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KyJIHKOB
ALGÈBRE
ET THÉORIE DES NOMBRES
ÉLÉMENTS DE LOGIQUE
V F
F V
E x e m p l e . L’assertion « il est faux que 5 est un nombre pair »,
dont la valeur est V, est la négation de la fausse assertion « 5 est un
nombre pair ».
A l’aide de l’opération de conjonction on forme à partir de deux
assertions une assertion complexe notée A / \ B. Par définition,
l ’assertion A A B est vraie si et seulement si les deux assertions
A et B sont vraies. Les assertions A et B sont respectivement appe
lées premier et second membres de la conjonction A A La notation
«A A B » se lit « A et B ». La table de vérité de la conjonction est
de la forme
A B AAB
V V V
V F F
F V F
F F F
E x e m p l e . L’assertion « 7 est un nombre premier et 6 un
nombre impair » est fausse, comme conjonction de deux assertions
dont l’une est fausse.
On appelle disjonction de deux assertions A et B l ’assertion notée
A V Æ, vraie si et seulement si une seule des assertions A et B
est vraie. Respectivement, l’assertion A V B est fausse si et seule
ment si A et B sont tous les deux faux. Les assertions A et B sont
de même appelées premier et second membres de la disjonction A \y B.
On lit la notation A V B « A ou bien B ». La conjonction « ou »
a dans ce cas un sens non exclusif, puisque l’assertion A V B est vraie
si les deux membres sont vrais. La disjonction peut se présenter
sous forme de table de vérité suivante :
A B I A\ JB
V V V
V F V
F V V
F F F
§ 1] LOGIQUE DES ASSERTIONS 9»
V V V
V F F
F V V
F F V
Remarquons qu’entre la prémisse et la conclusion il peut ne pas
exister de relation de cause à effet, toutefois, ce fait n ’entérine pas
la vérité ou la fausseté de l ’implication. Par exemple, l ’assertion
« si 5 est un nombre premier, la bissectrice d’un triangle isocèle est
une médiane » est vraie bien que selon le sens commun la seconde-
assertion ne découle pas de la première. Sera également vraie l’as
sertion « si 2 + 2 = 5, alors 6 + 3 = 9», car sa conclusion est
vraie. Avec cette définition si la conclusion est vraie, l’implication
sera vraie quelle que soit la valeur de vérité de la prémisse. Au cas
où la prémisse est fausse, l’implication sera vraie indépendamment
de la valeur de vérité de la conclusion. Cette circonstance s’énonce
sommairement ainsi : « la vérité peut provenir de tout », « tout peut
provenir d’une assertion fausse ».
L’assertion notée A fi, vraie si et seulement si A et fi ont
la même valeur de vérité, est appelée équivalence. L’assertion A +-+B~
se lit « A si et seulement si fi » ou « A est équivalent à fi » ou encore
« A est une condition nécessaire et suffisante pour que fi ait lieu ».
La table de vérité pour l’équivalence est de la forme
A B A B
V V V
V F F
F V F
F F V
V V V V V V V
V V F V F F V
V F V F V V V
V F F F V F V
F V V V V V V
F V F V F V V
F F V V V V V
F F F V V V V
Notons qu’en vertu des lois d’associativité il est possible de sup
primer les parenthèses encadrant le groupe de membres formés de
conjonctions et disjonctions polynomiales. A partir de la loi de la
double négation il découle, si besoin est, qu’une suite successive de
deux signes « ~\ » ou plus est toujours évitable.
Exercices
1. Construire la table de vérité pour chacune des formules
q
(a) p “1 P V q; (c) r (r -*» q);
(b) p —► | (q A r); (d) (p A q) -*• (s A “1 « P V s).
2. Que peut-on dire de la valeur « vrai » de l’assertion “I A A B A \J B
si la valeur de l’assertion A -►B est qualifiée « faux »?
§2] DEDUCTION LOGIQUE 15
§ 2. Déduction logique
Définitions principales. Soient A u . . A m, B les formules de la
logique des assertions.
D éfinition. La formule B est appelée déduction logique des for
mules A ly . . ., A m si avec un choix quelconque des valeurs de vérité
des atomes, entrant dans les formules A ly . . ., A my B, la formule B
acquiert la valeur « vrai » chaque fois où chacune des formules
A u . . ., A m est vraie.
La notation
^1» • • •» Am É—B
signifie que la formule B est la déduction logique des formules
A ly . . -, A m (Al7 . . ., A m entraînant logiquement B).
En recourant aux tables de vérité on dira que la formule B est
la déduction logique des formules A ly • . A m si dans les tables
construites suivant la suite des atomes ply • . -, pn» entrant dans
A ly • • ., A m, J9, la formule B possède la valeur «v rai» sur toutes
les lignes où, simultanément. A u - . ., prennent la valeur « vrai ».
Autrement dit, la collection des jeux de valeurs d’atomes pour les-
16 ELEMENTS DE LOGIQUE [CH. I
de (a),
■di A • • • A -dm t B si et seulement si fcAj A • • • A A m-+~B.
Par conséquent, Ax, . . A m t B si et seulement si t A l A • • •
- • • A A m -+B. □
E x e m p l e . (A - r B), (B C) t= (A C), vu que la formule
(A —*■B) A (B -*• C) (A -*■ C) est une tautologie.
Theorême 2.3. Ax, . . ., Am, B t= C si et seulement si A u . . .
. . ., A m t= B-*- C.
D é m o n s t r a t i o n . Supposons que Ax, . . ., Am, B t C
et montrons alors que Ax, . . ., i4m t= B-*-C . Admettons qu’il
existe une distribution des valeurs de vérité des atomes entrant dans
les formules A „ . . ., Am, B, C pour laquelle les formules A ,,. . . , i l m
ont pour valeur V, tandis que la formule B C est F. Pour cette
même distribution des valeurs d’atomes les formules Ax, . . ., Am,
B prendraient simultanément la valeur V, tandis que la formule C
serait fausse. Donc, il n’existe pas de telle distribution des valeurs
de vérité d’atomes. Par suite, si A,, . . ., Am, B t: C, on a Ax, . . .
. . ., A m t= B — C.
Supposons maintenant que Ax, . . ., A m B C et montrons
que At, . . ., A m, B fc= C. Admettons qu’il existe une distribution
des valeurs de vérité d’atomes entrant dans les formules Ax, . . ., A m,
B, C pour laquelle les formules Ax, . . ., A m, B ont la valeur V,
tandis que les formules C sont fausses. Avec une distribution identi
que des valeurs de vérité d’atomes les formules Ax, . . ., A m prendrai
ent la valeur V et la formule B-*- C la valeur F, ce qui est en contra
diction avec l’hypothèse. Par conséquent, il n’existe pas de telle
distribution de valeurs de vérité pour les atomes. Par suite, si Ax, . . .
• . ., Ajn t B —^ C, on a Ax, . . Am, B t—C» Q
Corollaire 2.4. A, B t= C si et seulement si t=A (B C).
Sous une forme plus générale : Ax, A „ . . Am t= B si et seulement
si fcA i —*• (A2 —*■(. . . (Am —►B) . . .)).
Pour esquisser la démonstration il suffit d’appliquer plusieurs
fois le théorème 2.3.
Il s’ensuit du théorème 2.3 qu’aux équivalences tautologiques
mentionnées au théorème 1.3 correspondent les équivalences logiques
suivantes :
A = A;
A A A s A;
AV A s A;
AA B s BA A;
A \/ B s B V A\
A A
>{ B A C ) s {AAB)AC-,
A V (B V C) s (A V B) \ / C ;
2 -0 1 7 6 2
18 ELEMENTS DE LOGIQUE [CH. I
a a ( B V C ) — (a a b ) V ( a a c );
AV(BAC)=[A\/B)A(A\/C);
"1 1 A = A;
( A~~B) = ( B ~ A ) ;
(A + B) = n B + - ] A ) ;
-](A\/B)=-\AA1B;
-\(AAB)^-]AV1B;
(A~B) — (-\A ~ -)B )i
A -+ (B -+ C ) = B ^ ( A - + C ) ;
A -* -B = ~\ A V B ;
^ 5 = n ( ^ A l 5 ) ;
A V B s ~] A-*~B;
AVB^-\(~\AA1B);
AABm*-[(A+-\B)i
A A B = m A V lB ) ;
(A+-~B) = (A-+B) A ( B - * A ) .
Schémas déductifs. Les démonstrations de telles ou telles af
firmations mathématiques s'esquissent sur la base de règles détermi
nées dont l'essence est traduite par des implications tautologiques de
la logique des assertions. Elles donnent une image schématique de
la marche de la démonstration, aussi les appelle-t-on schémas déductifs
ou règles des démonstrations (voir, par exemple, plus bas règle de
détachement, règle de contraposition, etc.). Donnons les règles cor
respondant aux 15 premières implications tautologiques du théorè
me 1.3:
A, A-*-B B règle de détachement;
A , B t= A A B règle d'inclusion de la conjonc
tion ;
aab x ^ a ) règles d’élimination de la con
a a b ^ b } jonction
a ^ a v b ) règles d’inclusion de la disjonc
BtzA V B J tion ;
A \ / B , *"!] B ^ A règle d ’élimination de la dis
jonction ;
A * H A règle d ’inclusion de la double
négation ;
'IIA^A règle d ’élimination de la double
négation ;
5 2] DEDUCTION LOGIQUE 19
n A-+ n b
A
règle de démonstration a contrario ;
A -+ B
B -* C
A -+ C
règle du syllogisme ;
A -+ C
B -+ C
A \J B -+ C
démonstration par analyse des cas.
Démonstration indirecte (démonstration a contrario). La col
lection des formules A ly . . ., A m de la logique des assertions est dite*
contradictoire si, pour une distribution quelconque des valeurs de
vérité d’atomes qui les composent, une au moins des formules A l f . . .
* . A m acquiert la valeur F. On voit sans peine que la collection
des formules A x, . . A m est contradictoire si et seulement si la
formule A 1 A • • • A A m est une contradiction, c’est-à-dire est une
formule toujours fausse.
Théorème 2.5. Si de la collection des formules A u . . ., A m il
s'ensuit logiquement une contradiction, cette collection des formules est
alors une contradiction.
D é m o n s t r a t i o n . Posons que A u . . ., A m F, où F
est une formule toujours fausse. Alors, selon le théorème 2.3,
J—Ai / \ . . . / \ Am— F .
En vertu de la table de vérité de l’implication, on en déduit que la
formule A x A • • • A A m est toujours fausse. Donc, la collection
des formules À l9 . . ., A m est une contradiction. □
Les formules toujours fausses (les contradictions) jouent un rôle
essentiel dans la méthode de démonstration indirecte appelée égale
ment méthode de démonstration a contrario. Les démonstrations de
ce type se basent sur le théorème suivant.
Théorème 2.6. Si des formules A l9 . . ., A m, “|B s'ensuit logique-
ment une contradiction, on a alors À l9 . . ., A m B.
D é m o n s t r a t i o n . Posons A ly . . ., A m, “~|2? fc= F, où F
est une contradiction. Alors, selon le théorème 2.5, la collection des
formules A ly . . ., A m9 ^2? est contradictoire. Donc, si pour une
distribution quelconque des valeurs de vérité d’atomes composant
lesfformules A 19 . . ., A m9 “ |2? toutes les formules A l9 . . ., A m
prennent la valeur V, on obtiendra pour la formule la valeur F
et, partant, B sera qualifié V. Donc, A u . . ., A m fc= B. □
Ainsi, s’il faut démontrer qu’une certaine assertion 2? est logi
quement impliquée par des prémisses données, on adjoint ~] B à ces
prémisses et l ’on montre qiie de ces prémisses s’ensuit une contra-
§2] DÉDUCTION LOGIQUE 2Î
Exercices
1. Montrer que sont fondés les schémas déductifs suivants:
A -*■ ~| B . A B, A C
(a) b n a ' (i)
A BAC
j4, A ■«-* B A (B C)
(b) B (3) (A B) (A C) ;
A~+ B A C
(c) (k)
(B -*■ C) -*■ (A -*■ C) ; AAB C ’
A B, B ++ C A (B C) .
(d) (l )
A ~ C A AB C *
A +-> B t C ++ D "I A .
(e) (m)
A v C ++ B y C A B ’
A ■*-*■ B %C ‘*~+ D A i» B, H B
(f) A A C ** B A O
(n )
-\A
A -*• B, C -*■ D
(g) A\ J Cy B V D (o )
A B
A By C D A ( B ~»C) .
(h) AA C BA D (P) B (A C) *
A (B C)
a n e "I B) *
2. Démontrer que pour toute formule de la logique des assertions il exista
une formule d'équivalence logique construite seulement à l'aide de l'un des
22 ÉLÉMENTS DE LOGIQUE [CH. I
§ 3. Prédicats
Les moyens offerts par la logique des assertions s’avèrent insuffi
sants pour analyser de nombreux raisonnements mathématiques.
Par exemple, la logique des assertions ne permet pas d’établir la
validité du raisonnement suivant: «Tout nombre entier est un
nombre rationnel ; 25 est un nombre entier, donc 25 est un nombre
rationnel ». Car en logique des assertions les assertions simples à
partir desquelles sont construites les assertions complexes sont
stipulées indivisibles. Elles ne sont pas soumises à l ’analyse de la
structure au sens des relations entre les objets et leurs propriétés.
Aussi, s’avère-t-il nécessaire de construire un système logique dont
les règles permettent d’étudier la structure d’assertions considérées
en logique des assertions comme élémentaires. Ce système est la
l o g i q u e d e s p r é d i c a t s dont la logique des assertions
constitue une des parties.
Variables libres. On utilise largement en mathématiques des
notations littérales. Certaines lettres mises en relief dans le texte
désignent des objets quelconques d ’upe certaine classe. Chacune de
ces lettres conserve généralement son individualité, c’est-à-dire
désigne toujours le même objet tout au long d’une certaine partie
du texte. Des lettres différentes peuvent être affectées soit à un
même objet, soit à des objets différents. Les lettres ainsi utilisées
sont appelées variables libres.
On appelle valeurs spécifiées de la variable libre les objets de la
classe déterminée pour la notation desquels on a utilisé cette variable.
C’est ainsi que les valeurs spécifiées de la variable libre peuvent
être des assertions. Une telle variable libre est dénommée proposition-
nelle.
Les valeurs spécifiées de la variable libre peuvent être des nom
bres naturels ou entiers. Une telle variable libre s’appelle alors
respectivement naturelle ou entière.
Si les valeurs spécifiées de la variable libre sont des nombres réels
ou complexes, alors cette variable est appelée respectivement réelle
ou complexe.
§ 3] PREDICATS 23
Exercices
1. Donner des exemples de prédicats P (x, y, z) et R (x, y, z), où x, y, z
sont des variables naturelles, dont l’un est une déduction logique de l*autre.
2. Donner des exemples de prédicats à une, deux et trois places qui soient
identiquement faux, identiquement vrais et réalisables (mais non pas identique
ment vrais).
3. Construire les prédicats A (x) et B (x), où x est une variable entière,
de manière que
(a) les prédicats A (x) et B (x) soient non identiquement vrais, tandis que
A (x) \/ B (x) le soit;
(b) A (x) et B (x) soient des prédicats réalisables, et A (x) A B (*) un
prédicat non réalisable.
§ 4. Quantificateurs
Examinons de nouvelles opérations qui appliquées aux prédicats
ou bien aux assertions fournissent, une fois réalisées, des prédicats
ou des assertions. Ces opérations constituent des expressions d’uni
versalité ou d’existence.
Quantificateur universel. Soit A(x) le prédicat à une variable
libre x . Par l’expression VxA (x) on désignera l ’assertion qui sera
vraie si A (x) acquiert la valeur V pour toutes les valeurs spécifiées
de la variable x, c’est-à-dire si le prédicat A (x) est identiquement
vrai, et la valeur F dans le cas contraire. L’assertion Vx.4 (x) est
ainsi indépendante de x. Le symbole Vx placé à gauche du prédicat
A (x) est appelé quantificateur universel suivant la variable x. Si,
par contre, A est une assertion, MxA est alors une assertion vraie si
et seulement si A est vrai.
Passons maintenant à un prédicat à plusieurs variables libres,
par exemple le prédicat A (x, y, z) de trois variables. Ce prédicat,
après la substitution arbitraire de toutes les variables libres, sauf x,
par leurs valeurs b et c, constitue un prédicat concernant seulement
28 ÉLÉMENTS DE LOGIQUE [CH. I
Exercices
1. Ecrire dans le langage des prédicats les assertions suivantes:
(a) Certains nombres réels sont des nombres rationnels.
(b) Aucun nombre premier n'est un carré exact.
(c) Certains nombres pairs ne se divisent pas par 8.
(d) Tout multiple de 6 se divise par 3.
2. P (x) désigne « x est un nombre premier », Q (x) « x est un nombre pair »r
R (x) «x est un nombre entier », D (x, y) « x divise y ». Formuler en se ser
vant des mots les assertions suivantes notées dans le langage des prédicats.
Distinguer celles qui sont vraies de celles qui sont fausses:
(a) VxP (x) ~1Ç (x) ;
(b) V* (H P (x) — Vy (P (y) -*■ -| D (x,
(c) Vx «? (x) Vy (D (x. y) ^ Q (y)))
(à) Vx3ÿ (R (x) A R (y) - D (x, y));
(e) VÿVx (R (x) A R (y) ^ D (x, y)) ;
(0 3xVj, (R (x) A R (y) — D (x, y)).
3. En se servant des symboles logiques écrire les assertions suivantes r
(a) Les nombres 5 et 12 n'ont pas de communs diviseurs différents de
-f-1 et —1.
(b) Le nombre naturel divisible par 6 est également divisible par 2 et par 3.
(c) Pour tout nombre entier x il existe un nombre entier y vérifiant soit
x = 2yy soit x = 2y + 1.
(d) Tout nombre naturel a un nombre naturel supérieur à lui.
(e) Il existe un nombre naturel minimal.
(f) Le système d'équations i + y = 0 , i + y = l n'admet pas de solution
(système incompatible).
(g) Il n'existe pas de nombre rationnel x tel que x* — 2 = 0.
(h) Pour tous nombres entiers x et z il existe un nombre entier y tel que
x + y = *.
32 ÉLÉMENTS DE LOGIQUE [CH- I
1(4A 5)^14V 15
3 -0 1 7 6 2
34 ÉLÉMENTS DE LOGIQUE [CH. I
1 ( A V B ) * “ | A A “1 B ;
“ I (A A B) = ~] A V I B.
De façon analogue les formules identiquement vraies de la logique
des assertions constituent la source d’où sont puisées les formules
universelles de la logique des prédicats. Par exemple, à la tautologie
A V ”1 A correspond la formule universelle de la logique des prédi
cats A V "1 A. En effet, en portant des prédicats quelconques dans
toute formule A concrète au lieu des symboles prédicatifs qui la
composent, on obtient un certain prédicat P (xt, . . ., xn). La formu
le A V H A se transforme dans ce cas en prédicat P (xl7 . . xn) V
V "1 P (*i, . . ., x n) qui acquiert la valeur V pour toutes valeurs
spécifiées des variables (en vertu de la loi du tiers exclu de la logique
des assertions).
En raisonnant de même, on est en mesure de valider les autres
formules universelles et équipotences de la logique des prédicats
transférées de la logique des assertions.
Outre les formules universelles et les équipotences de la logique
des prédicats obtenues de la sorte, il existe des formules universelles
et des équipotences spécifiques en rapport avec le recourt aux quanti
ficateurs. On en examinera quelques unes.
Lois de la logique des prédicats. Etudions une série d’équipo
tences jouant un grand rôle en logique des prédicats. On n’esquissera
pas de démonstration rigoureuse. L’équipotence
(1 ) - | (VxA (x)) = 3 x (“ | A (*))
correspond à l ’interprétation habituelle des quantificateurs. Les
assertions « Il est faux que tout objet x satisfait à la condition A (x) »
et « Il existe un objet x qui ne satisfait pas à la condition A (x) »
ont la même signification exprimant l’équipotence (1 ).
L’équipotence
(2) 1 (BxA (x)) = Vx (“ | A (x))
correspond à l ’identification habituelle des assertions « Il est faux
qu’il existe un objet x satisfaisant à la condition A (x) » et « Aucun
objet x ne satisfait à la condition A (x) ».
En appliquant la négation aux deux membres de (1) et (2) et,
compte tenu de la loi de la double négation, on aboutit encore à
deux équipotences
(3) VxA (x) = ~| (3x ~| A (x)) ;
(4) 3xA (x) ~] (Vx “ 1A (x));
§ 5] FORMULES DES PRÉDICATS. LOIS LOGIQUES 35
Exercices
1. Rechercher si les formules suivantes sont universelles (si non le con-
finner par des exemples):
(a) 3xP (x) - V*P(x);
(b) V*P(x) - P (y);
(c) P (y) - VxP(x);
(d) £xQ (x) — Q (y);
(e) Vx=yQ (x, y) -*■ 3?VxQ (x, y)-.
(f) VxVyV=(P(x, y) A P (y, =) - P(x, =));
(g) V*P (x) V VxQ(x) - 3x(P(x) A Q (x));
(h) Vx (P (x) - Q (x)) - 3(xP (x) — 3*Q0
(0 3xP (x) a 3*Q (x) — 3x (P (x) A Q (x));
(j) Vx (P (x) v Q (x)) — VxP (x) v VxQ (x).
2. Montrer le bien-fondé de Tuniversalité des formules suivantes :
(a) VxP (x) V VxQ (x) - Vx (P (x) V Q (x));
(b) 3x (P (x) a Q (x)) - 3xP (x) A 3xQ (x);
(c) V* (P (x) Q (x)) (VxP(x) V*Q (*));
(d) Vx(P(x) «• Q(x)) -H. (VxP(x) — V*Q (x));
(e) Vx (P (x) Q (x)) — QxP (x) 3*Q (*))'•
(0 VxQ(x) - 3xQ (x);
(g) VxP(x) — P (y);
(h) Q (y) 3*Q (x);
(0 "i “i VxP (x, y) -*• V*P (*. y);
(i) VxV yP (x, y) ■*-*■ Vy VxP (x, y);
(k) 3x 3yR (x, y) ** 3y 3xR (x, y);
(D 3xP (x) A £xQ (x) ~ 3x 3y (P (x) A Q (y));
(m) V*R (x) v VxQ (x) Vx Vy (P (x) v Q (y));
(n) VxQ (x, :) — VyQ (y. x);
(o) 3xP(x, s) « 3yP(y, 2);
(P) V* ~1 P (*) V V*Q (x) 3xP (x) -*■ VxQ (x)
(r) 3x (P (x) Q (x)) «-*■ VxP (x) 3*Q(x).
CHAPITRE II
ENSEMBLES ET RELATIONS
§ 1. Ensembles
Notion d’ensemble. La notion d’ensemble est l’une des plus
importantes en mathématiques. On entend sous le terme ensemble
une collection d’objets (articles matériels ou notions abstraites)
considérée comme un tout. On peut, par exemple, parler de l’ensemble
de tous les nombres naturels, de l’ensemble de lettres d’une page,
de l’ensemble de racines d’une équation donnée, etc. Les objets
composant un ensemble sont appelés éléments. La notion d ’ensemble
est considérée comme intuitive, primaire, c’est-à-dire ne pouvant
être réduite à d’autres notions.
Les affirmations « L’objet a est un élément de l’ensemble A »,
« L’objet a appartient à l’ensemble A » dont la signification est la
même peuvent s’écrire de façon compacte sous la forme a £ A.
Si l’élément a n’appartient pas à l’ensemble A , on écrit a $ A .
Le symbole Ç est appelé signe <Tappartenance.
D éfinition . Deux ensembles A et B sont dits égaux et l’on écrit
A = B si A et B contiennent les mêmes éléments.
Ainsi, les ensembles A et B sont égaux si pour tout x x 6 A si et
seulement si x Ç B. Par suite, la démonstration de l’égalité de deux
ensembles donnés A et B revient habituellement à la démonstration
de deux affirmations : 1) pour tout x si x Ç A, x Ç B ; 2) pour tout x
si x £ B, x 6 A.
On désigne fréquemment un ensemble par ses éléments mis entre
accolades. C’est ainsi, par exemple, que l’ensemble composé d’élé
ments a, 6 , c est noté {a, 6 , c}. L’ensemble composé d’éléments
a,, a2, . . ., an est désigné par {a,, a2, . . ., an).
Les ensembles {1, 2, 3} et {3, 1, 2, 1} sont égaux, car chaque
élément du premier ensemble appartient au second ensemble et
réciproquement. Ils sont tous deux composés de trois éléments.
On se sert habituellement de la notation {1 , 2, 3}.
Un ensemble peut être composé d’un seul élément. Il faut distin
guer l’élément a de l’ensemble {a} ne contenant qu’un seul élé
ment a, car on admet l ’existence d’ensembles dont les éléments
constituent eux-mêmes des ensembles. Par exemple, l’ensemble
38 ensembles et relations [ch. n
Fig. 4 Fig. 5
L’ensemble universel U est figuré par l ’ensemble des points d’un
certain rectangle. Le complémentaire A' de l ’ensemble A jusqu’à U
Fig. 6 Fig. 7
est la partie hachurée du rectangle (fig. 6 ) se trouvant à l’extérieur
du cercle-image de l'ensemble A. L’égalité A \ ^ B = A fl B' est
illustrée sur la figure 7.
44 ensembles et relations [ch. n
Exercices
1. Démontrer les identités suivantes:
(a) = ^ fl B ' ;
(b) = A f| B ;
(c) B U ( A f l ) = ^ U 5 ;
(d) B n ( iiM > ) = 0 ;
(e) A\{B UO = n (^ \ c ) ;
(f) A \ ( B n C) = ( A \ B ) U ( A \ C ) .
Représenter ces identités au moyen des diagrammes d’Euler-Venn.
2. Montrer par des exemples que les formules suivantes ne sont pas tou
jours vraies:
(a) (A U B)\^B = A ; (b) ( A \ B ) U B = A.
3. Démontrer les affirmations suivantes:
(a) B <= A -*■(A\B) UB = A ;
(b) A <=B**A f)B = A;
(c) A c B A UB = A;
(d) A n B = 0 — (A UB) \B =
(e) A c B — A\Cc=B\C;
(D A c B -t-A [)C c=B (]C-,
(g) A a B -*■A U C c B U C ;
(b) B c A A C — A \ B A = B U C;
0) A q£ B A b n C = 0 — A U C Çt B U C\
00 C = A \ B -+B fl C = 0 ;
a) A Çt 0 ;
(m) B []C = 0 A A (1 C # 0 - h J4 \ S # 0 ;
(n) A c c - f -1 u (b n c) = M u b ) n e .
Illustrer ces affirmations au moyen des diagrammes d’Euler-Venn.
4. Démontrer les équipotences suivantes:
(a) A UB = 0 zsA = 0 A B --= 0
(b) A \ B == A a B v 4 = B ;
(c) A UB = A \ B = 0;
(d) A \ B == ^ n Æ™ -4 = 0 ;
(e) A UB c :C « « ^ c :C A B <= C;
(0 C a A Ç\B ma C cz A A c c B\
(g) A d B UC waA\B cz C;\
(b) a n B = A UB imA = B;
(i) A d B œ C bmA u b = b n C.
5. Soient A et B des ensembles finis. Démontrer que n (A f| B) = n (4) +
+ n (B) — n (A fl B )f où n (M) est le nombre d’éléments ae l ’ensemble M.
6. Démontrer que l ’ensemble composé de n éléments possède 2n sous-
ensembles différents.
7. Montrer que pour m < n l ’ensemble composé de n éléments possède
----- —---- sous-ensembles différents à m éléments (où m! = 1 -2 . . . m).
(n —m)!(m!)
§ 2] RELATIONS BINAIRES 45
II
P
O
X
II
T on a:
<1) ( R o S ) o T > = R o ( S o T).
D é m o n s t r a t i o n . Pour tous x et y on a
x (R o S) o Ty 3z (xTz / \ zR o Sy)
3z3t (xTz A zSt A tRy)
3t3z (xTz A zSt A tRy)
31 [3z (xTz A zSt) A tR y1
« 3* IxS o Tt a tRy]
xR o (S o T) y.
Par conséquent, l ’égalité (1) est vraie pour toutes relations binaires
/?, S et T. □
T héorème 2.3. Pour toutes relations binaires R et S (R ©S)w =
= ©/ r .
D é m o n s tjr a t i o n. Pour tous x et y on a
x (R ©S)w y yR o Sx
3z (ySz A zRx)
—- 3 z A zS'-'y)
xS~ o jRwy.
Par conséquent, (R o S)w = ©JRW pour toutes relations binaires
Æ et S. □
Relations /i-aires. La notion généralisée de la relation binaire
est la notion de relation n-aire.
D éfinition . On appelle relation n-aire (n ^ 1) tout ensemble des
cortèges de longueur n (c’est-à-dire un ensemble quelconque de jeux
ordonnés de n objets).
Donc une relation /i-aire est un sous-ensemble quelconque d’un
produit direct de n ensembles.
Une relation à deux places est également appelée relation binaire,
et une relation à trois places relation ternaire. La relation ternaire
est constituée par tout ensemble de triplets ordonnés, c’est-à-dire
tout sous-ensemble du produit direct de trois ensembles.
D éfinition . Soit A n la n-ième puissance d’un ensemble non vide
A , n ^ 1. Tout sous-ensemble de l ’ensemble A n est appelé relation
n-aire sur Vensemble A , et le nombre n le rang de la relation.
En particulier, tout sous-ensemble de l’ensemble A est une rela
tion à une place (singulaire) sur A ; une relation à trois places (ter
naire) sur A est constituée par tout sous-ensemble de l ’ensemble A3,
c’est-à-dire tout ensemble de triplets ordonnés d’éléments de l ’en
semble A.
S 2] RELATIONS BINAIRES 49
a
Fig. 8 Fig. 9
de sens opposés. Dans ce cas les deux arêtes sont remplacées par une
seule munie de deux flèches (fig. 1 0 ).
L ’arête à deux flèches est dite non orientée.
Chaque relation binaire sur un ensemble fini peut être représentée
par un graphe orienté. Inversement, chaque graphe orienté est la
représentation d'une relation binaire sur l'ensemble de ses sommets.
E x e m p l e . La figure 11 représente le graphe de la relation
R = {(a, &>, <6 , c), (d, d>, (e, fl), (e, e)}.
Exercices
1. Montrer que pour tous éléments a, 6, c, d (pas forcément différents)
{a, 6} = {c, d} si et seulement si a = c et b = d ou a = d et b = c.
2. Montrer que pour tous éléments a, b, c, d {{a}, {a, 6}} = {{c}, {c, d}}
si et seulement si a = c et b = d.
R e m a r q u e . En vertu de ce fait, le couple ordonné (a, b) est souvent
défini en théorie des ensembles en tant que l'ensemble {{a}, {a, b}}.
3. Montrer que «a, b), c) = «d, e), /) si et seulement si a = d, b =
c = /.
4. Démontrer que pour tous ensembles A , B, C, D :
(a) Dom (.4 X B) = A ;
(b) Im (A X B) = B ;
(0 (4 R B) X (C nD ) = (.4 X C) n (fi x D);
(d) (A n B ) X c-.= (4 X C) n (B X C) ;
(e) A X (B n C) == (/4 X B) ft(A X C);
(f) (B U C) X i4 == (B X 4 ) U (C X 4 ) ;
(8) (A X B = 0) « = 0 V B = 0 );
(b) ( A \ B ) X C = (j4 X C )\(B X C).
5. Montrer par des exemples que les égalités ci-dessous sont vraies pour
tous ensembles A , B et C :
(a) A X B = B X A;
(b) A X (B X C) = (A X B) X C.
6. Démontrer que pour toutes relations binaires B, 5, T on a:
(a) (Dom (R) = Z) * = (/? = 0 ) = (Im (R) = 0 ) ;
(b) Dom (J?~) = Im (R) ;
(c) Im (J?w ) = Dom (J?w ) ;
(d) ( /? -) - = * ;
(e) (/? o S)** = o Æ—;
(f) Dom (R o 5) c Dom 5 ;
(g) Im (R o 5 ) c Im R .
7. Montrer par un exemple qu'une composition de relations binaires n'est
pas commutative.
§ 3] FONCTIONS 5!
§ 3. Fonctions
Notion de fonction (d'application). Une des notions essentielles
des mathématiques est la notion de fonction.
Définition. On appelle jonction (<application) la relation binaire
/ si pour tous x, y , 2 il s’ensuit de (x. «/> 6 / et (x, z) £ / que y = z.
Autrement dit, la relation / est appelée fonction si pour tout x
du domaine de définition de la relation / il existe un y unique tel
que (x, y) Ç /. Cet élément unique y est noté / (x) et appelé valeur
de la fonction f pour l’argument x. Si (x, y) Ç / on se sert de la nota
tion usuelle y = / (x), ainsi que de la notation
f:x>-+ y.
On appelle domaine de définition de la fonction f l’ensemble
Dom / = {x | 3y ((x, y) Ç /)}.
On appelle domaine des valeurs de la fonction f l’ensemble
Im / = {y | 3x ((x, y) 6 /)}.
Deux fonctions / et g sont dites égales (on écrit f = g) si / et g
sont égaux en tant qu’ensembles, c’est-à-dire pour tousx, y (x, y) Ç /
si et seulement si <x, y) Ç g. Par conséquent, les fonctions f et g
sont égales si et seulement si Dom / = Dom g et / (x) = g (x) pour
chaque x de Dom /.
Les fondions sont également appelées applications. Si la fonction
/ est donnée sur le couple d’ensembles A et B , c'est-à-dire si / cr
ci A X B. on dit que / est l’application de A dans B. Si de plus
A = Dom / et I m / c B, on dit que / est Y application de Vensemble
A dans B et l’on note
/:A B ou A B.
f
Si A = Dom / et B = Im f. on dit que f est Y application de
Vensemble A sur B.
L’ensemble de toutes les applications de A dans B est désigné
par le symbole BA.
On appelle image de Vensemble C par application / l’ensemble
/ ( o = {/(*) i * e c > .
4*
52 ENSEMBLES ET RELATIONS [CH. II
étant équivalente à
(2 ) /(* ) = *.
En vertu de (2) et (1) pour tout x de A , il vient
r U (*)) = * et (T" o /) (x) = x,
soit o f = iA. Ensuite, en vertu de (1 ) et (2) pour tout y de B r
on a
/ (T' (ÿ)) = y et (/ ° f") (y) = ^
soit f o ^ = i B. □
Corollaire 3.17. Si f est une application injective de Vensemble A
sur B , f est une fonction inversible, la fonction est Vinverse de /.
Corollaire 3.18. Si f est une permutation de Vensemble A y/w o/ =
= iA et f o f ~ = iA.
T héorème ' 3.19. application de Vensemble A sur B
inversible à gauche. Toute fonction inverse à gauche de f coïncide avec / w
et est également une inverse à droite de f qui est inversible.
D é m o n s t r a t i o n . Soit cp: B —* A est une fonction inverse
à gauche de /, c’est-à-dire
(1 ) 9 0 / = iA.
Suivant le théorème 3.6 et la proposition 3.8, il vient
(2 ) f o f ~ = i B, iA 0 f " = r , 9 o i B = 9.
En vertu de (2) et (1),
(p = (p o iB = (f o ( / o n = ( ( p o / ) o r = ^ o / w = r î
donc, cp = f~ . En outre, f ©cp = f o / w = i By la fonction cp est
également une inverse à droite de / et, par suite, f est inversible. □
T héorème 3.20. Soit f Vapplication de Vensemble A sur B inversible
à droite. Toute fonction inverse à droite de f coïncide avec et est
également une inverse à gauche de f qui est inversible.
D é m o n s t r a t i o n . Soit h: B —►A est la fonction inverse
à droite de /, c’est-à-dire
(1 ) f o h = i B.
Suivant le théorème 3.6 et la proposition 3.8, on a
(2 ) h o = iA% i B o /i"-" =
En vertu de (2) et (1), il vient
f = f o iA = f o (h o K~) = (J o h) o /iw = i B o Aw = /iw .
Selon le théorème 2.1 de f = s’ensuit h = / ^ . De plus, h o f =
= /w o/ = c’est-à-dire que la fonction h est également une
inverse à gauche de f et, partant, f est inversible. □
58 ENSEMBLES ET RELATIONS [CH. II
Exercices
1. Parmi les relations suivantes lesquelles sont des fonctions? Indiquer
leurs domaines de définition et leurs domaines des valeurs:
et
II
(a) {<*» y) 1 y €N
3
+
(a)
s»
II
(b) / = {(n, n*>| n6 N);
(c) / = { ( * . ÿ> 1 y ÇN et y = •r3}.
