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Oumar D. MBODJ
Augustin P. SARR
Avril 2016
Table des matières
3 Le groupe symétrique 53
3.1 Définitions et généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.2 Propriétés d’une permutation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.2.1 Signature d’une permutation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
Indications de solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
2
Table des matières
3
Séance 1
Définition 1. Une proposition ou assertion est un énoncé qui vérifie les principes
suivants :
— tiers–exclu : l’énoncé est soit vrai soit faux ;
— non–contradiction : l’énoncé ne peut être à la fois vrai et faux ;
— identité : dans un même contexte, l’énoncé ne peut changer de valeur de vérité.
Une proposition qui est toujours vraie est dite tautologie.
Exemple 1.
√
(1) Le nombre 2 est irrationnel.
(2) Matam est la capitale du Gabon.
(3) 2 + 2 = 3.
La proposition (1) est vraie, alors que les autres sont fausses. La phrase « Lisez ce
cours attentivement. » n’est pas une proposition, car on ne peut lui attribuer de valeur
de vérité.
4
1.1. Élements de logique
Table de vérité. Il est commun de résumer les valeurs de vérité d’une proposition au
travers d’un tableau récapitulatif dit table de vérité. Les tables de vérité des proposition
p ∧ q, p ∨ q et p ⊕ q sont données dans le tableau 1.1.
Notons que dans les constructions de tables de vérités, on utilisera parfois les lettres
V et F (ou les minuscules correspondantes) à la place de vrai et faux ; l’important est
d’avoir une notation cohérente.
Remarque 1.
Une implication p ⇒ q se lit aussi :
— q est une condition nécessaire pour p ;
— q est nécessaire pour p ;
— p est une condition suffisante pour q ;
— p est suffisante pour q ;
— q résulte de p ;
— il faut q pour avoir p ;
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1.1. Élements de logique
Le dernier item dans l’exemple ci–dessus mérite qu’on s’y attarde un peu. En ac-
cord avec la définition 4, la proposition p ⇒ q est fausse si p est vraie et q fausse ;
elle est vraie sinon. Comme la proposition p est fausse, on ne peut avoir p vraie
et q fausse. Ainsi, on ne peut avoir p ⇒ q fausse, d’où la véracité de l’implication
(π = 67) ⇒ (x = 54).
La confusion entre p ⇒ q et l’implication réciproque q ⇒ p est courante. On notera
que p ⇒ q peut être vraie alors que q ⇒ p est fausse ; en exemple, la proposition « (le
quadrilatère Q est un carré) ⇒ (les quatre cotés de Q ont la même longueur) » est
vraie, alors que « (les quatre cotés de Q ont la même longueur) ⇒ (le quadrilatère Q
est un carré) » est fausse ; en contre–exemple, on pensera au losange.
Les tables de vérité des propositions p ⇒ q et p ⇔ q sont données dans le tableau 1.2
p q p⇒q p⇔q
vrai vrai vrai vrai
vrai faux faux faux
faux vrai vrai faux
faux faux vrai vrai
Exercice 1.1. En utilisant des tables de vérité, montrer les équivalences ci–dessous :
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1.1. Élements de logique
— ¬¬p ⇔ p ;
— ¬(p ∧ q) ⇔ (¬p ∨ ¬q) ;
— ¬(p ∨ q) ⇔ (¬p ∧ ¬q).
Quantificateurs
En supposant que x soit une variable réelle, considérons l’énoncé (x < 5). On ne peut
attribuer une valeur de vérité à un tel énoncé tant que la valeur de x n’est pas fixée.
Cependant, pour chaque valeur de x, on peut attribuer une valeur de vérité. Un tel
énoncé est dit prédicat de variable libre x. L’objet de cette section est la construction
de propositions à partir de tels prédicats, notamment au travers de l’utilisation des
quantificateurs.
7
1.2. Ensembles
1.2 Ensembles
On étudie souvent des objets d’un type donné (vecteur, fonction dérivable, etc.).
Lorsque les objets étudiés partagent des propriétés communes, ceux–ci sont souvent
regroupés en collections, dites ensemble.
8
1.2. Ensembles
Définition 8. Un ensemble est une collection d’objets. Les membres d’un ensemble
sont aussi dits éléments de l’ensemble. Si a est un élément d’un ensemble A, on note
a ∈ A ou A ∋ a. L’ensemble vide, noté ∅ ou {}, ne contient aucun élément.
Exemple 9.
— L’ensemble des voyelles de l’alphabet français est {a, e, i, o, u, y} ;
— l’ensemble des entiers positifs inférieurs à 5 est {0, 1, 2, 3, 4, 5}.
Exemple 10.
— L’ensemble N des entiers naturels est infini.
— N ! J = {0, 1, 2, 3, 4, 5} ! ∅ ; le cardinal de J est Card(J) = 6.
Définition 10. Soit A un ensemble, l’ensemble des sous–ensembles de A est dit en-
semble des parties de A ; on note P(A).
Exemple 11.
— Si A = {a, b}, P(A) = {∅, {a}, {b}, {a, b}}.
— P(∅) = {∅}.
— P({∅}) = {∅, {∅}}.
Produit cartésien
Définition 11. Une suite ordonnée de p éléments (a1 , · · · , ap ) est dite p–uplet ; les ai
sont dits composantes du p–uplet. Les 2–uplets, 3–uplets, 4–uplets, 5–uplets sont dits
respectivement couples, triplets, quadruplets, et quintuplets.
Si A et B sont deux ensembles, le produit cartésien de A et B est
Exemple 12.
— {1, 2} × ∅ = ∅ ;
— ∅ × {1, 2} = ∅ ;
— {1, 2} × {a, b} = {(1, a), (1, b), (2, a), (2, b)} ;
— {a, b} × {1, 2} = {(a, 1), (a, 2), (b, 1), (b, 2)} ; ainsi, (a, 1) ∈ {a, b} × {1, 2} mais
(a, 1) 6∈ {1, 2} × {a, b}.
9
1.3. Applications
A ∪ B = {x|x ∈ A ou x ∈ B}.
A ∩ B = {x|x ∈ A et x ∈ B}.
Exemple 13.
— Si A = {1, 2, 3} et B = {5, 1, 2}, alors A ∪ B = {1, 2, 3, 5} et A ∩ B = {1, 2}.
— Si A = ∅, pour tout ensemble B, A ∪ B = B et A ∩ B = ∅.
Exemple 14.
— Soit A = {1, 2, 3} et B = {5, 1, 2}, alors A \ B = {3}.
— Pour tout ensemble A, A \ ∅ = A et ∅ \ A = ∅.
1.3 Applications
Définition 16. Soit E et F deux ensembles. On appelle application de E dans F ,
toute correspondance f qui à tout x de A associe un et un seul élément y de B. On
note y = f (x) ; y est dit image de x, et x est pré–image ou antécédent de y. E et F
sont dits respectivement ensemble de départ et ensemble d’arrivée.
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1.4. Méthodes de démonstration
Définition 18. Une application de E dans F est dite injective si pour tout a, b ∈ E,
f (a) = f (b) ⇒ a = b. Ou encore, pour tout a, b ∈ E, a 6= b ⇒ f (a) 6= (b).
Exemple 17.
— L’application de R vers R qui à x associe 2x + 7 est injective.
— L’application R vers R qui à x associe x2 + 7 n’est pas injective.
Définition 19. Une application f de E dans F est dite surjective si pour tout élément
y de F , il existe un élément x de E tel que f (x) = y.
Exemple 18.
— L’application de R vers [−1, 1] qui à x associe sin x est surjective.
— L’application de Z vers Z qui à x associe x + 7 est surjective.
— L’application de Z vers R qui à x associe x + 7 n’est pas surjective.
Définition 20. Une application de E dans F est dite bijective si elle est à la fois
injective et surjective.
Exemple 19.
— Pour tout a ∈ R, l’application de R dans R qui à x associe x + a est bijective ;
— Pour tout ensemble A, l’application IdA qui à A ∋ a associe a est bijective.
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1.4. Méthodes de démonstration
Exemple 20. Soit l’implication ((3|n) ⇒ (9|n2 )) ; si n = 6, (3|n) est vraie, on peut
conclure (9|n2 ).
(2 ∤ p) ⇒ ∃n ∈ Z tel que p = 2n + 1
⇒ p2 = 2(2n2 + 2n) + 1
⇒ 2 ∤ p2 .
Preuve par récurrence. La preuve par récurrence est souvent utilisée pour montrer
qu’une proposition P (n) de variable libre n ∈ N est vraie. Pour cela, on montre que :
— P (n0 ) est vraie, pour un certain n0 ∈ N ;
— Pour tout n > n0 , P (n) ⇒ P (n + 1) est vraie.
On peut alors conclure ∀n > n0 , P (n) est vraie.
La validité de la conclusion tient au fait que s’il existait des entiers n > n0 pour
lesquels P (n) est fausse, en considérant le plus petit de ces entiers, on aboutirait à une
contradiction. En effet, supposons nf = min{n|n > n0 ∧ ¬P (n)} défini. Si nf = n0 ,
alors on obtient P (n0 ) ∧ ¬P (n0 ) , ce qui est impossible ; on a donc forcément nf > n0 .
Mais alors nf −1 > n0 et P (nf −1) est vraie. Mais, si P (nf −1) est vraie, cela implique
que P (nf ) est vraie, ce qui est en contradiction avec la définition de nf .
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1.5. Partitions
1.5 Partitions
Définition 22. Soit E et I deux ensembles. On appelle famille d’éléments de E
indexée par I, toute application x de I dans E.
Définition 23. Soit E un ensemble et soit (Ai )i∈I une famille de parties de E. Si
la réunion de toutes les parties Ai est égale à E, on dit que la famille A est un
recouvrement de E. Si de plus aucune des parties Ai n’est vide et si elles sont deux à
deux disjointes, on dit que la famille A est une partition de E.
