ordonnés. Munis­
sons leur produit direct ["] Xa de la relation en posant (xa) ^ ( y a) si
a €A
138 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES ENSEMBLES ET DE TOPOLOGIE [CH. 1

x<x s** y<x pour tous les a Ç A. Montrer que c’est une relation d’ordre par­
tiel ; le produit muni de cet ordre s’appelle produit d'ensembles
a € A
partiellement ordonnés.
b) On se place dans les hypothèses de a) et l’on distingue un point
x& £ X*. Appelons produit des couples (Xa ; x*) le sous-ensemble
n (Xql , Xtx) ci n X* composé des collections ( j a) telles que y* soit
a ÇA a £ A
différent de x* seulement pour un nombre fini d’indices a. Munir
f~| (Xa ; x *) d’une structure d’ensemble partiellement ordonné avec un
a € A
point distingué.
c) Prouver que l’ensemble des nombres naturels partiellement ordonné
par la divisibilité avec le point 1 distingué est isomorphe au produit d’un
nombre dénombrable d’exemplaires de la série naturelle munie de l’ordre
habituel et de point 0 distingué.
6°. Définir une suite fondamentale en termes de suites généralisées
dmn = d ( x nt9 X n ).
7°. Désignons par <J){X) l’ensemble de toutes les parties de X ordonné
partiellement par l’inclusion. Montrer que si (réunion dis-
cc ÇA
jonctive), alors <P(X) est isomorphe au produit j~“| f)(X^) comme ensemble
*€À
partiellement ordonné.
8. Soit X un ensemble partiellement ordonné. Supposons que l’ordre
partiel de X possède la propriété suivante : l’ensemble M(x) =
= {y Ç X : y ^ .v} est fini pour tous les x £ X . Pour toute fonction / (x)
sur X posons
I f(ÿ)-
*■(*) = y^x

Montrer que la fonction f (x ) se détermine d’après F(x) à l’aide d’une for­


mule de la forme
f (x ) = £ ii(x,y)F(y).
y^x
La fonction /x est définie de façon unique et s’appelle fonction de Môbius
pour l’ensemble partiellement ordonné X.
9. Soit donnée une famille (X* ; xa) d’ensembles partiellement ordonnés
avec des points distingués. Supposons que tout Xa satisfait à la condition de
l’exercice 8, c’est-à-dire qu’est définie sa fonction de Môbius /xa ; supposons
que pour tous les a à l’exclusion peut-être d’un nombre fini, le point va
est l’élément minimum de Xa. Montrer que pour l’ensemble partiellement
ordonné [“ ] (Xa ; xx) est définie la fonction de Môbius p et ce par la formule
*€A

p({y«b {z*}) = r My«> *«)•


a£A

10. Trouver la fonction de Môbius des ensembles partiellement ordon­


nés suivants :
EXERCICES 139

a) la série naturelle munie de l’ordre habituel ;


b) la série naturelle munie de la relation de divisibilité ;
c) l’ensemble des parties finies d’un ensemble donné X ordonné par
l’inclusion ;
d) ** l’ensemble des parties d’un espace vectoriel de dimension n sur
un corps fini ordonné par l’inclusion.
11*. Exprimer au moyen de la fonction de Môbius de l’exercice 10 b)
les quantités suivantes :
a) la fonction d'Euler cp(n) égale au nombre d’entiers naturels inférieurs
et premiers à n ;
b) ** le nombre P(n, q) de polynômes irréductibles de degré n dont les
coefficients appartiennent au corps fini Fq et dont le coefficient supérieur
est 1 ;
c) la limite C(N)/N2,N - ~ , o ù C(N)est le nombre de fractions irréducti­
bles de la forme pjq , 1 ^ p ^ N, l ^ q ^ N.
12. Soit <&n(t) = 1)^(</), où p est la fonction de Môbius de
d\n
l’exercice 10 b). Montrer que
a) <î>n(f) est un polynôme de degré q?(n) de coefficients entiers (voir
exercice 11 a) ;
b) n * - ( 0 = t " - i ;
d\n
c) * les polynômes sont irréductibles et premiers entre eux sur le
corps Q des nombres rationnels.
13. Supposons que A est un ensemble complètement ordonné et que
pour tout a ÇA est défini un ensemble ordonné non vide Xx. Définissons
sur l’ensemble X = n Xa un ordre lexicographique en posant x y si
et ÇA
xao ^ l'a*, où a0 est l’élément minimum de A pour lequel xa ^ y*. Montrer
que c’est bien une relation d’ordre.
14. Supposons que l’espace R" est ordonné de telle sorte que
a) > y i et a*2 s* y 2 => x i + x 2 ^ y i + y z ;
b) x ^ y et A ^ 0 => Xx ^ Xy pour A ç R ;
c) x ^ y t i y ^ x => x = y.
Montrer que R" isomorphe en tant qu’espace ordonné au produit de
n droites (munies de l’ordre habituel) sur lequel est défini un ordre lexico­
graphique (voir exercice 13).
15*. On dira que deux ensembles dénombrables complètement ordonnés
sont équivalents si l’on peut établir entre eux une correspondance biunivoque
monotone. Soit Jll l’ensemble des classes d’équivalence correspondantes.
Définissons sur JÏL une relation d’ordre en posant p > v si les classes p et
v contiennent des représentants M et N tels que M soit équivalent à un
intervalle initial de N (c’est-à-dire à un ensemble de la forme N(n0) =
= {nÇ N : n < w0}).
140 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES ENSEMBLES ET DE TOPOLOGIE [CH. 1

Montrer que
a) JÏL contient un élément minimum fi0 ;
b) deux éléments quelconques de JÏL sont comparables ;
c) l’ensemble JÏL est complètement ordonné ;
d) l’ensemble JÏL n’est pas dénombrable ;
e) ** tout ensemble non dénombrable contient une partie équipotente
h JH.
16*. Supposons que JÏL est l’ensemble complètement ordonné décrit
dans l’exercice 15. Posons 2Ï = J% X [ 0, 1[ et définissons sur 21 un ordre
lexicographique : si a = x)9 b = (p, y \ alors a ^ b signifie que ou bien
( i ^ v et ii 9^ p ou bien ji = p et x ^ y.
Montrer que tout intervalle initial (voir exercice 15) de l’ensemble 2Ï
est équivalent (comme ensemble ordonné) à l’intervalle semi-ouvert [0, 1[
tandis que l’ensemble 21 tout entier ne l’est pas.
17*. Soit a0 = (jUo* 0) le point minimum de l’ensemble 2ï de l’exercice
16. Définissons une topologie sur 2ïo = 2ï\{«o} en prenant pour base
d’ensembles ouverts les « intervalles » (a, b) = {c £ 2ïo * a c *^b, c ^ a,
c b}. Montrer que
a) tout point a Ç 2ïo possède un voisinage homéomorphe à un inter­
valle ordinaire ;
b) l’espace topologique 2ïo est connexe et n’est pas homéomorphe à
un intervalle ordinaire.
L’espace 2Io s’appelle droite d’Alexandrov et est un exemple de variété
à une dimension ne possédant pas de base dénombrable d’ensembles ouverts.
18°. Montrer que l’ensemble des disques contenus dans un carré donné
du plan admet un élément maximal mais pas un élément maximum pour
l’inclusion.
19. Prouver avec le lemme de Zorn que tout ensemble vectoriel contient
une base.
20. Montrer avec le théorème de Zermelo que pour deux ensembles
quelconques A et B il existe soit une application biunivoque de A sur une
partie de B , soit une application biunivoque de B sur une partie de A.
21*. a) Déduire le théorème de Zermelo à partir du lemme de Zorn.
b) Prouver le lemme de Zorn en utilisant le théorème de Zermelo.
22. a) Montrer que sur un ensemble fini X toute relation d’ordre par­
tiel R est contenue dans une relation d’ordre R.
b)* Ceci est-il vrai pour les ensembles infinis ?
23*. Montrer que le corps des nombres complexes est isomorphe à
l’adhérence algébrique du corps des fonctions rationnelles à coefficients
rationnels d’une famille de variables algébriquement indépendantes ayant
la puissance du continu.
§2] EXERCICES 141

§ 2. Complétions
24. a) Montrer que dans un espace complet X on a le
Théorème des boules contractiles. Soit {B„} une suite de boules fermées
dans un espace métrique X , telle que : 1) Bi z> B2 z> Bn z> . . . ; 2) les

rayons des boules Bn tendent versO pour n — Alors l’intersection


«=i
ru
oo

contient exactement un point.


b)* Montrer que si le théorème des boules contractiles est vrai dans un
espace métrique X, alors cet espace est complet.
25°. Montrer que toute fonction uniformément continue sur un espace
métrique X se prolonge de façon unique en une fonction continue sur la
complétion et que ce prolongement est uniformément continu.
26. Montrer que les espaces métriques suivants ne sont pas complets
et construire leurs complétions :
a) la droite R munie de la distance d(x, y) = |arctg x —arctg y\.
b) la droite R munie de la distance d(x9y) = \ex—ey \.
27°. Sur l’ensemble des intervalles fermés de la droite définissons une
distance par la formule d([a> b\9 [c9 d]) = \a—c\ + \b —d\. Montrer que
cet ensemble n’est pas complet et construire sa complétion.
28. Sur l’ensemble {A} des intervalles fermés de la droite définissons une
distance comme la longueur de la différence symétrique
d(Al9A 2) = \ A 1\+ \A2\ - 2 \ A 1n A 2\.
Montrer que cet espace métrique n’est pas complet et en construire la
complétion.
29°. Montrer que l’espace B(X) de toutes les fonctions bornées sur l’en­
semble X muni de la distance
d(f, g) = sup If (x)-g(x) I, x£X
est complet.
30°. Soit X un espace métrique borné. Prouver que la correspondance
-v »-*- d(x, •) est une isométrie de X dans B(X) (voir exercice 29).
31°. X étant un sous-ensemble dans un espace métrique complet Y
prouver que
a) X est complet si et seulement s’il est fermé.
b) La complétion de X est égale à son adhérence dans Y .
c) Déduire à partir des exercices 29, 30 et a), b) un théorème de complé­
tion pour les espaces bornés.
32. Soient X un espace métrique complet, Yt des sous-ensembles ouverts
oo

partout denses dans X. Prouver que P) T/ est partout dense dans X.


/=i
33. a) Montrer que l’ensemble des nombres irrationnels de la droite ne
peut pas être représenté par la réunion d’un nombre dénombrable d’ensem­
bles fermés.
142 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES ENSEMBLES ET DE TOPOLOGIE [CH. 1

b) Montrer que sur la droite il n’existe pas de fonction qui soit continue
en tous les points rationnels et discontinue en tous les points irrationnels.
34. Montrer que les espaces de polynômes ne sont pas complets pour les
distances suivantes :
a) d { P , q ) - max |-P(x)-Ô(.\-)| ;
* €(0,1)

b) d(P, q) = J |.P (x )-8 (* )l àx ;


0
c ) d(P, 0 ) = l \ c i \ si P(x)-Q(x) = £c,a"'.
i

35. Sur l’ensemble C(X , Y) des applications continues d’un espace


métrique X dans un espace métrique complet borné Y définissons une dis­
tance par la formule
= sup dY(fi(x), Mx)).
xZX
Montrer que l’espace métrique C(X , Y) est complet.
36. Soient X un espace métrique complet borné muni d’une métrique
dx ; G l’ensemble des applications biunivoques et bicontinues de X sur X .
Définissons sur G une distance par la formule
à ( f i , f 2) = sup [d v(/i(x), f_{x) )+d x( fr\ x) , TT1**))].
Etablir la complétude de l’espace métrique G.
37°. Soit p un nombre premier. Définissons une norme p-adique sur
l’ensemble des rationnels par

où m et n sont des entiers premiers à p .


Prouver les relations :
a) Wnr^Wp = WnWpWrzWp ;
bH Iri+ralIp^m axIllriH ,, 11r211/,} ;
c)si llriHp < ll/^Hp, alors \\ri+r2\\p = \\r2\\p.
38. Montrer que l’ensemble Q des nombres rationnels muni de la dis­
tance dp(rl9 r 2) = | | r i - r 2||P (voir exercice 37) est un espace métrique.
Soit Qp sa complétion. Montrer que toutes les opérations arithmétiques
dans Q se prolongent par continuité à Q p. Le corps ainsi obtenu s’appelle
corps des nombres p~adiques (à propos de la non-complétude de Q voir
exercice 39).
39*. Montrer que tout élément du corps Qp (voir exercice 38) se repré­
sente de façon unique par une fraction /sadique
..• ü 2Cl\Cl^ ci—\ ü —2 ... û —k ,

où 0 ^ ûi p —1 ; après la virgule on a un nombre fini de chiffres, avant.


§2] EXERCICES 143

un nombre infini. En d’autres termes, tout élément x 6 QP est la somme d’une


+°°
série convergente Y typ'. Montrer que Qp ^ Q.
i =- k
40. Montrer que dans le corps Q5 (voir exercice 38) on a les égalités
2 + 3 = . . . 00010 ; 2 -3 = ... 444 ;
2-3 = . . . 00011 ; 2 :3 = ... 3131314.
41. Montrer que dans le corps Q5 des nombres 5-adiques on peut extraire
la racine carrée du nombre —1 ( = .. .44) et trouver ses trois derniers chif­
fres. Combien existe-t-il de telles racines ?
42*. Désignons par Zp l’adhérence de l’anneau des entiers de Z dans
Qp (l’ensemble des entiers p-adiques). Montrer que Zp est un ensemble com­
pact. Construire une application biunivoque et bicontinue de Zp sur l’en­
semble triadique de Cantor.
43*. Montrer que pour tout x £ Z p (voir exercice 42) il existe la limite
lim x pn. Désignons cette limite par sgnp x. Montrer que la fonction (signe
n 00
p-adique) ainsi obtenue prend très exactement p valeurs distinctes : 0 et les
p —1 racines de la puissance/>—1 de 1. Prouver l’identité
sgn„ ( xy) = sgnp x •sgnp y.
44*. Trouver le domaine de convergence dans Qp des séries
00 v*
et

45*. Montrer que sur Qp il n’existe pas de relation d’ordre possédant les
propriétés suivantes :
a) si x > 0 et y > 0 alors x + y > 0 ;
b) si x > 0 et y > 0 alors xy > 0 ;
c) si x„ > 0 et si existe lim x„ = x9 alors x ^ 0.
n 00

46. Définissons sur l’ensemble N des entiers naturels une distance en


posant d(m9n) = l/ksi les k dernières décimales de m et n sont confondues.
a) Prouver que l’espace métrique obtenu n’est pas complet et que sa
complétion est isomorphe en tant qu’anneau au produit direct des anneaux
Z 2 et Z 5 .
b) Prouver que pour tout nombre naturel k il existe exactement 4 termi­
naisons de k chiffres :
. . . 000 000
. . . 000 001
. . . 890 625
. . . 109 376,
qui se reproduisent par multiplication. (C’est-à-dire que si les nombres N± et
N 2 se terminent par les k chiffres indiqués il ne sera de même pour leur
produit N 1N 2.)
144 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES ENSEMBLES ET DE TOPOLOGIE [CH. 1

§ 3. Catégories et foncteurs
47°. Montrer que la catégorie des parties non vides d’un ensemble donné
X (dont les morphismes sont les injections) ne possède pas d’objets répulsifs
et que la catégorie duale en admet un.
48°. Construire un foncteur contravariant de la catégorie de toutes les
parties d’un ensemble donné (dont les morphismes sont les injections) dans
lui-même.
49°. Existe-t-il un objet répulsif dans la catégorie des groupes, dans la
catégorie des espaces vectoriels sur un corps donné, dans les catégories du-
alles des catégories des groupes et des espaces vectoriels ?
50°. Soit Gi la catégorie des groupes abéliens de générateur distingué
(dont les morphismes sont les homomorphismes de groupe envoyant le
générateur distingué dans un générateur distingué). Indiquer les objets
universels de G1 et de G?.
51. Soit Go la catégorie des groupes à deux générateurs distingués
(dont les morphismes sont les homomorphismes de groupe envoyant les
générateur distingués dans des générateur distingués). Prouver que Go
contient un objet universel. Cet objet s’appelle groupe libre à deux généra­
teurs.
52. Désignons par AGo la sous-catégorie complète dans G2 (voir exer­
cice 51) dont les objets sont les groupes abéliens à deux générateurs distin­
gués. Mettre en évidence l’existence d’un objet universel dans AG2. Cet
objet s’appelle groupe abélien libre à deux génératrices.
53*. Désignons par An(K) la catégorie des algèbres associatives sur le
corps K à n générateurs distingués. Mettre en évidence l’existence d’un
objet universel dans An(K). Cet objet universel s’appelle algèbre tensorielle
sur un espace vectoriel de dimension n sur le corps K.
54*. Montrer l’existence d’un objet universel dans la sous-catégorie
complète CAn{K) de An(K) composée des algèbres commutatives.
55*. Montrer l’existence d’un objet universel dans la catégorie LA„{K)
des algèbres de Lie sur le corps K h n générateurs distingués. Cet objet
s’appelle algèbre de Lie libre à n générateurs.
56*. Soit © une algèbre de Lie sur le corps K de caractéristique 0.
Considérons la catégorie K((3) dont les objets sont les applications linéaires <p
de l’espace © dans les algèbres associatives (cette catégorie diffère d’un
objet à l’autre), possédant la propriété suivante :
(p([x, j>]) = <p(x) <p(y)-<p(y)<p(x).
On appelle morphisme d’un objet cp : © — A dans un objet y>: © -*■ B
un homomorphisme %: A — B tel que le diagramme

soit commutatif.
§3] EXERCICES 145

Montrer que K(<5) possède un objet universel

cpo : © - £ / ( © ) .

L’algèbre t/(3 ) s’appelle enveloppe associative ou algèbre enveloppante


pour 3 .
57*. Montrer que l’enveloppe associative (voir exercice 56) d’une algèbre
de Lie libre à n génératrices est isomorphe à une algèbre tensorielle sur un
espace de dimension n.
58*. Soit {Xa}, ocÇ A une famille d’objets d’une catégorie S.
Considérons la catégorie $ dont les objets sont des familles de
morphismes cpa 6 Mor(J,x, Y ) , a £ A (Y est un objet de S qui n’est pas le
même pour tous les objets de ®). Les morphismes de ® sont les familles
de diagrammes commutatifs de la forme

Si la catégorie $ possède un objet répulsif universel, alors l’objet cor­


respondant de $ s’appelle somme d’objets et se note [_J Xa. Les morphismes
aaa
U * s’appellent injections canoniques des termes dans la somme.
cl£ A

Montrer que la somme d’une famille quelconque d’objets est définie


dans la catégorie des ensembles et dans la catégorie des espaces vectoriels
sur un corps donné.
59. On obtient la définition d’un produit de familles d’objets {Xa},
a Ç A de la catégorie $ à partir de celle de la somme (voir exercice 58) par
inversion du sens des flèches. De façon plus exacte on appelle produit n *«
xÇA
la somme des objets Xa dans la catégorie duale ®°. Les morphismes pa :
j“ ] Xa Xa s’appellent projections canoniques du produit sur les facteurs.
*<=A
Montrer que le produit de toute famille d’objets est définie sur la caté­
gorie des ensembles et sur la catégorie des espaces vectoriels sur un corps
donné.
60. Montrer que dans la catégorie des espaces vectoriels sur un corps
n n
donné la somme LJ Lk et le produit d’un nombre fini d’objets
sont isomorphes.
61°. Soient L\ et Li deux espaces vectoriels sur un corps K. Considérons
la catégorie dont les objets sont les applications bilinéaires (p : L±XL2 L,
où L est un espace vectoriel (qui n’est pas le même pour chaque objet cp).
On appellera morphisme d’un objet cp : L±XL2 -^ L dans un objet y) :
10
146 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES ENSEMBLES ET DE TOPOLOGIE [CH. 1

Z1XZ.2 M u n e a p p lica tio n lin éa ire % : L -*■ M telle q ue le d iagram m e

soit commutatif.
Montrer que cette catégorie possède un élément répulsif universel
7i : U X L 2 — L i® L 2. L’espace vectoriel s’appelle produit tensoriel
K
des espaces Li et Lo sur le corps K.
62*. Soient Gi et G2 des groupes abéliens finis. Considérons la catégorie
de toutes les applications :
<p : G iXG2 -*■ G,
où G est un groupe abélien fini quelconque (qui n’est pas le même pour
chaque objet), qui sont des homomorphismes en chaque variable. Les mor­
phismes sont les diagrammes commutatifs de la forme

où % est un homomorphisme. Montrer que la catégorie construite possède


un objet universel
G1XG2 -►Tor (Gi, G2)
(appelé produit de torsion des deux groupes). Calculer Tor(C„„ C„), où Cm
est le groupe cyclique d’ordre m.
63*. Soient donnés un ensemble filtrant A, une catégorie pour tout
a Ç A un objet Xa € Ob® et pour tout couple a=?j8 un morphisme
(P*? e Mor (X*9A », le diagramme

étant commutatif pour tout triplet a ^ fl ^ y.


Considérons la catégorie dont les objets sont les familles de mor­
phismes {cpa. : Xa X}a(:A compatibles avec %p9 où X est un objet de K
(qui n’est pas le même pour chaque famille) et appelons morphisme de
{cpa : Xa — X}a£A dans {y)a : Xa Y}a£A un morphisme %£ Mor(X, Y)
tel que pour tout a £ A le diagramme

soit commutatif. L’objet universel de la catégorie (s’il existe) s’appelle


8] EXERCICES 147

limite inductive de la famille { X ^ €A. La notion duale de limite projective


se définit comme l’objet universel dans ( ^ ) ° .

Montrer que
a) le groupe additif des nombres rationnels est limite inductive d’une
famille dénombrable de groupes de nombres entiers ;
b) * l’anneau Zp des entiers /7-adiques (voir exercice 42) est limite projective
des anneaux des résidus modulo p n.
64°. Tout espace vectoriel complexe peut être traité comme un espace
réel et toute application complexe linéaire comme une application réelle
linéaire. Montrer que la correspondance décrite est un foncteur covariant
de la catégorie L(C) des espaces vectoriels sur C dans la catégorie L(R) des
espaces vectoriels sur R.
65. Montrer que l’application L -*■ L<g>rC (on désigne ainsi le produit
tensoriel sur R au sens de l’exercice 61) engendre un foncteur covariant de
L(R) dans L(C).
66. Montrer que les catégories L(R) et L(C) (voir exercice 64) ne sont
pas équivalentes.
67. Montrer que la catégorie de tous les espaces vectoriels de dimension
finie sur un corps K est équivalente à l’une de ses sous-catégories contenant
un nombre dénombrable d’objets.
68. Montrer que la catégorie des groupes finis est équivalente à l’une de
ses sous-catégories contenant un nombre dénombrable d’objets.
69°. Soient donnés un groupe G et un corps K. Considérons l’ensemble
K[G] des combinaisons linéaires formelles des éléments de G à coefficients
de K. K[G] est une algèbre sur K pour l’addition, la multiplication par des
éléments de K et le produit.

Montrer que
a) la correspondance G — K[G] est un foncteur covariant de la catégorie
des groupes dans la catégorie des £-algèbres ;
b) l’application G dans K[G] est un objet universel dans la catégorie
des applications multiplicatives du groupe G dans les J£-algèbres.

10 *
CHAPITRE 2

THÉORIE DE LA MESURE ET
DE L’INTÉGRALE

§ 1. Théorie de la mesure

1. Algèbre d’ensembles.
70°. Montrer que la différence symétrique vérifie la condition suivante :
A a B c ( A a C)U(B a C)
(ceci est l’analogue de l’inégalité triangulaire pour la « distance » d (A , B) =
= A a B slvaleurs dans des ensembles).
71. Montrer que
a) (A1UA2) a (B1UB2) c (A! a B1)U(A2a B2);
b) (Axr\A2) a & D B J œ (A1a B1)U(A2 a B2) ;
c) ( A A A J a C B M c (Ai a Bi) U (A2a B2).
(Ces inclusions traduisent la continuité de la réunion, de l’intersection et de
la complémentation pour la « distance » au sens de l’exercice 70.)
72°. Montrer qu’un système d’ensembles fermé pour la réunion et l’in­
tersection n’est généralement pas un anneau.
73. Montrer qu’un système d’ensembles fermé pour la réunion et la
différence est un anneau.
74°. Montrer que l’ensemble de tous les intervalles (ouverts, fermés et
semi-ouverts) de la droite est un semi-anneau mais pas un anneau.
75°. Soient X = {<a, b} un ensemble composé de deux éléments, <J)(X)
l’ensemble des parties de X.
a) Citer un exemple de semi-anneau composé d’éléments de <J)(X) qui
ne soit pas un anneau.
b) Décrire les semi-anneaux susceptibles d’être construits avec les
éléments de <J)(X).
c) Décrire les anneaux que l’on peut construire avec les éléments de <J)(X).
d) Décrire les algèbres que l’on peut construire avec les éléments de
V (x\
76°. Montrer que pour tout système non vide d’ensembles S a <T)(X)
il existe un plus petit anneau R(S) et un seul, c’est-à-dire un anneau d’en­
sembles R(S) tel que S c R(S) et R(S) c R pour tout anneau R contenant S .
EXERCICES 149

77°. Montrer que pour le semi-anneau S le plus petit anneau est confondu
n
avec un système d’ensembles de la forme A = |_J Ak, Ak € S.
78°. Montrer que toute ^-algèbre est une ô-algèbre et inversement que
toute <5-algèbre est une or-algèbre.
79. Montrer qu’un produit direct de semi-anneaux est un semi-anneau.
80. Montrer qu’un produit direct d’anneaux n’est pas forcément un
anneau.
81°. On appelle limite supérieure d'une suite d'ensembles E„ l’ensemble
lim2s„ = P) ( (J -Et)» c’est-à-dire un ensemble de points appartenant à une
» « as n J
infinité d’ensembles En. On appelle limite inférieure d'une suite d'ensembles

En l’ensemble lim En = U ( 0 Montrer que pour toute suite d’en-


17 17 \kssn )
semblés En on a lim E» £ lim En. Si la limite supérieure et la limite inférieure
77 17

sont égales, alors leur valeur commune s’appelle limite de la suite d'ensem­
bles En.
82°. Citer un exemple de suite d’ensembles Entelle que lim En ^ lim En.
17 77

83. Soient X un ensemble et {£■„} une suite de parties de X. Montrer que

A'IÏÏm En = lim (X\E„).


\ Il 77

84. Soient {£„} une suite d’ensembles et {%„} la suite de leurs fonctions
caractéristiques. Montrer que la fonction caractéristique de l’ensemble
lim En est la fonction lim %n et la fonction caractéristique de l’ensemble
17 17

lim En, la fonction lim


17 77

85. Montrer qu’une condition nécessaire et suffisante d’existence de la


limite d’une suite d’ensembles En est l’existence de la limite de la suite des
fonctions caractéristiques des ensembles
86°. Soient A un système d’ensembles et  l’ensemble des fonctions
caractéristiques des ensembles de A . Montrer que A est un anneau d’ensem­
bles si et seulement si  est un anneau algébrique (pour l’addition modulo 2
et la multiplication).
87*. On appelle boréliens de la droite les ensembles obtenus par un
nombre dénombrable de réunions, d’intersections et de différences d’inter­
valles. Montrer que l’ensemble des boréliens a la puissance du continu.
88*. Soient donnés 10 ensembles. Combien de nouveaux ensembles
peut-on former avec ces ensembles en appliquant plusieurs fois les opérations
d’intersection, de réunion, de différence et de différence symétrique ?
150 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

89°. Soient / : A B une application d’ensembles, cA une famille de


parties de A, Πune famille de parties de B. Posons
f { d ) = { / ( * ) c 05 : X£<À)9

Montrer que si 05 est un anneau, il en est de même de f ~ l{0_>).


90. Dans les notations de l’exercice 89, montrer que / ( o f ) n’est pas en
général nécessairement un anneau si cÆl’est.
91. Dans les notations de l’exercice 89 montrer que si 05 est une or-al­
gèbre, il en est de même de Z"1© .
92. Dans les notations des exercices 76 et 89, montrer que

2. Prolongement de la mesure.
93. Soit X un espace muni d’une mesure finie fx définie sur une cr-algèbre
R c <P(X). On appelle mesure intérieure d’un ensemble A a X le nombre
IxJ^A) = ix(X) —(jl*(X\A)9 où /x* est la mesure extérieure de l’ensemble A.
Montrer que
fi*(À) s* r,(A).
94. Dans les notations de l’exercice 93, montrer que l’ensemble A c X
est mesurable-Lebesgue si et seulement si

i-'M) =
95. Montrer que la puissance de l’ensemble des parties mesurables-
Lebesgue de l’intervalle [0, 1] est supérieure à celle du continu.
96*. Désignons par [x la mesure de Lebesgue de l’intervalle [0, 1} et
munissons l’espace des parties mesurables-Lebesgue de l’intervalle [0, 1]
d’une relation d’équivalence en posant A ~ B si [x(A a B) = 0. Montrer
que l’ensemble des classes d’équivalence possède la puissance du continu.
97. Soit fx une mesure sur S. Montrer que les conditions suivantes sont
équivalentes si S est un cr-anneau et sont susceptibles de ne pas l’être si S
est un semi-anneau :
oo \ oo
( I l Ak\ = Y tt(Aic) ;
k=i / k=î
. . . et A = H Ak,
b) la semi-continuité à droite : si A\ ~d Ao z> A 3 Z) k=l

alors fx(A) = lim fx(Ak) ;


. . . et A - Q Ak,
c) la semi-continuité à gauche : si Ai c A2 c A3 c k=1
alors fx(A) = lim fx(Ak) ;

d) la continuité : lim A À = lim [x(Ak).


§ 1] EXERCICES 151

98. Soient ^ une mesure cr-additive sur un semi-anneau S c (J){X ),


la mesure extérieure correspondante sur <P(X). Montrer que la relation
A a B ) = 0 est une relation d’équivalence et que la fonction d(Â , S) =
= J (A A B) définit une distance sur l’ensemble quotient correspondant JH.
(Par A et É on désigne les classes d’équivalence contenant les ensembles
A et B.)
99*. Montrer que l’espace métrique JH de l’exercice 98 est complet.
100. Désignons par R et L les sous-espaces de JH (voir exercice 98)
constitués respectivement des classes d’ensembles mesurables et des classes
d’ensembles élémentaires (c’est-à-dire appartenant à R(S)). Montrer que
L est confondu avec l’adhérence de R.
101*. Supposons que S est un sous-anneau d’intervalles semi-ouverts
[a, b[ de [0, 1], JH l’espace de l’exercice 98. Montrer que JH est connexe et
non compact.
102. Soient Si le semi-anneau des intervalles semi-ouverts [a, b[ de
[0, 1], S 2 le semi-anneau des rectangles de la forme [æ, b[X[c, d[ du carré
unité.
a) * Montrer que les espaces L\ et L2 correspondants (voir exercice 100)
sont isométriques.
b) Les espaces et S 2 sont-ils isométriques ?
c) ** Ri et R2 sont-ils isométriques ?
103°. Soit {E„} une suite d’ensembles mesurables-Lebesgue sur la droite.
Les limites supérieure et inférieure de la suite {En} sont-elles des ensembles
mesurables ? (Voir exercice 81.)
104. Soient An une suite d’ensembles mesurables et £ ftiAn) < oo.
Montrer que ^(îim An) = 0.
105°. Montrer que les boréliens sont mesurables-Lebesgue (voir exercice
8 7 ).
106. Montrer que tout ensemble mesurable-Lebesgue de la droite est
la réunion d’un borélien et d’un ensemble de mesure nulle.
107. Soient X le carré unité du plan, S le semi-anneau des rectangles de
X de la forme
Tab = {a ^ x < b, 0 ^ y ^ 1}.
Posons m(Tab) = b —a. Expliciter le prolongement-Lebesgue de la mesure fjt.
108. Dans les hypothèses et les notations de l’exercice 107, montrer
que l’ensemble T = (0 ^ x ^ 1, y = 1/2} n’est pas mesurable et calculer
sa mesure extérieure.
109. Trouver la mesure de Lebesgue des parties de l’intervalle [0, 1]
composées des nombres dans le symbole décimal desquels le chiffre 2
figure avant le chiffre 3.
110. Trouver la mesure de Lebesgue des parties du carré unité du plan,
composé des points (x, y) tels que | sin x | < 1/2 et cos (x + ^ ) est irrationnel.
111. Trouver la mesure de Lebesgue des parties du carré unité du plan,
composé de points dont les coordonnées cartésiennes et scalaires sont irra­
tionnelles.
152 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

112*. Considérons dans le carré unité du plan un système (qui n’est


pas un semi-anneau) de rectangles verticaux et horizontaux dont la longueur
ou la largeur est égale à un et associons à chaque rectangle une mesure
égale à sa surface. Indiquer au moins deux prolongements distincts de la
mesure à l’algèbre engendrée par ce système de rectangles.
113*. Soient p une mesure définie sur un semi-anneau unitaire X et
/1* la mesure extérieure associée à p. On dit qu’un ensemble A c X est
mesurable-Carathéodory si pour toute partie Z a X on a
[M\Z) = p*(Zr)A)+p*(Z\A).
Montrer que l’ensemble A est mesurable-Lebesgue si et seulement s’il est
mesurable-Carathéodory.
114*. Soit m une mesure u-additive définie sur un semi-anneau. On
dit qu’un ensemble A est un ensemble de o-univocité pour la mesure m si
1) il existe un prolongement er-additif A de la mesure m défini sur A ;
2) pour deux prolongements a-additifs Ai et A2 quelconques on a
h{A) = X2(À).
2) Montrer que tout ensemble A mesurable-Lebesgue est un ensemble
de a-univocité pour la mesure m.
b) Montrer qu’un système d’ensembles mesurables-Lebesgue épuise
tout le système des ensembles de cr-univocité pour la mesure initiale m.
115*. Supposons que chaque ensemble X„9 n = 1, 2, 3, . . . est constitué
des chiffres 0, 1, 2, . . . , 9. Définissons une mesure pn sur X„ en posant
p,i(Y) = — card Y. Supposons que p est la mesure produit des mesures
p„ sur X = n Xn. Considérons l’application de X dans l’intervalle [0, 1] :
{*„} »-►0, X\X2X$ . . . (fraction décimale indéfinie). Montrer que cette
application envoie la mesure fi dans la mesure ordinaire de Lebesgue sur
[0, 1].
3. Constructions de mesures.
116*. Construire un exemple d’ensemble non mesurable-Lebesgue sur
la droite.
117*. Construire un exemple d’ensemble non mesurable-Lebesgue sur
le plan.
118*. Construire un exemple d’ensemble mesurable-Lebesgue sur le
plan, dont les projections sur les axes de coordonnées ne sont pas mesu­
rables.
119**. Soient fi une mesure de Lebesgue, X une partie de l’intervalle
[0, 1]. On dit qu’un point x £ X est un point de densité de Fensemble X si
jjm fi{X O(x-e, x+e)} _ j
£-*- 0 2£
Montrer que presque tous les points de l’ensemble X sont des points de
densité.
EXERCICES 153

120. Décrire toutes les parties E de l’intervalle [0, 1] dont les fonctions
caractéristiques %e {x) sont intégrables-Riemann.
121°. Soit X un espace muni d’une mesure cr-additive. Montrer que les
parties de mesure nulle de X forment un tf-anneau.
122°. Montrer que les ensembles dénombrables de la droite possèdent
une mesure de Lebesgue nulle. Citer un exemple d’ensemble non dénom­
brable de la droite possédant une mesure de Lebesgue nulle.
123°. Montrer que l’ensemble de toutes les charges sur une o'-algèbre
% est un espace vectoriel complet pour la distance d(vl9 v2) =
= sup | v1( A ) - v 2(A)l
a ew
124. Pour toute partie M de l’espace R” désignons par M —M l’ensemble

M —M = {x —y : x Ç M , y Ç M}.

Montrer que si M est mesurable et admet une mesure de Lebesgue


positive, alors l’ensemble M —M contient un voisinage de 0 dans Rw.
125°. Supposons que X = {xi, x 2, . . . , x„, . . . } est un ensemble dénom­
brable et qu’à chacun de ses éléments x/ est associé un nombre pi ^ 0 tel
oo
que 2 > = 1. Pour toute partie A d X posons m(A) = £ p n, où
//= 1 n £ Nj_
Na = {/ : X/ Ç A).
Montrer que m est une mesure o*-additive sur l’algèbre de toutes les
parties de X .
126*. Citer un exemple de mesure finiment-additive mais non cr-additive.
127**. Montrer que la mesure de Wiener est cr-additive.
128*. Calculer la mesure de Wiener de l’ensemble des fonctions
/ Ç C[a> b] telles que f(à) < 0, f(b) > 0.
129. Définissons une mesure [x sur l’intervalle [0, 1] par la formule
m k m = iog2 | - | .
Montrer que cette mesure est invariante par la transformation / :
x - { y } > °fl {•} représente la partie fractionnaire d’un nombre (c’est-à-dire
p(f~\A)) = p(A). Ceci ne veut pas dire que p(f(A)) = p(A)).
130. Tout nombre réel xÇ [0, 1] peut être représenté par une fraction
continue x = ------- —----- (les fractions sont finies si les nombres sont

rationnels et infinies s’ils sont irrationnels).


a) Montrer que la transformation de l’exercice 129 en termes de suites
{nk} est de la forme {nk} {nk+1}.
b) Dans l’espace des suites, calculer la mesure correspondant à la mesure
p de l’exercice 129.
131°. Montrer que dans la définition de la charge la condition de con­
vergence absolue de la série J] v(A„) peut être remplacée par la condition de
convergence simple (voir page 21).
154 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

132. Calculer la variation de la charge complexe v = fii+ifi» sur un


ensemble A sachant que
a) les mesures et sont étrangères sur A ;
b) ni = /z2 sur A .
133. Soit v une charge complexe sur une o'-algèbre 2( c
Montrer que les parties réelles et imaginaires de v sont des charges sur 2i
134*. Soit v une charge sur une o'-algèbre 2Ï c ^(X). Montrer que
sup v(A) < -f <>=>, inf v(A) > — c».
AeW A 6 21
135*. Montrer que les bornes supérieure et inférieure mentionnées
dans l’exercice 134 sont atteintes sur des ensembles A+ et A- de 21.
136. Dans les notations de l’exercice 135* montrer que la fonction
v (resp. —v) est une mesure o'-additive sur $ir\<J)(A+) (resp. sur 21 f l ^(A-)).
137. Dans les notations de l’exercice 135* montrer que pour tout A Ç 2(
on a v(A) = v(AnA+) + v(Af)A-).
138. Montrer que la variation | v | de la charge est finie et o*-additive.

§ 2. Fonctions mesurables
1. Propriétés des fonctions mesurables.
139°. Soient X un espace m esuré,/une fonction à valeurs réelles définie
sur X. Montrer que les propriétés suivantes de / sont équivalentes :
a) l’ensemble {x £ X :f(x ) > a} est mesurable pour tout a Ç R ;
b) l’ensemble {x £ X :f(x) s* a) est mesurable pour tout a Ç R ;
c) l’ensemble {x £ X :f(x) < a} est mesurable pour tout a Ç R ;
d) l’ensemble {x Ç X :/ (x) ^ a} est mesurable pour tout a Ç R.
140. Montrer que dans les hypothèses de l’exercice 139, la réalisation
de l’une quelconque des conditions a) à d) équivaut à la condition
e) l’ensemble f ~ l(B), où 5 c R est un borélien quelconque, est mesu­
rable.
141°. Soit / une fonction mesurable et non nulle. Montrer que la fonc­
tion l//e s t mesurable.
142°. Montrer que | / | est une fonction mesurable si / l ’est.
143. Soient / ( / i , /2, une fonction continue à valeurs réelles
définie sur un espace réel de dimension n, ^îCv), . . . , gn(x) des fonctions
mesurables. Montrer que la fonction h{x) =f(gi(x), . .. ,£„(*) ) est une
fonction mesurable.
144*. Soient g(x) une fonction mesurable définie sur la droite réelle,
/ une fonction réelle continue. Montrer que la fonction h(x) = g(f(x))
n’est généralement pas mesurable.
145. Soit f(x) une fonction réelle. Indiquer les nombres n pour lesquels
la mesurabilité de [f(x)]n entraîne celle de f(x).
146. Soit f(x) une fonction partout dérivable sur [0, 1]. Montrer que
f'{x) est mesurable-Lebesgue.
147. Soit f(x) une application biunivoque de Cantor de l’intervalle
[0 , 1] sur un carré : pour x = ( à ' i , x 2, j v 3 , . . . ) binaire irrationnel on a
§2] EXERCICES 155

/(x) = (y U y 2), yi = (*1, x 3, . . . ) , y 2 = ( x2, *4, .. .)• Montrer que l’appli­


cation / ( x ) envoie tout sous-ensemble mesurable de l’intervalle fermé [0, 1]
dans un sous-ensemble mesurable du carré et laisse la mesure invariante.
148. On dit qu’une fonction / ( x ) définie sur la droite réelle est borélienne
si pour tout a £ R l’ensemble {x è R : / ( x ) < a} est borélien (cf. exercice
106). Montrer que toute fonction mesurable devient borélienne par cor­
rection sur un ensemble de mesure nulle.
149*. Copropriété de Lusine. Soient \i la mesure de Lebesgue sur l’inter­
valle [0, 1], / u n e fonction mesurable presque partout finie sur cet inter­
valle. Montrer que pour tout e > 0 il existe un ensemble fermé F c [ 0 , 1]
tel que la restriction de la fonction / à l’ensemble F est continue et
p(F) > 1—e.
150*. Soit / une fonction mesurable définie sur la droite réelle. On
dit qu’un point x € R est un point de Lebesgue de la fonction / s’il existe un
sous-ensemble I c R mesurable-Lebesgue contenant et admettant x
pour point de densité, tel que la restriction f \ x soit continue en x. Montrer
que presque tous les points de la droite sont des points de Lebesgue pour la
fonction /.
151. Soient x = 0, 77i772t73 . . . et y = 0, m\m2mz . . . les symboles
décimaux des nombres x et y de l’intervalle [0, 1]. Posons / ( x , y) = k
si nk = wik et 7î/ 7* 777/ pour i < k ;sink 7* mk pour tous les /c, on conviendra
que /(.y) = °o . Montrer que la fonction / est mesurable-Lebesgue et presque
partout finie.
152*. Soient / ( x ) une fonction continue définie sur un intervalle [<a, 6],
n(c) le nombre de zéros de l’équation / ( x ) = c. Montrer que la fonction
77(c) est mesurable-Lebesgue.
153°. Soit f n{x) une suite de fonctions mesurables. Montrer que les
fonctions sup f„{x) et inf f n(x ) sont mesurables.
n n
154. Dans les notations de l’exercice 153, montrer que les fonctions
lim f n(x) et lim f„(x) sont mesurables.
n —+■00

155. Soit {/„} une suite de fonctions mesurables. Montrer que l’ensemble
de tous les points x où existe lim f n(x) est mesurable.
n 00
156°. Soit f une fonction mesurable. Montrer que sa partie positive
f + = m a x (/, 6) et sa partie négative / “ = —m in (/, 0) sont des fonctions
mesurables.
157. On dit que des fonctions réelles / et g mesurables par rapport
à des mesures /x et v sont équi-mesurables si pour tout c > 0 on a
fi{x : / ( y ) < c) = v{y : g(y) < c}.
Montrer que si / est une fonction mesurable par rapport à une mesure
jUil existe une fonction g non décroissante continue à gauche sur l’intervalle
[0, fi{X)] telle que / et g soient équi-mesurables.
158. Dans les hypothèses de l’exercice 157, montrer l’unicité de la
fonction g(x).
156 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

159. On dit qu’une fonction à valeurs complexes f(x) = u(x)+iv(x)


est mesurable si sa partie réelle u(x) et sa partie imaginaire le sont.
Montrer que le module et l’argument de f(x ) sont mesurables.
160. Montrer que pour qu’une fonction f(x) à valeurs complexes soit
mesurable il est nécessaire et suffisant que tous les ensembles de la forme
Ar,z = {x : | f (x ) —z | «s r}, où z € C, r ^ 0, le soient.
161. On dit qu’une fonction vectorielle / à valeurs dans un espace V de
dimension finie est mesurable si les coordonnées de f( x ) sont mesurables
dans une base de V. Montrer que cette définition est indépendante du choix
de la base.
2. Convergence des fonctions mesurables.
162°. Montrer que la suite f n(x) = converge partout sur R vers 0
mais pas uniformément.
163°. Etudier la convergence et la convergence uniforme de la suite
f n(x) = x11 sur l’intervalle [0, 1].
164°. Montrer que deux fonctions continues sur un intervalle sont équi­
valentes pour la mesure de Lebesgue si et seulement si elles sont identique­
ment égales.
165. Construire une fonction mesurable-Lebesgue sur un intervalle
fermé qui ne soit équivalente à aucune fonction continue.
166°. Montrer que / est équivalente à g sachant que f„ ■-,p‘ > f et

167°. Soit fn(x) = n S1Ï1A . sur l’intervalle [0, tt]. Pour ô > 0 donné
Jny ' 1+ n2 sin2x 1 ’ J
expliciter /’ensemble d’EgorovEô sur lequel la suite f nconverge uniformément.
168*. Numérotons tous les nombres rationnels de l’intervalle [0, 1] et
écrivons le fc-ième nombre rk sous forme d’une fraction irréductible rk —
= Pkiqk- Posons f k(x) = exp { —(pk—xqk)2}. Montrer que f k -*• 0 pour la
mesure de Lebesgue sur [0, 1] et que lim f k(x) n’existe en aucun point de
n—
►oo
[0, 1].
169. Dans les hypothèses de l’exercice précédent indiquer une suite
partielle convergeant presque partout vers 0.
170. Sur l’intervalle [0,1] soient

1 pour «s x < y , / = 1, 2, . . . , k ; k = 1, 2, . . . ,

0 dans les autres points

et gn(x) = où i et k sont choisis à partir de la condition n =


= Montrer que g„ 0 en mesure mais que limg„(x) n’existe
en aucun point.
171. Soient f„ h et f n g . Montrer que h et g sont équivalentes
pour la mesure
§2] EXERCICES 157

172*. Théorème de Lusine. Montrer qu’une condition nécessaire et


suffisante pour qu’une fonction réelle sur un intervalle [a , b] soit mesurable-
Lebesgue est que pour tout e > 0 il existe une fonction continue différente
de / sur un ensemble de mesure e.
173*. Le théorème de Lusine (voir exercice 172*) nous dit que toute
fonction / mesurable sur un intervalle [a, b] est la limite presque partout
d’une suite { /,} de fonctions continues. Cette suite peut-elle toujours être
choisie monotone ?
174*. La fonction de Dirichlet
f 0 si x est irrationnel,
¥ > (* ) = | j
si x est rationnel
peut être obtenue à partir de fonctions continues par un double passage à
la limite :
ip(x) = lim lim [cos (2 nn ! *)],M.

Peut-on l’obtenir à partir de fonctions continues moyennant un seul passage


à la limite ?
175. Montrer qu’une condition nécessaire et suffisante pour qu’une
fonction simple (c’est-à-dire une fonction prenant un nombre de valeurs
au plus dénombrable) soit mesurable est que tous ses ensembles de niveau
Lc( f ) = { x d X : f( x) = c}
le soient.
Ceci est-il vrai pour des fonctions quelconques ?
176°. Montrer que toute fonction mesurable peut être représentée sous
forme d’une limite uniforme de fonctions simples mesurables.
177. Définissons sur l’intervalle [0, 1] une fonction f (x ) comme suit.
Si x = 0, • • • est Ie symbole décimal de x, alors f (x ) = max
/
Montrer que / (x) est mesurable et presque partout constante.
178. Montrer dans les hypothèses de l’exercice 177 que la fonction / (x) =
= lim iii est partout définie et presque partout constante.
i —+■o o
179. Soit fi la mesure de Wiener sur l’espace X = C[a, b]. Définissons
b
sur X une fonction / en posant f (x ) = J x(t)dt.
a
Montrer que / est /x-mesurable.
b
180. Même exercice pour la fonction f(x) = J cp(x(t), t)dt9 où cp(x9y)
a
est une fonction continue de deux variables.
181. Même exercice pour la fonction / (x) = max x{t).
t € [a,b]
182*. Soient X l’ensemble des entiers //-adiques (voir exercice 42),
S l’algèbre des parties à la fois ouvertes et fermées de X, 2Ï = Ra(S). Montrer
que toute fonction continue sur X est 9I-mesurable.
158 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

183*. Montrer dans les hypothèses de l’exercice 182* que tout ensemble
A € S est la réunion d’un nombre fini de boules. Définissons une mesure p
sur S en posant la mesure de la boule égale au rayon de cette boule (pour les
boules de rayon p~k, k = 0 , 1 , 2 , . . . ). Montrer que la mesure p est o'-additive.
184*. Montrer que la mesure p de l’exercice 183* possède les propriétés
suivantes :
a) fi(X) = 1 ;
b) p(A + x) = p(A) pour tous les x 6 X.
Montrer que toute mesure sur 21 possédant les propriétés a) et b) est
confondue avec p.
§ 3. Intégrale
1. Intégrale de Lebesgue.
185°. Montrer que si / e t g sont des fonctions simples sommables, alors
a) J ( f ( x ) + g ( x ) ) cl fi = Jf { x ) dfi+ Jg { x ) d f i ;
A A A
b) J< x f ( x ) d p = a Jf ( x ) d p (a = const) ;
A A
c) si \f { x ) \^ M presque partout sur A et p(A)<œ, alors
J f ( x ) dfi M fj(A).
A
186°. Calculer l’intégrale de Lebesgue sur l’intervalle ]0, ©o [ des fonc­
tions :
a) f { x ) = <?“w,
b) f ( x ) = [x+1] [x + 2] ’
c) f ( x ) = 1/M U où [ x ] est la partie entière de x .
187. Soient p ( X ) < ©o et / une fonction sommable sur X. Montrer que
l’intégrale de Lebesgue Jf ( x ) d p peut être calculée au moyen de la formule
a:
Jf ( x ) d / i = lim £ i k f i ( { x € X : tk = s / =s (1)
i /. (T) -►o k

où T = {/*} est une partition de l’axe réel, X(T) = sup | tk—tk+1 j le diamètre
k
de la partition T , {!*} une collection quelconque de points tels que
£k € [h, tk+i]- L’expression (1) s’appelle somme intégrale de Lebesgue.
188. Montrer que la proposition de l’exercice 187 reste en vigueur dans
le cas p(X) = oo si l’on exige accessoirement que f k = 0 pour tous les k
pour lesquels l’intervalle [/*, tk+1] contient le point 0.
189. Supposons qu’une fonction mesurable simple / est représentée de
deux façons par des combinaisons linéaires des fonctions caractéristiques
des ensembles disjoints :
f(x) = £ Ck%Ak(x) = 'ZdiXB,(x).
k l
§3] EXERCICES 159

Montrer que £c'/cju(Ak) = £ ^ ( 2 ? / ) dans Ie cas °ù l’un^ de ces séries


converge absolument.
190°. Soit f n une fonction simple sur [0, 1] définie par f n(x) = [nx], où
[x] représente la partie entière de x. Montrer que la suite {/„} est fonda­
mentale et ne possède pas de limite dans l’espace S[ 0, 1] des fonctions sim-
i
pies sommables, muni de la distance di(/, g) = J \ f —g \ dx.
o
191. Pour quelles valeurs des paramètres a et /H a fonction / ( x ) =
= x* sin xp définie sur l’intervalle semi-ouvert ] 0 ,1] est-elle
a) intégrable-Lebesgue ?
b) improprement intégrable-Riemann ?
192°. Montrer que l’intégrale d’une fonction sommable non négative
/ sur un ensemble A est
a) non négative ;
b) nulle si et seulement si / ( x ) = 0 presque partout sur A.
193. Soient cp une fonction lisse monotone croissante sur l’intervalle
[a, b], y son inverse sur l’intervalle [(p(a), (p(b)]. Montrer en considérant
l’intégrale comme la limite de la somme de Lebesgue l’identité
b <p{b)
J <p{x) dx = J yip'(y) dy.
a *p{a)

194. Montrer que l’intégrale de Lebesgue d’une fonction non négative


f(x) sur l’intervalle [a, b] est confondue avec la mesure de Lebesgue de l’en­
semble définie sur le plan par les inéquations a ^ x ^ by 0 ^ ^ = ^ / (x).
195. Montrer qu’une fonction mesurable non négative / est sommable
sur A si et seulement si pour toutes les fonctions simples g / les intégrales
Jg(x) dfi(x) sont majorées par une même constante.
A
196. Pour toute fonction réelle / posons : /+ (x ) = ( / ( x ) + |/ ( x ) |) / 2 ,
/_ (x ) = ( |/ ( x ) |- / ( x ) ) / 2 . Montrer que la fonction / est sommable si et
seulement si les fonctions f+ et / _ le sont.
197. Montrer qu’une fonction / non négative mesurable est sommable si
et seulement si sup J/ (x) dfji(x) < oo, où la borne supérieure est prise sur
A
tous les ensembles A de mesure finie sur lesquelles la fonction / est majorée.
198. Soit ^(x) < oo. Montrer qu’une fonction / mesurable non négative
sur X est sommable si et seulement si la série

Y 2 » i z { x e X : / ( x ) > 2")
/j =0

est convergente.
160 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

199. Montrer qu’une fonction non négative bornée sur un ensemble de


mesure infinie est sommable si et seulement si la série

converge.
200°. Calculer l’intégrale de Lebesgue sur l’intervalle [0, jt/2] des fonc­
tions / ( x ) :
a) / ( x ) = sin x ;
sin x si x est rationnel,
b )/( * ) = {
{
cos x
sin x
si
si
x
cos x
est irrationnel ;
est rationnel,

d)
{
sin2 x
sur le carré 0
si cos x
x ^ 1, 0 ^
est irrationnel ;
1 de la fonction
1 si xy est irrationnel,
0 si xy est rationnel.
201*. Montrer qu’une fonction est intégrable-Riemann sur un intervalle
[a, b] si et seulement si elle est bornée et presque partout continue.
202*. Montrer que l’intégrale de Lebesgue sur Rn de la fonction
/ ( x i , . . . » xn) — exp { ^ cijjXiXj^
est finie si et seulement si la matrice symétrique A = 11a/7 j| est définie posi­
tive. Montrer que l’intégrale est alors égale à \/d e t (tt-A~1),
203**. Calculer par rapport à la mesure de Wiener sur C[0, 1] l’intégrale
de la fonction

204*. Désignons par C0[0, 1] l’espace des fonctions x (0 continues sur


l’intervalle [0, 1] et telles que x(0) = 0. Montrer que l’espace C[0, 1] peut
être identifié au produit R x C 0[0, 1] de façon telle que la mesure de Wiener
/x se transforme en jlii X|U0, où /z est la mesure ordinaire de Lebesgue sur R
et no une mesure sur C0[ 0 ,1].
205**. Soit la mesure de l’exercice 204*. Calculer les intégrales :
a) J d[i(,(x) ;
C0[0 ,1]
§ 8] EXERCICES 161

206. a) Supposons que / est une fonction mesurable bornée sur un


ensemble X et qu’il existe des constantes A > 0 et a < 1 telles que
ix{x 6 X : |/ ( x ) | > e) < A/e* pour e > 0. Montrer que la fonction / est
intégrable par rapport à la mesure (jl.
b) Soit donnée une fonction mesurable / sur un ensemble X de mesure
finie. Supposons qu’il existe des constantes A > 0 et a > 1 telles que
/x{x€ X : |/ ( x ) | > M} < A/M a pour M > 0. Montrer que la fonction
/e s t intégrable par rapport à la mesure /z.
207. a) Montrer que la décomposition de presque tout nombre réel x en
une fraction continue (voir exercice 130) nous conduit à une suite indéfinie
{»*}•
b)* Soit donnée une suite de nombres positifs {0*}. Considérons l’en­
semble M({a/c}) des réels xÇ [0, 1] pour lesquels la décomposition en une
fraction continue est telle que rik ak pour tous les k. Quelle condition
doit remplir {ak} pour que la mesure de l’ensemble M{{ak}) soit nulle ?
2. Fonctions à variation bornée et intégrale de Lebesgue-Stieltjes.
208°. Prouver les propriétés suivantes de la variation totale :
a) pour toute constante a et toute fonction / à variation bornée on a
Var^ (a /) = | a | Var£ ( / ) ;
b) si / et g sont des fonctions à variation bornée, alors f + g est également
une fonction à variation bornée et de plus
Varb
a ( f + g ) ■« V ar*(/)+Var*(ir) ;
c) si a < b < c et / est une fonction à variation bornée sur l’intervalle
[a, c] alors
V a r S (/)+ V a rg (/) = V a rJ (/) ;
d) si / est une fonction monotone, alors
VarJCO = | m - f ( b ) \ ,
209°. Vérifier si est bornée la variation des fonctions suivantes sur l’in­
tervalle [0,1] :
pour 0 < x «s 1,
a) m = j 0
pour x = 0 ;
x sin l/x pour 0 < x ^ 1,

{ 0
pour x = 0.
210. Montrer que l’ensemble des points de discontinuité d’une fonction à
variation bornée sur un intervalle fermé est au plus dénombrable et n’est
composé que de points de discontinuité de première espèce.
211. Montrer que toute fonction à variation bornée sur un intervalle
fermé est mesurable-Lebesgue.
212°. Montrer qu’une fonction dont la dérivée est bornée sur un inter­
valle fermé est une fonction à variation bornée.
11
162 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

213*. Supposons qu’une fonction / possède une dérivée intégrable-


Riemann sur un intervalle [a, b], Montrer que

V a i* (/) = f |/'( * ) |r f * .
a

214°. Trouver les variations suivantes :


Var§° (ex% Varf (ln x \ VarJ71(cos x \ VarL, (.v - x3).
215. Soit 0 une fonction continue à gauche à variation bornée sur un
intervalle [a, b]. Montrer que la fonction 0 se représente de façon unique par
la somme 0 = 0 o + 0 i , où 0 qest une fonction continue à variation bornée et
0 i une fonction dite fonction de sauts : 0 i(x ) = Y ckd{x—ak\ où {<aa} est
lc= 1
un sous-ensemble fini ou dénombrable quelconque de [a, b], 6{x) la fonction
0 pour x ^ 0

1 pour
suite numérique quelconque telle que Ç \ck\ < «>.
{ et {ck\ une
x > 0

216. Montrer que


a) le produit de deux fonctions à variation bornée est une fonction à
variation bornée ;
b) si f { x ) s* a > 0 et / est une fonction à variation bornée, il en est de
même de la fonction 1//.
217. La fonction <p(/) sera-t-elle à variation bornée sur l’intervalle [0, 1]
si la fonction / l’est et la fonction cp
a) est continue sur l’axe numérique tout entier ?
b) est à variation bornée sur l’axe numérique tout entier ?
218°. Soient E un sous-ensemble de l’intervalle [0, 1], %la fonction
caractéristique de E. Montrer que %est à variation bornée si et seulement si
la frontière de E est un ensemble fini.
219*. Soient / et g deux fonctions continues à variation bornée sur un
intervalle [a, b]. Montrer que l’ensemble { /(* ), g(*)}, * € [a, b]9 ne peut
recouvrir un carré. Ceci est-il vrai si l’on s’affranchit de la condition de
variation bornée ?
220°. Etablir les propriétés suivantes de l’intégrale de Riemann-Stieltjes ;
a) si 0 est une fonction à variation bornée et / une fonction intégrable
par rapport à 0 , alors
I J f (x ) d&(x) =S sup |/ ( x ) IVar£ (0 ) ;
IO I
b) si 0 i et 02 sont des fonctions à variation bornée et / une fonction
intégrable par rapport à 0 i et 02, alors elle l’est aussi par rapport à 0 , où
0 = 0 ! - f 02, et

j f ( x ) d & ( x ) = l f { x ) d 0 l{x) + \ f{x)dd>1(x).


a a a
§3] EXERCICES 163

221. Soient 0 une fonction à variation bornée sur un intervalle [ a 9 b ]


discontinue en c d ] a 9 b [ 9 f une fonction intégrable au sens de Riemann-
Stieltjes par rapport à 0 . Montrer que la fonction / est continue en c.
222. Montrer que si 0 est une fonction à variation bornée sur un inter­
valle [ a 9 b ] 9 non nulle en un nombre fini ou dénombrable de points de
]a, b [ 9 alors pour toute fonction / continue sur [a, b ] on a

$ f(x )d 0 (x ) = 0.
a
223. Montrer que si une fonction / est continue, alors l’intégrale de
b
Riemann-Stieltjes Jf ( x ) d 0 ( x ) ne dépend pas des valeurs prises par la
a
fonction 0 aux points de discontinuité appartenant à ] a , b [ .
224. Etablir la formule d’intégration par parties pour l’intégrale de
Stieltjes :
b b b
J/(*) d g ( x ) = f ( x ) g(x) - J g(x) d f ( x ) .
a a a

225. Soient / (x) une fonction continue sur un intervalle [ a 9 b ] 9 g ( x ) une


fonction possédant partout sur [tf, b ] sauf en un nombre fini de points
ci, . .. , c k une dérivée sommable-Riemann g ' ( x ) . Montrer que sous ces
b
conditions l’intégrale de Riemann-Stieltjes Jf clg existe et est donnée par la
a
formule

J f à g = J f g ' d x + f ( à ) [£(a+0)-s(a)]+
a a

+ f(b )lg (b )-g (b - 0)]+ X f ( c m) l g ( c llt+ 0 ) - g ( c m - 0 ) ] .


m=l

226°. Soit ixç une mesure engendrée par une fonction continue monotone
fp. Montrer que l’intégrale de Lebesgue J x dpLç est égale à l’intégrale de
[a, b]
b
Stieltjes J x d(p(x) et calculer-la.
a
227°. Calculer les intégrales de Riemann-Stieltjes
3
' 0 ; x = - U

;
II

U = J : i x € ] - l ,2 [ .
—1
. - i ; x e[2,3 ],
- 1 , A- € [0, l/2[.
o, a € [1/2,3/2 [ ,
- dg( x) , g ( x) = •
0 2, a = 3/2,
. - 2, a € ]3/2,2],
11*
164 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

228°. Calculer les intégrales

h = / X dg(x), h = 2 J A-2 d g(x), h = J (*» + 1) dg(x),


-2 -2 -2

* + 2 , x Ç [ — 2 , — 1 ],

OÙ g(x) = 2, x Ç ] - l , 0[,
x2+ 3, x Ç [0, 2],

229°. Soit f ( x ) une fonction continue sur l’intervalle [0, 1]. On appelle
indicatrice de Banach N/(y) de la fonction / l e nombre de zéros de l’équation
f(x ) = y (si ce nombre est infini on convient que N/(y) =«»). Montrer
que N/(y) est une fonction mesurable-Lebesgue de y (voir exercice 152*)
et que J Nf {ÿ) dy = VarJ (/) si l’un au moins des membres de cette égalité
— oo

a un sens.
230*. Soit cp(x) un «escalier» de Cantor c’est-à-dire une fonction
continue monotone sur l’intervalle [0, 1], constante sur tout intervalle
complémentaire de l’ensemble triadique de Cantor et prenant les valeurs
1/2*, 3/2*, 5/2*, . . . , (2*—1)/2* sur les intervalles de rang k.