9. Pour tous ensembles A y B et C démontrer qu'il existe:
(a) une application injective de l'ensemble A X B sur B X A;
(b) une application injective de l'ensemble (A X B) X C sur A X (B X C).
10. Soit / une application de l'ensemble A dans A. Démontrer que si
/ o / o / = iAy f est une application injective de l'ensemble A sur A.
11. Soit / une application de l'ensemble A dans B. Montrer que si Cy D c B
et C n D = 0 , alors (A) fl (B) = 0 .
12. Démontrer que pour toute fonction / sont satisfaites les relations:
(a) f - (A U B) = / ~ (il) U /w (B) ;
(b) / - (A n b ) = r* (A) n (B) ;
(c) f ~ (A \ B) = f - ( A ) \ J ~ (B) ;
(d) A c z B ^ f - ( A ) c z f - (B).
13. Démontrer que si A c Dom / et B c Im /, on a alors
(a) .4 c / ~ (/ (A )) ; (b) / (/~ (B)) = B.
14. Démontrer que / ( A ) \ j (B) œ f (AXB) pour chaque fonction / et
tous ensembles .4 et B. Si / est une fonction injective, on a f ( A ) \ f (B) =
= / (AXB) pour tous ensembles .4 et B.
15. Soient / une application de l'ensemble A dans B et g une application
de l'ensemble B dans C. Démontrer que:
(a) si l'application g ©/ est injective, / l'est également; (b) si g o / est une
application de -4 sur C, g est une application de B sur C.
16. Démontrer que l'application / : A -►B est une application injective
de l'ensemble >1 sur B si et seulement s'il existe une application g : B A
telle que g o f = iA et f o g = i B.
17. Démontrer que la relation binaire R cz A X B est une application
injective de l'ensemble A sur B si et seulement si J? ° /?w = i s et i?w ° B = iA -
18. Démontrer que la fonction / satisfait à la condition / (.4 f] <5) =
= / (j4 ) f) / (£) pour tous ensembles 4 et 5 si et seulement si la fonction /
est injective.
19. Soient .4 et B des ensembles finis composés de m et n éléments res
pectivement, avec m ^ n. Démontrer qu’il existe n (n — 1) . . . (/t — m + 1)
applications injectives de l'ensemble A dans B.
20. Soient A et B des ensembles finis composés de m et n éléments res
pectivement.
(a) pour quels m et n existe-t-il des applications injectives de l'ensemble
A dans B ?
(b) Combien y a-t-il d'applications de l ’ensemble .4 dans B ?
(c) Combien a-t-on de relations binaires entre les éléments des ensembles
A et B?
§ 4. Relation d'équivalence
Quelques types de relations binaires. D'après certaines proprié
tés importantes on divise les relations binaires en types.
D éfinition . La relation binaire R sur l’ensemble A est réflexive
sur A si pour chaque x de A y on a xRx.
§ 4] RELATION D’ÉQUIVALENCE 61
Exercices
1. Etudier les relations suivantes sous l'angle de la réflexivité, de la non-
réflexivité, de la symétrie, de l'antisymétrie, de la transitivité:
(a) {(x, y) | x, y 6 Z et i < y - ( - l } , où Z est l'ensemble de tons
les entiers;
§*] RELATIONS D'ORDRE 65
§ 5. Relations d’ordre
Relations d’ordre. Soit R une relation binaire sur l’ensemble A.
D éfinition. Une relation binaire R sur l ’ensemble A est appelée
relation d'ordre sur A ou ordre sur A , si elle est transitive et anti
symétrique.
D é f i n i t i o n . Une relation d ’ordre R sur l ’ensemble A est dite non
stricte si elle est réflexive sur A , c’est-à-dire si (x, x> £ R pour tout x
de A.
5 —01762
66 ENSEMBLES ET RELATIONS [CH. II
Tordre R sur A est total, le couple (A, R) est appelé ensemble totale
ment ordonné. Si Tordre R sur A est partiel, alors le couple <-4, R)
est appelé ensemble partiellement ordonné.
D éfinition. Soit <A , -3 > un ensemble ordonné. L’élément a de A
est appelé le plus petit (le plus grand) élément de A si a -3 x (x - 3 a)
pour tout élément x de A différent de a.
Tout ensemble ordonné ne comporte pas plus d ’un plus petit
élément et d’un plus grand élément.
D éfinition. Soit 04, -3 > un ensemble ordonné. L’élément a
est dit minimal (maximal) dans A au cas où est satisfaite la condi
tion : pour tout x de A si x -3 a, x = a (si a -3 x, alors a = x).
Un ensemble ordonné peut comporter plusieurs éléments mini
maux et maximaux.
E x e m p l e . Soit R la relation de divisibilité dans l ’ensemble
N \{ 0 , 1} (N est l ’ensemble des nombres naturels). Dans l ’ensemble
ordonné (N \{ 0, 1}, R) tout nombre premier est un élément minimal.
Dans un ensemble totalement ordonné les notions d ’éléments le
plus petit (le plus grand) et minimal (maximal) coïncident.
D éfinition. Un ensemble ordonné (.A , R) est appelé ensemble
bien ordonné si chaque sous-ensemble non vide de l ’ensemble. A
possède le plus petit élément.
E x e m p l e s . 1 . Si < est la relation banale « inférieur à »
sur l ’ensemble N des nombres naturels, alors (N, < ) est un ensemble
bien ordonné.
2. Soit < la relation banale « inférieur à » sur l ’ensemble R de
tous les nombres réels. Dans ce cas l ’ensemble totalement ordonné
(R, < ) n’est pas un ensemble bien ordonné.
Exercices
1. Démontrer que l'application identique iA de l'ensemble A est une rela
tion d’ordre sur l'ensemble A.
2. Montrer que la relation
R = {<x, y) | x, y £ N (x divise y ou x < y)}
est un ordre total sur l'ensemble N des nombres naturels.
3. Soient A = {1, 2, 3, 4, 5, 6, 7} et
R = {(x, y) \ x, y £ A et (x — y) : 2}.
Montrer que R est une relation d'équivalence sur A .
4. Soient les relations < et < définies sur l'ensemble N des nombres natu
rels de façon banale. Démontrer que < o < ^ < ; ^ o < = < ; ^<>:> =
= N X N.
5. Construire un ordre total sur l'ensemble N X N.
6. Montrer qu'un ensemble fini comportant n éléments peut être totale
ment ordonné par /i! procédés.
7. Montrer que la relation d'inclusion c: ne constitue pas un ordre total
sur la collection P (A) de tous les sous-ensembles de l'ensemble A, si A contient
au moins deux éléments.
5*
68 ENSEMBLES ET RELATIONS [CH. II
A L G Ê B R E S E T S Y STEM ES A L G E B R IQ U E S
§ 1. Opérations binaires
Opérations binaires et n-aires. Soit A un ensemble non vide.
D éfinition. On appelle opération binaire sur l'ensemble A l'appli
cation de l'ensemble A X A dans A.
L ’addition et la multiplication banales des nombres entiers sont
des exemples d ’opérations binaires sur un ensemble d entiers. Soit
P (M) l ’ensemble de tous les sous-ensembles de l ’ensemble M ;
la réunion U et l ’intersection fl sont des exemples d’opérations
binaires sur l ’ensemble P (M). ?
Soit / une opération binaire quelconque sur 1 ensemble A . Si dans
l'application / l ’élément c correspond au couple (a, 6 ), c’est-à-dire
((a, 6 ), c) 6 /, alors, au lieu de
/ (<a, b)) = c ou f (a, 6 ) = c
on écrit également
afb = c ou (a, b) »-►c,
1 élément c étant appelé composition d'éléments a et b.
D éfinition. Soit A n la n-ième puissance de l ’ensemble non vide
A et T i ^ l . L’application de l ’ensemble A n dans A est appelée
n-aire opération sur l'ensemble A , tandis que n est dénommé rang
de l'opération. L’opération à aucune place sur l'ensemble A est appelée
séparation (fixation) d ’un certain élément de l ’ensemble A, le nombre
0 est dénommé rang de l'opération à aucune place.
D éfinition. L’application de l ’ensemble A n dans A est appelée
opération n-aire partielle sur A si le domaine de définition de l ’appli
cation ne coïncide pas avec A n.
Les opérations de rang 0, 1 et 2 sont également appelées à aucune
place, singulaire (unaire) et binaire respectivement. L ’opération
singulaire est aussi dénommée opérateur.
E x e m p l e s . 1. L’application associant à chaque ensemble A
de P (M) son complémentaire M \ A est une opération singulaire
(;unaire) sur un ensemble P (M).
2. Dans le domaine des nombres naturels la soustraction n ’est
pas toujours possible. Donc la soustraction sur un. ensemble de
nombres naturels est une opération binaire partielle.
70 ALGEBRES ET SYSTÈMES ALGEBRIQUES [CH. III
c’est-à-dire que u = v. □
Corollaire 1.5. Si Vélément a possède un élément symétrique a'
relativement à Vopération associative T", tous les symétriques à gauche
et à droite de Vélément a coïncident alors avec Vélément a \
T heorême 1.6. Si les éléments a, b sont symétrisables relativement
à Vopération associative T» Vélément a T b, est alors également sy
métrisable et Vélément b' T est symétrique de a T b.
OPÉRATIONS BINAIRES 73
Exercices
1. Soient N* l'ensemble de tous les entiers positifs et T l'opération sur
N* d'élévation à une puissance, c’est-à-dire que a T b = ab pour tous a, b £
€ N*. Montrer que l’opération T n’est ni commutatfve ni associative.
2. Soient a, b des nombres rationnels fixés. Montrer que l’application
(x, y) h-►ax + by, où x , y sont des nombres rationnels quelconques, est une
opération binaire associative sur l’ensemble des nombres rationnels.
3. Soient N l’ensemble de tous les nombres naturels et (x, y) le plus
grand commun diviseur des nombres naturels x et y . Démontrer que l’applica
tion <x, y) *-** (x, y) est une opération binaire commutative et associative sur
l’ensemble N.
4. Soient [x, y] le plus petit commun multiple des nombres naturels x et y.
Montrer que l’application (x, y) ►[x, y] est une opération commutative
et associative sur l’ensemble N.
5. Soit P (U) un ensemble de tous les sous-ensembles de l'ensemble non
vide U. L’ensemble X A Y défini par la formule
X W = ( X \ Y ) UW \ X )
est appelé différence symétrique des ensembles X et Y . Démontrer que A est une
opération binaire commutative et associative sur l'ensemble P (U). Montrer
que l'opération fl est distributive relativement à l’opération A.
6. Donner un exemple d’ensemble A , de relation d'équivalence R sur A
et d’opération binaire T sur A tels que
(a) R soit une congruence par rapport à T ,
(b) R ne soit pas une congruence par rapport à T-
§ 2. Algèbres
Notion d’algèbre. Donnons la définition d’une notion fonda
mentale en algèbre.
D éfinition. On appelle algèbre un couple ordonné jb = (A, Q>, où
A est un ensemble non vide et Q l ’ensemble des opérations sur A.
Ainsi donc l ’algèbre A se définit par deux ensembles:
(a) un ensemble non vide A noté également | A I ; cet ensemble
est appelé ensemble fondamental (ensemble de base) de l'algèbre A et
ses éléments s ’appellent éléments de l'algèbre A \
76 ALGEBRES ET SYSTEMES ALGEBRIQUES [CH. III
Considérons l ’application h :
h (x) = log x pour tout x de R*.
On voit sans peine que h est l ’application de R* sur R. L’applica
tion h est injective, car pour tous x, y de R* est satisfaite la condi
tion : si log x = log y , alors x = y. En outre, h (1) = 0 et pour tous
x, y de R* on a log (xy) = log x + log y y c’est-à-dire que h (x, y) =
= h (x) + h (y). Donc, l ’application h respecte les principales opé
rations de l ’algèbre (R*, -, 1). Par conséquent, h est un isomorphis
me de la première algèbre sur la seconde.
T héorème 2.1. Soient h un homomorphisme de Valgèbre A dans
Valgèbre SS et g un homomorphisme de Valgèbre SS dans Valgèbre
Leur composition g oh est alors un homomorphisme de Valgèbre A
dans Valgèbre V.
D é m o n s t r a t i o n . Soient /^ une opération principale
quelconque de l ’algèbre A (de rang m > 0), /& l ’opération prin
cipale associée de l ’algèbre SS et l ’opération principale de l ’al
gèbre ¥ correspondant à l ’opération /jg. Il faut démontrer que pour
tous éléments ax, . . ., am de | A K on a
(1) g °h a m)) = (g o h ( a , ) ..........g o h ( am)).
Par définition de la composition d’applications
g ° h U ^ t( a î» • • -i a m)) = g ( h { f ' j ( d ............... d m))).
Or, comme par hypothèse h et g sont des homomorphismes, on a
g (h {f^{d.............. a m))) = g ( f M h (ai)’ • • •< h (am))) =
= f<$(g (h (ûj)). • • g (h (am))) =
= }%((g°h) (a,), . . ., (g o h) (am)).
Par conséquent, l ’égalité (1) est vérifiée. Pour des opérations prin
cipales à aucune place les raisonnements sont identiques. □
Théorème 2.2. Soient h un homomorphisme de Valgèbre A sur
Valgèbre SS et g un homomorphisme de Valgèbre SS sur Valgèbre
Leur composition g o h est alors un homomorphisme de Valgèbre A sur
Valgèbre
Ce théorème découle directement du théorème 2 .1 et du théorè
me 2.3.4.
Théorèm e 2.3. Soient h un isomorphisme de Valgèbre A sur Val
gèbre SS et g un isomorphisme de Valgèbre SS sur Valgèbre %. Leur
composition g o h est alors un isomorphisme de Valgèbre A sur Val-
gèbre Sf.
D é m o n s t r a t i o n . Selon le théorème 2.1 il découle de
l ’hypothèse que g oh est un homomorphisme de l ’algèbre A dans
ALGÊBRES 79
la notation (2 ) la notation
88 = <*, U........../.).
E x e m p l e s . 1 . Soient + et • (addition et multiplication)
les opérations arithmétiques usuelles sur l ’ensemble Z des entiers
et N un ensemble des nombres naturels. Dans ce cas l ’algèbre (N,
+ , •> est alors une sous-algèbre de l ’algèbre (Z, + , •>.
2. Soit P (U) l ’ensemble de tous les sous-ensembles de l ’ensemble
non vide U, tandis que {], |J et ' sont respectivement les opérations
intersection, réunion et complémentation. L’algèbre <{0, £/}, f|*
IJ, ') est une sous-algèbre de l ’algèbre (P (U), fl» Ui ')-
ThêorêiME 2.7. Si A est une sous-algèbre de Valgèbre 88 et 88 une
sous-algèbre de Valgèbre A est alors une sous-algèbre de Valgèbre %.
D é m o n s t r a t i o n . Soit A -3 88. Dans ce cas | A | a
c= | 98 | et
(1 ) • • -, am) = fjs(an ■ • •»°m)
pour tous a l7 . . ., am de | A |,
où est une opération principale quelconque de l ’algèbre A et m
son rang, tandis que est l ’opération appropriée de l’algèbre 88.
Ensuite, si 88 -3 r( , on a | 88 | ci | | et
(2) • • -, am) = /^(a,. . . a m)
pour tous alt . . am de | 88 |,
où est l ’opération principale de l ’algèbre £ correspondant à l ’opé
ration / ^ . Aussi a-t-on | A | cz | % | et en vertu de (1), (2)
/ , ^ ( a l» • • •f a m) = f<j g( a I f • • •* a m)
Exercices
1. Soient + , • des opérations banales d'addition et de multiplication
sur l'ensemble N des nombres naturels et h l'application de l'ensemble N dans
N telle que h (x) = 2x pour tout x de N. Démontrer que h est un homomorphisme
de l'algèbre (N, +> dans l’algèbre (N, •>.
2. Soient + et • des opérations banales d'addition et de multiplication sur
l'ensemble R des nombres réels et a un nombre réel positif fixé. Soit h l'appli
cation de R dans R telle que h (x) = ax pour tout x de R. Démontrer que h
est un homomorphisme de l'algèbre (R, -f-) dans l’algèbre (R, •).
3. Soit h un homomorphisme de l'algèbre (A y /> sur 'algèbre (B , g),
où / et g sont des opérations binaires. Démontrer que :
(a) si l’opération / est commutative, l'opération g l’est également;
(b) si l’opération / est associative, l'opération g l'est également;
(c) si e est un élément neutre relativement à l'opération /, / (c) est un élé
ment neutre relativement à l'opération g;
(d) si l’élément x est symétrisable relativement à l'opération /, l’élément
/ (x) est symétrisable relativement à l’opération g ; si les éléments x et x sont
mutuellement symétriques relativement à l'opération /, les éléments / (x) et
/ (x') sont alors mutuellement symétriques relativement à l’opération g.
4. Soient N un ensemble des nombres naturels et B — {2X | x 6 N}. Soit
h l’application de l'algèbre (N, + ) sur l’algèbre (2?, •> telle que pour tout
x de N se vérifie l'égalité h (x) = 2X. Montrer que h est un isomorphisme.
5. Soient R un ensemble des nombres réels, RJ un ensemble des nombres
réels positifs, a un nombre réel positif autre que un. Soit h l’application de
l’algèbre (R, + ) dans l’algèbre (RJ, •> telle que h (x) = aPf pour chaque x
de R. Démontrer que h est un isomorphisme.
86 ALGÊBRES ET SYSTÈMES ALGEBRIQUES [CH. m
§ 3. Groupes
Notion de groupe. Cette notion est un cas particulier d’algèbres
qui joue un rôle important en mathématiques théoriques et appli
quées.
D é f i n i t i o n . L’algèbre £? = (G, *, '} du type (2, 1) est appelée
groupe si ses opérations principales vérifient les conditions (axio
mes) :
(1 ) l ’opération binaire * est associative, c’est-à-dire pour tous
éléments a, b, c de G a + (b +c) = (a * b) * c ;
(2) il y a dans G un élément neutre à droite relativement à l ’opé
ration *, c’est-à-dire un tel élément e pour lequel a * e = a quel que
soit a de G;
(3) pour tout élément a de G on a l ’égalité a * a' = e.
Ainsi, le groupe est un ensemble non vide muni de deux opéra
tions: une opération binaire * et une opération singulaire L’opé
ration binaire est associative et comporte un élément neutre à droi
te, tandis que l ’opération singulaire est une opération de passage à
l’élément symétrique à droite relativement à l ’opération binaire et,
par suite, chaque élément du groupe comporte un élément symétri
que à droite relativement à l ’opération binaire du groupe *.
D é f i n i t i o n . Un groupe ÿ = (G, *, ') est dit abélien ou commuta
tif si l ’opération binaire du groupe * est commutative, c’est-à-dire
si pour tous a, 6 de G a * b = b * a.
D é f i n i t i o n . On appelle ordre du groupe S = <G, *, ') le nombre
d ’éléments de l ’ensemble de base G du groupe lorsque G est fini. Si G
§ 31 GROUPES 87
Exercices
1. Elucider si les' ensembles des nombres rationnels suivants sont clos
relativement aux opérations principales du groupe additif des nombres ration
nels:
(a) l'ensemble de tous les entiers;
(b) l'ensemble de tous les nombres naturels;
(c) l'ensemble de tous les entiers pairs;
(d) l’ensemble de tous les entiers multiplesde l’entier donné n;
(e) l’ensemble de tous les entiers impairs;
(f) l'ensemble de tous les nombres rationnels à dénominateurs impairs;
(g) l’ensemble de tous les nombres rationnels à dénominateurs pairs.
2. Elucider si les ensembles des nombres rationnels suivants sont clos par
rapport aux opérations principales du groupe multiplicatif des nombres ration
nels :
(a) l'ensemble
(b) l'ensemble ?s nombres autres que zéro à dénominateurs pairs;
(c) l ’ensemble de tous les nombres rationnels autres que zéro à dénomi-.
nateurs im pairs;
(d) l’ensemble de toutes les puissances entières du nombre 2;
(e) l'ensemble {pn | n entier), où p est un nombre premier.
3. Former la table de m ultiplication pour les éléments des groupes sui
vants :
(a) le groupe de rotations d'un triangle équilatéral;
(b) le groupe de rotations d’un carré;
(c) le groupe de rotations d'un pentagone régulier;
(d) le groupe additif des classes résiduelles modulo 5;
(e) le groupe m ultiplicatif des classes résiduelles modulo 5, co n stitu an t
des nombres premiers avec 5;
(f) le groupe de toutes les symétries du losange;
(g) le groupe de toutes les symétries d’un triangle équilatéral;
(h) le groupe symétrioue des permutations de troisième degré;
(i) le groupe des symétries d’un rectangle qui ne soit pas un carré;
(j) le groupe de toutes les symétries a ’un carré.
4. Démontrer par récurrence que l’ordre du groupe symétrique des per
m utations de degré n et n!
5. Démontrer que si a r = e (e étant l’élément unité du groupe) pour tout
élément a du groupe m ultiplicatif, alors le groupe est abélien.
6. Soient g et h les éléments du groupe m ultiplicatif S. Déterminons la
puissance à exposant négatif : a~n = (a“Mn . Démontrer que pour tous nombres
m et n :
(a) (g~')" = Or")*1;
(b) gmgn = gm+n ;
(c) (gm)n = gmn ;
(d) (g-h)m = gm -hm si $ est un groupe abélien.
7. Démontrer que tout groupe à quatre ou moins d’éléments est un groupe
abélien.
8. Montrer que tout groupe à trois éléments est cyclique. Démontrer que
tous deux groupes comportant trois éléments chacun sont isomorphes.
ANNEAUX 95
§ 4. Anneaux
Notion d'anneau. Les anneaux comme les groupes sont un cas
particulier fort important des algèbres.
D é f i n i t i o n . On appelle anneau une algèbre = (Ky -K —, 1>
du type (2 , 1 , 2 , 0 ) dont les opérations principales vérifient les
conditions suivantes:
(1) l ’algèbre {K, + , —) est un groupe abélien;
(2 ) l ’algèbre (Ky -, 1 ) est un monoïde;
(3) la multiplication est distributive par rapport à l ’addition,
c’est-à-dire pour tous éléments a, 6 , c de K
(a + b)*c = a*c + c-(a + b) = c-a + c*b.
L’ensemble de base K de l ’anneau SK est également noté | SK |.
Les éléments de l ’ensemble K sont appelés éléments de Vanneau SK.
D é f i n i t i o n . Le groupe </£, - f , —) est appelé groupe additif de
Vanneau SK. Le zéro de ce groupe, c’est-à-dire l ’élément neutre par
rapport à l ’addition, est dénommé zéro de Vanneau et est noté 0 ou
si a —e, 6 = /, c = g, d = h.
Les matrices
ANNEAUX 97
-[: 3 - [ : : :I]<
û i btl Vaai + bci abi + bdil
[: :]■[ ci dt J Lcai + dci cbt + ddi J
On vérifie directement que l ’algèbre (K2*2, + , —> est un groupe
abélien, l ’algèbre (Æ2*2, -, I) un monoïde et le produit des matrices
est distributif par rapport à l ’addition. Par conséquent, l ’algèbre
(Æ2*2, + , —, •, I) est un anneau qui de plus n’est pas commutatif.
Cet anneau est appelé anneau des matrices 2 x 2 sur SK et l ’on le
désigne par le symbole SK2*2.
Propriétés élémentaires de l’anneau. Soit SK un anneau. Vu que
l’algèbre <£, + , —) est un groupe abélien, en vertu de la propriété
3.5 pour tous éléments a, b de K l ’équation 6 + x = a possède une
solution unique a + (—6 ) notée également a — 6 .
Théorèm e 4.1. Soit SK = (K , + , —, •, 1> un anneau. Alors pour
tous éléments a, b, c de Vanneau:
(1 ) si a + = a, on fl 6 = 0 ;
6
(2 ) si a +6 = 0 , on a 6 = —a;
(3) — (—a) = a ;
©
O
O
(4)
à
II
II
)-[^ *]
h l' + bV 2
constitue une application injective de l ’ensemble Q []/2] sur K.
On vérifie sans peine que l ’application h respecte les opérations
principales de l ’anneau Q, []/ 2]. h est donc un isomorphisme de
l’anneau (2 2] sur l ’anneau &C.
3. Soit L l ’ensemble de toutes les matrices de la forme
a 01
^ nommées diagonales avec a et b rationnels. L ’algèbre
0
X — <L, + où / = T1 q °1^ est un anneau. L’application
Q définie par la formule
/ = a pour tous a, b de Q
Exercices
1. Elucider si les ensembles suivants des nombres rationnels sont clos
relativement aux opérations principales de l'anneau des nombres rationnels:
(a) l'ensemble de tous les entiers pairs;
(b) l'ensemble de tous les nombres naturels;
(c) l'ensemble de tous les nombres rationnels dont les dénominateurs sont
l'unité ou des nombres pairs;
(d) l'ensemble de tous les nombres rationnels aux dénominateurs impairs.
2. Elucider si les ensembles suivants des nombres réels sont clos relative
ment aux opérations principales de l'anneau de tous les nombres réels:
(a) l'ensemble de tous les nombres de la forme a + b Ÿ 2J a a et b entiers ;
(b) l'ensemble de tous les nombres de la forme a + 6 y r 3 à a e t & entiers;
(c) l'ensemble de tous les nombres de la forme a + b à a et b ration
nels.
3. Considérer un anneau non nul & C . Démontrer que l'anneau des m atri
ces 2 x 2 sur c?T est un anneau non commutatif avec diviseurs de zéro.
4. Démontrer que dans l'anneau composé de n éléments pour chaque élé
ment a de l'anneau na = 0.
5. Démontrer que si l'élém ent a de l'anneau est permutable avec l’élé
ment 6, c’est-à-dire que ab — ba> il est également permutable avec les élé
ments (—6), 6“l et nb, où n est un entier; si l'élément a est permutable avec
les éléments b et c il est également permutable avec les éléments b -f- c et bc.
6. Soit a2 = a pour chaque élément a de l'anneau c7 C . Montrer que l'anneau
o/C est commutatif.
7. Soit / un homomorphisme de l ’anneau dans l'anneau g7 C ' =
= ( K * , -K — » •. 1). Montrer que l'algèbre ( I m /, + , —, -t 1) est un
sous-anneau de l'anneau & C *.
8. Démontrer aue pour tous éléments xt y d'un anneau commutatif et des
entiers positifs quelconques m et n
(a) z * 1 * x n = xm+n ; (b) (xm)n = xmn ; (c) (*!/)n = x n y n .
9. Démontrer que l'algèbre isomorphe à l'anneau est elle-même un anneau.
10. Démontrer pour un anneau quelconque en recourant à la récurrence
par n le théorème binomial
(a + 6 ) » = a » + C i« n- l6 + C ia » -* 6 * + . . . + 6 " ,
§ 5. Systèmes algébriques
Notion de système algébrique. Soit A un ensemble non vide
quelconque.
D éfinition. On appelle systèm e a lg é b riq u e un triplet ordonné
Jk = (A, Q, Q0>,
où A est un ensemble non vide, Q l ’ensemble d ’opérations sur A et
Q0 l ’ensemble de relations sur A.
Un système algébrique A est donc défini par trois ensembles:
(a) un ensemble non vide A noté également A | ; cet ensemble
est nommé en sem ble d e base d u systèm e A et ses éléments é lé m e n ts d u
systèm e A ;
104 ALGÊBRES ET SYSTEMES ALGEBRIQUES [CH. III
respecte la relation R ^ si
(<*i, . •a„) 6 R j ~ - (h (aj), . . h (a„)) 6 R #
pour tous alt . . . . a, de | A I,
où n est le rang de la relation R
Définition. On appelle isomorphisme du système algébrique j t sur
un système du même type St l ’application injective de l ’ensemble
I J t | sur | SB | respectant toutes les opérations et relations princi
pales du système Jt. Les systèmes Jt et SB sont dits isomorphes s’il y
a isomorphisme du système .4 sur SB.
La notation j t sé SB signifie que les systèmes j t et SB sont iso
morphes.
D éfinition. On appelle monomorphisme ou injection du système
algébrique Jt dans un système SB du même type l ’application injec
tive de l ’ensemble | j t | dans | SB | qui respecte toutes les opéra
tions et relations principales du système Jt.
D éfinition. On appelle homomorphisme du système algébrique Jt
dans le système SB du même type l ’application h de l ’ensemble | j t f
dans | SB | qui respecte toutes les opérations principales du système
Jt et qui satisfait à la condition
(®1» • • •» ®n) 6 (®l)» • • •' h (ttjj)) 6 R j }
Exercices
1. Soit h un isomorphisme d’un système algébrique (A , R ) sur le système
algébrique ( B , S ) , o ù R e t S sont des relations binaires. Démontrer qu’on
a alors:
(a) si R est réflexif (sur A ) , S est aussi réflexif (sur B ) ;
(b) si R n ’est pas réflexif (sur A ) , S n ’est également pas réflexif (sur B ) ;
(c) si la relation R est symétrique, S l ’est également;
(d) si R est transitif, S l ’est également;
s*] SYSTÈMES ALGÉBRIQUES 107
P R IN C IP A U X S Y ST È M E S N U M E R IQ U E S
Exercices
1. Démontrer par récurrence sur n que l + 2 + . . . + » = n (n + l)/2 .
2. Démontrer par récurrence sur n que l’ensemble de n éléments possède 2n
sous-ensembles.
3. Soient A et B des ensembles finis composés de m et n éléments respec
tivement. Démontrer par récurrence sur n que:
(a) le nombre d’applications par récurrence de l’ensemble A dans B est
égal à n (n — 1) . . . (n — m + 1) ;
(b) le nombre de toutes les applications possibles de l ’ensemble A dans B
est égal à nm.
4. Démontrer que si A est un sous-ensemble de l ’ensemble des nombres
naturels et que pour un certain n0 de A est satisfaite la condition : si pour chaque
nombre naturel n pour n :> n0 de n 6 A il s’ensuit que n + 1 Ç A , alors chaque
nombre naturel n >. n0 appartient à l’ensemble A .
5. Démontrer par récurrence sur n que la composition des fonctions injec-
tives f n o / n_x o . . . o /j est une fonction injective.
6. Démontrer l’affirmation suivante (principe de Dirichlet) : s’il faut répar
tir plus de n objets entre n places une au moins de ces dernières contiendra plus
d ’un objet.
§ 2] L’ADDITION ET LA MULTIPLICATION DES NOMBRES NATURELS H3
En effet.
a + (6 + (n + 1)) = cl + ((6 + zi) + 1) (selon l ’axiome IV);
= (a + (6 + n)) + 1 (selon l ’axiome IV);
= ((a + b) + n) + 1 (suivant l ’hypothèse
de récurrence) ;
= (a + b) + (ra + 1 ) (selon l ’axiome IV).
Selon le principe de récurrence, le prédicat A (c) est vrai pour
tout c naturel. Vu qu’on a fixé lors de la démonstration les valeurs
arbitraires de a et b, la formule (1 ) devient vraie pour tous a et b
naturels. □
D é f i n i t i o n . L’algèbre <N, + , 0) est appelée monoïde additif des
nombres naturels.
Lemme 2.2. Pour tous a et b naturels, on a
(1 ) (a + 1) + b = a + (b + 1 )-
= 0. Donc, la formule
A (0): a (b-0) = (a-b)-0
Il vient alors
a-(b-(n + 1 )) = a-(b-n + b) (selon l ’axiome VI);
= a-(b-n) + a-b (selon le théorème 2.13);
= (a-b)-n + a-b (suivant l ’hypothèse de récur
rence) ;
= (a-b)-n + (a-b)-1 (selon l ’axiome V);
= (a-b) (n + 1) (selon le théorème 2.13),
Exercices
1. Démontrer les formules:
(a) 1 + 3 + 5 + . . . + (2n + 1) = (n + 1)*;
(b) l 2 + 22 + . . . + n2 = * (n + 1) (2n + l)/6;
(c) 1 *2 + 2-3 + . . . + (n — 1) n = (n — 1) n (n -f l)/3 pour n > 1 ;
(d) (1 + 2 + . . . + n)2 = l 2 + 23 + . . . + *2;
(e) l 2 + 32 + . . . + (2n - l)2 = n (2n - 1) (2* + l)/3.
2. Démontrer que le nombre C& des sous-ensembles comportant k éléments
de l'ensemble de n éléments (1 ^ k ^ n) peut être exprimé par la formule
s>h * (n —1) . . . (n — A+ l)
C" = ------- 1 2 ... k---------
3. Démontrer que Cn+i = Cn + C*” 1 pour n > k > 1.
4. Démontrer que pour tout n naturel (n > 1)
(x + l)n = i» + C1* *"-1 + Cgx"-2 + . . . + Ci.
5. Démontrer que
l+C^ + C- + ...+C^ = 2».
71
6. Démontrer que ]£] (^n)î = ^2n*
h=o
7. Démontrer que pour tous nombres naturels a, b, c et d la somme a -j-
+ b + c + d est indépendante de l’ordre des termes.
(1 ) a ^ a {réflexivité de ;
(2) soit a ^ b , soit b ^ a {rapport de connexion de ;
(3) si a ^ b et b ^ a, alors a = b {antisymétrie de ^ ) .
T h é o r è m e 3.4. La relation binaire < sur un ensemble des nombres
naturels est transitive, c'est-à-dire que pour tous nombres naturels a, b
et c si a < b et b < c, on a a < c.
D é m o n s t r a t i o n . Supposons que a < b et b < c . Il
existe alors des nombres naturels k et m satisfaisant aux conditions:
(1 ) a + k = b, b + m = c;
(2) k ^ 0 , m 0.
En vertu de (1) a + {k + m) = c, de plus, en vertu de (2) et du
•corollaire 2.7, k + m ^ 0 ; donc a<Lc. □
C o r o l l a i r e 3.5. La relation < sur un ensemble des nombres naturels
est une relation d'ordre total strict. Le système (N, <> est un ensemble
totalement ordonné.
C o r o l l a i r e 3.6. Pour tous nombres naturels a, b et c, on a:
Exercices
1. Montrer que pour tous nombres naturels a , 6, c et d:
(a) si a < b et c < d, alors a + c C b + d ;
(b) si a < b et c < d, alors ac < bd.
2. Démontrer que pour tous nombres naturels af, bt si ax < bu a2 < b2, . . .
. . ., fln < 6n, on a ata2 . . . an < bxb2 . . . bn.
3. Démontrer que pour tous nombres naturels a si 0 < ax ^ 6lt 0 <
< a2 *£ b2, . . ., 0 < an < 6n, on a
(1) axa2 . . . an < bxb2 . . . 6n ,
de plus, l'égalité dans (1) a lieu si et seulement si ax — bXJ . . ., an = bn.
4. Montrer que pour tous nombres naturels a, 6 et c se vérifie l'inégalité
ab + bc + ca ^ a2 + tr + c2-
5. Démontrer que pour tous nombres naturels a, b et n > 1 se vérifie
l'inégalité (a + b)n ^ 2n~l (an H- 6n).
6. Démontrer les inégalités:
(a) n2 < 2n pour tout n naturel si n 4;
(b) 2n < ni pour tout n naturel si n >- 4 :
(c) /il < ) n pour tout n natirel si n > 1.
7. Démontrer par récurrence sur n l'inégalité de Bernoulli (1 -f a)* >•
1 + na, où a est un nombre réel quelconque supérieur à (—1).
ANNEAU DES ENTIERS 125
s’ensuit
<771, n) © </?, q) ~ <k , l) © <r, s)
et de <77i, n) ~ (A, l) découle
© <771, 7l> ~ © </c, Z).
Notons [tti, ti] la classe d ’équivalence comportant le couple <771, 71).
Selon le théorème 3.1 les opérations ©, © (voir formules (2) et (3))
induisent sur l ’ensemble quotient Zx = N X N/ ~ les opéra
tions + , — :
(4) [771, 71] + [p, q] = [tti + p, n + q];
(5) — [T7l, ti] = [n, tti].
En vertu de (1), il vient
(6) [771, ti] = [r, $]
si et seulement si 771 + s = r + n.
L’algèbre = <Zlf + t —) est un groupe abélien. En effet, une
vérification directe à l ’aide des formules (4)-(6) montre que l ’addi
tion dans Z1 est commutative et associative. L ’élément [0, 0] est un
élément neutre par rapport à l ’addition dans 2 lt vu qu’en vertu
de (4) [771, n] + [0, 0] = [771, 71]. L ’élément — [771, n] est opposé
à l ’élément [771, 71], car en vertu de (4)-(6)
[771, Tl] + (— [TTI, Tl]) = [771, n] + [Tl, 771] =
= [771 + Tl, 771 + Tl] = [0, 0].