13
1.6. Relations d’équivalence
Définition 24. Soit E un ensemble et soit (Ai )i∈I une partition de E. La surjection s
qui, à tout x de E, fait correspondre l’unique Ai qui contient x s’appelle surjection
canonique associée à la partition A.
Exemple 24. Soit E l’ensemble des étudiants de la filière MAI et f l’application de
E dans N qui, à un étudiant x associe son année de naissance. Ainsi, si Gnilane KA,
étudiante de la filière MAI, est né en 1995, alors f (Gnilane KA) = 1995. Pour tout y
de N, on pose Ay = {x ∈ E : f (x) = y} ; on ainsi Gnilane KA ∈ A1995 et A1800 = ∅.
En fait Ay n’est rien d’autre que l’image réciproque du singleton {y} (l’ensemble des
étudiants dont l’année de naissance est y).
La famille (Ay )y∈f (E) constitue une partition de E. En effet, soit x un étudiant
et y = f (x) son année de naissance. De la définition de Ay , on a x ∈ Ay . Puisque
x est quelconque dans E, la famille (Ay )y∈f (E) constitue un recouvrement de E. Par
ailleurs, si y ∈ f (E), alors Ay 6= ∅ ; et si y 6= y ′ alors Ay ∩ Ay′ = ∅.
Une telle partition est dite partition de E associée à f .
14
1.6. Relations d’équivalence
(b) Chaque étudiant est dans une et une seule classe (filière). L’ensemble des classes
(filières) constituent une partition de l’UVS.
(c) La correspondance ci–dessous qui, à chaque étudiant associe sa classe (filière) est
une surjection. On l’appelle surjection canonique et on la note s.
(d) L’ensemble des classes UVS est dit ensemble quotient ; cette notion sera précisée
un peu plus loin.
UVS
Ali Bodian
Angl
Awa Kâ
Mai
Ali Sow
Seg
Mama Dieng
Sjp
Sanou Faye
Socio
Dame Ly
Fama Diouf
..
.
15
1.6. Relations d’équivalence
Remarque 9. Cette opération est en fait la division naturelle, où il est banni d’utiliser
les décimaux quitte à avoir un reste non nul, que vous connaissez bien. Nous vous
présentons ci–dessous quelques exemples simples en guise de rappel.
— 11 oies partagées entre 4 fermiers, donne 2 oies par fermier et il reste 3 oies ;
— 17 stylos partagés entre 5 élèves, donne 3 stylos par élève et il reste 2 stylos ;
— 2 500 F partagés entre 10 personnes, donne 250 F par personne et il reste 0 F.
Dans le cas où le reste de la division euclidienne de x par n est égale à 0 comme dans
le dernier exemple ci–dessus, on dit que x est divisible par n. On note cela par n | x
et on lit n divise x.
Supposons maintenant que l’on fixe un nombre naturel non nul n et que l’on classe les
éléments de Z suivant la relation suivante, dite congruence dans Z :
16
1.6. Relations d’équivalence
On continue dans le même esprit de classification comme dans les exemples pré-
cédents. Ici, nous regroupons les éléments de N ayant la même image par f dans le
même sous-ensemble. On définit ainsi une relation entre les éléments de N par :
x et y sont relation si et seulement si f (x) = f (y).
Comme précédemment, pour tout a ∈ N, on appelle classe de a, le sous–ensemble
des éléments de N en relation avec a. Autrement dit, la classe de a est égale au sous–
ensemble des éléments x de N tels que f (x) = f (a) c’est–à–dire {x ∈ N : f (x) = f (a)}.
Nous savons bien que ce sous–ensemble est l’image réciproque de f (a) par f et se note
f −1 {f (a)} . On le note aussi, comme dans l’exemple précédent, ā. Ce type de relation
Remarque 10.
(a) Chaque élément de N est dans une et une seule classe. Aucune classe n’est donc
vide et elles sont deux à deux disjointes. L’ensemble des classes constituent donc
une partition de N. Notons le, pour l’instant, N ;
(b) La correspondance ci–dessous qui à tout nombre naturel associe sa classe est clai-
rement une application surjective, on l’appelle surjection canonique ou surjection
naturelle et on la note s.
N
1
0̄
2
1̄
3
2̄
4
3̄
..
.
4̄
9
..
.
10
.. 9̄
.
27
17
1.6. Relations d’équivalence
(c) La correspondance, notée g, de N dans C qui à tout x̄ associe f (x) définit une
injection. En effet, si x̄ et ȳ sont deux éléments distincts (x̄ 6= ȳ), ils ne sont donc
pas en relation c’est à dire f (x) 6= f (y). D’où g(x̄) 6= g(ȳ).
C
..
0̄ .
1̄ z
2̄ 0
1
3̄
2
4̄
3
..
.
4
9̄
..
.
18
1.6. Relations d’équivalence
note R, lorsque que l’étudiant x est en relation avec l’étudiant y, on note xRy.
On dira que la relation binaire R est réflexive si tout x de E est en relation avec
lui–même. On dira que R est symétrique si pour tous x et y de E tels que xRy, on a
aussi yRx. Et, on dira que R est transitive si pour tous x, y et z de E tels que xRy
et yRz, on a aussi xRz.
Définition 25. Une relation binaire R définie dans un ensemble E, qui est à la
fois réflexive, symétrique et transitive est dite relation d’équivalence ou congruence
modulo R.
Remarque 11. Soit R une relation d’équivalence définie dans E. Si x est en rela-
tion avec y, on écrit x ≡ y (mod R) ou x ≡ y mod R et on lit x congru à y modulo R.
Définition 26. Soit R une relation d’équivalence définie dans E et soit a un élément
fixé de E. Le sous–ensemble des éléments x de E qui sont en relation avec a s’appelle
classe de a modulo R, et se note ā. Autrement dit ā = {x ∈ E : xRa}.
Exercice 1.5. Montrer que deux classes d’équivalence sont égales ou disjointes. On
partira de deux classes distinctes et on montrera qu’elles sont obligatoirement disjointes
Proposition 1. Soit E un ensemble. Alors à toute relation d’équivalence R on peut
associer une partition A = (Ai )i∈I dont les éléments (la parties constituant cette
partition) sont les différentes classes d’équivalence suivant R. Et, réciproquement,
à toute partition A on peut associer une relation d’équivalence R dont les classes
coïncident avec les éléments de la partition.
Preuve. L’exercice ci–dessus précise que les différentes classes sont deux à deux dis-
jointes. Aussi, nous savons que tout élément a de E appartient à la classe ā. Par suite,
l’ensemble des classes est une partition de E.
L’apprenant est invité à vérifier en exercice que la relation R définie dans E par :
Cette proposition montre que d’une partition on peut déduire une relation d’équi-
valence et vice versa. Nous pouvons donc définir pour les partitions tous les objets que
nous avons définis pour les relations d’équivalence. Il s’agit notamment d’ensemble
quotient, de surjection canonique et relation d’équivalence associée à une application
donnée.
Définition 27. Soit E un ensemble et R une relation d’équivalence définie dans E.
L’ensemble des classes d’équivalence suivant R s’appelle ensemble quotient et se note
E/R et la surjection s, qui à tout x de E associe sa classe x̄ dans E/R, s’appelle
surjection canonique.
Exercice 1.6. Vérifier que les exemples en début de la présente section sont des re-
lations d’équivalence. Pour chacune d’elles, déterminer les classes d’équivalence, l’en-
semble quotient et la surjection canonique.
19
1.6. Relations d’équivalence
Cette relation d’équivalence est fondamentale pour la suite, surtout au chapitre sur les
groupes. Il est indispensable de s’y attarder pour bien l’assimiler. Sa preuve doit être
discutée en TD et vous êtes invité à déterminer ses différentes classes d’équivalence,
son ensemble quotient et la surjection canonique associée. Nous avons déjà abordé un
exemple de ce type de relation au début de la présente section.
Exercice 1.8. Vérifier que les applications f et g ◦ s sont égales. Cela revient sim-
plement à vérifier qu’elles ont les mêmes ensembles de départ et d’arrivée et la même
définition.
Soit f¯ la bijection de E/R dans f (E) = g(s(E)) qui coïncide avec g dans E/R et soit
j l’injection canonique de f (E) dans F . Nous avons g = j ◦ f¯ et donc f = j ◦ f¯◦ s. Ceci
est dit décomposition canonique de f ; elle est résumée dans le diagramme commutatif
suivant :
f
E F
s j
E/R f (E)
f¯
Exemple 25. Considérons l’ensemble des étudiants de l’UVS, que nous notons E.
Supposons que les différentes filières, ouvertes et non–encore ouvertes, de l’UVS soient
ANG, MAI, SCO, SEG, SJP, BIO et ESP ; les filières BIOlogie et ESPagnol ne sont pas
encore ouvertes. Soit F l’ensemble {ANG, MAI, SCO, SEG, SJP, BIO, ESP}. Consi-
dérons l’application f de E dans F , qui à x ∈ E (un étudiant) associe sa filière y ∈ F .
Ainsi, l’image par f de Awa Kâ est Mai, i.e. Awa Kâ est inscrite dans le filière Mai
20
1.6. Relations d’équivalence
(cf. sous–section 1.6.1 sur les filières de l’UVS). Considérons à présent la relation R
associée à f . Autrement dit, R est définie sur E par
ce qui signifie que x est en relation avec y si et seulement si x et y sont dans la même
filière. La décomposition canonique de f s’effectue alors de la manière suivante.
1) L’ensemble quotient associé à R qui est
E/R = {Irène Gaye, Awa Kâ, Ali Bodian, Mama Dieng, Ali Sow}.
En effet, les étudiants Irène Gaye, Awa Kâ, Ali Bodian, Mama Dieng et Ali
Sow sont inscrits dans des filières deux–à–deux distinctes, et chaque filière ouverte
accueille un de ces étudiants. Ils sont donc dans des classes d’équivalence deux–à–
deux distinctes et toute classe d’équivalence correspond à la classe de l’un d’entre
eux.