Calculer les intégrales :


1 1 1
a) J x k dcp{x) ; b) \ ex d y(x) ; c) J sin nxd(p(x).
o 5 o

3. Propriétés de l ’intégrale de Lebesgue.


231°. a) Montrer que dans l’espace p) la convergence entraîne
la convergence en mesure.
b) La réciproque est-elle vraie ?
EXERCICES 165

232°. Soit f n Ç L\(X, fi) une suite convergeant uniformément vers une
fonction f(x). Prouver que si fi(x) < co, alors / , -►f dans l’espace fi).
Ceci est-il vrai dans le cas où fi(X) =«> ?
233. Construire une suite de fonctions f n € £i[0, 1] possédant les pro­
priétés suivantes :
a) fn{x) -► 0 pour tous les x Ç [0, 1] ;
î
b) 11 f n(x)\ dx «s C pour tous les n ;
o
c) la suite {/„} n’admet pas de limite dans Li[0, 1].
234°. Soit X un ensemble de mesure finie fi. Pour des fonctions mesu­
rables / e t g quelconques posons

e ( f ,g ) = J M * )-
X

Montrer que la fonction q jouit de toutes les propriétés de la distance sauf


la séparabilité et que l’espace métrique M[ 0, 1] correspondant est constitué
de classes de fonctions équivalentes.
235. a) Montrer que dans M[ 0, 1] la convergence (voir exercice 234°)
est confondue avec la convergence en mesure et que l’espace M[ 0, 1] est
complet pour la métrique e ( /, g).
b) Montrer que la fonction

Qi(f,g) =
X
J arctg |/ ( * ) - £ ( x ) | dfx(x)
définit une métrique sur l’espace Af[0, 1] (voir exercice 234°) et que la
convergence pour cette métrique est confondue avec la convergence en
mesure.
236. Montrer que l’ensemble des fonctions caractéristiques des parties
mesurables d’un ensemble quelconque est fermé dans Lx(X, fi).
237. Soit {/„} une suite de fonctions non négatives sommables
convergeant presque partout vers une fonction sommable f. Montrer que si
Jf n d f i ~ + J/ d f i pour n -►°o, alors]/„ -► /au sens de la convergence dans
x x
l’espace Li(Ar, fi).
238*. Soient / € L i( Z , fi) et fi(X) = 1. Montrer qu’il existe une fonc­
tion monotone g{t) 6 £ i[0, 1] telle que pour tout / € [0, 1]
t
inf Jf ( x ) dn(x) = j g(r) dx,
M(A)=t X 5

1
sup f f(x )d [i(x )= f g(r)dr.
a iii
166 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

239. Montrer que pour l’intégrale double


oo oo
J J e~xy sin x sin y dx dy
o o
existent les intégrales itérées et que les valeurs de ces intégrales sont con*
fondues. L’intégrale double existe-t-elle ?
240. Montrer que pour l’intégrale double

/ / {x*+fY dxdy
0 0
existent les deux intégrales itérées mais que leurs valeurs sont différentes.
241. Montrer que pour l’intégrale double
i i

J J O r+ W dxdy
-1 -1
les deux intégrales itérées existent et leurs valeurs sont confondues mais
l’intégrale double n’existe pas.
242. Posons
22n 1 ^ 1
pour 2n =3 X=s 2n-1 ;
2.n ~~~~~^ ^ 2n~l 9
/(*> y) = 1 ^ 1
—22n+1 Pour 2»+1 2* : 2n y ^ 2a~i 9
0 dans les autres cas.
Montrer que

I ( j f (x , y) dyj dx ^ J ( J /(* » y) dy'

243**. Soit (x une mesure borélienne non nulle sur l’ensemble des réels
telle que pour tout t ç R la mesure pt définie par la formule fxt(A) = p(A+t)
est équivalente à p. (De telles mesures sont dites quasi invariantes par
translation.) Montrer que la mesure fx est équivalente à la mesure de
Lebesgue.
244*. Soient (x une mesure sur X , / i , f 2 des fonctions ^-sommables
réelles sur X. Définissons les charges vt = fi(x par la formule v£A) =
= j fi dp, i = 1, 2. Montrer que vi et v2 sont équivalentes si et seulement
A
si (x(Ni A N 2) = 0, où Ni = {x Ç X : fi(x ) ^ 0}.
245*. Soient [x une mesure cr-finie sur X , v une mesure définie sur la
même cr-algèbre et absolument continue par rapport à p (c’est-à-dire
p(A) = 0 => v(A) = 0). Montrer qu’il existe une fonction g non négative
^-mesurable telle que v(A) = J g(x) dp(x) pour tout ensemble mesurable
A
EXERCICES 167

A (les deux membres de l’égalité peuvent prendre simultanément la valeur


4- œ).
246*. Montrer que dans la droite réelle R il n’existe pas d’ensemble
mesurable-Lebesgue tel que pour tout intervalle
[x(Ar\A) =±-n(A ).
X
247*. Soit / 6 Li]tf, b], Montrer que la fonction F(x) = J f(x)dp(x)
a
est presque partout dérivable et-FX*) = / ( x ) pour presque tous les xÇ. [a, b].
248**. On dit qu’une fonction réelle F sur un intervalle [a, b] est abso­
lument continue si pour tout e > 0 il existe un ô > 0 tel que pour toute
famille d’intervalles {Zl,}, bi[ 1 < / ^ n de somme des longueurs
n
-< ô9 on a |F(fl/)—F(bi)\ < e. Montrer que
a) la fonction absolument continue F est presque partout dérivable ;
b) la dérivée f (x ) = F \x ) est sommable sur l’intervalle [a, b] ;
c) la formule de Newton-Leibniz

F (b)—F(a) = J f (x ) dfj.(x)
a
a lieu.
249°. Montrer que les ensembles suivants sont denses dans l’espace
Li[0, 1] :
a) l’ensemble 5(0, 1) des fonctions constantes par morceaux ayant un
nombre fini de discontinuités ;
b) l’ensemble des fonctions continues linéaires par morceaux présentant
un nombre fini de sommets
N
c) l’ensemble des polynômes P(x) = Y akXk ;
k=0
d) l’ensemble des polynômes trigonométriques

T(x) = £ Cke^‘kx.
k = -N

250. Montrer que les ensembles suivants sont denses dans l’espace Fi(R) :
a) les fonctions à support borné constantes par morceaux ;
b) les fonctions à support borné continues ;
c) ** l’ensemble des fonctions de la forme P(x)e~x\ où P est un polynôme.

R
J
251. Soit f 6 Li(R). Montrer que |/(•* + « )—f i x) \ dx 0 pour e -►0.
En d’autres termes la translation est une opération continue sur Fi(R).
252. On appelle produit de convolution ou convolée des fonctions / i
et /2 sur la droite la fonction / définie par

/(* )- J fi(0 M x -t)d t.


168 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

a) Montrer que si / i e t / 2 appartiennent à Li(R), l’intégrant est sommable


pour presque tous les x et la convolée / appartient aussi à l’espace Z,i(R).
b) Montrer que si l’une des fonctions / i ou f 2 est bornée et l’autre som­
mable, alors la convolée / est continue.
253. Montrer que si l’intégrale d’une fonction sommable / étendue
à un intervalle fermé quelconque est nulle, alors / e s t presque partout nulle.
CHAPITRE 3

ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES


ET OPÉRATEURS LINÉAIRES

§ 1. Théorie générale
1. Topologie, convexité et semi-normes.
254°. Montrer que dans un e.v.t. on peut définir une topologie par la
donnée d’un système de voisinages de 0.
255. Montrer que dans tout e.v.t. un ensemble fermé X et un point
x $ X possèdent des voisinages disjoints.
256. Soient données deux normes /?i(x) et P 2(x) dans un espace vectoriel
de dimension finie. Montrer qu’il existe une constante positive C telle que
Pi(x) ^ Cp2(x), p 2(x) ^ C/?i(x).
257. Montrer que dans un espace vectoriel L de dimension finie il
existe une seule topologie pour laquelle L est un e.v.t. séparé.
258°. Montrer que si deux normes p(x) et q(x) se majorent l’une l’autre :
C~xp{x) «s q(x) ^ Cp(x\ C > 0, alors les systèmes de boules ouvertes
Bp et Bq définissent la même topologie.
259°. a) Montrer que si un ensemble A est ouvert et B un ensemble
quelconque, alors l’ensemble A + B est ouvert.
b) Montrer que si A est un ensemble fermé et B un ensemble compact,
alors l’ensemble A + B est fermé.
260. Citer un exemple d’ensembles fermés A et B pour lesquels A + B
n’est pas un ensemble fermé.
261°. Soient A i, . . . , A„ des ensembles convexes, Ai, . . . , A„ des nombres
n
fixes. Montrer que l’ensemble A = V A,v4,* est convexe.
/=i
262°. Montrer que l’intersection de toute famille d’ensembles convexe
est un ensemble convexe.
263. Soient A un ensemble borné quelconque sur le plan, B le disque
unité x2+ y 2 < 1. Montrer que l’ensemble clA+(ÎB9 où a et /? sont des
nombres positifs arbitraires, est mesurable-Lebesgue et que, si A est con­
vexe,
p{<xA+pB) = SoL2+L<x.{}+7tfi2.
Quelle est la signification des coeflicients S et L ?
170 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

264*. Soient A i, A &des ensembles convexes bornés dans l’espace


Rn. Montrer que / / ( a ^ i - f . . . -fa kAk) est un polynôme homogène de
degré n des variables ai, . . . , a*.
265. Soit L un espace vectoriel sur le corps K. Montrer que parmi les
topologies séparées qui font de L un e.l.c. il en existe une plus forte appelée
topologie convexe nucléaire et possédant les propriétés suivantes :
a) toute fonctionnelle linéaire (c’est-à-dire une application linéaire
/ : L K) est continue ;
b) la base des voisinages de 0 dans L est constituée de tous les ensembles
convexes contenant 0 et découpant sur toute droite passant par 0 un inter­
valle de longueur positive.
266. Montrer qu’un ensemble B est boule unité pour une semi-norme p
si et seulement s’il est convexe, équilibré et fermé pour la topologie convexe
nucléaire (cf. exercice 265).
267. Montrer que parmi les ensembles convexes B contenant 0 et dont
la fonctionnelle de Minkowski p est donnée, il existe un plus petit ensemble
B0 et un plus grand B± (pour l’inclusion).
268. Montrer dans les hypothèses de l’exercice 267 que Bi est l’adhérence
de B0 pour la topologie convexe nucléaire.
269. Soient A un ensemble quelconque dans un espace vectoriel Z.,
ci(A) l’intersection de tous les ensembles convexes de L contenant A,
n
c2(A) l’ensemble de tous les vecteurs de la forme x = £ où x{ ç A,
i= 1
n
n quelconque, r,- non négatifs et tels que Y r,- = 1. Montrer que ci(A) =
/=»i
= c2(A). Cet ensemble s’appelle enveloppe convexe et se note c(A).
270. On dit qu’un ensemble M dans un e.v.t. L est borné si pour tout
voisinage U de 0 il existe un e > 0 tel que eM c U. Montrer que dans
l’espace semi-normé (L, {/>«}« € a ) l’ensemble M est borné si et seulement
s’il est borné pour chaque semi-norme pa, a £ A.
271. Montrer que dans un e.l.c. l’enveloppe convexe d’un ensemble
borné est bornée. Citer un exemple montrant que cette propriété peut ne pas
avoir lieu dans un e.v.t.
272. Soit R°° l’espace de toutes, les suites de nombres réels muni de la
topologie de convergence en coordonnées (cf. exercice 276). Montrer que
dans R°° il n’existe pas d’ensembles bornés ouverts non vides.
273. Dans l’espace C(R) des fonctions réelles continues introduisons
le système dénombrable de semi-normes p s { f ) = niax |/ ( x ) | et posons
\x\^ n
d ( f 9 g) = Y 2 ~N . Pour quelles valeurs de r > 0 la boule de
N~=l A't P n \J ~ g )
rayon r est-elle un ensemble convexe dans C(R) ?
274. Sur l’espace C(R) des fonctions réelles continues définissons une
EXERCICES 171

distance par la formule


If{x)-g{x)\
d(f, g) = sup
x£R
La topologie définie par cette distance fera-t-elle de C(R) un e.v.t. ?
275°. Montrer que le sous-espace BC( R) de C(R) (voir exercice précé­
dent) composé de toutes les fonctions continues bornées sur la droite est
un e.v.t. normable ?
276. Désignons par R°° l’espace de toutes les suites de nombres réels
muni de la distance
1Xj\ yn1
d{{x,ù, {y*}) £ 2-« 1~i”Ixn yni
n=l
Montrer que
a) R°° est localement convexe ;
b) R°° est dénombrablement normable ;
c) R°° n’est pas normable.
2. Espaces duals.
277°. Montrer que si une fonctionnelle linéaire est continue en un point
quelconque d’un e.v.t., elle le sera en chaque point de cet espace.
278. Soit L un e.v.t.
Montrer que
a) une fonctionnelle linéaire / sur L est continue si et seulement s’il
existe un ensemble ouvert U c L et un nombre t9 tels que t n’appartienne
pas à l’ensemble f ( U ) ;
b) une fonctionnelle linéaire / sur L est continue si et seulement si son
sous-espace d’annulation Ker/ = {x : f ( x ) = 0} est fermé dans L .
279. Montrer que si L est un espace normé de dimension infinie, il
existe sur L une fonctionnelle linéaire discontinue.
280. Supposons que dans un e.v.t. L il existe un système déterminant
de voisinages de 0 dont la puissance est ^ dim L. Montrer que sur L il
existe une fonctionnelle linéaire discontinue.
281°. a) Montrer qu’une fonctionnelle linéaire / sur un espace normé
L est continue si et seulement si elle est bornée sur la boule unité de L.
b)* Montrer que pour qu’une fonctionnelle linéaire / soit continue
sur un espace vectoriel topologique L, il est nécessaire et, si L admet une
base dénombrable en un point, suffisant qu’elle soit bornée sur tout ensemble
borné.
282°. Montrer que | i / | | = sup !/(*)! possède les propriétés d’une
11*11
norme sur L'.
283. Calculer les normes des fonctionnelles suivantes sur l’espace C[a, b] :
b
a) I(x ) = J x{t) dt ,
a
172 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

b
b) Iy(x) = J x(t)y(t)dt.
a
n
c) F(x) = £
1=1

où y est un élément fixé de C[a, b\9 tl9 t2, . . . , tn des points distincts de
[a9b]9Ai, . . . , Xndes nombres réels.
284. Montrer que la norme d’une fonctionnelle / € V est inverse de la
distance dans L de 0 à l’hyperplan f ( x ) = 1.
285°. Montrer que tout espace vectoriel normé L de dimension finie
est réflexif.
286. Montrer que tout sous-espace fermé d’un espace réflexif est réflexif.
287. Montrer que l’espace Co de toutes les suites de nombres réels tendant
vers 0, muni de la norme />({*«}) = max | x„ | n’est pas réflexif.
288°. Soit L un espace normé de dimension infinie. Montrer que la
topologie faible de L n’est pas confondue avec la topologie forte.
289*. Soit L = /i(R) l’espace des suites de nombres réels muni de la
norme />i({x„}) = £ \xn\. Montrer que la convergence faible dans L est
n= 1
confondue avec la convergence forte (cf. exercice 288).
290. Un hyperplan P est un hyperplan d'appui d’un ensemble convexe
K s’il a un point commun avec K et si K est situé tout entier d’un même
côté de P. Montrer que l’ensemble des plans d’appui de la boule unité dans
L s’applique biunivoquement sur les points de la sphère unité dans L'.
291. Supposons que dans un espace normé L la boule unité B est un
polyèdre convexe. Etablir une correspondance naturelle entre les faces de
dimension k de B et les faces de dimension (n—/c) de la boule unité B' dans
L\
292. On appelle corps convexe dans un e.v.t. L un ensemble convexe
¥ de L tel que l’ensemble {xÇ M \\/y dL3e(y)(z R: x+tyÇ^M pour
111 < £(>>)} ne soit pas vide. Deux corps convexes B et B' dans R" sont dits
duals si leurs fonctionnelles de Minkowski définissent sur Rrt une structure
dentitions le vecteur (al9 . . . , a„) à la fonc-

Montrer que la section de B par un plan fc-dimensionnel P est duale à la


projection de B' sur ce plan.
293. Soient c l’espace de toutes les suites réelles {xw} admettant une limite
lim xn9 muni de la norme 11{x„}11 = sup \xn\ et c0 le sous-espace des
suites tendant vers 0. Montrer que les espaces c' et c'0 sont isomorphes à
l’espace /i(R) et que les espaces c et c0 ne le sont pas entre eux.
294. Montrer les isomorphismes lp(K)' = lq{ K \ où [1, 00 [, q =
= Pl(P~l)> R ou C .
§ 1] EXERCICES 173

295. Montrer que loo(K)' n’est pas isomorphe à h{K), K = R, C.


296. Soient L± et L2 des espaces normés dont les éléments s’écrivent sous
forme de vecteurs colonnes de longueur ni et n2respectivement. Un opérateur
A £ -£(Ti, L2) peut alors être représenté par une matrice de n± colonnes et n2
lignes, de sorte que A agit sur x € L± comme une multiplication matricielle à
gauche par A . Montrer que les espaces L[ et L'2 s’identifient aux espaces
de vecteurs lignes de longueur ni et n2 respectivement de telle sorte que
l’opérateur A' agit comme une multiplication à droite par la matrice A.
297. a) Montrer que l’espace C [0 ,1] ne peut être plongé isométriquement
dans /P(R) pour 1 <= p < œ .
b) Construire une injection isométrique de C[0, 1] dans /«(R).
298**. a) Montrer qu’un espace de Banach L est réflexif si et seulement
si sa boule unité est faiblement compacte.
b) Soient L un espace de Banach réflexif, L0 un sous-espace fermé de L.
Montrer que L0 et Li = L/L0 sont réflexifs.
299*. Montrer qu’il n’existe aucun espace normé dont C[a, b] soit le
dual.
3. Théorème de Hahn-Banach.
300. Montrer que si un e.v.t. Li est séparé et de dimension finie, toute
application linéaire Li Z,2, où L2 est un e.v.t. quelconque, est continue.
301. Soient P l’espace de tous les polynômes de x à coefficients réels,
U+ (resp. U-) le sous-espace des polynômes de coefficients supérieurs
positifs (resp. négatifs). Montrer que U+ et £/_ sont convexes mais ne sont
séparés par aucun hyperplan.
302. Montrer que des ensembles A et B fermés convexes disjoints dont
l’un est un compact sont strictement séparés par un hyperplan. (En d’autres
termes il existe une fonctionnelle linéaire continue / et des constantes
ci < c2telles que / (x) ^ ci sur A e t f {x) s» c2 sur B.)
303°. Soient L un espace vectoriel normé par /?, L ' l’espace dual de norme
p \ L" l’espace dual à L' de norme p". A tout x £ L associons un élément
Fx £ L" à l’aide de la formule Fx( f ) = / (x) pour / € L \ Montrer que
P"(Fx) = p(x).
304°. Soit L un espace normé de dimension finie. Montrer que L et L"
sont isomorphes (c’est-à-dire qu’il existe une application isométrique linéaire
de L sur L ").
305. Montrer que tout espace vectoriel normé est isométrique à un
sous-espace d’un espace de la forme C(X), où C(X) est l’espace des fonctions
continues sur un compact Z de norme | | / | | = max |/(x )L
x£X
306*. Montrer le théorème de Riesz suivant. Pour qu’il existe sur un
espace réel normé L une fonctionnelle linéaire / de norme ^ 1 prenant les
valeurs ci, . . . , cn sur les éléments xi, . . . , x„ respectivement, il est nécessaire
et suffisant que AiCi-f . . . +Ancn ^ || AiXi-f- . . . +2.„xn\\ pour tous nombres
réels Ai, . . . , A„.
307. Construire une injection isométrique de lp(2, R) dans l’espace
C [0 ,1] pour p = 1, 2, «>.
174 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

308. Montrer qu’il existe une injection isométrique de lp(n, R) dans


U R ).
309. Soit /oc(R) l’espace des suites réelles bornées n = 1, 2, . . .
Montrer qu’il existe une fonctionnelle linéaire LIM € /^(R)' possédant les
propriétés suivantes :
1) sup ^ LIM {*„} ^ inf x„ ;
2) si existe lim x» = a, alors LIM {x,,} = a ;
3) LIM {x«+ï} = LIM {x„}.
310. Montrer que les propositions de l’exercice 309 se généralisent au cas
de suites bilatérales {xw}, n £ Z.
311. Soient L un espace normé, T un opérateur linéaire inversible dans L
tel que
p{Tnx) ^ cp(x), V x € L, n = 0, ± 1, . . .

Montrer qu’il existe une norme p dans L équivalente à p pour laquelle


l’opérateur T est isométrique.
312. Soit L un espace localement convexe. Montrer qu’il existe une in­
jection continue de L dans un produit de droites Ra, où et est une puissance
assez élevée. (En d’autres termes, tout espace localement convexe peut être
décrit par des coordonnées.)
313*. Soit B(R”) un ensemble de fonctions réelles bornées sur Rn de
norme | | / | | = sup |/ ( x ) |. Montrer qu’il existe une fonctionnelle linéaire
x 6 Rw
LIM € ^(R77)', possédantes propriétés suivantes :
a) in f/(;t)= sL JM /(x) =s su p /(x ) ;
R71 Rn
b) si existe lim / (x) = a, alors LIM f ( x ) = a ;
1*1-*00
c) LIM f ( x + ÿ ) = LIM / ( x ) pour tout y € R".
314. Montrer que dans l’espace R", il existe une mesure fmiment-additive
définie pour toutes les parties bornées de Rw, invariante par les translations
et confondue avec le volume ordinaire sur l’ensemble des parallélépipèdes.
315°. Montrer que dans un espace localement convexe L, une variété
linéaire X est dense si et seulement si toute fonctionnelle linéaire / € V nulle
sur X est identiquement nulle.
316. Montrer que dans un espace localement convexe L, tout ensemble
convexe fermé est l’intersection d’une famille de semi-espaces de la forme
f (x ) ^ c, où / € L \ c € R.
317. Représenter la boule unité de Lp(n9R) par l’intersection d’un nombre
dénombrable de semi-espaces.
318*. Soit I N un cube N-dimensionnel défini sur RN par les équations
|je/1 ^ 1, 1 ^ N . Montrer que tout ensemble convexe borné sur le
plan peut être approché avec n’importe quelle précision par une section à
deux dimensions de I N. |D e façon plus précise, pour tout e > 0 et tout
ensemble convexe K c R2 il existe un N et une injection (p : R2 R^ tels
EXERCICES 175

que les fonctionnelles de Minkowski des ensembles U et V = ( p - \ I N)


soient reliées par les inégalités 1 —e < — < 1 + e.)
Pr /
319. Construire l’injection isométrique de lp(n, R) dans C[0, 1] pour tout
P£ 0 0 ]•
320. Théorème de Helly. Montrer que si une famille d’ensembles convexes
de R" est telle que n + 1 de ses ensembles ont un point commun alors tous
ses ensembles ont un point commun.
321. Définissons une topologie sur l’espace C[0, 1] en prenant pour base

des voisinages de 0les ensembles Ue = |/Ç C[0, 1] : J Vl/MI dx < e


l o
Montrer que toute fonctionnelle linéaire continue est nulle sur l’espace
topologique obtenu.
322*. Soient L un espace localement convexe, X un ensemble de mesure /x,
/ une fonction sur X à valeurs dans L. On dit que / est faiblement mesurable si
la fonction numérique F(f(x)) est ^-mesurable pour tous les F 6 L'. Un élé­
ment (p € L est dit intégrale faible de / par rapport à la mesure p sur l’en­
semble X si F (f) = J F(f{x)) dp(x) pour tous les F £ L \ Montrer :
x
a) l’unicité de l’intégrale faible ;
b) l’existence de l’intégrale faible dans le cas où L est un espace de
Banach réflexif et la fonction | | / | | sommable par rapport à la mesure /x
sur X.
4. Espaces de Banach.
/ " \^ p
323°. Montrer que \\x\\p = ( £ \*k |p) n’est pas une norme pour
p < 1 et n s* 2.
324. Montrer que lp(K ) est un espace de Banach séparable pour
1 p < oo et K = R ou C.
325. Montrer que l’espace loo{K) de toutes les suites bornées {xw}9
x„ € K , muni de la norme ||{xn}|| = sup \x„\ est un espace de Banach non
n
séparable.
326. Montrer qu’un espace normé L est de Banach si et seulement si
toute série Xi telle que £ 11x{ 11 < «> converge dans L .
327°. Soit L0 un sous-espace fermé d’un espace de Banach L. Montrer
que la formule 11* 111 = inf 11y 11 définit une norme sur l’espace Li = L/Lo.
y - x ÇL 0
328. Montrer que l’espace Li défini dans l’exercice 327 est de Banach.
329*. Soient L un espace normé, L0 un sous-espace fermé de L , Li =
= L/Z-o la norme dans L\ étant définie comme dans l’exercice 327. Si Lo et
Zi sont des espaces de Banach, en sera-t-il de même de l’espace L ?
330*. Montrer que tout espace de Banach séparable sur un corps K est
un espace quotient de li(K) par /, où / c li(K).
331°. Montrer qu’un espace normé L est non séparable si et seulement
176 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH, 3

s’il renferme un ensemble non dénombrable de boules deux à deux disjointes


de rayon 1.
332. Soient L un espace normé, L\ un sous-espace de L de dimension finie.
Montrer que pour tout point x 6 L il existe un point y Ç Li tel que la
distance de x à y est égale à celle de x à Lu
333*. Calculer la distance d’un point *'; € C [—1,1] au sous-espace
P „ _ i c C [ - l , 1) des polynômes de degré < n.
334. Soient L un espace de Banach, L0 une partie fermée de L. On dit
qu’un vecteur x € L est une e-perpendiculaire à L0 si pour tout y 6 L0 on a
||x-}-y|| ^ (1 —£ )||x ||. Montrer que tout sous-espace propre L0 possède
une e-perpendiculaire quel que soit e > 0.
335. Déduire à partir de l’exercice 334 la non-compacité de la boule
unité d’un espace de Banach de dimension infinie.
336. Montrer que l’existence d’une O-perpendiculaire à un sous-espace
Lo défini par l’équation f (x ) = 0, /Ç Z /, équivaut à l’existence de
max |/( * ) ! .
337. On dit qu’un sous-espace L0 d’un espace de Banach de L est compté-
mentable s’il existe un sous-espace fermé I i c L tel que L = Z0® £ i (la
somme algébrique directe). Montrer que
a) tout sous-espace de dimension finie est complémentable ;
b) tout sous-espace de codimension finie est complémentable ;
c) l’espace loo(K) est complémentable dans tout espace de Banach le
contenant ;
d) si L/Lo est isométrique à h(K ), alors L0 est complémentable.
338*. Montrer que l’espace lPl(n9 R) est linéairement isométrique à l’es­
pace lPz(n, R) si seulement p i = P 2.
339. a) Montrer que la norme pi® pz peut être définie par la formule
N
Pi& P 2,(x) = inf Y Pi(yk)P2(zk)9 où la borne inférieure est prise sur tous les
k=1
N
représentants x de la forme Yj yk®Zk xk ç Lu yk 6 l 2.
k=l
b) Montrer que la norme p i Q p 2 est définie par la formule p i ^ p 2{x) =
= SUP f i® f 2{ x \ où la borne supérieure est prise sur tous les fi^.L{9
f 2 £L'2 avec la condition p[{f^) ^ 1, p2(f2) *= 1.
340. a) Soient Li et L 2 des espaces vectoriels sur un corps K. Considérons
la catégorie JC dont les objets sont les applications bilinéaires A: L i XL2^ L,
où L est un espace vectoriel sur K (cet espace n’est pas le même pour
chaque objet). On appellera morphisme d’un objet A : L iX L 2 -*• L dans un
objet B: L \X L 2 — M une application linéaire cp : L M telle que le dia­
gramme

LtxLz V

soit commutatif.
EXERCICES 177

Montrer que A0 : L i XL2 — L±®L2: (xi, x2) xi<g>x2 est un objet


universel dans K.
b) Soient Li et L2 des espaces de B an ach ,^ la catégorie des applications
bilinéaires A : L i X L 2*-*L de norme ^ 1. Les morphismes sont définis
comme dans l’exercice 339 avec la condition subsidiaire ||ç>[| 1. Montrer
que l’application A0 : L i XL2 -*■ L i & L2 : (xu x 2) »-►( x i® x 2) est un objet
universel dans la ca tégoriel.
341*. Soient Li = l2(n, R), L 2 = /2(m, R). Identifions l’espace L i® L 2
à l’espace des matrices d’ordre n x m de la manière suivante. On écrira les
éléments de L2 sous la forme de vecteurs lignes et ceux de L± sous la forme
de vecteurs colonnes. A l’élément x ® y est alors associée la matrice x»y.
Supposons qu’à un élément a £ L±®L2 est associée la matrice A . Montrer
que la norme de l’élément a dans l’espace Li<§)L2 peut être calculée par la
formule ||<z|| = s\/2+ . . . + 4 /2> fc = min (», m), où s g sont les valeurs
propres de la matrice AA' (resp. A'A) rangées par ordre de décroissance si
k = n (resp. k = m).
342. Montrer que dans les hypothèses de l’exercice 341, la norme de
l’élément a £ L i <QL2 est confondue avec celle de la matrice A comme opéra­
teur de /2(tfî, R) dans l2(n, R) et est égale à 4 /2*
343. Soient L\ et L 2 des espaces de Banach. Montrer qu’il existe une
injection isométrique naturelle de I \ ® L 2 dans l’espace JL(L±9 Z^).
344. Montrer que h{n9 R)<§>/i(m, R) est isomorphe à li(mn9 R).
345. Montrer que /^(n, R)<S>/oo(m, R) est isomorphe à R).

§ 2. Opérateurs linéaires

1. Espace des opérateurs linéaires.


346°. Supposons que dans l’espace /2(R) un opérateur Pk est défini par la
formule iM {*rt}) = où enk = 1 pour k ^ n et enk = 0 pour k > n.
Lesquelles des convergences suivantes ont-elles lieu pour k -*■oo : a) Pk => 0,
b) Pk -*» 0, c ) P * - 0 ?
347°. Soit eu . . en9 . . . la base canonique de l’espace /2(R). Définissons
un opérateur A» par la formule
ei si k = n,
Anek =
0 si k n.
Montrer que |( A„\\ = 1 et que An 0 pour n — oo.
348°. Dans les hypothèses de l’exercice 347 définissons un opérateur Bn
par la formule
k = 1,
k ^ 1.
Montrer que ||Æ„|| = 1, Bn 0 pour n — c» mais que s- lim Bn
n’existe pas.
12
178 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. S

349°. Montrer que la multiplication d’opérateurs est continue pour la


topologie uniforme : si A„ => A Ç <£(Ll9 Z2), Bn => B Ç JÏ(L09 Li), alors
=>• AB € <£(Lo9L2).
350°. Soient Li et L 2 des espaces de Banach. Montrer que si A„
-*■ Ç oÊ(Li, Z,2), alors les normes des opérateurs sont bornées dans
leur ensemble.
351. Montrer que si A„ A £ J2,(Ll9 L2), B„ B £ J2.{Lq9Li) alors
AnBn* AB Ç-£(L0,L 2).
352*. Montrer que la multiplication d’opérateurs
a) n’est pas continue pour la topologie forte de l’espace End L si L est de
dimension infinie (une comparaison avec le résultat de l’exercice 351 montre
que la topologie forte dans End L n’est pas définie par une suite convergente) ;
b) est continue pour la topologie forte sur la boule unité de l’espace
End L.
353. Citer un exemple de suites d’opérateurs An 0, Bn 0 telles que
A„Bnne converge pas faiblement vers 0.
354. Supposons qu’un espace de Banach L se décompose en une somme
algébrique directe L = L i + L 2. Montrer que tout projecteur sur Li parallè­
lement à L 2 est borné si et seulement si Li et L2 sont fermés dans L.
355. Montrer qu’un opérateur P dans un espace de Banach L est un
projecteur sur un sous-espace fermé Li parallèlement à un sous-espace fermé
L 2 si et seulement s’il est borné et vérifie la relation P 2 = P.
356°. Montrer la relation \\AB\\ ^ \\A || ||2?|| pour A £ *£(Li 9L2).

357. Montrer que J£{Ll9 L2) est un espace de Banach.


358°. Soit A un opérateur de multiplication par une fonction mesurable
bornée a(x) sur l’espace LP(X9 p). Montrer que A est borné et calculer sa
norme.
359°. Calculer la norme de l’opérateur identité de Lp[a9b] dans Lq[a, b]
pour p > q.
360*. Pour quelles fonctions a(x) l’opérateur de multiplication par a(x)
est-il un opérateur continu de Lp[0,1] dans Lq[0,1] ?
361. Soit T(t) un opérateur de translation dans L^R), 1 ^ ~ :
m m = f(x + t).
Montrer que T(t) T(t0) pour t -+■ t0. Est-il vrai que T{t) => T(t0) pour
t t0 ?
362*. Soit A(t) une fonction opératorielle différentiable sur R à valeurs
dans End L et supposons que dim L < «>.
Montrer que toutes les solutions de l’équation différentielle A'(t) =
= CA(t), où C Ç End L sont de la forme A(t) = etCA 0, où A0 € End L et

363**. Soit A(t) une fonction opératorielle continue sur R à valeurs dans
End L, dim L < «=. Montrer que toutes les solutions de l’équation fonction­
nelle A(t)A(s) = A(t+s) sont de la forme A{t) = etc9 où C GEnd L.
§2] EXERCICES 179

364*. Montrer que la proposition de l’exercice 363 est mise en défaut si


dim L = » .
365. Soit A un opérateur linéaire de L i dans L 2 envoyant toute suite
fortement convergente dans une suite faiblement convergente. Montrer
que A est borné.
366*. Soit A un opérateur de Li dans Z2, continu pour les topologies
faibles de L \e t Z,2. L’opérateur A sera-t-il continu pour les topologies fortes ?
367. Soient K(x , y) une fonction continue sur le carré unité de R2, A un
opérateur de Lp[0, 1] dans Lq[0, 1], 1 ^ p 9 q < 00, défini par la formule
1
(.Af)(x ) = J K(x, y )f ( y ) d y . Trouver l’opérateur adjoint A' : Lq\ 0, 1]
- LP'[0, l],°où p' = p l ( p - 1), q' = q / ( q - 1).
368. Soit P: C[0 ,2 ] C[0, 1] un opérateur de restriction. Trouver
l’opérateur adjoint P' : V[0, 1] F[0, 2].
2. Ensembles compacts et opérateurs compacts.
369. Montrer que les propriétés suivantes d’un ensemble A d’un espace
topologique X sont équivalentes :
a) A est compact ;
b) tout ensemble infini A contient une suite généralisée convergeant
vers un élément de A ;
c) toute famille centrée de parties fermées de A possède une intersection
non vide. (Une famille d’ensembles est dite centrée si toute sous-famille
finie possède une intersection non vide.)
370. Calculer la dimension approchée de Pensemble triacliqne de Cantor X .
^L’ensemble X est l’intersection d’un nombre dénombrable d’ensembles
X n, où Xn est l’intervalle obtenu à partir de [0, 1] par élimination de 3"-1
intervalles de la forme ^ ^ 1 ^ )’ ^ = 3n-1.j
371°. Soit K un ensemble convexe dans un espace vectoriel Z. On dit
qu’un sous-ensemble A c K est extrémal si tout intervalle fermé de K et de
milieu dans A est entièrement contenu dans A . Montrer que l’intersection
d’une famille quelconque de sous-ensembles extrémaux soit est vide soit
est un sous-ensemble extrémal.
372. Soit K un compact convexe. Montrer que l’ensemble de ses parties
extrémales fermées (voir exercice 371) ordonné par l’inclusion admet un
plus petit élément.
373. Soit K un ensemble borné convexe fermé dans un espace localement
convexe L, A le plus petit élément de la famille des parties extrémales fermées
de K (voir exercice 372). Montrer que A est constitué d’un seul point.
374. Montrer qu’un compact convexe K d’un espace localement convexe
L admet au moins un point extrémal.
375*. Démontrer le théorème de Krein-Milman, savoir que tout compact
convexe K d’un espace localement convexe L est confondu avec l’adhérence
de l’enveloppe convexe de ses points extrémaux.
12*
180 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

376°. Trouver les points extrémaux de la boule unité dans l’espace


lp(n, R), 1 ^ p ^ o=>.
377°. Trouver les points extrémaux de la boule unité dans les espaces
c et c0 (voir exercice 293).
378. Montrer que les espaces c et c0 (voir exercice 293) ne sont duals
d’aucun espace vectoriel normé.
379. Démontrer l’analogue suivant du théorème d’Ascoli-Arzela :
soit B(T , X ) l’espace métrique des fonctions bornées sur un ensemble T à
valeurs dans un espace métrique compact X ; la distance sur B(T9 X) est
définie comme d ( f,g ) = sup dx( f ( t) 9g(t))9 où dx est la distance sur X.
t £T
Pour qu’un ensemble M c: B{T9 X ) soit précompact il est nécessaire et
suffisant que pour tout e > 0 il existe une partition finie de l’ensemble
T : T = Ti U . . . U Tn telle que toute fonction / ÇM varie d’une quantité
«s; e sur toute partie Tj .
380. Trouver les points extrémaux de l’ensemble S des matrices bisto-
chastiques d’ordre n. (Une matrice est bistochastique si ses éléments sont
positifs et si la somme des éléments de chaque colonne et celle des éléments
de chaque ligne sont égales à 1.)
381°. Montrer que dans un espace normé de dimension infinie l’opérateur
identité n’est pas compact.
382°. Montrer que dans un espace normé de dimension infinie l’inverse
d’un opérateur compact n’est pas borné.
383. Soit donné dans /P(R), 1 ^ p ^ ®o, un opérateur A par la formule
A{x„} = {anx ^ 9où {an} est une suite bornée de réels. Montrer que l’opérateur
A est compact si et seulement si lim an = 0.
n —+~oo
384. Montrer que l’opérateur A défini par Af(x) = x-f(x) n’est pas
compact dans l’espace C [0 ,1].
385. Li et jL2 étant des espaces de Banach et A € =£(Ti, L2), montrer que
la compacité de A ' entraîne celle de A.
386°. Soit K(x, y) une fonction continue sur le carré unité de R2. Montrer
î
que l’opérateur ^4deC[0, 1] défini parla formule Af(x) = J K{x , y ) f ( y ) d y
o
est compact.
387. Soit K £ L2(X x Y9 pXv). Montrer que l’opérateur A de L2(T, v)
dans L2(X9(jl) défini par Af(x) = J K(x9y)f(y)dv(y) est compact.
Y
388*. Supposons qu’un opérateur T de Lp]0, °o [, p > 1, est défini par la
X

formule Tf(x) — ^ J f(t)d t.


o
Montrer que T est borné mais n’est pas compact. Trouver la norme de T .
389. Soit L un espace réflexif. Montrer que l’opérateur T Ç End L qui
envoie une suite faiblement convergente dans une suite fortement conver­
gente est compact.
§2] EXERCICES 181

390. Soit Q un domaine de R". Montrer que l’opérateur d’immersion de


Ck+1(Ü) dans Ck(ü) est compact.
391. Un opérateur compact A peut-il être solution de l’équation
n
algébrique Y CkAk = 0 (on convient que A0 = 1) ?
k=o
3. Théorie des opérateurs de Fredholm.
392. Soit A un opérateur de lp(R) défini par la formule A{xn} = {anxn}9
où {an} est une suite fixée de réels. Quelle condition doit remplir {«„} pour
que le sous-espace im A soit fermé dans lp(R) ?
393°. Soit T un opérateur de lp{R) défini par la formule T{x^ = {xn+i}.
Trouver le noyau et le conoyau des opérateurs T k, k = 1,2, . . .
394*. Soient P un polyèdre dans R3, Xk l’ensemble de ses faces orientées
/c-dimensionnelles (les sommets, les arêtes, les faces et le polyèdre lui-même
sont des arêtes respectivement O-dimensionnelles, 1-dimensionnelles, 2-di-
mensionnelles et 3-dimensionnelle), Lk l’espace des fonctions réelles sur Xk.
Si T Ç Xk- 1, A Ç Xk définissons le nombre e ( / \ A) en le posant égal à 0 si T*
n’appartient pas à la frontière de A et à ± 1 dans le cas contraire. Le signe de
s(r. A) dépend de l’orientation de r et de A. Soient el9 . . . , eu-i une base
définissant l’orientation de J* ; / i , .. .,fk une base définissant l’orientation
de A et telle que les vecteurs / i , .. . 9fk -i soient situés dans le plan r et le
vecteur fk soit transversal à J 7et orienté vers l’extérieur de A . Alors e ( r , A)
est égal au signe du déterminant de la matrice de passage de el9 .. , 9ek-i à
fu .. .9f k - 1. Définissons l’opérateur dk : Lk- i — Lk par la formule
d k f{A )= X e ( r 9A ) f ( r ) .

Montrer que la suite


0 - Lo U L2 U - 0
est semi-exacte et calculer ses cohomologies pour les polyèdres élémentaires
(simplexe, cube, cube avec un trou, cube avec une nappe).
395. Soit Ck{T) l’espace des fonctions définies sur un cercle T admettant k
dérivées continues et de norme
! | / ! | = m a x { |/ ( / ) |, \f'{t)\, | / w (0 !}•
/€ T

Montrer que la suite


0 - Ck(T ) Ck- \ T ) - 0,
où d est l’opérateur de différentiation, est semi-exacte et calculer ses coho­
mologies.
396. Soient
0 - Lo h . . . - L„-i L„ - 0
une suite semi-exacte d’espaces de dimension finie, Hk l’espace de ses coho­
mologies pour k = 0, 1, . . . , n.
182 ESPACES VECTORIELS E r OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH, 3

Prouver Videntité d’Euler

£ ( —l)fc dim Lie — Y, ( - l)fc dim Hk.


k =0 k =0

397**. Soit donnée une suite


^ T Tk
••• -Lk—l * j-L,k Tk + i j
J->k+1 “*■•••
d’espaces de Banach et d’opérateurs continus. Montrer que si la suite duale
jt T 'k Tr T fc -i-i Tt
•••**“ H - l -------Ht ■"*---------- Hfc + 1 • ••

est exacte, il en est de même de la suite initiale.


398*. Soit donnée une suite semi-exacte
J Tk Y Tjfe + 1 JT
• • • ”*“Lk- 1 ----**-L*k - Lk+i — . . .
d’espaces de Banach et d’applications continues telles que Tk+x(Lk) soit
fermée dans Lk+1. Montrer que la suite duale est semi-exacte et que les
espaces de cohomologies de la suite duale sont duals des espaces de coho­
mologies de la suite initiale.
399°. Construire un opérateur quasi-inversible de l’opérateur T de
l’exercice 393.
400°. Soit T un opérateur de différentiation de la forme

T= (â + a i(x ) f â + • • • + a "(x)’
de Ck+n[0, 1] dans Ck[0, 1]. Montrer que T est un opérateur de Fredholm et
calculer son indice.
401. L’opérateur de multiplication par une fonction continue a(x) dans
l’espace C[0, 1] est-il de Fredholm ?
402*. Soit L l’espace des fonctions harmoniques continues jusqu’à la
frontière dans un domaine Q c R2 limité par une courbe différentiable F1.
Montrer que l’opérateur de restriction P: L C ( r ) est de Fredholm et
calculer son indice.
403. Soient Q un domaine borné dans le plan complexe, H (ü) l’espace
des fonctions holomorphes dans Q et continues dans Ü , a(z) une fonction
holomorphe dans un voisinage de ü . Montrer que l’opérateur de multi­
plication par a(z) est de Fredholm dans H (Q) et trouver son indice.
404°. Trouver toutes les solutions de l’équation intégrale f(x) =
71/2,
= AJ cos (x—y) f ( y ) dy dans l’espace C[0, nj 2],
o
405°. Pour quel membre second g € C[0, n] l’équation intégrale

f (x ) - J sin ( x + y ) f ( y ) dy = g(x)
o
admet-elle une solution dans l’espace C[0, n\ ?
§ 2] EXERCICES 183

406°. Pour quelles valeurs de A £ R l’équation

e^x~y)f ( ÿ ) dy = 1
a

admet-elle une solution dans Lp[a, b]9 1 ^ p < °o ?


407*. Soient H0 = ^2(R, dx)9 H\ la complétion de l’espace S'(R) (voir
chapitre III, § 3 , numéro 3) pour la norme | | / | | f = IIVIIo+ll/'llo (Il llo
représente la norme sur # 0)- En théorie quantique du champ les créateurs et
annihilateurs peuvent être définis comme des opérateurs différentiels de H±
dans Ho par les formules A±f = (J^±x^jf Montrer que les opérateurs A±
sont des Fredholm et que ind A± = ± 1.
408. On appelle opérateur de Hilbert-Schmidt un opérateur intégral

(A<p) (s) = J K(s, t) <f{t) dt,


a

agissant dans l’espace L2[a, b] et dont le noyau vérifie la condition


b b
J J | K(s , t) |2 ds dt < oo. Montrer que
a a

\ \ A \ \ * ] [ f / \K(s,t)\*dsdt
! a a

pour un opérateur de Hilbert-Schmidt.


409°. Dans les notations de l’exercice 408, montrer que la correspondance
A i-» K(s , t) entre les opérateurs de Hilbert-Schmidt et leurs noyaux est
biunivoque à l’équivalence près des fonctions mesurables.
410°. Soit donné un opérateur de Hilbert-Schmidt défini par un noyau
K(s , t) (voir exercice 408). Montrer que l’opérateur adjoint est défini par le
noyau « adjoint » K(t , s).
411. On appelle équation intégrale de Fredholm (de deuxième espèce)
de noyau dégénéré une équation de la forme

<p(s) = J ( É P‘(s) ô /(o ) 9>(0 dt±f(s),

où Fi et Qi sont des fonctions de L2[a9 b]. Montrer que la solution générale


n
de cette équation est de la forme cp(s) = Y qiPi(s)+f(s) et que les coeffi-
/=i
cients indéterminés # peuvent être trouvés à partir d’un système d’équations
algébriques de la forme
n
Z
j= 1
a ijq j+ b i = qi.
184 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. S

412*. On appelle équation de Volterra (de deuxième espèce) une équation


intégrale de la forme

V>0) = / K(s, t)<p(t)dt+f(s),


a

où K ( s ,t ) est une fonction mesurable bornée sur le carré [a, b]X[a, b].
Montrer que quel que soit / £ L 2, l’équation de Volterra admet une solution
et une seule.
413. Montrer que le produit de deux opérateurs de Hilbert-Schmidt de
noyaux K (s, t) et Q(s, t) (voir exercice 408) est un opérateur du même type
de noyau
b
R(s , t) = J K(s , u)Q(u, t)du.
a

414. Soit A un opérateur de Hilbert-Schmidt (voir exercice 408) dont le


noyau vérifie la relation
b b
J J \K (s,t)\2dsdt = X 2 <o o .
a a

Montrer que le noyau K„(s, t) de l’opérateur A” vérifie la relation


b b
J J \Kn(s9t)\2d s d t ^ K 2".
a a

§ 3. Espaces fonctionnels et distributions


1. Espaces des fonctions intégrables.
415°. Montrer que pour toutes fonctions mesurables sur un ensemble X
de mesure j uona l’inégalité de Hôlder

J/(*) S(x) d j ± ( x ) «s | J |f [ x ) |p ^J |g ( x ) d,u (x )

où les nombres p et q sont reliés par la relation — + = 1.


416°. Montrer que pour toute fonction mesurable/ sur un ensemble X de
mesure p on a

^J If ( x ) Ip d n ( x ) ^ lp = sup J f ( x ) g ( x ) d n ( x )
où le suprémum est pris sur toutes les fonctions g ( x ) telles que
J IS ( x ) \ q d p ( x ) <
1 et les nombres p et q sont reliés par la relation l / p +

+ ! / « = 1.
EXERCICES 185

417. Prouver Pinégalité intégrale de Minkowski


\Vp
(J I/(*)+£(*) MM*)r - ü !f(x) Ip IP+( $ ]g(x) Ip d^ x^j

pour 1 < p < oo.


418°. On dit qu’une mesure y sur un ensemble X possède une base
dénombrable s’il existe une famille dénombrable {An} de sous-ensembles
mesurables dans X telle que pour tout sous-ensemble mesurable B il existe
un ensemble An tel que y(AnAB) < e.
Montrer que l’espace Li(X , y) est séparable si et seulement si y possède
une base dénombrable.
419°. Montrer que l’espace LP( X , y \ 1 < p < oo, est séparable si et
seulement si l’espace L^X, y) l’est.
420°. Montrer que l’espace L*C(X, y) est soit de dimension finie soit
non séparable.
421°. Soit y(X) < oo. Montrer que l’espace LP(X, y) est contenu dans
l’espace Lq{X, y) pour p ^ q ^ 1.
422°. Montrer que pour p q aucun des espaces Z^R, dx ) et Z^(R, dx)
n’est contenu dans l’autre.
423°. Soit 0 < Pour quelles valeurs de p la fonction f ( x ) =
= — ?— appartient-elle à l’espace LP(R+, dx) (par R+ on désigne l’intervalle
x*+xP
0, oo[)7
424. Supposons que des nombres p ,q et r sont reliés par la relation
—+ —+ y = 1, / € Lp(X, fl), g € Lq{X, fl), h € L,(X, fi). Montrer que la
fonction fgh est sommable et que ||/g/?||i =s \ \f \\ p ||£ ||« \\h ||r.
425. Supposons que 1 * s p = s r * s q * s ° o. Montrer qu&LP(X, fi)C\Lq(X, fi)
est contenu dans Lr(X, fi) et que pour toute fonction f € LP(X, u)H Lq(X, p)
on a u n i r - * n r i i s i i r i i g . o ù , = ^ ,
426. Soit ,u (X) < oo. Montrer que L ^ X , y) c LP(X , y) pour tous les
p s* 1 et que | | / | | » = lim \\f\\p.
p — h oo
427°. Montrer que les ensembles de fonctions suivants sont denses
dans l’espace Lp[a, 6], 1 00 :
a) l’ensemble *S[a, b] de toutes les fonctions constantes par morceaux ;
b) l’ensemble C[a, b] de toutes les fonctions continues ;
c) l’ensemble <J) des polynômes ;
d) l’ensemble <Pq des polynômes s’annulant aux extrémités d’un inter­
valle fermé.
428°. Trouver la norme de la fonction f (x ) = dans les espaces
Lp[0,1], 1 ^ p ^ oo, auxquels cette fonction appartient.
429. Construire dans Li(R, dx) :
a) le sous-espace fermé de dimension infinie des fonctions continues ;
186 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

b) un sous-espace fermé de dimension infinie ne contenant aucune


fonction continue non nulle.
430. Soient fi(X) < ~ , F c L\(X, p) un sous-espace fermé de dimension
infinie. Montrer que V ne peut être contenu dans L ^ X , p).
431°. Montrer que l’ensemble C0(R) des fonctions à support borné conti­
nues est dense dans Zp(R, dx) pour 1 ^ p < °o.
432. Montrer que toute fonction / 6 LP(R, dx) est continue en moyenne,
c’est-à-dire pour tout e > 0 il existe un à > 0 tel que pour |f| < à l’on
ait
oo
J I/ ( * + 0 - / ( * ) Ip dx < e.
— oo

433. Prouver la proposition de l’exercice 432 pour l’espace Z^R", dx).


434*. Soit M c LP(R", dx), 1 < p < oo. Montrer que pour que M soit
précompact il est nécessaire et suffisant que :
a) il existe une constante c telle que \\f \\p ^ c pour tous les / € M ;
b) pour tout e > 0 il existe un nombre R(e) tel que
J \f(x)\*dx < e, f €M;
1*1>R(c)
c) pour tout e > 0 il existe un nombre ô(e) > 0 tel que
J |f ( x + t ) - f ( x ) \ P d x <
Rn
e,

pour 111 < ô(e).


435*. Prouver l’isomorphisme des espaces
U( X, v) % L ^ X X Y , pxv) .
436. Trouver les points extrêmes de la boule unité de LP{X, p) :
a) pour p — 1 ;
b) pour 1 < ] ? < œ ;
c) pour p = OO,
437*. Montrer que les espaces Li[0, 1] et h ne sont pas isomorphes.
2. Espaces des fonctions continues.
438°. Montrer que l’espace C(X) est de Banach pour tout compact X.
439°. Prouver la séparabilité de l’espace C(X ), où X est un compact
de R*.
440. On dira qu’une fonctionnelle linéaire F sur C(X) est positive si
F(x) 0 pour toutes les fonctions / £ C(X) positives. Montrer que toute
fonctionnelle linéaire positive F est continue et que sa norme est égale à F(l),
où 1 est la fonction identiquement égale à 1 sur X.
441. Montrer que toute fonctionnelle F € C'(X) peut être mise sous la
forme F = Fi—F2, où Fi et F2 sont des fonctionnelles positives (voir
exercice 440).
442*. Soient X un compact métrique, F Ç C'(X) une fonctionnelle posi­
tive (voir exercice 440). Pour tout compact K a X posons p(K) =
EXERCICES 187

= inf F((p) et pour borélien E c X, tu(E) = sup /i(K ). Montrer que //


1 /ÎTCE
est une mesure ff-additive.
443°. Calculer les normes des fonctionnelles suivantes sur C [—1, 1] :

a) F {f) = j f ( x ) d x ;
0

b) F (f) = J sgn xf(x)dx ;


-i

c) F ( /) = jf/(x )cb c-/(0 ) ;

d) F,(f) = / | , >'1~/ < ~ * > - 2/(0> ;

e) W ) = 1 ^ 7 ( 1 ) ;

f) W ) = / / W * - 5 TTsÎ / ( 4 ) '

444°. Représenter les fonctionnelles suivantes sur C[—1, 1] sous forme


d’une intégrale de Stieltjes et calculer leurs normes :
a) F (f) = / ( 0 ) ;

b) F (f) = j f ( x ) d x - 2 f ( 0 ) ;

c) F ( / ) = J .v/( x ) dx ;
0

d) F (f) = J f ( x ) d x - 2 j f ( x ) d x .
-1 0

445. Premier théorème de Helly. Montrer que la suite de fonctionnelles


î
F„(f) = Jf (x ) d g n(x), où € F[0, 1] converge ^-faiblement vers la fonc-
o
î
tionnelle F (f) = Jf(x)dg(x ), où g € F[0, 1] si et seulement si g«(*) —g(x)
o
en tout point de [0, 1] et si les variations des fonctions gn sont bornées dans
leur ensemble.
446*. Deuxième théorème de Helly. Soit M a V[0, 1].
Montrer que si toutes les fonctions de M possèdent une variation bornée
dans l’ensemble, alors M contient une suite partielle {gM (*)} convergeant en
chaque point de [0,1],
188 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. B

447. Soit <J) le sous-espace des polynômes de C[0,1]. Quelles sont les
fonctionnelles linéaires suivantes sur <p qui admettent un prolongement
d eg p \
( par p on désigne le polynôme Y dkXk ) :
*=o /

a) Fx(p ) = a0,
deg p
b) F*(P) = £ ak,
k=0
deg p
C) F3(p) = £ ( - 1 )kak,
k=0
N
d) Ft(p) = y cucik> où ick) est un vecteur fixe de R" ?
k=o
448°. Soit X un compact connexe. Montrer que la boule unité de l’espace
C(X) possède en tout deux points extrêmes.
449*. Montrer que les charges ponctuelles ± p X9 x £ X9 définies par la
formule (pX9 / ) = f (x ) sont des points extrêmes dans la boule unité de
l’espace C'{X).
450**. Théorètne de Stone-Weierstrass. Soient X un compact métrique,
A c C(X) une sous-algèbre fermée dans C(X) séparant les points (c’est-à-dire
quels que soient deux points distincts Xi et x 2 de X il existe une fonction
cp Ç A telle que (p(xi) (p(x2)) et contenant la fonction identiquement
égale à 1. Montrer que A = C(X).
451*. La proposition de l’exercice 450 est-elle vraie pour les algèbres
ne contenant pas l’unité ?
452*. Soit X un compact métrique linéairement connexe. Construire
une application continue de l’intervalle [0, 1] sur X .
453. Construire une application continue de l’intervalle [0, 1] sur le
carré unité.
454. Construire une immersion isométrique de lp(2, R) dans C[0, 1]
à l’aide d’une application continue de [0, 1] sur la sphère unité de l’espace
lP{2, R).
455. Montrer que les espaces C[0, 1]®C[0, 1] et C (D ), où □ représente
le carré unité de R2, sont isomorphes.
456*. Montrer que les espaces C(X)QC(Y) et C (X x Y ), où X et Y
sont des compacts quelconques de Rw, sont isomorphes.
457. Soit A : C(X) -*■ C{Y) un isomorphisme des espaces de Banach.
Montrer que A est de la forme (Af) (j) = a(y) f((p(y)), où a est une fonction
continue sur Y prenant les valeurs ± 1 et (p est un homéomorphisme de Y
sur X .
458. Montrer que l’espace de toutes les fonctions de la forme
f ( x ) + g ( y \ où / , gÇ C[0, 1] est fermé dans C (D ), où □ est le carré unité
de R2.
459**. Montrer que l’espace C [0 ,1] possède une base topologique dénom­
brable {/«(*)}, c’est-à-dire un système de fonctions {/ïCt)} tel que toute
§3] EXERCICES 189

fonction / Ç C[0, 1] se représente de façon unique par une série unifor­

mément convergente f{x ) = £ c„fn(x ).

460*. Montrer que le système de fonctions {e2ninx}, nÇ Z, n’est pas une


base topologique (voir exercice 459) dans l’espace CP[0, 1] de toutes les
fonctions continues sur [0, 1] vérifiant la condition /(O ) = / ( l ) .
3. Espaces des fonctions lisses.
461. Soit <Z)(N) l’espace des suites de support borné (c’est-à-dire des
suites dont seuls un nombre fini de termes sont non nuis). Pour toute suite
a = (ai, a2, . . . ) de nombres positifs, définissons la semi-norme pa dans
N) par l’égalité

Ac({*/i}) — S a&\Xk\>
k—1
a) Montrer que le système de semi-normes pa fait de <Z)(N) un espace
localement convexe non métrisable complet.
b) Décrire la convergence dans cet espace.
c) Montrer que pour tout domaine Q il existe dans <7)(Q) un sous-
espace fermé homéomorphe à <Z)(N).
462°. Soit A une application linéaire de l’espace <V(Ql) dans un espace
localement convexe L. Montrer l’équivalence des propositions suivantes :
a) A est une application continue ;
b) A est une application bornée (c’est-à-dire envoie un domaine borné
dans un domaine borné) ;
c) A est séquentielletnent compacte ( c’est-à-dire que cpn 0 pour n — °o

entraîne lim Aq)„ = 0


d) la restriction de A à tout sous-espace <Z)*(i2) de (D(Q) est continue.
463°. Montrer que <7)k {Q) est fermé dans <7){Q).
464. Soient K un compact dans un domaine Ù c R", {U,} un recouvre­
ment ouvert de K . Montrer qu’il existe des fonctions non négatives
(pi 6 (D(Q\ i = 1, . . . , N telles que
1) supp q>i d Ut pour tous les / ;
N
2) Y <fi{x) = 1 pour x Ç K.
/=i
La collection {<p,} est appelée partition de Vanité sur K.
465. Montrer que <Z>(Æ) est dense dans £(Q) pour tout domaine Q c R".
466*. Montrer que tout sous-ensemble fermé de Rw est ensemble des
zéros d’une fonction / Ç <5(R").
467*. Soit {c,,} une suite numérique quelconque. Existe-t-il une fonc­
tion / £ R) telle que f (n\ 0) = cm n — 0, 1,2, . . . ?
468*. Démontrer le théorème 30 du chapitre III pour tout n en défi­
nissant pour xÇR" des fonctions ipt et de <7)(Rn) telles que :
190 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. S

a) Vô(x) s* 0, y)ô(x) = pour 11x | | > ô, J \pô(x) dx = 1;



b) %n { x ) ^ 0, %;v(>) = 1 pour \\x\\ ^ N.
469°. Indiquer les fonctions appartenant à l’espace c5(R) :
a) / ( * ) = ^ ^ N ;
b) / ( * ) = e* ;
C) f (x ) = \ X \ ;
d) f ( x ) = sin x/x ;
pour A" S* 0,
e) / ( x ) = |f 0
l e1* pour x< 0;
[ 1/ijci pour X ?£ 0,
f ) /(x ) = j
l 0 pour x = 0.
470°. Indiquer les fonctions appartenant à l’espace S( R) :
a) f (x ) = ex ; c) e-* 2 ;
b) f (x) = 1/(1+x2) ; d) xke~x\ A: naturel.
471°. Montrer que la dérivation d/dxi et le produit par une variable
indépendante Xi sont des opérateurs continus dans les espaces '©(R"),
S( R"), <5(R«).
472. Montrer que si / £ (D(Q\ g € S(Q), alors fg 6 <7)(Q). L’applica­
tion bilinéaire
àe '©(fi)X<5(fi)dans (D(Q)
a) est-elle continue en chaque variable ?
b) est-elle continue en l’ensemble des variables ?
c) est-elle séquentiellement continue en l’ensemble des variables (c’est-
à-dire que f n — /d a n s <D(Q) et gn~+ g dans &(Q) entraînent-ils que f ngn fg
dans sD(Q)) ?
473°. Montrer que la suite f n = nx/(n2+ x 2) tend vers 0 dans <5(R).
474°. Soit / une fonction bornée indéfiniment différentiable sur la droite.
La multiplication par / sera-t-elle un opérateur continu
a) dans '©(R), d) de R) dans S(R),
b) dans S( R), e) de '©(R) dans <5(R),
c) dans c5(R), / ) de S( R) dans Ô(R) ?
475*. a) Désignons par G(R2) le sous-espace de c5(R2) constitué des
fonctions g possédant la propriété suivante :
g (x + m 9y + n ) = e2nimyg(x9y)9 m ,n £ Z.
Montrer que l’opérateur A défini par la formule
Af(x, y) = £ f { x + k ) e - 2niky
k 6 Z

est un opérateur de S( R) dans G(R2).


b) Construire un isomorphisme entre l’espace S(R”) et le sous-espace
G(R2w) c c5(R2") formé des fonctions g telles que
g (x + p , y + q ) = é^pygix, y), x9y Ç R”, p 9 q 6 Z".
EXERCICES 191

476**. L’espace <7)(Tn) des fonctions indéfiniment différentiables sur un


tore «-dimensionnel T" ^ Rn/Zn se définit comme l’ensemble des fonctions
cp sur T" telles que les fonctions 0 ( h 9 . . . , / „ ) = (p{e2nitl, . . . , e2nitn) sur
R" appartiennent à <5(R"). Prouver les isomorphismes

® ( ï m)®(D(Tn) « (DÇ£m)Q<DÇln) % ©(T*+").

477°. a) Soit / g '©(R'1). Montrer que la suite généralisée f t(x) =


_ f(x+ty)-f(x) a^met pQur tQUt y çifcn une limite dans (D(Rn) pour / 0.
b) Soit / Ç <5(R"). Montrer que pour tout y Ç R" la suite généralisée
f t(x) = admet une limite dans S(Rn) pour t 0.