Ce qui signifie que l ’algèbre S i est un groupe abélien.
Considérons l ’ensemble
N* = {[0, Ar] | k e N\{0}}.
La réunion des ensembles N et N* sera notée Z:
Z = N U N*.
Définissons l ’application h de l ’ensemble Zx sur Z de la façon
suivante :
h ([m + k, tti]) = k p our to u t k de N ;
h ([ti, 71 + A]) = [n, ti + k\ p our to u t k de N \{ 0 } .
On constate sans peine que h est une application injective de l ’ensem
ble Z\ sur Z. Il existe donc une application inverse &"1, application
injective de l ’ensemble Z sur Zx qui satisfait aux conditions
h oA”1 = iZî A"1 o A = iz%y
où iz et iZl sont des applications identiques de Z et Zx respective
ment.
§*] ANNEAU DES ENTIERS 127
Posons que r =5^ rx. Alors, r > rx ou rx > r. Si r > rt, en vertu de (4)
et (5), on a
(6) 0 < r — rx C b :
(7) r — rx = b (qx — q).
De (6) et (7) il s’ensuit que qx — q > 0 et, par suite, qx — 1. De
là, en vertu de (7), découle l ’inégalité r — rx^ b qui contredit (6).
On se convainc de façon analogue qu’est également impossible le
cas de rx > r. Par conséquent, r = rt et, en vertu de (4), (5),
b (q — qx) = 0. Comme b =5^ 0, on a : q — qx= 0 et q = qx. □
Relation de divisibilité dans un anneau des entiers. Etudions
les plus simples des propriétés de la divisibilité dans un anneau des
entiers.
D éfin itio n . Soient a et b des entiers. Ondit que b divise a si
a = bq pour un certain entier q. Au lieu de « b divise a » on dit aussi
que a est divisible par 6, ou que a est un multiple de 6, et l’on écrit
b | a ou a 1 b. Dans le cas contraire on dit que a ne se divise pas par b ,
a n'est pas un multiple de b, b ne divise pas a, b n'est pas un diviseur
de a et l ’on écrit b 1 a.
Thêorême 4.5. Soient a, 6, c, d, m, n des entiers quelconques.
On a alors
(1) a | a ;
(2) a | 0 ;
(3) si 0 | a, alors a = 0 ;
(4) ± 1 | a;
(5) si a | b et b | c, alors a | c, c'est-à-dire que la relation de divisi
bilité est transitive ;
(6) si c | a, alors c \ ab ;
(7) si c | a et c | 6, alors c | (a ± 6) ;
(8) si b | a, alors bc \ac\
(9) si c 0, alors de bc | ac s'ensuit b \ a;
(10) si a | c et b \ d, alors ab | cd ;
(11) si a \ b et a | c, alors a | (mb + ne).
Les propriétés (l)-(U) de la relation de divisibilité se déduisent
facilement de la définition de la divisibilité et des propriétés de
l ’anneau Z . La démonstration est laissée au soin du lecteur.
Lemme 4.6. Si le produit ab des nombres naturels est égal à Vunité,
on a alors a = b = 1.
D é m o n s t r a t i o n . De l ’hypothèse ab = 1 il s’ensuit que a
e t b sont différents de zéro. Selon le théorème 2.6 ils peuvent être
§ '•] ANNEAU DES ENTIERS 133
Exercices
1. Soit mZ = {mx | x 6 Z}, où m est un nombre naturel. Montrer que
pour m 0 il existe une application injective de l ’ensemble Z sur mZ.
2. Soit V = (Z, +♦ —> un groupe additif des entiers. Montrer que
l ’ensemble mZ, où m est un entier, est clos dans le groupe Z, c’est-à-dire est
fermé relativement aux opérations + et —.
3. Montrer qu’un ensemble non vide des entiers clos par rapport à l ’addi
tion n ’est pas obligatoirement composé de multiples d’un entier fixé.
4. Montrer qu’un ensemble non vide des entiers clos dans le groupe X
(fermé relativement aux opérations + et —) est composé de multiples d’un cer
tain entier fixé.
5. Etablir si, dans le groupe additif des entiers, sont des sous-groupes
relativement aux opérations + , — les ensembles des entiers suivants:
(a) l’ensemble de tous les nombres pairs;
(b) l’ensemble des nombres naturels;
(c) l’ensemble des nombres impairs.
6. Soient X = (Z, + , —) et m un entier fixé. Montrer que l'algèbre
mX = (mZ, + , —) est un sous-groupe du groupe X. Montrer que tout sous-
groupe du groupe X coïncide avec le groupe mX pour un certain m naturel.
7. Démontrer qu’un groupe additif des entiers X est isomorphe au sous-
groupe mX pour tout entier m autre que zéro.
8. Montrer que l’anneau X des entiers ne présente pas d’automorphismes
différents de l’anneau identique.
9. Démontrer que l’anneau X des entiers ne présente pas de sous-anneaux
différents de X.
134 PRINCIPAUX SYSTÈMES NUMÉRIQUES [CH. IV
10. Soit (PT un anneau quelconque. Démontrer que dans l'anneau &C il
n'existe qu'un seul homomorphisme de l'anneau Z des entiers.
11. Soit Z [ / 2 ] = {m + n Y 2 | m, n £ Z}. Démontrer que l ’algèbre
a r [ / 21 = ( Z [ / 21, + , - , -, 1> du type (2, 1, 2 , 0), où + , - , • sont
des opérations banales sur des nombres réels, est un anneau commutatif. Indi
quer un automorphisme non trivial i de cet anneau.
12. Démontrer qu'il n'existe pas d'homomorphismes de l'anneau Z [ \r 2\
dans l’anneau Z [y^S] et que ces anneaux ne sont pas isomorphes.
13. Soit K = {(a, 6) | a, b 6 Z}, les opérations + , —, -, e sur l’ensem
ble K étant définies de la façon suivante :
(a, 6) + (c, d) = (a -f- c, 6 + d) ;
— (a, 6) = (—a, —6);
(a, b) • (c, d) = (ac, bd) ;
* = <1, 1).
Montrer que l’algèbre (À\ + , —, •, e) est un anneau commutatif avec divi
seurs de zéro.
14. Démontrer que pour tout n naturel:
(a) 52n — 1 est divisible par 24 ;
(b) 4n + 6n — 1 est divisible par 9 ;
(c) ÎO3*1 — 1 est divisible par 33 ;
(d) 32n + 5 n ’est pas divisible par 8.
15. Démontrer que le produit de trois quelconques entiers consécutifs
se divise çar 6.
16. Démontrer que pour tout entier n :
(a) n2 — n est divisible par 3 ;
(b) n5— n est divisible par 5 ;
(c) rr — n est divisible par 7 ;
(d) n (n2 + 5) est divisible par 6 ;
(e) n1 — n est divisible par 30.
17. Montrer que si un entier n n’est pas divisible par 7, n3 — 1 ou n3 + 1
le sont.
18. Démontrer que pour tous entiers a et b:
(1) si a | b et b 0 , alors | a \ ^ | 6| ,
(2) si a | b et | b | < | a | , alors6 = 0.
19. Démontrer que pour tous entiers a et 6
| a 6 | = | a | «| 6 | , | n + 6 | < | a | + | 6 |.
20. Démontrer par récurrence sur n que pour tous entiers alv . . ., an on
a l’inégalité ai + . . . + «h > 0 » excepté le cas où = . . . = an = 0.
21. Démontrer que tout ensemble non vide des entiers limité inferieure-
ment (supérieurement) présente un plus petit (un plus grand) élément.
> 22. Démontrer que pour tout entier a et tout entier positif b il existe un
entier unique n tel que nb ^ a < (n + 1) 6. . .
23. Démontrer la généralisation suivante du théorème de division avec
reste: pour tous entiers a et 6 avec 6 0 il existe un couple unique d entiers
g, r pour lequel a = bq + r et 0 ^ r < | 6 | .
§ 5] CORPS. CORPS DES NOMBRES RATIONNELS 135
(8)
-r+ i= î>= 0 «
b_ m
(9) si a # 0 et 6=^0, alors *:
a ’
(10)
ac _ a
bc 6 *
136 PRINCIPAUX SYSTÈMES NUMERIQUES [CH. IV
1- [il.
Exercices
1. Soient 2F = (F, +» —» •» 1» <> un corps ordonné et a, 6, c, d 6 F.
Démontrer qu’alors:
(a) si a + c < b + c, on a a < b ;
(b) si a — b < a — c, on a 6 > c ;
(c) si 0 < c et ac < bc, on a a < b ;
(d) 0< — a > 0;
CL
1 1
(e) si 0 < a < 6, on a 0 < -7- < — ;
o a
si a < 6 < 0, on a 0 > — > 4 -î
(f)
a b
(g) si au moins un des nombres ay 6, c est différent de zéro, on a ar +
+ b- r c2 > 0 .
tous a et b de F
a *4* b = (a -f- 0*t) 4- (6 4- 0*t) =
= (a4-6)-l-0-t = a-(-ô;
—a = — (a + (M) = (—a) ■(- O’i = —a;
a-b = (a -f- 0 ' t ) ‘(b -1- 0 •i) = a•6 -f 0• t —a-6.
En outre, l ’élément 1 de l’algèbre 3C est l ’unité du corps Donc,
le corps ÎF est une sous-algèbre de l’algèbre 5?:
(I ) f -3 &C-
L’algèbre (K, + , —) est un groupe abélien. En effet, dans l’al
gèbre 3T (selon la formule (II)) l ’addition est commutative et asso
ciative, vu que l ’addition est commutative et associative dans le
corps p . Le zéro du corps & est un élément neutre par rapport à
l ’addition dans l ’algèbre 3ST, puisque, en vertu des formules (I),
(II) , pour tout élément a + bt de K
(a -|- b't) -f- 0 = (a *4* b-t) -1- (0 4- 0*1) = (a 4* bt).
Tout élément a 4- b-t de K possède son opposé, vu que (a + b-t) +
+ ((—a) + (—b)-t) = 0 -f- 0-t = 0. On a ainsi établi que l’algèbre
(K , + , —) est un groupe abélien.
L’algèbre (K, -, 1) est un monoïde commutatif. En effet, dans
l ’algèbre 3T (selon la formule (IV)) la multiplication est commutative
en vertu de la commutativité de la multiplication dans le corps .
Vérifions que dans l’algèbre ST la multiplication est associative :
(a + 6’*)-[(e + dt)- (e -f ft)) = (a 4* bt) [(ce — df) +(cf + de) t] =
= (ace — adf — bcf — bde) -f-
4- (acf + ade 4- bce — bdf) t ;
((a -f bt)-(c + dt)]-(e + ft) = [(ac — bd) 4-
+ (ad + bc) f] (e + ft) =
= (ace — bde — adf — bcf) 4-
+ (acf — bdf + ade 4- bce) t.
Donc,
(a + 6*).[(c + dt)-(e -f ft)] = [(a + bt) (c + A)] (e + ft).
L’unité du corps & est un élément neutre par rapport à la multi
plication dans l ’algèbre SP, car
(a bt) -1 = (a 4“ bt) (1 -4- 0 •t) = a -f- bt.
(«+60 -(-^+-ÿÿsrO = 1’
c'est-à-dire que l ’élément a + bt est inversible dans SP. L’anneau SP
est donc un corps.
L’élément t de K satisfait à la condition t2 = —1. En effet, en
vertu.'des formules[(V) et (II), il vient
Ut = (0 + 1.*) (0 + 1-0 = —1 4- 0-t = - 1 . x
Enfin, en vertu de (2), le corps & est un sous-corps du corps SP.
Par conséquent, le corps SP est une extension complexe du corps □
T h ê o r ê m e 7.4. Soit = (F, + , —, -, 1) un corps dans lequel le
carré de tout élément est différent de —1. Soient SP et SP' des extensions
complexes du corps jF. I l existe alors un isomorphisme du corps SP
sur le corps SP' qui laisse invariants tous les éléments du corps .F-
D é m o n s t r a t i o n . Il existe dans SP un élément u tel que
u2 = —1 et tout élément du corps ST se représente de façon unique
sous forme de a + où a, b 6 F- De façon analogue, il existe dans
SP' un élément t tel que t2 = —1 et chaque élément du corps SP'
se représente de façon unique sous forme de a + bt, où a, b 6 F.
Notons l ’application (qui est injective) de K sur K ' associant à
l ’élément a + bu de K l ’élément a -f bt de K '. En outre, ^ respecte
les opérations principales du corps vP. En effet, puisque
(a -f- bu) + (c -f- du) = (a + c) -f- (b + d) a,
— (a + bu) = (—a) + (—6) a,
(a + bu) (c + du) = (ac — bd) + (ad + bc) a,
§7] CORPS DES NOMBRES COMPLEXES 14 9
on a
yp ((a + bu) + (c + du)) = (a + c) + (6 + d) t = (a + bt) +
+ (c + dt) = yp (a + bu) + a|3 (c + du)f
a|) (— (a + bu)) = (—a) + (—6) t = — (a + bt) =
= —yp (a + 6u)t
tjT((a + 6u) (c + du)) = (ac — bd) + (ad + bc) t =
= (a + bt)-(c + dt) = (a + (c + du).
De plus, \|) (1) = 1 et yp (a) = a pour tout élément a du corps 9r.
Ainsi yp est une application isomorphe du corpsJST sur le corps &C9
qui laisse invariants tous les éléments du corps & . □
Corps des nombres complexes. Dans un corps ordonné le carré
de tout élément non nul est positif. Donc, dans un corps des nombres
réels le carré de tout nombre réel est différent de —1. En vertu du
théorème 7.3 il existe une extension complexe du corps des nombres
réels 3 t. Selon le théorème 7.4 toutes deux extensions complexes du
corps 3 t des nombres réels sont isomorphes.
D é f i n i t i o n . On appelle corps des nombres complexes une extension
complexe du corps des nombres réels.
Soit 31 = (R, + , —, -, D un corps des nombres réels. Soit %
un corps des nombres complexes, extension complexe du corps 31.
L’ensemble de base du corps ® est noté C. Les éléments de l’ensem
ble C sont nommés nombres complexes. Désignons par i un nombre
complexe pour lequel i2 = —1, de sorte que tout nombre complexe z
de C peut être représenté sous forme de z = a + bi, où a, b Ç R.
Cette représentation est nommée forme algébrique du nombre z.
Le nombre i est dit unité imaginaire du corps des nombres complexes.
T h é o r è m e 7.5. Soient % = (C, 1) un corps des nombres
complexes, extension complexe du corps 3i des nombres réels et a, b, c, d
des nombres réels arbitraires. On a alors
(1) a + bi = c + di si et seulement si a = c et b = d;
(2) (a + bi) + (c + di) = (a + c) + (b + d) i ;
(3) _ (a + bi) = ( - a ) + ( - 6 ) i;
(4) (a + 6i) (c + di) = (ac — bd) + (ad + bc) i ;
(5) ~ si a + bi=£ 0, alors (a + 6i)~* =
D é m o n s t r a t i o n . Soit a + ôi = c + di. Si b = d, on a a = c.
Mais si b ^ d il s’ensuit que i = ÇR et ( b^-d ) = — ce
qui est impossible. Donc, le cas de b~^d est inacceptable. % étant
un corps, on a les égalités (2), (3) et (4).
150 PRINCIPAUX SYSTÈMES NUMÉRIQUES [CH. IV
D é m o n s t r a t i o n . En vertu de la distributivité de la
multiplication des nombres complexes par rapport à l ’addition, il
vient
z-zx = | z |-1 zx | [(cos <p cos op — sin (p sin op) +
+ (cos cp sin ip + cos ip sin (p) i]»
D’où s’ensuit la formule (1), puisque
cos <p cos Tp — sin (p sin ip = cos (<p + ip) ;
cos (p sin ip + cos op sin (p = sin (<p + op).
En vertu de la formule (1), on obtient
(cos ip + i sin \p) (cos (—*tp) + i sin (—ip)) =
= cos 0 + i sin 0 = 1,
et, par suite,
1
------ . , Tsm
cosip-H .—\p—= cos(\ — ip)
t / +i isin \( — ip),
r/*
et pour Z i^ O
= f —p (cos ( — il?) + i sin (—i|>)).
Par conséquent, selon la formule (1)
J- = 2 - J - = _^L.[cos(<p—I|)) + isin (<p— *)].
*1 *1 \z l\
(1) 0 ^ qp < 2 ji .
Exercices
1. i, - i , - i , i + i , i —i, y 3+ i.
sin
n ± l x-sin -ç—
nx
2
8. Montrer que sin x + s in 2 x + .. . + s i n n x
T h êo rê m e1.2. Si Von a
(1) Un . . ., u m+1 Ç L (V j, . . ., vm),
le système des vecteurs uly . . ., u m+1 est alors linéairement dépendant.
D é m o n s t r a t i o n (s’effectue par récurrence sur m). Suppo
sons que les vecteurs u4, . . ., um+1 ne sont pas nuis, car dans le cas
contraire le théorème devient évident. Posons m = 1 et ul7 u2 Ç
£ L (v^, c’est-à-dire que ux = av, et u2 = Pv^ Alors a ^ 0,
P #= 0 et + (—P"1) u2 = 0. Par conséquent, le système des
vecteurs ulf u2 est linéairement dépendant.
Supposons que le théorème est vrai pour m = n — 1 et démon
trons que dans ce cas il se vérifie pour m = n. Soit Uj, . . ., un-M Ç
£ L (Vn . . ., vn), c’est-à-dire que
«1 = ^ llv l + • • • + ^ ln V n î
Un —XnlVj T •••"
T^nn^n »
(1) ax, . . ., a m
Exercices
1. Soient (a, p) et (y, ô) des vecteurs de l'espace Montrer que ces
vecteurs sont linéairement dépendants si et seulement si aô — (fy = 0 .
2. Montrer que les vecteurs arithmétiques à n dimensions a et b sont linéaire
ment dépendants si et seulement si a et b sont proportionnels, c'est-à-dire que
pour un scalaire X,on a a = Xb ou b = X.a.
3. A quelles conditions doivent satisfaire les scalaires P et y pour que les
vecteurs (a. p) et (a, y) soient linéairement dépendants?
4. Démontrer que si à un système des vecteurs linéairement indépendants
ap . . am on adjoint à gauche ou à droite un vecteur quelconque b, dans le
système obtenu un seul vecteur au maximum s’exprimera linéairement au moyen
des vecteurs qui le précèdent.
5. Soient a1? . . ., am et bp bm deux systèmes des vecteurs linéaire-
ment indépendants. Démontrer que si alt . . . » am 6 L (bp bm), on
a alors bp . . ., bm 6 L (ap . . ., am). _
6. Soient /r = T_%un corps résiduel raodulo 2 et l'0 = . ^ n. Montrer que
a + a = 0 pour tout vecteur a 6 V = Fn.
7. Soient & = 2 3 un corps des classes résiduelles modulo 3 et T'0 = ^ n.
Montrer que a + a + a = 0 pour tout vecteur a 6 K.
8. Soient & = X3 un corps des classes résiduelles modulo 3 et n un entier
positif. Combien de vecteurs contient l'espace vectoriel > n ?
9. Quand un système des vecteurs possède-t-il une base unique?
10. Démontrer que tout sous-systèine r des vecteurs linéairement indé
pendants d*un système des vecteurs de rang r est une base du système.
11. Soit ap . . ., am un système des vecteurs linéairement indépendants.
Démontrer que b £ L (alî . . ., am) si et seulement si le système des vecteurs
a 1..........am, b est linéairement dépendant.
12. Démontrer que b 6 £ (ap . . ., am) si et seulement si le rang du sys
tème des vecteurs ap . . ., am est égal à celui du système des vecteurs alv . . .
• • m 8jjj, b.
13. Démontrer que deux systèmes des vecteurs non vides équivalents
linéairement indépendants renferment le même nombre de vecteurs.
14. Montrer que si deux systèmes des vecteurs ont un même rang et les
vecteurs d'un des systèmes s’expriment linéairement en fonction des vecteurs
de l'autre, ces deux systèmes sont équivalents.
« m t * ! - f • • • “T" ® m n ^n = Pm?
OÙ a ih , p j 6 F -
Ce système de m équations linéaires sera noté sous la forme
(1) ctilxl -r • • • -f a /nx„ = P, (i = 1, . . m).
Le système d’équations linéaires (1) constitue le prédicat (la con
dition) à n variables libres x1? . . ., xn. Les valeurs spécifiées des
SYSTEMES D’EQUATIONS LINEAIRES 171
variables libres sont considérées partout plus loin comme des élé
ments du corps des scalaires .F . Ce prédicat n-aire est une con
jonction de m prédicats rc-aires plus simples définis chacun par Tune
des équations du système (1).
D é f i n i t i o n . Le vecteur ( | 1? . . £n) de Fn est dit solution du
système d'équations (1) si sont vraies les égalités
«<i?i -f • • • — a inH„ = P, (i = 1, . . m).
Définition. Un système d’équations linéaires est dit compatible
s’il possède au moins une solution. Il est dit incompatible s’il est
démuni de solutions, c’est-à-dire que l’ensemble de toutes ses solu
tions est vide.
A côté du système (1) considérons le système (sur .F)
(2) Y,-i*i — • • • 4- Yin*n = 6 / (i = I, . . s).
Notons qu'un système d’équations linéaires peut ne comporter qu'une
équation.
D éfinition. Le système d’équations (2) est dit implication du
système d'équations (1) si chaque solution du système (1) est égale
ment une solution du système (2).
La notation (1) => (2) signifie que le système (2) est une implica
tion du système (1).
Tout système d’équations linéaires (sur % F) à n variables cons
titue une implication du système d'équations incompatible (sur .F)
aux memes variables.
Le système d’équations linéaires (2) est une implication du
système d’équations (1) si et seulement si l’ensemble de toutes les
solutions du système (1) est un sous-ensemble de l’ensemble de toutes
les solutions de (2).
On constate sans peine que la relation binaire d’implication sur
un ensemble de systèmes d'équations linéaires (sur .r ) est réflexive
et transitive, c’est-à-dire est une relation de préordre.
D é f i n i t i o n . L’équation linéaire
= ^lPl T • • • “T ^mPm»
où Jij. . . ., k m sont des éléments arbitraires du corps 3 est appelée
combinaison linéaire d'équations du système (1) à coefficients ...
• • ••
P r o p o s i t i o n 2.1. Toute combinaison linéaire d'équations linéaires
du système d'équations (1) est une implication de ce système.
La démonstration de cette proposition est laissée au soin du
lecteui.
Systèmes équipotents d’équations linéaires et transformations élé
mentaires du système. On étudie plus loin les systèmes d ’équations
linéaires sur le corps jF à n variables x ^..., x n.
172 ESPACES VECTORIELS ET SYSTÈMES D’EQUATIONS LINÉAIRES [CH. V
« 11*1 + - • • + « ln * n = Pi»
d) .................................................
« m l* i “f" • • • “!" «m n *n = Pm*
 an X j + . . . + = *Pn
( 2)
Ah
_^mk _
Les lignes de la matrice A peuvent être assimilées à des vecteurs
arithmétiques à n dimensions sur .F. Les colonnes de la matrice A
peuvent être prises pour des vecteurs à m dimensions sur J r.
D é f i n i t i o n . On appelle rang de la ligne de la matrice A le rang
du système de ses lignes A x, . . ., A m assimilées à des vecteurs de
174 ESPACES VECTORIELS ET SYSTEMES D’EQUATIONS LINEAIRES [CH. V
a mi*l + • . ■ + = 0
un système homogène d'équations linéaires. La matrice A
«11 - • • «ln I
_«mi • • •
est appelée matrice ou matrice fondamentale (ou de base) du système
d'équations (1).
T h ê o r ê m e 2.8. Si un système homogène d'équations linéaires sur
un corps
«11^1 "t“ • • • «ln^n = 0,
(1 ) ........................................................................
composé des k premières équations du système (1), les rangs des colonnes
des matrices de ces systèmes sont alors égaux.
S Y S T È M E S D 'É Q U A T I O N S L I N É A I R E S 175
(1 ) a r l7^ + . . . + <*rnK = 0,
^ml^i “h • • • "t" —9
par rapport aux variables Xj, . . Àn pour lequel A est une matrice.
Considérons également un système homogène
®11^1 “1“ • ••"}" ^ln^Ti = 9,
(2) ......................................
^rlAl H” • • • TŒrn^n = 0,
composé des r premières équations du système (1) ; désignons sa
matrice par A. Comme les r premières lignes de la matrice A consti
tuent la base du système de ses lignes, chaque équation du systè
me (1) est donc une combinaison linéaire des équations du systè-
176 ESPACES VECTORIELS ET SYSTÈMES D’ÉQUATIONS LINÉAIRES [CH. V
a a*! + . . . + a lnxn = 0 (i = 1, . . ., m)
est équipotent à l'équation
XiA1 + . . . + xnA n = 0,
oh 0 est le vecteur colonne nul à m dimensions.
L’équation (2) est appelée forme vectorielle de notation du système
d'équations linéaires (1).
T h é o r è m e 2.12. Soient A et B respectivement les matrices fonda-
mentale et complète du système d'équations linéaires (1). Les affirma-
tions suivantes sont êquipotentes:
I. Le système d'équations linéaires (1) est compatible.
II. L'équation (2) admet une solution (sur le corps ,¥).
III. Le vecteur b est une combinaison linéaire des colonnes de la
matrice A y c’est-à-dire b Ç L (A1, . . ., A n).
IV. Les rangs des colonnes (des lignes) des matrices A et B sont
égaux, r (A) = r (B).
D é m o n s t r a t i o n . En vertu de théorème 2.10 l’affirma
tion I entraîne l’affirmation II.
Si l’équation (2) a une solution, le vecteur b peut alors être
représenté sous forme d’une combinaison linéaire (avec coefficients
du corps .F) des colonnes de la matrice A . Par conséquent, III s’ensuit
de II.
Si b 6 L (A1, . . ., A n), le système des colonnes A 1, . . ., A n
de la matrice A est équivalent au système des colonnes A 1, . . ., A n,
b de la matrice B . Selon la proposition 1.12 cela entraîne l’égalité
12—01762
178 ESPACES VECTORIELS ET SYSTÈMES D’ÉQUATIONS LINÉAIRES [CH. V
des rangs des colonnes des matrices A et fi. Donc, l'affirmation III
implique IV.
Supposons que les rangs des colonnes des matrices A et B sont
les mêmes. Dans ce cas la base du système des colonnes de la matri
ce A est aussi une base du système des colonnes de la matrice B.
Par conséquent, b 6 L (.A 1, . . ., An), c’est-à-dire qu’il existe des
scalaires . . ., Xn Ç F tels que K^A1 + . . . + A,nAn = b- Cette
dernière égalité traduit que le vecteur (X1? . . ., Xn) est solution
de l’équation (2) et, en vertu du théorème 2.10, solution du système
d’équations (1). Ainsi, de l’assertion IV s’ensuit l ’assertion I. Par
conséquent, les assertions I, II, III et IV sont équipotentes. □
T héorème 2.13 (de K ronecker-C apelli ). Un système d'équa
tions linéaires est compatible si et seulement si le rang de la matrice
fondamentale est égal à celui de la matrice complète.
Ce théorème découle directement du théorème précédent.
Corollaire 2.14. Si le rang de la matrice d'un système d'équations
linéaires est égal au nombre d'équations du système, ce système d'équa
tions est compatible.
D é m o n s t r a t i o n . Soient A et B respectivement les
matrices fondamentale et complète du système de m équations linéai
res à n variables. On a alors p (fi) p (A) = m. D’autre part,
p (fi) <1 /n, car la matrice fi possède m lignes. Par suite, p (fi) =
= p (A). Donc, selon le théorème 2.13, le système considéré d’équa
tions linéaiies est compatible. □
Connexion entre les solutions d’un système linéaire inhomogène
et les solutions d’un système homogène qui lui est associé. Soit donné
un système linéaire inhomogène
(1 ) Œ ijX j + . . . + a inX n = P| (i = 1, . . 77l)
sur le corps jF. Le système d’équations linéaires
(2) “f" . . . 4" GC/nXn = 0 (i = 1, • • «y 77l)
est dit système homogène associé au système (1).
Soient L l’ensemble de toutes les solutions du système homogè
ne (2) et c une solution quelconque du système (1). L’ensemble
{c + d | d 6 L) sera noté c + L :
c + L = {c + d | d 6 L).
P r o p o s i t i o n 2.15. Si la solution du système inhomogène (1) est
additionnée à la solution du système homogène (2), on obtient la solution
du système (1).
D é m o n s t r a t i o n . Soient (ylt . . ., yn) la solution du
système (1) et (ôj, . . ., ôn) la solution du système (2), autrement
dit,
a ilYl + •- • + BbiYn = Pi ( i = 1 , . . 77l),
“f" . - • + = 0 (î = ly • • m).
§ 2] SYSTEMES D’EQUATIONS LINEAIRES 179
«m A + . . . + am n*„ = 0 ,
Y l* l + . . . + Y n*n = 0.
Exercices
1. Soit A une matrice n X m à lignes linéairement indépendantes. Démon
trer que m n.
2. Démontrer que le rang r d'une matrice m X n n'est pas supérieur à m
et n, r < min (m, n ).
3. Démontrer qu'en élim inant une ligne (une colonne) dans une matrice,
on ne modifie pas son rang si et seulement si la ligne (la colonne) éliminée
s'exprim e linéairement en fonction des autres lignes (colonnes).
4. Démontrer que l'adjonction à une matrice d'une ligne (d'une colonne)
ou bien ne modifie pas son rang ou bien l'augmente d'une imité.
5. Démontrer que si le rang de la matrice A ne varie pas après adjonction
à cette dernière d'une colonne quelconque de la matrice B au meme nombre de
lignes, ce rang ne varie de même pas après adjonction à la matrice A de toutes
les colonnes de la matrice B .
6. Supposons que la matrice B s’obtient à p artir de la matrice A par une
série de transformations linéaires régulières des lignes. Démontrer que les lignes
de la m atrice A sont linéairement indépendantes si et seulement si les lignes de
la m atrice B sont linéairement indépendantes.
7. Soient A et B des matrices à n colonnes. Démontrer que les matrices
A e t B sont équivalentes par lignes au cas où l'enveloppe linésure des lignes de
la m atrice A coïncide avec l'enveloppe linéaire des lignes de la matrice B .
182 ESPACES VECTORIELS ET SYSTEMES D'EQUATIONS LINEAIRES [CH. V
«11 •
•• ® ln I
—®ml • • • |
la matrice m X n sur le corps JF . L'élément pivot de la ligne de la
matrice est son premier élément (en comptant à partir de la gauche)
non nul. La colonne de la matrice est dite fondamentale si elle con
tient l'élément pivot d’une ligne quelconque de la matrice.
D é f i n i t i o n . La matrice A est dite en escalier si e l l e s a t i s f a i t a u x
conditions :
(1) les lignes à éléments nuis (si elles existent) se disposent au-
dessous de toutes les lignes à éléments non nuis ;
(2) si a u ,, CZ2 *,, . . OLrhr sont des éléments pivots des lignes
à éléments non nuis de la matrice, alors kx < k %< . . . < k r.
E x e m p l e s de matrices en escalier: 1) la matrice nulle,
2) la matrice uniligne, 3) la matrice unité, 4) la matrice triangulaire
* 31 MATRICES EN ESCALIER 183
supérieure
■<xlt a t2 ...
0 “ 22 • • • ^ 2 n
.0 0 ••• ® nn.
Au système des vecteurs lignes (colonnes) de cette matrice on
peut appliquer les transformations élémentaires.
D éfinition . Les transformations élémentaires sur un système de
lignes (de colonnes) d’une matrice sont appelées transformations
élémentaires de la matrice. Deux matrices sont dites équivalentes
par lignes si l’une est obtenue à partir de l’autre par une série de
transformations élémentaires sur les lignes.
La relation d’équivalence par lignes est réflexive, symétrique
et transitive, c’est-à-dire est une relation d’équivalence.
D éfinition . On appelle rang de ligne de la matrice le rang du
système de ses lignes. On appelle rang de colonne de la matrice le
rang du système de ses colonnes.
De cette définition, en vertu du théorème 1.8, s’ensuit la pro
position 3.1.
P r o p o s i t i o n 3.1. Si une matrice s1obtient de Vautre à la suite d'une
série de transformations élémentaires sur des lignes, les rangs de ligne
de ces matrices sont alors égaux.
T h ê o r ê m e 3.2. Toute matrice m X n est équivalente par lignes
à une matrice m X n en escalier.
D é m o n s t r a t i o n (par récurrence sur le nombre de lignes
de la matrice). Si le nombre de lignes de la matrice est égal à l’unité,
la matrice est alors en escalier. En posant que le théorème est vrai
pour des matrices à m — 1 lignes, démontrons qu’il est aussi vrai
pour des matrices à m lignes. Soit A une matrice à m lignes:
a n ®i2 • • •
a 21 0t22 «271
A=
1 ®m2 ••• ® m n.
Si dans la première colonne de la matrice on a un élément différent
de zéro, on peut permuter cette ligne à élément non nul avec la
première ligne. On montre sans peine qu’une permutation de lignes
est l’aboutissement d’une série de transformations élémentaires sur
des lignes. Aussi admettra-t-on que a n # 0. La matrice A peut
être transformée en la matrice B :
■i P in
B 0 p22 P2n
-0 Pm2 ••• Pm n _
184 ESPACES VECTORIELS ET SYSTÈMES D’EQUATIONS LINÉAIRES [CH. V
«
il
X
les autres (si elles existent) ont partout des zéros. Montrons que
les lignes A x, . . ., A r sont linéairement indépendantes. Il faut
montrer que pour tous scalaires Xt, . . ., Xr de l’égalité
(1) ^\A X + . . . + XrA r = 0
s’ensuivent les égalités
(2) X, = 0, . . Xr = 0.
Vu que
+ • • • + Xp4r =
= (X1a 11, ~t“ XoCtoO7 • • •, XiG-ir -f" . . . -f- Xra rr, . . .),
de (1) s’ensuivent les égalités
XjGCii — 0,
XiOCto “f” XoCtoa ■
— 0,
(3) 1 ; 7 ; ...................
Y in
C
Cll
c =
•
•
.0••• Y nn « 0
autrement dit, est une matrice triangulaire supérieure à éléments
non nuis sur la diagonale principale. Multiplions la première ligne
de la matrice par Yn> la seconde par etc. On aboutit ainsi à une
matrice équivalente par lignes
'i Vl2 ••• Yln
0 1 ••• Y2n
C' «
,0 0 ... 1
On constate sans peine que la matrice C' est équivalente par lignes
à la matrice unité n X n E. Il existe donc une série de transforma
tions élémentaires (régulières) des lignes qui réduit la matrice A en
une matrice unité E. □
Systèmes homogènes d’équations linéaires. Considérons un sys
tème homogène d’équations sur le corps .F’
a ll*l + • • • + a lnXn = 0,
(1 ) ................................................................
“H • • • ”1” =
$ 3] MATRICES EN ESCALIER 187
Soit
x r Y ri^ r + i . . . — Y r .n - r ^ n “ 0*
* 31 MATRICES EN ESCALIER 189
(2 ) ^ 22^2 4” • • • 4 ” 4~ • • • 4 “ GCjn£ n =
® rr^ r 4 “ • • • — P ri
X r Yrr+i^r+i . . . — fir-
Exercices
1. Démontrer qu'une matrice non nulle est équivalente par lignes à une
et seulement à une matrice en escalier réduite.
2. Démontrer que la matrice A d'ordre m X n est équivalente par lignes
à une matrice unité d'ordre n X n si et seulement si le rang de la matrice A
vaut n.
3. iMontrer que deux systèmes homogènes linéaires sur le corps 2F à varia
bles x ^ . . ., x n sont équipotents si et seulement si les matrices de ces systèmes
sont équivalentes par lignes.
4. Soit 2F un corps fini composé de k éléments. Montrer qu'un système
homogène donné d'équations linéaires sur le corps 2 F à n variables possède
A-n~r solutions, où r est le rang de la matrice du système donné d'équations.
5. Démontrer qu'un système compatible d'équations linéaires à matrice
fondamentale non nulle n'est équipotent qu'à un seul et unique système en
escalier réduit d'équations linéaires.
6. Démontrer que si deux systèmes compatibles d’équations linéaires sont
équipotents, alors les systèmes homogènes d'équations linéaires qui leur sont
associés sont également équipotents.
7. Démonirer que deux systèmes compatibles d’équations linéaires sur le
corps 2 F à variables xlt . ., x n sont équipotents si et seulement si les matrices
complètes de ces systèmes sont équivalentes par lignes.