2) L’image de f est
Imf = {ANG, MAI, SCO, SEG, SJP};
en effet, ces filières sont les seules qui admettent un étudiant (un antécédent par f ),
on se « débarrasse » de BIO et ESP qui n’ont pas d’étudiants. La bijection f¯ est
donnée par le diagramme ci–dessous.
E/R
f (E) = Imf
Irène Gaye
Angl
Ali Bodian
Mai
Awa Kâ
Seg
s j
E/Rf (E)
f¯
où f (E) = {AN G, M AI, SCO, SEG, SJP }
E/R = {Irène Gaye, Awa Kâ, Ali Bodian, Mama Dieng, Ali Sow}, s et j sont
21
1.6. Relations d’équivalence
Exercice 1.9. En s’inspirant de l’exemple précédent, faire une étude analogue pour
la relation de congruence modulo n ∈ N∗ dans Z. On considérera l’application f de
E = Z dans F = Nn = {0, 1, 2, · · · , n − 1} qui, à tout x ∈ Z associe f (x) = r, le reste
de la division euclidienne de x par n.
22
Tests de connaissances
Questions Réponses
1. Une proposition est une assertion qui ❒ vraie et fausse
peut, sans ambiguïté, être ❒ ou vraie, ou fausse
❒ fausse
❒ ni vraie, ni fausse
2. Une tautologie est une proposition qui est ❒ une contradiction
❒ toujours vraie
❒ vraie
❒ toujours fausse
❒ la négation d’une contradiction
3. Soient P et Q deux propositions. La ❒ Q⇒P
proposition P ⇒ Q équivaut à ❒ ¬Q ⇒ P
❒ ¬P ⇒ ¬Q
❒ ¬Q ⇒ ¬P
❒ P ⇐⇒ Q
4. La proposition ❒ vraie
∀x ∈ N, ∀y ∈ N, ∃z ∈ Z : x = y + z est ❒ fausse
5. La proposition ❒ vraie
∀x ∈ N, ∃y ∈ N, ∃z ∈ Z : x = y + z est ❒ fausse
6. La proposition ❒ vraie
∀x ∈ N, ∃y ∈ N, ∀z ∈ Z : x = y + z est ❒ fausse
7. La proposition ❒ vraie
∃x ∈ N, ∃y ∈ N, ∀z ∈ Z : x = y + z est ❒ fausse
8. La négation de la proposition ❒ ∀x ∈ R+ , ∃y ∈ R : x 6= exp(y)
∀x ∈ R+ , ∃y ∈ R : x = exp(y) est ❒ ∃x ∈ R+ , ∃y ∈ R : x = exp(y)
❒ ∃x ∈ R+ , ∃y ∈ R : x 6= exp(y)
❒ ∃x ∈ R+ , ∀y ∈ R : x 6= exp(y)
❒ ∃x ∈ R+ , ∀y ∈ R : x = exp(y)
9. Soient P et Q deux propositions. ¬(P ∧ Q) ❒ ¬P ∧ ¬Q
équivaut à ❒ ¬P ∧ Q
❒ ¬P ∨ ¬Q
❒ P ∧ ¬Q
10. Soient P et Q deux propositions. ❒ ¬P ∧ ¬Q
¬(P ∨ Q) équivaut à ❒ ¬P ∧ Q
❒ ¬P ∨ ¬Q
❒ P ∧ ¬Q
suite sur la page suivante. . .
23
Questions Réponses
11. Soient A et B deux parties d’un ❒ de A qui sont dans B
ensemble E. La différence symétrique entre A ❒ de B qui ne sont pas dans A
et B contient les éléments
❒ de A qui ne sont pas dans B
❒ de E qui ne sont pas dans B
❒ de A qui sont dans E \ B
12. Pour tous ensembles A, B et C ❒ (A ∪ B) ∩ C = (A ∩ C) ∪ (C ∩ B)
❒ (A ∪ B) ∪ C 6= C ∪ (A ∪ B)
❒ A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ C
❒ (A ∪ B) ∪ C = (A ∩ B) ∪ C
13. Pour toutes parties A et B d’un ❒ ∀x ∈ E, x ∈ B ⇒ x ∈ A
ensemble E, A ⊂ B équivaut à ❒ ∀x ∈ E, x ∈ E \ B ⇒ x 6∈ A
❒ B ⊂E\A
❒ ∀x ∈ E, x 6∈ B ⇒ x ∈ E \ A
14. Toute fonction est une application ❒ vrai
❒ faux
15. Toute application est une fonction ❒ vrai
❒ faux
16. L’application f : [0, 1] ←→ [0, 1], qui à x ❒ injective
associe x2 est ❒ surjective
❒ bijective
17. L’application f : [0, 1] ←→ [−1, 1], qui à ❒ injective
x associe x2 est ❒ surjective
❒ bijective
18. L’application f : [−1, 1] ←→ [−1, 1], qui ❒ injective
à x associe x2 est ❒ surjective
❒ bijective
❒ ni injective, ni bijective, ni surjective
19. L’application f : [−1, 1] ←→ [0, 1], qui à ❒ injective
x associe x2 est ❒ surjective
❒ bijective
20. Si f : E −→ F est une application ❒ x peut avoir deux images
surjective, x, x′ ∈ E et y, y ′ ∈ F avec x 6= x′ ❒ y peut avoir deux antécédents
et y 6= y ′ , alors ❒ y et y ′ peuvent avoir un même
antécédent
❒ y a au moins un antécédent
❒ x et x′ peuvent avoir une même image
21. Si f : E −→ F est une application ❒ x peut avoir deux images
injective, x, x′ ∈ E et y, y ′ ∈ F avec x 6= x′ et ❒ y et y ′ peuvent avoir un même
y 6= y ′ , alors antécédent
suite sur la page suivante. . .
24
Questions Réponses
❒ y a au moins un antécédent
❒ x et x′ ne peuvent pas avoir une même
image
❒ y a nécessairement un antécédents
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Correction des tests de connaissances
Questions Réponses
1. Une proposition est une assertion qui ❒ vraie et fausse
peut, sans ambiguïté, être ou vraie, ou fausse
fausse
❒ ni vraie, ni fausse
2. Une tautologie est une proposition qui est ❒ une contradiction
toujours vraie
vraie
❒ toujours fausse
la négation d’une contradiction
3. Soient P et Q deux propositions. La ❒ Q⇒P
proposition P ⇒ Q équivaut à ❒ ¬Q ⇒ P
❒ ¬P ⇒ ¬Q
¬Q ⇒ ¬P
❒ P ⇐⇒ Q
4. La proposition vraie
∀x ∈ N, ∀y ∈ N, ∃z ∈ Z : x = y + z est ❒ fausse
5. La proposition vraie
∀x ∈ N, ∃y ∈ N, ∃z ∈ Z : x = y + z est ❒ fausse
6. La proposition ❒ vraie
∀x ∈ N, ∃y ∈ N, ∀z ∈ Z : x = y + z est fausse
7. La proposition ❒ vraie
∃x ∈ N, ∃y ∈ N, ∀z ∈ Z : x = y + z est fausse
8. La négation de la proposition ❒ ∀x ∈ R+ , ∃y ∈ R : x 6= exp(y)
∀x ∈ R+ , ∃y ∈ R : x = exp(y) est ❒ ∃x ∈ R+ , ∃y ∈ R : x = exp(y)
❒ ∃x ∈ R+ , ∃y ∈ R : x 6= exp(y)
∃x ∈ R+ , ∀y ∈ R : x 6= exp(y)
❒ ∃x ∈ R+ , ∀y ∈ R : x = exp(y)
9. Soient P et Q deux propositions. ¬(P ∧ Q) ❒ ¬P ∧ ¬Q
équivaut à ❒ ¬P ∧ Q
¬P ∨ ¬Q
❒ P ∧ ¬Q
10. Soient P et Q deux propositions. ¬P ∧ ¬Q
¬(P ∨ Q) équivaut à ❒ ¬P ∧ Q
❒ ¬P ∨ ¬Q
❒ P ∧ ¬Q
suite sur la page suivante. . .
26
Questions Réponses
11. Soient A et B deux parties d’un ❒ de A qui sont dans B
ensemble E. La différence symétrique entre A de B qui ne sont pas dans A
et B contient les éléments
de A qui ne sont pas dans B
❒ de E qui ne sont pas dans B
de A qui sont dans E \ B
12. Pour tous ensembles A, B et C (A ∪ B) ∩ C = (A ∩ C) ∪ (C ∩ B)
❒ (A ∪ B) ∪ C 6= C ∪ (A ∪ B)
❒ A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ C
❒ (A ∪ B) ∪ C = (A ∩ B) ∪ C
13. Pour toutes parties A et B d’un ❒ ∀x ∈ E, x ∈ B ⇒ x ∈ A
ensemble E, A ⊂ B équivaut à ∀x ∈ E, x ∈ E \ B ⇒ x 6∈ A
❒ B ⊂E\A
∀x ∈ E, x 6∈ B ⇒ x ∈ E \ A
14. Toute fonction est une application ❒ vrai
faux
15. Toute application est une fonction vrai
❒ faux
16. L’application f : [0, 1] ←→ [0, 1], qui à x injective
associe x2 est surjective
bijective
17. L’application f : [0, 1] ←→ [−1, 1], qui à injective
x associe x2 est ❒ surjective
❒ bijective
18. L’application f : [−1, 1] ←→ [−1, 1], qui ❒ injective
à x associe x2 est ❒ surjective
❒ bijective
ni injective, ni bijective, ni surjective
19. L’application f : [−1, 1] ←→ [0, 1], qui à ❒ injective
x associe x2 est surjective
❒ bijective
20. Si f : E −→ F est une application ❒ x peut avoir deux images
surjective, x, x′ ∈ E et y, y ′ ∈ F avec x 6= x′ y peut avoir deux antécédents
et y 6= y ′ , alors ❒ y et y ′ peuvent avoir un même
antécédent
y a au moins un antécédent
x et x′ peuvent avoir une même image
21. Si f : E −→ F est une application ❒ x peut avoir deux images
injective, x, x′ ∈ E et y, y ′ ∈ F avec x 6= x′ et ❒ y et y ′ peuvent avoir un même
y 6= y ′ , alors antécédent
suite sur la page suivante. . .