478*. Soit {<5*} une suite de nombres positifs telle que la série Y
k=î
converge. Définissons une suite de fonctions {/„} sur la droite en posant
X

fo(x) = sgn x 9f n(x) = y - Jf n-i(x) dx pour n 1. Montrer que la suite


x <5n
f n converge uniformément vers une fonction / Ç &{R) possédant les pro­
priétés suivantes :
oo

a) / (x) = —1 pour .v < 0, f(x ) = + 1 pour x > £ ôk ;


b) \f« \x )\ < 2«(ôx . . . ô,,)-1 V* € R.
479*. Soit L un espace dénombrablement normé muni d’un système
de semi-normes {/?&} et dans lequel tout ensemble borné pour la semi-
norme pk+i est précompact pour la semi-norme /?*.
a) Montrer que L possède la propriété de Heine-Borel.
b) En déduire que les espaces (Dk {&)> S(Q) et S(Rn) possèdent aussi
cette propriété.
480*. Soient L un espace localement convexe, Q un domaine de R".
Par ô(Qy L ) on désigne l’espace des fonctions vectorielles indéfiniment
différentiables définies sur Q et à valeurs dans L. Si { p a }a e a est un système
de semi-normes définissant la topologie de L, alors la topologie de S(Qy L )
est définie par le système de semi-normes /?*/<*, où K est un compact dans
Q, l = (/i, . . . , / „ ) un multi-indice, a £ A :
P k i *(<p ) = sup p * ( d l( p ( x ) ) .
x(LK

Montrer que S(üy L ) est un espace localement convexe complet, métri-


sable si L l’est.
481*. Soient un domaine de R", Ü2 un domaine de Rm, Q 1X&2 c
cz R",+rt leur produit direct. Dans les notations de l’exercice 480 prouver
les isomorphismes :

&{Q1y&{Q2)) %Ô{Q1XÜ2) «<


5(fl2,<5(ûl)).
192 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

482*. Montrer les isomorphismes :


S ( Ü 1) ® S ( Ü 2 ) « < 5 ( £ i X £ 2) % &(Q i )<§6{Ü2).
483**. Formuler et prouver les analogues des propositions des exer­
cices 480, 481 et 482 pour les espaces <1)(Q) et S^R").
4. Distributions.
484°. Montrer que les fonctionnelles suivantes sur <Z)(R) sont des dis­
tributions singulières et trouver leurs supports :

a) (<Z>— , <p) = v.p. J àx ;


—oo

b) <p) = v-P- J <P(K)~T~ -- dx ;


— OO

0 ( Z > <p) = v.p. ï dx ;


—oo

js / st\ cos k x \
d) \ P —£ - ’ <P) = V-P- J-OfO -cos^ ^ 9 ( x/ )sd ,x
kx

|par v.p. J on désigne la valeur principale au sens de Cauchy :

485. Dans les hypothèses de l’exercice 484 d) trouver la limite <J)C ~


pour k -►oo.
486°. Montrer que l’espace <Z)(R) des fonctions de base est plongé dans
l’espace (D'(R) des distributions.
487°. a) Soient / € Li(R, dx) et f £(x) = Montrer que lim f £
e\0
OO
existe dans l’espace <Z)'(R) et vaut c •Ô(x), où c = J f(x )d x .
-OO
b) Prouver les relations

lim — e~x2/e = y / n ô(x), lim — — = n ô(a).


e^o y/e cxo ** + £2

488. Prouver l’existence des limites lim —^-r- dans ^Z)'(R)*


e\0 x± le
489. Calculer lim ^sin j x dans l’espace (D'{R).
490°. Etablir l’existence de lim sin (xjs) dans l’espace 'Z)'(R)-
e\0
EXERCICES 193

491°. Supposons que deux fonctions / et g localement sommables sur


un domaine Q c R" définissent la même distribution régulière ^c’est-à-dire

que Jf(x)cp(x)dx = Jg(x)cp(x)dx pour tous les 99 Ç 0 ( 0 ) ).


Q Û J
Montrer que / e t g sont confondues presque partout sur Q.
oo
492°. Montrer que la fonction de Dirac définie par J ô(x) cp(x) dx = 99(0)
n’est pas régulière.
493. Les distributions sur un tore n-dimensionnel T" se définissent comme
des fonctionnelles linéaires continues sur l’espace <7)(T") (voir exercice
476). Montrer que la série de distributions régulières £ e2nikî(t Ç R", kt =
= k iîi+ . . . + k„tn ; la sommation étant étendue à tous les k £ Z n)
converge dans <7)'(Tn) vers la distribution ô(t) définie par J ô(t) 9o(t) dt =

= -KO).
494°. Montrer que toute distribution sur le tore T" (voir exercice 493)
possède un ordre fini (c’est-à-dire se prolonge en une fonctionnelle linéaire
continue sur l’espace C^T”) des fonctions fc-différentiables sur Tn pour un
certain k ).
495. Montrer que la distribution F définie sur la droite par (F, 99) =
= Y 9:(k\k ) ne possède pas un ordre fini.
k=0
496°. Quel est l’ordre de la fonction de Dirac ?
497. De quel ordre est la distribution <J) — (voir exercice 484) :
a) sur l’intervalle ] —1 ; 1[,
b) sur l’intervalle ]1, 2[ ?
498. Prouver Yidentité de Sokhotski ■ = ^) — 4-ni ô(x).

499. Montrer que les fonctions — — sont d’ordre 1 sur tout domaine
borné de la droite contenant 0.
500. a) Soient L un espace localement convexe, L' le dual de L muni
de la topologie ^ -faible. Montrer que toute fonctionnelle linéaire continue
F Ç (L')' est de la forme F ( / ) = f((p), où 99 Ç L.
b) Montrer que les distributions régulières sont denses pour la topologie
-faible dans les espaces ô'(Q \ <D'(Q) et 5'(R").
501°. Trouver le support et l’ordre des distributions
1
a) 99 J |x ! (p'(x) dx ,
-i
1
b) 99 w . J sgn xcp'(x) dx .

13
194 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

502*. Soit ç> 6 ).


a) Montrer que la fonction

MX) = a ; . ) - 1/ x * - \( x ) d x

définie pour Re A 0 admet un prolongement analytique au demi-plan de


gauche.
b) Montrer qu’à A Ç C fixe la correspondance <p ■ -/^(A) est une dis­
tribution (que l’on désigne généralement par A^fr 1/T(A)).
c) Calculer la distribution définie plus haut pour les valeurs A = —ny
ii = 0, 1, 2, . . .
503*. Soit f ( x , y ) une fonction lisse réelle sur le plan. Définissons la
distribution Fc € O ' (R2) par la formule \FC, <p) = |' <p(x, y) clx dy.
/(x.h^c
dF F —F
a) Montrer que si existe = lim — £cette distribution est con-
de £ —* o «
centrée sur l’ensemble / (x, y) = c.
dF
b) Montrer que existe si le gradient de / ne s’annule pas sur la
droite / ( x , y) = c.
dF
c) Exprimer —— sous forme d’une intégrale curviligne.
504**. On définit une distribution Fc £ ^ '(R 3) par la formule (Fc, cp) =
- m <p(x9y, z) dx dy dz. Montrer que existe et exprimer Fc
x2+y2^22+c
par des intégrales de surface.
505*. Théorème du noyau. Montrer que toute application linéaire con­
tinue A : (D(Qi) — est de la forme
( Af ly <po) - J K(x, y) 99i(x) <p2(y) dx dy,

o ù X 6 ^ ( f i i X Û 2).
506. On se place dans les hypothèses de l’exercice 505 et l’on suppose
de plus que Qi = Q2 = R. Définir la forme générale des distributions
K £ T)\R ?) sachant que A
a) est une injection canonique de (D(R) dans T)'{R) ;
b) est de la forme 90 »-*• cp{a)*àb.
5. Opérations sur les distributions.
507°. Calculer les dérivées des distributions suivantes :
a) sgn x ;
b ) «W = { ° pour
l 1 pour ;t > 0 ;
c) [x]9 partie entière de x.
508°. Calculer les dérivées secondes des distributions suivantes :
a) 1*1 ; c) | sin x | ;
b) e~aW d) sin x*e~\x+aK
EXERCICES 195

509. Prouver les égalités :


a) ô(x) X <50) = <5(-V, y) ;
b ) ô(«(.x)XÔW(>,) = ^ r ô (x ^ );

= P ourfeO )W ).

d) J <f(x,y)dy =
— oo
J

(x,y)dy, <pt<7){R2).
oo

510°. a) Montrer que la distribution FÇ (D'(R) dont la dérivée F' est


nulle est constante.
b) Montrer que toutes les solutions distributionnelles de l’équation
a F — 0 sont proportionnelles à la fonction de Dirac.
511*. Montrer que toute distribution sur la droite de support au point
R est de la forme àa{ x \ où P est un polynôme.
512. Supposons que g Ç <5(R) définit une bijection de la droite sur elle-
même et soit h £ <5(R) l’application réciproque. Exprimer la fonction
<5'(g(A;)) au moyen de ô(x) et de ses dérivées.
513. On dit qu’une distribution F sur une droite est homogène de
degré (2, s), où A Ç C, e = 0 ou 1, si F(tx) = \ t \* (sgn t)e F{x) pour t ^ 0.
Montrer que les fonctions suivantes sont homogènes et trouver leur
degré d’homogénéité :
a) F ( x) = | x \ \ Re A > - l ;
b) F(x) = sgn x ;
c) F(x) = ô(x) ;
d) F(x) = ( p — (voir exercice 484) ;
e) F(x) = ô'(x).
514. Montrer que toute fonction homogène de degré ( A , e) sur la droite
(voir exercice 513) est solution de l’équation différentielle xF' = AF.
515**. Montrer que pour tous les A Ç C, e = 0, 1, il existe exactement,
à un facteur numérique près, une distribution homogène de degré (A, e)
sur la droite.
516*. Montrer que les constantes sont les seules distributions sur la
droite invariantes par translation.
517*. Soit F une distribution sur le plan invariante par translation le
long de Taxe Ox.
a) Montrer qu’il existe une distribution / sur la droite telle que
■/, <p) = ( f , J ?(x, y ) d x \
\ R /
b) Exprimer F sous forme d’un produit direct.
518*. Soit F une distribution sur le plan de support l’intervalle [0, 1] de
l’axe Ox.
196 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

a) Montrer qu’il existe un nombre N et des distributions / 0, / i , . . / v


sur la droite telles que

(F, y) = £ (fi, \
1=0 \ V y=o/*

b) Formuler cette proposition en termes de produit direct de distribu­


tions.
519*. Montrer que la distribution régulière f ( x ) = exp(/e*) appartient
à S'(K) mais que sa dérivée distributionnelle n’est pas confondue avec
f ' ( x ) = iexé e\
520. Résoudre l’équation sin x*/(x) = 0 au sens des distributions sur
la droite.
521*. Soit F une distribution de R", invariante par les rotations de R",
et telle que F(x ) = 0. Montrer que (F, 90) = c j<p(x)do(x),
où c est une constante et a l’élément de volume sur la sphère S r de rayon
R de R".
522. Soit F une distribution sur la droite telle que :
a) F (x + 1 ) = F(x) ;
b) e2”*xF(x) = F(x).
Montrer que F(x) = c Y à(x—k).
k£Z
523. Montrer que toute distribution F sur la droite vérifiant l’équation
F \x ) = a(x) F(x)+b(x) a, b £ <5(R) est régulière (donc confondue avec la
solution ordinaire de cette équation).
524**. Soit F une distribution de R" dont toutes les dérivées partielles
d kF
j—j; , 1 ^ i^ n ; 0 ^ k ^ r , appartiennent à F 2(RW
, dx). Montrer que F
est confondue presque partout avec une fonction de la classe C^R") pour

525*. Sous quelle condition imposée aux coefficients {c„} la série


£ cnelninx converge-t-elle dans O'(R) ?
ne z
526. Calculer les sommes des distributions :
§ 4] EXERCICES 197

527. Peut-on définir la multiplication sur <7)'(K) de telle sorte qu’elle


soit continue en chaque variable et coïncide avec la multiplication ordinaire
par des fonctions régulières ?
528*. Calculer les dérivées distributionnelles :

» £ + £ )■ .< » •+ * ;

529. Soit <J) un polynôme de n variables. Définissons la distribution


ô(<J)(x)) dans Rwcomme la limite (si elle existe de la suite q>k(0(x)), où { ^ }
est une ô-suite de <7)(R). Calculer ô(0(x)) dans les cas suivants) :
a) n = 1, <P(x) = x2+ p x + q ;
b) n = 2, V ix, y) = x2+ y 2- 1 ;
c) n = 2. y) = x2- y 2 ;
d)* n = 3, <J)(x, y, z ) = x2+ y 2—z2.

§ 4. Espaces hilbertiens

1. Géométrie de l ’espace hilbertien.


530. a) Montrer que la correspondance L — L construite dans le
paragraphe 1 du chapitre III de la « Théorie » définit un foncteur covariant
de la catégorie des espaces préhilbertiens dans celle des espaces hilbertiens.
b) Montrer que L peut être défini comme un objet universel dans une
catégorie convenable.
531°. Montrer que le système de fonctions e„(x) = e2ninx, n £ Z, est
une base hilbertienne de L2([0, 1]).
532*. Appliquer le processus d’orthogonalisation à la suite de monômes
1, x, x2, . . . dans les espaces hilbertiens suivants :
a) I 2( [ - l , 1], dx) ;

c) L2([0, co), e~xdx) ;


d) L i { \ oo[, e~x2dx).
533. Appliquer le processus d’orthogonalisation à la suite de monômes
1, z, z2, . . . dans les espaces préhilbertiens de polynômes munis des produits
scalaires suivants :
a) (P, Q) = JJ P(z)Q(z)dxdy ;
\z\ R

b) (P, Q) = JJ P(z) Q(z)e~W2dx dy.


C
198 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

534*. Représenter par un produit scalaire la fonctionnelle linéaire


Fx( f ) = f ( x ) sur les espaces de l’exercice 533.
535*. Montrer que les complétions des espaces préhilbertiens étudiés
dans l’exercice 533 sont composées de toutes les fonctions analytiques de
carré sommable pour la mesure dx dy sur un disque de rayon R dans le
cas a), et sommables pour la mesure e~\z\2dx dy sur le plan dans le cas b).
536. Trouver les coefficients du développement des fonctions suivantes
par rapport à la base de l’exercice 531 :
a) f (x ) = sgn (2x—1) ;
b) / ( * ) = e * ;
c) * f ( x ) = Bk(x), où {5*} est une suite de polynômes de Bernoulli,
définie de façon unique par les conditions :
1) B'k(x) = IcB^xÇx) ;
2) Bk(0) = Bk(l) pour le > 1 ;
3) B1(x) = . v - | .
537*. Montrer que l’orthocomplément du système de fonctions en(x) =
= e2ninx, n 6 Z, dans l’espace L2([tf, b]9dx) est :
a) nul pour |fe—a\ ^ 1 ;
b) différent de 0 pour \b—a\ > 1.
538*. Soit B0 l’espace des polynômes trigonométriques (c’est-à-dire
des combinaisons linéaires finies des fonctions e"*, ^ € R). Munissons B0
du produit scalaire
A

tf , g ) = üm ~ f R x )W )d x .
A —►+ o °
—A

a) Montrer que l’espace hilbertien correspondant B n’est pas séparable


et possède une base hilbertienne { ^ J a ç r qui a la puissance du continu.
b) ** Montrer que B contient l’espace des fonctions continues quasi
périodiques, c’est-à-dire l’adhérence de B0 pour la norme uniforme ||/ ü =
= sup |/ ( x ) |, mais n’est pas confondu avec lui.
* €R
539*. Soit p une mesure sur la droite définie par p(A) = card A (le
nombre de points de A). Montrer que jL2(R, aO n’est pas séparable et est
isomorphe à l’espace de l’exercice 538.
540. Montrer que L2 [a , b] contient des systèmes orthonormaux
complets constitués de :
a) polynômes ;
b) fonctions en escalier ;
c) polynômes trigonométriques ;
d) fonctions contenues dans un sous-espace dense donné à priori.
§ 4] EXERCICES 199

541. Le système de fonctions de Haar {<pmn}9 m £ N, 1 n ^ 2m, se


définit par
2>m/2 si n - 1 _ _ n—1/2
2m ~~~ X ^ 2m
71-1/2 =< Y < n
_2"’/2 si 2m A 2m’
„ [n -l nr
0 si
X * [ 2m ’ 2m[ *
Montrer que ce système est une base orthonormale dans L2(]0, 1[).
542. Le système de fonctions de Rademacher {<pm(.x)}, m € N, se définit
par (pm(x) = ( — où [ ] représente la partie entière d’un nombre.
a) Montrer que le système de Rademacher est orthonormal mais pas
complet dans L2(]0, 1[).
b) Montrer que le système de fonctions de Walsh défini par
<pmi , . • q>mn(x) = <pmi(x)- . . . -<Pmn(x)9 où < m2 < . . . < mn, et cpm.
sont des fonctions de Rademacher, est orthonormal et complet dans
L2(] 0, 1[).
543°. Trouver dans l’espace hilbertien L2(]0, 1[) l’orthocomplément
des ensembles suivants de :
a) polyhômes de x ;
b) polynômes de x2 ;
c) polynômes de terme libre nul ;
d) polynômes de somme de coefficients nulle.
544°. Dans l’espace préhilbertien C[—1, 1] des fonctions continues sur
1 ___
[ —1,1], muni du produit scalaire ( / , g) = j f ( x ) g ( x ) d x , trouver
l’orthocomplément des espaces de :
a) fonctions nulles pour x ^ 0 ;
b) fonctions nulles en x = 0.
Le théorème du complément orthogonal est-il vrai dans ces cas ?
545°. Calculer les angles du triangle dont les sommets sont les points
fi{x) = 0 , / 2(x) = hfs(x) = x de L 2( ] - U 1[).
546. Soit et la fonction caractéristique de l’intervalle [0, t]9 1 2= 0.
Trouver les angles de deux cordes de la courbe et dans L2(]0, °°[) dans le
cas où ces cordes ont
a) une extrémité commune et des sens différents ;
b) une extrémité commune et le même sens.
547. a) Montrer que dans tout espace préhilbertien on a l 'identité du
parallélogramme :
I I * —j | l 2+ ! l * + j l i 2 = 2 | | x | | 2 + 2 | | ^ | | 2.

b)* Montrer que tout espace vectoriel normé sur R ou C, dans lequel
cette identité a lieu, peut être muni d’un produit scalaire tel que |lx ||2 =
= (*> *)•
200 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

548. Montrer que dans un espace hilbertien complexe

a) (x* y) = 4r Y. || x + e 27tik/Ny\\2e2nik/N pour N 3 ;


^ k=1
2*
b) (x, y) =
o
J \\x + e iey\\2eiddd.
549. Soit dans un espace hilbertien H une famille de vecteurs {x/?}
telle que ||x„|| = 1, (*„, xm) = c pour m ^ n. Montrer que la suite {*„}
converge faiblement.
550. Soit {*„} un système orthogonal de vecteurs. Montrer que les
conditions suivantes sont équivalentes :
a) Yj xn converge fortement ;
n

b) Y Xn converge faiblement ;
n

, £ |l * „ ||2 converge.
CJ n

551°. Soit S un sous-ensemble quelconque dans un espace hilbertien //.


Montrer que (S,±)-L est confondu avec l’adhérence de l’enveloppe linéaire
de S.
552. Soient L un sous-espace d’un espace hilbertien //, / 0, une fonction­
nelle linéaire continue sur L . Montrer que fo se prolonge de façon unique à
H avec préservation de la norme.
2. Opérateurs dans l’espace hilbertien.
553°. a) Montrer que tout opérateur A dans un espace hilbertien com­
plexe H se représente de façon unique par A = B + iC , où 2? et C sont des
opérateurs hermitiens. (On écrit parfois B = Re A, C = Im A .)
b) Vérifier que A est normal si et seulement si Re A et Im A commutent.
c) Montrer que l’opérateur A est unitaire si et seulement si il est normal
et (Re ^ )2+(Im A)2 = 1.
554. Montrer que
a) tout opérateur P, dans un espace hilbertien tel que P 2 = P* = P,
est un orthoprojecteur, c’est-à-dire un projecteur sur un sous-espace
fermé Hx parallèlement à son orthocomplément H2 ;
b) tout opérateur 5, tel que S~x = S* = S, est un réflecteur orthogonal
dans un sous-espace.
555. Montrer les égalités \\A*A\\ = \\AA*\\ = \\A\\2 = \\A*\\2 pour
tout opérateur borné A dans un espace hilbertien H.
556. Soient A un opérateur positif dans un espace préhilbertien //,
x un vecteur arbitraire de H.
a) Montrer que la suite de nombres a(k) = ln ( Akx , x ) est convexe,
c’est-à-dire que a ^ ma(k) + aV)
b) Montrer que ||^ x ||2 Qa(x )-\\A\\, où Qa(x) = (Ax, x).
§4] EXERCICES 201

557. Soit {y4„} une suite bornée monotone d’opérateurs dans un espace
hilbertien H. Montrer l’existence de s- lim An.
n —►oo
558. Soient H± un sous-espace fermé dans un espace hilbertien H ,
H2 = P, un orthoprojecteur sur Hl9 A , un opérateur dans Zf. Exprimer
les assertions suivantes sous forme de relations algébriques entre A et P :
a) Hi est invariant par A ;
b) Hi et H2 sont invariants par A .
559. On dit qu’un couple (Li, L2) de sous-espaces de dimension finie
d’un espace hilbertien H (sur R ou sur C) est congru à un couple (Afi, M 2)
s’il existe un opérateur unitaire C/ dans H qui applique L\ dans Afi et L 2
dans Af 2. Les conditions nécessaires de congruence sont dim Li = dim Afi,
dim L2 = dim M2. On admettra que ces conditions sont satisfaites. Soient Pi
un orthoprojecteur sur Z* <2/ un orthoprojecteur sur Af,*, i = 1, 2.
a) Supposons que dim L\ = dimAf/ = 1. Montrer qu’une condition
nécessaire et suffisante de congruence des couples (Li, L2) et (Mu M 2)
dans un espace réel est l’égalité des angles des vecteurs engendrant ces
espaces.
b) Exprimer l’angle des vecteurs engendrant les espaces Li et L2 en
fonction des projecteurs Pi et P2.
c) Etablir un critère de congruence de deux couples de sous-espaces
de dimension un d’un espace complexe.
560. Dans les notations de l’exercice 559 supposons que Ai, . . . , A„, . . .
sont les valeurs propres de l’opérateur P iP 2Pu
a) Montrer que Af sont des réels compris entre 0 et 1.
b) Montrer que le nombre de A/ non milles est k = min (dim Lu dim L2).
Rangeons-les dans l’ordre de décroissance et posons (pi = arccos \ / % 9
i = 1, 2, . . . , k. Les nombres cpt s’appellent angles des sous-espaces L\
et L2.
c) Si dim Li = 1 et dim M i = 1, l’angle cpi de Li et de L 2 et l’angle y i
de M i et de M 2 sont uniques. Montrer que les couples (Lu L 2) et (Af 1, Af 2)
sont congrus si et seulement si <pi = yu
d) * Prouver le critère général de congruence : le couple (Lu L 2) est
congru au couple (Af 1, Af2) si et seulement si les angles de Li et de L2 sont
égaux aux angles respectifs de Af 1 et de Af 2.
e) On appelle écart entre les espaces Li et L 2 le nombre ||P i—P2II.
Exprimer ce nombre en fonction des angles de Li et L2.
561°. Montrer que pour qu’un opérateur U € Jl(Hu #2 ) soit unitaire
il est nécessaire qu’il applique toute base hilbertienne de Hi dans une base
de H2 et suffisant qu’il applique une certaine base de Hi dans une base de H2.
562°. A étant un opérateur quelconque dans un espace hilbertien, montrer
que :
a) (im A)-1 = ker^* ;
b) (ker A)-1 = (im A*)
(la barre désigne l’adhérence).
202 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

563. Supposons qu’une suite d’opérateurs {A„} dans un espace hilbertien


H converge faiblement vers A, et, de plus, que \\A„x|| -*■ \\Ax\\ pour tout
x £ H . Montrer que {A„} converge fortement vers A. Cela signifie en parti­
culier que pour les suites d’opérateurs unitaires il y a identité entre la
convergence forte et la convergence faible vers un opérateur unitaire.
564. Soit £ {H ) l’algèbre des opérateurs bornés dans un espace hilbertien
H. Montrer que tout automorphisme de J2(H) commutant avec l’opération
de conjugaison est de la forme A UAU~\ où U est un opérateur unitaire
dans H .
565*. Trouver tous les idéaux fermés pour la norme dans l’algèbre Jl(H)
(voir exercice 564) pour un espace hilbertien séparable H.
566. Déduire du théorème de Courant le principe d'interposition suivant.
Soient A un opérateur hermitien compact dans un espace hilbertien H, Hi,
un sous-espace fermé de codimension 1 de H (c’est-à-dire dim = 1), P,
un orthoprojecteur sur H\. Alors les valeurs propres {A/} de l’opérateur A et
celles {///} de l’opérateur P AP, rangées comme dans le théorème de Courant,
sont telles que
A_1 < fl-i A_2 < ... 0 ... / i 2 <2 ?.o <2 P l <2 Al .

567*. a) Montrer que tout opérateur positif A dans un espace hilbertien


possède une racine carrée positive B qui peut être obtenue comme la limite
forte d’une suite Bn définie par la condition initiale B0 = 0 et par la formule
A —B 2
de récurrence Bn+1 = Bn-\----- = = .
2V O II
b) Montrer que la racine carrée positive B d’un opérateur positif A est
unique.
568. a) Montrer que dans un espace hilbertien de dimension finie H tout
opérateur A peut se mettre sous la forme A = RU et A — VS, où R et S sont
des opérateurs positifs, et U et V, des opérateurs unitaires. Cette décomposi­
tion est dite décomposition polaire de A. (Si dim H = 1 elle se ramène à
l’écriture d’un nombre complexe a sous la forme re'*.)
b) Montrer que R et S se définissent de façon unique à l’aide de l’opéra­
teur A. Ceci est-il valable pour U et V ?
c) Vérifier que l’opérateur T de translation unilatérale dans /2 n’admet
pas de décomposition polaire au sens du n° a ).
569. Soient U un opérateur dans un espace hilbertien H, Hi, l’orthocom-
plément de ker U, H2, l’adhérence de im U. On dit qu’un opérateur U est
partiellement isométrique s’il applique isométriquement H i sur H2. Exprimer
cette propriété en termes d’orthoprojecteur P i et P2 sur H i et H2.
570. Soit A un opérateur dans un espace hilbertien H ; montrer que A
se représente de façon unique sous la forme A = RU, où R est un opérateur
positif et U un opérateur partiellement isométrique (voir exercice 569) tel
que ker U = ker A. Cette représentation s’appelle aussi décomposition polaire
de A. (Comparer avec l’exercice 568.)
571. On dit qu’un opérateur A est un opérateur de Hilbert-Schmidt si la
série £ 11Axp 112 converge dans une base hilbertienne {xp}p $b•
P£B
EXERCICES 203

a) Montrer que si A est un opérateur de Hilbert-Schmidt, alors la quantité


/ \ 1/2
\\A\\2 = a II Axp|| ) ne dépend pas du choix de la base et définit sur
l’espace JL2(H) des opérateurs de Hilbert-Schmidt une norme majorant la
norme ordinaire d’un opérateur.
b) Montrer que la norme || • ||2 est engendrée par le produit scalaire
(A, B)x .(h) = y (dyy, Byv)H, où {yv}yzr est une base quelconque de H.
y <r
c) Montrer que tout opérateur de Hilbert-Schmidt est compact.
d) Construire un isomorphisme de l’espace Jl2{H) sur le produit tensoriel
hilbertien de H par H '.
e) Montrer que tout opérateur de Hilbert-Schmidt dans L2(X, p) est un
opérateur intégral de noyau K Ç L2(X x X , pXp).
572. On dit qu’un opérateur A d’un espace hilbertien H est nucléaire s’il
se représente sous la forme A = BC, où B et C sont des opérateurs de
Hilbert-Schmidt.
Montrer que
a) si A est un opérateur nucléaire, alors pour toute base {yy}Y€ r de H la
série £ ( Ayv, yY) converge et sa somme ne dépend pas du choix de ladite
base ; cette somme s’appelle trace de l'opérateur A et se note tr A ;
b) si A est nucléaire et B un opérateur borné, alors AB et BA sont des
opérateurs nucléaires et tr AB = tr BA.
c) L’ensemble de tous les opérateurs nucléaires forme un espace de
Banach pour la norme || • ||i définie par ||i4|| = tr R, où A = RU
est la décomposition polaire de A.
d) Supposons que JC{H) est l’espace des opérateurs compacts dans H
muni de la norme ordinaire. Montrer les isomorphismes : JC(H)' ^ J>i(//),

573. Trouver les valeurs et les vecteurs propres de l’opérateur intégral A


î
de L2[0 ,1] défini par la formule ( A f ) ( x ) = J K(x,y) f ( y ) d y si
o
a) K(x , y) = cos 2n{x—y) ;
b) K(x , y) = min (x, y).
574*. Soient H un espace hilbertien, X un ensemble de mesure //. On dit
que les vecteurs unitaires {!*}* ^x d e//form ent une base continue (ou cohé­
rente ou encore saturée) si pour tout f Ç H la fonction x ( |, Çx) est
/^-mesurable et
i mi 2 = Jl(sfc, èx)\2dfi(x).
X

a) Construire des bases continues dans les espaces de l’exercice 533.


b) Montrer que l’application | h . ( |, £x) est une isométrie de H dans
L2{X,p).
c) Montrer que dim H = fJt(X).
204 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

d)** Prouver que tr A = f (A£x, £x) dju(x), où A est un opérateur


x
nucléaire.
575**, Soit A un opérateur intégral nucléaire de l’espace L2[0, 1] de
noyau continu K(x , y). Montrer que
î
tr A = J K(x , x) dx .
o
CHAPITRE 4

TRANSFORMATION DE FOURIER
ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE HARMONIQUE

§ 1. Produits de convolution sur un groupe commutatif

1. Produits de convolution des fonctions de base.


576. Soient G un groupe fini, K un corps.
a) Montrer que le centre de K[G] est composé des fonctions a £ K[G]
telles que a(gh) = a{hg), V K Vg 6 G.
b) On appelle classe d*éléments conjugués de G un ensemble de la forme
Ch = {ghg~\ g € G}. Montrer que le nombre des classes distinctes d’élé­
ments conjugués de G est égal à la dimension du centre de K[G].
c) On sait que l’algèbre K[G] est commutative. En est-il de même du
groupe G ?
577. Désignons par Cn un groupe cyclique d’ordre n.
a) Montrer que C[C„] est isomorphe à la somme directe de n exemplaires
du corps C.
b) En est-il de même du corps R ?
578*. Montrer que R ^ ] et R + R + M a t2 R sont isomorphes.
579*. Montrer que l’injection canonique de G dans K[G] est un objet
universel pour la catégorie des applications cp du groupe G dans des AT-algè-
bres unitaires associatives telles que q>(gig2) = <p(gi) (p(g2), <p(1) = 1. (On
appelle morphisme d’un objet cp: G — A dans un objet y): G — B un
homomorphisme %: A B tel que le diagramme

soit commutatif.) Peut-on s’affranchir de la condition ç?(l) = 1 ?


580. Expliciter le produit de convolution des fonctions caractéristiques
de deux intervalles fermés de L\( R, dx).
581°. Supposons que G = R" ou T". Montrer que la convolée de deux
fonctions bornées de Li(G, p) est une fonction continue.
582. Calculer la convolée / i * / 2 dans Li(R,dx) si
206 TRANSFORMATION DE FOUR1ER ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE [CH. 4

a ) /i( x ) = 1/(x2+ a 2), f 2(x) = 1l(x2+ b 2) ;


b) M x ) = f 2(x) = e ~ ^ b.
583°. Soient <p une fonction de R” à support borné k fois continûment
différentiable,/, une fonction deLi(R", dx). Montrer que la convolée (p^f
est aussi k fois continûment différentiable.
584. Soit L un espace de Banach de fonctions sur un groupe G muni
d’une norme || •Wl telle que
1) \\T(a)f\\L = ||/H l> où T(a) est l’opérateur de translation : T(à) f(x) =
—f ( x + a ) ;
a) \\T(à)f—f \ \ L Opourtf — OdansG.
Montrer que l’opérateur S(<p)9 (p ÇL\{G , pi) applique l’espace L dans
lui-même et possède sur cet espace une norme ^ IMUr
585. On dit qu’une suite de fonctions {/*} sur un espace topologique X
muni d’une mesure borélienne p est une ô-suite pour un point a 6 X si
1) fk(x) ^ 0 sur X ;
2) ffk(x)dy{x) = 1 ;
x
3) f fk(x)dp(x) — 0 pour k pour tout voisinage U du point a.
x\u
Montrer que les suites suivantes sont des ô-suites pour le point 0 £ R#I :
a)*/«(*) = kncp(kx\ où (p est une fonction borélienne quelconque sur R",
possédant les propriétés 1) et 2) ;
pour 11*11- s i ,
b )/.( * ) = {
o pour
11*11 > u
où {ck} est une suite convenable de constantes.
586. Soient G un groupe topologique commutatif, muni d’une mesure
invariante p9 {/-} une ô-suite pour un point a £ G (voir exercice 585), L, un
espace de Banach de fonctions sur G, vérifiant les conditions de l’exercice
584.
Montrer que S(fk) — T(à) pour k — <».
587. Supposons qu’une fonction cp définie sur Rn est confondue avec un
polynôme à l’intérieur d’une boule de rayon R et égale à 0 en dehors de cette
boule ; soit y) £ Za(R'2, dx) une fonction de support dans une boule de rayon
R,
Montrer que la convolée (p-ky a son support dans une boule de rayon
R + r et est confondue avec un polynôme dans la boule de rayon R—r.
(Toutes les boules sont centrées en 0.)
588*. Théorème de Weierstrass. Montrer que toute fonction continue sur
R” peut être uniformément approchée par un polynôme sur un compact
quelconque.
589. Soit / £ Ti(G, p). Montrer que *S(/) est un opérateur borné dans un
espace hilbertien Z,2(G, p). Calculer l’opérateur adjoint £ (/)* .
590. Soient f \ et / 2 des fonctions de Z,2(G, p). Montrer que la convolée
fi^rfn est définie et appartient à LC*(G9 p ).
§ 1) EXERCICES 207

591. Définissons l’opération * sur l’espace des fonctions sur un groupe


G en posant /* (* ) = / ( —x).
Montrer que
a) f i ^ f 2 = pour fi* f i 6 Li(G, p) ;
b ) ( / i ^ ) ( 0 ) = ( / 1, / 2) pour f i , f 2 £ L 2(G9p).
592. Définissons une fonction ek sur T" en posant ek(t) = e2mkt (k £ Z" est
un multi-indice, ht = kit i-f . . . + knt,).
Montrer que
***** = ek9 ek* e j = 0 pour k ^ j.
593. On appelle polynôme trigonométrique sur T" une combinaison linéaire
de fonctions ek définies dans l’exercice 592. Montrer que l’ensemble des
polynômes trigonométriques forme un idéal dans l’algèbre Li(Trt, dt).
594*. Construire sur le tore T" une ô-suite composée de polynômes
trigonométriques.
595. Montrer que l’ensemble des polynômes trigonométriques est
partout dense dans Ck(T") pour tout k.
596°. a) Expliciter les quatre premiers polynômes Bk(t) de Bernoulli de
l’exercice 536c).
b) Calculer sur [0, 1].
597*. Soient f i et f 2 des fonctions localement sommables dont les
supports sont bornés à gauche. On peut alors définir le produit de convolu-
tion / i * / 2 qui possède la même propriété. Calculer les produits de convolu-
tion :
a) [6(x)x*]*[d(x)xf>] ;
b) [eaxd(x)] * [é^*0(x)].
598**. Soient des nombres 19q ^ 1, r 1 tels que l / p + l / q —l/r = L
Montrer que
LP(G, p ) * L q(G9 p) c Lr(G9 p).2
2. Produits de convolution des distributions.
599°. Expliciter les convolées suivantes sur la droite :
a) ôa^ôb ; c) ô '* 0 (x ) ;
b ) da* 0 ( x ); d)ô'*l.
600°. Représenter par un produit de convolution l’opérateur de
n
différentiation L : /-*- Y ckf ( k\ ck étant des coefficients constants.
/c—0
601°. Prouver l’identité 1 = ( / , 1)*1 pour toute distribution
/ € <5'(R).
602°. Soit f l = yv[at bh f 2 = y[Ctd]. Calculer ( f i * / 2)". 1
603. Posons f ( x ) = f ( —x). Démontrer l’identité ( / i * / 2)~ = / i * / 2 »
où f i et f 2 sont des distributions dont l’une est à support compact.
604*. Soient f € S ' ( R"), y 6 S(Rn). La convolée /* ç > est définie par
f^(p = S((p)'f c’est-à-dire que </*ç>, y>) = </, Montrer que
a) / * 9 est une distribution régulière ;
208 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D’ANALYSE [CH. 4

b) (/* ? > )(* ) = { f , T ( - * W ) ;


c) (/* < ? )(* ) croît à l’infini pas plus vite qu’une puissance de \x\.
605*. Soient / Ç S'(Rn)9 <p Ç ô(Rn). La convolée (p est définie par
f^r(p = S((p)'f (comparer avec l’exercice 604). Montrer que
a) /■£ <Pest une distribution régulière ;
b) /* ? ( * ) = ;
€ c5(R") ;
d) l’opérateur *S(/): <5(R") — <5(R") est continu.
606*. Soit / € <Z)/(H'7)* Prouver la continuité de l’opérateur S ( f) :
Rn) - c5(Rw).
607. Soient <5(T") l’espace des fonctions indéfiniment différentiables sur
le tore T” (muni de la topologie de convergence uniforme de toutes les dé­
rivées), Ô'ÇÏ”) les espaces duals de distributions. Définir le produit de
convolution sur £'(Tn) et montrer que £ /(Tn) ^ £ ( T n) a <5(TW ).
608. Soit (Pn (0 = (sin(2AT+l)7r//sin7r/)2/(2iV'+1). Montrer que
lim 9?iv(/) = ô(t).
N-+OO
609. Montrer que l’espace des polynômes trigonométriques est dense
dans <£(T).
610. Même exercice pour <£(T,?).
611°. Ecrire les opérateurs aux différences suivants sous forme de produit
de convolution et calculer leurs limites pour h 0 :
a) Ahf(x ) = [ f ( x + h ) - f ( x - h ) \ /2 h ,
b) B hf(x ) = [ f ( x + h ) + f ( x - h ) - 2 f ( x ) ] / h \
612. a) Trouver la dérivée distributionnelle d’ordre k du polynôme de
Bernoulli Bk(t) sur T.
k t /r
b) Prouver l’identité Bk^Bi = Bk+i pour k > 0, / > 0.
613. Soit / une distribution définie sur T par
1 1/2
</, (p) = <J) J tg nt<p(t) dt = J tg ^[9^(0—9^(1 - 01 dt.
o o
a) Calculer la convolée /-£■ ek9 où ek(t) = e2nikt.
b) Calculer la convolée /-*■/.
614*. Soient
A(x, y) = ô(x2+ f - t f ) , f 2(x, y) = Ô(x2+ y - - 4 ) .
Calculer la convolée / 2 sur £'(R2).
615*. Soient / i et / 2 des fonctions continues à support borné sur [0, ~ [.
Posons Fi = f i ( \ / x 2+ y 2).
Montrer que la convolée F = F i ^ F 2 est aussi de la forme F(x, y) =
= / ( a / ^ 2+T2)? où / est une fonction continue à support borné sur [0, oo[
et exprimer / en fonction de / i et / 2.
EXERCICES 209

616*. Soient <£±(R) et <T>'±(R) les sous-espaces respectivement de <£(R),


et de <T)'(R)> composés des fonctions à support borné à gauche ou à droite.
a) Montrer que (<5±(R))/ est isomorphe à R) (la convergence
cpn -+■ (p dans <5+(R) est définie par les conditions : supp cp„ sont bornés d’un
côté par une constante commune ; cpn -*■ <p au sens de la convergence dans

b) Définir le produit de convolution sur <7)'±(R).


c) Montrer que <5±(R) ^ H)±(R) c <5±(R).
617*. Pour a > 0 posons / a(x) =
a) Vérifier que f € <Z>'+(R) Pour a > —1.
b) Démontrer l’identité = f * -i pour a > 1.
c) Démontrer l’identité f ^ f p =ft+e-
d) Trouver la limite de f pour a — 0 dans <7)+(R).
618*. Construire dans <Z)+(R) une famille d’opérateurs /(a ) telle que
a ) / ( « ) / ( « = / ( « + « , 7(0) = 1 ;

b) 7(1) (p(x) = J (p{t)dt pour (p Ç <5+(R) ;


o
c) / ( - 1 ) (p(x) = q)\x) pour (p € £'+(R) ;
d) / ( « ) / , = / . + , pour /? >— 1, a-f/? > —1 (fx sont définies dans le
problème 617).
L’opérateur /(a ) s’appelle opérateur et intégration fractionnaire d’ordre
a (ou différentiation fractionnaire d’ordre —a) et se note parfois ^ *.
619. Calculer les intégrales et dérivées d’ordre fractionnaire suivantes :
a) /(y)x[o.n(x) ;
£
» tè r
c)* I ( l / 2 ) [ J o ( V x ) e ( x ) l
00 f2k
où Jo(t) = y ( —1)k~2kn n» est une fonction de Bessel.
/c=o 1 \k •>
620*. Soit / une distribution sur R2 de la forme
2n
</, ?>) = ^J
O
<P(cos sin /) dt.

Montrer que / * / est une distribution et calculer-la.


621*. Calculer la convolée f ^ f où / est une distribution sur R3, définie
par ( / , 9?) = 4“ sJ ç?(xi, x 2, *3) ffo, où S est la sphère 11x 11 = 1, do l’élément

de surface de la sphère.
14
210 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE [CH. 4

§ 2. Transformation de Fourier
1. Caractères d9un groupe commutatif.
622°. Expliciter les caractères d’un groupe cyclique Cn d’ordre /?.
623. Montrer que tout groupe commutatif fini G est isomorphe (non
canoniquement) à son dual G.
624. On appelle caractère généralisé ou non unitaire d’un groupe G un
homomoprhisme de ce groupe dans le groupe multiplicatif du corps des
complexes.
Montrer que les caractères généralisés d’un groupe compact G sont
ordinaires. Trouver les caractères généralisés des groupes : a) Z, b) R, c) C,
d) R*, e) C* (■*• désigne un groupe multiplicatif).
625*. Montrer que si un groupe G est compact, son dual^ G est discret.
626*. Montrer que si un groupe G est discret, son dual G est compact.
627. Soit % un caractère du groupe R, considéré comme un élément de
l’espace '©'(R)- Montrer que % est solution de l’équation différentielle
X' = ex, où c est une constante.
628°. Soient x un caractère d’un groupe G, /Ç Li(G, p). Montrer que
X * f = c f , où ___
^= X * f( 0) = Jf ( x ) x ( x ) dfi(x).
G

629°. Soit G un groupe compact muni d’une mesure invariante normée


par la condition //(G) = 1. Montrer que pour deux caractères quelconques
Xu X2 € ô on a
0, si Xi * %2,
=
1, si Xi = X2-
630. Montrer que tous les caractères du groupe T" sont épuisés par
les fonctions ek(t) = e2nikt( comparer avec l’exercice 592).
631*. Montrer que la correspondance G -*■ G définit un foncteur contra-
variant dans la catégorie des groupes abéliens topologiques.
632°. Soit L un espace localement convexe sur le corps R, considéré
comme un groupe abélien topologique. Trouver le groupe L dual de L.
633**. Soient Qp le corps des nombres p-adiques (voir exercice 38),
Zp le sous-anneau des nombres p-adiques. Trouver les duals des groupes
suivants : a) Qp, b) Zp, c) Qp/Zp.
634**. Soient Go un sous-groupe fermé dans G, Gi = G/Go le groupe
quotient correspondant. On note ceci succinctement sous forme de la suite
exacte
0 - G o — G- ^- Gi - O
où 0 est le groupe trivial composé d’un seul élément. Montrer que la suite
duale
0 - ( ? 0— G ^ - G i - 0
est aussi exacte.
§2] EXERCICES 211

635*. Trouver le dual G de G = Q/Z. (Il est naturel d’identifier le


groupe G au groupe des racines de l’unité par l’application * mod Z ->• e2nix.)
636. Soit G = ["“JC2 le groupe de toutes les suites composées de 0 et
de 1 (l’opération de groupe est l’addition modulo 2 ; la topologie, celle
de la convergence en coordonnées).
a) Montrer que G est compact.
b) Montrer que le groupe dual est isomorphe au groupe dénombrable
oo
£ C2 de toutes les suites à support borné de 0 et de 1 (l’opération de groupe
n=l
est l’addition modulo 2, la topologie est discrète).
c) Etablir une correspondance mesurable entre G et [0, 1] associant
aux caractères de G les fonctions de Walsh (voir exercice 542).
637. Soient a un nombre irrationnel, / ÇLi(T, dt) une fonction telle
que / ( / - f a ) = f ( t ) presque partout. Montrer que / est presque partout
constante.
638. a)° Soit / 6 Li(R, dx). Montrer que /(A ) -*■ 0 pour A -*■ 00.
b) Soient G un groupe de la forme R^XT^’XZ*, / ÇLi((j, /jl). Montrer
que f(x ) -+ 0 pour x -*■ » dans ô = R^XZ^XT*.
639**. Soit G = Q+ un groupe additif du corps des nombres p-adiques.
Désignons par O(Cj) l’espace des fonctions localement constantes à support
borné. Montrer que la transformation de Fourier applique <T){G) dans lui-
même.
640. Soit S(Z) l’espace des suites bilatérales {cn} telles que cn =
= 0(n~k) pour tous les k . Définissons la topologie de S( Z) par la famille
de normes
Pk({cn}) = sup \nkcn\, k = 0, 1, . . .
n

Montrer que la transformation de Fourier définit un isomorphisme


entre les espaces vectoriels topologiques <£(T) et *S(Z).
641. On dit qu’une fonction continue / sur un groupe G est définie
positive si pour toute collection finie d’éléments xi, . . . , xn de G, la matrice
A d’éléments = f{x k —xj) est définie positive. Prouver les relations
suivantes pour la fonction définie positive / :
a) l / ( * ) H / ( 0 ) , f (x ) = f \ —x) ;
b) | / ( 0 ) / ( * - y ) - ^ ;
c) si |/ ( x ) | = 1, alors /Ç (7.
642. a) Montrer qu’une combinaison linéaire de caractères d’un groupe
G de coefficients positifs est une fonction définie positive sur G.
b) Montrer que le produit de deux fonctions définies positives est une
fonction définie positive.
c) Montrer que si cpdLi(G, alors la fonction cp^(p* (où cp*{x) =
= (p(—x)) est définie positive.
643. Soit G un groupe fini. Montrer que / est définie positive sur G si
et seulement si la fonction / est positive sur G.
14*
212 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE [CH. 4

644. Soit (p 6 L\{Gy p) et cp ^ 0. Montrer que y est définie positive


sur (j.
2. S éries de F ou rier.
645°. Que peut-on dire des coefficients de Fourier d’une fonction / sur
T si l’on sait que / est
a) paire : f ( t ) = / ( l - / ) .
b) impaire : f ( t )
c) presque partout réelle sur T ?
646°. Soit / une fonction sur T possédant une dérivée d’ordre k dif­
férentiable par morceaux. Pour quelle valeur maximale de / les coefficients
de Fourier de / sont-ils justiciables de la majoration \c„\ = 0(|/i|- / ) ?
647. Montrer que l’image de l’espace Ck(T) par la transformation de
Fourier est contenue dans l’ensemble des suites telles que \cn\ = o(\n\~k)
et contient l’ensemble des suites telles que \c„\ = e > 0.
648. Soit Wk(T) l’ensemble des fonctions sur T dont les dérivées dis-
tributionnelles d’ordre k appartiennent à L2(T, dt). Décrire cet espace en
termes de coefficients de Fourier.
649. Montrer que la fonction / ( / ) = ln sinjr{/} appartient à Li(T, dt)
et trouver sa transformée de Fourier.
650. Exprimer en termes de coefficients de Fourier les propriétés suivan­
tes de la fonction / :
a) / ( ' + ! ) = / ( O ;
b) / ( / + ! ) = k m ; pour quelles valeurs de k Ç Z existe-t-il des fonc­
tions non milles jouissant de cette propriété ?
651*. Une suite exacte 0 C„ T T 0 est définie par l’injec­
tion i : C„ ->■ T, où i(k mod n) = é*nik/n, et par la projection p : T ^ T,
où p(z) = zn. Décrire la suite exacte duale.
652. Soit / une fonction sommable sur l’intervalle [0, 1/4]. Comment
faut-il prolonger / à l’intervalle [0, 1] pour que ses coefficients de Fourier
vérifient les relations c2k = 0, c2a:_i = —c i_ 2jt.
653. Soit {cn} les coefficients de Fourier d’une fonction / Ç Li(T, dt).
Trouver les coefficients de Fourier {cn(h)} de la fonction lissée (ou fonction
x+h
de Stéklov) f h(x) = ^ J /(I) dÇ.
x —h
654*. Développer en série de Fourier la fonction f ( t i y t2) =
= sgn ({/i} —{/2}) sur T2, où {/} désigne la partie fractionnaire de t.
655. On demande les propriétés des suites {c„} des coefficients de
Fourier :
a) de plynômes trigonométriques,
b) de polynômes de {/},
c) de polynômes de { /—1/2}.
656*. Montrer qu’une fonction continue / sur T est définie positive
§i l EXERCICES 213

(voir exercice 641) si et seulement si ses coefficients de Fourier ne sont pas


négatifs.
657. On dit qu’une suite {<:„}, n£ Z, est définie positive si pour toute
suite à support borné {z„}, n 6 Z, on a £ cn_mznzm 0.
ntm
Montrer qu’une suite définie positive est bornée et que cn = c-„, c0 ^ \c„\9
| CoCm + n - C m Cn |2 ^ ( C § - | Cm |2) ( c § - | Cn |2) .

658*. Montrer que toute suite définie positive (voir exercice 657) est
la transformée de Fourier d’une mesure borélienne finie p sur T : cn =
î
= J e~2nint dp(t).
o
659. Soient U un opérateur unitaire dans un espace hilbertien H ,
I 6 H. Montrer que la suite c„ = (t/"|, |) est définie positive.
660. On se place dans les conditions de l’exercice 659 et on suppose de
plus que £ est un vecteur cyclique pour U (c’est-à-dire que l’enveloppe linéaire
des vecteurs £/"£, nÇ Z, est dense dans H). Construire l’isomorphisme de
H sur L2(T, p) où p est la transformée de Fourier de la suite {cw}> qui envoie
l’opérateur U dans la multiplication par e2nit.
661**. Soient / une fonction réelle différentiable par morceaux sur T,
n
S„ = V cke27tikt la somme partielle de sa série de Fourier, r„ c T x R
k = —n
le graphe de la fonction S„. Trouver l’ensemble limite de {T1,,}, c’est-à-
dire l’ensemble de tous les points limites des suites {y„}, yn € r„.
662. On demande le développement en série de Fourier des distributions
suivantes :
a) m = «5(0 ;
b) / ( / ) = cotgnt.
663. Calculer la somme des séries de distributions suivantes :
a) £ ëlnint ;
n ÇZ

b) X M
n ÇZ

OO
c) £ (sin nn{t})jn.
n= 1

664. Montrer qu’une distribution sur T est définie de façon unique par
ses coefficients de Fourier.
665. On dit qu’une distribution / sur T est définie positive si pour toute
fonction <p Ç <5(T) on a ( / , ^ 0. Caractériser les distributions définies
positives en termes de coefficients de Fourier.
666. Soient a un nombre réel irrationnel, X un sous-ensemble mesurable
de T invariant par une a-translation. Montrer que ou bien p(X) = 0 ou
bien p(X) = 1. (Cette propriété de l’application d’un espace mesuré s’appelle
ergodicité : on dit qu’une application est ergodique si tout sous-ensemble
mesurable invariant soit est de mesure 0, soit possède un complémentaire
de mesure nulle.)
214 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE [CH, 4

667*. Intégrer par la méthode de Fourier l’équation de la chaleur


W= sur cercle T avec la condition initiale w(0, x) = V(x) (voir
exercice 707).
3. Intégrale de Fourier.
668. On demande la transformée de Fourier des fonctions suivantes :
a) f (x ) = e~ax\ a> 0 ;
b) / ( * ) = 1/(xz+ a z) ;
c) f ( x) = 0(x)e~ax, a > 0 ;
d) f {x ) = %{aM{x) ;
e) * f (x ) = 1/ch ax ;
f) * / (x) = x/sh ax ;
g) * f (x ) = 1/ch2 ax ;
h) / ( * ) = (sin ax sin bx)/x2.
669. Soient Du = d/dxu, Mu l’opérateur de multiplication par 2^/**.
Considérons dans l’espace 5(R") les opérateurs Au = iDu+Mu, Au =
= iDu—Mjc, /c = 1, 2, . . . , n (en théorie quantique du champ ces opéra­
teurs s’appellent créateurs et annihilateurs).
a) Montrer que les solutions des équations Auf = 0, 1 ^ k ^ n forment
un espace de dimension un dans S( R").
b) * Soit fo € .S^R") un vecteur de base dans l’espace des solutions du
système Auf = 0, 1 ^ k ^ n (le vecteur f 0 s’appelle le vide). Montrer que le
système de fonctions f m = (A*)mi . . . (A*),nn/ 09 ni £ N west dense dans SÇRn).
1 n
c) Posons = — A*Ak, N = £ Nk (les opérateurs des nombres de
remplissage et du nombre de particules). Montrer que les fonctions
m 6 Z", sont propres pour les opérateurs Nu et N et calculer les valeurs
propres correspondantes.
d) * Construire l’isomorphisme de l’espace S^R") sur l’espace des suites
H-uples {cm}, m £ N", telles que \cm\ = fl(| m\~k) pour tous les k Ç N.
e) Calculer la transformée de Fourier des fonctions f m m 6 N w.
670. Montrer que tout opérateur continu dans l’espace S{ R") commu­
tant avec les opérateurs Mu, 1 ^ k n (voir exercice 669), est un opérateur
de multiplication par une fonction.
671. Montrer que tout opérateur continu dans SÇR") commutant avec
les opérateurs Mu et Du, 1 ^ k ^ n (voir exercice 669), est scalaire.
672. Montrer que les transformations directe et inverse de Fourier
laissent invariant l’espace S^R") et sont des applications continues inverses
l’une de l’autre dans cet espace.
673. Soit G(R2n) l’espace isomorphe à iS(R") en vertu de l’exercice 667.
Quel opérateur de (/(R2") est associé à la transformation de Fourier dans
S(R2") ?
674°. On demande les transformées de Fourier des fonctions suivantes
de L2(R, dx)9 a ,b £ R :
a) / ( * ) = l/(*+oc), a £ C\R ;
§21 EXERCICES 215

b) f (x ) = (sin ax)/x ;
c) f (x ) = (sin ax sin bx)/x ;
d) / ( * ) = x/(x2+ a 2) ;
e) / ( * ) = (th ax)/x.
675°. Que peut-on dire de la transformée de Fourier d’une fonction /
si l’on sait que / est
a) paire,
b) impaire,
c) réelle, _____
d) telle que f ( x ) = / ( —* ) ?
676. Des fonctions / et g sur R'1 sont reliées par la relation f ( x ) =
= g (A x + b \ où A est un opérateur linéaire inversible dans Rw, b Ç Rw.
Comment sont reliées les transformées de Fourier /(A ) et g(X) ?
677. Montrer que si / £ Li(Rrt, dx) et /(A ) = 0, alors f (x ) = 0 presque
partout.
678. Soit Hs(R"), s s» 0, l’espace des transformées de Fourier de toutes
les fonctions de L2(R", (1 + ||A|| s/2)dX). Montrer que pour j > n/2 toute
fonction / £ Hs(Rn) est confondue presque partout avec une fonction con­
tinue bornée.
679. Prouver la continuité des opérateurs Dk : /^(R") — Hs-i(R n)9
1 =ss k ^ h, s ^ 1 (voir exercices 669 et 678).
680°. Montrer que la convolée de deux fonctions de S,(R'1) est aussi
une fonction de S(R").
681. Montrer que la convolée des fonctions f± € HSl(R") et / 2 £ HSz{R")
(voir exercice 678) appartient à BCk(R") si s i + s 2 ^ k . ^BC^R") est l’espace
des fonctions sur R" possédant des dérivées jusqu’à l’ordre k continues et
bornées. La norme est définie sur cet espace par

ll/ll = sup |/<'>(*)|).


s £ Rrt,|/| k )

682. Soit P un polynôme sur R de degré 2m, ne possédant pas de racines


réelles.
a) Montrer que la transformée de Fourier de la fonction f (x ) = 1/P(x)
est indéfiniment différentiable partout sauf au point A = 0.
b) Montrer que /(A ) admet en A = 0 des dérivées unilatérales de tout
ordre.
c) Combien de dérivées supérieures de / (A) sont continues ?
683. Soit / Ç Li(R, dx) une fonction rationnelle. Montrer que |/(A )| ^
ce~£^I, où c et e sont des constantes positives et A £ R.
684. a) On sait que / £ S( R) et J xnf (x ) d x — 0 pour tous les n Ç N.
R
Peut-on en déduire que / = 0 ?
216 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE [CH. 4

b) On sait que y € (D(R) et J xn(p{x) dx = 0 pour tous les n ^ no. Peut-on


R
en déduire que <p = 0 ?
685*. Montrer que toute fonction définie positive continue / sur la
droite est de la forme f {x ) = J e~2niZx d/i(X)9 où fx est une mesure boré-
R
lienne sur R.
686. Soit {£/(/)}, / € R un groupe à un paramètre d’opérateurs unitaires
dans un espace hilbertien H (c’est-à-dire que U{t) U (s) = (/(/+.?)),
continue en t pour la topologie opératorielle forte. Montrer que la fonction
/(O = (t/(0£> £) est définie positive pour tout vecteur £ Ç H.
687. On se place dans les conditions de l’exercice 686 et on suppose de
plus que le vecteur £ est cyclique pour U{t) (c’est-à-dire que l’enveloppe
linéaire des vecteurs U (/)£, t Ç R, est dense dans H). Construire l’isomor­
phisme de l’espace H sur L2(R, //) qui fait correspondre à l’opérateur U(f)
l’opérateur de multiplication par e2nm.
688*. Théorème de Paley-Wiener. Montrer que les transformées de
Fourier des fonctions de '©(R) forment l’espace des fonctions analytiques
entières de A £ C telles qu’il existe un nombre a > 0 et des constantes Ck
telles que |g(A) | (1 + 1A|)* ^ ctke° lImAl.
689*. Soit / une fonction continue sur R" décroissant à l’infini comme
O OMI"")- Alors pour toute sous-variété affine L c R" de dimension n—1
la restriction de / à L est sommable sur L pour la mesure naturelle de Lebes-
gue fxL sur L.
a) Montrer que si J f (x ) dfxL(x) = 0 pour tous les L c= R", alors

m = o.
b) ** Exprimer f (x ) en fonction de y(L) = Jf(x)d[j,L(x) pour n = 3.
L
690**. Trouver une fonction / Ç S(R3) si l’on connaît ses intégrales sur
toutes les droites rencontrant une droite donnée / c R3.
4. Transformation de Fourier des distributions.
691°. On demande les transformées de Fourier des distributions suivan­
tes sur la droite :
a) f(x ) - 1 ;
b ) / ( * ) = # « (* ) ;
c) f (x ) = Ô(x-a) ;
d) f (x ) = sgn x ;
e) f (x ) = xk ;
f) /(* ) = ;
S) f ( x ) = x2k sgn x.
692. Trouver la transformée de Fourier de la distribution / (x) = cos ax\
a £ R.
693. Trouver la transformée de Fourier des distributions :
§2] EXERCICES 217

a) f ( x) = *P~ (voir exercice 484) ;

b) f {x ) = (voir exercice 499).

694. Trouver la solution générale de l’équation x'f(x ) = 0 sur O '(R).


695. Trouver la solution générale de l’équation xnf (k\ x ) = 0
a) sur <Z)'(R)> b) sur ô \ R).
696. Trouver la transformée de Fourier de la distribution

f±(x) = x2—r2±i0 = J™ x- —r2±ie2 *

697. Trouver la transformée de Fourier de la distribution f ( x ) =


= \x2- a 2l a £ R.
698. Trouver la transformée de Fourier des distributions
a) f ( x) = sgn (sin ax)
b) f(x ) = sgn (cos ax) ;
c) f i x) — |sin ax\.
699. Soit / une distribution homogène de degré (A, e). Montrer que / est
également homogène et trouver son degré.
700*. Calculer la transformée de Fourier de la distribution f^ipc) =
= x + /T (a -fl) (voir exercice 502).
701°. Soient / u n e distribution régulière sur un cercle T, F une distribu­
tion périodique sur la droite, liée à / par la relation (F, <p) = J / ( e2nit) cp(t) dî .
R
Etablir une relation entre les transformées de Fourier de F et de / .
702*. On dira qu’une fonction continue / sur R" est quasi périodique de
période R si son intégrale étendue à une boule de rayon R ne dépend pas
de la position du centre de cette boule.
a) Montrer que pour n — 1 il y a identité entre la quasi-périodicité et la
périodicité ordinaire.
b) Construire une fonction quasi périodique non constante sur le plan.
c) Une fonction quasi périodique non constante peut-elle avoir deux
périodes différentes Ri et R2 ?
703*. On demande la transformée de Fourier de la distribution f (x ) =*
= e~7z(Ax’ x> dans R", où A est une matrice symétrique dont la partie réelle
est définie positive.
704*. On demande la transformée de Fourier de la distribution f{x ) =
— ein(Ax, *) (jans 0ù ^ est une matrice réelle symétrique non dégénérée.
705. Montrer que l’image de l’espace <5'(R) Par la transformation de
Fourier est l’ensemble des fonctions analytiques entières g(/.), A Ç C, telles
que
|g(A)| < C 11 + |A| *1,

où C, N9 R sont des constantes (qui ne sont pas les mêmes pour chaque
218 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE [CH. 4

fonction g). De quelles propriétés de la transformée dépendent les constantes


R et N*!
706. Montrer que l’équation A f = f n e possède pas de solutions non
n 02 \
(A = £ est le laplacieny

707*. Soit u(t, x) la solution de Véquation de la chaleur — = véri­


fiant la condition initiale u(0, x) = v(x), v £ Li(R, dx). Montrer que
u(t , x) est de la forme v ^ f t(x) et trouver la fonction f .
708. Soient T(à) l’opérateur de translation d’un vecteur a ç R", M(a)
l’opérateur de multiplication par 2niax dans l’espace S"(R,0- Déduire les
relations de commutation
(fT ( a ) (J - ' = M { a \ (fM (a)(J~' = r ( - f l ) ,
où Cf est la transformation de Fourier.
709. Calculer les sommes suivantes à l’aide de la formule de Poisson :
l v ( - i r
a) Y b) c)
« tt " + a „ez (û+")2 ’ B4i>(2«+ï), ‘
710. On demande la transformée de Fourier des distributions sur R" :
a) Ô (||x||2-r2 ), b) 0 ( r H |* ||2).
711*. Soit / 6 S'(R3) une distribution régulière ne dépendant que du
rayon r = ||jc||, f (x ) = 9>(||x||). Montrer que sa transformée de Fourier
est définie par la formule

/(A ) = J k(r\\l\\)cp(r)dr,
0
et trouver la fonction k.
712. Montrer l’identité (f[6{x)\ = jrâ(A)+/^ y .