CHAPITRE VI
MATRICES ET DÉTERMINANTS
a ®21 G
&22 •••
L«nfe J
Deux matrices m X n A = || a ik || et B = || || sont dites
égales et l’on écrit A = B si a lk = $ih pour tous indices i et k.
Une matrice est dite nulle et est notée O si tous ses éléments sont
nuis.
On appelle somme de deux matrices m X n A et B la matrice
m X n dont l’élément ik-ième est égal à -(-(}**, ç’est-à-dire
^ + B = || cC|fe+ Pife ||.
13—01762
194 MATRICES ET DETERMINANTS [CH. VI
A =
n
= « llP ife + ••-+
= S a tfijk-
« I u P tiJi
;=i
On appelle produit des matrices A et B la matrice m X p dont le
ik-ième élément est égal à A tB k, c’est-à-dire
~ A iB l A tB 2 . . . AJB? '
A«Bl A 2B - . . . A2Bp
A -B =
. A mB * An i u
A mB * . . . « B p Jl
= . 2 «ijPj.Yak-
J = l . . . ..n
« - 1 ......... P
Par conséquent, hik = h[k pour tous indices i et k, c'est-à-dire
A (BC) = (AB) C. □
Théorème 1.2. Les opérations sur les matrices sont douées des pro
priétés suivantes:
(1) Valgèbre (Fmxn, + , —>est un groupe abélien ;
(2) a (A + B) = aA + olB (a, p 6 F, A , B 6 F***) ;
(3) (a + P) A = aA + p,4 ;
(4) (ap) A = a ( p 4 ) ;
(5) 1-ji = 4 ;
(6) Za multiplication des matrices est associative;
(7) la multiplication des matrices est distributive par rapport
à l'addition, c'est-à-dire A (B + C) = AB + AC si le produit AB
et la somme B + C existent, et (B + C) A = B A + CA si le produit
B A et la somme B + C existent ;
(8) pour tout scalaire k et toutes matrices A , B on a
k (AB) = (kA) B = A (kB)
si le produit AB existe.
D é m o n s t r a t i o n . Les propriétés (l)-(5) se démontrent de
la même façon que les propriétés correspondantes de l'addition des
13*
196 MATRICES ET DETERMINANTS [CH. VI
= S ®i;(P^k + Vyh)*
J—1.......n
Par conséquent, A ( B + C ) = + 2?C. On démontre de façon
analogue que (B + C ) A = B A + C A si le produit B A et la somme
B + C existent.
Pour démontrer la propriété (8) cherchons les i/c-ièmes éléments
des matrices "K ( A B ) , ( X A ) B , A (XB ) :
T a 'kl
(*^)k — I I —[®lfci • • • i ®mkl •
L«m kJ
T héorème 1.3. Si le produit AB des matrices A et B existe, il
existe aussi un produit tB -tA et l(AB) = iB~iA .
MATRICES INVERSIBLES 197
f > l
clh = AhB x= [akiJ . . . , ®kn] I = a felP ll + • • • + a fenPn< î
I-Pnj
d’autre part,
= a feiP il + • • • + a knPni •
Exercices
1. Soit 4 = ^ * • Chercher An pour tout entier positif n.
2. Démontrer que si pour les matrices A et B les produits AB et B A existent
et AB — B A y les matrices A et B sont carrées et possèdent un même ordre.
3. Soient A et B des matrices carrées de même ordre et AB = BA. Démon*
trer que pour tout entier positif n est vraie la formule
(A+ S)n = A»+ n •A"~i. B + A"- : • + . . . + S”.
§ 2. Matrices inversibles
Matrices inversibles. Soit A une matrice n X n sur le corps
des scalaires & . Si E est une m atrice unité n x n , o n a alors
(1) A E = A = EA.
198 MATRICES ET DETERMINANTS [CH. VI
Une matrice carrée est dite inversible s’il existe une matrice B
satisfaisant aux conditions
(2) A B = E , BA = E.
La matrice B satisfaisant à ces conditions est dite inverse de A .
Les matrices A et B sont appelées mutuellement inverses.
P roposition 2.1. Si la matrice A est inversible, il ri existe alors
qriune seule matrice inverse de A.
D é m o n s t r a t i o n . Supposons que B et C sont des matrices
inverses de A . On a alors AC = E = BA et B = BE = B (AC) =
= (BA) C = E-C = C, c’est-à-dire que B — C. □
Si la matrice A est inversible, alors la matrice inverse de A est
notée A "1. Ainsi, pour toute matrice inversible on a les égalités
(3) A A ”1 = E, A ”1A = E.
L’ensemble de toutes les matrices inversibles n X n sur le corps
F est noté GL (n, .F).
Théorèm e 2.2. Valgèbre {GL (n, & ), -, -1) est un groupe.
D é m o n s t r a t i o n . La matrice unité E est, évidemment,
inversible et, en raison de (1), est un élément neutre.
Si la matrice A est inversible, alors en vertu de (2) la matrice
A ”1 est également inversible.
L’ensemble GL (n, SF) des matrices inversibles n X n est égale
ment fermé par rapport à la multiplication. En effet, si A , B 6
6 GL (n, f ) , on a alors
(AB) (B”1A -1) = E = (B”1A ”1) (AB),
c’est-à-dire que la matrice A B est inversible sur & et, partant,
appartient à l’ensemble GL (n, jF).
Enfin, selon le théorème 1.1, la multiplication des matrices est
associative. □
Corollaire 2.3. Un produit de tout nombre des matrices inversibles
est une matrice inversible.
Matrices élémentaires. Introduisons la notion de matrice élé
mentaire.
D éfinition. La matrice carrée obtenue à partir de la matrice
unité par transformation élémentaire régulière sur des lignes (des
colonnes) est appelée matrice élémentaire associée à cette transforma
tion.
C’est ainsi que sont des matrices élémentaires du second ordre
les matrices
p
Lo °i ji • Lo
r 1 i j • Lo
p °i ji r 1’ ° iLo x p
j • ° Ui i j ’
où X est un scalaire non nul quelconque.
§2] MATRICES INVERSIBLES 199
E (i)+Mh)Ea)-uk) = E = £<o-x<*>£<o+Mfc)-
Sur la base de ces égalités on conclut qu’on a la propriété 2.1. □
P ropriété 2.2. Un produit des matrices élémentaires est une
matrice inversible.
Cette propriété découle directement de la propriété 2.1. et du
corollaire 2.3.
P ropriété 2.3. S i une transformation élémentaire régulière par
lignes <p fait passer la matrice m X n A en la matrice B , on a alors
B = E<y (E v Ç FTOxm). La réciproque est également vraie.
200 MATRICES ET DETERMINANTS [CH. V I
_^m l • • • ®m n _
c’est-à-dire B = E {l)^ ^ ky A .
On vérifie sans peine que l ’affirmation inverse est également
vraie. □
Propriété 2.4. Si la matrice C est obtenue à partir de la matrice
A par une série de transformations élémentaires régulières par lignes
cpi, . . ., (p*, on a alors C = E qy . . E ^ - A . La réciproque est éga
lement vraie.
D é m o n s t r a t i o n . Selon la propriété 2.3 la transforma
tion <p! fait passer la matrice A en la matrice E {v •A , cp2 fait passer
la matrice E^x •A en la matrice E^tE^x •A , etc. Enfin, <ps fait pas
ser la matrice E v . . . E^x-A en la matrice E ^ E ^ s ^ . . .E ^ -A .
Par conséquent, C = 2?^ . . .E ^ E ^ - A .
On vérifie aisément que la réciproque est également vraie.
Conditions d’inversibilité de la matrice. Pour démontrer le théo
rème 2.8 on a besoin de trois lemmes suivants.
L e m m e 2.4. Une matrice carrée à ligne {colonne) dont les éléments
sont nuis est irréversible.
D é m o n s t r a t i o n . Soit A une matrice carrée dont la ligne
est à éléments nuis, B étant june matrice quelconque, A , B Ç /^ x 71.
Soit A t la ligne à éléments nuis de la matrice A y on a alors
(AB)t = lA tB \ . . ., A iB n1 = [0, . . 01,
c’est-à-dire que la Meme ligne de AB ne possède que des éléments
nuis. Donc la matrice A est irréversible. □
L e m m e 2.5. Si les lignes d'une matrice carrée sont linéairement
dépendantes, la matrice est alors irréversible.
D é m o n s t r a t i o n . Soit A une matrice carrée aux lignes
linéairement dépendantes. Il existe alors une série de transformations
élémentaires régulières par lignes faisant passer A en une matrice
en escalier; soit <pi, . . ., <ps cette série. Selon la propriété 2.4 des
§ 2] MATRICES INVERSIBLES 201
•on est en mesure d’écrire le système (I) sous forme d’une équation
matricielle
<2) ASC = 6.
On voit aussitôt que l’équation (2) est équipotente au système d’équa
tions (I). Elle est dite forme matricielle d'écriture du système d'équa
tions (I).
T h é o r è m e 2.10. S i les lignes de la matrice A sont linéairement
indépendantes, le vecteur A~*b est alors l'unique solution de l'équa
tion (2).
D é m o n s t r a t i o n . Supposons qu’un vecteur colonne SC0
est la solution de l ’équation (2), c’est-à-dire que ASC0 = b. En
m ultipliant à gauche les deux membres de l ’égalité AiT0 = b par
A“\ on obtient
<3) SC0 = A - 1-b.
Ainsi, ou bien l’équation (2) possède une solution A ou bien elle
n’en possède pas. Toutefois, l ’égalité A (A_1-&) = b montre que
le vecteur A ”1*b est une solution de l ’équation (2). Par conséquent,
le vecteur A "1-b est l ’unique solution de l’équation (2). □
C o r o l l a i r e 2.11. S i les lignes de la matrice fondamentale A du
système (I) sont linéairement indépendantes, le système est alors compati
ble et le vecteur A "1-b est la solution unique de ce système.
§ 31 PERMUTATIONS 203
Exercices
1. Soit A = || a u || une matrice carrée d’ordre n (sur le corps S0 . Notons
Eih (*’ £ = 1, . . n) la matrice dont la i-ième ligne et la Ar-ième colonne ont
1 pour élément, les éléments restants étant nuis. Montrer que
(*) A E ik — VliElh + • • • + a n iEnki E ikA = a hlEll + • • • + a knEin-
2. Sur la base de l ’égalité (*) démontrer que la matrice A est permutable
avec chacune des matrices Elk si et seulement si A est de la forme XE, où X 6 F.
3. Utilisant le résultat du problème précédent montrer que la matrice A
est permutable avec une quelconque matrice carrée d’ordre n (sur le corps &)
si et seulement si A = XEy où X 6 F.
4. Soit A une matrice carrée d’ordre n. Démontrer que la matrice A est
permutable avec une matrice diagonale quelconque d’ordre n si et seulement
si la matrice A est elle-même diagonale.
5. Soit A une matrice diagonale, tous les éléments de la diagonale prin
cipale étant différents l ’un de l ’autre. Montrer que toute matrice qui est per
mutable avec A est aussi diagonale.
6. Montrer qu’une matrice carrée A d’ordre n permutable avec une matrice
quelconque symétrique du même ordre est une matrice scalaire, c’est-à-dire que
A = XE, où X est un scalaire et E une matrice imité d’ordre n.
7. Soit A une matrice carrée d’ordre n (sur le corps SF). Démontrer que
l ’ensemble de toutes les matrices (sur <F), permutables avec la matrice A , est
fermé par rapport à l ’addition et par rapport à la multiplication.
§ 3* Permutations
Permutations. Groupe des permutations. Considérons les permu
tations de l’ensemble M = {1, . . ., n}, où n est un nombre naturel
autre que zéro. On appelle permutation de Vensemble M l’application
injective de l’ensemble M sur lui-même.
Toute application (p de l’ensemble M sur lui-même se note de
façon commode sous forme de tableau
/ 1 2 ...
e
U ( i ) q>(2) —
L’ordre des nombres dans la première ligne a peu d’importance,
et on peut le varier de façon quelconque. Toutefois, il faut veiller
à ce que pour tout k le nombre <p (k) soit placé immédiatement au-
dessous de k.
L’ensemble de toutes les permutations de l’ensemble M sera noté
S n ; les éléments de cet ensemble sont nommés permutations d'in
dice n.
Si <p 6 iSn, alors: (1) q> est une application injective, c’est-à-dire
que pour tous i, k Ç M il s’ensuit de <p (i)=<p (k) que i= k \ (2) cp est
une application de M sur lui-même, c’est-à-dire {q> (1), . . ., q> (n)} =
= {1, . . ., n). M étant un ensemble fini, de la condition (1) se
déduit la condition (2), et réciproquement.
Le produit (pif de deux permutations q) et ip de l’ensemble M se
définit comme une composition d’applications (p et ip (<p\J) = cp-ip)
204 MATRICES ET DETERMINANTS [CH. VI
x n sign *(i)-ii>(*) *
{ i . ft}C M
Exercices
1. Démontrer qu'il existe ni permutations d'un ensemble composé de n
éléments.
2. Montrer que si n > 1 le nombre de permutations paires de l'ensemble
(1, 2, . . ., n} est égal au nombre de permutations impaires.
3. Démontrer que l'ensemble de toutes les permutations paires de Sn est
clos par rapport à la multiplication et à l'opération d'obtention de l'inverse
de l'elément.
4. Montrer que chaque permutation de Sn pour n > 1 peut être représentée
sous forme d'un produit de transpositions de l'aspect (&, k + 1)» où 1 < A:< n.
5. Montrer que chaque permutation de Sn pour n > 1 peut être représentée
sous forme d’un produit de transpositions de l'aspect (1, &), où 1 < k ^ n.
§ 4. Déterminants
Déterminant d’une matrice carrée. Soit jF un anneau commutatif
ou un corps dont les éléments seront nommés scalaires. Soit
’a u «12 . . . Ot|n
a 21 «22 . . . Ctjn
A =
.« n i a„2 •• • ®nn _
une matrice sur SF, A £ Fnxn. Soit S n l'ensemble de toutes les per
mutations de Tensemble {1, . . ., n).
Considérons l’ensemble M (4) de tous les produits d’éléments de
la matrice A pris par un de chaque ligne et colonne. Tout élément de
l’ensemble M 04) comporte n facteurs et peut être écrit ainsi :
(1 ) • m&nln 9
208 MATRICES ET DETERMINANTS [CH. VI
« m . . . ctnn
— & 13«22«31 — « 1 1 « 2 3 « 3 2 — « 1 2 « 2 1 « 3 3 *
Une matrice carrée est dite triangulaire si sont nuis tous ses
éléments se disposant au-dessus (au-dessous) de sa diagonale prin
cipale.
P r o p o s i t i o n 4.3. Le déterminant d'une matrice triangulaire est
égal au produit des éléments de sa diagonale principale.
La démonstration des propositions 4.1-4.3 est laissée au soin
du lecteur.
Propriétés fondamentales des déterminants. Formulons et démon
trons les propriétés rencontréesjle plus souvent.
P r o p r i é t é 4.1. Les déterminants d'une matrice carrée A et d'une
matrice transposée lA sont égaux.
D é m o n s t r a t i o n . Soient A = || a ik || une matrice carrée
d’ordre n et lA = || ||, où = a hi. On a alors
I | = S ( S g n T ) p i , {1) . . . p n t <») î
T6Sn
%
(1) I*i4|= (sgnx)at (i)i . . . a T(n)n.
TgSn
/ n \
1 ... / t (1) . . . t ( n ) \
Etant donné que r = l , . . alors t-1 = | . },
\ t ( 1 ) . . . t (n)/ ' \ 1 . . . ra /
ou, si l ’on dispose sur la ligne supérieure les nombres dans
/ 1 ... n \
l’ordre croissant, r -1 = l . . . . . , I . Dans le produit
Vt 1 (1) . . . t 1 (n))
ocT(Di . . . Oï(n)n disposons les facteurs de manière que les pre
miers indices suivent un ordre croissant; il vient alors
a T ( 1) 1 • • • (n) n — a lx -* (l) • - •
pâr suite,
\ B \ = V (SgnT)Pix(i) . . . P„T (n) =
xÇSn
(Sgn T) OCiqx (1) • •• a not (n)«
=
T€Sn
Selon le théorème 3.4, sgn (ox) = — sgn x. En outre, quand la
permutation x parcourt tous les éléments de l’ensemble Sn une fois,
la permutation x' = ox parcourt également tous les éléments de cet
ensemble une fois. On obtient, par conséquent,
1-5 | = — S (sgn T ')ait»a, • • • <*nx’ M = = — M U
T '€Sn
c’est-à-dire \B | = — \ A |.
P ropriété 4.3. Le déterminant d'une matrice possédant deux colon
nes (lignes) identiques est nul.
D é m o n s t r a t i o n . Posons que la matrice A = || a ih ||
possède deux colonnes identiques, par exemple, A* = A *. Notons o
la transposition (st). Dans ce cas l ’égalité A* = A 1 entraîne l ’égalité
(1 ) ® 1 t (1)- • - a n i ( n ) — ® l o t ( l ) • • •O & notln)-
Dans l ’égalité
|4 | = 2 (Sgfl t ) • • • a l t U ) • • • ® nt(n)
TÇSn
ccni • • .a„ a nl . . . a.
P r o p r i é t é 4.6. S i à une colonne (ligne) quelconque de la matrice
du déterminant on adjoint une autre colonne (ligne) de la matrice multi
pliée par un scalaire arbitraire, le déterminant de la matrice ne varie
ra pas.
Démonstration. Ecrivons la « X n-matrice A sous
forme
A = (.A\ A 2, . . ., A n).
Admettons que la matrice B s’obtient à partir de la matrice A après
adjonction à la première colonne de la fc-ième colonne multipliée par
le scalaire X, c’est-à-dire
B = (A1 + ^4*, A2, . . A n) (k ^ 1).
Selon la propriété 4.5, le déterminant de la matrice B peut être
représenté sous forme de la somme de deux termes:
| B | = | ( A \ A 2..........A n) | + X | ( A \ A2, . . ., A n)|.
Dans cette somme le second déterminant est nul comme possédant
deux colonnes identiques; donc, | B | = | A |. □
C o r o l l a i r e 4.5. Si à une colonne (ligne) quelconque de la matrice
d'un déterminant on ajoute une combinaison linéaire des autres colonnes
(lignes) de la matrice, le déterminant de la matrice ne variera alors pas.
P r o p r i é t é 4.7. Si une colonne (ligne) quelconque d'une matrice car
rée est une combinaison linéaire des autres colonnes (lignes) de la matri
ce, le déterminant de la matrice est alors nul.
Cette propriété découle aisément du corollaire 4.5.
E x e rc ic e s
1. Comment variera le déterminant d'une matrice carrée d'ordre n si
chaque élément de la matrice est remplacé par son opposé?
2. Soient A une matrice carrée d'ordre n sur le corps 2F et X un élément
de ce corps. Démontrer que | X-A | = Xn | A | .
3. Comment variera le déterminant d'une matrice carrée d'ordre n a élé
ments complexes si chaque élément de la matrice est remplacé par son conjugué?
4. Les éléments d'une matrice carrée d'ordre n satisfont à la condition
ctjfe = âki, où âki est un nombre complexe conjugué de a ih. Démontrer que
\ A | est un nombre réel.
§5] MINEURS ET COMPLÉMENTS ALGÉBRIQUES 213
«ni........................
_<*11 • • • < * ! , fc-1 t t i . fe+ 1 * • * a il
. 6. . 6. _«n*.
Selon la propriété 4.5 des déterminants, à cette représentation cor
respond la représentation de | A | sous forme d’une somme de n dé
terminants
0&ii . . • OCjfc • . • G • • • 0 • • • Œ jn
ocn i . . . 0 ccnn
. . . 0Cn i - • • & 7 i k • • nn
B = (-41, . . ., A h, . . ., b, . . ., il").
S 5] MINEURS ET COMPLEMENTS ALGEBRIQUES 217
<*>
Sur la base de (2) et (3) on conclut qu’il y a lieu (1). □
L f.mme 5.6. Si E u . . ., E, sont des matrices élémentaires de même
ordre que la matrice carrée B, on a alors
(4) | E xBt . . . E SB | = | * x | | E 2 | . . . | E, | | B |.
D é m o n s t r a t i o n (conduite par récurrence sur le nombre s).
Selon le lemme 5.5, le lemme 5.6 se vérifie pour s = 1. Supposons
que le lemme est vrai pour s — 1 facteurs élémentaires et démontrons
qu’il se vérifie aussi pour s facteurs. Selon le lemme 5.5, on a
| E1 (E, . . . E,B) | = | E x | | E« . . . E,B |.
Par hypothèse de récurrence,
| E* . . . EaB | = | E« | | £ 3 | . . . | E , | | B | ;
donc,
| E .E . . . . E ,B | = | E , | | E . | . . . | E . | | B |.
L’égalité (4) est ainsi vraie pour tout s. □
218 MATRICES ET DETERMINANTS [CH. VI
Exercices
1. Soient A et C des matrices carrées. Démontrer que
A 0
= \ A \.\C \.
B C
2. Démontrer que
a b c
c a b = / K ) / ( ü>2) /(©,),
b c a
3. Calculer le déterminant
a b c d
d a b e
c d a b
b c d a
4. Démontrer que
1 1 1
*1 *2 *3 = (X2—Xi) (XS— Xj) (xs —x2).
*î *1 *3
5. En se servant uniquement de la définition du déterminant, calculer le
déterminant d'une matrice triangulaire A :
*11 0 0 ... 0
*21 *22 0 ... 0
*31 *32 <*33 ■• • 0
*ni am a n3 • • • a nn __
<*n2 ••• a n n _
. «ni
0 0 . . . \A\
(1) A ( \ A |"L4*) = E si | A | =^= 0.
Des calculs analogues conduisent aux égalités
A*A = \ A | E,
(2) (| A |-M *) A = E, si M | ^ 0 .
Les égalités (1) et (2) montrent que les matrices A et | A |~L4* sont
mutuellement inverses. On a ainsi démontré le théorème suivant.
T h e o r e m e 6.2. Si le déterminant d'une matrice carrée A est diffé
rent de zéro, la matrice A est alors inversible et A~l = | A |-M*.
Règle de Cramer. Considérons un système de n équations linéai
res à n variables
« n * i + • • • + a lnxn — Pu
(1 ) ...........................................................
« n l* l “f" • • • ”1" ®nn®n = Pn
222 M A T R IC E S E T D E T E R M IN A N T S [CH. VI
A^fi . . . A nn
I Pi-^li + • • •+Pn^nl
= i^ r1 ...............................
|_ Pl^ln "1" • • • ”}■Pn-^nn
et Xi
(1 ) ............................................................................
®ni®l “!“ • • • “1“ &nn%n = 0»
-<4 = || am II étant la matrice de ce système. Le système (1) a des
solutions non nulles si et seulement si les colonnes de la matrice A
sont linéairement dépendantes. Les colonnes de la matrice A sont
linéairement dépendantes si et seulement si | A | = 0. Par consé
quent, le système (1) admet des solutions non nulles si et seulement
si \A | = 0. □
‘0 ’
C o ro lla ire 6 .6 . L'équation matricielle ASC = ou
si \ A\ =0 .
Exercices
1. Montrer que le rang d’un produit de matrices ne dépasse pas celui de
chacun des facteurs.
2. Soient A et B des matrices carrées d’ordre n. Montrer que les équations
A X = B et X A = H, où X est la matrice cherchée, sont insolubles quand le
rang de la matrice B dépasse celui de A .
3. Soient A et B des matrices rectangulaires possédant le même nombre
de lignes et C la matrice obtenue de la matrice A par adjonction à droite de la
matrice B . Démontrer que l ’équation matricielle A X = B y où X est la matrice
cherchée, a une solution si et seulement si le rang de la matrice A est égal à celui
de la matrice C.
224 MATRICES ET DETERMINANTS [CH. VI
= (ad— •
15. Démontrer que chaque matrice triangulaire il (sur le corps 2F) aux
éléments non nuis sur la diagonale principale est inversible et la matrice il -1
est une matrice triangulaire.
16. Soient il, B des matrices n X n régulières sur le corps Montrer
que les égalités ilB = B il, AB-1 = B -M , A~lB = BA~l , A ^ B " 1 = B~M -1
sont équipotentes entre elles.
17. Soit il une matrice m X n sur le corps 2F. Démontrer que:
(a) il existe une matrice n X m X , telle que X A = B, où B est une matrice
unité n X n si et seulement si le rang de il vaut n;
(b) il existe une matrice n X m telle que A y = B, où B est une matrice
m X m unité si et seulement si le rang de il vaut m.
18. Soit il une matrice triangulaire n X n (sur le corps 2F) dont tous les
éléments de la diagonale principale valent 1. Supposons que B = il — B,
où B est une matrice unité n X n. Démontrer que :
(a) B n+1 = 0;
(b) la matrice il est inversible et i4 -1 = (B + 2?)“l = B — B + B 2 — . . .
. . . + (—l)nBn ;
(c) (B — B )-1 = E + B + B 2 + . . . + B n .
19. Soit il une matrice triangulaire (sur un corps) à éléments non nuis sur
la diagonale principale. Démontrer que la matrice il est inversible.
20. Chercher les conditions que doit satisfaire une matrice carrée à élé
ments entiers pour que tous les éléments de la matrice inverse soient des entiers.
21. Soient il une matrice n X n carrée et il* la matrice adjointe à il.
Démontrer que:
(a) si il est une matrice singulière, alors la matrice ilil* est nulle;
U —0 1 7 6 2
CHAPITRE VII
ESPACES VECTORIELS
§ 1. Espaces vectoriels
Notion d’espace vectoriel. Soient *F un corps et F son ensemble
de base. Les éléments de l ’ensemble F seront appelés scalaires, tan
dis que jF sera nommé corps des scalaires.
Soient F un ensemble non vide et F X F le produit direct des
ensembles F et F. Soit donnée l’application
û) : F X F->- V
associant à chaque couple (X, a) de F X F un élément unique de
l ’ensemble Fnoté X a et appelé produit duscalaire X et de Vélément a.
Si le scalaire X est fixé, l ’application o induit l’application
o)X: {X} X V -+ V ,
qui est la restriction co à l ’ensemble {^} X F. L’application cox
avec X fixé peut être aussi assimilée à une opération à une place (sin-
gulaire) V V associant à chaque élément a de F un élément Xa
de F. Ainsi, a)Xa = Xa pour tout a de F.
E x e m p l e . Soient jF un corps, F = F71 et X un élément fixé
de F . Notons cox l ’application F dans F associant à chaque vecteur
(alt . . ., ctn) de F71 le vecteur (Xal7 . . ., Xan) de Fn appelé produit
du scalaire X et du vecteur arithmétique (0 4 , . . ., a n).
D é f i n i t i o n . L’ensemble F avec l’opération binaire donnée sur
lui + (appelée addition) et l ’opération de multiplication des élé
ments du corps des scalaires $F par les éléments de l ’ensemble F
est appelé espace vectoriel sur le corps & si pour tous a, b de F et a , p
de F sont satisfaites les conditions (axiomes) suivantes :
(1) l ’algèbre (F, + , —>, où — est l ’opération de multiplication
par le scalaire (—1) des éléments de F, est un groupe abélien ;
(2) (aP) a = a (0a) ;
(3) a (a + b) = a a + a b ;
(4) (a + P) a = a a + Pa ;
(5) l« a = a.
§ l] E S P A C E S V E C T O R IE L S 227
Exercices
1. Soit S F = 3Ca un corps des classes résiduelles modulo 2. Combien de
vecteurs contient l ’espace vectoriel '7'° = S-n, espace arithm étique à n di
mensions sur le corps S F t
2. Soient S F un corps des scalaires et F 2x2 l ’ensemble de toutes les matrices
2 X 2 sur le corps S - . Montrer que l’algèbre
<F2x2, + j {û)x | X Ç F}),
§1] E S P A C E S V E C T O R IE L S 229
Exercices
1. Chacune des conditions suivantes dégage de l'espace vectoriel 7° = & n
des ensembles de vecteurs (xx, . . ., xn). Lesquels de ces ensembles sont fermés
dans 7® par rapport à l'addition et la multiplication par des scalaires :
(a) xi + x i + • • ■~i~ xn 0 » (e) = 1;
(b) X1 + x2 + • • • + = (f) = Xn
(c) Xl ~ Xi — ■■• —xn = 0 ; (g) xl'xn =
3H
O
(d) (h) XJ = x3
Il
la base de l’espace % et
(4) bx........... b.t bm+ii • • bm+ft
la base de l’espace X . Alors,
(5) dim (U fl # ) = s, dim 7/ = m, dim X = s + k
et, par suite,
(6) U = L (bj, . . ., bm), L = L (bj, . . b „ bm+], • • bm+fc)
De (4) et (6), on dérive que
V = U ■(■ L = L (bj, . • •» b m, b g ifi, • - b m+k),
c’est-à-dire que le système
(7) b ,........... bm» bm4-i, . . bm+k
engendre l’espace 7T.
Montrons que le système (7) est linéairement indépendant.
Supposons que l’on a
(8) Xjbx + . . . + ^«b, + . . . + ^mbm + ^m+ibm+1 + . . .
• • • “(“ ^m+fcbm+ft = 0.
1 6 -0 1 7 6 2
242 E S P A C E S V E C T O R IE L S [CH. VII
(1) bn
la base de Vespace vectoriel f \ Pour chaque vecteur r de V il existe
dans P 1 un vecteur arithmétique unique (alt . . . . a n) tel que
(2) a = ctjb! + . . . + Onbn.
16 *
244 E S P A C E S V E C T O R IE L S [CH. VII
Exercices
1. Soient *ü et IF des espaces vectoriels de dimension finie sur le corps .
Montrer qu'il existe un monomorphisme de l'espace 11 dans si et seulement
si dim # ^ dim ey°,
2. Soient W et T 0 des espaces vectoriels de dimension finie sur le corps 5 r.
Démontrer qu'il existe un épimorphisme de l'espace U sur si et seulement
si dim > dim 9°.
3. Soient îl et 9° des espaces vectoriels à n dimensions sur un corps fini &
composé de m éléments. Combien y a-t-il d'isomorphismes de l'espace 11 sur
l'espace Ÿ'0?
4. Donner un exemple d'espace vectoriel sur le corps & qui ne soit pas de
dimension finie.
5. Soit W un espace vectoriel sur le corps & de dimension non finie. Mon
trer qu'il existe un monomorphisme de tout espace vectoriel de dimension finie
sur le corps & de l'espace ? /\
(1 ) • • -i
§ 5] ESPACES VECTORIELS A MULTIPLICATION SCALAIRE 249-
(3 ) bjH-j-j = Cm +i ^ ib x . . . ^m b m
(1) .......................................................
® m l^ l • • • ”!“ & m n x n ~ ^
x tels que
(4) a = X ^ + . . . + Xmbm + x ÇL1 .
Multiplions les deux membres de l'égalité (4) scalairement par le
vecteur b*, on obtient a -b { = Xj (b*-bj). Puisque bi - b/ =^0, il
s’ensuit les égalités
Exercices
1. Soit a un vecteur non nul de l'espace vectoriel T'0 = avec multi
plication scalaire standard. Quelle est la dimension du sous-espace de l'espace V*
orthogonal au vecteur a?
2. Soient a, b des vecteurs linéairement indépendants de l'espace 7^ = sA*
avec multiplication scalaire standard. Chercher la dimension au sous-espace
orthogonal aux vecteurs a et b.
3. Soit ^ = Æ2 un espace vectoriel bidimensionnel sur le corps des nom
bres rationnels avec, multiplication scalaire standard. Chercher dans 7/J le
sous-espace ^ { 0 } dans lequel le carré scalaire de tout vecteur est différent de 1.
4. Soit 7^ un espace vectoriel avec multiplication scalaire non dégénérée.
Démontrer que si un vecteur non nul b est orthogonal aux vecteurs alf . . ., am
de l'espace {Va, alors b (J L (ax, . . ., am).
5. Soit T'0 un espace vectoriel avec multiplication scalaire non dégénérée.
Soit ai, . . ., am un système de vecteurs linéairement indépendant de l'es
pace y 0. Démontrer cjue si un vecteur non nul b est orthogonal aux vecteurs
alv . . ., am, le système alv . . ., am, b est alors linéairement indépendant.
§6] ESPACES VECTORIELS EUCLIDIENS 253
de V, on a
ab = (//-*) (a) U t 1) (b) = / (Z’ 1 (a)) / U'1 (b)) = Z"1 (a) Z"1 (b),
c'est-à-dire l'application f"1 satisfait également à la condition (3).
Z"1 est ainsi un isomorphisme de l ’espace euclidien 5r sur 7/. Par
conséquent, la relation d'isomorphisme des espaces euclidiens est
symétrique.
Soient ?/, W des espaces euclidiens. Si / est un isomorphisme
de U sur T et g un isomorphisme de TT sur alors, selon la pro
priété 4.1 des isomorphismes d’espaces vectoriels, la composition
gf est une application injective de 71 sur T* qui satisfait aux condi
tions de linéarité. Ensuite, vu que
ab = / (a) / (b), / (a) / (b) = g (/ (a)) g (/ (b)),
on a
ab = (gf) (a) (gf) (b)
pour tous a, b de U. gf est donc un isomorphisme de l'espace eucli
dien 7/ sur ffl. Par conséquent, la relation d'isomorphisme est
transitive. □
Propriété 6.7. Soient 7Z, 5^ des espaces euclidiens et f un isomor
phisme de 7/ sur T*. Si ex, . . ., en est une base orthonormée de Vespa
ce U, alors le système f (e^, . . ., / (en) est une base orthonormée de
Vespace
D é m o n s t r a t i o n . Comme / est un isomorphisme, on
a eje* = / (e,) f (eh). Donc,
1 si i — /c,
{ 0 si i * k .
Le système / (e^, . . ., / (e„) est ainsi orthonormé. En outre, selon
la propriété 4.4 des isomorphismes des espaces vectoriels, le système
f (ex), . . ., / (en) est la base de l'espace el \ □
T h é o r è m e 6.4. Tout espace euclidien = £ {0} de dimension n est
isomorphe à un espace euclidien de dimension n standard.
D é m o n s t r a t i o n . Soient TT un espace euclidien à n
dimensions et et, . . ., en sa base orthonormée fixée. Soit ¥ n un
espace euclidien standard à n dimensions. Selon le théorème 4.3
1 application f: V -*■ Rn associant à chaque vecteur x = £xex + . . .
. . . — cnen de V sa ligne de coordonnées (£lt . . ., £n) est injective
et satisfait aux conditions de linéarité. De plus, si y = i\xcx + . . .
. . . -r v|Mcn, alors
xy = + . . . + i ni\n = (Slt . . y (ti,, . . m,,) =
= / (x) / (y)-
Donc, Z ust un isomorphisme de l’espace euclidien 7 ' sur l’espace
euclidien standard £n. □
1 7 —0 1 7 6 2
258 ESPACES VECTORIELS [CH. VII
Exercices
1. Soient a, b des vecteurs d'un espace euclidien orthogonaux entre eux.
Montrer que || a + b ||2 = || n ||2 + || b ||2.
2. Montrer que pour tous vecteurs a, b de l'espace euclidien || a + b ||2 +
+ Il a - b ||2 = 2 (|| a ||* + || b ||2).
3. Soient a, b des vecteurs de 1 espace euclidien tels que || a || = || b ||.
Démontrer que les vecteurs a — b et a + b sont orthogonaux entre eux.
4. Démontrer que pour tous vecteurs a, b de l'espace euclidien | || a || —
- Il b || | < || a ± b ||.
5. Soient a, b des vecteurs non nuis de l'espace euclidien. Chercher le
vecteur de la forme a + kb, où X, £ R, possédant la plus petite norme et montrer
que ce vecteur est orthogonal au vecteur a.
6. Soient a, b des vecteurs linéairement indépendants d’un espace eucli
dien tridimensionnel 7A\ Démontrer que dans l ’espace 7 " il n’existe que deux
vecteurs de norme unitaire qui soient orthogonaux aux vecteurs a et b.
7. Soit = &2 un espace vectoriel bidimensionnel sur le corps des nom
bres rationnels avec multiplication scalaire standard. Chercher dans 7^ un
sous-espace ^={0 } dans lequel le carré scalaire d'un vecteur quelconque est
différent de 1.
8. Soient a, b des vecteurs linéairement indépendants de l'espace eucli
dien T° à n dimensions. Chercher la dimension du sous-espace de l'espace T'0
orthogonal aux vecteurs a et b.