27
Questions Réponses
❒ y a au moins un antécédent
x et x′ ne peuvent pas avoir une même
image
❒ y a nécessairement au deux antécé-
dents
28
Exercices
Exercice 1.10. Déterminer si les implications ci–dessous sont vraies ou fausses :
— (1 + 1 = 2) ⇒ (2 + 2 = 5) ;
— (1 + 1 = 3) ⇒ (2 + 2 = 3) ;
— (1 + 1 = 3) ⇒ (2 + 2 = 6).
Exercice 1.11.
1) Construire les tables de vérité des propositions ci–dessous :
— p ⇒ ¬q ;
— (p ⇒ ¬q) ∨ (¬p ⇒ q) ;
— (p ⇔ ¬q) ∨ (¬p ⇔ q) ;
2) Montrer que ¬(p ∨ (¬p ∧ q)) ⇔ ¬p ∧ ¬q.
Exercice 1.15.
1) Trouvez deux ensembles A et B tels que A ∈ B et A ⊂ B.
2) Quel est le cardinal de l’ensemble {∅, {∅}, {∅, {∅}}}.
Exercice 1.16. Écrire un algorithme qui liste tous les sous ensembles d’un ensemble
fini A = {a1 , · · · , an }.
29
3) (B \ A) ∪ (C \ A) = (B ∪ C) \ A.
Exercice 1.21.
1) Définir ce qu’est : une application, une bijection.
1
2) La correspondance de R vers R, qui à x associe est–elle une application ?
x+2
Justifiez.
3) Soient f et g deux applications telles que g ◦ f soit définie. Montrer que :
a) g ◦ f surjective ⇒ g surjective ;
b) g ◦ f injective ⇒ f injective.
30
Exercice 1.24. Soit f : X −→ Y une application surjective. Montrer qu’il existe
g : Y −→ X telle que g ◦ f = IdY .
31
Indications de solutions
Solution (Exercice 1.10).
La proposition (p =⇒ q) est fausse si p est vraie et q fausse ; elle est vraie sinon
(Définition 4). On a alors les valeurs de vérité suivantes :
— ((1 + 1 = 2) ⇒ (2 + 2 = 5)) est fausse ;
— ((1 + 1 = 3) ⇒ (2 + 2 = 3)) est vraie ;
— ((1 + 1 = 3) ⇒ (2 + 2 = 6)) est vraie.
Solution (Exercice 1.11).
Application directe des tables de vérités.
Solution (Exercice 1.12).
S’assurer que les apprenants maîtrisent la manipulation des prédicats avec plusieurs
variables libres.
Solution (Exercice 1.13).
Même principe que le précédent.
Solution (Exercice 1.14).
Aider les apprenants à faire la différence entre appartenance et inclusion ; 1) et 4) sont
vraies, les autres sont fausses.
Solution (Exercice 1.15).
Dans le même esprit que l’exercice 1.14.
1) Prendre A = ∅ et B = {∅}.
2) Le cardinal est 3.
Solution (Exercice 1.16).
Découper l’exercice en sous–taches : les sous–ensembles de cardinal 0, les sous–ensembles
de cardinal 1, et ainsi de suite.
Solution (Exercice 1.17).
Rappeler les règles d’associativité et de distributivité des lois ∩ et ∪, avant de les
illustrer comme ci–dessous.
1)
(A \ C) \ (B \ C) = (A ∩ C̄) \ (B ∩ C̄)
= (A ∩ C̄) ∩ (B ∩ C̄)
= (A ∩ C̄) ∩ (B̄ ∪ C)
= (A ∩ C̄) ∩ B̄ ∪ (A ∩ C̄) ∪ C)
= (A ∩ C̄) ∩ B̄ ∪ ∅
= (A ∩ C̄) ∩ B̄
= (A \ B) \ C.
2)
(A \ B) ∩ (C \ B) = (A ∩ C̄) ∩ (C ∩ B̄)
= A ∩ C̄ ∩ C ∩ B̄
= (C ∩ C̄) ∩ A ∩ B̄
= ∅.
32
Solution (Exercice 1.18).
1) a) A ∪ A ∪ ∅ = (A ∪ A) ∪ ∅ = A ∪ ∅ = A.
b) A ∩ A ∩ ∅ = A ∩ (A ∩ ∅) = A ∩ ∅ = ∅.
c) A ∩ E = A ;
d) A ∪ E = E ;
e) A ∪ (E \ A) = E
f) A ∩ (E \ A) = ∅
2) Supposons A ⊂ B, et soit x ∈ B̄ ; x 6∈ B =⇒ x 6∈ A, et donc x ∈ Ā. Puisque x est
quelconque dans B̄, on conclut B̄ ⊂ Ā.
Réciproquement, si B̄ ⊂ Ā, en appliquant l’implication que nous venons de démon-
trer, il vient Ā¯ ⊂ B̄
¯ , or X̄
¯ = X, d’où le résultat.
3) i) Montrons que (a) =⇒ (b).
Soit x ∈ A. Puisque A∩B = ∅, x 6∈ B et donc x ∈ B̄. Puisque x est quelconque
dans A, on conclut A ⊂ B̄ ; ce qui montre que (a) =⇒ (b).
ii) Pour l’implication (b) =⇒ (c), il suffit d’utiliser la question 2) ci–dessus.
iii) Montrons que (c) =⇒ (c).
De la relation B ⊂ Ā, on déduit A ∩ B ⊂ A ∩ Ā = ∅. Ainsi, nécessairement
A ∩ B = ∅.
33
xA ∈ A tel que f (xA ) = y. De même, il existe xB ∈ B tel que f (xB ) = y. Puisque
f est injective, xA = xB ∈ A ∩ B ; ainsi, y ∈ f (A ∩ B). Puisque y est quelconque
dans f (A) ∩ f (B), on conclut que f (A) ∩ f (B) ⊂ f (A ∩ B).
34
Fin de la séquence 1
Les étudiants et tuteurs sont invités à communiquer aux auteures, toute remarque,
suggestion ou correction.
35
Séance 2
Exemple 27. Soit E un ensemble muni d’une loi de composition interne ⊤. On définit
une loi de composition interne ⊤ dans P(E) en posant pour toutes parties A et B de
E:
A ⊤ B = {a ⊤ b : a ∈ A et b ∈ B}
36
2.2. Lois quotient
Exercice 3. Parmi les exemples précédents, donner les lois qui sont associatives,
commutatives et celles qui possèdent un élément neutre.
Exercice 4. On considère l’ensemble G de tous les couples réels (a, b) avec a non nul
et on définit dans G la loi de composition (a, b)(c, d) = (ac, bc + d). Vérifier qu’elle est
interne, associative, possède un élément neutre et que tout élément est symétrisable.
Exercice 5. Dans N2 les lois qui à tout couple (a, b) font correspondre le pgcd ou le
ppcm de a et de b ont-elles un élément neutre.
C’est ce qu’on appelle la compatibilité de R avec ⊤ et cette loi définie dans E/R est
˙ ou simplement ⊤ si
appelée loi quotient de la loi ⊤ par la relation R. On la notera ⊤
aucune confusion n’est à craindre.
Remarque 13. Un avantage important de la loi quotient ⊤ ˙ est qu’elle peut admettre
un élément neutre alors que ⊤ n’en possède pas ; aussi, un élément x̄ de E/R peut
être symétrisable alors que son représentant x ne l’est pas. Cela est illustré dans la
deuxième table de l’exemple ci-dessous.
x̄ + ȳ = x + y et x̄ ∗ ȳ = x ∗ y
37
2.3. Groupes et sous–groupes
+̇ 0̇ 1̇ 2̇ 3̇
0̇ 0̇ 1̇ 2̇ 3̇
1̇ 1̇ 2̇ 3̇ 0̇
2̇ 2̇ 3̇ 0̇ 1̇
3̇ 3̇ 0̇ 1̇ 2̇
∗˙ 1̇ 2̇ 3̇ 4̇
1̇ 1̇ 2̇ 3̇ 4̇
2̇ 2̇ 4̇ 1̇ 3̇
3̇ 3̇ 1̇ 4̇ 2̇
4̇ 4̇ 3̇ 2̇ 1̇
Exemple 30. Les ensembles Z, Q, R, C muni de l’addition usuelle sont des groupes
commutatifs. Déterminer leur élément neutre et le symétrique de tout élément.
Exercice 8. Soit n un nombre naturel non nul. Justifier que l’ensemble quotient Z/nZ
muni de l’addition est un groupe commutatif. Qu’en est-il pour la multiplication ?
38
2.4. Homomorphismes
Définition 30. Une partie non vide H d’un groupe G est dite sous–groupe de G si
elle est un groupe pour la loi induite par celle de G.
Théorème 1. Une partie non vide H d’un groupe G est un sous-groupe si et seulement
si :
(x ∈ H et y ∈ H) =⇒ xy −1 ∈ H (2.1)
2.4 Homomorphismes
Définition 31. Une application f d’un groupe G dans un groupe G′ est un homo-
morphisme de groupes si pour tout x, y ∈ G, f (xy) = f (x)f (y). En notation additive
on aura f (x + y) = f (x) + f (y).
— Un homomorphisme bijectif est dit isomorphisme.
— Un isomorphisme de G dans G est dit automorphisme.
— Un homomorphisme de G dans G, est dit endomorphisme
39
2.4. Homomorphismes
f : R −→ R∗+
x −→ ex
est un isomorphisme du groupe additif des nombres réels dans le groupe multiplicatif
des nombres réels strictement positifs. En effet, elle est bijective, et pour tout x et y
de R :
f (x + y) = ex+y = ex ey = f (x) ∗ f (y).
En fait d’un point de vue purement algébrique, on peut considérer que deux groupes
isomorphes sont identiques. Ainsi, par exemple nous verrons qu’il existe exactement
deux groupes d’ordre 4 ... à isomorphisme près.