713. On demande la transformée de Fourier de la distribution ^) —


(voir exercice 484c)).
CHAPITRE 5

THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS

§ 1. Calcul fonctionnel

1. Fonctions opératorielles dans un espace de dimension finie.


714°. Soit A un opérateur dans un espace L de dimension n sur K .
Montrer que les opérateurs 1, A, A2, . . . , An sont linéairement dépendants.
715. Montrer que les propriétés suivantes d’un opérateur A dans un
espace L de dimension n sur K = R ou C sont équivalentes entre elles :
a) les opérateurs 1, A, A2, An~1 sont linéairement indépendants ;
b) il existe un vecteur £ 6 L, tel que £, A i , . . . , A'1- 1^ est une base de L ;
c) il existe un vecteur £ Ç L cyclique pour A (c’est-à-dire tel que tout
sous-espace de L contenant £ et invariant par A est confondu avec L).
Les opérateurs A possédant les propriétés indiquées sont dits réguliers.
716. Montrer qu’une matrice diagonale définit un opérateur régulier si
et seulement si tous les éléments diagonaux sont deux à deux distincts.
717. Montrer que les propriétés suivantes d’une matrice A sont équi­
valentes :
a) A définit un opérateur régulier ;
b) le polynôme minimal et le polynôme caractéristique de A sont con­
fondus ;
c) à toute valeur propre de A correspond un bloc de Jordan et un seul.
718. Montrer que l’ensemble des opérateurs réguliers est ouvert et
partout dense dans l’ensemble de tous les opérateurs.
719. Soit R„ l’ensemble des matrices d’ordre n de la forme

Montrer que
a) tout opérateur régulier dans un espace de dimension n est défini par
une matrice A Ç. Rn dans une base convenable ;
b) toute matrice A Ç Rn définit un opérateur régulier ;
220 THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS [CH. 5

c) deux matrices A et B de Rn sont semblables (c’est-à-dire A = CBC~X)


si seulement A = B.
720. Montrer que deux opérateurs réguliers A et B dans un espace L de
dimension n sur K = R ou C sont semblables si et seulement si
tr Ak = tr Bk, k = 1,2, . . . , w.
721°. Soit

A=

une matrice de Jordan d’ordre n associée à la valeur propre X. Calculer les


matrices :
a) A *, n = 2, 3 ;
b) p(A), où p est un polynôme ;
c) f ( À ), où / est une fonction analytique entière ;
d) r(A), où r est une fonction rationnelle ne présentant pas de pôle en X.
722. Soit 9Ï une algèbre unitaire sur le corps K = C ou R. On dit qu’un
élément x 6 91 est idempotent si x2 = x. On appelle somme directe des
algèbres 9U et 9Ï2 l’espace vectoriel 9 li0 9 l2 muni de la multiplication sur
les composantes. Montrer que les propriétés suivantes de l’algèbre 91 sont
équivalentes :
a) 91 est isomorphe à la somme directe de certaines algèbres 9li et 9Ï2
(non nulles).
b) l’algèbre 91 contient un élément idempotent non trivial (différent de 0
et de 1).
De telles algèbres sont dites primaires.
723. a) Montrer que le corps C est une algèbre primaire sur R.
b) Montrer que toute algèbre unitaire primaire munie d’un générateur
sur C est isomorphe à l’une des algèbres 9l„ = C[x]/(xn) (l’algèbre quotient
des polynômes de x par l’idéal engendré par xn).
724. Montrer que toute algèbre de dimension finie est la somme directe
d’algèbres primaires.
725°. Soit {an} une suite de nombres telle que 0 am+„ =s= a,n+ an pour
tous les m et n. Montrer que lim (anjri) existe et vaut inf (a„/ri).
n n
726. Soit A un opérateur dans un espace vectoriel L de dimension n
sur K. Désignons par 91(^4) l’algèbre sur K engendrée par 1 (l’opérateur
unité) et A. Montrer que dim 9l(A) ^ n.
727. Soit K = C. Montrer que l’algèbre 9l(A) est primaire si et seulement
si l’opérateur A possède une seule valeur propre.
728. Soit S un ensemble d’opérateurs dans un espace vectoriel L.
Par S 1 on désigne l’ensemble des opérateurs de L commutant avec tous les
opérateurs de S. Pour quels opérateurs A a-t-on 9\(A)'- — 9t(A) ?
§ 1] EXERCICES 221

729°. Montrer que tout polynôme des coefficients d’une matrice A,


invariant par les similitudes A *->■ CAC -1 est un polynôme de tr A,
tr A2, . . . , tr An.
730*. Soient A et B des matrices d’ordre deux. Montrer que tout poly­
nôme des coefficients de A et de B, invariant par les transformations
A -*■ CAC-1, B — CBC-1 est de la forme P(tr A, tr B, tr A2, tr B2, tr AB),
où P est un polynôme de cinq variables défini de façon unique.
731**. Soient A et B des matrices d’ordre n. Montrer que l’algèbre des
polynômes des coefficients de A et de B, invariants par les transformations
A -*■ CAC-1, B — CBC-1, contient au moins «2+ 1 générateurs.
732. Indiquer dans l’espace des matrices d’ordre 2nx2n le sous-espace
de dimension 1 + n2 composé des matrices commutant deux à deux.
733. Soit A un opérateur dans un espace de dimension n possédant une
seule valeur propre A. Montrer que pour toute fonction/ différentiable n—1
fois au point A, on a / ( A ) = Ÿ — — (y4—A-1)*.
k=0
734*. Soit A un opérateur dans un espace de dimension n possédant des
valeurs propres Ai, . . . , Awdistinctes. Montrer que

m = ki= 1f ( hj ^)k n ^ - .

735*. Soit A un opérateur possédant des valeurs propres Ai, . . . , A„ de


multiplicités wi, . . . , mn. Prouver la formule
n mk - x
f(A ) = Y Z f (jKh)Bjk
k=l y=0
et expliciter les opérateurs 2?#.
736*. Soit K l’ensemble de tous les opérateurs positifs (voir exercice 747)
de trace 1 dans un espace hilbertien H de dimension finie. Montrer que K
est un compact convexe et trouver ses points extrêmes.
2. Fonctions d9opérateur auto-adjoint borné.
737°. Soit A un opérateur de multiplication par une fonction réelle conti­
nue a(x) dans l’espace L2GO, 1[). Montrer que A est un opérateur auto-adjoint
et calculer o(Â).
738°. Trouver le spectre de l’opérateur A de L2(]0,1[) défini par Af(x) =
= a(x)f(x), oixae TooQO, 1[).
739°. Soit / g Li(R, dx ). Trouver le spectre de l’opérateur de convolu-
tion S ( f ) dans l’espace T2(R, dx).
740°. Soit / Ç Li(T, dt). Trouver le spectre de l’opérateur de convolution
de / dans l’espace L2(T, dt).
741°. Montrer que le spectre d’un opérateur unitaire U est situé sur le
cercle unité.
742°. Soit A un opérateur auto-adjoint. Montrer que l’opérateur
(A + XVï^ + l l ) - 1 est unitaire pour les A non réels.
222 THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS [CH. 5

743°. Montrer qu’un opérateur A est auto-adjoint sachant que l’opéra­


teur (.A—il ) est inversible et l’opérateur (A+/1) (A—i i y 1 unitaire.
744°. Montrer que l’opérateur A = / ( £ / + l ) ( U —l)""1 est auto-adjoint
sachant que l’opérateur U est unitaire et C7— 1 inversible.
745. Calculer le rayon spectral de Yopérateur de Volterra A dans L2(]0,1[)
défini par la formule

Af{x) = / f ( t) dt.
0
746. Calculer la résolvante de l’opérateur de Volterra (de l’exercice 745).
747°. On dit qu’un opérateur A d’un espace hilbertien H est positif
si ( Ax , x) ^ 0 pour tous les x 6 H, x ^ 0. On écrira alors A^> 0. Montrer
que pour un opérateur positif A on a
{Ax, x)
M il = sup
*5*0
748*. Soient A un opérateur auto-adjoint tel que a*l « A <zc b-l, p(x)
un polynôme non négatif sur l’intervalle [a, b]. Montrer que p(A) 0.
749. Montrer que l’application p »-►p(A) est continue pour la norme de
C[a, b] si a-1 A <sc b-l.
750. Soit A un opérateur auto-adjoint borné. Montrer que l’opérateur
U(t) = eitA, V / € R, est un opérateur unitaire et que
u(t) u(s) = u(t+s ), u(ty = u(-t).
751. Montrer que dans les conditions de l’exercice 750 la fonction opé-
ratorielle U{t) est différentiable et U'{t) = iAU{t) = iU(t)A.
752*. Montrer que toute fonction opératorielle U(t) continue pour la
topologie de la norme et vérifiant l’équation fonctionnelle U(t)U(s) =
= U (t+ s ), U ( t f = t / ( —/) est de la forme indiquée dans l’exercice 750.
753°. Trouver la décomposition polaire de l’opérateur A de multiplication
par une fonction a £ L ^ X , p) dans l’espace L2(X, p).
754. Trouver la décomposition polaire d’un opérateur de translation
unilatérale dans /2(C).
755. Soient A et B des opérateurs commutables, A = RU la décompo­
sition polaire de A .
a) Montrer que R et U commutent avec B si B est un opérateur unitaire.
b) Ceci est-il vrai dans le cas général ?
756. Supposons que A^> B^> 0 et que B est inversible. Montrer que A
est inversible et que A~x <$c B~\
757*. Soit T un opérateur de translation dans /2(Z) (T,{.vw) = {xw+1}).
Montrer qu’il existe un opérateur auto-adjoint unique tel que
1) T = eiA ;
2) M||
758. Soient H± et H2 des sous-espaces de H , P i et P 2 les orthoprojecteurs
§ 1] EXERCICES 223

correspondants. Montrer que lim (P iP 2)" existe et est égale à l’ortho-


«-*-00
projecteur sur //if ) //* .
759. Soit A l’opérateur de L2(]0, 00 [, dx) défini par la formule
00

Af{x) = J dy. Montrer que A commute avec l’opérateur de dilatation

L(ci): f ( x ) ^ f ( a x ) .
3. Opérateurs auto-adjoints non bornés.
760°. Dans les notations du théorème 7 du chapitre V montrer que r (r^)1
est le graphe d’un opérateur si et seulement si DA est dense dans H.
761°. Soient A et A* sont densement définis, c’est-à-dire tels que DA et
Da* sont denses dans H . Montrer que (A *)* est confondu avec la fermeture
de A.
762°. Soit A l’opérateur djdx de L2(R, dx) défini sur
a) Da = R) ;
b) DA = {y € O (R) ; ç>(0) = 0} ;
c) Da = {<p € O'(R) ? V € ^2(R> dx), qf 6 L2(R, dx)} dit domaine naturel
de définition. Trouver A* et DA*.
763°. Soit A = djdx un opérateur de L2(]0, » [, dx) défini sur :
a) Da = {(p € ^ (R ), supp c ]0, <~ [};
b) DA = {(p€ <2(]0, 00 [, çp ç L2(]0, 00 [), y' ç L2(]0, 00 [)}. Trouver >4* et
Da*•
764°. Montrer que ^4 essentiellement auto-adjoint est équivalent à cha­
cune des conditions suivantes :
a) A* est auto-adjoint ;
b ) JÎ = i4*.
765°. Dans quels cas l’opérateur A = idjdx dans l’espace H = L2(]0, 1[)
est-il symétrique, essentiellement auto-adjoint, auto-adjoint :
a) A , = <?[(>, 1].
b ) DA = {<pZ&[0, 1], y(0) = ç>(l)},
c) DA = {<p£ C*[0, 1], ç<0) = ?>(1) = 0} ?
766. L’opérateur A = idjdx de L2(]0, 1[) est défini sur un domaine
Da c C^O, 1] défini par la condition aux limites <p(0) = Aç?(l), A 6 C.
a) Trouver A* et DA*.
b) Pour quels A l’opérateur A est-il essentiellement auto-adjoint ?
02 02
767°. Le laplacien A = sur £ 2(R2?dx) sera-t-il symétrique si
a) Da = S(R2) ; b) DA = © (R 2) ;
c) est le domaine naturel de définition.
768*. Montrer que tout opérateur symétrique A tel que DA = A est
borné.
769. Soit A un opérateur auto-adjoint.
a) Montrer que l’opérateur (A + zl) (A —il)'"1 = U est unitaire.
b) Montrer que ker (U—1) = {0}.
770. Soit U un opérateur unitaire tel que ker (U—1) = {0}. Montrer que
224 THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS [CH. 5

l’opérateur A = i(U + 1 ) (£/ —l) -1 défini sur Da = im (U—1) est auto­


adjoint.
771*. Calculer l’opérateur A dans les conditions de l’exercice 770 si U
est un opérateur de 1-translation dans /2(Z).
772. Soient H = /2(C), Da l’ensemble de toutes les suites à support borné
de somme nulle, A un opérateur défini par la matrice A = |la,*II» où ajk =
= 1 sgn
(j-k).
a) A sera-t-il symétrique ?
b) A sera-t-il essentiellement auto-adjoint ?
773. Soient Ai, i — 1, 2 des opérateurs de multiplication par x dans
L2(R, dx) définis sur DAi. L’intersection des sous-espaces DAl et Da2 peut-
elle être composée que de 0 si Ai et A 2 sont essentiellement auto-adjoints ?
774. Soit A un opérateur densement défini et positif (voir exercice 747).
Montrer qu’il y a équivalence entre A essentiellement auto-adjoint et ker
04*+ 1) = 0.
775*. Montrer que pour tout opérateur A densement défini fermé l’opé­
rateur T = A*A+1 défini sur Dr = {x £ D a ; Ax £ DA*} est auto-adjoint.
776*. Soient H± et H 2 des espaces hilbertiens, H i ® H 2 leur produit
tensoriel hilbertien. Montrer que si des opérateurs Ai et A 2 sont auto­
adjoints dans Hi et H2 respectivement, alors l’opérateur A i ® \ + \ ® A 2
défini sur DAl ® DAz est essentiellement auto-adjoint dans H.
777°. Montrer que le spectre d’un opérateur auto-adjoint est situé sur la
droite réelle.
778°. a) Prouver la relation (im A)* 1 = ker A* pour un opérateur dense­
ment défini A sur un espace hilbertien.
b) Dans ce cas, que peut-on dire de la relation (ker A)1 = im A* ?
779. Montrer qu’un opérateur auto-adjoint A ne possède pas d’extensions
symétriques distinctes de A.
780. Soit A un opérateur symétrique. Montrer que l’opérateur (A + i)X
X i A - i Y 1 se prolonge en l’opérateur isométrique U de im (A —i) dans
im(^4+/).
781. Soit A un opérateur symétrique fermé. Montrer que l’espace
im (.4-1-/1) est fermé dans H .
782. Montrer qu’un opérateur symétrique fermé A admet une extension
auto-adjointe si et senlement si dimker (A* —il) = d im k er(4*+ /l).

§ 2. Décomposition spectrale des opérateurs


1. Réduction d’un opérateurs à la multiplication par une fonction.
783°. Soit A un opérateur auto-adjoint dans un espace de dimension
finie. Réduire cet opérateur à la multiplication par une fonction.
784°. Soient H = L2[—1, 1], A, un opérateur de multiplication par une
fonction a{x) = x . Indiquer les fonctions qui sont vecteurs cycliques pour
l’opérateur A d t H :
a) f ( x ) = 1 ; b) / ( x ) = sgn x ; c) / ( x ) = d(x).
12] EXERCICES 225

785. Soit dans l’espace H = L2[—1, 1] un opérateur A de multiplication


par une fonction a(x) = je2. Montrer que
a) H ne contient pas de vecteurs cycliques pour A ;
b) représenter H par la rénunion de deux sous-espaces contenant des
vecteurs cycliques pour A.
786. Montrer que si A est un opérateur à spectre simple dans un espace
hilbertien H de dimension infinie, alors les opérateurs 1, A, A2, . . . , An
sont linéairement indépendants.
787*. Soient B et C des opérateurs auto-adjoints bornés commutant entre
eux. Montrer qu’il existe un opérateur auto-adjoint borné A tel que R et C
soient des fonctions de A .
788. Soit A un opérateur auto-adjoint à spectre simple. Montrer que
tout opérateur borné B commutant avec A est une fonction de A .
789. Montrer que ||/(y4)|| = sup | / ( 0 I pour toute fonction borélienne
t € a(A)
d’un opérateur auto-adjoint A.
790. Lesquels des opérateurs suivants sont à spectre simple :
a) la multiplication par x2 dans l’espace L2(]0, 1[) ;
b) la multiplication par x2 dans l’espace L2(] —1, 1[) ;
c) la multiplication par x2 dans l’espace L2([0, 1]X[0, 1]).
791. Réduire l’opérateur de convolution S ( f ), / £ Li(R, dx ) à un opéra­
teur de multiplication par une fonction. Pour quelles fonctions cet opérateur
est-il auto-adjoint ?
792. L’opérateur de convolution *£(/), / £ Li(R, dx ), peut-il être unitaire ?
793*. Soit G un groupe commutatif localement compact muni d’une
mesure invariante p. Quelles conditions doit remplir la fonction / £ L±(G, p)
pour que l’opérateur de convolution S ( f ) soit :
a) auto-adjoint ;
b) unitaire ;
c) compact ?
794. Soit A un opérateur intégral dans L2(]0, 1[) défini par la formule
î
Af(x) = J min(x, y) f (y) dy. Réduire cet opérateur à un opérateur de
o
multiplication par une fonction.
795. Soit A un opérateur de /2(Z) défini par (Ac)n = cw_ i —2cn+ c„+i.
Réduire cet opérateur à une multiplication par une fonction et trouver son
spectre.
796. Réduire l’opérateur non borné A = / djdx dans L2(R, dx) de domaine
naturel de définition à une multiplication par une fonction.
797. Soient A un opérateur auto-adjoint non borné dans H , le
graphe de A dans H® H. Montrer que l’orthocomplément de dans H © H
est t{rA).
798. Dans les conditions de l’exercice 797 désignons la projection du
vecteur x © 0 sur FA et sur FA respectivement par (y 0 Ay) et Az 0 z. Montrer
que
15
226 THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS [CH. 5

a) les correspondances x*-+ y et x*-* z sont des opérateurs bornés dans


H ; désignons-les par B et C respectivement ;
b) C = —AB, (1 + A 2) B = 1.
799. Supposons qu’un opérateur^ dans L2(R, rfx)est confondu avec idldx
sur le domaine de définition naturelle Da = {<p € F2(R, dx), y € ^2(R, dx)}.
Expliciter f (A ) si
a) f i f ) = a€R ;
b) / « = — . a€R ;

J e R.
800. Expliciter l’opérateur / (A) si / (f) = eat\ a > 0, A = djdx dans
L2(R, dx) de domaine de définition naturelle Da = {y 6 L2(R, d x \
tp 'e iX & d x )}.
801. Montrer que l’opérateur aux différences finies Ah<p(x) =
= [y(x+h)—q>(x)\ est une fonction de l’opérateur de différentiation.
802. Réduire à une multiplication par une fonction l’opérateur A dans

Z ,2( ] 0 , OO[ , d x ) défini par Af(x) = f - d y (comparer avec l’exercice 759)


j a ty
0
et trouver son spectre.
803*. Réduire à une multiplication par une fonction l’opérateur A r dans
L 2(R2) défini par
2n
ARf ( x , y) = — j f ( x + R cos 99, j+ Æ sin <p) d<p.
0
804. Réduire à une multiplication par une fonction l’opérateur A r de
L 2(R3) défini par
ARf ( y ) = f f(x+y)d<r(y),
Sj1
où d o (y ) est l’élément de surface d’une sphère S r de rayon R centére en
l’origine des coordonnées.
805*. Soit / une fonction continue sur un cercle. Expliciter l’opérateur
/ ( F ) où F est l’opérateur de Fourier : Fy(y) = J e~2nîxycp(y) dy.
R
2. Théorème spectral.
806. Soient A une mesure projective sur un intervalle [a, b] à valeurs dans
End H , / une fonction continue sur [a, b]. Pour toute partition T =
= = = et tout ensemble de points | = {£*}>
£* € [tk> h~ 1]? définissons la somme intégrale de Riemann

sa, t , i) = ± m ) m , h +x]).
k=0
§2] EXERCICES 227

a) Montrer que les sommes intégrales S ( f 9T , £) convergent en norme


vers un opérateur lorsque le diamètre de la partition ô(T) = m ax(^ + i —/*)
k
tend vers 0. Cet opérateur s’appelle intégrale de Riemann de / par rapport à
la mesure Aet se note

b) Montrer que l’intégrale de Riemann R J f ( x ) dX(x) est confondue


a
b
avec l’intégrale de Lebesgue J / ( * ) dX{x) définie au n° 2 § 2 chap. V.
a
807°. Démontrer les propriétés suivantes de l’intégrale de fonctions
bornées par rapport à une mesure projective :
a) J [a i/i(x )+ a 2/ 2(x)](iA(x) = ai J /i(x)rfA (x)+ a 2 J / 2(x) dX(x) ;
X X X
b) J (fl A ) (*) dX(x) = JM x ) dX(x) JM x ) dX(x) ;

c) Jf(.x) dX(x) Il =S sup |/(x)| ;


X *z x

d) f (x ) dX{x)^ = j f {x ) d/.(x) ;

e) si f„(x) —f(x), \f,{x)\ C, MxÇ_X, alors j f n(x)dX(x) —


-*■ Jf(x )d l{x ) fortement.
808. a) Montrer que dans la définition d’une mesure projective la pro­
priété 3) peut être remplacée par la condition plus faible 3') X{X\E) =
= 1 —A(2s) et par la condition de normalisation A( 0 ) = 0.
b) Montrer que dans la définition d’une mesure projective la condition
2) résulte de la condition 3), des conditions de normalisation A(0 ) = 0,
/.(X) = 1 et du fait que les valeurs de la mesure A sont des orthoprojecteurs.
809. Soient # i = L2[0, 1], H 2 = L2([0, 1]X[0, 1]). Définissons des mesu­
res projectives Ai et A2 sur End H\ et End H 2 respectivement en posant
A /( jE ) = M(%e(x )). Existe-t-il un isomorphisme U : Hi*-> H2 associant
A2 à Ai ?
810. Soient donnés un ensemble X muni d’une <r-algèbre B , un espace
hilbertien H et pour tout | £ 77 une mesure finie sur (X , B), tels que
1 ) M * ) = HUI2 ;
2) [AÇ-TJ + [ A ç + n = 2/^ + 2/ ^ .
Existe-t-il une mesure projective A sur X à valeurs dans End H telle que
fit = A* pour tous les | £ H ?
811*. Soient X un compact métrique, H, un espace hilbertien. On appelle
15*
228 THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS [CH. 5

représentation de Valgèbre C(x) dans H une application cp : C(X) -*• End H


telle que
1) cp soit un homomorphisme d’algèbres ;
2 ) ? ( / ) = ? (/)* ;
3) <p(l) = 1 (l’unité à gauche est une fonction sur X, l’unité à droite,
l’opérateur unité de H).
Montrer qu’il existe une mesure projective unique A sur X à valeurs dans
End H telle que cp(f) = J f(x )d l(x ).
x
812. Soient A un opérateur auto-adjoint dans un espace hilbertien H, A sa
mesure spectrale, E un borélien de la droite. Désignons par He le sous-
espace 1(E)H. Montrer que
a) He est invariant par A ;
b) si E est borné, alors A I est un opérateur borné ;
Ih e
c) si E est fermé, alors a^A | j c E.

813. Montrer que le spectre d’un opérateur auto-adjoint A est composé


exactement des points a € R tels que A(]æ— e, a+e[) ^ 0 pour tout e > 0.
(A est la mesure spectrale de l’opérateur A.)
814. Critère de Weyl Montrer qu’un point a appartient au spectre d’un
opérateur auto-adjoint borné A dans un espace hilbertien H si et seulement
s’il existe une suite de vecteurs unitaires f „ £ H pour laquelle 11A£„ —a£n11 — 0
pour n oo.
815. La définition du spectre essentiel d’un opérateur auto-adjoint borné
A se déduit à partir du critère de Weyl (voir exercice 814) assorti d’une condi­
tion subsidiaire : l’orthonormalisation de la suite {!„}• Montrer que si un
opérateur B est autoadjoint et compact, alors les spectres essentiels de A et
A + B sont confondus.
816. Formule de Stone. Soit A un opérateur auto-adjoint borné. Montrer
que
b

s- lim — f [(a—/.)2+ e 2] - 1t/A =


e-vO 71 ^
a

= i-A ({a})+;.((a, ( - ) ) + { # } ) = - * ( [ « , b ] )+ ± ï(( a , b)).

817. Soit U un opérateur unitaire dans un espace hilbertien H. Montrer


qu’il existe une mesure projective borélienne unique A sur le cercle T, à
valeurs dans End H , telle que

n u ) = j /(<*«•) < m
o
pour toute fonction borélienne bornée / sur T.
§2] EXERCICES 229

818. Théorème ergodique de von Neumann. Soit U un opérateur unitaire


1 N
dans un espace hilbertien H. Montrer que s- lim Y Uk existe et est
N —► ©o ^ k=l
égale au projecteur sur ker (U—1).
819. Soient A un opérateur borné, / une fonction analytique dans un
domaine Q contenant cr(A). Définissons l’opérateur / (A) par

= ^ jm iA -x ir'c a ,
c

où C est un contour quelconque dans Q englobant o,(A).


a) Montrer que la correspondance / *->/ (A) est un homomorphisme
d’algèbres.
b) Montrer que pour un opérateur normal A cette définition de / (A) est
confondue avec celle du n° 2, § 1, chap. V.
820*. Montrer que toute famille d’opérateurs auto-adjoints bornés
commutant deux à deux dans un espace hilbertien séparable peut être réduite
à la multiplication par une fonction dans une même base.
821*. Soient A un opérateur auto-adjoint dans un espace hilbertien H , A sa
mesure spectrale,/ une fonction borélienne sur R. Définissons / ( A ) par la
formule

(f(À )i, V) = f f (x ) d ^ ( x )
—oo

sur le sous-espace DA a H composé des vecteurs | € H tels que


oo

■< co. Montrer que


—oo

a) l’opérateur B = f (A) est fermé et densement défini ;


b) les opérateurs BB* et B*B possèdent le même domaine de définition
dense et sont confondus sur ce domaine.
822. Expliciter la mesure spectrale de l’opérateur A = idjdx dans
L2(R, dx) de domaine de définition naturelle
Da = {(p 6 ^2(R, dx) : cp' e L 2(R, dx)}.

823. Expliciter la mesure spectrale de l’extension auto-adjointe de


l’opérateur A = dans DA]= ^ (R ) c £ 2(R, dx).
824*. Expliciter la mesure spectrale de l’extension auto-adjointe de
l’opérateur ^ 2 + ^ 2 ^ans Da = ^(R2) c L2(R2, dx).
825°. Déterminer l’opérateur A dans la représentation V(t) = eitA d’un
groupe à un paramètre dans l’espace L2(R, d x \ défini par V (t)f(r) =
= V(t+r).
230 THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS [CH. 5

826. Soit U{t) un groupe à un paramètre d’opérateurs unitaires dans un


espace hilbertien H , tel que C/ (1) = 1. Montrer que U (/) = eitA, où a(A) c Z.
827. Existe-t-il pour tout opérateur unitaire U un groupe à un paramètre
V(t) te lq u e F (l) = U ?
828*. Trouver la décomposition spectrale de l’extension auto-adjointe de
d~
l’opérateur A défini initialement sur D(A) = S(R).
TROISIÈME PARTIE

INDICATIONS

CHAPITRE PREMIER

ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES ENSEMBLES


ET DE TOPOLOGIE

§ 1 . R ela tio n s. A x io m e de ch o ix e t lem m e de Z o m

1. Réponse : a), b), e) sont des relations d’équivalence, c) et d) ne le sont pas.


2. Il faut reformuler la définition de la sorte : et / 2 sont équivalentes s’il existe
des nombres positifs a, b et e tels que a < /i(x)// 2(jc) < b pour 0 c x < e. Il s’ensuit
que c’est une relation d’équivalence. La non-dénombrabilité de l’ensemble quotient résulte
de ce que toutes les fonctions x a pour a 0 ne sont pas deux à deux équivalentes.
3. Soient/i, / 2, / 3 une suite de fonctions positives. Définissons les fonctions / e t /
en posant f(x ) = min /•(*), et /(* ) = k max /(* ) pour l/(fc+l) < * 1/ k .
- K l^i^k
Alors / < / • < /pour tous les / = 1, 2, . . .
4. Exemple : X et Y sont des ensembles de naturels munis de la relation d’ordre
ordinaire. Alors les points (1, 2) et (2,1) ne sont pas comparables dans X x Y .
5. a) Conséquence immédiate de la définition d’une relation d’ordre partiel.
b) La relation d’ordre dans f l (Xa; x ^ est induite par celle de l’ensemble f ”J Xx.
a£A cl £ A
Le point distingué est —{*a}, a d A .
b) Effectuer une factorisation.
6. Considérer l’ensemble A = N x N (le produit de deux exemplaires de la série
naturelle muni de la relation d’ordre habituelle) et montrer que dans un espace métrique
X une suite fondamentale {jcn} est fondamentale si et seulement si converge vers 0 la
suite généralisée numérique { d x}x € A construite d’après la formule dmn = d ( x m, x J .
7. Chaque partie y c A" est égale à LJ Ya, où Y x = Y fl X a et de plus Y =
= U Ya z> Z — [J Za ** ya d Za pour tous les a Ç A .
cl^ A cl^ A
8. La fonction fi(x , y ) se déduit à partir du système d’équations suivant :

On établit que ce système admet une solution unique de la manière suivante. Numéro­
tons les éléments de l’ensemble fini M ( x ) de telle sorte que x k => x 5 implique que k ^ j
(cf. exercice 22a). Alors l’application f F est définie par une matrice triangulaire dont
les éléments diagonaux sont égaux à 1. Donc la matrice inverse sera de la même forme et
ses éléments sont les valeurs de la fonction //.
232 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES ENSEMBLES ET DE TOPOLOGIE [CH. 1

9. Se servir de l’indication de l’exercice 8.


10. a) fi(x t x ) = 1, tu(x , x —1) = — 1, dans les autres cas fi(x 9 y ) = 0.
b) Se servir de a) et des exercices 6 et 9. Réponse : f i ( x , y ) = °ù^ oestIa
(/i0U) = 1, Po(Pr • • • mPÙ = (-!)*> où Pi> - - , P k sont des nombres
fo n c t io n d e M ô b i u s
premiers distincts, et p f j i ) = 0 dans les autres cas).
c) Se servir des exercices 7 et 9. Réponse : f i{A 9 B ) — ( — où B < A < A',
]yi | et | B | étant les nombres d’éléments respectivement de A et de B.
d) Supposons que le corps principal est composé de q éléments. Alors ju(A, B) =
= ( —1y . q à w - v i * y où d = dim A —dim B . Idée de la démonstration : soit le nombre
des sous-espaces de dimension k dans un espace de dimension n sur un corps de q

éléments. Les coefficients jouissent des mêmes propriétés que les coefficients
binomiaux (en lesquels ils se transforment pour q = 1). En particulier

d)
(partager chaque sous-espace de dimension k + 1 d’un espace de dimension n + 1 en deux
parties : l’une contenue dans un hyperplan donné, l’autre non),

t 09 ^ ( 3 • ' * = ( ! + 0 d + ? / ) . . . (1 + « • “ */). (2)


(Cette formule se déduit à partir de (1) tout comme le binôme de Newton à partir de la
propriété fondamentale des coefficients binomiaux.) L’égalité voulue £ ju(C9 B) = 0
JB d C(Z A
pour A î* B (cf. indication de l’exercice 8) résulte de l’égalité (2) si l’on pose / = - 1 .
11. a) S’assurer que £ (p(d) = n(<p(d) est le nombre d’entiers naturels m =s= n dont le
d/n
p.g.c.d. est nj'd). 11s’ensuit que cp{n) = £ p(n 9d ) d = £ /j,0( n / d ) d (voir indication de l’exer-
d\n d\n
cice 10 b)).
b) Associons à tout polynôme irréductible P de degré d et de coefficient supérieur
1 la sérief F( X ) — \ + X d + X u + . . . Montrer que dans f l f P( X ) (le produit sur tous
p
les polynômes irréductibles) le coefficient en X n est égal au nombre des polynômes de
degré n de coefficient supérieur 1, c’est-à-dire à q n. D’où il résulte que n m x ) =
p
1 | | | » / J \ r’Cn, î)
= \ + q X + q zX i + . . . = x Z q X ' ° r H / f W = JH * de sorte ^ue
| j (1 —X ")~r(n’ = (1 —q X ) ~ J. En prenant la dérivée logarithmique des deux membres
n> 1
de cette égalité et en la développant suivant les puissances de X %on obtient l’égalité
£ d P ( q 9 d ) = q n. D’où
d/n

P(n, <?) = - - £ M». = — Y, /‘o(n/d)<3d-


dJn '* d/n

c) Vérifier que C (N ) — 2 £ <p(k) — 1. Déduire de l’égalité de l’exercice 11 a)


1es=/fc< JV
que

où [~ 1 représente la partie entière de — . D’où lim — = J) • Ce Que


L«J M y -*■oo iV d3r 1 «
nous voulions.
INDICATIONS 233

Signalons qu’on aurait pu poursuivre les calculs : de la propriété fondamentale de


la fonction de Môbius (voir indication du problème 8) il résulte immédiatement que
£ —^ = ( Y, î on sait que ce nombre est égal à 6 / n 2 (voir Ex. 536 c) ou 729).
d> 1 \n> 1 11 /
12. Toutes les propositions résultent immédiatement du fait que & n(t) =
e
où e parcourt toutes les racines primitives de la puissance /i-ième de 1. Pour prouver
cette égalité utiliser la définition de la fonction de Môbius (exercice 8).
13. Vérification immédiate.
14. Désigner par 0+ l’intérieur de l’ensemble des points positifs (c’est-à-dire l’en­
semble des points x d Rn dont tous les points y d’un quelconque de leurs voisinages sont
2s 0). De façon analogue désignons par 0~ l’intérieur de l’ensemble des points négatifs.
Montrer que 0+et 0~ sont des ensembles convexes non vides. (Se servir du fait que dans
R* on peut choisir des bases composées de vecteurs positifs et de vecteurs négatifs.)
Prouver ensuite que l’ensemble r = O + 0 O ~ (la barre représente l’adhérence) est un sous-
espace vectoriel de Rn partageant R n en deux parties. (Tout segment reliant un point de
0+à un point de 0~ coupe r.) D’où il suit que r est un hyperplan. Raisonner ensuite
par récurrence sur n.
15. a) Supposons que /x0 est la classe d’équivalence qui contient la série naturelle
N munie de l’ordre naturel. Si M est un ensemble dénombrable totalement ordonné, il
contient un plus petit élément n i L. De même, l’ensemble M \ { m J contient un plus petit
élément m 2 et ainsi de suite. Soit m ^ le plus petit élément de l’ensemble (si
cet ensemble est vide, M est équivalent à la série naturelle). Il est clair que l’intervalle
M ( m 0o) de l’ensemble M est équivalent à N . Donc la classe M est plus grande que /x0 et
/x0 est le plus petit élément.
b) Soient M et L deux ensembles dénombrables totalement ordonnés. On dira qu’un
élément m ^ M est admissible si le segment M ( m ) est équivalent à un segment de L . Si
tous les éléments de M sont admissibles on peut construire une application monotone
<p de M sur un segment de L d’après la règle suivante : si l’application (p est définie pour
tous les m < m x alors <p(mù est le plus petit élément de L n’appartenant pas à l’ensemble
Si L est épuisé par l’un des ensembles alors M e t L sont comparables
et L < M . Supposer maintenant qu’il existe des éléments non admissibles et soit m 0
le plus petit d’entre eux. Etudier séparément le cas où m 0 couvre un élément et celui où
il n’en couvre aucun. Montrer que dans le premier cas M > L et que le second cas est
impossible.
c) Soit J l 0 c J i t . Considérons fi € J l 0 et un représentant M de la classe fi. Si M 1
est un représentant de la classe fxl € Jî£0 alors ou bien 2» fx, ou bien M t est équivalent
au segment M(wj). On obtient ainsi une application monotone fx1 »-►m 1 de cette partie
de J î l 0 qui est située « à gauche » de fi dans un sous-ensemble de M. Comme M est totale­
ment ordonné ce sous-ensemble possède un plus petit élément. Il existe donc aussi un
plus petit élément dans J / l 0.
d) Supposons que J l est dénombrable. Considérons un représentant M* dans chaque
classe ^ £ J l et soit M — |J Mf. Munissons M d’une relation d’équivalence. Si fx{ < (Xj.
i=i
alors M i s’applique sur un segment de M i et l’on dit qu’un point m d M i est équivalent à
son image dans M } . Vérifier que la relation ainsi construite est bien une relation d’équi-
valance, que l’ensemble quotient ^correspondant est dénombrable et totalement ordonné
et que sa classe ju est plus grande que toutes les classes fx £ J l t ce qui est impossible.
e) Utiliser le théorème de Zermelo.
16. Appelons u £ J l admissible si le segment d’ensemble 21 défini par l’élément
((i , 0) est équivalent a l’intervalle semi-ouvert [0, 1[. En raisonnant comme la démonstra­
tion de 15 b) montrer que tous les éléments de J l sont admissibles.
La deuxième proposition de l’exercice résulte de la non-dénombrabilité de J l (voir
exercice 15d)) et de la dénombrabilité de la base de la topologie de [0, 1[.
17. Voir indication de l’exercice 16.
18. Les éléments maximaux sont les cercles tangents à deux côtés au moins du carré.
Parmi eux il n’en existe pas de plus grand.
234 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES ENSEMBLES ET DE TOPOLOGIE [CH. 1

19. Appliquer le lemme de Zorn à l’ensemble de tous les systèmes linéairement indé­
pendants de vecteurs de l’espace donné, ordonné par l’inclusion.
20. En raisonnant comme dans la démonstration de l’exercice 15b) montrer que
deux ensembles totalement ordonnés quelconques sont comparables (c’est-à-dire que
l’un est équivalent à un segment de l’autre).
21. a) Considérer d’abord un ensemble partiellement ordonné dont les éléments
sont les parties de l’ensemble donné X munies d’une relation d’ordre total. Montrer que
les conditions du lemme de Zorn sont réunies et que l’élément maximal est l’ensemble X
tout entier muni d’une relation d’ordre total.
b) Soient X un ensemble partiellement ordonné vérifiant les hypothèses du lemme de
Zorn, Y un ensemble de puissance supérieure à celle de X (par exemple P ( X ) ) . D’après
le théorème de Zermelo on peut totalement ordonner Y.
Supposons que X ne contienne pas d’élément maximal et construisons une applica­
tion monotone <p de Y sur X (ce qui est impossible d’après le théorème de Cantor). De
façon plus précise, si q> a déjà définie sur l’intervalle Y ( y 0) on convient que <p(y0) est égal à
l’élément x 0 € X qui majore 9?(lXy0)) (cet ensemble est ordonné et d’après le lemme de
Zorn admet un majorant).
22. a) X étant fini, il contient un élément minimal (c’est-à-dire un élément qui ne
couvre strictement aucun autre). Appelons-le x x. De façon analogue, dans Ar\{.v1} il
existe un élément minimal. Désignons-le par x 2. En poursuivant cette procédure on obtient
la relation d’ordre cherchée : x x < x 2 < . . . < x n.
b) Oui. Une méthode de démonstration consiste à considérer l’ensemble partiellement
ordonné des relations d’ordre partiel sur X et de lui appliquer le lemme de Zorn. Une
autre méthode, à montrer que tout ensemble partiellement ordonné X se plonge de façon
monotone dans P ( X ) (à tout x € X associer le sous-ensemble fi(x) = { y € X : y Jt}).
Montrer ensuite que l’on peut munir P { X ) d’une relation d’ordre contenant l’inclusion.
^Ordonner totalement X d’après le théorème de Zermelo et appliquer l’exercice 13 à

i w = Q {o, i}.)
23. Montrer en utilisant le lemme de Zorn qu'il existe une base de transcendance de
C sur Q, c’est-à-dire une famille maximale Q de nombres complexes algébriquement
indépendants sur Q. Montrer que C est l’adhérence algébrique du corps des fonctions
rationnelles de z à coefficients dans Q. Montrer enfin que la famille Q a la puissance du
continu (si la puissance de Q ) est inférieure à celle du continu, alors celle de C doit être
inférieure à celle du continu).

§ 2. Complétions
24. a) Soit {*„} la suite des centres des boules B n. Montre que cette suite est fonda­
mentale et que sa limite est le point d’intersection cherché de toutes les boules.
b) Soit X i, x 2, * 3, . . . une suite fondamentale. Par définition il existe une suite
d’indices n x < n 2 < nz -< . . . telle que tous les points x ni n > nkt sont situés dans la
boule fermée B k de rayon 1/2* et centrée en l’un de ces points. Considérons la boule Bk
de même centre que B k et de rayon double. Vérifier que la suite B k est contractile et que son
intersection est lim x n.
n —► o o
25. Soient f une fonction uniformément continue sur X 9 x lt x 2y . .. une suite
fondamentale et x le point de la complétion correspondant à cette suite. Alors
f ( x ) = lim /( x J (la limite existe du fait de la continuité uniforme de / et de la
»—►oo
complétude de la droite numérique R).
26. a) L’application x *-*■ arctg x est une isométrie de la droite munie de la distance
introduite sur l’intervalle \ —n ! 2, jt/2[ muni de la distance ordinaire. Donc, la complétion
de R est isométrique à l’intervalle \ —n j 2, jt/2].
■■12] INDICATIONS 235

b) Comme dans a) l'application .v ex est une isométrie de l’espace considéré sur


l’intervalle ]0, o o [ . La complétion est isométrique à l’intervalle [0, ° o [ ,
27. On obtient la complétion en ajoutant des « intervalles ponctuels » [a , a], a £ R.
28. Tout d'abord, toute suite d’intervalles contractiles est une suite fondamentale,
il leur correspond un point subsidiaire de la complétion distant de M | de tout intervalle
A. Montrer qu’on obtient la complétion par adjonction de ce point unique. Pour cela il
faut montrer que de toute suite fondamentale d’intervalles fermés non contractiles on
peut extraire une suite partielle dont toutes les intersections A i C\A} ne sont pas vides.
Utiliser le fait que pour les intervalles fermés s’intersectant la distance est confondue avec
celle définie dans l’exercice 27.
29. Montrer que pour toute suite fondamentale {/n} la limite / (.v) = lim f n( x ) existe
n—
+■oo
pour tous les x £ X et que la suite {/„} converge uniformément vers / . Pour montrer que
/ est bornée, se servir de la majoration | f { x ) - /( v ) ! < | f ( x ) - f n(x) | -f |f n(x) - f n( y ) | -
+ \ f n b ’) - f ( y ) \ -
30. Se servir de l’inégalité triangulaire.
31. a), b) Toute suite fondamentale de X converge vers un point de l’adhérence de X .
Inversement, tout point de l’adhérence de X est limite d’une suite fondamentale de X .
c) Pour complétion de X on peut prendre l’adhérence dans B ( X ) de son image par
Tinjection isométrique de l’exercice 30.
32. Utiliser le théorème des boules contractiles (voir exercice 24) pour démontrer
d’abord la non-vacuité de l’intersection. Appliquer ensuite cette proposition au cas où
l’espace X est l’adhérence d’un sous-ensemble ouvert de X .
33. a) Raisonner par l’absurde. L’ensemble Q des nombres rationnels serait alors
l’intersection d’un nombre dénombrable d’ouverts rn. Numéroter les nombres rationnels
et soit r n = r n\{rn}, où rn est le nombre rationnel de rang n. Les ensembles f n sont ouverts,
oo ^
densens et p) Tn = 0 , ce qui contredit la proposition de l’exercice 32.
»=i
b) Soit cof (x) l’oscillation d’une fonction / en un point x . Montrer que pour toute
fonction f et tout c > 0 l’ensemble Fc( f ) — { x £ X : coj(x) => c} est fermé et que l’ensem­
ble des points de discontinuité de la fonction / est confondu avec (J F Utiliser
»=>î
ensuite la proposition a).
34. La suite {P j où P k = £ j est une suite fondamentale qui ne converge pas
pour les trois distances.
Signalons que la démonstration de ce fait, semble-t-il évident, cause souvent des
00 / x\* 2
difficultés aux étudiants. En effet, l’égalité J] ( ^---- et le fait que le second membre
\ **J 2. —x
n’est pas un polynôme ^ce qu’il faut encore savoir prouver ; le mieux c’est d’utiliser la

non-nullité de toutes les dérivées de la fonction n’imPliquent pas nécessairement


que cette suite diverge pour les métriques a), b) et c). On peut faire la démonstration en
raisonnant par l’absurde. Montrer que si la suite donnée admet pour limite un polynôme
P (x ) = V Ci —x \ celui-ci serait :
2
dans le cas a), identiquement égal à ^---- P°ur * € [0,1] ;

2
dans le cas b), tel que = 0;
j>
o
> 2 —x
dx

dans le cas c), tel que c{ = y pour tous les / = 0,1, . . . Ensuite raisonner comme
236 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES ENSEMBLES ET DE TOPOLOGIE [CH. 1

plus haut dans le cas a), ramener le cas b) au cas a) en utilisant la continuité de la fonction
2
PC*)-^—- sur l’intervalle [0, 1].
35. Voir indication de l’exercice 29.
36. Soit (A) une suite de Cauchy dans G. Alors (A-1) est aussi une suite de Cauchy.
D ’après l’exercice 35 les suites (A) et (A"1) convergent uniformément vers des applications
continues/et g . Pour montrer que/et g sont inverses l’une de l’autre se servir de la majo­
ration
d x ( f g ( x \ x ) ^ d z ( f g ( x ) -//,-*(*)) + d x ( f f - \ x ) - / „ / / ( * ) ) .

37. Conséquence immédiate de la définition.


38. Soient (x J et ( y n) des suites de Cauchy dans Q pour la distance d p. Montrer que
(x n+ y n) et (x ny n) sont aussi des suites de Cauchy ; si x n -+■ 0, c’est-à-dire 11**11? > a > 0
pour n assez grand, alors (1/*„) est une suite de Cauchy Iutiliser la majoration

11*7-*'/II* 11*11* 117-/11*+11/II* ll*-*'il*


1 Il*-*'ll* \ . S’agissant de la non-complétude de Q voir
et l’égalité 1 1 .
1* X' II*II* II*'II*/
indication de l’exercice 39.
39. Montrer que la série £ a tp \ où 0 at ^ p — 1 converge dans Q* (ceci résulte
+ oo
du fait que ses sommes partielles forment une suite de Cauchy). Soient * = £ typ
k
y = Y , biP* et / le plus petit indice pour lequel at b f. Montrer que dp(x, y ) = p”*’ (en
—l
particulier le développement suivant les puissances de p est unique). En déduire que la suite
xn =ÿ aŸiyp i I est une suite de Cauchy si et seulement si pour tout indice i la suite dp*
( <— *» !
se stabilise pour les grands n. Il s’ensuit que l’ensemble des éléments représentables par
une telle somme est fermé. Montrer ensuite que tout nombre rationnel r se représente de la
sorte ^il suffit de considérer le cas r — m /n, où m et n sont des entiers, n est premier à p ;
construire par récurrence des entiers w0, m u m 2, . . . et a 0t a l9 a 2, ... (0 «s a t < p —1)
tels que m 0 = m, m i - a j i = m i+1p pour / 0 ; alors /* = £ a ip i est le développement
t=0
cherché^. Reste à se référer à l’exercice 31.
Montrer qu’un nombre * £ Q* est rationnel si et seulement si la fraction correspon­
dante est périodique (se rappeler de la démonstration de la même proposition pour les
réels). D’où il résulte que Q* ^ Q, c’est-à-dire que Q n’est pas complet pour une métrique
p-adique.
40. Prouvons la dernière égalité. Dans les notations de l’exercice précédent on a
n = 3, m = m 0 = 2. Choisir a 0 tel que 2 —3a 0 soit multiple de 5, c’est-à-dire a 0 = 4,
m x = —2. D’autre part —2 —3a t = 5 m 2 => a x — 1, m 2 = —1, —1 —3a 2 — 5m 3 =* a 2 = 3,
m z = - 2.
Comme m j = m 3, les nombres se répètent périodiquement, c’est-à-dire que a z = 1,
a â = 3, a 5 = 1, a 6 = 3, etc.
Il est recommandé de vérifier immédiatement que la somme 4+ 5 + 3-52+ 5 3+3*54+
■f . . . est égale à 2/3 (utiliser la formule de la somme d’une progression géométrique).
00
41. Chercher V - 1 sous la forme £ a i^> où 0 ^ < 4. Chercher les nombres
i=0
par récurrence à partir des congruences a\ = -1(5), a l + \ Q a fia 1 = -1 (5 2),
3] INDICATIONS 237

-f 50tf0^2 = -1(53), ...,(^ 0-1- 5^!+ . . . + 5,;”2^._2)2-f 2*5*“ 1<z0tfJt_1 == -1(5*). Ce système
admet deux solutions
ûq = 2, ûj = 1, cio — 2, . . . , et ûq = 3, ûj — —3, = 2, • »*
42. Le plus simple est d’utiliser l’exemple de Hausdorff (voir paragraphe III.2.2)
et de remarquer que les nombres 1,2, ...,/>* forment unp“* réseau dans Zp. La deuxième
proposition découle de ce que les deux ensembles sont isomorphes au produit d’un nombre
dénombrable d’ensembles finis composés chacun de p points.
Si p = 2 la correspondance cherchée peut être construite de la manière suivante.
Au nombre . . . î^o € Z 2on associe un nombre réel de l’intervalle [0,1] dont la décom­
position en une fraction ternaire est de la forme 0, bfJbJb», . . . , où b k = 2ak.
43. Montrer par récurrence sur n que x pn = x pn~ l + p p *un, où un € Zp (pour n = 1
utiliser le premier théorème de Fermât). De là il résulte que sgnp (*) = lim x pn =
n— oo
= lim (x+ p^ ^ + ph u-r ... + p nun) et l|sgnp* —* ||p«sp*"1. Déduire de la dernière
n—►oo
inégalité que les nombres sgnptf sont distincts pour = 0, 1, . . . , p - l , c’est-à-dire que
sgnp prend un nombre de valeurs supérieur ou égal à p . D’autre part, déduire de la
définition de sgnp que (sgnpx ) p = sgnpx pour tous les * € Z pn et utiliser le fait que
l’équation y v = y ne possède pas plus de p zéros sur Qp.
44. Déduire à partir de l’exercice 37b) qu’une série de Qp converge si et seulement
si son terme général tend vers 0. Utiliser les minorations

OO

En déduire que le domaine de convergence de la série £ ( —\ ) h~ 1 x k/ k est


k=0
{x € Qpj 11*|| < 1} = pZp ; le domaine de convergence de la série £ x k/ k \ pour p ^ 2
*=o
est le même. Si p = 2 le domaine de convergence de la deuxième série est

{ * € Q->l ll*|I < — } = 4 Z 2.

45. Le nombre —1 est la limite dans Qp d’une suite d’entiers positifs.


46. a) Montrer que la suite des entiers est une suite de Cauchy pour la distance d si et
seulement si elle l’est pour les distances 2-adique et 5-adique. L’application de la complé-
tion de N pour d dans Z 2x Z 6est l’isomorphisme cherché.
b) En vertu de l’isomorphisme de l’exercice a) les terminaisons infinies qui se repro­
duisent par multiplication correspondent aux solutions de l’équation x 2 = x dans l’anneau
Z 2x Z 5. Cette équation possède quatre solutions : (0, 0), (0, 1), (1, 0) et (1,1).§

§ 3. Catégories et foncteurs
47. L’ensemble X est un objet répulsif universel de la catégorie duale.
48. Associer à tout ensemble son complémentaire.
49. Oui dans tous les cas.
50. Le groupe des entiers Z dans G x et le groupe trivial dans G} sont des objets
répulsifs universels.
51. La propriété universelle découle de toute construction classique d’un groupe
libre. Exhibons une construction d’un groupe libre F2 de générateurs a et b.
Soient C a et C b des groupes cycliques infinis de générateurs a et b. Les éléments de F 2
sont les m o ts (xlf * 2, . . . , xn), où x k pour k — 1, 2, . . . , n appartiennent à l’un des groupes
C a ou C by deux termes quelconques consécutifs appartiennent à des groupes différents et
aucun terme n’est élément-unité de son groupe ; appelons le nombre n longueur d’un mot.
238 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES ENSEMBLES ET DE TOPOLOGIE [CH. 1

La longueur d'un mot peut être égale à 0, c’est-à-dire que F 2 contient le mot vide 0 .
Définissons la multiplication des mots par récurrence sur la longueur. Posons 0 * 0 = 0 ,
0 •(*!, . . *n) = (x j9 . . x ny 0 = ( x u . . x n) (c’est-à-dire que 0 sera élément-unité
de F 2). Définissons le produit ( x l9 . . . , x n) ( y l9 . . . 9y m) séparément dans les trois cas
suivants :
( 1) Si x n et y k appartiennent à des groupes différents, alors
(*i> . . . , y m) = (*i, . . . , x m y u . . . , y m).

(2) Si x n et y 1 appartiennent au même groupe et .xn y ï 1, alors


(*i> . . . . x n) O l . . . , y j = (x„ . . x „ y ly y 2, y m).

(3) Si x n = y ï\ alors
(*i> ....jcJCvi, . . . , y m) = ( * i , ...,a„_i)Cv2, ■■■, y J
(le produit du second membre est défini par l’hypothèse de la récurrence).
Vérifier que muni de ce produit F 2 est un groupe à deux générateurs a et b et que
c’est l’objet universel cherché.
52. Un groupe abélien libre de générateurs a e t b peut être défini comme le produit
direct de groupes cycliques infinis C a et C b. Une autre méthode de construction consiste à.
prendre le groupe quotient d’un groupe libre à deux générateurs (voir exercice 51) par son
commutateur.
53. Voici une construction d’un objet universel. Considérons un espace vectoriel A n
sur K muni d’une base e j ,où / parcourt les suites finies (kl9 ...» kN\ k{ € {1,2, . . ri) ;
si l’on considère des algèbres unitaires, pour I on peut prendre la suite vide. La multipli­
cation sur A n qui fait d’elle une X-algèbre sera définie d’après la règle e r e t = en , où
H ' veut dire que l’on fait suivre I de V. Vérifier que A n est une if-algèbre associative à n
générateurs distingués e (V> e (2)> . . . , e(n) et que c’est l’objet universel cherché.
54. On peut définir l’objet universel de C A n( K ) comme l’algèbre quotient de l’objet
universel de A n( K ) (voir exercice 53) par l’idéal bilatère construit sur les éléments de la
forme x y —y x .
55. Voici une construction d’une algèbre de Lie libre à n générateurs e l9 . . . , en.
Définissons par récurrence une famille d’ensembles E n, n 1, en posant E 1 = { e Li . . . , en)
et E n = U
k+lx=.n
E k x E t pour n ^ 2 . Posons M = [_j£n et définissons la multiplication
n
M XM i-*- M à l’aide des applications E kx E t E k+l c M (la flèche exprime l’injection
canonique découlant de la définition de E k+l). Soit K [ M ] un espace vectoriel sur K de
base M ; la multiplication introduite fait de K [ M ] une if-algèbre. L’algèbre de Lie libre
à n générateurs peut être définie comme l’algèbre quotient de K [ M ] par l’idéal bilatère
construit sur les éléments de la forme a - a et (ab)c + ( b c ) a + ( c a ) b . Vérifier la propriété
universelle.
Remarquons que les objets universels des exercices 53 et 54 peuvent être obtenus par
une construction analogue, c’est-à-dire comme le quotient de K [ M ] par un idéal bilatère
convenable.
56. Définissons F(9T) comme l’ensemble quotient de l’algèbre tensorielle de l’espace
51 par l’idéal bilatère construit sur les éléments de la forme x o y —y o x — l x 9y ] 9x yy t 51.
Montrer que K(5Ï) est universel à partir de l’universalité de l’algèbre tensorielle (voir
exercice 53).
57. Soit 51 une algèbre libre de Lie à n générateurs. Utiliser la propriété universelle
de 51 (exercice 55) et la propriété universelle de F(51) (exercice 56) pour montrer que
K(5I) est un objet universel dans la catégorie A n( K ) (voir exercice 53).
58. La somme est la réunion disjonctive dans la catégorie des ensembles et la somme
directe dans la catégorie des espaces vectoriels ( [_J Va\ est le sous-espace du produit
\CC £ A )
cartésien \~| Fa constitué des vecteurs dont seules un nombre fini de composantes sont
non milles).
§3) INDICATIONS 239

59. Dans les catégories d’ensembles et d’espaces vectoriels le produit est un produit
cartésien ordinaire.
60. Voir indication des exercices 58 et 59.
61. Désignons parL1|x[|L2l’espace vectoriel sur ^constitué des combinaisons linéaires
formelles de la forme a ÿx \b , où b ( - L 2. Soit L xo L 2 le sous-espace de L i \x \ L 2
engendré par les expressions de laforme ( h i a 1+ k 2a 2) M b — h 1( a 1\ x \ b i) — A2( a 2\ x \ b ^ t t
a \ x \ ( P i b l + i i 2b ^ - ~ fJ>i(a\x\bJ — h o(a \x\b2). Désignons par L X® L 2 l’espace quotient
L 1^ \ L 2/ L 1 o L 2 et par a ® b l’image de l’élément a \ x \ b £ L x\ ÿ ] L 2 dans ce sous-espace.
Vérifier que l’application de L xx L 2 dans L x \ x \ L 2 qui à ( a x b ) associe a<g>b est l’objet
universel cherché.
62. Soit d le p.g.c.d. des nombres m et n . Vérifier que C d muni du morphisme cano­
nique CwxC n-» C d qui envoie (a mod m , b mod n ) dans ab mod d est un objet universel
(et par suite Tor (Cm, C*) = Cd). Dans le cas général, se servir du fait que tout groupe
abélien fini est somme directe de groupes cycliques et le fait que le foncteur Tor est additif
en chaque argument.
63. a) Posons A égal à l’ensemble des entiers et faisons de lui un ensemble filtrant
pour la divisibilité (a «s si a | ($). Posons X a = Z pour tous les a £ A et supposons que
(pap pour a < ^ est la multiplication par £/a. Vérifier que la limite inductive de cette
famille est isomorphe au groupe additif Q (les morphismes <pa : X a - + Q sont définis par
les formules <pa( k ) = k/cc),
b) Montrer que l’injection Z -+ Z , induit l’isomorphisme
z / p » z ^ z Pip«zp.
64. Résulte immédiatement de la définition.
65. Dans les notations de l’indication de l’exercice 61, la structure d’espace vectoriel
sur C de L ® RC est donnée par z-(a<g> w) = a ® z w , où a € Z, z, w € C, z w est un produit
de nombres complexes.
66. Utiliser le fait que le foncteur F réalisant l’équivalence des catégories définit un
isomorphisme du groupe des automorphismes Aut ( A ) sur Aut (F ( A )) et le fait que le
groupe multiplicatif des réels n’est isomorphe à aucun groupe de matrices inversibles à
coefficients complexes.
67. Pour cette sous-catégorie on peut prendre la catégorie des espaces K n, n =
= 0, 1, 2, ...
68. Pour cette sous-catégorie on peut prendre la catégorie des groupes finis réalisés
comme des groupes de transformations d’ensembles {1, 2, . . . , « } pour un certain n.
69. Résulte immédiatement des définitions.
CHAPITRE 2

THÉORIE DE LA MESURE ET
DE LTNTÉGRALE

§ 1. Théorie de la mesure

1. Algèbre d’ensembles.
70. Résulte de ce que {A A B ) = (,4\£)U(/?U), ( A \ B ) c (/*\C)U(C\£), ( B \ A ) c
•c U( B \ C ) .
(C \A )
71. On s’assure aisément de la validité de ces relations en remarquant que les ensem­
bles A j et B i sont confondus en dehors de A 1A B 1 e t les ensembles A» et B 2, en dehors de
A 2A B 2. Donc, en dehors de ( A 1A B ^ [ J ( A 2A B ^ ) on peut dans toutes les formules
remplacer A 1 par B 1 et A 2 par B 2.
72. Considérer le système constitué d’un seul ensemble non vide (voir d’autres
exemples dans l’exercice 75).
73. A fl B = (A UB ) \ ( ( B \ A ) U ( A / B ) ) , A a B = ( A \ B ) U ( B \ A ) .
74. La réunion de deux intervalles fermés disjoints n’est pas un intervalle.
75. Il existe en tout 16 familles de parties de X (c’est-à-dire d’éléments de P ( P ( X ) ) ) .
Citons-les :
1) 0 la famille vide 9) {{a}, {6}}
2) { 0 } 10) {{a}, X )
3) {{«}} 11) { { b } , X }
4) {{6}} 12) { 0 , R { b }}
5) { X } 13) { 0 , { a } , X }
6) {0 ,{°}> 14) { 0 , {6}, X }
7) { 0 , {6}} 15) {(a), {b ), X )
8) {0 ,X } 16) { 0 , {a), {b}, X ) .
Les familles 1) et 12) sont des semi-anneaux, les familles 2), 6) et 7), des anneaux,
les familles 8) et 16) des algèbres.
76. Considérer l’intersection de tous les anneaux de <T>(X) contenant S .
77. Soit S la famille des ensembles de la forme A =■ |_J A k, A k f S. Si B =
r-i
m

= [J Bj 9 Bj £ S > alors A Ci B = Comme A kn B j ^ S l’ensemble A f)B


îTù
~
appartient à S. D’autre part, A \B = ün
k^1
m
r v
i= l
k\Bj. Il existe des ensembles C lki 6S .
1 rii tels que A k\B j = j_J C j y . Alors A \B = u n u a ,= u n C jy . Donc
l k j l k, l j
A \B 6 S.
INDICATIONS 241

78. Si E est l’unité de l’algèbre, alors


U A n = E \ Ç \ (E \ A a), Ç| An = E (£\/J„).

79. Considérons le produit de deux semi-anneaux S x et S 2 (la démonstration est la


même pour un plus grand nombre de facteurs). Si A = A 1X A 2t B = B xX B 2t où , B { £ S {
pour i = 1,2, alors A C \ B = ( A ^ B ^ X i A ^ B ^ £ S xx S 2. Supposons que B x c A l9
B 2 c A 2 ; il existe alors des B^y £ S 1 et 2^° € S2 tels que A t — ... B f \ A 2 —
= B, ü m > . . . B<ï> et A t X A 2 = (BxXSü) U Q E ^ X B ÿ j.

80. Soit ^P(X) l’algèbre des parties d’un ensemble de trois éléments (voir exercice 75).
{a, ^ ( M H O T x W ) .
81. ï i m £ n est un ensemble de points appartenant à une infinité d’ensembles En ;
lim E„ est un ensemble de points appartenant à tous les ensembles En sauf peut-être à un
nombre fini d entre eux.
82. Supposons que A ^ B. La limite supérieure de la suite A , B, A , B , . . . est A U B,
la limite inférieure, A HB.
«a. x \ f ) ( u W) = u ( * \ u £*) = u ( n
\ n \k > n / n \ \k ^ n J n \k ^ n J

84. Considérons /^lim i^j ^y^limi?nj s’étudie de façon analoguej . Il est immédiat
de voir que la condition xfco ) = 1 (c’est-à-dire ;c0 appartient à une infinité d’ensembles
En) équivaut à la condition lim Xn(x o) = 1•
n
85. De l’exercice 84 il s’ensuit que les conditions lim En = lim E n et lim y n = lim / n
n n n n
sont équivalentes.
86. A l’intersection des ensembles correspond la multiplication des fonctions carac­
téristiques et à la différence symétrique, l’addition modulo 2.
87. A chaque fiÇ J ÎL (voir exercice 15) associons l’ensemble B u des boréliens de la
classe [.i : est l’ensemble des intervalles ; l’ensemble des ensembles obtenus à
partir des ensembles de la classe < [i par une seule opération de réunion dénombrable,
d’intersection dénombrable ou de complémentation. Montrer que B = U Bu que
tous les B m ont la puissance du continu.
88. Montrer qu’à partir de n ensembles on peut obtenir au plus 2W—1 sous-ensembles
disjoints non vides (qu’on appellera primitifs). Il est évident qu’à partir de k ensembles
primitifs) on obtient exactement 2 k ensembles distincts. Etudier l’exemple suivant qui
montre que notre majoration est exacte: l’ensemble initial Amf m = 1, . . . , «, est composé
de toutes les suites de 0 et de 1 de longueur n comportant 1 à la m-ième place. Réponse :
21023
89. / - W H / - W = f - ' ( Y 1C)Y2)9 f - K Y jA f-K Y J = / - 1(yl A 7 2).
90. Posons A = {<a, b , c, d ), B = { a \ b \ d % d = {0, {a, b }, (c, d \ {a, b , c , */}},
f(fl) = m = f(c ) = b\ f(d) = d \
Alors / ( { a , b}) fl/({c, d}) <£/ ( d ) .
oo

91. Si E est l’unité de (B, alors f ~ l( E ) est l’unité d e / ' 1^ ) - On a p| / -1(yn) =

92. Pour tous Y l9 Y 2 $ Πon a f - \ Y x) C \ f - \ Y 2) = / " 1(r 1) 0 Y ^ f - ^ Y J A f ~ \ Y 2) =


= / -1(yiA y2)* Comparer avec la méthode de construction du plus petit anneau d’un
système d’ensembles, décrite dans les indications de l’exercice 76.
16
242 THÉORIE DE LA MESURE ET DE LTNTÉGRALE [CH. 2

2. Prolongement de la mesure.
93. La mesure extérieure étant sous-additive, on a
/i*(A )+ fi*(X \A ) ^ f i \ X ) = fi(X ).