9. Soient 71 un sous-espace de l'espace euclidien 7/0 à n dimensions et
71^ son supplémentaire orthogonal. Soient a lf . . ., aa une base orthonormée
de l'espace 71 et bv . . ., bn_a une base orthonormée de l'espace 7lL . Démon
trer que a^ . . ., aa, bly . . ., bn. a est une base orthonormée de l’espace 7^.
10. Soient a, b des vecteurs do l'espace vectoriel euclidien. Démontrer
que | a-b | = || a ||-|| b || si et seulement si les vecteurs a et b sont linéaire
ment dépendants.
11. Soient alf . . ., am un système orthonormé de vecteurs de l'espace
euclidien CV°. Posons que pour chaque vecteur c de l'espace 7 e || c ||2 =
= (ajC)2 + . . . + (amc)2. Démontrer que le système des vecteurs alt ...» am
est une base de l'espace ei/ù.
12. Soient 71 des sous-espaces de l'espace vectoriel euclidien de dimen
sion finie. Démontrer que :
(a) ; (b) ( X + V ) J- = X l Ç\Vx : (c) (XÇ\<U)x = X l + V 1 -
CHAPITRE VIII
OPÉRATEURS LINÉAIRES
§ 1. Applications linéaires
Applications et opérateurs linéaires. Passons à l'étude des homo
morphismes des espaces vectoriels ; ils sont également nommés
applications linéaires.
D é f i n i t i o n . Soient 7 / et TT des espaces vectoriels sur le corps j f .
Une application / : 71 -+ T ' est appelée application linéaire ou
homomorphisme si cette dernière satisfait aux conditions de linéa
rité, c’est-à-dire pour tous a, b 6 V et tout X Ç F sont satisfaites
les conditions
/ (a + b) = / (a) + / (b), / (X a) = X/ (a).
Si une application linéaire de 7/ sur V est injective, elle s’appelle
alors isomorphisme ou application isomorphe de 7 / sur TT.
Un ensemble de toutes les applications linéaires (homomor
phismes) de l’espace ?/ dans l’espace sera noté Hom (7£, 5H-
Une application linéaire de l’espace vectoriel dans lui-même
est appelée opérateur linéaire de Vespace Un ensemble de tous
les opérateurs linéaires de l’espace 5^’ est noté Hom ( f ,
Soit <p une application linéaire de l'espace vectoriel 7/ sur l’es
pace vectoriel î *. Alors, pour tous vecteurs a x, . . ., a n de 7/ et
tous scalaires Xj, . . Xm Ç F, on a
(1) <p (Xja, + . . . + Xma m) = Xjip (a2) + . . . + Xmcp (am).
La démonstration est effectuée par récurrence sur m. Si m = 1,
en vertu de la linéarité de l’application (p, on a cp ( X ^ ) = Xxcp ( a ,) .
Posons que la proposition est vraie pour m — 1 vecteurs. Alors,
en utilisant l’égalité
4“ • ■ • “f" -i®m -l “4“ Xm8 m = (^*ia i "4” • • • ”}" Xm-\&m ~\)
Xma m,
il vient
T (^ la l + • - • + ^m a m) = 9 (^ ia i + . • . Xm _1a m _1) +
"4" 9 (^ma m)-
17*
260 OPERATEURS LINEAIRES [ch. v in
d’où
^ r + l^ r + l + • • • + ^ ne n 6 Ker <P-
Puisque e l7 . . e r est une base de l’espace 5 fer cp, il existe des
scalaires X l9 . . ., Xr tels que
^r+l^r+l + • • • + = ^1©1 + . . . + K er
Exercices
1. Soit <p un opérateur linéaire de l'espace vectoriel unidimensionnel 9 °
sur le corps & . Démontrer qu’il existe un scalaire X 6 F tel que 9 (x) = Xx
pour tout vecteur x 6 V .
2. Soient <p et 9 des opérateurs linéaires de l'espace vectoriel de dimension
finie et 9 9 = 0. Aura-t-on 9 9 = 0 ?
3. Soient 9 une application linéaire de l'espace vectoriel T l dans l'espace
9 ° et b 6 Im 9 . Démontrer que l'ensemble 9 - 1 (b) (9 -* (b) = {x £ V | 9 (x) =
= b}) est une variété linéaire do l'espace T l de direction & C c r 9 .
4. Soient 9 une application linéaire de l'espace vectoriel T l dans l'espace
9 ° et ax, . . ., am 6 U . Démontrer que si le système 9 (ax), . . 9 (am) est
linéairement indépendant dans 9 ° , le système a 1? . . ., am est alors linéaire
ment indépendant dans 1 1 .
5 . Soit 9 une application linéaire injective de l'espace vectoriel T l dans
l'espace 9 ° . Démontrer que si le système ai, . . ., am est linéairement indé
pendant dans # , le système 9 (ax), . . 9 (am) est alors linéairement indé
pendant dans 9 ° .
6 . Démontrer que l'application linéaire 9 de l'espace vectoriel T l dans
l'espace 9 ° est injective si et seulement si & C c r y = {0}.
7. Soit 9 une application linéaire de l'espace vectoriel T l à n dimensions
dans l'espace 9 ° de dimension n. Démontrer aiie 9 est un isomorphisme.
8 . Soient 9 une application linéaire de l'espace vectoriel T l sur l'espace
unidimensionnel 9 ° et a 6 tf\K e r< p . Démontrer que T l = ^ 9 ® X (a).
9. Soient 9 , 9 des opérateurs linéaires de l'espace vectoriel 9 ° tels que
Ker <p = KeriJ) = {0}. Démontrer que Ker (9 9 ) = {0}.
10. Soit 9 un opérateur linéaire de l'espace vectoriel 9 ' ° satisfaisant à la
condition 9 0 9 = 9 . Montrer que 7 ° = & C e r 9 © £ f m 9 .
11. Soient T l et 7 ° des espaces vectoriels sur le corps i F , l'espace T l étant
unidimensionnel. Démontrer que toute application différente de zéro de T l
dans 9 ° est injective.
12. Soit 3 6 o m ( T l , 9 * ) un espace vectoriel de toutes les applications linéai
res de l'espace vectoriel T l de dimension finie dans l'espace de dimension
finie 9 ° . D ém ontrer que
(a) si dim T l — 1, alo rs dim (3 6 o m ( T l , 9 ° ) ) = dim 9 ° , \
(b) si dim 9 — 1, alors dim (< 9C om ( T l , ^ ) ) = d im # .
13. Soient T l et 9 J des espaces vectoriels de dimension finie dont les dimen
sions sont m et n. Démontrer que la dimension de l'espace vectoriel 3 6 o m ( T l , 9 )
vaut le produit m n .
14. Soit 9 l'application linéaire de l'espace vectoriel de dimension finie
T l dans l'espace vectoriel 9 ° . Démontrer que
Tl = SfCtr 9 © X (&!, . . ., a ^ .
S 2] REPRESENTATION DES OPERATEURS LINEAIRES 265-
D é m o n s t r a t i o n . Soit
! « « • • • a ln 1
M ( cp)
L ^nl • • • ®nn J
les égalités (2) sont alors vérifiées. Si x = ^ej + . . . + 5„en 6 V,
alors
<p (x) = |,q> (e,) + . . . + in<P (en).
alors B = M (9 ).
D é m o n s t r a t i o n . Selon la définition de la matrice Af(9 ),
’O
0
M(<p(en)) = B M (en) = B = 5".
i
Sur la base de (4) et (5) on conclut que les colonnes correspondantes
des matrices M (<p) et B coïncident. Par conséquent, M (ç) = B . □
P roposition 2.5. Soient 9 et if les opérateurs linéaires de l'espace
vectoriel 5r a base fixée elt . . ., e„ et K Ç F; alors
(1) M (<p + *) = M (<p) + M (♦) ;
(2) M (hp) = KM (9 ).
D é m o n s t r a t i o n . Soient x 6 V et
Ç (* ) = 5l® l "4" • • • "4* in® n »
(3)
i|> (x) = lue! + . . . + ti„en,
alors
(<p + t|j) (x) = (?i + ri,) e, + . . . + (!„ + il„) e„.
Donc,
~ lt + *h " "11"
M((<p + $) (x)) = +
_ in . ^In _ Jn_ _ *lri_
= M (<p (x )) + JW(i|> (x ))
et, selon le théorème 2.3,
(4) M ( ( 9 + *) (x)) = (.M (9 ) + M (*)) M (x).
L’égalité (4) est vraie pour tout x 6 V. Selon le théorème 2.4, de (4)
s’ensuit l’égalité (1 ).
§ 2] REPRÉSENTATION DES OPERATEURS LINEAIRES 269
= *in®i ^nn®n
On appelle matrice de passage de la première base à la deuxième la
matrice T ,
*ii t\o • • . *1n
T= *21 *22 ••• *2n
. *nl •• • *nn
*n2
dont la Ar-ième colonne est la colonne de coordonnées du vecteur e*
relativement à la première base.
P roposition 2.7. La matrice T est inversible.
D é m o n s t r a t i o n . Il s’ensuit de l’indépendance linéaire
des vecteurs e', . . ., l’indépendance linéaire des colonnes de
coordonnées de ces vecteurs, autrement dit, l’indépendance linéaire
des colonnes de la matrice T (voir corollaire 7.4). Il s’ensuit, selon
le théorème 5.1, que la matrice T est inversible. □
Notons M (x) la colonne de coordonnées du vecteur x Ç V relati
vement à la première base et M' (x) relativement à la deuxième
base. Cherchons la relation entre M (x) et M ' (x).
T héorème 2.8. Soient M (x) et M' (x) les colonnes de coordonnées
du vecteur x respectivement relativement à la première et à la deuxième
bases et T la matrice de passage de la première base de Vespace a la
deuxième. On a alors les égalités
(2) M (x) = TM ' (x) ;
(3) M' (x) = T~lM (x).
D é m o n s t r a t i o n . Soient x Ç V et
(^ ) * = “4“ • • • 5n ®n ï
(5) x = ije ' + . . . + ;
par conséquent,
d’où
(6) X = (ijili + • • • + fin£n) el + •••
• • • + (* n ltl + • • • + ^nn^n) ®n*
c’est à-dire que M (x) = TM' (x). Multiplions à gauche les deux
membres de cette égalité par T ”1 et l’on obtient (3). □
C orollaire 2.9. Si lM (x)et % M' (x) sont des lignes de coordonnées
du vecteur x respectivement par rapport à la priemère et à la deuxième
bases, on obtient alors
K\I (x) = KM' (x)‘7\ KM' (x) = lM (xY(T~l).
Connexion entre les matrices d’un opérateur linéaire relativement
à de différentes bases. Soient TT un espace vectoriel de dimension finie
=5^ {0}, et, . . . » en la première base de l’espace TT, ei, . . ., e'n la
deuxième base de l’espace TT et T la matrice de passage de la première
à la deuxième base.
T h é o r è m e 2.10. Soient <p l'opérateur linéaire de Vespace vectoriel
TT* M (<p) et M ' ((p) les matrices de cet opérateur respectivement par
rapport à la première et à la deuxième bases et T la matrice de passage
de la première à la deuxième basey un a alors M ' (cp) = T~lM (cp) T.
D é m o n s t r a t i o n . Selon le théorème 2.8 pour tout x Ç Vr
on a
(2) M (x) = TM ' (x) ;
(3) M 9 (x) = T~KM (x),
où M (x) et M ' (x) sont des colonnes de coordonnées du vecteur x
respectivement par rapport à la première et à la deuxième bases. En
substituant dans (3) <p (x) à x, il vient
M ' («p (x)) = T -'M (cp (x)).
Selon le théorème 2.3, M (cp (x)) = M (cp) M (x), donc,
M ’ (cp (x)) = T~lM (<p) M (x).
En vertu de (2), il vient
M ' (cp (x)) = [ T -W (cp) T] M' (x).
272 O P E R A T E U R S L IN E A IR E S [CH. V III
Exercices
1. Comment variera la matrice d'un opérateur linéaire si l'on permute
dans la base ©j, . . en deux quelconques des vecteurs, par exemple, el et e-?
2. Démontrer que le rang de l'operateur linéaire d'un espace vectoriel de
dimension finie est égal au rang de la matrice de cet opérateur.
3. Montrer que tout opérateur linéaire de rang r d'un espace vectoriel de
dimension finie peut être représenté sous forme d ’une somme de r opérateurs
linéaires de rang 1 .
é. Soit Y un espace vectoriel de toutes les matrices carrées d’ordre deux
s u t le corps & . Montrer que la transformation 9 consistant dans la m ultipli
ri 0 | ro 11 ro on ro en
l 0 o J ’ Lo o J ’ L i o J ’ l 0 l J #
5. Démontrer que l’opérateur linéaire 9 de l ’espace vectoriel de dimension
finie permutable avec chaque opérateur linéaire de l’espace est un sca
laire, c’est-à-dire qu’il existe un scalaire X tel que 9 (x) = Xx pour tout vec
teur x de Y .
6 . Soient 9 un opérateur linéaire quelconque, 9 un opérateur linéaire
inversible de l’espace vectoriel de dimension finie. Démontrer que rang (9 9 ) =
■■ rang (99) = rang 9 .
§3] A L G Ê B R E S L IN É A IR E S 273
§ 3. Algèbres linéaires
Algèbre linéaire. Soit un corps des scalaires.
D é f i n i t i o n . L'algèbre ( V , + , { w x | k £ F}, • ) est appelée algèbre
linéaire si les opérations binaires - f , • et les opérations singulaires
<0 ;. satisfont aux exigences suivantes:
1) l’algèbre (F, + , {(ox | k 6 F}> est un espace vectoriel sur le
corps jF ;
2) les conditions de bilinéarité sont remplies, c’est-à-dire
(a + b) c = ac + bc, c (a + b) = ca + cb,
ou (ab) = (coxa) b = a (<oxb)
pour tous a, b, c Ç F et tout k £ F.
On appelle rang de Valgèbre linéaire la dimension de l’espace vec
toriel (F, + , {ou | k 6 F}).
E x e m p l e s . 1. Soit C l’ensemble de tous les nombres com
plexes. L’algèbre
(C, + , {<ox | k Ç R}, • )
est une algèbre linéaire sur le corps àî des nombres réels. Son rang
vaut deux.
2. Soit F”*11 un ensemble de toutes les matrices n X n sur un
corps. L’algèbre
(F nXn, 4-, {o)X | k Ç F}, • ),
où <ûx est une opération singulaire (unaire) de multiplication par le
scalaire X, constitue une algèbre linéaire sur le corps & de rang n2.
On 1 appelle algèbre matricielle complète sur le corps & Son rang
vaut n2.
3. L’algèbre des quaternions sur le corps J? étant fixée, soient 5^
un espace vectoriel de dimension quatre sur le corps & et e, i, j, k
1 8 -0 1 7 6 2
274 OPÉRATEURS LINEAIRES [CH. VIII
a+6i~[& «]
est établie par l'isomorphisme des algèbres linéaires considérées.
Notons SOI (n, jF) l ’algèbre matricielle complète sur & :
3K (n, JF) = +f {Wx | X 6 F},-).
Theorême 3.3. Soit 7" un espace vectoriel de dimension finie sur
le corps JF avec une base fixée e1, . . ., e„. L'application associant à
chaque opérateur linéaire <p de l'espace f ’ sa matrice M (<p) relativement
à la base fixée constitue un isomorphisme de l'algèbre d'opérateurs li
néaires End f sur l'algèbre matricielle complète SOI (n, &).
D é m o n s t r a t i o n . La correspondance de 9 M ( 9 ) est
une application de l’ensemble End TT = Hom ( f , T ) sur l’ensemble
«F"xn des matrices n X n. En vertu du théorème 2.1, cette applica
tion est bijective. De plus, elle respecte toutes les opérations prin
cipales de l’algèbre End T ' , c’est-à-dire
(1) M ( 9 + 9 ) = M (9 ) + M (9 ),
(2) M (A.9 ) = XM ( 9 ) ,
(3) M (9 9 ) = M (9 ) M (9 )
pour tous 9 , 9 6 Hom ( f ‘, f ) et tout X Ç F. Les égalités (1) et (2)
ont été démontrées au paragraphe précédent.
Démontrons à présent l’égalité (3). Soit x Ç V. Alors (9 9 ) (x) =
«= 9 (9 (x)) et, selon le théorème 2.3,
Exercices
1. Démontrer que la multiplication des quaternions est associative.
2. Démontrer que dans l'algèbre des quaternions le système d'équations
i*r + )y = e, kx — ey = i
admet une solution unique, tandis que le système
xi + yj = e, xk — ey = i
n'a pas de solutions.
3. Soient a = œ + pi + yj + ôk un quaternion et a* = ae — pi —
— yj — ôk. Montrer que pour tous quaternions a, b, on a
(a) N (a) = aa* = a 2 + P2 + y2 + ô2;
(b) N (ab) = N (a) N (b) ;
(c) (ab)* = b*a*.
4. Montrer qu'il existe un nombre infini de quaternions satisfaisant à
l'équation x2 + e = 0 .
5. Soit a = ae + Pi + yj + ôk un quaternion quelconque. Vérifier que
les quaternions a et a* sont des racines de i'équation x2 — 2ax + jV (a) e = 0.
6. Montrer que si le quaternion a n'est pas un nombre réel il n'existe que
deux quaternions satisfaisant à l'équation x2 = a.
7. Démontrer que pour tous deux quaternions a et b, on a
(aa*) (bb*) = (ab) (ab)*.
En déduire que si chacun des nombres m, n est une somme des carrés de quatre
entiers, alors le produit mn est également une somme des carrés de quatre entiers.
8. Démontrer qu'en algèbre des quaternions chacune des équations ax = b,
ya = b avec a ^ 0 admet une solution unique.
9. Montrer que l'ensemble de tous les quaternions différents de zéro cons
titue un groupe par rapport à la multiplication.
10. Montrer que huit quaternions =fce, ± i , ± J, dhk forment un groupe
multiplicatif (il s'appelle groupe quaternionique).
11. Soit à une algèbre de rang n sur le corps Montrer qu’avec k > n
tous k éléments de l’algèbre ty sont linéairement dépendants sur le corps
12. Soient respectivement 1, / , / , K des matrices complexes
k î j - l ï a - n - [ ; _ : r
où i = V - l ■ Montrer que P = J - = K - = —1, JJ = — JJ = À\ J K -
= — K J = I, K J = — I K = /.
13. Démontrer que l'algèbre des matrices de la forme
r a+ p« v + ô ij
I----Y+ ôi a —P*J
avec a , P, y, ô réels et i = est isomorphe à l’algèbre des quaternions
sur le corps des nombres réels.
278 O P E R A T E U R S L IN E A IR E S [CH. VIII
§ 4. Opérateurs inversibles
Opérateurs inversibles. Soient <p un opérateur linéaire de l’es
pace vectoriel TT et e un opérateur identique de cet espace. L’opéra
teur <p est dit inversible s’il existe un opérateur linéaire if de l’espace
V tel que
(1 ) cpif = £, if<p = e.
Il n’y a qu’un seul opérateur if répondant aux conditions (1).
En effet, si l ’opérateur i^ satisfait aux conditions = e, ifx<p =
= e, alors
(<P^) = OMO Ÿ = eif = if,
c’est-à-dire ifi = if.
L’opérateur linéaire if satisfaisant aux conditions (1) s’appelle
opérateur inverse de l'opérateur <p et est noté <p-1.
Theoreme 4.1. Soit (p un opérateur linéaire d'un espace vectoriel 5r
de dimension finie ^ {0}. Les conditions suivantes sont alors équipo-
tentes :
(a) l'opérateur <p est inversible;
(b) <p est une application injective de f ' sur 7r ;
(c) Kercp = {0};
(d) déf <p = 0 ;
(e) rang <p = dim 7T\
(f) la matrice de l'opérateur <p relativement à toute base de l'espace
5r est inversible.
D é m o n s t r a t i o n . Soient (p un opérateur inversible et if
l ’opérateur inverse de (p. Démontrons que (p est injectif, c’est-à-dire
que pour tous a, b 6 V il s’ensuit de <p (a) = <p ( b ) que a = b . En
effet, si (p (a) = <p ( b ) , alors
(<p (a)) = ij> (q> ( b ) ) t (i|Mp) (a) = tyq>) (b ),
e (a) = e (b ), a = b.
M (cp) est égal à celui de l’opérateur <p et, par suite, vaut n. Ainsi,
les lignes de la matrice M (cp) sont linéairement indépendantes. Par
conséquent, selon le théorème 5.1, la matrice M (<p) est inversible.
Posons que la matrice M (<p) est inversible et B est sa matrice
inverse, c’est-à-dire
M (<p) B = E et B M (q>) = E.
Selon le théorème 2.1, il existe un opérateur linéaireo|) de l’espace^"
tel que B soit la matrice de l’opérateur relativement à la base fi
xée, c’est-à-dire B = M ((p). En outre, M (e) = E , par conséquent,
M (T) M (n?) = M (e) et M (t|>) M (cp) = M (e).
En vertu du théorème 3.3, M (cp) M (i|i) = M (qnj?) et M (if) M (<p)=
= M (o|xp), aussi a-t-on
M (qnp) = M (e), M (i|xp) = M (e).
Selon le théorème 2.1, il s’ensuit les égalités cpif = e et ^cp = e,
c ’est-à-dire que l’opérateur cp est inversible. □
Groupe linéaire complet. Selon le théorème 5.1, l’ensemble de
toutes les matrices inversibles n X n sur le corps jF est un groupe
par rapport aux opérations de multiplication et d’inversion.
D éfinition . Un groupe multiplicatif de toutes les matrices inver
sibles n x n sur le corps OF est dit groupe linéaire complet de degré n
sur le corps & et est noté GL (n, .F).
On voit aisément que tout opérateur inversible de l’espace vecto
riel f ' est un automorphisme de cet espace. Inversement, tout auto
morphisme de l’espace V est un opérateur inversible. L’ensemble
de tous les opérateurs inversibles de l’espace vectoriel Jr est noté
Aut r .
Considérons l’algèbre <Aut J5'*, -, ~l >, où • est une opération bi
naire de multiplication d’opérateurs linéaires de l’espace V et “1
une opération de formation de l’opérateur inverse de l’opérateur
donné; cette algèbre sera désignée par le symbole A u t f \
T hêorême 4.2. Soit f ' un espace vectoriel sur le corps jF. L'algèbre
A u t y est alors un groupe.
D é m o n s t r a t i o n . L’ensemble Aut f* d’opérateurs inver
sibles de l ’espace T' est fermé par rapport aux opérations • et “l.
En effet, si cp est un opérateur inversible, cp'1 est alors un opérateur
inversible, car cpcp"1 = cp^cp = e. En outre, si cp et yÿ sont des opé
rateurs inversibles, leur produit est un opérateur linéaire inversible,
car
(cpif) (qrhp-1) = e et ( ^ q r 1) (cpif) = e.
Selon le théorème 2.3, la multiplication d’opérateurs linéaires est
associative. L’opérateur identique 8 est inversible et est un élé-
280 OPERATEURS L IN E A IR E S [CH. VIII
Exercices
1. Soient <p, 9 des opérateurs linéaires inversibles d ’un espace vectoriel.
Démontrer que 9 9 est un opérateur linéaire inversible et (qnp) -1 = 9 “19 “l .
2. Montrer que les opérateurs linéaires «p, 9 d ’un espace vectoriel sont
inversibles si et seulement si les opérateurs 9 9 et 9 9 le sont.
3. Soit q> un opérateur inversible de l ’espace vectoriel Y . Montrer que
9 est un isomorphisme de 7e sur T'0.
4. Soient <p, 9 des opérateurs linéaires d ’un espace vectoriel 7e de dimen
sion finie. Montrer que si 9 9 est un opérateur identique de l ’espace 7e , alors
9 et 9 sont inversibles.
5. Soient 9 , 9 des opérateurs linéaires d ’un espace vectoriel. Montrer que
si Ker 9 = K er 9 = {0}, alors Ker (9 9 ) = {0}.
6 . Soient 9 une application linéaire de l’espace vectoriel U dans l'espace
vectoriel 7 ° et 9 une application linéaire de 7e dans l ’espace vectoriel i y \
Démontrer que si Ker 9 = {0} et Ker 9 = {0#}, alors Ker (99) *= {0}.
7. Soient 9 un opérateur inversible et 9 un opérateur linéaire quelconque
d’un espace vectoriel de dimension finie. Montrer que rang (9 9 ) = rang (9 9 ) =
= rang 9 .
8 . Démontrer que l ’opérateur linéaire de l ’espace vectoriel de dimension
finie 7 ° est inversible si et seulement s’il transforme chaque système de vecteurs
linéairement indépendant de l’espace 7 ° en un système de vecteurs linéairement
indépendant de cet espace.
9. Soit J 6 o m (7°, 7e ) un espace vectoriel de tous les opérateurs linéaires
de l ’espace Y . Soient 9 un opérateur fixé et 9 un opérateur linéaire quelconque
de l ’espace Y ° . Démontrer que l ’application 9 9 9 est un opérateur linéaire
de l ’espace J C o m (T'0, T'0). Montrer que l’ensemble { 9 9 | 9 £ Hom (7V, 7e)}
coïncide avec l ’ensemble de tous les opérateurs linéaires de l’espace vectoriel
& € o m (7e', 7e ) si 9 est un opérateur inversible.
§5] V E C T E U R S P R O P R E S ET V A L E U R S PR O P R E S 28f
L’équation
X -l -1
- 2 X -l = ° °U ^ - 1)2“ 2 = 0
est l’équation caractéristique de la matrice A . Ses racines Xx = 1 -f-
-f- V 2, X2 = 1 —V 2 sont les valeurs propres de la matrice A.
P roposition 5.6. Soient A et B des matrices n X n semblables sur
le corps des scalaires 5r. A lors | XE — A | = | XE — B \ et les équa
tions caractéristiques de ces matrices coïncident.
D é m o n s t r a t i o n . Vu que A et B sont semblables, il exis
te une matrice inversible T sur & telle que A = T~XBT, donc,
XE — A = XE - T~lBT = T~l (XE — B) T;
par conséquent,
| XE - A | = | T ’1 | | XE - B | | T |.
Comme | T"1 | | T | = \T~l T \ = | E | = 1, on a | XE - A | =
= | XE — B |. Il s’ensuit que les équations caractéristiques
| XE — A | = 0 et | XE - B | = 0
des matrices A et B coïncident. □
D éfinition. Soient <p un opérateur linéaire de l’espace vectoriel f '*
de dimension finie {0} et M (cp) sa matrice relativement à une base
quelconque. L’équation | XE — M (<p) I = 0 est appelée équation
caractéristique de l'opérateur (p.
Opérateurs linéaires à spectre simple. Etudions les opérateurs
linéaires d’un espace vectoriel de dimension n possédant n valeurs
propres différentes.
Theorêm e5.7. Si les vecteurs propres aj, . . ., a m de V opérateur
linéaire possèdent des valeurs propres différentes, le système alf . . ., am
est alors linéairement indépendant.
D émonstration. Soient cp un opérateur linéaire de l’espace vecto-
rie l^ ’ et ax, . . . , am ses vecteurs propres associés à de différentes
valeurs propres, c’est-à-dire
(1) cp (ax) = A^a^, • • . y cp (am) = A,mam
et
(2) Xt ^ Xk pour i 9^ k.
La démonstration est effectuée par récurrence sur le nombre m. Vu
que tout vecteur propre est différent du vecteur nul, le théorème est
vrai pour m = 1. En admettant que le théorème est vrai pour m — 1
vecteurs, démontrons qu’il est vrai pour m vecteurs. Il faut démon
trer que pour tous a lt . . ., a m Ç F il s’ensuit de l ’égalité
(3) + . • • + a mam = 0
VECTEURS PRO PRES ET V A LEU R S PR O PR ES 285
1 3 _______
les égalités
<4) a, = 0, . . ., a m = 0.
<p étant un opérateur linéaire il s’ensuit de (3) l’égalité a t(p ( a j + . . .
. . . +ocm<p (a m) = 0 et, en vertu de (1), on a
(5) OC1X1a1 “f“ • • • “t" m = 0-
Ajoutons aux deux membres de l’égalité (5) les parties correspondan
tes de l ’égalité (3) multipliées par (—Jim), il vient alors
(6) Q -i (A-i — ^m)^l “f" • • • “I” 1 (^m-i ^m) ®m-i = 0.
Selon l’hypothèse de récurrence, le système des vecteurs propres
a lf . . am-! est linéairement indépendant. Aussi déduit-on de (6)
les égalités
0&1 (^1 — A»m) = 0» • • •i “l (^m-l ) = 0*
En raison de (2) on en tire
{0 = 0, . . “1 = 0.
En vertu de (3) et (7) a mam = 0, de plus, am =#0; par consé
quent, a m = 0.
On a ainsi démontré que de (3) s’ensuit (4), c’est-à-dire que le
système alt . . ., am est linéairement indépendant. □
D é f i n i t i o n . L’opérateur linéaire d ’un espace vectoriel de dimen
sion n (n > 0) possédant n valeurs propres différentes est appelé
opérateur à spectre simple ; le jeu de toutes les valeurs propres d’un
opérateur est appelé spectre de Vopérateur.
P r o p o s i t i o n 5.8. Soit <p un opérateur linéaire de Vespace vectoriel TT
de dimension n à spectre simple {A.x, . . ., Xn}. Soient elt . . ., en
les vecteurs propres de Vopérateur cpassociés respectivement a AlT . . ., Xn.
Le système elt . . ., en est alors une base de Vespace
D é m o n s t r a t i o n . Par hypothèse, le spectre X1? . . ., A^
de l ’opérateur <p est composé des scalaires différents deux à deux. En
raison du théorème 5.7, en découle que le système des vecteurs pro
pres el9 . . ., en est linéairement indépendant. Selon le corollaire
7.3.4 il s’ensuit que le système elf . . ., en est une base de l’espa
ce T . □
Theorême 5.9. Soient <p un opérateur linéaire de Vespace vecto
riel T de dimension n à spectre simple A,lt . . ., A^ et elf . . ., en des vec
teurs propres de l'opérateur <p associés respectivement aux valeurs pro
pres A,lt . . ., A^. La matrice diagonale
( 1)
286 O P E R A T E U R S L IN E A IR E S [CH. VIII
Ces égalités montrent que la matrice diagonale (1) est une matrice de
l ’opérateur (p relativement à la base e,, . . en. Ensuite, si x Ç V
et x = + . . . + xnen, en raison de la linéarité de l’opéra
teur cp, on a cp (x) = a^cp (ex) + . . . + xncp (en). En vertu de (3), il
s’ensuit les égalités (2). □
Condition de similitude d’une matrice à une matrice diagonale.
Thêoreme 5.10. Soient A une matrice n X n sur le corps .<f possé
dant n vecteurs propres linéairement indépendants et T la matrice dont
les colonnes sont des vecteurs propres linéairement indépendants de la
matrice A. La matrice T"1A T est alors diagonale et les éléments de sa
diagonale principale sont les valeurs propres de la matrice A.
D é m o n s t r a t i o n . Soit
• • •» X n
les vecteurs propres linéairement indépendants de la matrice A asso
ciés respectivement à . . ., Xn, c’est-à-dire
AX^ = XjXji • • », A X n = KnX n.
A T - U * i1,* •. •. •» A X n];
On obtient ainsi
T~'AT . □
(1) T~lAT =
—
avec Xlt . . Xn Ç F. Multiplions à gauche les deux membres de-
l ’égalité (i) par T ; il vient alors
Xj
AT=T
Par conséquent,
[AT1..........A T ] = ^ 7 ”*],
et, par suite,
A T 1 = X ,r , . . ., A T = K T ”,
autrement dit, les colonnes T1, T de la matrice T sont des
vecteurs propres associés respectivement à . . ., Xn. Comme la
matrice T est inversible, ses colonnes sont linéairement indépendan
tes (selon le théorème 5.1). □
Exercices
1. Chercher les vecteurs propres et les valeurs propres des matrices sui
vantes sur le corps des nombres rationnels:
«rî;]< »[!!]■ « [ - ; ; ]•
2. Soit a un nombre réel non nul. Montrer que la matrice ^
r o' a]
ne possède pas de valeurs propres réelles.
3. Soit a un nombre réel différent de zéro. Chercher les valeurs propres
et les vecteurs propres sur le corps des nombres complexes de la matrice
[ cos a sin a l
—sin a cos a J *
*288 OPERATEURS L IN E A IR E S [CH. VIII
4. Chercher les vecteurs propres et les valeurs propres sur le corps des
nombres complexes des matrices suivantes:
|-o o i-i r o o o-i
(a) 0 )0 ; (b) <0)1; <«>[JJ]: J-
U 0 oj |_0 1 0J ~ “
5. Soit A = * R06 matrice sur le corps SF• Montrer que le scalaire
X 6 F est une valeur propre de la matrice A quand X2 — (a + ô) X + (aô —
— Pv) = o.
6. Démontrer que les nombres réels sont les valeurs propres d’une matrice
réelle symétrique.
7. Soit A une matrice carrée. Montrer que la matrice transposée lA pos
sède les mêmes valeurs propres que la matrice A .
8. Montrer que les valeurs propres d’une matrice diagonale sont ses élé
ments diagonaux.
9. Démontrer que les valeurs propres d’une matrice triangulaire sont ses
•éléments diagonaux.
10. Démontrer que toutes les valeurs propres d’une matrice carrée A sont
différentes de zéro si et seulement si la matrice A est inversible. ^
11. Soient A une matrice carrée et k tout entier positif. Démontrer que
si X est une valeur propre de la matrice A , X* est alors une valeur propre de la
matrice A *.
12. Les valeurs propres d’une matrice inversible A étant connues chercher
les valeurs propres de la matrice A~l .
13. Soit X la valeur propre d’une matrice inversible A . Démontrer que
Xn est une valeur propre de la matrice A n pour tout n entier.
14. Soit A une matrice carrée sur le corps 2F :
f (X) — a 0 + a tX r • • "f” ^ H l X ^ , OU (Xg, O tji . . . i CLjn 6 F f
/ (4) = a 0E + axA + . . + ctmi4m (E est la matrice unité).
Démontrer que si X est une valeur propre de la matrice A , alors / (X) est une
valeur propre de la matrice f (A). Montrer que tout vecteur propre de la ma
trice A est un vecteur propre de la matrice / {A).
15. Soient A , B des matrices carrées n X n sur le corps 2F, la matrice A
étant inversible. Démontrer que les matrices AB et B A possèdent une même
équation caractéristique.
16. Chercher la matrice diagonale semblable sur le corps des nombres
rationnels à la matrice:
c i ; «[;:]•
17. Chercher la matrice diagonale semblable sur le corps des nombres
téels à la matrice:
«t: JJ- » r : « b u-
18. Chercher la matrice diagonale semblable sur le corps des nombres
complexes à la matrice ^ i oJ*
19. Soit a un nombre réel non entier multiple de n. Démontrer que la
matrice [ C?9 a Sln a 1 n»est pas semblable à la matrice diagonale réelle.
L—sin a cos a J
§5] VECTEURS PROPRES ET VALEURS PROPRES 289
20. Montrer aue toute matrice 2 X 2 réelle dont le déterminant est néga
tif est semblable a la matrice diagonale réelle.
21. Soient A = ^q J J une matrice sur le corps & et a=£0. Démontrer
que la matrice A n’est pas semblable à la matrice diagonale.
22. Démontrer que deux matrices diagonales sont semblables si et seule
ment si elles ne diffèrent que par l’ordre de disposition des éléments diagonaux.
23. Soit A une matrice semblable à la matrice diagonale. Démontrer que
la matrice A n est semblable à la matrice diagonale pour tout entier positif.
24. Chercher toutes les matrices carrées de deuxieme ordre sur le corps (Si
aux valeurs propres 1 et —1.
19—01762
CHAPITRE IX
_
Désignons par A la matrice composée des coefficients du systè
me (1) :
A= ••• a,ni .
L ^m l • • • ®mn J
Le système (1) peut être écrit sous la forme matricielle:
~Yi ~
(3) Æ x^c, où c= •
L y
Sur la base de (4) on conclut que les rangs des matrices fondamentale
•et complète du système (5) valent r + 1- Par conséquent, le systè-
s 1] S Y S T È M E S D ’I N Ê G A L I T Ê S L I N E A I R E S 293
(1) a ,x < Yi (i = • • •* m)
est incompatible si et seulement s'il existe des nombres réels Xlt . . . ., Xm
satisfaisant aux conditions
Xja1 + . . . + Xmam = 0
(Xj ^ 0 , . . . , Xm ^ 0).