+̇ 0̇ 1̇ 2̇ 3̇
0̇ 0̇ 1̇ 2̇ 3̇
1̇ 1̇ 2̇ 3̇ 0̇
2̇ 2̇ 3̇ 0̇ 1̇
3̇ 3̇ 0̇ 1̇ 2̇
∗˙ 1̇ i̇ ˙
−1 −̇i
1̇ 1̇ i̇ ˙
−1 −̇i
i̇ i̇ ˙
−1 i̇ 1̇
−1˙ ˙
−1 −̇i 1̇ i̇
−̇i −̇i 1̇ i̇ ˙
−1
40
2.5. Sous–groupe engendré par une partie
Preuve.
a) Puisque f est un homomorphisme de groupes on a f (e) = f (ee) = f (e)f (e). En
multipliant chaque membre de l’égalié f (e) = f (e)f (e) par l’inverse de f (e), il s’en-
suit que f (e) = e′ .
b) Puisque f est un homomorphisme e′ = f (e) = f (xx−1 ) = f (x)f (x−1 ). En multi-
pliant chaque membre de l’égalité e′ = f (x)f (x−1 ) par f (x)−1 , on arrive au résultat.
c) D’après a), f (e) = e′ . Si f est injective, pour x ∈ G, f (x) = e′ implique x = e.
Ainsi, si f est injective, Ker(f ) est réduit au singleton {e}.
Supposons que Ker(f ) soit réduit à {e}, et montrons que f est injective. Soient x
et y deux éléments de G tels que f (x) = f (y) ; montrons que x = y. Si f (x) = f (y),
alors
f (x)(f (y))−1 = f (x)f (y −1 ) = e′ ,
ou encore,
f (xy −1 ) = e′ ,
l’image de f est stable. De plus, d’après b), x′−1 appartient à Im(f ). Par suite
Im(f ) est un sous–groupe de G′ .
Soit A = {a1 , a2 , . . . , ap } une partie non vide de G de cardinal p. Soit (Hi )i∈I
la famille des sous–groupes G contenant A. Nous venons de voir que H = i∈I Hi
T
41
2.6. Groupe quotient
est un sous–groupe de G. Il est clair que H est le plus petit sous–groupe de G (au
sens de l’inclusion) contenant A. H est dit sous–groupe de G engendré par A ; on note
H = hAi.
Si G = hai, on dit qu’il est monogène engendré par a. Si de plus il est fini, on dit
qu’il est cyclique ; l’ordre de G est aussi appelé ordre de a.
Exemple 34. Les sous–groupes non nuls du groupe additif Z sont monogènes.
ou encore
xRy ⇐⇒ x−1 yRe;
i. e.
xRy ⇐⇒ x−1 y ∈ ē.
42
2.6. Groupe quotient
xRy ⇐⇒ x−1 y ∈ H.
Preuve. Soit y ∈ x̄ ;
y ∈ x̄ ⇐⇒ xRy ⇐⇒ x−1 y ∈ H.
Dire que x−1 y ∈ H équivaut à dire qu’il existe h ∈ H tel que x−1 y = h. Ce qui
équivaut encore à y = xh ; ou encore y ∈ xH.
Les preuves des propositions qui suivent s’obtiennent de façon analogue aux pré-
cédentes ; elles sont laissées en exercice au lecteur.
xRy ⇐⇒ xy −1 ∈ H.
43
2.6. Groupe quotient
Ord(G) = [G : H] × Ord(H)
Preuve. Puisque chaque classe possède le même nombre d’éléments que H, et l’en-
semble des classes à gauche (respectivement à droite) constitue une partition de G,
le résultat s’ensuit immédiatement.
Exercice 10. Montrer que le noyau d’un homomorphisme de groupes est un sous–
groupe distingué.
on définit une loi de composition interne dans l’ensemble quotient de G par la congruence
modulo H. Cette loi lui confère une structure de groupe dit groupe quotient de G par H,
noté G/H.
Preuve. Il suffit de remarquer que la loi est bien définie, car H étant distingué,
la congruence modulo H est compatible sur G. Cette loi est donc la loi quotient
associée à la loi de G. Nous avons vu qu’elle est associative, qu’elle admet ē comme
44
2.6. Groupe quotient
élément neutre et que tout élément est symétrisable puisque la loi de G définit une
structure de groupe sur H.
f¯(x̄ȳ) = f¯(xy)
= f (xy)
= f (x)f (y)
= f¯(x̄)f¯(ȳ);
45
Tests de connaissances
Questions Réponses
1. Si e et e sont des éléments neutres
′
❒ e=e ′
dans N
❒ (N, +) n’admet pas d’élément neutre
❒ Tous les éléments de N ne sont pas
symétrisables
❒ Aucun élément de N n’est symétrisable
3. Si H est un sous–groupe d’un ❒ H est non–vide
groupe (G, ·), alors ❒ H est nécessairement différent de {e}
❒ Tout élément de H est symétrisable dans H
❒ (H, ·) est un groupe
groupe de G contenant A
❒ l’intersection des sous–groupes de G contenant
A
❒ toujours différent de A
6. Un groupe monogène est ❒ nécessairement cyclique
❒ engendré par un seul élément
❒ nécessairement infini
❒ nécessairement abélien
7. Un groupe cyclique est ❒ nécessairement monogène
❒ engendré par un seul élément
❒ infini
❒ nécessairement abélien
8. Si (G1 , ·) et (G2 , +) sont deux ❒ ϕ(x + x′ ) a un sens
groupes et ϕ un morphisme de G vers suite sur la page suivante. . .
G′ , alors pour tous x, x′ ∈ G1 , et tout
y ∈ G2
46
Questions Réponses
❒ ϕ(xx ) = ϕ(x) + ϕ(x′ )
′
dans G/H
10. Si (G1 , ·) et (G2 , +) sont deux ❒ le noyau de ϕ est un sous–groupe distingué de
groupes et ϕ un morphisme de G vers G1
G′ , alors ❒ le noyau de ϕ est nécessairement {e}
❒ le noyau de ϕ contient nécessairement {e}
❒ le noyau de ϕ peut contenir G1
❒ le noyau de ϕ est G1
47
Correction des tests de connaissances
Questions Réponses
1. Si e et e sont des éléments neutres d’un
′
e=e ′
terne dans N
❒ (N, +) n’admet pas d’élément neutre
Tous les éléments de N ne sont pas
symétrisables
❒ Aucun élément de N n’est symétrisable
dans H
(H, ·) est un groupe
4. On considère l’ensemble E des applications Le sous–ensemble des injections
de [0, 1] dans [0, 1] muni de la composition
Le sous–ensemble des surjections
d’applications. Lesquels des sous–ensembles
de E suivants ne sont pas des groupes ? ❒ Le sous–ensemble des bijections
❒ Le sous–ensemble des bijections crois-
santes
5. Si (G, ·) est un groupe et A une partie de ❒ l’ensemble des sous–groupes de G
G, alors le sous–groupe engendré par A est
contenant A
le plus petit (au sens de l’inclusion)
sous–groupe de G contenant A
l’intersection des sous–groupes de G
contenant A
❒ toujours différent de A
6. Un groupe monogène est ❒ nécessairement cyclique
engendré par un seul élément
❒ nécessairement infini
suite sur la page suivante. . .
48
Questions Réponses
nécessairement abélien
7. Un groupe cyclique est nécessairement monogène
engendré par un seul élément
❒ infini
nécessairement abélien
8. Si (G1 , ·) et (G2 , +) sont deux groupes et ❒ ϕ(x + x′ ) a un sens
ϕ un morphisme de G vers G′ , alors pour ϕ(xx′ ) = ϕ(x) + ϕ(x′ )
tous x, x′ ∈ G1 , et tout y ∈ G2
❒ ϕ−1 ({y}) est un sous–groupe de G1
❒ ϕ(x + x′ ) = ϕ(x)ϕ(x′ )
9. Si H est un sous–groupe distingué d’un xH = Hx
groupe (G, ·), alors pour tous x, y ∈ G, xH · yH = xyH
G/H muni de la loi quotient est une
groupe
❒ G/H est nécessairement fini
H est le noyau de l’injection canonique
de G dans G/H
10. Si (G1 , ·) et (G2 , +) sont deux groupes et le noyau de ϕ est un sous–groupe dis-
ϕ un morphisme de G vers G′ , alors
tingué de G1
❒ le noyau de ϕ est nécessairement {e}
le noyau de ϕ contient nécessairement
{e}
le noyau de ϕ peut contenir G1
❒ le noyau de ϕ est G1
49
Exercices
Exercice 2.1. Soit (Ai )i∈I une partition d’un ensemble E et R la relation définie sur
E par xRy si et seulement si, il existe i ∈ I tel que x ∈ Ai et y ∈ Ai .
1) Montrer que R est une relation d’équivalence sur E. Déterminer les classes d’équi-
valence de la relation R.
2) Montrer que toute relation d’équivalence sur R sur E peut être définie de cette
manière.
Exercice 2.2. Soit A un ensemble et B un sous–ensemble de A. Soit R la relation
définie sur E par XRY si et seulement si X ∩ B = Y ∩ B.
1) Montrer que R est une relation d’équivalence sur P(A).
2) Construire une bijection de l’ensemble quotient P(A)/R vers P(B).
Exercice 2.3. Soient X et Y deux ensembles et R et S deux relations d’équivalences
sur X et Y respectivement. Soit f une application de X vers Y . Considérons le dia-
gramme suivant où p et q sont respectivement les projections canoniques de X vers
X/R et Y vers Y /R respectivement.
f
X Y
p q
X/R Y /S
1) Montrer que les deux assertions ci–dessous sont équivalentes.
(a) Il existe une application f¯ : X/R −→ Y /S telle que f¯ ◦ p = q ◦ f .
(b) Pour tout x, x′ ∈ X, xRx′ =⇒ f (x)Sf (x′ ).
2) Montrer que si la condition (b) est satisfaite, alors l’application f¯ est unique.