94. Supposons que A est mesurable. Pour tout e > 0 il existe un sous-ensemble B e R
pour lequel fi*(A A B ) < e. Soient  = X \ A , B = X \ B . Alors j u * ( À a E ) = f i * ( A A B ) < e.
Doù, en vertu du lemme de la page 20 : fi*(A) < fi(B )- f-e, fi*(Â) < f i ( E ) + e . Donc,
fiJÇA) = f i ( X ) —n * (Â ) > (i(X ) —/ll(E)—e = (i{B) —e > fi*(A ) —2e. Comme e est arbitrai­
re, on a fi+(A) => fi*(A). D’après l’exercice 93, ceci implique que ( i J A ) = fi*(A). Inverse­
ment, supposons que ft^(A) = /i*(A). Choisissons des ensembles B k e R tels que A c
oo oo oo

c U et que Y < f * * (A )+ e . Alors l’ensemble i? = (J B k appartient à R


*=1 *«=i *=1
contient A et f i* (B \A ) < e. Choisissons d’autre part des ensembles C* £ R tels que
ic {jQ e t J MQ) < A**(i4)+e. Soient C = Q Ch et C = X \C . On a C e R,
k~l Jfc=l _ _
C a A et jti(C) = f i ( X ) —fi(C ) s» fi(X ) —(i*(Â) — e = fi*(A) - e. Nous avons donc
construit des ensembles B et C de R tels que B d A z> C et fi(B) < fi*(A) + e, ^(C) >
> fi+(A) —e. Reste maintenant à se servir de l’égalité fi*(A) = fi*(A) pour s’assurer que
chacun des ensembles B et C approche A à e près.
95. Tout sous-ensemble de l’ensemble triadique de Cantor possédant la puissance du
continu est mesurable (sa mesure est nulle).
96. Chaque classe d’équivalence contient un borélien (voir exercices 87, 106).
97. Il est évident que a) b), a) <=►c), d) <=►a). Si b) et c) ont lieu, alors

julÏÏmA) = / 4 f l f l A «) = Hmjtti U A n) 3= îîinfi{ A k\


\ n J \ k n^5s h J k \n ^ k J - k

<“(!î2Mn) = i “( U U A ) = lim/il n A ) Ü22 ,u ( A ) ,


\ n J \ k n^k J k \n ^ k J k

d’où l’implication a) =►d).


Considérer l’exemple suivant de mesure semi-continue supérieurement et inférieure­
ment pas non a-additive sur le semi-anneau S des parties de [0,1[ D Q :
5 = K * = [a, b [ 0[0, l[OQ}, fi(sa>b) = b - a .
98. Utiliser l’inégalité fi*(A AC) fi>*((A A B ) U ( B A C )) < fi*(A A B ) + fi*(B A C )
qui résulte de l’exercice 70 et de la sous-additivité de ju*.
99. Soient { Â n} une suite de Cauchy d’éléments de JH, A n 6 Â n. Pour tout n e N il
existe alors l(n) e N tel que Q(Ân,, Â n") < l/2n quels que soient n' > l(n), n" > /(«)•
Posons m ( 1) = 1(1), m ( 2) = max{/w(l)+l, 1(2)), m ( 3) = max{m(2) + l, /(3)}, et ainsi de
suite. Il est facile de montrer que ^ lim .4OT(i)yim Am( j = 0 donc {Â n} admet une limite.
Une autre démonstration figure dans l’exercice 236.
100. Si un ensemble B est mesurable, alors par définition pour tout e > 0 il existe
A e R ( S ) tel que fi*(A A 5 ) < e.
2n~ 1 f2&—1 2 k l ~
101. Les ensembles A n = [ J —^ d é f i n i s s e n t un ensemble {-<?»}»»i, 2,...
k = 1 L 2n 2nJ
d’éléments à z J H , tel que g ( A h A = 1 /2 quels que soient l ^ m , donc J ï l n’est pas compact.
Pour démontrer que JH est connexe utiliser les applications continues / - : [0,1 Jl
définies par /-(/) = Â , o ù A = [ 0 , t ] D E , E c E.
102. a) Eliminons du carré [0,1] X [0,1] tous les points dont une coordonnée au moins
est binaire et considérons l’application ç? : (x, y ) »-►z qui aux symboles binaires 0, f 2 • • •
etO, 77^2 • • • de x et de y associe le symbole binaire 2r}2. .. dez.
Vérifier que cp est une isométrie sur le semi-anneau des rectangles de la forme
§ 1] INDICATIONS 243

a x =ss b 9 c y =ss d 9 les paramètres a , b 9 c e t d étant binaires, donc qu’elle se prolonge


en une isométrie de L 2 sur L v
b) S k et S 2 ne sont pas isométriques. Considérer dans S { un couple de points distants
de 1.
c) Soit <p une isométrie de R i sur R 2. L’application A »-> A A B étant une isométrie
pour tout B (à vérifier !), on peut admettre que cp envoie 0 dans 0 . D ’autre part, la
condition A c B équivaut à la relation q( 0 9 B ) = g(0, A ) + q( 0 9 B ). Donc (p respecte
l’inclusion. Comme C c A O B est équivalent à { C (Z A e t C a B } et C c: A Û B a.
{ C z) A et C z> B } 9 alors <p commute avec la réunion et l’intersection. De plus, le
complémentaire À de A est tel que ç ( À 9 A ) = 1. Conclusion : <p est un isomorphisme de
la Z2-algèbre R i sur la Z2-algèbre R 2.
Considérons maintenant la famille de rectangles P ttS = [/, l]X[s, 1] et leurs images
réciproques Q lt 9 = ( p ~ \ P t<,). L’ensemble Q tt 6 appartient à Rx et par suite est la réunion
d’un nombre fini d’intervalles semi-ouverts non contiguës. Désignons ce nombre par
n{t9 s). Deux cas sont possibles : 1) la fonction n (t9 s) n’est bornée au voisinage d’aucun
point du carré unité ; 2) n{t9s) est bornée sur un carré ouvert.
Dans le premier cas il est possible de construire une suite de rectangles P tltSl z>
oo

P ti t3n z> P tn tn z . . . pour laquelle l’ensemble f l @tk,»k ne sera pas élémentaire.


2 ’ 4=1
^Pour cela il faut choisir **+i et sk+1 assez proches de th et sk respectivement pour que

chaque intervalle semi-ouvert compris dans Q tk tk ait une partie — de sa longueur,

située à l’extérieur de Gfjfc+1,,jfc+l, et, de plus, que l’on ait n ( t k9 s k) > k. j Ceci
oo

contredit cependant l’égalité C ]Q t 8 = Qt ,, où t = lim tk9 s = lim s k.


4= 1 k’ k ’ * —^oo 4 - v oo
Dans le deuxième cas supposons que N — sup n (t9 s) < oo. Nous pouvons
\t-t0\ <e
admettre que w(/0, 5o) = N . Alors, quitte à réduire le nombre e on peut admettre que
«(/, s) = N pour t 0 t =s£ t 0 + e9 s 0 s ^ Donc, l’ensemble Q ( t 9 s ) 9 pour des
valeurs données de t et de s 9est composé de ATintervalles semi-ouverts [ak9 ù*[, 1 < k ==£ n.
Voyons comment ak et b k dépendent de s et de /. Il est clair que a k ne décroît pas et b k ne
croît pas en chaque argument. De plus, de l’égalité P t 9 = il s’ensuit que
ak{t9 s) = max {a k( t9 s 0) 9 ak(t09 j)}, bk(t9 s) = min { b k(t9 s 0) 9 b k( t 09 j)}. Donc, dans un
voisinage (dépendant de k ) du point (/0+ e, j0) la fonction ak( t 9 s) dépend seulement de
/et dans un voisinage du point (/0, s + e)9 seulement de s. Ce sera également le cas des
y
fonctions bk(t9 s) et ck{t9 s) = b k(t9s) - ak{t9 s). Or cela contredit l’égalité £ ck(t9s) =

= (1- 0 0 -J).
103. Oui, puisque les ensembles mesurables forment une a-algèbre.
104. 4 ( 1 M -U
\ 4 12= 4
7 / n 5= h
105. Les ensembles mesurables forment une a-algèbre.
106. Soit A c R un ensemble mesurable. De l’exercice 94 il s’ensuit que pour tout
oo
e > 0 il existe un ensemble fermé Be c A tel que f i* (A \B ) < e. Alors (J B lJn est le
71= 1
borélien cherché.
107. Un sous-ensemble du carré est mesurable si et seulement s’il est de la forme
A x [0 ,1], où A c [0,1] et est mesurable-Lebesgue.
108. ^ ( f ) = 0, = 1, donc T n’est pas mesurable (voir exercice 94).
109. On peut obtenir cet ensemble par un procédé analogue à celui qui nous a fourni
16*
244 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

l’ensemble triadique de Cantor : éliminer de [0, 1] l’ensemble [0.3 ; 0.4] ; supprimer huit
ensembles de la forme [0.^3 ; O.w^f, où nx = 0,1,4, 5, . . . , 9 et ainsi de suite.
La mesure de l’ensemble restant est

1 ^ 0 , 1 - J 8M 0“*+1 = 0,5.
n=l
110. Le sous-ensemble du carré, formé des points (x, y ) pour lesquels cos (*-}-y) est
rationnel, est de mesure nulle, puisqu’il est constitué d’un nombre fini de segments de
droite x + y = const. Réponse : ti/6 .
111. Représenter le complémentaire du sous-ensemble considéré par une réunion
de quatre sous-ensembles de mesure 0. Réponse : 1.
112. Prolongeons la mesure au semi-anneau de tous les rectangles contenus dans le
carré et dont les côtés sont parallèles à ceux du carré, en affectant à chacun de ces rectangles
une mesure égale à l / \ / 2, où / est la longueur de l’intersection de ce rectangle avec une
diagonale fixée du carré.
113. La mesurabilité-Carathéodory de A implique
fi(X ) = fi* (A )+ fi* (X \A ) = ti* (A )+ fi(x )-fi* (A ),

d’où résulte (comme dans l’exercice 94) la mesurabilité-Lebesgue de A . D’autre part,


pour toute partie Z c X il existe un ensemble Z x mesurable-Lebesgue tel que X =) Z x =) Z,
fjt(Zx) = fi*(Z ) ( Z x est l’intersection d’une suite de recouvrements dénombrables de
l’ensemble Z par des éléments du semi-anneau, telle que la mesure fi (du /i-ième recouvre­
ment) soit inférieure à //*(Z) +1 /ri). On a
/**(Z) ^ f i * ( Z n A ) + ju*(Z\A),
M*(Z) = ju(Zx) = ( i ( Z xn A ) + i i ( Z \ A ) s* ^ (Z n ^ ) + /t*(Z^),

d’où la mesurabilité-Carathéodory de A .
114. a) Si A est mesurable-Lebesgue, alors pour tout e > 0 il existe un B du plus
petit anneau tel que [x* ( A a B ) < e. D’où il vient que A£(A A B ) [ i * ( A A B ) < e9 et par
suite j Xi( A ) — ki(B )\ < e, où / = 1, 2. Comme Â^B) = Â2(B), alors \X1(A) — X2(A ) \ < 2e,
ce qui achève la démonstration.
b) Soit a = n J X ) y = b. Construisons le prolongement de Lebesgue v
de la mesure de Lebesgue p engendrée par m , tel que (il s’agit du prolongement) Y soit
r-mesurable et v ( Y ) = y. Il existe des ensembles E x et E 2, /^-mesurables tels que
E x c Y c E 29 f^(Ex) = ûy ft(E2) = b.

Ajoutons au système des ensembles /(-mesurables toutes les parties de l’ensemble


E = E 2\ E i telles que C = A Ç Y ^ ^ U B i E ^ Y ) , A c E, B c E 9 où A et B sont mesurables
et définis par l’ensemble C de façon unique à un ensemble près de mesure nulle. Posons

115. Soit v la mesure de Lebesgue de [0, 1]. On identifiera les images et contre-images
par l’application / : X -*■ [0,1] (puisque / est presque partout une bijection). Si Y = |"~| Yn
et Yk 7* X k pour un ensemble infini d’indices { k } 9 alors t i ( Y ) = v(Y) = 0. Si Y = Y xx ...
7.
... X Y k x X k + 1 x X k + 2X alors //(I0 = 10~nf"’j car Y{ = v(Y)9 puisque Y est
k
composé de | | car Yt intervalles fermés de longueur 10“ Considérons maintenant le
*=i
semi-anneau des ensembles L de la forme [an\ 0 ~ k9 ùj.10- ^. On voit aussitôt que les
mesures fi et v sont confondues sur L et que le prolongement-Lcbesgue de L est
confondu avec la mesure ordinaire de Lebesgue.
INDICATIONS 245

3. Constructions de mesures.
116. Définissons sur l’intervalle [0, 1] la relation d’équivalence : x ~ y si x —y ÇQ.
Soit A un sous-ensemble de ]0, 1] contenant un élément de chaque classe d’équivalence.
Pour r £ ]0,1] définissons l’ensemble A r c ]0,1] obtenu à partir de A par une / -translation
modulo 1 :
A r = (lr+ A ]V [(r-l)+ A ] )r)]0 9l}.
Il est immédiat de voir que l’intervalle ]0, 1] est la réunion d’une famille d’ensembles
deux à deux disjoints {A r}, où r € Qfl ]0 ,1], Ramener à une contradiction l’hypothèse de
mesurabilité de A .
117. Construire un exemple analogue à celui de l’exercice 116 en introduisant la
relation d’équivalence : ( x l9x 2) ~ ( y i, y 2) si
x\-yi € Q, x 2- y 2€ Q.
118. Supposons que ^ c [0,1[ n’est pas mesurable. Considérer l’ensemble
{ A X{0}}U {{0}X A } c [0 ,1]X[0,1].
119. Une indication pour la résolution de cet exercice sans utilisation de la notion
d’intégrale figure dans l’ouvrage [ ] chap. V, § 6, exercice 15. Signalons aussi que si l’on
utilise la notion d’intégrale cet exercice se résout facilement. En effet, si <p est la fonction
X

caractéristique de l’ensemble A , & (x ) = J <p(t) d t, alors la proposition de l’exercice résulte


o
de ce que & '(x ) = ç ( x ) presque partout.
120. Le théorème de Lebesgue d’intégrabilité-Riemann nous dit qu’une condition
nécessaire et suffisante est que la frontière de l’ensemble soit de mesure nulle.
121. Vérification triviale.
122. La première partie est une conséquence de l’exercice 121. L’ensemble triadique
de Cantor peut servir d’exemple pour la deuxième partie.
123. Pour la suite de Cauchy [{vw} posons ( lim v n\ (A ) = lim vn(A ) pour tout
\ n -*■ oo / « — ► oo

A 6 5f. La (7-additivité de la fonction d’ensemble lim vn résulte de l’égalité


U— oo

lim Y , vn(Ai) = Yj lim vn(A d> où A = \ j A i9 A kr\At = 0


n — ► oo i i n — ► oo i

pour k /, qui, à son tour, est une conséquence de la convergence uniforme des séries
X vn(Ai) en n.
124. De la définition d’un ensemble mesurable on déduit sans peine qu’il existe un
parallélépipède B tel que
0,75/tOB)
Montrer que le parallélépipède B' centré en 0 ÇRn, homothétique au parallélépipède B
dans le rapport 1/2, appartient à M —M . Voici l’idée de la démonstration : si b € B ', alors
{ b + M Ç \ B ' ) Ç \ ( M C \ B ' ) n’est pas vide, puisque de mesure positive.
125. Vérification immédiate à l’aide des propriétés d’une série double absolument
convergente.
126. Soit X — QD[0, 1]. Considérer l’anneau des parties de X engendré par les
intervalles fermés avec une mesure ordinaire. L’ensemble X est constitué d’un nombre
dénombrable de points de mesure 0 chacun.
127. Les démonstrations de la a-additivité de la mesure de Wiener, connues à ce jour,
se réduisent toutes à l’établissement d’une correspondance entre X = C[0, 1] et un espace
Y de mesure v telle que la mesure de Wiener fi se transforme en v. Voir par exemple [6*].
Dans le chapitre premier de ce livre, on construit un isomorphisme de l’espace ( X 09 fi0)
(voir exercice 203) et de l’intervalle [0, 1] avec une mesure standard. Un autre exposé
246 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

(voisin) figure dans [4], chap. IX, § 6, n° 7. Ici Y est un produit dénombrable de droites, v
un produit dénombrable de mesures de Gauss — = e ~ xi^ d x .
y n
128. L’ensemble dont il est question dans l’exercice est un cas particulier d’un en­
semble de la forme x(h> h \ ^ 2) P°ur h = <2, t 2 = b, A 1 — ] — ° o , 0[, A 2 — ]0, o o [ .
Donc la mesure cherchée vaut

1
dadr =
V7i(b —a)
00 0

b —a
= . f sexp [ --------— 1 d s
Vîi(6—a) J
0
L 2 (b -a )\ / 71

129. Posons / : a; -*• { 1 / x }. On a

1k /- 1([«,/Î[) = £ Iog2
n*=1
'♦r -J
= £ [logo (a + /2+ l) + log2 (jS-f/î)-log2(^ + /i-fl)-log 2 (a-f «)] =

= log2(l+/5)-log2( l+a) = /<[ a 9 p[).


1 1
130. a) /
1 1
no-H »2+
nZ~r «3+ . . .
b) La mesure cherchée est le produit d’un nombre dénombrable de mesures identi-
(JçU- l )2
ques sur N définies par /*({&}) = log2 —-r-.
k{k -f- 2.)
131. Si la somme de la série ne dépend pas de l’ordre de sommation, alors la série
est absolument convergente.
132. a) \ v \ ( X ) = p x{ X ) + n A X ) ;
b) M(Jr) = V 2 /*iW. _ ___
133. Définissons la charge conjuguée complexe en posant v(A) = v(A) pour tout
A € 2L Alors
Re v = ( v + v) / 2 9 Im v = (v —v)/2.
134. Pour tout A €51 posons f ( A ) = sup{|v(^')l : A ' a A , A ' Ç 21}. Supposons
que sup | v ( A ) | = 00 ; il existe alors A 0 £ 21, f ( A 0) = °o. Choisissons par récurrence une
suite A 0 z> A i z> Ao z) . . . telle q u e f ( A „ ) = 00, \ v ( A n)\ s» n. (Supposons que B c A n_ t
et |v(2?)| ==» \ v ( A u_ j ) | + /i ; si f ( B ) = 00, on posera A n = B , sinon A n =
La propriété de continuité d’une fonction cr-additive (voir exercice 97d)) nous con­
duit à une contradiction : vy |~| A n\ = lim v(A J = 00, alors que C = p) A n € 2( et
\n=0 / n — >• 00 n=0
par suite v { Ç ) 7*00.
135. On dira qu’un ensemble £ ’€2( est n é g a t i f p o u r v si pour tout
F £ 21 ; on définit de même un en sem b le p o s i t i f . Montrons qu’il existe un ensemble négatif
A _ tel que A+ = X\A_ est positif, d’où la proposition de l’exercice.
INDICATIONS 247

Soient { A n} une suite d’ensembles négatifs et lim v f A J = a = inf{v(^) : A est


n— ►oo
négatif}. Alors A = (J An est négatif et v( A ) — a. Si A + = X \ A _ n’est pas positif, il
existe alors C 0 c A +, v ( C 0) < 0. On peut alors exhiber un plus petit entier kt pour
lequel existe C x c C0, v ( C i) s» \ j k . Répétons cette opération pour ;nous
obtenons C2 et k2 k x et ainsi de suite. Montrer que l’ensemble F0 = C0\ (J Cf n’est
\<=i
pas vide et est négatif, ce qui contredit la définition de a. Donc A + est positif.
136. Tout sous-ensemble de A + (resp. de A J ) est positif (resp. négatif).
137. Si est contenu dans X \ ( A + \ J A J ) , alors v( E ) = 0.
138. v + (E ) = v ( E f \ A J ) , v _ ( E ) = —v ( E C \A J ). Appliquer les exercices 134 à 137.

§ 2 . Fonctions mesurables
1. Propriétés des fonctions mesurables.
139. Les équivalences se prouvent à l’aide des égalités

{xÇ .X -, /(jc) s* a} = O {a.' € A : /(* ) =- c - - } ,


n<=1 l "I
{ . v a : /(JC) -C a} = € A- : f(x) s» a},

{* 6 Jf : /(x) ^ a} = 7Ô {* € Jf : /(*) <= a + ^ ”îi ’


1= 1 l
{ * € * : / ( * ) > * } = * \{ * |/(*)■*«}.
140. Toute demi-droite est un borélien ; le plus petit a-anneau contenant toutes les
demi-droites est l’anneau des boréliens.

,4,-{*€Jri7 s r “}-
t {.v €X : 0 < f i x ) < a ' 1} si a > 0,
= | {.v ^ ^ : 0 < f ( x ) coo} si # = 0,
I {* € A' : - o o < f i x ) < 0</(*)<oo} si a < 0.
142. {a: € X : 1/(jc)| < a ) = {a € X : /(a ) < a}n{* € * : /(* ) > - a ) .
143. Il est évident que l’ensemble {(/lf . . . , tn) : f \ t l, . . . , /„) > a) est ouvert et
on peut le représenter par une réunion dénombrable de parallélépipèdes de Rwde la forme
(4 J), 4 1})X . . . X(4n)>bin)). Alors

{v £ R : Kx) > û} = |J p | {a € R : 4 ° < < 4°}-


*=i »~i
144. Construire une fonction / : R -►R continue monotone croissante telle que la
contre-image d’un ensemble de mesure 0 soit un ensemble X ' de mesure positive (utiliser
par exemple un escalier de Cantor). Soient X c X ' un ensemble non mesurable, (piy)
la fonction caractéristique de l’ensemble/”1^). Alors <?[/(*)] n’est pas mesurable.
145. L’expression [/(*)]” a un sens Pour toute fonction f i x ) si seulement n est de la
forme n = k/l, où k = 0, 1, 2, . . . ; / = 1, 3, 5, 7, . . . Si k est impair la fonction f i x ) =
= i [ f i x ) ] k,l) llk est mesurable d’après l’exercice 143. Pour k pair un contre-exemple
nous est fourni par la fonction
f 1 pour x € A ,
f a(x) = \ t .A
1 —1 pour x $ A ,
où A est un ensemble non mesurable.
248 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

146. Supposons que f ( x ) a été prolongée à droite du point x = 1 par différentiation


(par exemple /(1 + a ) = /( l) + a /'( l) ) et posons <pn(x) = + Alors
f ' ( x ) est limite d’une suite convergente [de fonctions continues, donc mesurables :
/'(* ) = üm <pn(x).
n o©

147. La contre-image du carré D nml = X J— , p j est un intervalle


de longueur 2"2w. Considérer les a-anneaux engendrés par et Voir
également l’exercice 115.
148. Posons U(a) = {a; £ R : f ( x ) < a }. Chaque suite dénombrable d’ensembles
^ev*ent b°rélienne Par élimination d’un ensemble de mesure 0 (exercice 106).
La réunion de tous les ensembles éliminés est un borélien de mesure nulle ; sur cet ensemble
on peut poser par exemple f ( x ) == 0.
149. Montrer la proposition de l’exercice pour les fonctions simples prenant un
nombre fini de valeurs après avoir préalablement prouvé que tout ensemble mesurable
A c [0,1] est tel que pour tout ô > 0 il existe un ensemble fermé B c A tel que fi(A \B ) < ô.
Pour toute fonction f ( x ) il existe une suite de fonctions simples f n(x) convergeant
£
vers f{x). Il existe alors une suite d’ensembles fermés { K n}t fi(Kn) > 1 - — , f p(x) est
continue sur K n, La suite de fonctions continues f n(x) converge uniformément vers f ( x )
sur l’ensemble compact K = H d’où la proposition de l’exercice.
n
150. En ramenant l’exercice au cas où f { x ) est définie sur l’intervalle [a, b] on a en
vertu de l’exercice 149 : pour tout e > 0 il existe un ensemble mesurable X £ c [a, b ],
> b —a — e, tel que f ( x ) est continue sur X e. Désignons par X'e c A"l’ensemble des
points de densité ; d’après l’exercice 119 on a fi(X'e) = fi(X e). Il est évident que tous
les points de X'e sont des points de Lebesgue de la fonction /, d’où la proposition de
l’exercice puisque e est arbitraire.
151. La mesurabilité de / résulte de la convergence vers / presque partout de la
suite des fonctions en escalier f k(x , y ) = min ( k , f ( x , y )). La mesure de l’ensemble sur
lequel f ( x ) est finie est égale à
10* 10”2+ 90(10» 10“4+ 90(10’10“6+ . . . ) ) = 1.
152. Voir indication de l’exercice 229.

153. {* : sup f j x ) > c} = (J {* : /„(*) > c},


l n J n=l

{a- : in f//* ) < c) = (J { x : f n(x ) < c}.


71= 1

154. Résulte de l’exercice 153, puisque

lim f n(x ) = inf [ sup


n oo m |_7i> m J

Jim /»(*) = sup I inf /„(a)1.


n —*■oo m fn > m J
155. L’ensemble cherché est :
n U n {* ; l/„(A)-/1+,„(A)| -= ]/*}.

156. Résulte de l’exercice 153.


§2] INDICATIONS 249

157. Posons F(c) = fi{(x : f ( x ) =s= c}, alors


g(y) = inf c.
F(c) y

158. Voir indication de l’exercice 157.


159. Conséquence de l’exercice 143.
160. Sur le corps des nombres complexes les cercles et rectangles
{z 6 C : a Re z 5, c Im z =s= d )
engendrent le même a-anneau d’ensembles mesurables.
161. Les composantes des vecteurs dans une base dépendent continûment des com­
posantes dans une autre base. Utiliser l’exercice 143.
2. Convergence des fonctions mesurables.
162. La convergence est évidente. Que cette convergence soit non uniforme résulte
du fait que/n(/i) = 1/2.
163. La suite converge sur la fonction discontinue
0 pour 0 =s= x < 1

{
1 pour x = 1,
donc la convergence n’est pas uniforme.
164. Si des fonctions continues ne sont pas identiquement égales en un point, elles
ne le seront pas en un voisinage de ce point.
f x ~ x pour 0 < x ^ 1
165. f(x) = \
| 0 pour x = 0.
166. Supposons que la suite {/n} ne converge pas vers / sur un ensemble F et converge
vers g sur un ensemble G. Alors/et g ne peuvent différer l’une de l’autre que sur l’ensemble
FU G .

167. [5/3, zi —5/3].


168. L’ensemble des points rÇ R où f k(x) e pour 0 < s < 1 est un intervalle
fermé de longueur 2 \ / \ n &~'lqk. Cette quantité tend vers 0 pour k -+■o o . Donc, /*-►(>
en mesure.
Pour tout point x € [0, 1] considérons une suite partielle de nombres rationnels
| telle que lim /'^existe et n’est pas égale à x . Alors {Pkn ~ x ^k^f -*■ °° pour
n n — co n
n — ►o o et par suite f k (x) ->- 0 pour n -►o o . Il existe une suite partielle telle que
ij Pi.t
hn'/ hn I«s 1'!qtKn, . Pour cette suite partielle f h,n( x ) s* e ~ x. Donc, lim
I
f n{x) n’existe
pas.
169. Choisir {&,}, / = 1, 2, . . . de telle sorte que les intervalles fermés sur lesquels
f 1:> 1// ne se coupent pas.
170. Il suffit de remarquer que la méthode la plus naturelle de numération de l’en­
semble {/i(t>(x)} est définie par la condition n = k { k — 1)/2+/. Il est évident que
,«(/«*(*) * 0) = 1 /k , lim g j x ) = 1 , üm g n = 0.
n—► o o n—► o o
171. Utiliser les relations
E ( \ h - g \ s=<5) c E ( \ f n—h\ > Ô I 2 )\ J E ( \ f u- g \ s* <5/2),

E (h * g )= \jE (\h -g \^ M ri).


71= 1

172. Appliquer le théorème d’Egorov. Cf. exercice 149.


173. Considérer tgx: sur l’intervalle [—ti/2, n / 2]. Sisup 1/jC*)! = M , alors la suite
{/n(j)J ne converge pas vers f ( x ) sur l’un au moins des intervalles [ —Tijl, arctg M ] ou
[arctg M , tl/2] .
250 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE (CH. 2

Remar qu e. En se servant du théorème de Lévy on démontre sans peine qu’une


fonction mesurable f ( x ) = f + ( x ) —f _ ( x ) telle que f f + (x) d x = J f _ ( x ) d x = + oo
[a'b] [a, b]
ne peut être représentée sous forme d’une limite monotone d’une suite de fonctions
sommables.
174. Montrons que f ( x ) = lim <pn(x), où <pn(x) sont continues, est contradictoire.
n oo
Posons Fn = E(çpn ^ 0,5) ceci est l’ensemble des points a; tels que q>n(x) ^ 0,5.
On a E(cp c 0,5) = Hm Fn, ce qui contredit le fait que l’ensemble des nombres
irrationnels n’est pas la réunion d’un nombre dénombrable d’ensembles fermés (voir
exercice 33a).
R e m a rq u e . Les fonctions non continues représentables par la limite d’une suite de
fonctions continues sont dites fonctions de p re m iè re classe d e Baire. La fonction de
Dirichlet appartient à la deuxième classe de Baire (double passage à la limite) ;
175. La condition nécessaire est évidente (pour toute fonction mesurable). La
condition suffisante résulte du fait que la contre-image de tout borélien est la réunion
d’un ensemble au plus dénombrable de niveaux. Considérer l’exemple suivant de fonction
non mesurable f E : R -►R où E c R est un ensemble non mesurable :
si jc £E
AW =
si x £ E .
176. Pour la fonction f ( x ) considérer la suite { / ^ ( j c ) } , o ù f n(x) = m / n si m / n ^
^ f(x ) < (m + l)/w, n € N, m € Z.
177. La mesure de l’ensemble des nombres de [0,1] dont l’écriture décimale comprend
le chiffre 9 est égale à 10“1+9(10“2+9(10”3+ ...)) = 1.
178. f ( x ) est mesurable comme limite de fonctions mesurables et est presque par­
tout égale à 9.
179-181. Les fonctions f ( x ) sont continues pour la topologie de convergence uni­
forme, (jl est définie sur les boréliens pour cette topologie.
182. Il suffit de montrer que tout ensemble ouvert appartient à $f. Ceci résulte du
fait que toute boule appartient à S 9 que les boules constituent une base de voisinages
et qu’un nombre dénombrable de boules sont differentes (un nombre dénombrable de
rayons sont différents et chaque boule contient un nombre naturel).
183. L’ensemble A étant ouvert on peut le représenter sous forme d’une réunion
d’un ensemble de boules d’où l’on peut extraire un sous-recouvrement fini puisque A
est une partie fermée de X et par suite compacte. Il suffit de vérifier la cr-additivité de p
pour le semi-anneau de toutes les boules. Comparer avec le lemme de la page 24.
184. Il suffit de vérifier les propriétés a) et b) pour le semi-anneau des boules. L’unicité
de la mesure résulte de ce que chaque boule de rayon p ~ k9 k = 0, 1,2, . . . est constituée
de p boules de rayon dont les mesures sont confondues d’après la propriété b).

§ 3. Intégrale
1. L ’intégrale de Lebesgue.
185. Utiliser les propriétés des séries absolument convergentes.
OO 1 - oo | oo J
= 1 C) y —=
n= 0 J T - T r i - ; e-1 n ~ l ”(éon\
n + 1)n“ o « !
187. Pour toute partition T = {^} définissons les sommes intégrales supérieures et
inférieures de Lebesgue : S ( T ) = £ tk + 1p { e ^ 9 S ( T ) = £ ^ f o ) , où ek = {*£ X :
t k =^/(jc) < ^xi}. Montrer que si f { x ) est sommable, alors S ( T ) et S ( T ) convergent,
S ( T ) =s J f ( x ) d j i =s S ( T ) , f /(* ) d fi = lim S ( T ) = lim S ( T ) (utiliser la majora-
X X ? .( ! ) - * - 0 A(T)-*0
tion S (T )-S (T ) Â(D f i ( X ) ) .
INDICATIONS 251

188. Ramener l’exercice au précédent à l’aide de la fonction


0 si x et 0 appartiennent à [/*,
fÀ x)
f ( x ) dans le cas contraire.
189. Utiliser les propriétés des séries absolument convergentes.
190. S[0, 1] s’applique isométriquement dans LxfO, 1], où la suite f n(x ) tend vers la
fonction f ( x ) —x $ S[0, 1].
191. a) Pour a > —1 —0(0 > 0) et a > —1((3 < 0) ;
b) pour a > - l —\($\.
192. a) La suite approximante de fonctions simples peut être choisie non négative,
b) fi({x : /( x ) =- 0» =s Ç : f(x) > —} ) = 0.
193. On a ,u({* € [a, b ] : \ k =s <p(x) < ri+1}) = tp(‘k+i)~v(h)-
D’après le théorème de Lagrange ip(tk+ w(tk) 1)— =
y>'(£k) (tk+i —h)-
194. Dans les notations des indications de l’exercice 187 définissons l’ensemble
mesurable sur le plan : E ( T ) = U {O, y ) : /(* ) 6 [/*, 0 *sy tk}. La proposi-
k
tion de l’exercice résulte du fait que p E ( T ) = S ( T ) , E A E ( T ) ^ X(T) (b —a).
195. Utiliser des suites de fonctions simples monotones non décroissantes conver­
geant uniformément vers /(*).
196. Montrer que la sommabilité de / (x ) entraîne celle de |/ ( a ) |. Se servir de l’égalité
J te<*)+ *(*)] dfi(x) = J-g(x) dfi(x) + J h(x) dfi(x).
À A A
197. Si / ( x ) n’est pas sommable, pour tout c > 0 il existe une fonction simple g ( x )
telle que f ( x ) - 1 ^ £(*) ^ f ( x \
J g t o d /i(x ) > c.
Il existe manifestement un ensemble A sur lequel g ( x ) prend un nombre fini de valeurs
et qui est tel que
A
J
/(* ) df-dx) s» J"g { x ) dfi(x ) > c - 1.
A

198. Posons an = fi ({a: € X : 2 n ===/(*) < 2n+1}). La sommabilité de / équivaut à la


oo oo

convergence de chacune des séries £ an^a et Montrer que les sommes


«=0 n=0
partielles de la série intervenant dans l’hypothèse sont comprises entre les sommes
partielles respectives de ces séries.
199. Utiliser la méthode de résolution de l’exercice 198.
200. a) 1 ; b) 1 ; c) tt/4 ; d) 1, puisque l’ensemble {(x , y ) : x y € Q} est constitué d’un
nombre dénombrable d’hyperboles x y = const.
201. L’intégrale de Riemann est définie seulement pour les fonctions bornées. Consi­
dérons une suite {Pn} de partitions de l’intervalle [a, b] telle que P k + l raffine P k et les
diamètres des partitions tendent vers 0. Soient m n(x) et M n(x) les fonctions correspondant
aux sommes inférieure et supérieure de Darboux pour P ni m n( x ) * ^ f ( x ) ^ M n(x). Posons
m (x ) = lim m n( x ) t M ( x ) = lim M n(x). Montrer que f ( x ) est intégrable-Riemann
n—►oo n—>- oo
si et seulement si
b b
J m(x) dx = | M (x) dx.

D’après l’exercice 192 cette condition équivaut à la condition m ( x ) = M ( x ) presque


partout qui, à son tour, équivaut à la continuité de / (x ) presque partout.
202. Par un changement orthogonal linéaire des variables ramener l’exercice au cas
où la matrice A est diagonale.

203. Remplaçons l’intégrale par la somme intégrale — V


/ x 2( t ) d t n ui
252 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

L’intégrant (pahn{x) sera alors une fonction en escalier et son intégrale se calcule par
la formule
/„ = a -»'2n’!/2 J ... J exp l- ii £ £ tB d r 0 dT1 . . . d T n.
—oo —oo ( k=0 k=1 J

D’après l’exercice 202 on a IT (detyi)-^2, où A est une (/2+ l ) X («+!)-


■ - V r
matrice de la forme

h+-, -h 0, 0, ...» 0, 0, 0 \

—1 2 J----- —1 0, ...» 0, 0,
’ ;i2 ’
b-
0, - 1, 2 + — , - 1, . .. , 0, 0,
n-

0, 0, 0, 0? .. - 1, 2 + Kir , -1

0, o, 0, .. 0, - 1,
-5
Calculons det A . Désignons par D N( K fx) le déterminant de la ATxiV-matrice dont
les éléments de la diagonale principale sont tous égaux à Aet ceux de la première sous-
diagonale et de la première superdiagonale égaux à jx (les autres éléments sont nuis).
En développant ce déterminant suivant la première ligne on obtient l’identité princi­
pale : Z>y(A, jx) = ADjV_ 1(A, /x) —/x2D v _ 2( h a0* D’où l’on déduit par réccurence que
x*r+i —;cü+1
2)_vW, fi) = —^---- - ------, où x± sont les racines du trinôme du second degré

- = 0. Si A = 2 + A - ,
A x+ jx2 p = —1 alors x ± = 1+ - ^ r ± — \ / 1 + - f -*-.
n- 2n- n \ 4n2
Pour ces valeurs de A et désignons Z>V(A, ^u) simplement par D y . Alors
det A = D n+1+ { ^ - — - l ^ D n+ ( - \ ) D n+ (-l)A -i (développement
suivant la première et la dernière ligne). En se servant de l’identité principale on peut
ramener cette expression à la forme

Calculons

Dn =
(1+ 4 + ^ r + 0(,l' 2)) n+,- ( 1- 4 + ^ + ‘>('1' 2)) ”
X+ - x _ 2b
■o(n~2)

e x p {[A + ^ r 2)] (/2+ l ) J - e x p | - j^— + o(«-2)J (/2+l )J

— +o(/t-2)
n
exp |&-f — -r0(/2-1)J —exp j —6 --^--î-0(w“1)J
sh b . .
/2—r- 7 ch Ù+ o(l).
2b b
■o{ir-)
§3] INDICATIONS 253

sh b
De façon analogue D n_ l = n - 7—+ <?(1). D’où
0
b- / sh b a ch b + b sh b
det A = -^-(chù + o(l)) + - ^ - + =

Donc

In 'S ja ch b ^-6 sh 6 'f<?(1)•


Donc

<PahAx)dll{X) pour n -►00 .


ch b + b sh b
C[0, 1]
D’où il résulte d’après le lemme de Fatou que les fonctions <pab ( a:) = lim <pabn(x ) seront
n— 00

/a-sommables pour a > 0, b ^ 0 ou a ^ 0, b > 0. Comme <p0jn(*) ^ <po0n(x) = <Pao(x)


on peut appliquer le théorème de Lebesgue et

| f c b dix = lim | <paln d u = -


ch6+6sh6 *
204. Toute fonction x £ C[0, 1] se représente de façon unique sous la forme x { t ) =
= c + y ( i ) 9 où c = *(0) est une constante et y € Co[0, lj. La mesure fi0 sur Co[0, 1] est
définie par
/ 'o ( * ( 'i , 1, . . . , A n) =

- * ~ û * .
Ai An
où t0 = r 0 = 0 et l’ensemble x ( t ly . . tn ; A ly . . . , zln), comme précédemment.
205. a) fi0( C 0[ 0,1] = /J,0( x ( t ly ..., tn ; R , . . R ) ) = ^ ‘ n/20 ( W * - i ) “1/2X

X J . .. J exp ( Tk ~ ' Tk - l ) ~
^ ^ _T^ ^ j
1
</ii, . . . , d r k. En désignant r k - r k_ 1 par <7* et

h ~ h - 1Par J* on obtient n “M/2 P[ jJ./2 P) f eCT*A* ^0jt =


jfc=l k=l Joo
b) La mesure //0 étant invariante et l’intégrant changeant de signe par l’application
a* —> —jc, l’intégrale est nulle si elle existe. La sommabilité de l’intégrant résulte de l’exer­
cice 203 et de l’inégalité de Cauchy-Bouniakovski.
c) Soit x ( t ) = c+y(/), v € C0[0, 1]. Le résultat de l’exercice peut être formulé comme
suit. Si
1 1
<Pi(y) = f y(t) dt, <p2(y) = J y-(t) dt,
Ô 0
alors

R
J J e 0to, i]
exp { —a c - —b :[c-+2c< pl( ÿ ) + <p2( .y )]}d e dfi0y = \ Z fl-cll sh 6 •

Posons c = t/\/ a et faisons tendre a vers -r c». Nous sommes conduits à la relation

R <70t o , 1]
254 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

Cc[0, 1]
D’où il s’ensuit que les intégrales f <p\{y) d/n0(y) peuvent être calculées par
___ C0[0, 1]
développement de la fonction l/V ch b en série de Taylor. En particulier

f <P2(y) dHoiy) = —, f (pliy) d f i0(y) = ^ .


C0[0, « C0[0, 1]
206. a) Soit | f ( x ) | M. Il est immédiat de voir que

f\A x )\d fi^ — ) /* { * € * : l/WI > —


Z

d’où l’intégrabilité de /(*).


b) Il est évident que
J \ f ( x ) \ d f i * S f i { x t X : |f ( x ) =s 1}+
X
+ f
n=0
2’*+V{* €x : | /( * ) > 2n} =s n(X)+2A £ 2»<>-=-> < » ,
n= 0

d’où l’intégrabilité de / (a:).


207. a) Utiliser le résultat de l’exercice 130.
b) D’après la proposition de l’exercice 130 on a f ^ M ( { a k})) = JJ £ log2 j r i — =
a.-»i i-i 1(1+2)
= TT log2 ^%1 + 1) . Le terme général de ce produit peut s’écrire : 1- log2 ^.

Réponse V — = oo.
*=1 ak
2. Fonctions à variation bornée et intégrale de Lebesgue-Stieltjes.
208. Vérification immédiate.
209. a) f ( x ) est bornée puisqu’elle satisfait à la condition de Lipchitz ; b) f ( x ) n’est
2 2 2 1
nn
{0
, ---- > —,---- TT, . . . , --- , 1 >.
j i { n — 1) n J
210, 211. Ces propositions résultent de celles relatives aux fonctions monotones.
212. Utiliser le théorème de Lagrange.
213. Utiliser les sommes intégrales de Darboux et le théorème de Lagrange.
214. a) e50-1 ; b) ln 2 ; c) 8 ; d) 8 y / i l 9.
215. [a k] sont les points de discontinuité (cf. exercices 210)
c* = #O*+0)-#(û*).
216. Utiliser les majorations :
a) !/•£(*„+l)-/•£(*») I =« !/(*.+ l) g(Xn+l)-/(*«) g(xn+l) I+
+ \ f ( x ^ ) g { x n + i ) - f { x ^ g i x ^ \ =s |/ ( r „ +1) - / W I sup {| £>(*)!} +
+ 1£(*»+ i)-•?(*„)I sup {| f ( x ) |};
1 __ 1_ !/(* .)-/(*« +l)l
b) a -2l/fx„+1)-/(x„)|.
/(*»+l) /(*») l/(*„+l)l !/(*„)!
§3] INDICATIONS 255

217. a) Considérer les fonctions

| x sin — , x 0,
/ O ) = <P(x)
=i 0; ,= o.
b) Construire une fonction monotone <p(x) telle que = “ P°ur
n= 1, 2, 3, . . . . <p(0) = 0 et/(*) soit à variation bornée sur l’intervalle [0, 1] et telle
que f ( x J = 2 ' B, f ( y n) = 0 pour une suite 1 > x 1 > y x > x 2 > y 2 > • • • > 0 . Alors
o° |
le fait que cp(f ) soit à variation bornée résulte de la divergence de la série £ — .
»=i ^
218. Raisonner par l’absurde.
219. Soit (p : / = [a, b] S = [0, 1]X[0, 1] une application sur S défine par
k l\
(— , —J, où k„
/• = 1, . . . , n et leurs contre-images a =s=x x < . . . < x n2 ^ b, <p(x^ ^ <P(x j ) Pour 1 = /
On a Var» [/(* )]+ Var»[K*)] ^ l \ f ( x i+ i)-/fe)I + \ g ( x i + t ) - g ( x i) \ ] ^
(«*-O , ce qui contredit le fait que f ( x ) et g ( x ) sont simultanément à variation bornée.

/ 2 3 4 1 2 3 4 ... 16
i___ i___ i___ i___ \___U J _____ I_____ I____LJ

La proposition de l’exercice est fausse si l’on n’exige pas que les fonctions /e t g soient
à variation bornée. Pour n = 1, 2, 3, . . . partager S et / en 4 n carrés et intervalles fermés
respectivement et établir une correspondance entre ces carrés et ces intervalles associant à
tout intervalle et ses sous-intervalles un carré et ses sous-carrés (fig. 3). Si x € / alors x est
point d’intersection d’une suite d’intervalles fermés à laquelle correspond une suite de
carrés emboîtés dont il faut prendre le point d’intersection pour (p(x). Comparer avec
l’exercice 452.
220. Vérifier pour les sommes intégrales et passer à la limite.
221. De la discontinuité de & (x ) en c il résulte que (voir exercice 210) pour toutes les
suites {<an} et {6n} telles que a < a x ■< a 2 ■< . . . ■<c ■< . . . ■< b 2 < b x < b, lim (bn —a ^ = 0
n — ► oo
on a | &>(bj — &(atl) | K > 0 pour n -■>oo. De l’intégrabilité de / par rapport à 0 il
K *n
s’ensuit que lim | &(bn) —<P( ûw) ff ( x ) = 0. Donc, f(x) 0 ce qui exprime que
n — ► oo an an
f(x ) est continue en c.
b b b
222. D’après l’exercice 220 b) on a J /<*) < m x ) = Jm d$Ax) + J /(* ) d î> Ax)>
256 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

où est différente de 0 en les N premiers points, et 0 lV(x) en les autres points. Il est
évident que la première intégrale est nulle ; appliquer la majoration de l’exercice 220 a).
223. Supposons que W est une fonction à variation bornée qui n’est différente de 0
qu’aux points de discontinuité. D’après l’exercice 210 la fonction & — est différente de 0
en un nombre de points au plus dénombrable. Appliquer les résultats des exercices 220 b)
et 222.
224. Considérons deux partitions : a 0 , a ^ , . . . , A n et £ 0 = a , . . . , £ n + 1 = b , où
*»-i <= h ^ x { pour / = 1, . . n.
On a

Ë/(« [*(*<)-£(*>--1>]=m gib)- m


t=i *=i
g(.*ù[/(«,)-/(£,- .)]•
225. Former la somme intégrale et considérer les intervalles contenant les points
{*»}. b
226. Voir exercice 224. Réponse : txp{b) —a(p(a) —J (p{x) d x .
a

227. 71 = - l - l - f 2 ( - 2 ) = - 5 , / 2 = ^ -1 ( - 2 ) = -17/4.
-1 2
228. Ix = J x dx -t-1-j- J*2 a 2 d x = 17/6,
-- o
-1 2
/ 2 = J a*“d x +1 -f J 2 a 3 d x = 34/3,
-2 o

/,= J (a 3- 1) d x + 1+ J 2 ( a 3 -I- 1 ) a d x = 301/20.

229. Partageons l’intervalle [0,1] en 2 n parties égales et pour y £ min [/(a), max /(a)]
définissons N n(y) comme le nombre de parties qui contiennent au moins une racine de
l’équation /(a ) = v. Les fonctions N n(y) sont mesurables, puisqu’elles ne présentent qu’un
nombre au plus fini de discontinuités. Montrer que N f (y) = lim N J jy ) et utiliser
n— oo
l’exercice 154. L’égalité de l’intégrale et de la variation se vérifie immédiatement.
i
230. a) Désignons J x k dd>(x) par ak. Utilisons la propriété suivante de la fonction
o
0(x) : = y #(a), = y -f y @(x), propriété qui résulte immédia­
tement de la définition. Donc
1/3 1 r 1 1

ak — J
0
x kd0(x) + J
2/3
x kd0(x) = •y J
LO
y kd0(y) + J
0
(2 + y )kd0(ÿ)

= 3Ï"i‘2^3Ï4Ç1C*'2<,°4-'-

D’0Ù °k = 2(3^—1) É jC ï'2'0»—


Sachant que a0 = 1 on obtient de proche en proche ax = 1/2, a2 = 3/8, az = 5/16,
o4 = 87/320, . . .
i
b) Désignons J eax d 0 { a) par W(a) et utilisons la méthode de résolution de l’exercice
o
a). On a
§3] INDICATIONS 257

1/3 1

'F(a) = J eax d&(x) + J e’x d$(x) =


0 2/3

1 1

= -|
4
0
J e2'3',+"!'3^0)+ —(1+e2,3a) ^(y) =
0
= e2«'3Ch — «F( y ) .

L'itération de la formule obtenue nous donne

'F(a) = e-'V '3 . . . c“ 3'* ch y ch - . . . ch ÿ

De toute évidence y)(a) -►1 pour a 0. Donc

¥(à> = (-).

c) De b) il s'ensuit que
î
j' sin 7ix d&(x) = ^ T [ï/C'Ti)-ÿ/(-7r/)] = JJ cos

3. Propriétés de l’intégrale de Lebesgue.


231. a) Résulte de l’inégalité de Tchébychev :
fi({x 6 X : | f ( x ) \ > e}) =S c - 1 1 1f ( x ) | d,u(x).

b) La réciproque est vraie pour une suite de fonctions bornées sur un ensemble de
mesure finie. Dans le cas général elle est mise en défaut. Contre-exemple : f n( x ) =

= w h ? sur 1~ ° ° ’ = sur 1 -1,


232. Etudier l’exemple : X — R, ^ la mesure de Lebesgue, f£x) =
233. f n(x) = nxio,nny
234. Pour établir l’inégalité triangulaire utiliser la relation A (Aa + { i b ) / ( a + b ) ^ (jl
pour A«s n, a 0, 6 0.
235. Soit {/^} une suite de fonctions fondamentale pour la mesure. Montrer que de
{/„} on peut extraire une suite partielle {/„*} telle que p^x € X : 3 lim f£(x) J
^ fi(X ) — 1. De façon analogue, de la suite {/*} on peut extraire une suite partielle
{ f n +1} telle que ft^ x £ X , 3 lim f £ +1( x ) J => f i ( X ) ——j-y • H est immédiat de vérifier
que la suite { / “}, /i = 1,2, . . . , converge presque partout sur X vers une fonction
mesurable / ( xj, et que f n(x) converge en mesure vers f ( x ) . La convergence en mesure
de la suite fondamentale de M [ 0, 1] résulte de l’inégalité

Q(f, g ) S= fi{x € X : | / ( x ) - g ( x ) | 3= a ).

qui est valable quel que soit a > 0.


236. Procéder comme pour l’exercice 234.
17
258 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE {CH. 2

237. Soit J f ( x ) d/n = A . Pour tout e > 0 il existe un sous-ensemble E x de mesure

finie dans X pour lequel J > A -e. D’après le théorème de continuité absolue
de l’intégrale, il existe un <5(e) > 0 tel que ) f ( x ) dp, < e pour tous les ensembles E
E
de mesure < ô(e). Le théorème d’Egorov nous dit que f n converge uniformément vers f
sur un sous-ensemble E 2 c E x tel que p ( E ^ E ^ < <5(e). Il existe d’autre part des numéros
n ^ è ) et n 2(e ) tels que f | f y ( x ) —f ( x ) \ d x < e pour N > n t(e) et j f£x) d p - A < e
È., X I
pour N > n2(e). Soit n(é) = max {«1(f)> w2(e)}. De ce qui précède il s’ensuit que
/ l/v-ZI d p = $ \ f y - f \ d ( i + J f x d ( i + J f d f t =s
x e2 x \e2 x \ e2

^ «+ J f y dp — Jfydp + Jf dp — J fd ii ^

e + 1 + e —(1 —3e) + 1 —(1 —2e) = l e pour N > n(e).


238. Soient a (ER, X a = {* 6 X : f { x ) ^ à ) et p (a ) = p ( X a). Alors p(a) est une
fonction non décroissante sur R et de plus p{a) -►0 pour a — œ et p(a) -►i pour
Q —► T CO.

Supposons par souci de simplicité que p (a ) est continue. II existe alors une fonction
inverse g ( t ) définie sur ]0, 1[ et telle que p ( g ( t ) ) = t . Montrons que inf | /(x)dp
M(A) = t Jj
est réalisé pour A = X , « y En effet, tout ensemble A de mesure t s'obtient à partir de
par élimination d’ùn sous-ensemble Y et adjonction d’un sous-ensemble Z c - Y\ ^f>
et de plus p ( Y ) = p ( Z ) .
Or/=^ g ( t ) sur l’ensemble Y et/ > g ( t ) sur l’ensemble Z. Donc, l’ensemble A qui est
la borne inférieure est défini de façon unique à un ensemble ^-négligeable.
Montrons maintenant que la fonction / sur X et la fonction g sur ]0, 1[ sont équi-
mesurables, c'est-à-dire p 0({t (E]0, lf : g ( t ) a}) = /*({* ÇX : f ( x ) -s= a}) pour tous
les o (ER, où p 0 désigne la mesure ordinaire de Lebesgue sur l’intervalle ]0,1[. Le premier
membre de cette relation est égal à p ( a \ puisque l’inégalité g (t) a équivaut à t < p(a).
Le second membre est égal à p(a) par définition.
i
De l’équimesurabilité de / et ^ il résulte que f % (g ( t)) d t = | /(./(.v)) d p ( x ) pour
ô À’
toute fonction borélienne /. En particulier, en posant
0 pour h > <7,
m = h pour h <7,
{
on obtient l'égalité voulue. Le cas d’une fonction p discontinue est laissé au soin du lec­
teur. (La fonction correspondante g ( f ) présentera des intervalles de constance.)
239. Non.
x~ —V* 0 / v \
240. Posons f ( x , y ) = ^ ; pour x ^ 0 on a f ( x , y ) = -V- —T et
(jc- -h V“)“ d y \x --y -/

j f ( x , y ) d y = y T —j .
0
Donc J IJ
0 \o
f (x , y) dy
1
Id x = et de façon analogue

71
4~*

241. 11 est évident que les deux intégrales itérées sont nulles. Si l'intégrale double
existait, elle existerait aussi sur l’ensemble 1, 0 ^ y ^ 1} et l’on pourrait
§3] INDICATIONS 259

1
" xy1

J
x
(X*+y*f ^ = 2x 2(*2+ 1) 9
0
et cette fonction n’est pas sommable sur ]0, 1].

242. J | J f ( x , y ) dx^j d y = 0, J ^j*f ( x , y ) dy^ dx = J.

243. Soient fi0 la mesure de Lebesgue, fi une mesure quasiinvariante et X un borélien


quelconque de la droite. Considérons l’ensemble Y c R2 composé des couples (*!, x <*)
pour lesquels Xi —x 2 £ X . En appliquant à cet ensemble le théorème de Fubini du produit
de mesures on obtient

j = j th(x2+ X)dfi^x,).

De là on déduit que si fi0( x 1 —X ) = /x0( X ) = 0, alors /xl( x 2+ X ) = Opour presque


tous les ;t2, donc que = 0. Si en revanche fi0( X ) 5* 0, alors on aura à gauche
tu h( X ) P i( R ), donc f i i ( x 2+ X ) 5s 0, c’est-à-dire que f i x( X ) ^ 0. Par suite les mesures
fi et fi 0 sont équivalentes.
244. La variation de la charge v{ est égale à \ v t \ — \ f t \ fi. Donc les conditions
!v 11(A) = 0 et \ v 2 \ (A ) = 0 sont équivalentes si et seulement si les conditions
f i{A C \N ^ = 0 et j x { A f ) N 2) = 0 le seront. La dernière est réalisée pour tous les A si et
seulement si A N 2) = 0.
245. Le théorème de Radon-Nykodym nous dit que pour tout sous-ensemble A de
mesure finie jti, il existe une fonction mesurable o A(x) telle que v(B) = J g^(;c) d/x(x)
B
pour tout sous-ensemble mesurable B a A . Supposons maintenant que X = U X i9
f t (X ^ <00 et o. = o Xi. Il est immédiat de voir que les fonctions o i et o. sont confondues
presque partout sur Il existe donc une fonction mesurable o sur X confondue
avec Qi presque partout sur X t. Cette fonction jouit de la propriété requise.
246. Supposons le contraire. Alors 1]) = 1/2 et il existe un recouvrement
de l’ensemble XO[0, 1] par des intervalles disjoints { A n}n = 1 2 tel que £ M4») < !•
n
On obtient une contradiction :

4- = f KA D[0, 1]) -s X f'(A fl A , ) < - •


^ il —

247. Utiliser le théorème de Radon-Nykodym.


X

248. Se servir du fait que F(x) = f f ( t ) d t est une fonction absolument continue
0
(ceci résulte de l’absolue continuité de l'intégrale).
249. a) Conséquence immédiate des définitions, b) A l’aide de ces fonctions on
peut approcher toute fonction <p de S . c), d) Les polynômes et les polynômes trigono-
métriques sont denses (même pour la convergence uniforme) dans l’espace des fonctions
continues qui sont denses dans Lt[0, 1] d’après b).
250. a) Résulte de la définition d’une métrique dans A(R).
b) Remarquer que toute fonction à support borné constante par morceaux se laisse
approcher pour la métrique de LÀ(R) par une fonction à support borné linéaire par mor­
ceaux et utiliser a). |* g T.
c) Considérons l’ensemble L„ des fonctions/ £ Z,2(R) telles que J e ~ x x f i x ) d x = 0
R
pour tous les k entiers non négatifs. Montrons que les fonctions / sont caractérisées par
la condition :
<h0-) = \ e - - lff(x)dx = 0
R
17*
260 THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE [CH. 2

pour tous les A6 C. En effet, la sommabilité des fonctions e ~ x*+?af ( x ) et x e ~ x~+?af ( x )


entraîne la dérivabilité de <p/(A) pour tous les A£ C, donc l’analyticité. Comme ( p f \ 0) =
= j e ~ x2x kf ( x ) d x , les conditions f € L 0 et <pf = 0 sont équivalentes. Soit a(X) une
fonction sommable sur R. Alors 0 = J a(X) <py(/A) dX = J J a(?.)e~x2+l?'xf ( x ) d x =
R R R
= J e ~ x2b ( x ) f ( x ) cix, où b (x ) = J a { K ) ë }* d l . Montrons que par un choix convenable
R R
de a( x) on peut prendre pour ù(;t) n’importe quelle fonction linéaire par morceaux
continue. Il s’ensuivra que e ~ xf ( x ) = 0 presque partout, donc que f ( x ) = 0 presque
partout.
On remarquera que le produit de û(A) par eîU se traduit par une /-translation de
b{x). D’autre part, la correspondance entre a{A) et b{x) est linéaire. Il suffit donc de
prendre pour b{x) une fonction élémentaire égale à 0 en dehors de [ —1,1] et à 1 —\x i sur
[ —1,1]. Il s’avère qu’il suffit pour cela de prendre a ( A) = — (comparer avec
JC / “
l’exercice 668h)).
251. Montrer que l’ensemble des fonctions pour lesquelles est satisfaite la condi­
tion de continuité de la translation est fermé dans £i(R). Vérifier cette condition pour
les fonctions à support borné continues.
252. a) Montrer que f i ( t ) f 2( x —t ) est une fonction mesurable par rapport à la
mesure de Lebesgue sur le plan (x , /) et appliquer le théorème de Fubini pour les mesures
cr-finies. On peut se dispenser du théorème de Fubini si l’on considère d’abord le produit
de convolution sur l’ensemble, dense dans L iy des fonctions à support borné continues,
et ensuite le cas d’une fonction bornée f L(t) £ L x et enfin l’on approche /i(/) par des fonc­
tions bornées.
b) Considérer la relation

I f(x + h) -f(x) | =s sup m f I / 20 + h) - U t) | dt.

253. Par hypothèse J f ( x ) d x — 0 pour tout ensemble élémentaire A. L’intégrale


A
étant une fonction de l’ensemble A complètement continue. Ceci est également vrai pour
tous les ensembles mesurables. En particulier pour les ensembles X + = { x : f ( x ) > 0}
et X _ = {* : f ( x ) < 0}. Utiliser ensuite l’exercice 192b).
CHAPITRE 3

ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES


ET OPÉRATEURS LINÉAIRES

§ 1. Théorie générale
1. Topologie, convexité et semi-normes.
254. La translation et le produit par un scalaire sont des homéomorphismes dans un
espace vectoriel topologique.
255. Pour tout voisinage W de 0 dans un e.v.t. il existe un voisinage U de 0 tel que
U — U c W. Si x $ X il existe un voisinage W d e 0 tel que x + W D X = 0 . Considérer
les ensembles ouverts X + U et x-\- U.
256. En faisant choix d’une base {e{} dans l’espace donné, on peut l’identifier à K n.
n
Montrons que toute norme p sur Kn est équivalente à la norme |!*|| = £ |**|, où
n n
.v = ( x l9 . . x n) e K n. En effet, p{x) = p i £ x^A ^ £ |*,| p ( e t) = C |j*||, où
\i=i / i=i
C = max p f e ) . D’autre part l’inégalité l/K*)—POOl ^ p ( x —y ) =ss C ||* —y || montre que
t
p est continue sur K n pour la topologie (ordinaire) définie par la norme || • ||. La boule
11*11 = 1 est fermée et bornée, donc compacte dans K n, Soit c = min p ( x ). Alors
INI-1
C ||*|| ^ p { x ) ^ c ||*||, c.q.f.d.
257. Montrer par récurrence sur dimL que tout isomorphisme linéaire entre
L et XdimL est un homéomorphisme.
258. Considérer les injections des voisinages de 0.
259. a) A - h B = (J ( A + x ) . Utiliser l’exercice 254.
xÇ B
b) Soit a $ A + B . Alors pour tout * € B l’ensemble x + A est fermé et par suite
(voir exercice 255) il existe un voisinage U (x) deO tel que(o-t- £/(*)) fl (*-M ) = 0 . Les
ensembles * + - - U(x) forment un recouvrement ouvert de B. Soit U ( x {) :

:1 i <= n \ un sous-recouvrement fini et V = f") U ( x {). Montrer que ( a + V ) C I


J 1< i ^ » 2
D (A + £) = 0.
260. Pour chaque t £ R et chaque entier n posons en(t) = e int, f n = e_tt+wen,
n = 1,2, . . . On traitera ces fonctions comme des éléments de l’espace L2(] —n , n \).
Soient X x le plus petit sous-espace fermé de L 2 à contenir e G, e lf . . . , X 2 le plus
petit sous-espace fermé de L 2 à contenir f l9f z, . . . Montrer que X x+ X 2 est partout dense
dans L 2i mais n’est pas fermé.
oo
Par exemple le vecteur * = V n ~ 1e _ n appartient à L 2 mais pas à X x+ X 2. Voici un
n=l
exemple plus simple : sur le plan réel, A est la droites = 0, B , l’ensemble défini par y > ex.
Vérifier que A + B est le demi-plan ouvert y > 0.
262 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

261. 262. Conséquence de la définition d’un ensemble convexe.