XlYl “t" • • • ^mYm ^ 0
D é m o n s t r a t i o n . Supposons que le système (1) est incom
patible et démontrons qu’il existe les nombres réels satisfaisant aux
conditions (2). Soit
{3) bj == (oc/i, . • ., &{n) (i = 1, • • • » m ).
Considérons un système d’inégalités homogène
(4) a nxx + . . . + a inxn — Y**n+i< 0 (i = 1, . . ., m)
aux variables xly . . ., xn, xn+1. L’inégalité
5) 0 -X j + . . . + 0-xn + x „ + i< 0
296 SY ST È M ES D 'I N E G A L I T E S L IN E A IR E S [CH. EC
•••* n* Ym)*
autrement dit, il existe des nombres réels X1? . . ., Xm tels que
^ia n + • • • + Xma mi = 0,
Xm> 0 ,
X t® in *4* • • • “H XmGCmn 0,
M — Yl) + • • • + ( — Ym) = 1 •
En raison de (3), il s’ensuit que
^ ia i + • • • + Xma m — 0,
• ••»XTn^ 0 ,
^lYl + • • • + ^mYm < 0,
c’est-à-dire les conditions (2) sont satisfaites.
Supposons maintenant qu’il existe des nombres réels Xlt . . ., X*,
satisfaisant aux conditions (2) et démontrons que le système (1) est
incompatible. Considérons l’inégalité
(7) (X^i H- • • • 4“ Xmam) x < XjYj ~f“ • • • Xmym,
constituant une combinaison linéaire non négative d ’inégalités du
système (1). Selon la proposition 1.1, cette inégalité est une implica
tion du système (1). En raison de (2), l’inégalité (7) peut être écrite
sous forme
0 -x < 0.
Cette inégalité n’a pas de solutions et est une implication du systè
me (1), aussi le système (1) est-il incompatible. □
Soit — (ocii, • • ., otjjj) pour i 1, . . ., w,
a il •. « In l
................... •
a ml • • • a m n_|
§ 1] S Y S T È M E S D ’I N Ê G A L I T É S L I N É A I R E S 297
T h éo rè m e 1.9. L'inégalité
(2) bx<0
est une implication de l'inégalité
( 1) A x ^ O
si et seulement si le système
(3) fA y = b, y>0,
est compatible.
Le théorème 1.9 découle directement de la proposition 1.1 et du
théorème 1.8.
T h é o r è m e 1.10. Un système
A x + b = 0, 0
(où b est une colonne) est compatible si et seulement si pour tout
y lA y ^ 0 -► rb y ^ 0.
En remplaçant dans le théorème 1.9 A y *A, b, *b, x, y respective
ment par —*4, —A y *b, b, y, x on se convaincra que le théorè
me 1.10 n’est qu’une autre expression du théorème 1.9.
Solutions non négatives d’un système d’équations linéaires et
d’un système d’inéquations linéaires. Le système d’équations linéai
res
(1 * ) « 11*1 + • • • +
+ Pi = 0
a «n*n (i = 1.............. m)
peut être écrit sous forme matricielle
A x + b = 0,
M |£ |[ ” ] + b = #, [* ]> 0 .
*by > 0,
[* ]-•
est incompatible, c’est-à-dire qu’est incompatible le système
M y>0, y > 0, *by > 0.
Exercices
1. Démontrer que tout système de n inégalités linéaires homogènes à n
variables admet des solutions non nulles.
2. Démontrer que l'inégalité 4 x ^ 0 admet des solutions non nulles si
et seulement si les solutions non nulles vérifient l'inégalité M y < 0 .
3. Démontrer que tout polyèdre convexe constitue un ensemble de toutes
les solutions d'un certain système d'inégalités linéaires.
4. Montrer qu'un ensemble de toutes les solutions d'un système compatible
d'inégalités linéaires peut être assimilé à une somme d'un polyèdre convexe
et d'un cône convexe engendré par un ensemble fini de vecteurs.
(4)
« [o - X M - ^ [:]~
Selon le théorème 2.6, de la compatibilité du système (6) s’ensuit
l’incompatibilité du système
minimum. En effet,
*c (y' + nx') = *cy' + n (*cx')
et dans la somme du second membre le premier terme est un certain
nombre réel, tandis que le second terme, en raison de *cx' < 0, peut
être rendu, pour un n suffisamment grand, inférieur à tout nombre
donné. Donc, la forme linéaire *cy n’a pas de minimum, autrement
dit, le premier problème n’a pas de solutions. □
Théorème de dualité pour problèmes canoniques. Examinons les
problèmes canoniques C et C* :
C. Chercher la solution du système Ay -f- b = 0, y ^ 0, minimi
sant la forme linéaire *cy.
C*. Chercher la solution de Vinégalité lA z + 0, maximisantla
forme linéaire *bz.
Le problème C est équipotent au problème standard suivant :
Sj. Chercher la solution du système
[ 3 » + [ b ] « #' >»°-
minimisant la forme linéaire *cy.
Le problème dual de Sx est le problème suivant :
S*. Chercher la solution du système
'Z i ‘ z m+i
7 ®—
—
, Z # qui maximise la forme linéaire
.H m .
r
L _
*1
le vecteur possible du
problème dual. Si
(*) = 0» • • •» z nyn = 0,
alors y et z sont des vecteurs optimaux des problèmes correspondants
(C et C*).
D é m o n s t r a t i o n . Supposons que les conditions (*) sont
satisfaites. Selon le corollaire 2.4, on a
(1) 0 < xxyx + . . . + xnyn = *cy — *bz.
Sur la base de (*) et (1) on conclut que *cy — ‘bz = 0. Selon le
critère d’optimalité les vecteurs y et z sont des vecteurs optimaux
respectivement des problèmes C et C*. □
R e m a r q u e . La condition (*) est également nécessaire pour
que les vecteurs possibles y et z soient optimaux. En effet, selon le
corollaire 2.4, (1) est vérifié. Si les vecteurs y et z sont optimaux,
alors, selon le théorème 2.8,
(2) *cy = *bz.
De (1) et (2) il s’ensuit
0 < xxyx + . . . + xnyn = 0.
Puisque y et z sont des vecteurs possibles, on a i l t . . . , i n> 0 et
ÿ i ,. . .,ÿ n> 0. D elà s’ensuivent les égalités (*).
§ 3] M ÉTHODE D U S IM P L E X E (M É T H O D E D E D A N T Z I G ) 307
Exercices
1. Montrer que 9i l’un des problèmes duals l’un de l’autre de la program
mation linéaire (canoniques ou standard) admet une solution, alors l'autre
problème a également une solution.
2. Donner un exemple de problème standard (canonique) de minimum à
deux variables qui, ainsi que son dual, ne soit pas possible.
3. Construire un exemple de problème standard de minimum admettant
plus d’une solution optimale.
P l ^ i 4 “ • • • 4 " P m ^m ~ W.
Considérons le tableau
il ti*
** • • ce • • • p • • • y*
X . . Y . . . 6. . . 1/
• • • + Œil* + • • • + Pu + • • • = —y*»
(!) |
• ••-{-yn* -i- • • • -H + • • • = —y
e t s u iv a n t les colonnes :
. . . + a - 1ÿ * + . . . + a -1pti + . . . = — ri*.
§ 3] M ETHODE D U S IM P L E X E (M E T H O D E D E D A N T Z I G ) 309
= -tl*
= —y
. . . . = £ * • ' • =Z
correspondant à la solution du système (1) suivant les lignes par
rapport à —q* et du système (2) suivant les colonnes par rapport
à x*.
Les deux problèmes canoniques C et C* duals l’un de l’autre
trouvent leur représentation dans le tableau
Vt • • • Un 1
*1 «h • • - «m Pi
zm ®mi • a mn
1 Vi • • • 7m 0
= *i ’ • * = x n = u
Cherchons simultanément la solution des deux problèmes. Chas
sons d’abord les variables zl , . . ., zm non soumises aux contraintes.
C’est la première étape de la résolution. Elle est mise en œuvre par
une succession de transformations avec pivot en partant du tableau Tt.
MO SY ST È M ES D 'I N E G A L I T E S L IN E A IR E S [CH. IX
- y [
: — y'm
Vm+i * * * y'n -V
__/ ___ / __ • __ / __ -,
—xm+i —xn —zl * * ' —zm —u
z\ = dux[ + . . . + d imxm,
(III) .......................
zm—dnijXj dmmxm.
X1 Pi
T
xm Pm
1 cm+i • • • cn d
xm+i ’ • • x n U
Le tableau T est dit possible suivant les lignes si sont remplies
les conditions
(1) ^<0, .... pm< 0 .
§ 3] M ÉTHODE DU S IM P L E X E (M E T H O D E D E D A N T Z I G ) 311
© . - • ®
a it . . . Pi •• Q’Ts&is • • • Pl ®r«Pr®fji
y• •. • 6 • . . . 6 —a?iPrYa.
On suppose que dans le tableau (à gauche) les éléments P* de la
colonne des termes libres ne sont pas positifs, c’est-à-dire
(1) Pi ^ 0 (i = 1, . . ., m).
Il nous faut que la nouvelle valeur de la forme linéaire v ne soit
pas supérieure à la précédente, c’est-à-dire que ô — ciriPrY*^ ô.
Cette inégalité se vérifie si sont satisfaites les conditions
(a) a r8 > 0, Vs < 0.
312 SY ST E M ES D 'I N E G A L I T E S L IN E A IR E S [CH. IX
*1 © = —Vi
© = —yk
*k+i + = —i/fc+i
xm + = —Vm
1 Ym+i • • • Yn
® ••• 0 +
\ — +
0x 02 0s 04 Vt 1
5 -4 13 -2 1 -20 =0
*2 1 —1 5 -1 1 —8 =0
1L 1 6 —7 1 5 0 =v
xi X2 X8 X€ x5
Cherchons simultanément les solutions des deux problèmes. Chassons
d'abord les inconnues zx et z2. En chassant z2 par transformation
avec élément pivot 1 (noté en caractère gras) il vient
02 0s 04 0 1
zi 4 -3 8 —1 -1 -12 = 0
X5 1 —1 5 -1 1 - 8 = —05
1 -4 11 -32 6 —5 40 = ü
§ 3] M ET H O D E D U S IM P L E X E (M É T H O D E D E D A N T Z I G ) 315
0 yz ys y4 0 1
xi 1/4 - 3 /4 2 - 1 /4 -1 /4 -3 = —yi
*5 -1 /4 -1 /4 3 -3 /4 5/4 -5 = —y»
1 1 8 -2 4 5 -6 28 =v
*1 *2 xs *4 Zn =u
zi —\ x \.— 5 -* 5 + ! ;
(ni)
Z2 = --- 4 " *t + *4 ‘ *s — 6 .
- 3 /4 2 -1 /4 —3 = -y i
-1 /4 3 - 3 /4 -5 = —ya
8 -2 4 5 28 =v
X2 *4 = u
- 3 /8 1/2 - 1/8 - 3 /2 = -y 8
7/8 - 3 /2 —3/8 - 1/2 = —y»
-1 12 2 -8 = V
x2 xi *4 = U
on aboutit au tableau
Vb y* 1
*4 =u
Ce tableau est possible aussi bien par lignes que par colonnes. En
supposant les variables « libres » z 2, z 3, yly y4, y5 égales à zéro, il
vient :
x1 = 72/7, x 2 = 0, z 3 = 0, x k = 11/7, x5 = 8/7,
Hi = 0, ÿ2 = 4/7, y, = 12/7, y* = 0, y5 = 0.
Exercices
1. Maximiser la forme linéaire 2xx + 3xa en remplissant les conditions
4xa + 2*. + x9 = 4 et + 3xj| = 5.
2. Maximiser la forme linéaire x1 + 3xt ■+■x, en remplissant les condi
tions
5xj + 3xa < 3 , + 2xt + 4x* < 4.
3. Résoudre le problème de la compatibilité du système d’inéquations
linéaires
5ij -}- 4i| —
—7i| ^ 1,
—xx + 2x, — x# < —4,
—3xx — 2x, + 4x, <*3,
3xj “ 2xt 2xa ^ —7.
4. Etablir si le système d'inégalités linéaires suivant est compatible:
4xi — 5xt > 3,
—2xj — 7xa > 1,
—2xi + xa >• —2.
§ 3] M É T H O D E D U S IM P L E X E (M É T H O D E D E D A N T Z I G ) 317
GROUPES
§ 1. Semi-groupes et monoîdes
Semi-groupes. Soit j4 un ensemble non vide. L’opération binaire *
sur l’ensemble A est dite associative si a * (b * c) = (a * b) * c pour
tous éléments a, b, c de A. L’opération binaire * est dite commutative
si pour tous a, b de A , on a a * b = b • a.
C’est ainsi que les opérations d’addition et de multiplication
d’entiers sont associatives et commutatives. L’opération de soustrac
tion d’entiers est ni associative ni commutative.
D é f i n i t i o n . On appelle semi-groupe l’algèbre <A , *) du type (2)
à opération binaire associative *. Une sous-algèbre d’un semi-grou
pe est appelée sous-semi-groupe.
E x e m p l e s . 1. Soit + une opération d’addition sur l’en
semble N des nombres naturels. L’algèbre <N, 4 >est un semi-groupe,
vu que l ’opération d’addition est associative. Ce semi-groupe est dit
semi-groupe additif des nombres naturels.
2. Soit M un ensemble non vide et A la collection de toutes les
applications de l’ensemble M dans lui-meme avec la loi de composi
tion d’applications o en guise d’opération binaire. L’algèbre C4, ®>
est un semi-groupe, vu que la composition d’applications est asso
ciative. Ce semi-groupe est appelé semi-groupe d'applications de
Vensemble M dans lui-même.
Monoîdes. Soit A un ensemble à opération binaire *. L’élément
e de A est dit élément neutre par rapport à Vopération * si a * e =
= e +a = a pour tout a de A.
D éfin ition . On appelle monoïde l’algèbre 04, *, e) du type (2, 0),
dont les opérations principales satisfont aux conditions:
(1) l’opération binaire * est associative ;
(2) l’élément e est un élément neutre par rapport à l’opération *.
E x e m p l e s . 1. Soit + une opération d’addition sur l’ensem
ble N des nombres naturels. L’algèbre (N, 4-, 0) est un monoïde, vu
que l ’addition est associative et 0 est un élément neutre par rapport
à l’addition. Ce monoïde est appelé monoïde additif des nombres natu
rels.
2. Soit • l’opération démultiplication sur l ’ensemble N des nom
bres naturels. L’algèbre (N, -, 1) est un monoïde, vu que la multi-
§ 1] S E M I-G R O U P E S E T M O N O T D E S 319
Exercices
1. Soit (j4, •, 1) un monoïde multiplicatif. Démontrer que pour tout
élément a du monoïde et m et n naturels quelconques, on a les relations
aman = am+*, (am)n = amn.
2. Soient 04, + , 0) un monoïde additif et a 6 A . Montrer que pour tous
m et n naturels, on a
ma + na = (m + n) a, n (ma) = (nm) a.
3. Soit (N, + ) un semi-groupe additif des nombres naturels. Chercher
le système des générateurs de ce semi-groupe.
4. Soit (N, + , 0) un monoïde additif des nombres naturels. Décrire tous
les sous-monoïdes de ce monoïde.
5. Soit (N*, •) un semi-groupe multiplicatif des nombres naturels diffé
rents de zéro. Chercher le système minimal des générateurs de ce semi-groupe.
6. Soit (N, •) un semi-groupe multiplicatif des nombres naturels. Cher
cher le système des générateurs du semi-groupe contenu dans tout autre système
des générateurs de ce semi-groupe.
Exercices
1. Soient JjPn = (Sn , -, -1) un groupe symétrique des permutations de
degré n et An un ensemble de toutes les permutations paires de Sn. Montrer
que = C4n, •, *x) est un sous-groupe du groupe <^n.
2. Montrer que pour un sous-groupe arbitraire d’un groupe multiplicatif
les éléments inverses des éléments de la classe à gauche constituent aes élé
ments de la classe à droite.
3. Démontrer que pour n > 1 les n — 1 transpositions (12), (13), . . .
. . (In) engendrent le groupe symétrique t f n.
4. Montrer que pour n > 2 Jos n — 2 cycles à trois termes (123), . . .
. . (12n) engendrent le groupe c4n des permutations paires.
5. Soit % = (G, -*) un groupe multiplicatif des matricesinversibles
n X n sur le corpâ 3F. Soit H un ensemble de toutes les matrices de G dont le
déterminant vaut l ’unité du corps SF. Montrer que (H, -, “1) est un sous-
groupe du groupe ÿ .
5. Soient R* un ensemble de tous les nombres réels différents de zéro et
SI* = (R*, •, -1) le groupe multiplicatif des nombres réels. Montrer que pour
tout nombre naturel n >. 1 le groupe multiplicatif des racines n-ièmes de l’unité
est l ’unique sous-groupe d’ordre n du groupe &*.
§ 3. Groupes cycliques
Ordre de l'élément du groupe. Soient S = <G, •, ~x> un groupe
multiplicatif, e son élément unité et a 6 G.
D é f i n i t i o n . On appelle ordre de Vêlement a du groupe le plus petit
nombre naturel m différent de zéro, tel que am = e. Si an e pour
tout nombre naturel n non nul, a est alors appelé élément d'ordre
infini.
L'ordre de l'élément a du groupe est noté O (a).
E x e m p l e . Dans un groupe multiplicatif des nombres com
plexes O (i) = 4, O ( - 1 ) = 2, O (1) = 1, O (2) = oo.
On utilisera plus loin le théorème suivant (voir théorème 4.4.4
sur la division avec reste).
Pour des entiers n et m > 0 il existe des entiers q et r, tels que
(1) n = m-q + r, 0 ^ r < m.
T h é o r è m e 3.1. Soit m un ordre (fini) de Vélément a d'un groupe
multiplicatif. L'égalité an = e, où n est un entier, se vérifie si et seule
ment si m divise n.
D é m o n s t r a t i o n . Posons que an = e et démontrons que
m divise n. Selon le théorème de la division avec reste, il existe
pour des nombres n et m des entiers q et r satisfaisant aux conditions
(1). Il s’agit de montrer que r = 0. En vertu de la condition am = e
et, par hypothèse, an = e. En vertu de (1), il s’ensuit que
an = a w .cf = (am)q-ar = aT = e.
Vu que O (û) = m e t 0 < r < m , il s’ensuit de ar = e que r = 0,
c’est-à-dire que m divise n.
326 G ROUPES [CH. X
Exercices
1. Chercher tous les sous-groupes du groupe additif X de tous les entiers.
2. Chercher tous les sous-groupes du groupe cyclique d*ordre 12.
3. Chercher tous les sous-groupes du groupe cyclique d'ordre 24.
4. Démontrer qu'un groupe fini d'ordre simple est cyclique et que son élé
ment quelconque, différent de l'élément neutre, est l'élément générateur.
5. Démontrer qu'il existe des groupes cycliques d'ordre arbitraire.
6. Démontrer que l'ordre d'un élément quelconque d'un groupe fini est
un diviseur de l'ordre du groupe.
7. Soient m et n des nombres naturels premiers entre eux. Montrer que
dans un groupe abélien multiplicatif le produit d'un élément a d'ordre m par
un élément b d'ordre n est un élément d'ordre mn.
8. Montrer que tout groupe d'ordre 15 est cyclique.
9. Soit $ un groupe multiplicatif des racines de 1 (racines de puissance n
pour des nombres naturels quelconques n > 0). Montrer que pour tout nombre
naturel m différent de zéro le groupe % ne possède qu'un seul sous-groupe
d'ordre m et que chacun de ces sous-groupes est cyclique.
§«] DIVISEURS NORMAUX ET GROUPES QUOTIENTS 329*
et g Ç G, alors
g-'cg € I ** I, r 1** 6 I« K
vu que Jt et $}, par hypothèse, sont des diviseurs normaux du
groupe Donc, g~lcg 6 | ^ | f l \ BB \ ei Jt [] BB <\ S.
De fa<;on analogue, on démontre que la propriété 4.3 joue pour
toute collection de diviseurs normaux du groupe ÿ . □
Groupe quotient. Soient S = (G, -, -1} un groupe multipli
catif et A , fi ci G. Définissons le produit A -B d'ensembles A et fi
par la formule
A -B = {x-y 1*6 A , y 6 fi}.
P roposition 4.1. Soient SB un diviseur normal du groupe S
.et GUI Vensemble de toutes les classes du groupe S suivant le sous-
groupe SB- Le produit de deux classes quelconques du groupe & sui
vant SB est une classe suivant un sous-groupe. De plus,
H a-H b = Hab.
D é m o n s t r a t i o n . Soient ha et hxb, où h, hx 6 fi, des
éléments quelconques de Ha et Hb respectivement. Dans, ce cas,
ahxa~l 6 fi puisque SB <1 S . Donc,
ha-hxb — h (<ahja"1) ab 6 H ab;
par conséquent, (Ha)-(Hb) c: Hab.
Démontrons l'inclusion inverse. Soit hab 6 Hab. Alors hab —
= (ha) b 6 Ha-H b. Donc Hab c (H a)-(H b); par conséquent,
(Ha)-(Hb) = Hab. □
Définissons sur l'ensemble G/fi les opérations • et ”l par les
formules
(fia)- (Hb) = fia i, (Ha)-1 = Ha~l
et considérons l’algèbre
S/SB = (G/fi, -, - 1).
T héorème 4.2. Soit SB un diviseur normal du groupe S =
= (G, -, ~l ). L'algèbre 31SB = (G/fi, -, -1> est un groupe.
D é m o n s t r a t i o n . Soient fia, Hb 6 G/fi. Les opérations
dans GUI sont définies par les égalités
(1) (H a)-(H b) = Hab, (Ha)-1 = fia "1.
L’opération de multiplication des classes suivant un sous-groupe
est associative. En effet, si A = Ha, B = Hb, C = fie, alors, en
vertu de (1 ),
A-(B-C) = (Ha)-(Hbc) = fiaèc,
(A-fi)-C = (Hab)-(Hc) = Habc.
Donc, A (fiC) = (AB) C pour tous A , B, C de G/fi.
$ 4] D I V I S E U R S N O R M A U X E T G R O U P E S Q U O T IE N T S 331
Exercices
1. Démontrer que tout groupe quotient d’un groupe additif X des entiers
•est cyclique.
2. Chercher tous les groupes quotients d’un groupe cyclique d’ordre 12.
3. Démontrer que tout groupe quotient d ’un groupe cyclique est cyclique.
4. Démontrer qu’un groupe quotient d ’un groupe symétrique n de per
m utations de degré n suivant le sou&groupe ,d n de tou os les permutations
paires est un groupe cyclique de deuxieme ordre.
5. Démontrer que le groupe additif X des entiers est isomorphe au groupe
-additif 2X des nombres pairs.
6. Démontrer que le groupe additif de tous les nombres complexes est iso
morphe au groupe additif de tous les vecteurs du plan.
7. Soit $ un groupe des permutations. Considérons l’application h du
groupe ÿ dans le groupe m ultiplicatif des nombres + 1 et —1 associant chaque
permutation t de ÿ à sa signature sgn t . Montrer que h est un homomorphisme.
8. Montrer que le groupe m ultiplicatif des racines m-ièmes de 1 est iso
morphe au groupe additif Z m des classes résiduelles modulo m.
9. Soient % le groupe m ultiplicatif des matrices inversibles et réelles
n X n et le groupe m ultiplicatif des nombres réels différents de zéro. Soit
h l ’application de S dans .%* associant chaque élément g du groupe ÿ au
déterm inant | g | . Démontrer que h est un homomorphisme dont le noyau est
le sous-groupe du groupe ÿ de toutes les matrices n X n avec déterminants
égaux à 1.
10. Soient zR. un groupe additif des nombres réels et &C un groupe m ulti
plicatif des nombres complexes dont le module vaut 1. Démontrer que l ’appli
cation / de l’ensemble R dans K définie par la formule / ( x ) = cos 2nx +
+ / sin 2nx est un homomorphisme du groupe dï sur le groupe oVC avec noyau Z.
11. Soient (SL un groupe additif des nombres rationnels et Z un groupe
additif des entiers. Montrer que chaque élément du groupe quotient (£/£ pos
sède un ordre fini. Démontrer que pour tout n naturel différent de zéro, ( S il Z
ne possède qu’un sous-groupe d’ordre n et que chacun de ces sous-groupes est
cyclique.
CHAPITRE XI
p i- i ••• p. - i •
t a formule (4) est donc vérifiée. □
E x e m p l e . Soit n = 60. Alors n — 22 *3*5 et
a ( ^ - W ‘- | = f - T = f - 7-4 -6 - 168.
Ensemble infini des nombres premiers. Le théorème suivant a
été démontré par Euclide.
T h e o r e m e 1.10. Un ensemble des nombres premiers positifs est
infini.
§ i] D É C O M P O S IT IO N D E S E N T IE R S EN F A C T E U R S P R E M IE R S 339
« = Pi'Pz • • • Pn + 1-
a étant un nombre naturel supérieur à l’unité, selon le théorème 1 .5 ,
on peut le décomposer en un produit de facteurs premiers positifs
et, de ce fait, il a au moins un diviseur premier positif p. Ce diviseur
diffère de Pi-p2, • • -, Pm car, dans le cas contraire, p | pt . . .
• • • Pn» p | a et la différence a - p rp * . . . pn = 1 se diviserait
par p, or c’est impossible. Par conséquent, l ’ensemble de tous les
premiers est infini. □
Crible d’Eratosthène. Etudions la méthode d’obtention des pre
miers positifs ne dépassant pas un nombre donné.
P roposition 1.11. Un nombre composé positif a possède au moins
un diviseur premier positif ne dépassant pas Y a•
D é m o n s t r a t i o n . Parmi les diviseurs positifs du nombre a
différents de l ’unité il existe un plus petit; désignons-le par p.
Si le nombre p était composé, il comporterait un diviseur positif g
satisfaisant aux conditions l < g < p . Dans ce cas le nombre g
serait un diviseur positif du nombre a inférieur à p, ce qui est en
contradiction avec le choix du nombre p. Donc, p est un nombre
premier. Si a = p 6 , alors b ^ p. En multipliant membre à membre
a = pb et b ^ p et en simplifiant par b, on obtient a ^ p 2 et p ^
^ Y a.
P roposition 1.12. Si un nombre positif a différent de l'unité
ne se divise par aucun nombre premier positif ne dépassant pas Y~&i
il est alors premier.
Cette proposition découle directement de la proposition 1 . 1 1 .
Il existe une méthode simple de construction du tableau des nom
bres premiers positifs ne dépassant pas un entier donné. Cette mé
thode porte le nom de crible d'Eratosthène.
Supposons qu’il s’agit de trouver tous les premiers positifs ne
dépassant pas un nombre naturel a. A cette fin, écrivons la suite
de tous les nombres naturels de 2 à a: 2, 3, 4, . . ., a. Dans cette
suite rayons chaque deuxième nombre après 2. Le premier nombre
non supprimé est le nombre premier 3. Ensuite, biffons chaque
troisième nombre après 3 (en comptant les nombres déjà rayés).
Le premier nombre suivant 3 non biffé est le nombre premier 5.
Eliminons chaque cinquième nombre après 5, etc. On continuera
cette élimination tant qu’on n’atteigne le premier nombre premier
non inférieur à / a . En vertu de la proposition 1.12, tous les nom
bres non rayés seront des premiers positifs ne dépassant pas a.
22 *
340 THÉORIE ü E DIVISIBILITÉ DANS L’ANNEAU DES ENTIERS [CH. XI
Exercices
1. Montrer que pour tout entier n le nombre n (n + 1) (n + 2) est divi
sible par 6.
2. Montrer que pour tout entier n le nombre n (n + 1) (2n + 1) est divi
sible par 6.
3. Soient m et n des entiers premiers entre eux. Montrer que sont premiers
entre eux les nombres suivants: m et m + nt m et m — n, m + n et 2m + n.
4. Soient a, 6, c, d des entiers positifs et a/5, c/d des fractions irréducti
bles. Montrer que si a/b = c/d, alors a = c et b = d.
5. Montrer que si 2n + 1 est un nombre premier, alors n = 2m.
6. Montrer que si 2n — 1 est un nombre premier, alors n est premier.
7. Soient a et n des entiers positifs, a > 1. Démontrer que si an + 1 est
un nombre premier, alors n = 2m.
8. Factoriser le nombre 50!
1 1
9. Montrer qu’avec un nombre naturel n > l la somme 1 —
1 n
ne peut être un nombre entier.
10. Un nombre naturel est dit parfait s’il est égal à la moitié de la somme
de ses diviseurs positifs. Démontrer que tout nombre pair parfait est de la forme
2« (2n+1 — 1), où n 6 N, avec 2n *1 — 1 premier.
( 2) =
Vu que les ensembles (a^, . . ., (an) sont fermés par rapport à l’ad
dition et à la multiplication par des entiers, il est aisément véri
fiable que leur intersection I est également fermée par rapport à
l’addition et à la multiplication par des entiers. En outre, cet
ensemble n’est pas vide, puisqu’il comporte un zéro. Donc, / est
un idéal de l’anneau des entiers. Selon le théorème 4.4, tout idéal de
l ’anneau des entiers est principal, c’est-à-dire il existe un entier 771,
tel que chaque nombre de I soit multiple de 771, / = (7 7 1 ). Démontrons
que 77i est PPCM (a^ . . ., an). Comme m Ç / , alors, selon (1),
m 6 (ai) pour i = 1, . . ., 771, c’est-à-dire m est un plus petit com
mun multiple des nombres at , . . ., an. De plus, si m! est un multiple
commun quelconque des nombres aly . . ., an, on a alors mf Ç
€ (a^, . . ., 77i' e (an). Par conséquent, tti' 6 / = (ax) f| - • • fl ( 0 =
= (tm) et, par suite, m' est divisible par m. Ainsi, m est un plus
petit commun multiple des nombres a2, . . ., an.
Supposons maintenant que m^ est un plus petit commun mul
tiple des nombres alt . . ., an et démontrons que (m j = (c^) f| • • •
. . . f| (an)- Comme les nombres m1 et m sont des plus petits com
muns multiples d’une même collection de nombres al , . . ., anr
ils sont donc associatifs dans Z , c’est-à-dire 77^ = ± m . Par consé
quent, (ttzj) — (77 7) et, partant, (a^ f| • • • fl ( a n ) = (^i)- □
346 THEORIE DE DIVISIBILITE DANS L’ANNEAU DES ENTIERS [CH. XI
(1 ) PPCM ( a , b ) ~ pGC‘Db(a>b).
D é m o n s t r a t i o n . Soit d un plus grand commun diviseur
des nombres a et b. a et b étant différents de zéro, on a d # 0. Selon
le corollaire 2.18,
(2) PPCM (a, b) ~ d PPCM (ald, bld).
Ensuite, en vertu de la proposition 2.12, PGCD (ald, bld) = 1.
D’où, en raison de la proposition 2.19,
(3) PPCM ( i , i )
Sur la base de (2) et (3) on conclut que la relation (1 ) se vérifie. □
T héorème 2.21. Pour tous entiers a, b et c, on a
(1) PPCM (a, b, c) ~ PPCM (PPCM (a, b), c).
Démonstration. Soit m = PPCM (a, b, c), rox =
= PPCM (a, b) et m' = PPCM (mu c). Selon le théorème 2.16,
on a
<2 ) (m) = (a) H (b) f) (c), (™i) = (a) fl (&). (m ) = (m,)n (c);
§ 3] A L G O R IT H M E D 'E U C U D E 347
donc
<3) (m') = ((a) R (b)) R (c) = (a) fl (b) fl (c).
De (2) et (3) il s’ensuit que (m) = (m'). □
Exercices
1. Soient a et b des entiers positifs premiers entre eux. Montrer que la
so m m e ---- 1----- —r après réduction au même dénominateur est une fraction
a a-\-b
irréductible.
2. Démontrer que d est un plus grand commun diviseur des entiers a, b, e
si et seulement si ald, bld, e/d sont des entiers premiers entre eux.
3. Démontrer que pour des entiers quelconques a, b, c, k PGCD (ka, kb,
kc) ~ k PGCD (a, 6, c).
4. Démontrer que le multiple commun m des entiers a, b, c est un plus
petit commun multiple si et seulement si les nombres m! a, ml b, m/c sont pre
miers entre eux (a, b, c ^ 0).
5. Soit a = min, où m, n sont des entiers premiers entre eux, m ■=£ 0 et
n > 0. Si a = r/s, où r, s sont des entiers et s > 0, il existe alors un nombre
naturel t, tel que r = tm et s = tn. De plus, t est un plus grand commun divi
seur des nombres r et s.
r n-a
7*71-1 ûn-i 7
rn-i a n.
rn
§ 3] ALGORITHME D’EUCLIDE 349
-— = |3; 2, 2, 7|.
On peut montrer que tout nombre rationnel possède une unique
représentation sous forme de fraction continue finie.
Réduites. Soit
(1) üq + = 1^0* •••» &n\
A i —a0 aofti + 1 Pl
‘i ~ Qi '
c’est-à-dire que l ’affirmation du théorème se vérifie pour k = 0 et
k = 1. Ensuite,
1_____ (flo^ + D ^ + flo _ P idz+P p
1 Ql*2 + Qo
(5) Am= - ^ - ,
Ym
et démontrons que l’affirmation du théorème se vérifie pour (m + 1 )-
ième réduite. Sur la base des formules (3) l ’égalité (5) peut être-
écrite sous forme
P P m- 2
( 6)
Çm-iûm+ Q m - 2
Substituons dans les deux membres de l'égalité (6 ) à l ’élément am
l’élément am H---- — . Cette substitution transforme A m en A m+T,
am+1
et, par suite, on obtient à partir de (6 )
Pk 1 «0 Pi P2 P3 ... Pn
Qk 0 1 Qi <?* Q» ••• Qn
352 T H É O R I E D E D I V I S I B I L I T E D A N S L ’A N N E A U D E S E N T I E R S [C H . X I
2 5 7 3
Pk 1 2 11 79 248
Qk 0 1 5 36 113
Exercices
1. En se servant de l'algorithme d'Euclide chercher:
a) PGCD (549, 387) ; b) PGCD (589, 343) ; c) PGCD (12 606, 64 994).
2. Développer en fraction continue les fractions ordinaires suivantes:
a) 2,3547, b) -% L.
3. Simplifier en se servant du développement en fraction continue
__ 7857
® ~ 9153 •
4%Sachant que 3,141592653 < n < 3,141592654, chercher les quatre
premières réduites pour le nombre n .
5. Sachant que e = 2,71828182845 . . ., chercher les quatre premières
réduites pour le nombre e.
6. Résoudre en nombres entiers les équations suivantes:
a) 5x + 4y = 3 ; b) 7x — 19y = 5 ; c) 12x — 7y = 15.
§ 4. Entiers systématiques
Entiers systématiques. Soient g un nombre naturel supérieur à
1 et M = {0 , 1, . . g — 1}. On dit que le nombre naturel a est
écrit dans un système de position de base g si
(1 ) a = a8g* + a8. 1gSmml + . . . + axg + a0ï
où s est un entier non négatif, a0, . . a8 Ç M et a8 =*£ 0.
Si chaque nombre de l ’ensemble M = {0, 1, . . ., g — 1} est
désigné par un symbole spécial, ces symboles sont alors appelés
chiffres du système g-naire de position. La représentation (1) s’écrit
alors sous forme simplifiée
CL — 8
{ jl ( l8 ~ i . . .
0 1 2 3 4 5
0 0 0 0 0 0 0
v 235
1 0 1 2 3 4 5 x 343
1153
2 0 2 4 10 12 14 1432
1153
3 0 3 10 13 20 23 135213
4 0 4 12 20 24 32
5 0 5 14 23 32 41
Exercices
1. Former la table de multiplication du système de numération septénaire.
2. Démontrer que A = (anan_j est divisible par 8 (par 9)
si est divisible par 8 (9) le nombre (a1a 0)12 forme avec ses deux derniers chiffres.
3. Montrer que le nombre A = (anan„1 . . . a&Jg, c’est-à-dire le nombre
«n£n + «n-iff71”1 + . . . + arf + a0 est divisible par g — 1 si g — 1 est divi
sible par la somme de ses chiffres, c’est-à-dire la somme an + + ...
. . . + Ax + f l0 .
4. Démontrer qu’un nombre naturel dont la numération décimale est com
posée de 3n unités est divisible par 3n.
5. Dans la numération décimale d’un nombre naturel il y a 30 unités, les
chiffres restants étant des zéros. Ce nombre peut-il être un carré parfait?