Exercice 2.4. L’intersection et la réunion sont–elles des lois de composition internes ?
Si oui, donner leurs propriétés. Qu’en est–il pour l’inclusion ?
Exercice 2.5. Montrer que toute partie non vide et stable d’un groupe fini est un
sous–groupe.
Exercice 2.6. Un groupe est dit monogène s’il est engendré par un seul élément, un
groupe monogène fini est dit cyclique.
1) Montrer qu’un groupe monogène infini est isomorphe à Z.
2) Montrer qu’un groupe cyclique d’ordre n est isomorphe à Z/nZ.
3) Soit G = hai un groupe cyclique d’ordre n. Montrer que pour k ∈ Z, G = hak i si
et seulement si pgcd(k, n) = 1.
4) Montrer que tout sous–groupe d’un groupe cyclique est cyclique.
Exercice 2.7. Soit E = {e, a, b, c} un ensemble muni d’une loi de composition interne
notée multiplicativement, d’élément neutre e. La loi de E est donnée par les égalités
suivantes :
a2 = b2 = c2 = e, bc = cb = a, ca = ac = b, ab = ba = c.
50
1) Montrer la loi est commutative, associative et que tout élément de E est inversible.
2) Montrer qu’un groupe dans lequel tout élément est son propre inverse est commu-
tatif.
Exercice 2.9.
1) Montrer que dans la table d’un groupe fini, l’élément neutre est situé sur la diago-
nale principale ou occupe des positions symétriques par rapport à cette diagonale.
2) Montrer que dans un groupe fini d’ordre pair, il y a un nombre impair d’éléments
égaux à leur propre inverse et distincts de e.
Exercice 2.12. Soit f un morphisme d’un groupe fini G vers un groupe H. Montrer
que
Card(G) = Card(Imf ) × Card(ker f ).
M = {x ∈ G : xr = e} et N = {x ∈ G : xs = e}.
51
1) Montrer que NorG (H) est le plus grand sous–groupe de G dans lequel H est dis-
tingué.
2) Montrer que le nombre de sous–groupes distincts conjugués de H dans G est égal
à l’indice [G : NorG (H)] et qu’en particulier c’est un diviseur de l’ordre de G.
52
Séance 3
Le groupe symétrique
Rappelons qu’une bijection d’un ensemble E vers lui même est dite permutation
de E. L’ensemble permutations de E muni de la composition des applications est
un groupe, dit groupe des permutations de E, noté SE ; lorsque E = {1, · · · , n}, le
groupe SE est dit groupe symétrique d’ordre n, noté Sn . Dans ce chapitre, nous nous
intéressons au cas particulier où E est fini. Nous établirons notamment que si un
ensemble E est de cardinal n, alors SE est isomorphe à au groupe symétrique Sn ; ceci
nous permettra de focaliser plus spécifiquement notre étude sur le groupe symétrique.
53
3.1. Définitions et généralités
Définition 32. Soit σ ∈ Sn . L’ensemble des éléments i ∈ {1, · · · , n} tels que σ(i) 6= i
est dit support de σ.
et
σ1 (σ2 (i)) = σ1 (i) = i.
Ainsi, pour tout i ∈ {1, · · · , n}, σ2 (σ1 (i)) = σ1 (σ2 (i)) ; il est donc montré que σ1 et σ2
commutent.
Définition 33. Soit σ ∈ Sn . S’il existe V = {i1 , · · · , ik } ⊂ {1, · · · , n} tel que σ(i1 ) =
i2 , σ(i2 ) = i3 , · · · , σ(ik ) = i1 et si pour tout i 6∈ V σ(i) = i, alors σ est dit cycle
de longueur k ou k–cycle. Un 2–cycle est dit transposition.
Si σ une cycle de support {i1 , i2 , . . . , iℓ }, on note σ = i1 , i2 , . . . , iℓ .
54
3.2. Propriétés d’une permutation
Exercice 12.
1) Trouver un contre–exemple qui montre que la réciproque de la proposition 14 est
fausse.
2) Montrer qu’une permutation de longueur ℓ engendre un sous–groupe d’ordre ℓ.
Noter que le cycle (8) est l’application identité ; on préférera donc l’écriture
55
3.2. Propriétés d’une permutation
(1, 5)(1, 4)(1, 2)(3, 7)(3, 6) = (1, 5)(1, 4)(1, 2)(3, 7)(3, 6)(2, 3)(2, 3),
car (2, 3)(2, 3) = 1Sn . Toutefois, nous verrons, dans cette section, que pour une per-
mutation donnée, la parité du nombre de transpositions dans une décomposition en
produit de transpositions est invariante. Pour établir ce résultat, nous aurons besoin
du lemme suivant.
Lemme 2. Si β1 , · · · , βr ∈ Sn sont des transpositions telles que 1Sn = β1 · · · βr , alors
r est pair.
Preuve. Puisqu’une transposition est différente de l’identité, on a nécessairement r 6= 1.
De plus, il est clair que la proposition est vraie pour r = 2.
Supposons que pour tout k < r et pour toute famille {γ1 , · · · , γk } de transpositions,
si 1Sn = γ1 · · · γk , alors k est pair.
Puisque (i, j) = (j, i), le produit βr−1 βr s’écrit nécessairement sous l’une des formes
suivantes : (a, b)(a, b), (a, c)(a, b), (b, c)(a, b) ou (c, d)(a, b). Or,
Et donc, si βr−1 βr = (a, b)(a, b), on obtient 1Sn = β1 · · · βr−2 . Sinon, on peut écrire le
produit β1 · · · βr sous la forme β1′ · · · βr′ tel que la transposition la plus à droite dans
laquelle apparaît a soit celle d’indice r − 1.
On répète le procédé avec βr−2 ′ ′
βr−1 ; ainsi, on obtient ou un produit de r − 2 trans-
positions égal à l’identité ou un produit de r transpositions tel que la transposition la
plus à droite dans laquelle a apparaît soit celle d’indice r − 2.
56
3.2. Propriétés d’une permutation
Comme 1Sn laisse tous les éléments de {1, · · · , n} fixes, en répétant le procédé, au
bout d’au plus r itérations, on arrive à une décomposition de 1Sn en produit de r − 2
transpositions. Et puisque par hypothèse r − 2 est pair, r l’est aussi.
Définition 34. Une permutation est dite paire si elle peut être décomposée en un
nombre pair de transpositions ; elle est dite impaire sinon.
On définit ε : Sn −→ {−1, 1} telle que ε(σ) = 1 si σ est paire et ε(σ) = −1 sinon.
Pour σ ∈ Sn , ε(σ) est dit signature de σ.
Preuve. Il suffit de noter que si f et g sont des permutations paires, alors f g est aussi
paire et donc ε(f g) = ε(f )ε(g). De même si f et g sont de parités différentes, f g est
impaire et ε(f g) = ε(f )ε(g).
57
Exercices
Exercice 3.1. Calculer l’ordre de chacun des cycles suivants
1) (1, 8),
2) (5, 7, 8, 11),
3) (6, 7, 11, 23, 2),
4) (a1 , a2 , · · · , ak ).
Exercice 3.5.
1) Soit α = (1, 3, 5, 7, 9)(2, 4, 6)(8, 10) et m ∈ N ; si αm est un 5–cycle, que peut on
dire de m.
2) Soit β = (1, 3, 5, 7, 9, 8, 6)(2, 4, 10) ; calculer le plus petit entier positif n tel que
β n = β −5 .
3) Soit γ un 10–cycle. Pour quels éléments x ∈ {2, · · · , 10}, γ x est-il un 10–cycle.
Exercice 3.6.
1) Montrer que l’ordre d’un produit de cycles de supports disjoints est le plus petit
multiple commun des ordres des cycles.
2) Calculer l’ordre de permutations
! suivante :
1 2 3 4 5 6
a) α = ,
2 1 5 4 6 3
!
1 2 3 4 5 6
b) β = ,
6 1 2 4 3 5
!
1 2 3 4 5 6 7 8
c) γ = ,
2 3 4 5 1 7 8 6
58
!
1 2 3 4 5 6 7 8
d) δ = .
1 3 8 7 6 5 2 4
Exercice 3.7.
1) Montrer que l’ensemble des permutations impaires de Sn n’est pas un groupe.
2) Soient α, β ∈ Sn . Montrer que α−1 β −1 αβ est une permutation paire.
Indications de solutions
59
Séance 4
Remarque 15.
— Certains auteurs, anglophones notamment, définissent un anneau sans exiger
l’existence de l’élément neutre pour la loi · . Dans ce document, nous ne consi-
dérons que les anneaux munis d’un élément neutre pour la loi multiplicative.
— Pour un anneau A et x, y ∈ A, on utilisera souvent la notation xy à la place
de x · y.
— Afin d’alléger l’écriture, nous ferons souvent l’abus de dire « soit A un anneau »
à la place de « soit (A, +, ·) un anneau ».
Exemple 38.
— L’ensemble Z muni de l’addition et de la multiplication usuelles est un anneau
commutatif.
— Pour tout ensemble X et tout anneau A, l’ensemble des applications de X vers A,
muni des lois + et · définies par (f + g)(x) = f (x) + g(x) et (f g)(x) = f (x)g(x)
est un anneau.
Définition 36. Soit (A, +, ·) un anneau. Une partie S de A est dite sous–anneau de
A si (S, +) est un sous–groupe de (A, +) et S est stable pour la loi multiplicative de A.
Exemple 39.
— Si A est un anneau, {0} et A sont des sous anneaux de A. Un sous anneau de A
distinct de {0} et de A est dit sous anneau propre, strcit ou non–trivial.
60
4.1. Structure d’anneau
— Z est un sous–anneau de Q.
— Q est un sous–anneau de R.
Exemple 40.
— Z, Q et R sont des anneaux intègres.
— Z/6Z est un anneau non–intègre.
Définition 38. Soit A un anneau, a ∈ A est dit inversible s’il existe b ∈ A tel que
ab = ba = 1.