263. Voir indication de l’exercice 264. Réponse : S = p(A), L est le périmètre de A.
264. Par souci de simplicité et de suggestion nous ferons la démonstration pour le
cas de deux ensembles convexes sur le plan. Nous supposerons accessoirement que les
ensembles convexes A j et A 2 sont limités par des courbes différentiables I \ et A ne
possédant pas de tronçons rectilignes. Supposons que l’ensemble A = oc1A 1+ a 2 A 2 est
limité par la courbe R
Paramétrisons les courbes A> r 2 et r d’une façon spéciale. Plus exactement à tout
point r £ [0, 2n[ associons le point (x^t), ^ (t)) € A
en lequel * cos r + y sin r atteint
son maximum lorsque ( x , y ) parcourt A y (En d’autres termes (* (t), y ( r ) ) est le point de
tangence de A et de la droite d’appui qui fait un angle r avec l’axe j>.) On définit de façon
analogue la représentation paramétrique (a:2(t), j>2(t )) de la courbe A et la représentation
paramétrique (jc(t), y ( r ) ) de la courbe R, Montrons maintenant que ces paramétrisations
sont reliées entre elles par les relations
x (t ) = a ^ jW + a ^ i ) ,

y(r) = ct1y i ( r ) + c c 2y 2(r).


En effet,
max (* cos r f.y sin r) = max [(a^i-rao.Vg) cos T+ (al^1+ a2j 2) sin r] =
y) (• A (xi, V{) € A i

= max fa iix i cos r - r y x sin r)-fa2(;c2 cos r + y 2 sin r)] =


(a-,-. V{) Ç. ^ i

= cct max (*! cos r+ yt sin r) + a2 max (.v2 cos r + y 2 sin r),
(ÏL (z2,V2)£A2
d’où la relation voulue.
Il reste maintenant à se servir de la formule classique donnant l’aire d’un ensemble
27T
A limité par une courbe r définie sous forme paramétrique : p(A) = J ac (t ) d y ( t ). On
o
2rt
obtient p ( A ) = a ïiw(^1)+ a |^ (y 4 2) + 2 a1a 2*M(.41, A 2), o ù M ( A ly A 2) = J dr.
o
La dernière quantité s’appelle surface m i x t e du couple d'en se mbles A l et A 2 au sens de
Minkowski.
De façon analogue pour k ensembles convexes A l9 . . . , A n du plan on a la relation
M M i+ • • • +M *) = Y,M(<Ah
i,3
La marche de la démonstration est la même pour les ensembles d’un espace de dimen­
sion n ; La frontière dA de l’ensemble convexe A est paramétrisée par les points de la
sphère unité S de Rn ; ensuite on se sert de la formule du volume :
/x(A) =
S
f
*,(t) d x z( r)A . . . A d x J j ) .

Ceci fait apparaître la notion de volume m i x t e M ( A lf . . . , A n) d'une collection d e n


ense m ble s co nvexes d a n sRn en termes duquel sont exprimées de nombreuses caractéristi­
ques géométriques des corps convexes.
265. Montrer que la topologie convexe nucléaire est définie par le système de toutes
les semi-normes finies sur L.
a) pf = \ f ( x ) \ est une semi-norme pour toute fonctionnelle linéaire / sur L (pas
forcement continue).
b) La fonctionnelle de Minkowski d’un ensemble convexe équilibré et absorbant est
une semi-norme.
266. B = { x : p B(x) 1, où p B est la fonctionnelle de Minkowski de l’ensemble B ‘
découpe sur toute droite passant par 0 un intervalle fermé pour la topologie euclidienne.
§ il INDICATIONS 263

267. Considérer les ensembles B 0 = { x : p B(x) < 1} et B l = { x : p B(x) ^ 1}, où p B


est la fonctionnelle de Minkowski de l’ensemble B.
268. Utiliser l’exercice 266.
269. c 2(A) est un ensemble convexe. Utiliser ensuite l’exercice 262.
270. Une base de voisinages de 0 de l’ensemble semi-normé L est composée des en­
sembles {/>«(*) < £}, a £ A , e > 0.
271. Tout e.l.c. contient une base de voisinages de 0 composée d’ensembles convexes.
S'agissant d’un contre-exemple pour les e.v.t. généraux voir l’exercice 321.
272. Montrer que pour la topologie de la convergence en coordonnées l’espace R°°
est un espace localement convexe muni d’un système de semi-normes p ny n — 0, 1, . . . ;
PJiXiïï* ) = Ix « I î utiliser ensuite l’exercice 270.
273. Pour / ^ 1 la boule de rayon r est un ensemble convexe, puisque confondue avec
C(R). Pour 0 < /* < 1 la boule de rayon r n’est pas un ensemble convexe. En effet, sup­
posons que n — - [log2V] 1. Alors la boule de rayon r contient le sous-espace Vn de
C ( R) composé des fonctions nulles sur l’intervalle [ —w, #i]. Donc, cette boule ne peut
être ensemble convexe que si avec toute fonction / elle contient la sous-variété linéaire
v
f + Vn. Vérifier que ce n’est pas le cas pour la fonction constante / —— - .
274. Les boule S B = { / £ C(R), d ( f y 0) ^ R} pour R ■< 1 ne sont pas des ensembles
absorbants, donc C(R) n’est pas un e.v.t. pour cette topologie.
275. La fonctionp ( f ) = sup |/(a) | est une norme sur 2?C(R).
276. Montrer que la topologie de R°° définie par la métrique </({aw}, {y„}) est une
topologie de convergence en coordonnées (voir l’exercice 272).
2 . E sp aces duals.
277. Ceci resuite de la linéarité de la fonctionnelle et de l’invariance de la topologie
d’un e.v.t. par translation.
278. a) Ramener l’exercice au cas où U est un voisinage équilibré de 0 ;
b) ker/ est fermé, donc nulle part dense et par suite il existe un x £ L et un voisinage
équilibré F de 0 tels que a + F f lk e r / = 0 . Montrer que f ( V ) $ - /( a ) et utiliser a).
279. Utiliser la base de Hamel. On appelle base d e H a m e l un système {a*} linéairement
indépendant d’éléments d’un espace vectoriel L tel que son enveloppe linéaire soit confon­
due avec L. (Voir exercice 19.)
280. Le théorème de Hahn-Banach nous dit que la topologie de L pour laquelle sont
continues toutes les fonctionnelles est confondue avec la topologie convexe nucléaire
(voir exercice 265). Montrer que la puissance de la base de voisinages de 0 pour la topolo­
gie convexe nucléaire est 2P, où (5 et la puissance de la base de Hamel (voir exercice 279)
de l'espace L.
281. a) Si | / ( a ) | c sur la boule unité de l’espace L, alors |/(a) | c. ||;c || pour tous
les a £ L, puisque/ est homogène. Donc / est continue en 0 et par conséquent (voir exercice
277) partout. Inversement, si / est continue en 0, alors |/(a)| «s 1 sur une boule ouverte
de rayon r > 0 assez petit. La fonctionnelle/ étant homogène il suit de là que f { x ) ^ r ~ l
sur la boule unité.
b) Si / est continue, elle est bornée sur un voisinage de 0 et par suite sur tout ensemble
borné. Inversement, soit V1 V2 3 . .. z> Vn z> . . . une base de voisinages de 0 et
supposons que la fonctionnelle / n’est bornée sur aucun de ces voisinages. Choisissons
x n € K tel Que I/(•*») I > n *Vérifier que X = {a„} est un ensemble borné.

282. | |/ | i = sup l/M I sup \f{x)\


x-£0 Il A-1| 1*11-1
283. a) b-a ; b) J 1*0!*;
a
c) £i | U
284. Vérifier que l’hyperplan f ( x ) = 1 ne contient pas de points a de norme < Il/II-1
c'est-à-dire de points dont la norme est aussi proche que l’on veut de | !/ 11”1.
285. Utiliser l’exercice 257.
286. Un espace de Banach B est réflexif si et seulement si la boule ||a|| «s 1 es
compacte pour la topologie faible.
264 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

287. (c0y z> lx (en fait (c0)' = /1 ; voir exercice 293), donc la convergence faible entraîne
la convergence sur les composantes. Considérer la suite x n( x ni = 1, i ^ n, x ni = 0, i > n)
et prouver que la boule unité de c 0 n’est pas compacte pour la topologie faible.
288. Une base pour la topologie faible est composée d’ensembles non bornés pour la
topologie forte.
289. Utilisons le fait évident (/j)' 5 /<*> (en réalité (/j)' = /<», voir exercice 294). Soit
{jc£n)} une suite d’éléments de l x ne convergeant pas fortement vers 0. En passant à une
suite partielle et en multipliant par une constante, on obtient ||*(n) || 1 pour tous les n.
On dira qu’une suite {*n} £ l \ est concentrée à e près sur l’intervalle de la série naturelle
[*x,/d s i £ * 4S»(l —é ) \ \ x 11. Supposons que x in) 0 pour n -►o o . Alors x -►0 pour
72 oo pour tous les k . En passant encore une fois à une suite partielle on peut admettre
que x (n) est concentrée à 1/4 près sur l’intervalle [k n9 /„] et de plus ces intervalles sont
disjoints pour les différents n. Posons maintenant at = sgn x \n) si / € [k n9 /„] et at = Odans
les autres cas. Alors £ a tx f ^ £ |x f> |- £ |*V>| s» — ll-v(" > | | | | * < n)|l 1/2.
*= 1 î = ^7l * t *71» W
Ce qui contredit l’hypothèse x {n) -*■ 0.
Re mar qu e. Le résultat établi montre que la topologie d’un e.v.t. peut ne pas être
définie par une classe de suites convergentes (bien que toute topologie soit définie par une
classe de suites généralisées convergentes).
290. Montrer qu’un plan d’appui de la boule unité dans L est défini par une équation
de la forme f ( x ) = 1 , o ù / € L 'et | |/ | | = 1 .
291. Considérons une face de dimension k et k + 1 sommets x it i = 1, . . . , k - r 1 de
cette face (ces sommets existent, puisque tout polyèdre convexe est l’enveloppe linéaire de
.ses sommets). Associons à cette face l’ensemble { /€ B \ f ( X i ) = 1, i' = 1, . . £ —1}.
Montrer que cet ensemble est une face de dimension (72—k — 1) de B'.
292. Choisir une base dans P et la compléter en une base de Rn.
293. Vérifier que la boule unité de c 0 ne possède pas de points extrêmes, et que la
boule unité de c en possède deux : x n — 1 et x n ——1. L’isomorphisme entre l x et c'0
est défini par la formule {*n}) = J] anx n, celui des espaces lx et c' par la formule

({an}, { * n} ) = ai lim x n + 2 an +xx n. Pour le calcul de la norme de {an} dans c' considérer
n —► 00 n— 1
des suites de la forme
sgn ai + 1 pour 7< V,
*1 =
{ sgn ai pour i^N.
294. Utiliser l’inégalité de Hôlder.
295. Considérer sur c c la fonctionnelle continue /({*„}) = lim x n et appliquer
n — 00

le théorème de Hahn-Banach.
296. Choisir dans L [ et L'z des bases e i9i = 1 , . . . , n x et f j9 j = 1 , . . . , 722respectivement
biorthogonales à des bases e{i i = 1, . . . , 72j et f j9 j = 1, . . . , n 2 dans L x et L2.
297. a) Dans l’espace /^(R), chaque intervalle fermé possède un « milieu » unique (en
d’autres termes l’égalité 11x —y 11 2| |* —z|| = 2|| z —y 11pour * et y donnés est réalisée
seulement au point z = * +J^ .
b) Soit {*n} un ensemble dense dénombrable dans l’intervalle [0, 1]. Associer à une
fonction / € C[0,1] la suite {/(*n)} € /oo(R).
298. a) Si L n’est pas réflexif et L 'est séparable, la compacité de la boule unité B c L
a été prouvée dans la « Théorie » (théorème 12 chapitre III). Si U n’est pas séparable la
compacité résulte du théorème de Tikhonov. (Plonger B dans le produit d’intervalles
§ 1] INDICATIONS 265

fermés [~| 7/ à ^’a^e de la formule x »-►{ f (,x)}/ ç z' et vérifier que l’image de B est fermée,
JZL'
puisque \f(x)\ «s ||/ ||.j Supposons maintenant que B est un compact pour la topologie
faible. L’image canonique de B dans L " sera alors compacte pour la topologie * -faible.
Mais l’image de B est dense pour cette topologie dans la boule imité (puisqu’il n’existe
pas d’hyperplan de la forme f ( x ) = c, / £ L \ x £ L " séparant les points de la boule unité
deL" de l’image de B). Donc L " = L.
b) Utiliser le résultat de a).
299. La boule unité de l’espace C [ a , b] possède deux points extrêmes : /(* ) — 1 et
/(* ) = —1. Il s’ensuit d’après le théorème de Krein-Milman qu’elle n’est compacte pour
aucune topologie.
3. Théorème de Hahn-Banach.
300. Utiliser l’exercice 257.
301. L’hyperplan séparateur doit être de la forme /(* ) = 0, / € P'. Montrer que/ = 0.
302. Supposons que A est compact ; il existe alors un voisinage Kde 0 tel que A + Kfl
OB = 0 (cf. indication de l’exercice 255). Appliquer la forme géométrique du théorème
de Hahn-Banach à A + Ket B et utiliser encore une fois la compacité de A .
303. Fixons * € L ; du théorème de Hahn-Banach il s’ensuit qu’il existe ** £ L \
11**11 = 1, (**,*) = II* II.
304. L’isométrie L -*■ L ” construite dans l’exercice 303 est un isomorphisme puisque
dimL = dimL".
305. Pour X prendre la boule unité pour la topologie faible de l’espace dual.
306. Considérer la restriction de la fonctionnelle cherchée au sous-espace L 0 engendré
par les vecteurs x ly . . . , x n et appliquer le théorème de Hahn-Banach.
307. Utiliser les coordonnées polaires.
308. Utiliser la séparabilité de lq(n> R).
309. Soit L le sous-espace de /oo(R) engendré par les suites de la forme y n = x n+ i —x n%
{*„} € /oo. Montrer que la suite y n = 1 se trouve à une distance 1 de L. Appliquer ensuite
le théorème de Hahn-Banach.
310. Voir indication de l’exercice 309.
311. p ( x ) = sup p ( T nx \ n = 0, ± 1, . . .
n
312. Pour a on peut prendre la puissance de l’espace Z/. Le plongement de L dans Ra
est défini par la formule * * - ► { / € x/.
313. Soit L le sous-espace de 2?(Rn) engendré par les fonctions / telles que
lim f ( x ) = 0 et par les fonctions de la forme f { x + t ) -/(* )• Calculons la distance de
I N I --
Là la fonction / = 1. Il est clair que cette distance est «si. Supposons qu’elle est
strictement inférieure à 1. Il existe alors des fonctions / 0,/i, B ( Rn), des vecteurs
/i» . . . , t n ÇRn et un 8 > 0 tels que

/o M + t (/*(* + '*)-/*(*)) > (*)


et de plus f 0(x) ->►0 pour II* Il oo. Considérons le sous-groupe additif de Rn engendré
par les vecteurs t l9 ...» tN. Il est immédiat de vérifier qu’il isomorphe àZmpour un m «s N .
Soient e u . . . , e m les générateurs de ce groupe. On peut admettre que tous les e{ sont posi­
tifs par rapport à une relation d’ordre sur Rn (voir exercice 14). De (*) il s’ensuit alors qu’il
existe des fonctions <p0y (ply . . . , q>m sur Zmtelles que q>0(z) -►0 lorsque z { -►-f oo pour
tous les i = 1, 2, . . . , m et

9>o(*)+ Y, 7>j(z+ej)-<Pj(z) 8 pour tous les z £Zm. (**)


j=i
(Utiliser le fait que chaque vecteur t k est une combinaison entière des vecteurs es de même
que la relation f ( x + t 1 + t 2) - f ( x ) = f ( x ^ - t 1) - f ( x ) + g ( x + t 2) - g i x ) 9 o ù g ( x ) =
= /(* + ',).)
266 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

Désignons par 7} l’opérateur de translation de e} : 7 } /(„ y) = /(x + ej). De (**) il


s’ensuit qu’il existe un A/tel que
m
£ (7 } -l) (pj(z) e/2 dès que z{ > M, 1^ i ^ m. (***)
5=i
Nous allons montrer que (***) est contradictoire. A cet effet appliquons l’opérateur
m
|™] (1 + 7} + . . . -f T f ~ x) aux deux membres de cette relation. On obtient
i=i
m ___

E C Tf-!) I I (1 + 2 i + . . . + 7 * - 1) f j ( z ) n '“•e/2 pour z, > M.


3= 1 k?éj

Si l’on désigne par C la plus grande des normes q>j sur B ( Z m) on est conduit à l’inégalité
2ri"~l C ^ nm-e/2

qui est mise en défaut pour n > 4C/e.


Ainsi donc d { 1, L) = 1. Et la fonctionnelle F définie sur L-f R*1 par la formule
F ( f + X ) = A, pour/ £ L, est de norme 1. En la prolongeant d’après le théorème de Hahn-
Banach à B(Rn) on obtient une fonctionnelle LIM. Cette fonctionnelle s’appelle lim ite de
Banach (qui le premier l’a mise en évidence). A noter que les propriétés a), b) et c) ne dé­
finissent pas la fonctionnelle LIM de façon unique (contrairement à la limite ordinaire).
Cf. exercice 114.
314. Soit Z* un réseau de Rnengendré par une base canonique. Définissons une mesure
fi par la formule

fi(A) = LIM ( E
\* € Z” /
où LIM est la limite définie dans l’exercice 313.
315. Appliquer le théorème de Hahn-Banach.
316. Voir indication du problème 315.
317. Considérer l’hyperplan (*,/*) = 1, où est un ensemble dénombrable partout
dense dans la boule unité de L g(rt> R) ( 1 / p + l / q = 1) et utiliser l’exercice 284.
318. On peut admettre que l’ensemble convexe V contient 0 et que l’intersection de V
avec toute droite passant par 0 est un ensemble fermé. La frontière de V définit en coordon­
nées polaires (r, <p) le graphe d’une fonction convexe r(<p), donc r((p) est continue sur [0,2n]
et telle que r{ 0) = r (2 n ). Montrer que pour tout e > 0 il existe un polygone Vn (é) tel que
1Kÿ7) —K<p) I < e, où r ( y ) est une fonction définissante la frontière de Vn (e). Vn (e) est défini
par l’intersection des demi-plans de la forme atx + b ty 1. Considérer l’immersion <p :
R2-* R* : ( x , y ) - » x â + y b , o ù â = («„ . . . , a n) , B = ( b „ . . . , bn).
319. Voir evercices 306, 454.
320. Raisonnons d’abord par récurrence sur le nombre d’ensembles. Supposons que
N > n + 2 et que la proposition a été prouvée pour N — 1 ensembles. Si X l9 . . . , X N vérifient
l’hypothèse du théorème alors N — 1 quelconques d’entre eux possèdent un point commun
d’après l’hypothèse de la récurrence. Posons = X f r \ X N9 *1 <= i ^ N - l . Alors N - 2
ensembles quelconques Yt possèdent un point commun. Comme V - 2 ^ w + l , l a famille
Y t vérifie de nouveau l’hypothèse du théorème. Donc, tous les Y{ possèdent un point
commun qui le sera aussi pour tous les X t . Reste à traiter le cas où N = n + 2 . Raisonnons
maintenant par récurrence sur la dimension. Supposons que le théorème a été prouvé
pour les dimensions < n et considérons les ensembles X h 1 ^ n + 2 dans R" qui n —1
Hr-l
à n + 1 possèdent un point commun. Si X n+2 ne rencontre pas l’intersection Z
f) il =
î=i
existe un hyperplan L séparant ces deux ensembles convexes, n ensembles quelconques de
X iy 1 «s / ==s w-b 1 possèdent un point commun avec *.+ 2 et avec Z. Donc, ils en possèdent
un avec L. Posons Y { = A^flL, 1 =ss i ^ n + 1. En identifiant L à Rn_1 on constate que
INDICATIONS 267

«+i
f \ Yi n’est pas vide par hypothèse de la récurrence. Ce qui contredit la définition de L
2=1
>1+1
comme p| Yt = Z C\L, Reste à vérifier le théorème pour n = 0.
j=i
Remarque. Par des raisonnements topologiques on montre que la condition de con­
vexité dans le théorème de Helly peut être remplacée par la condition suivante : tous les
ensembles de la forme X ^ D . . . f l p o u r k ^ n + 1 sont homotopiquement équivalents
à un point (c’est-à-dire se contractent en un point).
321. Montrer que l’enveloppe convexe de l'ensemble Ue est confondue avec l’espace
C[0, 1] tout entier. D’où la proposition de l’exercice. Soit {<pj, 0 < / < « un système de
fonctions continues sur [0,1] tel que : 1) 0 (p^x) ^ 1 ; 2) Y <pt(*) — 1,3) supp (pi =
i=0
= R— , (On peut poser par exemple (p{(x) = (1 —| / —w*|) +.) Pour toute

fonction / £ C[0,1J on a f = Y Vif- Donc / appartient à l’enveloppe convexe des


1=0
fonctions = (/i-f 1)^/, 0 n + 1 . Montrons que pour n assez grand toutes les
fonctions y>» appartiennent à Ue. Ceci résulte de la majoration
î+i
n ____
V\VA dx = y/n+\ J V \ Vi f \ dx <=2 + - Vil/Il «
322. a) L 'sépare les points de L.
b) Prouver la continuité de F ( f ) en utilisant la relation
If F (f(x))dv(x) I^ f \F (f(x ))\d ft(x ) ^ || F \ \ J | | / || d f t x ) ,
IX | X X

4. Espaces de Banach.
323. {.v : 11.y |\p 1} n’est pas un ensemble convexe pour 0 < p •< 1.
324. Considérer l’ensemble des suites à support borné à coefficients rationnels.
325. Considérer l’ensemble des suites d’éléments 0 et 1.
326. Pour montrer qu’une suite fondamentale converge, il sulffit de prouver qu’une
de ses suites partielles converge. Utiliser la suite partielle «rapidement convergente»
K î Pourlaquelle
327. Pour montrer que ||,v|| = 0 <=>a: = 0 utiliser le fait que L 0 est fermé dans L.
328. Extraire d’une suite fondamentale dans L v une suite partielle { y nf^ telle
«ueEII*.*-*.*+, i k <00-
Poser cck = y nk~ y nk+l et choisir a k £ (<p est l’application quotient L -►
tel que j|^fc|!£ ^ |ja*,jiz1+ 2”*. Considérer S }; = a x-~ . . . + 0*. Montrer que limj^ =
= Iim5&+L0.
329. Soit (p une application quotient de L sur L l9 z n une suite fondamentale dans L v
Alors y n = (p(zn) est une suite fondamentale dans L l et par suite il existe y = lim y n, d’où
i k - A l j i , - * 0’ donc '■ existe '« € < p ( y - y n) = <p~l( y ) t e l s que ||/-re||i —0.
Fixons un élément / dans ^”10 ); alors rn = / - / n, f n d<p~l(y n)• Donc /*-►/, mais
zn 6 9?-1(yn), donc f n —zn = x n est une suite fondamentale dans£0-
En définitive, lim z n —f —x t x = lim x n existent, et par suite L est un espace de Banach.
330. Soient X un espace de Banach séparable, { x x, . . . , *n, . . . } un ensemble dénom­
brable partout dense dans la boule unité de X .
oo

Définissons une application l ^ K ) X en posant A : {an} »-► Y a«*n, {aJ € U (K ).


268 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

a) Montrer que A est correctement définie et est continue.


b) Pour *, ||;t|| = 1, donné choisir *B(0 tel que X - Y, 2
i= 1
; ; 2 ~ k. D’où
im A = X .
c) En remplaçant dans cette majoration 2 par 3, 4, . .. montrer que  : 9?/ker A X
est une isométrie.
331. La condition nécessaire est évidente. Pour démontrer la condition suffisante
utiliser le lemme de Zom ; il suffit de prouver l’existence d’un ensemble non dénombrable
de boules disjointes de rayon s, e étant un nombre quelconque > 0.
332. Utiliser l’exercice 257.
333. On peut énoncer cet exercice sous la forme suivante : parmi les polynômes de
degré n de coefficient supérieur 1 trouver celui qui a la plus petite norme dans l’espace
C[ —1, 1] (ce polynôme s’appelle polynôme s’écartant le moins de 0 sur l’intervalle [ —1, 1].
Solution (Tchébychev). Considérer le polynôme Tn(x) = 2 1~ n c o s («arccos*). Vérifier
par récurrence que Tn possède un coefficient supérieur égal à 1, une norme égale à 2 1~ n et
prend alternativement les valeurs ± 2 1~ n aux points xk = cos — , k = 0, 1,
Par ailleurs si P est un autre polynôme de degré n de coefficient supérieur 1 s’écartant de 0
d’une quantité inférieure à 21-re, alors les graphes de P et Tn se coupent au moins en n
points (car la différence P —Tn change de signe quand on passe de x k à **+ i). Or ceci est
impossible puisque P — Tn est un polynôme de degré n, donc ne possède pas plus de («—1)
zéros.
334. L’application quotient <p : L -+• L / L 0 envoie la boule unité ouverte de L dans la
boule unité ouverte de L / L 0.
335. Choisir une suite de 1/2-perpendiculaires y n à L ( y lt . . . , y n- 1).
336. Supposons qu’il existe une O-perpendiculaire x x à l’espace L 0 = {*0 GL :
/ ( * 0) = 0}. Ceci revient à affirmer que ||* 1+ * 0|| ^ ll*ill pour tous les *0 £L0. Autre­
ment dit la distance d ( x l9 L 0) est réalisée et vaut il*! ||. Tout vecteur * ([ L 0 se représente
par* = a(*! + *0), où a ÇP\{0}, *0 € L 0.
On a
! / ( * ) ! _ l « l l / ( * i ) l ^ \f(x ù \
11*1! !< *! l l * i + * o l l ^ IU t II

Donc la norme de/ est réalisée sur le vecteur x x. La réciproque s’établit de façon analogue.
337. Utiliser le fait suivant : le sous-espace L 0 c L est complémentable si et seulement
s’il est de la forme L 0 = P - L , où P est un projecteur continu. (Cf. exercices 354, 355).
Explicitons ce projecteur dans les cas mentionnés dans l’exercice.
a) Supposons que L 0 est engendré par des vecteurs linéairement indépendants
e Xi . . . , en. Désignons par f l9 . . . , f n une collection de fonctionnelles linéaires de L'
n
telles que f f a ) = ^(*). Alors pour P on peut prendre l’opérateur * Y /i(*)ef.
»=1
b) Supposons que L 0 est défini par un système d’équations f x(x) = 0, .. = 0,
où f { sont des fonctionnelles linéairement indépendantes de L \ Choisissons e x, . . . , en
tels que soit réalisée (*). Le projecteur P est alors défini par la formule P { x ) =
= X- X /< (•* > ,-
<-=l
c) Soient {e*} une famille de vecteurs unitaires dans loo(K), /< la famille duale de fonction­
nelles linéaires pour laquelle est réalisée (*). Prolongeons f { en conservant la norme en une
fonctionnelle f sur L . Le projecteur cherché P est de la forme P ( x ) = {/X*)} € /<»(£).
d) Soient e{ une base standard dans l x( K ) , ë{ une contre-image de e x dans L telle que
00
Hê, || «s 2. Le projecteur cherché peut être défini par la formule : P(*) = * - Y , c&> °ù
1=1
€ h ( K ) est l’image de * dans l’espace quotient L / L 0.
338. La transformation linéaire y y —— — * s’appelle réflexion dans l’hyper-
§2] INDICATIONS 269

plan/ = 0 parallèlement à un vecteur x qui n est pas situé dans/ . Vérifier que cette trans­
formation est une isométrie de lp(ny R) pour p ^ 2 si et seulement si a: est un vecteur de
base standard (au signe près) et / la fonctionnelle de base duale. Donc, les vecteurs ± ek se
transforment en eux-mêmes par toute isométrie de lp {n , R) dans lp (ji, R). Or
dp( ± e ki ± e j ) = 2 llp. Donc l’isométrie cherchée n’existe que pourp x = p 2.
339. a) Vérifier que la formule citée dans l’exercice définit bien une norme et que
cette dernière majore toute norme tensorielle croisée.
b) Vérifier que la formule exhibée définit une norme et que cette dernière est majorée
par toute norme tensorielle croisée uniforme.
340. a) Il faut vérifier que dans le diagramme
L l <3>L2
ii
\b
i
L
l’application B peut être définie de façon unique de telle sorte que ce diagramme soit com­
mutatif. L’application B étant linéaire et L X® L 2 engendré par des éléments de la forme
x <8>v = A 0( x , y ) l’unicité est évidente. L’existence de B résulte de ce que la formule
B ( x U y ) = A ( x y .y) définit une application linéaire de L xn L 2 dans L envoyant L xo L 2 dans
0 (on se sert des notations du § 1, chapitre III ; voir aussi l’exercice 61). Donc B engendre
l’application cherchée B : Lj ® L 2 -*~ L.
b) Dans les indications de l’exercice 339 a) vérifier que 11B 11 «s 1.
341. On remarquera que les transformations orthogonales ô» des espaces L iy i = 1,2,
envoient la matrice A dans la matrice Q i A Q 2y les valeurs propres des matrices A ' A et A A '
restant invariantes. Ceci montre qu’il suffit de résoudre cet exercice pour une matrice
diagonale de la forme : ai} = )nài}y où A* 0. Dans ce cas = A? pour i «s min (m y n)
et Si = 0 pour les autres i. Soient {e3} et { f j } des bases standard dans L x et L 2. Il reste à

(
mio(m,n)

Y
j= L
\

J
~ S ÂrQue normes°il majoréeparlenombre
m i n (m, n)

j - 1
indiqué est évident, car p { e ^ f 3) = 1. Pour la minoration, considérons la fonction­
nelle F = où x * désigne la fonctionnelle linéaire **(>’) = (x y y ) . Utiliser
l’inégalité de Cauchy-Bouniakovski pour vérifier que ||F|| =
F ( x ® y ) * * \ \ x \ \ - \ \ y \ \ ) . On a F
Y = S A;» ce nest autre Que ^a
3 J 3
minoration cherchée.
342. Utiliser la forme explicite de la norme sur L XÇ$L2 (voir exercice 339).
343. L’espace L [ ® L 2 s’identifie à l’espace des opérateurs de rang fini par les appli­
cations
* ® y -*■ A Xt v € L { L ly L 2) : A Xt y(z) = ( x y z ) y y x £ L ' ly y € L2, zÇ L x.
Montrer que la norme sur L X(^ L 2 est confondue avec la norme ordinaire d’un opéra­
teur (voir indication de l’exercice 342).
344. Montrer que la norme sur l i(m n y R) est une cross-norme pour les normes sur
l L(ny R) et l x( m y R) et appliquer l’exercice 339a). Voir également l’indication des exercices
339 et 340.
345. Montrer que la norme sur loo(mny R) est une cross-norme pour la norme sur
/oo(/?, R) et loo(jny R) et appliquer l’exercice 339b).§*

§ 2. Opérateurs linéaires
1. Espace des opérateurs linéaires.
346. b) et c).
347. Soit x = ( x ly . . . , . . . ) 6 /o(R) ; alors A nx = x ne L -►0.
348. ( y y B nx ) = ( x ly y n) o ù x = ( x ly x 2y . . . , x n) et y = ( y ly y 2y /2(R).
270 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

349. A nB n—A B = A nBn - A nB + A nB - A B = ( A n - A ) B + A n(B n- B).


350. Utiliser le théorème de Banach-Steinhauss.
351. Voir indication des exercices 349 et 350.
352. L’ensemble de semi-normes
p x( A ) = 11A x ||, AÇEndL, x£L
définit une base pour la topologie forte sur End L .
11 suffit de vérifier que le produit est continu en (0, 0) où 0 est l’opérateur nul dans
End L.
353. Voir exercices 347 et 348.
354. Soit P un projecteur sur L x parallèlement à L 2. Alors 1 —P est un projecteur
sur L 2 parallèlement à L x. Si P est continu, alors L x et L 2 sont fermés, puisque L x =
= ker (1 —P ), L 2 = ker P . Réciproquement si L x et L 2 sont fermés, la continuité de P
résulte du théorème de Banach de l’opérateur inverse. (Considérer l’application
naturelle Q : L x -►L / L 2 et mettre P sous la forme Q ~ 1 oti, où zi est un projecteur de
L sur Zz/Z/.)»
355. L’égalité P 2 — P entraîne que L = L x+ L 2 (somme algébrique directe), où
L x = P - L , Lo = (1 - P ) L . Utiliser ensuite le résultat de l’exercice précédent.
356. \\Â B \\ = sup \ \ A B x \ \ ^ sup \\A || || Bx || < \\A II ||B||.
11*11 iNI^1
357. Modifier la démonstration du théorème 4, chapitre III.
358. M || = ess sup | g( x)|.
x Ç. x
359. Si p 2s q l’inégalité de Hôlder nous donne
! b \l/q /b \ IIP
(J* \ f \q d x \ ^ (b -a yi* -V rn \f\> > d x \ .

Réponse : ( b - a ) llq~ llr.


360. Si p =&q, alors a (x ) £ Lco(]0, I [) ; a(x) = 0 pour p < q.
361. a) Vérifier que \ \f ( x + 1) —f ( x ) \ \ L -+■ 0 pour t -►0 pour les fonctions continues
à support compact.
b) ||7X O -7X m i = 2 pour t' * t".
362. Vérifier que A ( t ) = e tcA 0 est bien la solution (pour cela établir l'égalité (e,c)' =
= C e tc). Utiliser ensuite le théorème d’unicité de la théorie des équations différentielles
ordinaires.
363. Si A ( t ) est différentiable, le résultat découle de l’exercice précédent. Déduisons
la différentiabilité de A ( t ) à partir de sa continuité. On remarquera que A ( 0) = 1.
Supposons que e est un nombre positif assez petit pour que M ( / )—1 | | < 1 pour
1/ 1< e, et (p une fonction lisse non négative concentrée sur l'intervalle [ —e, f]
£ £
pour laquelle J c p ( t ) d t = l . Alors l’opérateur 0 = j A ( —s) cf(s) d s est inversible,
-€ -S
car |!1 - & \ \ •< 1. Vérifier que la fonction opératorielle Â(t) = | A (s)< p (t-s) ds est
différentiable.
364. A (s) : L 2(R ) - L 2( R), A (s) x ( t ) = x ( t + s), x ( t ) € L 2{R).
365. Supposons que 11jcw| ! 0 et que || Ayh|| -h 0 ; il existe alors s > 0 et une suite
partielle tels que ||/LcnJ | e. La convergence |].Yn/ j| 0 entraîne l’existence de
tels que a t x H t 0. Alors de J| - °o'ii s’ensuite que ne
converge pas faiblement.
366. Dans les espaces de Banach chaque ensemble faiblement borné est fortement
borné ; dire qu’un opérateur est continu revient à dire qu’il est borné.
i
367. A ' : L q\ 0, 1] - L p,[ 0, 1], A 'jix ) = f K iy, x ) f ( y ) dy.

[ F it), 0 =S f a s 1, “
368. P 'F it) = \
} F U ), .
§2] INDICATIONS 271

2. Ensembles compacts et opérateurs compacts.


369. a) =►b). Supposons que A est compact et soit {^a}a € 7 une suite généralisée.
Si {ya }ne possède pas de points d’accumulation pour tout x € A il existe un ensemble
ouvert Vx 5 x et un olx £ / tel que yx $ Vx pour a > ax. La famille <VX\ > est un
l \x£ aJ
recouvrement ouvert de S. En extrayant un sous-recouvrement fini de j | J on
Vx
obtient une contradiction.
b) => a). Supposons qu’un recouvrement ouvert U ne possède pas de sous-recouvre-
ment fini et ordonnons par inclusion l’ensemble W des sous-familles finies de la famille
U. Aboutir à une contradiction en considérant la suite généralisée { x F}, où F =

= . . . , F n} ^ W e t x F ^ ( j F i.
i =1
a) <=►c). Soient V un système quelconque de sous-ensembles fermés de A et U =
= { A - F ; F Ç V}. Alors V centrée <=> U ne possède pas de sous-recouvrements finis et
p| F 7^0 <=►U n’est pas un recouvrement de A .
fÇF
370. L’ensemble triadique de Cantor X est recouvert par 2” intervalles fermés de
longueur 3““ et ne peut être recouvert par un nombre inférieur d’intervalles de cette
longueur. Donc pour e = 3 ~ n/ 2 N ( e ) = 2". Donc, N ( e ) = o (e ~ log32) et la dimension
approchée est égale à log3 2 ^ 0,63.
371. La condition que A est un sous-ensemble extrême de K s’exprime ainsi : si
x £ K , y £ K , x ^ y et ( x + y ) / 2 € A , alors x 6 A et y ÇA .
372. Soit P la famille de toutes les parties compactes extrêmes de K . Comme K £ P 9
on a P t* 0 . Ordonnons (partiellement) P par inclusion. De l’exercice 369 il résulte que
tout sous-ensemble ordonné dans P est minoré (par l’intersection). D’après le lemme de
Zorn P contient un plus petit élément.
373. Supposons que A contienne au moins deux points et que f € L ' est une fonction­
nelle linéaire séparant ces points. Soient c = max f ( x ) et B = {x £ A : f ( x ) = c }.
K
Montrer que B est un sous-ensemble extrême strictement contenu dans A .
374. Résulte des exercices 372 et 373.
375. Soient H l’enveloppe convexe des points extrêmes du compact K , H l’adhérence
de H . Si x 0 € K \ H , il existe un hyperplan f ( x ) = c séparant x 0 et H : f { x ) > c sur x 0
et f ( x ) ^ c sur H . En déduire que K contient un point extrême n’appartenant pas à
H (cf. indication de l’exercice 373).
376. Si 1 < p •< c» alors la boule unité est un corps strictement convexe et toute
sa frontière est composée de points extrêmes. Si p = 1 les points extrêmes sont ± e jy
où {ej} est une base standard dans l^ n , R). Si p = oo, les points extrêmes sont les vecteurs
n
de la forme £ sejf où = ± 1.
j=i
377. La boule unité de l’espace c0 ne possède pas de points extrêmes. Dans l’espace
o la boule unité en possède deux :
(1,1, . . . , 1 , . . . ) et ( - 1 , -1, . . . , - 1 , ...).
378. Appliquer le théorème de Krein-Milman (exercice 375).
379. Soit M un ensemble précompact. Il possède alors un e/3-réseau {/J, 1 i < N .
Le compact X peut être représenté par la réunion d’un nombre fini de parties de diamètre
< e/3. Donc, pour tout / il existe une partition de T en un nombre fini de parties sur les­
quelles l’oscillation de f { est < f/3. En faisant le produit de ces partitions on obtient une
partition de T en {7}}, 1 j ^ n, sur lesquelles l’oscillation d e e s t •< s/3 pour tous les
/ et j . Si maintenant / est une fonction quelconque de M et le point de e/3-réseau le
plus proche de f , t ê t s des points quelconques de 7}, alors f ( s ) ) < dx ( f ( t ) , f i ( t ) ) +
-T-dx ( f ;(t), /1(j)) + f ( s ) ) •< e/3-f e/3 + e/3 = e. Ce qui prouve la condition
nécessaire.
272 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

n
Soit donné maintenant e > 0 et supposons qu’il existe une partition T = j"~| 7}
telle que cüy(7}) < e/4 pour tous les / GM. (Ici 00/(7}) représente l’oscillation de la
fonction / sur l’ensemble 7}.) Choisissons dans chaque ensemble 7) un point t5 et considé­
rons l’application q> : M -*■ X nx: f (/( f x), ...» /(O )- L’ensemble X étant un compact,
il en est de même de X n ^la distance dans X n est définie par d ( x 9y ) = max d x ( x i9 y {) j .
Donc l’image de M est un ensemble précompact. Choisissons dans <p(M) un e/2-réseau
<P(fi\• • •» <p(/n)* Alors f l9 .. . , / ft est un e-réseau pour M. En effet, si / est une fonction
quelconque de M et <p(/) le point de Y e/2-réseaule plus proche de <p(f)9 alors pour t G7}
on aura
4r(/(0, /« ) ^ /( ^ H ^ /^ ) , /•(/)) < e/4+£/2+e/4 = e.
380. Montrer que l’ensemble S ne peut admettre pour point extrême qu’une matrice
A contenant 1 dans chaque ligne et dans chaque colonne. (Dans le cas contraire A con­
tiendrait une sous-matrice A 0 d’ordre 2 dont trois éléments au moins seraient positifs.
Considérer l’intersection de S avec l’ensemble des matrices qui ne diffèrent de A qu’à
l’extérieur de A 0.) Les matrices A jouissant de cette propriété se déduisent l’une de l’autre
par permutation des lignes et des colonnes, c’est-à-dire par des transformations isométri­
ques de S . Donc, elles sont toutes extrêmes (dans le cas contraire il n’existerait pas de
points extrêmes).
381. Voir exercice 335 ou le théorème 11.
382. Les opérateurs compacts forment un idéal dans End (L).
383. Si at -►0, alors > 0 3N : \ f n > N \ a n\ < e . Considérer K = |{Ai} G/P(R) :

— il (on peut admettre que a{ ^ 0 et KN = K C i L ( e ,, ..., ex ). Choisir un


I a{ )
e-réseau x l9 . . . , x m dans K N et montrer que c’est un 2e-réseau pour K . L’opérateur A
est compact si et seulement si K l’est.
384. L’opérateur A f — x f est inversible sur' le sous-espace de dimension infinie
L = {/G C[0, 1], f\ =o).
I |[0.1/2] J
385. Supposons que A ' est un opérateur compact. Alors A " est aussi compact.
Donc, l’ensemble A " S " , où S " est la boule unité fermée de l’espace L'{9 est précompact.
L’espace L 2 peut être isométriquement plongé dans L 2 . En identifiant L.> à son image
dans L 2 par ce plongement, on obtient A S Ç A " S " 9 et par suite l’ensemble A S est pré­
compact pour la topologie forte de L 29 donc, pour la topologie forte de L 2.
386. Appliquer le théorème de Weierstrass à la fonction K ( x 9 y) .
387. Si et {rpj) sont des systèmes orthonormés complets dans L 2(X , fi) et
L 2( Y 9 v ) 9 alors {/y*j} l’est aussi dans L 2( X x Y 9 f i X v ) .
388. L’opérateur T commute avec les opérateurs de dilatation A af ( x ) = /(ou).
Ceci nous suggère le changement de variables r = ln*. Posons <p(r) = f ( e r)erlp. Alors
f { t ) = ( p ( \ n t ) X t ~ llp et la correspondance (p est une isométrie de Î^GO, o o [ ) dans
L^R). L’image de l’opérateur T dans /^(R) est

f
T<p(r) = J <p(a)e * do9

où = ---- r est le conjugué de p . Pour calculer la norme de T utiliser les propriétés des
q
P- 1
opérateurs de convolution (cf. chapitre IV) et ramener T au produit par une fonction.
o
Une voie plus directe consiste à redéfinir f sous la forme f = J e alqTa d a 9 où
—oo
T a(p(T:) = <p(cr-fr) et à utiliser le fait que IITJI = 1. Réponse : ||7r’|| = q. Pour démontrer
§2] INDICATIONS 273

que T n’est pas compact considérer une famille de fonctions (pn = nlfrX{-n,n\ est
vérifier que <pn 0 dans jLp(R), mais que 11T<pn \\L (R) ne tend pas vers 0.
389. L réflexif <=> boule unité S ' faiblement compacte.
390. Utiliser le théorème d’Ascoli-Arzela.
391. Non, si c 0 0 ; Oui, si c 0 = 0. (Par exemple un projecteur de dimension finie.)
3. Théorie des opérateurs de Fredholm.
392. Il existe u n c > Otel que \ f a n 0, \a n \ > c. Appliquer le théorème de Banach
de l’opérateur inverse.
393. im Tk = /^(R), donc coker T k = 0 ; ker T k est engendré par les k premiers vec­
teurs de base.
394. a) Il est évident que la suite est semi-exacte en L 0 et L 3.
b) Montrons qu’elle est semi-exacte en L x. Soit x un sommet quelconque de P
et supposons que ex est égal à 1 sur x et à 0 sur les autres sommets. Alors dxex est égale
à 1 sur les arêtes partant de jc, à —1 sur les arêtes entrant en x et à 0 sur les autres. Con­
sidérons une face quelconque A contenant x ; alors x appartient simultanément aux
en x alors e ( T l9 A) = - e ( r 2, A). Si une arête sort de x et l’autre
e ( T ly A) = e ( r 2t A). D’où oc2a x = 0.
y
arêtes r x et r 2 de A. Si r x et r 2 sont toutes deux des arêtes partantes de x ou entrantes
entre, alors
b) Montrons maintenant que la suite est semi-exacte en L 2. Considérons une arête
quelconque r et une fonction f r égale à 1 sur J7et à 0 sur les autres arêtes. Soit A x, A 2
un couple quelconque de faces contenant r . Si f(JT, A x) = eÇT, A J , alors e ( A x, P ) =
= —e{A 2, P). Si eÇT, A J = —e ( r , A J , alors e ( A x, P) = e ( A 2, P). D’où d3d2 = 0. Pour
le cube et le simplexe H 0 = R ; H x = H 2 = H 3 = 0. Pour le cube troué H 0 = H x = R,
H 2 — H ^ — 0. Pour le cube avec une nappe intérieure H 0 = H 2 = R, H x = H 3 = 0.
2n
395. im Ck(T) est le sous-espace des fonctions / de Ck~ \T ) telles que f f ( t ) dt = 0.
ô
Ces deux espaces de cohomologies sont de dimension un.
396. En admettant que T 0 = Tn+1 = 0 on obtient
H{ = ker Ti+ i/im T{ ; L J ker T i+ x = im Ti+1 ; i = 0, . . n ;
d’où
dim Æj-f-dim im Tt = dim ker Tij_x ;
dim im Ti+ x +dim ker = dim L2.
397. L’opérateur Tt + l o T t est nul, puisque l’opérateur adjoint T ^ o T i +1 l’est. Donc,
la suite donnée est semi-exacte : im Tk c ker Th+ x. Si une fonctionnelle f k L'k + x s’annule
sur im Tk, alors T i f = 0. Donc,/Ç ker T k = im T U Et par suite / s’annule sur ker T U i
et ker T*+ ! = im T k. Reste à vérifier que l’image de Tk est fermée. Deux normes sont définies
sur l’espace im Tk : la norme de l’espace Lk et la norme de l’espace quotient Lk_ j/ker T k.
L’espace des fonctionnelles continues pour la première norme est constitué des fonction­
nelles de L'k bornées sur im Tk (théorème de Hahn-Banach). Cet espace s’identifie à
irnT*. Les fonctionnelles continues pour la deuxième norme forment un sous-espace
dans L k_ x confondu avec ker J7* . x (puisque ker Tk = im Tk_ x). Par hypothèse, im T i =
= k Q r T i _ x. Donc, les collections d’ensembles faiblement bornés pour les deux normes
sont confondues. Or, dans les espaces normés, un ensemble faiblement borné l’est forte­
ment. Donc, les collections d’ensembles fortement bornés coïncident également. Les
exercices 328 et 31 nous disent que im Tk est fermé.
Remarque. L’exemple de l’exercice 293 montre qu’il existe des suites exactes 0 •*-
L\ L2 ■*- 0 qui ne sont duales d’aucune suite exacte de la forme 0 - + I 1- > I 2->0.
398. La semi-exactitude de la suite duale résulte de l’égalité Tk o T i+x = (Tk+1oTky =
= 0. Soit / une fonctionnelle linéaire sur l’espace H k = ker !/im Tk. On traitera /
comme une fonctionnelle sur ker Tl+i. égale à 0 sur im Tk. Soit F le prolongement de
/ à Lk. Il est évident que FÇ ker T'k. De plus si F x et F 2 sont deux prolongements diffé­
rents, alors F x —F 2 s’annule sur ker 71+ ! et par suite appartient à im T i + x. (Cette affirma­
tion utilise le fait que im 71+ ! est fermé.) Donc tous les prolongements forment un élément
de l’espace quotient ker TU im 7£+1.
18
274 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES ICH. 3

399. S : {,vn} {xn_ x} (on admet que x 0 = 0).


d \*o
(
donc compact. Réponse : ind T = n. Une autre méthode consiste à expliciter le noyau
(1+X) où K est un opérateur intégral,

et le conoyau de T.
401. Si a [ x ) est différente de 0 partout, alors l’opérateur est inversible et par suite de
Fredholm. Dans le cas contraire, le convoyau de l’opérateur est de dimension infinie
(cf. exercice 2).
402. ker P = 0, im P = C(JT ), puisque toute fonction u continue sur r peut être
prolongée de façon unique en une fonction harmonique dans O .
403. En vertu du théorème d’unicité pour les fonctions holomorphes, le noyau de
l’opérateur A de multiplication par a(z) est nul.
Soient z l9 . . . , z n les zéros de a (z) sur ü 9 k l9 . . . , k n9 leurs multiplicités respectives.
Alors im A — { /€ # ( £ ) , f (i\z^) = 0, j = 1, . .
ind/1 = - £ k{ ; i = 1, . . n).
t=i
404. De la forme explicite du noyau, il résulte que la solution doit être de la forme
/(jc) = ûcos jc+ ^sinjc. En portant cette expression dans l’équation on obtient un
système d’équations linéaires en a et b ; a = A ^- — b= a + -^ b^ - Ce
système admet une solution non triviale pour A = 4/(ti± 2). Les fonctions propres sont
proportionnelles à cos *±sin jc.
405. Cette équation admet une solution unique pour tous les g(jc).
406. Pour A * .
b -a
407. Posons <pk(x )
= H k( x ) e ~ z*t29 où H k sont des polynômes de l’Hermite (voir
exercice 532). Vérifier que pk} est une base orthogonale dans H 0 et que A +<pk =
= - 2 k<pk_ l9 A _ ( p h = (pk+1.
408. Utiliser le théorème de Fubini pour prouver que la fonction yj(s) = (A<p) (s) est
définie presque partout. Se servir de l’inégalité de Cauchy-Bouniakovski pour montrer
que
Iv-WP^II'plli.- aj W , 01**.
Intégrer cette dernière inégalité par rapport à 5 pour obtenir la majoration voulue.
409. Vérification immédiate.
410. Appliquer le théorème de Fubini.
411. Poser a (j = JQ M P }(t) d t, b, = f Q ,{ t ) f { t ) d t.
a a

412. Montrer qu’une puissance de l’opérateur du second membre de l’équation est


un opérateur contractant, donc que l’équation homogène admet une solution unique
(triviale). Utiliser ensuite l’alternative de Fredholm.
413. Appliquer le théorème de Fubini et l’inégalité de Cauchy-Bouniakovski.
414. Se servir du résultat de l’exercice 413 et raisonner par récurrence.

§ 3. Espaces fonctionnels et distributions.


1. Espaces des fonctions intégrables.
415. Considérer d’abord le cas des fonctions simples.
416. L’inégalité de Hôlder entraîne

| =S ^\fg\d/j^ ^S\g\<dflj .
§ 3] INDICATIONS 275

Donc sup | f g d fi ^ \f\pdpj . Trouver une fonction #(*) réalisant l’égalité.

417. Supposons qu’entre q et p > 1 on ait la relation — -f — =1. En appliquant


P Q
l’inégalité de Hôlder on obtient
f If + g \p d u =s l \ f \ \ f + g \ p~1d n + J"!#! l / + # |3’-1 rf/<=s
X X X

^ ( J | / P d p j l,P ( J \ f + g p d f j V\ ( J Ig I' d p ) llP ( j | f + g \ p llr,

d'où l’on déduit immédiatement l’inégalité voulue.


418. Si { A n} est une base, alors les combinaisons des x A avec les coefficients
rationels forment un ensemble partout dense dans L x( X , p ). Si g n(x) est dense dans
k_ k+l\
L x( X p \ alors B kmn {xex gnix) est une base.
m m }
419. Même solution que 418.
420. Montrer que sur L ^ X , p ) la distance de deux fonctions caractéristiques est
égale à 0 ou à 1 selon que les espaces dont on mesure la distance sont équivalents ou non.
421. Utiliser le fait que la fonction \ f \ q appartient à l’espace L pjg( X , p ) et la fonction
identiquement égale à 1, à l’espace dual L p (X , p ). On obtient incidemment que l’immer-
p -q
sion de L P( X 9 p ) dans L q{ X , p ) est continue et de norme p ( X ) 1Iq~ llp.
422. Soient q > p , \ / p > k > \ / q . Considérer les fonctions
/,(*) = x ~ k6 ( x - X ) ,

f p(x) = x - % , uix).
423. 1//?</>< 1/a.
424. Soit —-f — = — , alors = 1. En appliquant deux fois l’inégalité de
q r s q/s r/s
Hôlder on obtient
WfghWx** ll/llpll^ll.^ll/I^II^IUlAlIr.
425. Il est immédiat de vérifier que 1j r — V-/P + fi/q, oc+/? = 1. Se limiter au cas
q < o o , f(x) => 0. Alors 1 = - \ .H — : appliquer l’inégalité de Hôlder au produit
/ P l i r a ) q/(rp )

426. Utiliser l’inégalité évidente


(II/ 1loo—e) ( p ( X ' ) ) 1,p ^ \\f\\p ^ (/i ( X ) f l p ll/lloo.
où l’ensemble X ' c X est choisi en fonction de e > 0 de telle sorte que \f \ => ll/lloo —«
pour x ^ X \ p { X ' ) 0.
427. a) Utiliser le résultat des exercices 315, 253 et le théorème 23.
b), c), d) : voir indications de l’exercice 249.
428. 11**11, = (pa-f l) “1/p pour a 0, -1 /p < a ; II*0]!, = 1 pour 1 p < oo ;
||*«||oo = 1 pour a ^ 0.
429. a) Le sous-espace des lignes polygonales de sommets en 0, +1, ± 2 ; ... ;
b) Le sous-espace des fonctions de L x telles que/(*) = /([*]).
430. Soit V c Loo(2f, p ). L’application identique de L ^ X , p ) dans L x{ X , p ) est
continue. Le théorème de Banach nous dit que l’application réciproque est continue sur V.
Donc ll/Hoo «ssMjll/lli pour une constante V. De là et de l’inégalité de Cauchy-
Bouniakovski il vient ll/llœ ^ M2 1 |/||2. Choisissons dans V un système <pu . ..,<pn
orthonormal par rapport au produit scalaire dans L 2( X , p ). Si ( c l9 . . . , cn) est un vecteur
18*
276 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

de /2(/z, R) de norme 1, alors E


k=.1
; M2 ! Ë = JV/2. Il s’ensuit que
pour presque tous les x £ X , le vecteur (<Pi(x), . . . , tpn( x )) admet dans l 2(n9 R) une norme
»
M2. Donc n = J |<p*Cx)|2d p ^ M 2p ( X ) . Par suite dim V < ©o.
X Jfc=»l
431. Pour tout e > 0 et tout / € LP(R, */x) il existe un intervalle [a, b ] tel que
f (l/(* ) lp </*)1/p < e. Appliquer le résultat de l’exercice 427.
R\[o*J]
432. Vérifier la continuité en moyenne sur l’espace C0(R) de l’exercice 431.
433. Vérifier la continuité en moyenne sur l’espace C0(Rn)*
434. Supposons d’abord que M est composé d’une seule fonction/. Alors la condi­
tion a) est automatiquement réalisée, la condition b) découle de la définition d’une fonction
sommable et la condition c), de l’exercice 432. Si maintenant M est composé d’un nombre
fini de fonctions f l9 .. . , / w, alors pour toute fonction/, les conditions a), b) et c) sont
réalisées avec des constantes c„ R,(e) et <5,(e) respectivement. Posons c = max cif R(ë) =
i
= max Ri(e ), ô(é) = min <$,(e). Alors les conditions a), b) et c) sont vérifiées pour M.
i %
Si enfin M est un ensemble précompact pour lequel { f l9 .. .,/„} est un e/3-réseau alors les
conditions a), b) et c) sont remplies pour M avec les constantes c + e/3, R(2e/3) et ô(e/3).
Ceci prouve la nécessité des conditions a), b) et c).
Supposons maintenant que les conditions a), b) et c) sont réunies. Considérons l’ap­
plication <pe de M sur le sous-espace C [ —R(e) , Æ(e)] c L p( R, d x ) définie par rpe{ f ) (x) =
x+ô(e)
f(t)d t. La condition a) entraîne que <p(M) est bornée dans C[-Æ(e), R(e)],

les conditions b) et c), que la distance dans LP(R, d x ) entre / et <p£( f ) est 2e, la condition
b) enfin, que les fonctions <p(f)9f € M, sont équicontinues. Donc p ( M ) est un précompact
dans C[ —R ( e ) 9 R(e)] et à fortiori dans LP(R, d x ) .
Si M /i), • • •» <p(fn)} est un e-réseau dans <p(M)9 alors f l9 .. .,/„ est un 3e-réseau dans
M. Comme e est arbitraire, M est un précompact.
435. L’application f ( x ) ® g ( x ) »-* f ( x ) - g ( y ) se prolonge en continuité en une appli­
cation de L Î i X , p)<s>L1( Y t v) dans L x( X x Y 9 p X v ) n’accroissant pas la norme. Vérifions
que cette application est bien une isométrie. Soit cp £ L x( X x Y 9 p X v ) . Alors cp est
n
approchée en norme par des fonctions de la forme (pipe, y ) = £ c.%E C*) Z f ,0")» où ^
i-1 * 4
(resp. Ft) sont des sous-ensembles mesurables deux à deux disjoints dans X (resp. Y ).
Sans nuire à la généralité on peut admettre que p ( E {) et v(F{) sont des nombres rationnels.
On peut d’autre part admettre qu’ils sont entiers en multipliant cp par un entier convenable.
Donc, notre proposition se ramène au cas particulier où X et Y sont constitués d’un
nombre fini de points de mesure 1. Cela veut dire que nous devons établir que les espaces
l x(n9 R )ê/i(w , R) et l & n n , R) sont isomorphes. Soient e l9 . . . , en une base dans le premier
espace,/!, . . . 9f m9 une base dans le second ; pour base dans le produit tensoriel on peut
prendre Soit g {j la base correspondante dans le troisième espace. Il faut prouver que

E
ij I=I
11
lE
ij c‘i=<i|
11
|> ie- infE
|ja iEi
a<a)iEj =E
ij i
c«i>
où l’infimum est pris sur toutes les représentations du vecteur £ cye,<g>/ sous forme de la
ij
somme
E
a
faX^a OÙ 7>a = Ei V« = E
j
Les estimations correspondantes résultent de l’égalité e {} = £ et de l’étude de
§ 3] INDICATIONS 277

la représentation du vecteur £ dans laquelle a parcourt tous les couples /, j \


ij
<P<i= c>jen - fi■
436. a) On dira qu’un sous-ensemble E d’un espace X de mesure ^ est un atome si
u{E) > 0 et si tout sous-ensemble mesurable F c E est tel que ou bien n ( F ) = 0 ou bien
u (F ) = /li(E). (Il est immédiat de vérifier que pour les mesures boréliennes (x les atomes
sont les points de mesure positive). Montrer que les fonctions caractéristiques des atomes
et elles seules sont des points extrêmes dans L x( X , /x). (En particulier, l’espace l x possède
des points extrêmes, l’espace L x[0,1], non.)
b) Tous les points frontières de la boule (pour le prouver voir quand l’inégalité de
Minkowski se transforme en égalité).
c) L’ensemble des/ telles que \ f ( x ) | = 1 pour presque tous les x .
437. /j est un espace dual de l’espace des suites convergeant vers 0, LffO,1] n’est dual
d’aucun espace de Banach, puisque le cas échéant la boule unité aurait des point extrêmes
contrairement à l’exercice 436a) (appliquer le théorème de Krein-Milman).
2. Espaces des fonctions continues.
438. Pour prouver la complétude considérer la limite ponctuelle d’une suite de Cauchy
dans C { X ) .
439. Les polynômes de n variables à coefficients rationnels forment un ensemble
partout dense dans C ( X ) .
440. Si une fonction g appartient à la boule unité dans C ( X ) alors

|Fte)| = | -sF(l).
441. Si f ( x ) =£=0, on posera Gf = {g : 0 «s g ( x ) *==/(*)}. Soit F x( f ) = sup F (g).
9tOf
Les inégalités F x( f ) ^ F (f) et F x( f ) ^ 0, / ^ 0, sont évidentes. L’additivité de Fx
résulte de l’égalité Gf + f = G f + G /2 ^l’inclusion Gf + G f c C/i+/z est évidente;
° f\ °f*> \
.‘inclusion inverse résulte de l’égalité # =■ - 4 - - —- —).
J1-r/2 Jî +/2/
442. On désignera par E e un e-voisinage de E et par E l’adhérence de E. Montrons que
-►/x(K) pour e -►0 pour tout compact K c X . Fixons à cet effet ô > 0 et considé­
u (K e)
rons une fonction (p £ C ( X ) telle que / E(x) p(jc) 1, F((p) =ss /x(K) — ô.
Soit L l’ensemble des points x £ X pour lesquels (p{x) 1 —ô. Il est évident que L est
un compact ne rencontrant pas K . Désignons par d la distance de K à L . Si e < d , la fonc­
tion y)(x) = est telle que ' / - ( x ) ^ y)(x) ^ 1. Donc /x(Ke) ^ F(y)) = .
Cette expression tend vers fx ( K ) pour <5-^0.
D’où l’égalité /x(K) -f / x ( X \ K ) = 1, la finie additivité ainsi que la régularité de la
fonction
(t{A) = sup f.i{K) = inf /*((/),
K (Z A G ZD A

où K est un compact, G un ouvert. (Comparer avec l’exercice 94).


L’inégalité /^[_J £ (Fn) résulte immédiatement de la définition de tu (E n)

et de l’inégalité ^ 5=1 £ Qui découle de la définition de /u(K).


Pour établir l’inégalité inverse on se sert de la régularité de (i, on introduit un compact
oo
K c E = |_J E n et des ouverts G* 3 Et tels que
e e
ME\K) T ’
fi(Gn\ E n)
2*'
278 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

L’inclusion K c (J G n entraîne K c (J G n pour un certain N . La finie additivité


»=1 n=l
N
de // entraîne maintenant la majoration / z(K ) ^ £ ^(GJ et partant l’inégalité (x{E ) ^
n=1
^ ft(Gn)-r€.
1 JT-
443 a) 1 ; b) 2 ; c) 3 ; d) 4/V- e) £ — = £ ; f ) 2.