6. Vous voulez connaître le numéro de mon téléphone par des questions
auxquelles je ne répondrais que parjdes « oui » et « non t. Trouver le procédé
arantissant le succès pour le plus petit nombre possible de questions (le numéro
gu téléphone est composé de cinq chiffres arbitraires).
(1) T ( x ) = 2 A (i» ) [— ] .
me^x
Inégalités imposées à la fonction T (x). Par définition de la fonc
tion T(x),
(1) T (n) = log ni,
pour tout x réel positif
(2) T (x) = log [x]l
En raison de (1), on a
(3) T (2n) — 2T (n) = log | ^ = log<??„.
Démontrons que pour tout nombre naturel n ^ 2 sont satisfaites les
inégalités
- 4" ( 1 - 4 - ) ( ‘ - T ô r = 3 r ) - ( 1 - T ) =
- 4 n. 1 .1 .5 . 2b — 1 /n 1 2 3 2n 1 _ 4"
— * 2 4 6 ‘ ‘ ' 2b 2 3 4 ' " 2b 2 b ’
dérive
(7) T (x) — T (2n) < log x.
T (x) étant une fonction non décroissante, il s’ensuit de (5) et (7)
(8) T (x) — 2T ( - j ) < x log 2 + log x.
En vertu de (6),
T ( x ) - 2 T (-J ) > ( x - 2 ) log 2 - log x.
De là, pour x ^ 4, on obtient l ’inégalité
(9) T (x )-2 r(y )> x lo g 2 -2 1 o g x (x > 4 ).
Inégalités de Tchébychev. On a obtenu plus haut (voir inégalité
(8)) l’inégalité
(1) T (x) — 2T (-|-) < x lo g 2 + logx
et on a démontré l’égalité
Exercices
1. Montrer que le polynôme x2 + x + 41 prend pour la suite des nom
bres x = 0, 1, 2, . . ., 39 des valeurs qui sont des nombres premiers distincts.
2. Soit / un polynôme en x de puissance positive à coefficients entiers.
Démontrer que pour le nombre infini des x naturels le nombre / (x) est un
nombre compose.
3. En s’appuyant sur le théorème de Dirichlet sur les progressions arithmé
tiques démontrer que pour tout nombre naturel m il existe un nombre premier
dont l’image graphique (dans le système de numération décimale ou tout autre
système dej numération a base naturelle g > 1) contient au moins m zéros.
CHAPITRE XII
T H É O R IE D E S CONGRUENCES
AVEC APPLICATIONS A R ITH M ÉT IQ U ES
Exercices
1. Montrer que tout nombre naturel transcrit en numération décimale
est congru modulo 9 et modulo 3 avec la somme de ses chiffres.
2. Etablir la règle de vérification par 9 des opérations arithmétiques.
SY ST È M E C O M PLET D E R E S ID U S 365
Exercices
1. Chercher le système complet des résidus et le système des absolumeut
plus petits résidus modulo 30.
2. Chercher le système complet des absolument plus petits résidus modu
lo 19.
3. Les puissances 2°, 2l , 22, . . 210 avec le nombre 0 forment-elles
un système complet des résidus modulo 11?
4. En portant dans l’expression 3x + ly les valeurs de x = 0, 1, 2, 3, 4,
5, 6 et de y = 0t 1, 2 vérifier qu’on obtient finalement un système complet
des résidus modulo 21.
P a r conséq u en t,
m__ Pn-i ^ (-l)n
Qn-\m — aPn„i = ( — 1)M et
a Q n -1 Çn-iÇn
a ( — l)71”1 = 1 (mod m). □
Exemple. Cherchons le nombre inverse du nombre 79 modulo
m = 273.
273
Décomposons le nombre en fraction continue, alors
^ - = | 3 ; 2, 5, 7|.
273
Calculons les numérateurs des réduites du nombre ^/9 suivant
le schéma
k 1 2 3 4
<lh 3 2 5 7
Pk 1 3 7 38 273
d'Euler (ou indicateur d'Euler). On constate sans peine que cp (n) est
égal au nombre des entiers non négatifs inférieurs à n et premiers
avec lui.
E x em p le: <p (1) = 1, cp (2) = 1, cp (6 ) = 2, cp (5) — 4 T
cp (12) = 4.
La fonction numérique /est dite multiplicative si pour des entiers
positifs a et 6 premiers entre eux, on a l’égalité / (ab) — / (a) / (6).
Théorème 3.9. La jonction d'Euler cp est multiplicative.
D é m o n s t r a t i o n . Soient a et b des entiers positifs pre
miers entre eux. Considérons l’ensemble M de tous les entiers non
négatifs inférieurs à ab. Selon le théorème de la division avec reste»
chaque nombre de M peut se représenter de façon unique sous forme
de bq + r, où r £ (0, 1, . . ., 6 — 1}, q £ (0, 1, . . ., a — 1}. Le
nombre bq + r est premier avec a si et seulement si (6, r) = 1. Il
existe cp (6) de tels r. Soit rx l’un d’eux. Alors, selon la proposition
2.2, les nombres r,, 6 + r1? 26 + ru . . ., 6 (a — 1) + rx forment un
système complet des résidus modulo a. Il existe donc parmi ces
nombres exactement cp (a) nombres premiers avec a. Ainsi, à chaque
nombre rx premier avec 6 sont associés exactement q) (a) nombres de
la forme bq + rl premiers avec a et, partant, avec ab. Aussi le nombre
de nombres appartenant à M et premiers avec ab est-il égal à cp(a) q) (6),
c’est-à-dire q) (ab) = (p (a) (p (b).
Théorème 3.10. Si n = f[ est une décomposition canonique%
p In
du nombre naturel n, alors
(1) «p(n) = n JJ ( l - y ) .
p ln
(2) ?(/>«) = p « ( l - ^ - ) .
P i n
et, par suite, la formule (1 ) est vérifiée. □
E x e m p l e : <p(30)=30 ( l — — 5 -) ( 1 — g-) =
Exercices
1. En partant de Tégalité aV = (1 + 1 + . . . + l)pt démontrer que pour
tout a naturel et p premier la congruence aP ma a (mod p) est satisfaite.
2. Démontrer que le nombre des fractions réduites positives ayant pour
dénominateurs l’un des nombres suivants: 1, 2, . . ., n et ne dépassant pas
l’unité vaut <p (1) + <p (2) + . . . + q> (n)-
3. Démontrer que pour n > 1 la somme des résidus m modulo n se dispo
sant dans l’intervalle 1 < m < n est égale à ~ mp (n).
4. Montrer sur des exemples que la congruence am » a (mod m), où m
est premier, peut ne pas se vérifier pour un m composé.
5. Démontrer que si a *1*1 = 1 (mod n) et ad & 1 pour tout diviseur posi
tif d du nombre (n — 1), alors n est premier.
6. Combien y a-t-il de nombres naturels inférieurs au nombre 234 000 000
*t premiers avec lui?
Ou constate sans peine que les classes résiduelles (3) sont des classes
de module m distinct. Ainsi, la congruence (2) possède en guise de
solutions des classes résiduelles (3), c’est-à-dire exactement d classes
résiduelles modulo m constituant une classe résiduelle unique modulo
mld. □
Notons que la collection des solutions (3) de la congruence (1)
est une classe du groupe additif # des classes résiduelles modulo m
suivant le sous-groupe ^ •#. Réciproquement: toute classe suivant
le sous-groupe •# du groupe# peut être prise pour un ensemble
des solutions d’une certaine congruence linéaire modulo m.
Congruences de degrés supérieurs suivant un module simple.
Passons au problème du nombre de solutions qu’admet une con
gruence de degré n suivant un module simple.
T héorème 4.3. La congruence
<1) anzu -r . . . + axx + a0 = 0 (mod p)
de degré n suivant un module simple p admet n solutions au plus.
D é m o n s t r a t i o n (s’effectue par récurrence sur n). Si
n = 0, la congruence est de la forme a0 = 0 (mod p), où p f a0 ;
dans ce cas la congruence a zéro solutions. Supposons que la con
gruence (1) est de degré n > 0. Si la congruence admet des solutions,
alors pour un certain entier xlt on a
(2) anx? + . . . + axxx + a0 = 0 (mod p).
Soustrayons cette congruence de (1). Dans ce cas, la différence entre
les termes de degré k est de la forme
ak (x*— x*) = ah (x — Xj) (x*-1 + xxx*-f + . . . + x^”1)
avec k = 1, . . ., n; chaque différence contient un facteur linéaire
(x — Xj). Aussi peut-on finalement écrire la différence de la façon
suivante :
(3) (x — X j ) (ôn-xx"-1 + . . . + 40) a O (mod p),
où b0, . . bn-j sont des entiers, bn-x = an. Toute autre solution de
la congruence (1), disons, x2 sera la solution de la congruence
(4) bn. jx"-1 + . . . + &„ = 0 (mod p).
En effet, vu que x2 # ij (mod p) et le module p est simple, de la
congruence
(x2 — Xx) (bn -ix?-1 + . . . + b0) = 0 (mod p)
on tire que
b„_)xn- 1 J- , . . -f i 0 = 0 (mod p).
376 T H E O R IE D E S C O N G R U E N C E S [CH. X II
Exercices
1. Démontrer que si le nombre naturel m > 1, la congruence 1*2*3 . . .
. . . (m — 1) m —1 (mod m) est alors satisfaite si et seulement si m est pre
mier.
2. Chercher les solutions de la congruence a z a l (mod 7) pour a = 2, 3r
4, 5, 6.
3. Chercher le nombre multiple de sept et fournissant le reste 1 après divi-
sion par 2, 3, 4, 5, 6.
4. Démontrer que la congruence x2 + 1 «a 0 (mod p), pour p = 4n + 1
premier, est satisfaite pour le nombre (2n)!
5. Résoudre les congruences:
x2 » —1 (mod 65) ; s 2 —2 (mod 33).
que kf est divisible par n. Donc, kxf est divisible par nx ; vu que
(A?!* /ij) = 1, / est donc divisible par nx; par conséquent, / = nx =
= nid. □
P r o p o s i t i o n 5.8. Si O (a mod m) = n et (k , n) = 1, alors
O (ak mod m) — «.
Cette proposition découle directement de la précédente.
Racines prim itives suivant un module simple. Pour décrire un
groupe des résidus multiplicatif suivant un module simple il faut
procéder à l’étude des nombres dont l’ordre est le plus grand suivant
ce module.
T h é o r è m e 5.9. Soient p un nombre premier et d un diviseur na
turel du nombre p — 1. Dans un système réduit des résidus modulo p
il existe exactement cp (d) nombres d'ordre d.
D é m o n s t r a t i o n . Soit B le système réduit des résidus
modulo p. Soit d un certain diviseur naturel du nombre p — 1.
Notons (d) le nombre d’éléments de B dont l’ordre vaut d. Suppo
sons qu’il existe au moins un élément a £ B dont l’ordre est p, c’est-à-
dire ij? (d) > 0. Alors, a, a-, . . ., ad sont des solutions modulo p
distinctes de la congruence
(1) ^ = 1 (mod p)
et, selon le théorème 4.6, il n’y a pas d’autres solutions. Par suite,
tous les résidus d’ordre d doivent appartenir à l’ensemble
M = {*, a~, . . ., ad).
Selon les propositions 5.7 et 5.8, le nombre ah est d’ordre d si et
seulement si (d, k) = 1. Il s’ensuit que (d) = (p (d) au cas où il
existe au moins un élément d’ordre d. Ainsi
(2) if (d) ^ <p (d) pour tout diviseur d du nombre (p — 1).
Chaque résidu possédant un ordre d, diviseur de p — 1, on a
* (4) = />—!■
d l ( p - 1)
donc
(3) S (V(d)-1>(d)) = 0.
d l ( P - 1)
Sur la base de (2) et (3) on conclut que if (d) = cp (d) pour tout divi
seur naturel d du nombre p — 1. □
Si le résidu a modulo m est d’ordre cp (m), on appelle alors a
racine primitive modulo m.
380 T H É O R IE DES CONGRUENCES [CH. XII
ind a | 0 1 4 2 9 5 11 3 8 10 7 6
* *] R A C IN E S P R IM IT IV E S E T IN D IC E S 381
(P) a * = 1 (mod p) ;
(Y) l'ordre de la classe résiduelle a mod p est un diviseur
du nombre PT* , c'est-à-dire (amod p)|((p — l)/fc) ;
(9) —
mft = -n" = 6* • • • * ! . « I •••
et, par suite, est satisfait (6).
(6) -► (a). De la condition (ô) s’ensuit que
c B (/n^ — 1) 4 *^
n mh — 1 *
__ j
c’est-à-dire i? (mfe—l)4-.4 = c ---- -— . Vu que (c, m) = 1 et
( mh^ i ’ m ) “ £ ( m —l) + i4 = —5 + i4 ^ 0 (mod m). En outre»
— 5 + ^4= —bi + ak (mod m). Donc, b i ^ a k (modm). En vertu
de (1), (2), il s’ensuit que b i ^ a k. □
Proposition 6.5. Soit 0, al t . . ., ak la décomposition en fraction
périodique m-naire du nombre rationnel positif r/n, (r, n) = 1, c’est-à-
dire
(1) r/n = 0, a, . . . ak.
A lors, la longueur k de la période est divisible par l'ordre de la classe?
résiduelle m mod n, O (m mod n) | k.
D é m o n s t r a t i o n . Par hypothèse,
«* «h
(2) T - Ï + - + m* m**1 m**
Posons
A = almh~1 + . . .
25*
388 T H É O R IE DES CONGRUENCES [CH. XII
(1)
n m
+ ——
mk
H—m7kT* 71- + • • • + m-k
+ •••
Soit
(6) A = a xm h ~l + . . . + ak.
Alors,
r A . .4
(7) n mk m*k
et, partant,
(8) —=— — .
B = a
1 si
mh
4) /a suite alT . . ., a* coïncide avec la suite des chiffres dans la
figuration m-adique du nombre A , où
B =
1 si — £Z.
mh mh
Selon le théorème 6.6, la fraction propre r/n se décompose en
une fraction m-naire purement périodique
<3) - - = 0, a t . . . ah.
par suite,
(6) a = mti(bi . . . 6Z, a{ . . . ak).
Vu que h = h (a), il s’ensuit de (6), selon la proposition 6.4, l’iné
galité bt ^ ak. En outre, en raison de (4) et de la proposition 6.5,
la longueur k de la période dans la décomposition (6) est minimale.
Ainsi, (6) est une décomposition normée du nombre a en une fraction
périodique m-naire. □
Exercices
1. Chercher combien y a-t-il de chiffres dans la période des fractions déci
males en lesquelles sont converties les fractions ordinaires dont les dénomi
nateurs sont: 3, 7, 11, 13, 17, 19, 21.
2. Convertir les fractions périodiques décimales suivantes en fractions
ordinaires: 0,35 (62); 5,1 (538); 3,(27); 11,12(31).
3. Chercher le dénominateur de la fraction se convertissant en une fraction
purement périodique et possédant trois chiffres dans la période.
4. Soit p un nombre premier autre que 2 et 5. Montrer que si la fraction
1/p est convertible en une fraction décimale purement périodique avec un nombre
pair de chiffres dans la période, alors les chiffres de la seconde moitié de la
période complètent jusqu'à neuf les chiffres correspondants de la première
moitié de la période. Par exemple, 1/7 = 0,142857.
5. Chercher combien y a-t-il de chiffres dans la période des fractions déci
males en lesquelles sont converties les fractions ordinaires dont les dénomina
teurs sont: 41, 13-37, 11-13.17, 5-7-19, 2-11-13.
6. Quelle valeur est susceptible de prendre le dénominateur d'une fraction
se convertissant en une fraction décimale purement périodique avec trois chiffres
dans la période?
7. Quelle est la valeur du dénominateur d'une fraction qu'on peut con
vertir en fraction décimale purement périodique avec cinq chiffres dans la
période ?
CHAPITRE XIII
ANNEAUX
de
a = b (mod /) et c 6 | SK |
s'ensuivent les congruences
ca = cb (mod /), ac = bc (mod /).
D é m o n s t r a t i o n . L’ensemble des éléments de l ’idéal
I est stable par rapport à la multiplication par les éléments de l ’an
neau. Donc, pour tout élément c de l’anneau SK de a — b £ / s’ensuit
ca — cb 6 I et ac — bc 6 / . □
P r o p r i é t é 1.4. Les congruences peuvent être multipliées membre
à membre, c'est-à-dire si
a = b, c = d (mod /), alors ac = bd (mod /).
D é m o n s t r a t i o n . De fait, si a — 6 £ / et c — d Ç / , alors,
en vertu de la stabilité de l’idéal I par rapport à l’addition et à la
multiplication par les éléments de l’anneau, il vient
ac — bd = ac — bc + bc — bd = (a — b) c + b (c — d) Ç /. □
Anneau quotient. Soit / un idéal de l’anneau SK = (K, + , — ,
-, 1). On a établi plus haut que la congruence modulo / est une re
lation d’équivalence sur l’ensemble K. Les classes d ’équivalence
sont appelées classes résiduelles ou classes de Vanneau SK suivant l'idéal
I ou modulo /. L’ensemble de toutes les classes résiduelles est dénom
mé ensemble quotient K modulo I et noté KH.
Les propriétés 1.1-1.4 des congruences suivant l’idéal montrent
que la congruence modulo I est une congruence dans l’anneau SK (une
congruence relativement à toutes les opérations principales de l ’an
neau SK). Aussi, selon le théorème 3.1.9, est-on en mesure de définir
les opérations + , —, -, 1 associées aux opérations principales de
l ’anneau SK sur l’ensemble quotient K II de la façon suivante :
a + b = a + 6, —a = (—a), ab — ab, T = 1+ /
pour tous éléments a, b de K /I.
Une telle définition des opérations sur l’ensemble quotient KII
est correcte, car elle ne dépend pas du choix des éléments a, b dans
les classes a et b respectivement. _
D é f i n i t i o n . L’algèbre (/£//, -J-, —, -, 1) est dénommée anneau
quotient de Vanneau SK modulo I et notée SKII.
T h é o r è m e 1.3. Soit I Vidéal de Vanneau SK. Dans ce cas Valgèbre
SKII = (KII, 1) est un anneau.
D é m o n s t r a t i o n . L’algèbre (/£//, —> est un groupe
abélien puisque c’est un groupe quotient du groupe additif (K,
— > de l’anneau 5î* suivant le sous-groupe {/. -K —) /voir théorème
10.4.2).
396 THÉORIE DES CONGRUENCES [CH. XII
Exercices
1. Soient n un entier quelconque et nZ = {nx, x 6 Z). Montrer que pour
tout n l ’ensemble nZ est un idéal de l'anneau Z. Montrer que tout idéal de
Panneau Z est un ensemble nZ pour un certain nombre naturel n.
2. Montrer que des opérations binaires d’intersection et des sommes d’idéaux
sont commutatives et associatives.
3. Démontrer que l ’intersection d’idéaux à gauche (à droite) de l ’anneau
est un idéal à gauche (à droite) de l ’anneau.
4. Montrer qu’un corps n ’a pas d’idéaux autres que l ’idéal nul et l ’idéal
unité.
5. Soit 7^ un espace vectoriel de dimension finie sur le corps S r. Soit ofcT
un anneau d’opérateurs linéaires de l ’espace eV°. Démontrer que l ’anneau cTC
est démuni d’idéaux bilatères différents des idéaux nul et unité.
6. Chercher tous les idéaux de l ’anneau Z xt. .
7. Démontrer qu’un domaine d ’intégrité fini est un corps. / ,
400 ANNEAUX [CH. XIII
Exercices
1. Soient &C un sous-anneau du corps SF et K son ensemble de base. Soit
J> un sous-corps du corps & engendré par l'ensemble K , c’est-à-dire & est
l ’intersection ae tous les sous-corps du corps & contenant l ’énsemble K. Dé
montrer que J 3 est un corps des quotients de l'anneau SK.
406 ANNEAUX [CH. XII l
et, par suite, (a)cz (6). Admettons maintenant que (a) ci (6); alors
a g (b) et, par suite, a = bc pour un certain c de A, i.e. b \ a;
(2) si a | 1, alors ( l ) c (a), en vertu de (1). En outre, (a) a (1),
vu que (1 ) = K ; donc, (a) = (1). Si (a) = (1), on a alors a | 1, en
vertu de (1) ;
(3) si a ~ b, c’est-à-dire a | b et b | a, alors, en vertu de (2),
(&)cz (a) et (a)c: (b) et, par suite, (a) = (b). Si (a) = (6), alors
a Ç (6) et 6 Ç (a), et donc, b | a et a | 6, par conséquent, a ~ b:
(4) supposons que b est un diviseur propre de a, c’est-à-dire
b ^ 1, b + a et b \ a. Alors, en vertu de (1) et (3), (b) ^ (a) et
(a) a (b), et, par suite, (a) ^ (6) ;
(5) si (a) ^ (&)i alors, en vertu de (1), 6 | a et, en vertu de (3),
a fj* b et, par suite, b t a. La réciproque se déduit de (1) et (3). □
A nneaux des idéaux principaux. Il faut dégager et étudier dans
la classe des domaines d’intégrité les anneaux dont chaque idéal
soit principal.
D éfin ition . On appelle anneau d'idéaux principaux ou anneaux
principaux le domaine d’intégrité dont chaque idéal est l’idéal
principal.
E x e m p l e s . 1. Tout corps est un anneau d ’idéaux princi
paux.
2. L’anneau % des entiers est un anneau d’idéaux principaux.
Rappelons que l ’ensemble (a, b) = {clx + by \ x, y Ç Æ}, où
a, b sont des éléments fixés de K , est un idéal d’un anneau commu
tatif ÿf.
Etudions les propriétés des anneaux d’idéaux principaux.
P r o p o s i t i o n 3.9. Soient p un élément, simple de Vanneau VC des
idéaux principaux et a 6 K. S i p ne divise pas a, alors (p, a) = (1).
D é m o n s t r a t i o n . Par hypothèse, chaque idéal de l ’an
neau iff est principal. Donc, il existe dans SfC un élément c tel que
A N N E A U X D E S ID É A U X P R IN C IP A U X 409
iü
(p, a) = (c). L’élément c divise les éléments p et a :
(1) c I p, c I a.
Vu que c est un diviseur de l’élément simple p, c ~ p ou c divise 1.
Si c ~ p, alors p | c et puisqu’en vertu de (1) c | a, on a p | a, ce qui
est en contradiction avec l ’hypothèse. Donc, c divise 1. Par consé
quent, (c) = (1) et (p, a) = (1). □
P roposition 3.10. Soient p un élément simple de Vanneau &C d'i
déaux principaux et a, b £ K. Si p divise ab, alors p divise également
a ou b.
D é m o n s t r a t i o n . S i p n e divise pas a, alors, en vertu
de la proposition^.9, (p, a) = (1). Il existe donc dans K des éléments
u, v tels que up + va = 1 . En multipliant les deux membres de
l’égalité par 6, il vient upb + vab = 6. Donc, si p divise ab, il divi
se également upb + vab et b. Ainsi, si p + a, alors p | b. □
P roposition 3.11. Soient p un élément simple de Vanneau c/T d'i
déaux principaux et ax, . . ., an Ç K . Si p divise le produit axa2 . . . any
alors il divise un au moins des facteurs ax, . . ., an.
La démonstration de cette proposition s’effectue par récurrence
sur n en s’appuyant sur la proposition 3.10.
D éfinition . La suite (a^, (a2), (a3), . . . des idéaux principaux
d’un anneau est appelée chaîne ascendante des idéaux si
(1) (<*l) 5 («s) S («s) S • • •
P roposition 3.12. Dans un anneau d'idéaux principaux une chaîne
ascendante des idéaux ne peut être infinie.
D é m o n s t r a t i o n . Soit (1) la chaîne ascendante de l’an
neau SfC d’idéaux principaux. Notons / la réunion de tous les idéaux
de la chaîne (1), c’est-à-dire
(2) / = U ( ûi ).
i
Une vérification directe montre que l ’ensemble I est fermé par rap
port à la soustraction et stable par rapport à la multiplication par
les éléments de l ’anneau . / est donc un idéal de l ’anneau ffî et, de
plus, un idéal principal. Il existe donc dans K un élément c tel que
/ = (c). En nous appuyant sur (2) cherchons un indicem tel que c Ç(a m).
c € (am) et am Ç / = (c), on a / = (am) = (c). Donc, l ’idéal (am)
est le dernier maillon de la chaîne (1). □
Anneau factoriel d’idéaux principaux. On se propose de géné
raliser aux anneaux d’idéaux principaux le théorème de l ’existence
et de l ’unicité de la factorisation d’éléments de l’anneau Z des
entiers.
D éfinition. On dit qu’un élément a du domaine d’intégrité iK
admet une factorisation unique si sont remplies les conditions sui
vantes :
-410 ANNEAUX [CH. XIII
D p *;
i-1
n
(2) si a = f| g, est une autre factorisation, où g* sont des élé-
t*=i
ments simples de 5JC, alors m = n et pour une numération adéquate
Pi ~ ?i pour / = 1, . . ., m.
D éfinition . L'anneau «JC est dit factoriel (à factorisation unique)
si c’est un domaine d’intégrité et tout élément de l’anneau différent
de zéro et irréversible se décompose en facteurs premiers.
Notons que tout corps est un anneau factoriel vu qu’il ne possède
pas d’éléments irréversibles différents de zéro.
T hêorême 3.13. Un anneau d'idéaux principaux est un anneau
factoriel.
D é m o n s t r a t i o n . Soit '/C un anneau d’idéaux principaux.
Il nous faut démontrer que tout élément irréversible différent de zéro
de l'anneau se décompose en facteurs premiers. Supposons qu’il existe
dans 'JC un élément irréversible non nul a indécomposable en facteurs
premiers dans 'JC. L’élément a est alors un élément composé. On peut
donc le représenter sous forme d’un produit de deux diviseurs pro
pres a = axb^ et, selon le point (4) du théorème 3.8, (a) ^ (a,).
Un au moins des facteurs ax, bx, par exemple aXJ ne se décompose en
facteurs premiers. On peut donc représenter ax sous forme de produit
de deux facteurs propres:
ax = a2b2, (fli) $. (^2)*
etc. Ainsi, il existe une chaîne ascendante infinie
(a) 5 (*1) 5 (a2) S • • •
d ’idéaux de l ’anneau «JC, ce qui est impossible en vertu de la pro
position 3.12. Donc, tout élément irréversible différent de zéro de
l’anneau 'JC se décompose en facteurs premiers.
Démontrons que cette factorisation est unique. Si a est un élé
ment simple, le théorème est alors vrai. Supposons que le théorème
est vrai pour des éléments représentés sous forme de produit de n
facteurs premiers et démontrons qu’il est aussi vrai pour des élé
ments représentables sous forme de produit de n + 1 facteurs pre
miers. Soient données deux décompositions quelconques de l’élément
cl en facteurs premiers:
(1) a = px. . •pnpn+x = qx- . .qsq8+x.
L’élément simple pn+x divise le produit qx . . . gs+1. Par conséquent,
selon la proposition 3.14, il divise un au moins des facteurs qXy . . .
-. par exemple g4+1. pn+1 et q8M étant des nombres premiers,
§ 3] ANNEAUX D E S ID É A U X P R IN C IP A U X 411
Exercices
1. Soient K un ensemble de tous les nombres rationnels min à dénomina
teurs impairs n et <PT = <K , + , —, -, 1) un sous-anneau du corps & des
nombres rationnels. Montrer que &C est un anneau d'idéaux principaux.
2. Soit Z [i] un anneau des entiers gaussiens. Chercher les éléments inver
sibles de cet anneau.
3. Démontrer qu'un anneau quotient Z [iJ/(3) de l'anneau des entiers
gaussiens suivant l'idéal (3) est un corps contenant neuf éléments.
4. Démontrer que l'anneau quotient Z [i]/(n) de l'anneau des entiers
gaussiens suivant l'idéal (n) est un corps si et seulement si n est un nombre
premier non égal à la somme des carrés de deux entiers.
5. Soient K = {a + bi Y& | a, b 6 Z) et &C = (K, + T —, •, 1) un sous-
anneau d'un corps des nombres complexes. Montrer que dans l'anneau o7C tout
élément irréversible différent de zéro se décompose en facteurs premiers, mais
non pas toujours univoquement. En particulier, montrer que 4 = 2 - 2 =
= (1 -t- i Y 3) (1 — i Y 3) sont deux décompositions de 4 en produit de fac
teurs premiers, 2 n ’étant pas associé à 1 ± i Y 3.
6. Soit À' un ensemble de tous les nombres complexes de la forme a +
+ ib V 3, où a et b sont soit des entiers, soit tous les deux des moitiés d’entiers
impairs. Soit &£ un sous-anneau d'un corps des nombres complexes à ensemble
de base K. Démontrer que l'anneau &£ est euclidien.
7. Démontrer que i'élément p de l'anneau 3C d'idéaux principaux est
simple (premier) si et seulement si l'anneau quotient 3Cl(p) est un domaine
d'intégrité.
8. Soient 2 [>^2] = {ro + n 1^2 |m, nÇZ} et Z [Y%] un sous-anneau d’un
corps des nombres réels à ensemble de base Z [>^2). Démontrer que l ’an
neau Z l Y 2l est euclidien.
§ *] P L U S G R A N D CO M M UN D IV IS E U R 413
position 4.2, il s’ensuit que c et d sont associés et, par suite, selon
le théorème 3.8, (c) = (d). Par conséquent, (alf . . ., an) = (d). □
T heoreme 4.4. Soit d le diviseur commun des éléments ax, . . ., an
de Vanneau SK d'idéaux principaux. U élément d est PGCD (aa, . . ., an)
si et seulement s'il peut être représenté sous forme de d — X ^ + . . .
. . . + Xnan, où Xl7 . . ., Xn Ç K .
D é m o n s t r a t i o n . Soit d PGCD (alt . . ., an). Alors, selon
la proposition 4.3, (d) = (aa, . . ., a„). On peut donc représenter d
sous forme de d = X1a1 + . . . + où X^ . . ., Xn Ç K.
Posons maintenant que d peut être représenté sous forme de d =
= X^j + . . . + X„an, X| Ç K . Alors, tout diviseur commun c des
éléments aly . . . , an divise la somme X1a1 + . . . + XnO*, et, par
tant, divise d. Par conséquent, d est le plus grand commun diviseur
des éléments aly . . ., a^. □
P roposition 4.5. Pour tous éléments aly . . ., an et le diviseur com
mun c de Vanneau SK d'idéaux principaux, on a
PGCD (ca2, • . can) ~ oPGCD (a^ . . a*).
Exercices
1. Démontrer le théorème 4.15.
2. Démontrer que le théorème 4.7 et la proposition 4.6 sont vrais pour
tout anneau factoriel &C.
3. Montrer que les propositions 4.10-4.14 sont vraies pour tout anneau
factoriel c&\
4. Soient a, 6, c des éléments d’un anneau factoriel, PGCD (a, c) ~ 1
et PGCD (6, r) ~ 1. Démontrer que PGCD (ab, c) ~ 1.
5. Soient a, 6, c des éléments d’un anneau factoriel. Démontrer que
PPCM (a, PGCD (6, c)) ~ PGCD (PPCM (a, 6), PPCM (a, c)).
2 7 -0 1 7 6 2
CHAPITRE XIV
POLYNOMES À UNE V A R IA B LE
( a © c ® 6 © c )| = (a © c ), ® (6 © c ),= 2 2 bjck =
i+ k -i j+ k -i
= 2 (a ./c k + f y c k)*
j+A*=i
Par conséquent, (a © b) © c = a © c © 6 © c. De plus, 1 est
un élément neutre par rapport à la multiplication dans L x.
Bref, on a établi que l ’algèbre X x est un anneau commutatif. □
Posons
Ho = (1 ? 0, 0, •••)» H|= (0, 1,0, 0, •••), • • •, Uii =
= (0, . . . , 0 , 1,0, . . . ) .
'— *— '
h zéro s
Exercices
1. Démontrer les propositions 1.5 et 1.6.
2. Soient S t [x] un anneau des polynômes sur le corps S F et / un ensemble
non vide de F [x| fermé par rapport à la soustraction et satisfaisant aux con
d itio n s: si / 6 À alors x ./ £ / et A./6 J pour tout k de F . Démontrer que l ’en
semble / est un idéal de l ’anneau S t [x].
3. Chercher tous les automorphismes de l ’anneau des polynômes Z [x].
4. Chercher tous les automorphismes de l ’anneau des polynômes Q . [xj.
5. Chercher tous les automorphismes de l ’anneau des polynômes SA [xj.
6. Chercher tous les automorphismes de l ’anneau des polynômes % M
su r le corps ^ des nombres complexes.
7. Soit X [x] un anneau des polynômes sur l ’anneau Z des entiers. Mon
tre r que l ’ensemble de tous les polynômes de Z [x] à termes libres pairs est un
idéal de l ’anneau X [x] tout en nTétant pas un idéal principal.
Exercices
1. Le polynôme x* + 2x + 2 est-il réductible ou irréductible : (a) dans
l’anneau fi [x] ; (b) dans l’anneau JP [x] ; (c) dans l'anneau IC [x] ?
2. Le polynôme 2x + 6 est-il réductible ou irréductible : (a) dans l’anneau
fi 1*1*, (b) dans l’anneau Z [x] ?
3. Tout polynôme irréductible dans l’anneau Z [x] est un polynôme pri
mitif dans Z [x]. Est-ce que la réciproque est vraie?
au cas où ils sont aussi des éléments de l’anneau JF [x] seront notés
/ (x), g (x), etc. ; et s’ils sont des éléments de l’anneau SF lyl, on les
notera f (y), g (y), etc.
Considérons dans l’anneau <F [x, y] les polynômes
/ (x) = a0 + axx + . . . -f anxn (a, 6 F),
f (y) = «o + a^y + . . . + anyn
ainsi que leur différence f (x) — f (y). On voit sans peine que
/ ( * ) - / ( y ) = s «k
f = f(c) + r ( c ) ( x - c ) + - O f ( x - c ) * + . . . + ! ^ ï ( x - c ) n
k = 0, . . Z.
L’égalité (II) peut alors être écrite ainsi:
(3) 2 aU)x \l • • • x88x*s+\ • • • = 0*
<0611***
En vertu de l’indépendance algébrique des éléments xlt . . ., x m
sur l’anneau SK il s’ensuit de (3) l’égalité à zéro de tous les coeffi
cients a(i) pour (i) £ [} M k, donc, A k = 0 pour & = 0, 1, . . I.
Par conséquent, pour chaque s Ç {1, . . ., m) l’élément x8 est trans
cendant sur SK [xly . . ., Xs-J.
Supposons que pour chaque s £ {1, . . ., m) l’élément xs est
transcendant sur SK [xlT . . ., x ^ ] et démontrons par récurrence sur
m que de (I) s’ensuit l’égalité à zéro de tous les coefficients a(<>.
Pour m = 1 l’affirmation est apparemment vraie. Admettons
que l’affirmation est vraie pour la collection d’éléments xlt . . .
. . ., xm_x. Ecrivons l’égalité (I) sous la forme
(4) A0+ Atxm + A2x~n+ . . . + A rxrm = 0,
où
(3) /= S ( S bu)x ï . . . 4 r ) , OÙ b0 ) 6 K ,
* -0 (i)£Sk
au) = 0 pour (0 €
En s’appuyant sur (4), on conclut que
(5) /= S û(i,4l ...4 L ".
/= 2 .
i l + . . . +<m™n
— (oÆT I ^ X, • • •* ^ n -lD
§ 21 P O L Y N O M E S S Y M É T R IQ U E S 449
Exercices
1. Montrer que les polynômes suivants à deux variables sont irréductibles
sur le corps des nombres rationnels: (a) 3x2 — y ; (b) x2 + y2 — 1. Ces
polynômes sont-ils réductibles sur un corps des nombres complexes?
2. Démontrer qu’un anneau des polynômes 2F [x, y] sur le corps 2F à deux
variables ne constitue pas un anneau d'idéaux principaux.
3. Soit 2F [x, y] un anneau des polynômes sur le corps 2F à deux variables.
Démontrer que Panneau quotient 2F [x, yl/(x — y) est isomorphe à Panneau
F [*].
§ 2. Polynômes sym étriques
Ordre lexicographique des termes d’un polynôme. Soient N un
ensemble de tous les nombres naturels et m un nombre naturel fixé
différent de zéro. Les éléments de l’ensemble Nm sont des vecteurs à
m dimensions aux coordonnées naturelles. Soit
i — (ii, • • •, îm)i t = (&i* • • •» k m).