Exemple 41.
— Dans Q, tout élément non nul est inversible.
— Dans M2 (R), l’anneau des matrices carrées à deux lignes et deux colonnes, les
inversibles sont les matrices dont le déterminant est non nul.
Définition 39. Un anneau commutatif dans lequel tout élément non–nul est inversible
est dit corps.
Remarque 16. Tout corps est un anneau intègre. En effet, si K est un corps, pour
tout a, b ∈ K tels que ab = 0, si a 6= 0, alors b = a−1 ab = a−1 0 = 0.
61
4.2. Idéal d’un anneau, morphisme d’anneau
Preuve. Soit A un anneau intègre fini, il suffit de montrer que tout élément non–nul
de A est inversible. Posons
A = {0, 1, a1 , · · · , an }.
hai = aA = {ar, r ∈ A}
est un idéal de A ; un tel idéal est dit idéal principal engendré par a.
Preuve. L’ensemble hai est non–vide car a ∈ hai. Soient x = ar1 , y = ar2 ∈ hai ; on a
x ± y = a(r1 ± r2 ) ∈ hai et pour tout r ∈ A, xr = (ar1 )r = a(r1 r) ∈ hai. Il est donc
vérifié que hai est un idéal de A.
Proposition 22.
— Les sous–anneaux de Z sont de la forme nZ avec n ∈ N.
— Tout sous–anneau de Z est un idéal principal de Z.
62
4.2. Idéal d’un anneau, morphisme d’anneau
r + I = {r + i, i ∈ I}
et donc [
A= J.
J∈C
63
4.2. Idéal d’un anneau, morphisme d’anneau
Théorème 5. Soient I un idéal d’un anneau A et A/I l’ensemble des classes (à gauche)
modulo I, i. e., A/I = {r + I, r ∈ A}. On définit l’addition et la multiplication sui-
vantes :
(r1 + I) + (r2 + I) = (r1 + r2 ) + I, et
(r1 + I)(r2 + I) = r1 r2 + I.
Définition 42. Soient A et B deux anneaux ; une application ϕ de vers B est dite
homomorphisme ou morphisme d’anneau si pour tout a1 , a2 ∈ A,
64
4.2. Idéal d’un anneau, morphisme d’anneau
Remarque 17. D’après le théorème 6, tout idéal est le noyau d’un morphisme d’an-
neau, et réciproquement le noyau d’un morphisme d’anneau est un idéal.
Preuve du théorème 6.
a) Soit ϕ : A −→ B un morphisme d’anneau et I = ker ϕ. Montrons que I est un idéal
de A.
Soient r1 , r2 ∈ I, on a ϕ(r1 ) = ϕ(r2 ) = 0B . Ainsi, ϕ(r1 ± r2 ) = ϕ(r1 ) ± ϕ(r2 ) =
0B ± 0B = 0B ; I = ker ϕ est donc un sous–anneau de A.
Soient r ∈ I et a ∈ A ; on a ϕ(ra) = ϕ(r)ϕ(a) = 0B ϕ(a) = 0B et ϕ(ar) =
ϕ(a)ϕ(r) = 0B et donc ra ∈ I et ar ∈ I. On conclut que I est un idéal de A.
b) Montrons que Im ϕ est un sous–anneau de B.
0B ∈ Im ϕ, donc Im ϕ 6= ∅. Soient b1 , b2 ∈ Im ϕ ; il existe r1 , r1 ∈ A tels que
ϕ(r1 ) = b1 et ϕ(r2 ) = b2 . Puisque ϕ est un morphisme, on a alors b1 ± b2 =
ϕ(r1 ) ± ϕ(r2 ) = ϕ(r1 ± r2 ) ∈ Im ϕ et b1 b2 = ϕ(r1 )ϕ(r2 ) = ϕ(r1 r2 ) ∈ Im ϕ. Ainsi,
Im ϕ est un sous–anneau de B.
c) Montrons que A/ ker ϕ est isomorphe à Im ϕ.
Considérons l’application ϕ∗ : A/ ker ϕ −→ Im ϕ qui à r + ker ϕ associe ϕ(r). L’ap-
plication ϕ∗ est bien définie car si r1 , r2 ∈ A sont tels que r1 + ker ϕ = r2 + ker ϕ,
alors r1 − r2 ∈ ker ϕ, et donc ϕ(r1 − r2 ) = 0B , ou encore ϕ(r1 ) = ϕ(r2 ), ce qui
équivaut à ϕ∗ (r1 + ker ϕ) = ϕ∗ (r2 + ker ϕ) ; ϕ∗ est donc bien définie.
ϕ(r2 ) = ϕ∗ (r1 + ker ϕ) + ϕ∗ (r2 + ker ϕ). Et ϕ∗ (r1 + ker ϕ)(r2 + ker ϕ) =
ϕ∗ ((r1 r2 ) + ker ϕ) = ϕ(r1 r2 ) = ϕ(r1 )ϕ(r2 ) = ϕ∗ (r1 + ker ϕ)ϕ∗ (r2 + ker ϕ).
Ainsi, ϕ∗ est un morphisme d’anneau.
— Montrons que ϕ∗ est injective, i.e., pour tout r1 +ker ϕ, r2 +ker ϕ ∈ A/ ker ϕ,
si ϕ∗ (r1 + ker ϕ) = ϕ∗ (r2 + ker ϕ) alors r1 + ker ϕ = r2 + ker ϕ.
L’égalité ϕ∗ (r1 + ker ϕ) = ϕ∗ (r2 + ker ϕ) implique ϕ(r1 ) = ϕ(r2 ), ou encore
r1 − r2 ∈ ker ϕ, ce qui équivaut à r1 + ker ϕ = r2 + ker ϕ ; ϕ∗ est donc injective.
— Montrons que ϕ∗ est surjective.
Soit b ∈ Im ϕ. Il existe r ∈ A tel que ϕ(r) = b, donc ϕ∗ (r + ker ϕ) = b ; ϕ∗ est
donc surjective.
Ainsi, il est montré que ϕ∗ est un isomorphisme d’anneau de A/ ker ϕ de vers Im ϕ.
d) Soit I un idéal d’un anneau A et A/I l’anneau quotient de A par I. Soit ε : A −→
A/I qui à a associe a + I. De la définition de l’addition et de la multiplication
de A/I, on montre sans difficulté que ε est un morphisme d’anneau.
Il est clair que I ⊂ ker ε. Réciproquement, si r ∈ ker ε, ε(r) = r + I = 0A/I = I.
Ainsi, r ∈ I ; on peut donc conclure que ker ε = I. On montre sans peine que
Im ε = A/I.
65
4.3. Caractéristique d’un anneau
Définition 45. Soit A un anneau ; s’il existe, le plus petit entier strictement positif
tel que n1A = 1A + · · · + 1A (n fois) est dit caractéristique de A. Si un tel entier
n’existe pas, l’anneau A est dit de caractéristique 0. La caractéristique d’un anneau A
est notée char(A).
Exemple 43.
— Les anneaux Z et Q sont caractéristique 0.
— Pour n ∈ N∗ , Z/nZ est de caractéristique n.
Lemme 4. Soit a, b, p ∈ Z tels que p soit premier ; si p|ab alors p|a ou p|b.
Corollaire 5. Soit p ∈ Z.
— Si p est premier, alors pour tout a, b ∈ Z, ab ∈ pZ si et seulement si a ∈ pZ ou
b ∈ pZ.
66
4.4. Propriétés des idéaux
Définition 46. Soit A un anneau ; un idéal propre I de A est est dit premier si pour
tout a, b ∈ A, ab ∈ I alors a ∈ I ou b ∈ I.
et
r1 r2 = i1 j1 i′1 j1′ + · · · + in jn i′n jn′ = (i1 i′1 )(j1 j1′ ) + · · · + (in i′n )(jn jn′ ) ∈ IJ.
67
4.4. Propriétés des idéaux
Preuve. Soit I un idéal maximal d’un anneau commutatif A. Puisque I est maximal,
A/I est un corps, donc intègre, ce qui implique que I est premier.
Définition 50. Sot A un anneau intègre ; A est dit principal si tout idéal de A est
principal
68
Exercices
Exercice 4.2.
1) Montrer que si A est un anneau commutatif, pour tout a ∈ A, Ia = {x ∈ A : xa = 0}
est un idéal de A.
2) Montrer qu’une intersection d’idéaux d’un anneau B est un idéal de B.
Exercice 4.3. !
√ a 2b
Soit R = {a + b 2 : a, b ∈ Z} et R′ l’ensemble des matrices 2 × 2 de la forme .
b a
1) Montrer que R est un sous–anneau de R et R′ est un sous–!anneau M2 (Z).
√ a 2b
2) Montrer que ϕ : R −→ R′ telle que ϕ(a + b 2) = est un isomorphisme
b a
d’anneaux.
Exercice 4.4.
Soient ϕ : A −→ A′ un morphisme d’anneaux, I et I ′ des idéaux respectifs de A et
A′ .
1) Montrer que ϕ(A) est un sous–anneau de A′ .
2) Montrer que si S est un sous–anneau de A′ , alors ϕ−1 (S) est un sous–anneau de A.
3) Montrer que si I est un idéal de A, alors ϕ(I) est un idéal de ϕ(A).
4) Montrer que si I ′ est un idéal de A′ , alors ϕ−1 (I ′ ) est un idéal de A
Exercice 4.5.
1) Soit ϕ : K −→ A′ un morphisme d’anneaux d’un corps K vers un anneau A.
Montrer que ϕ(x) = 0 pour tout x ∈ K ou ϕ est un monomorphisme.
2) Montrer qu’un anneau commutatif A n’a d’autres idéaux que {0} et l’idéal unité
1A = A si et seulement si c’est un corps.
3) Montrer qu’un anneau intègre fini est un corps.
Exercice 4.6.