444. F ( /) = f 1
G(x) <//(*) ; G(.v) et j iF || sont respectivement égales, a) ô(x), 1;
b) jc-2 0 ( a;),4~;

c) ^ -x -e(x ), 1/2 ;

d) jc —i x d ( x ) , 3.
445. Pour prouver la condition suffisante, il faut montrer que pour toute fonction en
escalier S(jc) on a
lim = J S i x ) dg{x).
f S ( x ) d g n(x )
71 00 0 .0
Approcher une fonction quelconque f ( x ) £ C[0, 1] par des fonctions en escalier.
446. Ramener l’exercice au cas où M est composé de fonctions monotones non dé­
croissantes. Prendre une suite de M convergeant vers un point, en extraire une suite partielle
convergeant vers un autre point et ainsi de suite ; à l’aide du procédé diagonal (c’est-à-dire
en prenant le /î-ième terme de la w-ième suite partielle) former une suite partielle {(pn)
convergeant en tous les points rationnels de l’intervalle [0,1]. Montrer que converge
vers une fonction <p(x) non décroissante partout sauf en un ensemble au plus dénombrable
de points de discontinuité de rp(x), ce qui permet par le procédé diagonal d’extraire une
suite partielle de {q>n} convergeant en ces points. Deuxième méthode : utiliser la précom­
pacité de M pour la topologie faible et le résultat de l’exercice 445.
447. a), b) : les prolongements sont respectivement/(0 ) et/ ( 1) ; c), d) pas de prolonge­
ment, puisque toute fonction / £ C[0,1] peut être approchée par des polynômes de la
forme ( * + l)/?i(;c) tels que F3 = 0 et par des polynômes de la forme p2(*^+1) tels que
F / / ) = c0/(Ô). Vérifier que ces prolongements ne conviennent pas.
448. f x(x) = 1, f 2{x) == —1 (voir exercice 299).
449. Soit fix = t P i + i l —r) f i 29 où r £ ]0,1[ et supposons que /zl et n» appartiennent
à la boule unité de C ' ( X ) . Désignons parf x une fonction quelconque de C ( X ) égale à 1 en X
et prenant en les autres points des valeurs de [0,1 [ (par exemple,f x(y) = max {1 —d ( x 9y \ 0}).
Alors ( i j f x) = \ \ f x \\ - 1, =s 1, If i - l Q I =s 1. Donc, f i ^ / J = ,«•,(/*) = 1. Ceci
n’est possible que dans le cas où |Ui({x}) = «_»({x}) = 1, c’est-à-dire /i^ = = fix. Donc
fix est un point extrême.
Soient maintenant [i un point extrême quelconque de la boule unité de C ' ( X ) , f ( x )
une fonction continue sur X prenant ses valeurs dans ]0,1[. On s’assure immédiatement
que soit /z soit ( —(z) est une charge positive. Supposons pour fixer les idées que ta > 0.
Posons f i t — - , V* = —Q tz . Alors /t, et a . sont situés sur la boule unité de
v if) 1- v i f )
C ' ( X ) et
V = v (f)'V i + ll-K f)]V 2 *

Comme fz est un point extrême, fzl et /z2 sont confondues avec /z. D’où l’on déduit sans
peine que v i f s ) = v i f ) v ( g ) quelles que soient /, g € C ( X ) à valeurs dans ]0,1[. Cette
relation est valable pour tous les /, g 6 C ( X ), puisqu’elle est bilinéaire. Désignons par L
le noyau de la fonctionnelle //. C’est un idéal fermé de codimension 1 dans C ( X ). On montre
sans peine qu’il existe un point x £ X en lequel s'annulent toutes les fonctions de L.
§ 3} INDICATIONS 279

^Dans le cas contraire X serait recouvert par un nombre fini de voisinages U { pour les­
quels il existerait des fiÇ L tels que f s(x) ^ 0 sur Ut . Alors / = £ l/îl2€L et f 0
i

sur A', d’où L = C(X). j La condition codim L = 1 entraîne l’unicité de ce point. Mainte­
nant il est clair que tu = tux.
450. P rem ière méthode. L’algèbre A contient avec toute fonction (p la fonction P(rp)y
où P est un polynôme. Du théorème de Weierstrass et du fait que A est fermé, il résulte
que A contient/o 99, où / est une fonction continue sur la droite. Se servir de ceci pour
prouver successivement que A contient les fonctions suivantes : 1) une fonction (p telle
que ç ( a ) = 0, (p{y) = 1, 0 «s <p(z) ^ 1 pour tous les autres z Ç X i9 quels que soient x et y
(x * ÿ ) d e * ;
2) une fonction (p telle que (p(x) = 0, (p{z) = 1 pour tous les z Ç X \ U quels que
soient a* 6 * et son voisinage U.
3) une fonction (p égale à 0 sur un compact K x et à 1 sur un compact K 2 disjoint de K lt
et dont les valeurs sont comprises entre 0 et 1 en les autres points de X .
Montrer que toute fonction f Ç C ( X ) de norme 1 s’approxime à 2/3 près par une
fonction (p Ç A de norme 1/3.
Deuxièm e méthode. Supposons que L est l’annulateur de A dans C ( X ) ' y et que F est
un point extrême de la sphère unité de L . Montrer que pour toute fonction a Ç A la fonc­
tionnelle Fa{ f ) = F ( a f ) est proportionnelle à F (voir indication de l’exercice 449). En
déduire que T7est proportionnel à fik et par suite est nul.
451. Non ; considérer
A Xo {/(A) |/(A) ÇC(*), /(A 0) = 0}.

452. Supposons que le diamètre de l’ensemble * est égal à 1 (ce qui visiblement ne
nuit pas à la généralité). * étant un compact, on peut le représenter sous forme d’une
réunion d’un nombre fini de compacts X v . . . , X )h de diamètre 1/2. Chaque compact
*,-,/= 1, . . n x peut être représenté à son tour par la réunion d’un nombre fini de
compacts X iV . .. , X in de diamètre 1/4, et ainsi de suite. Nous allons construire l’appli­
cation y de proche en proche. Tout d’abord nous allons partager l’intervalle [0,1] en
2 n x- 1 intervalles égaux A v . . . , A 2 x et nous admettrons que 9>(A>/t_i) <= ^ et Que
y ( A2k) est le chemin qui relie un point a* Ç X k à un point x k+x Ç X k+x. (Ce chemin existe
puisque * est linéairement connexe.) Partageons maintenant l’intervalle A 2k- 1 en 2 n 2 — 1
intervalles égaux A 2k_ l iy 1 <= / ^ l n 2 — 1 et admettons que (p(A2k_ lt2 i_ 1 a X kl et que
^(4»;;-1, 21) est le chemin qui relie x kl Ç X kl à x kt Z+1€ X kf , +i. En poursuivant cette procé­
dure on définit une application (p sur un sous-ensemble dense de [0,1], application qui
est uniformément continue aux points où elle est définie. On peut donc la prolonger en
continuité en une application continue sur l’intervalle [0,1] tout entier.
453. La proposition de cet exercice est un cas particulier de l’exercice 452. On peut
illustrer la construction de l’application sur le schéma suivant (fig. 4). Les nombres
nv n2, .. . sont pris ici égaux à 4, pour représentant x lx du carré X ti ......on prend
son centre ; les quatre carrés d’ordre k contenus dans le carré d’ordre (fc—1) sont par­
courus dans le sens des aiguilles d’une montre en commençant par le coin inférieur gauche.
454. L’application / m- (| cos I n t !2/*sgn cos /, | sin 2zit |2/î sgn sin 2jtt) envoie
[0,1] dans le cercle unité de lp( 2, R). L’immersion correspondante de lp( 2, R) dans C[0,1]
est de la forme
(a, /?) <pa>p(t) = a | cos 2n t \2lq sgn cos 2rr/-f/S (sin Z~it |2/*sgn sin 2rr/.
Vérifier à l’aide de l’inégalité de Hôlder que

max = %\«-\T+ \ P \ ‘‘-


€ [0. >1
280 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

Fig. 4

455. Considérons l’application linéaire naturelle (p de


C [0,1]® C [0,1]-C [D ],
par définition de la norme dans un produit tensoriel, on a
<p(f® g) (*, y ) = f ( x ) g(y).

11 est clair que cette application est injective et du théorème de Weierstrass il résulte que
l’image de (p est dense dans C(d). Reste à vérifier que (p est une isométrie. Par définition,
les normes sur le produit tensoriel sont égales à
n
fi® g i sup
IMHMh1
Il suffit de prendre le supremum uniquement sur les points extrêmes de la boule unité de
C[0,1]'. Donc, (voir exercice 449)

j| E fi®gi || = sup | Ç f& x )g jy) | = sup j fi®8^ (*,>’) j = j| ■

456. Utiliser le théorème de Stone-Weierstrass pour prouver que C(A')<8»C(y) est


dense dans C( XxY) . La démonstration s’achève par une vérification triviale du fait que
la norme px <8>pF, où px et pF sont des normes dans C(X) et C(Y)t est confondue avec la
norme de C( XxY) .
457. Utilisons le fait que l’opérateur adjoint A ' définit une isométrie de la boule
unité de CÇY)' sur la boule unité de C ( X ) \ Donc, pour tout point y 6 Y il existe un point
x = (p(y) et un nombre a(y) = ±1 tels que A 'f iy = a ( y ) p x. D’où ( A f ) (y) = a(y)f((p (y)).
En posant / = const, on voit que a € C ( Y ) . Donc, f o < p £ C ( Y ) pour toute fonction
/ £ C ( X ) . Il s’ensuit que (p est une application continue. En appliquant ce qui vient d’être
dit à l’opérateur A * 1 on s’assure que la fonction inverse est également continue.
458. Soit Fn(x, y ) = f n( x ) + g n(y) une suite de Cauchy dans C(D). Alors Fn{0, y ) =
= AWH&ïO') est de Cauchy dans C[0, 1] et par suite / n( * ) - /n(0) est de Cauchy et
lim Fn(x, y ) = lim (A W “ /„(0))+ lim 0„(y)+/,((>)).
n—►oc n—►-oo n— oo
459. Soit {/*„} une suite partout dense dans [0,1] et de plus /*0 = 0, r 1 = 1. Considérer
un système {/n}, où / 0(.y) = 1 , / iW = x et où f n(x) pour n > 1 se définit comme suit :
§ 3] INDICATIONS 281

supposons que rn appartient à (/* , r ) l’un des (w—1) intervalles en lesquels les points
rO
» i partagent [0,1] ; alors
m = 0, f n(rH) = 0, /„(,„) = 1, /n(r,s)= 0, /„(1) = 0,
et le graphe de / / y) est une ligne polygonale de quatre segments.
Remarque. Il existe aussi des bases topologiques dans les espaces Lp (]0, 1[) et lp pour
1 = ss p < o o , dans un espace hilbertien séparable (manifestement), mais pas dans tout espace
de Banach séparable.
460. Supposons que toute fonction f € C P [ 0, 1] est la limite uniforme d’une série
trigonométrique Y c k( f ) e 2nikx. Alors cette série converge au sens de la métrique de
k £Z
£ 2(10» ![)• Donc les nombres ck( f ) sont les coefficients de Fourier de la fonction/. Soit
n

S n( f ) = Y ck( f ) e2nikx. Par hypothèse, S n 1. Mais ceci contredit le fait que 11S n 11-►00„
k= -n
i 1
(vérifier que ||5n|| =
\ J
f sm n x
^nx d x et que cette intégrale admet une minoration
\ 0

de l’ordre de C ln n I.

3. Espaces des fonctions lisses.


461. a) La non-métrisabilité résulte du fait que la suite {2nen}, où {A„} est une suite de
nombres qui n’est pas à support borné, ne converge pas vers 0 dans Z*(N).
b) La suite {^n)} converge vers {**} pour n -+■ 00 si et seulement si : 1) il existe un N
tel que x ^ = 0 pour k > N et pour tous les n ; 2) x'jp x k pour k = 1,2, . . . , N .
c) Soient x k une suite de points de Q ne possédant pas de limite à l’intérieur de Q ;
{£/*} une collection de voisinages deux à deux disjoints de points x k ; <pk une fonction non
nulle à support dans Uk. L’application cherchée de ^(N) dans D { Q ) peut être définie
par la formule
{<?<.} — S ck<pk.
k=l
462. L’implication a) => b) est évidente ; b) => c), puisque toute suite (pn -+■ 0 converge
vers 0 pour toutes les semi-normes ; c) => d), puisque 7>K{Ù ) est métrisable ; d) => a) par
définition de la topologie dans D { Q ) .
463. D s ( ü ) est l’intersection d’une famille d’ensembles fermés Ix = {<p6 /T>{Q) :
y ( x ) = 0}, où * parcourt Q \ K .
464. Construire tout d’abord une famille finie de fonctions {y>J, 1 i ^ N pour
N
laquelle supp c £/, et xp =
Vf ^ <5 >■ 0 sur K . Supposons maintenant que / £ <£(R)
Y
i=1
est telle que f ( x ) = 0 pour x < ô /2 et / ( .y ) = 1/ x pour x ô. Alors <p( = vv/OK*)) est
la famille cherchée.
465. Se servir du résultat de l’exercice 464.
466. Représenter Q = Rn\I< par une réunion d’un nombre dénombrable de boules.
Utiliser le fait que toute fonction de £ ( Q ) tell que |p(;t) | < e d{x' K) se prolonge (par des
valeurs nulles sur K ) en une fonction de <2(RW )-
467. Oui.
468. Se servir de la méthode de démonstration du théorème 30 chap. III.
469. Toutes sauf c).
470. c) et d).
471. Dans le cas de ^(R") vérifier que <pk -+• 0 implique que x { '(pk ->0 et 0;
dans le cas de S(RW
) et de <2(Rft) majorer les semi-normes correspondantes.
282 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

472. a) Oui, b) non, c) oui.


473. Utiliser l'identité
/!*W -
474. a) oui, b) non, c) oui, d) oui, e) oui, f) oui.
475. a) Utiliser le fait que la série Y A:ro/ Cn)0 ' + k ) converge absolument et unifor-
*€ Z
mément sur l’intervalle [0, 1] si / £ S ( R). L’opérateur A ~ l est défini explicitement par la
i
formule ( A ~ lg ) (x) = J g(x, y ) d y.

b) Les opérateurs A : S(Rn) G(R2n) et /^ ((/(R 2'*)) S ( R n) sont de la forme


A f(x ,y) = Y
f ( x + k)e-***, A ~ ' g ( x ) = .f g { x , y ) d y .
Zn Tn

476. Soient p k, qk et rk des normes respectivement sur les espaces C k( T'"), C*(T”) et
C*(Tm+”). Vérifier que la norme p k® q k est équivalente à rk ^utiliser le fait que toute
fonctionnelle linéaire continue sur CA(Twl) est de la forme (/, (f) = Y, f
1*1=5/, T'n
0 d v t(t),

où v{ sont des charges boréliennes à variation finie sur Twi). Se servir ensuite de l’inégalité
de Cauchy-Bouniakovski pour /2(Tm+n) pour montrer que la norme p k ® q k est majorée
par la norme /% pour s > (m + n ) / 2 + 2 k . (De façon plus précise, la série de Fourier
converge pour la norme p k ® q k vers une fonction / 6 Ca(Tw+n).)
Donc les systèmes de normes {/*} et {/>*<£>#„} sont équivalents, d’où la
proposition voulue si l’on se sert du théorème de Weierstrass qui affirme que les
polynômes trigonométriques sont denses dans ^Z)(TW ).
477. a) Il faut vérifier que pour / £ [ —1, 1] toutes les fonctions s’annulent en dehors
d’un compact K ne dépendant pas de t et que//° tend uniformément sur K vers ( dyf ) u\ où
/est un multi-indice quelconque et dy désigne la dérivation partielle suivant la direction y.
Utiliser le théorème d’accroissement fini.
b) Il faut vérifier que / / ° tend uniformément vers ( d vf ) iD sur tout compact K c R".
478. La propriété a) est évidente ; la propriété b) se démontre par récurrence en utili-
ôn
sant l’identité / f r)0 ) = J fn -\ix —0 d t, qui est valable pour r < n. La convergence de
o
la suite /£r) pour n-*- oo et r fixe résulte de la majoration

l/»M- Æ i l ^ ^ 2/ , f i A ,
qui est valable pour n 52=r + 2.
479. a) Soit M un ensemble borné dans L. Il est alors précompact pour toute semi-
norme p k, car borné pour la semi-norme p k+ v Munissons comme toujours L d’une distance
définie par d ( f , g) = £ 2 ~ kp k( f —g). Si {/•} est un 2 "'-réseau fini pour M pour la
*=1
semi-norme £ p ky il sera un 21"'-réseau pour la distance d.
jt*=i
b) Traitons le cas L = 7 ) K(Q), D e R". D’après le théorème d’Ascoli-Arzela
l’ensemble M qui est borné pour la norme p k + i ( f ) = max | 0/0*) |, sera précompact
iÇ E
|/| =£t +1
pour la norme car toutes les fonctions de la forme d f , \ l\ «s k seront uniformément
bornées et équicontinues sur Q.
3] INDICATIONS 283

480. Si (pn est une suite fondamentale dans £ ( Q y L ) alors la suite &<pn(x) le sera pour
tout multi-indice / et pour tout point x ÇQ . Soit yjt(x) = lim &q>n(x). Montrer que
n —*• oo
y),(x) = &y)o(x) et que (pn -►y>0 pour la topologie de £ ( ü ) , L ). La métrisabilité de £ ( Q , L )
résulte de l’existence d’un système dénombrable de normes. (Si { p 3) est un système
dénombrable de normes définissant la topologie de L et {^} un système dénombrable
de compacts épuisant le domaine Q , alors les semi-normes p K ,u définissent la topologie
de £ { Q , L ) . )
481. Considérer l’application de £ { 0 ^ 0 ^ dans £ { p Xi £ ( Q 2) ) définie par la formule
(p -»►/, où f ( x ) ( y) = (p(x, y ) . Utiliser le résultat de l’exercice 477.
482. Utiliser le résultat de l’exercice 476 et le fait que les fonctions périodiques sont
denses dans c3(Rn).
483. Utiliser le résultat de l’exercice 475 pour le cas S ( R n).
4. Distributions.
484. Tous les supports sont confondus avec R. La continuité des fonctionnelles résulte
du théorème de complétude faible de 'Z)(R).
485. Etudier cette limite séparément pour les fonctions paires et impaires. Réponse : 0.
486. Il faut vérifier que si l’intégrale f (p{x) tp(x) d x est nulle pour tous les y) € ^(R),
II
alors (p € ^(R) est identiquement nulle.
487. a) Montrer que lim ( / c, (p) = 0 pour toutes les fonctions (p telles que <p(0) = 0.
488. Etudier séparément des fonctions nulles en 0 et une fonction constante au voisi­
nage de 0.
489. Réponse : :t<5(a:).
490. Cette limite existe et est égale à 0.
491. Utiliser le fait que 7J(R) est dense dans L/R, d x ).
492. Soit p (x ) une fonction localement sommable. Pour tout intervalle [a, b] ne
contenant pas l’origine des coordonnées, il existe une suite (pn € ^(R) convergeant vers
Zi«, j](.v) et de support appartenant à l’intervalle [a — e, b-h e] qui ne contient pas non plus
l’origine des coordonnées. L’égalité 0 = (pn(0) = f çp{x) p ( x ) dx implique que J p ( x ) d x = 0
R a
quels que soient a et b de même signe. Or la fonction f p ( t ) d t est continue en :,
q(x) = a

b
donc 9(,v) = const et p (x ) = 0 presque partout en vertu de l’exercice 253.
493. On remarquera que toute fonction (p G7 ) ( T l) se représente par une série unifor­
mément convergente : (p{t) = X! ckl 2nikt. Donc (e27tikt, (p) = c _ k et / £ e 2niklt v, (p
k=Zn \ k £ Zn
= Y c-ic = ?>(o).
k £ Z11
494. Pour système déterminant de semi-normes sur 7 ) ( T n) on peut prendre les normes
des espaces C*(T/4).
495. Soit q>(x) = e lx-a>(x) € 7 ) ( R ), où co £ 7 ) (R ) est une fonction support [ —1/3,1/3]
identiquement égale à 1 sur [-1/6, 1/6]. Etudier l’action de F sur les fonctions < p (x ± k ) .
f
496. Vérifier que (ô , (p) = — 0(x) cp\x) d x . Réponse : 1.
R
497. a) D’ordre 1. Construire une suite de fonctions (pk € 7 ) (R ) de support sur
[0, 1] tendant uniformément vers 0 sur [0, 1], sans que v.p. J tende vers 0.
(Poser par exemple cpn(x ) = 1/ln n sur l’intervalle [l/(2«), 1/2].) b) D’ordre 0.
498. Une méthode consiste à développer 1/(a:± /0) en une somme de composantes
paire et impaire et à utiliser l’exercice 487b).
499. Voir exercices 497 et 498.
500. a) Utiliser le lemme suivant l’algèbre linéaire. Soient données des fonctionnelles
linéaires f l9 . .. , / net/sur un espace vectoriel L. Si les conditions f x(x) = 0, ... >fn(x) = 0
impliquent que/ = 0, alors/ est une combinaison linéaire de/i, . .. ,/ n.
284 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

b) Utiliser le n° a) et le théorème de Hahn-Banach pour un espace localement con­


vexe.
501. a) [ - 1 , 1], 0,
b ) { - l ; 0 ; 1}, 0.
502. a) Intégrer par parties.
b) Utiliser le théorème de complétude * -faible de 'Z)'(R)*
A-2
c) Utiliser les relations et la « condition initiale » a 2 ./ jT ( 1 ) =
dx\r(K)J
dx\r(X)J F(K-1)
= 6(x).
Réponse = <$( w) ( a ) .
503. a) Si le support de <p 6 7) ( R 2) ne rencontre pas l’ensemble / ( a , y) = c, alors
\Fct<p) = const au voisinage de c. Donc , (jp) = 0.
\d c /
b) En choisissant un système de coordonnées locales, on peut ramener cet exercice
au cas où / ( a , y ) = a .
c) Choisir le paramètre local / sur la courbe r d’équation / ( a , y ) = c de telle sorte que
d x A d y = dfA dt. Alors / - ^ e, <pS = J cp(t ) dt.

/dp \
504. Si c y* 0, on peut raisonner comme dans l’exercice 503b). Réponse : \ > 9y —

= j J (p•cooù où co est une 2-forme différentielle sur l’hyperboloide a2+^2- z 2 = c, définie


re
dFe
de façon unique par la condition co A d (x 2+ v2—z2) = d x A d y Adz. Si c = 0 alors est
de
confondue avec la distribution définie par l’intégrale -i-JJ cp V étendue au cône

a 2 -f y 2 = z 2. ^En dehors de l’origine des coordonnées la coïncidence se prouve comme pour


c 5* 0 par passage à un système local de coordonnées a , y , c = x 2+ y 2 —z 2. La différence
ce ces distributions est concentrée en (0, 0, 0) et est invariante par le groupe de Lorentz.
dF
De plus, il est immédiat de vérifier que —r-5 est une distribution homogène de degré
de

- 2. Donc, elle est nulle ; voir indication de l’exercice 529. j


505. Utiliser l’isomorphisme ( L l9 L») et les résultats de l’exercice 483.
506. a) K ( x y y ) = < 5 ( a —
b) K(x, y ) = < 5 (a - a , y - b).

5. Opérations sur les distributions.


507. a) 2 < 5 ( a ) , b) < 5 (a ) , c) £ <5(a - k \ k£ Z.
508. a) 2<5(a ) ; b) a - e ~ a |a:| - 2aô(x) ;
c) J] 2 < 5 (a — 7tk) —| sin a i ;
h €z
d) —2 sin aô{x + a) — 2 cos .v*sgn
509. a), b). Vérification immédiate à l’aide de la définition du produit direct de distri­
butions.
c) Utiliser la définition de la dérivée.
d) Appliquer le théorème du produit direct aux fonctions â'(x) et 1.
510. a) Montrer que toute fonction <p G^(R) telle que J <p(a) d x = 0 est de la forme
^ R
cp = y>\ o ù i p d z)(R).
INDICATIONS 285

b) Montrer que toute fonction cp Ç 7)(R) telle que <p(0) —- 0 est de la forme <p(x) =
= xxp{x\ y) €
^(R).
511. Supposons que la fonction F cherchée sur l’intervalle [ a — e, a + e ] est la dérivée
d’ordre k d’une fonction continue/. Montrer que /(* ) est confondue avec un polynôme
P_(*) sur [ a - e, a] et avec un polynôme P +(*) sur ]a9 a -f-e], et de plus deg P ± < k .
SoitP(*) = P + ( x ) -P _(*). Alors

F (x ) = (/)V « d(x-a)] = Jj C l p » ~ n(a) ô(’\ x - a ) .

512. ô ' (g (x )) = h"(0) sgn h'( 0) Ô(x - h(0)) + l ï ( O)2 ô ' ( x - h(0 )).
513. a) (A,0), b) (0,1), c ) ( - l , 0 ) , d ) ( - l , 1), e ) ( - 2 , l ) .
F ( t x ) —F ( x }
514. Utiliser la relation lim -------- ;------ = x F ' ( x ) t qui se démontre à partir de la
t i t —1
définition de F (tx).
515. Utiliser l’exercice 502.
516. Soient (p € ^(R) et f y ( x ) d x = 0. Montrer qu’il existe des xpn £ ^(R) et des
R
a n 6 R tels que
<p(x) = lim [y>n( x + a u) - y > H(a)].

|o n peut par exemple poser an = - i- , y)n(x) = n ! <p(t) d t . j

517. a) Montrer que si cp £ ^(R2) est telle que f (p{x, y ) dx = 0 pour tous les y € R,
R
alors (p = dip/dx pour y) € ^(R2) ;
b) F = IX /.
518. a) Généraliser la méthode décrite dans l’indication de l’exercice 517.
b) F = £ / X < 5(0.
i= o
519. La fonction f ' ( x ) n’est pas une distribution régulière à croissance modérée, puis­
que \ f ' ( x ) \ = ex croît plus vite que tout polynôme. Intégrer j f ( x ) q>'(x) d x par parties.
R
520. Réponse : £ ckô ( x - k n ) , où {c*} est une suite de nombres bilatérale
k ez
quelconque.
521. Soit L le sous-espace de ^(R") engendré par les fonctions de la forme
^£ (p(x), Xi ^ g—• > 1 «s / < / ^ n, <p Ç 7 ) ( R n). Montrer que F annule
L et que L est de codimension 1 dans 7HJ&). (Par souci de simplicité étudier le cas
« = 2 .)
522. Utiliser le résultat de l’exercice 520.
523. Montrer que la fonction <jp = e ~ Mx\ F ( x ) - B ( x ) \ où A et B sont des primitives
respectivement pour a et b 9 est solution de l’équation (p' = 0.
524. Utiliser la transformation de Fourier et la formule de Plancherel.
525. Il existe des constantes C et N telles que | cn | C n N pour n -A 0. (Autrement
dit ln (cj/ln n est une suite majorée.)
526. Utiliser l’égalité ' ^ é inX= 2 n £ ô(x — 2nri). En déduire les équations
» 6Z
différentielles que doit satisfaire la somme cherchée sur l’intervalle ]0, 2jt[. Réponse :

pour x £ [0 ; 2n ] \
12
286 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

71 ch a (x —7Î)
b) pour x 6 [0 ; 2n] ;
a sh a n
c) (2 n i ) ~ k Y à(k\ x —2 n n ) ;
» €Z

d) - sgn x pour * € ] —n ; n[.

527. Non. ^Par exemple lim <pn(x) ô(x), où {<pn} est une 5-suite, n’existe pas. j
528. a) Utiliser le fait que In ( x 2+ y 2) = lim ln ( x 2+ y 2+ e * ) et que
02 . 02 \ , v o . o . 4e2 e~"°
,. Généraliser ensuite le résultat de l’exercice
( â ? + â ? ) l n V + / ' +£2) ( x 2+ y 2+ e 2)2 *
487a) aux fonctions de deux variables. Réponse : 4nà (x , y) .
b) Voir indication de l’exercice a). Réponse : —Anôix, y , z).
529. a) Réponse : 0 si <P(x) n’admet pas de racines réelles ; I A - / / I - 1 ( ô ( x - A ) +
-f <$(*—/j ) ) si <P(x) possède deux racines réelles A et f i ; n’existe pas si <P(x) admet une
racine multiple.
b) Passer aux coordonnées polaires.
271

Réponse : ( ô ( x 2+ y 2 — l ) , (p) = — J <p(cos a, sin a) d u .


o
1
c) Dans le domaine Q = R2\{0 ; 0} on a l’égalité ô {x 2—y 2) — [<3(*-v) +
2 \x
+ <$(*—y ) ]. La démonstration est commode à faire dans les nouvelles coordonnées
u = x t v = x 2—y 2. ô ( x 2—y 2) n’existe pas sur le plan tout entier,
d) Dans le domaine Q = R3\{0 ; 0 ; 0} on a

ô ( x 2+ y 2- z 2) = W 2 ~ V * 2+ / 0 + <5(z+ V x 2+ y 2)].
1
ou en coordonnées cylindriques z, r, a : ô(x2+ y2—z2) = — [<5(z—#*)+0(z+/•)]. Cette
formule définit une distribution sur l’espace tout entier, puisque l’intégrale

JJ (p{x , y , ± \ / x 2+ y 2) — JJ <P(r cos a»r s*n a> ±r) d r du.


converge pour tous les <p Ç 7)(R?). Si ô (x 2+ y 2 — z 2) existe alors la différence à (x 2+ y 2 - z 2) —
• [ ô ( z —\ / x 2+ y 2) + ô ( z + \ / x 2+ y 2y\ a son support en (0 ; 0 ; 0). Donc, c’est
2 \z\
fik+l+m
une combinaison linéaire des fonctions —t - . _— <5(;t, v, z). De plus cette différence
dxk dyl dzm
est homogène de degré —2 et est invariante par les tra nsfo rm ations d e L o ren tz (les trans­
formations linéaires de R3 conservant la forme x 2+ y 2—z 2). Donc, elle est nulle. Vérifier
l’existence de ô (x 2+ y 2 —z2) d’abord sur les fonctions de base égales à 0 en (0 ; 0 ; 0)
et ensuite sur une fonction non nulle en (0 ; 0 ; 0).
Réponse :
***+y= - z2) = — («5(z - v ^ + ? ) + <5(r+ v ^ + P » .

§ 4. Espaces hilbertiens
1. Géométrie de l ’espace hilbertien.
530. b) Considérer la catégorie des applications isométriques d’un espace préhilber­
tien sur tous les espaces hilbertiens.
§4] INDICATIONS 287

531. Pour prouver la complétude, utiliser le théorème de Weierstrass et le résultat


de l’exercice 427b).
532. On obtient à un facteur multiplicatif constant près les fonctions spéciales
suivantes :
d \n

b) les p o lyn ô m es d e Tchébychev Tn(x )


(
— J [(1 —x*)n]

= cos (n arccos x ) ;
;

d \n

( ( e ~ xx n) ;

d) les po lyn ô m es d ' H erm ite H n(x) = e ~ x\

533. a) /,.(z) = a / — où S = tiR 2 est la surface du disque ;


&
b) m = Z
1
V^îci
534. Décomposer la fonction cherchée g x{z) suivant la base de l’exercice 533.
Réponses :
a) g x(z) =

b) g x(z) = —

535. Utiliser le résultat de l’exercice 533 pour prouver que toute suite de fonctions
analytiques convergeant dans L 2 converge uniformément sur tout compact contenu
dans le domaine donné.
2
536. a) cn = 0 pour n pair, cn — — pour n impair ;
e*-l
b) cH (A 5* 2nin) ;
A — 27iin
c) cn = (2jiin )~ k pour n ^ 0, c0 = 0.
537. a) Plonger L 2Qa, dans L2(]0, 1[).
b) Montrer que toute fonction de L 2(]a9 b — 1[) se prolonge de façon unique en une
fonction de l’orthocomplément cherché dans L 2(]a, ^>[).
538. b) Montrer qu’une norme hilbertienne est majorée par une norme
uniforme mais que la réciproque n’est pas vraie comme le montre l’étude de la suite
n j

/»(*) = X! T" eiXk x> °ù {^} est une su*te nombres réels distincts.
k=1 K
539. Soityi(A:) une fonction sur R égale à 1 au point Aet à 0 dans les autres points.
Alors { /A}Aç R est une base orthonormale de X2(R, ^). La correspondance f K ++ eihc
est un isomorphisme de bases, donc d’espaces hilbertiens.
540. Appliquer le processus d’orthogonalisation. Comparer aussi avec les exercices
531, 532 et 541.
541. La complétude résulte du fait que toute fonction continue sur [0, 1] peut être
approchée par des combinaisons linéaires des fonctions ç>TOn.
542. a) La fonction (p12 —(px(p2 est orthogonale à toutes les fonctions du système
de Rademacher.
b) Même démonstration que pour l’exercice 541.
543. L’orthocomplément est nul dans tous les cas.
288 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [CH. 3

544. a) L’espace des fonctions nulles pour * => 0 ;


b) {0}.
545. 30°, 60°, 90°.
546. a) 90°. _
b) arccos —-, où a est la longueur de la plus petite corde, b celle de la plus
grande.
547. a) Vérification immédiate.
b) Soit K = R. Définissons le produit scalaire par

(X,y) = y d l A T + ^ l l 2— I U I I 2— l l . v l l 2).

L'égalité (.x + y y z) = ( x , z) + 0 , z) équivaut à la relation ||*+j> + z||2+ \\x ||2+ !l^||2+


+ ||z||2 = ll*+;Hi2+llj'+z||2+ | | * + z | | 2. Cette relation se déduit à partir de l’identité
du parallélogramme appliquée à tous les parallélogrammes susceptibles d’être formés
avec les sommets d’un parallélépipède de dimension trois. Prouver ensuite par récurrence
sur n que (n x , z) = n ( x y z) et en déduire que (A*, z) = A(*, z) pour les Arationnels. Comme
( x , y ) dépend continûment de x par construction, l’égalité (A*, y ) = A(*, y ) est valable
pour tous les Aréels. Si le corps est complexe considérer d’abord le réelifié H R de l’espace
hilbertien H (c’est-à-dire le même espace H muni seulement de l’addition et de la multi­
plication par un nombre réel). Alors, d’après ce qui a été déjà démontré, il existe sur H R
un produit scalaire (réel) (x, y ) R tel que ||* ||2 = (x , *)R. Définir le produit scalaire sur
H par : ( x , y ) = ( x , J>)r+(/(*, /» R. Vérifier que cette expression possède bien les

propriétés requises. ^Utiliser la relation (*, ix )R = (11*+/*||2- ll*ll2—ll/*ll2) = 0,

puisque ||Â*||2 = |Â!2 SIjc||2.)


548. Utiliser l’identité \ \ x + e i9y \ \ - e i9 = \ \ x \ \ 2 é 9 + { x , y ) + (y, x ) e - iB+ \ \ y \ \ - c i9
X 2nik y i ji ik

relation ^ e y = £ e = 0 , pour N 3.
*=1 k=1
1 n
549. Vérfier que la suite yn = — Y ** admet une limite forte et que les vecteurs
n
zt = X i —ysont orthogonaux entre eux et au vecteur y .
550. b) =►c) d’après le corollaire du théorème de Banach-Steinhauss (de convergence
d’une suite faiblement convergente).
551. Soit L ( S ) l’adhérence de l’enveloppe linéaire de S . Alors LOS)"1 = S1. Donc,
(Sx)x = LOS) d’après le théorème de Porthocomplément.
552. Mettre H sous la forme L © lA
2. Opérateurs dans l ’espace hilbertien.
553. a) R e^ = — (A + A*)> Im A = -^r(A -A *),
b) A A * - A * A = 2/(Im ^4• Re /I —Re ^4• Im A ) t
c) FF* = (Re V)2+ /(Im F-Re F -R e F-Im F) + (Im F)2.
554. a) Posons H x = P H y H 2 = (1 —P ) H . Vérifier que H 1 et H<> sont orthogonaux,
que leur somme est égale à H et que P est un projecteur sur H 1 parallèlement à H 2.
•S+1
b) Posons P — —- — . Vérifier que P est un orthoprojecteur.

555. Utiliser l’égalité \\A \\ = sup •


11* 11*11y 11
x,y
556. a) Si k et / sont pairs, l’inégalité voulue peut se mettre sous la forme ( A m x y
A l/2x ) \ \ A h/2x \ \ - \ \ A ll- x \ \. Si k et / sont impairs, introduisons le nouveau produit
§ 4] INDICATIONS 289

/ k—1 *=!. \
scalaire (x, y ) A = (A x, y). L’inégalité cherchée s’écrit alors I A 23 x , A 2 *1
Il l ' "
*s= \\ A 2 jc
b) Déduire de a) que ||/LcJ|2(n+1) <= ( A x , x ) n»(An+2x , ;c)et de cette dernière inégalité,
l’inégalité voulue.
557. Montrer que la suite de formes quadratiques Q AnM = ( d nx , x ) tend ponctuelle­
ment vers une forme quadratique Q A(x). Utiliser ensuite l’inégalité de l’exercice 556b).
558. a) A P = P A P , b) A P = P A .
559. a) Il suffit d’étudier le cas dim H = 2,
b) cos2 (p = t r i y y \ = I U W M I .
c) Supposons que les vecteurs unitaires Ç{ et engendrent respectivement les sous-
espaces Li et M {, i = 1, 2. La condition de congruence des couples ( L x, L2) et (Mi, M2)
est exprimée par l’égalité |( fi , f 2)l = I0h, *?2)l Qui équivaut à tr P XP 2P X = t r Q xQ 2Q x.
560. a) Les opérateurs P xP 2P l et 1 - ^ i W = J°iO —^ 2)^ 1+ O —-^î) sont positifs.
b) Le rang de l’opérateur P XP 2P Xest ^ à ceux de P x et P z.
c) On peut considérer que L 2 — M 2 quitte à remplacer le couple ( M x, M 2) par un
couple congru. Considérer la projection des vecteurs générateurs de L x et M x sur L 2 = M 2
et sur l’orthocomplément de cet espace. Voir également l’exercice 559.
d) P rem ière m é t h o d e : développer le raissonnement du numéro c). D e u x i è m e m éth o d e.
On dira que le couple ( L lt L 2) est décomposable si l’espace H se représente par H —
= H ' ® H " de telle sorte queL { = où LJ = Z," = L ^ H " . On dira dans
ce cas que le couple ( L x, L2) est la somme des couples ( L x, L 2) et ( L x , Ü2 ). Montrer
que tout couple est la somme de couples indécomposables et que les couples indé­
composables n’existent que pour dim H = 1 ou 2. La dernière proposition découle du
fait que si f est vecteur propre de l’opérateur P XP 2P X, alors l’espace I P construit sur f et
P 2Ç est invariant par P x et P 2. Il en sera donc de même de H " = ( H ' ) L . D’où il vient
que le couple initial est décomposable si seulement dim i/ > 2.
e) Cette valeur est égale à sin (p, où (p est le plus grand des angles de L x et de L 2.
561. a) Si U est unitaire et |e aJa ^A une base de H x, alors |C/eaJa ^A est un
système orthonormal dans H 2. Sa complétude résulte de ce que x _L Ue% entraîne que
U - ' x 1 ea.
b) Si { e ^ a ç.A est une base orthonormale dans H x et { U e a^ a ^ A une base ortho-
normale dans H 2, alors
* = Y (*’ *«)*«» y = £ o , ep)efi> v.v, vyçHi.
a fi
Donc ux = Y, (*. e*)Ue«> uy =
a
£
fi
(y. e?>Uef> et <«*. uy) = a,Yfi (*. «-) 0 v ^ ) x
X (£/<?«, U efi = Y (-r» ea) (y>ep) = (x, y).
a
562. a) La condition y J_ im A équivaut à (y, A x ) = 0 pour tous les x £ H et la
condition y Çker A * à la relation (A * y, x ) = 0 pour tous les x C H . Mais (y, A x ) =
= (A*y, x).
b) Le théorème de l’orthocomplément (voir aussi exercice 551) nous dit que l’égalité
(ker A ) 1 = (im A * ) est équivalente à ker A = (im A * ) 1 démontrée dans a) (il faut
remplacer A par A*).
563. Utiliser la relation
||(^n- ^ | | 2 = |MnA:||24 - | | ^ | | 2- 2 R e ( ^ , A x ).
564. Soient {Aa} une base de H , E afi un opérateur envoyant Xfi dans et les autres
vecteurs de base dans 0. Vérifier que

2) E ctfiEy$ = E aô si fi = y , sinon E afiEyd = 0 ;


3) si P est un orthoprojecteur tel que E aP = P , alors P = 0 ou E r .
19
290 ESPACES VECTORIELS ET OPÉRATEURS LINÉAIRES [C-H. 3

Montrer que tout système d’opérateurs jouissant de ces propriétés est conçu comme
suit : il existe une base hilbertienne {>>a} telle que Eap envoie y p dans y a et les autres vec­
teurs de base dans 0. Appliquer cette proposition au système a ( E ap)i où a est
l’homomorphisme donné.
565. Si un idéal I contient au moins un opérateur non nul, il contiendra tous les
opérateurs de rang fini, donc tous les opérateurs compacts. Si / contient un opérateur
non compact, alors il contient un orthoprojecteur sur un espace infini et par suite tous
les opérateurs. Réponse : {0}, DC(H), & { H ) .
566. Utiliser les relations
_ (P A P x ,x ) _ ( A P x y P x ) ( P x , P x ) _____ ( A y , y )
S lip , — SUp ,_ n \ * ' 7 \ ^ SUp . . ,
(x ,x ) x ç,L ( P x , P x ) (x , x ) v ç PL (y , y )

SUP
x ÇL
7-r s»
. . . . (PA Px, x)
\Xy X )

_
s u p
z Ç L Ç \P H

(P A P x, x)
----------- r
v^> X )
=
_
SUp
z £ LÇ\PH
(Ax, x )
— --------- — - .
v^» X )

567. a) Montrer par récurrence que ||^ î|1/2*l » B n » 0, B l « A et utiliser le


résultat de l’exercice 557.
b) Prouver l’unicité d’abord pour le cas ker A = 0 en utilisant le fait que la racine
carrée B est la limite de polynômes de A , donc qu’elle commute avec n’importe quelle
autre racine carrée C ; ceci entraîne notamment l’égalité (B+C) ( B - C ) x = 0, d’où
( B —C ) x = 0. Le cas général découle de la relation ker C = ker C2qui est valable pour
tous les C » 0.
568. b) Les opérateurs R et S vérifient les relations R 2 = A A *, S 2 = A * A . L’opéra­
teur V est défini de façon unique seulement sur im S , l’opérateur U est défini mod ker R.
c) Les opérateurs A qui s’écrivent sous la forme cherchée sont tels que dim ker A =
= dim ker A* . Mais dim ker T = dim ker T *.
569. V * V = P 1 ; VU* = P2.
570. Posons R = ( A A * ) 112 et définissons U sur im A * par U A*x = R x .
571. a) Utiliser le fait que pour deux bases quelconques { x ^ p € B et ç r ona
Y \\A xp\\2 = Y £l(^>*r)l2= E Y \Xp,Ax%\= Y I\A *Xy
0€B PeB y t r P€ B y € r
b) La convergence de la série Y ( A y y , B y y) H résulte d’une double application
y€ r
de l’inégalité de Cauchy-Bouniakovski : la première fois au produit scalaire sur //, la
deuxième fois, au produit scalaire sur /2(P).
c) Soient jT0 un sous-ensemble fini de J7, P Fo un projecteur sur le sous-espace cor­
respondant de H . Evaluer la norme de la différence de A et P A P dans L Z( H ) .
d) L’application de H(g>H' dans L 2( H ) associe au vecteur x ® f l’opérateur A :
y -* f(y)x .
e) Soit { f p } p ç b une base de ^ 2^» AO* Montrer que A est défini par le noyau
K(XV X,) = £ (Afh, 4 ) 4 ( * i ) 4 ( * 2 >
572. a) Résulte de la définition.
b) Montrer que la multiplication à droite par l’opérateur borné B 6 L Z( H ) est un
opérateur borné dans L « (H ) . Désignons-le par M ( B ) . Montrer que M ( B ) * = M ( B *).
c) Vérifier l’égalité \\A \\x = sup |tr U A V |, où U et V parcourent l’ensemble de
u, v
tous les opérateurs partiellement isométriques.
d) Tout opérateur A £ J ï i ( H ) définit une fonctionnelle linéaire f A sur JC(H) :
f A( K ) = tr A K . Tout opérateur borné P définit une fonctionnelle linéaire Fs sur (H ) :
F £ (A ) = tr A B . Pour prouver que c’est un système complet de fonctionnelles utiliser le
fait que les opérateurs de rang fini forment un ensemble dense dans JC(H) et J^i(H).
573. a) fi(x) = e 271*1, = —; f 2(x ) = e ~ 2Ttixi L = ——. Les autres fonctions
propres sont des fonctions quelconques de l’orthocomplément de {fu / 2}, les valeurs
propres sont les zéros.
§ 4] INDICATIONS 291

b) Récrire l’équation pour la fonction propre sous la forme A/(.v) = j y f ( y) d y +


i 0
t- x J f { y ) d y . Montrer que pour A = 0 il n’existe pas de solutions et que pour A ^ 0
X
la fonction f { x ) est deux fois différentiable et est solution de l’équation A /" + / = 0.
Réponse : f j y c ) = s m n ( n + 1/2)*, An = 7i~2( t t + 1/2)“2, «Ç Z.
574. a) Utiliser les fonctions g x(z) construites dans l’exercice 534.
c) Mettre dim H sous la forme | | A|2, où {£*} est une base de H .
h
d) Commencer par les opérateurs de rang 1.
575. Soient ln(x) = e'iriinx une base de L z [0, 1],

tr*(A ) = £ ( A l n> /„), s,:( A ) = ~ t try (A).


n=-N K N=1
Montrer que pour A € on a lim s k( Â ) = tr A . Vérifier ensuite que pour
k —*• oo
un opérateur intégral de noyau K ( x , y ) :

0 0
1
En déduire que lim s, (A) = I K (x , x) dx pour un noyau continu.
CHAPITRE 4

TRANSFORMATION DE FOURIER
ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE HARMONIQUE

§ 1. Produits de convolution sur un groupe commutatif

1. Produits de convolution des fonctions de base.


576. a) Désignons par ô9 l’élément de K [ G ] correspondant à la fonction égale à 1 au
point g et à 0 dans les autres points.
Expliciter la condition de commutation de a € K [ G ] et de ôt .
b) La condition a(gfi) = a(hg) peut encore s’écrire sous la forme a(h) = a (ghg~ l).
c) Oui.
577. a) Soient e = e 27Xi,n, a , l’élément générateur du groupe C n (en écriture additive).
Posons ek = — Y £kôka. Vérifier que e k^ e j = 0 pour k t* j \ e k^ e k = e h.
n J := l
b) Oui pour n = 2. Non pour les grands n. On vérifie que
R-[C2/j] ~ R+R + C + . . . +C , RfCo^] = R + C-f . .. -f-C •
* - l k

578. A toute fonction a(g) associons les nombres a0 = a(g) et aL=


9 € s3

= Y j a (g) s©11£> °ù sgn g est la parité de la permutation de g : sgn g = Ü .


g € Ss i l —J
Montrer que les applications a a 0 et a -►a x sont des homomorphismes de R(.S3) sur R.
Soient par ailleurs elfe2te 3 des vecteurs sur le plan dont la somme est nulle. A tout élément
g € S 3 correspond une application linéaire T ( g ) du plan agissant d’après la formule
T (g ) e ( = e i(|). Montrer que l’application a est un isomorphisme de
R[«S3] sur Mat2R. Utiliser ces isomoprhismes pour construire l’isomorphisme cherché.
579. Soit (p une application de G sur une ÎÊ-algèbre unitaire A telle que <p(gig2) =
= t p i g à v i g ù et <p(l) = L Elle se prolonge alors de façon unique par continuité en un
isomorphisme j : K [ G ] -►A à l’aide de la formule a £ a (g) <f(g)- Si l’on s’affranchit de
la condition <p(l) = 1, un élément universel sera l’application triviale G dans l’algèbre
nulle.
580. Réponse : %[SLt d] est une fonction linéaire par morceaux continue à support
borné sur la droite ; le graphe de cette fonction est une ligne polygonale de sommets
( a + c, 0), ( b + c , b —a \ (a + d , b —a ), (b + d , 0). (On admet que a <= b, c ^ d , b —a = ^ d —c.)
581. Pour les fonctions en escalier la proposition découle du résultat de l’exercice 580.
Le cas général s’obtient à partir de la majoration 11 Ilo®^ 11/ 1loo^ 11^ 111-

” • -> «V + w »>•

b) V S “ p ( s S r ) ”0)'
INDICATIONS 293

583. Voir démonstration du théorème 4 chap. IV.


584. Etablir l’égalité S(<p) = J <p{g) T ( g ) dfi(g).
o
585. a) La propriété 3 résulte de la continuité absolue de l’intégrale de Lebesgue.
b) Il suffit de vérifier la propriété 3 pour des voisinages sphériques.
586. Mettre S ( f k) - T (a) sous la forme J f k(g) [ T (g ) - T ( a )] dfi(g).
587. Utiliser la formule 0*(<p*vO =
588. Utiliser les résultats des exercices 585,586 et 587.
589. Utiliser l’exercice 584. Réponse : S ( f ) * = S ( f ( —x ) ) (voir exercice 591).
590. L’existence de / i * / 2 découle du fait que f ( x —y ) appartient a L 2(G, {£) comme
fonction de y pour tout x . La mesurabilité résulte de la définition de l’intégrale comme
limite de sommes intégrales. La convolée est bornée en vertu de l’inégalité de Cauchy-
Bouniakovski.
591. Effectuer des changements de variables convenables.
592. Se démontre par un calcul immédiat. (Voir exercice 629.)
593. Utiliser le résultat de l’exercice 592 et montrer que f ^ e k = (/, e ^ e k pour toute
fonction / € L x{Tn, d t).
«
594. On peut poser par exemple f k(t) = JJ <pk(t}), où
J-i
1 rsin Ç L k + 1)^/12
n ( ‘) = 2 j2 (* + l-U I))e .(0 2k+ \ L sinTrr J
595. Utiliser les exercices 586 et 594.
596. a) Réponse : B 1 = jc-1/2, B 2 = jc2-jc + 1/6, B z = x z - 3 x 2/ 2 + x / 2 , B4 =
= jc4—2jc3+ x 2— 1/30.
b) Réponse : - B ^ 2 . Résultat général dans l’exercice 612b).
597. a) B ( a + 1,0 + 1) d ( x )x « + P+1.

b) | pour a = b’
| jce0* 6( x) pour a = b.

598. Montrer que si /€ L P(G, fi),g £ L Ç(G,


h € L S(G, fi) alors la fonction y ( x , y) =
= f ( x - y ) g ( y ) h (jc) appartient à L t(G X G 9f i X f i )
où 2 / t = l/p + l/tf+ l/s.
En déduire la proposition annoncée en posant 1/ s = 1 —1/r, t — 1. Voir exercices
424 et 425.
2. Produits de convolution des distributions.
599. a) ôa + i ; b) 0(;c-a) ; c) ô ; d) 0.
600. L / = ^ c tâ® )*/.
601. Utiliser les identités (/, 1 * ( p ) = ( /* 1 , <p) et 1 = (1, <p)-l pour (p € ^(R).
602. Utiliser l’identité ( /i* /^ " = A '* /2. Réponse : (5a+c-<50+J-<5&+c+<5ô+d.
603. On peut se servir de la formule ( / i * / 2, <p) = ( / i X / 2, et des relations
/r x/*v = ( /ix / 2)v,( / v,?)v) = (/,?)).
604. 605. Utiliser la définition du produit de convolution par le produit direct.
606. Utiliser la définition de la topologie de S ( R n) et de 7 ) ( R n) ainsi que le théorème
de la représentation de / sur chaque compact sous la forme de la dérivée d’une fonction
régulière.
607. Poser (A * / 2, <p) = J J /,(/) f 2(s) <p{t+ s) d t ds.
T» rtfl

608. P rem ière m éth o d e. Vérifier que { ^ (0 ) possède les propriétés d’une (5-suite
(voir exercice 585). D e u x iè m e m é t h o d e . Exprimer (<py , / ) en fonction des coefficients de
Fourierde /.
294 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE [CH. 4

609. Utiliser les résultats des exercices 608 et 593.


610. Utiliser l’indication de l’exercice 609.

611. a) A„ = S ^ Ô- h
2 ~ Ôk-),

b )Sl = s ( M ^ 2 5 j .

612. a) Réponse : k ! (1 —<$) pour k > 0.


b) Utiliser le résultat du numéro a) et la commutation du produit de convolution et de
la différentiation.
<;in A
*
613. a) Utiliser l’identité — :--------= V cos (2i —l);r/.
sin zit 2-=x
Réponse : f * e k = - i sgn k e k.
b) Utiliser le résultat de a) et de l’exercice 609.
Réponse : / * / = 1 - <5.
614. Utiliser la formule < 5 (* 2 - a 2) = — ( <$ ( * - a) + < 5(* + c>).
Réponse : la fonctioh régulière définie par

1/4 S si les segments^!,


se] r 2, y / x 2+ y 2 forment un triangle d’aire 5,
( / i * / 2) ( * , y)
{ 0 si \ / x*2+
2+ yy 22 < t [ \ r 1- r 2 \9 r 1+ r 2\.

615. Montrer que / s’exprime en fonction de fx et / 2 par la formule /(/*) =


oo oo

= J J K ( r l9 r 2 ; / ) /i(>t) / 2(>*2) dr1 dr2 où K ( r l9 r 2 ; r) est une fonction localement


o o
sommable. Pour le calcul de K se servir du résultat de l’exercice 614. Réponse :
; r) = 0 si les segments r l9 r 2 et r ne forment pas un triangle : K ( r i9 r 2 ; r) = 1/45
K ( r ly r 2
s’ils forment un triangle d’aire 5.
616. a) Comme <Z>+(R) est un sous-espace dense de <£+(R), toute fonctionnelle
linéaire continue sur S + (R) définit une distribution / £ 'Z)'(R) et est elle-même définie de
façon unique par cette distribution. Soit a£ c£_(R). Alors la multiplication par a est un
opérateur continu de <2+(R) dans 7 ) ( R ) . Donc, l’opérateur adjoint envoie 'Z)'(R) dans
<2'+(R). D’où il résulte que <2'+(R) contient Inversement, si / £ ^'.(R) et
a £ <2_(R) est la fonction identiquement égale à 1 au voisinage de supp /, alors
/= a /€ c 2 '+(R).
b) P rem ière m éth o d e : < /i* /2, f ) = ( f i X /2, <p), où <p(x9 y ) = ( p ( x + y ) . On utilise ici
le fait que supp ( /iX /2) et supp q> ont une intersection compacte s i/i, / 2€ 'ZX+CR) et
R).
: définir d’abord le produit de convolution de 7)'±(R) et <2±(R) par
D e u x iè m e m é th o d e
la formule (/*<?) (*) = <f 9T ( - x ) f ~) et poser ensuite (/i X/ 2, y ) = ( / 1, f z *<p).
617. a), b), c) se vérifient immédiatement.
d) Utiliser le résultat de c) la dépendance continue de/a par rapport à a pour a > 0 et
la continuité de la différentiation dans 2>'+(R). Réponse : lim f a = à.
a -► 0

618. Pour a > —«poser /(a) = 5(/£+ n j où / a est la fonction de l’exercice 617.
Vérifier l’indépendance par rapport au choix de n (exercice 617c)).

619. a) Réponse : 2 pour x 19 2 V * - V * - i pour x 1.

b) Réponse : c) Réponse : — sin y / x .


- f - y tl
§ 2] INDICATIONS 295

620. Utiliser l’égalité / = — <5(;c2-f;r —1) et le résultat de l’exercice 614. Réponse :

_________1_________
pour X2+ y 2 < 4>
(/* /)(* , y) ti~ y / { x 2 - r y 2) (4—x 2 —y 2)
0 pour x 2+ y 2 4.

621. Utiliser l’égalité / = - ± - ô { x 2+ y 2 + z 2- 1) et l’indication de l’exercice 614.


Réponse :
1
pour x 2 -ry 2 + z 2 =ss 4,
8ri y/x2+y2+ z1
0 pour .y 2 -H j >2 + z2 4.

§ 2. Transformation de Fourier
1. Caractères d’un groupe commutatif.
622. / A(/mod n ) = e2nikll n, k = 1, 2, . . . , n.
623. Utiliser le résultat de l’exercice 622 et le fait que tout groupe commutatif fini
est la somme directe de groups cycliques.
624. a) x M = **, z £ C* ;
b) XAW = ^ A€C;
c) Xv. «00 = w€ C ;
d) XA,eW = \ x \ * ( s g n x ) e, A çc, e = 0,1 ;
e) ;a.»00 = Iz |* (sgn z)TO , A€ C, w€ Z ; sgnz = z/|z|.
625. Soit C/e un voisinage d’un caractère Xo» défini par l’inégalité Ix ( x ) —/ 0M I ■< e
pour tous les x € G. Montrer que pour e «==\/ 3 ce voisinage ne contient pas de points de
G différents de Xo (Utiliser le fait que l’ensemble des nombres complexes de la forme
X(x) Xo(*)>x € G, est un sous-groupe de T.)
626. Montrer que G s’identifie à un sous-ensemble fermé dans le produit f~j T qui
96 o
est compact pour la convergence en coordonnées {théorèm e d e Tikhon ov).
627. Montrer que la distribution x'(x ) appartient à l’espace de dimension un engendré
par x(x).
628. Faire un changement de variables dans l’intégrale définissant le produit de con-
volution.
629. Utiliser le résultat de l’exercice 628.
630. Utiliser le résultat des exercices 629 et 595.
631. A tout homomorphisme <p : G -►H est associé un homomorphisme $ : H G
agissant d’après la formule
$(x) (* ) = x(9>C *)), x € H, x e G.
632. Réponse : L est confondu avec l’espace dual L '. Pour le prouver, considérer les
restrictions d’un caractère à des sous-espaces de dimension un dans L et montrer que x est
de la forme x (x ) = ei/(x), où/ € Z/.
633. a) Tout caractère x € Qj» est de la forme xx(x) = e 2m^ x\ où € Qp, et {•} est
une application de Qp dans Qp/Z^ c Q/Z (« la partie fractionnaire »). Réponse : Q p = Q p .
b) Tout caractère / 6 Zpest de la forme x X * ) = e 2m^rx\ où r est un nombre rationnel
de la forme mlpndéfini mod 1. Réponse : Z p ^ Qp/Zp.
296 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE [CH. 4

c) Les caractères du groupe Q p/ Z p s’identifient aux caractères du groupe Q p, triviaux


surZp. Réponse : ( Q p/ Z p) ~ & Zp.
634. L’exactitude en G x signifie que p est un monomorphisme, c’est-à-dire que tout
caractère non trivial de G x = G / G 0 définit un caractère non trivial de G. L’exactitude en G
signifie que les caractères de G triviaux sur G 0 et eux seuls se représentent par p (xi). Enfin,
l’exactitude en G 0 signifie que tout caractère du groupe G 0 est la restriction d’un caractère
du groupe G . Cette proposition se montre comme le théorème de Hahn-Banach par une
récurrence transfinie.
635. Utiliser le fait que le groupe (Q/Z)~ est isomorphe à la somme directe des grou­
pes Q p/ Z p étendue à tous les nombres premiers p (toute fraction m j n se représente de
façon unique sous forme d’une somme de fractions dont les numérateurs sont les puis­
sances de nombres premiers). Réponse : (Q/Z) ~ %| \ Z P,
p
636. b) Se servir de la décomposition des nombres de l’intervalle [0,1] en une fraction
binaire infinie.
637. La transformée de Fourier de / est invariante par la multiplication par la suite
{e271™*}.
638. Prouver cette proposition pour les fonctions en escalier.
639. Soit / la fonction caractéristique de l’ensemble Z p c Q p. Tout élément de
'D ifï) est une combinaison linéaire de la forme

E c k'/.(ak X + b k), où ck € C, ak, bk € Q p.

Montrer que la fonction x est invariante par l’identification de Qp et Q p de l’exercice 633a)


640. Se servir de l’équivalence des systèmes de semi-normes
/>*(/) = SU P I/<*>(/)I et p'k( f ) = f l r * K t ) \ d t .

641. a) La matrice /(O)) CSt Pos’l*ve s>et seulement si/(O) s= 0,


/(* ) = f î ^ x ) et /(O)2- I/O ) |* 0.
b) Se servir de la positivité de la matrice
//(O) /O ) f(p e-y)\
(/(-* ) /(O) f(-y )

c) Se servir de a) et b).
\ / 0 - ^ ) /O ) /(O) )
642. a) La définition positive de la matrice A signifie que Y. okjzkZj ; 0 pour toutes
les collections {z*} € O .
b) Le produit par composantes de matrices définies positives est une matrice définie
positive. (Pour le prouver utiliser le fait qu’une matrice définie positive est la somme de
matrices définies positives de rang 1.
c) Mettre l’expression £ (<p^<p*) ( x k—x j)z!czj sous la forme J \ f ( x ) \ 2 d x où /(v ) =
G

= E zM y - xù-
k
643. La matrice A correspondant à l’ensemble de tous les éléments de G est une
matrice de l’opérateur S ( f ) . L’image de cet opérateur par la transformation de Fourier
est un opérateur de multiplication par /.
E = f yW IE
kj q | k |

2. S éries de F ou rier.
645. a) cn c —% » b) cn c _ n > c) c n c_n.
646. Réponse : / = k + 1. Représenter/par la somme d’une fonction ( k + l)-différen-
§ 2] INDICATIONS 297

tiable et d’une combinaison linéaire de fonctions de base (pour k = 0, de fonctions de la


forme \ t —a\).
647. Il suffit de traiter le cas k = 0. La première proposition découle de l’inclusion
C [ T] c L2(T, d t) ; la seconde, de la convergence uniforme de la série de Fourier.
648. Réponse: £ n2* |C„|2 < o o .
nez
649. Utiliser la parité de/(/), l’égalité f ' ( t ) = n cotg n t pour 0 < / < 1 et la relation
sm ln n t _A
— :------- = 2 > cos (2 k —\ ) n t . Réponse : Cq == - I n 2 |j
sm n t
î î
C nt Ç nt
J \n s m n t dt = In2 + J sin^-<fr+J ln cos — dt =

= ln2H-2/j ; cn = - y — Pour« ^ 0.

650. a) c 2k+ x = 0, k £ Z ;
b) pour X = e 2nimJk, m € Z , c n = 0 si n =£ m(mod k).
651. 0 Z — ^ Z -^-+- C n —*■0, où z est la multiplication par n , p le passage aux résidus
modulo n.
652. De telle sorte q u e /^ /+ y ^ = f ( — t ) = —f ( t ) (voir exercice 645a) et 650 a)).
Pour cela il faut poser
/(1 /2 -0 sur [1/4, 1/2],
m = - f ( t - 1/2) sur [1/2, 3/4],
-f(l-t) sur [3/4,1].
/f. sm 2nhn * /f.
653. cn(h) = cn* pour « ^ 0 ; c 0(h) = c 0.

654. Se servir des relations : — ■ = 2 ô ( t i - t 2) - 2 ô ( t 1), = -2<5(f1- f 2) + 2<5(*2).


otx ut 2
Réponse : cn n = 0 pour WiW2(w1+ /22) ^ 0 et pour n x = n 2= 0 ; cn0 = i/n n ;
Co» = cnt _n = -l/TWI.
655. a) {cn} est une suite à support borné.
b) cn = P°ur w ^ 0, où P est un polynôme.

c) cn = ( - l)nP^-^ pour n ^ 0, où P est un polynôme.


656. Pour démontrer la condition nécessaire déduire de la définition positive de
/ € C(T) que
J J f(s - 1) (p(s) <p(t) d s d t => 0 pour toute fonction (p € C(T).
T T

Appliquer cette inégalité à <p(t) = e 2nint. Pour prouver la condition suffisante se servir
1 n
du fait que / est la limite dans C(T) des m oyennes d e C é sa ro Cn = ~ E S k, où Sk =
k n *^1
= Cje27liit,
j=-k
657. Voir indication de l’exercice 641.
658. Considérer une fonctionnelle linéaire F sur l’espace des polynômes trigono-
métriques prenant la valeur cn sur e 2nint. Montrer que cette fonctionnelle est positive sur
les polynômes de la forme P ( t ) = I2(0I2>où Q est aussi un polynôme et que tout poly-
298 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D’ANALYSE [CH. 4

nôme trigonométrique positif se représente sous cette forme. (Se rappeler du principe
de symétrie qui dit que les racines d’un polynôme P ( z ) prenant des valeurs réelles sur le
cercle | z | = 1 sont symétriques par rapport à ce cercle : si A est racine J ~ 1 le sera égale­
ment.) En déduire que F se prolonge continûment à l’espace C(T) et par suite est une
mesure p .
659. £ cn_„,z*z-" = ||£ z „ t /* m
n,m || n ||
660. L’isomorphisme cherché V envoie le vecteur U*£ € H dans la fonction e l7lU,i
dans L2(T, p ) .
661. Si / est une fonction indéfiniment différentiable, alors S n = > f et l’ensemble
limite est confondu avec le graphe de / . Toute fonction / différentiable par morceaux se
représente par la somme d’une fonction indéfiniment différentiable et d’une combinaison
linéaire de fonctions modèles de la forme / ( t ) = { t —a}, a Ç[0,1[. L’étude d’une fonction
de base se ramène à celle de la somme Sn = £ .sfo , qui converge vers —— {/}
]c=a 1 7lfÇ 2
pour t ÇR/Z. On a

S n(en) = 2 £ f cos 2 t i k t d t = f S‘n(-2'î+1-)- d t-e n =


i J J SlTlTlt
0 0
£n (2n + l).*rew
f sin (2 « + l)^ . . 1 f sin r _
= — —v - - dt + 0 ( e n) = -- —— dT + 0 ( e n).
J 7 lt 71 J T
0 0
Donc, l’ensemble limite contient, outre le graphe de la fonction f i t ) = —— {f}, le segment
vertical / = 0 de longueur 2A , où
a 71
A 1 f sinr , 1 f sin r A _OQ
A = sup — dr= — dr ^ 0,588.
a 71 J T 71 J T
0 0
(Voir fig. 5).