Sur l’ensemble Nm introduisons un ordre lexicographique en
estimant, par définition, que
(1) (I'Ij • • •» n) (^ii • • •» ^m)
si est positive la première coordonnée non nulle du vecteur
(kx — ii, . . ., k m — im). On dira, en outre, que le vecteur i est
inférieur au vecteur k, tandis que le vecteur k est supérieur au vec
teur i.
T hgorême 2.1. Un ordre lexicographique sur un ensemble N7" est
une relation d'ordre linéaire strict.
D é m o n s t r a t i o n . De la définition de l’ordre lexicogra
phique il s’ensuit que pour deux vecteurs quelconques i, k de N771
n’est satisfaite que l’une des trois conditions: i < k, i = k, k < i.
La relation < sur l’ensemble N771 est transitive. De fait, si i < k
et k < I, alors k — i > 0, I — k > 0, où 0 = (0. . . ., 0). Il
s’ensuit que (k — i) -f (1 — k) > 0 et I — I > 0, c’est-à-dire
K l. □
Corollaire 2.2. Soit M un sous-ensemble fini non vide de Vensem
ble Nm. L'ordre lexicographique sur N771 induit donc un ordre linéaire
strict sur M.
Soient / un polynôme non nul de Panneau des polynômes
29-01762
450 POLYNOM ES A P L U S IE U R S V A R IA B L E S [CH. XV
SK [xlf . . x m] et
(2) /= ï aa)x\'
(i)6M
sa représentation à coefficients non nuis, c’est-à-dire
a(<) =^0 pour chaque (i) Ç M.
Soit S un ensemble de monômes figurant dans / (dans la somme
(2) ). Introduisons sur l’ensemble S la relation d’ordre en posant que
(3) . . . Xm
(I) afcrî1+kl
Notons que ab 0, car SK est un domaine d’intégrité. Soient
(1) csi1 . . . a#* et dx? . . . x'£
tous termes non nuis en représentations normales des polynômes /
et g respectivement. On a alors les inégalités
(2) 0*1» • • •» 7m) ^ (^1* • • •* fm)*
(3) ( $ 1, . * «y S m ) ^ ( &! , • • *y fcm ) .
§ 2] P O L Y N O M E S S Y M E T R IQ U E S 451
Om — 2?iX2 • • • X m .
C\C% • • • cm ( 1 ) am.
Ces égalités peuvent être écrites sous forme
<*i (^it - • •» cm) — ax,
^2 (^lt •••» Cm) U» ,
(^ ii • « Cm ) — (— 1) û m*
Exercices
1. Le polynôme (xx — xj) (xa — x3) (x3 — xx) peut-il être considéré comme
un polynôme symétrique?
2. Chercher le terme directeur du polynôme 2<j{<jJo3, °ù <*1 — *i + +
+ X3, 02 = X XX % + X XX S + X*X*, Oa =
3. Montrer que l'ensemble de tous les polynômes symétriques de K [xj> . . .
. . xn], où K est l'ensemble de base du domaine d'intégrité c#, est fermé
dans l'anneau des polynômes [xlf . . xn].
4. Chercher la somme des cubes des racines complexes du polynôme 2z4 —
— 4s3 -f- 2sa — 62 -{- 1.
5. Chercher la somme des carrés des racines complexes du polynôme xn +
+ an- 1xn“l + . . . + axx + a0 sur le corps des nombres complexes*
b0 bt . . . b„
D é f i n i t i o n . On appelle résultant des polynômes / = a^x11 -f . . .
. . . + an et g = b0af1 + . . . -f- bm le déterminant R.
Il s’ensuit du théorème 3.1 que les polynômes / et g (où a0 =£ 0 ou
b0 0) admettent un diviseur commun de puissance positive si et
seulement si le système d’équations linéaires possède des solutions
non nulles, c’est-à-dire quand le déterminant R est nul. Bref, on a
démontré le théorème suivant.
THEOREME 3.2. Soient f = a0xw + _. . . + an, g = 6„xm + . . .
. . . + bm des polynômes sur le corps JF et un au moins des coefficients
a0 et b0 nest pas nul. Les polynômes f et g possèdent un diviseur commun
de puissance positive si et seulement si le résultant de ces polynômes
vaut zéro.
C o r o l la ir e 3.3. Si le résultant des polynômes f et g est nuL alors
les polynômes soit possèdent un diviseur commun de puissance positive,
soit les coefficients a0 et b0 sont nuis, et réciproquement.
Elimination des variables. On peut appliquer le résultant pour
éliminer les variables du système de deux équations algébriques
dont l’une au moins n’est pas linéaire et possède deux variables.
Soit donné un système d’équations
(1) / (x, y) = 0, g (x, y) = 0,
où / et g sont des polynômes en x et y sur le corps j f . Ecrivons ces
polynômes suivant les puissances décroissantes de x,
1 (x, y) = a0 (y)x"+ at (y) x""1 + . . .+ a„ (y) ;
g (x, y) = b„ (y)x” + bx (y) x”- 1 (y),
où ai (y) et bh (y) sont des polynômes de l’anneau jF [y]. Cherchons
le résultant des polynômes / et g en les considérant comme des poly
nômes en x. Ce résultant est un polynôme de l ’anneau .F lyl qu'on
notera R (y). _
Supposons que le système (1) admet dans le corps ;r (ou dans son
extension) une solution (a, P). Dans ce cas les polynômes
/ (x, P) = a0 (P)xn+ ai (P) *""1 + . . . + On (P) ;
g (x, P) = b0 (P)X™ + MP) x”*-1 + • • •+ bm (P)
458 PO LYNOM ES A P L U S IE U R S V A R IA B L E S [CH. XV
ont une même racine oc. Ils ont donc un multiple commun de puissan
ce positive (sur F (P)). Par conséquent, en vertu du théorème 3.2,
leur résultant égal à R (p) devrait être égal à zéro. Réciproquement:
si p est une racine du résultant R (y), c’est-à-dire R (p) = 0, alors,
selon le corollaire 3.3, les polynômes / (z, P) et g (z, P) possèdent soit
une racine commune, soit leurs coefficients aQ(P) et b0 (P) sont tous
les deux nuis.
Ainsi, la résolution du système d’équations (1) à deux variables
se réduit à la résolution de l’équation
(2) R (y) = 0
à une variable y. On dit que l’équation (2) est le résultant de l’éli
mination de x du système d’équations (1).
E x e m p l e . Cherchons les solutions du système d ’équations
+ x*y 4- y + x = 0,
(1 )
xy2 + 2xy + 1 = 0 .
Eliminons x du système (1). Pour ce faire écrivons les premiers
membres des équations suivant les puissances décroissantes de x :
T) (y* 4- y) *2 + x + y = 0,
{y- + 2y) x + 1 = 0
et composons le déterminant :
yz + y 1 y
R(y) = y2 + 2y 1 o .
o y2+ 2y 1
En calculant le déterm inant, on obtient
R (y) = yz -f- y + y (y- + 2y f — yz — 2y =
- y [(y2 + 2y)2 - il.
L ’équation R (y) = y ((y® + 2y)2 — IJ = y (y + l ) 2 (y” + 2 y) — 1)
présente des racines 0, — 1, —1 + V 2, — 1 — J /2 . »
Pour y = 0 le système (1) se transform e en systèm e x = 0,
1 = 0 , qui est incom patible.
Pour y = —1 le système (1) se transform e en système x — 1 = 0 ,
—x + 1 = 0 . Ainsi, on ob tien t la solution du systèm e (1): (1, —1).
Pour y = — 1 ± Y 2 le système (1) se transform e en système
(2 T V 2 ) x2 + x + ( - 1 ± Ÿ 2 ) = 0,
x + 1 = 0,
dont la solution est x = —1. On o b tien t, pa£ conséquent, encore
deux solutions du système (1): (—1, —1 + Y 2), (—1, —1 — Y 2).
ü ! _______ R É SU L T A N T D E S PO LYNO M ES 459
Exercices
1. Calculer le résultant des polynômes:
(a) 2X3 — 3x2 + 2x + 1 et x2 + x + 3 ;
(b) x3 + 2x* + 2x — 2 et x2 — 2x + 4 ;
(c) x3—3x + 6 et x3 + x2 — x — 1.
2. Pour quelle valeur de k les polynômes possèdent une racine commune:
(a) x3 — 2kx + X3 et x2 + X2 — 2 ;
(b) x3 + >.x2 — 9 et x2 + kx — 3?
3. Eliminer x du système d'équations
x2 — 3xy + y2 — 2 = 0 , 2x2 — xy + 3y* — 1 = 0.
4. En utilisant le résultant résoudre le système d9équations
y2 + x2 — y — 3x = 0, y2 — 6xy — x? + lly + 7x — 12 = 0.
CHAPITRE XVI
Ensuite, on a
(6) > M , si |2| > ( ^ l - ) l/n.
Sur la base de (4)-(6), on conclut que
|/(* ) |> A /, si |z |> r ,
où r = max | l , 2nby ( ) l/W} . □
Continuité du module d’un polynôme. Soit / un polynôme en
z sur le corps des nombres complexes. L'application z | / (s)|
définie sur l'ensemble C de tous les nombres complexes est une fonc
tion réelle de la variable complexe. On l’appellera module du poly
nôme f en le désignant par le symbole | / |.
T h é o r è m e 1.2. Soit f un polynôme quelconque de C [z]. Le module
du polynôme f est une fonction continue sur l'ensemble C.
D é m o n s t r a t i o n . Montrons que pour tout e positif il
existe un ô positif tel que pour tout nombre complexe z si | z — a | <
< 6 , alors | | / ( 2 ) | - | / ( a ) | | < e .
Le théorème est apparemment vrai si le polynôme / est nul ou
de degré zéro. Supposons que le polynôme / est de degré n positif.
Décomposons / en puissances de la différence z — a:
/ (s) = c0 + Ci (z — a) + . . . + cn (z — a)n (cn ^ 0).
Comme / (a) = c0l il vient
/ (z) - / (a) = c, (z - a) + . . . + (z - a)n
et, selon le théorème 4.7.8, s'ensuit l'inégalité
(1) I f (z) - / (fl)| < | c, | | z - a | + . . . + | cn | | 2 - a |n.
Posons
b = max {| cl |, . . ., | cn |};
comme cn ^ 0 , b 0 . On voit sans peine que pour k ^ 1, il vient
(2) | 2 — a |* ^ | 2 — a | si | z — a | ^ 1.
En vertu de (1) et (2), on a
1/(2) - / ( f l ) K n f t I z — a |.
En outre, pour tout e > 0
nb | 2 — a | < e, si | z — a \ <L itnb.
Associons à chaque nombre e un ô positif tel que ô = min 1j ;
alors | / (z) — / (a)| < e si | z — a | < ô. En outre, pour tout nom
bre complexe z
11/(2)1- | / ( a ) | | < |/(2 ) - / ( a ) | . •
462 PO LYNO M ES SU R U N CORPS D E S N O M BR ES COM PLEXES ET R E EL S [C H . X V I
Par conséquent, pour tout e > 0 il existe un 6 > 0 tel que pour tout
z de C, on ait
11/(2)1- | / ( f l ) | | < e si \ z - a | < 6. □
T h ê o r ê m e 1.3. Soit / un polynôme de C [z]. Si la suite (zn > con
verge vers un nombre complexe a, alors la suite <| / (zn)|) converge vers
le nombre | / (a)|.
D é m o n s t r a t i o n . Selon le théorème 1.2,
(1) (Ve > 0) (38 > 0) (Vz 6 C) (| z — a | < ô ->»
11/W l - l / ( a ) l l < e ) .
Par hypothèse, la suite (zn) converge vers le nombre a. Donc, pour
tout 6 > 0 il existe un nombre naturel n0 tel que | zn — a | < 6
avec n > n0 quelconque. De là, en vertu du (1), s’ensuit
(Ve > 0) (3n0 6 N) (V/i Ç N ) ( / i > n 0 ^
- H l / ( * „ ) ! - I/(«)II<«).
Ainsi, la suite ( | / ( z n)|) converge vers le nombre | / ( a ) | . □
Valeur minimale du module d’un polynôme. Pour l’exposé ul
térieur on aura besoin du théorème de Bolzano-Weierstrass connu
de l’analyse: de toute suite infinie (zn) de points du cercle | z | ^ r
(r étant un nombre réel positif fixé) on peut extraire une sous-suite
convergeant en un certain point du cercle.
T h ê o r ê m e 1.4. Soient j un polynôme de C [zl, r un nombre réel
positif et m = inf | / (z)|. Alors, il existe un nombre complexe a tel
I 2I < r
que | / (a)| = m et \ a \ ^ r.
D é m o n s t r a t i o n . Soit (e„) une suite des nombres réels
positifs convergeant vers zéro. Comme m = inf | / (z)|, il existe
\z \^ r
pour chaque terme en de la suite un zn vérifiant
(1) m < | / ( z n) | < m + e„, | z„ | < r.
Aussi la suite ( | / (z„) | > converge-t-elle vers m :
(2) lim | / ( z n)| = ro. ;
n-*oo
En vertu de (1), tous les éléments de la suite (zn) appartiennent au
cercle | z | ^ r. Selon le théorème de Bolzano-Weierstrass cette
suite engendre une sous-suite (xn > qui converge en un certain point a
dit cercle | z | ^ r, c’est-à-dire
(3) lim xn = a, | a | ^ r.
n-*oo
Selon le théorème 1.3, de (3) s’ensuit
(4) lim | / ( x n)| = |/( « ) |.
§ 1] CO RPS D E S N O M B R E S C O M PLEX ES 463
Définissons h (z) :
zn*m-1 si m < n ,
//\
(4) h(z)\ =J\ Cm+l
u t
[ u si m — n.
Alors l’égalité (3) peut s’écrire sous forme
(5) g (s) = c0 + cmzm 4- zm*lh (z).
En vertu de (1), — # 0. Notons d une racine m-ième quelconque
Cjfi
du nombre (—c0fcm) :
(6) d* = —c jc m.
Considérons dans (5) la valeur de z sous forme
(7) z = Xd, où 0 < X < 1, XÇR.
En vertu de (5) et (fi), on obtient les égalités
g (Xd) = c„ — c0X™ -f- Xm+,dm+Vi (Xd),
( 8)
g (M) = c„ [1 - Xm + Xm*lc~ld m+l/i (Xd) 1.
Sur la base de (4), on conclut que
(Xd) = cm+1dm+l + . . . 4- c„dnXn~m~l (m < n) ;
et
| c ; ‘d m + ,A ( X d ) | < | c 0 | - ‘ [ | c m + W m + ,l + . . . 4 - | c n £ T |] (m < n ).
Posons à présent
M ' 11|Cm-H^+11+ ••• 4 - |c„d"Il si m c n ,
(9) B
= { i ‘ si m = n.
Notons que pour m < n. B > 0, vu que c„ et d sont différents de
zéro.
De (8) et (9) s’ensuit l’inégalité
| g (Xd)l< I c„ I 11 - *m 4- Xm+lB 1 = | c0 | [1 - X” (1 - \S)].
V
cn = (—1 ) ^ 0 2 . . . a n.
Exercices
1. Chercher le polynôme aux coefficients réels et de degré minimal admet
tant les racines i — 1, îi, —1 + i Y Z.
2. Décomposer en facteurs irréductibles sur le corps des nombres réels les
polynômes :
(a) x3 + a: + 2 ; (b) x 4 + 2x2 + 4 ; (c) x6 — 1 ; (d) x4 — x2 + 1.
3. Décomposer le polynôme x4 + 4 en facteurs irréductibles : a) sur le
corps % ; (b) sur le corps gt ; (c) sur le corps fi -
4. Décomposer en facteurs irréductibles sur le corps des nombres réels
le polynôme x* - ax* + 1, où —2 < a < 2.
5. Démontrer que le polynôme x3m + x37141 + x3*J+2 est divisible par le
polynôme x2 + x + 1.
6. Soit / un polynôme sur le corps des nombres réels* dont le' coefficient
dominant et le terme libre sont de signes opposés. Démontrer que le polynôme /
admet au moins une racine réelle.
x3= — j - ( u 4 - v ) - i - y - (u — v),
où u et v sont des nombres satisfaisant aux conditions (*).
D é m o n s t r a t i o n . Les formules (II)_s’obtiennent à partir
des formules (I) si l’on pose e = — —- — E
472 PO LY N O M ES SU R U N CO RPS D E S N O M BR E S C O M PLEXES ET R E E L S [C H . X V I
^ 3ÎuF = 1'
Sur la base de (3) et (6), il vient
(7) v = - 3P_
u
P_ U= P •u = u.
3uu 3|«|*
Il s’ensuit de (5) et (7) que u et v sont des nombres imaginaires
conjugués. Selon le corollaire 3.2, il vient :
Xi = u + v;
(II) x2= — -Y (u + v) + i ^ — (u — v)]
x3= - y (u + v ) - i - X r - ( u —v).
Comme ü = v et u v, il s’ensuit de ces formules que toutes les
racines xit x2 et x s sont réelles. En outre, elles sont deux à deux
différentes. En effet, en vertu des formules (II), x. x3. Supposons
que x1 = x,. Alors, en vertu des formules (I), u + v = ut + vz2,
d’où u (1 — e) = v (e2 — 1); donc, u = vz2. De là on tire l’égalité-
zt = z. et A = 0 ; or cette dernière égalité est en contradiction avec-
la condition A < 0.
De façon analogue ou se convainc que xt ^ x3. □
Equations de quatrième degré. La méthode de Ferrari permet
de résoudre l’équation du quatrième degré en réduisant l’opération
à la résolution d’une équation auxiliaire du troisième degré. Le prin
cipe de la méthode de Ferrari est le suivant. L’équation donnée du.
quatrième degré avec coefficients complexes
(1) x* + ax3 + èx2 + ex + d = 0
s’écrit sous forme de x4 + ax3 = —bx2 — ex — d. En ajoutant aux
deux membres de l’équation a2a?l4, il vient
Exercices
1. Résoudre les équations suivantes du troisième degré:
(a) r , - 3 i + 2 = 0; (b) x* — te + 4 = 0;
(c) x3 + 3x — x + 4 = 0; (d) x3 + 3x — 21 = 0.
2. Résoudre les équations du quatrième degré suivantes:
(a) x 4 + 2X3 + 2x2 + x — 7 = 0;
S É P A R A T I O N D E S R A C IN E S R É E L L E S D ’U N P O L Y N O M E 475
(b) x4 — x3 — x2 + 2x — 2 = 0 ;
(c) x4 + 12* + 3 = 0.
3. Démontrer que (x* — x 3)2 (xl — x3)2 (x2 — x3)2 = —4p 3 — 27ç2, où
xx, x3, x3 sont les racines de l'équation x3 + px + q = 0.
/ m-i —Qmf m*
On a ainsi appliqué aux polynômes / et /' l’algorithme d’Euclide)
(méthode de divisions successives) en attribuant à chaque variation
du reste un signe opposé.
D éfinition . La suite des polynômes / 0, / lt /2, . . ., / m est appelée
système des polynômes f de Sturm.
Notons quelques propriétés des polynômes du système de Sturm.
P ropriété 4.1. Tous deux polynômes voisins du système de Sturm
sont démunis de racines réelles communes.
D é m o n s t r a t i o n . Cette affirmation est vraie pour les
polynômes / 0 et f x (f0 = /, A = /'), vu que / n’a pas de racines réel
les multiples. Trois polynômes qui se suivent sont liés par l’égalité
(*) /ft-i — Çkfh — fh+i-
En vertu de cette égalité l’annulation simultanée des deux polynô
mes voisins f h et / ft+l entraînerait l’annulation simultanée de f k.x
et A, ensuite, des polynômes et / fc_lf etc., et enfin des polynômes
/o / 1, c© qui est impossible. □
476 POLYNOMES SUR UN CORPS DES NOMBRES COMPLEXES ET RÉELS [CH. XVI
( 2)
par conséquent,
Exercices
1. Composer les polynômes de Sturm et séparer les racines des polynômes:
(a) x3 — 3x — 3 ; (b) x* — x — 1 ; (c) x4 — 4x* + 4x2 — 4;
(d) *4 — 4x2 — 1.
2. Déterminer à l ’aide du théorème de Sturm le nombre des racines réelles
du polynôme x 5 + p x + q avec coefficients réels p et <7.
3. Déterminer à l’aide du théorème de Sturm le nombre des racines réelles
du polynôme xn + p x + q avec p et q réels.
4. Démontrer que si le système de Sturm pour le polynôme / de degré n
avec coefficients réels est composé de n + 1 polynômes, alors le nombre de varia
tions de signe dans la série des coefficients dominants des polynômes de Sturm
est égal au nombre de couples de racines complexes conjuguées du polynôme /.
5. Chercher le nombre des racines réelles au polynôme x4 — 2x2 + 4x — 1.
Entre quels entiers successifs se disposent ces racines?
CHAPITRE XVII
Exercices
1. Démontrer que le polynôme / à coefficients entiers n’admet pas de racines
entières si / (0) et / (1) sont des nombres impairs.
2. Etablir lesquels des polynômes suivants sont irréductibles sur le corps
des nombres rationnels:
(a) 2x5 + 6*< — 9x2 + i 2; (b) x2 + x + 1 ;
(c) x2 + 3x — 4; ( d) x 3 — 12 ; (e) x5 + x — 2 ;
(f) x3 — 3x + 5 ; (g) x4 — 2x -f* 3.
j-p__^
3. Démontrer que le polynôme ------ = xP-1 + xP"2 + . . . + x + 1*
X“ i
où p est premier, est irréductible sur le corps des nombres rationnels.
4. Démontrer que le polynôme x3 — p, ou p est premier, est irréductible sur
le corps des nombres rationnels.
5. Pour quels entiers n le polynôme x3 + n est réductible sur le corps des
nombres rationnels?
6. Pour quels entiers m et n le polynôme mx3 + n est réductible sur le
corps des nombres rationnels?
7. Décomposer les polynômes xa — 1 et x 8 — 1 en facteurs irréductibles
sur le corps des nombres rationnels.
8. Trouver les conditions de réductibilité du polynôme x4 + ax 2 + p, où
a, p sont des nombres rationnels, sur le corps des nombres rationnels.
9. Démontrer que si le polynôme / est irréductible sur le corps Ct des nom
bres rationnels, alors le polynôme / (ax p), où a, P sont des nombres ration
nels et a 0, est également irréductible sur le corps &.
P [xl sur P [a] telle que if (/) = / (a) pour tout f de P [xl. Alors:
(a) pour tout a de P (a) = a ;
(b) Mp (x) = a ;
(c) est un homomorphisme de Vanneau !P [x] sur Vanneau !P [al ;
(d) Ker = {/ 6 P [x] | / (a) = 0 } ;
(e) Vanneau quotient SP [xl/Ker ÿ est isomorphe à Vanneau IP [al.
Exercices
1. Chercher le polynôme minimal pour a sur le corps F si :
(a) a = —i, & = (b)a=i/2, &=
î ^ 4 - 2 3/ 2 - l -
3. Lever l'irra tio n a lité dans le dénominateur de la fraction
1
/ 2 -f2 > / 2 —1 '
Exercices
1. Chercher le degré du corps & sur le corps JP si
(a) ^ = ffl ( / 2 , /3 ) , ^ = (b) ^ = ( / 2 , ^B).
30= < î ( / 2 ); (c) 3>=JÎ.
2. Chercher la base et le degré du corps & sur le corps & si
(a) & = y i ) , &=S.\ (b)&=*&(—i),
(c) &=
3. Soient f et g des polynômes sur le corps des nombres rationnels admet
tant une racine réelle commune. Démontrer que f et g possèdent un diviseur
commun de puissance positive avec coefficients rationnels.
4. Démontrer qu’un polynôme irréductible sur un corps numérique n’ad
met pas de racines multiples dans un corps des nombres complexes.
5. Démontrer qu’un nombre complexe est un nombre algébrique si et seu
lement s’il est une racine d’un polynôme de degré positif avec coefficients
entiers.
§ 4. Conditions de résolubilité d’une équation
de troisièm e degré par radicaux carrés
Notion de résolubilité d’une équation par radicaux carrés.
D é fin itio n . Un corps & est dit extension quadratique du corps &
s’il existe un élément a tel que F = P (a), a $ P, a 2 Ç P.
E x e m p l e s . 1. Le corps fi (21/2) est une extension quadratique
du corps fi.
2. Le corps 3Î (i) est une extension quadratique du corps .
3. Le corps fi (21/3) n’est pas une extension quadratique de fi.
On dit que l ’équation
(1 ) x n + a l Xn"1 + • . . + & n - lx + An = 0 (a i € Q)
est résoluble par radicaux carrés si ses racines peuvent être exprimées
de façon rationnelle (c’est-à-dire à l ’aide des opérations d’addition,
de soustraction, de multiplication et de division) par des racines
d’une chaîne d’équations quadratiques binomiales:
x2—a 0 = 0, oc0 Ç Q =
telle qu'au moins une des racines x,, x2, x 3 de l'équation (1) soit
contenue dans par exemple
(3) x1 Ç
et aucune des racines xlt x2, x 3 de l’équation (1) n’est contenue dans
Fk-x,
(4) {xj, x.>, x3} n Fk - 1 = 0 -
Le corps est une extension quadratique du corps F h_j, c’est-à-
dire qu’il existe un élément a Ç tel que
(5) Fh = F a_j (a), a $ Fh. u a 2 6 Fh_
Sur la base de (3) et (5), on conclut que
(6) xx = p -f- ga, où p, g Ç fi*.!, ?#0.
Une vérification directe montre que p — ga est également une
racine du polynôme /. En effet,
(7) / (p + ga) = (p + ga)5 + a (p -f- ga)2 +
+ ù (p •+• ga) e = A -f fia,
où
•4 = / (p) + 3pg2a 2 + ag2a 2,
( 8)
fi = 3p2g + g®a2 + 2apg + bq.
Etant donné que A , fi 6 Fk^ et a $ „ il s’ensuit de
(9) / (p + ga) = A + fia = 0
que
(10) A = fi = 0.
Sur la base de (7), (8), (9) et (10), on conclut que
/ (p — ga) = A — fia = 0.
Ainsi, p — ga est également une racine du polynôme /. Soit x. =
= p — ga. Alors, en vertu de (6), xt — x» = 2ga 0 et, par suite,
Xj»
Selon les formules de Viète, x x + x2 + x 3 = —a. En outre, en
vertu de (6), xx -f x2 = 2p 6 Fh„t. Donc, x3 = —a — 2p £
ce qui est en contradiction avec la proposition (4). G
Corollaire 4.2. L'équation (1) avec coefficients rationnels est ré
soluble par radicaux carrés si et seulement si le polynôme x? + ax~ -f-
+ bx + c est irréductible dans Vanneau & [x}ï
Exemples de problèmes irrésolubles par radicaux carrés. On démon
tre en géométrie que les racines de l’équation x? + ax2 + bx + c = 0
avec coefficients rationnels peuvent être construites au compas et à
la règle si et seulement si cette équation est résoluble par radicaux
S 4] CONDITIONS DE RBSOLUBUJTfi D’UNE EQUATION 493
Puisque x = cos-y, on a
(1) 4r* — 3x — a = 0.
Pour cp= - y , a = 0 et, partant, l ’équation (1) est résoluble
par radicaux carrés.
Mais si <p= y , a = cos-y = y , et l ’on obtient l ’équation
(2) 8X3 — 6x — 1 = 0.
494 PO LYNO M ES SU R U N CORPS D E S NO M BR ES [CH. XVII
En posant
(2 ) t = z + ± ,
é*
il vient
(3) tz + t* — 2t — 1 = 0.
L ’équation (3) est irrésoluble par radicaux carrés, car elle n’a pas
de racines rationnelles. L’équation (1) est donc irrésoluble par radi
caux carrés. En effet, si l’équation (1) était résoluble par radicaux
carrés, alors, en vertu de (2), l’équation (3) serait aussi résoluble par
radicaux carrés. Par conséquent, les racines de l’équation (1) ne
peuvent être construites au compas et à la règle. Il s’ensuit qu’on ne
peut construire un heptagone régulier au compas et à la règle.
Pour quels n naturels (n > 2) peut-on construire un polygone ré
gulier à n angles en se servant du compas et de la règle?
Ce problème a été complètement résolu par Gauss en 1796.
Gauss a démontré que la construction n’est possible que dans le
cas où n peut se représenter sous forme *
n = 2hpip. . . . pm,
où k est un nombre naturel et pt, . . p,„ sont des nombres pre
miers différents de la forme 2" + 1 (m Ç N \ {0}).
C O N D IT IO N S D E R É S O L U B I L I T Ê D ’U N E É Q U A T I O N 495
Exercices
1. Montrer que le polynôme x# + x3 + 1 est irréductible sur le corps des
nombres rationnels.
2. Montrer qu’un polynôme de troisième degré sur un corps est soit irré
ductible soit admet une racine dans ce corps. Le polynôme x5 — 5x* + 1 est-il
irréductible sur le corps des nombres rationnels?
3. Montrer que le polynôme à deux variables xa + y2 — 1 est irréductible
sur le corps des nombres rationnels. Est-il réductible sur le corps des nombres
complexes ?
4. Démontrer que l ’équation x6 — 1 = 0 est résoluble par radicaux carrés.
5. Démontrer qu’un pentagone régulier peut être construit au compas et
à la règle.
6. Démontrer qu’un ennéagone régulier ne peut être construit au compas
et à la règle.
B IB LIO G R A PH IE
D iv ise u r 40G F erm etu re alg éb riq u e d ’un corps des nom
— n o rm al d 'u n g roupe 329 bres com plexes 464
— p ro p re 407 F onction 51, 52
--------d ’un élém en t 407 — d ’E u le r 370, 371
— de zéro 95 — in jc c tiv e 54, 55
D iv isib ilité d ’élém en ts 406 — in v ersib le 56, 57
D o m ain e (ou ensem ble) de d é fin itio n 46, 51 F orm e trig o n o m étriq u e d 'u n nom bre com
— d ’in té g rité 95 plexe 153, 155
— de v a le u rs 46, 51 F o rm u le de la logique des assertio n s 9, 10
D oublage d ’un cube 493 — to u jo u rs fausse 11
— to u jo u rs v raie 11
F o rm u les de C ram er 222
— élém en taires 10
— éq u ip o te n te s 16
E g a lité a lg éb riq u e des polynôm es 426 — p ré d ic a tiv e s (des p réd icats) 33
— d 'en sem b les 37
— fo n ctio n n elle des polynôm es 426
E lé m e n t alg éb riq u e (ou alg éb riq u e) 481
— d ’un ensem ble 39
— in v erse 74, 90 G rap h e 49
--------p a r ra p p o rt à une m u ltip lic a tio n — d ’un p ré d ic a t 49
74 — d ’une re la tio n b in aire 49, 50
— irré d u c tib le d ’un a n n eau 407 G roupe 86
— n e u tre 71 — ab élien (ou co m m u tatif) 86
— n u l (ou zéro) 74 — a d d itif 87, 88. 125
— opposé 74, 87 de l ’an n eau 95
--------p a r r a p p o rt à une a d d itio n 74 --------des classes résid u elles (ou des
— sim p le d ’u n d o m aine d ’in té g rité 407 résidus) 327, 366
— sy m é triq u e 72, 73 --------du corps 135
E lé m e n ts asso ciés 406, 407 — — de l ’espace vecto riel 227
— sép arés (ou p rin cip au x ) de l ’algèbre — c o m m u ta tif 86
<6 — cy cliq u e 93, 326
E lim in a tio n des v a ria b le s 457, 458 — lin é a ire co m p let 279
E n d o m o rp h ism e 77 — q u o tie n t 330
— d ’une alg èb re 77 — sy m é triq u e 88, 322
E n sem b le 37 G roupes isom orphes)
— b ien ordonné 67
— ferm é a u x o p é ra tio n s 73
— fo n d am en tal (de base) 75
— p a rtie lle m e n t ordonné 67
— q u o tie n t 63 H om om orphism e
— to ta le m e n t o rdonné 67, 138 — de l’algèbre
— u n iv ersel 41, 42 — de l'a n n e a u 98
— vid e 39 — du groupe 90
E n v elo p p e lin é a ire 162, 228 — n a tu re l 84
E q u a tio n c a ra c té ristiq u e 283 — d ’un sy stèm e alg éb riq u e 105
— de q u a triè m e degré 473
— de tro isièm e degré 469
E q u iv a le n c e 9. 62
— log iq u e 16
E sp ace eu clid ien 253 Id é a l 392
— v ecto riel 226, 227 — p rin c ip a l 393, 408
--------a rith m é tiq u e 160. 161 — u n ité 392, 393
--------avec m u ltip lic a tio n sc a la ire 248 — zéro (ou n u l) 392
--------de d im ension fin ie 236 Im ag e d ’un o p é ra te u r lin éaire 261
--------eu clid ien 253 Im p lic a tio n 9
--------réel 253 — d 'u n systèm e d ’éq u a tio n s lin é a ire s
E spaces eu clid ien s iso m orphes 256 165, 166. 179. 180
— v e c to rie ls iso m orphes 256 --------d ’in é g a lité s 292. 293
E x te n sio n a lg éb riq u e d ’un co rp s 483, 486 In d ép en d an ce alg éb riq u e des élém en ts 443
--------sim p le d ’un co rp s 483, 484 — lin é a ire 228
— com posée d ’un c o ra s 486, 487 — — d 'u n systèm e de v ecteu rs 162,
— fin ie d ’un co rp s 485. 486 228
— sim p le d ’u n co rp s 481 In d ic e m odulo d ’un nom bre 380
— tra n sc e n d a n te d ’un a n n e a u 419, 445 In d u c tio n m a th é m a tiq u e (ou récurrence)
d ’u n co rp s 418 111
— — sim p le a ’un a n n eau 418, 420 In é g a lité de T chébycbev 359
— du tria n g le 254
In te rp ré ta tio n géom étriq u e des nom bres
com p lex es 152
In te rs e c tio n d 'e n se m b le s 39
Iso m o rp h ism e d ’u ne alg èb re 77
F a c to r is a tio n (ou d éco m p o sitio n en fac --------d 'o p é ra te u rs lin é a ire s 275
te u rs prem iers) 335, 410. 431, 435 — d ’un a n n e a u 334. 383
— can o n iq u e (ou décom position cano — d ’un espace e u clid ien 256
n iq u e en facteu rs p rem iers) 337, v ecto riel 244. 259
— d 'u n sy stèm e alg éb riq u e 105
IN D E X 499
Avant-propos ................................................................................................ 5
Chapitre premier. ÉLÉMENTS DE L O G IQ U E ...................................... 7
§ 1. Logique des a sse rtio n s.............................................................. 7
§ 2. Déduction lo g iq u e ...................................................................... 15
§ 3. Prédicats ................................................................................. 22
§ 4. Q u a n tific ateu rs......................................................................... 27
§ 5. Formules des prédicats. Lois lo g iq u es................................... 32
Chapitre II. ENSEMBLES ET R ELA TIO N S........................................... 37
§ 1. E n s e m b le s ................................................................................. 37
§ 2. Relations b in a ire s ..................................................................... 45
§ 3. Fonctions ................................................................................. 51
§ 4. Relation d'équivalence .......................................................... 60
§ 5. Relations d 'o r d r e ...................................................................... 65
Chapitre III. ALGËBRES ET SYSTEMES ALGEBRIQUES . . . . 69
§ 1. Opérations b i n a i r e s ................................................................. 69
§ 2. A lg è b r e s ..................................................................................... 75
§ 3. G r o u p e s ..................................................................................... 86
§ 4. A n n e a u x ..................................................................................... 95
$ 5. Systèmes algébriques .............................................................. 103
Chapitre IV. PRINCIPAUX SYSTEMES NUM ÉRIQUES................... 108
§ 1. Système des nombres n a tu r e ls .............................................. 108
§ 2. Propriétés de l'addition et de la multiplication des nombres
naturels ..................................................................................... 113
§ 3. Relation d'ordre sur un ensemble des nombres naturels . . 121
§ 4. Anneau des e n tie r s ................................................................. 125
§ 5. Corps. Corps des nombres ra tio n n e ls .................................. 135
§ 6. Système des nombres r é e l s ...................................................... 138
§ 7. Corps des nombres com plexes.............................................. 145
' § 8. Forme trigonométrique d'un nombre complexe. Extraction
des racines à partir des nombres com plexes....................... 153
Chapitre V. ESPACES VECTORIELS ARITHMETIQUES ET SYSTE
MES D’EQUATIONS L IN E A IR E S .................................. 160
§ 1. Espaces vectoriels arith m étiq u es............................... 160
§ 2. Systèmes d'équations lin é a ire s ............................... 170
§ 3. Matrices en escalier et systèmes d’équations linéaijfégc 182
502 T A B L E D E S M A T IE R E S