Soit A un anneau. Un idéal I de A est dit premier si pour tout a, b ∈ A, si ab ∈ I alors
a ∈ I ou b ∈ I. Montrer que si I est un idéal premier de A et si I1 , · · · , In sont des
idéaux de A tels que I1 I2 · · · In−1 In ⊂ I, alors il existe k ∈ {1, · · · , n} tel que Ik ⊂ I.
Exercice 4.7.
Soit A un anneau non commutatif.
1) Montrer que si x, y ∈ A commutent, i.e. xy = yx, alors
2) Un élément x ∈ A est dit nilpotent s’il existe un entier n > 1 tel que xn = 1.
Montrer que si x ∈ A est nilpotent, alors 1 − x est inversible dans A.
3) Montrer que si x, y ∈ A sont nilpotents, alors x + y est nilpotent.
Exercice 4.8.
Soient U un ensemble non–vide de nombres premiers et
a
QU = { : tous les diviseurs premiers de b sont éléments de U}.
b
69
1) Montrer que QU est un sous–anneau de Q.
a 1
2) Soient A un sous anneau de Q et ∈ A. Montrer que ∈ A.
b b
3) Déterminer les sous–anneaux de Q.
Exercice 4.9.
Soit A un anneau non commutatif fini. Montrer que tout idéal premier de A est maxi-
mal.
Exercice 4.10.
Montrer que tout idéal maximal d’un anneau (unitaire) commutatif est premier.
Exercice 4.11.
Soient A un anneau commutatif, I et J deux idéaux de A. On définit le quotient de I
et J par I : J = {a ∈ A : ab ∈ I, ∀b ∈ J}. Montrer que I : J est un idéal de A.
Indications de solutions
70
Séance 5
Par ailleurs, si A(a, b) 6= 0M2 (R) , ou encore si (a, b) 6= (0, 0), A(a, b) est inversible et
−1 a −b
A(a, b) =A , .
a2 + b2 a2 + b2
71
5.1. Défintions et propriétés immédiates
de nombres complexes z1 = a1 + b1 i et z2 = a2 + b2 i,
et
de plus,
z1 z2 = Re(z1 )Re(z2 ) − Im(z1 )Im(z2 ) + Re(z1 )Im(z2 ) + Im(z1 )Re(z2 ) i
= Re(z1 )Re(z2 ) − Im(z1 )Im(z2 ) − Re(z1 )Im(z2 ) + Im(z1 )Re(z2 ) i
= Re(z1 ) − Im(z1 )i Re(z2 ) − Im(z2 )i
= z¯1 z¯2
72
5.1. Défintions et propriétés immédiates
√ √
Définition 53. Soit z = a + bi un nombre complexe ; le réel |z| = z z̄ = a2 + b2
est dit module de z.
Preuve.
a) Dans R, les équivalences suivantes sont vérifiées
p
( a2 + b2 = 0) ⇐⇒ (a2 + b2 = 0) ⇐⇒ (a = 0 et b = 0);
Remarque 19.
1 z̄
1) De l’égalité z z̄ = |z|2 , on déduit que si z 6= 0, alors= 2.
z |z|
1 z 1 1
2) Si z =
6 0, de l’égalité |z| = = |1| = 1 on déduit =
.
z z z |z|
Théorème 8. Pour tous nombres complexes z, z ′ ,
a) |z + z ′ |2 = |z|2 + 2Re(zz ′ ) + |z ′ |2 ;
b) Re(zz ′ ) 6 |z||z ′ | ;
c) |z + z ′ | 6 |z| + |z ′ |.
Preuve.
a) Posons z = a + bi et z ′ = a′ + b′ i. On a |z + z ′ |2 = (a + a′ )2 + (b + b′ )2 =
a2 + b2 + 2(aa′ + bb′ ) + a′2 + b′2 = |z|2 + 2Re(zz ′ ) + |z ′ |2 .
b) Commençons par remarquer que pour tout z = a + bi ∈ C, Re(z) = a 6 |z| =
√
a2 + b2 . Ainsi, Re(zz ′ ) 6 |zz ′ | = |z||z ′ | = |z||z ′ |.
c) On a |z + z ′ |2 = |z|2 +2Re(zz ′ )+|z ′ |2 et Re(zz ′ ) 6 |z||z ′ |, ce qui implique |z + z ′ |2 6
|z|2 + 2|z||z ′ | + |z ′ |2 = (|z| + |z ′ |)2 . Puisque |z + z ′ | > 0 et |z| + |z ′ | > 0, on conclut
|z + z ′ | 6 |z| + |z ′ |.
73
5.2. Équations algébriques de degré 2
|z| − |z ′ | 6 |z − z ′ | 6 |z| + |z ′ |.
|z| = |z − z ′ + z ′ | 6 |z − z ′ | + |z ′ |
et
|z ′ | = |z ′ − z + z| 6 |z ′ − z| + |z|
et
− |z| − |z ′ | 6 |z ′ − z| = | − (z − z ′ )| = |z − z ′ |,
on déduit
|z| − |z ′ | 6 |z − z ′ |.
U = {z ∈ C : |z| = 1}.
an xn + an1 xn1 + · · · + a0 = 0;
elle est dite de degré 2 si n = 2. Commençons par noter qu’une équation algébrique
de degré 2 admet au plus deux solutions dans C. En effet, si z1 et z2 sont solutions de
x2 + bx + c = 0, des égalités
z12 + bz1 + c = 0 (5.1)
et
z22 + bz2 + c = 0 (5.2)
74
5.2. Équations algébriques de degré 2
Proposition 33. Pour tout réel non nul a, l’équation x2 + a = 0 admet exactement
deux solutions dans C.
Du résultat précédent, nous savons que tout réel non nul admet deux racines carrées
dans C ; dans le résultat suivant, nous généralisons cette propriétés aux complexes.
Proposition 34. Tout complexe non nul β ∈ C∗ admet exactement deux racines
carrées.
75
5.3. Argument d’un nombre complexe
et
z2 = −z1 .
ce qui équivaut à
2 !
b b2 − 4ac
z+ − = 0.
2a 4a2
Ce qui nous ramène à l’équation
b2 − 4ac b
t2 = où t = z + (5.4)
4a2 2a
Proposition 36. Pour tout nombre complexe z de module 1, il existe un unique réel
θ ∈ [−π, π[ tel que z = cos θ + i sin θ.
76
5.3. Argument d’un nombre complexe
Définition 55. Une réel θ est dit argument d’un nombre complexe non nul z si
z = |z|(cos θ + i sin θ) ; on note arg(z) = θ. Le réel θ sera dit argument principal du
complexe z s’il est argument de z et s’il appartient à l’intervalle [−π, π[.
Un nombre complexe a une infinité d’arguments, mais la différence entre deux argu-
ments distincts d’un même complexe sera toujours égale à 2kπ pour un certain k ∈ Z∗ .
Ainsi, si θ et θ′ sont deux arguments d’une même complexe, on a θ = θ′ mod 2π.
Or
cos(θ) cos(θ′ ) − sin(θ) sin(θ′ ) = cos(θ + θ′ )
et
sin(θ) cos(θ′ ) + cos(θ) sin(θ′ ) = sin(θ + θ′ ),
d’où
zz ′ = cos(θ + θ′ ) + i sin(θ + θ′ )
77
5.3. Argument d’un nombre complexe
et l’égalité
arg(zz ′ ) = arg(z) + arg(z ′ ) mod 2π.
z zz ′ z
c) On a ′
= ′ ′
, or z ′ z ′ = |z ′ |2 = 1. Ainsi, arg ′ = arg(zz ′ ) = arg(z) + arg(z ′ )
z zz z
z
mod 2π. Puisque arg(z ) = − arg(z ), arg ′ = arg(z) − arg(z ′ ) mod 2π.
′ ′
z
d) Déjà démontré dans l’item (c).
Notation exponentielle
Considérons l’application Ψ de R dans U, l’ensemble de complexes de module 1,
qui à θ ∈ R associe cos θ + i sin θ. L’application Ψ est surjective, mais elle n’est pas
injective (considérer θ et θ + 2π).
La proposition suivante découle de la proposition 37, sa preuve est laissée en exer-
cice.
Remarque 20. Les propriétés listées dans la proposition ci–dessus sont vérifiées par
l’exponentielle réel, ce qui justifie la notation
78
5.3. Argument d’un nombre complexe
Exercices
Exercice 5.1.
√ !27 √ 4
7−i 1+i 3
1) Écrire sous la forme a+bi les complexes suivants u = √ ,v = .
1+i 3 (1 + i)3
2) Calculer in pour tout entier relatif n.
Exercice 5.2.
Soient x, y, a, b, u, v ∈ Z tels que x = a2 + b2 et y = u2 + v 2 . Montrer qu’il existe
s, t ∈ Z tels que xy = s2 + t2 .
Exercice 5.3.
1+z
1) Montrer que si z ∈ C est un complexe de module 1, alors i est réel.
1−z
2) Montrer que si z, z ∈ C sont des complexes de module 1 tels que zz ′ 6= 1, alors
′
z + z′
est réel.
1 + zz ′
3) Déterminer l’ensemble de nombres complexes z tels que |z − i| = |z − iz|.
Exercice 5.4.
Soient un entier n > 2 et des complexes non nuls z1 , · · · , zn ∈ C. montrer que
n n
X X
zk 6 |zk | .
k=1 k=1
Exercice 5.5.
Montrer que les applications de C vers R, ψ1 : z −→ Re(z) et ψ2 : z −→ Im(z) sont
des morphismes du groupe additif de C dans le groupe additif de R. Ces morphismes
sont-ils injectifs, surjectifs ?
Exercice 5.6.
Factoriser dans C le polynôme x4 +1 (indication : on commencera par une factorisation
dans R).
Exercice 5.7.
√
1) Calculer les racines carrées des complexes u = 17 + 12i et v = 7 + 14i.
2) Résoudre dans C les équations
√
z 2 + (1 + 2i)z + 25 + i = 0,
√
iz 2 + (1 + 7i)z + 2 + i = 0,
√
(2 + i)z 2 + (1 + 7i)z + 2 + i = 0.
Indications de solutions
79