Réponse : l’ensemble limite contient le graphe de la fonction f et les segments verti­


caux aux points t k de discontinuité d e/. La longueur d’un segment est de 2A = 1,177
fois plus grande que la valeur du saut d e /e n t k et le milieu de ce segment est confondu
avec le point Ce fait s’appelle phén om èn e d e Gibbs .
2
§2] INDICATIONS 299

662. a) cn = 1 ;
b) c n — i sgn n (voir indication de l’exercice 649).
663. a) (5(0 ;
1
b) 1 -f cos 2n t ^traitée comme la dérivée distributionnelle de — cotg ;

o !<-<>•
664. Se servir du fait que les polynômes trigonométriques forment un ensemble dense
dans S ( T ) .
665. cn s» 0 pour tous les tj € Z.
666. Soient {c*} les coefficients de Fourier de la fonction caractéristique d’un ensemble
X c T : c* = f e “2rTii' d t. Si X = X + u , alors ck = J e"271*' A = J e -*«»«<+«) * =
X . I r a X
_ e- 2n*taCjfc# sî a est irrationnel, l’égalité e ~ 27tika = 1 n’est possible que pour k — 0.
Donc, la fonction caractéristique de A"est presque partout constante.
667. Désignons par a(/, x) la solution distributionnelle vérifiant les conditions initia­
les a(0, x) = <5(x). Montrer que la solution cherchée qui vérifie les conditions initiales
i/(0, x ) = v( x ) est de la forme u(t, x ) = <-pv(x —y ) a(f, y ) dy.
Pour calculer a(t9 x ) mettons-la sous la forme d’une série de Fourier en x :
a (f, x )
= Y, ck(t)e2nif:z- L’équation devient alors c'k(t) = —k 2c k( t) avec les conditions
z
initiales c*(0) = 1. Donc, ck(t) = e ~ kH. La fonction a(/, x ) = e"m !,nb pour r fixe
kz
ne s’exprime pas par des fonctions élémentaires de x. Elle est reliée très simplement
avec la fonction téta de Weierstrass #(z, q) = £ </**( - \ ) ne 2mnz : soit a (/, x) =
n £Z

3. Intégrale de Fourier.

668. a) /(A) =

b) ^(A) = r k ’

d) /( A ) = « -■ * * (« + » Sin”^ ~ a)A ;

^- 2m'Az
e) considérer l’intégrale de la fonction / (z) = —=------ étendue à la frontière de la
ch a z
71
bande 0 < Im z < — .
a
Réponse : / ( A ) = ----- 71 ■;
Ifllch —
300 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D ’ANALYSE [CH. 4

h) pour 0 a b

b —a
n 2a pour |A| <
271 ’
< 7ia(a —s ) b+s
pour |A| =
II
2
b+ a
0 pour |A |s=
l7 t ’

669. a) Le changement de la fonction inconnue f(x ) <p(x) e n^ 2 transforme


les équations données en le système = 0, 1 ; k n d’où <p(x) = const.

b) Prouver l’identité e 71 où a € RM
, am =
£ (#2 )'#
m£Nn / ™-•
'
= a™1 . . . a™n, m \ = mj! . . . m n\ (Utiliser les relations f m = e71!!*!!2 e - 2n\\x\\ )
Vérifier que la série du second membre converge pour la topologie de iS(R2'1). Donc, le
plus petit sous-espace fermé L c S(Rn) contenant toutes les fonctions f m, m £ Nn,
contient également toutes les fonctions de la forme (pa(x) = e ~ n ^x~ a^ = f o ( x - a ) . En
déduire que la fonction appartient à L quelle que soit (p £ £(Rn). Il s’ensuit que
la transformée de Fourier de l’espace L contient toutes les fonctions de la forme <p/0,
où <p£S(R*). Il contient en particulier l’espace ^Z>(Rn) dense dans *S(Rn).
c) N kf m = m kf m. (Utiliser les relations : A t f m = f m+£k, A kf m = c Kmf m_ £j, où
ek sont des vecteurs de base dans N n. Pour calculer les constantes ckfM, se servir de la
relation A aA * - A * A a = 4tt.)
d) A toute fonction f £ 5(Rn) est associée une suite cm = f ( x ) f m{x) d x = J

,(Rn). Majorer les valeurs des semi-normes définissant la topologie de 5(R“) sur
i , . 0 A k+ A $ A k- A t
les vecteurs f m a l aide de la relation — = —- ■, x k = V . ■.
vxk Ai 4m
e) fm = (Se servir de la relation F A tF ~ x = + = iA% =
= i M k —D k.)
670. Montrer que si / £ £ ( Rw) et f ( a ) = 0, a £ R n, il existe alors des fonctions

<Pk € S ( R n), 1^ k n, telles que f(x) = Y ( x k - a k) cpk(x). I Par exemple, <pk(x) =


k=l 1

= J ^ (*+*<*-*)) <4
671. Voir exercice 670 et la démonstration du théorème pour n = 1 dans la partie
« Théorie ».
672. P re m iè r e m é th o d e : généraliser les raisonnements cités dans la partie correspon­
dante de la « Théorie ». D e u x iè m e m é th o d e : se servir du résultat de l’exercice 669d) et
de e).
673. L’opérateur cherché envoie g ( x , y ) dans g ( ~ y , x ) e 2niXÿ. (Se servir de la formule
de sommation de Poisson.)
oHnifa
sgn (Im a) pour sgn A = sgn (Im a),
j {
674. a) /(A) = 2m
0 pour sgn A = - sgn (Im a),
§ 2] INDICATIONS 301

n \ka l pour | A| < a /2 n .


b) m
{ 00 pour | A| > û/2jt,
71 b-a a-^b
pour —— < A<
2Î 2 tz ~ zT
C) /(A) =
71 a+b a—b
pour --- r---- = /. <
~2Ï 271 2rt
pour 0 a =ss b.
d) /(A) = m e ' ■2'**l;‘al sgn A,
e) /(A) = 21n cotg n ^ j la (voir l’exercice 668g)).
675. a) / est paire, b) / est impaire,
c) /( - A ) = /(A), d )/est réelle.
676. /(A) = j det ^ | “ *1/ ( / T ~ lA) e in aiA ~ \
677. Se servir de la relation / = lim /-&<pn, où {<pn} est une (5-suitedans 7)(Rn)
(la limite est une limite en norme sur l’espace £i(Rn, d x ) ) . Vérifier que dans les conditions
de l’exercice, la fonction /(A) est sommable (utiliser l’inégalité de Cauchy-Bouniakovski
et le fait que (1 + Il AH2)*/2*ÇL 2( R n, dX) pour s > n /2 ).
678. Montrer que pour 5 > n /2 l’espace L 2( R n, (1 + ||A||2)5 dX) est contenu dans
F^R", d ) ) . (Utiliser l’inégalité de Cauchy-Bouniakovski pour les fonctions / ( A )
(1 + Il AI I 2) 1 / 2 et (1-f I I A H 2) - 5/2 et le fait que (1 + Il A | | 2) - * / 2 £ L 2( R \ dX) pour s > n /2 .)
679. Passer à la transformée de Fourier.
680. Passer à la transformée de Fourier.
681. Utiliser les résultats des exercices 678 et 679 ainsi que la règle de différentiation
d’une convolée.
682. Se servir du développement de 1/ P ( x ) en fractions irréductibles de la forme
1
c) 2m -2 .
(x -a f-b -'
683. Représenter / par une somme de fractions irréductibles.
684. a) Non.
b) Oui (passer à la transformée de Fourier).
685. Considérer la fonctionnelle F sur S(R) définie par

(F,V)=
R
J/(A) rf(K)dl.
Montrer que F n’est pas négative sur des <p négatives. (Utiliser le fait que si tp € S(R)
et (p ^ 0, alors <p = y;2, où y) € S(R). En déduire que (F, y ) = J çp d(x, où fi est une mesure
R
sur R.
686. Voir indication de l’exercice 641.
687. Voir indication de l’exdrcice 641.
688. Soient f £ D { R \ supp / c [ - b , b] et g = F (/). Alors (2niX f g ()) = F(/<*>),

I h I
g(X) | Al* = j (27r)~k f e ~ 2naxf (k)(x) d x { 2 n ) ~ k sup f {k\ x ) e 2nbImA.
| - 6 \ x
Donc, g possède les propriétés requises avec les constantes a = 271b et c k =
= C2n)~k sup | / (WCv)|. Inversement, si g vérifie les majorations |g(A)HA|*^ ckealIta;j9
X

alors g € Fi(R, d A) et on peut définir la fonction continue f = Fg. A partir des mêmes
302 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D’ANALYSE (CH. 4

majorations on déduit que / est indéfiniment différentiable. Enfin, si \x\ > a/2jt9 alors

\f(x )\ = j e 2n,>ug { k ) d } . = ! f e 27lip* ~ 2nl^ g ( p + i t sgn x ) d H


J
R + if e gn x

=s f e - i n‘W +‘° - d u =
J J "T
R

Cette quantité tend vers 0 pour t oo. Donc supp f c

689. a) Soient a 6 RH, Z?£ R ; posons (p(a9 b) = J ô ( a x - b ) f ( x ) d x . Montrer que


Rn
J (p(a+b)e~27libdb = / ( a ) , <p{a+b) = |fl]” 1 J f(x) dpiL(x\
R L

où Lest Thyperplan a x = b 9 \ a \ = a\-\- ••• + #?»• Si la dernière intégrale est nulle


pour tous les L, alors <p(a, 6) = 0 pour û?^0, et, par suite, / — 0.
b) Calculons / (0). D’après la formule d’inversion

/(O ) = j /( a ) rfa = j ( J (fia, t>)e~-*ib< #) da.


R3 R* \ R /
En utilisant la relation (p(r9 a 9 rb) = |r Z?) Qui découle de la définition de Z>)
et de l’identité <5(t;c) = Jri-1 <5(*), on obtient

/(O) = J | Jf(™, rfa(a) =


= 1 1 J | f ç(<x, f t e - ^ P ' ^ r ' - d r j da(ct),

où r = )a |, a = ~|~_j~ 6 5 2, </<7(a) est l’élément de surface de la sphère, p = r~lb. Si l’on

désigne ^rr)*"1 J<p(oc, P) do((£) par tp(p) la dernière expression sera égale à 4:r J ÿ)(r)r2 d r =
S2 0
= — ^"(0). Géométriquement, la quantité rp(p) est la valeur moyenne des intégrales de
71
fétendues à des plans se trouvant à une distance P de l’origine des coordonnées. Donc,
pour déterminer la fonction/en un point * il faut connaître ses intégrales qui sont étendues
aux plans coupant un voisinage aussi petit que l’on veut de x. Il se trouve que cette pro­
priété est valable dans tous les espaces de dimension impaire.
690. Supposons que la droite donnée / est l’axe des x de R3. L’équation paramétrique
d’une droite coupant en (f, 0, 0) est : x = /-f aj, y = Ps9 z = y s . Posons ç>(a, P , y 9 t) —
= J /(r + a j, P s9 y s ) d s. La fonction (p est homogène de degré —1 en les trois
R
premières variables :
ç(ar, P r 9 y r 9 1) = jri"1<p(cc, P , y, t).

On traitera (p comme une distribution régulière. Soit £>(/, p i , v 9 r ) sa transformée de Fou-


rier. On vérifie (voir exercice 699) que (p est régulière en dehors de la droite A = pi =
= v = 0 dans R4 et qu’elle est homogène de degré —2 en les trois premières variables.
On a l’identité suivante
<f(.k v, r ) = / ( r , ht }.-', vt?,-') |t A ~ 2 |.
* 2] INDICATIONS 303

(Pour la vérifier appliquer ses deux membres à la fonction de base yj £ S ( R4) et se servir
de la définition de (p et de l’identité (ÿ, \p) = (<p, y>.)) Donc / peut être exprimée en fonction
de (p : f ( a , b, c) = y ( a , b, c, à) \ a \ . D’où

/(* > y, *) = J J J'. z > 0 •

où l’intégrale doit être comprise comme la valeur de la distribution | a | sur la fonction


de base xp(a) = JJ q ) ( x —s f y , z , t ) e 27rî'0<®-/>d s d t (comparer avec l’exercice 691 f).
4. Transformation de Fourier des distributions.
691. a) /(A) = <5(A) ; b) /(A) = ( 2j z /A)* ;
- 2Tïtào 1
c) /(A) = d) /(A) =
2jt/(A —/O) ’ 7iik ’
(2£+l)!
e)/(A)= ( é r <5<(;-): f)/(A>=2-(2;r/A)2
i *+2 ’

g )^ (A) = (2iiA)“ +1 •
692. Se servir du fait que costf*2 = lim cos a x 2- e ~ £X%. Réponse : /(A) =
£S-A0
V x ( 7lW . ti2A2\
, , ,■(co s--------sin -—r ).
2 \a \ \ a \a\J
693. a) /(A) = —7ii sgn A ; (comparer avec l’exercice 691 d)) ;
b) /(A) = -2niQ(k).
694. / (x) = P — ô{x)y où P est un polynôme de degré < n.

695. a) / (jc) = p j^ ô(x), où P est un polynôme de degré n - k ;

b) /(* ) = p |~ ^ ô(x)+ Q (x) d(x )+ P (x ), où P est un polynôme de degré < n —k 9.


Q et P, de degré < k.
696. f ± {K) = + — e*
\ni |A| »
697. Utiliser le fait que f " ' ( x ) = 4 [ ô ( x - a ) - Ô ( x + a ) ] + 4 |a| [à’{ x - à ) + ô ' ( x + d ) \ .
_, *,, x 2 n a k cos Ijï a k - sin 2na k
Réponse : /(/.) = ---------- ^ -----------------.
rr3A3 sgn a

699. Utiliser l’exercice 676. Réponse : ( - 1 - A, é).


700. Réponse :
— (a + l ) a - (a-l)j
(2,-wA+ O)-*-1 = \27ik\~a~x 0(k)e~ +0(-k)e

701. Réponse : F(A) = £ f(l)ô (k -l).


304 TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D’ANALYSE [CH. 4

702. a) Utiliser l’identité


x+R

— | f(t)d t= f(x + R )-f{x ).

b) La fonction eilx sera quasipériodique de période R si AÇRn est tel que


J e ih id x = 0. Cette condition revient à dire que le nombre R ||A|| est solution de
1lxil —R
l’équation 7n/2(*) = 0, où 7n/2 est une fonction de Bessel (voir exercice 710). On sait que
cette équation possède un nombre dénombrable de racines sur [0, » [, justiciables de la
formule asymptotique x mn ^ | + pour m -> © o . Si n est impair la fonction 7n/2
s’exprime par des fonctions élémentaires. En particulier, pour n = 3 on a / 3/2W =
5 ^ - c o s jrj, de sorte que l’équation pour Adevient alors

7H|A|| = tg(/MlA||).
c) Oui ; voir indication de b).
703. Réponse : /(A) = (det A ) - 1 ^2 e ~ n^ A où l’argument det A tel que 5(A)
soit continue est choisi sur le chemin reliant linéairement A à la matrice unité.
704. Réponse: f ) . = ( é e X A ) ~ 1^ e tn,^ e ~ in{A~ 1?',x \ où s est la signature de la
matrice (c’est-à-dire la différence entre les valeurs propres positives et négatives).
705. La constante R est reliée aux dimensions du support, la constante N , à l’ordre de
l’image. (Comparer avec le théorème de Paly-Wiener dans l’exercice 688.)
706. Transcrire l’équation en termes de transformées de Fourier.
707. Réponse: f t(x ) = _ J _ e - ^ 2/(4D_
2Vf
708. Vérifier ces relations dans l’espace S(Rn).
709. Réponses : a) — c t h n a ; b) -r-?— ; c)
a sin- 7ia 32
2n
710. a) /(A) = _1(2 tiÂR) ;
Q.R)nl(o—l ■*«/2
(2^)«/2
b) /(A) = - -■ 7w/2(2.tAR), où In(x ) est la fo n c t io n d e B essel définie par les repré­
sentations intégrales
rt/2 rr/2
/„(*) = ~ J
o
cos 2aî0 cos (sin B)dS = ^ J C0S^xcos ^ cos2“^
o
oo /jc \M+2fc
ou le développement en série : 7„(jc) = £ — ^nJ_ ^
711. k ( f ) = (2 sin 27ir)/r.
712. Se servir de l’identité de Sokhotski (voir exercice 499).
70. 4 4 ] - f[-± ^ 4 ] - ^ [ 4 ] - - 4 4
CHAPITRE 5

THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS

§ 1. Calcul fonctionnel

1. Fonctions opératorielles dans un espace de dimension finie.


714. Utiliser Yidentité d e C a y l e y : P A (A ) = 0, où P A est le polynôme caractéristi­
que de la matrice A .
715. b => c) =►a) est évidente. Pour déduire b) de a), considérons pour chaque
vecteur f l’idéal /$ dans l’anneau des polynômes d’une variable, défini par U =
= {P : P(A)è = 0}.
Comme tout idéal dans un anneau de polynômes d’une seule variable, l’idéal /$ est
principal, c’est-à-dire qu’il est engendré par un seul polynôme Pç. Vu que P A c /$, P ç est
diviseur de P A. Soient P ly .. . , P k tous les diviseurs distincts de P A de degré < n et de
coefficient supérieur 1. Supposons que L { = k e r P f A ) . De a) il s’ensuit que L { ^ L .
Mais alors (J L i• =?£ L . Il existe donc un vecteur | £ L qui n’est annulé par aucun opéra­
it
teur P f A ) , donc par aucun opérateur P ( A ), deg P < n. Ceci entraîne b).
716. Utiliser la formule du déterminant de Vandermonde.
717. Suivre le schéma a) =>• b) => c) => a).
718. La condition exprimant la non-régularité de A peut être écrite par un système
d’équations algébriques en les coefficients matriciels de A (exprimant l’indépendance
linéaire de 1, A , ...» A n~ 1).
719. a) Soit £ un vecteur cyclique pour A . Représenter A dans la base f, AÇ, . . . , A n£.
b) Le premier vecteur de base e x est cyclique pour A .
c) Les coefficients {tfj sont définis de façon unique par le polynôme caractéristique
de la matrice A .
720. Les coefficients du polynôme P { x ) = x n + a lx tl~ 1+ . .. + a n s’expriment en
fonction des sommes = £ AJ, = 1, 2, . . . , n , des puissances de ses racines. Plus
sk
»=i
k
(
*-i \
exactement on a les fo r m u l e s d e N ew to n : k a jt = - £ où ao = 1.1 Pour P —PA

on a sk = tr A k.
721. c) Réponse :
/'(A) /"(A) A)
m 1! 2! (« —A) !
n a) /(" -2)(A)
RA) 0 m 1! (n - 2)!
0 0
0 0 0 /(A )
20
306 THEORIE SPECTRALE DES OPERATEURS [C-H. 5

722. Si 21 = 2l10 2 ï2, e = étant l’unité de 21, alors les éléments et


O0e2 sont non triviaux et idempotents. Inversement, si e est idempotent dans 21 et diffé­
rent de 0 et de 1, alors 21 = 2 0 + 212, où 2ïx = e21e, à 2 = (1 - e) 21(1 - é ) .
723. a) L’équation A2—Ane possède sur C que les solutions triviales 0 et 1.
b) Montrer que le générateur jc est solution de l’équation (jc —A«l)n = 0, où ÂÇ C
et n — dim 21.
724. Raisonner par l’absurde et considérer l’algèbre de plus petite dimension indé­
composable en somme de primaires.
725. Soit A = inf a j n . Alors pour tout e > 0 il existe ne
an
tel que —- < A + e.
ne
aN kan + a t
Mettons un TVarbitraire sous la forme TV= k •nE+ L où 0 / < tu. Alors — —r•
£ TV kn£+l
•k tend vers ©o avec TV. D’où la proposition de l’exercice.
726. Utiliser l’exercice 714.
727. Utiliser l’exercice 723b).
728. Pour les opérateurs réguliers.
729. Utiliser les exercices 718 et 720.
730. Montrer que presque tout couple de matrices (A , B) se réduit à la forme

731. La codimension de l’orbite de l’action du groupe PGL(ri) est égale dans ce cas à
2/î2—(w2—!) = «2+ 1.
732. Toutes les matrices de la forme où l nest la matrice unité d’ordre
0 >-lJ
n, permutables deux à deux.
733. Représenter A sous la forme A*1 + TV, où TV* = 0 et vérifier cette égalité pour
/(A) = A*, k = 0 , 1 , . . . , n — 1 .
734. Vérifier que f ( À ) s’exprime linéairement en fonction des valeurs de / aux points
Ai, . . . , Awet trouver les coefficients (matriciels) correspondants.
735. Vérifier quef ( A ) s’exprime linéairement en fonction d e /(j)(^i)» a ^ j ^ m k — 1.
Réponse : Bjk = P ja( A ), où P jJe(x) est un polynôme de degré n — i tel que :
1) /^(A*) = 0 pour tous les couples (s, 0, 0 s ^ r r i i - 1, hormis le couple (y, k ) ;
2 )P]HK)= 1.
736. Les points extrêmes de K sont des opérateurs positifs de rang 1, c’est-à-dire des
orthoprojecteurs sur les sous-espaces de dimension un de H .
2. Fonctions d’opérateur auto-adjoint borné.
737. L’ensemble a ( A ) est confondu avec l’ensemble des valeurs de la fonction a ( x ).
738. Le spectre de A est l’ensemble des valeurs essentielles de la fonction a ( x ) t c’est-à-
dire des valeurs A£ C telles que pour tout voisinage U de Al’ensemble
E n = { x £ X : a (x ) € U)
soit de mesure positive.
739. Passer au transformé de Fourier. Réponse : l’ensemble des valeurs de la trans­
formée de Fourier de la fonction /.
740. Passer à la transformée de Fourier. Réponse : l’ensemble des coefficients de
Fourier de la fonction /.
741. Montrer que les spectres de U et de U ~ x sont situés sur le cercle unité.
742. Vérifier l’isométrie de l’application ( A + A l (A + Al)£ et la densité de
im (yl+Âl).
743. Soit U = (A + il) (A - i l ) - 1. Alors
04* + il)"104*- i l ) = U* = U - 1 = 04- i l ) 04 + il)”1,
d’où
04*- i l ) 04 + il) = 04*+ /1) 0 4 -/1 ) et A = A*.
INDICATIONS 307

744. Utiliser le fait que U + 1 et ( U - 1)-1 commutent.


745. Utiliser la formule

O
et montrer que |M"|| ^ ^ . Réponse : q(A ) = 0.

746. Se servir de la formule R^(A) = — Y X ~ l ~ kA k. Réponse : Rj/iA) / ( x) =


&=o
= - / . - ‘/ ( 4 - A - 21
0
747. Se servir de l’exercice 556.
748. Montrer que tout polynôme positif sur l’intervalle [ay b ] se représente par des
sommes de termes de la forme Q% x), ( x —a ) Q \ ( x ) y( b - x ) Q \ ( x ) , où Q t sont des polynômes
de coefficients réels. Indication :

- » -* > ( — ) '+ < * - > ( 7 = ) ’ ■


749. Se servir du résultat de l’exercice 748.
750. Utiliser la formule e itA = Y .
A'o k\
751. Voir indication de l’exercice 750.
752. Montrer que U (t) est une fonction différentiable (voir méthode de lissage dans
la démonstration du théorème de Stone). Déduire ensuite l’équation différentielle de
l’exercice 751 et montrer qu’elle admet une solution unique vérifiant la condition initiale
U(0) = 1.
753. A = R U y où R est l’opérateur de multiplication par la fonction |o(jt)|, U l’opé­
rateur de multiplication par la fonction sgn (a(*)).
754. L’opérateur de translation unilatérale T est tel que T * T = 1, T T * = P, où P
est un orthoprojecteur sur l’orthocomplément du premier vecteur de base. Réponse ;
T = P T.
755. a) A = B R B ~ 1B U B ~ i est la décomposition polaire de A .
b) Non. Traiter le cas où A et B sont des opérateurs de translation unilatérale comme
dans l'exercice 754.
756. Supposons que B — 1. Alors A est inversible et A ~ l « 1 comme le montrent les
relations ( A ~ lx , *) = ( A ~ m x y A ~ 1/2x ) ( x t x) . Le cas général s’obtient par passage
au spectre de B ~ lilA B ~1/2.
757. Réduire T à une multiplication par une fonction.
758. Se servir du fait que la suite ( P ^ o P i ) n est monotone.
759. Vérification immédiate.
3. Opérateurs auto-adjoints non bornés.
760. Prouver l’équivalence des relations :
1) O e ^ Ç r tr ji-,
2) x ± S a.
761. Utiliser la permutabilité des opérateurs r et 1 ainsi que le résultat de l’exer­
cice 551.
762. a) A* = —d ! d x y D Am est le domaine naturel de définition ;
b) d a - = { /€ L 2( R, d x \ € L 2( R, d x ) ® C Ô ( x ) } ;
c) A* = - A .
763. a) A* = —d / d x avec un domaine naturel de définition ;
b) A* = —d / d x y D a, se déduit du domaine naturel de définition par imposition de la
condition supplémentaire /(0) = 0.
764. Se servir des égalités (A )* = A * et (A *)* = À (exercice 761).
20 *
308 THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS [CH. 5

765. a) N’est pas symétrique ;


b) est essentiellement auto-adjoint ;
c) est symétrique mais pas essentiellement auto-adjoint.
766. a) A*= /— , F>A. se déduit du domaine naturel de définition par imposition
de la condition supplémentaire / ( 1) = A/(0).
b) 1A| = 1.
767. Réponse : oui dans les trois cas.
768. Montrer que l’image de la boule unité par l’application A est faiblement bornée.
769. a) Vérifier l’égalité 11(^4 —/I)jc11 = 11(A + il)* 11.
b) Si x £ ker ( U — 1) et x = (A - i \ ) y , alors x = (A + i \ ) y , d’où v = 0.
770. Vérifier la relation ( r r A) t = r A.
771. Passez à la transformée de Fourier. Réponse

772. a) Oui ; b) Oui. Vérifier que im ( A ± i \ ) contient toutes les suites à support borné.
773. Oui. Par exemple l’espace ^(R) et l’espace des fonctions en escalier.
774. Pour prouver la condition suffisante, se servir de l’inégalité de l’exercice 556b) et
montrer que (1-M )”1 se prolonge de i m ( A + 1) à H tout entier et a une norme 1.
775. Considérer les projections du vecteur x ® 0 d H ® H sur F A et = 7(7^,).
Montrer que (1 + A * A ) ~ 1 est un opérateur auto-adjoint borné (voir exercice 798).
776. Se servir du critère d’hermicité essentielle ou du théorème de Stone.
777. Montrer que (A —Al)”1 est borné pour les A non réels (le changement A ^
»-►olA -f- 01» a, € R, ramène le cas général au cas A = /).
778. b) Cette relation est fausse. Il est possible que k e r A = 0, mais D A. — {0}.
A cet effet il suffit de prendre pour r A tout sous-espace dense dans H et ayant une
intersection vide avec H ©0 et avec 0© #.
779. Si A c A lt alors A% <z A *, ces deux inclusions étant simultanément strictes ou
non strictes.
780. Vérifier l’égalité \\(A + il)x\\ = \ \ ( A -i1)jc||.
781. Montrer que les graphes des opérateurs A et U de l’exercice 780 se déduisent
l’un de l’autre par des applications linéaires inverses l’une de l’autre de l’espace 7/0/7.
782. A chaque extension symétrique de l’opérateur A correspond une extension iso­
métrique de l’opérateur U de l’exercice 780. A un opérateur auto-adjoint correspond une
extension unitaire.

§ 2. Décomposition spectrale des opérateurs


1. Réduction d’un opérateur à la multiplication par une fonction.
783. Considérer un espace X formé d’un nombre fini de points.
784. a) et b).
785. a) S o it/u n vecteur quelconque de H . Posons g ( x ) = f ( - x ) - s g n x . Montrer
que le vecteur g est orthogonal au sous-espace cyclique engendré par /.
b) Les sous-espaces des fonctions paires et des fonctions impaires sont cycliques.
N
786. Supposons par absurde que V ckA k = 0 et cN 0. Alors l’enveloppe linéaire
des opérateurs { ^ /£} ftlo serait confondue avec celle des opérateurs Donc, p o u r
tout vecteur f ÇH l’espace engendré par les vecteurs serait de dimension N .
Donc, l’opérateur A ne peut pas posséder de vecteur cyclique.
787. Utiliser le fait que carré et intervalle fermé borné sont isomorphes comme espaces
mesurés.
788. Tout opérateur de L 2([a , b ] t /i) commutant avec la multiplication par a* est un
opérateur de multiplication par une fonction de a .
§2) INDICATIONS 309

789. Utiliser le théorème de réduction d’un opérateur A à la multiplication par une


fonction û(x) dans l’espace L 2(X , fi). Montrer que l’ensemble des x € X tels que û(x) £ a ( A )
est de mesure nulle. Donc, pour presque tous les x £ X on a |/(û(;t))| =s£ sup /(/).
t £ a(A)
790. Seulement a). Dans b), la multiplicité est égale à 2 (voir exercice 785), dans c),
elle est infinie (c’est-à-dire qu’il est impossible de décomposer H en une somme d’un
nombre fini de sous-espaces cycliques).
791. Passer aux transformées de Fourier. La condition d’hermicité est : S ( f ) : / ( A )
est une fonction réelle (ou f ( x ) = / ( —*)).
792. Non, puisque /(A) 0 pour a->oo.
793. a) f ( g ) = f ( —g ) ;
b) \ / ( x ) \ = 1 (ce qui n’est possible que si le groupe G est compact et G discret) ;
c) G doit être compact.
794. Utiliser l’exercice 573b).
795. Passer à la transformée de Fourier. Réponse : o ( A ) = [ —4 ; 0].
796. Effectuer une transformation de Fourier.
797. Se servir de la relation r^J^)-1- = r j 9 qui est valable pour tout opérateur A et
est équivalente à la définition de A*.
798. a) Par définition de la projection on a
IU II2 = \ \ y \ \ 2+ \ \ A y \ \ 2+ \ \ A z \ \ 2+ \ \ z \ \ 2,

d’où 11*11^1, ||C||«*s1.


b) L’égalité x©0 = ( y O A y ) + ( —A z @ z ) entraîne x = y —A z , z — —A y . En se
rappelant quejy = B x , z = C x , on obtient x = B x —A C x , C x = —A B x ou 1 = B —A C ,
C = —A B .
D’oùl = B + A 2B, c’est-à-dire que (1 + A 2) B = 1.
799. a) eiaA : /(* ) f ( x + a) (opérateur de translation),

b) —n~ — : f (x) -► ~ (opérateur aux différences finies),

c) ^ a-.- : /(* ) — 2Ô J ày, a > 0.


R
C
800. e“A2 : / ( x ) - -± — e la f ( y ) dy.
2\/n a J

e hd!dy- l
801. Ah
h
802. Montrer que A est un opérateur de convolution sur le groupe des nombres
positifs muni de la multiplication. Effectuer le changement
x = e\ y — e s, f ( x ) = e ~ tl2(p(t).

71
Réponse : l’opérateur de multiplication par ^ e h t / i ) , o ( A ) = [0, 7z]
ch 27i2A
(voir indication de l’exercice 668f).
803. La transformation de Fourier envoie A dans l’opérateur de multiplication par la
fonction tf(A, ^u) = I 0(2 tiqR ), où q = ' \/X 2+ { i 2 et I 0(z) est une fonction de Bessel (voir
exercice 710).
804. L’image de A par la transformation de Fourier est un opérateur de multiplica­
tion par la fonction
sin 2zi qR
a ( A, //, v)
2 tiqR ’
310 THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS [CH. 5

OÙ£ = \/A2-f- ^ + V2.


/ (1) + /(/) + / ( - ! ) + /( - 1)
805./( F ) : ? ( * ) - — — <?(*) +
4
/ ( l ) - //(O - / ( - 1)+/ / ( - Q /( i) - / ( 0 + / ( - D - / ( - 0
+' ç>(-*)+
4 4
/ ( ! ) + / / (0 - / ( - ! ) - / / ( - Z)
4
2. Théorème spectral.
806. a) Soit w(t) le module de continuité de la fonction / (c’est-à-dire que
I/(* ) —f i y ) | w ( \ x —y I)). Prouver la majoration
11S ( f t T> *) - S ( f 9 T, rj) 11 ^ w (ô (T )).
b) Utiliser le fait que la somme intégrale S ( f y T y £) est confondue avec l’intégrale de
Lebesgue de la fonction en escalier

807. Pour prouver les propriétés a), c) et d), se servir de la relation

( j /(*) ^ = J /(*) dlf.,


pour tous les £, r j £ H . Vérifier l’égalité b) pour les fonctions caractéristiques d’abord
et utiliser a) ensuite. Pour prouver e), se servir de b) et de l’exercice 563.
808. a) Se servir de la relation
A'\(£1U£'2) = (AT\£1)n (^ \£ 2).
b) Traitons d’abord le cas où E XC\E2 = 0 . Supposons que A(EJ = a, A(£2) = p.
Comme a, P et cl+ P sont des orthoprojecteurs on a a2 = a, p 2 = /?, (a -f/?)2 = a + p .
D’où acr+pa. = 0. En multipliant cette égalité par a à gauche, à droite et des deux côtés,
on obtient : a/?+a/fa = 0, a/fa-f/3a = 0, 2a/3a = 0. E’où ccP = Poe = 0. Pour prouver 2)
dans le cas général, on se servira des relations
E 1 = (^ n ^ G O E ^ ), E 2 = ( E l fl E 2) U ( E î \ E l).
D’où
KEÙ KEt) = [ K E ^ E J + K E ^ ) ] [ K E ^ E J + K E A E Ù l
La dernière expression est égale à X(Ex fl EJ en vertu de ce qui a été démontré.
809. Oui. Se servir d’une application de H x dans H 2 respectant la mesure (voir exer­
cice 102a)).
810. Oui. Utiliser le fait que la correspondance f -►p ç (E) définit sur H une semi-
norme vérifiant l’identité du parallélogramme.
811. Appliquer la proposition de l’exercice précédent à la mesure fiç représentant la
fonctionnelle/ -►(<?(/)£, £).
812. a) Résulte de la permutabilité de A(E) et de At qui découle, elle, de la construction
de A.
b), c). Considérer la réalisation dans laquelle A est un opérateur de multiplication
par une fonction (comparer avec l’exercice 738).
813. Résulte de 812 c) (et se démontre de façon analogue).
814. Si (A —tf-1)”1 existe, alors \\A£ —a£\\ ^ \ \ ( A -<z*l)“1||“11|£||. Si a est un
point du spectre, utiliser le résultat de l’exercice 813.
815. Utiliser le fait que tout système orthonormal converge faiblement vers 0.
b
INDICATIONS 311

S’assurer par un calcul direct moyennant le changement de variables A (A-f)/e que


0 si t $ la, b].
1/2 si t = a
1 si 1 6 ]a, b[.
817. P rem ièr e m éth o d e : mettre U sous la forme Re U + i Im U. D e u x iè m e m éth o d e :
utiliser les résultats des exercices 769 et 770.
818. Utiliser le résultat de l’exercice 817 et la relation
N
1 y* pour / = 0
e2nikt / € T = R/Z

pour N -*- » ,
N k=1 { pour / * 0

819. a) Pour prouver la multiplicativité se servir de Viden tité d e H ilb ert Rx(A ) •R U{Â) =
RxW-RptLA) et supposer que le contour C parcouru par la variable A contient le
X—jn
contour C ' parcouru par la variable dans l’intégrale

- 4 ^ - / / / 1 W / 2 (/* ) U*) RM) dXdP-


C O

b) Utiliser le fait que l’intégrale est la limite de sommes intégrales de Riemann et


que les sommes intégrales numériques correspondantes convergent vers l’intégrale

k l ™ ’» - ™
C
820. Voir indications des exercices 306 et 787.
821. Considérer d’abord le cas d’un sous-espace cyclique.
822. Réponse : A(£) = S ( f E) 9 où f E est la transformée de Fourier de la fonction
caractéristique de l’ensemble -E et S ( f ) 9 l’opérateur de convolution de /.
271
823. Réponse : A(£) = où f E est la transformée de Fourier de la fonction
S ( f E) 9
1 si —4tt2A2 6 E 9
gM) = 0 si —4 ;r2A2 i E.
824. Réponse : A(£) = S ( f E) 9 où f E est la transformée de Fourier de la fonction
f 1 si —4^2(A2+ /t2) ÇE 9
g A h P) : —4^2(A2+ fi2) { E.
[0 si
825. Réponse : A = —i d / d x .
826. Utiliser le théorème de Stone et la réalisation de U ( t) sous forme d’un opérateur
de multiplication par e lnit dans la somme directe d’espaces de la forme L2(R, p ).
827. Oui. Utiliser l’exercice 817.
828. Vérifier que la fonction f 0(x) = e ~ x^ 2 est fonction propre de l’opérateur A et
que l’opérateur

envoie la fonction propre de A associée à la valeur propre Adans la fonction propre associée
à la valeur propre A+2. Réponse :
A = £ < 2 k + l)P t,
fc=0
où P k est un projecteur sur le sous-espace engendré par la fonction f k = B kf Q.
BIBLIOGRAPHIE PRINCIPALE

1. Ahiezer N., Glazman I. Théorie des opérateurs linéaires dans l’espace hilbertien.
Moscou, 1966 (en russe).
2. Berezine F., Gvichiani A., Gorine E., Kirillov A. Recueil d’exercices d’analyse fonc-
tionelle. M. : MGU, 1977 (en russe).
3. Bourbaki N. Livre VI. Intégration. Mesures, intégration des mesures. Paris, Hermann
et C°.
4. Bourbaki N. Théories spectrales, Paris, 1967.
5. Bourbaki N. Livre I. Théorie des ensembles. Paris, Hermann 1960.
6. Bourbaki N. Livre V. Espaces vectoriels topologiques. Paris, 1955.
7. Chilov G. Analyse mathématique. Deuxième cours spécial. M., « Naouka » 1965.
8. Dunford N., Schwartz J. Linear Operators. General Theory. N.Y., 1958.
9. Dunford N., Schwartz J. Linear Operators. Spectral Theory. N.Y., 1963.
10. Edwards R. Functional Analysis. Theory and Applications. N.Y., 1965.
11. Guelfand I., Chilov G. Les distributions. Editions Dunod. Tome 1. Les distributions,
1962. Tome 2. Espaces fondamentaux, 1964.
12. Guelfand I., Chilov G. Les distributions. Editions Dunod. Tome 3. Théorie des équa­
tions différentielles, 1965.
13. Guelfand I., Vilenkine N. Les distributions. Editions Dunod. Tome 4. Applications
de l’analyse harmonique, 1967.
14. Halmos P. Measure Theory. N.Y., 1950.
15. Hewitt E., Ross K. Abstract Harmonie Analysis. Vol. 1. Heidelberg, 1970.
16. Hewitt E., Ross K. Structure and Analysis for Compact Groups. Analysis of Locally
Compact Abelian Groups. Vol. 2. Heidelberg, 1970.
17. Kantorovitch L., Akilov G. Analyse fonctionnelle. Editions Mir, traduction française,
1981.
18. Kirillov A. Eléments de théorie des représentations. — M., Editions Mir, 1974
(traduction française).
19. Kolmogorov A., Fomine S. Eléments de la théorie des fonctions et de l’analyse fonc­
tionnelle. Editions Mir, Moscou, 1974.
20. Koudriavtsev L. Analyse mathématique. T. 1,2. — M., « Naouka » 1970. (en russe).
21. Maurin K. Metody Przestrzeni Hilberta, Varsovie, 1959.
22. Naymark M. Opérateurs différentiels linéaires, izd. 2. — M.: «Naouka», 1969.
(en russe).
23. Pontriaguine L. Groupes continus, izd. 3. — M., « Naouka », 1977. (en russe).
24. Reede and Saimon. Methods of modem mathematical physics 1. Functional analysis
Academie Press, New York, London, 1972.
25. Reed and Saimon. Methods of modem mathematical physics. 2. Fourier analysis,
self-adjointness. Academie Press, New York, San Francisco, London, 1975.
26. Riesz F., Sz.-Nady B. Leçons d’analyse fonctionnelle. Budapest, 1953.
BIBLIOGRAPHIE 313

27. Rudin W. Principles of Mathematical Analysis. 2nd ed. N.Y., 1964.


28. Rudin W. Functional Analysis, N.Y., 1973.
29. Yosida K. Functional Analysis. Berlin, 1965.
30. Vladimirov V. Distributions en physique mathématique. M. : « Naouka », 1976, (en
russe).
31. Vladimirov V., Mikhaïlov V., Vacharine A., Karimova K., Sidorov Y., Chabounine M.
Recueil d’exercices sur les équations de physique mathématique. — M. : «Naouka »,
1974. (en russe).
BIBLIOGRAPHIE AUXILIAIRE

1*. Alexandrov P. Introduction à la théorie générale des ensembles et des fonctions. M.,
Gostekhizdat, 1948 (en russe).
2*. Banach S. Théorie des opérations linéaires. Warszawa, 1932.
3*. Bourbaki N. Topologie générale. Structures fondamentales.
4*. Bourbaki N. Livre 3. Topologie générale. Utilisation des nombres réels en topologie
générale. Espaces fonctionnels. Fascicules de résultats.
5*. Chilov G., Fan Dik Tin. Intégrale, mesure et dérivée sur les espaces vectoriels. M. :
« Naouka », 1967 (en russe)
6* Day M. Normed Linear Spaces, Berlin West, 1958.
7* Dieudonné J. Fondements de l’analyse moderne, tome I. Eléments d’analyse, tome II.
Gauthier-Vülars, Paris, 1969.
8* Fraenkel A., Bar-Hillel Y. Foundations of Set Theory, Amsterdam, 1958.
9*. Halmos P. Finite-dimensional vector spaces 2d ed. Princeton (NJ.) Van Nostrand,
cop. 1958.
10*. Kelley, John L. General topology New York Van Nostrand 1955.
11*. Lebesgue A. Leçons sur l’intégration et la recherche des fonctions primitives. 2 édi­
tion, Gauthier-Villars, Paris, 1928.
12*. Loomis L. An Introduction to Abstract Harmonie Analysis, Toronto, 1953.
13*. Maslov V. Méthodes opératorielles. M.: «Naouka », 1973. (en russe).
14*. Mikhline S. Leçons sur les équations intégrales. — M.: Fizmatgiz, 1959 (en russe).
15*. Pietsch A. Nukleare lokalkonvexe Râume, Berlin, 1965.
16*. Plesner A. Théorie spectrale des opérateurs linéaires. M., «Naouka», 1965 (en
russe).
17*. Robertson A., Robertson W. Topological Vector Spaces. Cambridge, 1964.
18*. Wiener N. The Fourier intégral and certain of its applications. New York 1959.
19*. Wiener N. Non-Linear Problems in Random Theory, New York, 1958.
20*. Wiener N., Paley R. Fourier transforms in the complex domain 5th. print. Provi­
dence 1964.
INDEX ALPHABÉTIQUE

Algèbre d’ensembles 16 Conoyau 63


- enveloppante 145 Continuité absolue d’une intégrale 37
- de groupe 98 Convergence en mesure 27
- de Lie libre 144 - presque partout 27
- primaire 220 - uniforme 27
- tensorielle 144 Convolution 98
Alternative de Fredholm 69 Corps convexe 172
Angle de sous-espaces 201 - des nombres ^-adiques 142
- de vecteurs 89 Couples conjugués 201
Anneau de parties 16 C-propriétés de Lusine 155
Annihilateur 183, 214 Créateurs 183, 214
Application ergodique 213 Critère de Hausdorff 57
Atome 277 - de Weyl 228
Axiome de choix (Zermelo) 9

Décomposition polaire 202


Base continue 203 —spectrale 135
- de Hamel 263 Diagramme commutatif 12
- topologique dénombrable 188 Diflférentiation fractionnaire 209
Boréliens 17, 149 Dimension approximative 58
Borne supérieure essentielle 29 Distribution 81
Boule unité 42 —à croissance modérée 81
—définie positive 213
—régulière 82
—de support compact 81
Caractère généralisé 210 Domaine naturel de définition 127, 223
- d’un groupe 106 Droite d’Alexandrov 141
Catégorie 11
- duale 14
Charge(s) 21
- absolument continue 40 Ecart entre espaces 201
- complexe 21 Egalité de Parseval 91
- équivalentes 40 Elément(s) idempotent 220
Classes d’éléments conjugués 205 —maximum 9
- d’équivalence 7 —orthogonaux 89
Codimension 49 Ensemble(s) absorbant 42
Coefficients de Fourier 109 —borné 75
Complétion 10 — —inférieurement 8
316 INDEX ALPHABÉTIQUE

Ensemble(s) borné supérieurement 8 Fonction génératrice 109


—compact 57 —de Heaviside 162
—convexe 42 —mesurable 156
—cylindrique 24 —9t-mesurable 25
—d’Egorov 156 —de Mobius 138
—des entiers /sadiques 143 —de première classe de Baire 250
—équilibré 42 —de sauts 162
—équivalents 139 —de Stéklov 212
—filtrant 8 —à support borné 74
—de Lebesgue 26 Fonctionnelle continue linéaire 46
—mesurable 19 —de Minkowski 42
—mesurable-Lebesgue 18 Forme hermitienne 95
—précompact 57 Formule de Newton 305
—résolvant 120 —de Plancherel 113
—de cr-univocité 152 —de sommation de Poisson 116
—triadique de Cantor 179 —de Stone 228
—quotient 7
Enveloppe associative 145
—convexe 170
Equation de la chaleur 218 Graphe d’un opérateur 126
—intégrale de Fredholm 183 Groupe abélien libre 144
Espace antidual 93 - dual 106
—de Banach 46, 50 - libre 144
—de cohomologie 63 - à un paramètre 135
—complémentable 176
—dual 46
—fortement dual 46
—hilbertien 88 Hyperplan 49
—localement convexe 44 —d’appui 172
—métrique complet 10
—métrisable 45
—normable 45
—normé 45 Identité d’Euler 182
—polynormé 44 - de Hilbert 311
—précompact 57 - de Kelly 305
—réflexif 46 - du parallélogramme 89, 199
—séparé 45 - de Sokhotski 193
—vectoriel topologique 43 Image d’un opérateur 62
Extension d’un opérateur 43 Indicatrice de Banach 164
Indice d’un opérateur 63
Inégalité de Bessel 91
- de Cauchy-Bouniakovski 88
Famille centrée 179 - de Hôlder 50
Fermeture d’un opérateur 126 Injections canoniques 145
Foncteur contravariant 13 Intégrale faible 175
—covariant 13 - d’une fonction 28, 134
Fonction de Bessel 209 - de Fourier 109, 111
—borélienne 155 - de Lebesgue-Stieltjes 33
—caractéristique 16 - de Riemann 227
—continue en moyenne 186 - de Riemann-Stieltjes 32
—définie positive 211 Intervalle 42
—de Dirac 82
Fonction de Dirichlet 157
—équi-mesurable 155
—essentiellement bornée 29 Laplacien 218
—d’Euler 139 Lemme de Fatou 36
—faiblement mesurable 175 Limite de Banach 266
INDEX ALPHABÉTIQUE 317

Limite inductive 147 Orthoprojecteur 94


- inférieure 149 Ordre d’une distribution 94
- projective 147 — lexicologique 139
- supérieure 149 Oscillation d’une fonction 33

Majorant 8 Parution de l’unité 189


Matrice(s) bistochastique 180 Pas d’une subdivision 32
- semblables 220 t -perpendiculaire 176
Mesure(s) 17, 19 Phénomène de Gibbs 298
- étrangères 21 Point de densité d’un ensemble 152
- extérieure 18 - de Lebesgue 155
- intérieure 150 Polynôme de Bernoulli 198
- de Lebesgue 22 - d’Hermite 287
- projective 133 - de Laguerre 287
- quasi-invariante 166 - de Legendre 287
- cr-additive 17 - de Tchébychev 287
- spectrale 135 - trigonométrique 207
Minorant 8 Principe de dualité 107
Morphismes 11 - d’interposition 97, 202
- fonctoriels 14 Processus d’orthogonalisation 92
Moyennes de Césaro 297 Produit de convolution 99, 167
- de familles d’objets 145
- scalaire 87
- tensoriel 146
Nombres conjugués 50 - de torsion 146
Norme(s) 42 Projections canoniques 145
- croisées uniformes 53
- d’un opérateur 47
- tensorielles croisées 53
Noyau d’un opérateur 62 Rayon spectral 122
Relation 7
- d’équivalence 7
- d’ordre 8
Objet(s) 11 - - partiel 8
- isomorphes 12 Représentation de l’algèbre C(;c) 228
- répulsif universel 12 Résolvante 119
Opérateur adjoint 47 Réunion disjonctive 16
- auto-adjoint 94
- compact 60
- essentiellement auto-adjoint 127
- fermé 126 Segment 42
Opérateur de Fredholm 63 Semi-anneau 16
- de Hilbert-Schmidt 183, 202 Semi-norme 42
- d’intégration fractionnaire 209 Signe /sadique 143
- linéaire continu 53 Somme directe d’algèbres 220
- du nombre de particules 214 - intégrale 32, 134, 226
- des nombres de remplissage 214 Sous-ensemble extrémal 179
- normal 94 Spectre 120
- partiellement isométrique 202 - essentiel 228
- positif 94 Suite définie positive 213
- régulier 94 - exacte 63
- symétrique 127 —fondamentale 10
- unitaire 94 —généralisée 8
- de Volterra 222 —lentement croissante 111
Orthocomplément 89 Support d’une fonction 74
318 INDEX ALPHABÉTIQUE

Surface mixte 262 Théorème de Radon-Nikodym 40


Système orthonormé 91 - de Riesz 66
— —complet 91 - de Stone 135
—de fonctions de Haar 199 - de Stone-Weierstrass 188
— —de Rademacher 199 - de Tikhonov 295
de Walsh 199 - de Weierstrass 206
- de Zermelo 9
Topologie convexe nucléaire 170
- faible 46, 53
Théorème d’Arzela-Ascoli 60 - *-faible 46
—de Banach 56 - forte 54
—de Banach-Steinhaus 54 - uniforme 54
—des boules contractiles 141 Trace d’un opérateur 203
—de Courant 96 Transformation directe de Fourier 111
—d’Egorov 27 - de Lorentz 286
—ergodique de von Neumann 229 - naturelle des foncteurs 14
—de Fubini 39 - réciproque de Fourier 111
—de Hahn-Banach 47, 49 Transformée de Fourier 108
—de Helly 175, 187
—de Hilbert 96
—de Klein-Milman 59
—de Lebesgue 34 Valeur principale 192
—de Lévi 36 Variation d’une charge 21
—de Lusine 157 - d’une fonction 23
Théorème de Nikolski 65 Variété linéaire 49
—du noyau 194 Vecteur cyclique 129, 213, 219
—de Paley-Wiener 114, 216 Volume mixte 262
NOTATIONS

Les trois chiffres qui suivent chaque symbole renvoient respectivement au chapitre,
paragraphe et numéro de la partie « Théorie » où ce symbole est expliqué.
N, ensemble des entiers naturels ;
Z, ensemble des entiers relatifs ;
Q, ensemble des nombres rationnels ;
R, ensemble des nombres réels;
C, ensemble des nombres complexes.

Espaces
A \ D ) y 3.4.1 espace des fonctions analytiques sur le disque D ;
B(X)y 3.3.2 espace des fonctions bornées sur l’ensemble X ;
C ( X ) , 3.1.4 espace des fonctions continues sur l’ensemble X ;
C r(Q ) (resp. C'{Ù))> 3.3.3 espace desJonctions r fois continûment différentiables
dans Q (resp. continûment prolongeâmes à Q ) ;
7 ) ( û ) = CH°(Q)> 3.3.3 espace des fonctions indéfiniment différentiables à support
borné sur Q ;
D ' ( Q ) , 3.3.4 espace des distributions ;
Ô(Q) = C°°(Q)y 3.3.3 espace des fonctions indéfiniment différentiables sur Q .
£'(. Q), 3.3.4 espace des distributions à support compact ;
( T ( L lt L2), 3.2.3 espace des opérateurs de Fredholm de l’e.v.t. L x dans l’e.v.t. L t ;
H*> 3.4.2 espace antidual ;
H x® H 2y 3.4.1 somme directe d’espaces vectoriels ;
H x® H 2, 3.1.4 produit tensoriel d’espaces vectoriels ;
Lo), 3.2.2 espace des opérateurs compacts de l’e.v.t. L x dans l’e.v.t. L 2 ;
J l ( L Xy L ^ , 3.1.2 espace des applications linéaires continues de l’e.v.t. L x dans l’e.v.t.
L 2 ; End L = £ ( L Xy L 2).
L \ 3.1.2 espace antidual de L ;
L p{Xy fi)y 3.3.1 espace des fonctions sur X de puissance p-ième sommable ;
L 00(Xy fi)y 3.3.1 espace des fonctions essentiellement bornées sur X ;
lp(tiyK)y 3.1.4 espace de dimension n sur un corps Ky muni de la norme ||* ||p ;
320 NOTATIONS

lp{K)y 3.1.4 espace des suites sur un corps K> muni de la norme ||jc||p ;
P ( Z),
4.2.2 espace des suites lentement croissantes ;
P<£(R(w)), 4.1.2 sous-espace de ^(R00) des fonctions ne croissant pas plus vite qu’un
polynôme ;
S ( R(n)), 3.3.3 espace des fonctions indéfiniment différentiables et rapidement décrois­
santes à l’infini ;
5/(R(m)), 3.3.4 espace des distributions à croissance modérée ;
V[a, b], 2.1.3 espace des fonctions à variation bornée sur l’intervalle [#, b].

Convergences
A n => A y A = //-lim A n, 3.2.1 convergence uniforme des opérateurs ;
A n -*■ Ay A = 5-lim A ny 3.2.1 convergence forte des opérateurs ;
An A y A = w-lim A ny 3.2.1 convergence faible des opérateurs ;
f n =>fy 2.2.2 convergence uniforme des fonctions ;
fn - » /, 2.2.2 convergence presque partout de fonctions ;
fn fy 2.2.2 convergence des fonctions pour la mesure (i .

Opérateurs
A'y 3.1.2 opérateur adjoint de A ;
A *,3.4.2 opérateur adjoint hermitien de A ;
A » 0, 3.4.2 opérateur positif A ;
A 1® A 2y 3.2.3 somme directe des opérateurs A x et A 2 :
B zd Ay 5.1.3 B est l’extension de A ;
coker Ay 3.2.3 conoyau de A ;
D Ay 3.2.3 domaine de définition de l’opérateur A ;
dy 3.3.3 opérateur de dérivation partielle ;
i(A ), 3.2.3 indice de l’opérateur A ;
im Ay 3.2.3 image de l’opérateur A ;
ker A , 3.2.3 noyau de l’opérateur A ;
M ( f ) y 3.3.5 opérateur de multiplication par une fonction / ;
r(A)y 5.1.2 rayon spectral de l’opérateur A ;
r;h(A)y 5.1.1 résolvante de l’opérateur A ;
rang A , 3.2.3 rang de l’opérateur A ;
S( f ) y 4.1.1 opérateur de convolution de la fonction / :
T(a)y 4.1.1 opérateur de translation de a ;
o(A)y 5.1.2 ensemble résolvant de l’opérateur A ;
a(A)y 5.1.2 spectre de l’opérateur A .

Autres notations
A A By 2.1.1 différence symétrique des ensembles A et B ;
A U By 2.1.1 réunion disjonctive d’ensembles ;
B(xy r) (resp. B(x , /*)), 3.1.1 boule ouverte (resp. fermée) dans un espace métrique,
de rayon r et de centre a: ;
NOTATIONS

card y, 2.1.3 nombre d’éléments de l’ensemble Y ;


cont ( K l9 K 2), cov ( K lt K 2), 1.3 foncteurs contravariants (resp. covariants)
diam X , 3.2.2 diamètre de l’ensemble X ;
ess sup / 2.3.1 borne supérieure essentielle de/ -
/, 4.2.1 transformée de Fourier de/ ;
/ i X / 2, 3.3.5 produit direct des distributions et f 2 ;
/ i * / 2, 4.1.1 produit de convolution de /j et de / 2 ;
(5, 4.2.1 groupe dual de G ;
K [ G ], 4.1.1 algèbre de groupe ;
$°, 1.3 catégorie duale de $ ;
L ( S y ia), 2.1.2 famille des ensembles /i-mesurables ;
Mor (A , B), Ob (K ), 1.3 morphismes et objets de la catégorie & ;
'P (X ), 2.1.1 ensembles des parties de X ;
Q a ( X \ 3.4.2 forme (quadratique) hermitienne associée à l’opérateur A ;
R (S ), 2.1.1 anneau engendré par la famille d’ensembles S ;
R a( S ), 2.1.1 (7-anneau engendré par la famille d’ensembles S ;
supp <py 3.3.3 support de la fonction y ;
T(/,), 4.1.1 tore de dimension n ;
Var\ f y 2.1.3 variation de la fonction /su r l’intervalle [a, b ] ;
X ± y 3.2.3 orthocomplément de X ;
x J_ y y 3.4.1 le vecteur x est orthogonal au vecteur y ;
ô(x)y 3.3.4 la fonction de Dirac (ou la fonction delta) ;
<56(;t), 3.3.5 la fonction de Dirac translatée ;
ôUy 3.2.3 symbole de Kronecker ;
ju(A)y 2.1.2 mesure de l’ensemble A ;
ju,*(A)y 2.1.2 mesure supérieure de l’ensemble A ;
v(A)y 2.1.2 charge ;
| v | (A ) y 2.1.2 variation de la charge ;
4.1.2 f { x ) = < f i - x ) ;
y , , 2.1.1 fonction caractéristique de l’ensemble A .
TABLE DES MATIÈRES

Avant-propos.............................................................................................................. 5
Chapitre premier. ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES ENSEMBLES ET DE TOPO­
LOGIE .......................................................................................... 7

| 1. Relations. Axiomes de choix et lemme de Zorn................................................. 7


Théorie (7). Exercices (137). Indications (231)
§ 2. Complétions......................................................................................................... 10
Théorie (10). Exercices (141). Indications (234)
§ 3. Catégories et foncteurs........................................................................................ 11
Théorie (11). Exercices (144). Indications (237)

Chapitre 2. THÉORIE DE LA MESURE ET DE L’INTÉGRALE........................ 16


§ 1. Théorie de la mesure .......................................................................................... 16
1. Algèbre d’ensembles ..................................................................................... 16
Théorie (16). Exercices (148). Indications (240)
2. Prolongement de la mesure ......................................................................... 17
Théorie (17). Exercices (150). Indications (242)
3. Constructions de mesures ............................................................................. 21
Théorie (21). Exercices (152). Indications (245)
§ 2. Fonctions mesurables .......................................................................................... 25
1. Propriétés des fonctions mesurables ............................................................. 25
Théorie (25). Exercices (154). Indications (247)
2. Convergences des fonctions mesurables ......................................................... 26
Théorie (26). Exercices (156). Indications (249)
§ 3. Intégrale................................................................................................................. 28
1. L’intégrale de Lebesgue................................................................................... 28
Théorie (28). Exercices (158). Indications (250)
2. Fonctions à variation bornée et intégrale de Lebesgue-Stieltjes........................ 32
Théorie (32). Exercices (161). Indications (254)
3. Propriétés de l’intégrale de Lebesgue.............................................................. 34
Théorie (34). Exercices (164). Indications (257)

Chapitre 3. ESPACES VECTORIELS TOPOLOGIQUES ET OPÉRATEURS


LINÉAIRES............................................................................................ 42
§ 1. Théorie générale................................................................................................... 42
1. Topologie, convexité et semi-normes............................................................ 42
Théorie (42). Exercices (169). Indications (261)
TABLE DES MATIÈRES 323

2. Espaces duals.................................................................................................... 45
Théorie (45). Exercices (171). Indications (263)
3. Théorème de Hahn-Banach.............................................................................. 47
Théorie (47). Exercices (173). Indications (265)
4. Espaces de Banach ........................................................................................... 50
Théorie (50). Exercices (175). Indications (267)
§ 2. Opérateurs linéaires.............................................................................................. 53
1. Espace des opérateurs linéaires........................................................................ 53
Théorie (53). Exercices (177). Indications (269)
2. Ensembles et opérateurscompacts.................................................................... 57
Théorie (57). Exercices (179). Indications (271)
3. Théorie des opérateurs de Fredholm ............................................................. 62
Théorie (62). Exercices (181). Indications (273)
§ 3. Espaces fonctionnels et distributions .................................................................. 70
1. Espaces des fonctions intégrables.................................................................... 70
Théorie (70). Exercices (184). Indications (274)
2. Espaces des fonctions continues .................................................................... 71
Théorie (71). Exercices (186). Indications (277)
3. Espaces des fonctions lisses............................................................................. 73
Théorie (73). Exercices (189). Indications (281)
4. Distributions ................................................................................................... 81
Théorie (81). Exercices (192). Indications (283)
5. Opérations sur les distributions ...................................................................... 84
Théorie (84). Exercices (194). Indications (284)
§ 4. Espaces hilbertiens................................................................................................ 87
1. Géométrie de l’espace hilbertien...................................................................... 87
Théorie (87). Exercices (197). Indications (286)
2. Opérateurs dans l’espace hilbertien ........................................................... 93
Théorie (93). Exercices (200). Indications (288)

Chapitre 4. TRANSFORMATION DE FOURIER ET ÉLÉMENTS D’ANALYSE


HARMONIQUE..................................................................................... 98
§ 1. Produits de convolution sur un groupecommutatif.............................................. 98
1. Produits de convolution des fonctions debase ............................................... 98
Théorie (98). Exercices (205). Indications (292)
2. Convolution de distributions............................................................................ 102
Théorie (102). Exercices (207). Indications (293)
§ 2. Transformation de Fourier................................................................................... 106
1. Caractères d’un groupe commutatif................................................................. 106
Théorie (106). Exercices (210). Indications (295)
2. Séries de Fourier.............................................................................................. 110
Théorie (110). Exercices (212). Indications (296)
3. Intégrale de Fourier......................................................................................... 111
Théorie (111). Exercices (214). Indications (299)
4. Transformation de Fourier des distributions .................................................. 115
Théorie (115). Exercices (216). Indications (303)

Chapitre 5. THÉORIE SPECTRALE DES OPÉRATEURS ................................... 118


§ 1. Calcul fonctionnel ................................................................................................ 118
1. Fonctions opératorielles dans un espace de dimension finie.............................. 118
Théorie (118). Exercices (219). Indications (305)
2. Fonctions d’opérateur auto-adjoint borné ...................................................... 120
Théorie (120). Exercices (221). Indications (306)
3. Opérateurs auto-adjoints non bornés ........................................................... 126
Théorie (126). Exercices (223). Indications (307)
21*
324 TABLE DES MATIÈRES

§ 2. Décomposition spectrale des opérateurs.............................................................. 129


1. Réduction d’un opérateur à la multiplication par une fonction ...................... 129
Théorie (129). Exercices (224). Indications (308)
2. Théorème spectral............................................................................................ 133
Théorie (133). Exercices (226). Indications (310)
Bibliographie principale ............................................................................... 312
Bibliographie auxiliaire ............................................................................... 314
Index alphabétique ...................................................................................... 315
Notations ....................................................................................................... 319

Vous aimerez peut-être aussi